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Chapitre N°7 : LES FONDATIONS DES OUVRAGES
1. Types de fondation :
Définition : Les fondations sont des ouvrages qui assurent la stabilité d'une construction, ainsi que la
bonne transmission des sollicitations (charges) et leur diffusion dans le sol.
Types de fondations :
D : encastrement
B : largeur
L : longueur
h : ancrage
les fondations superficielles D/B ≤ 4
les fondations semi-profondes 4 < D/B < 10
les fondations profondes D/B ≥ 10
2) LES FONDATIONS SUPERFICIELLES
2.1) Types :
Parmi les fondations superficielles, on distingue :
Les semelles isolées : carrées, rectangulaires, circulaires, situées sous des poteaux porteurs.
Les semelles filantes : de largeur B limitée et de longueur L importante, sous un mur porteur
(dimensions L/B > 5).
Les radiers : de dimensions B et L importantes. Ils sont employés si la résistance du sol est faible et
si les charges sont importantes et rapprochées.
1
2.2) Capacité portante et tassement :
En premier lieu, le géotechnicien devra vérifier la capacité portante, c’est-à-dire que les couches de
sol superficielles peuvent effectivement supporter la charge transmise. Ensuite, il doit s’assurer que
son tassement sous les charges de fonctionnement prévues est dans des limites admissibles.
Capacité portante et tassement sont ainsi les deux éléments fondamentaux qu’il y a lieu de
considérer lors du calcul des fondations superficielles.
Charge maximale Qmax :
À partir d’une certaine charge Qmax , il y a poinçonnement du sol ou tout du moins un tassement qui
n’est plus contrôlé. Cette charge Qmax est la capacité portante de la fondation (charge limite, charge
de rupture ou charge limite Ql).
2.3) Pression max et pression admissible :
La pression de rupture ou pression limite notée Pmax ou Plim que le sol peut reprendre avant rupture.
Cas d’une semelle :
𝑄
𝑃 =
𝑆
Compte tenu de l’imprécision sur les calculs, on définit ensuite une pression admissible Padm par
introduction d’un coefficient de sécurité Fs :
𝑃
𝑃 =
𝐹
En générale on prend : Fs = 3
Le calcul la pression Pmax peut se faire à partir :
Méthode théorique : des essais de laboratoire définissant les caractéristiques géotechniques
notamment γ, et C
des essais in-situ
2
3- Méthode théorique :
3.1- cas d’une semelle filante :
Hypothèse :
- semelle filante de largeur B, encastrée de D dans le sol.
- charge Q verticale appliquée au milieu de la semelle Q
,,C p
- absence d’eau, D
- sol homogène, horizontal, de poids volumique , d’angle de
B
frottement , de cohésion C (milieu frottant et cohérent)
𝟏
𝐏𝐦𝐚𝐱 = × 𝛄 × 𝐁 × 𝐍𝛄 + 𝛄 × 𝐃 × 𝐍𝐪 + 𝐂 × 𝐍𝐜
𝟐
𝐓é𝐫𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 + 𝐓é𝐫𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐨𝐧𝐝𝐞𝐮𝐫 + 𝐓é𝐫𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐡é𝐬𝐢𝐨𝐧
N , Nq , NC sont les facteurs de capacité portante (fonction de )
Termes de portances en fonction de l’angle de frottement selon DTU13.12
φ (°) Nɣ Nq Nc φ (°) Nɣ Nq Nc
0 0 1 5.14 25 8.1 10.7 20.7
5 0.1 1.6 6.50 30 18.1 18.4 30.0
10 0.5 2.5 8.4 35 41.1 33.3 46.0
15 1.4 4.0 11.0 40 100 64.2 75.3
20 3.5 6.4 14.0 45 135 135 134
La force ou charge maximale :
Q =P ×S=P ×B×L
Dans le cas d’une semelle filante, on prend S = B x 1m et la force applicable par ml est :
1
Q =P × B × 1m = × γ × B × N + B × γ × D × N + B × C × N
2
Exemple 1 :
On considère une semelle filante de largeur B = 1.2m
avec D = 3 m
Sol argileux : γ = 19 kN/m3 ; φ = 15° ; C = 13 kPa
Déterminer Padm
3
3.2- Cas d’une semelle isolée : carrée, rectangle ou circulaire
On introduit des coefficients de forme : sγ , sq et sc
𝟏
𝑷𝒎𝒂𝒙 = × 𝒔𝜸 × 𝜸 × 𝑩 × 𝑵𝜸 + 𝒔𝒒 × 𝜸 × 𝑫 × 𝑵𝒒 + 𝒔𝒄 × 𝑪 × 𝑵𝒄
𝟐
Exemple 2 :
On considère une semelle rectangulaire BxL = 1.2m x 1.6m avec un encastrement D = 2,4m
Sol argileux : γ = 16 kN/m3 ; φ = 15° ; C = 32 kPa
Déterminer Padm
3.3- cas de présence de la nappe d’eau :
D+B : profondeur d’influence de la
semelle
hw : profondeur de la nappe
Profondeur de la nappe Terme de surface Terme de profondeur
𝟏 𝜸 × 𝑫 × 𝑵𝒒
× 𝜸 × 𝑩 × 𝑵𝜸
𝟐
hw ≥ D+B ɣ ɣ
D≤ hw < D+B ɣ’ + (ɣ- ɣ’)(hw -D)/B ɣ
0≤hw < D ɣ’ ɣ’ + (ɣ- ɣ’)hw/D
Exemple 3:
On considère une semelle filante de largeur B = 1.5m avec un encastrement D = 2m
Sol : γ = 16 kN/m3 ; γsat = 18 kN/m3 ; φ = 25° ; C = 12 kPa
Déterminer le schéma des fondations et Padm pour les cas suivants :
a- Niveau de la nappe à hw = 4m
b- Niveau de la nappe à hw = 2.6m
c- Niveau de la nappe à hw = 1.2m
Exemple 4:
On considère une semelle isolée circulaire de diamètre B = 1.5m avec un encastrement D = 3m
Sol : γ = 19 kN/m3 ; γsat = 22 kN/m3 ; φ = 20° ; C = 8 kPa
Déterminer Padm pour les cas suivants :
a- Niveau de la nappe à hw = 5m
b- Niveau de la nappe à hw = 4m
c- Niveau de la nappe à hw = 3m
d- Niveau de la nappe à hw = 2m
e- Niveau de la nappe à hw = 0m
4
4- CALCULS DES PRESSIONS D’APRES LES ESSAIS IN-SITU
Les essais des sols in situ sont des essais de chargement qui ont pour but de déterminer sur place la
courbe des déformations en fonctions des charges. Parmi ces essais on trouve :
- Essai à la table
- Essai au pénétromètre dynamique
- Essai au pénétromètre statique
- Essai au pressiométre Menard
Essai au pénétromètre dynamique
L’essai de pénétration dynamique est limité à une profondeur de 30m.
Principe de l’essai de pénétration dynamique
Consiste à enfoncer dans le sol, par battage de manière continue, un train de tige muni, en partie inférieure
d’une pointe débordante ;
Noter le nombre de coups nécessaires Nd10 (ou Nd20) pour faire pénétrer dans le sol la pointe d’une hauteur
h = 10cm ( ou h = 20 cm)
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On utilise pour le battage un mouton de masse M, tombant d’une hauteur de chute donnée et fixe H. Le
mouton frappe une enclume solidaire d’un train de tiges et produit l’enfoncement dans le sol. On note le
nombre de coups N nécessaires pour faire pénétrer la pointe sur une hauteur h donnée. Les caractéristiques
spécifiques des deux appareils sont indiquées dans le tableau (1). Généralement cette hauteur est prise
égale le plus souvent à 20, 25, 30 ou 75cm. En résultat, la résistance à la pénétration dynamique qd est
déterminée.
Appareillage et instruments de mesure
Le pénétromètre dynamique se compose d’un dispositif
de battage et de guidage, d’un train de tige, d’une pointe,
d’un matériel d’injection et d’un système de mesure.
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la résistance à la pénétration dynamique unitaire Rd calculée par la formule de battage suivante :
𝑴×𝒈×𝑯 𝑴
𝑹𝒅 = ×
𝑨×𝒆 𝑴+𝐏
-M : masse du mouton en kg
-g : accélération de pesanteur
-P : masse cumulée des tiges, l’enclume, la pointe
-H : hauteur de chute libre du mouton en m
-A : aire de section droite de la pointe en m2
-e : enfoncement par coup = 0,10 / Nd10 (m)
Ndh : nombre de coupes pour un enfoncement de h =10cm
La pression admissible :
= 15 à 20 pour les fondations superficielles
Rd
Padm 6 < < 12 pour les fondations profondes