Analyse Économique 1
Analyse Économique 1
Yasmine Boubakri
● Tous les économistes européens qui ont écrit entre le début du XVIème et jusqu’en
1750 sont considérés comme des mercantilistes. L’idée clé est que la puissance de
l’Etat et l’enrichissement de l’Etat vont ensemble et sont complémentaires : ils se
soutiennent.
Comparaison avec l’empire Romain : les routes romaines et les villes étaient sûres, le
commerce y était donc développé (on parle parfois de mondialisation à cette époque)
● C’est à la fin du XVIIIème siècle qu’on parle de physiocrates, le chef de file est
François Quesnay. Ce sont les ennemis de la vision mercantiliste, les opposés.
○ Pour eux, la richesse n’est pas de la monnaie mais de la production. Quesnay
est dans une société pré-industrielle, donc pour lui la seule production est
agricole.
Paul Ricoeur : “Le présent est toujours opaque à lui-même” : c’est toujours difficile
pour les chercheurs de prendre du recul sur leur époque et leurs paradigmes.
○ Ensuite, les physiocrates sont des libéraux, c’est la première fois que le
libéralisme se développe. Ils vont contester l’intervention de l’Etat au nom de
l’efficacité, davantage que pour une quelconque liberté ou morale. Foucault
insiste sur cette controverse : en situation de crise (notamment climatique,
sécheresse etc), les agriculteurs ne produisaient pas assez, donc les gens
mourraient de faim etc . Pour eux, l’économie fonctionne selon des lois qui
lui sont propres, l’économie est comme un organisme. Il faut que le roi
connaisse ces règles, car sinon il va les perturber (en contrôlant les prix par
ex), et donc par extension, mal gouverner, appauvrir sa population. Les
physiocrates sont contre le système des corporations, le contrôle des prix etc.
La Rév.FR va légitimer cette école avec la loi Chapelier en 1771, qui va abolir
les corporations.
● Le libéralisme de Smith :
○ Smith invente le principe de la main invisible. L’égoïsme des individus va
leur permettre d’aller dans le sens de l’intérêt général. "Ce n'est pas de la
bienveillance du boucher, du boulanger ni du brasseur que nous attendons
notre dîner, mais de leur considération pour leur propre intérêt. " C'est ainsi
que l'économiste Adam Smith résumait sa théorie de la Main Invisible.
○ Il apporte également les bienfaits du libre-échange et du libéralisme
international. Tout produit a intérêt à se spécialiser dans les productions où
les coûts sont inférieurs au prix donné. Cela va servir à produire plus, donc il y
aura plus de division, donc la productivité va augmenter, c’est ce que l’on
appelle en économie des rendements d’échelle croissants. Cela permet
également de favoriser le pouvoir d’achat des consommateurs.
N.B : Smith valorise parfois le rôle de l’Etat notamment pour les biens et les services des
entreprises qui ne sont pas assez rentables. On parle de biens publics : infrastructures, routes,
éducation… Ils doivent être pris en charge par l’Etat.
Idées de Malthus :
○ Il n’y a pas de place pour tout le monde au grand banquet de la nature. La
population augmente de manière exponentielle, beaucoup plus vite que la
production agricole, car on est obligés de mettre en culture des terres de moins
en moins fertiles. C’est la loi des rendements décroissants. On parle avec
Malthus de malédiction des rendements décroissants.
Alors selon lui il faut limiter les naissances, préconiser l’abandon de la loi sur
les pauvres (avec un complément de revenu notamment en Angleterre).
La loi de Malthus : l’humanité est condamnée à la pauvreté pour la majorité
de la population, seule une minorité peut s’enrichir. Elle explique la relative
stabilité du pouvoir d’achat depuis l’Antiquité jusqu’à Malthus.
Ce qui a rompu avec la loi de Malthus, c’est que Malthus ne voit pas la transition
démographique, il analyse seulement la baisse de la mortalité. Il ne voit pas non plus la
révolution industrielle, alors qu’elle va permettre de rompre avec la loi des rendements
décroissants. En effet on passe de la malédiction de Malthus à des rendements croissants qui
vont permettre un enrichissement global de la population. Smith est le seul classique qui reste
plus ou moins optimiste.
On parle d’un retour de Malthus aujourd’hui avec la crise climatique.
V - La révolution Keynésienne
V.1 Keynes contre les classiques (il considère les néo-classiques comme faisant partie de
l’école classique)
Keynes écrit dans le contexte des années 1930, une période où la crise persiste et où le laisser
faire libéral du XIXème siècle ne semble plus fonctionner. La pensée keynésienne va
permettre de penser cette nouveauté.
● Le courant néo keynésien : Yellen était une ancienne directrice de la Banque Centrale
Américaine, aujourd’hui équivalente de la ministre de l’éco. aux E-U. Initialement,
les auteurs de ce courant vont avoir un raisonnement micro-économique. Ce
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raisonnement va leur permettre de montrer que les marchés sont naturellement
défaillants.
“La curieuse tâche de la science économique est de démontrer aux hommes à quel point ils
en savent peu en réalité sur ce qu'ils s'imaginent être capables de concevoir”, Hayek, La
route de la servitude, 1944. L’esprit humain n’est pas capable de concevoir la société dans
son ensemble, la pensée de hayek est une pensée de la limite de la pensée. Il y des sentiers
dépendants une société fonctionne selon des habitudes qu’il est très dur de
changer. Il conteste la notion de justice sociale car il est impossible de savoir si une
situation est + juste qu'une autre. Si on ne peut pas organiser une société en
fonction d’un plan, si les effets d’une loi sont imprévisibles, le marché va permettre
de coordonner grâce au système des prix, permettant de donner l’information
nécessaire aux agents économiques tout peut être régulé par les prix. C’est
évidemment une utopie.
Milton Friedman, chef de le du monétarisme,
réactualise la théorie quantitative de la monnaie,
et estime que si l’on crée trop de monnaie pour
baisser les taux d’intérêt, cela va entraîner à
moyen terme de l’in ation. Friedman va donc
critiquer la courbe de Phillips il écrit un article à
la n des années 60 où il prédit que le chômage et
l’in ation vont continuer d’augmenter. Il anticipe
aussi une remontée du chômage et triomphe car
c’est ce qui va se passer dans les années 70 c’est la stagflation: inflation +
chômage.
Bachelard: “toute lumière apporte toujours une part d’ombre” aucune grille de
lecture n’est capable d’épuiser toute la réalité, la réalité nous échappe toujours
La crise de 70 est liée au choc pétrolier, aux Accords de Grenelle de mai 68 (syndicats
obtiennent une augmentation des salaires) et au gain de productivité qui ne suit pas, au
manque d'offres. La grille de lecture de Friedman s’applique très bien aux années 70, mais
n’est plus adaptée aujourd’hui. Ainsi, dans les années 80, ce n’est plus une lutte contre le
chômage mais une lutte contre l’inflation.
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b) la nouvelle économie classique
Elle part du postulat que tous les acteurs éco sont rationnels, expliquant que si nous mettons
en place une politique budgétaire contracyclique face à une crise, le ménage va savoir que
l’état va être obligé d’augmenter les impôts car il est endetté, donc il va épargner.
Cette école applique la grille de lecture néo-classique à l'État. Jusqu'à présent, il était présenté
comme préoccupé par l'intérêt général, hors cette école montre que l’état est composé de
fonctionnaires, hommes politiques … qui s’intéressent donc à leurs intérêts personnels ! Ils
disent que le processus démocratique lui-même entraîne forcément des dépenses publiques.
On rentre dans l'ère du soupçon théorisé par Reagan avec “l’état n’est pas la solution, c’est le
problème”.
Dans les années 80, Becker explique des comportements analysés en sociologie via
une analyse économique basée sur le fait que les hommes sont rationnels [ex: la délinquance;
la natalité]. Michel Foucault est en accord avec Becker, car Foucault conteste la volonté de
normalisation des délinquants dans le système judiciaire.
Ils vont avoir une influence politique déterminante : on va les appeler les reaganomics
[Reagan + economics]. Les économistes de l’offre vont insister sur la fiscalité avec la courbe
de LAFFER, [“trop d’impôt tue l’impôt”] La scalité désincite
à certains comportements économiques, mais c’est
insuf sant pour préconiser une baisse des prélèvements
obligatoires.
C’est grâce à lui que les EU connaissent une baisse des impôts
spectaculaires sous Reagan.
Autre jeu, le modèle d'Hotelling : Deux marchands de glace doivent choisir un emplacement
sur une plage de longueur donnée. Les prix et les produits étant les mêmes, chaque client ira
vers le marchand le plus proche de lui. Il est facile de se rendre compte que le seul équilibre
de Nash pour ces deux marchands sera celui où ils sont tous deux côte à côte au centre de la
plage, bien que ce soit la position la moins adéquate pour la satisfaction de leur clientèle.
La croissance endogène se développe dans les années 80. Les théoriciens considèrent que la
croissance s’auto-entretient car un certain nombre de facteurs de croissance procurent des
externalités positives (avantage sans en avoir à en payer le prix).
“le communisme s’est effondré parce qu’il n’a pas laissé les prix dire la vérité économique,
le capitalisme va peut-être s’effondrer car il ne dit pas la vérité écologique”.
Quand une entreprise investit, innove, cela va profiter à d’autres entreprises (sous-traitants,
salariés formés), expliquant par exemple l’existence de clusters comme la Silicon Valley. Il y
a donc la nécessité de l’intervention de l’état pour accompagner ces externalités positives:
inciter à investir etc
Une entreprise a toujours un poste spéci que, et les demandeurs ont aussi un pro l
spéci que l’entreprise doit trouver la bonne personne pour le bon poste. Il faut
avoir une vision multidimensionnelle du chômage : logement, formation … cette
théorie est d’accord avec le fait que les allocs chômages peuvent augmenter la
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durée du chô mais ce n’est pas tjrs négatif, car + de temps pour trouver un travail qui
lui correspond réellement. On entre dans des grilles de lecture partielles avec un
éclairage - idéologique.
→ Agrégats = valeurs qui vont agréger toute une série d’autres variables.
L’agrégat le plus important en macroéconomie est le PIB, car il mesure la production d’un
pays, de tous les agents économiques sur le territoire. Le PIB est un flux, et non pas un
stock : il mesure la richesse produite sur 1 an, or la production génère des revenus. Donc le
PIB mesure approximativement le revenu d’un pays sur 1 an, mais pas son patrimoine/
capital.
● Le PIB nominal est exprimé en euro/dollar, tandis que le PIB réel est le PIB nominal
compte tenu de l’inflation.
Derrière tout outil comptable, il y a toujours un arbitraire. Qu’est ce que l’on entend par
consommations intermédiaires ? La recherche et le développement sont passés par exemple
de CI à investissement.
En économie fermée :
Dans l’interprétation néoclassique, plus le taux d’intérêt est élevé, plus les individus sont
incités à épargner. Aujourd’hui les taux d’intérêts sont extrêmement faibles. L’épargne est
donc une fonction croissante du taux d’intérêt. La demande de fond prếtable est de
l’investissement: on emprunte pour investir, c’est l’inverse : c’est une fonction décroissante
du taux d’intérêt. Plus il est élevé, moins les individus sont incités à investir.
→ C’est grâce à la exibilité du taux d’intérêt que l’épargne va se réaligner avec le
taux d’intérêt et qu’on va atteindre un équilibre.
Pour Keynes, l’épargne ne dépend pas du taux d’intérêt. L’épargne est juste la part du revenu
qui n’est pas consommée, et elle dépend de la richesse de l’individu et de la psychologie du
moment. Pour Keynes, c’est l’investissement qui va déterminer le niveau d’épargne.
L’investissement va augmenter la demande et donc la production par un effet multiplicateur.
+ le PIB augmente, + le revenu général augmente, + les individus vont épargner. L’effet
multiplicateur s’arrête quand on retourne à l’égalité I = S.
En économie ouverte
● Y = C + I + G + (X - M)
● Y=C+S+T
● C + I + G + (X - M) = C + S + T
→ D’où (X - M) = (S - I) + (T - G)
Ex de l’Allemagne : Ils exportent bcp, ce qui leur rapporte des revenus importants.
Cependant, ils épargnent beaucoup (car population agée). Ils ont un Etat qui dépense peu. G
est très faible, S est élevée, donc la Demande est peu dynamique, et ils importent peu par
rapport à leur niveau de production.
La zone euro depuis 2008 multiplie les excédents commerciaux, car on investit moins.
● Le concept clé de : liquidité. La monnaie est un actif, quelque chose que l’on possède.
Elle est désirée par tous, donc acceptée par tous. Elle va être un outil essentiel pour
les échanges. On a résolu le problème du troc.
On peut faire une observation : ces caractéristiques de la monnaie sont une force incroyable
pour la politique économique. Il n’y a plus de contrainte à la création monétaire. Après la
crise de 29, les entreprises sont encore coincées dans le carcan de l’or : il disparaît
progressivement dans les économies développées et aujourd’hui il n'y a donc plus de
contrainte.
Il y a quand même une fragilité : le risque de créer trop de monnaie et de rompre la confiance
en cette monnaie.
● Monnaie et titres financiers : Il y a des actifs qui sont très illiquides (un logement
immobilier etc). Il y a cependant une série de titres entre la monnaie et l’actif
illiquide. L’épargne peut être détenue sous forme monétaire, ou sous forme de titres :
les actions (titres de propriété) et obligations (titres de créances). En général, les
obligations sont détenues par l’intermédiaire du système bancaire.
En pratique, il est parfois difficile de différencier ce qui est liquide de ce qui ne l’est pas.
C’est pour cela que l’on a imaginé les “agrégats monétaires” pour mesurer la masse
monétaire qui circule dans une économie.
- M0 = monnaie banque centrale
- M1 = monnaie fiduciaire, à laquelle on ajoute des effets bancaires
- M2 = monnaie scripturale : comptes courants, livrets bancaires
- M3 = autres actifs monétaires, comme l’immobilier
→ Il y a des degrés de liquidité divers.
Dans la conception orthodoxe, Jean Baptiste Say dit “La monnaie n’est qu’un voile” : ce qui
compte, c’est la production, puis l’échange, la monnaie ne sert qu’à faciliter les échanges.
II - L’offre de la monnaie
Graphique :
2008 : la demande s’effondre à cause de la crise financière + grosses menaces de déflations
→ toutes les banques centrales opèrent une baisse rapide des taux directeurs vers
le niveau plancher.
A partir de 2013, le chômage américain revient à son niveau initial mais les taux directeurs ne
renoncent pas.
Remontée puis rebaisse avant le covid.
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● La politique monétaire non-conventionnelle, comme les quantitative easing.
Les banques centrales vont directement acheter aux banques et aux assurances, à l’ensemble
des institutions financières, elles vont acheter des titres financiers : essentiellement des
obligations, parfois d’entreprises, mais surtout d’Etat. Quand on achète une obligation, on
devient créancier.
Subtilité : quand bcp de personnes veulent acheter des obligations d’Etat, les taux d’intérêt
baissent.
Cette politique va comprimer l’ensemble des taux d’intérêts.
1er inconvénient en cas d’inflation : les banques centrales vont devoir la limiter, faire
attention
2ème élément : des déséquilibres au sein de l’économie
→ L’épargne ne rapporte plus rien, à part celle des actions et celles servant à
acheter des biens immobiliers, or augmentation des prix de l’immobilité (crée des
situations très inégalitaires), et cours Bourse qui explosent
→ la création monétaire ne crée pas d’in ation mais augmente le prix de certains
actifs =
+ augmentation rapide du patrimoine des plus aisés => inégalités patrimoniales
→ le niveau de revenu adulte béné ciera de plus en plus de l’héritage, énorme
problème
pour les sociétés méritocratie
N.B : Un État aussi endetté que l’Italie par exemple ne peut pas supporter plus de 2 ans des
taux d'intérêt de 6 ou 7%. Or, il aurait été logique vu son endettement mais pendant la période
covid, les banques centrales acceptent de garder les taux d’intérêts bas.
La BCE a tardé à réagir parce qu’aucun intérêt des banques du coup, mais au final les
banques centrales ne peuvent pas se permettre de monter les taux d’intérêts en période de
crise (“financial X”??).
→ La BCE sauve l’Euro par cette politique.
IV - Monnaie et inflation
La courbe de Phillips :
Après la 2nde GM, la macroeco de Keynes est dominante, elle repose sur deux
grilles de lecture : le modèle IS LM et la courbe de Phillips cas qu’il y a une
corrélation négative entre le chômage et l’in ation, entraînant la mise en place de pol
conjoncturelles pour relancer le niveau de production, l’activité en relançant la
demande, mais cette baisse du chômage entraîne in ation, nécessitant la baisse
des pol conjoncturelles.
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Pompidou “entre l’in ation et le chômage, je préfèrerai toujours l’in ation” 30
Glorieuses, en plein Keynésianisme.
Cela est lié à la question de salaires : quand il y a peu de chômage, le rapport de force au
sein des entreprises se transforme au profit des salariés, quand on sait qu'on peut trouver du
travail ailleurs facilement, il y a plus de facilité à demander des augmentations, quand le
chômage est faible les salaires tendent donc à augmenter, et les E répercutent cette
augmentation des salaires sur les prix, menant à l’inflation.
A la fin des années 60, un courant d'économistes : les monétaristes dont le chef de fil est
Milton Friedman, qui vont être les derniers libéraux dans un monde keynésien : ils vont donc
critiquer la courbe de Phillips. Dans un article, Friedman montre que la courbe de Phillips ne
peut être vérifiée qu'à court terme.
La crise des années 70 n'est pas Keynésienne cad liée à la demande, mais
est liée à l’offre (coûts de P° augmentent). Les politiques keynésiennes ne peuvent
donc pas marcher, mais Giscard D’estaing et Chirac, ministre de l’éco mettent en
place des pol keynésienne, tout comme Mitterrand. Ces politiques vont mener une
forte hausse du l'in ation (à deux chiffres): la grille de lecture de Friedman est donc
plus pertinente pour comprendre les annés 70, obtient nobel en 76 la priorité éco
n’est plus la relance keynésienne mais la lutte contre l’in ation, on va mener des
politiques plus rigoureuses. On va augmenter les taux directeurs pour casser
l’in ation et mettre en place des politiques de exibilité microéconomique (diminution
allocation chômage, facilité de licenciement etc).
La théorie de Friedman n’est plus adaptée à notre époque mais reste éclairante pour
les années 70.
Aujourd’hui, la courbe de Phillips n’est plus vérifiée, mais pas à cause de Friedman.
Le paradoxe de notre époque est qu’il n’y a plus de corrélation entre chômage et inflation.
Même quand il y a peu de chômage, il n’y a plus beaucoup d’inflation.
Les causes :
● Les salaires n'augmentent plus avec la baisse du chômage grâce à l’évolution
du marché du travail dans une société tertiarisée, faiblement syndicalisée,
avec beaucoup de sous-traitants et des emplois atypiques et précaires pas
de revendication.
● La mondialisation : concurrence forte donc les E ne peuvent pas se permettre
d'augmenter les prix aussi facilement.
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Les conséquence de cette faible inflation :
les pol monétaires peuvent rester expansionnistes, permettant de continuer le
quantitative easing, les taux directeurs étant à 0%.
La courbe IS est décroissante parce que plus le taux d’intérêt est faible, plus ça va
correspondre à un niveau d’investissement élevé avec un niveau de production élevé. Si
le taux d’intérêt est faible, plus le taux de production sera fort, et inversement.
Dans le modèle ISLM, l’offre de monnaie est considérée comme exogène : elle est contrôlée
par la banque centrale, et ne dépend pas du comportement des banques, ou d’autres agents
économiques.
La demande de monnaie varie selon le revenu global : plus les agents économiques sont
riches, plus ils vont avoir besoin de monnaie.
Plus le taux d’intérêt est élevé, moins j’ai intérêt à détenir de la monnaie : j’ai plus d’intérêt à
acheter des titres financiers, notamment des obligations. Mon épargne, qui peut être
constituée à la fois de monnaie, et à la fois de titres financiers : plus le taux d'intérêt est
faible, plus elle va avoir tendance à être constituée de monnaie, et vice et versa.
La demande de la monnaie est une fonction décroissante : plus le taux d’intérêt est faible,
plus la demande est élevée, et plus le taux est élevé, moins la demande est élevée.
Comme les deux marchés doivent être équilibrés, on a donc, grâce au modèle ISLM, le
niveau d’équilibre qui correspond aux 2 marchés.
Le niveau de Y peut être jugé insuffisant par les autorités (???) ces dernières réagissent pour
décaler le niveau d’équilibre vers le niveau de plein emploi.
● ΔY = ΔC + ΔI
Or :
● ΔY = cΔY + ΔI
● ΔY (1-c) = ΔI
● ΔY = ΔI (1/1-c)
Attention : on raisonne ici en économie fermée et avec l’hypothèse de la rigidité des prix,
donc sans risque d’inflation.
Plus la propension épargnée et la propension à importer est élevée, plus l’effet multiplicateur
est faible.
Il faut que le taux d’intérêt augmente aussi pour retrouver un équilibre. La politique
monétaire consiste pour la banque centrale à augmenter son offre de monnaie.
Le PIB a baissé d’environ 10%, ce qui est inédit en temps de paix. Les secteurs directement
impactés par la crise sont ceux dont la crise de la covid empê*che de produire (logique?).
…
PIB potentiel = ce qu’une économie peut produire au maximum sans créer de déséquilibre, et
notamment d’inflation. Celui-ci dépend de la quantité de capital disponible, de la quantité de
salariés employables et de l’efficacité de ses acteurs de production, ce que l’on appelle la
productivité.
Si PIB observé > PIB potentiel : pas de problème de demande, il faut mener des politiques
structurelles.
Les entreprises ne peuvent parfois plus produire avec la crise : problèmes
d’approvisionnement, etc. C’est un choc d’offre massif, et donc un effondrement du PIB
potentiel. Ca pose cependant aussi un problème de demande : les gens ne peuvent plus
consommer, et le risque est qu’il y’ait des licenciements massifs qui se traduisent par une
diminution de la demande. Double choc : choc d’offre et choc de demande.
Blanchard essaye de formaliser les choses en adaptant le modèle ISLM. Premièrement, il fait
une courbe IS classique et il fait le lien entre la courbe IS qui dépend de la demande.
Blanchard estime qu’avant la crise, on a un équilibre entre l’équilibre général et le niveau du
PIB potentiel. La courbe LM est un peu particulière : elle est complètement horizontale, car
c’est la Banque Centrale qui détermine les taux d’intérêt. C’est une vision réaliste des
politiques monétaires.
Pour le secteur directement impacté par le con nement, la droite verticale se décale
vers la gauche : elles doivent produire moins à cause des contraintes sanitaires. Le
niveau de P° potentiel chute et on se retrouve avec une situation où l’équilibre
change : le nouvel équilibre est l’équilibre B on n’est plus sur la courbe IS car les
entreprises pourraient produire plus, mais elles sont limitées et produisent seulement
ce dont elles ont besoin.
Pour le secteur non affecté par la crise sanitaire, il n’y a pas de problème d’offre, mais de
demande. Les gens consomment moins, certains perdent leur travail, et la courbe IS se décale
vers la gauche, se traduisant par une baisse du PIB.
Les politiques de relance de la demande vont donc être très fortes : la courbe IS va donc
revenir vers la droite grâce à l’action de l'Etat et la politique monétaire qui devient encore
plus expansionniste avec des taux d'intérêts qui diminuent.
Rappel :
→ en économie fermée : I = S + (T - G)
= épargne privée + épargne publique = épargne nationale
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→ en économie ouverte : (X-M) = (S-I) + (T-G)
= (X- M) est le solde commercial ; (S-I) est l’écart entre l’épargne privée et l’investissement ;
(T-G) est le déficit public.
Mais l’allemagne a des pb d’infrastructure, de main d'œuvre qualifiée, ils fonctionnent encore
beaucoup avec des énergies fossiles comme le charbon…
Au début des années 2000, l’UE vient de naître et possède désormais une
monnaie unique. Un de ses
avantages est que cette monnaie
est particulièrement crédible : un
étranger qui détient cette monnaie
sait qu’elle ne perdra pas trop de
sa valeur ; elle peut perdre de sa
valeur avec l’in ation ou une
dégradation du taux de change
par rapport aux autres devises. La
banque centrale européenne est indépendante du pouvoir politique, sa présidente
Christine Lagarde. LA lutte première de l’UE est la lutte contre l’in ation, donc la
stabilité elle inspire con ance.
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Les agents éco de la zone euro qui inspiraient une faible confiance avant, qui devaient
payer une prime de risque (taux d’intérêts plus élevés), retrouvent une crédibilité, et ce pour
tous les membres de la zone euro.
La balance courante (balance commerciale + balance des revenus) montre qu’à partir
des débuts de la zone euro, certains pays d'Europe du sud vont connaître des déficits
commerciaux croissants, alors que l’Allemagne, les Pays Bas et l’Autriche connaissent des
soldes commerciaux croissants.
Le cas de l’Allemagne :
Pour l’Allemagne, cela s’explique par une politique de compétitivité menée par l’Etat,
menant à la glaciation des salaires allemands. L’euro, en facilitant les échanges
commerciaux, va faciliter ses exportations. Le résultat est une croissance tirée par leurs
exportations, 8% du PIB, c’est une exception mondiale.
Le cas de la Grèce :
L'Espagne, à partir des années 2000, a un excédent budgétaire : l’Etat espagnol a des
finances publiques particulièrement équilibrées, il y a plus de prélèvements que de
dépenses. Cette croissance éco ne repose pas sur une augmentation de la productivité, sur le
déficit public, mais sur une dette privée très importante. Cela va servir à des
investissements immobiliers : en 10 ans, le prix de l’immobilier a été multiplié par 3, cad
200% : il y a une bulle spéculative ! Les investissements immobiliers ne participent pas au
PIB, ils le menacent car ce n’est pas stable. L’augmentation de I provoque le déficit
commercial espagnol.
Cet investissement fort dans l’immobilier va augmenter le pouvoir d’achat et baisser le taux
de chômage espagnol, ils vont donc consommer plus, mais surtout des produits allemands.
Le déficit commercial correspond bien à un déficit d’épargne par rapport à l’investissement.
Il y a une augmentation de la demande globale avec l’effet multiplicateur : le déficit
commercial augmente car ils ne consomment pas des produits espagnols
En 2008, les banques espagnoles sont en situation de quasi faillite et dépensent beaucoup
pour sauver leurs banques. La politique de déficit publique menée après va être importante,
on parle de politique d’austérité. Ces politiques vont marcher et on va retourner à l’équilibre.
Volonté de privilégier les travailleurs américains : le déficit commercial est selon lui un
symptôme de la concurrence déloyale de la Chine. La balance commerciale américaine
diminue dans les années 2000 (déficit commercial à cause de l’investissement immobilier).
Cet investissement des entreprises dans les NTIC ne pose pas problème. L'épargne
mondiale va financer l’investissement américain, mais va être utile dans les années 90.
Mais dans les années 2000, le déficit commercial se creuse à cause de l’investissement
immobilier, beaucoup moins créateur de croissance. Il y a alors la crise des subprimes: .
Quand Trump arrive en 2016, le déficit commercial est encore relativement important : il
met en place une pol protectionniste en augmentant les tarifs douaniers des produits chinois
et européens ; mais la balance commerciale continue de se creuser.
Cet échec est prévisible car Trump considère que le déficit commercial vient d’un pb de
compétitivité, de concurrence déloyale, mais cette analyse est fausse. Elle peut y
correspondre, mais elle a souvent pour cause une épargne insuffisante par rapport à
l’investissement, et c’est le cas pour les EU. Quand on compare épargne publique et privée
(épargne nationale) avec le taux d’investissement, ce dernier a toujours été supérieur à
l’épargne nationale.
Le paradoxe de la politique de Trump est qu’il va mener une politique budgétaire très
expansionniste, T va fortement baisser. Mais cette politique tend forcément à diminuer
l’épargne nationale, alimentant le déficit commercial. En baissant les impôts, les américains
gagnent du pouvoir d’achat, consomment plus, importent plus et creusent le déficit
commercial.
Mais la politique de déficit public de Trump a mieux marché que prévu, bien qu’elle ait
entretenu le déficit commercial. Cela ne devait pas même marcher sur le PIB, car si on
augmente la demande en poussant le PIB au-delà de son niveau potentiel, cela
devrait créer des déséquilibres. Les entreprises se retrouvent pénuries de main
d’oeuvre et avaient freiné l’émigration les salaires auraient dû augmenter et cela
aurait été répercuté sur les prix.
OR, le taux de chômage a continué à chuter et la P° a été forte. Cette surchauffe de Trump a
eu des effets bénéfiques :
Les entreprises se sont retrouvées en pénurie de main d'œuvre, alors elles ont employées des
individus qui n’étaient pas forcément bien formés et exclus du marché du travail (ainsi inclus
en étant employés).
En augmentant le taux de participation et la productivité des entreprises, le PIB potentiel a
augmenté : c’est la théorie de la surchauffe, une forme de keynésianisme encore plus radical.
La demande est tellement stimulée, que l’offre n’est pas capable de répondre.
Olivier Blanchard pense qu’il y a un consensus sur la nécessité d’une politique de relance
budgétaire, car le covid a provoqué une chute de la demande. Il conteste cependant l’ampleur
du temps de relance. Plan d’augmentation de Joe Biden : 2000 Milliards de dollars. Selon
Blanchard, c’est excessif : il estime que l’Output Gap correspond à environ 700 milliards de
dollars. Il faut augmenter la demande de 700 milliards de dollars pour se rapprocher du PIB
potentiel. La demande globale va du coup être bien supérieure au PIB potentiel.
L’effet de la demande globale dépend de l’effet multiplicateur. Il est difficile à anticiper car il
dépend de la propension à consommer. Il est possible que l’effet multiplicateur soit élevé si
les américains dépensent beaucoup. Il est possible que la demande augmente de plus de 2 ou
3 milliards.
Conclusion de Blanchard :
→ Le taux de change d’une devise (appellation d’une monnaie qui est acceptée à l’étranger)
est le cours, c'est-à-dire le prix, de cette devise par rapport à une autre devise.
Pour évaluer les effets du taux de change sur l’économie, il faut raisonner en termes réels,
c'est-à-dire en tenant compte de l’inflation.
- Taux de change nominal : e = prix relatif des monnaies de deux pays : 1euro =
1,20$. e = 1,20
- Taux de change réel : ε = prix relatif des biens entre 2 pays : : ε = e (prix intérieur /
prix étranger) = e (P/P*)
Une appréciation du taux de change nominal e signifie que les nationaux peuvent acquérir
plus de monnaie étrangère :
e = 1,20 donnerait 1 euro = 1,20$
Une appréciation du taux de change réel ε accroît le prix des biens produits à l’intérieur du
pays, tend à diminuer le volume des exportations et à augmenter celui des importations.
Il faut donc tenir compte des écarts d’inflation : si le taux de change nominal reste stable,
mais que l’inflation dans un pays est plus forte que l’inflation dans les pays étrangers : les
exportations perdent en compétitivité. Inversement si le taux de change nominal ne bouge
pas, il peut y avoir une dépréciation du taux.
Le triangle des incompatibilités indique que l’on ne peut pas avoir à la fois une banque
centrale qui mène sa politique de manière autonome et en même temps une stabilité du taux
de change, et ajouté à cela une liberté de circulation des capitaux, qui entrent et sortent
librement. Il n’est pas possible d’avoir les 3, il faut forcément en sacrifier un.