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1 - Lexistence de La Personnalité Juridique

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Chapitre 1 : L’existence de la personnalité

Il s’agit d’une part de déterminer qui peut être une personne, et d’autre
part, de fixer la durée de cette personnalité.
Depuis l’abolition de l’esclavage en 1848 et la suppression de la mort civile
en 1854, tout être humain est une personne. De tous les êtres physiques, seul l’être
humain est une personne.

Section 1 : La durée de la personnalité

Selon, l’article 2 alinéa 1 du Code des personnes et de la famille (CPF) :


« la personnalité commence avec la naissance accomplie de l’enfant vivant ;
elle finit par la mort ».

Paragraphe 1 : Le début de la personnalité


Selon l’article 2 du CPF, la personnalité est un droit inné. On acquiert la
personnalité en venant au monde. Mais deux conditions doivent être remplies :

1. La naissance accomplie
Selon cette condition, tout enfant qui se trouve encore dans le sein de sa
maman n’est pas une personne. Il ne le devient que lorsqu’il a une existence
autonome par rapport à la mère.
Sont donc des personnes, les enfants déjà nés.
2. L’enfant vivant
Pour être une personne, il ne s’agit pas de naître. Il faut être vivant. En
conséquence, le mort-né n’est pas une personne.
Sont donc exclus l’enfant mort-né.
Certaines législations requièrent une autre condition qui est d’être viable.
Mais c’est une condition de la viabilité, qui est toujours présumée, n’est pas
retenue par le législateur burkinabè.

N.B. : L’embryon n’a pas la personnalité juridique. Il n’est donc pas un sujet
de droit. Dit autrement, il n’est pas une personne tant qu’il n’est pas né vivant.
Néanmoins, en tant que personne en devenir le droit lui assure une certaine
protection. Ainsi, même si aucun texte ne fixe de façon précise le statut de
l’embryon, il est indirectement réglementé à travers les soins prénataux et
surtout l’encadrement de l’avortement.

ATTENUATION
L’exigence que l’enfant soit né vivant pour acquérir la personnalité juridique
est assouplie par le principe général de droit qui fait remonter la personnalité
juridique à la conception de l’enfant, toutes les fois qu’il y va de son intérêt. Il
s’agit là d’une personnalité juridique anticipée car intervenant avant la naissance
vivante de l’enfant.
Il s’agit du principe Infans conceptus pro nato habetur quoties de commodis
ejus agitur.
La période légale de conception de l’enfant. L’enfant est présumé être
conçu dans la période qui s’étend du 300ème jour au 180ème jour inclusivement avant
la date de naissance de l’enfant (voir art. 424 CPF).
La date de conception de l’enfant. L’enfant est présumé avoir été conçu
à un moment quelconque de cette période.
Il s’agit aussi d’une personnalité juridique partielle car l’enfant simplement
conçu ne peut acquérir que des droits. Il ne peut être tenu d’obligation.
Ainsi :
- l’enfant simplement conçu peut succéder (article 711, alinéa 2 du
CPF)
- De même, l’enfant simplement conçu peut recevoir une donation ou un
legs (article 885, alinéa 1 du CPF).
- Il peut bénéficier d’une assurance-vie (article 69 al. 4 du C.CIMA)
La personnalité juridique de l’enfant simplement conçu est provisoire car les droits
acquis pendant la conception ne sont consolidés que si l’enfant naît vivant. Et cette
condition est confirmée par l’article 2, alinéa 2 du CPF et l’article 832, alinéa
4 du CPF. Ce dernier dispose que : « si parmi les successibles se trouvent un
enfant simplement conçu, le partage est suspendu jusqu’à la naissance. »

Paragraphe 2 : La fin de la personnalité


Selon l’article 2 du CPF, tout être humain conserve sa personnalité juridique
jusqu’à sa mort. La mort est la cessation définitive et irréversible des fonctions
vitales (cérébrales, cardiaques et respiratoires). Elle est le seul évènement qui qui
met fin de façon définitive à la personnalité juridique. Elle met fin donc à tous les
droits et obligations de l’individu.

Section 2 : Le doute sur l’existence de la personne

Dans certaines circonstances, il est impossible de dire que telle personne


est encore en vie et conserve sa personnalité juridique ou est décédée et perd sa
personnalité juridique. Il se lève alors un doute sur l’existence de la personne ou
tout simplement de sa personnalité juridique. La loi a prévu 2 régimes qui
aboutissent à la fin progressive de la personnalité juridique tout en aménageant
les conséquences d’un éventuel retour. On note 2 régimes : il s’agit de l’absence et
de la disparition.
Paragraphe 1 : Le régime de l’absence
Le langage courant désigne par absent, celui qui n’est pas présent en un
endroit, au moment où il devait y être. Mais cette situation ne suscite aucune
inquiétude quant à son existence. En droit, on dit de cette personne qu’elle est
non-présente.
L’absence en droit désigne la situation d’une personne dont le manque
(défaut) de nouvelles rend son existence incertaine. Un mystère entoure son
existence. Rien n’autorise à croire qu’il est décédé. Mais le silence plus ou moins
long de sa part suscite des inquiétudes. La loi organise alors la protection de ses
intérêts, suivant une procédure qui peut conduire à la disparition totale de sa
personnalité. Trois étapes sont à noter dans cette procédure :
- La présomption d’absence
- La déclaration d’absence
- La déclaration de décès

1. La présomption d’absence
Cette étape permet de constater par voie judiciaire l’inquiétude résultant
du défaut de nouvelles.
La procédure ne peut être engagée que lorsqu’il se sera écoulé au moins un an
depuis les dernières nouvelles.
Une requête doit être adressée au tribunal civil du dernier domicile connu
ou de la résidence de l’intéressé. La requête peut être présentée par tout
intéressé et le ministère public.
Dès l’introduction de la requête, la juridiction la communique au parquet qui
diligente une enquête.
A la réception de la requête, le tribunal prend les dispositions pour
sauvegarder les intérêts de la personne. Il désigne alors un administrateur
provisoire chargé de gérer le patrimoine de l’intéressé. Celui-ci établit, dès sa
nomination, un inventaire qu’il dépose au greffe du tribunal. Il a pouvoir de faire
des actes conservatoires et des actes d’administrations. En cas d’urgence, il
peut être autorisé par le juge à poser des actes de dispositions aux conditions
fixées par ordonnance du juge.
S’il y a des enfants mineurs, ils sont placés sous tutelle à défaut de l’autre
parent ayant conservé l’exercice de l’autorité parentale.
Un an après le dépôt de la requête, et suivant les résultats de l’enquête, le
tribunal rend un jugement déclaratif de présomption d’absence. La personne est
alors présumée absente.

2. La déclaration d’absence
Lorsque deux années se sont écoulées, depuis le jugement déclaratif de
présomption d’absence et si le défaut de nouvelles persiste, le tribunal peut être
saisi d’une demande en déclaration d’absence.
La personne est alors absente.
Du point de vue des effets de cette décision :
• Sur le plan patrimonial, les pouvoir de l’administrateur provisoire sont
étendus aux actes de dispositions à titre onéreux (art. 14 al. 3). Mais
les aliénations amiables doivent donner lieu à une expertise préalable
du bien sur ordonnance du juge.
• Sur le plan personnel, le conjoint peut demander le divorce pour cause
d’absence (art. 14 al. 2). Les enfants qui étaient placés sous tutelle le
demeure.

3. La déclaration (judiciaire) de décès


Dix (10) ans après les dernières nouvelles, le tribunal qui a déclaré l’absence
peut être saisi par tout intéressé d’une demande en déclaration de décès si le
défaut de nouvelles persiste.
Une enquête complémentaire peut-être diligentée par le parquet, et au vue
des résultats, le tribunal décide.
La date du décès est fixée au jour du jugement.
Le jugement déclaratif de décès produit tous les effets de droit. Il est
transcrit sur les registres de décès du dernier domicile, et mention est faite en
marge de l’acte de naissance et de l’acte de mariage s’il y a lieu.
L’administrateur provisoire rend compte de sa gestion aux héritiers. Il
engage sa responsabilité en cas de distraction de biens ou de mauvaise gestion.
Le conjoint devient veuf ou veuve.
La succession s’ouvre au dernier domicile de l’intéressé.

Paragraphe 2 : Le régime de la disparition


Ce régime est un dérivé du régime de l’absence. Il a été institué en 1813
pour régulariser la situation des familles de mineurs tués accidentellement et dont
les corps n’ont pu être dégagés. Il a été ensuite étendu aux marins disparus en
mer, puis aux militaires en campagne.
L’article 18 du CPF définit le disparu comme la personne dont l’absence
s’est produite dans des circonstances mettant sa vie en danger et dont le
corps n’a pu être retrouvé. Ces circonstances sont multiples et variées : état de
guerre, tremblement de terre, inondations, naufrages, crashs d’avions, etc. La
mort est ici probable mais il n’y a pas de corps pour l’attester.

La procédure en cas de disparition.


Ce régime comporte une seule étape, la déclaration de décès.
La procédure peut être déclenchée d’office ou à la demande de tout
intéressé par le procureur du Faso.
Le Tribunal compétent est le tribunal civil (TGI) du lieu de disparition si la
disparition a lieu au Burkina Faso. Dans le cas contraire, le TGI de Ouagadougou
est compétent.
Lorsque plusieurs personnes ont disparu lors d’un même évènement, une
requête collective peut être formulée.
Le tribunal peut requérir une enquête administrative sur les circonstances
de la disparition s’il estime que le décès n’est pas suffisamment établi, et, aux vues
des résultats, il déclare ou non le décès.
Du point de vue de la date du décès, elle est fixée en tenant compte des
présomptions tirées des circonstances de la cause. A défaut, elle est fixée au jour
de la disparition.
Le jugement entraine l’ouverture de la succession.

Paragraphe 3 : Les effets d’un éventuel retour de l’absent ou du


disparu

Il faut distinguer deux (02) périodes :


❖ Avant le jugement déclaratif de décès
Au plan patrimonial.
Le revenant reprend la totalité de ses biens dès qu’il en fait la demande.
L’administrateur provisoire lui rend compte de sa gestion.
Les aliénations régulières accomplies par l’administrateur provisoire lui sont
opposables.
La responsabilité de l’administrateur provisoire ne peut être engagée que
pour des aliénations irrégulières ou pour distraction de biens (fraude).
Au plan extrapatrimonial
Le divorce que le conjoint a obtenu pour cause d’absence et son éventuel
remariage lui sont opposables ;
Les enfants cessent d’être sous tutelle.

❖ Après le jugement déclaratif de décès


Le jugement déclaratif de décès avait mis fin à sa personnalité juridique
(PJ). Il lui appartient d’engager la procédure d’annulation de ce jugement afin de
restaurer sa PJ.
Sur le plan extrapatrimonial
Le mariage qui avait été dissout par décès (par l’effet du jugement
déclaratif de décès) ainsi que le remariage éventuel lui sont opposables.
Quant aux enfants, ils cessent d’être sous tutelle.
Il peut ordonner aussi des mesures d’assistance éducative.
Le juge statue sur leur garde en cas divorce pour cause d’absence ou de
remariage au mieux des intérêts de l’enfant.
Sur le plan patrimonial,
Il reprend ses biens dans l’état où il les trouve sans pouvoir prétendre à la
restitution des biens aliénés. En effet, ses biens (son patrimoine) n’existent plus
pour avoir été répartis entre ses successibles.

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