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Organisations Internationales

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UNIVERSITE MOHAMMED PREMIER

FSJES- OUJDA

ORGANISATIONS
INTERNATIONALES

ORGANISATIONS Louay
INTERNATIONALES Abdelfettah

Louay Abdelfettah
2015 Année
Universitaire :
2015-2016

Université Mohammed Ier-


FSJES- Oujda
INTRODUCTION
Les« Organisations Internationales» se comptent aujourd’hui
par centaines, voire par milliers. Qu’elles soient universelles ou
régionales, que leur mandat soit général ou spécialisé (sécurité,
droit, politique, économique, social et autres) ou encore, que leur
fonction soit d’être un forum de discussion, d’élaboration de
normes ou d’intervention, on les distingue par le fait qu’elles sont
généralement constituées par un accord (traité, charte, etc.) entre
deux États ou plus. Cet accord spécifie les modalités et
l’opérationnalisation de la coopération entre les Etats signataires
en vue de l’atteinte d’objectifs communs; et, 2) crée une entité,
une organisation, ayant un siège permanent et, souvent, des
bureaux régionaux et nationaux.
Les Organisations Internationales ont fait leur apparition dans un
contexte marqué par l’évolution des modalités de régulation du
système mondial au cours du siècle dernier. Ces régulations
visaient premièrement la résolution des conflits entre les États,
mais furent élargies vers des domaines économique et technique
afin de gérer les problèmes de reproduction du capitalisme - les
crises, les récessions et les déséquilibres -, puis vers des questions
d’ordre juridiques et sociales.
Elles constituent des formes particulières d'arrangements
institutionnels qui sont actuellement confrontées à des défis
complexes de régulation du système mondial. Ces défis sont
multiples; ils comportent des dimensions politiques, économiques,
juridiques, sociales, culturelles et environnementales, et ils sont
également différenciés selon les perspectives distinctes des
nombreux acteurs sur la scène internationale, les États, les
entreprises ou encore les organisations de la société civile.
Dans le présent cours, on traitera certains éléments faisant une
partie essentielle de ce qui est communément connu par « la
théorie générale des Organisations Internationales », ensuite, on
étudiera l’exemple de l’ONU, l’organisation la plus importante
Les

que ce soit en point de vue de sa vocation, ou de sa compétence,


enfin, on essayera de donner une idée succincte sur les Institutions
spécialisée de l’ONU, comme organisations faisant partie du
système onusien, et ayant une compétence spécialisée
Chapitre préliminaire :
Apparition et évolution des Organisations
Internationales
Selon le contexte international, on peut distinguer quatre phases
décrivant les tendances Etatiques vers l’instauration de la société
internationale organisée faisant apparaitre et multiplier les
organisations gouvernementales
I. Première phase : 1815-1870
Le XIXème siècle fut celui des nationalismes, des rivalités entre
puissances impérialistes. C’est l’époque de l’Union Internationale
Télégraphique et d’initiatives de pacification des relations
internationales qui tenteront d’établir un équilibre entre des
puissances cherchant, d’une part, à étendre leur empire et, d’autre
part, à préserver leur contrôle sur leurs sociétés, leurs territoires et
leurs ressources. Un ordre international apparaît alors que se
forme un consensus autour du principe de souveraineté, lequel
deviendra le pilier central de la construction des OI.
Il n'existe pas alors de véritable coopération mais plutôt un ordre
précaire et fragile fondé sur une balance du pouvoir, une sorte de
recherche d'équilibre, qui résulte de l’effervescence des relations
diplomatiques.
II. Deuxième phase : 1870-1919
Tissant un lien de plus en plus étroit et paradoxal entre
souveraineté et liberté, que ce soit celles des États, des individus et
des peuples, l’histoire des Organisations Internationales
contemporaines se met en marche.
Les efforts d’organisation des relations internationales se font
alors, dans trois grands domaines
- Le domaine diplomatique, à travers duquel, les Etats
cherchent à maintenir une forme de concertation et de
Les

solidarité qui ne parviendra pourtant pas à s’élever au-


dessus des nationalismes
- En deuxième lieu, malgré la faiblesse des
mécanismes, le droit international se développe en vue
de la normalisation des relations interétatiques. En
effet, c’est lors de la Conférence de La Haye que
plusieurs pays signèrent une convention sur le
règlement pacifique des différends internationaux. Si
la souveraineté des États est assurée, une obligation de
coopération volontaire est mise en place et des
mécanismes sont créés afin de permettre d’éviter les
conflits et les guerres meurtrières
- Le troisième domaine, et le plus important, est celui
de la coopération technique internationale avec la
création de plusieurs unions administratives et
commissions internationales permanentes, notamment
pour assurer la libre navigation (Rhin et Danube),
s’occuper des communications (créée en 1865,
l’Union Internationale Télégraphique, l’ancêtre de
l’Union internationale des télécommunications, la plus
ancienne des OI), des chemins de fer, des brevets et
droits de propriété intellectuelle.
Le premier conflit mondial, la guerre de 1914-18, fut le véritable
déclencheur d’un processus de construction des Organisations
Internationales au XXIème siècle. Les organisations syndicales et
militantes feront valoir l’idée selon laquelle la justice sociale était
un élément préalable à toute tentative d’assurer la paix
internationale. L’Organisation internationale du travail (OIT) fut
créée1, mais plus importante encore fut la création de la SDN.
III. Troisième phase : la Société des Nations

1
-Cette organisation, exceptionnelle en raison d’une structure tripartite
intégrant les employeurs et les travailleurs à la négociation des
conventions internationales, survivra à la mort de la SDN et existe
toujours aujourd’hui
La première guerre mondiale allait convaincre les États de
créer une struct ure exerçant des pouvoirs susceptibles d’assurer la
sécurité de la communauté d’États tout en assurant l’indépendance
de ces derniers qui en avaient, pour beaucoup d’entre eux, payé
cher le prix.
La SDN fut néanmoins créée en 1919 par le Traité de Versailles,
lequel établit les conditions de la paix, tout en punissant, du même
coup et ce, fort maladroitement, les perdants. Elle aura du mal à
jouer un rôle efficace en raison des difficultés que posait la prise
de décision par consensus
Dans les années 1920-30, la SDN à échoué dans ses tentatives de
prévention et de règlement des conflits armés qui se multipliaient.
De nombreux pays quittèrent l’organisation et l’optimisme initial
céda graduellement la place à l’insécurité collective. Qui plus est,
la SDN restait totalement désarmée devant la crise économique,
dont les conséquences politiques et sociales finirent par tuer les
modestes efforts de coopération économique internationale. Le
déclanchement de la deuxième guerre mondiale venait pour
prouver ces échecs. Il n’est pas étonnant, dans ce contexte, que la
SDN ait été abandonnée à son triste passé. Les Etats-Unis et les
alliés préférèrent fonder l’avenir sur un nouveau système, celui
des Nations Unies.
IV. quatrième phase : les Nations Unies
En 1944, la conférence de Dumbarton Oaks réunissant la Chine,
l’URSS, le Royaume-Uni et les États-Unis – officiellement les «
Washington Conversations on International Peace and Security
Organisation », permet de faire le bilan des propositions
concernant la création d’une nouvelle organisation internationale,
et conduira à la Charte des Nations Unies adoptée à San Francisco
en 1945.
La sécurité et la paix internationales seraient conjuguées dans
toutes leurs dimensions. Les causes de la seconde guerre mondiale
étant également d’ordre économique, il n’était plus simplement
question de désarmement militaire, mais également de
Les

désarmement économique, avec un gigantesque bouleversement


de l’équilibre des puissances.
C’est ainsi que l’ONU a été fondée sur les principes du
multilatéralisme, de l’égalité et des droits des nations, et de
l’internationalisme libéral, ce qui impliquait un changement
radical des relations internationales.
L’ON U comporte notamment, en son centre :
- un exécutif restreint, le Conseil de sécurité;
- un forum délibératif, l’Assemblée générale, où règne le principe
démocratique « un pays, une voix »;
- un corps juridique, la cour internationale de justice;
- Le conseil économique et social, ce qui aurait dû être le pendant
du conseil de sécurité sur le plan économique, mais qui n’aura
malheureusement pas de pouvoirs suffisants,
- un secrétariat général, réunissant des fonctionnaires et des
départements qui lui donnent une stabilité de fonctionnement.
Enfin, plusieurs organisations spécialisées ayant des mandats
spécifiques dans des domaines précis de coopération viennent
compléter l’organigramme et la structure pour former ce qu’on
appelle aujourd’hui « le système des Nations Unies »2. Chacune de
ces organisations est liée de manière différenciée à l'ONU,
laquelle apparaît quasiment comme un gouvernement mondial
dont chacune des composantes doit agir de manière à favoriser et à
atteindre une cohérence d’ensemble.

2
- Parmi les plus importantes, l’on retrouve l’OIT (travail), l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),
l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la
culture (UNESCO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UIT
(Union Internationale de Télécommunications), l’Organisation mondiale
de la propriété intellectuelle (OMPI), le Fonds monétaire international
(FMI) et le groupe de la Banque mondiale.
Les Organisations Internationales n’ont cessé Delors de se
multiplier et de se diversifier. Des centaines en font leurs créations
prenant l’aspect gouvernemental et non gouvernemental, universel
et régional, général et spécialisé, politique, économique, culturel et
technique
Les Organisations Internationales constituent des formes
particulières d'arrangements institutionnels qui sont actuellement
confrontées à des défis complexes de régulation du système
mondial. Ces défis sont multiples; ils comportent des dimensions
politiques, économiques, juridiques, sociales, culturelles et
environnementales, et ils sont également différenciés selon les
perspectives distinctes des nombreux acteurs sur la scène
internationale, les États, les entreprises ou encore les organisations
de la société ci vile.
Les

Chapitre I : cadre juridique des


Organisation
La société internationale est en mutation. Le droit international
tend de plus en plus à affirmer la réalité de la communauté
internationale et sa supériorité par rapport aux Etats souverains.
Les contraintes de la solidarité conduisent à reconsidérer les
rapports interétatiques traditionnels, Jadis isolé.
Les Etats se groupent d’une manière permanente pour tenter de
promouvoir le bien commun le maintien de la paix, la justice, la
prospérité et le progrès. Ainsi naissent et se développent les
Organisations Internationales. La société plus au moins anarchique
des Etats tend de faire progressivement place à une société
organisée institutionnalisée osée dont le champ d’action embrasse
tous les aspects de la vie internationale.
On peut dire alors, qu’une organisation internationale est une
institution créée par plusieurs Etats pour gérer de manière
permanente leur coopération dans différents domaines. Autrement
dit, l’organisation internationale est une personne juridique qui est
créée par les Etats. Mais, elle va être dotée d’une certaine
autonomie qui va lui permettre de se détacher dans une certaine
mesure des Etats qui l’ont créé. C’est alors que les Organisations
Internationales sont dotées de leurs propres règlements (Charte
constitutive) et bénéficient d’une personnalité juridique.
Section I
Autonomie et structure des O.I
Les O.I sont constituées par des Etats m a is ont une
person nalité distincte de celle de leurs membres. L’org anisation
internationale va obtenir son autonomie parce qu’elle est dotée
d’organes qui lui permettent d’exister indépendamment des Etats
qui l’ont créée.
I. Les Etats membres
Si l'on met à part les ONG, groupements d'individus ou
associations à caractère privé (Comité international de la croix
rouge. Fédération syndicale mondiale....) les O.I, ont une
Constitution interétatique et sont créées par voie d’accords
intergouvernementaux.
Le nombre des membres permet de distinguer les organisations à
vocation universelle largement ouvertes à l’admission des Etats
pourvu qu’ils remplissent certaines conditions minima, et les O.I
régionale à vocation limitée, la participation de ces dernières
commandées par un critère Géographique, ou par un critère
d’ordre idéologique ou politique (O.E.A, O.U.A, alliances...) la
solidarité règne entre leurs membres est généralement plus étroite
que celle que l’on rencontre dans les organisations mondiales.
L’égalité des membres est la règle générale elle se dégage du
caractère égalitaire des relations entre États souverains, chaque
membre dispose d’un siège, d'une voix. Mais à cette égalité
juridique, s’oppose parfois une inégalité fonctionnelle destinée à
assurer l’efficacité de l’action de l’organisation, cette inégalité de
participation se situe au niveau des organes (conseil de sécurité de
l’ONU) ou au niveau du fonctionnement (vote au conseil de
l’union européenne et au standing group de L’O.T.A.N)
D’une manière générale, l’égalité juridique cède le pas à
l’inégalité des puissances ou des richesses des Etat.
La représentation des Etats s’opère par des agents désignés et
mandatés par leurs gouvernements dont ils dépendent et devant
lesquels ils sont responsables. Cette règle traditionnelle montre
aujourd'hui quelques exceptions. Les parlementaires européens
sont indépendants de leurs gouvernements, ils représentent les
peuples des Etats membres et les intérêts communautaires.
II. Les organes permanents
L’O.I se distingue de la conférence diplomatique par la
permanence et par l’existence d’organes dotés de pouvoir propres.
Le nombre et la structure de ces organes varient suivant
Les

l’importance de l’organisation, les buts qu'elle poursuit, la


complexité de ces taches.
Ainsi, une organisation internationale ne peut exister si elle ne
comporte pas des organes permanents. On constate une tendance
croissante à la complexité et à la diversification de ces organes
provoquées par la spécialisation des Fonctions.
On peut distinguer à ce sujet deux sortes
d’organes permanents :
A. Les organes à existence permanente
Toute organisation internationale a des organes qui sont
permanents dans le sens qu’ils existent de manière permanente
même s’ils ne se réunissent pas de manière permanente. Par
exemple l’Assemblée générale des Nations Unies est un organe
permanent, mais qui ne se réunit qu’une fois par an. Le Conseil de
sécurité est un organe permanent qui se réunit fréquemment mais
il ne fonctionne pas en permanence. Les organes délibérant
d’une Organisation Internationale quelconque entrent en
général dans cette catégorie d’organes à existence permanente.
Il y’a dans toute O.I un organe pléniers auquel sont
représenter les Etats membre en vu d’assurer entre eux un
équilibre : c’est la conférence générale ou l’Assemblée. C’est
généralement l’organe le plus important et il est doté de la
compétence la plus large. Les nécessités de la spécialisation des
taches et d’une organisation rationnelle ont conduit dans
presque toutes les organisations à la création d’organes
restreins plus ou moins nombreux dont les membres sont
désignés par la charte constitutive, ou périodiquement élus
selon des procédures qu'elle établit (conseils ou comités
divers).
La structure des O.I se complique par la possibilité pour les
organes principaux crées par la charte, de créer à leur tour
des organes subsidiaires pour les aider à accomplir leurs
missions.
B. Les organes véritablement permanents
Toute organisation internationale dispose également d’organes qui
eux sont véritablement permanents. Par exemple le Secrétariat
général des Nations Unies est composé par un ensemble de
fonctionnaires avec à leur tête le Secrétaire général des Nations
Unis. Ces gens assurent la permanence de l’ONU.
Les organes qui assurent l’administration des O.I, travaillant en
permanence, ont des fonctions d’étude ou de consultation
d'exécution matérielle, ou d’administration (secrétaire général,
commission Bureau d'experts ...), leur importance dépend de
l’étendu des compétences de l’organisation elle même.
A propos de ces organes se pose le problème de la fonction
publique internationale. La permanence de l’organisation nécessite
l’emploi de nombreux personnels administratif ou technique à
caractère international qui, sans perdre sa nationalité d’origine,
échappe à l’autorité de son gouvernement pendant la durée de ses
fonctions liées à son statut. Sa stabilité n’est que relative, bien il
est qualifié de permanent.
III. Des organes propres à l’OI
Même si une organisation internationale est créée par les Etats et
même si ce sont ceux-ci qui composent certains organes, ces
organes vont être juridiquement considérés comme des organes
propres à l’organisation internationale.
A. Les organes intergouvernementaux
Parmi les organes d’une organisation internationale, il y a toujours
des organes qui représentent spécialement les Etats et les
gouvernements qui sont membres de l’organisation. Les Etats vont
être représentés par des diplomates qui ont pour rôle de défendre
les intérêts de leurs Etats. Par exemple, à l’ONU, l’Assemblée
générale est un organe plénier intergouvernemental. À
l’Assemblée générale sont représentés tous les Etats membres de
l’organisation et ils sont représentés par des délégations qui ont
pour rôle de défendre les positions de leur gouvernement. Le plus
Les

souvent, leur activité va consister à adopter des résolutions. Ces


résolutions dès lors qu’elles sont adoptées sont considérées
comme un acte juridique de l’ONU et notamment même si une
minorité d’Etats a voté contre la résolution, cette résolution vaut
comme une délibération de l’Assemblée générale et non pas
comme une délibération de la seule majorité. Si l’application de
cette résolution crée des dommages, c’est la responsabilité de
l’ONU qui sera engagée et non pas la responsabilité des Etats
membres.
B. Les organes intégrés
Toute organisation internationale comporte également des organes
intégrés. Les organes intégrés sont à la différence des organes
intergouvernementaux composés de personnes qui ont pour tâche
de défendre l’intérêt commun. Ils ne doivent donc pas être
dépendants de leur Etat de nationalité. Par exemple, le Secrétariat
général de l’ONU, une fois nommé, doit être indépendant de tous
les Etats et en particulier de son Etat de nationalité. À l’ONU sont
organes intégrés le Secrétariat général mais aussi la Cour
internationale de justice. Les fonctionnaires et le personnel des
organes intégrés sont des « fonctionnaires internationaux ».
Dans l’Union Européenne, la Commission européenne est un
organe intégré. L’existence des organes intégrés, c'est-à-dire,
d’organes chargés de représenter l’intérêt commun, renforce
l’autonomie des organisations internationales.
IV. les organes administratifs et juridictionnels
Les organes administratifs et juridictionnels sont des organes
propres à l’OI, et font partie des organes intégrés
Les organes administratifs
Toutes les Organisations Internationales ont des organes
administratifs permanents. Ils agissent sous l'autorité des organes
délibérants, pour le compte de la collectivité des Etats groupés
dans l'organisation et indépendamment des Etats pris isolément.
Le rôle et la structure des organes administratifs des Organisations
Internationales sont naturellement variables. Mais ils ont toujours
à assurer le fonctionnement matériel des organes délibérants:
secrétariat, traduction, comptes rendus … etc.
On ajoutera à cela que:
a- Souvent les organes administratifs ont à exécuter, dans le cadre
de l'organisation les délibérations. Il peut s'agir aussi de
l'exécution de taches opérationnelles: octroi de prêts; délivrance de
brevets...
b- Si l'on considérait à l'époque de la SDN que l'organisation
administrative (Secrétariat) devait être conçue comme devant
apporter une simple assistance sans participation aux décisions, il
semble que les choses aient connue en ce domaine une certaine
évolution.
Dans certaines organisations le chef de l'administration disposera
d'un droit d'initiative. Assistant aux délibérations, il pourra faire
des déclarations sur les questions en cours d'examen. Par exemple:
Le Secrétaire général de l'ONU peut, en vertu de l'art.99 de la
Charte, saisir le Conseil de Sécurité de toute question qui à son
avis menace de compromettre le maintien de la paix et de la
sécurité internationale.
c- Dans les relations extérieures l'OI est normalement représentée
par le chef de l'administration et sa personnalité apparaît
quelquefois comme un véritable symbole.
d-Pour ce qui est de la structure de l'organe administratif on
rappellera simplement qu'elle est souvent assez complexe. Elle
comprend toujours un chef (secrétaire général ou directeur
général) désigné par les organes délibérants, et un certain nombre
de fonctionnaires internationaux
B. Les organes juridictionnels.
1- Les Organisations Internationales comprennent des organes
juridictionnels. Parmi ceux-ci il faut mettre à part la CIJ: prévue
Les

par la Charte de NU dont la compétence contentieuse est générale


et qui en outre, peut à la demande des organes des NU et des
institutions spécialisées, émettre des avis consultatifs.
On peut signaler ici, la création à Rome le 18 juillet 1998 du
Tribunal pénal international, dont l'idée apparait dès la SDN et a
été relayée par l'ONU depuis 1948.
2-Des Organisations Internationales régionales ont créées des
juridictions dont la compétence peut être plus ou moins étendue
comme par exemple:
La CJI centre américaine, de l’Organisation des Etats centre-
Américains (ODECA, charte de San Salvador du 14 octobre
1951).
La Cour de Justice des Communautés Européennes.
- La Cour Arabe de Justice, prévue dans le cadre de la Ligue
arabe.
- La Convention Européenne des droits de l'homme (4 nov.1950) a
établi la Cour Européenne des droits de l'homme (art. 38 à 56)
dont la compétence est limitée aux affaires concernant
l'interprétation et l'application de la convention (art.45).
3- les Organisations Internationales peuvent également créer des
Tribunaux administratifs: pour les litiges concernant les
fonctionnaires des Organisations Internationales (compte tenu de
l'immunité de juridiction dont bénéficient les O I sur le territoire
des Etats membres.
Section II
La personnalité juridique des
Organisations I
L’Organisation Internationale à une personnalité juridique propre,
mais elle n’a pas une compétence générale comme l’Etat, mais
fonctionnelle. L’organisation, malgré la puissance de la
représentation étatique, possède une existence indépendante de
celle des Etats membres, on dit qu’elle a une personnalité
juridique propre qui lui confère une existence objective, une
volonté propre, elle est comme les Etats. Sujet de droit
international, avec des droits et des obligations.
Cette personnalité est à la fois du droit interne et du droit
internationale, mais elle est incomplète. L'O.I n’a pas une
compétence générale, absolue et exclusive comme les Etats, mais
une compétence fonctionnelle en considération des fins pour
lesquelles elle a été créée. Cette personnalité est donc limitée, elle
est limitée d’une part par rapport aux Etats qui l’ont créé et aussi
par rapport aux Etats tiers.
I. La personnalité juridique par rapport aux Etats membres
L’organisation Internationale jouie d’une personnalité juridique
qui dépend de sa fonction et de ses compétences. L’étendu de cette
personnalité dépendra alors de la charte constitutive de l’O.I
A. Une personnalité fonctionnelle ou spécialisée
L’organisation internationale va pouvoir exercer les activités
uniquement dans les domaines pour lesquels elle a été créée. C’est
donc sa charte constitutive, c’est-à-dire le traité qui la crée qui
prévoit sa spécialité. Autrement dit, l’organisation internationale
est limitée par les Etats qui l’ont créée par le principe de spécialité.
Elle ne pourra exercer des pouvoirs et des droits que ceux qui sont
prévus par sa charte constitutive. Donc, ce sont les Etats
fondateurs de l’organisation qui déterminent le domaine dans
lequel elle pourra exercer sa personnalité juridique.
B. Une personnalité internationale dépendante de sa charte
constitutive
Toute organisation internationale a une personnalité civile, c'est-à-
dire qu’elle est considérée comme une personne morale sur le
territoire de l’Etat où elle a son siège et aussi vis-à-vis des Etats
membres de l’organisation et donc, elle pourra mener une activité
juridique dans l’Etat territorial et également passer des accords
avec les Etats membres qui lui permettent de fonctionner. En cas
Les

de problèmes, elle pourra défendre ses droits devant les tribunaux


de ces Etats. Mais, la personnalité internationale dépend de sa
charte constitutive, c’est à dire que l’organisation ne pourra
conclure des traités internationaux et elle ne pourra aller devant les
juridictions internationales que si sa charte constitutive lui a
reconnue la personnalité juridique internationale.
Cependant la personnalité internationale peut lui être conférée de
manière implicite. C’est le cas par exemple de l’ONU. Il n’y a pas
dans la charte de l’ONU une disposition qui lui reconnaisse
explicitement la personnalité internationale. Pourtant, la Cour
internationale de justice en 1949 lui a reconnu la personnalité
internationale : « L’organisation ne pourrait pas répondre aux
fonctions que lui ont conférés ses fondateurs si elle n’avait pas la
personnalité internationale. » C’est donc l’application de la théorie
des pouvoirs implicites à l’ONU.
II. La personnalité juridique vis-à-vis des Etats tiers
À la différence des Etats qui ne peuvent pas nier l’existence d’un
nouvel Etat, les Etats tiers d’une organisation internationale ne
sont pas tenus de lui reconnaître la personnalité juridique. Pour
eux, la charte constitutive de l’organisation est un traité qui répond
aux principes de l’effet relatif des traités. Ils ne sont pas tenus par
les obligations créées par ce traité. Par exemple : l’URSS n’a
jamais reconnu l’existence juridique de la Communauté
européenne. Un Etat tiers devra entrer en contact juridique avec
l’organisation internationale pour que celle-ci soit considérée
comme un sujet de droit pour lui.
Section III
La participation aux Organisations Internationales
La notion de participation a deux aspects: elle suppose qu'elle ait
un début, elle suppose aussi qu'elle puisse avoir une fin. Ainsi que
nous allons le voir la participation aux Organisations
Internationales est volontaire et doit être conforme aux règles
posées par la convention de base de l'organisation. Elle peut cesser
soit par décision de retrait, soit par une exclusion sanctionnant un
changement d'état soit de graves manquements aux obligations
incombant aux Etats membres.
I. Les conditions de la participation
On peut distinguer entre la règle générale d’admission de membres
et la situation particulière réservée aux Etats ou entités autres que
les Etats. Toutefois, la participation aux O.I doit répondre à une
certaine procédure.
A. La règle générale
En règle générale la participation en qualité de membre à une
Organisation internationale est réservée aux Etats, au sens du
Droit International3.
On peut observer toutefois que des entités politiques, qui n'étaient
pas souveraines, ont pu être admises comme membre lors de la
constitution d'organisations internationales universelles (SDN et
ONU).
B. Situations particulières réservées aux Etats non
membres.
On peut en retenir trois. :
Les Etats non membres peuvent être représentés par des
observateurs (=participation sans droit de vote) dont le statut
légal est défini sur une base multilatérale complété par voie de
négociations bilatérales avec l'Etat du siège (le Vatican à
l’ONU, la Russie à l’OCI).
On note l’admission des observateurs des mouvements de
libération. Exemple: Organisation de libération de la Palestine
(OLP) à l'ONU en 1974.

3
- C'est ce que traduit la Convention de Vienne sur le droit des
traités, du 23 mai 1969, lorsqu'elle qualifie, en son article 2 §1, i),
les' Organisations, d’"intergouvernementales".
Les

Les Organisations Internationales peuvent également être


représentées par des observateurs auprès d'autres OI, ou en
être membre à part entière. On remarquera que le Comité
International de la Croix rouge, ONG, a obtenue le 16 octobre
1990 le statut d'observateur à l'ONU
II. Les procédures d'acquisition de la qualité de
membre
Nous distinguerons à cet égard entre les membres originaires et
les membres admis.
A. Les membres originaires
La participation à une Organisations Internationales peut
résulter de la signature et de la ratification de la charte
constitutive qui donne au signataire la qualité de membre
originaire. Les membres originaires auront parfois des
prérogatives spéciales, mais en général cette qualité n'aura pas
d'incidence réelle sur le statut de membres.
B. Les membres admis.
L'admission de nouveaux membres se fait suivant une procédure
fixée par la charte constitutive de l'OI. Elle dépend de l'extension
géographique de l'organisation (universelle, régionale) de la nature
des objectifs poursuivis et des engagements pris (politique,
technique : OPEP, OMCI etc.).
En règle générale, que des conditions soient ou non requises
suivant la Charte constitutive, la procédure d'admission implique
une appréciation politique de la candidature par un ou plusieurs
organes de l'organisation. Par exemple, L'Admission comme
Membre des Nations Unies de tout Etat remplissant les conditions
prévues par la charte, se fait par décision de l'Assemblée générale
sur recommandation du Conseil de Sécurité".
III. La fin de la participation aux O .I
La qualité de membre d'une Organisations Internationales
peut se perdre pour des raisons qui tiendront aux circonstances
de la vie politique internationale ou à la suite d'une
manifestation de volonté venant soit de l'Etat membre, soit de
l'OI elle même.
A. Perte de la qualité de membre d'une Organisations
Internationales à la suite d'un changement du contexte
politique
- On se trouve alors dans le cas de figure ou l'intervention de
faits va avoir une incidence sur la nature même de
l'organisation et les rapports qu'elle suppose entre ses Etats
membres. Exemples: - Un Etat membre d'une organisation
militaire de défense (OTAN) adopte un statut de neutralité.
- Extinction de la personnalité internationale d'un Etat à la
suite de la création d'un Etat fédéral ou d'une fusion4.
B. Perte de la qualité de membre d'une Organisations
Internationales à la suite d'une manifestation de
volonté de l'Etat ou de l'OI.
1-Le retrait: Le retrait volontaire est un acte unilatéral de l'Etat
membre qui veut sortir de l'Organisation et cesser d'être lié par
l'acte constitutif. Par exemple : les USA se sont retirés de l'OIT en
1977 pour y revenir en 1982 ; et se sont retirés de l'UNESCO en
1984 pour y revenir en 1995.
2-Le retrait est parfois règlementé conventionnellement en vue de
ménager par un délai de préavis une période de transition : aussi
bien pour les obligations assumées qu'en ce qui concerne les
conséquences financières (contributions).

4
- On pourra peut être rattaché à cette situation l'"Exclusion" de l'ONU
de la République fédérale de Yougoslavie, le 22 septembre 1992, au
motif que la République Fédérale de Yougoslavie (Serbie et
Monténégro) ne pouvait prétendre assurer automatiquement la
continuité de l'ancienne République Fédérative Socialiste de
Yougoslavie en tant que membre de l'organisation des Nations Unies
Les

Certaines conventions de base ne contiennent aucune disposition


sur le retrait. Dans le silence des textes, à défaut d'une
autorisation des autres Etats membres, un doute subsiste quant à
l'existence d'un tel droit5. Dans le cadre de l’Union Européenne la
réponse n'est pas évidente. Les textes sont silencieux.
3-L'expulsion.
- Pour ce qui est du fond: L'expulsion est une sanction contre un
manquement grave ou persistant à des obligations
conventionnelles. Par exemple : en 1954 la Tchécoslovaquie fut
formellement exclue du FMI pour avoir refusé de communiquer
certains renseignements à l'Organisation. L’expulsion fut
appliquée également, par la SDN, t à l’URSS en 1939 lors de la
guerre contre la Finlande.
L'expérience prouve que les organisations hésitent à mettre en
oeuvre ces sanctions même sous leur forme la plus anodine.
- Pour ce qui est de la forme: L'expulsion requiert un vote obtenu
dans les conditions requises pour l es matières les plus
importantes. Par exemples : La Charte de l'ONU (art.6), exige une
recommandation du Conseil de Sécurité et une décision de
l'Assemblée Générale. - Au FMI, il faut la majorité des
gouverneurs exerçant la majorité des droits de vote.
Section IV
Les compétences des Organisations I
Les Organisations Internationales ont des compétences variées
qui sont définies surtout par leurs Chartes constitutives. Le
contenu de ces compétences et pouvoirs dépendra du domaine
d’action de l’OI et de ses objectifs, elles sont toutefois soumises à
un certain contrôle.
I. Des compétences spécialisées, parfois implicites
5
- Dans le cadre de l'ONU il apparait que la Conférence de San Francisco
(travaux préparatoires) a estimé que le droit de retrait était inhérent à
la souveraineté de l'Etat. –
A. Des compétences spécialisées
Le principe de spécialité qui s’applique aux Organisations,
implique que leurs compétences ne sont justifiées que par des
objectifs inscrits dans les textes constitutionnels. Tout
empiétement au delà de ce domaine engage la responsabilité de
l’organisation internationale.
B. Des compétences implicites
Cette théorie a été reprise en droit international, car la CPJI et la
CIJ ont utilisé cette notion pour l’appliquer aux organisations
internationales. A chaque fois, il s’agit d’interpréter le traité
constitutionnel afin d’en dégager des compétences « implicites »
inhérentes à sa fonction. La CPJI a ainsi élargi le domaine de
compétence de l’OIT (avis du 23/7/1926) et de la Commission
Européenne du Danube (avis du 8/12/1927). La CIJ a fait de
même dans un avis du 11/4/1949 pour l’ONU.
Le contenu des compétences .II
a. Compétences normatives
Elles sont relatives à la création de normes juridiques techniques
ou financières. Elles sont utilisées pour l’organisation interne de
l’organisation internationale, et pour l’accomplissement de sa
mission générale. Elles correspondent à deux catégories de
normes: les actes unilatéraux et les traités.
- Les traités auxquels les Organisations Internationales
sont parties : ce sont ceux qu’elles ont conclu pour
exercer au mieux leurs activités (ratification de
l’accord de siège), mais aussi ceux qui sont la
transcription directe de leur activité. Les Etats tiers
peuvent refuser d’être parties à une convention qui
dépasse le domaine d’activité de l’organisation, de
mêmes que s’ils ne reconnaissent pas l’organisation.
- Les traités auxquels elles ne sont pas parties (elles ne
l’ont ni signé ni ratifié) mais dont elles ont permis
l’élaboration. L’ONU permet ainsi l’élaboration des
Les

grandes conventions de codification (règles


coutumières) ; l’OIT est le centre d’élaboration des
conventions internationales du travail. Les organes
intermédiaires (Commission du Droit International
pour l’ONU ; BIT pour l’OIT) rédigent un avant-
projet, soumis au vote de l’ONU ou de l’OIT. Suite
aux amendements lors du vote, un nouvel avant-projet
est préparé puis soumis au vote de l’organisation. Une
fois qu’il est adopté (majorité le plus souvent
qualifiée), le texte est ouvert à la signature de tous les
Etats-membres.
b. Compétences opérationnelles
-La mise en œuvre de la compétence normative nécessite des
moyens variables selon le but de l’organisation : envoi de
missions, installation de bureau d’experts, organisation de
conférence,…
-Les moyens en personnel : elles recrutent elles-mêmes leur
personnel, qui ne dépend que d’elles et qui forme les
« fonctionnaires internationaux » : ils sont indépendants des Etats
(privilèges et immunités). (Avis de la CIJ du 15/12/1989 (affaire
Mazilu) : ils doivent bénéficier de toute immunité
d’indépendance).
-Les moyens en crédit : il s’agit de la contribution normale (en
dollars), mais il peut aussi y avoir des crédits exceptionnels
(tentes, couvertures,…).
C. Compétences de contrôle et de vérification
-Le contrôle de l’application des normes prises par les
organisations : le plus souvent, il a lieu sur rapport, mais peut
aussi avoir lieu sur plainte individuelle, lorsqu’un individu d’un
Etat membre peut saisir l’organisation. Cela existe à l’OIT pour le
droit syndical et à l’ONU pour les droits de l’homme.
-Les pouvoirs d’enquête : une commission d’enquête est instituée
par l’organisation internationale pour contrôler la bonne
application des mesures prises.
-Le pouvoir de sanction : en cas de manquement à une obligation
par un Etat-membre, l’organisation peut sanctionner cet État. C’est
le cas du Conseil de Sécurité de l’ONU et du OIT.
III. Le contrôle des compétences des O.I
A. Contrôle de type politique
Il existe sous forme de pression de la part des Etats membres
à l’égard des organisations. L’ONU est la seule organisation à
exercer un contrôle sur d’autres organisations, dans le cadre
du chapitre 7 de la Charte (sur décision du CSONU) : il s’agit
toutefois d’un contrôle conjoncturel.
B. Un contrôle juridictionnel
Pourrait être envisagé : une juridiction sera saisie pour
contrôler les compétences d’une organisation. Certaines
juridictions, des Tribunaux Administratifs, permettent
d’exercer le contrôle à l’intérieur des organisations : il en
existe 3 ou 4 pour toutes les Organisations (celui de l’ONU
s’occupe de toutes les organisations de la famille des Nations-
Unies). Il n’existe pas de contrôle de l’activité externe des
organisations internationales, même si la CIJ tend à évoluer
vers un contrôle des résolutions prises par les organes de
l’ONU (arrêt du 14/4/1992 dans l’affaire Lockerbie opposant
la Libye au Royaume Uni et aux USA).
Les

Chapitre II
L’Organisation des Nations Unies
Depuis la fin de la première guerre mondiale, les Etats du monde,
notamment les grandes puissances ont commencé à prendre des
mesures pratiques vers l’instauration d’une société internationale à
vocation universelle ayant pour but le maintien de la paix et de la
sécurité dans le monde. Le déclenchement de la deuxième Guerre
mondiale montra à l’échec total de la société des Nations. Le
système des Nations Unies se présente dés lors, comme la
nouvelle forme de la société internationale organisées, fondée sur
des notions et des bases estimés plus d’effectives en matière de
maintien de la paix et l’institution des relations amicales et de
coopération entre les Etats.
L’échec de la S.D.N (Société des Nations) ne signifie pas l’échec
de l'organisation internationale. La plupart des principes sur
lesquels elle reposait étaient valable ; Aussi deviennent-ils être
conservés et ardus après la deuxième guerre mondiale. Les succès
de la nouvelle organisation nécessitaient toutefois leurs
amendements et une adaptation tenant compte de la nouvelle
situation et des enseignements du passé.
L’ONU a été créée par la Charte de San Francisco en 1945.
L’organisation des Nations Unies est une organisation
internationale gouvernementale à vocation universelle et à
compétence générale<. Elle réunit presque tous les Etats du
monde, elle est considérée comme la plus grande et la plus
importante des Organisations Internationales. Elle constitue
également un socle nécessaire de la communauté internationale
organisée.
Section I
La fondation de l’ONU
Par la Charte de l’Atlantique (14/08/1941), les Etats Unis et la
Grand Bretagne formulent un certain nombre de principe :
dont devra s’inspirer leur politique pendant et après la
guerre ; renonciation à tout expansion territoriale, respect de
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, organisation d’un
système de défense collective, coopération économique et
sociale.
La déclaration des Nations Unies du Ier janvier 1942, à
laquelle adhèrent tous les Etats ayant rompu avec l’Axe, émet
l’idée d'une association des gouvernements alliés pour
poursuivre ces objectifs. La déclaration de Moscou de 30
octobre 1943 pose principe d'une organisation internationale
nouvelle indépendante. Les futurs traités de paix, non liées par
conséquent au maintien du statut quoi qu’ils établissent.
Les conversations de Dumbarton Oaks, de Téhéran, de Yalta
préparent la charte de la future organisation, ainsi que la
rencontre de San Francisco (mai - juin 1945) qui, après des
discutions laborieuses adopte le 26 juin 1945 la charte des
Nations Unies qui crée l’organisation des Nation Unies.
Au dernier moment la France s’est jointe aux Etats Unis, à la
grande Bretagne, à l’URSS et à la Chine autant que puissance
invitée. Ce sont les cinq grandes puissances sur qui reposera la
responsabilité principale du maintien de la paix et de sécurité
internationale. Les trente ratifications requises sont
rapidement obtenues, et la charte entre en vigueur dès le 24
octobre 1945. Les organes de la nouvelle organisation se
mettent progressivement en place. Son siège est fixé à New
York en 1951.
La S.D.N avait été incapable d’orienter son action vers le
domaine économique et sociale et ses efforts pour coordonner
l’activité des différentes Unions administratives. Ces
préoccupations vont désormais tenir une place important dans
la nouvelle organisation. Elles s’orienteront dans une double
direction :
- Création d’organes subsidiaire spécialisés, notamment dans
le domaine de la coopération, particulièrement nombreux mais
Les

qui alourdiront considérablement le système: haute


commissariat pour les réfugiés, P.N.D.U.D, ONU.D.,
C.N.U.C.E.D, U.N.E.C.E.F,…etc.
-Institution spécialisées qui, comprennent les anciennes Unions
administratives et qui se développent dans de nouvelles
directions avec la FAO, la BIRD, la FMI, l’UNESCO,
l’OMC.etc.
L’ONU assure désormais, l’accord des Nations de l’activité de
ces diverses institutions.
Section II
Une Organisation à compétence générale
Comme la S.D.N, l’ONU est une association internationale de
gouvernements. Le préambule, depuis sa première phrase, semble
indiquer au contraire qu’il s’agit d’une association des peuples,
mais le dernier paragraphe dissipe cette impression et indique bien
que ce sont les représentants des gouvernements qui ont adapté la
Charte, texte de caractère diplomatique.
L’ONU est une organisation multifonctionnelle, dont la sphère
d’activité est assez large.
I. La diversité des fonctions de l’ONU
Les Etats fondateurs de l’ONU lui fixent comme objectif d’assurer
la paix. Ce qui signifie créer les conditions de la paix mais la
maintenir et la rétablir.
Créer les conditions de la paix consiste pour l’ONU de créer les
relations entre les Etats, à favoriser les progrès du droit
international mais aussi à favoriser le développement économique,
social et le respect des droits de l’homme.
Donc cet objectif conduit l’ONU à intervenir dans un grand
nombre de domaines. Le maintien et le rétablissement de la paix
se concrétisent par deux fonctions qui sont normalement
successives.
Le chapitre 6 de la Charte concerne le règlement pacifique des
différends entre Etats et l’ONU dispose d’un certain nombre de
moyens pour tenter d’éviter qu’un conflit entre Etats ne dégénère.
Par ailleurs, le chapitre 7 de la Charte donne à l’ONU des moyens
pour réprimer tout acte d’agression ou toute rupture de la paix par
un Etat.
II. Les limites aux compétences de l’ONU
L’ONU applique tout d’abord comme toute organisation
internationale le principe de spécialité, elle ne peut donc pas
intervenir dans des domaines qui ne sont pas prévus par sa Charte.
Par ailleurs, l’ONU est tenue par le respect du domaine réservé
des Etats. L’article 2 §7 de la Charte dit ceci : Aucune disposition
de la Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans les
affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale
d’un Etat.
Section III
Une organisation à vocation universelle
L’ONU a été créée à la fin de la 2ième GM pour réunir tous les
Etats du monde. Mais sa charte lui permet également de concerner
les quelques rares Etats qui n’en sont pas membre.
I. Les Etats-membres
L’admission à l’ONU, ainsi que le retrait et l’exclusion de
membre, reflètent un aspect volontariste
A. L’admission à l’ONU
En 1945, l’ONU comporte 51 membres. Mais sa charte en fait une
organisation ouverte. La seule condition de fond pour pouvoir être
membre de l’ONU est d’être un Etat pacifique, capable de remplir
les obligations d’un Etat-membre.
Pour pouvoir devenir membre de l’ONU, il faut d’abord une
résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies à
la majorité des 2/3 de ses membres mais sur recommandation du
Les

Conseil de sécurité. La nécessité d’une recommandation préalable


du Conseil de sécurité permet aux membres permanents d’exercer
un droit de véto. A l’époque de la guerre froide entre les USA et
l’URSS (années 50/60) ceci a empêché l’admission de plusieurs
Etats, les USA ou URSS imposant leur véto. Mais durant cette
période de la guerre froide, l’ensemble des Etats décolonisés est
entré à l’ONU. Après la chute du communisme, les nouveaux
Etats apparus sur la scène internationale sont à leur tour entrés à
l’ONU. Aujourd’hui, l’organisation comporte 193 Etats-membres.
B. L’exclusion
Un Etat-membre de l’ONU peut être exclu de l’organisation s’il
porte atteinte aux principales obligations liées au statut d’Etat-
membre, c .à-d être pacifique, respecter les droits de l’homme
mais aussi respecter ses obligations financières. Une exclusion
peut être prononcée par l’Assemblée générale sur recommandation
du Conseil de sécurité. En réalité, jusqu’à maintenant il n’y pas eu
de véritables exclusions de l’ONU. Pourquoi ? Parce que l’ONU
préfère garder en son sein un Etat car cela lui permet d’exercer
plus facilement des pressions sur lui.
C. La représentation des Etats de l’ONU
Chaque Etat-membre est représenté par une délégation composée
de diplomates. Cette technique peut poser des problèmes lorsqu’un
Etat connaît une situation politique exceptionnelle.
Lorsque l’ONU est créée, la Chine est gouvernée par le
gouvernement qui va se faire renverser en 1949 par Mao-Tsé-
toung. Le gouvernement renversé se réfugie à Taiwan, une île,
alors que Mao a conquis l’ensemble du continent chinois. Comme
plusieurs Etats dont les EU refuseront de reconnaître la Chine
populaire jusqu’en 1970, c’est l’île de Taiwan qui va représenter la
Chine jusqu’à cette date.
Autre exemple : Lorsqu’une révolution avec guerre civile se
déroule dans un Etat, cet Etat peut pendant un certain temps être
représenté par un gouvernement qui ont faite n’a plus autorité
réelle sur son pays. Lorsqu’en Cambodge une révolution a éclaté
dans les années 80, jusqu’en 1990, le gouvernement de Khmer
rouge, le gouvernement révolutionnaire va représenter le pays à
l’ONU alors qu’il ne représente qu’une petite partie de son pays…
La Syrie et la Lybie connaissent actuellement une situation
pareille : le gouvernement syrien en place représente la Syrie à
l’ONU bien que sa légitimité est mise en question par la
communauté internationale et qu’il ne contrôle que la moitié du
territoire syrien. La Lybie baigne dans un chao totale reste
cependant représenté par un gouvernement présumé être légitime,
mais ne disposant du moindre contrôle de la situation ou du
territoire libyen.
II. Les Etats non-membres
L’ONU peut accueillir des Etats ou même des entités non
étatiques, et entretenir des rapports avec elles
A. Le statut d’observateur
La charte de l’ONU prévoit une forme de participation qui n’est
pas pleine et entière sous la forme du statut d’observateur. C’est
un statut qui est fait pour des Etats particuliers, p.ex. Le Vatican,
ou bien pour des mouvements de libération nationale qui ne sont
pas encore devenus des Etats, c’était le cas par exemple de
l’organisation de Libération de la Palestine en 1974.
Dans ce cas, l’observateur permanent participe aux travaux de
l’ONU mais sans droit de vote.
B. Les rapports avec les Etats non-membres
La charte de l’ONU prévoit qu’un Etat qui n’est pas membre de
l’ONU peut cependant utiliser certaines procédures, comme par
ex. les procédures de règlement pacifique des différends du
chapitre 6 lorsqu’il a un conflit avec un Etats.
L’organisation représentant l’immense majorité de la société
internationale peut agir de façon à ce que même les Etats non-
membres respectent la paix internationale.
Les

Et c’est ainsi que le chapitre 7, comportant les « mesures


coercitives », peut être utilisé même contre un Etat qui n’est pas
membre de l’ONU.
Section IV
Les organes et les pouvoirs de l’ONU
L’ONU dispose d’organes principaux prévus par la charte
constitutive, leurs compositions et leurs pouvoirs sont divers.
I. L’assemblée générale
A. Composition et organisation
L’Assemblée générale est l’organe plénier de l’ONU c’est à dire
qu’elle se compose de tous les Etats-membres de l’ONU. Chaque
Etat-membre est représenté par une délégation mais qui ne dispose
que d’une voix quelque soit l’importance de l’Etat. L’Assemblée
tient une session ordinaire par an, elle peut se réunir aussi en
sessions extraordinaires à la demande du Conseil de Sécurité.
B. La procédure de vote
En règle générale, l’Assemblée générale adopte des résolutions à
la majorité simple des membres présents. Très souvent, les
résolutions sont adoptées par consensus, c’est à dire que dans ce
cas, la résolution est adoptée sans vote si elle n’a pas rencontré
d’objections importantes lors de la discussion.
Les questions les plus importantes, telles que l’élection des
membres non permanant du Conseil de sécurité, des membres du
Conseil économique et social, l’admission de nouveaux membres,
l’expulsion de membres ainsi que d’autres questions, nécessitent
une majorité des 2/3.
C. Les compétences et les pouvoirs
Les compétences de l’Assemblée générale sont très larges.
Elle a tout d’abord une compétence exclusive pour tout ce qui
concerne la coopération internationale, le développement du droit
international et le développement économique et sociale.
Elle a une compétence conjointe avec le Conseil de sécurité pour
l’admission ou l’exclusion d’un membre, pour l’élection du
secrétaire général ou encore pour la révision de la Charte.
Elle a une compétence parallèle à celle du Conseil de sécurité pour
le règlement pacifique des différends et pour certains aspects du
maintien de la paix et de la sécurité internationale.
Par contre les pouvoirs dont dispose l’Assemblée générale sont
assez faibles. Elle n’adopte des résolutions obligatoires que pour
les questions de fonctionnement interne par ex. le vote du budget.
Pour toutes les autres questions, l’Assemblée générale n’adopte
que des recommandations, c’est à dire des résolutions qui ne sont
pas véritablement contraignantes pour les Etats-membres.
II Le Conseil de sécurité
A. Composition et organisation
Le Conseil de sécurité est un organe restreint qui se compose de
15 membres. On distingue deux catégories.
- Il y a tout d’abord 5 membres permanents qui sont désignés par
la Charte de l’ONU. Ce sont les USA, la Russie, la Chine, le RU
et la France. Il s’agit des Etats ayant créé l’ONU et vainqueur de
la 2nd Guerre Mondiale.
- L’ONU comporte 10 membres non permanents qui sont élus
pour 2 ans par l’Assemblée générale. Ils doivent être choisit en
tenant compte d’un critère de répartition géographique.
Actuellement, un débat est en cour au Conseil à l’ONU pour
augmenter le nombre de membres permanents. Ceci viserait pour
l’Europe l’Allemagne, pour l’Asie le Japon et l’Inde, également 2
Etats d’Afrique, probablement Afrique du Sud et Nigeria et le
Brésil.
Le Conseil de sécurité est un organe permanent dans le sens qu’il
est susceptible de se réunir à n’importe quelle moment.
B. La procédure de vote.
Les

Une résolution au Conseil de sécurité suppose l’accord au


minimum de 9 membres dont tous les membres permanents.
Autrement dit, les membres permanents se sont dus reconnaître un
droit de véto. Le droit de véto a été très fréquemment utilisé
pendant la période de bipolarisation, l’URSS ou les USA
s’opposant alternativement à des résolutions. Cette procédure qui a
été prévu pour donner un plus grand pouvoir aux membres les plus
puissants, qui en réalité a bloquée le système.
On a essayé de trouver deux compensations, l’une acceptable
légalement, l’autre qui l’est beaucoup moins.
-On a considéré que l’abstention ou l’absence d’un membre
permanent n’empêchait pas l’adoption d’une résolution.
Par contre, les Etats Unis ont profité en 1950 d’une absence de
l’URSS pour faire adopter par l’Assemblée générale la résolution
dite ACHESON qui prévoit que lorsque le CS dans le domaine du
maintien de la paix est bloqué par le véto d’un membre permanent,
l’Assemblée générale peut s’emparer de la question pour adopter
une résolution, y compris qui recommande le recours à force
armée. Cette résolution Acheson a été considérée comme contraire
à la Charte.
C. Les compétences et les pouvoirs
Le Conseil de sécurité a certaines compétences conjointes avec
l’Assemblée générale, il a aussi certaines compétences parallèles
mais il a une compétence exclusive pour ce qui concerne le
rétablissement de la paix. Les pouvoirs du Conseil de sécurité sont
plus importants que ceux de l’Assemblée générale.
-Comme elle, il adopte des résolutions, mais ces résolutions
peuvent avoir un caractère obligatoire dans le domaine du
maintien de la paix. Tout dépend du contenu de la résolution. Si la
résolution du Conseil de sécurité se consente d’inviter les Etats
concernés à prendre des mesures pour maintenir la paix, elle n’est
pas très contraignante.
-Par contre si le Conseil de sécurité rend des décisions contenant
des mesures coercitives (à base du chapitre VII de la charte), les
Etats concernés ainsi que tous les Etats-membres de l’ONU
doivent appliquer ces résolutions.
Par exemple, le Conseil de sécurité peut décider un embargo ou un
blocus à l’égard d’un Etat. Il peut aussi décider de recourir à la
force contre un Etat qui a commis un acte d’agression. Ceci fut le
cas après l’invasion du Koweït par l’Iraq en 1990.
III. Les organes intégrés
A. Le secrétariat général
Le secrétariat général de l’ONU est composé d’un ensemble de
fonctionnaires internationaux (plus de 5000) qui sont sous
l’autorité d’un secrétaire général. Celui-ci est nommé pour 5 ans,
renouvelable qu’une seule fois, par l’Assemblée générale sur
recommandation du Conseil de sécurité.
On peut dire d’une manière générale, il s’agit d’une personnalité
qui fait partie d’un Etat qui n’est pas une grande puissance. Son
rôle nécessite qu’il ait un comportement impartial et qu’il soit
indépendant de tous les Etats et en particulier de son Etat de
nationalité. Le rôle du secrétaire général de l’ONU est triple.
- D’abord il est le chef de l’administration de l’ONU, il
possède un pouvoir hiérarchique sur ce personnel, il gère
le budget de l’ONU.
- Son rôle principal correspond au but de l’ONU c’est à
dire maintenir la paix internationale et en cas
d’intervention armée de l’ONU, veiller à la bonne
exécution des décisions de celle-ci.
A ce titre, il à le pouvoir de réunir le Conseil de sécurité
lorsque la paix est menacée et lorsqu’une action est engagée, il
a le pouvoir de veiller à son application.
- Il a un rôle de représentation de l’ONU et également un rôle
diplomatique important.
Les

B. La Cour internationale de Justice


La Cour internationale de Justice (CIJ), siégeant à La Haye (Pays-
Bas) dans le Palais de la Paix, est établie par l'article 92 de la
Charte des Nations unies : « La Cour internationale de Justice
constitue l'organe judiciaire principal des Nations unies.
Elle fonctionne conformément à un Statut établi sur la base du
Statut de la Cour permanente de Justice internationale et annexé à
la présente Charte dont il fait partie intégrante ». Elle a pour
principales fonctions de régler des conflits juridiques soumis par
les États et de donner un avis sur des questions juridiques
présentées par des organes et agences internationaux agréés par
l'Assemblée générale des Nations unies6.
Elle a été créée en 1945, après la Seconde Guerre mondiale, pour
remplacer la Cour permanente de justice internationale (CPJI),

6
- La CIJ n'est pas le seul moyen de règlement pacifique des différends mis à la
disposition des États. L'art. 33 de la Charte en précise un certain nombre : « Les
parties à tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le
maintien de la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher la
solution, avant tout, par voie de négociation, d'enquête, de médiation, de
conciliation, d'arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou
accords régionaux, ou par d'autres moyens pacifiques de leur choix. » La
multiplication des instances judiciaires internationales vient également limiter le
champ d'action de la CIJ. On peut citer le Tribunal international du droit de la
mer, né de la Convention de Montego Bay de 1982, qui empiète directement sur
les compétences de la CIJ en matière de délimitation maritime. La création en
1993 du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) puis en 1994
du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et en 2002 de La Cour
pénale internationale (CPI) peuvent également introduire des conflits de
compétence [réf. nécessaire]. À noter toutefois que la CIJ statue sur des
différends entre États, tandis que les différentes cours pénales internationales
jugent la responsabilité pénale d'individus. Cette distinction essentielle entre
États et individus vient limiter, voire empêcher, les éventuels conflits de
compétence.
instaurée par la Société des Nations (SDN). Elle a comme langues
officielles le français et l'anglais.
1 ; statut et fonctionnement
Le statut de la CIJ est calqué sur celui de la Cour permanente
de justice internationale (CPJI). Il lui donne les instruments
nécessaires pour appliquer le droit international, même si
l'activité juridictionnelle de la CIJ reste tributaire du
consentement des États. La CIJ est l'un des six organes
principaux de l'ONU. Elle est son seul organe judiciaire, ce qui
la rend souveraine dans son ordre juridique. Elle a
compétence universelle, puisque tous les membres des Nations
unies sont de ce fait partis à son statut. Les États
n'appartenant pas à l'ONU peuvent devenir parties au Statut
sous certaines conditions. C'est un organe permanent composé
de 15 juges élus pour 9 ans par un double scrutin de
l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Pour être élu,
un candidat doit obtenir la majorité absolue dans ces deux
organes. Les juges sont renouvelés par tiers, pour assurer une
continuité de jurisprudence.
La CIJ jouit de garanties d'indépendance, d'impartialité et de
compétence :
En règle générale, la Cour exerce ses fonctions en séance
plénière, mais depuis la réforme de 1975, il est possible de
former des chambres d'au moins 3 membres. Les arrêts sont
adoptés à la majorité des juges présents. Ils sont motivés,
signés, avec possibilité d'opinion dissidente (désaccord sur le
dispositif, c'est-à-dire l'exposé par laquelle la Cour tranche le
différend) ou individuelle (désaccord sur la motivation de
l'arrêt). Un membre de la Cour ne peut être relevé de sa
fonction qu'au jugement unanime des autres membres.
Les

2. Compétences de la CIJ

La Compétence contentieuse

Seuls les États ont qualité pour agir dans le cadre de la


compétence contentieuse. Ni en 1921 ni en 1945, les États n'ont
voulu limiter leur souveraineté en créant une juridiction
obligatoire de règlement des conflits. La CIJ n'est compétente que
lorsque les parties se soumettent à sa juridiction. Il existe trois
moyens d'y parvenir :

a. les deux parties concluent un compromis, convenant de


soumettre leur différend à la Cour. Ce mode de saisine se
rapproche assez du compromis d'arbitrage.

b. certains traités ou conventions comportent des clauses


compromissoires énonçant que les litiges concernant
l'interprétation ou l'application du traité devront être soumis à la
CIJ. Exemple : le traité liant les États-Unis et le Nicaragua, ce qui
a donné la célèbre décision Nicaragua c. États-Unis de 1986
(Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-
ci).

c. un État peut souscrire à une déclaration facultative de juridiction


obligatoire (article 36-2 du Statut de la CIJ). Cette déclaration peut
se faire purement et simplement, sous condition de réciprocité, ou
pour un délai de réciprocité. Des réserves (excluant certains
domaines de litiges) sont également possibles. Fin 1999, seuls 58
États sur 185 ont souscrit à une telle déclaration. Ils sont 72 fin
20153.

La CIJ a la compétence de sa compétence : si un État soulève une


exception préliminaire à l'examen du litige par la Cour, il
appartient à celle-ci de juger si elle est compétente ou non. C'est
ce qu'elle a fait dans une série d'arrêts de décembre 2004opposant
la Serbie-Monténégro aux puissances qui l'avaient bombardée en
1999 : confirmant un premier arrêt rendu à cette date par lequel la
République fédérale de Yougoslavie demandait que des mesures
conservatoires soient prises pour interrompre les bombardements
contre son territoire, la Cour a estimé qu'elle n'était pas
compétente pour se prononcer sur la question de la licéité de
l'usage de la force contre la Serbie-Monténégro au motif principal
que ce pays n'était pas membre de l'ONU à la date où il a formé le
recours.

Une fois rendue, la décision est obligatoire pour les parties (art. 59
du Statut, art. 94 de la Charte). En cas de non-exécution par l'une
des parties, le Conseil de sécurité peut être saisi par l'autre partie.

Compétence consultative

La compétence consultative de la CIJ est limitée aux États. Mais


dans le cadre de la compétence consultative de celle-ci,
l'Assemblée et le Conseil de sécurité peuvent lui adresser des
questions. Cette compétence s'étend aux autres organes et
institutions de l'ONU (UNESCO, OIT, etc.), après accord de
l'Assemblée. Les États, eux, sont exclus de la compétence
consultative. Comme leur nom l'indique, les avis ne possèdent pas
de portée obligatoire. Ce caractère non contraignant ne signifie pas
que les avis consultatifs sont sans effet juridique, parce que le
raisonnement juridique qu'ils consacrent reflète les opinions
autorisées de la Cour sur des questions importantes de droit
international. De plus, la Cour suit essentiellement les mêmes
règles et procédures qui régissent ses jugements contraignants
rendus dans des affaires contentieuses. Un avis consultatif tire son
Les

statut et son pouvoir du fait que c'est la déclaration officielle de


l'organe judiciaire principal des Nations unies. Dans le cadre de
cette procédure, la Cour peut décider souverainement qu'il n'est
pas opportun qu'elle se prononce.

A la demande de l'Assemblée générale, la Cour a rendu, le 9


juillet 2004, un avis consultatif retentissant sur les « conséquences
juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien
occupé »
C. Le Conseil économique et sociale
C’est un organe intergouvernemental restreint composé d’une
soixantaine de membres élus pour 3 ans par l’Assemblée générale
en suivant là aussi une certaine répartition géographique. Le rôle
du CES est se s’occuper de la coopération en matière économique,
et matière sociale ainsi que dans la promotion des droits de
l’homme.
Pour remplir ses activités, le CES va créer des organes
subsidiaires.
Chapitre III
Les Institutions spécialisées de l’ONU
Lorsque l’ONU a été créée en 1945, les Etats en ont profité pour
créer un certain nombre d’autres organisations internationales, qui
vont former ce qu’on appelle la famille des Nations Unie, ou « le
système des Nations Unies ».
Il s’agit d’institutions spécialisées dans un domaine particulier.
Ces institutions sont un minimum coordonné par l’intermédiaire
d’un comité qui réunit régulièrement leurs secrétaires généraux
autour du secrétaire général de l’ONU.
Section I
Les traits communs aux Institutions spécialisées
Les institutions spécialisées présentent des traits communs en ce
qui concerne leur autonomie et leur structure.
I. Leur autonomie
Chaque institution spécialisée est une véritable organisation
internationale c’est à dire qu’elle a la personnalité juridique qui la
distingue à la fois de l’ONU mais aussi des Etats-membres qui
l’ont créée. Chaque institution spécialisée repose sur une charte
constitutive qui est la base de sa personnalité juridique. Chaque
charte prévoit le mécanisme d’admission à l’organisation. Si bien
que un Etat peut être membre de l’ONU sans être membre d’une
institution spécialisée et à l’inverse, un Etat non membre de
l’ONU peut être membre d’une institution spécialisée. Chaque
institution spécialisée dispose d’un budget propre voté par son
organe plénier.
II. La structure
Dans chaque institution spécialisée, on va tout d’abord retrouvé un
organe plénier généralement appelé l’Assemblée générale où sont
regroupés tous les Etats-membres de l’institution. Cet organe se
réunit périodiquement dans des sessions ordinaires qui peuvent
être plus ou moins espacées (1 an jusqu’à 5 ans pour certaines).
Les

Cet organe plénier détermine la politique générale de


l’organisation, il vote le budget, modifie la Charte, adopte un
certain nombre d’actes. Il existe un organe restreint généralement
élu par l’organe plénier, donc composé de certains des membres
de l’organisation. Il se réuni plus ou moins fréquemment, au
maximum une fois par semaine (la Banque mondiale mais il peut
aussi se réunir seulement une fois par an. Le rôle de l’organe
restreint c’est de faire des propositions à l’organe plénier, mettre
en œuvre la politique de l’organisation et de contrôler le
secrétariat.
Dans toute institution spécialisée existe un organe intégré, le
secrétariat, avec à sa tête un secrétaire général (UNESCO) ou un
directeur (OMC) Il remplit des fonctions administratives, il est le
chef du personnel de l’organisation, il gère son budget, il
représente juridiquement l’organisation.
Section II
Les particularités des Institutions spécialisées
Le domaine d’activité, ainsi que les pouvoirs et compétences,
présentent des facteurs de particularité des Institutions spécialisées
I. Les domaines d’activités
Chaque institution spécialisée a été créée pour réglementer la
coopération internationale dans un domaine particulier.
On peut distinguer 3 grands domaines.
A. Les institutions à caractère économique et financier
-On a la Banque mondiale (BIRD) qui a été créée pour dans un
premier temps de permettre aux économies des pays dévastés par
la guerre de se reconstruire, puis dans un deuxième temps elle a
été utilisée pour aider les pays en voie de développement à réaliser
des investissements permettant d’améliorer leur économie. La
Banque mondiale va prêter aux Etats à des taux beaucoup moins
élevés que les banques d’affaires. Ces prêts ont pour objectif de
réaliser des investissements structurels.
-Le Fond monétaire internationale FMI a été pour stabiliser les
relations monétaires internationales. Lorsque des Etats ont des
difficultés monétaires, il va les aides sous forme d’assistance
technique, soit sous forme de prêts qui vont les aider à rétablir leur
balance de paiement.
-Les institutions à caractère économique et financier ont un
fonctionnement spécial. Les Etats-membres de ces organisations
vont souscrire du capital et ils auront dans les organes dirigeants
de l’organisation un nombre de voix qui sera proportionnel au
pourcentage du capital qu’ils ont souscrit.
B. Les institutions à caractère social
-L’OIT (organisation internationale du travail) a été créée au
moment de la SDN. Son but est d’améliorer les conditions de
travail en développant une réglementation internationale
protectrice des travailleurs. Ceci se fait par l’élaboration de
grandes conventions internationales qui vont être reprises par les
Etats sous forme de législation interne. La structure de l’OIT est
très originale. L’organe plénier, qui s’appelle la conférence de
l’OIT est composé de deux délégués par Etat, l’un représentant des
employeurs et un des employées. Donc chaque Etat peut disposer
de deux voix qui peuvent même être contradictoires.
L’organe restreint est un conseil d’administration composé de 56
délégués et enfin, le secrétaire général de l’OIT est à la tête du
Bureau international du travail (BIT).
-L’OMS (organisation mondiale de la santé) a été créée en 1946
pour améliorer la santé au niveau mondial notamment en luttant
contre les épidémies en en encourageant la recherche médicale.
Elle adopte des règlements sanitaires qui sont obligatoires pour les
Etats.
C. Les institutions à caractère culturel
-L’Unesco a été créée en 1945 pour favoriser la coopération
culturelle et scientifique au niveau mondial. Elle doit veiller au
Les

respect du patrimoine culturel. Elle adopte des conventions ou


aussi des déclarations.
D. Les institutions à caractère technique
Il s’agit d’organisation internationale qui ont un domaine
d’activité très spécialisé en veillant à contrôler certaines activités
internationales par exemple : l’OACI ou l’AIEA ou l’UPU (Union
postale universelle).
E. L’organisation mondiale du commerce
L’O.M.C. a en 1994 pris la succession du GATT (General Accord
of Taxes and Trade). Elle a pour objet de réaliser au maximum la
liberté des échanges commerciaux internationaux et à la différence
du GATT, elle est dotée de l’ORD (organe de règlement des
différends) qui a un véritable pouvoir quasi-juridictionnel de
régler les différends commerciaux entre Etats. L’OMC doit aussi
veiller à favoriser les pays en voie de développement.
II. Les compétences et les pouvoirs
- Les pouvoirs des institutions spécialisées sont différents selon ce
que prévoit leur charte constitutive. Elles ont toutes un pouvoir de
recommandation c’est à dire que leurs organes ont le pouvoir
d’adresser aux Etats-membres un certain nombre de
recommandations qui n’ont pas un caractère obligatoire.
Cependant, l’impact de ces recommandations peut être important
car bien souvent les Etats ont l’obligation de faire un rapport
périodique à aux organisations pour indiquer les mesures qu’ils
ont prises dans leur législation pour suivre les recommandations.
-Certaines institutions spécialisées ont le pouvoir de prendre des
décisions qui s’imposent aux Etats-membres. Par exemple : l’OIT
ou l’OMS ont le pouvoir d’adopter des règlements qui s’imposent
aux Etats-membres en leur fixant des standards, c’est à dire des
règles communes qu’ils doivent adopter dans leur législation.
-Certaines institutions spécialisées ont un véritable pouvoir
d’investigation et de contrôle dans les Etats-membres. L’OIT peut
sur la base de plaintes émanant des syndicats mettre en place des
commissions qui vont examiner sur le territoire ces plaintes.
Autre exemple : L’agence internationale atomique AIEA a le
pouvoir de vérifier par des missions d’inspections que les Etats
n’utilisent pas l’énergie nucléaire à des fins militaires.
-Certaines institutions spécialisées ont en leur sein des organes
chargés de régler les différends entre Etats concernant le domaine
d’activité d’institutions.
Par exemple : L’OMC dispose de l’ORD (l’organe de règlement
des différends), l’OACI dispose d’un conseil des directeurs qui est
un organe quasi-juridictionnel et enfin la Banque mondiale a créé
le centre international (CIRDI) pour le règlement des différends
des investissements internationaux.

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