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Introduction :

Le XVIIIe siècle, connu sous le nom du siècle des Lumières, prône la liberté d'expression, d'opinion, la
tolérance, la diffusion des savoirs pour tous et lutte contre l'ignorance, le fanatisme et l'obscurantisme.
Un des contes philosophique du XVIIIe siècle, Candide écrit par Voltaire en 1759 où il utilise le personnage de
Candide et ses tribulations pour montrer que le monde est souvent cruel et injuste, contrairement à ce que
soutient la philosophie.
Dans ce chapitre XIX de Candide, de Voltaire, le nègre de Surinam constitue une dénonciation de l'esclavage et
l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté. La rencontre de Candide avec le nègre au
sortir de l'Eldorado constitue un choc brutal et un retour à la réalité du mal : Candide ne peut plus se laisser
aller à une quelconque croyance optimiste.
Comment le dialogue entre le Nègre de Surinam et Candide permet-il de mettre en avant la cruauté des
traitements réservés aux esclaves ?
Pour répondre à cette question nous allons tout d’abord étudier la description de l’état de l’esclave des lignes 1
à 8 pour ensuite se concentrer sur l’histoire que raconte cet esclave des lignes 8 à 14 et pour finir la conclusion
de Candide horrifié par cet situation des lignes 15 à 18.

Analyse de détail :

I) Lignes 1 à 8

- « le nègre » ---- Dénomination par son statut d’esclave ---- Mise en avant de l’esclave
- « étendu par terre » ---- Complément circonstanciel de manière ---- Personnage avec une position de
mendiant/misérable
- « n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue » ---- Description précise
de l’habillement ---- Aspect misérable de l’esclave
- « ce pauvre homme » ---- Adjective qui caractérise l’esclave ---- Pauvre = financier mais aussi
- « il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite » ---- Symétrie de la mutilation ----
Insistance sur l’aspect horrible et systématique de la mutilation
- « Eh ! mon Dieu ! » ---- Exclamatives pathétiques ---- Candide est horrifié = mise en avant de l’horreur de la
situation
- « que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? » ---- Question (pas rhétorique) ---- Demande
d’information de Candide qui s’effraie de l’état de l’esclave
- « dans l’état horrible » ---- Reprise de registre pathétique ---- Candide est horrifié = mise en avant de
l’horreur de la situation
- « M. Vanderdendur » ---- Jeu de mots sur le nom du négociant « vendeur dent dure » ---- Personnage de
conte = une seule caractéristique
- « le fameux négociant » ---- Adjectif à priori positif ---- Renommée des esclavagistes
- « Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? » ---- Question (pas rhétorique) ---- Demande
d’information de Candide qui s’effraie de l’état de l’esclave
- « c’est l’usage » ---- Antithèse état déplorable / constat froid ---- Aspect normale de l’horreur de l’esclave
- « Quand nous travaillons aux sucreries, et que le meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand
nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe » ---- Parallélisme de construction des mutilations et de leur
raison ---- Évoque de façon factuelle les mutilations horribles
- « je me suis trouvé dans les deux cas » ---- Constat, absence de pathétique ---- L’esclave fait le bilan de sa vie
sans pathétiques
- « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » ---- Constat + ironie sur le terme « prix » ---- Prix =
coût financier mais aussi coût humain

Conclusion :
Même si nous avons un cas particulier avec un esclave maltraité par son maître, le passage a évidemment une
dimension générale, collective. Voltaire dénonce la traite des noirs, il montre que c’est un système très
organisé, codifié, qui profite de la complicité des institutions humaines.
II) Lignes 8 à 14

- « lorsque ma mère me vendit dit écus patagons sur la côte de Guinée » ---- Constat, absence de pathétique +
aspect peu cher ---- L’esclave fait le bilan de sa vie sans pathétique malgré aspect horribles
- « Mon cher enfant » ---- Terme hypocoristique ---- Ironie = cher (sens financier ou affectueux ?) et mère la
vendu
- « tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs » ---- Vocabulaire très mélioratif « honneur », «
seigneurs » ---- Ironie de Voltaire à travers la bouche de la mère pour valoriser faussement l’esclavage
- « tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère » ---- Jeu sur le terme « fortune » qui contraste avec la
situation (10 écus patagons + destinée heureuse) ---- Ironie de Voltaire à travers la bouche de la mère pour
valoriser faussement l’esclavage
- « Hélas ! » ---- Interjection pathétique ---- Seul propos pathétique
- « Les chiens, les singes, et les perroquets, sont mille fois moins malheureux que nous » ---- Énumération
d’animaux domestique, Comparaison hyperbolique ---- Aspect pathétique de la vie de l’esclave qui est en
dessous des animaux
- « les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants
d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous
cousins issus de germain. Or vous m’avouerez qu’on ne peut pas en user avec ses parents d’une manière plus
horrible » ---- Raisonnement qui montre la différence entre la parole chrétienne (tous frères) et la réalité
(réduction en esclavage)

Conclusion :
Ainsi, à travers l’histoire du nègre de Surinam, Voltaire nous fait un tableau complet de l’esclavage tel qu’il se
pratique au 18e siècle. En découvrant cela, Candide est bouleversé. Nous allons voir dans une troisième partie
que ce passage est une véritable révélation pour Candide, qui évolue et remet en cause les préceptes optimistes
de son maître.

III) Lignes 15 à 18

- « tu n’avais pas deviné cette abomination » ---- X ---- Candide est effrayé = mise en avant de l’horreur de la
situation
- « Hélas ! » ---- Interjection pathétique ---- Candide se lamente
- « c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal » ---- Antithèse + propos péjoratifs (« rage de
soutenir ») ---- Candide critique la philosophie de Leibniz
- « l versait des larmes en regardant son nègre ; et en pleurant » ---- Champ lexical de lamentation « verser », «
larme », « pleurent » ---- Registre pathétique : c’est lui qui incarne

Conclusion :

Le dialogue entre le Nègre de Surinam et Candide permet de mettre en avant la cruauté des traitements réservés
aux esclaves. Cet extrait de Candide est basé sur le constat de l'infamie de la traite négrière. Il décrit de manière
authentique la cruauté des négociants. Au premier abord, le fait que le point de vue soit externe tend à nous
faire penser que le constat est neutre. L'étude de ce texte nous montre que c'est Voltaire qui s'exprime à travers
le nègre. C'est pourquoi on peut dénoter de l'ironie, notamment quand Voltaire traite de la religion. Comme
nous l'avons dit auparavant, le constat paraît neutre. Pourtant la description très crue de la mutilation des nègres
et du négoce de ceux-ci suscite un sentiment de révolte et d'indignation chez le lecteur. C'est pourquoi nous
pouvons déduire que ce texte participe fortement au combat de Voltaire contre l'intolérance et l'injustice.

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