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Oscilloscope Initiation

Utilisation de l'oscilloscope

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Pratique de la Mesure L' OSCILLOSCOPE Compilation du Haut Parleur Auteur Francis THOBOIS Nos premiers articles de cette rubrique ont été consacrés au contréleur universel, qu'il soit analogique ou numérique. Ce n'est pas un hasard et c'est parce qué nous pensons que cet apparel est le premier dans la pratique quotidienne de I'Alectronique. C'est avec le contrdleur universe! qu'il est possible de connaitre les conditions de fonctionnement sta- tique d'un montage. Or, tout montage ne peut fonctionner dynamiquement que si ces conditions statiques sont assurées. Les dépanneurs ne nous contrediront pas lorsque nous affirmons que les trois quarts des pannes se découvrent avec ce tres simple aopareil. Quelques mesures de tensions en des points judi- cieusement choisis, quelques contrdles de continuite suffi- sent le plus souvent pour remettre en état de marche ampli- ficateurs, téléviseurs et autres appareils ! ll est finalement assez exceptionnel de devoir recourir a la grosse artillerie ! Nous I'avons dit, en son temps : si vous voulez débuter en électronique, achetez donc en premier lieu un bon contré- leur universe! puis éventuellement un fer a souder ! Jamais ‘inverse ! Le contrdleur suffit dans les trois quarts des cas... Certes, oui, mais il reste... le dernier quart ! Alors la, le contrdieur ne suffit plus. On peut en effet comparer le travail au contréleur a une recherche en aveugle : Ca briile ! C’est froid ! C'est plus chaud !... C'est que I'électricité... ca ne se voit pas ! Le contréleur Pratique de la Mesure L OSCILLOSCOPE INITIATION nous indique qué dans tel camposant passe un courant électrique, puisque la tension aux bornes n'est pas nulle, mais il née nous dit pas... quand et comment. Pour savoir cela, il nous faudrait un aail électronique, le nétre ne voyant pas I’électricité. Eh bien, cet osil existe ; c'est oscilloscope ! Quel miracle, allez-vous vous écrier. Qui, bien str, mais c'est tout de méme un tout petit miracie. L oscilloscope n’est en effet qu'une sorte de voitmétre, assez médiocre d'ailleurs, nous alfons le voir, mais extréme- ment rapide et possédant un effet de mémoire. Supposons, par exemple, que dans ce conducteur passe un courant alternatif de fréquence 1 MHz. 1 MHz donne 1 mil- lion d'oscillations par seconde. Nous voudrions suivre ces oscillations pour bien les connaitre. Que voulez-vous que fassé le voltmétre a aiguille ! Son inertie est énarme en face de cette rapidité de variation. I est quasi pétrifié ! Imagi- nons alors une sorte de voltmétre a inertie nulle, donc sans mécanique : I'aiguille immateérielle peut alors suivre les va- riations du signal. Parfait ! Mais ses mouvements sont si rapides que, cette fois, c'est notre ceil qui ne suit plus et crie grace ! Il ne peut suivre et... ne voit rien. Alors, imaginons une plume immatérielle, écrivant presque sans limitation de vitesse et laissant une trace qu'il est possible d'observer, voire d'admirer tout a loisir ! Vous y étes ! Vous venez d’inventer le tube cathodique, coeur de oscilloscope. IN* 1706 - Juillet 1984 - Page 115 l. Le tube cathodique et le papier, dont nous avons parlé dans les lignes ci-dessus ! Le tube a rayons cathodiques est une extension particuliérement séduisante des /ampes radio inventées, il y a quel- que 80 ans par Lee de Fo- rest. Les tubes radio (on dit maintenant électroniques) ont quasiment disparus de nos montages, mais le tube cathodique leur apporte une revanche de choix, car il est toujours la et sans doute pour longtemps en- core | Un tube cathodique est uné ampoule de verre de forme allongée, presque parfaitement vide d‘air et comportant plusieurs struc- tures internes (fig. 1). 1. Le canon a électrons Un filament est porté au rouge par passage d'un courant électrique et effet Joule. La chaleur dégagée porte indirectement au rouge une électrode appe- Foisceay délectrons Cathode Wahnelk Concentration lée cathode. Cette élec- trode est garnie dune substance électro-émissive | dans ces conditions (oxyde C'est a la fois la plume | de baryum, par exemple). Cela veut dire que les électrons libres des atomes surchauffés ont une telle agitation qu’ils sautent hors de la matiére, pour y retomber ensuite, donnant un brouillard d'électrans, quasi libérés de la matiére. C'est l'effet Edison dé- couvert par cet illustre américain. Sans précaution particuliére, les électrons retombent sur la cathode, comme un caillou que l'on jette en l'air et que la pla- néte attire a elle ! Mais si nous placons, a quelque distance de la ca- thode, une électrode polari- sée positivement par rap- port a elle (et de ce fait appelée anode), les élec- trons libérés vont étre atti- rés par cette anode et vont se précipiter vers elle. Dans le tube cathodique, différentes électrodes sup- plémentaires sont ajoutées pour contréler plus précisé- ment la trajectoire des électrons. Voir figure 1. a) Le Wehnelt (ou grille) C'est une électrode tu- bulaire percée, qui entoure la cathode et qui est polari- sée négativement. Cette électrode tend 4 repousser les électrons. Elle a ainsi deux effets : — Faire rebrousser chemin & quelques-uns. — Resserrer le pinceau des électrons qui arrivent a la franchir. Le Wehnelt permet es- sentiellement de régler ja densité du faisceau électro- nique. || peut aller jusqu’a l'annuler : tension de cut- off ou de blocage. Ce sera donc |l’électrode de réglage de la luminosité du tube. b) L’anode de concen- tration Cette premiére anode, a tension positive relative- ment basse, a une forme telle qu'elle rend le faisceau d'électrons convergent, exactement comme le fait la lentille de l'appareil d'op- tique. Associée a une ten- sion variable, elle permettra ainsi de régler la finesse de Vimpact sur I'écran. Ampeule vide carr Acceleration Deviation verticale horizontale . Fig. 1. — Structure interne du tube cathodique. Page 116 - Juillet 1984 - N° 1706 Ecran Fluorescent. c) L'anode d‘accéléra- tion Cette seconde anode polarisée 4 tension un peu plus é@levée a pour but d’'augmenter la vitesse des électrons du faisceau afin de lui donner la meilleure rigidité possible, tout en augmentant la force de impact sur l’écran. Ces deux anodes b) et c) ont des formes tubulaires, ce qui explique que le faisceau ne fait que les traverser, aprés avoir subi leur action. d) Anode et plaques de déviation On trouve enfin |'anode proprement dite, également tubulaire. Toutefois, la forme choisie et la trés grande vitesse des élec- trons du faisceau font que celui-ci la traverse et conti- nue son chemin ! Les élec- trons partent alors en ligne droite, tels des objets dans lespace, libérés de la pe- santeur, Les électrons rencon- trent finalement |'écran sur leur chemin. Cet écran, re- couvert d'une matiére fluo- rescente, transforme |’éner- gie cinétique des particules en lumiére, de teinte dé- pendant de la nature de la matiére recouvrant |'écran, L’observateur voit ainsi se former un spot dont la lu- minosité est contrélée par la tension de wehnelt et la finesse par celle de l’'anode de concentration. Le petit tableau suivant donne la vi- | tesse des électrons dans le tube, en fonction de la ten- sion de l'anode finale. Volts km/s 1 595 10 1 850 100 5 950 1000 18 800 10 000 58 600 On constaté que les vi- tesses atteintes sont consi- dérables. Cette vitesse tend d’ailleurs vers celle de la lumiére, lorsque la ten- sion tend vers I'infini. L'anode est finalement aussi constituée par le jeu de plaques de déviation qui sont portées a une tension positive sensiblement égale. Toutefois ces pla- ques ont 4 jouer un autre réle particulier dont nous allons parler, 2. La déviation Tant que les plaques de déviation sont au méme potentiel, elles ne font que contribuer a l'accélération finale du faisceau, comme ‘anode. Par contre, si l'on rend une des deux plaques d'une méme paire plus po- sitive que l'autre, la pre- miére va attirer le faisceau, l'autre ayant tendance 4a le repousser. Le faisceau va ainsi 6tre dévié et le spot va se déplacer sur |’écran. C'est d’ailleurs bien le but de la manceuvre. Pour provoquer une dé- viation verticale sur l'écran, il faut des plaques montées horizontalement. Inversement pour la dévia- tion horizontale. Pour bien séparer les deux effets, verticaux et horizontaux, sans creer de couplages, les plaques sont décalées dans le sens de la longueur. Généralement les plaques verticales sont placées avant les horizontales. Nous verrons pourquoi plus loin. Lanalyse mathématique de la déviation électrostati- que m‘est pas trés compli- quée. Nous nous contente- rons cependant de donner le résultat de cette étude. La longueur de !a déviation sur I’écran est donnée par la relation : y = k(V,—V2) € L/dV | (voir fig. 3). On constate que cette déviation y : — est proportionnelle a la différence de tension des plaques: V, — V2. C'est tres bien, puisque l'image INITIATION Fig. 2. — Exemple de caractéristiques d'un tube cathodique moderne : Anode de post-accélération : Plaques de déviation et anode : Anode d'accélération : Anode de concentration : Tension de cut-off : Sensibilité des plaques verticales : Sensibilité des plaques horizontales : est ainsi proportionnelle au signal électrique ; — est proportionnelle a la longueur € de la plaque, 4 sa distance L de |’écran ; — est inversement propor- tionnelle 4 la distance d des deux plaques ; — est inversement propor- tionnelle 4 la tension V de ‘anode finale. En definitive, pour obte- nir un tube sensible, a forte déviation pour un si- gnal donné, il faut un tube long (£ et L), a plaques rapprochées (d), et a ten- sion d’anode basse. De I‘infinité des combi- naisons possibles, en jouant Sur ces parametres, sont issus quelques centai- nes ou milliers de types de tubes cathodiques. Bien en- tendu, certaines exigences sont contradictoires avec une certaine qualité du pro- duit fini. On ne peut pas, par exemple, envisager un tube trés long ! On ne peut pas travailler avec une tension V trop basse, car alors l'accéléra- tion du faisceau est insuffi- sante, et la luminosité et la finesse du spot trés mau- vaises. Bien sdr, les fabri- cants actuels ont réussi a trouver des compromis de plus en plus satisfaisants : le tube cathodique mo- derne est trés performant. Voir figure 2 et tableau joint. 6000 V 600 V 600 V —50V 10 V/cm 12 V/cm NB1, Le jeu de plaques le plus arriére est le plus sensible, car L est alors plus grand. On réserve ces plaques pour la déviation verticale, associée au signal observé. Les performances globales de Il'oscilloscope sont ainsi améliorées, avec une meilleure sensibilité de la voie réservée a la me- sure. INB2. L’attaque électri- que des plaques peut étre : Fig. 3. — Calcul de la déviation du spot. N° 1706 - Juillet 1984 - Page 117 — dissymétrique. Dans ce cas, une des deux plaques est a tension fixe : celle de l'anode. L'autre est a ten- sion variable. Plus positive pour attirer le faisceau et plus négative pour le re- pousser. Cette solution tres simple a l'avantage de per- mettre l'emploi d’amplifica- teurs eux-mémes dissymé- triques, mais présente par ailleurs un gros inconvé- nient. H ne faut pas oublier que la tension des plaques contribue a |'accélération du faisceau. Si la plaque chaude est plus positive, le faisceau accélére et de ce fait, la déviation résultante diminue. Voir la formule. Dans le cas contraire, le faisceau ralentit (V diminue) et la déviation augmente. On a dissymétrie des dévia- tions avec y > y! Voir figure 4. Cela détermine évidemment des distor- sions géométriques facheu- ses de l'image observee, donnant la distorsion typi- que en trapéze. — symétrique. Au contraire, si les plaques sont utilisées toutes deux Pour contribuer a la dévia- tion, comme on le voit en figure 4, alors les deux dé- viations « y » sont parfaite- ment égales. A noter que certains tubes sont spécialement corrigeés mécaniquement pour accepter le mode as- symétrique avec un résultat correct. Ce sont toujours des tubes de bas de gamme. NB3. La_ tension d’anode, donc des plaques de déviation est élevée : 1000 V au moins. Or I"utili- sateur doit avoir accés a ces plaques et de telles tensions sont dangereu- Deviation Deviation Symetrique Page 118 - Juillet 1984 - N* 1706 ses ! Pour supprimer le ris- que, le potentiel plus de Valimentation Haute Ten- sion est relié 4 la masse. C'est alors la cathode qui devient électrode chaude et qui se trouve portée 4 quelque — 1000 V ou plus par rapport 4 la masse. Les problémes apportes sont plus faciles a résoudre ainsi. 3. Post-accélération Dans le cas d’observa- tions de phénomeénes trés rapides, le spot est dévié tellement vite que la lumi- nosité résultante sur l'écran est si faible que la trace est a peine visible. Pour améliorer la situa- tion, on pourrait accelérer le faisceau, en augmentant la tension d'anode, mais cela entrainerait, corollaire- ment, une réduction pro- Portionnelle de |'amplitude de déviation. Cette solution est donc 4 rejeter. Or, cet effet secondaire négatif nexiste plus si l'accéléra- tion supplémentaire se donne aprés le passage entre les plaques de dévia- tion. L’angle de deéviation est alors acquis et toute accélération ne jaue que sur la vitesse. C’est donc la solution adoptée sur tous les tubes a hautes performances. || devient ainsi possible d‘uti- liser des tensions de post- accélération de plus de 4 kV, allant parfois jusqu’a 25 kV. L’anode supplémen- taire finale est le plus sou- vent constituée par un gra- phitage de la paroi interne de I'ampoule de verre, cété écran, au-dela des plaques de déviation. La connexion de la THT se fait alors par ventouse. Voir figure 2. (A suivre.) F. THOBOIS LOSCILLOSCE Pratique de la Mesure (Suite voir N° 1706) Comme nous I'avons vu le mois dernier, le tube cathodique permet de positioner, sur son écran, un spot lumineux assimilable a un point. La position de ce spot est parfaite- ment controlée par les plaques de déviation. Sa luminosité ef Sa finesse sont commandées par la tension de Wehnelt d'une part et par celle de l'anode de concentration d’autre part. Le tube cathodique est donc une sorte d’écritoire magique dont la rapidité laisse loin derriére elle celle dé tous les autres moyens connus. Le spot peut ainsi se dépla- cer 2 des milliers de kilométres par seconde ! A une telle vitesse, ce spot pourrait étre totalement invisi- ble. Heureusement, deux phénomeénes se conjuguent pour qu'il n’en soit rien : — Larémanence de I'écran d’abord. La matiére fluores- cente rendue lumineuse par impact des électrons ne S$ €feint pas immédiatement mais avec retard. Pour un tube | Normal, on peut compter cette rémanence en diziémes de seconde. Certains écrans, pour applications spéciales, ont une rémanence allant 2 plusieurs dizaines de secondes. ~ La persistance rétinienne de I'ceil. La rétine se souvient pendant quelques diziémes de seconde de l'impression vi- suelle recue. Finalement, Si le spot se déplace a une vitesse suffisante sur lécran, l'ceil voit une ligne continue de luminosité réguliére, et c'est ainsi qu’apparaitront sur I’écran les oscillogrammes qu'il ne restera plus qu’a interpréter ! Utilisation du tube cathodique Nous avons vu que la déviation du spot sur l'écran est proportionnelle 4 la différence de potentiel existant entre les deux pla- ques de déviation. Le tube cathodique est donc un voltmétre. y=K(V,—V)) La mesure de la lon- gueur y est ainsi une me- sure de la d.d.p. V; — V2, a condition de connaitre le coefficient K.AK = 1 L/d Vv, voir le mois dernier). Ce coefficient K est la dévia- tion obtenue par vol de d.d.p. En effet, si V; — Vo =1/V, alors y = K. On exprime donc K en cm/V et on l'appelle sensi- bilité de la paire de plaques correspondantes, Disons tout de suite que le tube cathodique n'est pas un voltmétre trés sen- INITIATION sible ' La valeur pratique de K dépend évidemment du type de tube, mais K est géneralement compris entre 0,2 mm/V et ITmm/V¥. Il s‘agit donc d'une sensibilité faible puis- que cela correspond pour 1V 4 une déviation ayant Vordre de grandeur du spot et par conséquent, non me- surable ! || est facile de de- viner que, daps ces condi- tions, lutilisation du tube cathodique est a peu pres sans intérét ! Le voltmétre a aiguille est nettement plus performant... lorsqu’il s‘agit de mesurer des ten- sions continues ou a fré- quence basse! Quoi qu’il en soit, on se doute qu'il y @ absolue nécessite d'inter- caler entre le tube et la ten- sion 4 mesurer un amplifi- cateur étalonné destiné a augmenter l'amplitude de la déviation et a la rendre exploitable. N.B. La sensibilité d‘un tube cathodique est sou- NP 1707 - Aodt 1984 - Page 23 vent exprimée, non pas en cm/V comme ci-dessus, mais en V/cm, valeur in- verse de la précédente : ainsi 0,2 mm/V_ ou 0,02 cm/V correspondent a 50 V/cm et 1mm/V ou 0,1 mm/V 4 10 V/em. 1. L’amplificateur de déviation Cet amplificateur est in- dispensable, nous venons de le voir, pour exploiter correctement le tube catho- dique. Mais la réalisation d'un tel ampli n'est pas simple, compte tenu des impératifs difficiles qu’il doit respecter. Devant procurer une sensibilité importante que le tube seul n‘a pas, il doit étre a grand gain. Ainsi, en raisonnant sur une sensibi- lité moyenne de 25 V/cm, si l'on désire observer cor- rectement des tensions de 5 mV, sous 1 cm de dévia- tion, il faut un gain maxi- mum de 25/5.10-3 = 5 000. Ce n'est pas négligeable et cela ne peut pas s’obte- nir avec un seul étage, évi- demment ! Il est indispensable d'amplifier les tensions sans les déformer : il doit donc s‘agir d'un montage 4 haute linéarité, donc de grande qualité. De plus, la tension de sortie doit étre importante, atteignant ou méme dépassant la cen- taine de volts créte-a-créte, pour un balayage complet de I'écran. Un tel ampli né- cessite alors une alimenta- tion a tension au moins égale au potentiel le plus élevé désiré, donc de 100 V ow plus ! Il est nécessaire d'avoir une amplification constante dans une large bande de fréquences car — et c'est la l‘intérét du tube cathodique — les signaux appliqués se- ront souvent 4 fréquence Pugs 24 - Aodt 1984 - N° 1707 élevée, mais aussi parfois a fréquence basse, voire nulle, dans le cas d'une mesure sur courant continu ! La courbe de réponse en fréquence doit donc 6étre plate de O 4 plusieurs mé- gahertz ! On a d'ailleurs as- sisté, ces derniéres années, a une course vers les fré- quences élevées. Il y a quelque 20 ans, les oscil- loscopes dépassaient péni- blement le mégahertz ! Il y a 10 ans, une bande de 10 MHz 6tait considérée comme trés correcte | Au- jourd’hui, on parle de 20, 50 et méme 60 MHz pour des matériels presque... grand public ! L'intérét de telles bandes passantes n'est d’ailleurs pas du tout dans le fait que, par exemple, le cibiste pourra examiner les détails de sa porteuse 27 MHz, mais dans celui que tout signal non sinusoi- dal doit étre considéré comme une somme de si- gnaux comprenant une fon- damentale et de nombreu- ses harmoniques. Ainsi, par exemple, un signal carré a 10 MHz comporte certes une fondamentale a cette fréquence, mais aussi des harmoniques a 20, 30, 40... mégahertz ! Ces har- moniques atteignant par- fois le gigahertz! (le 100° !). On peut admettre en approximation pratique que l’oscilloscope doit pas- ser au moins le diziéme harmonique de la fonda- mentale pour que le signal soit montré avec une forme correcte. Cela signifie que pour passer un signal carré a 10 MHz, il faut un oscillo a bande atteignant au moins 100 MHz! Sinon le signal est déformé, généra- lement arrondi, les angles droits disparaissant ! Avec un oscilloscope de bande 10 MHz ou méme un peu plus, le signal carré sera vu comme... une sinusoide, seule la fondamentale tra- versant l'amplificateur. Il s‘agit d’ailleurs d’un petit détail qui échappe a beaucoup d’électroniciens, méme avertis! Or, de tels signaux ne sont pas aussi rares qu'on le croit. Ils exis- tent dans de nombreux montages logiques! Les horloges des microproces- seurs, des synthétiseurs et autres circuits a division de fréquence travaillent sou- vent a des fréquences de plusieurs mégahertz! Si vous observez de tels si- gnaux carrés avec un oscil- loscope a bande passante faible, non seulement vous ne les verrez pas sous leur vraie forme (ils seront le plus souvent trés arron- dis !), mais pas non plus sous leur vraie amplitude, car |'absence des harmoni- ques réduit d’autant |’am- plitude finale. En somme, vous ne verrez qu'un signal présentant un trés lointain rapport avec la réalité et dont lobservation est sans intérét, hormis celui de constater que signal... il y al! Mais, de grace, n’en tirez pas d’autre conclu- sion! Et nous ne parlons | Pas encore de la perturba- tion apportée par le prélé- vement lui-méme | Fig. 1. — Circuits de déviation verticale, Nous avons vu, le mois dernier, les avantages de l'attaque symétrique des plaques de déviation. Pour y parvenir, il faut évidem- ment utiliser un ampli a sorties symétriques. Cette exigence supplémentaire ne facilite pas, on s’en doute, la conception de |’amplifi- cateur | Enfin, s‘il est nécessaire d’observer des tensions fai- bles, 5 mV par exemple, il faut souvent aussi en ob- server de bien plus élevées, et alors il faut en principe réduire le gain de |’ amplifi- cateur. C'est une chose trés difficile a réaliser. ll est en effet indispensable de garder intacte la courbe de réponse. Or, tout reglage de gain a tendance a la mo- difier. En fait, on va contourner cette nouvelle difficulté | On laisse travail- ler \‘amplificateur @ gain maximum et on atténue le signal a observer. Ainsi, dans l'exemple precedent, mous ayant amené a un ampli de gain 5000, don- nant tem de déviation pour 5mV 4 lentrée, si | nous injectons maintenant 10 V, en conservant le méme gain, i] faut atténuer de 10/5.10-? = 2000 fois. Cela va nous donner la configuration de la figure 1. On peut trouver cette solu- tion un peu bizarre ; atté- nuer pour amplifier! Mais cest la seule qui sauve- garde précision du gain et bande passante! En effet, ampli fonctionne toujours dans les mémes conditions et peut donc étre parfaite- ment réglé pour le meilleur rendement, avec un gain tres bien défini. D’autre part, l'atténuateur est trés facile 4 réaliser en lui don- nant des taux différents et eux aussi bien définis. Nous y reviendrons plus loin. Un dernier point impor- tant : l'impédance d’entrée de l'amplificateur doit étre suffisamment élevée pour faire un voltmétre accepta- ble. On se rappelle cette nécessité longuement dis- cutée lors de l'étude du contréleur universe! ! En fait, ici, c'est vers l'atte- nuateur qu'il faut regarder puisque c'est lui qui recoit la tension a observer, Ce- pendant, il est non moins sir que |'ampli ne doit pas charger anormalement la sortie de cet atténuateur et | de la en perturber le fonc- | tionnement. Généralement, lentrée de l'ampli est équi- de transistors 4 effet de champ (FET) et présente donc une impédance de plusieurs mégohms, au moins. Il n'y a donc pas probléme ! Quant a I'atté- nuateur, i] est concu pour présenter, sur son entrée, une impédance constante de 1M. Cette valeur étant normalisée sur tous les oscilloscopes normaux. Seuls les modeles montant tres haut en fréquence (a échantillonnage, par exem- ple) ont des impédances normalisées 4 50 (2. Nous pouvons constater tout de suite que si 1 M&/5 mV, en sensibilité maximum, correspond a 2 00 M22/V, ce qui est tres Fig. 2, — Un schéma d‘amplificateur vertical d’ oscilloscope. bon pour un voltmétre, par contre 1MQ2/10V donne 100 k2./V, ce qui est net- tement moins bon! En gamme 50 V, on tombe a 1MQ/50 V, soit 20 kQ/V, ce qui nous raméne aux performances d’un banal contréleur universel. L'oscilloscope est donc un voltmétre de qualité tres variable selon la gamme choisie. || va nous poser les mémes difficultés demploi que les autres voltmétres. Notons bien ce point et gardons-le bien présent dans notre esprit! L’oscil- loscope va ainsi se compor- ter comme le multimétre INITIATION numérique, lequel a aussi une impédance d'entrée constante, mais fixée en général 4 10MQ. A ce point de vue, l’oscilloscope est 10 fois moins bon que le multimétre! Le lecteur peut d‘ailleurs se demander la raison du choix de 1 M2. Pourquoi pas 10 MQ, comme le multimétre 7 Simplement parce que l’os- cilloscope doit monter beaucoup plus haut en fré- quence et qu'il a fallu trou- ver un compromis accepta- ble entre haute impédance et réponse aux fréquences élevees ! C'est qu'il ne faut surtout pas oublier ces fa- Ne 1707 - Aodt 1964 - Page 25 MESURE meuses capacités parasites dont nous avons déja parlé et qui viennent shunter les résistances mateérielles ! Capacités du méme ordre, que la résistance soit de 1MQ ou de 10 MQ! Si l'on fixe 4 15 pF leur ordre de grandeur, cela équivaut a une impédance parasite de: 1/6,28F C, soit a 1 MHz de: 1/6,28 x 106 xX 15.102 = 1000002 environ, venant en paralléle sur la résistance prévue. C’est déja terrible sur 1 MQ! C'est catastrophi- que sur 10 MQ! Nous ver- rons, plus loin, une solution a ce probléme. Nous montrons, en fi- gure 2, le schéma d'un am- plificateur de déviation ver- ticale d‘oscilloscope, pour servir a illustrer ces propos. I! s’agit d’ailleurs d'un montage 4 performances trés modestes : une sensi- bilité de 50 mV/cm et une bande passante de 5 a 6 MHz! On y trouve cepen- dant toutes les particulari- tés évoquées ci-dessus : — Une entrée a4 double FET, Q;. La section de gau- che de ce transistor ampli- fie le signal utile, tandis que la section de droite re- coit une tension continue réglable par P3; et qui se trouve ainsi mélangée au signal. On obtient de cette maniére le cadrage vertical de la trace, P3 permettant de monter ou de descendre la position moyenne du spot. Noter les diodes D,, a D,, évitant de claquer le double FET par excés de ni- veau. — La sortie de Qs, est sy- métrique, préparant déja V'attaque finale du tube. Les tensions sont disponi- bles en A et B. Elles atta- quent alors |’ampli symétri- que final, constitué des transistors Q, 4 Q,3. Noter la tension élevée de |'ali- mentation: 135 V, néces- saires pour obtenir les ni- Page 26 - Act 1984 - N* 1707 veaux de balayage du tube, | niveaux prélevés en Y/Y. | — Notons simplement | existence des sorties an- nexes marquées sync et dont nous verrons |'utilité plus tard. ‘ 2. L’atténuateur On le distingue parfaite- ment sur la gauche de la figure 2. Ici, il est monté avec 5 sections seulement, alors que sur certains oscil- loscopes beaucoup plus performants, on peut compter jusque 12 sections au moins ! L'atténuateur doit ré- duire l'amplitude du signal dans un rapport précis. Ce rapport est donné par les deux résistances de chaque section. R, et R2 de la fi- gure 3. Par ailleurs, la somme des deux résistan- ces doit étre constante et égale 4 1 MQ. . On a donc une premiére équation de la cellule : R, + R2 = 108enQ Par ailleurs, i] faut atté- nuer dans un rapport donné, soit r, ce qui nous permet d‘écrire la seconde équation de la cellule : (R, + R2)/R2 = Voyons cela sur un exemple précis: cellule de la figure 2, section 20 V. On peut évidemment rem- placer R,; + Rz par sa va- leur dans la deuxiéme équation, ce qui donne: 10¢/R.=r Ici, la tension de 20 V doit étre ramenée 450 mV, Fig. 3. — Cellule d'atténuation. sensibilité typique de l'am- pli de déviation, ce qui donne r = 20/50,10-3 = 400, d‘'ou Ra = 108/400 = 2 500 2. On peut alors tirer la va- leur de R, qui est de 106 - 2500 = 9975002. Les deux résistances de la cellule seront 4 1% pour une bonne précision du rap- port d’atténuation, Les deux résistances seules ne donneraient un bon fonctionnement qu’aux fréquences basses. En effet, il est facile de com- | prendre que la méme capa- cité parasite va apparaitre aux bornes de ces deux ré=- sistances, mais que leurs valeurs étant trés différen- tes, les effets produits ne seront pas les mémes. Rappelons que 15 pF a 1 MHz équivalent 4a 100002! Or, 100002 en paralléle sur 2 500 2 ne font pas le méme effet que sur 997 500 2! Il est indispensable de compenser |’atténuateur, Cela s'obtient en montant des condensateurs maté- riels en paralléle sur les deux résistances et en'cal- culant leur valeur pour que les effets soient les mémes sur les deux résistances, lesquelles seront ainsi ré- duites dans le méme rap- port, ce qui ne modifiera pas le rapport d’atténua- tion, mais seulement |'im- pédance d’entrée de la cel- lule. Pour obtenir un tel résultat, il suffit de respec- ter la relation suivante : R, C, = R2 C2 (voir fig. 3) Les inévitables capacités Parasites sont comprises dans les valeurs réelles de C, et C,. Voyons un exem- ple de calcul, en reprenant la section 20 V (fig. 2). Choisissons tout d’abord la valeur de C,, soit 25 pF, On a alors, en reprenant les | résultats précédents : 997 500 x 25 = 2 500 C, ce qui donne C, = 997 500 x 25/2500 = 9975 pF. Pratiquement, nous monterons un condensa- teur de 10 000 pF (10 nF) et nous adopterons pour C, un ajustable de 30 pF, ce qui permettra de tenir compte des capacités para- sites, non incluses dans le calcul précédent. La capacité d’entrée de la cellule d’atténuation équivaut a C, et C, en série, ce qui donne une va- leur Co telle que 1/Co» = 1/C, + 1/C2. Cette re- lation permet de tirer la va- leur cherchée : Co = (25 X 997 500)/(25 + 997 500) soit Co = 25 pF. ll est astucieux, dans un montage simple, de calcu- ler C, et Cz pour avoir la méme valeur de Co pour toutes les cellules, ce qui est indispensable pour pou- voir utiliser une sonde, comme nous le verrons plus loin. Toutefois, comme cela est difficile 4 réussir Ppratiquement, on préfére souvent arriver 4 une valeur de Cp trop faible, par C, et C2, et amener la capacité d’entrée @ sa valeur idéale par l’adjonction d'un condensateur ajustable C,, entre l'entrée de cellule et la masse. Une valeur de 30 pF est généralement re- tenue par les constructeurs d'oscilloscopes. F. THOBOIS INITIATION Pratique de la Mesure L OSCILLOSCOPE (Suite voir N° 1706 et 1707) Nous avons vu, le mois dernier, comment calculer les éléments des ceilules d’atténuation de la voie verticale de |'oscilloscope. Un réglage de chaque cellule doit étre fait pour une bonne transmission. La méthode classique utilisée est celle du « signal rectangulaire ». On injecte le signal rectangulaire dans l'entrée de la voie verticale. Les cellules d'atténuation sont réglées pour que la forme du signal soit parfaitement respectée. Se reporter ala figure 1 redonnant le schéma de I'attenuateur : — Sile condensateur C1 a une valeur insuffisante, les frequences élevées passent mal et le signal est arrondi (voir fig. 2a). - Sile condensateur C1 a, au contraire, une valeur excessive, les frequences élevées passent trop et le signal est différencié et présente des dépassements (voir fig. 2b). Fig. 1, — Cellule atténuatrice. JUL _ Signal dentrés La cellule 50 mV de la figure 3, que nous vous redonnons, pour vous eviter de retourner au numéro précé- | dent, n'est pas atténuatrice, puisque Raz est directement aux bornes du si- | gnal. Cette résistance fait uniquement fonction de retour de masse. Elle me- sure donc 1 MQ. La paire C,;/Ra2, est | destinée 4 protéger |l'entrée du FET et ses diodes associées. En effet, ces | derniéres évitent a la tension de gate s Cc | de dépasser leur seuil critique : c'est enki ae, Es Ee 2 os z ” : i Fro e |0,6V par diode, soit donc entre COP tS e + 1,2V et — 1,2 V, puisque deux | Fig. 2. — Réglage de I‘atténuateur. N° 1708 - Septembre 1984 - Page 169 MESURE diodes sont en série. Toutefois, pour que cette protection se fasse, i| faut limiter le courant. C'est le réle de Ro,. Ainsi, si l'on applique 20 V sur "entree 50 mV, en choisissant Re, = 200 kQ, par exemple, on a | = (20 — 1,2)/200 000 = 94 pA, que les diodes absorbent sans aucune difficulté. Sans Rz,, il y aurait eu sans aucun doute claquage des diodes. C,, compense R2; aux frequences élevées. Observons enfin la liaison entre l‘atténuateur et la borne d'entrée : — Pour la position dessinée de |'inver- seur double, cette borne d'entrée est reliée a |'entrée de l'atténuateur. C'est donc la position normale d’em- ploi. — Si cet inverseur est commuté vers le bas, la borne d’entrée est décon- Fig. 3. — Schéma d'un amplificateur de déviation verticale. Page 170 - Septembre 1984 - N° 1708 nectée et l'entrée de |’atténuateur est relige a la masse. Cette position per- met de faire le reglage du zéro (com- parable a |'ajustage de la position de repos de |'aiguille d'un galvanometre). Ici l'ajustage se fait par P3 de cadrage. A noter, dailleurs, que si le zéro de la déviation se fait classiquement au mi- lieu de I"écran, on peut aussi le dépor- ter vers le haut ou vers le bas pour observation de signaux essentielle- ment négatifs ou positifs. Pendant ce réglage, le signal 4 observer n'est pas court-circuité, ce qui pourrait étre grave pour |'électronique le générant ! L'amplificateur de la figure 3, comme celui de tous les oscillos mo- dernes, « passe le continu ». Toutes les liaisons entre étages sont direc- tes: la bande passante va de O a R28 08 6 MHz! L’avantage est important puisque le spot nous indique alors les niveaux instantanés exacts par rap- port a une référence de potentiel (masse en général). Toutefois, il arrive souvent qu'une tension alternative fai- ble soit superposée a une tension continue élevée. Difficulte que nous avons déja rencontrée avec le contré- leur universe! et qui avait donné nais- sance a la fonction OUTPUTMETRE, rappelez-vous | Nous avions simple- ment intercalé un condensateur dans la liaison ! Ici, mémes causes et meme reméde. C'est la raison d’étre du condensateur C,.. — Si linterrupteur paralléle est fermé. Cy2 est court-circuité et |'ampli trans- met la composante continue du si- gnal. Ce sera le cas de tous les si- gnaux alternatifs pour lesquels la tension moyenne est de l’ordre de grandeur de la tension créte-a-créte. — Si linterrupteur est ouvert, la com- posante continue est bloquée. Seules passent les variations alternatives a fréquence suffisante (Cy. et Ry, de oscilloscope, constituant en fait un filtre passe-haut !). On utilise ce mode a chaque fois que le niveau continu du signal est important en face de ses variations. L'exemple typique étant celui de l’observation de la tension de ronflement de la sortie d'une alimen- tation. C'est le cas aussi des signaux BF faibles, observés sur le collecteur d'un transistor amplificateur. Sonde d'entrée L’oscilloscope seul est un voltmé- tre assez médiocre, nous |’avons vu ! Son impédance d‘entrée de 1 MQ est souvent trop basse, ce qui perturbe le montage sous test. De plus, nous avons également parle de la nécessité de la compensation des cellules de Vatténuateur, rendue nécessaire par les inévitables capacités parasites du cablage, mais aussi par les capacités dynamiques des semi-conducteurs d’entrée de l‘'ampli. Il est trés difficile de descendre en dessous de la ving- taine de picofarads. En fait, la quasi- totalité des oscilloscopes accusem une trentaine de pF. Ce n'est pas né- gligeable ! La connexion d'une telle capacité est trés perturbante pour de nombreux montages. Mais un autre élément doit aussi étre considéré. C'est la liaison oscillo-montage. Certes, il est possible de se servir d'un simple fil, tant cété froid (masse) que cété chaud (entrée Y). Si les si- gnaux sont prélevés a fort niveau (plu- sieurs volts !), en des points ou |'im- pédance est basse (de l'ordre de la centaine d’ohms au moins !), la solu- tion est acceptable! Mais, dés qu'il s‘agit d’observer des signaux faibles, sous impédance moyenne ou élevée (> 100 kQ), un fil de liaison nu cap- tera malheureusement des parasites d’induction trés perturbants : en parti- culier un « ronflement » 4 50 Hz pro- venant des appareils et lignes secteur de l'environnement. L’observation va alors s‘avérer impossible ! II faut dans ce cas avoir recours a une liaison blin- dée, séparant «le bon grain de l'ivraie » et montrant le signal utile sans anomalie. Un tel cable blindé de liaison est presque toujours indispen- sable ! : Mais, revers de la médaille, ce cable constitue entre ame et blindage un superbe condensateur, dont la ca- Ppacité va s'ajouter a la trentaine de pF déja existants. Quand on sait qu'un cable, genre TV, fait environ 70 pF au métre, on comprend vite qu'un pro- bléme supplémentzire se pose ! Il se- rait surprenant que les fréquences éle- vées du signal atteignent bien |'entrée de l‘oscillo si elles sont « court-circui- tées » par une centaine de picofa- rads ! La solution de tous ces problémes : le sonde atténuatrice ! Il s‘agit tout simplement d‘une cellule atténuatrice additionnelle, le plus souvent de rap- port 1/10, pour simplifier son utilisa- tion (voir fig. 4). On y retrouve les deux parties de la figure 1: — R, et C, en bout de cable blindé, | dans la pointe de touche. — R, et C, sont la résistance et la capacité d’entrée de l'oscilloscope. Exemple : R2 = 1 MQ Cc. = 30 pF Mais la capacité C. effective de la deuxiéme partie de la cellule est cons- tituée en fait de C, en paralléle avec la capacité C, du cable de liaison. C,=C,+C- soit : C, = 30 + 70 = 100 pF environ. Pour une atténuation de 10, il faut que R, + R, = 10 R, R, = 10R,—R, = JR, R,=9x 1M2=9M2 La sonde atténuatrice devra étre compensée comme les autres cellules de |'atténuateur. Il faut que : R, c,= Rx Co soit : C, = 1x 100/9 ~ 11 pF La capacité d’entrée de la sonde est constituée de C, en série avec C;, soit : C, = C, C2/(C, + C2) Cc, = 10 pF Fig. 4. — La sonde atténuatrice. INITIATION Nous pouvons alors remarquer : — que limpédance d’entrée « sonde + oscillo » passe 4 10 MQ (R, + Rz), ce qui améliore de 10 fois les perfor- mances voltmétre de |'oscilloscope. Nous nous retrouvons a égalité avec le voltmétre numérique ; — que la capacité d’entrée est réduite a 10 pF, ce qui est nettement meil- leur, méme si ce n'est pas parfait ! — que I'influence néfaste du cable blindé de liaison est totalement élimi- née, sa capacité parasite contribuant a la compensation de |'atténuateur ainsi constitué. De plus la liaison est blindée et donc exempte de perturba- tions diverses ; — que la bande passante de |'oscil- loscope est sauvegardée si la sonde est parfaitement compensée par le ré- glage de C;. Attention cependant: comme C, (capacité d'’entrée de I'oscillo) fait partie de Co, il est indispensable que cette valeur soit bien constante, de gamme en gamme de I‘atténuateur de l'appareil, Faute de quoi, chaque changement de gamme nécessitera une retouche de C; pour refaire la compensation. Ce serait trés génant ! Nous vous renvoyons a la fin de article du mois dernier dans lequel nous avions déja évoqué ce probléme. Vous devez maintenant mieux com- prendre le rdle de C,4 justement prévu ‘en conséquence. Seul point négatif de la sonde : elle « atténue » ! Et done réduit la sensibi- lité de l'oscilloscope. Par exemple, si celui-ci présente un maximum de 50 mV/ division, cela ne fera plus que 500 mV/div. avec la sonde 1/10! Il peut donc y avoir parfois limite d'utilisation de cette sonde. Cepen- dant, a chaque fois que sensibilité de "oscilloscope et amplitude des si- gnaux sont compatibles avec le prélé- vement par sonde, il faut utiliser celle- ci, car c'est la seule maniére de faire, permettant de voir les signaux sous une forme proche de la réalité. Tout N° 1708 = Septembre 1984 - Page 171 autre mode de prélévement est per- turbant, ne l’oublions pas : — par impédance insuffisante, — par capacité parasite trop grande, — par induction possible, si le fil de liaison n'est pas blindeé. Formation de l'oscillogramme Jusqu’a présent, nous ne nous sommes pas inquiété de la formation de l'image sur |'écran du tube catho- dique, ne faisant intervenir que la dé- viation verticale Y = K(V, — V2), pro- voquée par le signal. Certes, cette déviation seule est déja intéressante puisqu'elle permet de mesurer V, — V2, mais elle n'est pas suffisante puisqu’elle ne donne pas la forme du signal! Pour obtenir cela, il va falloir faire intervenir les plaques de deviation horizontales du tube cathodique. Généralement, le signal observé varie dans le temps de maniére pério- dique. C'est donc en fonction du temps que l'observation va étre faite. Pour cela c'est trés simple : il suffit de dévier le spot a vitesse constante de gauche a droite. A chaque position horizontale de ce spot, correspond par la déviation verticale une position verticale du point lumineux, ce qui fait que la position sur I"écran a des coor- données qui dependent, pour | ordon- née, de l'amplitude du signal et, pour 1 1 of uA penn de déclenchement Page 172 - Septembre 1984 - N° 1708 l'abscisse, du temps ! Le résultat, on le devine, est une belle représentation graphique du signal en fonction du temps ! C'est exactement ce que |’on voulait ! Hélas, |"écran est trop court et le temps trop long! L'observation va donc s‘arréter a la limite droite de cet écran, la suite étant perdue ! Dans de telles conditions, !'oscillogramme n'est qu'un trés bref apercu d'un phé- nomene qui dure bien plus long- temps ! Pour passer de cet apercu a une observation én continu, il suffit de Ppratiquer un balayage répeté de 'écran. Le spot revenant a gauche quand il est arrivé au bout de la trace. Le phénoméne peut alors s’illustrer selon la figure 5. Dans les conditions représentées, les traces successives vont se superposer et l’observateur verra une image fixe. Mais pour en arriver la, il faut que certaines condi- tions soient bien remplies : — Le phénoméne observé doit étre périodique, c'est-a-dire se répéter identique a lui-méme, a intervalles de temps constants (la période !), C’est le cas de la figure 5, évidemment. — Pour qu'il y ait superposition des traces, il faut qu’elles soient identi- ques, donc doivent commencer exac- tement au méme point (noté sur la figure point de déclenchement) et durer exactement le méme temps. ll faut done avoir un balayage en parfait synchronisme avec le signal observe. Comme il n'est pas question d'intervenir sur ce signal, c'est le ba- layage qui doit étre amené a égalité de vitesse. Deux méthodes sont utilisées pour cela : Le balayage relaxé Dans ce cas, un oscillateur a re- laxation (c'est-a-dire du type RC) ge- nére les tensions nécessaires au ba- layage. On notera tout de suite que, la tension en question, devant dépla- cer le spot a vitesse réguliére, doit étre elle-méme 4 variation réguliére ou linéaire. C’est donc une rampe a pente constante. A la fin du balayage, on revient automatiquement 4 zéro pour un nouveau départ et on recom- mence. Une telle tension est dite en dents de scie (voir fig. 6). En mode relaxé, le balayage est permanent, méme hors observation. La vitesse est bien sir réglable, de quelques pé- riodes par seconde, 4 quelques centai- nes de milliers. ll est indispensable de prevoir plusieurs gammes, avec un vernier de réglage agissant dans toutes ces gammes. Les oscillateurs 4 relaxation, étant d'un tempérament assez instable, sont difficilement étalonnables avec précision. Pour l’observation, on va jouer sur le commutateur de gammes, puis sur Fig. 6. — Tension en dent de scie, générée par unijonc- tion.

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