Faisabilite PCH2
Faisabilite PCH2
SUISSE ROMANDE
c/o
1354 Montcherand
Tél : 024 442 8787
Fax : 024 441 3654
e-mail : [email protected]
Quel passionné de l’énergie hydraulique n’a pas rêvé, au moins une fois, de construire sa petite
centrale hydraulique (PCH) ? En récupérant l’énergie gaspillée par le « brise-pression » d’une
conduite d’eau potable ou par le « casse-chute » d’un ruisseau canalisé. En faisant revivre un
ouvrage abandonné. En prélevant une partie du débit d’un ruisseau ou d’une petite rivière. En
turbinant le trop-plein d’un captage de source, Etc.
Une fois la première ébauche d’un projet esquissée, se pose tout de suite la question de la
faisabilité financière. Le rêve est-il réalisable ?
Les lignes qui suivent décrivent une méthode à appliquer pour évaluer soi-même, et au moindre
coût, la production d’énergie d’un site, le dimensionnement des éléments principaux de ses
équipements et, finalement, de jeter les premières bases d’un projet de construction.
La durée de cette première phase d’étude va dépendre, en bonne partie, de la connaissance
préalable des données hydrologiques du site. Si les débits sont complètement inconnus, il faudra
les mesurer sur une période d’au moins une année.
Dans tous les cas, les démarches en vue d’obtenir les autorisations communales ou cantonales,
dont les prévisions de durée échappent généralement à toute analyse rationnelle, sont à mener de
front.
Nous allons examiner l’exemple d’un aménagement fictif sur une petite rivière, soumise par
conséquent à la loi sur la protection des eaux.
Pour ce faire, nous suivrons les travaux d’un personnage imaginaire, Jérôme BOLOMEY ; un
passionné de la petite force hydraulique, particulièrement attentif à une bonne utilisation de cette
précieuse source d’énergie, écologique et décentralisée.
Donc, Jérôme BOLOMEY, que l’on appellera souvent JB par commodité d’écriture, projette de
construire une PCH sur un petit cours d’eau. Il a, bien entendu, préalablement repéré les
emplacements les plus adéquats de la retenue et de la restitution. Dès lors, le dimensionnement
du projet et l’évaluation de sa faisabilité financière reposent sur trois données fondamentales :
Dénivellation ∆Z = différence d’altitude entre les niveaux de mise en charge
(niveau amont) et de restitution (niveau aval) [m]
Longueur L de la conduite forcée [m]
Volume V d’eau turbiné annuellement (courbe des débits classés) [m3/an]
À partir de ces données, imposées par l’hydrographie et la topographie du lieu, la production
annuelle est évaluée ainsi que l’investissement maximal et le dimensionnement des principaux
équipements de la petite centrale.
1. Dénivellation
La connaissance de la dénivellation ne pose pas de problème particulier. À ce stade
d’évaluation, un plan cadastral à l’échelle 1/5000ème suffit. JB, après avoir noté sur son
plan les points haut et bas de son futur aménagement, a relevé une différence de niveau de :
∆Z = 96 [m]
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2. Longueur de la conduite forcée
La longueur L de la conduite forcée est calculée selon l’expression :
L = 1,25⋅[(X1-X2)2+(Y1-Y2)2+(Z1-Z2)2]0,5 [m]
où X1, X2 = coordonnées horizontales, relevées sur la carte, des points haut
et bas de l’aménagement [m]
Y1, Y2 = coordonnées mesurées verticalement sur la carte [m]
Z1, Z2 = cotes d’altitude, déjà relevées (Z1-Z2 = ∆Z = 96 m) [m]
Le coefficient 1,25 permet de tenir compte de manière simplifiée des aléas du
cheminement réel de la conduite forcée.
L = longueur de la conduite
∆ Z = dénivellation
Turbo-générateur
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3. Volume V d’eau turbiné annuellement
À quelques rares exceptions près, les débits des cours d’eau sont fortement variables tout
au long de l’année. Pour connaître l’énergie qui sera produite annuellement, il importe de
les mesurer périodiquement sur une année entière.
Les débits du petit cours d’eau que JB projette d’exploiter ne sont pas connus ou très mal
(ce qui revient pratiquement au même). Il a, par conséquent, dû les mesurer.
La méthode la plus simple, mais suffisamment précise, consiste à installer un déversoir, par
exemple triangulaire, au travers du lit de la petite rivière, si possible à l’emplacement prévu
de la future prise d’eau.
90°
H
45°
Ce type de déversoir convient très bien pour la mesure des petits débits. Il est toutefois
nécessaire de prendre quelques précautions :
• Le déversoir est découpé dans une lame verticale (métallique ou en bois) de 5 à 20 mm
d'épaisseur.
• Le lit de la rivière, à l’amont et dans l’axe du déversoir, a une largeur minimale égale à
1,75 x L sur une longueur et une profondeur de, respectivement, 10 x et 1,5 x la hauteur
H max.
• La mesure du niveau doit être effectuée à une distance à l’amont du déversoir au moins
égale à 3 x la hauteur H.
L'une des formules les plus usuelles est celle de THOMPSON :
Q = 1,417⋅H5/2 [m3/s]
avec : H = hauteur de la lame déversante. [m]
3
Le débit Q (m /s) en fonction de la hauteur H (m) de la lame déversante est donné par la
formule ci-dessus ou par la lecture du graphique Q = f(H).
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5/2
Déversoir triangulaire - Q = 1,417 x H
1.200
1.000
Hauteur H max mesurable pour le déversoir de J.B.
0.800
Débit (m3/s)
0.600
0.400
0.200
0.000
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Hauteur H de la lame déversante (m)
Le résultat le plus précis sera, bien entendu, obtenu par une télémesure enregistrée
continue, surtout si la variabilité du débit est très importante. S’il n’est pas possible
d’installer un tel appareillage, on procédera par un relevé manuel périodique sur place.
JB a relevé la hauteur H systématiquement une fois par semaine. Voici le résultat obtenu
durant l’année 1997 :
1400
Les valeurs au dessus de 1'090 l/s sont extrapolées
1300
1200
1100
1000
5,3 9,1 3,5 7,2 5,1 Total = 30,2 j
900
800
Débit (l/s)
700
5,3 14,0 23,3 3.2 12,3 3,1 Total = 125,5 j
600
400
300
200
100
0
0 50 100 150 200 250 300 350 365 j 400
Jours
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Le tracé de la courbe des débits classés n’est, dès lors, plus qu’un jeu d’enfant. Pour des
débits variables décroissants (900, 800, 700, 600 l/s, etc.), on trace des lignes horizontales
à travers la courbe des débits chronologiques, puis on additionne les nombres de jours
correspondants à chaque débit. On obtient le graphique ci-dessous :
1100
900
600
400
300
Débit max économiquement turbinable Débit de restitution QR= 212 l/s
200
3
100 Volume annuel turbinable = 8'669'000 m
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
20 j Jours
365 j
Les débits de crue n’ayant aucun intérêt, on considérera le débit Q20 comme maximum
pratique, soit 918 l/s.
La lecture du graphique indique une valeur de 346 l/s pour le débit Q347, valeur
déterminante pour calculer le débit résiduel imposé par la Loi fédérale sur la protection des
eaux (art. 31). Que dit la loi ?
Pour un débit Q347 de 160 l/s, le débit résiduel doit atteindre au moins : 130,0 l/s
Plus par tranche de 10 l/s : 4,4 l/s
Le débit résiduel QR que JB a l’obligation de laisser passer dans le lit de la rivière,
immédiatement à l’aval de sa retenue, sera donc :
346 − 160
QR = 130 + 4,4 ⋅ = 212 [l/s]
10
La courbe des débits classés légalement turbinables est simplement déduite de la courbe
des débits mesurés de la rivière :
Qturbinable = Qrivière-212 [l/s]
Quant au volume d’eau turbinable annuellement, résultat recherché, on le détermine en
mesurant sur le graphique la surface délimitée par ses axes et par la courbe. En effet, si
l’on traduit les jours de l’année en secondes (il y a 86'400 secondes/ jour) et que l’on
multiplie les débits en m3/s par des secondes, on obtient bien des m3/an.
m3 j s m3
Volume/an = ⋅ ⋅ =
s an j an
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Il y a trois manières de mesurer cette surface sur le graphique :
1. Au moyen d’un planimètre (on trouve un tel appareil chez les géomètres).
2. Par une méthode mathématique. Dans ce cas, il faut convertir la courbe en une équation
mathématique (souvent une régression du troisième degré), intégrer cette fonction dans
les limites requises, 20 et 365 jours en l’occurrence, et ajouter la tranche à débit
constant (20 j à 0,918 m3/s).
3. En appliquant une méthode graphique très simple qui consiste à décomposer l’aire du
graphique en petits trapèzes de largeur suffisamment faible (par exemple 10 jours) pour
que le segment de courbe correspondant à chacun de ces trapèzes puisse être assimilé à
un segment de droite.
Le coût de l’installation est fortement lié au débit maximum choisi, lequel détermine la
taille des équipements. Il y a, par conséquent, un optimum économique entre, d’une part, le
débit maximum (investissement) et, d’autre part, le volume turbiné (produit).
Cet optimum dépend de la forme de la courbe des débits classés. Toutefois, sur la base de
plusieurs analyses de sites différents, on observe qu’une bonne évaluation peut être faite en
appliquant la règle suivante :
Volume max. économique ≈ 80 % du volume max. théoriquement turbinable
JB a calculé, en appliquant la méthode graphique, le volume théoriquement turbinable. Il a
trouvé :
m3 j s
Vmax = 125,42 ⋅ ⋅ 86'400 ⋅ = 10'836'288 [m3/an]
s an j
Et le volume économiquement turbinable :
Vt = 10’836’288⋅0,80 ≈ 8’669’000 [m3/an]
En utilisant la même méthode graphique, après quelques tâtonnements, JB a trouvé le débit
maximum de son installation, soit 380 l/s ou 0,380 m3/s.
Les précipitations, on le sait, varient sensiblement d’une année à l’autre. Par contre, la
moyenne sur dix années est relativement constante. Connaissant la capacité annuelle de
turbinage déterminée sur une année (1997 en l’occurrence), il est possible d’évaluer une
capacité moyenne par corrélation avec le régime hydrologique, connu sur dix ans, d’un
cours d’eau voisin ou, à défaut, d’hydrographie similaire.
Grâce à l’annuaire hydrologique de la Suisse (Service hydrologique et géologique national
à Berne), JB a pu déterminer un coefficient de corrélation : 0,978.
Finalement, pour le calcul de la faisabilité financière de cette installation, le volume
moyen d’eau turbiné annuellement est limité à :
Vt = 8’669’000⋅0,978 ≈ 8’478’300 [m3/an]
Remarque importante : Le débit maximal économiquement turbinable et, par conséquent,
le volume annuel optimal, pourra être exactement déterminé seulement dans la phase du
projet définitif, en fonction du coût réel des équipements de son aménagement.
FaisabilitéPCH2 6/11
4. Puissance des machines et perte de charge de la conduite forcée
La puissance électrique maximale résulte de l’expression :
Pe = 10-3⋅ρQ⋅g∆Z⋅k10 [kW]
avec ρQ = débit-masse maximal [kg/s]
où ρ = masse volumique de l’eau, admise à 1’000 [kg/m3]
et Q = débit-volume = 0,380 [m3/s]
g∆Z = énergie massique de dénivellation [J/kg]
où g = accélération de la pesanteur, admis à 9,81 [m/s2]
et ∆Z = dénivellation = 96 [m]
k10 = rendement hydro-électrique global de l’installation
à pleine charge
= ηC10⋅ηT10⋅ηG10⋅ηM10⋅ηTr10 [-]
où ηC10 = rendement de la conduite forcée au débit maximal,
admis à 0,95 [-]
ηT10 = rendement de la turbine à pleine charge, admis à 0,90 [-]
ηG10 = rendement du générateur électrique à pleine charge,
admis à 0,93 [-]
ηM10 = rendement mécanique lorsqu’un multiplicateur de
vitesse est requis, ce qui n’est pas le cas dans le
présent exemple, donc ηM10 = 1 [-]
ηTr10 = rendement à pleine charge du transformateur lorsque
la tension électrique du réseau au point de raccordement
est supérieure à celle du générateur. Dans le présent
exemple, on admet que le générateur débite sur le
réseau basse tension. Donc ηTr10 = 1 [-]
Finalement :
Pe = 10-3⋅1’000⋅0,380⋅9,81⋅96⋅0,95⋅0,90⋅0,93 = 284,6 [kW]
Deux remarques importantes :
a) Les rendements admis ci-dessus, pour la turbine comme pour l’alternateur, sont ceux de
machines performantes. Ils sont garantis sur la base de mesures sur plates-formes
d’essais certifiées.
b) La perte d’énergie dans une conduite forcée est un des facteurs importants intervenant
dans la rentabilité d'une centrale hydraulique, au même titre que les rendements de la
turbine et de l'alternateur. On observe, toutefois, particulièrement dans des
aménagements de petites centrales, même dans des projets récents, que l’importance de
ce facteur est souvent sous-estimée.
Il y a, en effet, lieu de rappeler que la perte d’énergie dans une conduite est inversement
proportionnelle à la puissance cinquième de son diamètre. Si on augmente, par exemple,
de 20 % le diamètre de la conduite, on diminue de 60 % sa perte d’énergie !
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Variation de la perte de charge dans une conduite en fonction de son diamètre
-10
-20
-40
-50
-60
-70
-80
-90
-100
0 10 20 30 40 50 60
Augmentation du diamètre de la conduite (%)
Le choix du diamètre de la conduite forcée revêt donc une grande importance dans la
production future de l'installation. Cependant, comme ce choix n'est pas sans
conséquence sur le coût de l'installation, donc sur les charges financières d'exploitation,
il est une des composantes, parfois prépondérante lorsque la conduite est longue, de
l'analyse de la rentabilité économique de l'installation.
Dans le cadre d’une étude préalable de faisabilité, par analogie avec des projets
finalisés, le rendement ηC10 = 0,95 peut être considéré comme une valeur moyenne,
proche d’un optimal représentatif de la plupart des cas.
Notons encore que :
• Le terme g∆Z⋅ηC est l’énergie hydraulique massique nette gH (J/kg) mise à la
disposition de la turbine. La hauteur de chute nette H à pleine charge (notion chère et
utile aux "turbiniers") s’écrit simplement :
gH
H = = ∆Z⋅ηC10, soit, en l’occurrence : 96⋅0,95 = 91,2 [m]
g
• Si la turbine choisie est du type Pelton, il faut soustraire à cette valeur le tirant d’air
minimum (distance entre le plan de la roue motrice et le niveau aval pour un groupe à
axe vertical). Cette distance est variable avec la taille de la turbine ; elle serait de
700 mm dans le cas présent.
Quant à la puissance maximale de la turbine (à l’accouplement avec l’alternateur), elle
s’écrit simplement :
PE 284,6
PT = = = 306,0 [kW]
ηE 0,93
Le coefficient de perte d’énergie de la conduite forcée s’exprime sous la forme :
kgHr =
(1 − ηC ) ⋅ g∆Z =
(1 − 0,95) ⋅ 9,81 ⋅ 96 = 326,1 [m-4]
2 2
Q 0,380
Ce coefficient permet de calculer la variation de l’énergie massique nette en fonction du
débit. Il est nécessaire à la détermination du rendement et de la puissance de la turbine
dans son domaine de fonctionnement :
gH = g∆Z – kgHr⋅Q2 [J/kg]
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5. Production électrique annuelle et produit financier de la PCH
En commettant quelques simplifications, on peut exprimer la production annuelle d'énergie
électrique d'une centrale hydraulique comme suit :
E ≈ 2,725⋅10-3⋅V⋅∆Z⋅km [kWh]
km est le rendement hydro-électrique global moyen de l’installation. Comme pour le
rendement global à pleine charge, c’est le produit des rendements moyens de la conduite
forcée ηCm, de la turbine ηTm et du générateur électrique ηGm.
km = ηCm⋅ηTm⋅ηGm [-]
L’installation va travailler, tout au long de l’année, à des débits variables de 0,122 à
0,380 m3/s. Le rendement de la conduite forcée augmente avec la réduction du débit. Par
contre, ceux de la turbine et du générateur électrique diminuent sensiblement en dessous de
la charge optimale. Le rendement global moyen km ne peut être qu’une notion
approximative permettant une première évaluation de la faisabilité financière du projet.
Pour le cas présent, sur la base d’analyses de cas semblables, on peut admettre la valeur
suivante :
km = 0,750 [-]
Donc : E = 2,725⋅10-3⋅8’478’300⋅96⋅0,750 = 1’663'442 [kWh/an]
En admettant que toute l’énergie produite est vendue à 15 c/ kWh, le montant encaissé
chaque année (produit brut), atteindra en moyenne :
Prod.brut = 1’663’442⋅0,16 = 249'516,-- [Fr/an]
À ce montant, il faut déduire le coût d’entretien annuel et les charges d’exploitation. Ce
terme est calculé selon la formule empirique :
e = 10’150⋅Pe0,29-15’000 = 10’150⋅284,60,29-15’000 = 37’263,-- [Fr/an]
Le produit financier annuel prévisible est donc :
Prod. = 249’516-37’263`≈ 212’253,-- [Fr/an]
6. Taux d’annuités fixes et investissement maximal possible
Le coefficient d'annuités "a" est déterminé comme suit :
R ⋅ (1 + R )
N
a = [-]
(1 + R )N − 1
avec R = intérêt bancaire pour 1 Fr [-]
N = durée de l'amortissement [an]
On admet R = 0,060 (6,0 %) ; N est variable suivant la catégorie d'investissement :
(1) (2) (3) (4)
Génie civil (y c. conduite forcée) 48 30 0,0726 3,487
Électromécanique 42 25 0,0782 3,284
Appareillage 10 12 0,1193 1,193
TOTAL 100 7,966
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(1) proportion de l'investissement global, y compris la part
correspondante des études générales, de la planification, etc. ... [%]
(2) durée N de l'amortissement [an]
(3) coefficient d’annuité [-]
(4) produit de (1) par (3) [-]
Moyenne pondérée de "a" = 7,966/ 100 ≈ 0,0797 [-]
Investissement maximal, en considérant que la totalité du produit brut est affectée à la dette
(intérêt + amortissement) :
Pr od brut 212'253
Imax = = ≈ 2'663'153 ,-- [Fr]
a 0,0797
Investir la totalité de ce montant n’est pas réaliste. En effet, il faut lui retrancher une réserve
minimale et prendre en compte une marge bénéficiaire.
À Jérôme BOLOMEY de fixer le montant qu’il entend prélever sur le produit annuel de sa
PCH et à déterminer, avec sa banque, la somme qu’il peut raisonnablement engager dans la
construction sur la base des prévisions de sa production.
Toutefois, après avoir consulté des personnes expérimentées dans ce domaine, JB est déjà
convaincu que son projet est financièrement réalisable.
7. Dimensionnement de l’installation
- Diamètre de la conduite forcée
Le rendement énergétique d’une conduite forcée peut s’exprimer sous la forme :
L
ηC = 1 − µ ⋅ (1) [-]
g∆Z
avec µ = perte d’énergie de la conduite pour un débit donné et
pour une longueur de 1 m [J/kg/m]
µ = 0,8106⋅λ⋅D-5⋅Q2 (2) [J/kg/m]
où λ = coefficient de frottement de la conduite, admis dans une
première approximation à 0,0125 [-]
Le rendement de la conduite forcée à pleine charge a précédemment été admis :
ηC10 = 0,95 [-]
On peut déduire de la relation (1) la valeur de µ :
g∆Z 9,81 ⋅ 96
µ = (1 − ηC10 ) ⋅ = (1 − 0,95) ⋅ = 0,1217 [J/kg/m]
L 387
puis de la relation (2), la valeur de D-5 :
µ 0,1217
D-5 = = = 83,18 [m-5]
0,8106 ⋅ λ ⋅ Q 2
0,8106 ⋅ 0,0125 ⋅ 0,380 2
et finalement :
1
D = 83,18-1/5 = = 0,413 [m]
83,180, 2
Le diamètre réel va dépendre du choix final qui sera porté sur le type de conduite (fonte,
acier, plastique) et des calibres disponibles au-dessus du diamètre 0,413 m.
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Dans la phase du projet définitif, le dimensionnement de la conduite forcée (diamètre et
longueur réelle établie sur le terrain) sera donc optimisé avec un grand soin.
- Groupe turbo-générateur
Plusieurs variantes sont possibles en fonction, notamment, du choix porté sur le type de
turbine : Francis ou Pelton. On peut, par exemple, proposer la solution suivante :
Turbine Pelton à quatre injecteurs, à axe vertical, roue motrice en porte-à-faux en bout
d’arbre de l’alternateur. Vitesse de rotation : 600 t/min. Puissance à l’accouplement :
306 kW (dimensionnement MHyLab).
Générateur synchrone 400 kVA, accouplé directement à la roue motrice de la turbine,
tension triphasée : 400 V, puissance électrique maximale : 300 kW.
8. Bilan de la première phase d’évaluation
Une étape importante du projet est franchie. Jérôme BOLOMEY a maintenant une idée
claire de son projet, tant de sa construction que de sa faisabilité financière. Tous les
éléments qui permettent d’esquisser l’installation et de lancer un appel d’offres aux
constructeurs sont connus pour l’ensemble des équipements, de la prise d’eau au canal de
fuite.
Lorsqu’il sera en possession des coûts réels et des garanties prouvées des performances des
machines, notamment de leurs rendements énergétiques, il déterminera de manière précise
la rentabilité optimale de l’investissement en faisant jouer des variables comme, par
exemple, le diamètre de la conduite forcée et le débit maximal.
C’est alors qu’il pourra présenter un dossier complet et précis à sa banque pour obtenir le
crédit de construction.
Le rêve commence à devenir réalité !
Pour parvenir à cette étape, Jérôme BOLOMEY n’a pas économisé sa peine. Il a aussi
bénéficié des conseils de professionnels du domaine des petites centrales, notamment des
petits usiniers groupés dans l’ISKB/ ADUR. Il n’a pas manqué, non plus, de faire appel au
Service INFO-ÉNERGIE de la Confédération (pour la Suisse romande) :
INFO-ÉNERGIE PCH
Mhylab
1354 Montcherand
Tél. : 024 442 87 87
Fax : 024-441 36 54
Raymond CHENAL/Mhylab
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