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Pratique de la Mesure
L' OSCILLOSCOPE
Compilation
du Haut
Parleur
Auteur
Francis
THOBOISNos premiers articles de cette rubrique ont été consacrés
au contréleur universel, qu'il soit analogique ou numérique.
Ce n'est pas un hasard et c'est parce qué nous pensons que
cet apparel est le premier dans la pratique quotidienne de
I'Alectronique. C'est avec le contrdleur universe! qu'il est
possible de connaitre les conditions de fonctionnement sta-
tique d'un montage.
Or, tout montage ne peut fonctionner dynamiquement que
si ces conditions statiques sont assurées. Les dépanneurs
ne nous contrediront pas lorsque nous affirmons que les
trois quarts des pannes se découvrent avec ce tres simple
aopareil. Quelques mesures de tensions en des points judi-
cieusement choisis, quelques contrdles de continuite suffi-
sent le plus souvent pour remettre en état de marche ampli-
ficateurs, téléviseurs et autres appareils ! ll est finalement
assez exceptionnel de devoir recourir a la grosse artillerie !
Nous I'avons dit, en son temps : si vous voulez débuter en
électronique, achetez donc en premier lieu un bon contré-
leur universe! puis éventuellement un fer a souder ! Jamais
‘inverse !
Le contrdleur suffit dans les trois quarts des cas... Certes,
oui, mais il reste... le dernier quart ! Alors la, le contrdieur
ne suffit plus. On peut en effet comparer le travail au
contréleur a une recherche en aveugle : Ca briile ! C’est
froid ! C'est plus chaud !...
C'est que I'électricité... ca ne se voit pas ! Le contréleur
Pratique de la Mesure
L OSCILLOSCOPE
INITIATION
nous indique qué dans tel camposant passe un courant
électrique, puisque la tension aux bornes n'est pas nulle,
mais il née nous dit pas... quand et comment.
Pour savoir cela, il nous faudrait un aail électronique, le
nétre ne voyant pas I’électricité. Eh bien, cet osil existe ;
c'est oscilloscope ! Quel miracle, allez-vous vous écrier.
Qui, bien str, mais c'est tout de méme un tout petit miracie.
L oscilloscope n’est en effet qu'une sorte de voitmétre,
assez médiocre d'ailleurs, nous alfons le voir, mais extréme-
ment rapide et possédant un effet de mémoire.
Supposons, par exemple, que dans ce conducteur passe un
courant alternatif de fréquence 1 MHz. 1 MHz donne 1 mil-
lion d'oscillations par seconde. Nous voudrions suivre ces
oscillations pour bien les connaitre. Que voulez-vous que
fassé le voltmétre a aiguille ! Son inertie est énarme en face
de cette rapidité de variation. I est quasi pétrifié ! Imagi-
nons alors une sorte de voltmétre a inertie nulle, donc sans
mécanique : I'aiguille immateérielle peut alors suivre les va-
riations du signal. Parfait ! Mais ses mouvements sont si
rapides que, cette fois, c'est notre ceil qui ne suit plus et crie
grace ! Il ne peut suivre et... ne voit rien.
Alors, imaginons une plume immatérielle, écrivant presque
sans limitation de vitesse et laissant une trace qu'il est
possible d'observer, voire d'admirer tout a loisir ! Vous y
étes ! Vous venez d’inventer le tube cathodique, coeur de
oscilloscope.
IN* 1706 - Juillet 1984 - Page 115l. Le tube
cathodique
et le papier, dont nous
avons parlé dans les lignes
ci-dessus ! Le tube a
rayons cathodiques est une
extension particuliérement
séduisante des /ampes
radio inventées, il y a quel-
que 80 ans par Lee de Fo-
rest. Les tubes radio (on dit
maintenant électroniques)
ont quasiment disparus de
nos montages, mais le tube
cathodique leur apporte
une revanche de choix, car
il est toujours la et sans
doute pour longtemps en-
core |
Un tube cathodique est
uné ampoule de verre de
forme allongée, presque
parfaitement vide d‘air et
comportant plusieurs struc-
tures internes (fig. 1).
1. Le canon a électrons
Un filament est porté au
rouge par passage d'un
courant électrique et effet
Joule. La chaleur dégagée
porte indirectement au
rouge une électrode appe-
Foisceay délectrons
Cathode
Wahnelk
Concentration
lée cathode. Cette élec-
trode est garnie dune
substance électro-émissive
| dans ces conditions (oxyde
C'est a la fois la plume |
de baryum, par exemple).
Cela veut dire que les
électrons libres des atomes
surchauffés ont une telle
agitation qu’ils sautent
hors de la matiére, pour y
retomber ensuite, donnant
un brouillard d'électrans,
quasi libérés de la matiére.
C'est l'effet Edison dé-
couvert par cet illustre
américain. Sans précaution
particuliére, les électrons
retombent sur la cathode,
comme un caillou que l'on
jette en l'air et que la pla-
néte attire a elle !
Mais si nous placons, a
quelque distance de la ca-
thode, une électrode polari-
sée positivement par rap-
port a elle (et de ce fait
appelée anode), les élec-
trons libérés vont étre atti-
rés par cette anode et vont
se précipiter vers elle.
Dans le tube cathodique,
différentes électrodes sup-
plémentaires sont ajoutées
pour contréler plus précisé-
ment la trajectoire des
électrons. Voir figure 1.
a) Le Wehnelt (ou
grille)
C'est une électrode tu-
bulaire percée, qui entoure
la cathode et qui est polari-
sée négativement. Cette
électrode tend 4 repousser
les électrons. Elle a ainsi
deux effets :
— Faire rebrousser chemin
& quelques-uns.
— Resserrer le pinceau des
électrons qui arrivent a la
franchir.
Le Wehnelt permet es-
sentiellement de régler ja
densité du faisceau électro-
nique. || peut aller jusqu’a
l'annuler : tension de cut-
off ou de blocage. Ce sera
donc |l’électrode de réglage
de la luminosité du tube.
b) L’anode de concen-
tration
Cette premiére anode, a
tension positive relative-
ment basse, a une forme
telle qu'elle rend le faisceau
d'électrons convergent,
exactement comme le fait
la lentille de l'appareil d'op-
tique. Associée a une ten-
sion variable, elle permettra
ainsi de régler la finesse de
Vimpact sur I'écran.
Ampeule vide carr
Acceleration
Deviation
verticale
horizontale .
Fig. 1. — Structure interne du tube cathodique.
Page 116 - Juillet 1984 - N° 1706
Ecran Fluorescent.
c) L'anode d‘accéléra-
tion
Cette seconde anode
polarisée 4 tension un peu
plus é@levée a pour but
d’'augmenter la vitesse des
électrons du faisceau afin
de lui donner la meilleure
rigidité possible, tout en
augmentant la force de
impact sur l’écran. Ces
deux anodes b) et c) ont
des formes tubulaires, ce
qui explique que le faisceau
ne fait que les traverser,
aprés avoir subi leur action.
d) Anode et plaques
de déviation
On trouve enfin |'anode
proprement dite, également
tubulaire. Toutefois, la
forme choisie et la trés
grande vitesse des élec-
trons du faisceau font que
celui-ci la traverse et conti-
nue son chemin ! Les élec-
trons partent alors en ligne
droite, tels des objets dans
lespace, libérés de la pe-
santeur,
Les électrons rencon-
trent finalement |'écran sur
leur chemin. Cet écran, re-
couvert d'une matiére fluo-
rescente, transforme |’éner-
gie cinétique des particules
en lumiére, de teinte dé-
pendant de la nature de la
matiére recouvrant |'écran,
L’observateur voit ainsi se
former un spot dont la lu-
minosité est contrélée par
la tension de wehnelt et la
finesse par celle de l’'anode
de concentration. Le petit
tableau suivant donne la vi-
| tesse des électrons dans le
tube, en fonction de la ten-
sion de l'anode finale.
Volts km/s
1 595
10 1 850
100 5 950
1000 18 800
10 000 58 600
On constaté que les vi-
tesses atteintes sont consi-
dérables. Cette vitesse
tend d’ailleurs vers celle dela lumiére, lorsque la ten-
sion tend vers I'infini.
L'anode est finalement
aussi constituée par le jeu
de plaques de déviation qui
sont portées a une tension
positive sensiblement
égale. Toutefois ces pla-
ques ont 4 jouer un autre
réle particulier dont nous
allons parler,
2. La déviation
Tant que les plaques de
déviation sont au méme
potentiel, elles ne font que
contribuer a l'accélération
finale du faisceau, comme
‘anode. Par contre, si l'on
rend une des deux plaques
d'une méme paire plus po-
sitive que l'autre, la pre-
miére va attirer le faisceau,
l'autre ayant tendance 4a le
repousser. Le faisceau va
ainsi 6tre dévié et le spot
va se déplacer sur |’écran.
C'est d’ailleurs bien le but
de la manceuvre.
Pour provoquer une dé-
viation verticale sur
l'écran, il faut des plaques
montées horizontalement.
Inversement pour la dévia-
tion horizontale. Pour bien
séparer les deux effets,
verticaux et horizontaux,
sans creer de couplages,
les plaques sont décalées
dans le sens de la longueur.
Généralement les plaques
verticales sont placées
avant les horizontales.
Nous verrons pourquoi plus
loin.
Lanalyse mathématique
de la déviation électrostati-
que m‘est pas trés compli-
quée. Nous nous contente-
rons cependant de donner
le résultat de cette étude.
La longueur de !a déviation
sur I’écran est donnée par
la relation :
y = k(V,—V2) € L/dV
| (voir fig. 3). On constate
que cette déviation y :
— est proportionnelle a la
différence de tension des
plaques: V, — V2. C'est
tres bien, puisque l'image
INITIATION
Fig. 2. — Exemple de caractéristiques d'un tube cathodique moderne :
Anode de post-accélération :
Plaques de déviation et anode :
Anode d'accélération :
Anode de concentration :
Tension de cut-off :
Sensibilité des plaques verticales :
Sensibilité des plaques horizontales :
est ainsi proportionnelle au
signal électrique ;
— est proportionnelle a la
longueur € de la plaque, 4
sa distance L de |’écran ;
— est inversement propor-
tionnelle 4 la distance d des
deux plaques ;
— est inversement propor-
tionnelle 4 la tension V de
‘anode finale.
En definitive, pour obte-
nir un tube sensible, a
forte déviation pour un si-
gnal donné, il faut un tube
long (£ et L), a plaques
rapprochées (d), et a ten-
sion d’anode basse.
De I‘infinité des combi-
naisons possibles, en
jouant Sur ces parametres,
sont issus quelques centai-
nes ou milliers de types de
tubes cathodiques. Bien en-
tendu, certaines exigences
sont contradictoires avec
une certaine qualité du pro-
duit fini. On ne peut pas,
par exemple, envisager un
tube trés long !
On ne peut pas travailler
avec une tension V trop
basse, car alors l'accéléra-
tion du faisceau est insuffi-
sante, et la luminosité et la
finesse du spot trés mau-
vaises. Bien sdr, les fabri-
cants actuels ont réussi a
trouver des compromis de
plus en plus satisfaisants :
le tube cathodique mo-
derne est trés performant.
Voir figure 2 et tableau
joint.
6000 V
600 V
600 V
—50V
10 V/cm
12 V/cm
NB1, Le jeu de plaques
le plus arriére est le plus
sensible, car L est alors
plus grand. On réserve ces
plaques pour la déviation
verticale, associée au signal
observé. Les performances
globales de Il'oscilloscope
sont ainsi améliorées, avec
une meilleure sensibilité de
la voie réservée a la me-
sure.
INB2. L’attaque électri-
que des plaques peut étre :
Fig. 3. — Calcul de la déviation du spot.
N° 1706 - Juillet 1984 - Page 117— dissymétrique. Dans ce
cas, une des deux plaques
est a tension fixe : celle de
l'anode. L'autre est a ten-
sion variable. Plus positive
pour attirer le faisceau et
plus négative pour le re-
pousser. Cette solution tres
simple a l'avantage de per-
mettre l'emploi d’amplifica-
teurs eux-mémes dissymé-
triques, mais présente par
ailleurs un gros inconvé-
nient.
H ne faut pas oublier que
la tension des plaques
contribue a |'accélération
du faisceau. Si la plaque
chaude est plus positive, le
faisceau accélére et de ce
fait, la déviation résultante
diminue. Voir la formule.
Dans le cas contraire, le
faisceau ralentit (V diminue)
et la déviation augmente.
On a dissymétrie des dévia-
tions avec y > y! Voir
figure 4. Cela détermine
évidemment des distor-
sions géométriques facheu-
ses de l'image observee,
donnant la distorsion typi-
que en trapéze.
— symétrique. Au
contraire, si les plaques
sont utilisées toutes deux
Pour contribuer a la dévia-
tion, comme on le voit en
figure 4, alors les deux dé-
viations « y » sont parfaite-
ment égales.
A noter que certains
tubes sont spécialement
corrigeés mécaniquement
pour accepter le mode as-
symétrique avec un résultat
correct. Ce sont toujours
des tubes de bas de
gamme.
NB3. La_ tension
d’anode, donc des plaques
de déviation est élevée :
1000 V au moins. Or I"utili-
sateur doit avoir accés a
ces plaques et de telles
tensions sont dangereu-
Deviation
Deviation Symetrique
Page 118 - Juillet 1984 - N* 1706
ses ! Pour supprimer le ris-
que, le potentiel plus de
Valimentation Haute Ten-
sion est relié 4 la masse.
C'est alors la cathode qui
devient électrode chaude
et qui se trouve portée 4
quelque — 1000 V ou plus
par rapport 4 la masse. Les
problémes apportes sont
plus faciles a résoudre
ainsi.
3. Post-accélération
Dans le cas d’observa-
tions de phénomeénes trés
rapides, le spot est dévié
tellement vite que la lumi-
nosité résultante sur l'écran
est si faible que la trace est
a peine visible.
Pour améliorer la situa-
tion, on pourrait accelérer
le faisceau, en augmentant
la tension d'anode, mais
cela entrainerait, corollaire-
ment, une réduction pro-
Portionnelle de |'amplitude
de déviation. Cette solution
est donc 4 rejeter. Or, cet
effet secondaire négatif
nexiste plus si l'accéléra-
tion supplémentaire se
donne aprés le passage
entre les plaques de dévia-
tion. L’angle de deéviation
est alors acquis et toute
accélération ne jaue que
sur la vitesse.
C’est donc la solution
adoptée sur tous les tubes
a hautes performances. ||
devient ainsi possible d‘uti-
liser des tensions de post-
accélération de plus de
4 kV, allant parfois jusqu’a
25 kV. L’anode supplémen-
taire finale est le plus sou-
vent constituée par un gra-
phitage de la paroi interne
de I'ampoule de verre, cété
écran, au-dela des plaques
de déviation. La connexion
de la THT se fait alors par
ventouse. Voir figure 2.
(A suivre.)
F. THOBOISLOSCILLOSCE
Pratique de la Mesure
(Suite voir N° 1706)
Comme nous I'avons vu le mois dernier, le tube cathodique
permet de positioner, sur son écran, un spot lumineux
assimilable a un point. La position de ce spot est parfaite-
ment controlée par les plaques de déviation. Sa luminosité
ef Sa finesse sont commandées par la tension de Wehnelt
d'une part et par celle de l'anode de concentration d’autre
part. Le tube cathodique est donc une sorte d’écritoire
magique dont la rapidité laisse loin derriére elle celle dé
tous les autres moyens connus. Le spot peut ainsi se dépla-
cer 2 des milliers de kilométres par seconde !
A une telle vitesse, ce spot pourrait étre totalement invisi-
ble. Heureusement, deux phénomeénes se conjuguent pour
qu'il n’en soit rien :
— Larémanence de I'écran d’abord. La matiére fluores-
cente rendue lumineuse par impact des électrons ne
S$ €feint pas immédiatement mais avec retard. Pour un tube
| Normal, on peut compter cette rémanence en diziémes de
seconde. Certains écrans, pour applications spéciales, ont
une rémanence allant 2 plusieurs dizaines de secondes.
~ La persistance rétinienne de I'ceil. La rétine se souvient
pendant quelques diziémes de seconde de l'impression vi-
suelle recue.
Finalement, Si le spot se déplace a une vitesse suffisante sur
lécran, l'ceil voit une ligne continue de luminosité réguliére,
et c'est ainsi qu’apparaitront sur I’écran les oscillogrammes
qu'il ne restera plus qu’a interpréter !
Utilisation
du tube
cathodique
Nous avons vu que la
déviation du spot sur
l'écran est proportionnelle
4 la différence de potentiel
existant entre les deux pla-
ques de déviation. Le tube
cathodique est donc un
voltmétre.
y=K(V,—V))
La mesure de la lon-
gueur y est ainsi une me-
sure de la d.d.p. V; — V2, a
condition de connaitre le
coefficient K.AK = 1 L/d Vv,
voir le mois dernier). Ce
coefficient K est la dévia-
tion obtenue par vol de
d.d.p. En effet, si V; — Vo
=1/V, alors y = K.
On exprime donc K en
cm/V et on l'appelle sensi-
bilité de la paire de plaques
correspondantes,
Disons tout de suite que
le tube cathodique n'est
pas un voltmétre trés sen-
INITIATION
sible ' La valeur pratique de
K dépend évidemment du
type de tube, mais K est
géneralement compris
entre 0,2 mm/V et
ITmm/V¥. Il s‘agit donc
d'une sensibilité faible puis-
que cela correspond pour
1V 4 une déviation ayant
Vordre de grandeur du spot
et par conséquent, non me-
surable ! || est facile de de-
viner que, daps ces condi-
tions, lutilisation du tube
cathodique est a peu pres
sans intérét ! Le voltmétre
a aiguille est nettement
plus performant... lorsqu’il
s‘agit de mesurer des ten-
sions continues ou a fré-
quence basse! Quoi qu’il
en soit, on se doute qu'il y
@ absolue nécessite d'inter-
caler entre le tube et la ten-
sion 4 mesurer un amplifi-
cateur étalonné destiné a
augmenter l'amplitude de
la déviation et a la rendre
exploitable.
N.B. La sensibilité d‘un
tube cathodique est sou-
NP 1707 - Aodt 1984 - Page 23vent exprimée, non pas en
cm/V comme ci-dessus,
mais en V/cm, valeur in-
verse de la précédente :
ainsi 0,2 mm/V_ ou
0,02 cm/V correspondent
a 50 V/cm et 1mm/V ou
0,1 mm/V 4 10 V/em.
1. L’amplificateur
de déviation
Cet amplificateur est in-
dispensable, nous venons
de le voir, pour exploiter
correctement le tube catho-
dique. Mais la réalisation
d'un tel ampli n'est pas
simple, compte tenu des
impératifs difficiles qu’il
doit respecter.
Devant procurer une
sensibilité importante que
le tube seul n‘a pas, il doit
étre a grand gain. Ainsi, en
raisonnant sur une sensibi-
lité moyenne de 25 V/cm,
si l'on désire observer cor-
rectement des tensions de
5 mV, sous 1 cm de dévia-
tion, il faut un gain maxi-
mum de 25/5.10-3
= 5 000.
Ce n'est pas négligeable
et cela ne peut pas s’obte-
nir avec un seul étage, évi-
demment !
Il est indispensable
d'amplifier les tensions
sans les déformer : il doit
donc s‘agir d'un montage 4
haute linéarité, donc de
grande qualité. De plus, la
tension de sortie doit étre
importante, atteignant ou
méme dépassant la cen-
taine de volts créte-a-créte,
pour un balayage complet
de I'écran. Un tel ampli né-
cessite alors une alimenta-
tion a tension au moins
égale au potentiel le plus
élevé désiré, donc de
100 V ow plus !
Il est nécessaire d'avoir
une amplification constante
dans une large bande de
fréquences car — et c'est la
l‘intérét du tube cathodique
— les signaux appliqués se-
ront souvent 4 fréquence
Pugs 24 - Aodt 1984 - N° 1707
élevée, mais aussi parfois a
fréquence basse, voire
nulle, dans le cas d'une
mesure sur courant
continu !
La courbe de réponse en
fréquence doit donc 6étre
plate de O 4 plusieurs mé-
gahertz ! On a d'ailleurs as-
sisté, ces derniéres années,
a une course vers les fré-
quences élevées. Il y a
quelque 20 ans, les oscil-
loscopes dépassaient péni-
blement le mégahertz ! Il y
a 10 ans, une bande de
10 MHz 6tait considérée
comme trés correcte | Au-
jourd’hui, on parle de 20,
50 et méme 60 MHz pour
des matériels presque...
grand public !
L'intérét de telles
bandes passantes n'est
d’ailleurs pas du tout dans
le fait que, par exemple, le
cibiste pourra examiner les
détails de sa porteuse
27 MHz, mais dans celui
que tout signal non sinusoi-
dal doit étre considéré
comme une somme de si-
gnaux comprenant une fon-
damentale et de nombreu-
ses harmoniques. Ainsi, par
exemple, un signal carré a
10 MHz comporte certes
une fondamentale a cette
fréquence, mais aussi des
harmoniques a 20, 30,
40... mégahertz ! Ces har-
moniques atteignant par-
fois le gigahertz! (le
100° !). On peut admettre
en approximation pratique
que l’oscilloscope doit pas-
ser au moins le diziéme
harmonique de la fonda-
mentale pour que le signal
soit montré avec une forme
correcte. Cela signifie que
pour passer un signal carré
a 10 MHz, il faut un oscillo
a bande atteignant au
moins 100 MHz! Sinon le
signal est déformé, généra-
lement arrondi, les angles
droits disparaissant ! Avec
un oscilloscope de bande
10 MHz ou méme un peu
plus, le signal carré sera vu
comme... une sinusoide,
seule la fondamentale tra-
versant l'amplificateur.
Il s‘agit d’ailleurs d’un
petit détail qui échappe a
beaucoup d’électroniciens,
méme avertis! Or, de tels
signaux ne sont pas aussi
rares qu'on le croit. Ils exis-
tent dans de nombreux
montages logiques! Les
horloges des microproces-
seurs, des synthétiseurs et
autres circuits a division de
fréquence travaillent sou-
vent a des fréquences de
plusieurs mégahertz! Si
vous observez de tels si-
gnaux carrés avec un oscil-
loscope a bande passante
faible, non seulement vous
ne les verrez pas sous leur
vraie forme (ils seront le
plus souvent trés arron-
dis !), mais pas non plus
sous leur vraie amplitude,
car |'absence des harmoni-
ques réduit d’autant |’am-
plitude finale. En somme,
vous ne verrez qu'un signal
présentant un trés lointain
rapport avec la réalité et
dont lobservation est sans
intérét, hormis celui de
constater que signal... il y
al! Mais, de grace, n’en
tirez pas d’autre conclu-
sion! Et nous ne parlons |
Pas encore de la perturba-
tion apportée par le prélé-
vement lui-méme |
Fig. 1. — Circuits de déviation verticale,
Nous avons vu, le mois
dernier, les avantages de
l'attaque symétrique des
plaques de déviation. Pour
y parvenir, il faut évidem-
ment utiliser un ampli a
sorties symétriques. Cette
exigence supplémentaire ne
facilite pas, on s’en doute,
la conception de |’amplifi-
cateur |
Enfin, s‘il est nécessaire
d’observer des tensions fai-
bles, 5 mV par exemple, il
faut souvent aussi en ob-
server de bien plus élevées,
et alors il faut en principe
réduire le gain de |’ amplifi-
cateur. C'est une chose
trés difficile a réaliser. ll est
en effet indispensable de
garder intacte la courbe de
réponse. Or, tout reglage
de gain a tendance a la mo-
difier. En fait, on va
contourner cette nouvelle
difficulté | On laisse travail-
ler \‘amplificateur @ gain
maximum et on atténue le
signal a observer. Ainsi,
dans l'exemple precedent,
mous ayant amené a un
ampli de gain 5000, don-
nant tem de déviation
pour 5mV 4 lentrée, si |
nous injectons maintenant
10 V, en conservant le
méme gain, i] faut atténuer
de 10/5.10-? = 2000
fois.
Cela va nous donner la
configuration de la figure 1.
On peut trouver cette solu-
tion un peu bizarre ; atté-
nuer pour amplifier! Mais
cest la seule qui sauve-
garde précision du gain et
bande passante! En effet,
ampli fonctionne toujours
dans les mémes conditions
et peut donc étre parfaite-
ment réglé pour le meilleur
rendement, avec un gain
tres bien défini. D’autre
part, l'atténuateur est trés
facile 4 réaliser en lui don-
nant des taux différents et
eux aussi bien définis. Nous
y reviendrons plus loin.
Un dernier point impor-
tant : l'impédance d’entréede l'amplificateur doit étre
suffisamment élevée pour
faire un voltmétre accepta-
ble. On se rappelle cette
nécessité longuement dis-
cutée lors de l'étude du
contréleur universe! ! En
fait, ici, c'est vers l'atte-
nuateur qu'il faut regarder
puisque c'est lui qui recoit
la tension a observer, Ce-
pendant, il est non moins
sir que |'ampli ne doit pas
charger anormalement la
sortie de cet atténuateur et
| de la en perturber le fonc-
| tionnement. Généralement,
lentrée de l'ampli est équi-
de transistors 4 effet
de champ (FET) et présente
donc une impédance de
plusieurs mégohms, au
moins. Il n'y a donc pas
probléme ! Quant a I'atté-
nuateur, i] est concu pour
présenter, sur son entrée,
une impédance constante
de 1M. Cette valeur
étant normalisée sur tous
les oscilloscopes normaux.
Seuls les modeles montant
tres haut en fréquence (a
échantillonnage, par exem-
ple) ont des impédances
normalisées 4 50 (2.
Nous pouvons constater
tout de suite que si
1 M&/5 mV, en sensibilité
maximum, correspond a
2 00 M22/V, ce qui est tres
Fig. 2, — Un schéma d‘amplificateur vertical d’ oscilloscope.
bon pour un voltmétre, par
contre 1MQ2/10V donne
100 k2./V, ce qui est net-
tement moins bon! En
gamme 50 V, on tombe a
1MQ/50 V, soit 20 kQ/V,
ce qui nous raméne aux
performances d’un banal
contréleur universel.
L'oscilloscope est donc
un voltmétre de qualité tres
variable selon la gamme
choisie. || va nous poser les
mémes difficultés demploi
que les autres voltmétres.
Notons bien ce point et
gardons-le bien présent
dans notre esprit! L’oscil-
loscope va ainsi se compor-
ter comme le multimétre
INITIATION
numérique, lequel a aussi
une impédance d'entrée
constante, mais fixée en
général 4 10MQ. A ce
point de vue, l’oscilloscope
est 10 fois moins bon que
le multimétre! Le lecteur
peut d‘ailleurs se demander
la raison du choix de 1 M2.
Pourquoi pas 10 MQ,
comme le multimétre 7
Simplement parce que l’os-
cilloscope doit monter
beaucoup plus haut en fré-
quence et qu'il a fallu trou-
ver un compromis accepta-
ble entre haute impédance
et réponse aux fréquences
élevees ! C'est qu'il ne faut
surtout pas oublier ces fa-
Ne 1707 - Aodt 1964 - Page 25MESURE
meuses capacités parasites
dont nous avons déja parlé
et qui viennent shunter les
résistances mateérielles !
Capacités du méme ordre,
que la résistance soit de
1MQ ou de 10 MQ! Si
l'on fixe 4 15 pF leur ordre
de grandeur, cela équivaut
a une impédance parasite
de: 1/6,28F C, soit a
1 MHz de: 1/6,28 x 106
xX 15.102 = 1000002
environ, venant en paralléle
sur la résistance prévue.
C’est déja terrible sur
1 MQ! C'est catastrophi-
que sur 10 MQ! Nous ver-
rons, plus loin, une solution
a ce probléme.
Nous montrons, en fi-
gure 2, le schéma d'un am-
plificateur de déviation ver-
ticale d‘oscilloscope, pour
servir a illustrer ces propos.
I! s’agit d’ailleurs d'un
montage 4 performances
trés modestes : une sensi-
bilité de 50 mV/cm et une
bande passante de 5 a
6 MHz! On y trouve cepen-
dant toutes les particulari-
tés évoquées ci-dessus :
— Une entrée a4 double
FET, Q;. La section de gau-
che de ce transistor ampli-
fie le signal utile, tandis
que la section de droite re-
coit une tension continue
réglable par P3; et qui se
trouve ainsi mélangée au
signal. On obtient de cette
maniére le cadrage vertical
de la trace, P3 permettant
de monter ou de descendre
la position moyenne du
spot. Noter les diodes D,, a
D,, évitant de claquer le
double FET par excés de ni-
veau.
— La sortie de Qs, est sy-
métrique, préparant déja
V'attaque finale du tube.
Les tensions sont disponi-
bles en A et B. Elles atta-
quent alors |’ampli symétri-
que final, constitué des
transistors Q, 4 Q,3. Noter
la tension élevée de |'ali-
mentation: 135 V, néces-
saires pour obtenir les ni-
Page 26 - Act 1984 - N* 1707
veaux de balayage du tube,
| niveaux prélevés en Y/Y.
| — Notons simplement
| existence des sorties an-
nexes marquées sync et
dont nous verrons |'utilité
plus tard. ‘
2. L’atténuateur
On le distingue parfaite-
ment sur la gauche de la
figure 2. Ici, il est monté
avec 5 sections seulement,
alors que sur certains oscil-
loscopes beaucoup plus
performants, on peut
compter jusque 12 sections
au moins !
L'atténuateur doit ré-
duire l'amplitude du signal
dans un rapport précis. Ce
rapport est donné par les
deux résistances de chaque
section. R, et R2 de la fi-
gure 3. Par ailleurs, la
somme des deux résistan-
ces doit étre constante et
égale 4 1 MQ. . On a donc
une premiére équation de la
cellule :
R, + R2 = 108enQ
Par ailleurs, i] faut atté-
nuer dans un rapport
donné, soit r, ce qui nous
permet d‘écrire la seconde
équation de la cellule :
(R, + R2)/R2 =
Voyons cela sur un
exemple précis: cellule de
la figure 2, section 20 V.
On peut évidemment rem-
placer R,; + Rz par sa va-
leur dans la deuxiéme
équation, ce qui donne:
10¢/R.=r
Ici, la tension de 20 V
doit étre ramenée 450 mV,
Fig. 3. — Cellule d'atténuation.
sensibilité typique de l'am-
pli de déviation, ce qui
donne r = 20/50,10-3
= 400, d‘'ou Ra
= 108/400 = 2 500 2.
On peut alors tirer la va-
leur de R, qui est de 106
- 2500 = 9975002.
Les deux résistances de la
cellule seront 4 1% pour
une bonne précision du rap-
port d’atténuation,
Les deux résistances
seules ne donneraient un
bon fonctionnement qu’aux
fréquences basses. En
effet, il est facile de com- |
prendre que la méme capa-
cité parasite va apparaitre
aux bornes de ces deux ré=-
sistances, mais que leurs
valeurs étant trés différen-
tes, les effets produits ne
seront pas les mémes.
Rappelons que 15 pF a
1 MHz équivalent 4a
100002! Or, 100002
en paralléle sur 2 500 2 ne
font pas le méme effet que
sur 997 500 2!
Il est indispensable de
compenser |’atténuateur,
Cela s'obtient en montant
des condensateurs maté-
riels en paralléle sur les
deux résistances et en'cal-
culant leur valeur pour que
les effets soient les mémes
sur les deux résistances,
lesquelles seront ainsi ré-
duites dans le méme rap-
port, ce qui ne modifiera
pas le rapport d’atténua-
tion, mais seulement |'im-
pédance d’entrée de la cel-
lule. Pour obtenir un tel
résultat, il suffit de respec-
ter la relation suivante :
R, C, = R2 C2 (voir fig. 3)
Les inévitables capacités
Parasites sont comprises
dans les valeurs réelles de
C, et C,. Voyons un exem-
ple de calcul, en reprenant
la section 20 V (fig. 2).
Choisissons tout d’abord la
valeur de C,, soit 25 pF,
On a alors, en reprenant les |
résultats précédents :
997 500 x 25
= 2 500 C,
ce qui donne
C, = 997 500 x 25/2500
= 9975 pF.
Pratiquement, nous
monterons un condensa-
teur de 10 000 pF (10 nF)
et nous adopterons pour C,
un ajustable de 30 pF, ce
qui permettra de tenir
compte des capacités para-
sites, non incluses dans le
calcul précédent.
La capacité d’entrée de
la cellule d’atténuation
équivaut a C, et C, en
série, ce qui donne une va-
leur Co telle que 1/Co»
= 1/C, + 1/C2. Cette re-
lation permet de tirer la va-
leur cherchée :
Co = (25 X 997 500)/(25
+ 997 500)
soit Co = 25 pF.
ll est astucieux, dans un
montage simple, de calcu-
ler C, et Cz pour avoir la
méme valeur de Co pour
toutes les cellules, ce qui
est indispensable pour pou-
voir utiliser une sonde,
comme nous le verrons
plus loin. Toutefois, comme
cela est difficile 4 réussir
Ppratiquement, on préfére
souvent arriver 4 une valeur
de Cp trop faible, par C, et
C2, et amener la capacité
d’entrée @ sa valeur idéale
par l’adjonction d'un
condensateur ajustable C,,
entre l'entrée de cellule et
la masse. Une valeur de
30 pF est généralement re-
tenue par les constructeurs
d'oscilloscopes.
F. THOBOISINITIATION
Pratique de la Mesure
L OSCILLOSCOPE
(Suite voir N° 1706 et 1707)
Nous avons vu, le mois dernier, comment calculer les éléments des ceilules
d’atténuation de la voie verticale de |'oscilloscope.
Un réglage de chaque cellule doit étre fait pour une bonne transmission. La
méthode classique utilisée est celle du « signal rectangulaire ». On injecte le
signal rectangulaire dans l'entrée de la voie verticale. Les cellules d'atténuation
sont réglées pour que la forme du signal soit parfaitement respectée. Se reporter
ala figure 1 redonnant le schéma de I'attenuateur :
— Sile condensateur C1 a une valeur insuffisante, les frequences élevées
passent mal et le signal est arrondi (voir fig. 2a).
- Sile condensateur C1 a, au contraire, une valeur excessive, les frequences
élevées passent trop et le signal est différencié et présente des dépassements
(voir fig. 2b).
Fig. 1, — Cellule atténuatrice.
JUL
_ Signal dentrés
La cellule 50 mV de la figure 3,
que nous vous redonnons, pour vous
eviter de retourner au numéro précé-
| dent, n'est pas atténuatrice, puisque
Raz est directement aux bornes du si-
| gnal. Cette résistance fait uniquement
fonction de retour de masse. Elle me-
sure donc 1 MQ. La paire C,;/Ra2, est
| destinée 4 protéger |l'entrée du FET et
ses diodes associées. En effet, ces
| derniéres évitent a la tension de gate s Cc
| de dépasser leur seuil critique : c'est enki ae, Es Ee 2 os z ”
: i Fro e
|0,6V par diode, soit donc entre COP tS e
+ 1,2V et — 1,2 V, puisque deux | Fig. 2. — Réglage de I‘atténuateur.
N° 1708 - Septembre 1984 - Page 169MESURE
diodes sont en série. Toutefois, pour
que cette protection se fasse, i| faut
limiter le courant. C'est le réle de Ro,.
Ainsi, si l'on applique 20 V sur
"entree 50 mV, en choisissant
Re, = 200 kQ, par exemple, on a
| = (20 — 1,2)/200 000 = 94 pA,
que les diodes absorbent sans aucune
difficulté. Sans Rz,, il y aurait eu sans
aucun doute claquage des diodes. C,,
compense R2; aux frequences élevées.
Observons enfin la liaison entre
l‘atténuateur et la borne d'entrée :
— Pour la position dessinée de |'inver-
seur double, cette borne d'entrée est
reliée a |'entrée de l'atténuateur.
C'est donc la position normale d’em-
ploi.
— Si cet inverseur est commuté vers
le bas, la borne d’entrée est décon-
Fig. 3. — Schéma d'un amplificateur
de déviation verticale.
Page 170 - Septembre 1984 - N° 1708
nectée et l'entrée de |’atténuateur est
relige a la masse. Cette position per-
met de faire le reglage du zéro (com-
parable a |'ajustage de la position de
repos de |'aiguille d'un galvanometre).
Ici l'ajustage se fait par P3 de cadrage.
A noter, dailleurs, que si le zéro de la
déviation se fait classiquement au mi-
lieu de I"écran, on peut aussi le dépor-
ter vers le haut ou vers le bas pour
observation de signaux essentielle-
ment négatifs ou positifs. Pendant ce
réglage, le signal 4 observer n'est pas
court-circuité, ce qui pourrait étre
grave pour |'électronique le générant !
L'amplificateur de la figure 3,
comme celui de tous les oscillos mo-
dernes, « passe le continu ». Toutes
les liaisons entre étages sont direc-
tes: la bande passante va de O a
R28 08
6 MHz! L’avantage est important
puisque le spot nous indique alors les
niveaux instantanés exacts par rap-
port a une référence de potentiel
(masse en général). Toutefois, il arrive
souvent qu'une tension alternative fai-
ble soit superposée a une tension
continue élevée. Difficulte que nous
avons déja rencontrée avec le contré-
leur universe! et qui avait donné nais-
sance a la fonction OUTPUTMETRE,
rappelez-vous | Nous avions simple-
ment intercalé un condensateur dans
la liaison ! Ici, mémes causes et meme
reméde. C'est la raison d’étre du
condensateur C,..
— Si linterrupteur paralléle est fermé.
Cy2 est court-circuité et |'ampli trans-
met la composante continue du si-
gnal. Ce sera le cas de tous les si-gnaux alternatifs pour lesquels la
tension moyenne est de l’ordre de
grandeur de la tension créte-a-créte.
— Si linterrupteur est ouvert, la com-
posante continue est bloquée. Seules
passent les variations alternatives a
fréquence suffisante (Cy. et Ry, de
oscilloscope, constituant en fait un
filtre passe-haut !). On utilise ce mode
a chaque fois que le niveau continu du
signal est important en face de ses
variations. L'exemple typique étant
celui de l’observation de la tension de
ronflement de la sortie d'une alimen-
tation. C'est le cas aussi des signaux
BF faibles, observés sur le collecteur
d'un transistor amplificateur.
Sonde d'entrée
L’oscilloscope seul est un voltmé-
tre assez médiocre, nous |’avons vu !
Son impédance d‘entrée de 1 MQ est
souvent trop basse, ce qui perturbe le
montage sous test. De plus, nous
avons également parle de la nécessité
de la compensation des cellules de
Vatténuateur, rendue nécessaire par
les inévitables capacités parasites du
cablage, mais aussi par les capacités
dynamiques des semi-conducteurs
d’entrée de l‘'ampli. Il est trés difficile
de descendre en dessous de la ving-
taine de picofarads. En fait, la quasi-
totalité des oscilloscopes accusem
une trentaine de pF. Ce n'est pas né-
gligeable ! La connexion d'une telle
capacité est trés perturbante pour de
nombreux montages. Mais un autre
élément doit aussi étre considéré.
C'est la liaison oscillo-montage.
Certes, il est possible de se servir
d'un simple fil, tant cété froid (masse)
que cété chaud (entrée Y). Si les si-
gnaux sont prélevés a fort niveau (plu-
sieurs volts !), en des points ou |'im-
pédance est basse (de l'ordre de la
centaine d’ohms au moins !), la solu-
tion est acceptable! Mais, dés qu'il
s‘agit d’observer des signaux faibles,
sous impédance moyenne ou élevée
(> 100 kQ), un fil de liaison nu cap-
tera malheureusement des parasites
d’induction trés perturbants : en parti-
culier un « ronflement » 4 50 Hz pro-
venant des appareils et lignes secteur
de l'environnement. L’observation va
alors s‘avérer impossible ! II faut dans
ce cas avoir recours a une liaison blin-
dée, séparant «le bon grain de
l'ivraie » et montrant le signal utile
sans anomalie. Un tel cable blindé de
liaison est presque toujours indispen-
sable ! :
Mais, revers de la médaille, ce
cable constitue entre ame et blindage
un superbe condensateur, dont la ca-
Ppacité va s'ajouter a la trentaine de pF
déja existants. Quand on sait qu'un
cable, genre TV, fait environ 70 pF au
métre, on comprend vite qu'un pro-
bléme supplémentzire se pose ! Il se-
rait surprenant que les fréquences éle-
vées du signal atteignent bien |'entrée
de l‘oscillo si elles sont « court-circui-
tées » par une centaine de picofa-
rads !
La solution de tous ces problémes :
le sonde atténuatrice ! Il s‘agit tout
simplement d‘une cellule atténuatrice
additionnelle, le plus souvent de rap-
port 1/10, pour simplifier son utilisa-
tion (voir fig. 4). On y retrouve les
deux parties de la figure 1:
— R, et C, en bout de cable blindé, |
dans la pointe de touche.
— R, et C, sont la résistance et la
capacité d’entrée de l'oscilloscope.
Exemple : R2 = 1 MQ
Cc. = 30 pF
Mais la capacité C. effective de la
deuxiéme partie de la cellule est cons-
tituée en fait de C, en paralléle avec la
capacité C, du cable de liaison.
C,=C,+C-
soit :
C, = 30 + 70 = 100 pF environ.
Pour une atténuation de 10, il faut
que R, + R, = 10 R,
R, = 10R,—R, = JR,
R,=9x 1M2=9M2
La sonde atténuatrice devra étre
compensée comme les autres cellules
de |'atténuateur. Il faut que :
R, c,= Rx Co
soit :
C, = 1x 100/9 ~ 11 pF
La capacité d’entrée de la sonde
est constituée de C, en série avec C;,
soit :
C, = C, C2/(C, + C2)
Cc, = 10 pF
Fig. 4. — La sonde atténuatrice.
INITIATION
Nous pouvons alors remarquer :
— que limpédance d’entrée « sonde
+ oscillo » passe 4 10 MQ (R, + Rz),
ce qui améliore de 10 fois les perfor-
mances voltmétre de |'oscilloscope.
Nous nous retrouvons a égalité avec
le voltmétre numérique ;
— que la capacité d’entrée est réduite
a 10 pF, ce qui est nettement meil-
leur, méme si ce n'est pas parfait !
— que I'influence néfaste du cable
blindé de liaison est totalement élimi-
née, sa capacité parasite contribuant
a la compensation de |'atténuateur
ainsi constitué. De plus la liaison est
blindée et donc exempte de perturba-
tions diverses ;
— que la bande passante de |'oscil-
loscope est sauvegardée si la sonde
est parfaitement compensée par le ré-
glage de C;.
Attention cependant: comme C,
(capacité d'’entrée de I'oscillo) fait
partie de Co, il est indispensable que
cette valeur soit bien constante, de
gamme en gamme de I‘atténuateur de
l'appareil, Faute de quoi, chaque
changement de gamme nécessitera
une retouche de C; pour refaire la
compensation. Ce serait trés génant !
Nous vous renvoyons a la fin de
article du mois dernier dans lequel
nous avions déja évoqué ce probléme.
Vous devez maintenant mieux com-
prendre le rdle de C,4 justement prévu
‘en conséquence.
Seul point négatif de la sonde : elle
« atténue » ! Et done réduit la sensibi-
lité de l'oscilloscope. Par exemple, si
celui-ci présente un maximum de
50 mV/ division, cela ne fera plus que
500 mV/div. avec la sonde 1/10!
Il peut donc y avoir parfois limite
d'utilisation de cette sonde. Cepen-
dant, a chaque fois que sensibilité de
"oscilloscope et amplitude des si-
gnaux sont compatibles avec le prélé-
vement par sonde, il faut utiliser celle-
ci, car c'est la seule maniére de faire,
permettant de voir les signaux sous
une forme proche de la réalité. Tout
N° 1708 = Septembre 1984 - Page 171autre mode de prélévement est per-
turbant, ne l’oublions pas :
— par impédance insuffisante,
— par capacité parasite trop grande,
— par induction possible, si le fil de
liaison n'est pas blindeé.
Formation
de l'oscillogramme
Jusqu’a présent, nous ne nous
sommes pas inquiété de la formation
de l'image sur |'écran du tube catho-
dique, ne faisant intervenir que la dé-
viation verticale Y = K(V, — V2), pro-
voquée par le signal.
Certes, cette déviation seule est
déja intéressante puisqu'elle permet
de mesurer V, — V2, mais elle n'est
pas suffisante puisqu’elle ne donne
pas la forme du signal! Pour obtenir
cela, il va falloir faire intervenir les
plaques de deviation horizontales du
tube cathodique.
Généralement, le signal observé
varie dans le temps de maniére pério-
dique. C'est donc en fonction du
temps que l'observation va étre faite.
Pour cela c'est trés simple : il suffit de
dévier le spot a vitesse constante de
gauche a droite. A chaque position
horizontale de ce spot, correspond
par la déviation verticale une position
verticale du point lumineux, ce qui fait
que la position sur I"écran a des coor-
données qui dependent, pour | ordon-
née, de l'amplitude du signal et, pour
1
1 of uA
penn de
déclenchement
Page 172 - Septembre 1984 - N° 1708
l'abscisse, du temps ! Le résultat, on
le devine, est une belle représentation
graphique du signal en fonction du
temps ! C'est exactement ce que |’on
voulait !
Hélas, |"écran est trop court et le
temps trop long! L'observation va
donc s‘arréter a la limite droite de cet
écran, la suite étant perdue ! Dans de
telles conditions, !'oscillogramme
n'est qu'un trés bref apercu d'un phé-
nomene qui dure bien plus long-
temps !
Pour passer de cet apercu a une
observation én continu, il suffit de
Ppratiquer un balayage répeté de
'écran. Le spot revenant a gauche
quand il est arrivé au bout de la trace.
Le phénoméne peut alors s’illustrer
selon la figure 5. Dans les conditions
représentées, les traces successives
vont se superposer et l’observateur
verra une image fixe. Mais pour en
arriver la, il faut que certaines condi-
tions soient bien remplies :
— Le phénoméne observé doit étre
périodique, c'est-a-dire se répéter
identique a lui-méme, a intervalles de
temps constants (la période !), C’est
le cas de la figure 5, évidemment.
— Pour qu'il y ait superposition des
traces, il faut qu’elles soient identi-
ques, donc doivent commencer exac-
tement au méme point (noté sur la
figure point de déclenchement) et
durer exactement le méme temps.
ll faut done avoir un balayage en
parfait synchronisme avec le signal
observe. Comme il n'est pas question
d'intervenir sur ce signal, c'est le ba-
layage qui doit étre amené a égalité
de vitesse.
Deux méthodes sont utilisées pour
cela :
Le balayage relaxé
Dans ce cas, un oscillateur a re-
laxation (c'est-a-dire du type RC) ge-
nére les tensions nécessaires au ba-
layage. On notera tout de suite que,
la tension en question, devant dépla-
cer le spot a vitesse réguliére, doit
étre elle-méme 4 variation réguliére ou
linéaire. C’est donc une rampe a
pente constante. A la fin du balayage,
on revient automatiquement 4 zéro
pour un nouveau départ et on recom-
mence. Une telle tension est dite en
dents de scie (voir fig. 6). En mode
relaxé, le balayage est permanent,
méme hors observation. La vitesse
est bien sir réglable, de quelques pé-
riodes par seconde, 4 quelques centai-
nes de milliers. ll est indispensable de
prevoir plusieurs gammes, avec un
vernier de réglage agissant dans
toutes ces gammes.
Les oscillateurs 4 relaxation, étant
d'un tempérament assez instable,
sont difficilement étalonnables avec
précision.
Pour l’observation, on va jouer sur
le commutateur de gammes, puis sur
Fig. 6. — Tension en dent de
scie, générée par unijonc-
tion.