Guide Pratique Pour La Mise en Places D'espaces Amis Des Enfants
Guide Pratique Pour La Mise en Places D'espaces Amis Des Enfants
Méthodologie du guide…………………………………………………………………………………………………………………….8
Terminologie ……………………………………………………………………………………………………………………………………8
1er Principe : Des espaces offrant sécurité et protection aux enfants ………………………………………….9
3e Principe : Faire appel aux structures et aux capacités existantes d’une communauté ………….10
5e Principe : Des espaces offrant ou soutenant des programmes et des services intégrés ………..12
Les interventions en situation d’urgence : prise en charge et protection des enfants ………………..15
LES ESPACES AMIS DES ENFANTS : BREF HISTORIQUE ET VUE D’ENSEMBLE ……………16
Les qualités qui assurent le succès des Espaces amis des enfants ……………………………………………..17
CONSEILS PRATIQUES POUR LA MISE EN PLACE D’UN ESPACE AMI DES ENFANTS …….19
2
Évaluation participative l’étendue et de la qualité des ressources disponibles dans
la communauté ………………………………………………………………………………………………………………………………..27
Identification des besoins des enfants et des lacunes dans les services fournis ………………………….28
Vérification des résultats obtenus avec la participation des enfants et de la communauté ………….28
3
o Encadré : les questions clés pour la sélection d’un site
o Conseils pour la sélection d’un site
o Structure
- Modèle d’aménagement : EAE pour un camp
- Plan d’aménagement
- Modèle d’aménagement : EAE pour une communauté
- Participation des enfants et de la communauté à la conception d’un EAE
Assurer l’essentiel : normes minimales pour les locaux choisis ou le bâtiment construit ……………63
o Espace d’activités récréatives
o Espace médical
o Toilettes
o Encadré : Exemples concrets de normes minimales pour un EAE en Albanie
Mobilisation de la communauté…………………………………………………………………………………………………………74
o Encadré : mettre au point une stratégie de mobilisation
Organisation et administration…………………………………………………………………………………………………………78
o Administration
o Coordonnateur
o Direction
o Point focal
o Personnel et bénévoles
o Encadré : Fidélisation du personnel
o Personnels encadrant
4
o Autre personnel clé
Ressources clés………………………………………………………………………………………………………………………………….84
Ressources clés………………………………………………………………………………………………………………………………..104
RÉFÉRENCES…………………………………………………………………………………………………….112
5
Introduction
Objectif du guide
Ce guide est conçu pour aider le personnel et les partenaires de l’UNICEF à mettre
en place et à faire fonctionner des Espaces amis des enfants (EAE) dans une
situation d'urgence. Il a pour objet d’informer ses lecteurs sur les grands principes
qui gouvernent les EAE et sur les procédures qui permettent de les mettre en place.
De nombreuses ressources destinées aux Espaces amis des enfants ont été
produites au cours des dix dernières années par l’UNICEF et ses partenaires. Il
existe cependant très peu de recommandations rédigées à l’usage du personnel de
terrain qui couvre les principes de base et de manière détaillée les étapes à suivre
pour mettre en place et faire fonctionner ces espaces.
6
et à ses partenaires ; il couvre tous les aspects de la mise en place et du
fonctionnement des EAE et présente des approches de leur conception qui peuvent
être adaptées à divers contextes.
Public ciblé
Ce guide a été conçu pour aider le personnel de terrain et ses partenaires à mettre
au point un projet d’EAE, à mettre en place et/ou en œuvre les structures, les
programmes, les moyens de gestion et d’organisation que nécessitent les divers
aspects des Espaces amis des enfants. Il permettra également aux décideurs et aux
cadres de direction de comprendre et de promouvoir le concept d’EAE.
Méthodologie
Le guide a aussi fait appel aux nombreux documents sur les EAE disponibles auprès
de l’UNICEF et d’autres organisations.
7
Terminologie
Le terme « Espace amis des enfants » est utilisé dans le guide en référence globale
au concept. Il faut cependant noter que certaines des organisations partenaires ne
se réfèrent pas toujours à ce concept sous ce nom. Le guide présente des exemples
et des approches tirés de l’expérience de certains partenaires et utilise en
conséquence les termes dont ils se servent respectivement. Le Christian Children
Fund par exemple parle d’Espace centré sur l’enfant (Child Centred Space ou CCS) ;
Save the Children utilise souvent le terme Espace sécurisé (Safe Spaces), la
Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge l’expression Aire
de jeu sécurisée.
L’utilisation de notre terme est parfois source de confusion sur le terrain. Le sigle
EAE peut d’abord facilement être interprété comme « École amie des enfants » qui
est un concept largement appliqué et fréquemment utilisé dans les mêmes
communautés où sont introduits des Espaces amis des enfants. Deuxièmement, le
terme met en valeur les propriétés physiques de l’idée – l’espace physique – plutôt
que la dimension programmatique, créant ainsi l’impression que leur conception ou
leur mise en place concerne uniquement la création d’un espace concret plutôt que
la mise en œuvre d’importants programmes.
Définition des Espaces amis des enfants
Les Espaces amis des enfants constituent une approche programmatique des droits
de l’enfant centrée sur le bien-être de l’enfant dans une situation d’urgence.
Largement utilisés depuis 1999, les EAE protègent les enfants en leur offrant un
espace sécurisé et des activités surveillées, en sensibilisant aux risques encourus
par les enfants et en mobilisant les communautés pour lancer le processus de
création d’un environnement protecteur.
Les EAE peuvent être définis comme des endroits conçus et gérés de manière
participative, où les enfants victimes de catastrophes naturelles ou de conflits
armés peuvent trouver un environnement sécurisé, et où des programmes intégrés
offrent jeu, activités récréatives et éducatives, soins de santé et soutien
psychosocial ainsi que des informations sur les services et l’aide disponibles.
Cette partie du guide expose les principes les plus importants qui gouvernent la
conception du projet, la mise en place et le fonctionnement des Espaces amis des
enfants. La méthodologie qui permet de concrétiser effectivement ces principes est
8
présentée dans la deuxième partie du guide par les Fiches pratiques. Il est
recommandé d’intégrer ces principes généraux dans toutes les activités de
conception de projet et de gestion des EAE qui se déroulent tout au long du cycle
de programme.
1er principe : Les EAE sont des espaces offrant sécurité et protection aux
enfants
Plongés dans des circonstances difficiles, les enfants ont besoin d’un soutien
immédiat et d’un environnement sécurisé. Tous les acteurs impliqués (autorités
gouvernementales, bailleurs de fonds, organisations internationales, ONG) doivent
s’engager à ce que dans une situation d’urgence les enfants soient en sécurité et à
l’abri du danger de manière permanente.
Les EAE sont un dispositif qui offre sécurité et soutien aux enfants et aux familles
qui vivent une période de crise. Un environnement sécurisé a toujours été l’objet
principal des EAE. La sécurité doit donc être un facteur intégral de la conception
physique de cet espace et de son fonctionnement. Les EAE doivent figurer dès le
départ dans le projet de conception d’un camp. Le personnel de terrain peut
contribuer à la sécurisation en fournissant des informations et en les communiquant
aux parents et aux enfants, ainsi qu’en encourageant leur active participation à la
mise en place d’un environnement sans danger pour les enfants.
Ressources clés :
1. Comité permanent interorganisations (CPI) - Directives en vue d’interventions
contre la violence basée sur le genre dans les situations de crise humanitaire
http://www.humanitarianinfo.org/iasc/content/subsidi/tf_gender/gbv.asp
http://www.humanitarianinfo.org/iasc/pageloader.aspx?page=content-subsidi-
tf_mhps-default&bodyID=72&publish=0
2. Directives du CPI concernant la santé mentale et le soutien psychosocial en
situation d’urgence. Consulter : Aide-mémoire 7.1 : Renforcer l’accès à une
éducation protectrice et attentive aux besoins des élèves.
2e principe : Les EAE offrent un environnement favorable et stimulant pour
les enfants
Il est important que les EAE offrent un environnement qui offre tout le soutien dont
les enfants ont besoin : un tel environnement doit comporter trois éléments
essentiels : i) un large éventail d’activités et de programmes adaptés, ii) un
environnement physique favorable à ces activités et à ces programmes, iii) un
personnel protecteur et sensibilisé aux besoins des enfants.
9
Dans une situation d’urgence, les enfants ont besoin de sentir que leur vie est
organisée ; il est donc important que les EAE aient un programme bien structuré.
Les enfants doivent avoir un choix d’activités et être libre de décider à quelle
activité ils désirent participer.
3e principe : Les EAE font appel aux structures et aux capacités qui existent
déjà dans une communauté
Dans les situations de crise, pour faire face à des circonstances inédites, les
communautés inventent des mécanismes de survie, comprendre ces mécanismes
est essentiel pour mettre au point pour les EAE des activités et des services qui
10
soient adaptés à la situation. Il est important de comprendre la manière dont les
familles voient leurs moyens d’existence et les assurent dans les périodes de crise.
La conception des EAE exige de comprendre la manière dont les familles et les
enfants vivent dans leur communauté. Comprendre la vie des enfants et des
familles est essentiel pour concevoir des projets et des programmes centrés sur
l’enfant. Où cela est possible, il est important de renforcer à la fois les capacités des
autorités gouvernementales et celles de la société civile (Directives du CPI
concernant la santé mentale et le soutien psychosocial en situation d’urgence).
Ressources clés :
1. Principaux engagements #1 des Principes directeurs : « Ces interventions
s’appuieront sur les activités en cours et sur les partenariats instaurés dans le cadre
du programme de coopération avec le pays concerné. » (p. 2).
Ressources clés :
1. Standards minimums INEE (Réseau inter-institutionnel pour l'éducation dans les
situations d'urgence). Standard minimum commun à toutes les catégories :
Participation de la communauté: participation « La population affectée par la
catastrophe participe activement à l’évaluation, à la conception, à la mise en
œuvre, au suivi et à l’évaluation du programme d’assistance. » p.32.
11
2. « Principes de base ». (Directives du CPI concernant la santé mentale et le
soutien psychosocial en situation d’urgence.
3. Consulter : "Basic Principle of Psychosocial Work, Child, family and community
participation and empowerment." - Psychosocial Module CD-Training.)
Les activités et les programmes doivent être aussi intégrés que possible. Les trois
secteurs les plus impliqués dans les EAE sont ceux de l’éducation, de la protection
des enfants et de la santé (les EAE ne se limitent cependant pas à ces seuls
secteurs et offrent des occasions de faire appel à d’autres secteurs, par exemple
Eau et Assainissement). Les activités qui sont intégrées dans des dispositifs plus
larges (par ex. mécanismes de soutien communautaires, système d’éducation
officiel ou parallèle, services généraux de santé, services psychiatriques généraux,
services sociaux, etc.) permettent en général de toucher un plus grand nombre de
gens, sont souvent plus viables et moins générateurs de désapprobation sociale
(Directives du CPI concernant la santé mentale et le soutien psychosocial en
situation d’urgence).
12
Ressources clés :
1. Directives du CPI concernant la santé mentale et le soutien psychosocial en
situation d’urgence. 2007. (Consulter : Principes de base, « Systèmes de
soutien intégrés »).
Cependant, dans de nombreux cas, les groupes les plus vulnérables, dont celui des
enfants à risque, ne peuvent pas avoir accès aux services et aux programmes des
EAE ; de nombreuses raisons l’expliquent :
Les activités offertes par les EAE peuvent être incompatibles avec la manière
de vivre et le besoin d’assurer leurs moyens d’existence des groupes les plus
touchés,
Les parents et les personnes qui s’occupent des enfants (souvent groupés
sous le terme « encadreurs/tuteurs ») les amènent habituellement dans les
EAE volontairement. Les familles les plus vulnérables peuvent parfois ne pas
comprendre la valeur des EAE pour leurs enfants,
Les activités des EAE peuvent être inadaptées ou incompatibles avec les
croyances de certains groupes de la communauté,
Les familles les plus touchées et les plus vulnérables sont moins susceptibles
de participer aux activités de conception de projet et de gestion de la
communauté,
L’égalité entre les sexes et le mélange de classes, de castes, de religions ne
sont pas acceptés
Les EAE ne sont pas toujours accessibles à tous et toutes (par ex. jeunes
filles et femmes enceintes, enfants handicapés, etc.)
Un grand nombre de ces obstacles peut être surmonté en mettant sur pied dès le
départ des processus participatifs inclusifs et non discriminatoires pour la
conception et le fonctionnement des EAE.
13
Ressources clés :
1. Child Protection in Emergencies Training and Resources CD: Psychosocial
Module. (Consulter : Basic principles: "Human Rights and Equity, with special
attention to the best interests of the child", p. 22).
Chaque année, environ 77 millions d’enfants de moins de 15 ans voient leur vie
gravement perturbée par des catastrophes naturelles ou des conflits armés. Chaque
année, environ 115 000 enfants sont tués en conséquence d’événements de ce
genre. Les enfants sont un des groupes les plus vulnérables dans les situations
d’urgence.
Les enfants qui vivent des conflits armés ou des catastrophes naturelles et les
suites de ces événements affrontent de nombreux risques quand ils doivent fuir
pour sauver leur vie, abandonner un foyer ou un village menacé, ou tenter de
survivre dans les conditions qui font suite à un conflit armé. Dans ces situations, les
structures étatiques sont souvent affaiblies et les familles sont forcées de faire face
à la destruction de leurs moyens d’existence, à la dispersion de leurs membres et à
des conditions d’insécurité. La prise en charge et la protection des enfants sont
donc des tâches cruciales.
Une situation d’urgence met en péril le sentiment de bien-être des enfants ; ils sont
exposés à perdre brutalement des êtres chers, à la perturbation de leurs habitudes,
à des expériences terrifiantes. Les enfants ont besoin d’un temps considérable pour
se remettre de ces circonstances et pour que les blessures psychologiques qu’elle
provoquent, guérissent. D’habitude, les enfants récupèrent éventuellement après
un certain temps s’ils bénéficient d’une prise en charge et d’un soutien suffisants et
efficaces. De nombreux facteurs jouent dans ce processus : la personnalité, la
culture, les croyances, les dispositifs et les mécanismes de soutien et d’assistance,
le statut économique et les expériences vécues ont tous un rôle.
L’adversité peut faire vivre aux enfants des expériences qui perturbent leur vie
dans tous ses aspects : émotionnels, cognitifs, matériels et physiques. S’ils ne
peuvent pas bénéficier des mesures d’assistance nécessaires, les effets d’une
situation d’urgence sur les enfants et sur leur développement peuvent avoir des
conséquences énormes dans leur vie d’adulte.
14
par ailleurs pas toujours dans la position d’exercer leurs droits ou d’attirer
l’attention sur la violation de ces droits.
Les situations d’urgence touchent les enfants physiquement, psychologiquement et
socialement. Dans une situation d’urgence, les enfants manifestent de nombreux
symptômes de troubles psychologiques : ils se renferment sur eux-mêmes,
adoptent une attitude de déni de la réalité, des comportements régressifs, souffrent
d’anxiété, de frayeurs, manifestent colère, tristesse et agitation. Ils peuvent aussi
souffrir de choc, d’insomnies, d’abattement, de cauchemars, d’incontinence et
d’hyperactivité.
• Des progrès importants ont été réalisés dans la compréhension des programmes
et des interventions qui sont les plus efficaces pour la protection des enfants à la
suite d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit armé. Le Comité permanent
interorganisations (CPI) a rédigé en 2007 les Directives du CPI concernant la
santé mentale et le soutien psychosocial en situation d’urgence, qui définissent
le minimum indispensable en termes d’interventions à entreprendre et de
normes à respecter dans le domaine de la santé mentale et du soutien
psychosocial en situation d’urgence. Ces directives traitent du développement,
de la protection et de l’éducation des enfants : les guides des bonnes pratiques
de l’INEE; le manuel sur les situations d’urgence de l’UNICEF (Emergency Field
Handbook), les Principaux engagements pour les enfants en situation d’urgence
(UNICEF). Les documents ci-dessus donnent une liste partielle des sources
pertinentes qui n’épuise pas toute la documentation disponible.
Comme les autres initiatives au bénéfice des enfants, les EAE doivent être pensés
et conçus selon une approche basée sur les droits humains. La Convention relative
aux droits de l’enfant (CDE) garantit les droits des enfants quelques que soient les
circonstances.
15
La concrétisation des droits de l’enfant est essentiel pour réduire sa vulnérabilité,
renforcer sa résilience et mettre fin à la pauvreté, à l’oppression, à l’exclusion, aux
injustices, à la guerre et aux mauvais traitements qui privent l’enfant de sa dignité,
de son bien-être, en un mot de son enfance (source : manuel du CCF, page 8).
Les EAE ont été initialement établis pour répondre à la nécessité d’apporter aux
enfants en situation d’urgence des moyens de soutien intégrés, particulièrement
dans les contextes où de nombreux dispositifs de soutien avaient été affaiblis ou
étaient absents. Ils ont fourni un mécanisme approprié, ancré dans la communauté
et qui offrait une assistance de large envergure ainsi que la stratégie opérationnelle
la plus cohérente pour satisfaire les principaux engagements envers les enfants
dans une situation d’urgence, comme à la suite d’une situation d’urgence.
L’UNICEF a créé le premier EAE au Kosovo en avril 1999 pour répondre à la crise de
l’époque, et a depuis appuyé la création d’espaces sécurisés par de nombreuses
autres organisations. Au Kosovo, ces initiatives se sont révélées un moyen efficace
de fournir des services sociaux de base à un grand nombre d’enfants et de femmes
kossovars réfugiés.
Les EAE ont par la suite été utilisés dans l’intervention entreprise à la suite du
séisme de 1999 en Turquie où ils ont été mis en place dans les camps ouverts pour
abriter les rescapés. Les EAE ont connu un accueil de plus en plus favorable et sont
ensuite devenus un élément plus courant des interventions dans les situations
d’urgence, mis en place en Angola, au Tchad, en Colombie, au Timor oriental, au
Salvador, au Goujarat en Inde, à Bam en Iran, au Liban, au Libéria, en Russie dans
le Nord du Caucase, dans les Territoires palestiniens occupés, au Pakistan, en
Somalie et en Syrie. Après le tsunami de 2004, de nombreuses organisations
humanitaires, dont l’UNICEF, ont mis en place des EAE par centaines à Aceh en
Indonésie, au Sri Lanka et dans le Sud de l’Inde. Ces derniers EAE étaient des
dispositifs temporaires établis dans des camps de rescapés, au voisinage des
refuges temporaires des populations, ou des EAE ancrés de manière plus
permanente dans une communauté locale.
Le cas de l’Ouganda
16
Une étude comparative de deux camps, l’un pourvu d’un EAE, l’autre non, a
permis de constater que les enfants qui avaient été dans l’EAE semblaient mieux
préparés à retourner à l’école et moins violents envers les autres enfants.
Les qualités qui assurent le succès des Espaces amis des enfants
Les recherches menées dans de nombreux EAE à travers le monde ont mis en
lumière les nombreux bénéfices du concept. Les principales qualités des EAE
incluent leur flexibilité, leur rapidité de mise en place, leur facilité d’expansion, leur
coût minimal, leur facilité d’adaptation à différents contextes et leur utilité pour
mobiliser les communautés. Comme l’illustre le cas de l’Ouganda (voir l’encadré ci-
dessus), les EAE, bien que conçus au départ pour des enfants de 7 à 13 ans,
peuvent être adaptés pour de plus jeunes enfants. Les EAE peuvent aussi accueillir
des adolescents, souvent négligés dans une situation d’urgence. Un EAE bien conçu
a la capacité potentielle de compléter les autres mécanismes nécessaires pour
protéger les enfants dans des circonstances dangereuses.
Les EAE ont contribué à sensibiliser sur la question des enfants en situation
d’urgence et à attirer l’attention sur sa spécificité, une question que les activités de
secours qui concernent l’alimentation le logement et autres nécessités urgentes ont
souvent négligé. Les EAE aident aussi à mobiliser la population autour des enfants
et à l’autonomiser en renforçant les structures communautaires par la participation
de tous les acteurs : l’enfant, sa famille, sa communauté.
Si un EAE est un espace neuf, les enfants peuvent y trouver un environnement qui
leur offre sécurité et propreté même dans les conditions les moins favorables. De
plus, dans un EAE, les besoins élémentaires des enfants peuvent être satisfaits par
la fourniture d’eau potable, de toilettes propres et d’endroits pour se laver. Encore
plus important, du moins dans ces périodes où ils sont le plus exposés à des risques
de violence, d’exploitation et d’abus sexuels, les enfants sont grâce aux EAE mieux
soignés et protégés.
Veuillez noter que des exemples concrets, des conseils et des modèles d’approches
17
réussies sont fournis dans la deuxième partie de ce guide.
Les EAE peuvent être assez difficiles à lancer et à faire fonctionner, quelques-uns
des principaux problèmes qui ont été notés aux cours des dix dernières années
sont :
Durée temporaire du programme. Bien que les EAE soient des interventions
transitoires et une contribution aux actions de secours à court et moyen termes,
certaines organisations ont tendance à trop les prolonger dans un rôle inapproprié
ou à ne considérer qu’incidemment les questions de transition et de viabilité.
18
d’installer un EAE aussi rapidement que possible et de déterminer ensuite les
besoins des enfants. Dans la première phase des interventions, les enfants et les
adolescents ne sont pas toujours traités comme ils le devraient, en agents actifs qui
peuvent participer à la définition de leurs besoins et formuler des solutions aux
problèmes les plus pressants.
Veillez noter que la description ci-dessus des problèmes rencontrés par la mise en
place des EAE est destinée à présenter les principaux obstacles. La deuxième partie
du guide offre des conseils et des recommandations pour permettre de surmonter
et/ou de prévenir ces difficultés.
19
MANUEL EAE
Conseils pratiques pour la mise en place d’un EAE
Phase : Initiale
A. Objet
Identifier les situations où les risques se multiplient pour les enfants et obtenir les
renseignements nécessaires à une conception de projet et à un fonctionnement
efficaces
Rappel des principes clés gouvernant les Espaces amis des enfants
Faites le lien entre toutes les activités de la phase d’évaluation préliminaire et ces
principes
• Les EAE sont des espaces offrant sécurité et protection aux enfants
• Les EAE font appel aux structures et aux capacités existantes d’une
communauté
B. Actions clés
Une des premières choses nécessaire à la conception d’un tel projet est de procéder
à une évaluation approfondie de la situation d’urgence. Il est probable qu’à cette
étape des évaluations ont déjà été faites dans les zones touchées ; il est vital de
20
s’assurer que ces procédures ont pris en compte les besoins des enfants –
spécialement les enfants les plus vulnérables de la population – pour définir des
interventions à leur bénéfice.
Des efforts doivent être entrepris pour ne pas multiplier les évaluations qui font
double emploi. Il faut établir une liaison avec les différents secteurs (secteurs Santé,
Éducation, Eau et Assainissement, Protection des enfants) afin de savoir quelles
évaluations ont déjà été réalisées. Il faut espérer que cela contribuera à organiser
des interventions d’un meilleur rapport coût-efficacité en encourageant la mise en
commun des ressources et de l’expertise.
*Terme utilisé par le CCF - Child Centered Space/Espace centré sur les enfants
(Source: Liste extraite et adaptée de Starting Up Child Centered Spaces in
Emergencies: a Field Manual ; 2008 : p. 16)
Une analyse de situation concernant spécifiquement les EAE peut aussi être réalisée
avec la participation des acteurs mentionnés ci-dessus et celle des membres de la
communauté (enfants, jeunes, enseignants locaux du système d’éducation officiel,
syndicats d’enseignants, associations de parents d’élèves et parents-enseignants,
21
enseignants des systèmes d’éducation parallèles, organisations confessionnelles)
afin de définir les domaines d’intervention et le type d’actions qui peuvent relever
des EAE.
22
(Emergency Spaces for Children - Save the Children) destinés aux enfants en
situation d’urgence
Services fournis aux groupes vulnérables avant le déclenchement de la
situation d’urgence
(Ces points s’inspirent de Draft INEE Good Practices Guide on Emergency Spaces
for Children) : page 5, modifiés à fin d’utilisation dans le présent manuel.
Activités spécifiques :
• Des informations devront être obtenues par des visites et des réunions avec les
autorités gouvernementales, les partenaires de l’UNICEF et les ONG. (Pour plus
de détails sur la mise en place d’une action coordonnée dans le cadre d’une
intervention humanitaire voir page 7 les Principaux engagements pour les
enfants en situation d’urgence, et pour la façon de procéder à une évaluation les
Directives du CPI sur la santé mentale et le soutien psychosocial en situation
d’urgence, pages 33 et 37 - Fiche d’Action 2.1).
• Discutez la stratégie EAE et coordonner les activités avec les autorités
gouvernementales et les autres acteurs locaux. (Pour plus de détails sur la mise
en place d’une action coordonnée dans le cadre d’une intervention humanitaire
voir page 6 des Principaux engagements pour les enfants en situation d’urgence
et pour la façon de procéder à une évaluation les Directives du CPI sur la santé
mentale et le soutien psychosocial en situation d’urgence, Fiche d’Action 2.1).
• Effectuez une évaluation préliminaire de l’initiative EAE (se reporter à l’outil no 2
pour le Formulaire d’évaluation rapide de la protection des enfants et à la partie
« Ressources clés » qui indique des liens sur d’autres recommandations
concernant les évaluations.
Faire l’inventaire des programmes et des services dans la communauté est une
étape importante pour mettre en place un EAE. Prendre des contacts et rendre
visite aux parties prenantes et aux divers acteurs, y compris les partenaires
potentiels, est une nécessité lors de cette phase préliminaire. Le produit final de cet
exercice peut être un tableau facile à lire qui résume le rôle et les responsabilités
des divers acteurs de la communauté.
Conseil :
L’adhésion des autorités gouvernementales au concept d’EAE est cruciale pour le
succès à court terme de l’initiative, comme pour la stratégie à long terme
concernant les services intégrés des divers ministères.
Activités spécifiques :
23
organisations communautaires ; déterminez s’il existe des politiques et des
ressources étatiques qui pourraient être utilisées au profit des EAE.
• Relevez les détails de chaque programme, comme :
1. Le type de programme
2. Les services offerts par le programme (par ex. dépistage sanitaire,
activités récréatives, etc.)
3. La population ciblée (âge et sexe)
4. La couverture géographique/les paramètres des activités et des services
existants dans la communauté
5. Le nombre de bénéficiaires prévus (combien d’enfants le programme
cible-t-il ?)
6. L’accessibilité du programme pour la population visée (le programme est-
il accessible à tous, particulièrement aux groupes vulnérables ? Les
enfants y ont-ils un accès facile ? Si la réponse est non, quelles sont les
barrières ?)
7. Un aperçu initial sur la qualité du programme (effectif du personnel,
qualifications, organisation)
8. Viabilité du programme (le programme est-il viable /existe-t-il des plans à
long terme ? Le programme est-il correctement financé ?)
Activités spécifiques :
24
Diagramme des étapes d’une évaluation préliminaire
À la suite d’une situation d’urgence, les habitudes des enfants sont bouleversées
quand leur famille s’efforce de s’adapter à une situation nouvelle. Une des
principales fonctions d’un EAE est de donner aux enfants la possibilité de reprendre
le fil d’une vie quotidienne structurée en leur permettant de jouer les rôles sociaux
coutumiers des enfants, en renforçant le caractère prévisible des activités
quotidiennes et en offrant aux populations touchées la chance de reconstruire leur
vie ; il est donc essentiel pour toute la conception du projet de comprendre les
habitudes quotidiennes des enfants et de leurs familles.
Il existe des exemples d’EAE qui n’ont pas été efficaces car les programmes ne
tenaient pas compte des habitudes et des comportements quotidiens des enfants et
de leurs familles ; ceci est susceptible de compliquer encore plus les corvées
25
quotidiennes, de désorganiser les réseaux sociaux de soutien, de troubler les
résidents et d’introduire de nouvelles contraintes sur le type de prise en charge et
de protection dont les enfants bénéficient.
Comprendre la vie quotidienne des enfants et de leurs familles peut se faire par
l’observation participative, par des groupes de discussion organisés avec les
membres d’une famille et par la visite de la communauté, du village ou du camp.
Connaître les corvées quotidiennes, les activités économiques, les comportements
culturels et – très important – les principales façons dont les enfants sont pris en
charge est indispensable à la conception du projet.
Dessiner des cartes est souvent une technique efficace pour avoir un bon aperçu
des activités quotidiennes des enfants et de leurs familles ; elles permettent
d’indiquer les endroits où les gens passent leur temps et le type d’activités pour
chaque endroit. Notez que les activités de personnes qui s’occupent d’enfants de
différents groupes d’âge peuvent être très différentes. Il est par conséquent utile de
faire des cartes séparées pour chacun des groupes d’âge. (Se reporter à l’outil no 3,
« Guide détaillé pour les exercices de dessin et de carte avec les enfants).
Activités spécifiques :
• Utilisez diverses méthodes pour recueillir des renseignements sur les activités
quotidiennes habituelles des enfants et de leurs familles (cartes, diagrammes,
visites de sites, etc.)
26
Le tableau des activités quotidiennes (illustré ci-dessus) est un outil simple pour
définir la journée type d’un enfant. L’heure est représentée par la position du soleil,
de son lever à son coucher. On demande aux participants : « qu’est ce que l’enfant
fait pendant la journée ? » et « quel adulte est responsable de l’enfant pendant
cette activité ? ». On peut créer une colonne séparée pour chaque personne qui
s’occupe des enfants. Ces images et ces diagrammes très simples peuvent être
aussi utilisés pour travailler avec des groupes illettrés.
Le 3e principe qui figure dans la partie précédente de ce manuel notait que les EAE
doivent être construits sur la base des ressources existantes dans la communauté.
Pour cela, il est nécessaire de documenter et d’analyser les ressources disponibles
dans la communauté, comme les écoles, les commerces locaux et les organisations
religieuses. Il faut inventorier les types de ressources communautaires suivants :
• Ressources matérielles (par ex. tentes, bâtiments inoccupés, entrepôts, jeux et
jouets)
• Ressources humaines (par ex. professionnels qui sont prêts à apporter des
services bénévoles, chefs de la communauté)
• Ressources médiatiques (outils comme un journal, équipements comme une
station de radio)
Une des techniques pour faire l’inventaire des ressources est de faire une liste ou
un tableau d’inventaire. Ce type de document présente en détail le personnel, les
ressources matérielles et organisationnelles de la communauté. Un bon moyen de
dresser un tel document est d’organiser un forum ou un conseil communautaire
avec des représentants et des participants des divers secteurs, y compris les
organisations communautaires, les ONG et des représentants de la communauté. Si
cela n’est pas possible, un directeur ou un administrateur de programme rendra
visite aux différents acteurs parties prenantes du projet afin de dresser
progressivement cet inventaire.
Activités spécifiques :
• Dresser une liste ou un tableau d’inventaire qui comportera éventuellement
toutes les ressources disponibles dans la communauté
• Examiner les renseignements concernant les organisations existantes qui
offrent des services et des programmes (Note : Cette information peut être
tirée de la liste décrite ci-dessus à la 2eme Action clé).
6eme ACTION CLE : Identification des besoins des enfants et des lacunes
dans les services fournis
Un objectif important des EAE est de cibler les populations vulnérables qui sont
dans l’incapacité d’accéder aux services de leur communauté. Identifier ces
populations – et ces enfants – peut cependant être difficile car elles tendent à
constituer les groupes les moins visibles de ladite communauté.
Un moyen efficace d’atteindre ces groupes vulnérables est de les faire identifier par
d’autres membres de la communauté. On peut utiliser des cartes et des
27
diagrammes pour repérer les endroits où ces groupes se trouvent. Les informations
peuvent comprendre une description des enfants qui inclue leur groupe d’âge, leur
sexe et leurs handicaps éventuels.
Ci-dessous un bref résumé des objectifs à se fixer pendant les visites dans la
communauté lors de la première phase de l’initiative :
Rencontrer les dirigeants locaux
Expliquer la stratégie EAE
S’assurer que ces dirigeants soutiendront l’initiative dans leur communauté
S’entretenir avec des groupes de femmes, de jeunes et d’hommes au sujet
des EAE et avec les animateurs potentiels
S’entretenir avec les candidats animateurs qualifiés de l’endroit
S’assurer qu’il n’existe pas de menaces imminentes à la protection des
enfants qui rendrait la mise en place d’un EAE dangereuse.
À cette étape du processus, il est très important de noter que les résultats
de la recherche et de l’analyse d’évaluation peuvent indiquer qu’un EAE
n’est pas la bonne solution dans un contexte donné. Le personnel de
l’UNICEF doit s’attendre à l’éventualité d’un tel résultat. Si un EAE n’est
pas une intervention appropriée dans un contexte donné, cela ne veut pas
28
dire que les programmes habituels comme les programmes de protection
des enfants, de soutien psychosocial, de santé et d’éducation ne doivent
pas être mis en oeuvre dans la communauté dans le cadre de l’intervention
humanitaire.
Activités spécifiques :
• Identifier et évaluer tous les partenaires potentiels
• Identifier les point forts et les points faibles des partenaires éventuels
C. Ressources clés
29
The Participation of Children and Young People in Emergencies : A Guide for
Relief Agencies (largement basé sur l’expérience de l’intervention qui a suivi
le tsunami de 2004). UNICEF, octobre 2007.
Safe Spaces Assessments, Document de formation de Save the Children.
D. « Boîte à outils »
1) Liste de contrôle générale pour la phase d’évaluation préliminaire
2) Formulaire d’évaluation rapide de la protection des enfants de l’UNICEF
3) Guide détaillé pour les exercices de dessin et de carte avec les enfants
4) Conseils pour l’évaluation et le choix des partenaires
30
Outil No 1 : Liste de contrôle générale pour la phase
d’évaluation préliminaire
31
Outil no 2 :
Formulaire d’évaluation rapide de
la protection des enfants de l’UNICEF
32
handicapés, les enfants chefs de famille, les enfants des minorités et les enfants
vivant dans des institutions.)
33
• centres pour délinquants juvéniles Oui __ Non (enfants en conflit avec la loi)
• prisons pour adultes Oui __ Non __
• autres .............................................................................................
À combien est estimé le nombre total d’enfants placés dans des institutions
spécialisées ? 1-10 __ 11-50 __ 51-100 __ +100 __
Le personnel est-il présent et s’occupe-t-il des enfants ? Oui __ Non __
Les enfants ont-ils des quantités suffisantes d’eau et de nourriture ? Oui __ Non __
Veuillez indiquer le nom et la localisation des institutions spécialisées concernées au
verso.
34
Outil no 3 :
Guide pour les exercices de dessin et de carte avec les enfants
L’exercice de dessin est très simple et ne demande rien d’autre que du papier et
des crayons et les compétences d’un travailleur social. Les différentes étapes à
suivre sont décrites de la manière suivante :
1. Après avoir établi un rapport de confiance avec l’enfant, expliquez–lui que vous
voulez mieux le ou la connaître ou l’aider à retrouver ses parents et sa famille.
Expliquez qu’une des façons de le faire est de dessiner des images (des cartes)
de l’endroit où l’enfant vivait avant d’être séparé de sa famille. Vous pouvez lui
montrez comme exemples des cartes dessinées par d’autres enfants ou
présenter un dessin que vous avez vous-même fait.
2. Donnez à l’enfant une feuille de papier et un crayon noir (ou des crayons de
couleur), et une gomme. Dessinez une petite maison au centre de la feuille (ce
dessin peut être fait par l’enfant ou le travailleur social) ; expliquez qu’elle
représente sa maison. Demandez ensuite à l’enfant de dessiner tous les endroits
entourant la maison où il ou elle avait l’habitude d’aller. (Selon l’âge et le niveau
de compréhension d’un enfant au moment de l’exercice, il peut être préférable
de lui demander de faire un « dessin » plutôt qu’une « carte », car le concept de
carte peut ne pas lui être connu ou familier. Essentiellement le dessin se
transforme en carte.)
3. Après avoir vérifié que l’enfant comprend l’exercice, laissez-lui le temps de faire
son dessin sans l’interrompre. Soyez patient et encouragez l’enfant. Cet exercice
peut prendre jusqu’à une heure de temps selon le niveau de détail qui est
apporté au dessin.
4. Une fois que l’enfant a terminé, interrogez-le sur tous les endroits indiqués sur
la carte. Si l’enfant sait écrire, demandez-lui d’écrire le nom de chaque endroit ;
si l’enfant ne sait pas écrire, écrivez le nom des endroits pour lui. Demandez
ensuite si l’enfant a oublié un endroit ou une personne (utilisez des questions
directives comme « As-tu déjà visité une ville voisine ? » « Où est-ce que tu
jouais avec tes ami(e)s ? » « Où est-ce que ton père allait travailler ? »
Demandez à l’enfant d’ajouter sur la carte chaque nom de personne et d’endroit
à mesure qu’ils sont mentionnés. (L’enfant peut mentionner à n’importe quel
moment de l’exercice un endroit non encore indiqué sur la carte, laissez toujours
l’enfant libre d’ajouter une nouvelle personne ou un nouvel endroit ; l’enfant ne
doit jamais être bousculé au cours de cette activité.)
5. Une fois que le dessin est terminé, demandez à l’enfant de marquer tous les
endroits qu’il ou elle préférait en utilisant un crayon d’une couleur particulière ou
une pastille autocollante.
6. Félicitez l’enfant de ses efforts.
7. C’est maintenant le moment de s’entretenir avec l’enfant. Commencez en
expliquant à l’enfant que vous aimeriez en savoir plus à propos de son dessin et
que vous désirez lui poser quelques questions. Demandez-lui s’il est d’accord
pour que vous écriviez ce qu’il répond.
8. Commencez avec les endroits préférés que l’enfant a indiqués. Ci-dessous un
bref guide de questions recommandées :
35
• « Qu’est ce que tu faisais à cet endroit ? » (posez des questions directives
sur les activités de l’enfant, la raison pour laquelle il fréquentait cet endroit,
etc.)
• « Qui est-ce que tu rencontrais à cet endroit ? » (posez des questions
directives sur ses rapports avec les personnes rencontrées, leurs surnoms,
etc.)
• « Est-ce que tu allais souvent à cet endroit ? » (Déterminez si ces visites
étaient fréquentes, occasionnelles ou rares.)
• « Quel est ton souvenir favori de cet endroit ? »
(Note : Au cours de cet entretien, le travailleur social peut utiliser le guide ci-dessus
mais n’est aucunement forcé de s’y limiter. Poser d’autres questions est encouragé.
Le but est d’aider l’enfant à donner toutes les informations susceptibles de se
révéler utiles pour localiser son village d’origine, soit par recherche-radio, et pour
cela les indices les plus petits suffisent souvent, ou par des recherches actives sur
le terrain.)
9. Répétez l’étape 8 pour tous les autres endroits indiqués par l’enfant sur la carte.
10.Quand l’entretien est terminé, revoyez avec l’enfant ce que vous avez appris de
la carte et expliquez à l’enfant comment ces renseignements peuvent être
utilisés pour retrouver sa famille. Remerciez l’enfant de son aide.
11.Faites si possible une copie de la carte pour la donner à l’enfant. Les cartes
peuvent être réexaminées plusieurs fois et l’enfant interrogé à nouveau si le
travailleur social pense que d’autres informations peuvent être obtenues.
(Source : Extrait de : Mobility Mapping and Flow Diagrams: Tools for Family Tracing and
Social Reintegration Work with Separated Children. Brigitte De Lay. Veuillez noter que la
cartographie de la mobilité est habituellement utilisée pour les recherches dans
l’intérêt des familles et la réunification des famille, en permettant d’obtenir des
précisions sur la famille d’un enfant ou en identifiant la famille adoptive d’un
adolescent. Elle constitue cependant un outil de valeur pour comprendre la vie
quotidienne d’un enfant dans le cadre de la conception d’un EAE.)
36
Outil no 4 : Conseils pour la sélection et l’évaluation des partenaires
Personnel/Questions administratives
Comment le personnel est-il recruté ?
Existe-t-il un classement des emplois et comment les salaires sont-ils fixés ?
De quelle manière promotions et augmentations de salaire sont-elles
décidées ?
Nombre de personnes engagées ? De quelle manière sont-elles payées ?
Nombre de bénévoles ?
37
Les employés sont-ils sous contrat ? S’ils le sont, quelles dispositions ces
contrats comportent-ils ?
Chaque membre du personnel a-t-il un descriptif de poste ?
Quels types de réunions de service sont organisés ?
(Source : Extrait de : Partner Assessment and Selection INEE Good Practice Guides
> Assessment, Monitoring & Evaluation > Inter-agency Network for Education in
Emergencies http ://www.ineeserver.org/page.asp ?pid=1131. Informations
modifiées à fin d’utilisation dans le présent manuel).
38
Fiche d’action nO 2 : Conception et élaboration des programmes
Phase : initiale
A. Objet
Rappel des principes clés gouvernant les Espaces amis des enfants
Faites le lien entre toutes les activités de cette phase de conception et d’élaboration
des programmes et ces principes
• Les EAE sont des espaces offrant sécurité et protection aux enfants
• Les EAE font appel aux structures et aux capacités existantes d’une
communauté
B. Actions clés
Les avantages de services intégrés offerts dans une perspective globale ont été
largement documentés. Ce genre de programmes a été décrit de la manière
suivante :
« Des programmes qui tiennent compte des besoins de l’enfant, besoin d’un corps
sain, besoins de soutien psychologique et social. Ils fournissent une variété
d’activités qui stimulent le développement des capacités cognitives, de l’imagination
et de la créativité et offrent aux enfants la chance de se prendre en charge eux-
mêmes et de prendre la responsabilité de leur éducation dans le contexte d’un
environnement socioculturel défini. Source : Note d’information Early Childhood
Care and Development » (ECCD), UNICEF.
39
interventions d’un bon rapport coût –efficacité qui ne seraient pas autrement
possibles avec des interventions sectorielles à plus court terme et plus
traditionnelles.
Encadré 3
• En Albanie, l’intégration des services dans un EAE a été facilitée par une solide
coordination avec un nombre important d’ONG s’occupant des enfants
• Au Libéria, l’intégration des services dans les EAE a été réalisée avec succès par
la coordination avec un nombre important d’ONG ayant des missions diverses,
organisations de femmes, organisations culturelles.
L’intégration des programmes peut être réalisée de manières diverses ; quelle que
soit l’option choisie, il est important de prendre comme point de départ une analyse
participative des besoins et une liste des carences des services et des programmes
existants (comme l’indique la fiche d’action no 1). Afin de développer une
perspective globale de la conception des programmes, il est essentiel de connaître
les ressources de la communauté, les lacunes des programmes et les besoins des
enfants et des membres de la communauté.
Trois approches de l’intégration
Ce modèle suggère que des programmes variés seront offerts à partir d’un espace
bien conçu. Ce type d’espace peut être mis en place dans des endroits comme des
camps et situé dans des zones proches d’autres programmes/activités/services.
Il est probable que l’EAE ne répondra pas à certains des besoins identifiés et que
les enfants auront besoin de services spécialisés. Un solide dispositif de liaison avec
les autres services doit donc être incorporé dans les programmes ainsi conçus dont
la stratégie doit inclure un mécanisme de référence fiable pour diriger les enfants et
les personnes qui s’occupent d’eux dans l’EAE vers :
un programme gouvernemental bien établi : programme sanitaire,
assistance sociale, etc.
d’autre programmes communautaires : programme en santé mentale, de
bien-être social, de formation professionnelle, programme communautaire
40
de relance, etc.
des services d’assistance juridique et économique
les autres EAE organisés dans la communauté par les ONG
les Écoles amies des enfants (voir l’encadré ci-dessous)
3o Option : l’EAE comme « plaque tournante » des programmes
Dans ce modèle, un EAE fonctionne comme une « plaque tournante » et fournit des
liens solides avec tous les autres programmes et services offerts dans la
communauté. L’EAE se concentre sur un rôle de référence et la constitution d’un
réseau pour tisser des liens avec les autres programmes (utilisant une stratégie
similaire à celle de la 2e option ci-dessus). Les activités organisées dans l’espace
même peuvent être assez limitées. C’est une approche qui est mieux adaptée au
contexte communautaire d’une population sédentaire que par exemple à la
population d’un camp.
41
Les défis d’un programme intégré dans un EAE
Malgré les avantages que présentent des programmes intégrés, ils peuvent parfois
être difficiles à mettre en oeuvre, ces difficultés sont généralement dues à :
des capacités limitées du partenaire principal responsable du fonctionnement
de l’EAE
le manque de collaboration entre les diverses ONG et organisations
communautaires locales
le manque de compréhension du concept de services intégrés chez le
partenaire
une conception des services relevant essentiellement des bailleurs de fonds
(qui considèrent certains services comme absolument essentiels)
une compréhension limitée des objectifs d’un EAE. Tous les services ne
doivent pas nécessairement être offerts par un seul EAE
Activités spécifiques :
Encadré 4
Les Écoles amies des enfants comme les Espaces amis des enfants ont pour objectif
de créer un environnement sûr et sans danger qui protège les enfants. Les
parallèles entre les deux modèles offrent d’excellentes occasions d’organiser des
activités complémentaires, de créer des partenariats entre les écoles, les EAE et la
communauté, ainsi que de mettre sur pied des programmes intégrés,
particulièrement dans les secteurs de la protection des enfants et de l’éducation.
Les Écoles amies des enfants sont par conséquent non seulement une ressource
42
éducative importante pour les EAE, mais elles peuvent permettre aux familles
d’avoir accès à des services offerts par les deux dispositifs. Un enfant d’un Espace
ami des enfants peut par exemple être orienté vers une École amies des enfants..
(Pour de plus amples détails sur les Écoles amies des enfants, consulter la note
d’information de l’UNICEF à www.unicef.org/girlseducation/files/CFS1Web.pdf)
Activités spécifiques :
43
financier sur laquelle vous vous mettrez d’accord. Mettez au besoin ces
informations/cet accord par écrit. (Note : les parties prenantes doivent avoir
une idée claire de la durée de fonctionnement de l’EAE et une idée générale
de ce qui suivra).
Les EAE sont des programmes intégrés. Ils offrent une large variété de services et
d’activités de soutien culturellement adaptées, ainsi que des activités éducatives
favorables à l’épanouissement de l’enfant (pour de plus amples détails sur les
principes qui gouvernent les initiatives EAE, voir l’introduction du présent manuel).
La plupart des EAE offrent un ensemble d’activités de base concernant l’éducation,
les aptitudes à la vie quotidienne, l’alphabétisation, les arts, la culture,
l’environnement, le jeu et les activités récréatives, le sport ; certains accueillent des
activités religieuses et spirituelles.
Conseil: Pour garantir que les EAE soient adaptables
• Au Libéria, les EAE ont amélioré la protection des enfants, promu l’intégration
des services aux enfants et amélioré le suivi de ces services. Ils ont fourni des
« kits ressources écoles » et des kits d’activités récréatives comprenant crayons,
livres, ardoises, matériel d’enseignement, jeux et jouets. Le programme initial
non structuré offrait aux enfants l’apprentissage de la lecture et du calcul, des
activités récréatives et un soutien psychosocial.
Bien qu’il soit impossible de dresser une liste exhaustive des activités, le tableau ci-
dessous comprend les activités de base les plus communes qui sont organisées
dans ou par un EAE. Cette information incorpore diverses suggestions de services
et d’activités.
44
Rappelez-vous que bien qu’un EAE soit concrètement un espace physique, toutes
les activités ne s’y dérouleront pas ; nombre d’entre elles, comme les sports,
peuvent avoir lieu dans d’autres endroits de la localité tout en étant organisées et
gérées par l’EAE (comme indiqué ci-dessus dans 1ere Action clé sur les approches de
programmes intégrés). De la même manière, de nombreux services et de
nombreuses activités de soutien peuvent être organisées par référence vers
d’autres organisations ou vers d’autres endroits. Les EAE ne sont par conséquent
pas supposés posséder une expertise dans tous les genres de programme.
Il est probable que les conditions qui prévalent au début d’une situation d’urgence
évolueront avec le temps. Les écoles rouvriront, les services de santé seront
restaurés et, de manière prioritaire, la sécurité sera rétablie. Les lacunes identifiées
au départ pour fonder la mise en place d’un EAE peuvent avoir disparu. Il est donc
important de mettre sur pied une structure dont les activités peuvent s’adapter à
une situation changeante et aux changements des besoins des enfants et de la
communauté, et donc de suivre de près l’évolution des conditions externes afin
d’ajuster en conséquence les objectifs et les résultats attendus des programmes (se
reporter à la Fiche Action no 5 qui offre des conseils sur le suivi).
45
des enfants
Jeux Clubs de
traditionnels et jeunes
jeux modernes
Un des points forts des EAE est leur capacité d’adapter leurs services aux enfants
de tous les âges. En général, quatre groupes d’âge sont accueillis : bébés/enfants
en bas âge, enfants d’âge préscolaire (moins de six ans), enfants d’âge scolaire (de
6 à 12 ans), adolescents (de 13 à 18 ans). Les besoins et les activités sont
différents pour chacun de ces groupes d’âge. Les conditions et les aménagements
requis sont également différents. (Note : l’aménagement et la conception
structurelle de l’espace sont discutés en détail dans l’Aide-mémoire suivant).
Il est recommandé que les différents groupes d’âge soient en contact dans
certaines activités et/ou y participent ensemble. Les programmes les plus robustes
sont ceux qui permettent à des enfants appartenant à des groupes d’âge différents
de s’apporter un soutien mutuel. Les adolescents sont par exemple une grande
ressource pour l’organisation et l’animation d’activités pour les plus jeunes. De plus,
encourager les interactions entre les enfants de différents groupes d’âge est
pertinent dans de nombreux contextes culturels.
Pendant l’évaluation des besoins des enfants et l’analyse de la manière dont l’EAE
répondra à ces besoins, il est important de tenir compte des besoins particuliers de
chaque groupe d’âge. (Se reporter aux «Ressources clés » qui indiquent des liens à
des activités de programme en fonction des différents groupes d’âge, et à l’outil
no 3 pour les fournitures et l’équipement requis pour ces activités).
Les enfants en bas âge dépendent complètement des adultes pour tous leurs
besoins. Cette dépendance et une des principales caractéristiques des cinq
premières années de la vie. Les jeunes enfants ont besoin des adultes pour obtenir
de la nourriture et un toit, protection et sentiment de sécurité (Psychosocial
Support of Children in Emergencies - Review version : p. 34).
Dans les EAE, la sécurité et l’absence de tout danger sont des facteurs de grande
importance pour ces enfants. La plupart des activités des enfants en bas âge
impliqueront certainement la participation des personnes qui s’occupent d’eux ; il
est donc crucial de créer des espaces privés et confortables pour que les mères
puissent allaiter leurs enfants et jouer avec eux. Les mères peuvent aussi utiliser
ces espaces pour s’entraider et communiquer mutuellement.
Pour les enfants les plus âgés de cette étape de développement, il est indispensable
d’offrir des jeux stimulants (se reporter plus loin à l’outil no 2 de la « Boîte à outils »
qui offre des conseils sur la préparation des kits d’activités récréatives pour ce
46
groupe d’âge). Dans un EAE, on peut créer des aires de jeu où les enfants peuvent
se livrer à diverses activités avec les animateurs et leurs mères. Surveiller la santé
et la nutrition des enfants est aussi très important à cette étape.
Les autres groupes d’âge peuvent contribuer à l’animation des activités pour les
moins de six ans. Les enfants plus âgés peuvent par exemple organiser des jeux ou
des fêtes, ou les grands-mères et d’autres membres de la communauté jouer de la
musique et raconter des histoires.
Dans la plupart des cultures, c’est pendant ces années que le rôle de l’enfant dans
sa société et dans sa famille est défini. Sa participation et ce qu’on attend de
l’enfant dépendent de son sexe et de son développement. Il peut contribuer aux
tâches ménagères : ménage, garde des enfants plus jeunes, cuisine. Ces enfants
ont l’aptitude de penser et de comprendre rapidement et de s’exprimer avec
cohérence ; ces qualités leur donne la capacité de comprendre des circonstances
stressantes et d’y réagir (Psychosocial Support of Children in Emergencies-Review
version : p. 34).
Il est recommandé que les enfants participent aussi à des activités qu’ils
connaissent et qui leur seront familières, et que l’aménagement de l’EAE permette
de créer le sentiment d’une vie normale remplie d’activités ordinaires et habituelles.
Dans une situation d’urgence, les adolescents courent des risques aggravés,
comme celui d’être recrutés dans des forces et des groupes armés, d’être exploités
sexuellement et d’être soumis à un travail dangereux ; des mesures de protection
spéciales sont par conséquent essentielles pour ce groupe d’âge (Ibid : p. 35)
Dans certaines circonstances, ce groupe peut être le plus difficile à toucher ; il peut
par exemple être impossible de contacter des adolescents grâce à l’école. Dans
47
d’autres cas, les familles peuvent être réticentes à laisser leurs enfants participer
aux activités d’un EAE à cause des responsabilités qui leur ont été confiées au sein
du foyer familial.
Étant donné qu’une partie de ces jeunes peuvent avoir une éducation limitée,
l’alphabétisation et les ateliers sur les aptitudes à la vie quotidienne traitant de
communication, de coopération et de résolution non violente des conflits
constituent des activités pertinentes (manuel du CCF, 2008, p. 100).
Les adolescents peuvent également utiliser leurs talents dans le cadre des
programmes en aidant et en parrainant les enfants plus jeunes. Un « Espace centré
sur les enfants » du CCF au Sri Lanka où les adolescents ont contribué à organiser
des activités pour les jeunes enfants (sports, dessin, peinture, chansons, danses)
l’a démontré (manuel du CCF, 2008, p. 22).
*Les groupes d’âge ont été définis en référence au chapitre sur les étapes du
développement de l’enfant du manuel Psychosocial Support of Children in
Emergencies de l’UNICEF; pour de plus amples détails sur chaque étape, voir les
pages 34 à 36. Pour des recommandations concernant la mise en place d’activités
basées sur ces étapes de développement, consulter : Starting Up Child Centered
Spaces in Emergencies : A Field Manual. CCF, 2008, pp. 44-49).
48
ACTION CLÉ 3.2 : autres considérations essentielles sur les programmes
Les programmes doivent être accessibles à tous les enfants (groupes vulnérables,
minorités, filles, enfants handicapés, enfants séropositifs).
Les rôles basés sur le genre et les attentes sociales qu’ils génèrent peuvent faire du
genre un facteur plus déterminant pour les risques que court un enfant et pour sa
protection que le fait même d’être un enfant (Ibid, p. 36). Comprendre l’influence
des rôles basés sur le genre est important pour la définition des risques et la
conception de la protection des enfants. Les programmes de soutien psychosocial,
(éducation et protection) doivent être conçus dans une perspective basée sur le
genre afin de pouvoir renforcer les points forts au niveau individuel, familial et
communautaire et atténuer les conséquences négatives de la situation d’urgence
(Ibid, p. 36).
Les EAE sont des espaces inclusifs ouverts à tous les enfants, où garçons et filles
peuvent jouer, se réunir et exprimer librement leurs opinions ; ce sont des endroits
où l’égalité entre les sexes est respectée dans toutes les circonstances. Les besoins
et les préférences des garçons et des filles doivent être respectés à la conception, à
la mise en oeuvre comme à l’étape de suivi et d’évaluation des programmes. Des
activités et des services appropriés pour les garçons comme pour les filles sont
nécessaires, ce qui peut demander l’organisation d’activités séparées en fonction de
la culture et des coutumes sociales des enfants.
À Bam, en Iran, il est culturellement acceptable que les jeunes garçons et les
jeunes filles jouent ensemble (avant l’âge d’entrer à l’école). À mesure que les
enfants grandissent, la société demande qu’ils jouent dans des endroits séparés.
Les EAE ont donc été conçus pour tenir compte de cette norme culturelle. Une
solution efficace a été de créer un horaire qui permettait aux garçons de venir aux
EAE certains jours et les filles les autres jours.
49
Les EAE doivent assurer que tous les enfants avec un handicap y profitent de tous
les avantages offerts dans des conditions qui garantissent leur dignité, facilite leur
autonomie et leur participation active à la vie de la communauté.
Des efforts doivent être entrepris pour promouvoir l’inclusion et la participation des
enfants handicapés et pour les aider à accéder équitablement aux soins de santé,
aux services de réadaptation et aux activités récréatives (consulter le document
Minimum Standards for Child Friendly Spaces and Children’s Centres. UNICEF, 2007,
p. 11). Dans la mesure du possible, les activités des programmes doivent être
adaptées aux enfants avec un handicap.
Activités spécifiques :
50
activités et des services proposés par le programme. (Note : la fiche s’action
no 4 discute en détail de la mise en oeuvre des programmes, y compris de la
question des ressources humaines).
• S’il convient, élargissez/renforcez les activités à une date ultérieure (le
document de CCF présente une discussion approfondie de la question de
l’élargissement et du renforcement des activités et des conseils. Consulter
"Deepening CCS Activities", manuel du CCF, 2008, pp. 50-52).
C. Ressources clés
1. Liste de contrôle pour les activités et les services des programmes EAE
2. Modèle de tableau-horaire pour programme d’activités
3. Suggestions pour les kits d’activités récréatives
4. Suggestions d’activités adaptées aux différents groupes d’âge
51
Outil no 1 : Liste de contrôle pour
les activités & les services des programmes
52
Outil no 2 : Spécimen de tableau-horaire de
Save the Children pour un programme d’activités
53
Outil no 3 : Suggestions pour
Kits d’activités récréatives
54
Kits pour activités artistiques (pour 100 enfants, différents groupes d’âge)
Fournitures/équipe Description Nombre
ment requis d’articles
Trousse à crayons Trousse à crayons, modèle simple 50
Crayons Si possible de bonne qualité 250
Gommes Formes fonctionnelles 50
Taille-crayons De petites tailles, simples, de bonne 50
qualité
Crayons de couleur Un jeu d’au moins 12 couleurs différentes 50
Bloc de papier à dessin Papier blanc ordinaire, environ 100 100
feuilles, format 14-28 cm
Jeu de feuilles de papier Feuilles de papier de différentes couleurs 100
de couleur
Rouleau de ruban 25
adhésif
Bâtons de colle Colle lavable, non toxique, bâton de 25
grande taille
Pâte à modeler Boîte avec différentes couleurs, non 100
toxique
Ciseaux Ciseaux droits, doivent permettre de 25
facilement couper du papier et être sans
danger pour les enfants
Couleurs pour peinture à Grandes bouteilles de couleurs non 10 bouteilles ou 25
l’eau toxiques, boîtes
Ou boîtes de 12 tubes de différentes
couleurs
Pinceaux 3 tailles différentes (les différences de 25 de chaque taille
tailles doivent être importantes – par ex.
1, 5 & 10)
Pot de crayons pastel Pot de crayons pastel de 64 couleurs 2
différentes
55
Fiche d’action no 3 : Conception et installation d’une structure
A. Objet
Assurer que la conception et l’installation de la structure d’un EAE sont le résultat
d’un processus participatif
Rappel des principes clés gouvernant les Espaces amis des enfants
• Les EAE sont des espaces offrant sécurité et protection aux enfants
• Les EAE font appel aux structures et aux capacités existantes d’une
communauté
B. Actions clés
1ere ACTION CLÉ : Définition d’un cadre pour la mise en place d’un EAE
Sélection du site
La sélection du site est une des décisions les plus cruciales quand on met en place
un EAE. Si l’EAE est une structure physique située dans une communauté ou un
camp, il doit être placé dans un endroit accessible.
La sélection du site doit être mise en rapport avec les habitudes de la vie
quotidienne des enfants et de leurs familles (Fiche d’action no 1 : Comprendre les
habitudes quotidiennes des enfants et de leurs familles). Les enfants viennent à un
EAE volontairement et la plupart du temps la décision est prise par la personne qui
s’occupe d’eux, l’accessibilité et la commodité doivent être les variables clés dans la
sélection d’un site. Une autre considération doit être de s’assurer que les services
de base comme les transports, l’électricité, l’eau et l’assainissement sont facilement
disponibles.
56
carte des environs et de rencontrer les responsables de la municipalité dont l’aide
sera nécessaire.
Encadré 8
Y a-t-il des produits à risque et des substances toxiques à cet endroit/dans les
environs ?
L’espace sera-t-il protégé des effets d’un conflit armé ? De risques d’exploitation
des enfants ?
Le site est il pratique et accessible pour les autres fournisseurs de service et les
ONG qui participeront à ses activités ?
Le site a-t-il été affecté à d’autres fonctions ? (si la réponse est oui, prendre en
compte les implications pour les horaires d’activités, l’usage de l’espace, etc.)
Un accord pour cette utilisation du site a-t-il été conclu avec l’usager/le
propriétaire ? (l’occupation du site sera-t-elle légale?)
Structure
La structure d’un EAE est déterminée par un certain nombre de facteurs. Les plus
importants sont sa dimension, les besoins des enfants et les activités qui y
prendront place. Il n’existe pas de plan « standard » pour les EAE. Divers facteurs
locaux comme les influences culturelles, le climat, les techniques de construction et
les matériaux disponibles influenceront la conception de l’espace.
57
Dans différentes situations d’urgence on peut faire preuve d’esprit inventif pour
utiliser des espaces variés comme l’ombre d’un arbre ou un bâtiment abandonné
qui ne présente pas de danger. Dans un camp, on peut utiliser une grande tente ;
les tentes sont relativement bon marché et peuvent être montées rapidement.
(Note : dans les climats tropicaux/désertiques, l’intérieur des tentes a tendance à
devenir très chaud [comme on l’a vu en Indonésie et en Iran], et plutôt très froid
dans les régions de haute montagne [comme au Pakistan]. Les EAE peuvent être
installés dans des tentes puis éventuellement être déplacés dans des structures
plus solides, des structures en bois par exemple).
La priorité doit toujours être donnée à l’adaptation d’espaces existants comme par
exemple des édifices religieux, des salles municipales, des salles de sport, des
bâtiments scolaires (après les heures de classe).
De haut en bas :
École primaire 55 m2
Espace préscolaire 55 m2
Aire de jeu
Point d’eau
Soutien des mères
Soutien psychosocial 55 m2
Soins de santé primaires 55 m2
Une fois que les objectifs de l’EAE sont clairement définis, le groupe qui s’occupe de
la conception du projet peut mettre au point un plan d’aménagement qui indiquera
le genre d’espace qui sera utilisé (une tente, une baraque en bois ou un espace en
plein air), et les spécifications comme sa situation géographique, ses dimensions,
58
ses autres caractéristiques physiques, l’aménagement et les matériaux de
construction.
59
De haut en bas et gauche à droite :
ESPACE SILENCIEUX : Poupées et animaux en peluche ; Livres et
marionnettes ; Puzzles ; Tapis
ESPACE DE JEUX COMMUNAUTAIRE : Voitures et camions miniatures ; Pâte
à modeler ;
ESPACE DE JEUX ACTIFS : Balles lestées, ballons de plage & cordes à
sauter
TABLE des ENREGISTREMENTS
Activités de constructions
ENTREE
ESPACE d’activités artistiques : Chevalet pour la peinture
ESPACE DE JEUX AQUATIQUES
TOILETTES
60
(Source : Save the Children Safe Spaces – Training Support, Safe Spaces, Design
and Set-up, s.d.)
L’étape de la conception d’un EAE est une nouvelle occasion de participer pour la
communauté et les enfants. Les enfants et leurs familles peuvent non seulement
apporter d’utiles suggestions – sur la manière d’arranger les tentes dans un endroit
donné par exemple – mais quand le projet sera finalisé, on peut espérer qu’ils
auront le sentiment d’être écoutés, respectés et de participer aux efforts de
relèvement de leur communauté (la fiche d’action no 4 donne des détails sur la
manière de mobiliser la communauté).
Construction
La communauté peut jouer un grand rôle à cette étape ; sa participation peut aller
de fournir de la main-d’oeuvre à assurer le contrôle de la qualité des matériaux et
des fournitures. Il est important que cette participation soit bénévole et jamais
forcée.
En Afghanistan, les CCS* ont été organisés en plein hiver, ce qui exigeait un
chauffage et des abris offrant une bonne protection. CCF a collaboré avec l’UNICEF
qui a fourni des tentes pour installer des CCS dans les camps de personnes
déplacées. La population a aidé à aménager les sites pour les tentes, à les monter
61
et a assuré 24 heures sur 24 la sécurité des enseignants et du matériel scolaire.
Des CCS ont aussi été mis en place dans les cours et sous les porches des
mosquées des villages afghans. Dans certains endroits, des pièces détruites par les
bombardements ont été réparées afin de fournir un espace intérieur pour les
activités des enfants.
*Terme utilisé par le CCF - Child Centered Space/Espace centré sur les enfants
(Source : Starting Up Child Centered Spaces in Emergencies : A Field Manual. CCF,
2008, p. 26)
Équipement
Il est important de s’assurer qu’un équipement approprié soit fourni à l’EAE. À cette
étape, l’équipe qui prépare le projet devra discuter du type de matériel et
d’équipement requis et de la manière dont on se les procurera. Des considérations
importantes sont par exemple l’acquisition de mobilier adapté à l’âge des enfants et
l’achat/ l’utilisation d’articles fabriqués localement (se reporter à l’outil no 2 qui
donne des suggestions d’approvisionnements concernant l’hygiène, la sécurité et
l’administration). Les enfants et leurs parents doivent participer au choix de
l’équipement (par exemple par des ateliers participatifs qui peuvent aussi servir à
obtenir des suggestions sur les activités hebdomadaires). Pour le suivi de
l’acquisition de l’équipement et des approvisionnements, se reporter à la fiche
d’action no 5 : Suivi et évaluation, Outil no 2 – Formulaire de rapport mensuel.
62
foulard ou tout ce que l’enfant peut porter autour du cou risque de se prendre,
ou qui peuvent causer des bleus ou des abrasions.
• L’équipement doit être entouré d’une zone dégagée revêtue de manière
appropriée (par ex. du sable) et qui s’étend au delà de la surface
immédiatement occupée par l’équipement de jeu.
• L’équipement doit être composé d’un matériau qui n’absorbe pas excessivement
la chaleur du soleil.
• Les articles métalliques doivent être traités de façon à ne pas rouiller et produire
des aspérités qui peuvent blesser les enfants.
3eme ACTION CLÉ : Assurer l’essentiel : normes minimales pour les locaux
ou les infrastructures
Tous les EAE doivent comporter un espace d’activités récréatives et offrir sur place
des activités adaptées aux besoins variés des enfants. Ces activités contribuent au
développement physique, social et intellectuel de l’enfant.
Globalement, l’équipement des espaces de jeu en plein air doit être adapté à la
taille des enfants et à leur niveau de développement pour permettre de répondre à
tous les aspects de leurs besoins de développement. L’entretien de cet équipement
est par conséquent essentiel pour assurer la sécurité de ces enfants ; l’équipement
et le matériel de jeu que les enfants utilisent doit être correctement entretenu afin
que les enfants puissent jouer en toute sécurité. De plus, prendre des mesures
préventives protégera les enfants de blessures éventuellement causées par des
chutes dans l’espace de jeu, assurant ainsi leur sécurité dans l’EAE et leur
permettant de profiter pleinement des activités récréatives offertes.
63
amples détails). Les espaces de jeu intérieurs doivent être agencés de façon à
ce que les enfants puissent choisir et prendre le matériel de jeu avec le
minimum d’assistance (étagères basses, coffres ouverts, etc.).
¤ Les EAE doivent disposer d’un espace de jeu en plein air aussi large que
possible et qui permettent la pratique de sports d’équipe et autres activités
récréatives.
¤ Les EAE et les espaces de jeu qui les entourent doivent être clairement
délimités, enclos de tous les côtés et pourvus de point(s) d’accès spécifiques
par lesquels les gens entreront et sortiront et qui permettront de contrôler les
mouvements des enfants, du personnel et des autres personnes qui entrent et
sortent de l’EAE.
¤ Les EAE doivent assurer que tous les espaces de jeu, intérieurs et extérieurs,
ainsi que l’équipement sont suffisants et suffisamment variés pour le nombre
d’enfants accueillis et leur diversité d’âges, et que l’équipement en question
offre toutes les garanties de sécurité et est convenablement entretenu.
¤ L’équipement des espaces de jeu en plein air doit être à une hauteur qui
convient à l’âge et à la taille des enfants qui l’utilisent. Des espaces de jeu
extérieurs séparés doivent être aménagés pour les bébés et les très jeunes
enfants et pourvus d’équipement adapté à leur âge. Cet équipement doit être
nettoyé, désinfecté, entretenu et inspecté avant d’être utilisé par les enfants
afin d’assurer leur sécurité (se reporter comme indiqué à la partie ci-dessus
concernant l’équipement pour de plus amples détails).
¤ Des espaces à l’abri du soleil (sous un arbre, dans un bâtiment, sous un
auvent, des parasols) doivent être disponibles dans l’espace de jeu extérieur et
dans ses alentours. Dans la mesure du possible cet espace doit offrir des
surfaces revêtues de manière variée pour encourager la diversité des activités ;
le sol sous et autour des cages d’écureuil/ des toboggans/des balançoires doit
être une surface amortissante ou du sable afin d’éviter que les enfants se
blessent en tombant.
¤ Les espaces récréatifs doivent être utilisés pour donner aux enfants l’occasion
de présenter leurs travaux et d’exprimer leur créativité. Les oeuvres des
enfants (dessins, peintures, sculptures et objets d’artisanat) doivent être
exposés en bonne place dans l’EAE.
Espace médical*
Les maladies et les infections peuvent se propager rapidement dans cette zone si
des normes d’hygiène minimales ne sont pas respectées.
¤ Tous les EAE doivent avoir un espace réservé au traitement de toutes les
blessures et affections mineures qui peuvent arriver aux enfants quand ils sont
sous la responsabilité du personnel d’un EAE. Cet espace doit être adapté pour
répondre aux besoins de traitement variés des enfants.
¤ Il doit être pourvu d’une trousse de premiers secours bien équipée. L’EAE doit
aider à la promotion des pratiques sanitaires et des habitudes de vie saine qui
64
sont appropriés pour les enfants qui utilisent ses services. Ceci comprend sans
y être limité la promotion de la vaccination, du dépistage sanitaire, d’une
bonne nutrition et d’un régime alimentaire sain, de l’exercice et du repos, de
l’hygiène personnelle, sans oublier celle des droits de l’enfant. Quand cela est
approprié et culturellement acceptable, on discutera de la manière de faire des
choix positifs dans certains domaines ; santé sexuelle, consommation d’alcool,
de tabac et d’autres substances, et on diffusera des informations sur le
VIH/sida et d’autres maladies.
¤ Les EAE doivent s’assurer que tous les produits pharmaceutiques conservés
sur les lieux, à l’exception de ceux qui peuvent être nécessaires en cas
d’urgence, sont gardés sous clé dans une caisse ou une cantine inaccessible
aux enfants. Les médicaments qui peuvent être requis dans une urgence
doivent également être placés dans un endroit hors de portée des enfants. Des
instructions écrites doivent régir l’entreposage, l’administration et l’élimination
des médicaments.
¤ Des méthodes appropriées doivent être utilisées pour l’élimination des déchets,
Par exemple, les articles utilisés pour la toilette des enfants malades, coton
hydrophile, papier hygiénique, doivent être jetés dans une poubelle séparée
munie d’un couvercle. Ces déchets doivent être brûlés ou enterrés dans un
endroit éloigné des enfants.
¤ Les EAE qui s’occupent d’enfants handicapés doivent se procurer des appareils
et un équipement adaptés, fournir des services d’assistance personnelle et
d’interprétariat pour répondre à leurs besoins ; ces besoins particuliers des
garçons et des filles handicapés doivent être pris en compte dans la conception
d’appareils et d’équipement de mobilité durables et adaptés à leur âge. Si ce
type d’équipement n’est pas disponible, les EAE s’efforceront de trouver dans
les camps des matériaux appropriés leur permettant de mettre au point des
appareils de ce type.
(Normes tirées de Minimum Standards for Child Friendly Spaces and Children’s
Center. Darfour, UNICEF, 2007, Adaptées à fin d’utilisation dans le présent
manuel.
Toilettes*
Les toilettes doivent être situées et conçues pour éviter aux enfants la promiscuité
et répondre à leurs besoins de dignité, de sécurité et pour être accessibles à tous
les enfants handicapés.
¤ Tous les EAE doivent avoir des installations permettant aux enfants de se laver
les mains au savon. Des habitudes d’hygiène comme se laver régulièrement les
mains et le visage doivent être pratiquées quotidiennement dans les EAE.
¤ Les EAE doivent dans la mesure du possible avoir des latrines/toilettes situées
dans un endroit pratique et d’accès facile aux enfants. (Alberta Best Practices,
Part 2, Section 6 (a). Des installations séparées doivent être si possibles mises
en place pour les filles et les garçons, à défaut, une procédure doit assurer que
filles et garçons ne les utilisent pas en même temps. S’il n’est pas possible
pour l’EAE d’avoir ses propres toilettes, il sera nécessaire d’identifier des
65
installations sanitaires proches et accessibles et une procédure mise en place
pour contrôler leur usage par les enfants ou les y accompagner.
¤ Les EAE doivent dans la mesure du possible assurer que les toilettes puissent
être fermées de l’intérieur d’une manière ou d’une autre, et que seuls les
membres du personnel puissent ouvrir de l’extérieur les portes des salles de
bain, des douches et des toilettes en cas d’urgence. Ceci assure aux enfants le
respect des aspects privés de leur vie et garantit contre la possibilité qu’ils
soient exposés à des comportements inappropriés ou victimes de sévices,
(Source : Quality Child Care Indicators, Save the Children, R.-U., 2004. 2004,
Art. 2.4. et Children’s Homes National Minimum 63 Standards: Children’s
Homes Regulations, Std. 25.6, Department of Health, Royaume-Uni (Her
Majesty’s Stationery Office: 2002).
¤ Ce type d’installations permet aux maladies et aux infections de se propager
rapidement si les normes d’hygiène les plus strictes ne sont pas respectées.
Les EAE doivent s’assurer que ces installations sanitaires sont régulièrement
nettoyées et (au minimum une fois par jour) désinfectées.
*(Normes tirées de Minimum Standards for Child Friendly Spaces and Children’s
Center. Darfour, UNICEF, 2007, Adaptées à fin d’utilisation dans le présent manuel.
1. L’EAE doit avoir une superficie totale de 1700 mètres carrés pour une population
de 2500 réfugiés : il doit être clairement identifié, séparé et facilement distingué
des autres parties du camp : zone habitées, zones de services et centres
collectifs.
2. Pour une population totale de réfugiés de 2500 personnes, on estime qu’il y aura
750 enfants d’âge scolaire. L’EAE doit comporter 4 tentes (de 70 à 75 mètres
carrés) pour le préscolaire et les 4 premières années du primaire. Trois tentes
supplémentaires doivent être allouées aux élèves des 4 années suivantes (5e à
8e année) et placées de préférence à l’intérieur de l’EAE, à l’extérieur si la place
est trop limitée.
3. Le Centre « Bébés en bonne santé » doit être organisé dans une tente séparée
d’environ 50 mètres carrés qui comporte un espace cuisine, spécialement conçu
pour les mères, les bébés et les jeunes enfants ; il servira approximativement
150-200 enfants par jour.
4. L’espace Adultes doit être réservé aux mères et aux enfants qui viennent au
centre, c’est un espace ouvert de 50 mètres carrés protégé par une bâche.
5. L’espace de jeu doit être sur un terrain plat d’au moins 50 mètres carrés situé à
proximité de l’espace Adultes, L’EAE doit également avoir un point d’eau peu
éloigné du Centre « Bébés en bonne santé » et placer un tableau d’affichage
près de ce point d’eau,
6. Un centre d’information sur les droits humains et un centre d’orientation doivent
être installés sur les lieux.
66
4eme ACTION CLÉ : Transition des EAE
A travers le monde, les activités des EAE se sont poursuivies, ont été interrompues
ou ont évolué à mesure que les populations passaient à une phase plus stable
succédant à la situation d'urgence (CCF, 2008, p. 61). Par exemple, en Albanie, les
services communautaires fournis par les EAE ont ensuite été intégrés dans une
politique nationale de services communautaires pour les enfants du pays.
Avant de mettre fin aux activités des programmes EAE, les organisateurs doivent
s’assurer que les besoins des enfants continueront à être satisfaits. Mettre l’accent
sur le renforcement des capacités au sein de la communauté est donc essentiel (se
reporter à la fiche d’action n o 4 : Fonctionnement et renforcement des capacités).
Si l’EAE poursuit une action de soutien et une activité de formation, ces
programmes peuvent se transformer avec succès en activités et en services
communautaires viables.
En Afghanistan, les besoins des communautés ont été réévalués trois mois après la
création des Espaces centrés sur les Enfants (CCS)*. Cette décision a été prise pour
prendre en compte le lancement des nouvelles écoles officielles, et par conséquent
67
pour déterminer le meilleur usage des activités des CCS. Les membres des
communautés ont souligné l’importance de poursuivre les activités d’éducation
parallèle des CCS dans les zones où les enfants n’avaient pas accès aux écoles
officielles et de mettre sur pied des cours d’alphabétisation pour les jeunes et les
adultes. Les programmes CCS ont évolué et se sont élargis pour répondre à ces
besoins. On s’est assuré spécialement que ces programmes ne privaient pas les
écoles officielles de leurs enseignants et que le personnel des CCS recevait une
rémunération. Les horaires ont été organisés pour que les activités destinées aux
enfants d’âge scolaire n’aient pas lieu pendant les heures d’école. Les CCS sont
maintenant reconnus comme un complément important aux programmes
d’alphabétisation et d’éducation du gouvernement. Établir de solides rapports avec
les responsables locaux du ministère de l’Éducation a aussi été essentiel pour
opérer une transition sans heurts entre les programmes et pour répondre au besoin
de rétablir un système scolaire fonctionnel.
*Terme utilisé par le CCF - Child Centered Space/Espace centré sur les enfants
Chose très importante, un transfert bien planifié des programmes EAE peut
contribuer fortement aux efforts de transition dans un pays qui passe d’une phase
de situation d'urgence à la phase de reconstruction. Le travail effectué en
Ingouchétie et en Tchétchénie a démontré la valeur de modaliser les activités des
EAE en diverses interventions qui facilitent une transition plus cohérente de la
situation d'urgence à la période de reconstruction. Ces efforts ont été
particulièrement efficaces et très utiles dans les domaines suivants :
Activités spécifiques :
68
Les activités spécifiques nécessaires à la conception de la structure et à l’installation
de l’espace sont les suivantes :
• Sélection du site
• Conception de la structure (sur la base des dimensions prévues de l’espace, des
besoins des enfants et du type d’activités)
• Préparation d’un plan d’aménagement (se reporter à l’outil n o 3 pour un modèle
de plan)
• Implication des enfants et de la communauté dans le projet (Note : garder à
l’esprit que la participation est un processus continu).
• Construction/installation de l’espace
• Sélection du matériel et de l’équipement (se reporter à l’outil n o 3 pour des
suggestions de fournitures)
• Prise en compte des normes minimales pour les EAE, s’assurer qu’elles sont
respectées et connues du personnel/des animateurs/des administrateurs du
projet
• Discussion et mise au point d’une stratégie de sortie/d’un plan de transition, en
collaboration avec la communauté (note : le plan de transition devra
probablement être modifié après l’évaluation des installations).
C. Ressources clés
69
Outil no 1 : Liste de contrôle pour les installations
Action/
Installations/équipements Oui Non Commentaire
70
Outil no 2 : Suggestions pour le matériel et les fournitures
Fournitures hygiéniques
¤ Sacs-poubelles et poubelles
¤ Papier de toilette
¤ Savon désinfectant pour les mains
¤ Lingettes hygiéniques
¤ Savon
¤ Éponges
¤ Lavette et seau
¤ Essuie-mains
Fournitures de bureau
¤ Écritoires à pince
¤ Formulaires de suivi et d’orientation
¤ Bracelets d’identité jetables en plastique et/ou appareil photo Polaroid et
pellicule (pour identifier les enfants qui entrent et qui sortent)
¤ Stylos-feutres indélébiles
¤ Chatterton (ruban adhésif isolant)
¤ Colle
¤ T-shirts avec logo
¤ Ciseaux
¤ Badges d’identité (pour les enfants et les bénévoles)
¤ Agrafeuses et agrafes
¤ Stylos
*S’assurer que tous les articles dangereux pour les enfants sont rangés hors de leur
portée.
(source : Save the Children – Design and Set Up : Materials, Design and Set Up)
71
Outil no 3 : Modèle de procédures à suivre pour la
construction d’une structure
5. Rôles/responsabilités
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
72
Fiche d’action no 4 : Fonctionnement et renforcement des capacités
A. Objet
Assurer une offre d’activités structurées qui répondent aux besoins de protection,
d’éducation et de soutien psychosocial des enfants et des adolescents.
Rappel des principes clés gouvernant les Espaces amis des enfants
• Les EAE sont des espaces offrant sécurité et protection aux enfants
• Les EAE font appel aux structures et aux capacités existantes d’une
communauté
Les EAE sont généralement gérés par des partenaires (autorités gouvernementales,
ONG indépendantes ou organisations communautaires) et avec la participation
active de la communauté. Dans de nombreux cas, les activités du programme EAE
sont soutenus par divers partenaires (associations de mères, organisations de
jeunesse, chefs de la communauté).
73
• Un large éventail de liens et de réseaux tissés dans la communauté
• Une expertise basée sur une large expérience du terrain
• Des connaissances et des compétences particulières
• La capacité de s’adapter et de créer des programmes innovants
• Des méthodes et des outils favorisant la participation
• Un engagement à long terme et le souci de la viabilité du programme
• Un bon rapport coût-efficacité
74
Mobiliser utilement les structures sociales traditionnelles pour installer les
personnes déplacées d’une manière qui recrée les conditions sociales qui
existaient auparavant dans la communauté. Le rétablissement des réseaux
sociaux, des pouvoirs et des mécanismes de soutien traditionnels est un
moyen de renforcer les sentiments de communauté, de sécurité et de
continuité.
- Il faut s’assurer que ces groupes sociaux originaux étaient inclusifs et
offraient protection et soutien à leurs membres ; dans le cas contraire,
leur restauration peut être la source de nouvelles détresses et de
nouveaux préjudices, en particulier pour les personnes et les groupes
les plus vulnérables.
- La mobilisation de la communauté peut être une occasion d’entamer
un dialogue constructif sur la façon d’introduire le changement social
afin de créer le genre de société dans laquelle tous les membres de la
communauté souhaitent vivre.
Assurer que les groupes et les instances de pouvoirs sélectionnés dans la
communauté pour organiser sa participation sont bien représentatifs de celle-
ci et ne sont pas simplement l’expression des intérêts particuliers de certains
puissants groupes minoritaires. Il est aussi important de renforcer dans le
processus de participation la représentation des femmes et des jeunes, des
enfants et des autres groupes marginalisés
Assurer que la communauté comprenne les conséquences de la situation
pour les enfants et soit impliquée dans les approches destinées à les protéger.
Les savoirs, les croyances et les pratiques sociales locales peuvent aider les
enfants à se remettre des événements stressants qu’ils ont vécus, à
condition qu’ils soient adaptés à la situation et favorables à l’intérêt supérieur
de l’enfant.
75
Encadré 14 Mettre au point une stratégie de mobilisation
• Activez les divers sous-groupes. Il est nécessaire d’activer tous les groupes
concernés – filles, femmes, hommes, enfants, enseignants, etc. – ceci exige
d’agir par l’intermédiaires des leaders de ces différents sous-groupes et de leur
demander de diffuser des messages clés, d’inviter à la participation dans leurs
réseaux respectifs. Si dans un projet un but spécifique est d’influencer le
comportement d’un groupe particulier,comme les mères de familles ou les
enseignants, il est spécialement important d’activer les sous-groupes concernés
(par exemple, les femmes et les responsables du système d’éducation).
• Soyez inclusif. Si la mobilisation de la communauté a pour but de pousser les
gens à l’action, il faut respecter leurs droits et tenir compte des intérêts de tous
et de toutes, le processus doit être inclusif.
• Commencez modestement puis amplifiez vos efforts. La mobilisation de la
communauté échoue fréquemment parce que les auteurs du plan de
mobilisation essaient d’accomplir trop de choses en même temps. Pour rester
motivés, il faut que les membres de la communauté fassent des progrès
perceptibles, atteignent des objectifs modestes avant de se lancer à l’assaut
d’objectifs plus ambitieux. En pratique, il est utile d’adopter une démarche
graduée par laquelle les groupes réussissent d’abord à atteindre des objectifs
modestes et faciles à réaliser, ce qui renforce leur motivation de se fixer des
buts plus ambitieux.
• Favorisez des motivations intrinsèques. Une des clés de la mobilisation de la
communauté est de stimuler l’esprit bénévole des gens, désireux de faire
certaines choses car elles sont utiles à toute la communauté. Faites appel aux
motivations intrinsèques plutôt qu’à des incitations externes ; quand celles-ci,
par exemple une rémunération, sont introduites, certains participent par désir
d’en bénéficier ; quand cette source de motivation disparaît, leur activité prend
fin avec pour conséquence que le projet cesse d’être viable. Pour qu’un projet
reste viable, il faut que les gens soient convaincus de sa valeur intrinsèque, s’y
impliquent et le considèrent comme leur, y travaillent parce qu’il est pour eux
satisfaisant et valorisant.
On trouve souvent dans une communauté des individus qui y sont bien connus et
qui ont sa confiance et qu’on pourra approcher pour participer aux activités de
l’EAE : enseignants, ex-employés d’ONG, autres personnes ayant travaillé avec des
enfants. Dans de nombreuses situations d'urgence, le manque de personnel local
76
disponible peut rendre nécessaire de faire appel à des personnes d’autres régions
du pays. On donnera aux membres de la communauté qui ne font pas partie du
personnel ou des bénévoles l’aide nécessaire pour assurer leur participation (les
défrayer de leur dépenses de transport/de communication, leur fournir du matériel,
etc.)
Note : Les études faites par le candidat ne doivent pas être le seul critère, des
qualités de communication et la personnalité sont très importants. (se reporter à
l’outil no 2 qui présente des questions d’entretien spécifiques à utiliser dans le
recrutement des bénévoles).
Les bénévoles qui travaillent dans les EAE sont souvent des parents, des
enseignants, des travailleurs sociaux, des jeunes, des membres du conseil
municipal et d’autres personnes qui ont la confiance de la communauté. Ils sont
fréquemment engagés dans toute une série d’activités diverses. Les critères de
sélection des bénévoles sont les mêmes que ceux utilisés pour le personnel local.
77
Les bénévoles sont très souvent rémunérés pour leur contribution. Dans la plupart
des cas, ils reçoivent une rémunération ponctuelle ou une prime modeste. On
tiendra soigneusement compte des arrangements des autres organisations : une
bonne connaissance du marché local est aussi très utile.
La question de savoir s’il faut payer les animateurs varie en fonction de la situation
locale. Il faut toujours procéder à un analyse rapide mais soigneuse de la situation
locale et s’aligner sur ce que font les autres ONG des environs. Des problèmes se
sont posés quand CCF versait des rémunérations ou des primes à ses « bénévoles »
quand les autres ONG ne le faisaient pas. Payer les animateurs peut aussi être
problématique quand cela crée une dépendance et casse l’esprit de bénévolat.
Inversement, des problèmes ont aussi surgi quand des personnes pensaient qu’elle
avait consacré gratuitement temps et efforts à cette activité alors qu’elles auraient
pu faire autre chose. S’il y a paiement, la politique de CCF est de lui donner la
forme d’une rémunération ponctuelle et non d’un salaire normal. Dans certains cas,
des primes ou des rémunérations ont été accordées pour certaines qualifications
particulières (par exemple aux enseignants). Dans d’autres situations encore, la
distribution intermittente d’articles comme des gants ou des carnets de notes a été
utilisée pour renforcer la motivation et le statut des animateurs. Il faudra tenir
compte de la position des bailleurs de fonds sur cette question du paiement des
bénévoles.
78
Administration
Le personnel, les bénévoles et les parents doivent disposer d’une période
déterminée pour traiter les affaires financières et administratives. Si possible un
espace séparé de celui des enfants sera réservé pour assurer la confidentialité des
tâches officielles : entretiens, réunions de service, etc. Se reporter à la fiche
d’action précédente qui fournit des conseils sur l’aménagement de l’espace d’un
EAE.
Coordonnateur de l’EAE
Au cas ou il y a plusieurs EAE dans une même zone, on nommera un coordonnateur
dont l’action sera supervisée par l’Administrateur de la protection des enfants/du
secteur éducation. Il/elle sera responsable de 10 à 15 EAE dans un rayon de 2
heures de déplacement, selon la norme recommandée. Des visites de suivi doivent
être faites toutes les semaines afin :
- d’apporter un soutien permanent
- de résoudre les difficultés qui se présentent
- d’observer les enfants et leurs activités
- de s’assurer que le système d’orientation fonctionne correctement.
Direction
Un directeur/un responsable doit être chargé de l’administration quotidienne et de
la direction du personnel, des bénévoles et des autres personnes qui s’occupent des
enfants, il assurera également la liaison avec les parents.
Point focal
Il se peut que diverses activités récréatives et de jeu organisées ou spontanées se
déroulent déjà dans la zone concernée. Des personnes peuvent être nommées
comme point focal pour promouvoir et améliorer ces activités pour le compte de
l’EAE ; elles aideront à organiser d’autres programmes et à faire la liaison avec les
programmes extérieurs à l’EAE.
79
Ces points focaux sont encouragés à consulter la direction des camps, les parents,
les gens qui s’occupent des enfants, les anciens, les enfants et les autres membres
de leurs familles pour inventorier les ressources disponibles dans la communauté.
(Source : Children and Family Planning. IDP, Timor Leste, p. 16)
Personnel et bénévoles
Tous les membres du personnel qui travaillent dans un EAE doivent comprendre les
principes qui gouvernent ce programme, les codes de conduite en vigueur et y
adhérer, cela concerne par exemple les normes de prise en charge et de protection
des enfants et le règlement de l’EAE (se reporter à la « Boîte à outils » qui donne
des exemples variés. Tous les partenaires et les personnes qui s’occupent des
enfants affiliées avec l’EAE sont concernés. Tout le personnel et tous les bénévoles
doivent signer une déclaration confirmant qu’ils comprennent et acceptent le
règlement en vigueur qui y figure (se reporter à l’outil no 1 pour un modèle/un
spécimen de code de conduite). Les enfants et leurs parents doivent participer à
l’élaboration de ce règlement.
Tous les bénévoles, tout le personnel et tous les partenaires qui travaillent à l’EAE
ou collaborent à ses activités doivent comprendre et accepter les mesures
disciplinaires et la gestion des comportements. Cette politique doit être affichée à la
vue de tous les bénévoles et membres du personnel. Les enfants et leurs parents
doivent participer à l’élaboration de ces mesures.
Personnel encadrant
Les personnels encadrant sont les personnes qui s’occupent des enfants et qui sont
chargées de leur survie et de leur développement physique et psychosocial. Ils leur
apportent affection et attention, les prennent en charge de manière interactive tout
en assurant leur bonne santé, leur hygiène et la qualité de leur nutrition.
(Programming Experience in Early Child Development. UNICEF, 2006, p.4).
Ces personnes ont la charge et la responsabilité directes des enfants. Ils doivent
satisfaire à un ensemble minimum de critères en vigueur dans les domaines de
l’éducation et de l’expérience professionnelle, et avoir démontré un ferme
engagement envers la protection et la prise en charge des enfants. Ce personnel
doit compter un nombre égal d’hommes et de femmes et ses membres être âgés
d’au moins dix-huit ans. (Source : extrait et adapté de Minimum Standards for
Child Friendly Spaces and Children’s Centers, Darfur States, UNICEF octobre 2007).
Les personnels encadrant y compris tous les bénévoles, tout le personnel et tous les
partenaires qui travaillent à l’EAE ou collaborent à ses activités doivent également
comprendre et accepter certaines règles concernant les normes qui régissent la
80
prise en charge des enfants. La liste ci-dessous peut être utilisée comme guide pour
mettre au point ou modifier selon les besoins les normes en vigueur.
1. Les enfants doivent être traités de manière égale, sans aucune discrimination,
avec respect et le souci constant de leur dignité.
2. Toutes les interactions et toutes les activités avec les enfants doivent
répondre en permanence à l’intérêt supérieur de l’enfant.
3. Le personnel de l’EAE doit respecter les responsabilités, les droits et les
devoirs des parents, des autres membres de la famille ou des tuteurs légaux
des enfants tout en les sensibilisant aux droits de l’enfant et à la question de
sa protection d’une manière appropriée qui respecte leur culture
4. L’EAE doit identifier des employés ayant reçu la formation nécessaire qui ont
les capacités pour assumer la responsabilité du suivi et de la gestion des cas
signalés d’enfants particulièrement vulnérables, y compris ceux qui ont
souffert de violence physique, sexuelle et mentale, de blessures, de
négligence et d’exploitation. Le personnel doit connaître les noms de ces
responsables et savoir comment référer correctement vers eux des cas
spécifiques.
5. Le personnel et les bénévoles doivent comprendre les responsabilités
qu’entraînent dans le cadre de l’EAE la prise en charge et les rapports avec
les enfants et y être formés. (par ex. l’hygiène, comment réconforter un
enfant, la gestion des comportements, etc.)
Conseil : les personnels encadrant doivent être d’une grande qualité car ils jouent
un rôle crucial dans le développement de l’enfant par les contacts directs qu’ils
entretiennent avec eux quotidiennement. En plus de répondre aux besoins
élémentaires des enfants, les personnels encadrant contribuent à stimuler
l’épanouissement physique, émotionnel, intellectuel et social de l’enfant. Ils aident
les enfants à explorer les sujets qui les intéressent, à développer leurs talents et
leur indépendance, à renforcer le sens de leur propre valeur et à coopérer avec les
autres enfants.
(Source : extrait et adapté de Minimum Standards for Child Friendly Spaces and
Children’s Centres, Darfur States. 2007, p. 16).
Dans toutes les situations où un auxiliaire psychosocial est disponible, il/elle devra
être impliqué dans certaines des activités hebdomadaires de l’EAE avec les
personnels encadrant. Leur rôle qui est d’identifier les enfants en détresse est très
important
(Source : Facilitators and Volunteers; UNICEF Guidelines Safe Play. s.d., p. 4).
81
(Ibid, 2007). (Se reporter à la liste de contrôle de la « Boîte à outils » concernant
les ressources humaines pour un EAE).
(Source : extrait et adapté de Minimum Standards for Child Friendly Spaces and
Children’s Centres, Darfur States. UNICEF, octobre 2007).
Conseil : Des dossiers bien tenus aident efficacement le personnel et les enfants à
suivre leur développement pendant la durée de leur séjour à l’EAE. Il est utile de
décrire les activités de l’enfant à l’EAE et par implication les efforts accomplis par
l’EAE pour répondre aux besoins de l’enfant.
(Source : extrait et adapté de Minimum Standards for Child Friendly Spaces and
Children’s Centres, Darfur States. UNICEF, octobre 2007).
82
enfants et jeunesse). Les enfants peuvent participer en aidant aux activités
d’inscription, à la distribution de collations, à l’organisation des jeux et des activités
et à la remise en ordre de l’espace utilisé à la fin de ces activités.
83
autres membres du personnel avant l’ouverture de l’EAE. Une autre possibilité est
de recruter des professionnels de l’extérieur (généralement dans les grandes villes)
pour former le personnel local.
84
“Emergency CCS Start-up Kit” »-10 Steps-Volunteer information. CCF. s.d.
Save the Children- “Safe Space Programs” »- (présentation power point)
Training Support.
Personnel
Les aidants comptent un nombre égal d’hommes et de femmes et les
membres du personnel ont au minimum 18 ans
85
Outil no 2 : Guide de mobilisation de la communauté : Afghanistan
86
mobilisation est un processus continu qui peut demander de nouvelles stratégies au
fil du temps.
Une approche de mobilisation de la communauté est utile car elle concrétise le droit
de la population à participer aux décisions et à déterminer son propre avenir. Elle
permet souvent à certains groupes de trouver des solutions locales à des problèmes
locaux. Ces solutions locales seront probablement plus viables que celles apportées
par des gens de l’extérieur et qui ne sont pas bien adaptées à la situation, la culture
et les pratiques locales. Quand la communauté définit elle-même le problème, se
fixe des buts communs et travaille de concert à son propre projet pour atteindre
ses propres buts, elle connaît une évolution qui perdurera bien au-delà de la fin du
projet. Étant donné que la communauté cherche à atteindre ses buts en utilisant
ses propres méthodes, son travail sur la protection des enfants continuera
vraisemblablement après que le financement et le soutien du CFA auront pris fin.
Le rôle du CFA n’est pas de dire aux villageois comment traiter la question de la
protection des enfants, de « faire la police » de la protection ou de fournir des
services de protection aux communautés. Le CFA est plutôt un catalyseur ou un
facilitateur qui permet aux communautés locales de percevoir la protection des
enfants comme une importante priorité et de s’organiser pour des actions destinées
à prévenir et à réduire les dangers qui menacent les enfants et les familles. Le CFA
joue un rôle important en motivant les gens, en renforçant leurs capacités et en
évaluant le résultat du programme. Le CFA renforce les capacités locales en aidant
les gens du pays à définir leurs propres solutions et en les informant des
expériences et des méthodes de communautés d’autres pays. De plus, le CFA
apporte une formation utile et un soutien suivi. Le renforcement des capacités peut
aussi signifier aider les gens à apprendre comment défendre leurs droits plus
efficacement et tisser des liens entre divers partenaires de la protection des enfants,
ainsi qu’entre le gouvernement afghan et les villages.
Le CFA peut aussi apporter une autre perspective au travail d’un village particulier
en aidant les villageois à évaluer les effets de leurs méthodes et de leurs activités
de protection des enfants et de leur bien-être. Le rôle du CFA n’est pas de créer des
programmes CFA, mais d’encourager les villageois et de leur donner les moyens de
concevoir et d’appliquer des programmes de protection des enfants efficaces avec
le soutien du CFA. Ce faisant, le CFA collabore au fil du temps avec divers sous-
groupes en adaptant ses stratégies aux sous-groupes et à l’évolution du contexte
local. En résumé, le rôle du CFA est de :
87
• Motiver les gens pour qu’ils s’occupent des questions de protection des enfants
• Renforcer les capacités locale de protection des enfants
• Renforcer les réseaux de protection des enfants
• Améliorer la capacité des enfants et des jeunes à défendre leurs droits
• Aider à évaluer les effets des activités de protection des enfants
88
problèmes est lié aux questions de pouvoir. Amener les groupes marginalisés à
participer au dialogue fait pencher la balance du pouvoir, ce qui peut aviver les
conflits et provoquer un « retour de bâton » au niveau du village. Ce n’est pas une
raison pour renoncer à inclure tout le monde dans le processus de mobilisation,
mais cela suggère le besoin de gérer les conflits qui peuvent potentiellement naître
de ce processus.
Cette perspective historique peut aussi aider les gens à se demander s’ils vont dans
la bonne direction ou s’ils ont oublié leurs traditions et leur ancienne conception de
ce que doit être une communauté. Les différentes périodes peuvent aussi être
étudiées dans un contexte historique qui identifie les principaux évènements qui se
sont produits dans les domaines politique et social. Jusqu’où il est nécessaire de
remonter est un question d’opinion. En Afghanistan, il sera utile d’explorer au
moins une période antérieure à l’invasion soviétique. Pour chaque période,
identifiez la composition de la communauté, demandez combien de familles il y a /il
y avait, quel pourcentage de la population représentait chaque groupe ethnique, le
pourcentage de femmes et d’enfants, etc. Au sujet de l’organisation sociale,
demandez si la communauté possédait divers conseils, structures, sous-groupes ;
demandez aux gens de décrire comment ceux-ci fonctionnaient. En ce qui concerne
le pouvoir, il est utile de demander qui étaient les chefs de village, comment ils
avaient obtenu cette position (avaient-ils été élus ? Choisis par quelqu’un ? Etc.),
avec quel respect ils étaient considérés par les différents membres de la
communauté. La manière la plus efficace de juger ce dernier point est de discuter
avec les différents sous-groupes de la communauté, comme indiqué ci-dessous.
Défini au sens large, le pouvoir est la capacité d’exercer une influence sur la
réalisation d’un but. Dans ce sens, Gandhi avait un grand pouvoir même s’il n’était
pas un dirigeant officiel. De la même manière, certaines personnes ont du pouvoir
parce qu’elles influencent l’opinion publique – ce sont les « leaders d’opinion ».
D’autres ont du pouvoir parce qu’ils contrôlent l’accès à la communauté et que les
89
gens de l’extérieur doivent les convaincre et les gagner à leurs projets, et à leurs
idées pour que celles-ci prennent racine dans la communauté.
90
Une autre méthode pour analyser le pouvoir par domaines et par sous-groupes est
de dresser une table ou une matrice comme celle qui figure ci-dessous
Hommes
Femmes
Groupe ethnique 1
Groupe ethnique 1
Adolescents
Adolescentes
Chaque case du tableau est remplie par exemple en demandant aux hommes, « qui
sont les chefs religieux importants dans la communauté » ? Ou, « à qui vous
adressez-vous pour avoir des avis et des conseils concernant la religion ? » De
même, en ce qui concerne les femmes et l’éducation, on peut demander, « quelles
sont les femmes qui ont le plus d’influence sur l’éducation ? » Ou, « si le village
voulait construire une nouvelle école, quelles sont les femmes du village que vous
voudriez voir participer au projet ? » Ou, « à qui vous adressez-vous pour avoir des
avis et des conseils concernant l’éducation ? » Habituellement, certains noms
apparaissent de manière répétée au titre de certaines cases ; ces noms y sont
inscrits et le processus est répété jusqu’à ce que le tableau soit rempli. Le tableau
peut être de grandes dimensions et détaillé ou plus réduit et plus général, en
fonction du but qu’on s’est fixé. À la fin du processus, on a localisé les personnes
clés dont on doit solliciter l’aide active, ou qui doivent se faire les champions des
projets de protection des enfants ou autres, pour pouvoir mobiliser des sous-
groupes particuliers.
91
membre est handicapé, les ménages les plus pauvres, etc. – Cette approche a
l’avantage de permettre aux personnes marginalisées de s’exprimer directement, ce
qui les autonomise. En leur demandant s’ils participent, pourquoi ou pourquoi pas,
s’ils désirent participer plus, on obtient une meilleure idée de leur situation. Le fait
qu’ils déclarent vouloir participer plus jette aussi une lumière différente sur les
« histoires » fréquemment racontées par les chefs de communauté comme, « ils ne
veulent pas participer parce qu’ils sont trop pauvres et qu’ils n’ont pas le temps
d’aller aux réunions ». Une fois identifiés les personnes marginalisées et confirmé
leur désir de participer, il est possible de prendre des mesures pour accroître leur
participation.
Une de ces mesures est d’engager un dialogue avec les chefs de la communauté,
comme les membres de la choura ou des CWBC, pour les sensibiliser au besoin
d’inclure ceux qui sont marginalisés et de trouver des moyens de le faire. Ce
dialogue peut aborder la question de la participation de la communauté, de ce que
signifie être un membre de la communauté, et de ce qui peut être fait pour inclure
les gens qui ont été marginalisés. Une deuxième étape est de faciliter un dialogue
entre les personnes marginalisées et les chefs de la communauté. Cependant, il est
important d’être conscient que ce genre d’entrevues peut provoquer des conflits et
qu’il sera nécessaire de gérer tout conflit qui peut se produire. Ces entrevues
demandent habituellement d’être soigneusement préparées, par exemple en
incitant les participants à adopter une approche axée sur la résolution des
problèmes et d’éviter de blâmer et d’injurier ses interlocuteurs. S’il existe des
tensions évidentes et que les risques semblent trop élevés, il est probablement
préférable de remettre ces entrevues à plus tard, quand les conditions seront plus
favorables.
L’initiative et la pleine participation des enfants et des jeunes sont des éléments
fondamentaux de la mobilisation de la communauté, particulièrement dans un
programme de protection des enfants. Une façon de l’obtenir est de faire participer
les enfants et les jeunes à la diffusion de messages clés sur les questions de
protection, comme la santé et les questions qui s’y rapportent, par des moyens
comme celui du théâtre communautaire. Les enfants sont aussi souvent les
meilleurs incitateurs à l’engagement et à l’action de la communauté. Étant donné
que les enfants sont actifs dans les CWBC, il peut être utile de les engager dans un
dialogue avec la communauté ou avec certains sous-groupes. Les enfants peuvent
expliquer la situation de certains enfants pour qu’on réponde à leurs besoins.
92
Developper une stratégie de mobilisation
93
par exemple une rémunération, sont introduites, certains participent par désir
d’en bénéficier ; quand cette source de motivation disparaît, leur activité prend
fin avec pour conséquence que le projet cesse d’être viable. Pour qu’un projet
reste viable, il faut que les gens soient convaincus de sa valeur intrinsèque, s’y
impliquent et le considèrent comme leur, y travaillent parce qu’il est pour eux
satisfaisant et valorisant.
94
Outil no 3 : CCF : Conseils pour le recrutement
des bénévoles
Suivant les circonstances, les entretiens avec les bénévoles potentiels peuvent être
individuels ou organisés en petits groupes. Ci-dessous quelques exemples de
questions à poser aux candidats :
Qu’attendez-vous de ce travail ?
Citez certaines choses qui ne doivent pas être faites avec des enfants ?
Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous attendez ? Comment allez-
vous y réagir ?
95
Outil no 4 : Code de conduite pour le personnel et les bénévoles
Tous les bénévoles et tout le personnel travaillant dans les EAE doivent connaître et
accepter un règlement. La liste ci-dessous peut servir de directives pour mettre au
point ou pour modifier un code de conduite en conséquence.
96
Fiche d’action no 5 : Suivi et évaluation
Phase : Plan de suivi & évaluation pour la première phase, activités de suivi et
évaluation pendant la durée de l’initiative
A. Objet
Rappel des principes clés gouvernant les Espaces amis des enfants
Faites le lien entre tous les aspects du suivi et de l’évaluation et ces principes
• Les EAE sont des espaces offrant sécurité et protection aux enfants
• Les EAE font appel aux structures et aux capacités existantes d’une
communauté
B. Actions clés
Les paragraphes ci-dessous offrent une vue d’ensemble d’un cadre de suivi et
évaluation et des grandes lignes des procédures de suivi, ainsi qu’un certain
nombre d’outils utiles et de liens vers des ressources concernant le suivi et
évaluation.
97
Il est toujours recommandé de développer un plan ou un cadre de suivi et
évaluation avant la mise en place d’un EAE. Ce plan indique généralement les
activités de suivi, les périodes de suivi, les hypothèses de travail, les risques
potentiels et les principales parties prenantes (voir l’encadré 19 pour un glossaire et
l’outil no 3 pour un modèle de plan de suivi et évaluation).
Bien que le développement d’un plan détaillé ne soit pas toujours possible, étant
donné les contraintes de temps et les autres difficultés que présente une situation
d'urgence, il est important de dresser un schéma général des activités de suivi, des
approches à utiliser et du calendrier de ce processus. Ne pas établir un plan/un
cadre exhaustif de suivi et évaluation peut aboutir à :
• Des attentes confuses et irréalistes
• De mauvaises pratiques de gestion
• Un manque de critères pour évaluer les résultats des partenaires
• Un manque de documentation ou de rapports sur les résultats
• Une insuffisance d’éléments sur lesquels baser une modification efficace des
programmes
• Une participation minimale des enfants et de leurs familles aux activités de
suivi
• Un manque d’information à communiquer aux parties prenantes
Risques potentiels : les facteurs qui peuvent perturber les activités de suivi.
98
Échantillon : un sous-ensemble faisant partie d’un groupe plus large appelé
population (consulter le Psychosocial Evaluation Guide – Field testing version,
pp. 40-44 qui donne des conseils sur la sélection des échantillons)
(Source : Save the Children – Safe Spaces Training Kit – Monitoring Plan Actvity)
Il est très probable que les activités et les objectifs de l’EAE ont été décidés dans
les premières étapes de la conception du projet. Un exercice de suivi et évaluation
est plus précis si on a auparavant mesuré certaines valeurs. Reportez-vous aux
analyses et aux résultats de l’évaluation de la situation qui informent la conception
du projet, elles fournissent une base de référence à partir de laquelle on peut
évaluer les progrès et faire des comparaisons (voir la fiche d’action no 1 qui donne
des conseils sur les évaluations préliminaires à effectuer).
Des activités de suivi et évaluation bien conçues sont importantes si on veut obtenir
des conclusions fiables ; ceci demande que des indicateurs soient définis pour
mesurer les productions et les résultats :
Les productions - les produits et les services qui résultent du programme tels que
le nombre d’EAE mis en place/qui fonctionnent, le nombre d’enfants qui les
fréquentent, le nombre d’animateurs formés, le nombre de jeunes qui participent à
des projets communautaires (CCF Manual 2008 : p. 57).
Les types d’outils qui peuvent être utilisés pour mesurer les productions sont les
formulaires d’inscription et de présence, les horaires d’activités. La 3eme action clé
fournit des exemples et des instructions supplémentaires sur ces outils.
Résultats et impact – les résultats sont les effets à court et à moyen terme
prévus ou obtenus par les productions du programme, alors que l’impact concerne
les effets à long terme (changements concernant les compétences, les
connaissances, le bien-être émotionnel ou social).
99
Encadré 20 Exemple tiré de l’expérience de terrain du CCF au Timor
oriental – Objectifs, activités et indicateurs de résultats
Mères/nourrissons
Petite enfance
100
Nombre d’animateurs formés pour répondre aux besoins
de développement des enfants d’âge scolaire dans une situation
d'urgence.
Jeunes
3eme ACTION CLÉ : Suivi et évaluation des programmes, des activités et des
objectifs
Il est recommandé d’effectuer des inspections de suivi ou des visites de site deux fois
par mois, car la situation change rapidement et les programmes doivent être modifiés
en conséquence.
Les activités d’évaluation menant à des décisions sur les prochaines étapes à
entreprendre seront utilement menées tous les 3 à 6 mois, étant donné la rapidité de
l’évolution du contexte pendant la période qui suit la situation d'urgence.
Les types d’activité et de procédure suivants peuvent faire l’objet d’une évaluation :
101
• Procédure de signalisation des incidents (accidents, blessures et événements
anormaux)
• Systèmes de référence (par ex. pour les enfants séparés de leur famille,enfants
souffrant de maladies contagieuses, de malnutrition, de négligence, de sévices,
de blessures, de syndrome de stress post-traumatique).
• Horaires des programmes (heures d’activités, âge des enfants, types d’activités)
Méthodes quantitatives
¤ Groupes de discussion
¤ Outils d’inventaires
¤ Listes ouvertes
Méthodes qualitatives
¤ Questionnaire
¤ Guide d’entretien
Toutes les activités de suivi profitent de l’utilisation d’outils appropriés pour évaluer
la qualité des installations mises en place et celle des orientations adoptées (se
reporter à l’outil no 2 pour un modèle de Formulaire d’évaluation). Ces outils
peuvent être adaptés à différents contextes.
102
Formulaire d’observation psychosociale individuel
Un échantillon aléatoire de 10 enfants par espace sera sélectionné une fois
par cycle de suivi et évaluation, en début de cycle, à partir des listes de
présence :
- Chaque enfant doit être soigneusement observé pendant toute la
durée du cycle en utilisant le « Formulaire d’observation psychosociale
de groupe ».
- Les données obtenues à partir de l’échantillon sont enregistrées dans
un « Tableau d’entrée des données de suivi », et les résultats utilisés
pour faire rapport sur les indicateurs
- Le Tableau d’entrée des données de suivi est communiqué
Consulter « Psychosocial Evaluation guide » - Field testing version (pp. 48-50) qui
donne des conseils sur les façons de rapporter sur les résultats obtenus et des
techniques efficaces pour les communiquer aux parties prenantes concernées.
103
Activités spécifiques :
• Mettez au point un plan ou un cadre de suivi et évaluation (se reporter à l’outil
no 4 pour un modèle)
• Intégrez ce plan dans les accords avec les partenaires chargés du
fonctionnement de l’EAE
• Mettez au point des indicateurs basés sur les évaluations préliminaires du projet
(base de référence, effets/objectifs/buts)
• Déterminez les questions à évaluer en priorité dans la communauté, en
collaboration avec les partenaires et les membres de la communauté
• Choisissez/mettez au point/adaptez des outils de suivi et évaluation pour
mesurer les résultats (formulaires d’inscription, listes de présence, horaires des
activités et rapports mensuels, se reporter aux outils no 2 et no 3).
• Effectuez des inspections de suivi ou des visites de site deux fois par mois
• Communiquez les résultats et rédigez des rapports
C. Ressources clés
104
Outil no 1 : Liste de contrôle pour le suivi et évaluation
Action/
Activités de suivi et évaluation Oui Non
Commentaires
105
Outil no 2 : Modèle de rapport de suivi mensuel
Type d’installation :
Tente □ Préfabriqué □ Bâtiment en dur □ Autre □
Poste Nb
Directeur
Formateur
Agent de sécurité
Personnel d’entretien
Autre
106
Ordinateur □ Autre : …………………………………………………………………………………….
Filles………………………………………….. Garçons…………………………………………….
Oui □ Non □
Veuillez expliquer :
……………………………………………………
……………………………………………………
Veuillez expliquer :
……………………………………………………
……………………………………………………
Si la réponse est oui, veuillez expliquer le cas et les mesures qui ont été prises :
………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………
107
Inventaire des fournitures et de l’équipement
1 2 3 4 5 6
1 2 3 4 5 6
1 2 3 4 5 6
1 2 3 4 5 6
1 2 3 4 5 6
1. Usagé 2. Neuf 3. Utilisation exige une formation 4. En réserve ou retiré de l’EAE
5. Endommagé ou en panne 6. Requis
● Suggestions/commentaires :
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
108
Outil no 3 : Spécimen de fiche de suivi des enfants
pour parents et encadreurs (Save the Children)
Suivi/évaluation des
espaces sécurisés par les
Date : ______________________
parents
Âge de l’enfant/des enfants : _________________
Localisation (ville/province) :
Nom du Coordonnateur :
109
Outil no 4 : Modèle de plan de suivi
Indicateurs prioritaires :
1. Nombre d’enfants participants au programme
2. Nombre d’enfants à risque identifiés et orientés
3. Nombre d’enfants faisant preuve d’aptitudes à la vie quotidienne
4. Nombre d’enfants faisant preuve d’un comportement psychosocial sain
Indicateur prioritaire :
_______________________________________________
110
« Boîte à outils » générale
Action/
Norme générale Oui Non
Commentaires
111
Références
Basic Ideas for Activities with Children after the Tsunami (Draft)- / exemples
d’activités pour groupes d’âge spécifiques
Crisp J., Talbot C. and Cipollone D. (eds.) (2001). Learning for a Future :
Refugee Education in Developing Countries, Genève : UNHCR.
http ://www.unhcr.org/pubs/epau/learningfuture/prelims.pdf
UNICEF. Minimum Standards for Child Friendly Spaces and Children’s Centres
Darfur States- FINAL. Octobre 2007. Version révisée incorporant les
approches de l’UNICEF, etc.
112