PHYSIOLOGIE RENALE
Dr OUEDRAOGO Valentin, MD, PhD
Physiologie Humaine
INTRODUCTION
• Le rein mesure 12 cm de longueur × 6 cm de largeur × 3 cm
d’épaisseur et pèse 150-160g chez l’homme adulte.
• Néphron: unité fonctionnelle du rein, environ un million par rein chez
l’homme, comporte deux parties: le glomérule et les tubules.
• Glomérule: sphère de 250 µm de diamètre, possède deux pôles
urinaire et vasculaire.
• Système tubulaire: TCP, anse de Henlé, TCD et tube collecteur.
FONCTIONS RÉNALES
• Maintien des volumes et de la composition des fluides corporels
constants par une régulation des équilibres hydro électrolytique et
acido-basiques de l’organisme.
• Fonctions endocrines: le rein produit et sécrète trois hormones que
sont: la rénine, l’érythropoïétine et le calcitriol (1.25
dihydrocholécalciférol).
FILTRATION GLOMÉRULAIRE
DÉFINITION
Filtration glomérulaire: écoulement d’un plasma dépourvu de
protéine depuis les capillaires glomérulaires jusqu’à l’espace de
Bowman.
C’est un processus passif au cours duquel les liquides et solutés
sont poussés à travers une membrane par une pression
hydrostatique.
Elle est indispensable au maintien de la constance du milieu
intérieur.
RAPPEL ANATOMIQUE FONCTIONNEL
Néphrons
Néphrons corticaux (85%): glomérules petits et nombreux; AH
correspondante courte et plongeant à peine dans la médullaire.
Néphrons juxta médullaires (15%): glomérules gros et peu
nombreux; AH longue atteignant la papille.
Vascularisation
Artère rénale A. lobaire A. arquée A. interlobulaire
artériole afférente capillaires glomérulaires artériole
efférente capillaires péritubulaires veinules petites
veines veine rénale.
COMPOSITION DU FILTRAT GLOMÉRULAIRE
Membrane glomérulaire
Filtrat glomérulaire ou urine primitive: liquide entrant dans la capsule
de Bowman
Membrane glomérulaire ou paroi des capillaires glomérulaires:
constituée de trois couches principales :
l’endothélium capillaire: perforé de centaines de pores fenêtrés;
la membrane basale: constituée d’un réseau de fibrilles de
collagène et de glycoprotéines avec des espaces permettant la
filtration;
COMPOSITION DU FILTRAT GLOMÉRULAIRE
une couche de cellules épithéliales: cellules épithéliales
non jointives et formant des prolongements digitiformes
sur la membrane basale.
Les différentes couches de la membrane glomérulaire sont
des centaines de fois plus perméables que les parois des
capillaires ordinaires.
COMPOSITION DU FILTRAT GLOMÉRULAIRE
COMPOSITION DU FILTRAT GLOMÉRULAIRE
Perméabilité membranaire
Cependant malgré son exceptionnelle perméabilité, cette
membrane est hautement sélective en fonction de :
La taille des pores de la membrane glomérulaire: jusqu’à 8
nanomètres
La charge électrique de la substance à filtrer: opposition aux
mouvements des protéines plasmatiques chargées
négativement
COMPOSITION DU FILTRAT GLOMÉRULAIRE
En conséquence, le filtrat glomérulaire a la même
composition que le plasma, mais il ne contient pas de cellules
sanguines ni de protéines ou très peu (0,03%) de protéines
plasmatiques.
DÉBIT DE FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Un cinquième environ du débit plasmatique rénal (DPR)
traverse la membrane capillaire du glomérule pour former le
filtrat.
Cela représente 120ml/min soit 180l/24h
La fraction filtrée (FF) est la fraction du DPR qui filtre:
FF = DFG/DPR = 120/600 = 20%.
MÉCANISMES DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
DFG = Kf × PuF, où:
Kf: perméabilité capillaire (taille des pores et charge électrique des
particules à filtrer)
PuF: pression efficace de filtration régie par les forces classiques
permettant la filtration dans les capillaires à pression élevée à savoir:
PuF = Pcg – (Po + Pit) où Pcg: pression intracapillaire; Po: pression
colloïdo-osmotique des proteines du plasma et du filtrat; Pit:
pression dans la capsule de Bowman.
PuF = 55 – (30 + 15) = 10 mmHg
MÉCANISMES DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
MESURE DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Principes: la mesure du DFG est basée sur la méthode des
clearances. On utilise une substance qui est filtrée ni sécrétée
ni réabsorbée, c’est le cas de l’inuline qui est un polymère de
fructose de masse moléculaire de 5200 Da.
Résultats: la clearance de l’inuline est de 120 ml/min pour une
surface corporelle de 1,73 m². En clinique, on utilise la créatine
endogène qui est un produit du catabolisme musculaire éliminé
par filtration glomérulaire.
VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES DE LA FILTRATION
GLOMÉRULAIRE
Poids et surface corporelle: le DFG varie en fonction du poids et
de la taille, elle est rapportée à la surface corporelle dont la
référence est de 1,73 m².
Age: le DFG varie avec l’âge. Avant 3 ans il est inférieur de 20%
par rapport aux valeurs de l ’adulte. A partir de 50 ans, il
diminue progressivement, à 60 ans le DFG est de 70% de sa
valeur antérieure; cette diminution est en relation avec la perte
progressive des néphrons fonctionnels.
RÉGULATION DE LA FILTRATION GLOMÉRULAIRE
Rôle majeur de la circulation rénale: protéger la filtration
glomérulaire contre d’importantes variations de pression qui
pourraient résulter des variations de la pression artérielle
systémique.
Débit sanguin rénal (DSR): non gouverné par les besoins
métaboliques, puisque le rein ne consomme que 10 à 15% de
l’oxygène qui lui est présenté.
RÉGULATION INTRINSÈQUE: AUTORÉGULATION
Le DFG est maintenu relativement constant lors des variations
de la pression artérielle moyenne entre 80 à 140 mmHg: c’est
l’autorégulation du DFG.
Cette régulation persiste sur le rein dénervé et au moins en
partie sur le rein isolé perfusé, c’est-à-dire indépendamment
des influences hormonales et nerveuses.
RÉGULATION INTRINSÈQUE: SYSTÈMES
HORMONAUX INTRA RÉNAUX
Système rénine angiotensine intra rénal: l’angiotensine II aurait une
action prépondérante sur les résistances vasculaires post-
glomérulaires, il a un effet vasoconstricteur sur l’artériole efférent.
Dérivés de l’acide arachidonique: les prostaglandines (PGs) E2, D2 et
I2 sont vasodilatatrices et la thromboxane A2 est vasoconstrictrice.
Les PGs entrainent une diminution constante à la fois des résistances
artériolaires afférentes et efférentes avec une augmentation du DSR
et du DFG.
Système kinine-kallicreine: la bradykinine est vasodilatatrice.
RÉGULATION EXTRINSÈQUE: SYSTÈME NERVEUX
Rein: un des organes les plus richement innervés.
Innervation efférente post ganglionnaire est exclusivement
sympathique et principalement noradrénergique.
Il n’existe pas d’innervation rénale cholinergique.
Stimulation électrique des nerfs rénaux entraine une
augmentation des résistances vasculaires rénales avec une
diminution du DSR et du DFG.
RÉGULATION EXTRINSÈQUE: HORMONES EXTRA
RÉNALES
Hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressine: la perfusion IV
d’ADH à des doses très élevées supérieures à celles entraînant un
effet antidiurétique maximal, s’accompagne d’une élévation de
la PAS, une augmentation des résistances vasculaires rénales,
une diminution du DSR et du DFG.
Facteur atrial natriurétique (FAN): il augmente le DFG par
vasodilatation de l’artériole afférente; par ailleurs il inhibe la
sécretion de rénine et s’oppose aux effets vasoconstricteurs de
l’angiotensine II.
FONCTION TUBULAIRE
DÉFINITION ET FONCTIONS
Le tube rénal est une juxtaposition de segments aux fonctions
fort différentes situés dans la corticale et dans la médullaire.
Il assure le transfert des solutés minéraux et organiques, le
contrôle de la balance hydrique et de l’homéostasie acido-
basique, enfin l’élimination dans les urines des produits de
dégradation du métabolisme, et des substances étrangères.
FONCTION TUBULAIRE: MODES DE TRANSPORT
Transport actif: il fait déplacer une substance dissoute contre un
gradient électrochimique et consomme l’énergie fournie par le
métabolisme.
Transport actif primaire: l’énergie nécessaire provient de
l’hydrolyse de l’ATP par l’ATPase membranaire; ce sont: les ATPase
sodium-potassium, hydrogène et calcium.
FONCTION TUBULAIRE: MODES DE TRANSPORT
Pour le sodium: le pompage de sodium hors de la cellule du côté
de la membrane basolatérale favorise la diffusion de sodium à
travers la membrane apicale, de la lumière du tubule vers la
cellule. Ceci est du à 2 phénomènes: un gradient de
concentration favorable et un potentiel intracellulaire négatif.
L’absorption est importante du fait de l’existence d’une bordure
en brosse et d’une protéine de transport fixant le sodium à la
surface luminale et le transporte vers l’intérieur de la cellule
FONCTION TUBULAIRE: MODES DE TRANSPORT
Transport actif secondaire: deux molécules ou plus utilisent une
molécule de transport; l’une des substances diffuse selon son
gradient de concentration et l’énergie correspondante sert à
transporter l’autre substance contre son gradient électrochimique.
Ce type de transport n’exploite pas directement l’énergie de l’ATP.
C’est l’énergie libérée par la diffusion facilitée de l’une des substances
qui est exploitée directement.
Transport passif: il se fait selon un gradient chimique ou électrique,
donc ne consomme d’énergie (pinocytose).
FONCTION TUBULAIRE: MODES DE TRANSPORT
RÉABSORPTION ET SÉCRÉTION TUBULAIRES
Les mécanismes de la réabsorption tubulaire sont actifs ou passifs.
Pour être réabsorbée, une substance doit traverser la membrane des
cellules épithéliales du tubule vers le liquide interstitiel, puis traverser
la paroi des capillaires péritubulaires afin de regagner le sang.
Dans la sécrétion, les substances quittent le sang pour passer dans la
lumière tubulaire.
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
Sodium: la pompe Na⁺/K⁺ ATPase de la membrane
basolatérale crée le gradient électrochimique en expulsant
trois ions Na contre deux ions K⁺. Elle maintient aussi le
potentiel intracellulaire négatif et tend à chaque instant à
diminuer la concentration sodique intracellulaire.
Potassium: il n’existe pas pour le K⁺ de système particulier de
réabsorption. Cette dernière tend à évoluer parallèlement à
celles du sodium et de l’eau.
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
Eau: elle circule librement entre les différents compartiments par
l’intermédiaire de pores existant sur les membranes cellulaires
permettant d’égaliser les pressions osmotiques.
Chlore: il est réabsorbé à 45% par un mécanisme qui met en jeu le
fonctionnement de contre transport parallèle:
Entrée luminale d’une part contre transport Na⁺/H⁺ et Cl⁻/HCO3⁻
et d’autre part contre transport Na⁺Cl/HCOO⁻ .
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
Sortie basolatérale du chlore est également électroneutre par un
co-transport K⁺/Cl⁻.
Le furosémide inhibe la réabsorption neutre du NaCl du côté
luminal en inhibant les contre transports intéressant le chlore.
Ions de l’homéostasie acido-basique
Existence au niveau de la face luminale d’un antiport H⁺/Na⁺ très actif
expulsant un proton H⁺ dans la lumière tubulaire en échange d’un ion
Na⁺. Il existe également une pompe à proton H⁺ électrogène.
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
Dans la lumière tubulaire, les protons H⁺ réagissent avec les ions
bicarbonates HCO₃⁻, l’acide carbonique ainsi synthétisé donne
secondairement de l’eau et du gaz carbonique.
Cette réaction est accélérée 10¹⁰ fois par l’anhydrase carbonique
membranaire, cible des diurétiques comme l’acétozolamide.
Le CO2 franchit facilement la membrane luminale et redonne des
ions HCO₃⁻; ainsi pour chaque mole d’ions HCO₃⁻ est réabsorbé par
un co-transport sodium bicarbonate.
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
Co-transport sodium dépendant
Glucose: le débit filtré varie avec la glycémie et le DFG.
Le glucose est une substance seuil c’est-à-dire absente des urines
en dessous de 1,8g/l, elle y apparait dès que la concentration
dépasse ce seuil.
Mais il est réabsorbé jusqu’à une concentration critique d’environ
3,5g/l soit un taux maximum (Tm) de 385 mg/mn; à cette
concentration, les possibilités maximales de réabsorptions sont
atteintes pour tous les tubules.
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
Acides aminés: leurs concentrations dans l’ultrafiltrat et le
plasma sont identiques: les acides aminés contribuent peu à
la réabsorption de liquides.
NB: au niveau du TCP il existe ce qu’on appelle la réabsorption
obligatoire et parallèle (70-80%) de l’eau et des électrolytes
(Na+, K+ et Cl-)
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET RÉABSORPTION
TUBE CONTOURNÉ PROXIMAL ET SÉCRÉTION
Le TCP est capable de sécréter certaines substances par deux
systèmes principaux:
Un système de transport membranaire saturable pour les
bases faibles [créatine, neurotransmetteurs (acétylcholine,
dopamine, sérotinine, adrénaline)].
Un transporteur dans la membrane basolatérale pour les
acides faibles [PAH, pénicilline, probénécide, produit iodé
de contraste (UIV)].
ANSE DE HENLÉ
Elle comprend une partie ascendante pénétrant ± profondément
dans la médullaire et une branche ascendante qui remonte vers le
cortex pour rejoindre le tube distal.
Existence à l’état normal dans l’interstitium d’un gradient osmotique
corticopapillaire avec une osmolarité croissante du cortex vers la
papille allant de 300 à 800-1200 mosmol/l chez l’homme selon
l’apport hydrique.
Ainsi les branches descendantes fines pénètrent dans un milieu
progressivement hypertonique et les branches ascendantes dans un
milieu où l’osmolarité diminue progressivement.
BRANCHE DESCENDANTE FINE
Dans la médullaire externe: mouvement passif de soustraction
d’eau du fait de l’osmolarité interstitielle croissante.
Dans la médullaire interne: réabsorption progressive d’eau due à
l’hyperosmolarité croissante du milieu interstitiel.
A la pointe de l’AH: l’osmolarité de l’urine est la même que celle
du tissu interstitiel 800 à 1200 mosmol/l.
BRANCHE ASCENDANTE
Branche ascendante fine: elle est imperméable à l’eau, mais très
perméable aux solutés.
Il n’existe pas de transfert actif mais une réabsorption nette de
Nacl car sa concentration dans le milieu tubulaire est supérieure à
sa concentration dans le liquide interstitiel.
La réabsorption passive de Nacl non suivie d’eau augmente la
concentration des solutés dans le liquide interstitiel à l’origine du
gradient cortico-papillaire.
BRANCHE ASCENDANTE
Branche ascendante large: la perméabilité de l’eau est
également nulle dans cette portion.
Existence d’un système de transports actifs dépendants
tous de la réabsorption active de Na⁺ par la pompe Na⁺-K⁺
ATPase de la membrane basolatérale de l’épithélium.
LE TUBE CONTOURNE DISTAL (TCD)
Segment situé entre la fin de de la BA large de l’HA et le début du
canal collecteur (CC)
Trois caractéristiques le différencient du TCP:
Le TCD = rôle excréteur fondamental (H⁺, K⁺) car l’essentiel de la
réabsorption déjà faite au niveau du TCP et HA
Son activité est dépendante de messagers hormonaux dont
l’aldostérone
Le débit urinaire y est faible car plus de 80 à 90% d’eau et de Na⁺ ont
déjà été réabsorbés
LE TUBE CONTOURNE DISTAL (TCD)
Le sodium: au niveau de la macula densa, la réabsorption du Na⁺ est
la même que dans le TCP (extraction du Na⁺ par la Na⁺ K⁺ ATPase de
la membrane basolatérale
Le chlore: la réabsorption du Na⁺ → ddp transépithéliale négative (-
20mV) par rapport au capillaire → passage paracellulaire du Na⁺ vers
la lumière tubulaire et fuite de Cl⁻ hors de la lumière tubulaire. Il
existe en outre une réabsorption active par cotransport (Na⁺ Cl⁻)
Le potassium: est sécrété si régime riche et réabsorbé si carence
LE TUBE CONTOURNE DISTAL (TCD)
L’eau: le TCD est imperméable à l’eau (l’urine y est hypotonique)
Le calcium: sa réabsorption active se produit contre un gradient de
concentration électrochimique
Les ions de l’homéostasie acido-basique:
Expulsion de H⁺ dans la lumière tubulaire selon un gradient élevé
Le pH passe de 7,4 dans le TCP à 5,4 dans le TCD
Réabsorption de 5 à 20% des HCO₃⁻ ayant échappé au TCP
H⁺ se combine dans la lumière avec: HPO₄⁻ + H⁺ → H₂PO₄ et
NH₃ + H⁺ → NH₄⁺
LES CANAUX COLLECTEURS (CC)
Principales fonctions:
Régulation du bilan hydrique sous l’influence de l’ADH (hormone anti
diurétique)
Acidification de l’urine à l’état normal par élimination de la charge
acide sous forme d’ion ammonium et d’acidité titrable → maintien
d’un état acido-basique normal
Le CC, situé entre le TCD et les calices = segment hétérogène
Partie initiale perméable à l’eau (ADH) et imperméable à l’urée
Partie terminale perméabilité à l’urée contrôlée par l’ADH
SYSTÈMES CONCENTRATION DES URINES
SYSTÈMES CONCENTRATION DES URINES
L’osmolalité = nombre de particules de soluté dissoutes dans
1kg d’eau
L’osmolalité du plasma = 280 à 300 mmol/kg de plasma
L’une des fonctions capitales du rein est de maintenir la
concentration des solutés dans les liquides de l’organisme au
tour de 300 mmol/kg
Deux mécanisme lui permettent d’assurer cette fonction:
Système à contre courant multiplicateur
La recirculation de l’urée
SYSTÈMES CONCENTRATION DES URINES
Système à contre courant multiplicateur
L’urine est iso-osmotique à la fin du TCP
La branche descendante de l’AH est perméable à l’eau mais
imperméable aux ions dans le sens de leur sortie
La branche ascendante de l’AH est au contraire perméable aux
ions et imperméable à l’eau
Les ions (Na+, K+ et Cl-) qui sortent de la branche ascendante
vont venir rentre au niveau de la branche descendante et ainsi
de suite = contre courant multiplicateur
SYSTÈMES CONCENTRATION DES URINES
La recirculation de l’urée
Le TCD et la partie initiale du TC sont imperméables à l’urée
La partie terminale du TC au contraire devient perméable
sous l’action de l’ADH
Ainsi l’urée rétrodiffuse au niveau du TCD pour être recirculée
à nouveau vers la partie terminale du TC
Ceci contribue à maintenir le gradient cortico-médullaire
ROLE DU REIN DANS L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
ROLE DU REIN DANS L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
L’équilibre acido-basique implique la régulation précise de la
concentration de H⁺
L’activité enzymatique est influencée par cet équilibre car ses
variations → modification de toutes les fonctions cellulaires
L’équilibre passe par l’excrétion d’urine acide ou alcaline
Le rein contribue à cette régulation par trois mécanismes:
Sécrétion tubulaire de H⁺
Réabsorption tubulaire d’ions bicarbonates filtrés
Production de nouveaux bicarbonates
ROLE DU REIN DANS L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
La réabsorption de bicarbonates:
Se fait tout au long du tubule sauf au niveau de la branche
descendante et partie mince de la branche ascendante de l’AH
80 à 90% dans le TCP, 10% dans la branche large de l’AH et 5% dans le
TCD et CC
Les ions bicarbonates filtrés interagissent avec H⁺ dans le tubule:
Tout d’abord dans la lumière tubulaire: HCO₃⁻ + H⁺ → H₂CO₃
Ensuite : H₂CO₃ → H₂O + CO₂ et le CO₂ pénètre dans la cellule
Puis dans la cellule CO₂ + H₂O → H₂CO₃ → HCO₃⁻ + H⁺
ROLE DU REIN DANS L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
La sécrétion tubulaire d’ion hydrogène:
Les cellules épithéliales du TCP, de la BA de l’AH et du TCD sécrètent
toutes du H⁺ dans la lumière tubulaire
Environ 3900 Meq d’H⁺ sécrétés/jour par les cellules du TCP
Dans les cellules tubulaires un H⁺ est sécrété contre un HCO₃⁻
réabsorbé
Dans les conditions normales il ya sécrétion et d’H⁺ et HCO3⁻ et :
HCO₃⁻ + H⁺ → H₂CO₃ → H₂O et CO₂
Dans les TCD et CC, H⁺ est sécrété de façon active (5%) et participe à
l’acidification de l’urine
ROLE DU REIN DANS L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
Production de nouveau bicarbonate:
Par les tampons phosphate:
Basés sur HPO₄⁻ et H₂PO₄⁻ très concentrés dans la lumière car mal
réabsorbés
C’est un système tampon efficace car son pK (6,8) est proche du pH
légèrement acide de l’urine
Quand tout le bicarbonate est réabsorbé, les H⁺ en excès se
combinent avec HPO₄⁻ pour donner H₂PO₄⁻: NaHPO₄⁻ + H⁺→NaH₂PO₄
CeƩe combinaison → gain par le sang d’un ion bicarbonate néoformé
ROLE DU REIN DANS L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
Par le système tampon de l’ammoniaque:
Plus important que le système phosphate il est composé de
l’ammoniac NH₃ et l’ion ammonium NH₄⁺
Le NH₄⁺ provient de la glutamine entrant par transport actif dans les
cellules du tubule rénal: glutamine → 2NH₄⁺ + 2HCO₃⁻
Le NH₄⁺ sort de la cellule tubulaire et Na⁺ est réabsorbé avec HCO₃⁻
Ainsi pour une molécule de glutamine métabolisée → 2NH₄⁺ sécrétés
et 2HCO₃⁻ réabsorbés = bicarbonates néoformés
LA CLAIRANCE RENALE
LA CLAIRANCE RENALE
C’est le volume de plasma débarrassé d’une substance par unité de
temps = volume de plasma nécessaire pour fournir la quantité de
substance excrétée dans l’urine par unité de temps
Cs x Ps = Us x V (Cs la clairance de la substance S, Ps la concentration
plasmatique, Us sa concentration dans l’urine et V le débit urinaire)
Cs = Us x V/Ps
On distingue trois types de clairance:
LA CLAIRANCE RENALE
Les substances filtrées ni réabsorbées ni sécrétées:
C’est le cas de l’inuline, mannitol et la créatinine
Leur clairance sert à estimer le débit de filtration glomérulaire (F)
F x Ps = Us x V
F = Us x V/Ps = Cs + 125 ml/min
L’inuline = polysaccharide non produite par l’organisme et dont il faut
injecter en IV pour mesurer F
La créatinine = produit du métabolisme musculaire permet ainsi la
mesure de F
LA CLAIRANCE RENALE
Les substances filtrées et sécrétées:
Si une substance est filtrée et intensivement sécrétée → excrétion
urinaire de presque la totalité de la quantité artérielle rénale
La concentration de cette substance dans le plasma veineux = nulle
Sa clairance qui est la plus élevée des clairance mesurées = totalité du
volume plasmatique traversant les reins en une minute
DPR = Us x V/Ps = Cs
Une telle substance = PAH (acide para amino-hippurique)
Elle est excrétée à 90% et sa clairance permet d’estimer le DPR
LA CLAIRANCE RENALE
Les substances filtrées et réabsorbées:
Cas du glucose:
• Si une substance est filtrée et réabsorbée intensivement → une
excrétion nulle et une concentration plasmatique artérielle et
veineuse identique
• Sa clairance = 0 ou ˂ à celle de l’inuline c’est le cas du glucose
• Si la Ps ˂ 1,8g/l → Cs = 0
• Si la Ps > 1,8g/l → glycosurie et élévation de la Cs qui tend vers celle
de l’inuline
LA CLAIRANCE RENALE
• Au-delà de 3-4g/l la quantité excrétée (QE) évolue parallèlement avec
celle filtrée (QF): QE = QF – TM (TM glucose = 375mg/min)
La clairance de l’urée:
• Elle est dépendante du taux plasmatique
• La réabsorption de l’urée est proportionnelle au gradient entre l’urine
et le sang
• Si l’urée sanguine augmente → quantités filtrée et réabsorbée
augmentent de même → clairance constante
• Mais la clairance varie avec le débit urinaire
LA CLAIRANCE RENALE
• L’augmentation du débit urinaire → diminution du temps de contact
entre l’urine tubulaire et le sang → diminution de la réabsorption
• La clairance est maximale (75ml/mn) pour un débit urinaire > 2ml/mn
• Si le débit urinaire = 0,5 ml/mn, la clairance est faible → élimination
de 30% de la quantité filtrée
Autres substances subissent une retouche tubulaire:
• Le phosphore dont la réabsorption est régulée par la parathormone
• L’acide urique réabsorbé dans le TCP et sécrété dans le TCD
LA CLAIRANCE OSMOLAIRE ET DE L’EAU LIBRE
Elles permettent d’apprécier la capacité de concentration et de
dilution du rein:
La clairance osmolaire:
Définition = volume virtuel de plasma débarrassé de ses substances
dissoutes dans l’unité de temps
Clairance = débit osmotique/osmolarité plasmatique
Débit osmotique du rein = osmolarité des urines x débit urinaire
Clairance osmolaire = débit urinaire si les urines sont iso-osmotiques
par rapport au plasma
LA CLAIRANCE OSMOLAIRE ET DE L’EAU LIBRE
Clairance de l’eau libre:
Définition = différence entre le débit urinaire et la clairance osmolaire
En réalité c’est la quantité d’eau qu’il faut ajouter ou retrancher pour
avoir des urines isotoniques par rapport au plasma
Si l’urine hypotonique → clairance de l’eau libre positive, et le rein
élimine de l’eau pure (18ml/mn en cas de surcharge hydrique)
Si l’urine hypertonique → clairance négative, et le rein cède de l’eau
pure au plasma (5ml/mn en cas de restriction hydrique)
Débit urinaire V = clairance osmolaire + clairance de l‘eau libre
INTERET DE LA MESURE DE LA CLAIRANCE
La mesure de la clairance permet d’apprécier la fonction rénale
Elle permet d’étudier la fonction rénale sans préciser le rôle exact
des glomérules et du tubule rénal
Lors de l’insuffisance rénale (IR) on étudie la clairance de la
créatinine
Si la clairance = 50 à 80 ml/mn → IR légère
30 à 50 ml/mn → IR modérée
15 à 30 ml/mn → IR importante
˂ 15 ml/mn → IR très avancée
LA MICTION
LA MICTION
La miction correspond à l’émission d’urine hors de la vessie
C’est un acte réflexe soumis par apprentissage au contrôle de la
volonté:
Le stimulus = distension de la vessie → achvahon mécanorécepteurs
Le centre = moelle sacrée
Voie afférente = nerf splanchnique
Voie efférente = parasympathique empruntant nerf splanchnique
LA MICTION
La vessie peut se remplir jusqu’à 200ml sans que sa tension interne
n’augmente considérablement
Une fois cette valeur seuil atteinte on observe une augmentation
de la tension intra-vésicale → achvahon mécanorécepteurs →
naissance du réflexe de miction
La voie motrice entraine:
Contraction du détrusor (muscle lisse de la vessie)
Relâchement du sphincter lisse interne de l’urètre
Le sphincter externe sous le contrôle de la volonté → miction
LA MICTION