Rapport Evaluation de Djibouti FR
Rapport Evaluation de Djibouti FR
NOVEMBRE 2015
PREFACE
Il m’est agréable de présenter le Rapport Djibouti et l’Ethiopie. On voit se développer
d’évaluation ensemble avec le Programme des relations de bon voisinage entre ces
National d’Action (PNA) de la République de deux pays membres du COMESA et de
Djibouti. En effet, ce dix-huitième rapport de la l‘IGAD. L’Ethiopie est le principal partenaire
série comprend nombre de défis que le pays économique et commercial de Djibouti (80% du
devra relever mais Djibouti possède de bonnes transit de marchandises). Plusieurs domaines
pratiques que les pays membres du Mécanisme sont concernés par ces relations économiques
voudraient à coup sûr s’en inspirer. et commerciales renforcées: le transit des
marchandises à destination de l’Ethiopie, les
Au titre de bonnes pratiques, il me plaît de
télécommunications (un câble terrestre à fibre
citer quelques-unes comme les Mécanismes
optique relie Djibouti a son voisin), l’énergie
traditionnels de règlement des conflits qui
(l’interconnexion avec le réseau électrique
permettent aux acteurs impliqués dans des
éthiopien permet à Djibouti de couvrir une
disputes de recourir aux compromis ou au
grande partie de ses besoins en électricité),
consensus enracinés dans les normes locales
l’eau (un projet d’adduction d’eau qui prendra
pour trouver des solutions satisfaisantes dans
sa source en Ethiopie, proche de la frontière,
l’intérêt de la paix communautaire.
permettra de satisfaire, entre autres, la demande
Je citerai également la loi de règlement en eau potable des ménages et des entreprises
budgétaire dont le vote entre dans le cadre du de Djibouti), l’accès aux terres arables (Djibouti
contrôle exercé par le Parlement sur l’action dispose, dans la zone frontalière, et ce à titre
gouvernementale. A Djibouti, le législateur gratuit, de terres attribuées par l’Ethiopie
qu’il exploite pour réduire quelque peu sa
impose un ordre de priorité selon lequel le vote dépendance alimentaire vis-à-vis de ce dernier).
de la loi de règlement budgétaire de l’exercice
Il reste que Djibouti fait face aujourd’hui à des
précédent est un préalable à l’adoption de la loi
défis dont je me permets de retenir ceux qui
de finances suivante. Cet exercice est réalisé sur
sont, à mes yeux, très importants. Le défi de la
le continent africain avec un retard de plusieurs
pauvreté, de l’extrême pauvreté, du chômage
années, qui le vide de toute signification. Ce
endémique, des inégalités et de l’exclusion
mécanisme vertueux permet d’éclairer les choix
sociale. Les manifestations en sont qu’une
d’allocation et de réallocations éventuelles
grande partie de sa population vit encore dans
des ressources budgétaires, à la lumière des
des conditions extrêmes de pauvreté, avec un
résultats obtenus l’année précédente, et de
accès limité aux services sociaux de base. Le
renforcer ainsi aussi bien la pertinence du
chômage touche plus de 48% de la population
travail parlementaire que l’efficacité de l’action
active et environ 70% des jeunes. Le manque
gouvernementale.
d’eau potable et les crises alimentaires
Je termine cette rubrique de bonnes pratiques chroniques ont eu des conséquences humaines
par l’exemplarité des bonnes relations dramatiques, dans un pays où environ 31% de
économiques et commerciales existant entre la population souffre de sous-alimentation.
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ii
La décentralisation est également un défi de J’appelle Djibouti et les partenaires au
taille à relever ; mais il m’est agréable de savoir développement à lire soigneusement ce
que Djibouti est en train de mettre de grands rapport et à contribuer à la mise en œuvre du
moyens en la matière. Un Ministère chargé de Plan National d’Action (PNA) qui concentre les
la décentralisation vient d’être créé en 2016 priorités nationales et les reformes en matière
suite à une des recommandations de la Mission de gouvernance. Le Forum du MAEP nourrit
d’évaluation de Djibouti qui a eu lieu de 5 au 19 l’intérêt dans le processus de mise en œuvre à
Aout 2015. Ce Ministère est à pied d’œuvre. Au travers la revue du rapport annuel d’étape.
cours des six derniers, il a réalisé une étude sur
Je voudrais remercier le Gouvernement et
la déconcentration de l’Etat, le développement
le Peuple djiboutiens ainsi que mes Pairs du
local, les infrastructures sociales et l’évaluation
Forum du MAEP pour leur détermination et leur
les besoins des collectivitéts territoriales.
engagement qui nous ont permis d’arriver à
Cette étude a permis d’établir une feuille de
cette phase de mise en œuvre du Mécanisme
route de la mise en œuvre de la politique de
comme un tout.
décentralisation assortie d’un plan d’action
(2017 -2019) Je tiens à exprimer la même gratitude au Panel
des Eminentes Personnalités du MAEP et au
La transformation structurelle et la
Secrétariat du MAEP pour avoir consacré de
diversification de l’économie constituent des
l’expertise et du temps à la préparation de ce
défis réels pour le pays dès lors que l’économie
Rapport de grande qualité.
djiboutienne est extravertie et la base
productive fort étroite du fait de l’hypertrophie Uhuru Kenyatta
du secteur des services (80%), de la trop
faible contribution de l’agriculture, de la pêche, Président du Forum du MAEP
de l’élevage et de l’industrie à la formation
du PIB ainsi que l’informalisation croissante
qui empêche le développement d’un secteur
privé robuste créateur d’emplois décents.
Je ne manquerai pas de mentionner la faible
compétitivité des entreprises djiboutiennes. Elle
est une préoccupation du fait du coût très élevé
des facteurs de production comme l’électricité,
l’eau, les télécommunications et le coût du travail
peu compétitif avec des salaires relativement
élevés et une productivité de la main d’œuvre
faible. Je n’ai aucun doute qu’avec les projets
en cours tels que l’interconnexion électrique,
l’adduction d’eau et le câble terrestre à fibre
optique ainsi que l’actuelle ligne de chemins
de fers reliant Djibouti à l’Ethiopie (757 km),
le problème de compétitivité de l’économie
djiboutienne ne sera qu’un lointain souvenir
dans quelques années.
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PAYS PARTICIPANT AU MECANISME
AFRICAIN D’EVALUATION PAR LES
PAIRS (MAEP)
Les 35 pays qui participent au MAEP au 1er Janvier 2016 sont :
Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, République du
Congo, Djibouti, Egypte, Ethiopie, Gabon, Ghana, Guinée Equatoriale, Kenya, Lesotho, Liberia,
Malawi, Mali, Mauritanie, Maurice, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, Rwanda, Săo Tomé-et
Principe, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie, Tchad, Tunisie, Togo, Zambie
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PANEL DES EMINENTES
PERSONNALITES DU MAEP
Dr. Mustapha Mekideche (Algérie)
(Président)
(Vice-Président)
(Membre)
(Membre)
(Membre)
(Membre)
(Membre)
Cnr New Road et Sixth Rd Challenger Avenue, Midrand, 1682 Tél.: +27 011 256 3401
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v
REMERCIEMENTS
L
e Panel des Eminentes Personnalités du Le Panel du MAEP tient à saluer le travail accompli
MAEP (Panel du MAEP) est heureux de par l’équipe d’évaluation pays dirigée par
présenter le Rapport d’évaluation pays Honorable Joseph Tsang Mang Kin, membre du
(Rapport d’évaluation) de la République de Panel des Eminentes Personnalités. Honorable
Djibouti. C’est le 18e de la série. Ce rapport est Joseph Tsang Mang Kin a conduit le processus
le fruit de la collaboration et de la participation d’évaluation par les Pairs avec la dextérité et le
active des différentes parties prenantes et grand dévouement qui ont façonné sa brillante
institutions. carrière à ce jour. Nous remercions également
l’équipe de consultants qui ont entrepris la
Le Panel du MAEP est en effet reconnaissant
MEP de Djibouti. L’équipe comprenait : Prof.
à son Excellence Ismail Omar Guelleh,
Georges Nzongola-Ntalaja, Professor of African
Président de la République de Djibouti pour
Studies, University of North Carolina at Chapel
son engagement indéfectible au processus du
Hill, USA, Prof. Tukumbi Lumumba-Kasongo,
MAEP depuis sa création et pour avoir accordé
Professor, Department of City and Regional
toute l’assistance nécessaire à la Mission
Planning, Cornell University, Ithaca, New York,
d’évaluation pays (MEP). Les remerciements
USA), Prof. Pasteur Emmanuel Just Akpo,
du Panel du MAEP vont également à son
Enseignant-Chercheur, Université d’Abomey-
Excellence Mahamoud Ali Youssouf, Point
Calavi, Bénin, Prof. Barthélémy Biao, Directeur
Focal de Djibouti et Ministre des Affaires
du Laboratoire de Recherche en Economie
Etrangères et de la Coopération Internationale
et Gestion (LAREG), Université de Parakou,
et de son représentant Mr. Moussa med
Bénin, Prof. Pierre Yourougou, Professeur de
Omar, à son Excellence Abdoulkader Doualeh
Finance, Université de Syracuse, USA, Mr.
Wais, Président Coordinateur-National de
Donatien Bihute, Economiste, Mr. Ousmane M.
la Commission nationale du MAEP et ses
Diallo, Consultant international et Mr. Azeddine
autres membres. Mention doit également
Abdennour, Economiste.
être faite à l’endroit de Mr. Abdoulkarim Aden
Cher, Secrétaire National et de son personnel Nous adressons nos remerciements aux
pour leurs efforts inlassables en facilitant les experts des partenaires stratégiques du MAEP
interactions pendant la Mission d’évaluation pour leur participation à l’évaluation de Djibouti :
pays (MEP). Mr. Mansour N’Ndiaye et Mme Nadine Rugwe-
Sibomana du Programme des Nations Unies pour
Le Panel du MAEP exprime sa gratitude à
le Développement (PNUD), Mr. Prime Nyamoya
toutes les parties prenantes qu’il a rencontrées,
et Mr Gabriel Mougani pour la Banque Africaine
notamment les organisations de la société
de Développement (BAD), Prof. Sylvain Boko,
civile, les représentants du secteur privé, les
Mr. Wilfran Moufouma Okai et Mme Shirley
associations des femmes, les groupes de
Chinien pour la Commission Economique
jeunes, les agriculteurs et les éleveurs, les
des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).
syndicats et les partis politiques ainsi que les
médias pour leur précieuse contribution au
contenu de ce Rapport d’évaluation.
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Enfin, le Panel du MAEP tient à remercier les
membres du personnel du Secrétariat du MAEP
dirigé par son Excellence Dr. Ibrahim Assane
Mayaki, qui de par leurs inlassables efforts ont
travaillé pour assurer la pleine réussite de la
Mission d’évaluation de pays et l’achèvement
du présent rapport. Des remerciements
particuliers vont au Dr. Messan Koffi Adorgloh,
Coordonnateur de la Mission d’évaluation pays
à Djibouti, Mr. Dalmar Jama, Coordinateur de
la Gouvernance d’entreprise et Mme Lydie
Bokoko, Assistante personnel.
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TABLE DES MATIERES
PAYS PARTICIPANT AU MÉCANISME AFRICAIN D’EVALUATION PAR LES PAIRS (MAEP) 2
PANEL D’ÉMINENTES PERSONNALITÉS 2
REMERCIEMENTS 3
RESUME EXECUTIF 23
1. Le Processus du MAEP 23
2. Contexte Historique 28
3. Résumé des découvertes et des défis dans les domaines thématiques 30
4. Questions intersectorielles 42
4.1 Mécanismes traditionnels de résolution de conflits 43
4.2 Renforcement des capacités 43
4.3 Inclusion socioéconomique 45
4.4 Résilience et vulnérabilité climatiques 48
4.5 Position de Djibouti dans la Corne de l’Afrique 50
4.6 Le Khat 53
5. Bonnes pratiques 56
5.1 Démocratie et Gouvernance politique 56
5.1.1 La suppléance parlementaire 56
5.1.2 Mécanismes traditionnels de résolution de conflits 57
5.2 Gouvernance et Gestion Economiques 57
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5.2.1 La Loi de règlement 57
5.2.2 Bonnes relations économiques et commerciales entre Djibouti et l’Ethiopie 58
6.3 Développement Socioéconomique 59
6.3.1 Lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale à Djibouti 59
CHAPITRE PREMIER 61
1. INTRODUCTION : LE MAEP ET SA MISE EN ŒUVRE EN REPUBLIQUE
DE DJIBOUTI 61
1.1 Le MAEP et son Processus 61
1.1.1 Le Processus du MAEP 62
1.1.2 La Mise en œuvre du Processus du MAEP en République de Djibouti 65
1.2 Méthodologie utilisée pour l’autoévaluation de Djibouti 70
1.3 La mission de revue pays 71
CHAPITRE DEUX
2. LE CONTEXTE HISTORIQUE ET DEFIS ACTUELS 73
2.1 Brève Histoire Politique 73
2.1.1 Histoire Précoloniale 73
2.1.2 Histoire Coloniale 74
2.2 Politiques Après l’Indépendance, Constitution et Réformes politiques 75
2.3 Défis actuels 77
CHAPITRE TROIS 82
3. DEMOCRATIE ET GOUVERNANCE POLITIQUE 82
3.1 Aperçu 82
3.2 Normes et codes 84
3.3 Evaluation des Performances des objectifs du MAEP 97
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CHAPITRE CINQ 166
5. GOUVERNANCE D’ENTREPRISE 166
5.1 Aperçu 166
5.2 Normes et codes 168
5.3 Evaluation des Performances des objectifs du MAEP 171
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x
Tableau 1.3 : Délégation du MAEP 71
Tableau 3.1 : Instruments et normes internationaux 84
Tableau 3.2 : Instruments et normes régionaux 92
Tableau 4.1 : Principaux indicateurs macroéconomiques 124
Tableau 4.2 : Normes devant être signées et ou /ratifiées 127
Tableau 4.3 : Normes ne nécessitant pas de ratification et les Pratiques optimales 128
Tableau 5.1 : Signature, Ratification et Adoption des Normes et Codes 169
Tableau 5.2 : Répartition détaillée des entreprises djiboutiennes par secteur d’activité 174
Tableau 5.3 : Evolution des investissements directs étrangers 178
Tableau 6.1 : Normes et Codes à signer ou à ratifier 203
Tableau 6.2 : Normes et Codes n’ayant pas besoin de ratification 205
Tableau 6.3 : Autres normes et codes internationaux pertinents 206
Tableau 6.4 : Scolarisation primaire et secondaire 224
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xi
Figure 1 : Carte Politique de Djibouti
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FICHE DESCRIPTIVE DU PAYS I
INFORMATIONS DE BASE
Situation Pays de la corne de l’Afrique situé sur la côte ouest du débouché méridional
géographique de la Mer Rouge, Djibouti partage des frontières avec l’Érythrée au Nord,
l’Éthiopie à l’Ouest et au Sud et avec la Somalie au Sud - Est.
Djibouti possède une façade maritime longue de 370 km qui donne sur la
Mer Rouge et le Golfe d’Aden
Climat Le climat est de type tropical aride avec deux saisons bien distinctes. -
---d’octobre à avril, c’est la saison fraîche avec des vents d’Est humides et
des températures comparables à celles d’un été méditerranéen. De Juin
à Août, c’est la saison chaude avec des températures élevés et des vents
d’Ouest secs et brûlants. Les mois de mai et septembre sont des mois
de transition pendant lesquels s’opèrent les renversements des vents qui
provoquent des calmes plats augmentant ainsi l’humidité. Le régime des
pluies est très irrégulier et les hauteurs annuelles de précipitations varient
énormément d’une année à l’autre.
1 Sources : Département des Affaires Economiques et Sociales du Secrétariat Général des Nations Unies, Division Population ; Perspectives de la
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Population Population totale : 888 0001 (estimations de 2015) dont 54% de femmes et
46% d’hommes.
Djibouti-Ville : 586600
Arta : 46000
Ali-Sabieh : 49500
Dikhil : 53900
Tadjourah : 45000
Obock : 20700
Espérance de vie : Moyenne 62.4 ans. Hommes 59.93 ans ; Femmes 64.94
ans
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Système La justice est rendue par les cours et tribunaux ci - après :
juridique
Tribunal de première instance de Djibouti
Tribunal administratif
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Commerce Exportations, FOB (2013) : 151.5 millions dollars
PIB au prix du marché (million dollars courant)2 1073 1162 1262 1401
Taux de croissance réelle du PIB (%) 3,5 4,5 4,8 5
PIB/ tête (en dollars courants) 1276 1344 1420 1533
Trafic routier Djibouti-Ethiopie 196 299 226 293 284 813 287 963
2 D’après les commentaires du gouvernement, le PIB a atteint en 2014 1523,8 millions USD
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Trafic éthiopien de marchandises (% du trafic
84,2 69,8 71,2 80,7
total)
Taux de fréquentation des hôtels 49,6 38,9 38,4 30,4
Production d’électricité (Mwh) 342 744 372 658 380 479 403 217 432 926
Consommation d’électricité (Mwh) 267 284 288 701 290 094 313 242 347 373
Part du transit ordinaire dans le commerce
79,5 76,1 78,9 84,5 76,4
(%)
Exonérations / taxations normales (%) 48,6 51,6 39,0 36,9 88,7
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Temps requis pour créer une entreprise
(Doing Business de la Banque mondiale (2012, 2013, 2014, 2015)
2012 2013 2014 2015
37 jours 37 jours 17 jours 14 jours
xxx sur 183 pays xxx sur 185 pays 171e sur 189 pays 160e sur 189 pays
xxx: rang non connu
INDICATEURS SOCIAUX
5 – 14 ans 194721 200 174 205 779 211 541 217 464
15 – 24 ans 196 108 201 599 207 244 213 047 219 012
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INDICATEURS GENERAUX 2009 2010 2011 2012 2013
15 – 59 ans 496622 510 528 524 823 539 518 554 624
Arta 60,1
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INDICATEURS GENERAUX 2009 2010 2011 2012 2013
Taux d’accouchements assistés 98,9
Taux de mortalité des moins de cinq
58,0
ans (pour 1000)
Taux de malnutrition chez les enfants
de moins de 5 ans (retard de crois- 30,8 33,5
sance)
Ratio population / lits d’hôpital
Djibouti 853 865 857 826 715
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Indicateurs clés sur l’éducation secondaire (collège et lycée) (2011, 2012, 2013, 2014)
2011 2012 2013 2014
Scolarisation (en milliers) 47,3 49,4 50,6 50,0
Nombre de maitres (en milliers) 1,4 1,6 1,7 1,8
Nombre d’établissement secondaire (Collège et lycée) 39 41 41 44
Pourcentage de croissance annuel dans la scolarisation
7,4 4,5 2,5 -1,2
d’une année à l’autre
Ratio élèves/maitres 34,5 30,9 29,9 27,2
Ratio élèves par classe 49,5 48,3 47,8 48,2
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ESPERANCE DE VIE A LA NAISSANCE (années)
Femmes 52,4 54,1 63,43 63,96
Hommes 50,29 52,8 60,22 60,71
Taux d’alphabétisation adulte (%)
Femmes N/D 39,5 40.2 42.5
Hommes N/D 60,1 60.6 61.3
ACCES A L’EDUCATION
Taux de scolarisation net à l’école
74.5 72.2 71.3 67.9
primaire
Filles 71.8 68.9 67.5 64.9
Garçons 77.1 75.4 74.9 70.7
Taux d’achèvement dans le 70 66 67 N/D
primaire
Taux d’alphabétisation de la jeunesse (pourcentage de personnes âgées de 15 à 24 ans)
Femmes N/D 66,1 66.8 67.1
Hommes N/D 80,7 81.1 81.7
SANTE
Taux total den fertilité (nombre de
naissances par femme) l’Indice N/D 2,9 N/D N/D
Synthétique de Fécondité
Contraception
Pourcentage de femmes âgées
de 15 à 49 ans adoptant des 11,86 19,0 12,07 12,33
mesures contraceptives
Nombre de naissances assistées
N/D 87,4 ND ND
par du personnel de santé qualifié
Pourcentage par rapport aux
47,32 47,90 47,52 47,94
naissances totales
Ratio de mortalité maternelle pour
N/D 383 ND ND
100 000 naissances vivantes
N/D : donnée non disponible
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ADDS Agence djiboutienne de développement social
AG Assemblée générale
ANPI Agence Nationale pour la Promotion des Investissements
AJCD Association des jeunes comptables djiboutiens
BAD Banque Africaine de Développement
BCD Banque centrale de Djibouti
CCD Chambre de Commerce de Djibouti
CDMT Cadre de dépenses moyen terme
CIR Cadre intégré renforcé
CEA Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique
CEDAW Convention sur les droits des femmes
CER Communautés économiques régionales
CESP Conseil Economique Social et Culturel
CEWARN Mécanisme d’alerte précoce et de réaction rapide aux conflits
CEWARU Mécanisme d’alerte précoce, de prévention et de gestion des conflits armés
CFS Côte Française des Somalis
CNDH Commission nationale des droits de l’homme
CN-MAEP Commission nationale MAEP
CNRI Commission nationale de la réforme institutionnelle
CPEC Caisse populaire d’épargne et de crédit
CLD Comité local de développement
CSP Conseil de Sécurité et de Paix
CTCAHM Cellule technique de coordination et d’harmonisation des interventions
COMESA Marche Commun pour l’Afrique Orientale et Australe
CRUD Centre de Recherche Universitaire de Djibouti
DCG Diplôme de comptabilité et de gestion
DISED Direction de la Statistique et des Etudes Démographiques
DT Djibouti Télécom
EDD Electricité de Djibouti
EPA Etablissement public à caractère administratif
EURL Entreprise unilatérale à responsabilité limitée
FIGA Fonds d’Investissement et de Garantie
FMI Fonds monétaire international
FRUD Front pour la restauration de l’unité démocratique
HCNDPP Haut Conseil National du Dialogue Public/Privé
HIMO Haute intensité de main d’œuvre
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23
IDE Investissement direct étranger
IFAC Fédération internationale des comptables
IFRS International Financial Reporting Standards
IGAD Autorité intergouvernementale sur le développement
IGE Inspection générale d’Etat
IGF Inspection générale des finances
ITR Institut technique de recherche
IMF Institution de microfinance
INDS Initiative nationale de développement social
IRD Institut de Recherche pour le Développement
ITIE Initiative de Transparence des Industries Extractives
ISA Standards internationaux d’audit
LABFA Licence en banque, finance et Assurance
LPA Ligue populaire africaine
LPAI Ligue populaire africaine pour l’indépendance
LOE Loi d’orientation économique
MAEP Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs
MEP Mission d’évaluation pays
MGF Mutilation génitale féminine
MOU Mémorandum d’Entente sur le MAEP
MIGA Agence multilatérale de garantie des investissements
NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement Africain
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
ODPIC Office Djiboutien de la propriété industrielle et commerciale
OIT Organisation internationale du travail
OMC Organisation mondiale du commerce
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMI Organisation des migrations internationales
OSC Organisations de la société civile
PAP Parlement Panafricain
PDR Plan de développement regional
PNDR Politique nationale de développement régional
PF Point focal
PFG Point focal genre
PIB Produit intérieur brut
PIP Plan d’investissement pluriannuel
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PNAP Programme national d’action préliminaire
PND Parti national démocratique
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PME Petite et moyenne entreprise
PRD Parti pour le renouveau démocratique
PTF Partenaires techniques et financiers
RONC Rapport sur l’observation des normes et des codes
RNAE Rapport National d’Autoévaluation
RPP Rassemblement Populaire pour le Progrès
SA Société anonyme
SAIIA Institut Sud-Africain des Affaires Internationales
SARL Société à responsabilité limitée
SCAPE Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi
SESN Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale
SN-MAEP Secrétariat National du MAEP
SIAICE Société islamique d’assurance des investissements et de crédit à
l’exportation
SNC Société en nom collectif
SNMF Stratégie nationale de la microfinance
SNIFD Stratégie nationale d’intégration de la femme dans le processus de dévelop-
pement
TCER Taux de change effectif réel
TEC Tarif extérieur commun
TFAI Territoire Français des Afars et des Issas
UA Union Africaine
UD Union douanière
UNS Union pour le salut national
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RESUME EXECUTIF
1. LE PROCESSUS DU MAEP
iii. L’objectif du MAEP est de s’assurer que les politiques et pratiques des Etats
participants conforment aux valeurs, normes et codes politiques, économiques et
des entreprises contenues dans la Déclaration sur la Gouvernance Démocratique,
Politique, Economique et des Entreprises, qui conduisent à la stabilité politique,
à une forte croissance économique, au développement durable, et à l’intégration
continentale accélérée.
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1.1.1 Le processus du MAEP
vi. Le document de base du MAEP identifie cinq étapes dans le processus d’évaluation :
vii. Au cours de cette phase, le pays soumis à évaluation met en place les structures
nationales de pilotage du processus d’évaluation (bureau du Point Focal, Commission
Nationale de Gouvernance, Secrétariat National et les instituts techniques de
recherche), prépare le programme d’action, tel que prévu au paragraphe 13 du
document de base du MAEP et fournit les renseignements, conformément au cahier
des charges établi par le Secrétariat de l’EAP. Le pays est également appelé à
entreprendre une large sensibilisation autour des enjeux MAEP et de la nécessité,
pour l’ensemble des acteurs, de s’impliquer pleinement dans le processus, pour
assurer sa réussite.
viii. Des missions sont prévues dans le cadre de cette préparation. Il s’agit, d’une part,
des missions avancées, conduites par l’Eminente Personnalité du Panel, chargé
du dit-pays, dont l’objectif est d’assister le pays dans la préparation de la revue et,
d’autre part, des missions d’appui, conduites par un membre du Panel du MAEP
et des représentants des trois partenaires stratégiques (BAD, PNUD et CEA), dont
l’objectif est d’évaluer l’état de préparation du pays dans la perspective de son
évaluation.
La Mission d’Appui qui dure trois jours, porte, quant à elle, sur l’évaluation de l’état de
préparation du pays, par référence aux points d’accord et critère arrêtés, lors de la mission
avancée. La mission s’intéresse plus particulièrement à :
- L’élaboration conjointe de la feuille de route pour le pays par les deux parties,
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- La discussion du questionnaire d’autoévaluation et du budget.
ix. La signature du Protocole d’Accord sur les évaluations techniques entre le Point focal
et le membre du Panel chargé du pays ouvre la voie à l’exercice d’autoévaluation de
la gouvernance par le pays.
x. Cet exercice, qui dure de 6 à 9 mois en fonction des pays, est sanctionné par le
Rapport National d’Autoévaluation et le Programme d’Action Préliminaire qui sont
soumis au Panel du MAEP. Il faut noter que la soumission de ces deux documents
déclenche le processus de revue externe du pays.
xi. Durant cette phase, la Mission d’Evaluation-Pays (MEP) conduite par le membre du
Panel chargé entreprend la visite du pays sous revue et engage de larges consultations
avec le Gouvernement, les partis politiques y compris ceux de l’opposition, les
parlementaires et les représentants des organisations de la société civile et du
secteur privé. Le pays doit, conformément au Mémorandum d’Entente signé dès
l’adhésion du pays au MAEP, faciliter l’accès à toutes les sources d’information et
aux acteurs nationaux sans exclusif.
xiii. La clé de réussite de la revue réside dans l’identification des questions substantives
essentielles, qui sont au cœur de l’évaluation. Ces questions ont trait :
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- à l’adéquation entre les données exhaustives et fiables, indispensables à toute
évaluation et l’information disponible (souvent carencée),
xiv. Durant cette phase, l’équipe de la MEP prépare son rapport sur la base de ses
consultations avec les parties prenantes nationales, des conclusions des études
menées par le Secrétariat du MAEP avant la visite, des informations mises à sa
disposition et le Plan National d’Action (PNA).
xvi. Ces recommandations doivent clairement identifier les actions concrètes à inclure
dans le Programme d’Action.
xvii. Le projet de rapport de la MEP est discuté et validé par le Panel des Eminentes
Personnalités. Une fois validé, le projet de la MEP devient le rapport du Panel. Il
est ensuite envoyé au Gouvernement. Le Gouvernement dispose de trois semaines
pour formuler ses observations. La réponse du Gouvernement met en relief son
point de vue sur la façon dont les lacunes et faiblesses identifiées seront corrigées.
Elle est annexée au Rapport d’évaluation.
xix. La Phase quatre prend fin lorsque le Président du Forum du MAEP communique ses
décisions au Chef d’Etat ou de Gouvernement du pays objet de l’évaluation.
xx. Lors de cette ultime étape, le Forum publie le rapport final du MAEP et
le communique officiellement aux diverses institutions régionales et sous
régionales, notamment l’Union Africaine, le Parlement Pan Africain (PAP), la
Commission Africaine des Droits d l’Homme et des Peuples, Le Conseil de
Sécurité et de Paix et le Conseil Economique, Social et Culturel (ECOSOCC)
de l’Union Africaine et les communautés économiques régionales (CER).
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1.1.1 La mise en œuvre du processus du MAEP à Djibouti
- le premier atelier régional, qui s’est tenu le 31 avril 2010 à Tadjourah, a regroupé
les acteurs des régions d’Obock et de Tadjourah,
- le deuxième atelier régional s’est tenu, quant à lui, le 5 avril 2010 à Ali-Sabieh et
a regroupé les acteurs des régions de Dikhil et d’Ali-Sabieh,
xxii. La Commission Nationale MAEP a également initié des visites à l’extérieur du pays,
offrant ainsi, à l’équipe du MAEP de Djibouti, l’occasion de participer successivement
au Sommet de l’Union Africaine à Kampala, qui s’est tenu à Kampala le 23 juillet
2010 et celui d’Addis Abeba, qui s’est tenu le 27 janvier 2011. En parallèle, le MAEP
de Djibouti a poursuivi la mise en place des instruments de mise en œuvre, avec
notamment l’installation du Secrétariat National, dans des locaux équipés, mis à
disposition par le Gouvernement.
xxiii. Entre décembre 2010 et février 2011, le MAEP de Djibouti a accueilli deux missions
d’appui conduites par Maitre Julienne Ondziel Gnelenga, membre du Panel des
Eminentes Personnalités du MAEP chargée de Djibouti, dont la dernière mission
a abouti à la signature du Mémorandum d’Entente sur le MAEP entre le Président
de la République et Chef du Gouvernement, S.E. Ismaël Omar GUELLEH et la
Personnalité Eminente du Panel chargée de Djibouti. Il est à noter que bien que
l’engagement de Djibouti dans le processus du MAEP ait été relativement long,
du fait de contraintes de financement qui ont retardé le recrutement des ITR, la
volonté réaffirmée du Président de la République en faveur du MAEP a permis à
Djibouti de finaliser la rédaction de son Rapport National d’Autoévaluation et de son
Plan National d’Action préliminaire. Conformément aux procédures du MAEP, un
exemplaire de ce rapport a été envoyé le 5 Août 2014 par le Point Focal au Directeur
Général par intérimaire du MAEP à Midrand (Johannesburg) en Afrique du Sud.
1 Décret N° 02009–0199/PR/MAECI, portant création des principales structures nationales chargées de la mise en œuvre du MAEP.
2 Appellation locale de la Commission Nationale de Gouvernance (CNG)
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2. CONTEXTE HISTORIQUE
xxiv. L’histoire de Djibouti a été fortement influencée par la présence coloniale française
qui a duré 115 années, entre la première implantation effective en 1862 à Hayou
(Obock) jusqu’à l’accession du pays à la souveraineté internationale, le 27 juin 1977.
En réalité, l’histoire ancienne de l’actuel territoire djiboutien s’inscrit dans un déroulé
propre aux « temps longs » transcendant les découpages habituels en périodes
précoloniale, coloniale et postcoloniale. La République de Djibouti repose, de fait,
sur des socles et des temporalités qui sont à la fois géologiques, paléontologiques
et historiques. L’actuel territoire de la République de Djibouti demeure toujours le
centre de gravité des principales dynamiques géomorphologiques de notre planète.
La terre djiboutienne est le point de rencontre de deux fossés majeurs d’effondrement
dont le premier est occupé par la Mer Rouge et le second constitué par le grand rift
d’Afrique orientale occupé par un chapelet de lacs.
xxvii. De même, cette modification procédait d’un favoritisme intermittent entre ces deux
groupes en s’appuyant sur l’un contre l’autre et vice versa selon la conjoncture
politique nationale. Par exemple, durant les années 50, elle favorisait les Issas,
en soutenant ses leaders politiques comme Mahamoud Harbi et Hassan Gouled
Aptidon. Au cours des années 60, ce fut au tour des Afar, à travers Ali Aref et Ahmed
Dini, de trouver grâce aux yeux de l’Administration coloniale française. Ainsi, elle
posa les germes d’une rivalité pour l’exercice du pouvoir entre Afar et Issa.
xxviii. Toutefois, la lutte commune pour l’indépendance rapprocha Afar et Issa pour se
débarrasser du colonisateur. La Ligue Populaire Africaine (LPA), créée en 1973,
se transforma deux ans après en Ligue Populaire Africaine pour l’Indépendance
(LPAI) et symbolisa l’entente entre Afar et Issa et la poursuite d’un même but,
puisqu’elle réunit à sa tête Hassan Gouled Aptidon (Issa) et Ahmed Dini (Afar).
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xxix. Le parcours historique de la République de Djibouti indépendante peut être divisé
en trois grandes phases : le temps du Parti unique (1979 à 1992), la période
de l’ouverture politique et démocratique (1992 à 1999), et l’ère de la croissance
économique et de l’apprentissage de la démocratie (1999 à aujourd’hui).
xxxi. La répartition ethnique du pouvoir qui prévalait avant 1977 est reconduite dès le
lendemain de l’indépendance, avec l’instauration du système du Parti Unique qui
monopolisera la scène politique durant une quinzaine d’années. Un conflit armé
dans le Nord du pays entre 1991 et 1994 exacerbe les antagonismes et met en
difficulté l’économie nationale. Le FRUD (Front pour la Restauration de l’Unité et
de la Démocratie) prend les armes afin de réclamer des reformes politiques plus
poussées. C’est alors qu’une nouvelle Constitution a été adoptée le 15 septembre
1992.
3.1. Démocratie
3.1. et laDémocratie
Gouvernance Politique
et la Gouvernance Politique
xxxiv. La République de Djibouti est depuis 1992 engagée dans un long cheminement
de construction d’un Etat démocratique. Les institutions politiques fonctionnent
conformément aux règles du jeu dans un système de gouvernance sous le contrôle
d’un parti dominant, qui laisse très peu d’espace d’expression et d’initiative à
l’opposition.
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xxxv. Comme dans la plupart des pays africains, il existe plus de concentration que de
séparation des pouvoirs, le poids de l’Exécutif étant si lourd qu’il est prématuré de
parler du contrôle et de l’équilibre mutuels des pouvoirs. Néanmoins, l’aspiration à
la séparation et à l’équilibre existe au sein de la classe politique et de la population,
raison pour laquelle les voix s’élèvent de part et d’autre pour renforcer l’autonomie
du pouvoir législatif et l’indépendance du pouvoir judiciaire.
xxxvi. La stabilité et la paix règnent à travers toute l’étendue du territoire national, et les
mécanismes traditionnels de règlement de conflits s’occupent de manière satisfaisante
des litiges entre individus et groupes au niveau des collectivités territoriales. Dans un
pays multiethnique, le système politique dans son ensemble projette une image de
respect et de la tolérance de la diversité, qui constituent des piliers de l’unité et de
la cohésion nationales.
xxxviii. Dans un pays pauvre avec une économie de rentes basée en grande partie sur les
recettes de ses ports maritimes et la location des bases militaires à quelques puissances
étrangères, la construction d’un Etat démocratique et développementaliste présente
des défis que le gouvernement et le peuple djiboutiens sont appelés à relever. Au
premier rang de ces défis figure la décentralisation financière des compétences, qui
tarde à se matérialiser en dépit du décret No. 2007-0099 du 3 mai 2007 « portant
transfert et répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales ».
Celles-ci ne sont pas autorisées à lever les impôts et taxes locaux, ce qui est un
obstacle majeur pour la réalisation de leur mandat de développement économique
et social, ainsi que de leur devoir d’associer la population à la gouvernance
démocratique de la chose publique. En outre, les ressources financières allouées par
l’Etat aux services déconcentrés n’ont aucune commune mesure avec celles allant
aux collectivités décentralisées, qui restent dérisoires. Par conséquent, les régions
et les communes de la ville de Djibouti manquent de capacités tant humaines que
matérielles dont elles ont besoin pour lutter contre l’extrême pauvreté qui frappe une
grande partie de la population djiboutienne à la fois marginalisée et exclue.
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xxxix. En plus de l’absence d’une fiscalité locale et les faibles capacités des élus locaux
en matière d’administration de développement, la prestation des services publics est
défaillante.
xli. Un autre facteur de ce passé qui empêche la participation d’un grand nombre de
citoyens à la vie politique est la pauvreté. La pauvreté ne peut que s’empirer quand
elle est liée aux conditions de précarité affectant les enfants de rue, les personnes
âgées, les personnes handicapées, les personnes déplacées et les réfugiés.
Conclusions principales
xliv. Dans le même ordre d’idées, Djibouti doit relever le défi d’organiser des élections
libres, transparentes et apaisées pour éviter des situations de contestation telles
que le scrutin législatif de 2013. La Mission du MAEP estime qu’un renforcement
du scrutin proportionnel est souhaitable pour augmenter le nombre de députés de
l’opposition à l’Assemblée Nationale, où ils sont actuellement 8 dans une assemblée
nationale de 65 députés.
3 Ils incluent les droits des femmes, des enfants, des jeunes et des groupes vulnérables,
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xlv. L’organisation des élections devrait bénéficier aussi d’un renforcement de la
commission électorale et de l’adoption d’un code électoral régissant les mécanismes
d’organisation et de transparence des élections afin de mieux garantir les droits civils
et politiques des citoyens à un scrutin libre, démocratique et apaisé.
xlvii. En 2013, les principaux agrégats macroéconomiques indiquent, pour ce pays, les
niveaux suivants: taux de croissance du PIB, 5% ; PIB global 1,456 milliards USD ;
PIB : 1668,34 USD par tête et par habitant et taux de croissance de la population :
1,5% en variation annuelle.
xlviii. Depuis la fin du 19e siècle et pendant longtemps, le pilier principal de cette économie
est la rente de la location de bases militaires. Toutefois, le développement des
activités portuaires avec les services connexes ont pris de l’ampleur, et ont fourni à
cette économie un deuxième pilier qui en devient progressivement le principal : le
secteur informel.
xlix. La dette extérieure totale de l’Etat a progressé de 55%, entre 2005 et 2012, passant
de 71.876 milliards FDJ en 2005, à 121.368 milliards de FDJ en 2012. Cette forte
augmentation serait due aux divers emprunts contractés par le Gouvernement
pour financer ses programmes sociaux, notamment de santé et d’éducation, afin
d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Bien que le
ratio d’endettement du pays se soit progressivement réduit depuis 2009, où il se
situait à 60,8% du PIB, il représentait néanmoins 49% du PIB en 2012.
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l. Le pays est aussi exposé à plusieurs fléaux tels que la corruption, le non-respect
des textes et le blanchiment des capitaux. S’agissant du blanchiment d’argent, on
s’accorde à reconnaître que Djibouti y est prédisposé pour différentes raisons : pays
situé aux confins de la Corne de l’Afrique et du Golfe arabique et où le « transit
financier » gagne de plus en plus en importance), pays islamique en proximité avec
des zones de grande piraterie ou avec des pays soupçonnés dans le financement
du terrorisme international ou islamique, et avec le développement des activités
bancaires au cours des dernières années.
liii. Le pays connaît une croissance assez forte et soutenue du PIB, assortie d’une
inflation contenue qui est à saluer et, en tendance, il est attendu un recul du déficit
budgétaire, reflétant des efforts de maîtrise des dépenses.
liv. Il importe de noter également les efforts fournis par le pays pour mettre en place et
faire participer un certain nombre d’institutions dans la détermination de la politique
économique. Ainsi, s’agissant des dispositions et processus de consultation avec
les parties prenantes dans la prise de décision économique, on peut signaler que
sont impliqués, à des degrés divers, les Organisations de la Société Civile, Le Haut
Conseil National du Dialogue Public/Privé (HCNDPP) et un cadre institutionnel pour
le dialogue Gouvernement/PTF, conformément à la loi d’orientation économique et
sociale (2001-2010) qui reconnaît l’intérêt des OSC. De même, en vue d’accroître
la mobilisation des ressources intérieures, le Gouvernement a procédé à une
réorganisation de l’Administration fiscale et à une refonte de la fiscalité.
lv. Par ailleurs, en termes de protection de la propriété industrielle, une loi a été votée
qui définit la nature et les modalités de protection. Une autre loi a également été
votée, dans le même sillage, sur la concurrence, en vue de renforcer le principe
de la liberté de la concurrence et des prix qui sont fixés par la loi de l’offre et de la
demande.
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lvi. Au plan institutionnel, Djibouti dispose de la Chambre de commerce de Djibouti
(CCD), de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI)
et de l’Office Djiboutien de la Propriété Industrielle et Commerciale (ODPIC).
On note, en outre, la création de deux institutions d’importance capitale. Il
s’agit du Centre de Gestion Agréé, dont le rôle est de développer l’usage de la
comptabilité et d’améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises
du secteur privé, et le Centre international des services arbitraux, dont l’objet
consiste au règlement des litiges de type privé sur le plan international.
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transition vers une gouvernance axée sur la performance et les résultats devrait
être envisagée, tout comme le désengagement progressif et programmé de l’Etat
des secteurs productifs.
- Le sixième défi est celui de l’accès à l’énergie et à l’eau dans des conditions
économiques raisonnables. La MEP se réjouit en effet de la conclusion d’un
accord de prêt avec Eximbank of China4 visant à approvisionner Djibouti-Ville en
eau potable depuis la frontière éthiopienne mais l’absence totale de transparence
autour des conditions de ce prêt sont à déplorer des lors que son impact n’est
pas sans conséquences sur la soutenabilité de la dette du pays à moyen terme.
Le droit légitime du peuple djiboutien est d’en être informé.
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lix. Le pays doit également parvenir à une mobilisation des ressources pour le
financement de l’économie djiboutienne, et ce, dans un contexte marqué par des
‘’fuites’’ massives de capitaux, de Djibouti vers les Etats-Unis. Lors des discussions
avec la Banque centrale, la Mission a été informée qu’à peine 30% environ des avoirs
de la Banque centrale sont utilisés effectivement dans l’économie djiboutienne, les
70% restants allant pour financer l’économie américaine.
lx. Enfin, il importe de renforcer les capacités de la Cour des comptes, qui a remplacé
la Chambre des comptes, en lui donnant notamment davantage de pouvoirs5 pour
la mise en œuvre de ses prérogatives. De même, il convient de doter le pays d’un
dispositif plus efficace de contrôle du blanchiment des capitaux, afin d’en limiter les
conséquences.
lxii. Ensuite, la gouvernance économique du pays repose sur sa capacité à attirer les
investissements directs étrangers, au prix d’importantes exonérations fiscales qui
pèsent sur les recettes de l’Etat, Etat djiboutien dont l’efficacité reste à démontrer. En
effet, la question est de savoir si les sacrifices consentis sous forme d’exonérations
sont compensés par les retombées en termes d’investissements directs étrangers.
lxiii. Par ailleurs, l’Assemblée nationale n’arrive pas, à cause de ses faibles capacités
institutionnelles et humaines, à exercer ses prérogatives constitutionnelles de
contrôle de l’action gouvernementale en général et de la gestion des dépenses
publiques en vue d’une redevabilité accrue des organes de l’Etat en particulier.
3.3. Gouvernance d’Entreprise
lxv. Le secteur privé djiboutien est caractérisé par une prédominance du « secteur
des services», qui représente 71% de l’ensemble de l’activité économique du PIB
marchand en 2010. Le secteur industriel est faiblement développé.
lxvi. La plupart des entreprises du secteur formel se trouvent dans Djibouti-ville et leur
développement est entravé par le coût élevé des facteurs de production.
5 Se référer au Chapitre 4 de ce présent Rapport
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lxvii. Le monde de l’entreprise est essentiellement dominé par les entreprises publiques,
dont l’Électricité de Djibouti6 (EDD) et Djibouti Télécom (DT) qui jouissent de
monopoles d’Etat ou de droits exclusifs. Le secteur privé djiboutien, quant à lui,
est caractérisé par une prédominance d’entreprises individuelles, une multitude
des petites et moyennes entreprises. Le secteur de l’informel est très développé
et constitue souvent une échappatoire contre une fiscalité trop lourde frappant les
PMEs formelles.
lxviii. Les PME nationales n’ont pas suffisamment bénéficié des effets d’entrainement liés
à l’intégration régionale et à l’essor des investissements étrangers, alors qu’elles
constituent le principal moteur de la création d’emplois. Les difficultés d’accès aux
crédits ont poussé les entreprises à recourir au financement alternatif dénommé
Hawala.
lxix. Les entreprises djiboutiennes communiquent peu sur l’état de leur patrimoine en
témoignent les procès-verbaux des réunions des Conseils d’Administration, les
rapports d’audit légal, et les résultats financiers. Les directions de la plupart des 148
grandes entreprises privées djiboutiennes (sur 3.435 entreprises formelles inscrites
à la Chambre de Commerce de Djibouti en 2013), respectent les règles de gestion,
notamment en ce qui concerne la reddition des comptes aux organes sociaux de
l’entreprise. Le problème se pose avec les nombreuses PME qui sont souvent des
entreprises familiales quasi unipersonnelles, dont les dirigeants ne sentent pas le
besoin de faire rapport aux associés.
lxxi. L’intégrité des entreprises à Djibouti est très problématique compte tenu de
l’inexistence des instruments juridiques nationaux pour renforcer la probité et
l’éthique dans les entreprises publiques et privées. Cette situation s’est traduite par
l’existence de pratiques de fraude, corruption, concussion et au non-respect des
normes, ce qui entrave les efforts des autorités nationales pour le redressement
des finances publiques. Les actionnaires, surtout minoritaires, ne sont souvent pas
informés de leurs droits. Il en va de même des partenaires des entreprises, dont les
travailleurs, malgré les dispositions légales existantes.
lxxiii. lxxiii. Malgré que Djibouti se soit doté en 2009 d’un Code de l’Environnement, peu
d’entreprises respectent les consignes de protection de l’environnement et Djibouti
6 Dans les domaines de la production, du transport et de la distribution d’électricité,
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n’a pas encore adhéré à l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE),
alors qu’il projette des investissements massifs dans les projets d’exploitation des
ressources naturelles.
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d’emplois. Elle dispose d’un potentiel non négligeable mais largement sous-
exploité dans les secteurs de la pêche, du tourisme, des énergies renouvelables
dont l’énergie géothermique. La résorption du chômage qui frappe 48,40% de la
population djiboutienne ne sera possible qu’à travers l’adoption des réformes ciblant
particulièrement les micro et PMEs, pour résoudre leurs problèmes d’accès au crédit
et pour améliorer leurs capacités managériales.
lxxviii. La MEP constate avec satisfaction que le Gouvernement a conçu des programmes
pour restructurer son économie et réduire sa dépendance à l’égard des activités à
forte intensité capitalistique dans les infrastructures portuaires et dans les transports.
Encore faudra-t-il créer une intégration des PME en amont et en aval8 de ces grands
projets d’investissements envisagés, y compris dans l’exploitation des ressources
naturelles du pays.
lxxx. Le pays possède une économie à structure atypique, avec des dysfonctionnements
qui ont pour nom: extraversion poussée avec absence de diversification; non-
inclusivité du modèle de croissance marginalisant plus de 80% de la population. La
logique de ce modèle étant de répondre principalement à une demande extérieure,
notamment celle de l’Ethiopie, avec un secteur tertiaire hypertrophié (Secteur primaire
3 % ; Secondaire 17% et Tertiaire 80% du PIB), le processus de développement de
Djibouti est aussi très vulnérable aux chocs exogènes liés à l’instabilité politique
régionale, aux effets des changements climatiques.
43
notamment en matière de lutte contre la pauvreté et l’extrême pauvreté endémiques
et d’accès de tous aux services sociaux de base comme l’eau potable, la santé et
l’éducation.
lxxxii. La pauvreté est massive et incrustée au plus profond du corps social. Près de 42% de
la population vit sous le seuil de pauvreté absolue et 80% sous le seuil de pauvreté
relative. Elle résiste aussi bien aux effets de la croissance économique qu’aux
thérapies administrées dans le cadre de la politique sociale du Gouvernement.
lxxxiii. La croissance a été, jusqu’à présent, sans effets d’entrainement notables sur
les secteurs primaire et secondaire, qui peinent à se développer, du fait de leurs
multiples handicaps dont l’effet insulaire sur le tissu économique. Il faut ajouter à
cela les problèmes liés à l’extraversion et l’exploitation limitée des secteurs porteurs
comme l’agropastoral et halieutique, le tourisme et les industries de transformation.
lxxxvi. La gouvernance locale reste du domaine de la volonté politique dès lors qu’elle
n’arrive pas à se concrétiser sur le terrain.
lxxxvii. La Société Civile demeure faible tant au niveau de la capitale qu’à celles des cinq
régions visitée. Sa capacité de jouer son rôle de « contre-pouvoir » à Djibouti reste
hypothétique.
lxxxviii.La participation des acteurs du secteur privé reste également faible dans le processus
de développement malgré le fait que ce secteur pourrait constituer un véritable
gisement d’emplois.
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xc. Les taux bruts de scolarisation ont fortement progressé depuis 15 ans. Il en est de
même pour les indicateurs liés aux taux d’admission et d’achèvement. En revanche,
le taux d’alphabétisation reste de 45 points en deçà de la cible fixée pour 2015.
xci. L’évolution est contrastée selon les cibles et indicateurs retenus pour mesurer
l’équité.
xcii. Les progrès sont majeurs en ce qui concerne la parité filles/garçons, notamment dans
le primaire. En revanche, les avancées sont moins significatives relativement au taux
d’alphabétisation ou encore à la participation des femmes à la vie économique et politique.
xciii. Malgré les progrès constatés dans le domaine du DSE, force est de souligner qu’un
certain nombre de défis importants à relever pour le DSE de Djibouti perdurent. Leur
résolution dans un délai raisonnable contribuera certainement à franchir un grand
pas vers l’émergence. Parmi les plus importants :
- la mise en valeur des secteurs autres que les infrastructures portuaires tels
que l’agropastoral et halieutique, le tourisme, les industries de transformation
créatrices de valeur ajoutée et d’emplois pour les jeunes et qui permettent
d’élargir les gammes de produits finis djiboutiens prêts à être commercialisés à
l’étranger ;
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Les problèmes émergents
xciv. Au total :
4. QUESTIONS INTERSECTORIELLES
xcv. Le Panel du MAEP a identifié ce qui suit comme étant les principales thématiques
intersectorielles qui émergent de ce rapport sur Djibouti :
- l’inclusion socioéconomique
- le khat.
xcvi. Les mécanismes traditionnels de règlement des conflits coexistent d’une manière
fonctionnelle avec la complexité des institutions et des valeurs contemporaines à
Djibouti. Ils constituent des pratiques locales ou régionales servant de base sur
laquelle les comportements, les décisions des institutions, des familles et des
individus sont conditionnés. Ils engendrent des normes et des règles, dépendant
de la nature des problèmes et des dynamiques du milieu social, avec lesquelles les
conflits sont résolus dans les systèmes de gouvernance politique et économique.
Ils imprègnent aussi les objectifs de la gouvernance des entreprises publiques et
privées.
xcvii. Le consensus est que la gouvernance de la chose publique est règlementée d’abord
par le respect des valeurs culturelles et des normes qui proviennent des traditions
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pratiques. Les règles et valeurs sociologiques influencent à tous les niveaux de la
société djiboutienne comment elle est organisée et gouvernée, et comment les clans
et les familles règlent leurs affaires. En gros, la société djiboutienne et ses systèmes
socio-économiques, sa gouvernance économique et politique et leurs principes
sont fortement influencés par ces mécanismes que les gens préfèrent utiliser pour
trancher les différends de tout genre. Ils transcendent et traversent les spécificités
des groupes ethniques et de classes sociales dans le fonctionnement des institutions
de gouvernance.
xcviii. Dans le cadre des normes et des pratiques de la bonne gouvernance et la recherche
des solutions durables, ces mécanismes peuvent être considérés comme les
unités d’analyse réelles ou potentielles. Par exemple, le processus des élections
démocratiques commence à partir du choix qui se fait dans la famille d’abord.
c. De nos jours, les dépenses d’éducation et de formation sont vues comme essentielles
à l’amélioration de l’efficacité, à l’accroissement de la productivité du travail et à la
détermination du niveau et de la distribution des gains individuels. C’est pourquoi
des recherches ont été étendues, ces dernières années, à tous les aspects du
développement des ressources humaines.
cii. On comprend dès lors pourquoi il est nécessaire que l’équipe d’évaluation se
penche, de façon toute particulière, sur cette question dont l’importance pour le
développement du pays et le bien-être de ses citoyens n’est plus à démontrer.
ciii. Pour aborder cette question, un certain nombre d’angles d’attaque ont été considérés
visant à prendre en compte, non seulement le diagnostic posé par le RNAE, mais
également les constats faits dans le cadre de la MEP.
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inscrites au Plan d’action pour la mise en œuvre des programmes de pays
(CPAP) du PNUD, qui a couvert la période allant du 1er janvier au 31 décembre
2013. La reconduite de cette action se justifie par les faiblesses toujours
ressenties dans ce domaine et constatées par la MEP. Comme le précédent,
ce programme aura pour objet « de renforcer les capacités nationales de
planification et de programmation et de formulation des actions publiques de
développement ainsi que le renforcement des capacités de l’outil de production
statistique, de programmation budgétaire et de gestion de la dette extérieure. Le
programme ambitionne également d’apporter un appui à renforcer la cohérence
et l’articulation entre les différents documents de planification (long terme, moyen
terme et plan d’action) » ;
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de métrologie et de contrôle de qualité. Ce point a aussi pour compléments le
point 3.3.1.2 du PAN préliminaire traitant du renforcement des compétences des
organes de contrôle, et le point 3.4.4.2 relatif au renforcement de la fonction
Conseil d’administration dans l’entreprise ;
- renforcement des capacités d’intervention des OSC. Cette action est abordée à
plusieurs niveaux du PAN préliminaire. Il est pris en compte dans le point 4.2.2.5
qui parle du renforcement des capacités et de l’accompagnement des OSC. Il a
également une action préalable prévue au point 1.4.1.2 du PAN préliminaire qui
traite de la promotion des OSC ; il trouve également une traduction concrète au
point 3.4.5 du même PAN qui aborde spécifiquement la question du renforcement
des capacités des associations de consommateurs ;
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réalité sociale et territoriale prend de l’ampleur, sans que le système redistributif ne
parvienne à la corriger. L’Indice de Gini, qui donne la mesure du phénomène, est
passé de 0,3 en 2012, à 0,44, en 2013, soit une dispersion plus accentuée du bien-
être social, ce qui signifie que les différents programmes sociaux, mis en œuvre ces
dernières années, ne se sont pas traduits par une baisse réelle de la pauvreté, des
inégalités et de l’exclusion.
cvi. Dans un tel contexte, la promotion de l’inclusion devient, de fait, un enjeu majeur
de politiques publiques relevant du champ social. Les individus et les groupes en
situation de pauvreté ou de précarité se heurtent, de par leur zone de résidence
ou leur appartenance socioprofessionnelle, à un ensemble de difficultés d’accès à
des services essentiels, qui nuisent à leur pleine participation à la vie sociale et ne
leur permettent plus d’exercer leurs droits et devoirs de citoyens. Les mécanismes
d’exclusion sont suractivés par des carences et des fragilités qui peuvent se
superposer ; c’est notamment le cas de l’inactivité (40 % de la population pauvres),
du manque d’éducation/formation (86 %), de la sous-nutrition ou encore, du mal-
logement (71 %). Couteuse économiquement, l’exclusion est porteuse de lourdes
menaces pour la cohésion sociale.
cvii. Jusqu’à une date récente, la question de l’inclusion a été traitée de façon implicite,
dans le cadre de politiques de lutte contre la pauvreté. L’approche retenue par le
gouvernement djiboutien, avec l’appui des PTF, semble privilégier davantage le curatif,
compte tenu de l’urgence sociale qui prévaut, que le préventif, qui requiert, outre
la volonté politique de s’attaquer aux racines mêmes de l’exclusion, des capacités
de veille sociale et de détection précoce des ruptures, dont Djibouti est totalement
dépourvu, à l’heure actuelle. Avec la création, en 2012, du Secrétariat d’Etat à la
Solidarité Nationale l’inclusion, en tant que paradigme fondateur de la justice sociale
et du développement durable, est prise en compte de façon plus explicite dans la
politique sociale. Nombre de programmes initiés par ce département ministériel, à
travers notamment l’Agence Djiboutienne de Développement Social, sont dédiés à
la promotion de l’inclusion par l’emploi, le microcrédit et le soutien du revenu. Les
efforts en faveur de l’inclusion restent cependant insuffisants et peu efficaces.
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cette implication forte, l’augmentation de la pauvreté et des inégalités risque fort de
se poursuivre, voire de s’amplifier dans les années qui viennent. Djibouti ne peut
consolider ses performances économiques sans renforcer la solidarité envers les
plus démunis, réduire les fractures sociales et territoriales et élargir l’assise de son
développement. Afin de favoriser une nouvelle approche, plus cohérente et plus
structurante sur le long terme, il importe de veiller à la pertinence et à l’efficacité
des mesures sociales prises, en prenant en compte les facteurs déclenchants de
la pauvreté et de l’exclusion ainsi que les causes profondes de leur persistance. En
termes de gouvernance, la diversité des facteurs d’exclusion plaide en faveur d’une
approche plus transversale, qui décloisonne les politiques sectorielles et dispositifs
d’aide sociale et plus préventive quant aux ruptures de parcours qui peuvent survenir,
nonobstant les actions curatives dictées par l’urgence, qui sont nécessaires.
cix. Compte tenu des particularités du cas djiboutien, la promotion de l’inclusion signifie
d’abord réduction des inégalités sociales et territoriales qui se sont accentuées au
fil du temps. Les inégalités sont un construit social sur lequel il est possible d’agir en
vue de renforcer la cohésion sociale et d’instaurer une société juste et apaisée. Dans
le domaine de l’emploi, par exemple, il importe d’initier des démarches de prévention
active des exclusions du marché du travail qui frappent sélectivement les populations
vulnérables (femmes, jeunes, handicapés). Dans le domaine du logement, il s’agit,
pour favoriser l’inclusion, de générer une offre adaptée aux bas revenus et aux
familles nombreuses. Dans le domaine de la santé, il est nécessaire de prévenir les
inégalités d’accès aux soins et aux médicaments, notamment en milieux rural. Dans
le domaine de l’éducation, des efforts supplémentaires de redistribution en faveur de
la famille sont requis, pour permettre à celle-ci d’assurer la réussite éducative des
enfants et enfin, l’inclusion financière des ménages modestes, pour leur permettre
d’initier des projets gratifiants et valorisants.
cxi. La réussite de l’action publique en faveur de l’inclusion passe, enfin, par des politiques
offensives de solidarité nationale en direction des «exclus du développement», la
territorialisation de la lutte contre la pauvreté, pour prendre en compte les spécificités
de chaque territoire et optimiser les moyens mis en œuvre, la reconnaissance du
travail social et la valorisation de ses acteurs, le renforcement des synergies locales
(mouvement associatif, élus locaux, citoyens), la participation des groupes en
situation de pauvreté et de précarité à la formulation et au suivi des actions qui leurs
sont destinées et, enfin, le développement de la veille sociale. La famille et l’enfance
méritent une attention particulière car elles constituent un moment crucial dans la
construction des inégalités et des exclusions.
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4.4. Résilience et vulnérabilité climatiques
cxii. La République de Djibouti est un Etat de la Corne de l’Afrique dont les spécificités
géographiques renforcent particulièrement la vulnérabilité face aux aléas du temps
et du climat. Une forte proportion de la population vit sur le littoral, dans des zones
arides, désertiques et fortement affectées par l’érosion des sols. Par conséquent, il est
nécessaire de prendre en compte les contraintes environnementales et climatiques
dans l’élaboration des trajectoires et options de développement socio-économique,
ainsi que les stratégies de gouvernance.
cxiii. Djibouti est situé au point de convergence de trois axes tectoniques, faisant du
territoire le siège d’une intense activité sismique et de bouleversements géologiques,
entre le tropique du Cancer et l’Equateur – à la confluence du Golfe d’Aden avec la
mer Rouge. Il couvre une superficie de 23,000 km2 et possède 520 km de frontières
terrestres partagées avec l’Ethiopie, la Somalie et l’Erythrée. Le littoral couvre 372
km le long du détroit de Bab el Mandeb, du golfe de Tadjourah et du Golfe d’Aden.
cxiv. Le relief est très escarpé et marqué par une succession de plaines, plateaux et
montagnes dont le pic se situe à 2000 mètres.
cxvi. La principale calamité naturelle de Djibouti est la sécheresse. Elle pose des contraintes
supplémentaires sur les faibles ressources en eau disponibles, nécessitant souvent
de développer des plans d’urgence et d’aide alimentaire de la part des pouvoirs
publics. Ce fut le cas par exemple durant la grande sécheresse de 2008 qui nécessita
la réhabilitation des infrastructures pour venir en aide à près de 340000 personnes
[2]. D’importantes inondations sévissent également sur Djibouti, causant des pertes
humaines et dégâts matériels considérables. En Avril 2004 par exemple, de fortes
inondations ont affecté près de cent mille (100 000) personnes.
cxvii. La montée du niveau de la mer constitue également une menace pour les aquifères,
le littoral, les écosystèmes et les populations de Djibouti. La forte majorité de sa
population (88%) reste concentrée sur le littoral et la pression anthropique croissante
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accélère la dégradation des écosystèmes côtiers, favorisant l’intrusion des eaux
marines. La faune et la flore du littoral– déjà menacées dans leur diversité par la
destruction des habitats et autres stress anthropiques – vont devoir relever d’autres
défis du au changement climatique. En effet, le réchauffement planétaire d’origine
anthropique favorise l’absorption du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique par
les océans, entrainant une acidification des eaux et donc de nouvelles conditions de
vie pour les organismes marins.
cxviii. Le récent rapport d’évaluation du GIEC (Groupe Intergouvernemental des Experts
sur le Climat) confirme une accélération du réchauffement avec des risques futurs
accrus dans toutes les régions d’Afrique, y compris Djibouti [3, 4]. Les mesures
d’observations disponibles sur Djibouti indiquent une hausse significative des
températures de surface et une baisse de la pluviométrie sur la période 1960 – 2000.
En moyenne, une augmentation de températures de 0.5°C à 1.5° a été enregistrée à
travers le pays sur les trois dernières décennies [2]. Si les projections du changement
climatique des centres de prévision les plus avancés de la planète s’accordent sur
une augmentation des températures, le message demeure très incertain en ce qui
concerne la pluviométrie sur Djibouti. Il n’est pas possible d’affirmer avec certitude
les tendances des pluies dans le futur. Néanmoins une certitude, la communauté
scientifique s’accorde une hausse importante des évènements extrêmes tels que les
sècheresses et inondations dans les décennies à venir [4].
cxx. Les conditions climatiques sont en partie responsables du faible essor de l’agriculture
observé à Djibouti. Selon les responsables du Ministère de l’agriculture, Djibouti
dispose d’environ 10000 hectares de terres arables. L’essentiel de l’agriculture est de
type irrigué et ne satisfait que 30% des besoins des populations, contraignant ainsi
le pays à importer énormément de produits agricoles. Le secteur de la pèche est
également peu développé et emploie environ 1000 personnes. Dans ces conditions,
le réchauffement climatique anticipé laisse peser une menace considérable sur
la productivité agricole et la sécurité alimentaire de Djibouti, ce qui a amené les
autorités du pays à signer des accords avec l’Ethiopie et le Soudan pour disposer
de terres arables.
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Provision de l’information climatologique
Références
[1] First national communication of the Republic of Djibouti to the United Nations
Framework Convention on Climate Change (UNFCCC), 2001
[2] Climate risks and adaptation country profile, World Bank data portal, GFDRR, 2011
(http://countryadaptationprofiles.gfdrr.org)
[3] IPCC, 2013. Climate Change 2013: The Physical Science Basis. Contribution of
Working Group I to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel
on Climate Change[Stocker, T.F., D. Qin, G.-K. Plattner, M. Tignor,S.K. Allen, J.
Boschung, A. Nauels, Y. Xia, V. Bexand P.M. Midgley (eds.)]. Cambridge University
Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA
[4] The IPCC’s fifth assessment report: “What’s is in for Africa”, Climate & Development
Knowledge Network (CDKN), 2014(www.cdkn.org/ar5-toolkit)
cxxiii. Djibouti est, sur la Mer Rouge un point-clé du corridor afro-asiatique, qui relie la
Méditerranée à l’océan Indien, via l’isthme de Suez et le détroit de Bab-El-Mandeb.
Longtemps perçu par les grandes puissances comme une simple «commodité
militaire», Djibouti a d’abord essayé de tirer un meilleur parti de sa situation
exceptionnelle, avant de prendre réellement conscience des avantages que lui
procure un tel positionnement géographique et de la nécessité de sa valorisation,
au-delà d’une simple rente de situation.
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cxxiv. Pour réaliser son ambition de devenir un jour une plaque-tournante dans les réseaux
reliant l’Afrique, l’Asie et l’Europe, Djibouti parie sur « l’effet de site », qui est certes
un atout considérable, mais il lui faudra également satisfaire à des exigences élevées
de compétitivité et d’attractivité, à l’instar des pays asiatiques, qui ont emprunté avec
succès cette voie. Or, de ce point de vue, force d’admettre la faiblesse des progrès
réalisés en matière de transformations structurelles de l’économie djiboutienne, qui
reste peu diversifiée et extravertie, un double handicap qui risque de contrarier son
ambition.
cxxv. En une décennie à peine, Djibouti est devenu un point d’appui incontournable de
la lutte internationale contre le terrorisme, de par sa proximité avec le Yémen et de
la Somalie, deux bases arrières d’Al-Qaïda, et avec le Golfe d’Aden, transformé en
épicentre de la piraterie maritime. De par sa position géographique privilégiée, Djibouti
s’est, de fait, imposé comme point névralgique de la sécurité des voies maritimes
entre l’Asie et l’Europe, notamment depuis le déploiement du dispositif multinational
de lutte contre la piraterie. Ce rôle est de nature à conforter le statut sous-régional
de Djibouti et à renforcer, indirectement, sa stabilité dans un environnement régional
secoué par des crises endémiques (Somalie, Sud-Soudan, Erythrée, Yémen).
Djibouti est du reste inséré, de longue date, dans les stratégies des puissances
riveraines de la Méditerranée, ce qui se traduit par une forte présence étrangère
sur son sol (bases militaires française, américaine, japonaise, allemande, russe et
chinoise).
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cxxvi. La nouvelle centralité géopolitique de Djibouti est confortée, au plan économique,
par la mondialisation accélérée des échanges dans l’océan indien. Djibouti s’affirme
comme hub de première importance sur la Mer Rouge et comme centre d’affaires
émergeant, pour la Méditerranée, l’océan Indien et l’Afrique de l’Est (débouché
maritime par défaut de l’Ethiopie). Dans la continuité du passé maritime de la
région, les activités portuaires et logistiques constituent le principal moteur de cette
dynamique économique. L’élargissement de l’hinterland portuaire de Djibouti à
toute l’Afrique centrale et orientale s’inscrit dans la logique de ce positionnement
géoéconomique, dont la montée en puissance des ports djiboutiens constitue
le principal vecteur. Le positionnement de l’activité portuaire dans toute la corne
de l’Afrique s’accompagne d’un développement d’activités connexes (banques,
hôtellerie, télécommunications…), qui sert, en définitive, le positionnement
géoéconomique volontariste de Djibouti. Il est cependant à craindre que, la liberté de
transfert de capitaux internationaux conjuguée à un contexte géostratégique aussi
tourmenté n’expose le pays aux mouvements illicites de fonds et au blanchiment des
capitaux, qui peuvent être potentiellement déstabilisants.
cxxviii. Territoire de transit, par excellence, de par sa position charnière, Djibouti est
confronté à un afflux constant de migrants, qui s’est accéléré avec l’affirmation
de l’importance sous régionale du pays. Ces migrants, majoritairement originaires
d’Éthiopie, de Somalie et d’Érythrée, tentent de rejoindre les pays de la péninsule
arabique, notamment ceux du Golfe. L’OIM recense chaque année quelques 100
000 migrants qui transitent par la seule ville d’Obock. Le quart de ces migrants,
essentiellement d’origine somalienne, s’établissent à Djibouti, exerçant ainsi une
pression supplémentaire sur des ressources et des services de base (éducation,
santé, eau…), déjà largement déficitaires et très sollicités.
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4.6. Le Khat
cxxix. Le Khat (Catha edulis Forsk) est une plante originaire d’Afrique orientale et australe
mais aussi du Moyen-Orient. Les principales zones de culture sont le Yémen, l’Est
de l’Ethiopie et le centre du Kenya. Le Khat est consommé comme drogue dans
la Corne de l’Afrique et au Yémen, pour ses effets stimulants et euphorisants,
comparables à ceux de l’amphétamine.
cxxx. A Djibouti, le principal importateur de Khat est une coopérative privée, la SOGIK.
Selon une estimation de la Banque mondiale (2011), la SOGIK importe quelques 1
825 tonnes de Khat par an et réalise une recette de 33,16 millions USD (2009). Le
khat rapporte annuellement à l’Etat djiboutien environ 17 millions USD.9
cxxxi. La distribution du Khat obéit à un modèle précis et parfaitement rodé. Réceptionné
quotidiennement d’Ethiopie par camion et distribué à partir de grands entrepôts,
situés dans la zone industrielle de Djibouti-ville, le Khat arrive dans des kiosques
de vente au détail en début d’après-midi. Avant 14 heures, toutes les quantités sont
vendues aux clients de la capitale (principal marché). A destination des régions,
le Khat est acheminé par voie maritime. Le Khat est également transporté par la
navette maritime, à partir du port de Djibouti.10
cxxxii. L’impact de la consommation de Khat peut être évalué à travers ses effets sanitaires,
économiques et sociaux.
cxxxiii. Au plan sanitaire, les enquêtes de consommation du Khat aboutissent à des résultats
contradictoires. Certaines études tendent à démontrer les effets néfastes sur la
santé (lésions du système gastro-intestinal, hypertension, infarctus du myocarde,
symptômes psychotiques, risques d’apoplexie pouvant conduire au décès…) et sur
la vigilance du conducteur, avec un risque accru d’accidents de la route.11 D’autres
enquêtes, notamment celle réalisée en 2013 par le Conseil Consultatif du Royaume-
Uni, qui a conclu qu’hormis un faible risque de maladie hépatique, il n’existe aucune
preuve indiscutable quant à l’existence d’un lien de causalité directe entre la
mastication de Khat et le mauvais état de santé12 du consommateur de drogue.
cxxxiv. Au plan économique, la consommation de Khat a une incidence certaine sur les
recettes de l’État tirées de l’importation de Khat de l’Ethiopie mais aussi sur l’emploi
informel et le revenu des revendeurs du secteur informel, dont la majeure partie
sont des femmes (environ 1 926)13 En moyenne, 20 % du budget des ménages
djiboutiens va à l’achat du Khat, selon les résultats d’une enquête menée par la
Banque mondiale/INSEE en 2011. Il en ressort que le Khat occupe la deuxième
position dans le classement des dépenses des ménages après l’alimentation, avant
9 Page 38 et page 52, Rapport de la Banque mondiale, Comprendre la dynamique du khat à Djibouti: Aspects sociaux, économiques et de santé, Rapport No. 62823-DJ
(Washington, DC, 2011)
10 Lepidi, Pierre, Le Monde, 1er mars2013, A Djibouti, foire d’empoigne quotidienne pour la «salade», consulté le 15 septembre 2015 sur
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/03/01/a-djibouti-foire-d-empoigne-quotidienne-pour-la-salade_1841225_3224.html#JJXyRR4gh84LpcCW.9
11 Abus de stupéfiants. 2013 Oct.; 34(4): 389–395.
12 Abus de stupéfiants. 2013 Oct.; 34(4): 389–395.
13 Abus de stupéfiants. 2013 Oct.; 34(4): 389–395.
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les dépenses de logement, de transport, d’habillement, d’éducation, de santé et
de communication. La même enquête a révélé que les consommateurs de Khat
passent en moyenne 7,62 heures par jour à consommer du Khat,14 et que 78 %
d’entre eux sont âgés de 25 ans ou moins.15 Le taux de consommation du khat est
estimé à 28,3 % pour la population enquêtée.16 La consommation du Khat plombe
aussi l’économie du pays en paralysant toute activité au-delà de la mi-journée.
Source : Enquête sur le khat auprès des ménages, Banque Mondiale/DISED, 2011
cxxxv. Au plan social, les effets de la consommation de Khat sont contradictoires. Le Khat est
souvent consommé dans un contexte de groupe, où les gens discutent de questions
importantes et prennent des décisions qui engagent le groupe. La consommation du
Khat génère également des problèmes sociaux, liés à l’addiction et à des troubles
du comportement, allant jusqu’à l’agressivité physique et verbale, en milieux social
et familial.17
cxxxvi. La MEP a eu à constater qu’en dépit du caractère sociétal du phénomène, la
consommation massive du Khat a des effets négatifs indéniables aussi bien sur la
société que sur l’économie du pays et qu’elle doit faire l’objet d’une prise en charge
résolue par les pouvoirs publics, en vue sinon de son éradication du moins de son
déclin, au même titre que les autres problèmes de santé publique (tabagisme….).
Le Panel recommande que les autorités djiboutiennes prennent des mesures pour
juguler ce fléau social, désastreux pour le PIB et la santé publique, à travers un
14 Abus de stupéfiants. 2013 Oct.; 34(4): 389–395.
15 Abus de stupéfiants. 2013 Oct.; 34(4): 389–395.
16 Abus de stupéfiants. 2013 Oct.; 34(4): 389–395.
17 Page 18, Rapport de la Banque mondiale, Comprendre la dynamique du khat à Djibouti: Aspects sociaux, économiques et de santé, Rapport No 62823-DJ (Washington, DC, 2011)
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encadrement juridique qui décourage le commerce et la consommation de ce
stupéfiant et des campagnes de sensibilisation ciblant particulièrement les jeunes.
5. BONNES PRATIQUES
cxxxvii. Le Panel des Eminentes Personnalités du MAEP a identifié les cinq meilleures
pratiques ci-après comme exemplaires pour l’apprentissage par les pairs :
1. La suppléance parlementaire
3. La loi de règlement
cxxxix. La suppléance législative relève du droit électoral qui confère au suppléant un droit
d’action officiel en l’absence du titulaire. Le suppléant devient de facto un représentant
à part entière qui facilite la continuité du travail et le maintien de l’équilibre représentatif
au sein de l’Assemblée Nationale, Cette pratique est souvent bien accueillie par les
parties minoritaires aux Assemblées nationales qui veuillent à maintenir de façon
soutenue leur participation au processus législatif. Ce mécanisme non seulement
épargne l’Assemblée Nationale des longues vacances parlementaires mais aussi
des lourdeurs administratives et financières liées au remplacement des membres de
ces membres. La suppléance s’applique en cas d’absence temporaire ou définitive.
Selon l’alinéa 2 du nouvel article 11 de la loi du 4 Juin 2012, « la suppléance législative
est une mesure légale permettant à un suppléant de remplacer un député titulaire
en cas de vacance ou d’empêchement définitifs ». L’introduction du mécanisme de
la suppléance législative constitue un progrès significatif qui met un terme à une
longue pratique de vacance parlementaire. Désormais, chaque candidat pour un
mandat de député à l’Assemblée nationale sera obligatoirement élu en même temps
qu’un suppléant.
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5.1.2 Les mécanismes traditionnels de règlement de conflits
cxli. Les dimensions les plus importantes de ces pratiques à caractère endogène
comprennent:
(i) Le dialogue;
cxliii. Le vote de la loi de règlement budgétaire entre dans le cadre du contrôle exercé
par le Parlement sur l’action du Gouvernement. Il est l’occasion d’examiner la
performance de l’action publique, et de comparer les moyens déployés aux résultats
obtenus, de manière à en tirer les conséquences au moment du vote des crédits au
titre de la loi de finances de l’année suivante. Cet exercice est généralement réalisé
sur le continent africain avec un retard de plusieurs années, qui le vide de toute sa
portée. A Djibouti, le législateur impose un ordre de priorités selon lequel le vote de
la loi de règlement budgétaire de l’exercice précédent est un préalable à l’adoption
de la loi de finances de l’année suivante. Ce mécanisme vertueux permet d’éclairer
les choix d’allocation et de réallocations éventuelles des ressources budgétaires, à
la lumière des résultats obtenus l’année précédente, et de renforcer ainsi aussi bien
la pertinence du travail parlementaire que l’efficacité de l’action gouvernementale.
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5.2.2.Bonnes relations économiques et commerciales entre Djibouti et l’Ethiopie
cxliv. L’intégration économique est une composante majeure des objectifs de l’Union
Africaine. C’est pourquoi elle fait partie intégrante de la thématique « Gouvernance
et gestion économiques » des pays participant au MAEP.
cxlv. Malheureusement, force est de constater qu’en général, en Afrique, les relations
économiques entre pays membres des communautés économiques régionales sont
très faibles, comparées à celles qu’ils entretiennent avec le Reste du monde.
cxlvi. Par contre, dans le cas de Djibouti et de l’Ethiopie, on voit se développer les relations
de bon voisinage, et se renforcer des complémentarités entre leurs économies.
cxlvii. C’est ainsi que, au-delà des communautés économiques régionales auxquelles
appartiennent ces deux pays (COMESA, IGAD, notamment), l’Ethiopie est le
principal partenaire économique et commercial de Djibouti (80% du transit de
marchandises). Plusieurs domaines sont concernés par ces relations économiques
et commerciales renforcées : le transit des marchandises à destination de l’Ethiopie,
les télécommunications, l’énergie, l’eau, l’accès aux terres arables.
cxlviii. En ce qui concerne le transit des marchandises, Djibouti a densifié ses infrastructures
de transport (ports de Djibouti, Doraleh et projet en cours du port de Tadjourah) pour
mieux satisfaire la demande du géant voisin, et projette de construire cinq nouveaux
ports, une nouvelle ligne ferroviaire à partir de Tadjourah pour relier l’Ethiopie. Il est à
souhaiter, toutefois, que les exportations de Djibouti (hors commerce de transit) vers
l’Ethiopie connaissent aussi une expansion.
cli. S’agissant de l’eau, un projet d’adduction d’eau qui prendra sa source en Ethiopie,
proche de la frontière, permettra de satisfaire, entre autres, la demande en eau
potable des ménages et des entreprises de Djibouti.
clii. Enfin, au plan de l’accès aux terres arables, Djibouti dispose, dans la zone frontalière,
et ce à titre gratuit, de terres attribuées par l’Ethiopie qu’il exploite pour réduire
quelque peu sa dépendance alimentaire vis-à-vis de ce dernier.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
61
5.3. Développement Socioéconomique
cliii. Fortes d’une longue expérience de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, avec des
résultats contrastés, les autorités djiboutiennes se fixent un nouveau cap, avec la
création, en 2012, du Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale et, plus récemment,
avec la mise en œuvre de la SCAPE. Les prémisses d’une gouvernance sociale,
mieux coordonnée, plus transversale et plus préventive, commencent à apparaitre,
avec la multiplication de pratiques innovantes.
cliv. La volonté de faire face à la pauvreté persistante s’est, en effet, traduite par des
initiatives ambitieuses, destinées à mettre en place un socle de protection sociale
solide, afin de protéger les populations les plus vulnérables de la pauvreté, de
l’exclusion et de l’insécurité alimentaire, à travers des transferts sociaux ciblés. Ces
initiatives de redistribution des revenus et des ressources, coordonnées par le SESN,
s’inscrivent dans le cadre d’une approche de la solidarité nationale, qui innove par:
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
62
2- Le Ciblage des plus pauvres, avec un maximum de transparence:
- les enquêtes sociales participatives (porte à porte) dans l’ensemble des régions
du pays;
clv. Cette bonne pratique, dont l’intérêt est confirmé, mérite d’être partagée au niveau
des pays participant au processus du MAEP. Le partage à grande échelle des bonnes
pratiques est un moyen de renforcer l’innovation sociale sur le continent africain.
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64
CHAPITRE UN
« Le mandat du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs est de s’assurer que les politiques
et pratiques des Etats participants conforment aux valeurs, codes et normes politiques, écono-
miques et des entreprises contenues dans la Déclaration sur la Gouvernance Démocratique, Po-
litique, Economique et des Entreprises. Le MAEP est un instrument mutuellement accepté pour
l’auto-suivi par les gouvernements membres participants».
NEPAD/HSGIC/03-2003/APRM/MOU/Annex II
3. L’objectif du MAEP est de s’assurer que les politiques et pratiques des états
participants conforment aux valeurs, normes et codes politiques, économiques et
des entreprises contenues dans la Déclaration sur la Gouvernance Démocratique,
Politique, Economique et des Entreprises, qui conduisent à la stabilité politique, à une
forte croissance économique, au développement durable, et à l’intégration continentale
accélérée.
65
socioéconomique entre les Etats membres de l’UA. Le cadre du MAEP vise entre autres
à encourager la construction et le leadership transformationnels à travers un processus
d’auto-évaluation, de dialogue constructif entre pairs et de partage d’informations et
d’expériences communes afin de renforcer les pratiques efficaces et exemplaires entre
les pays africains.
7. Au cours de cette phase, le pays soumis à évaluation met en place les structures
nationales de pilotage du processus d’évaluation (bureau du Point Focal, Commission
Nationale de Gouvernance, Secrétariat National et les instituts techniques de recherche),
prépare le programme d’action, tel que prévu au paragraphe 13 du document de base
du MAEP et fournit les renseignements, conformément au cahier des charges établi
par le Secrétariat de l’EAP. Le pays est également appelé à entreprendre une large
sensibilisation autours des enjeux MAEP et de la nécessité, pour l’ensemble des
acteurs, de s’impliquer pleinement dans le processus, pour assurer sa réussite.
8. Des missions sont prévues dans le cadre de cette préparation. Il s’agit, d’une part,
des missions avancées, conduites par l’Eminente Personnalité du Panel, chargé
du dit-pays, dont l’objectif est d’assister le pays dans la préparation de la revue et,
d’autre part, des missions d’appui, conduites par un membre du Panel du MAEP et des
représentants des trois partenaires stratégiques (BAD, PNUD et CEA), dont l’objectif
est d’évaluer l’état de préparation du pays dans la perspective de son évaluation.
10. La Mission d’Appui qui dure trois jours, porte, quant à elle, sur l’évaluation de l’état
de préparation du pays, par référence aux points d’accord et critère arrêtés, lors de la
mission avancée. La mission s’intéresse plus particulièrement à :
- l’élaboration conjointe de la feuille de route pour le pays par les deux parties,
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
66
- l’élaboration des éléments de méthodologie de recherche, les modalités de
rédaction, de consolidation et de validation du rapport d’Autoévaluation
11. La signature du Protocole d’Accord sur les évaluations techniques entre le Point focal
et le membre du Panel chargé du pays ouvre la voie à l’exercice d’autoévaluation de
la gouvernance par le pays.
12. Cet exercice, qui dure de 6 à 9 mois en fonction des pays, est sanctionné par le Rapport
National d’Autoévaluation et le Programme d’Action Préliminaire qui sont soumis au
Panel du MAEP. Il faut noter que la soumission de ces deux documents déclenche le
processus de revue externe du pays.
13. Durant cette phase, la Mission d’Evaluation-Pays (MEP) conduite par le membre du
Panel chargé entreprend la visite du pays sous revue et engage de larges consultations
avec le Gouvernement, les partis politiques y compris ceux de l’opposition, les
parlementaires et les représentants des organisations de la société civile et du secteur
privé. Le pays doit, conformément au Mémorandum d’Entente signé dès l’adhésion
du pays au MAEP, faciliter l’accès à toutes les sources d’information et aux acteurs
nationaux sans exclusif.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
67
15. La clé de réussite de la revue réside dans l’identification des questions substantives
essentielles, qui sont au cœur de l’évaluation. Ces questions ont trait :
16. Durant cette phase, l’équipe de la MEP prépare son rapport sur la base de ses
consultations avec les parties prenantes nationales, des conclusions des études
menées par le Secrétariat du MAEP avant la visite, des informations mises à sa
disposition et le Plan National d’Action (PNA).
17. Les recommandations du rapport de la MEP portent sur l’amélioration du Plan National
d’Action, de sorte à accélérer l’adoption des bonnes pratiques et des normes et à
remédier plus efficacement aux faiblesses identifiées. Ces recommandations doivent
clairement identifier les actions concrètes à inclure dans le Programme d’Action.
18. Le projet de rapport de la MEP est discuté et validé par le Panel des Eminentes
Personnalités. Une fois validé, le projet de la MEP devient le rapport du Panel. Il est
ensuite envoyé au Gouvernement. Le Gouvernement dispose de trois semaines pour
formuler ses observations. La réponse du Gouvernement met en relief son point de
vue sur la façon dont les lacunes et faiblesses identifiées seront corrigées. Elle est
annexée au Rapport d’évaluation.
19. Cette étape commence au moment où le Panel soumet son rapport au Forum du
MAEP. Le Forum délibère sur le rapport et prend les décisions qui s’imposent.
20. La Phase quatre prend fin lorsque le Président du Forum du MAEP communique ses
décisions au Chef d’Etat ou de Gouvernement du pays objet de l’évaluation.
21. Lors de cette ultime étape, le Forum publie le rapport final du MAEP et le communique
officiellement aux diverses institutions régionales et sous régionales, notamment
l’Union Africaine, le Parlement Pan Africain (PAP), la Commission Africaine des Droits
d l’Homme et des Peuples, Le Conseil d Sécurité et de Paix et le Conseil Economique,
Social et Culturel (ECOSOCC) de l’Union Africaine et les communautés économiques
régionales (CER).
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68
1.1.2 La mise en œuvre du processus du MAEP en République de Djibouti
- le premier atelier régional, qui s’est tenu le 31 avril 2010 à Tadjourah, a regroupé
les acteurs des régions d’Obock et de Tadjourah,
- le deuxième atelier régional s’est tenu, quant à lui, le 5 avril 2010 à Ali-Sabieh et
a regroupé les acteurs des régions de Dikhil et d’Ali-Sabieh,
23. La Commission Nationale MAEP a également initié des visites à l’extérieur du pays,
offrant ainsi, à l’équipe du MAEP de Djibouti, l’occasion de participer successivement
au Sommet de l’Union Africaine à Kampala, qui s’est tenu à Kampala le 23 juillet 2010 et
celui d’Addis Abeba, qui s’est tenu le 27 janvier 2011. En parallèle, le MAEP de Djibouti
a poursuivi la mise en place des instruments de mise en œuvre, avec notamment
l’installation du Secrétariat National, dans des locaux équipés, mis à disposition par le
Gouvernement.
24. Entre décembre 2010 et février 2011, le MAEP de Djibouti a accueilli deux missions
d’appui conduites par Maitre Julienne Ondziel Gnelenga, membre du Panel des
Eminentes Personnalités du MAEP chargée de Djibouti, dont la dernière mission a
abouti à la signature du Mémorandum d’Entente sur le MAEP entre le Président de la
République et Chef du Gouvernement, S.E. Ismaël Omar GUELLEH et la Personnalité
Eminente du Panel chargée de Djibouti. Il est à noter que bien que l’engagement de
Djibouti dans le processus du MAEP ait été relativement long, du fait de contraintes de
financement qui ont retardé le recrutement des ITR, la volonté réaffirmée du Président
de la République en faveur du MAEP a permis à Djibouti de finaliser la rédaction de
son Rapport National d’Autoévaluation et de son Plan National d’Action préliminaire.
Conformément aux procédures du MAEP, un exemplaire de ce rapport a été envoyé
le 5 Août 2014 par le Point Focal au Directeur Général par intérimaire du MAEP à
Midrand (Johannesburg) en Afrique du Sud.
20 Décret N° 02009–0199/PR/MAECI, portant création des principales structures nationales chargées de la mise en œuvre du MAEP.
21 Appellation locale de la Commission Nationale de Gouvernance (CNG)
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69
25. Les tableaux qui suivent présentent la liste des Membres de la Commission Nationale
ainsi que des informations sur les trois structures internes du MAEP de Djibouti.
Tableau 1.1 : Liste des Membres de la Commission Nationale MAEP de Djibouti (20/02/2012)
81 30 90 / 35 15 06
4 Mohamed Omar Primature [email protected]
5 Omar Bouh Parti politique PND (opposition) 61 11 04
6 Liban Abdoulkader Président de Conseil National de la [email protected]
Jeunesse Djiboutienne (CNJD)
84 4768 / 81 80 28
7 Yacoub Yousouf Autorité coutumière 61 23 31
8 Abdoulkader Président Coordinateur National 77 87 62 46
Doualeh Wais MAEP
9 Samatar Abdi Recherche (CERD) [email protected]
81 26 66
10 Arbahim Ali Hamad Secteur informel 77 81 01 39
11 Ibrahim Miyir Ali Presse publique [email protected]
82 42 27/35 60 78
12 Abdourazak Ali Presse privée [email protected]
Diraneh
60 30 80
Gouvernance Economique
13 Bourhan Mohamed Président du sous-comité gestion éco- [email protected]
Ali nomique (Députe d’Obock)
81 90 73
14 Ismael Mahamoud Vice-président du sous-comité gestion 87 61 51
économique (Enseignement supérieur)
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70
16 Nasro Habib Ibra- Inspection Générale d’Etat [email protected]
him
81 17 66
17 Fatouma Houmed Association des femmes d’Obock 83 11 73 / 74 88 39
Yacin
18 Ahmed Darar Dirir Réseau EDDA 86 56 42
[email protected]
19 Djama Moussa Autorité coutumière
Micad
20 Doualeh Abdoulka- Médiateur 88 97 55
der Doualeh
[email protected]
21 Ismael Wais Ministère de la Santé
22 Idriss Abdi Bogoreh
Ministère des Finances
23 Mohamed Omar Secteur privé (Confédération Nationale [email protected]
Dabar des Employeurs de Djibouti)
83 90 01 / 35 32 07
Gouvernance d’Entreprise
24 Zeinab Ahmed Présidente du sous-comité gestion [email protected]
Aouled d’entreprise (Secteur privé)
35 40 91 / 81 98 22
25 Abdo Zakieh Vice-président du sous-comité 81 36 11
d’entreprise (Union Général des Tra-
vailleurs Djiboutiens)
26 Ismael Aptidon Parlement [email protected]
82 18 30
27 … Parti politique … (opposition)
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71
34 Hamid Aden Moha- Ministère de l’Education [email protected]
med
00253 35 36 11
Développement Socioéconomique
35 Abdoulaziz Moha- Président du sous-comité développe- Abdoulaziz.toukaleh@
med Toukaleh ment socio-économique (Association yahoo.fr
de Hayabley) 00253 80 6 60 78
36 Omar Simaneh Ministère de la Promotion de la femme 00253 84 28 15
37 Hasna Hassan Ali Parlement 00253 81 14 45
38 Fatouma Moussa Union Nationale des Femmes Djibou- 00253 69 36 90
Abdi tiennes
39 Guedda Mohamed Ministère de l’Intérieur [email protected]
Ahmed
00253 81 50 19 / 35 89 99
40 Mariam Houssein Union des femmes de Balbala 00253 61 29 86
41 Amina Idriss Association des Femmes d’Ali-Sabieh [email protected]
00253 87 54 80
42 Fatima Waberi Secteur informel 00253 85 34 00
Askar
43 Mohamed Hassan Association des Jeunes pour le Déve- 00253 60 35 27
Ahmed loppement de Dikhil
44 Hassan Mohamed PDD (opposition)
Hassan
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Coordonnées des Nom : H.E Mahamoud Nom : H.E Abdoulkader Nom : Mr. Abdoulka-
responsables des Ali Youssouf Doualeh Wais rim Aden Cher
structures
Point Focal Président Coordinateur- Secrétaire National
National
Ministre des Affaires Mobile :
Etrangères et de la CI 0025377822234
Tel : 00253 21 35 24 71 Tel : 00253 21 34 42 46
Représentant du Point
focal : Mr Moussa Med
Omar
Mobile :
0025377815467 Email : pcn_maepdj@ Email : abdoucher@
yahoo.fr yahoo.fr
Email : moussagora@
yahoo.com
26. Le Secrétariat national du MAEP a été mis en place pour appuyer la CN-MAEP mais
aussi assurer le fonctionnement administratif quotidien du MAEP de Djibouti. Des
instituts techniques de recherche (ITRs) ont été recrutés pour entreprendre l’exercice
d’auto-évaluation de la gouvernance.
27. Suite à un appel d’offres lancé par la Commission Nationale MAEP, quatre ITR ont été
sélectionnés, conformément aux dispositions du code des marchés publics. Il s’agit de
l’Institut d’Etude Politique et stratégique (CERD), du Centre de Recherche Universitaire
de Djibouti (CRUD), de la DISED et d’un groupement de consultants indépendants.
Les partenaires retenus ont reçu pour mandat de réaliser des études dans les quatre
domaines thématiques de la gouvernance (démocratie et gouvernance politique,
gouvernance et gestion économiques, gouvernance d’entreprise et développement
socio-économique).
28. La Commission Nationale MAEP, le Point focal et le Secrétariat National ont eu, dans
le cadre de ce travail fondateur, plusieurs réunions avec les ITR, notamment sur le
questionnaire fourni par le Secrétariat du MAEP Continental:
73
- la deuxième phase de l’exercice d’auto-évaluation a porté sur la réalisation des
enquêtes et des focus-groups. Le champ de l’enquête avait couvert les ménages
ordinaires sédentaires, résidant tant en milieu rural qu’en milieu urbain à Djibouti-
ville et dans les régions de l’intérieur du pays. Il était basé sur le nouveau
découpage administratif du pays qui était intervenu en 2005. Les principaux
changements intervenus étant :
29. Ainsi le pays est divisé en 5 régions et la ville de Djibouti-ville qui à elle seule abrite
plus de 70% des ménages ordinaires sédentaires selon les résultats du recensement
général de la population de 2009.
30. Il est à signaler que la population nomade n’a pas été couverte par l’enquête en
raison des difficultés de localisation et l’identification des ménages appartenant à cette
catégorie de population (forte mobilité liée à la transhumance, risques de terrain…).
31. Pour finaliser le RNAE, la Commission Nationale a recruté un consultant national pour
réaliser la synthèse des différents travaux. La Commission Nationale, le Secrétariat
National et le représentant du Point focal du MAEP ont eu plusieurs réunions sur le
RNAE à l’issue desquelles leurs commentaires furent transmis au consultant pour
finaliser le RNAE. Un consultant international a été recruté par la CEA pour réaliser
le Plan National d’Actions (PNA). Ce consultant a travaillé avec le Point focal, la
Commission Nationale, le Secrétariat National, les ITR et les ministères concernés par
la rédaction du PNA. Une fois le RNAE et le PNA livrés, la Commission Nationale s’est
réunie pour les examiner et les valider, avant leur transmission, en date du 5 Aout 2014
au Directeur Général par intérim (Secrétariat du MAEP continental).
32. La Mission d’Evaluation de Pays (MEP) a été réalisée du 5 au 19 Aout 2015, à travers
tout le pays.
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Supérieur et de la Recherche, des Finances, de l’Energie et des Ressources Naturelles,
de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications, de l’Habitat,
de l’Urbanisme et de l’Environnement, de la Promotion des Femmes et du Planning
Familial, de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Elevage et des Ressources Halieutiques, du
Secrétariat d’Etat chargé du Logement, du Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale.
La Délégation du MAEP s’est, par ailleurs rendue aux Ports de Djibouti et de Doraleh
pour mieux s’imprégner de la centralité des infrastructures portuaires dans le modèle
de croissance de Djibouti.
34. Le moment fort de la Mission d’Evaluation fut, sans conteste, la visite des 5 régions
(Arta, Ali-Sabieh, Dikhil, Tadjourah et Obock) et de Djibouti-Ville où les membres de
l’équipe ont eu l’opportunité d’interagir avec les forces vives du pays à savoir, les
femmes, les jeunes, les agriculteurs, les éleveurs, les commerçants, les entrepreneurs
du secteur privé, les élus nationaux et locaux et les représentants des parti politiques
agréés.
35. La MEP était dirigée par Mr Joseph Tsang Mang Kin, Personnalité Eminente du Panel,
chargée de Djibouti. Il a été reçu en audience par le Chef de l’Etat, Président de la
République, Chef du Gouvernement de Djibouti, S.E.M Ismaël Omar GUELLEH, par
le Premier Ministre, S.E.M. Abdoulkader KAMIL Mohamed, par le Ministre des Affaires
Etrangères et de la Coopération Internationale (Point Focal du MAEP) représenté par
le Ministre délégué, chargé de la Coopération Internationale.
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Ø Panel du MAEP
- Honorable Joseph Tsang Mang Kin, Membre du Panel chargé de Djibouti, Maurice.
Governance d’entreprise.
Développement Socio-économique
Ø Institutions partenaires
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76
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA)
Assistante administrative.
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78
CHAPITRE DEUX
2 CONTEXTE HISTORIQUE ET DEFIS ACTUELS
37. L’histoire de Djibouti a été fortement influencée par la présence coloniale française qui
a duré 115 années, entre la première implantation effective en 1862 à Hayou (Obock)
jusqu’à l’accession du pays à la souveraineté internationale, le 27 juin 1977.
38. En réalité, l’histoire ancienne de l’actuel territoire djiboutien s’inscrit dans un déroulé
propre aux « temps longs » transcendant les découpages habituels en périodes
précoloniale, coloniale et postcoloniale. La République de Djibouti repose, de fait,
sur des socles et des temporalités qui sont à la fois géologiques, paléontologiques
et historiques. Ces substrats ont façonné l’identité profonde d’un terroir et d’un pays
situés dans un espace originel commun à l’humanité toute entière.
40. Ce n’est donc pas un hasard, si l’un des ancêtres communs à l’humanité a vu le jour
précisément dans des strates géologiques situées en prolongement de cette terre
djiboutienne. Ainsi, c’est le squelette complet de la fameuse Lucy, l’un des plus anciens
australopithèques, qui a été mis au jour sur un site situé à peine à 70 kilomètres de la
frontière commune avec l’Ethiopie. Des sites archéologiques aux gravures rupestres
disséminés sur les quelques 23.000 kilomètres carrés du territoire national, contiennent
des recoins dont chacun porte la marque d’un enracinement ancien de l’histoire de
l’humanité.
41. Dès la plus Haute Antiquité, les Egyptiens, en particulier, considéraient la terre de
Djibouti et les contrées environnantes comme le berceau d’origine des divinités les plus
importantes du culte des Pharaons. L’actuel territoire djiboutien se trouve donc au cœur
d’un environnement naturel exceptionnel. Du fait de cette localisation géographique,
et durant des millénaires, l’espace djiboutien n’a cessé d’être au carrefour de ces
civilisations qu’elles soient égyptienne, nubienne, perse, sabéenne ou gréco-romaine.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
79
42. Avec l’émergence des premières religions monothéistes, le territoire djiboutien, en
raison même de sa vocation incontournable d’espace-carrefour pour les échanges des
biens et la circulation des personnes et des idées, sera tout naturellement une terre
de prédilection tout au long de la diffusion des messages monothéistes. Aujourd’hui
encore, l’ancrage pionnier dans l’Islam des habitants du pays témoigne de la profondeur
de l’héritage musulman dans la conscience djiboutienne.
43. Pour repérer et suivre la diversité et les richesses de cette mémoire millénaire dont les
habitants de Djibouti sont les dépositaires, il est essentiel d’avoir accès à l’exceptionnel
corpus d’une tradition orale qui a su toujours venir à bout des vicissitudes du temps.
44. Ce sentiment de vivre dans les « temps longs » de l’histoire est une des caractéristiques
majeures de la conscience djiboutienne.
46. Les germes de la discorde : La première tentative de la France de s’établir sur les
côtes djiboutiennes remonte à 1857. Celle-ci est dirigée par le consul français à Aden
(ville côtière yéménite), Henri Lambert, qui fut assassiné en 1859. C’est l’expédition
punitive envoyée par Napoléon III qui est parvenue à faire signer le Traité de Paris
du 11 mars 1862 aux sultans locaux pour asseoir une présence française dans le
Golfe de Tadjourah (Djibouti). L’ouverture du Canal de Suez en 1869 fera prendre
conscience à la France de l’importance stratégique de ce territoire. Cette dernière
cherchera à prendre assise durablement. Chose faite avec la nomination en 1884 d’un
Administrateur permanent, le comte Léonce Lagarde. « Par décret du 20 mai 1896,
naissait la colonie française des Somalis, avec comme chef-lieu Djibouti ». La Côte
Française des Somalis (CFS) devient, en 1967, le Territoire français des Afar et des
Issa (TFAI) qui se mue définitivement en République de Djibouti après la proclamation
de l’indépendance, le 27 juin 1977.
80
soutenant ses leaders politiques comme Mahamoud Harbi et Hassan Gouled Aptidon.
Au cours des années 60, ce fut au tour des Afar, à travers Ali Aref et Ahmed Dini,
de trouver grâce aux yeux de l’Administration coloniale française. Ainsi, elle posa les
germes d’une rivalité pour l’exercice du pouvoir entre Afar et Issa.
51. Le temps du parti unique : La répartition ethnique du pouvoir qui prévalait avant 1977 est
reconduite dès le lendemain de l’indépendance, avec l’instauration du système du Parti
Unique qui monopolisera la scène politique durant une quinzaine d’années. Un conflit
armé dans le Nord du pays entre 1991 et 1994 exacerbe les antagonismes et met en
difficulté l’économie nationale. Le FRUD (Front pour la Restauration de l’Unité et de la
Démocratie) prend les armes afin de réclamer des reformes politiques plus poussées.
C’est alors qu’une nouvelle Constitution a été adoptée le 15 septembre 1992. Avec
le recul, on peut considérer que cette période troublée, caractérisée particulièrement
par la pression politique et militaire, a sans doute créé une configuration politique et
démocratique qui a permis au pays de renouer avec la stabilité politique dans une
société plus ouverte. La stabilité ainsi retrouvée a, à son tour, créé les conditions
nécessaires à un développement économique durable.
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81
pour le renouveau démocratique, P.R.D», le «Parti national démocratique, P.N.D» et
le «Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie, F.R.U.D». En 1994, un
premier accord de paix (celui d’Aba’a) intervient entre le FRUD et le gouvernement en
place. La réconciliation est ainsi amorcée tout comme la reconstruction des régions
touchées par le conflit. Un second accord de réforme et de concordance civile intervient
en mai 2001 avec le FRUD-armé (l’aile dissidente du FRUD). Celui-ci met fin à l’ère la
plus troublée de l’histoire de la République de Djibouti puisqu’il rétablit enfin la paix et
la concorde civile dans le pays. Il inaugure aussi une ère de multipartisme intégral, de
démocratie et de décentralisation.
54. A partir de 2001, l’évolution démocratique et politique du pays se confirme. C’est ainsi
que des élections ont eu lieu en 2003, 2006, 2011, 2012 et 2013. Toutefois, il est à
noter que les résultats des élections législatives de 2013 ont été fort contestés, ce qui
montre que le système démocratique en place gagnerait à être amélioré.
1.3. Défis actuels
55. Djibouti fait face à un certain nombre de défis parmi lesquels on peut citer : la
décentralisation, l’assainissement des finances publiques, la résorption du chômage,
la réduction de la pauvreté.
2.3.1 Decentralisation
56. La décentralisation à Djibouti existe encore à l’état embryonnaire, en raison de la
fragilité des structures politiques et administratives, de la faiblesse des moyens et
des capacités institutionnelles et humaines. D’où il est nécessaire de renforcer la
gouvernance locale, l’administration interne et la sécurité intérieure, afin de répondre
aux aspirations populaires pour une plus grande participation à la gestion de la chose
publique pour approfondir la démocratie et promouvoir le développement économique
et social. Ainsi, pour relever ce défi, les autorités nationales sont appelées à prendre
les actions suivantes :
82
- renforcer les capacités des collectivités territoriales ainsi que de leur personnel
administratif dans la prestation des services publics, incluant la sécurité de
personnes et de biens, l’amélioration du bien-être social et la construction des
infrastructures indispensables au développement durable.
57. Les finances publiques se sont relativement bien comportées avec une bonne
mobilisation des recettes et une maîtrise des dépenses publiques, surtout des dépenses
de fonctionnement. Grâce à cette dynamique, le Gouvernement a pu stabiliser le déficit
budgétaire.
58. Le secteur public joue un rôle important dans l’économie. En effet, le budget de l’Etat
est de 36% du PIB, les entreprises publiques sont prépondérantes dans plusieurs
secteurs économiques (électricité, transports, immobilier et télécommunications), et
l’Etat, ainsi que les entreprises publiques emploient 44% des actifs occupés dans le
secteur formel, avec une masse salariale distribuée de 20% du PIB pour le secteur
public. L’Etat joue également un rôle moteur dans la formation du capital fixe, avec un
taux d’investissement public représentant 35% de l’effort d’investissement du pays.
59. La politique budgétaire est restée concentrée sur trois axes principaux, à savoir : (i)
le rééquilibrage des finances publiques afin de maintenir la viabilité de la dette et le
financement non monétaire des déficits budgétaires, (ii) la préservation de l’espace
budgétaire pour les dépenses sociales et (iii) le renforcement et la modernisation de la
gestion budgétaire. Quant au taux moyen de pression fiscale, il reste élevé (18,7%).
60. Des efforts de modernisation ont été effectués en vue d’un meilleur encadrement des
régies de recouvrement (Impôts et Douanes), du renforcement des actions de contrôle,
de la rationalisation et d’une meilleure gestion des exonérations fiscales.
61. S’agissant de la dette publique, les différentes initiatives ont permis d’améliorer sa
soutenabilité au cours de la période.
62. Le secteur financier a connu une évolution assez rapide avec l’ensemble des réformes
engagées (ouverture du secteur avec accroissement très significatif du nombre
d’établissements bancaires, du volume de crédits à l’économie et des dépôts.
63. Les équilibres extérieurs, quant à eux, sont restés fragiles, en raison de l’instabilité de
l’économie due à une offre nationale insuffisante pour contrebalancer les importations.
64. Il s’ensuit que, globalement, il est nécessaire d’assainir davantage la gestion des
finances publiques en vue de la rendre plus optimale, malgré les efforts consentis en
la matière.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
83
2.3.3 La Résorption du chômage
66. Cette situation reflète un profond déséquilibre du marché du travail avec, d’un côté une
offre d’emplois formels rigide et tenue et, de l’autre, une demande disproportionnée,
alimentée par les cohortes de nouveaux arrivants et le stock existant de chômeurs.
67. Par rapport à l’offre, on enregistre un total de 152 880 emplois en 2012. Ces emplois se
distribuent entre emplois non marchands (55% du total), en emplois dits productifs et
en emplois informels, qui absorbent une part importante de la population active (39%).
69. Les jeunes demandeurs d’emplois souffrent, dans leur grande majorité, d’un double
handicap, à savoir le manque de qualifications professionnelles, tandis que l’emploi
formel reste, en dehors de Djibouti-ville, peu développé, malgré les progrès enregistrés
en matière de scolarisation. Le taux de participation de la femme au marché du travail
se situe globalement autour de 30 %. Une proportion importante des femmes occupe
des emplois vulnérables.
70. Les programmes d’appui à l’emploi mis en place depuis plusieurs années sont loin
de pouvoir résorber le chômage de façon significative. C’est ainsi que des actions
ont été engagées en faveur de l’emploi et de l’auto-emploi des jeunes, à savoir, (i)
le renforcement des capacités de l’Agence pour l’Emploi, (ii) la mise en place d’un
dispositif d’aide à l’insertion des jeunes, (iii) la mise à niveau de l’appareil de formation
professionnelle, (iv) la promotion et le développement de l’entreprenariat. En outre,
des programmes spécifiques ont été engagés dont ((i) le programme d’infrastructures
à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), la mise en place de financements d’aide
à l’insertion (iii) le programme de développement de la petite et moyenne entreprise
(PME).
71. La lutte contre la pauvreté constitue l’objectif principal des stratégies et politiques tant
au niveau central que décentralisé. Depuis les premiers programmes élaborés depuis
l’indépendance jusqu’à l’Initiative Nationale de Développement Social (INDS), tous les
documents stratégiques ont incarné cette priorité. Les résultats de la lutte contre la
pauvreté ont été dans l’ensemble mitigés. Cependant, des avancées sont perceptibles
à travers les indicateurs de développement humain et d’accès aux services de base.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
84
72. L’insécurité alimentaire aigüe n’a pratiquement pas bougé en dix ans, continuant à
toucher 12% des individus en moyenne et 30% des personnes vivant en dehors de la
capitale.
73. Les taux bruts de scolarisation ont fortement progressé depuis 15 ans, qu’il s’agisse
du primaire (de 39% en 2000 à 83% en 2012) ou du cycle moyen du secondaire (de
19% à 84%).
74. L’Equité de genre connaît une évolution contrastée, selon les cibles et indicateurs
retenus. Les progrès sont majeurs en ce qui concerne la parité filles/garçons,
notamment dans le primaire (où cette parité est déjà pratiquement atteinte), mais aussi
dans le secondaire et le supérieur (parité proche de 70% en 2009). En revanche, les
avancées sont moins significatives relativement au taux d’alphabétisation ou encore à
la participation des femmes à la vie économique et politique.
75. La promotion de la santé est confrontée à des contraintes diverses. Outre l’existence d’un
profil épidémiologique favorable, les acteurs font face à l’insuffisance des ressources
allouées aux activités de santé et à la mauvaise image des services de santé. Il faut
également souligner la persistance de certaines pesanteurs socioculturelles et de
certaines pratiques traditionnelles néfastes qui ne favorisent pas la situation sanitaire.
A noter que le secteur privé n’est pas suffisamment pris en compte dans les politiques
de santé.
76. L’accès à l’eau potable peine à progresser ces dernières années. Il demeure
confronté au coût élevé de l’eau, particulièrement en milieux urbain et péri-urbain et le
développement de l’offre se heurte aux contraintes de financement des infrastructures.
77. L’accès au logement décent a été limité en raison d’un marché dominé par une
demande exacerbée par un exode rural important, ainsi qu’une offre principalement
étatique et centrée sur les ménages aisés. De ce fait, les progrès en termes d’accès
au foncier et à un logement décent sont limités.
78. Dans le domaine de la protection de l’environnement, les contraintes du milieu, les
pratiques destructrices de l’environnement, le faible niveau d’instruction et la pauvreté
de la population surtout rurale rendent difficiles les avancées souhaitées, par exemple
en matière d’exploitation des rares ressources forestières disponibles.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
85
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86
CHAPITRE TROIS
3. DEMOCRATIE ET GOUVERNANCE POLITIQUE (DGP)
3.1 Aperçu
79. L’histoire politique de la République de Djibouti est marquée par trois étapes suivantes :
- de 1977 à 1992, le pays est dirigé sous un régime monopartite par La ligue
Populaire Africaine pour l’Indépendance (LPAI) ;
- de 1993 à 2002, il a été institué un multipartisme limité à quatre partis politiques
qui sont le Rassemblement populaire pour le progrès (R.P.P), le Parti pour le
Renouveau démocratique (P.R.D), le Parti National démocratique (P.N.D) et le
Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie (F.R.U.D) ;
81. Cette démarche constitutionnelle a abouti dans une volonté commune de créer un Etat
de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’homme,
les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis,
protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et har-
monieux de chaque Djiboutien. Elle a également déclenché le processus électoral en
République de Djibouti qui jusque-là a été marqué par :
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
87
- les premières élections communales et régionales de 2006 ;
82. Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée Nationale constituée d’une chambre
unique de 65 députés élus au suffrage universel sur une liste pour 5 ans. Actuellement,
sept des membres du Parlement sont des femmes, soit 10,7%, et les partis de
l’opposition sont représentés par 8 membres, soit 12,3%. Toutefois, la Constitution
prévoit un Sénat, mais le projet de la mise sur pied de la chambre haute n’est pas une
urgence pour le moment. Le Parlement est actuellement à sa septième législature et
l’inclusion des femmes n’y a été rendue possible qu’après la cinquième législature.
i. Résumé du RNAE
Le Rapport National d’Auto-Evaluation indique que Djibouti a signé, ratifié et mis en œuvre
les normes et codes suivants relatifs à la démocratie et la gouvernance politique:
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88
87. L’état de mise en œuvre des Normes et Codes relevant de ce domaine thématique
figure dans le tableau ci-dessous :
Charte et participe
en fonction
de ses capacités à
sa
consolidation,
notamment dans
la Corne de l’Afrique.
Déclaration Inconnue 27/06/1977 Constitution du 15 Création de la Droits de la personne
Universelle (Loi n° LR/77- septembre 1992 Commission Nationale humaine
des Droits de 001) des Droits de l’Homme
consacrée dans le
l’Homme (CNDH)
préambule de
Décret n°2008-
en 2008 chargée de
0103/PR/MJAP la Constitution, voir
protéger et promouvoir
portant création alinéa 1er,
les droits de l’Homme.
d’une Commission
Titre II, article 10 et
Nationale des
suivants.
Droits de l’Homme
du 23 avril 2008
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
89
Pacte Inconnue 09/09/2002 Remise de rapport Les libertés
international (Loi n°181/ périodique sur le énoncées par le
Décret n°2008-
relatif aux AN/02/4è L) PIDCP auprès du pacte bénéficient
0103/PR/MJAP
droits civils et Comité des droits de des garanties
portant création
politiques l’Homme par Djibouti. fondamentales et
d’une Commission
juridictionnelles
(PIDCP) Nationale des Le médiateur, la
nationales.
Droits de l’Homme CNDH et les cellules
L’article 10§3 de
du 23 avril 2008 spécialisées dans les
la constitution est
droits de l’Homme
consacré au droit à
instituées dans les
la vie, à la liberté,
différents corps
à la sécurité et à
de la police et de
l’intégrité de sa
la gendarmerie
personne. Le code
garantissent la
pénal réprime
protection de ces droits
l’atteinte à ces droits
Mise en place d’une fondamentaux.
Commission des
La constitution
réformes juridiques
interdit les détentions
et judiciaires en
arbitraires et les
août 2011 chargée
abus d’autorité et
de moderniser la
toutes les pratiques
législation et de mettre
similaires. Le
celle-ci en harmonie
principe de non-
avec les obligations
discrimination
découlant des traités
(article 3), le principe
internationaux relatifs
d’égalité devant la loi
aux droits de l’Homme
et le droit au respect
ratifiés par l’État.
de la vie privée et
familiale (article 10),
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90
Pacte 09/09/2002 Loi n°133/ Remise de rapport Des politiques
international (Loi n°182/ AN/05/5ème L périodique sur le nationales dans
relatif aux droits AN/02/4ème L) portant Code PIDESC auprès du les domaines de
économiques, du Travail du 28 Comité des droits l’éducation, de
sociaux et janvier 2006 économiques sociaux la santé, de la
culturels et culturels jeunesse, de l’accès
à la justice pour tous,
de la promotion de
la femme et des
infrastructures et
services sociaux de
base existent.
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91
Convention Inconnue 09/09/2002 Loi n°55/ Le Médiateur, la Des garanties
contre la torture (Loi n°184/ AN/09/6ème Commission nationale fondamentales et
et autres peines AN/02/4ème L) L relative à la des droits de l’Homme juridictionnelles sont
ou traitements violence contre et la Cellule d’écoute et consacrées pour lutte
cruels, les femmes d’orientation s’inscrivent contre cette pratique.
inhumains ou notamment dans le champ de la
Un programme
dégradants les Mutilations prévention et la lutte
d’enseignement
Génitales contre cette pratique.
sur la lutte contre la
Féminines
Soumission de rapport torture est dispensé
périodique au Comité dans les écoles de
contre la torture. formation des agents
Article 10 de la
des forcesde l’ordre.
Constitution,
articles 324 et La sécurité
suivants du Code pénitentiaire a
pénal aussi bénéficié de
formations sur les
droits de l’homme
Le châtiment
corporel est
strictement interdit
et les enseignants
coupables sont
systématiquement
suspendus et
poursuivis devant les
juridictions pénales.
Interdiction depuis
1995 de la pratique
des mutilations
génitales féminines
La procédure
d’extradition est
strictement judiciaire.
Convention 27/12/2007 Création de la Les dispositions
internationale 14/06/2006 (Loi n°209/ Commission Nationale constitutionnelles,
sur l’élimination AN/07/5ème L) des Droits de l’Homme législatives et
de toutes les (CNDH) réglementaires
formes de garantissent la non-
en 2008 chargée de
discrimination discrimination
protéger et promouvoir
raciale
les droits
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION deOUTIl’Homme.
DE DJIB
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
92
Convention Pas de Pas de La loi n°192/ La loi de 2002 a
sur les droits signature ratification AN/02/4ème L porté le nombre
politiques des du 13 novembre
des femmes
femmes 2002 instituant le
députées à 9, chiffre
système de quota
qui représente 14%.
dans les fonctions
Cependant, il y a
électives et
eu un recul à cause
administratives de
de l’insertion du
l’Etat a permis aux
mode de scrutin à la
femmes d’entrer
proportionnelle aux
dans l’AN.
élections législatives
de 2013, elles sont
sept aujourd’hui.
La loi organique
n°2/AN/81 sur En 1999, première
l’élection des nomination d’une
députés à l’AN femme à un poste
prévoit l’éligibilité ministériel, en plus
des deux sexes à celui dédié aux
cette chambre. femmes.
En 2008 avec
le remaniement
ministériel, le
Gouvernement est
composé de deux
femmes.
En 2011, le nombre
de femmes au
Gouvernement est
porté à 3.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
93
Déclaration sur 27/05/1998 Création en 1999 d’un
l’élimination de (Loi n°20/ Ministère délégué
toutes les formes AN/98/4ème L) auprès du 1er Ministre,
de discrimination chargé de la promotion
à l’égard des de la femme, du bien-
femmes être familial et des
affaires sociales.
Rapport initial et
périodique combiné
relatif à la mise en
œuvre de la CEDEF
d’octobre 2009.
La loi du 31 janvier
2002 portant Code de
la famille.
La loi n°48/AN/83/1ère
L, portant statut général
des fonctionnaires,
assure l’égalité d’accès
à l’emploi pour les
hommes et les femmes.
Déclaration sur Subvention de l’Etat
l’élimination de d’un montant de
toutes les formes 10 millions de frs
d’intolérance et au profit de l’Eglise
de discrimination catholique et des
fondées sur la écoles affiliées à la
religion ou la Cathédrale (écoles
conviction de la Nativité, Foyer
social et de la Salle).
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
94
Résolution 1325 Inconnue Inconnue
de l’AG des
Nations Unies
sur les femmes
en conflit.
Déclaration sur
les principes
fondamentaux
concernant la
contribution
des organes
d’information au
renforcement de
la paix et de la
compréhension
internationale,
à la promotion
des droits de
l’Homme et à
la lutte contre
le racisme,
l’apartheid et
l’incitation à la
guerre
Déclaration Pas besoin
sur les droits de ratification,
des personnes norme
appartenant juridiquement
aux minorités non
nationales, contraignante
ethniques,
religieuses et
linguistiques
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
95
Convention Pas de Pas de Loi n°153/ Cette loi réglemente
internationale sur signature ratification AN/12/6ème le travail des
la protection des L instituant le étrangers en
droits de tous tarif applicable instituant un tarif
les travailleurs aux permis de unique et obligatoire
migrants et des travail pour pour l’exercice de
membres de leur les travailleurs tout travail sur le sol
famille étrangers en djiboutien.
République de
Djibouti
Convention sur Inconnue 02/12/1990 Loi n°152/ Mise en place d’une Prise en compte de
les droits de (Loi n°136/ AN/02/4ème L direction chargée des la notion d’intérêt
l’enfant AN/20/2ème L) portant code Affaires sociales, de la supérieur de l’enfant.
djiboutien de la Famille et de l’Enfance. Respect de l’opinion
Famille. de l’enfant.
Etablissement d’un
Loi n°34/ Plan Stratégique
AN/09/6ème National pour l’Enfance
Création en 1978
L portant à Djibouti.
d’un centre d’accueil
organisation du
et de protection au
Ministère de la
profit des enfants
Création d’un Comité
Promotion de la abandonnés et
National de Pilotage et
Femme, du Bien- orphelins.
d’un Comité technique
être Familial et des
pour l’élaboration,
Affaires Sociales
la mise en œuvre
du 21 février 2009. Création en 2011
et le suivi du Plan
d’une pouponnière
Stratégique pour
pour l’accueil et
l’Enfance
Loi n°158/ la protection des
AN/12/6ème L Soumission de deux nouveau-nés
portant statut du rapports périodiques abandonnés.
centre Daryel du en 1998 et en 2007 au
28 mars 2012. Comité des droits de
l’enfant
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
96
Protocole 14 Juin 27 Avril 2011
facultatif à la 2006
convention
relative aux
droits de l’enfant,
et concernant
la participation
des enfants aux
conflits armés
Protocole 14 Juin 27 Avril 2011 Création de la Ces actes et activités
facultatif à la 2006 Commission Nationale sont couverts par le
convention des Droits de l’Homme droit pénal djiboutien
relative aux (CNDH) en 2008
droits de l’enfant, chargée de protéger et
concernant la promouvoir les droits
vente d’enfants, de l’homme.
la prostitution
des enfants et
la pornographie
mettant en
scène des
enfants
Déclaration sur Pas de Pas de X X X
les principes signature ratification
sociaux et
juridiques
applicables à
la protection
et au bien-être
des enfants,
envisagés
surtout sous
l’angle des
pratiques
en matière
d’adoption et
de placement
familial sur les
plans national et
international
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
97
Déclaration sur Pas de Pas de X X X
la protection signature ratification
de toutes les
personnes
contre la torture
et autres peines
ou traitements
cruels,
inhumains ou
dégradants
Protocole Pas de Pas de X X X
facultatif à la signature ratification
Convention
contre la torture
et autres peines
ou traitements
cruels,
inhumains ou
dégradants
Convention pour 21 mars 1979 Répression du La loi de 2007
la répression adhésion proxénétisme et la énumère toutes les
de la traite des prostitution d’autrui par peines relatives à la
êtres humains et le code pénal djiboutien pratique de la traite
de l’exploitation dans son article. des êtres humains.
de la prostitution
Loi n°210/AN/07/5ème
d’autrui
L du 27 décembre
2007 relative à la Lutte
Contre le Trafic des
Etres Humains.
Déclaration Pas de Pas de X X X
des principes signature ratification
fondamentaux
de justice relatifs
aux victimes de
la criminalité
et aux victimes
d’abus de
pouvoir
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
98
Convention Inconnue 9 Août 1977 le Décret n°77- Décret présidentiel
relative au statut 054/PR/AE du 9 n°78-020/PR de 1978
des réfugiés novembre 1977 portant création de
portant création l’ONARS organisme
de la Commission national d’assistance
nationale aux réfugiés et
d’éligibilité des sinistrés)
réfugiés; le Décret
n°2001-0101/PR/
MI modifiant le
décret n°77-054/
PR/AE du 09
novembre 1977
portant création
de la commission
nationale
d’éligibilité
au statut des
réfugiés; le
Décret n°78-020/
PR du 21 février
1978 portant
création d’un
comité national
d’assistance
aux réfugiés et
aux sinistrés
ainsi qu’un office
national chargé
de l’exécution des
mesures destinées
en leur faveur; le
Décret n°78-077/
PR complétant
le décret n° 78-
020/PR portant
création d’un
Comité national
d’assistance aux
réfugiés et aux
sinistrés du 17
octobre 1978.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
99
Protocole relatif 27/06/ 1977 9 /08/ 1977 le Décret n°78-020/
au statut de PR du 21 février
réfugiés 1978 portant création
d’un comité national
d’assistance aux
réfugiés et aux
sinistrés, ainsi qu’un
office national chargé
de l’exécution des
mesures destinées en
leur faveur;
le Décret n°78-077/PR
complétant le décret
n° 78-020/PR portant
création d’un Comité
national d’assistance
aux réfugiés et aux
sinistrés du 17 octobre
1978
Déclaration Inconnue Inconnue la création d’un service Les droits sociaux
des droits des de la scolarisation des handicapés sont
personnes des enfants à besoins garantis par le code
handicapées éducatifs spéciaux de travail de 2006.
Dans son Titre III
chap.3
Inconnue 06/03/1978
adhésion
Convention de
Genève relative
à la protection
des personnes
civiles en temps
de guerre
Convention de Inconnue Inconnue Adoption en 2013
l’OCDE relative d’une loi sur la
à la lutte contre prévention et lutte
la subordination contre la corruption
des
fonctionnaires
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
100
Convention sur Pas de Pas de X X X
la protection signature ratification
des droits des
travailleurs
migrants mise
en vigueur le 1er
juillet 2003
Titre convention Date de Date de Loi de Suivi des traités et des Observations
signature ratification transposition conventions
nationale
Acte constitutif 12/07/2000 4/12/2000 Djibouti est attaché
de l’Union (Loi n°109/ aux principes de
Africaine AN/00/4ème L) l’égalité souveraine
et indépendance
des Etats, la
résolution pacifique
des différends et le
respect l’intangibilité
des frontières
véhiculés par l’acte
constitutif
Charte africaine 20/12/1991 18/09/1986 Création de la
sur les Droits de (Loi n°211/ Commission Nationale
Droits de la personne
l’Homme et des AN/86/1ère L) des Droits de l’Homme
humaine consacrée
Peuples (CNDH) en 2008
dans le préambule
chargée de protéger et
de la Constitution,
promouvoir les droits de
voir alinéa 1er,
l’homme.
Titre II, article 10 et
suivants.
Garanties juridiques
et judiciaires des
droits.
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101
Déclaration de Inconnue Inconnue
Grand Baie
et le Plan
d’Action pour
la Promotion
et la Protection
des Droits de
l’Homme
Déclaration Inconnue Inconnue Djibouti a ratifié
de Durban sur en 2012 la Charte
les principes africaine de la
régissant démocratie, des
les élections élections et de la
démocratiques gouvernance
en Afrique
Déclaration
de l’UA sur la
Des actions
Démocratie, la
de réforme de
Gouvernance
l’administration
politique,
sont en cours
économique et
depuis 2012. La
des entreprises
modernisation
et réforme des
entreprises
publiques fait partie
des axes prioritaires,
évaluation du MAEP
Convention Pas de Pas de La Loi n°03/ Une myriade Les mesures
de l’UA sur la signature ratification AN/13/7ème L d’institution œuvre prises dans la lutte
prévention et la compète les pour la prévention contre la corruption
lutte contre la dispositions contre la corruption découlent du code
corruption législatives notamment La cour pénal djiboutien dans
relatives à la des comptes et de ses articles 200, 212,
prévention et disciplines budgétaire 213, 214.
lutte contre la l’Inspection générale
corruption. d’Etat, La commission
nationale des marchés
publics L’inspection
générale des finances
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
102
Protocole de l’UA 26/02/2003 18/10/2005 Djibouti a envoyé
sur la paix et la des soldats pour
sécurité renforcer la Mission
africaine en la
somalie
Charte africaine Loi n°33/ Loi n°152/AN/02/4ème L
sur les droits et AN/09/6ème L portant code Djiboutien
28/02/1992 21/2/2009
le bien-être de portant adhésion à de la Famille.
l’enfant la Charte africaine
des Droits de
l’Enfant et de Loi n°34/AN/09/6ème L
deux protocoles portant organisation du
additionnels à la Ministère de la
CDE.
Promotion de la
Femme, du Bien-être
Familial et des Affaires
Sociales du 21 février
2009.
Loi n°158/AN/12/6ème L
portant statut du centre
Daryel du 28 mars
2012.
Plate-forme Inconnue Inconnue Le droit à l’éducation
africaine sur est contenu dans
le droit à le préambule de
l’éducation la Constitution.
Suite aux états
généraux de 1999,
une nouvelle loi
n°96/AN/00/4ème L
portant orientation
du système éducatif
djiboutien a été
adoptée le 10 août
2000
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
103
Convention de 15/11/2005 21/06/2006 Loi n°97/ le Décret n°77-054/ Création de deux
1969 de l’OUA (Loi n°150/ AN/10/6ème L PR/AE du 9 novembre centres d’accueil
sur les réfugiés AN/06/5ème L) portant ratification 1977 portant création pour les réfugiés
de la convention de la Commission (centre Ali Addeh
de l’Union nationale d’éligibilité et le centre de Holl
africaine sur des réfugiés; Holl).
la protection
le Décret n°2001-0101/
et l’assistance
PR/MI modifiant le
aux personnes
décret n°77-054/PR/AE
déplacées
du 09 novembre 1977
en Afrique
portant création de la
(convention de
commission nationale
Kampala).
d’éligibilité au statut des
réfugiés;
le Décret n°78-020/
PR du 21 février
1978 portant création
d’un comité national
d’assistance aux
réfugiés et aux sinistrés
ainsi qu’un office
national chargé de
l’exécution des mesures
destinées en leur
faveur;
le Décret n°78-077/PR
complétant le décret
n° 78-020/PR portant
création d’un Comité
national d’assistance
aux réfugiés et aux
sinistrés du 17 octobre
1978.
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104
Protocole sur 18/12/2003 02/02/2005 Les programmes Le code de la famille
les droits de sectoriels de prohibe les pratiques
la femme en développement le CSLP traditionnelles
Afrique (cadre stratégique de néfastes, telles que
lutte contre la pauvreté) la répudiation ou le
et l’INDS (initiative mariage précoce,
nationale pour le interdit de la pratique
développement social) des mutilations
consolide l’intégration génitales.
de la femme dans le
Le code du travail
développement.
djiboutien affirme
le principe de non-
discrimination entre
les deux sexes.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
105
Protocole Pas de Pas de X X X
d’accord de signature ratification
la conférence
sur la Sécurité,
la Stabilité, le
Développement
et la Coopération
en Afrique
(CSSDCA)
Déclaration
solennelle (2000)
Déclaration Pas de Pas de X X X
sur un cadre signature ratification
de réponse de
l’OUA sur le
changement
inconditionnel de
Gouvernements
Déclaration sur Pas de Pas de X X X
le Plan d’Action signature ratification
dur le Contrôle
du Trafic Illicite
et l’Abus des
Drogues en
Afrique
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
106
Documents- Inconnue Inconnue Décret n°2005- Création d’un Comité Djibouti a entrepris
cadres du 0209/PR/MAECI national de coordination des actions cadrant
NEPAD du 10 décembre et de suivi de la mise en avec les axes
2005 portant œuvre du NEPAD prioritaires du
création du Comité NEPAD à savoir
Un Comité directeur
National de les infrastructures
chargé d’assurer
Coordination et de et Nouvelles
l’exécution des
Suivi du NEPAD technologies de
décisions du dit Comité
du NEPAD l’information et de
national
la communication
(NTIC); l’énergie
et Environnement;
l’agriculture, la
santé, l’eau et
l’assainissement.
Il s’agit de la
signature en
avril 2012 du
Pacte national
du programme
détaillé pour le
développement
de l’agriculture en
Afrique ;
L’établissement de
l’interconnexion
électrique
avec l’Ethiopie
opérationnelle
depuis l’année
2011; construction
d’un nouvel axe
routier transfrontalier
jusqu’au en
Ethiopie; signature
en février 2012,
d’un Mémorandum
d’Entente tripartite
entre Djibouti, duS
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
107
ii. Constats de la MEP
a. La création d’un Etat de droit requiert l’adhésion, l’adoption et la mise en œuvre des
instruments légaux garantissant la primauté du droit. La République de Djibouti est
à féliciter pour avoir adhéré et ratifié l’essentiel des conventions internationales et
africaines. Plusieurs lois de transposition locale et d’autres mesures d’application
ont été adoptées et mises en œuvre.
b. La Mission félicite Djibouti d’avoir intégré dans son arsenal juridique certaines
normes de droit international, alors même qu’il ne les a pas encore signées ou
ratifiées.
i. Résumé du RNAE
89. La République de Djibouti s’est dotée d’une Constitution depuis l’année 1992. Celle-ci
constitue la base de l’Etat de droit qui prend valablement compte des droits individuels
et collectifs. Elle récapitule aussi les engagements de l’Etat par rapport aux instruments
juridiques régionaux et internationaux ratifiés. De par les engagements pris aux niveaux
national, régional et international, le cadre légal djiboutien consacre les droits et libertés
individuels suivants : la liberté d’opinion, la liberté religieuse, la liberté d’expression,
le droit de la défense, la présomption d’innocence, l’égalité de droits devant la loi, la
séparation des pouvoirs, la garantie des droits et le droit de propriété.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
108
90. Les droits collectifs affirmés donnent une place importante aux droits reconnus à une
personne juridique. Nous citerons notamment le droit à l’éducation, au travail dans des
conditions justes et favorables, les droits syndicaux et de grève, le droit à la santé, le
droit à la sécurité sociale, le droit de participer à la vie culturelle et de bénéficier du
progrès scientifique et la liberté d’association.
91. Faisant suite à l’élaboration d’instruments légaux, l’Etat a mis sur pied des mécanismes
et institutions de protection des droits. Les mécanismes non-juridictionnels opérés par
des autorités administratives sont essentiellement le Médiateur de la République et
la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH). La CNDH ne remplit pas
les standards internationaux du fait qu’elle n’est ni prévue dans la Constitution du
pays ni créée par une loi. Le Médiateur de la République s’occupe des conflits entre
l’administration et l’administré, alors que la CNDH traite des questions relatives à la
violation des droits humains.
92. Les partis politiques sont régis par la loi votée et publiée, le 15 septembre 1992, qui
traite du fonctionnement, de la gestion, des droits et obligations des partis politiques.
La création d’un parti politique ne doit se baser sur aucune base discriminative de race,
ethnie, sexe, religion, secte, langue ou région. L’organisation interne des partis doit se
faire sur la base des principes démocratiques, et tout citoyen est donc libre d’adhérer
au parti politique de son choix.
94. Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct et au
scrutin majoritaire à deux tours, ce qui implique son élection à la majorité absolue des
suffrages exprimés. La loi prévoit aussi une condition financière pour la participation
aux élections présidentielles, soit une caution de 5 millions de FD. Cette dernière est
remboursée à tout candidat qui a obtenu plus de dix pour cent des suffrages exprimés.
Le candidat doit être âgé de 40 ans au moins et de 75 ans au plus à la date de dépôt
de la candidature.
109
des nationalités étrangères. L’Assemblée nationale est composée de 65 membres
élus pour cinq ans au scrutin de liste majoritaire à un tour, sans panachage ni vote
préférentiel. Elle se renouvelle intégralement et ses membres sont rééligibles. Ce mode
de scrutin a évolué vers la proportionnelle par la loi de décembre 2012 introduisant la
proportionnelle pour 20% de sièges et mettant ainsi fin à plus de trente années de
scrutin exclusivement majoritaire.
96. Le mode de scrutin aux élections régionales et communales n’est pas prévu par la
loi organique relative aux élections. Les dispositions régissant ces élections sont
contenues dans les lois de décentralisation de 2002 portant décentralisation et statut
des régions, et celle de 2005 portant sur le statut de la ville de Djibouti. La législation
sur la décentralisation a créé cinq collectivités régionales dotées de la personnalité
morale de droit public et de l’autonomie financière : Arta, Ali-Sabieh, Dikhil, Obock et
Tadjourah. Ces régions n’englobent pas la ville de Djibouti qui est dotée d’un statut
particulier avec la loi de 2005 qui crée le Conseil de Djibouti et trois communes
urbaines, Ras-Dika, Boulaos, et Balbala. Le Conseil de ville et le maire élu en son sein
s’occupent de l’administration de Djibouti-Ville. Les membres de ce conseil ne sont
pas élus au suffrage universel direct mais par les représentants des trois communes
composant la ville.
98. Pour participer, en qualité d’électeur, aux choix des conseillers municipaux et régionaux,
il faut, dans une commune ou région donnée, avoir 18 ans révolus, jouir du droit de
vote et être inscrit sur la liste électorale de celle-ci. Est éligible à l’élection municipale
et régionale tout citoyen djiboutien âgé de 23 ans révolus au jour du scrutin et jouissant
de ses droits civiques et politiques.
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110
ii Constats de la MEP
a. la Constitution, Loi suprême de l’Etat a subi plusieurs amendements qui non seule-
ment la rendent vulnérable mais aussi nécessitent un renforcement des conditions
d’amendement de la constitution comme loi suprême;
d. au lieu d’un code électoral, il existe une législation disparate en matière électorale exi-
geant une analyse d’instruments multiples pour mieux comprendre la question élec-
torale.
e. en cas de contentieux électoral, les individus ou partis qui se sentent lésées peuvent
faire recours au Conseil constitutionnel dont les décisions sont sans appel ;
g. on note une faible représentativité et une faible capacité des organisations de la so-
ciété civile comme acteurs importants dans la promotion et la défense des droits de
la personne humaine ;
k. l’accès à la justice d’inspiration occidentale est limité, en particulier dans les régions ;
l. La loi sur les partis politiques est ancienne (1992) ; elle présente des lacunes par
rapport aux conditions d’enregistrement, de financement, de fonctionnement et de
redevabilité.
3 Les Principes de Paris sont l’ensemble des modalités définissant les compétences et attributions, la composition et les garanties d’indépendance,
le fonctionnement, ainsi que les principes complémentaires concernant le statut des commissions nationales de droits humains ayant des compétences
semi-juridictionnels. Ils ont été adoptés à un séminaire des organisations intergouvernementales et non gouvernementales pour la protection et la promotion
de droits humains tenu à Paris en octobre 1991, et approuvés par la Commission de droits de l’homme et l’Assemblée générale des Nations Unies en mars 1992 et décembre 1993,
respectivement.
4Des efforts restent à faire pour rendre cette Commission plus indépendante.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
111
iii Recommandations du Panel
- adopter un Code électoral qui respecte le pluralisme et qui facilite l’accès de tous
les acteurs politiques à la compétition électorale (Gouvernement, Parlement) ;
i. Résumé du RNAE
101. La Constitution de 1992 a consacré un régime de séparation stricte des pouvoirs. Elle
contient, en théorie, les germes d’une séparation stricte de trois pouvoirs que sont
l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire.
103. Le pouvoir judiciaire est exercé par les juridictions habituelles et la Cour des Comptes,
dont l’indépendance est proclamée. Une des dimensions de cette indépendance est
l’interdiction du cumul de fonctions, qui frappe les détenteurs de tous les trois pouvoirs.
112
des sièges, tandis que les 20% des sièges restants sont à pourvoir aux listes ayant
recueilli au moins 10% des suffrages exprimés.
107. Enfin, quatre organes de contrôle et d’équilibrage des pouvoirs ont été mis en place à
Djibouti. Il s’agit des institutions suivantes : (1) le Conseil constitutionnel, (2) la Haute
Cour de Justice, (3) le Médiateur de la République et (4) la Commission nationale des
droits de l’homme (CNDH).
108. La Haute Cour de Justice a pour compétence de juger la trahison et les crimes commis
par les hautes personnalités de la Nation.
109. Le Médiateur de la République est chargé de la protection des citoyens contre les
abus ou les défaillances des services publics.
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113
BONNE PRATIQUE NO. 3.1 : LA SUPPLEANCE PARLEMENTAIRE
Suite à l’adoption du multipartisme, l’intégration des partis politiques à l’Assemblée nationale
est devenue effective après les élections législatives de 2013. Avec cette réforme impliquant la
représentation effective des différents courants politiques au niveau de l’Assemblée Nationale,
le législateur a modifié, le 4 juin 2012, la loi organique relative aux élections en vue d’introduire
la suppléance législative.
La suppléance législative relève du droit électoral qui confère au suppléant un droit d’action of-
ficiel en l’absence du titulaire. Le suppléant devient de facto un représentant à part entière qui
facilite la continuité du travail et le maintien de l’équilibre représentatif au sein de l’Assemblée
Nationale, Cette pratique est souvent bien accueillie par les parties minoritaires aux Assem-
blées nationales qui veuillent à maintenir de façon soutenue leur participation au processus
législatif. Ce mécanisme non seulement épargne l’Assemblée Nationale des longues vacances
parlementaires mais aussi des lourdeurs administratives et financières liées au remplacement
des membres de ces membres. La suppléance s’applique en cas d’absence temporaire ou
définitive. Selon l’alinéa 2 du nouvel article 11 de la loi du 4 Juin 2012, « la suppléance légis-
lative est une mesure légale permettant à un suppléant de remplacer un député titulaire en
cas de vacance ou d’empêchement définitifs ». L’introduction du mécanisme de la suppléance
législative constitue un progrès significatif qui met un terme à une longue pratique de vacance
parlementaire. Désormais, chaque candidat pour un mandat de député à l’Assemblée natio-
nale sera obligatoirement élu en même temps qu’un suppléant.
d. comme plusieurs autres pays africains, Djibouti doit relever le défi d’organiser des élections
libres, transparentes et apaisées pour éviter des situations telles que le scrutin législatif
de 2013 que d’aucuns caractérisent de « hold-up électoral », du fait que le pouvoir s’est
déclaré vainqueur, tandis que, selon l’opposition, elle aurait gagné dans 9 des 14 bureaux
électoraux.
114
- renforcer les capacités institutionnelles et techniques du Parlement
(Gouvernement, Parlement)
i. Résumé du RNAE
112. Malgré la guerre civile de 1991-1994, Djibouti se considère comme un havre de paix
dans une région à fortes turbulences, notamment dans les anciennes colonies italiennes
(Erythrée, Somalie) et anglaise (Somaliland), ainsi qu’en Ethiopie. Les Djiboutiens
croient en la prévention des conflits aux niveaux national et régional. L’expression
paix retient une attention particulière dans presque tous les discours politiques et
documents officiels du gouvernement, et dans tous les projets de développement du
pays. Cependant, malgré cet état de choses, ce pays n’a pas été épargné non plus
des conflits ayant des répercussions sur la démocratie et la gouvernance politique.
113. En effet, depuis son indépendance en 1977, Djibouti a connu deux conflits qui ont
occasionné des conséquences économiques, sociales et humaines considérables. Le
premier conflit est interne, et fortement influencé par l’héritage colonial, compte tenu
de multiples stratagèmes de la France de diviser les deux groupes les plus importants
sur le plan démographique, les Somali-Issa et les Afar. Malgré le rapprochement de
deux groupes dans la lutte commune pour l’indépendance, les divergences de vues
dans un régime de parti unique débouchèrent sur un conflit armé dans le Nord du
pays majoritairement Afar opposant le pouvoir central au Front pour la Restauration
de l’Unité et la Démocratie (FRUD) entre 1991 and 1994.
114. Le deuxième conflit est interétatique. Il a été déclenché par l’Erythrée, qui lança une
offensive contre Djibouti dans le Nord Est du pays entre les 10 et 13 juin 2008, en
occupant militairement les sites stratégiques de Ras-Doumeira et de l’Ile de Doumeira.
Face à une occupation étrangère du territoire national, Djibouti a dû engager plus de
5 millions de dollars par mois durant la période des engagements, des ressources
financières que le pays aurait pu consacrer au développement.
116. Aggravés par les conditions de vie difficiles dues au climat très aride, des températures
extrêmes et une pluviométrie très faible, les conflits pastoraux sont souvent provoqués
par des disputes d’accès aux pâturages et aux points d’eau, ainsi que par le vol de
bétail. En tant que membre du Mécanisme d’alerte précoce et de réaction rapide
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
115
aux conflits (CEWARN) de l’IGAD, Djibouti a mis sur pied son antenne nationale de
ce dispositif (CEWARU) de prévention et de gestion des conflits armés, incluant les
conflits pastoraux.
117. Un des problèmes majeurs auxquels le pays fait face est l’accroissement
démographique dans un contexte économique marqué par la faiblesse de la création
d’emplois suffisants pour absorber la masse de chômeurs. Cette situation aggrave
les tensions entre les différentes classes sociales à cause du sentiment d’injustice
face aux inégalités sociales, et pose un grand défi à l’Etat dans la lutte contre la
délinquance, dans un pays où les jeunes (ou les personnes âgées de moins de 25
ans) constituent 57% de la population.
118. Sur la base des consultations/concertations avec toutes les parties prenantes, la MEP
fait les constats suivants :
c. il existe une opposition politique pluraliste depuis les années 90. Elle est un
partenaire potentiel du pouvoir dans la prévention des conflits grâce à un dialogue
permanent avec la majorité présidentielle. Mais celle-ci perçoit l’opposition et les
syndicats comme un obstacle à l’exercice normal du jeu démocratique.
e. s’agissant des conflits interétatiques, s’il est reconnu l’existence de relations de bon
voisinage entre l’Ethiopie et Djibouti, compte tenu non seulement d’importantes
relations commerciales basées sur le rôle stratégique des ports de Djibouti pour
l’Éthiopie, il n’en demeure pas moins vrai qu’entre Djibouti et l’Erythrée, les relations
gagneraient à être améliorées.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
116
f. l’allocation et l’utilisation des ressources dans les régions entre les Djiboutiens et
les étrangers causent des frictions, en raison de l’insuffisance des ressources. Par
exemple, il y a des pressions réelles sur les infrastructures éducatives et sanitaires.
Objectif 4: Promouvoir et protéger les droits civils et politiques tels que consacrés par les
instruments africains et internationaux de droits de l’homme
i. Résumé du RNAE
120. Depuis le début des années 2000, les principes universels des droits humains sont
institutionnalisés au sommet de la pyramide des normes. La Constitution proclame
dès son préambule l’attachement de Djibouti « aux principes de la démocratie et des
droits de l’Homme tels qu’ils sont définis par la Déclaration universelle des droits de
l’Homme et par la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples
121. Dans le domaine des droits civils, l’Etat Djiboutien garantit le droit de tout individu à la
vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne. Cet engagement s’observe
aussi à travers l’abolition de la peine de mort. En deuxième lieu, les autorités publiques
sont chargées d’assurer les droits fondamentaux, les libertés civiles et la sécurité de
la personne humaine. Ces droits et libertés ne peuvent être limités qu’à des fins de
préservation de l’ordre public.
122. Par rapport à l’administration de la justice, la loi affirme l’accès à un procès juste
et équitable, le droit pour les personnes privées de liberté d’être traitées avec
humanité, le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale ou encore l’interdiction de
l’emprisonnement illégal. Ceci tient en compte la présomption d’innocence, le respect
des droits de la défense y compris la possibilité d’être présent au procès, le respect
du principe du contradictoire, l’assistance d’un avocat et le droit d’être jugé dans un
délai raisonnable.
123. Les droits politiques à savoir le droit de participer à la vie politique, le droit de vote,
la liberté partisane, la liberté d’opinion et d’expression, corollaire indispensable de
la liberté de presse sont reconnus par l’Etat djiboutien. L’article 3 de la Constitution
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
117
consacre le droit de participation à la vie politique en stipulant que « la souveraineté
nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants ou par la voie
du référendum ». Ce droit est exercé par toute personne physique de nationalité
Djiboutienne jouissant de ses droits civiques et ce, dans le respect du principe de non-
discrimination.
124. Les résultats de l’enquête du MAEP menée auprès d’un échantillon de 850 ménages,
répartis sur l’ensemble du territoire national, parlent d’eux-mêmes. A la question « Avez-
vous déjà participé aux affaires publiques ? », 60,6% des participants ont fourni une
réponse positive contre 39,4% qui affirment le contraire. Découlant naturellement de
la première question, à la seconde interrogation « Si oui, comment ? », les participants
ont répondu massivement à 90% que c’est par le biais du vote qu’ils ont exercé leur
participation à la vie politique.
125. La liberté d’opinion et d’expression, qui est reconnue à chaque citoyen d’exprimer
et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume et l’image, trouve ses
limites en réalité. Une partie de la population a le sentiment que la liberté d’opinion et
d’expression n’est pas suffisamment garantie par les pouvoirs publics. A la question
« A votre avis, avez-vous la possibilité d’exprimer librement vos opinions sans être
inquiété? », 55,3 % ont répondu par la négative contre 38,7%. En dehors des médias
officiels, le pays se caractérise par l’absence d’une presse indépendante notamment
de journaux privés. Toutefois, il demeure largement ouvert aux médias étrangers et à
la presse internationale, à la fois audiovisuelle et écrite.
127. Un obstacle qui mérite d’être soulevé concerne la problématique de la distance. Celle-
ci handicape fortement l’accès à la justice pour les justiciables qui vivent dans les
districts de l’intérieur. Pourtant une loi de 2003 prévoit la création d’un tribunal de
droit commun dans le chef-lieu de chaque district de l’intérieur. Ces juridictions n’ont
toujours pas vu le jour, les autorités étatiques évoquent le manque de moyens. Pour
l’occasion, c’est la justice qui se déplace pour aller vers les justiciables.
128. Les mécanismes de règlement de conflits à l’amiable sont a priori assurés par le
Médiateur de la République et la Commission Nationale de Droits de l’Homme. Le
Médiateur a le pouvoir de désamorcer à l’amiable les litiges qui peuvent surgir entre
l’administration et les administrés, tandis que la CNDH peut librement examiner toute
question qui relève de sa compétence, par auto saisine ou par requête individuelle de
tout citoyen. Toute personne physique qui a constaté ou qui est victime d’une violation
de droits humains, dispose de la capacité de faire valoir ses prétentions auprès de
la commission qui se charge de relayer la plainte auprès des autorités étatiques.
Toutefois la CNDH reste cantonnée pour l’heure dans un rôle consultatif envers les
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
pouvoirs publics. MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
118
129. Soulignons la place non négligeable de la justice coutumière dans le règlement à
l’amiable des litiges mineurs (troubles de voisinage, rivalités des personnes, etc.).
Incarnée par les notables, les okals ou les chefs de quartier, la justice coutumière
continue de jouer un rôle prédominant même si elle a perdu de sa valeur aux yeux de
certaines couches de la population, notamment parmi les jeunes scolarisés, au profit
de la justice moderne. Les résultats issus de l’enquête MAEP démontrent bien qu’elle
continue de jouir d’un immense prestige auprès des personnes sondées, qui estiment
à 74,12% que les tribunaux traditionnels restent pour les Djiboutiens un incontournable
recours pour le traitement des litiges à l’amiable.
130. La MEP a fait les constats suivants sur la promotion et la protection des droits civils et
politiques à Djibouti :
a. l’Etat djiboutien garantit les droits civils et politiques au travers des codes et
normes en place. La Constitution elle-même reconnaît explicitement les droits
fondamentaux et engage l’Etat à les promouvoir;
b. il existe des structures judiciaires chargées de promouvoir les droits établis, mais
elles n’existent qu’à Djibouti-Ville et sont absentes dans les régions du pays, alors
que la loi de 2003 précitée prévoit la création d’un tribunal de droit commun dans
le chef-lieu de chaque district de l’intérieur;
d. l’exercice des droits tant civils que politiques exige un système d’identification et
d’enregistrement de la population efficace et régulièrement mis à jour. La question
de l’identification et d’enrôlement électoral est à son état embryonnaire;
e. les droits politiques, à savoir le droit de participer à la vie politique, le droit de vote,
la liberté partisane, la liberté d’opinion et d’expression, corollaire indispensable de
la liberté de presse, sont reconnus par l’Etat djiboutien;
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
119
locuteurs rencontrés ne cessent de louer les mérites de ce mécanisme en termes
d’efficacité, de sa rapidité, de son coût financier minimum, et de la capacité de
restaurer rapidement l’unité.
Les dimensions les plus importantes de ces pratiques à caractère endogène comprennent:
(i) Le dialogue;
L’utilisation effective des traditions djiboutiennes dans le règlement de conflits constitue une
bonne pratique de gouvernance politique. Elle est facilitée d’une part par l’existence fonction-
nelle des dimensions communes dans des différentes traditions locales et, d’autre part, par la
forte dose de croyance des communautés dans le maintien de la paix.
h. la Mission a aussi touché les droits économiques, notamment les droits liés à la liberté
syndicale et les droits des syndicats en tant qu’organisations de travailleurs de défendre
les intérêts de leurs membres vis-à-vis leurs employeurs. Il est important de noter les
avancées dans le domaine de la protection des droits liés à l’emploi et le rôle du Médiateur
de la République dans les litiges liés à l’emploi. Cependant, les syndicats liés aux partis
d’opposition déplorent, selon eux, un environnement politique hostile à leur liberté d’action.
120
d’organisation pour les partis politiques, les syndicats et les organisations de la
société civile (Gouvernement, Parlement et Société civile);
i. Résumé du RNAE
132. Le RNAE aborde la question de prestation de services publics dans le cadre de la rénovation
de l’administration publique djiboutienne afin de renforcer ses capacités de répondre d’une
façon efficace aux besoins croissants des populations pour une vie meilleure. Les défis
majeurs à relever dans la réforme de la fonction publique comprennent l’amélioration du
statut et des conditions de travail des agents, de leurs capacités en matière de gestion
des ressources humaines, matérielles et financières, ainsi que le respect des principes
d’éthique professionnelle et le développement de comportements respectueux des
citoyens dont ils sont les serviteurs.
133. C’est depuis 1997 que Djibouti s’est embarqué dans cette réforme avec la mise en place de
la Commission Nationale de la Réforme Institutionnelle (CNRI). Celle-ci devrait examiner
non seulement les problèmes du statut de 14 corps de fonctionnaires (administration
générale, éducation nationale, équipement et travaux publics, santé publique, affaires
maritimes, travail, trésor et contributions, aviation civile et météorologie, affaires étrangères,
postes et télécommunications, développement rural, police nationale, études scientifiques
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
121
et techniques et services judiciaires et pénitentiaires) jouissant d’une sécurité d’emploi à
court et moyen terme, mais aussi ceux relatifs aux agents conventionnés de l’Etat, dont
l’emploi est régi par des conventions collectives et qui représentent environ la moitié de la
masse salariale de l’Etat.
135. Compte tenu des contraintes de calendrier, la mission du MAEP à Djibouti ne pouvait pas
examiner en profondeur la question de la modernisation de l’Etat et de services publics
pendant les deux semaines de séjour dans ce pays. Se basant sur la synthèse de la
réforme de l’administration publique présentée dans le RNAE, notre évaluation a porté
surtout sur la décentralisation et la prestation des services au niveau des régions et de la
ville de Djibouti :
a. en général, et suivant les propos d’un Président du Conseil régional, dans le contexte
actuel à Djibouti, « la décentralisation est une coquille vide ». L’administration publique
est représentée dans les régions et à Djibouti-Ville par les services déconcentrés, sous le
contrôle des représentants du pouvoir central, les préfets.
b. jusqu’à présent, le décret No. 2007-0099 du 3 mai 2007 « portant transfert et répartition
des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales » n’a pas été mis en œuvre,
sauf pour l’état-civil, la voirie locale, ainsi que pour l’organisation de jeux culturels et
sportifs. La faiblesse des moyens financiers et l’insuffisance des compétences humaines
rendent difficile voire impossible, la prestation de ces services. D’après certaines autorités
régionales, la Commission de transfert des compétences, présidée par le Secrétaire
général du Ministère de l’Intérieur, n’a jamais tenu sa première réunion,
d. les ressources financières allouées aux services déconcentrés n’ont aucune commune
mesure avec celles allant aux collectivités territoriales qui restent dérisoires.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
122
e. le renforcement de la gouvernance locale et de la participation citoyenne à la gestion de la
chose publique demeurent une préoccupation majeure des Djiboutiens.
f. la corruption dans les services publics reste une préoccupation. Cependant, les
observateurs les mieux avisés déplorent l’utilisation abusive des services de lutte contre
ce fléau, comme moyen de pression sur les opposants.
i. Résumé du RNAE
137. En participant à la 4ème Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing6 en septembre
1995, et en signant dans un second temps la Déclaration de Beijing, les autorités de
Djibouti ont officiellement initié leur engagement ferme à habiliter la femme djiboutienne
et à promouvoir et sauvegarder ses droits. Sur le plan institutionnel, avec la création de
la Direction de la promotion de la femme rattachée à la Présidence de la République en
1998, et qui a évolué vers un Ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de la
promotion de la femme, du bien-être familial et des affaires sociales en 1999 a démarré
une mise en œuvre des actions coordonnées dans le domaine de la protection des droits
des femmes.
138. C’est dans cette perspective qu’une stratégie nationale d’intégration de la femme dans le
processus de développement (SNIFD) a vu le jour en 2002, avec l’appui des partenaires
au développement et de la société civile. Cette stratégie reprend les objectifs stratégiques
du Plan d’action de Beijing de 1995 et ceux du Millénaire pour le développement de 2000.
Sur le plan du bien-être familial et des affaires sociales et le plan politique, l’adoption du
Code de la famille en janvier 2002 au même titre que la promulgation de la loi sur les quotas
d’au moins 10% de femmes à respecter dans les fonctions électives et administratives a
constitué un tournant important sur le chemin de la lutte pour l’égalité des droits.
139. Eu égard à la promotion et la protection des droits des femmes, Djibouti a signé et ratifié
plusieurs instruments internationaux, entre autres la Déclaration sur l’élimination de toutes
6 Quatrième Conférence mondiale sur les femmes « Lutte pour l’égalité, le développement et la paix » Beijing, 4-15 septembre 1995
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
123
les formes de discrimination à l’égard des femmes signée en 1979 et ratifiée en 1998, ainsi
que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes ratifiée en 2008. Ces textes et bien d’autres témoignent de la volonté de Djibouti
à faire respecter les droits fondamentaux de manière égale pour l’homme comme pour la
femme.
140. Ceci est renforcé dans la législation nationale par la Constitution, le Code pénal et le Code
de la famille. La Constitution consacre l’égalité de tous devant la loi, et le Code pénal interdit
les violences contre les femmes et les filles, y compris « les violences ayant entraîné une
mutilation génitale » (Art. 333), qui sont punissables de cinq ans d’emprisonnement et
d’une amende d’un million de FDJ. Promulgué en 2002, le Code de la famille proscrit les
mariages forcés et précoces, en fixant l’âge légal de mariage à 18 ans, en interdisant la
répudiation et en autorisant la femme à demander directement le divorce sans passer par
la famille.
141. Ces avancées pour les femmes, qui comprennent le quota de 10% minimum pour l’un ou
l’autre sexe pour les sièges à pourvoir à l’Assemblée Nationale, et 20% de tous les postes
supérieurs de l’État, ainsi que le droit d’un des conjoints de prétendre à la pension de son
époux (ou épouse) sans aucune condition, font face aux limites et contraintes majeures.
Celles-ci sont liées à la pauvreté, l’analphabétisme, aux problèmes institutionnels tels que
l’absence d’un accès équitable à la justice et au poids de la culture, qui fait que beaucoup
de femmes n’osent pas défendre leurs droits publiquement afin de protéger l’honneur de la
famille. En outre, les femmes sont exclues des tribunaux traditionnels ou coutumiers devant
lesquels la plupart des procès sur les viols et les violences physiques faites aux femmes
ont lieu, et ces tribunaux ne prononcent pas des peines sévères contre les accusés.
142. Une structure institutionnelle, mise en place pour promouvoir les droits des femmes,
comprend le Ministère chargé de la promotion de la femme, les Points Focaux Genre
(PFG) au niveau des départements sectoriels et les Bureaux Régionaux Genre. Ces
institutions œuvrent à la mise en œuvre de la stratégie nationale d’intégration de la femme
djiboutienne (SNIDFD) qui s’articule sur quatre domaines prioritaires, à savoir la prise de
décision, la santé, l’éducation, et l’économie.
143. Il est évident que des progrès considérables ont été identifiés dans le domaine de la santé
et l’éducation. Le taux de mortalité maternelle a diminué de 740 à 546 pour cent mille
naissances vivantes entre 1989 et 2002. 92,3% des femmes ayant accouché lors des
deux dernières années précédant l’enquête de 2006 ont reçu des soins prénataux auprès
de personnel qualifié, et 87,4% de ces femmes ont accouché dans un centre de santé. Le
taux de prévalence contraceptive était de 17,6% la même année.
124
passée de 40% en 2007 à 46% en 2009. Toutefois, le taux d’analphabétisme des femmes
est resté élevé, touchant ainsi 52,5% des femmes contre 34,1% des hommes en 2009.
145. L’économie et la prise de décision ont connu des progrès plus ou moins lents. La part
des femmes fonctionnaires est passée de 24% à 33% entre 2002 et 2009. Les femmes
représentaient, en 2009, 25% des agents conventionnés et 31,7% des actifs dans le secteur
informel. Les postes à responsabilité sont réservés quasi-exclusivement aux hommes. Le
pays ne compte à ce jour que trois (3) femmes Ministres8 (Ministre de la promotion de la
femme, Secrétaire d’Etat chargée de la solidarité nationale, Secrétaire d’Etat chargé de
l’habitat). Il compte une seule Secrétaire générale, celle du Ministère de la promotion de
la femme. D’un point de vue politique, la nature des portefeuilles ministériels confiés aux
femmes relève plus de la visualisation que d’une volonté politique déterminée à changer
les choses. En effet, les ministères confiés aux femmes jusqu’à ce jour sont soit des
ministères considérés comme plutôt féminins (la promotion de la femme et les affaires
familiales), soit des ministères plutôt périphériques (Jeunesse et sports, Solidarité).
a. Djibouti a ratifié et/ou promulgué la majorité des conventions internationales, et a fait des
avancées notables en matière législative favorables aux femmes, notamment les lois
instituant les quotas (au moins 10% de femmes dans les fonctions électives, et 20% dans
les hautes fonctions de l’Etat).
b. le droit coutumier l’emporte souvent sur le droit statutaire, ce qui justifie le contexte
socioculturel existant défavorable à la promotion des droits des femmes ;
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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125
2011-2021 qui tiennent compte des objectifs stratégiques du Plan d’action Beijing de 1995
et ceux du Millénaire pour le développement de 2000 ;
f. il y a une avancée dans la promotion des droits des femmes essentiellement dans le
domaine de l’éducation et de la santé mais des défis demeurent du point de vue
économique et la participation à la prise de décision. Les femmes ne sont représentées au
gouvernement qu’à 15% à raison de 3 femmes sur 20 ministres, à l’Assemblée Nationale
à 10.7% en raison de 7 sur 65 et la représentation au niveau régional varie d’une région
à l’autre restant proche aux réalités précitées. Le quota de 20% établi par la loi n’est pas
respecté. Le seuil de 10 à 20% n’est pas lui-même conforme au quota de 30% exigé par
l’IGAD dont Djibouti est membre ;
g. les défis auxquels font face les femmes dans les domaines économique et politique sont
étroitement liés à l’accès limité à l’éducation. Le coût important de l’éducation fait que la
priorité est donc souvent donnée à la scolarisation des garçons considérés comme futurs
chefs de famille.
h. il est important de noter aussi que la faiblesse du leadership politique féminin exerce un
impact négatif sur le développement du leadership économique des femmes ;
j. bien que la violence à l’égard des femmes soit réprimée par le Code pénal, les mutilations
féminines génitales perdurent et il n’y a d’ailleurs eu aucune condamnation pénale à cet
égard. En dehors des MGF, il existe d’autres violences contre les femmes qui ne sont pas
sanctionnées par la loi, telles que les violences sexuelles, économiques, socioculturelles,
physiques ou encore psychologiques, qui constituent autant de violences qui échappent
à la juridiction criminelle. La justice djiboutienne n’a pas de structures appropriées pour
traiter les questions de violences faites aux femmes tant en terme de capacité qu’en terme
de structure physique
- ratifier la Convention sur les Droits Politiques des Femmes et le Protocole facultatif
à la CEDAW ainsi que signer la résolution 1325 de l’AG des Nations Unies sur
les femmes en situations de conflit (Gouvernement, Parlement, société civile);
126
- mener une campagne soutenue pour la promotion des droits de la femme et
combattre les facteurs socioculturels qui pèsent lourdement sur le statut de la
femme (Gouvernement, société civile);
- prendre des mesures visant à éliminer les obstacles à l’éducation des filles et des
femmes notamment pour assurer un accès égal à tous les niveaux (du primaire
au supérieur) d’éducation et le maintien des filles dans le système éducatif
(Gouvernement, Parlement, société civile) ;
i. Résumé du RNAE
148. Les jeunes et les enfants ont fait l’objet d’une attention particulière des autorités de Djibouti
qui, à partir de 1990, ont engagé des efforts nécessaires pour promouvoir et protéger
leurs droits. En tant que citoyens, ils sont en principe protégés par la Constitution du pays,
et la République de Djibouti a signé et ratifié des traités et conventions internationaux et
africains relatifs aux droits des enfants et des jeunes.
149. Le Gouvernement djiboutien fait des efforts pour appuyer des actions des jeunes et pour
les aider à apprendre des métiers et à avoir des emplois. Il soutient et encourage les efforts
des entreprises privées et des organisations non-gouvernementales dans ce sens. Pour
promouvoir l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes, la Chambre de Commerce de Djibouti
a créé, en 2014, un prix pour reconnaître et honorer le meilleur jeune chef d’entreprise de
l’année.
150. L’emploi des jeunes est un droit majeur. Les ministères clés qui devraient favoriser
ce droit sont les Ministères de la jeunesse, de l’emploi, de l’éducation nationale, de la
communication et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Une bonne
coordination de leurs politiques pour promouvoir les droits des jeunes est capitale.
151. Malgré les discours et l’intention de l’État de soutenir les programmes de la jeunesse dans
le domaine de l’emploi, l’approche du gouvernement de libéraliser le domaine du marché
du travail freine le soutien que le gouvernement lui-même prône dans ce domaine. Un des
problèmes majeurs dont souffrent les jeunes énormément dans toutes les régions, c’est
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
127
le chômage. Le taux de chômage varie entre 43% en 2010 et environ 60% en 2015. Il y a
très peu d’emplois par rapport à la demande croissante dans le pays.
152. Le défi du chômage est en train d’être relevé par le partenariat entre les acteurs des
secteurs publics et privés. Les organisations de la jeunesse (telles que l’organisation des
jeunes diplômés) dans quelques régions sont aussi en train de s’organiser pour attirer
l’attention du Gouvernement et des autorités nationales et régionales sur ce problème.
ii Constats de la MEP
a. les autorités djiboutiennes fournissent d’importants efforts afin de créer un cadre juridique
et institutionnel adéquat pour la promotion et la protection des droits des enfants et des
jeunes. Mais force est de constater que cette politique d’intervention positive n’est pas
généralisée et n’a pas jusqu’ici apporté de solutions durables.
b. les problèmes majeurs qui se posent sont la protection des enfants de réseaux criminels
de trafic humain d’une part et, d’autre part, le taux extrêmement élevé du chômage (60%)
parmi les jeunes, dans une économie où il existe très peu d’emplois disponibles par rapport
à la demande.
c. face à ces deux défis, le gouvernement, le secteur privé et les organismes humanitaires
font ce dont ils sont capables pour colmater les brèches, mais avec beaucoup de difficultés
compte tenu des moyens limités.
- améliorer les conditions de santé et d’hygiène des enfants dans les écoles,
dans les familles et dans les services d’accueil (Gouvernement, Parlement et
secteur privé, société civile).
9 principalement à deux niveaux : (i) au niveau de la prévention, il importe de lutter contre la faim, la malnutrition et les maladies endémiques chez les enfants en améliorant les
conditions de vie et sanitaires dans les familles, les écoles et les services d’accueil d’enfants abandonnés et contre e chômage et la délinquance juvénile chez les jeunes ; (ii) au
niveau de la répression en fournissant des moyens adéquats à la police et la justice pour réprimer les réseaux criminels engagés dans le trafic des enfants et des jeunes pour le
travail forcé, la prostitution et d’autres activités criminelles
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
128
Objectif 8: Promouvoir et protéger les droits des personnes vulnérables, y compris les
personnes déplacées internes, les réfugiés et les personnes handicapées
i. Résumé du RNAE
155. Dans les pays du Sud, le sous-développement produit la vulnérabilité. La plupart des
groupes cités plus haut qui sont vulnérables ont un accès limité aux ressources; ils sont
rarement protégés par les systèmes sociaux. En général, dans le système de gouvernance
politique et démocratique, ils n’influencent presque pas les processus des prises de
décisions. Et ils ne participent pas aux pratiques et aux institutions démocratiques. Ainsi
ils sont en général à la périphérie de l’Etat et de la société contemporaine, c’est-à-dire ils
ne jouissent pas des droits citoyens.
156. Depuis la guerre civile de 1992 et les guerres dans les pays frontaliers, notamment entre
l’Ethiopie et Erythrée ainsi que les guerres civiles en Somalie et au Yémen, Djibouti est
fortement sollicité par les réfugiés de différentes catégories. Aujourd’hui, il y a un grand
nombre de réfugiés yéménites dans le pays. Ceux-ci ne sont pas perçus ou considérés
comme d’autres réfugiés parce qu’en général la majorité d’entre eux arrive avec des moyens
ou des ressources financières ou culturelles suffisantes leur permettant de se soutenir ou
d’intégrer plus facilement la société djiboutienne. En plus, il y a aussi les déplacés internes
ou régionaux, dont la vulnérabilité est principalement économique.
157. Les droits sociaux des handicapés sont garantis par le code du travail de 2006. Dans son
Titre III chap.3, le code prévoit des dispositions particulières à l’emploi des personnes
handicapées. Il y a différents types de personnes handicapées exigeant différents types
de traitements et politiques.
158. Le Gouvernement djiboutien avait pris des décisions pour répondre positivement aux défis
de vulnérabilité dans chaque groupe considéré comme vulnérable. En termes d’exemples,
nous citons: Les droits des réfugiés sur le sol djiboutien sont garantis par les instruments
internationaux notamment la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et ses
protocoles additionnels et la convention de l’OUA sur les réfugiés de 1969 dûment
transposés dans le droit national. Pour renforcer cet arsenal juridique, le Gouvernement a
mis en vigueur plusieurs textes nationaux : le Décret n°77-054/PR/AE du 9 novembre 1977
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
129
portant création de la Commission nationale d’éligibilité des réfugiés. Le décret présidentiel
n°93-0077/PR/DEF de 1993 a mis en place un système de collecte de solidarité au profit
des handicapés et victimes de guerre. Djibouti a ratifié la convention de l’Union Africaine
sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique de 2009.
a. les groupes vulnérables de la société djiboutienne sont les plus touchés par les effets du
sous-développement.
b. Les groupes vulnérables comptent les personnes déplacées de l’intérieur (IDPs) qui se
répartissent en deux d’après le RNAE : (i) 2017 familles réinstallées provisoirement dans
deux sites dans la région d’Obock suite à la crise frontalière avec l’Erythrée en 2008 ; et
(ii) 88.000 personnes rescapées de la sècheresse en 2006 et occupant des logements
précaires à Balbala
c. Quant aux personnes handicapées, le RNAE les estime entre 70.000 à 80.000 personnes,
soit 10% de la population totale alors que les personnes vivant avec le VIH/SIDA font
2,9%10 de la population ;
d. on note une absence de réglementations favorables à l’utilisation des bâtiments et services
publics aux personnes handicapées, ce qui rend difficile leur accès aux services et aux
emplois publics;
e. le RNAE ayant été rédigé bien avant la crise actuelle au Yémen, il ne contient aucune
information sur les réfugiés yéménites11, qui constituent pourtant, à présent, le plus grand
nombre de réfugiés à Djibouti. Les Yéménites ont des relations historiques et culturelles
avec les Djiboutiens au travers de la religion, le commerce et la proximité géographique,
ce qui facilite leur intégration dans la société djiboutienne;
- mettre sur place un centre de recherche indépendant pour étudier les questions
relatives à la vulnérabilité dans toutes ses formes pour renforcer la lutte contre la
pauvreté (Gouvernement, société civile) ;
10 Ce taux de séroprévalence concerne la population générale en 2002 (pp. 256-257) ; il existe cependant un document récent du PNUD de Djibouti (‘’Support to Gender
Equality/Women Empowerment, Youth Employment and Civil Society Strengthening in Djibouti’’, UNDP Concept Note, 2015) qui donne les taux suivants à présent de 3,3% pour
les femmes adultes et de 2,5% pour les hommes adultes.
11 Cette vague de réfugiés étant récente (2014) suite à la guerre dans ce pays voisin, il semblerait d’après l’ONG Bender Djedid, que les réfugiés yéménites seraient autour
de 8000 personnes aujourd’hui réparties sur la ville d’Obock, d’Arta et une bonne partie dans la capitale. En revanche, d’après le RNAE qui n’offre que peu de statistiques sur
les réfugiés, notamment au tableau 3 de la page 93, le chiffre de 23.393 réfugiés est avancé pour 2013 se répartissant en trois camps : (i) urbain : 4.159 ; (ii) camp Ali-Adleh :
18.046 ; et (iii) Camp Holl-Holl : 1.134.
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130
- sensibiliser la population en vue de combattre les perceptions et attitudes
négatives contre les personnes handicapées (Gouvernement, Média, société
civile) ;
- inscrire les problèmes d’accueil des réfugiés, de leur retour et de leur intégration
dans l’agenda sous-régional, pour une politique humanitaire et développementale
qui soit respectueuse des traditions africaines de solidarité et de bon voisinage
(Gouvernement, IGAD, OMI).
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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132
CHAPITRE QUATRE
4 GOUVERNANCE ET GESTION ECONOMIQUES
4.1 Aperçu
160. Djibouti dispose de peu de ressources naturelles, et son économie, peu diversifiée et for-
tement informelle, est tributaire de son positionnement géographique.
161. En 2013, les principaux agrégats macroéconomiques indiquent, pour ce pays, les niveaux
suivants : Taux de croissance du PIB, 5% ; PIB global 1,456 milliards USD ; PIB par tête
par habitant : 1668, 34 USD ; taux de croissance de la population : 1,5% en variation an-
nuelle.
162. Depuis la fin du 19e siècle et pendant longtemps, le pilier principal de cette économie
est la rente de la location de bases militaires. Toutefois, le développement des activi-
tés portuaires avec les services connexes ont pris de l’ampleur, et ont fourni à cette
économie un deuxième pilier qui en devient progressivement le principal. Aujourd’hui,
la structure et les moteurs de la croissance de l’économie djiboutienne reposent sur
une base duale marquée par la coexistence d’une économie moderne assise sur
des revenus de rente (bases militaires et activités portuaires) et un large secteur in-
formel. L’économie reste peu diversifiée avec un secteur tertiaire hypertrophié12.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
133
163. Plus généralement, les grandes tendances des principaux indicateurs macroéconomiques
pour les cinq dernières années sont fournies par le tableau ci-après :
166. La gouvernance et la gestion économiques du pays doivent donc faire face à un certain
nombre de problèmes, défis et contraintes de l’économie djiboutienne.
167. Le premier défi de la gouvernance et de la gestion économiques est celui que représentent
la forte extraversion de l’économie djiboutienne, et par conséquent sa forte exposition aux
aléas de l’environnement international.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
134
168. Le second défi est celui de la soutenabilité de la vision du futur que se projette Djibouti lui-
même et des stratégies et politiques qui en résultent. En effet, le pays se veut, à l’horizon
2035, « le phare de la Mer rouge » et « le hub commercial et logistique de l’Afrique ».
Ce qui devrait se réaliser à travers un développement économique et social durable,
une économie diversifiée, une croissance accélérée, un niveau de pauvreté faible et des
indicateurs sociaux améliorés.
170. Le quatrième défi est celui de l’accès à l’énergie et à l’eau dans des conditions économiques
raisonnables. En effet, le désir de diversification de l’économie passe par la promotion
d’une base productive interne, dans l’agriculture comme dans l’industrie (par des IDE bien
réorientés ou par la dynamisation des PME/PMI nationales) ; ce qui suppose la disponibilité
des ressources déterminantes (électricité et eau) en quantité, en qualité et à coût réduit.
172. Les parties ci-après analysent la manière dont Djibouti s’attaque à ces défis, ainsi que les
résultats obtenus et les difficultés éventuelles, pour ensuite déboucher sur des recomman-
dations visant l’amélioration de la gouvernance et de la gestion économiques.
173. L’état de mise en œuvre des Normes et Codes relevant de ce domaine thématique figure
dans le tableau ci-dessous :
Normes et codes MAEP
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
135
Tableau 4.2 : Normes qui doivent être signées et/ou ratifiées
Charte africaine
5 Non Non
de la statistique
(2000)
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136
Tab 4.3 : Normes ne nécessitant pas de ratification et les Pratiques optimales acceptées
11
Recommandations spéciales sur le financement du
terrorisme et les quarante recommandations (2004)
Loi n°110/AN/11/6ème
L du 25 mai 2011.
Loi n°111/AN/11/6ème
L du 25 mai 2011.
Loi n°118/AN/11/6ème
Principes fondamentaux pour une supervision ban- L du 22 janvier 2011.
12 caire efficace (2006)
Loi n°119/AN/11/6ème
L du 22 janvier 2011.
Loi n°196/AN/02/4ème
L du 29 décembre
2002
Loi n°112/AN/11/6ème
L du 25 mai 2011
13 Convention de lutte contre la corruption (1999)
Initiative pour la transparence dans les industries
14 extractives
15 Initiative pour le recouvrement des avoirs volés
16 Normes internationales d’audit
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137
Principes de base en matière d’assurance et métho-
17 dologie (2003)
Directives pour la gouvernance d’entreprise et des
17 entreprises d’Etat (2005)
Loi n°17/AN/13/7ème
L portant organisation
et fonctionnement de
la Cour des Comptes
Loin°03/AN/13/7ème L
complétant les dis-
positions législatives
relatives à la préven-
tion et à la lutte contre
la corruption
Loi n°52/AN/04/5ème
L portant sur l’Inspec-
tion Générale d’Etat
18 Principes de gouvernance d’entreprise (2004)
AUTRES PROTOCOLES INTERNATIONAUX ET
REGIONAUX APPLICABLES
174. Le processus de mise en œuvre des Normes et Codes prévus au titre de la GGE n’a pas
été suivi jusqu’au bout.
175. Par ailleurs, là où il y a eu un début de mise en œuvre, force est de noter qu’aucun de ces
instruments, même lorsqu’ils sont rangés dans la catégorie des normes et codes obliga-
toires, n’a guère dépassé, au meilleur des cas, l’étape de promulgation.
176. Il se pose donc un problème de suivi de la mise en œuvre de ces normes et codes dans
le pays, ce qui explique sans doute qu’il soit traité au niveau transversal, dans le PAN pré-
liminaire pour tenir compte du fait qu’il est apparu comme un problème général à travers
toutes les quatre thématiques de gouvernance, et donc qu’il est nécessaire de mettre en
place un dispositif qui assure ledit suivi.
177. Après avoir apprécié dans quelle mesure les actions inscrites au PNA préliminaire sont de
nature à faciliter la mise en œuvre des Normes et Codes et leur suivi, la MEP a proposé
des actions complémentaires. Elles concernent, entre autres, la désignation d’une struc-
ture chargée de centraliser toutes les informations relatives à la mise en œuvre desdits
instruments. De plus, cette structure devra périodiquement effectuer l’état des lieux, as-
surer la coordination et le suivi à ce niveau et si nécessaire relancer les Administrations
et institutions au niveau desquels le processus de mise en œuvre des Normes et Codes
s’était arrêté.
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138
4.3 Évaluation des performances par rapport aux objectifs
i Résumé du RNAE
178. Le RNAE présente la situation djiboutienne en fondant son analyse sur les aspects suivants
: la planification du développement, les principaux indicateurs macroéconomiques, et les
mesures prises pour renforcer le cadre macro-économique et soutenir le développement
durable. Sur chacun de ces points, le RNAE présente les politiques du Gouvernement
et les mesures associées, l’analyse des réponses et des perceptions des personnes
interrogées, et fait des recommandations sur cette base.
Planification du développement
179. Le rapport affiche la volonté d’ancrer la République de Djibouti dans les échanges
commerciaux régionaux et mondiaux, volonté qui se retrouve au centre des documents
de politique économique, tels que l’Initiative Nationale de Développement Social (INDS,
2011-2015) et la Vision Djibouti 2035.
180. Dans la perspective de cette vision de développement du pays, la stratégie définie dans
l’INDS (2011-2015) se décline en quatre axes stratégiques : (i) renforcer la compétitivité du
pays, et créer les conditions d’une croissance économique forte et durable ; (ii) accélérer
la valorisation des ressources humaines, ainsi que le développement urbain, rural, et la
préservation de l’environnement ; (iii) réduire la pauvreté, et assister les personnes en
grande vulnérabilité ou à besoins spécifiques ; (iv) promouvoir la bonne gouvernance
politique, locale, économique, et financière, et renforcer les capacités de planification, et
de gestion de l’Administration, et moderniser ses outils et ses moyens.
181. Selon le RNAE, le PIB réel est estimé à environ 4,8% au cours de la période 2006-
2011. Cette performance est principalement due à l’expansion des services de transport
maritime en rapport d’une part, avec le détournement des activités du port du Yémen
sur Djibouti, à la suite de la crise sociopolitique violente que le pays a connue et, d’autre
part, avec la récupération d’une nouvelle ligne maritime qui a entraîné un accroissement
important des transbordements, de l’ordre de 426% en 2011 par rapport à l’année 2010.
Le ralentissement de la croissance, durant la période 2008-2010, est principalement
imputable à l’annulation et au report de plusieurs grands projets d’investissements directs
étrangers (IDE), corollaire à la crise financière de 2008, qui a entraîné une diminution des
IDE passant de 23,8% à 18% du PIB).
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182. La croissance soutenue de l’économie djiboutienne a été accompagnée de pressions
inflationnistes, tirées par la flambée des cours des produits alimentaires et énergétiques.
L’inflation de l’année 2011, calculée en glissement annuel, a atteint 8,5% en 2011 contre
4,5% en 2010 et 1,7% en 2009.
183. Régime du taux de change. Dans le cadre du régime de caisse d’émission qui caractérise
le système monétaire djiboutien, le taux de change est resté fixe par rapport au dollar
depuis 1973. Le RNAE indique que la Banque centrale de Djibouti n’intervient, d’aucune
manière, dans le financement du déficit budgétaire, celui-ci étant assuré par ajustement
des dépenses et des recettes.
184. Balance des paiements. Selon le RNAE, la balance commerciale est structurellement
déficitaire. Les exportations sont relativement faibles par rapport aux importations du pays,
notamment en hydrocarbures, produits alimentaires, et biens d’équipement. Le déficit
structurel de la balance des transactions courantes a continué de se réduire en 2010,
passant de - 9,1% du PIB à - 4,8%, entre 2009 et 2010. Cette évolution est imputable à
une réduction des importations de biens d’équipement, liée à la baisse des IDE qui sont
passés de 198 millions $US en 2009 à 75 millions en 2010.
185. Termes de l’échange. Le RNAE définit les termes de l’échange et souligne que la
compétitivité de l’économie, reflétée par le taux de change13 effectif réel (TCER), s’est
détériorée depuis 2008. En effet, le TCER s’est situé respectivement à 7% en 2008-2009,
et à 4% en 2010.
186. Politique budgétaire. Le déficit budgétaire a presque été maîtrisé, à l’exception du dérapage
de 2009, qui avait conduit au report des deuxième et troisième revues de la FEC. En 2010,
le déficit budgétaire s’est situé à 0,6% du PIB, grâce aux efforts visant à rétablir l’équilibre
des finances publiques, avant de remonter à 0,8% en 2011 et à 2,7% en 2012.
187. Dette extérieure. La dette extérieure totale de l’Etat a progressé de 55%, entre 2005 et
2012, passant de 71.876 milliards FDJ en 2005, à 121.368 milliards de FDJ en 2012. Cette
forte augmentation serait due aux divers emprunts contractés par le Gouvernement pour
financer ses programmes sociaux, notamment de santé et d’éducation, afin d’atteindre
les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Bien que le ratio d’endettement
du pays se soit progressivement réduit depuis 2009, où il se situait à 60,8% du PIB, il
représentait néanmoins 49% du PIB en 2012.
188. Impact sur la pauvreté. Le RNAE souligne que les résultats de la mise en œuvre du DSRP
(2004-2006) et de l’INDS (2008-2010) ont été jugés mitigés, car la croissance économique
de 4%, tirée notamment par des investissements réalisés dans les infrastructures, est
suivie de peu de progrès dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Cette situation
13 Le taux de change dollar/Franc djiboutien est de 1 USD = 176.995 DJF.
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s’explique notamment par l’absence d’intégration des priorités stratégiques de l’INDS dans
le processus budgétaire. Seul le Ministère de la Santé a préparé et produit un CDMT.
ii Constats de la MEP
a. la MEP partage l’avis du RNAE que Djibouti a consenti des efforts importants pour
améliorer sa gouvernance et sa gestion économiques, grâce à un certain nombre
d’initiatives stratégiques (planification du développement à long terme – vision 2035) et
de mécanismes opérationnels de lutte contre la pauvreté. Le cadre de partenariat avec
les PTF et le secteur privé en cours de mise en place contribuera au renforcement des
actions gouvernementales dans le cadre du dialogue sur les politiques, favorable à une
bonne prise de décisions stratégiques en matière de gouvernance économique. Durant les
dernières années, Djibouti a enregistré des progrès appréciables et louables en termes de
croissance économique, mais ceux-ci ne se sont pas traduits en une baisse significative
de la pauvreté ;
b. le pays connaît une croissance assez forte et soutenue du PIB, assortie d’une inflation
contenue qui est à saluer et, en tendance, il est attendu un recul du déficit budgétaire,
reflétant des efforts de maîtrise des dépenses. En revanche, le solde du compte
courant de la balance des paiements s’est significativement creusé, reflétant la politique
d’investissement hardie des autorités, notamment dans le domaine des infrastructures ;
c. quant à la contribution sectorielle au PIB de l’économie de Djibouti, elle traduit une image
relativement figée de la structure de l’économie entre 2009 et 2013, où les contributions
des différents secteurs à la formation du PIB ne varient guère. Les principaux secteurs
contribuant à la formation du PIB sont: i) la construction, ii) le commerce de gros et de
détail, iii) le transport, l’entreposage et la communication, iv) l’intermédiation financière,
l’immobilier, les services aux entreprises et v) l’Administration publique et la défense, la
sécurité sociale obligatoire. Ces cinq secteurs contribuent à plus de 10 %, chacun, et
certains même à près de 30% du PIB ;
d. globalement, il ressort que Djibouti est une économie de services. Il s’ensuit que la
transformation structurelle de l’économie demeure un défi;
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Encadré 4.1: TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE
La dynamique de transformation structurelle, élément-clé du développement économique, devrait
être fondée sur le rééquilibrage des activités économiques, de manière à mieux faire contribuer
tous les secteurs à la création de richesse. Un tel rééquilibrage pourrait se réaliser, par exemple,
grâce au recentrage de la politique d’investissement qui mettrait désormais plus d’accent sur
les activités créatrices de valeur ajoutée dont la promotion permettrait à l’économie d’être moins
dépendante des services. Il s’agira, là, non pas de délaisser le secteur des services, mais de
promouvoir aussi les activités économiques autrefois délaissées dans les secteurs primaire
et secondaire, et même tertiaire, de manière à accroître la production domestique. Pour ce
faire, les Autorités devront moderniser l’agriculture et la rendre apte, progressivement, à fournir
l’essentiel des besoins de la population, soutenir l’élevage, la pêche, l’artisanat et le tourisme,
tout en encourageant le développement des activités industrielles et, par voie de conséquence,
d’augmenter, dans les échanges commerciaux du pays, la part des biens et services locaux
par rapport au commerce de transit. De la sorte, les sources de création de richesse seront
mieux diversifiées, et l’économie sera moins vulnérable aux chocs externes. Une transformation
structurelle de l’économie requiert ainsi une diversification de la base productive avec une
contribution plus importante des activités agro-industrielles, halieutiques qui, actuellement,
représentent à peine 4,5% environ du PIB.
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142
qui constitue le cadre de coordination, de planification, de programmation et de suivi des
interventions nationales et internationales. Cette stratégie est articulée suivant quatre
axes stratégiques, à savoir (i) la croissance économique, la compétitivité et le rôle moteur
du secteur privé, (ii) le développement du capital humain, (iii) la gouvernance publique
et le renforcement des capacités institutionnelles, et (iv) les pôles de développement
régionaux et le développement durable. Toutefois, il reste encore à élaborer des Plans
d’Investissement Prioritaires avec un calendrier et une estimation appropriés, tout en
assurant que le budget soit une traduction financière des plans et programmes de mise en
œuvre d’une vision bien articulée. A cet effet, les capacités de programmation budgétaire
doivent être renforcées et des CDMT sectoriels et global développés;
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i. du reste, la question du régime de change devra aussi, à terme, être abordée dans une
perspective de dynamisation des exportations, une fois que les bases productives de
l’économie auront été élargies. En effet, la parité fixe avec le dollar, depuis 1973, a jusqu’ici
constitué un avantage pour le pays qui est essentiellement importateur de biens, et dont la
balance commerciale est structurellement déficitaire. La parité fixe avec le dollar, monnaie
dans laquelle sont libellés la plupart des échanges commerciaux du pays, assure la
possibilité d’importer les biens et services dont le pays a besoin. En revanche, cette fixité
de la parité rend les exportations de biens peu compétitives, avec la forte appréciation du
dollar, depuis 1973. Mais comme le pays a une offre d’exportation très réduite, la situation
est soutenable, pour le moment. La question du régime de change se posera avec acuité,
lorsque Djibouti aura une offre d’exportation diversifiée pour laquelle sa compétitivité serait
requise;
m. le ciblage des politiques est à encourager, de manière à éviter, par exemple, que la
subvention aux produits pétroliers ne pèse lourdement sur la dépense fiscale. D’autres
tendances négatives sont également notées au niveau de la balance commerciale. En
particulier, le déficit de la balance des transactions courantes, tiré par celui de la balance
commerciale, s’est de nouveau creusé à compter de 2011 pour atteindre un niveau
particulièrement important en 2013 (22,1% du PIB) ;
14 Selon la presse, le montant du prêt concernant le projet d’adduction d’eau serait de USD339 millions et celui concernant la voie de chemin de fer serait de USD 505 millions.
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n. la MEP félicite le Gouvernement pour son approche de financement du déficit budgétaire.
Contrairement à ce qui se passe dans plusieurs pays où la Banque centrale frappe de
la monnaie pour financer le déficit budgétaire, accélérant ainsi l’inflation dans le pays, le
Gouvernement djiboutien n’y fait pas recours;
o. la MEP salue également la tenue des assises sur la fiscalité, et encourage le Gouvernement
dans ses efforts visant à asseoir une véritable réforme fiscale, favorable à l’accélération
de la mobilisation des ressources domestiques nécessaires pour faire face aux défis clés
auxquels l’économie est confrontée.
i) Résumé du RNAE
191. La prise en compte des parties prenantes clés dans les discussions sur les politiques, les
programmes, et leur mise en œuvre a été traitée dans le RNAE en se concentrant sur les
points suivants :
- la description des institutions clés, des parties prenantes clés, et des processus
qui assurent la détermination de la politique économique du pays;
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192. Sur le premier point, le RNAE décrit bien les efforts fournis par le pays pour mettre en place
et faire participer un certain nombre d’institutions dans la détermination de la politique
économique.
193. Ainsi, s’agissant des dispositions et processus de consultation avec les parties prenantes
dans la prise de décision économique, on peut signaler que sont impliqués, à des degrés
divers, les Organisations de la Société Civile, Le Haut Conseil National du Dialogue
Public/Privé (HCNDPP) et un cadre institutionnel pour le dialogue Gouvernement/PTF,
conformément à la loi d’orientation économique et sociale (2001-2010) qui reconnaît
l’intérêt des OSC. Cette loi est renforcée au moyen de la création d’un cadre légal et
réglementaire propice à une participation encore plus active de la société civile, à travers
des textes de loi régissant les associations, les coopératives, et les ONGs.
194. Toutefois, la participation des OSC à l’élaboration des stratégies et politiques publiques
de développement reste limitée, du fait, d’une part, de leur jeunesse et de l’absence de
ressources, et, d’autre part, d’un déficit de compétences nécessaires à l’élaboration de
stratégies à long terme. Il s’ensuit des interventions réduites aux limites spatiales des
quartiers, et s’orientant vers une population cible aux contours mal définis.
195. Sur un autre plan, et en vue de renforcer la participation institutionnelle du secteur privé, le
Haut Conseil National du Dialogue Public/Privé (HCNDPP) a été créé en 2012, et placé sous
l’autorité du Chef de l’Etat, qui en assure la présidence. Cette instance a pour mission de
veiller à la mise en place d’un environnement des affaires favorable à l’épanouissement du
secteur privé, en vue de contribuer à la croissance économique, et à la création d’emplois.
196. Au cours de cette même année 2012, le Cadre institutionnel pour le dialogue Gouvernement/
PTF a été également mis en place, pour contribuer à la mise en œuvre des politiques
publiques, à l’amélioration de la mobilisation et de la coordination de l’aide extérieure, en
vue de l’amorce d’un processus de développement pertinent et efficace.
198. Tirant leçon de ces insuffisances, le Gouvernement a mis en place un dispositif institutionnel
de formulation, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation de la nouvelle stratégie (2008-
2010). De même, il a été créé, en avril 2008, un Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale
(SESN), chargé de la coordination de la mise en œuvre et du suivi-évaluation de la politique
du Gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté.
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146
pilotage de l’INDS et des OMD a initié un mécanisme de coordination opérationnelle,
et d’harmonisation des interventions, à l’instar de la Cellule technique de coordination,
d’harmonisation, et d’appui (CTCAHM), à la mise en œuvre de l’INDS. Ce cadre constitue
un dispositif indispensable, pour assurer une plus grande cohérence avec les stratégies
sectorielles, et une coordination régulière avec les partenaires internationaux.
201. S’agissant des institutions clés chargées de produire les données nationales et les
statistiques économiques, et des mesures prises pour renforcer leurs capacités, trois
institutions se partagent cette responsabilité. Il s’agit de la Direction de la Statistique et
des Etudes Démographiques (DISED), de la Banque Centrale de Djibouti (BCD) et de la
Direction de l’Economie, du Plan et du portefeuille de l’Etat.
202. La DISED a des prérogatives les plus larges en matière de collecte, de traitement, de
diffusion et de mise à disposition des données macroéconomiques, socioéconomiques et
démographiques.
203. La BCD est en charge de la publication de données sur les statistiques monétaires, et
sur la balance des paiements. La Direction de l’Economie, du Plan et du Portefeuille de
l’Etat a pour mission la formulation, le suivi de la mise en œuvre des politiques, plans et
programmes de développement, à court, moyen, et long termes. Elle est en outre chargée
de l’élaboration et du suivi de la politique de gestion des établissements publics, des
sociétés nationales et des sociétés anonymes à participation publique, ainsi que de leur
contrôle.
204. Le RNAE rappelle que, bien que, en dehors de la Banque centrale, les deux autres
institutions chargées de la production de statistiques ont de forts besoins de renforcement
de capacités, aucune action en ce sens n’est signalée.
ii Constats de la MEP
a. les discussions avec la société civile et le secteur privé, tant au niveau national qu’au niveau
des régions, n’ont pas permis à la Mission de discerner l’existence effective de mécanismes
de concertation public/privé sur les politiques économiques ou de développement. Les
capacités institutionnelles, financières et des ressources humaines des OSC demeurent
faibles, limitant ainsi leur capacité d’interaction avec le Gouvernement ;
b. toutefois, un véritable contrat social basé sur un dialogue citoyen ouvert et participatif
s’avère indispensable, impliquant et associant les populations dans la conception et
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la mise en œuvre des politiques et stratégies visant la construction de l’avenir qu’elles
veulent. Ceci suppose la nécessaire coopération entre le Gouvernement, le Secteur privé
et la Société civile.
e. les visites de terrain de la MEP dans les régions ont révélé que l’état actuel de la
décentralisation dans le pays ne pourra pas permettre de faire de cette politique un
outil de développement local. L’absence de transfert de compétences et de ressources
financières adéquates dans le cadre d’une décentralisation fiscale et budgétaire aux
Conseils régionaux en témoigne;
g. il convient de noter que, bien que les structures et individus rencontrés soient conscients
des défis et obstacles au développement du pays, force est de constater un manque
de capacité (i) en matière d’analyse, de modélisation et de projections sur les agrégats
macroéconomiques et microéconomiques ; (ii) d’instrument de planification budgétaire
globale de type Cadre de Dépense Moyen Terme (CDMT) ; et (iii) des programmes de
recherche économique. Tant que les défis liés, d’une part, au nécessaire renforcement des
capacités des acteurs concernés et, d’autre part, au système statistique, ne seront pas
relevés, la capacité d’élaboration de politiques de développement plus réalistes restera
toujours limitée. La recommandation du RNAE de mise en place d’un mécanisme de
suivi-évaluation de la mise en œuvre des politiques de développement semble pertinente
et doit, sans plus tarder, être mise en œuvre dans le pays.
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h. globalement, les défis majeurs suivants doivent être relevés :
- renforcer les capacités d’intervention des OSC, afin de les habiliter à exercer un
suivi budgétaire citoyen (Gouvernement, Parlement, OSC);
i Résumé du RNAE
206. La République de Djibouti, dans le souci de promouvoir une gestion saine des finances
publiques, s’est dotée d’un dispositif assorti d’un certain nombre de mesures destinées à
le rendre efficace et performant. Toutefois, des défis restent à relever pour que l’objectif
visé soit atteint.
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Dispositif de promotion d’une saine gestion des finances publiques
Ø La régularité des contrôles et des rapports publics du Gouvernement sur les recettes
et dépenses
207. Le système budgétaire de Djibouti repose, d’une part, sur la séparation de l’ordonnateur
et du comptable et, d’autre part, sur le contrôle externe de type juridictionnel exercé par la
Chambre des comptes.
208. Le système djiboutien prévoit une forme de contrôle a priori exercé par l’autorité en charge
du pouvoir d’engagement et d’ordonnancement, qui n’a pas le caractère indépendant qu’on
en attend. Il en est de même du contrôle a posteriori effectué par l’Inspection générale des
finances (IGF), et l’Inspection générale d’état (IGE). D’où la suspicion du public par rapport
à l’indépendance des contrôles financiers exercés sur la dépense publique.
209. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé d’engager une réforme globale visant la
modernisation du système des finances publiques.
210. L’Assemblée nationale n’arrive pas, à cause de ses faibles capacités institutionnelles et
humaines, à exercer la fonction de contrôle de la gestion des dépenses publiques.
211. Elle joue toutefois un rôle actif, lors des discussions sur les projets de budgets
d’établissements publics, et en matière de contrôle des budgets. Elle a aussi la possibilité
de constituer de commissions d’enquête afin de contrôler l’action gouvernementale ;
mais cette fonction est peu utilisée. Toutefois, l’Assemblée nationale vote le projet de
Loi de règlement. En outre, sa Commission des finances pose des questions orales au
Gouvernement, tout au long de l’année. Elle a, à plusieurs reprises, effectué des contrôles
dans les EPA.
212. Bien que les conditions d’intervention de l’Assemblée nationale se soient améliorées, ces
dernières années (recrutement de plusieurs techniciens, notamment), il subsiste encore
un manque d’expertise en matière de finances publiques.
213. La Constitution djiboutienne en date du 15 septembre 1992 affirme que les collectivités
locales « s’administrent librement par des conseils élus » (article 85), et les conditions de
cette « liberté d’administration » -, qui s’exerce au moyen de systèmes électifs (condition
pour une vraie décentralisation) sont définies par la loi fondamentale.
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214. Les collectivités territoriales (CT) disposent d’une compétence générale. La région ne
dispose pas de compétences expressément spécifiées, ce qui sous-entend qu’elle peut
faire valoir le principe de subsidiarité15, même si ce dernier n’est pas explicitement exprimé.
215. Toutefois, cette définition des compétences des CT, bien qu’attribuant de larges domaines
d’intervention à celles-ci, crée des chevauchements.
216. Au terme du décret n°2008-0093/PRE du 3 avril 2008 fixant les attributions des membres
du Gouvernement, le Ministère de l’intérieur et de la décentralisation a été chargé, entre
autres missions, de « mettre en œuvre la politique de décentralisation.
217. Pour assurer la cohérence des politiques et programmes de développement initiés par les
autorités décentralisées, des comités de coordination au développement régional (CCDR)
et des comités locaux de développement (CLD) ont été créés, deux antennes régionales ont
été mises en place, des élus locaux ont été formés aux activités essentielles (organisation,
Administration, budget, financement et planification). En termes de programmation, trois
(3) activités majeures ont été exécutées [politique nationale de développement régional
(PNDR), plans de développement régional (PDR) et plans d’investissement pluriannuels
(PIP)] au niveau des cinq régions du pays. Quant au mécanisme de financement, il a fait
l’objet d’initiatives pilotes à travers le financement de micro réalisations au niveau local.
Ø Capacité des autorités régionales de générer (le cas échéant) et gérer les ressources
budgétaires, de planifier et mettre en œuvre les politiques économiques
218. Le processus de décentralisation n’est qu’à ses débuts, il n’existe pas encore de budget des
collectivités locales. Le budget est géré au niveau central, et des subventions mensuelles
sont versées directement aux autorités décentralisées. Le budget des collectivités est
intégré au budget du Ministère l’intérieur.
219. Les services techniques de l’Etat sont peu implantés au niveau territorial. En d’autres
termes, la déconcentration horizontale voulue par le législateur n’est pas encore effective,
et les services techniques sont plus liés à leur hiérarchie centrale qu’à l’autorité préfectorale.
220. De tout ce qui précède, on déduit tout naturellement une faible capacité des autorités
régionales de générer (le cas échéant) et de gérer les ressources budgétaires, de planifier
et de mettre en œuvre les politiques économiques.
Principaux défis auxquels le pays fait face dans l’adoption et la mise en œuvre d’un cadre
budgétaire prévisible à moyen terme et efficacité des mesures prises pour atténuer ces
défis.
15 Le principe de subsidiarité se définit comme la recherche du niveau adéquat d’exercice des compétences, un niveau supérieur n’étant appelé, que quand le niveau inférieur est incapable
d’exercer les compétences correspondantes.
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151
Ø Mise en œuvre d’un cadre budgétaire prévisible à moyen terme
221. Les réformes fiscales ont principalement visé la mise en place d’un cadre juridique
favorable à la bonne gouvernance, l’application de mesures garantissant un accroissement
des recettes et une réduction de la pression fiscale, la réorganisation des services en
charge du recouvrement en vue d’accroître leur efficacité, d’assurer l’harmonisation de la
législation fiscale (conformément aux directives de la COMESA), et d’améliorer la qualité
des services aux contribuables.
222. Cette transparence est assurée au moyen de la codification et du regroupement des lois et
règlements fiscaux dans le Code Général des Impôts « CGI » en 2009, et de l’instauration
récente d’un Code de la Douane. De même, la mise en place d’un numéro d’identifiant fiscal
unique, désormais utilisé par l’administration fiscale et douanière, joue un rôle primordial
dans la maîtrise de l’assiette fiscale.
223. Le rythme de progression des ressources intérieures s’est atténué à partir de 2010, mais
leur évolution sur les cinq dernières années révèle, dans l’ensemble, une tendance à la
hausse, qui traduit le fait que la mobilisation des recettes intérieures constitue un défi
constant de la politique fiscale de Djibouti.
225. Avec l’assistance du Fonds monétaire international (FMI), des réformes ont été initiées,
dès 2008, pour renforcer la supervision et la régulation bancaires en vue d’assurer la
consolidation et la promotion du développement des services financiers à la clientèle
(notamment les PME). De même, la Banque centrale de Djibouti a adopté les normes
prudentielles de Bâle (I et II) en vue du renforcement des textes juridiques sur les
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opérations bancaires et du cadre de supervision et de réglementation des institutions de
microfinance. Ces mesures rentrent également dans le cadre de l’intégration financière
régionale (COMESA).
226. Dans cette même optique, des projets de lois relatifs à la finance islamique, et aux
coopératives financières ont été adoptés par l’Assemblée nationale en 2010, ainsi qu’une
nouvelle loi bancaire en janvier 2011 qui porte désormais à 1 milliard de FDJ le capital
minimum exigé pour l’ouverture d’une banque. En outre, il a été procédé au renforcement
du dispositif de contrôle bancaire et de régulation de l’expansion du secteur.
227. Le secteur financier s’est densifié à partir de 2006, avec l’arrivée de nouvelles banques,
pour un total de onze (11) établissements de crédit en activité, créant ainsi une concurrence
accrue qui a permis d’élargir l’offre de produits financiers, y compris ceux obéissant aux
principes bancaires islamiques, ainsi que des dépôts à des conditions attrayantes.
228. Cette densification bancaire, au cours de ces dernières années s’explique, (i) par l’octroi
d’incitations particulières aux investisseurs potentiels étrangers, (ii) par la proximité du
marché éthiopien en pleine expansion, et (iii) par l’accroissement des investissements des
banques islamiques sur la place de Djibouti.
229. De plus, dans le cadre de la mise en œuvre de l’INDS, le Gouvernement a créé en 2008
l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), afin de faciliter l’accès aux
sources de financement aux populations pauvres et aux micro-entreprises, et d’apporter
son appui technique, financier et logistique aux institutions de microfinance (IMF). La
Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit (CPEC) a également été créée. Mais ces IMF,
qui n’ont cessé de se développer depuis lors, n’interviennent que dans le financement des
activités commerciales, alors que leurs produits et services devraient également intéresser
d’autres secteurs prioritaires comme le tourisme, l’agriculture et l’élevage.
230. Il est à noter que ce sont les femmes (64,8% de l’effectif total) qui ont le plus bénéficié des
services de ces IMF.
231. Malgré les performances reconnues à la CPEC, elle a connu des difficultés similaires à
celles rencontrées par les projets à volet microfinance précités, et a été placée, depuis
février 2012, sous tutelle de la Banque centrale de Djibouti (BCD) et sous administration
provisoire, assortie de mesures correctives et d’un plan de redressement (mis en place
par la BCD) qui ont permis d’assainir son portefeuille et de rendre sa gestion performante.
232. En outre, toutes les IMF, dans l’exercice de leurs activités, sont placées sous la tutelle de
la BCD.
233. Malgré les mesures prises pour un meilleur financement de l’économie, l’accès aux
services bancaires demeure difficile, et le taux de bancarisation reste faible (10%). Aussi
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des mesures ont-elles été prises (interdiction faite, depuis février 2009, de payer en liquide,
au niveau des caisses de l’Etat, un revenu régulier, salarial ou non, supérieur ou égal à
40.000 FDJ), et facilitation de l’ouverture de compte bancaire) et ont permis d’élever le
taux de bancarisation, et de susciter, en particulier, un engouement des populations à bas
revenus vis-à-vis du secteur de la microfinance.
234. Toutefois, on enregistre encore de faibles niveaux d’épargne associés à des flux de capitaux
privés limités, affectant négativement le compte extérieur. Le taux d’investissement moyen
réalisé est inférieur à celui des autres pays en développement (environ 16% du PIB contre
25% pour certains pays d’Afrique subsaharienne, et 31% pour l’Asie de l’Est et le Pacifique).
Il est donc nécessaire de développer des marchés de capitaux intérieurs, y compris le
marché obligataire, qui peut beaucoup contribuer à accroître, aussi bien la qualité, que
la productivité de l’investissement. Malheureusement, Djibouti n’a pas une expérience en
matière d’émission d’emprunts obligataires, et n’appartient à aucun marché financier.
ii Constats de la MEP
a. Un examen attentif du RNAE, couplé avec les observations faites par la MEP, laisse
apparaître que la question du renforcement du dispositif de gestion des finances
publiques (existence d’un CDMT, obligation de résultats, contrat de performance,
obligation redditionnelle, réforme fiscale pour plus d’équité et un meilleur rendement,
qualité de la dépense, etc.) est apparue aux yeux des autorités comme une
préoccupation centrale à laquelle elles essaient, moyennant des réformes successives
tant sur le plan institutionnel que technique, d’apporter des réponses satisfaisantes.
Toutefois, des efforts restent à faire pour améliorer l’efficacité de cette gestion.
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BONNE PRATIQUE 4.1 : LA LOI DE REGLEMENT
Le vote de la loi de règlement budgétaire entre dans le cadre du contrôle exercé par le Parlement
sur l’action du gouvernent. Il est l’occasion d’examiner la performance de l’action publique et de
comparer les moyens déployés et les résultats obtenus, de manière à en tirer les conséquences
au moment du vote des crédits au titre de la loi de finances suivante. Cet exercice est réalisé
sur le continent africain avec un retard de plusieurs années, qui le vide de toute signification. A
Djibouti, le législateur impose un ordre de priorité selon lequel le vote de la loi de règlement bud-
gétaire de l’exercice précédent est un préalable à l’adoption de la loi de finances suivante. Ce
mécanisme vertueux permet d’éclairer les choix d’allocation et de réallocation éventuelles des
ressources budgétaires, à la lumière des résultats obtenus l’année précédente, et de renforcer
ainsi aussi bien la pertinence du travail parlementaire que l’efficacité de l’action gouvernemen-
tale. Cette bonne pratique mérite d’être soulignée et disséminée à travers le continent, dans un
souci de revalorisation de la régulation des finances publiques.
e. quant à la Cour des comptes, qui a remplacé la Chambre des comptes, son action
est limitée à la reddition des comptes. Actuellement, le taux de reddition est estimé
à un tiers (1/3) du total de comptes. Les causes en sont (i) le retard constaté dans
les dépôts des comptes de gestion effectués par les gestionnaires de crédit, (ii) la
non-réalisation systématique du contrôle interne dans les établissements publics
largement au-delà des délais impartis, (iii) la non-transmission à temps des rapports
des autres organes de contrôle, (iv) la faiblesse des capacités16 de la Cour elle-même
(v) les chevauchements dans la programmation des contrôles à effectuer par tous les
autres organes de contrôle, d’une part, par manque de coordination entre eux et de
volonté de collaborer des personnes à contrôler et, d’autre part par manque de suivi
systématique par les gestionnaires de comptes publics des recommandations faites
par la Cour des comptes, etc. Il s’ensuit que la crédibilité de ces organes est remise
en question par l’opinion publique;
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155
y a aujourd’hui confusion entre le contrôle a priori des actes budgétaires effectués par
le supérieur hiérarchique et le contrôle a priori des dépenses engagées, qui relève,
en principe, des prérogatives du Contrôle financier. En réalité, il s’opère un contrôle
hiérarchique (qui est le fait de l’ordonnateur, qui juge de l’opportunité de la dépense)
et non plus le véritable contrôle a priori dévolu à l’ancienne Direction du contrôle
budgétaire;
g. Par ailleurs, au niveau des établissements publics, les conseils d’administration (CA)
sont globalement défaillants, et ne fonctionnent pas comme cela se doit. En effet, les
membres des CA n’ont même pas les capacités techniques pour jouer efficacement
leur rôle, pour apprécier les dossiers soumis à eux dans le cadre de l’exercice de leur
mandat;
j. la mise en place ainsi projetée d’une réforme fiscale hardie participe de la nécessaire
mobilisation des ressources domestiques pour le financement du développement. Elle
passe par l’assainissement des finances publiques, l’élargissement de l’assiette fiscale
et l’amélioration des recouvrements, l’exploitation du potentiel de privatisation des
secteurs régis par des monopoles publics, la contribution du secteur financier local,
ainsi que la mise en place d’une bonne stratégie d’endettement, notamment toutes
les mesures novatrices en matière de finance (émission de bons obligataires, revenus
de la diaspora, etc.) ;
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156
iii Recommandations du Panel
- clarifier les missions des organes de contrôle, ainsi que leurs domaines de
compétences respectifs, et coordonner leurs interventions sur le terrain en vue
d’une efficacité accrue (Gouvernement, Parlement) ;
i Résumé du RNAE
Ø Mesures prises pour lutter contre la corruption dans la passation des marchés
publics et les résultats obtenus
237. Pour faire face aux insuffisances de l’ancienne réglementation des marchés publics
(passation, exécution, règlement financier), et lutter efficacement contre les risques de
corruption, Djibouti s’est doté d’un nouveau Code des marchés publics qui couvre, non
seulement les dépenses sur fonds propres, mais également celles qui sont faites sur
financement extérieur. Une Commission nationale des marchés publics a été créée à cet
effet et rattachée au Secrétariat général du Gouvernement.
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157
238. Cette commission s’occupe de la réglementation, de l’instruction des appels d’offres, du
contrôle du respect du Code pendant l’exécution des marchés et ainsi que du contrôle du
service fait.
239. Djibouti ne dispose pas d’un organisme central de lutte contre la corruption (Cellule ou
Observatoire). Toutefois, deux structures d’Etat, à savoir la Chambre des comptes et de
discipline budgétaire (CCDB), et l’Inspection générale d’état (IGE), créés en 2001, sont
les plus directement impliquées dans la lutte contre la corruption pour une plus grande
efficience dans l’allocation des ressources humaines et matérielles dans le secteur public.
En particulier, l’opérationnalisation de la CCDB, initiée depuis le début de l’année 2001, a
permis un renforcement du dispositif de contrôle juridictionnel des comptes publics.
240. A ce titre, il a été institué la Commission nationale pour la prévention et la lutte contre
la corruption, chargée de veiller à la mise en œuvre de l’obligation de déclaration de
patrimoine.
241. Concernant les cas de corruption dans le secteur public, évalués par le Médiateur, la
Commission parlementaire des comptes ou d’autres autorités compétentes, il ressort
qu’aucun cas de corruption n’a été mentionné, durant les cinq (5) dernières années, par
les différents rapports d’activité publique des entités de contrôle et d’audit.
242. Le RNAE rappelle opportunément que la corruption apparaît chaque fois que s’estompe la
frontière entre logique d’intérêt général et logique d’intérêt privé
Ø La persistance de la corruption
243. Les problèmes de lutte contre la corruption découlent de facteurs multiples et divers :
cadre législatif inexistant, système judiciaire inopérant, manque de transparence et de
reddition de comptes, faiblesse des institutions de contrôle, défaillance de la presse dans
la dénonciation des situations de corruption, société civile aphone.
158
Ø Mesures clés prises pour combattre le blanchiment de capitaux
246. Le dispositif a été récemment (depuis mai 2011) renforcé par trois (3) textes de lois relatifs
à la lutte contre le blanchiment, à la répression et au financement du terrorisme.
247. Afin de concrétiser ses engagements dans la lutte contre le blanchiment, une cellule
spéciale a été créée au sein de la Banque centrale, et du personnel a été recruté en juin
2011. Cette Cellule s’intéresse notamment à la lutte contre le blanchiment de capitaux et
le financement du terrorisme.
248. La BCD continue de centrer ses efforts sur l’application de la législation bancaire et
l’amélioration de la gouvernance dans le secteur bancaire, bien que le système financier
apparaisse sain. Toutefois, le RNAE relève que les autorités devraient suivre attentivement
l’évolution du secteur bancaire, et faire preuve de vigilance face à l’augmentation des
risques tant systémiques que pour chaque banque. Du reste, le durcissement de l’agrément
bancaire intervenu entre-temps constitue, pour le RNAE, une bonne indication à cet égard.
ii Constats de la MEP
b. en ce qui concerne la corruption, il est à noter que, si les cas avérés ne sont pas
légion dans la documentation disponible, le phénomène n’est pas moins présent,
comme c’est le cas dans la plupart des pays africains. Pour preuve, on lit, par
exemple, dans le Rapport n° GF-OIG-10-015-I du 29 octobre 2012 portant sur
l’Enquête sur les subventions du Fonds mondial à la République de Djibouti (voir
encadré ci-contre), que des actes crapuleux de corruption ont été perpétrés par
les gestionnaires locaux des subventions du Fonds mondial à la République de
Djibouti
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Encadré 4.2 : CAS DE CORRUPTION
Comme indiqué plus en détail dans le présent rapport, des représentants du Secrétariat exécutif
de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose (le « PR ») se sont livrés à différents actes
frauduleux, ce qui s’est traduit par un détournement des ressources du Fonds mondial et de
fausses déclarations concernant la situation financière des subventions dans un rapport d’audit
externe remis au Fonds mondial. Les actes de fraude identifiés pendant l’enquête incluaient :
(a) une procédure d’appel d’offres frauduleuse pour l’attribution de l’audit externe de clôture de
la série 4 à l’issue de laquelle le PR a attribué un contrat de services d’audit à une entreprise
d’audit externe nouvellement créée qui ne disposait pas des autorisations nécessaires pour
effectuer des travaux d’audit, et qui a été choisie dans le cadre d’un appel d’offres où des
soumissions contrefaites ont été étudiées parallèlement à celle de l’entreprise sélectionnée. Le
dernier rapport d’audit remis par cette entreprise comportait des similitudes frappantes, tant au
niveau de la forme que du contenu, avec de précédents rapports d’audit préparés par une autre
entreprise et contenait des informations fausses et imprécises, notamment une sous-évaluation
d’au moins 300 702 USD des encours d’avances consenties à des sous-récipiendaires, (b)
le virement par le PR de 115 000 USD de fonds de subvention sur deux comptes bancaires
contrôlés par lui-même mais sans rapport avec des programmes subventionnés par le Fonds
mondial, (c) la falsification de justificatifs de dépenses pour déclencher des paiements sur des
fonds de subvention, (d) le détournement d’actifs de programmes à des fins non autorisées, (e)
la falsification de la feuille de présence d’une réunion de la CCM pour faire apparaître que les
membres de celle-ci avaient expressément approuvé des dépenses en dépassement de budget
alors que cela n’avait pas été le cas, et (f) l’attribution de contrats d’un montant total de 361 669
USD pour l’achat de biens et de services destinés aux programmes à des personnes spécifiques,
notamment un contrat de construction d’un montant de 182 639 USD à une entreprise détenue
par le Point focal du Ministère de la Santé auprès de l’Instance de coordination nationale (« CCM
»). La perte financière directe identifiée par le BIG du fait de ces actes frauduleux a totalisé plus
de USD 755 553. » (Rapport n° GF-OIG-10-015-I du 29 octobre 2012 du Bureau de l’Inspecteur
Général - Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, pp 4-5).
249. C’est dire que la corruption est une réalité à Djibouti, même si elle apparaît comme un
sujet tabou, au regard des éléments recueillis sur le terrain lors du déroulement de la MEP.
D’ailleurs, les pouvoirs publics ne se font aucune illusion à cet effet. Bien au contraire,
ils ont bien conscience de son existence et ont mis en place un arsenal juridique pour la
combattre.
250. De plus, en recourant toujours aux sources internationales, on peut noter, si l’on s’en tient
à la batterie d’indicateurs utilisée pour mesurer le phénomène de la corruption, que le
pays occupe presque la moitié du tableau faisant ressortir l’ordre de classement des pays
évalués, et connaîtrait des avancées dans le domaine de la lutte contre ce fléau. Ainsi, dans
le Rapport sur l’Examen de la Politique d’Investissement de Djibouti (CNUCED, 2013), on
peut lire ce qui suit : « Avec un score de trois sur 10 (0 étant le niveau de corruption le plus
élevé), Djibouti est classé 94ème sur 185 pays dans le classement 2012 de Transparency
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International sur la perception de la corruption dans le secteur public, soit un bond de six
places par rapport à 2011 » (voir rapport cité, p.52) ; ce qui traduit bien, d’une part, que
le phénomène est une réalité dans le pays, mais qu’il est en régression. Cet état des
choses apparaît plus nettement dans le rapport de juin 2012 du Consortium (composé
de ECO Consult, AGEG, APRI, Euronet, IRAM, NCG) qui a procédé à l’évaluation de la
coopération de la Commission de l’Union européenne avec Djibouti, pour le compte de
ladite Commission, et a établi que : « Depuis son indépendance, Djibouti n’a pas toujours
été bien perçu par la communauté internationale dans le domaine de la gouvernance : le
pays s’est souvent fait critiquer sur … son niveau de corruption important. », mais qu’il« …
a amélioré sa performance … dans le contrôle de la corruption … ». C’est pourquoi la
MEP se réjouit des efforts consentis par les Autorités et des progrès palpables notés.
Ces progrès sont d’ailleurs constants, comme on peut le noter dans l’article “Enterprise
Surveys (http://www.enterprisesurveys.org), The World Bank”, publié par Karim Ramad, le
5 janvier 2015 à 19h 04 mn, et consulté sur internet, le 31 août 2015 à 10h17 mn sur
le site : http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/la-banque-mondiale-salue-les-efforts-appuyes-de-
djibouti-dans-sa-?context=tag-entreprenariat), où on peut lire le satisfecit de la Banque
mondiale qui «salue les efforts appuyés de Djibouti dans sa lutte contre la corruption et
pour l’entreprenariat ».
251. A la fin de l’année 2014, cette institution a publié ses données statistiques d’évaluation qui
attestent que la situation s’améliore, d’année en année. Ce constat fort encourageant a
conduit la Banque mondiale à reconnaître que: « En matière de lutte contre la corruption,
Djibouti avait déjà, en 2012, parmi les meilleures notes d’Afrique, et des moyennes plus
qu’honorables, très proches de la plupart des pays les plus développés, publiées en 2013…
Ces progrès sont le reflet de la « politique de tolérance zéro » menée par le Président
Guelleh, depuis son arrivée au pouvoir, en mettant en place les cadres institutionnel et
réglementaire de lutte contre la corruption, comme indiqué dans l’objectif 3.
161
a. Toutefois, il convient de mettre davantage l’accent sur la lutte contre la corruption pour
des résultats plus probants ; ce qui passe par le durcissement de la réglementation sur
les marchés publics et des contrôles en matière de gestion des finances publiques. Les
analyses menées, ainsi que les recommandations faites à ce propos, au niveau de l’objectif
3 (voir ci-dessus), demeurent encore valables ici ;
c. Pour lutter contre ce fléau, la Banque Centrale de Djibouti joue un rôle essentiel autant par
les dispositions réglementaires que par les structures institutionnelles mises en place en
son sein pour adresser ces questions. C’est ainsi que la loi bancaire, ainsi que les statuts
de la Banque centrale de Djibouti ont été revus, de manière à renforcer le contrôle et la
supervision bancaires. Il existe par ailleurs, toujours au niveau de la Banque centrale de
Djibouti, un système de contrôle permettant de faire face au blanchiment de capitaux,
notamment à travers un service de renseignements financiers, institué en application de
la Loi n°196/AN/02/4ème L du 29 décembre 2002 sur le Blanchiment, la Confiscation et la
Coopération Internationale en matière de produits du crime et de la loi n°110/AN/11/6ème
L du 25 mai 2011 relative à la lutte contre le financement du terrorisme ;
d. Comme on peut s’en rendre compte, avec cet arsenal législatif, l’attention est focalisée plus
sur le blanchiment des capitaux à travers le système bancaire, alors qu’existent d’autres
circuits potentiels non bancaires (investissements immobiliers, appuis aux ONG, boutiques
de transfert formel ou informel d’argent, etc.) qu’il faudra aussi surveiller de près. C’est
pourquoi la Banque centrale devra mieux réglementer toutes les activités susceptibles de
relever du blanchiment d’argent (y compris celles empruntant les circuits non classiques),
et confier cette activité de surveillance à du personnel dédié qui devra, être en liaison avec
les banques et établissements financiers et les organisations de la société civile, avoir l’œil
sur tous les mouvements de fonds suspects.
e. De plus, bien que la Banque centrale possède des moyens d’actions considérables, il est
à souhaiter qu’elle exploite davantage son autonomie fonctionnelle et les pouvoirs d’action
de ses organes de contrôle pour une surveillance plus resserrée. Par ailleurs, elle devra
instaurer une collaboration fructueuse avec les OSC dont le rôle, dans ce domaine particulier,
est irremplaçable, à condition toutefois, comme il a été déjà souligné ci-dessus, que ces
dernières soient davantage promues, et que leurs capacités d’intervention soient renforcées.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
162
iii Recommandations du Panel
- doter le pays d’un dispositif plus efficace de contrôle du blanchiment des capitaux
(Gouvernement, Parlement) ;
- instaurer un accès public aux comptes rendus des passations des marchés
(Gouvernement, Parlement) ;
- mettre en place un mécanisme de suivi de tous les cas et de toutes les poursuites
de corruption dans les passations de marché (Gouvernement, Parlement).
i Résumé du RNAE
253. L’adhésion de Djibouti aux institutions d’intégration économique régionale est caractérisée
par la multi-appartenance.
254. Djibouti est, depuis 1986, membre fondateur, de l’Autorité intergouvernementale sur le
développement (IGAD) dont le siège est dans la capitale et qui, en Janvier 2012, s’est
transformée en communauté économique et a initié la mise en place d’une zone de libre
échange qui accélère les efforts vers l’intégration, par le biais du développement des
infrastructures de base.
255. Pour consolider sa politique commerciale, le pays s’est également inscrit dans une stratégie
d’intégration dans un espace économique plus vaste et plus ambitieux, le COMESA. Celui-
ci, appelé à devenir une union économique en 2025, regroupe 20 pays avec un marché
de près de 400 millions de consommateurs, qui est porteur d’opportunités économiques.
256. Djibouti tire d’importants avantages de son appartenance à plusieurs entités économiques
et commerciales sur le plan régional. En particulier, il déploie d’importants efforts, pour
jouer le rôle de point d’entrée privilégié au marché du COMESA, et pour renforcer sa place
de plaque tournante dans les échanges régionaux, en développant ses infrastructures
maritimes, routières, aéroportuaires, des télécommunications, et bancaires.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
163
conteneurs de dernière génération. En offrant la possibilité de décharger directement
les marchandises en provenance d’Asie et à destination de l’Afrique de l’Est et australe,
Djibouti devient un hub régional en matière de transbordement, et de transit ; ce qui le
propulse ainsi dans la mondialisation du commerce maritime.
258. Bien qu’il y ait une prédominance des produits à destination, ou en provenance de l’Ethiopie
dans les activités portuaires, la stratégie de croissance dans ce domaine est fondée sur
la diversification des acteurs utilisant les infrastructures portuaires. A cet égard, le Sud
Soudan effectue une montée en puissance pour l’utilisation des infrastructures portuaires
et routières de Djibouti, pour l’exportation de ses hydrocarbures et l’entrée sur son sol des
marchandises importées. On peut signaler, à cet effet, la signature, en septembre 2012,
de l’accord tripartite entre Djibouti, l’Ethiopie et le Sud Soudan pour la construction et la
gestion du pipeline pétrolier sud soudanais ainsi que l’utilisation des installations de fibres
optiques.
Défis et leçons apprises du fait des participations du pays aux activités de ces
organisations
259. Une meilleure insertion de l’économie djiboutienne dans le système régional passe par
la connaissance des enjeux socioéconomiques, quant à l’application des programmes
d’intégration régionale à l’égard de Djibouti. D’où l’importance (i) de la formation et du
renforcement des capacités en politique commerciale et en stratégies de négociations
commerciales ; et (ii) d’une bonne connaissance des mécanismes du système commercial.
Mesures prises pour rendre conformes les politiques nationales aux objectifs régionaux
262. A cet égard, le pays a opéré :(i) une refonte de son Code de commerce et de son Code
des marchés publics, (ii) une réforme de sa fiscalité, (iii) la préparation d’un Code de
douane, et (iv) l’examen de sa politique des investissements, afin de rendre son économie
attractive aux investisseurs des pays du COMESA.
263. L’économie est relativement ouverte, ce qui ce qui se traduit par le poids des flux
internationaux de biens, services et revenus, qui représentent entre 50 et 60% du PIB
ainsi que par la liberté de transfert des capitaux internationaux.
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264. Les marchés à l’exportation de Djibouti se trouvent principalement en Ethiopie et
accessoirement en Somalie.
Mesures prises pour la mise en œuvre des décisions convenues et des accords conclus
265. Par des réformes juridiques et fiscales appropriées entreprises, au cours de ces dernières
années, et dont mention a été déjà faite ci-dessus, et également par le renforcement des
institutions et des capacités, le pays s’efforce de faciliter la mise en œuvre des -décisions
convenues, et des accords conclus dans le cadre des organisations d’intégration
économique régionale.
266. Le nouveau code de commerce, encore en construction, permettra à Djibouti d’avoir une
législation commerciale cohérente et moderne, en cohérence avec la réalité du moment.
267. De même, un nouveau code du travail a été adopté par le Parlement en 2006, dont l’objectif
est d’accroître la compétitivité du marché du travail en introduisant des dispositions
assurant la flexibilité du marché du travail : suppression du salaire minimum, procédures
simplifiées de recrutement, de licenciements économiques et de règlements des conflits
collectifs.
268. Par ailleurs un Code des investissements, en vigueur depuis 1994, vise à favoriser
l’augmentation et la diversification des investissements, par la mise en place d’un cadre
juridique incitatif (exonérations fiscales diverses). Deux régimes sont prévus selon le
montant du projet d’investissement :
269. En outre, l’ancien Code des marchés publics qui assure, certes, la réglementation desdits
marchés, mais ne garantit pas totalement l’équité et la transparence dans l’attribution
et l’exécution de la commande publique, a été remplacé par un nouveau code des
marchés publics, qui prend en compte la plupart des insuffisances énumérées et des
recommandations faites dans le Rapport analytique de la Banque mondiale sur la passation
des marchés publics (CPAR). Concomitamment, une Commission Nationale des marchés
publics a été créée et rattachée au Secrétaire général du Gouvernement.
270. Enfin, une loi a été prise pour la protection de la propriété industrielle qui en définit la nature et
les modalités de protection, de même qu’une loi sur la concurrence qui renforce le principe
de la liberté de la concurrence et des prix qui sont fixés par la loi de l’offre et de la demande.
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271. Au plan institutionnel, le pays dispose de la Chambre de Commerce de Djibouti (CCD), de
l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) et de l’Office Djiboutien
de la Propriété Industrielle et Commerciale (ODPIC).
272. Suite aux réformes des statuts de la Chambre introduites par la loi n° 179/QN/02/4e L du
24 août 2002, il a été institué un Centre de Gestion Agréé, afin de développer l’usage de la
comptabilité et améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises du secteur
privé.
273. La C.C.D. a également procédé à la création du Centre international des services arbitraux,
dont l’objet consiste au règlement des litiges de type privé sur le plan international.
274. L’ANPI est une structure administrative dotée d’un statut de société anonyme, et créée
par la loi 114/AN/01/4e L du 14 janvier 2001, dont la mission est de mettre en œuvre la
politique du Gouvernement dans le domaine du développement et de la promotion de
l’investissement, notamment en contribuant à faciliter l’établissement des entreprises
industrielles, commerciales et de services, à entreprendre toutes actions de promotion
d’investissement jugées opportunes ou rentables. Plus spécifiquement l’ANPI a pour
attributions, l’octroi des avantages prévus par le code des investissements, la contribution
à la formation des promoteurs, et la diffusion d’informations relatives aux opportunités
d’investissement, la gestion du Centre de formalités (Guichet Unique). Depuis 2007,
Djibouti est intégré à la zone commune d’investissement du COMESA.
275. L’ODPIC a pour objet de suivre les développements récents et les nouvelles orientations
de l’économie mondiale caractérisées par l’avènement de l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), et l’entrée en vigueur de l’Accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle relatifs au commerce.
276. La diligence dans la mise en œuvre des décisions et des accords régionaux dépend, dans
une large mesure, de leur incidence sur les finances publiques et le pouvoir d’achat des
consommateurs.
277. Un des principaux défis actuels de la COMESA demeure l’effectivité de la mise en place
de l’union douanière (UD), qui nécessite la mise en œuvre de certains engagements,
notamment l’opérationnalisation de la facilité d’ajustement du COMESA (FAC), pour
compenser les pertes fiscales éventuelles des pays basculant dans l’Union Douanière.
278. Le pays partage des frontières avec trois (3) pays : l’Ethiopie, la Somalie et l’Erythrée,
mais n’entretient des échanges commerciaux qu’avec les deux (2) premiers pays, la
frontière avec l’Erythrée étant fermée en raison du conflit armé opposant les deux pays.
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ii Constats de la MEP
b. il est souhaitable que le pays profite de ces opportunités, d’une part, pour renforcer ces
capacités et, d’autre part, pour analyser, de façon pro-active afin de prendre en compte
les nouvelles contraintes de son environnement économique, les problèmes potentiels
qu’impliquerait l’entrée en vigueur du TEC sur son économie.
c. par ailleurs, il est à déplorer le fait que les citoyens et les acteurs du secteur privé
ignorent bien souvent les engagements pris en leur nom par le pays au titre de l’inté-
gration régionale, alors qu’ils en subissent directement les conséquences.
e. les trois axes dégagés pour souligner les efforts entrepris dans le cadre du renforcement
de l’insertion du pays dans ces organisations d’intégration économique régionale sont
: le développement des infrastructures, le renforcement des relations de proximité, et
les réformes réglementaires et institutionnelles pour s’adapter au contexte régional.
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g. S’agissant de l’intégration régionale de proximité, des accords spécifiques existent
avec l’Ethiopie et le Sud Soudan pour faciliter le transit des marchandises, l’inter-
connexion électrique et des télécommunications, ainsi que la construction du futur
pipeline de transport du pétrole brut sud-soudanais.
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BONNE PRATIQUE 4.2:
BONNES RELATIONS ECONOMIQUES ET COMMERCIALES ENTRE DJIBOUTI ET
L’ETHIOPIE
L’intégration économique est une composante majeure des objectifs de l’Union Africaine. C’est
pourquoi elle fait partie intégrante de la thématique « Gouvernance et gestion économiques »
des pays participant au MAEP.
Malheureusement, force est de constater qu’en général, en Afrique, les relations économiques
entre pays membres des communautés économiques régionales sont très faibles, comparées à
celles qu’ils entretiennent avec le Reste du monde.
Par contre, dans le cas de Djibouti et de l’Ethiopie, on voit se développer des relations de bon
voisinage, et se renforcer des complémentarités entre leurs économies.
C’est ainsi que, au-delà des communautés économiques régionales auxquelles appartiennent
ces deux pays (COMESA, IGAD, notamment), l’Ethiopie est le principal partenaire économique
et commercial de Djibouti (80% du transit de marchandises). Plusieurs domaines sont concer-
nés par ces relations économiques et commerciales renforcées: le transit des marchandises à
destination de l’Ethiopie, les télécommunications, l’énergie, l’eau, l’accès aux terres arables.
En ce qui concerne le transit des marchandises, Djibouti a densifié ses infrastructures de trans-
port (ports de Djibouti, Doraleh et projet en cours du port de Tadjourah) pour mieux satisfaire
la demande du géant voisin, et projette de construire cinq nouveaux ports, une nouvelle ligne
ferroviaire à partir de Tadjourah pour relier l’Ethiopie. Il est à souhaiter, toutefois, que les expor-
tations de Djibouti (hors commerce de transit) vers l’Ethiopie connaissent aussi une expansion.
S’agissant de l’eau, un projet d’adduction d’eau qui prendra sa source en Ethiopie, proche de la
frontière, permettra de satisfaire, entre autres, la demande en eau potable des ménages et des
entreprises de Djibouti.
Enfin, au plan de l’accès aux terres arables, Djibouti dispose, dans la zone frontalière, et ce à
titre gratuit, de terres attribuées par l’Ethiopie qu’il exploite pour réduire quelque peu sa dépen-
dance alimentaire vis-à-vis de ce dernier.
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Au plan des réformes réglementaires et institutionnelles, les évolutions constatées visent à
améliorer la compétitivité et l’attractivité de l’économie djiboutienne à travers la mise à niveau,
notamment de ses codes des investissements, du travail, du commerce, des marchés publics et
de son régime fiscal et douanier.
a. mais il convient de souligner que, si toutes ces initiatives sont louables et per-
mettent théoriquement au pays d’exploiter sa position géostratégique dans le
cadre de l’intégration régionale, la MEP déplore l’inexistence d’une politique d’in-
tégration régionale déclinée sous forme d’un plan d’actions, permettant une ana-
lyse coût/bénéfices de son appartenance à plusieurs organisations de coopération
régionale, de manière à fonder la nécessaire décision de rationalisation de ladite
politique. Dans la même optique, une analyse des avantages comparatifs du pays
dans la production de certains biens échangeables, dans ces espaces commu-
nautaires, pourra guider l’identification des secteurs porteurs pouvant soutenir une
ouverture des frontières;
e. Mais force est de noter, à partir des informations recueillies par la MEP, tant dans
la documentation qu’auprès des différents acteurs, que le dispositif institutionnel et
réglementaire, qui porte cette volonté de mieux s’insérer dans les échanges régio-
naux, n’assure pas une véritable coordination entre ces différentes structures. Par
ailleurs, étant donné que le pays est essentiellement un pays de services, de quels
biens dispose-t-il, en quantité et en qualité, pour participer substantiellement à
ces échanges ? Il s’ensuit qu’il se pose également ici, comme on le verra en détail
dans l’objectif 6, la nécessité d’équilibrer les politiques commerciales et d’investis-
sement (en les diversifiant pour prendre en compte la nécessité de la production
de biens domestiques échangeables) afin de permettre au pays d’accroître ses
exportations hors commerce de transit, tant en direction de l’Ethiopie que de ses
autres pays partenaires, via la promotion de PME/PMI dynamiques dans les sec-
teurs ainsi ciblés ;
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f. Enfin, dans la mesure où le pays a fait l’option de s’insérer dans les échanges
commerciaux, il va sans dire qu’il doit développer, de façon pro-active, ses capacités
en négociation d’accords commerciaux qui sont les fondamentaux de toute activité
commerciale internationale.
- définir une politique d’intégration régionale, déclinée sous forme d’un plan
d’actions, permettant la rationalisation de sa multi-appartenance aux espaces
sous-régionaux (Gouvernement, Parlement, CCID);
- d’informer et de sensibiliser les citoyens et les acteurs du secteur privé sur les
engagements pris par le pays au titre de l’intégration régionale, ainsi que les
opportunités d’affaires qui en découlent ;
i Résumé du RNAE
280. Les flux entrants d’IDE, depuis l’indépendance, ont été quasiment nuls dans les années
1980, ou à des niveaux extrêmement bas dans les années 1990, avant de connaître
une envolée à partir des années 2000, où sont enregistrées des entrées substantielles
d’investissements directs étrangers (IDE) dans le pays (en particulier à partir du milieu de
la décennie), avant de chuter significativement en 2009-2010.
281. Le stock total d’IDE réalisé dans le pays reste modeste (un peu moins d’un (1) milliard de
dollars en 2011).
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282. En termes de stock d’IDE par habitant, le pays enregistre des résultats nettement supérieurs
à ceux de la plupart des pays du continent et de la région, avec des flux d’IDE de près de
150 dollars par habitant pour la période 2006-2011. Il est ainsi classé troisième après les
Seychelles et l’Ile Maurice.
283. Néanmoins, cette évolution traduit moins une réelle attractivité du pays aux IDE que la
réalisation de quelques projets d’investissement de très grande envergure, notamment
dans le secteur portuaire (construction, entre 2003 et 2008, du terminal à conteneurs de
Doraleh) et dans la construction (érection d’un hôtel de luxe Djibouti Palace Kempinski,
entre 2006 et 2008).
284. Les IDE sont fortement concentrés : plus de 50% d’entre eux assurent le renforcement des
infrastructures de service. Cette forte concentration est le résultat de plusieurs facteurs
dont la position géostratégique du pays, la volonté du Gouvernement d’imposer Djibouti
comme plateforme commerciale mondiale, et certaines caractéristiques de l’économie
djiboutienne déjà mentionnées plus haut qui limitent sa compétitivité.
285. Pour le reste, les IDE se sont essentiellement concentrés dans la construction d’une zone
franche, la mise en place d’une mine d’exploitation du gisement de sel (dont les activités
ont été suspendues à cause du besoin de réévaluation de la qualité du sel du Lac Assal).
286. En plus d’être concentrés par secteurs d’activités, les IDE sont également fortement
concentrés au niveau des pays sources, les IDE en provenance des EAU représentant,
par exemple, plus de 70% des flux totaux enregistrés par la Banque centrale entre 2004 et
2011, le reste venant essentiellement des Etats-Unis et de l’Ethiopie.
287. Au niveau bilatéral, le pays a conclu des APPI avec l’Egypte (1998), la Suisse (2001),
l’Inde (2003), la France (2007) et l’Iran (2010).
288. Ces accords contiennent des clauses standards telles que la clause de la Nation la Plus
Favorisée (NPF), qui offrent des garanties de traitement juste et équitable (sauf dans
l’APPI avec l’Iran), ainsi que la garantie de protection et de sécurité. Ils contiennent aussi
des clauses sur l’expropriation et les cas de différends entre investisseurs et Etats. Enfin,
les APPI offrent des garanties exhaustives de transferts de fonds.
289. Toutefois, ces caractéristiques standards sont assorties de limites (exigence d’un haut
niveau d’activités liées aux investissements avant que l’investisseur puisse être couvert
par le traité, exclusion de l’intégration régionale et de la taxation résultant de l’application
de la clause NPF (à l’exception de l’APPI avec l’Iran, dont le traité limite même la garantie
de traitement national à des circonstances particulières).
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contractantes le droit d’établissement dans tous les secteurs, à l’exception des services
bancaires, d’assurance, de microcrédit, d’épargne, de radio, de télédiffusion et de presse.
Mais ces restrictions frappant les investisseurs des deux pays ont été relâchées et ont
permis à ces derniers d’investir librement dans les services bancaires et d’assurance.
291. Concernant le règlement des différends entre un investisseur et l’Etat, les APPI stipulent
que ceux-ci peuvent être présentés auprès d’une instance d’arbitrage international
moyennant le consentement des deux parties. Mais, dans la réalité, les négociations par
voie diplomatique sont privilégiées, parce que moins coûteuses.
292. Par ailleurs, les investisseurs qui le souhaitent ont, en théorie, la possibilité d’énoncer leurs
exigences, en particulier les garanties dont ils ont besoin dans le cadre d’un contrat, ce qui
ne favorise pas les pays d’accueil qui n’ont pas les capacités légales et institutionnelles
nécessaires pour bien négocier les contrats.
293. Enfin, les APPI signés par le pays ne sauvegardent pas la souveraineté de l’Etat. Dans
ces accords, par exemple, les normes de travail, les questions environnementales, les
questions de coopération technique et les normes de responsabilité sociale, prises en
considération dans les traités internationaux, sont absentes.
295. Cette nécessité d’intégration de la République de Djibouti dans les échanges commerciaux
régionaux se retrouve largement au centre des orientations des politiques économiques
à travers les documents17 d’examen de politique commerciale et peut s’expliquer par
l’étroitesse du système productif qui peut, par ailleurs, justifier le nombre limité de biens
sur lesquels le pays manifeste une volonté de protection commerciale.
296. Ainsi, le pays est membre d’un certain nombre d’organisations qui promeuvent le
commerce international, notamment l’Organisation mondiale du Commerce, l’Autorité
Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) et le COMESA. Malgré cette option,
les échanges de Djibouti avec les autres pays membres ont été très faibles (en moyenne
0,77%) au cours de la période 2004-2007.
17 De (OMC, 2006), de l’INDS (2011-2015), de la Stratégie Nationale de Développement du Commerce (Loi, 2010) et de la Vision 2035,
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297. D’une manière générale, l’intégration commerciale de Djibouti, aux niveaux régional et
mondial apparaît comme un défi dont le relèvement devra passer nécessairement par
la création d’un environnement des affaires sûr, cohérent et prévisible, tant sur le plan
juridique qu’institutionnel.
Mesures prises pour promouvoir le commerce avec les autres pays, en particulier le
commerce intra-régional et les degrés d’efficacité de ces mesures
298. Dans le cadre de la préparation de l’Union douanière (UD) du COMESA, un comité
interministériel de mise en œuvre, et de suivi du processus d’intégration a été initié en
juillet 2013, pour permettre au pays de remplir ses engagements, afin de satisfaire aux
critères d’éligibilité à l’UD.
299. Bien que la zone de libre échange du COMESA n’a pas permis une amélioration du
commerce de Djibouti avec les autres pays de COMESA, à l’exception bien entendu de
l’Ethiopie qui est son partenaire principal, il est à espérer que le processus de l’UD, avec les
efforts d’harmonisation engagés au niveau des droits douaniers, des normes techniques
et du renforcement des investissements puissent permettre d’enclencher une dynamique
des échanges au sein des pays membres.
300. C’est sans doute, dans cette logique que s’inscrit la CNNC qui a élaboré, en décembre
2013, un Plan d’action national pour le renforcement du commerce intra-africain.
ii Constats de la MEP
301. L’étude du contenu de cet objectif, tel que dégagé du RNAE, complétée par le traitement
des informations recueillies tant à travers la documentation que les visites de la MEP
à travers le pays, a amené cette dernière à faire un certain nombre d’observations qui
s’énumèrent comme suit :
a. la MEP a noté les efforts consentis par les Autorités pour exploiter à fond la position
géostratégique du pays avec des politiques commerciales et d’investissement bien
ciblées et ordonnées;
174
c. par ailleurs, il importe de noter que ces politiques commerciales et d’investissement,
non seulement sont très déséquilibrées, mais elles font également la part belle aux
investisseurs étrangers dans la mesure où elles comportent des clauses qui protègent
peu les intérêts du pays et ceux des travailleurs djiboutiens.
d. le RNAE fait l’impasse sur les industries extractives. Or, même si le pays n’en fait
pas encore une priorité, il existe des mesures prises par le pays pour réglementer
et promouvoir la gouvernance dans les industries extractives. En se référant au
Questionnaire Révisé du MAEP, on note que cet objectif, contrairement aux autres,
n’est pas assorti de recommandations, si bien que la pertinence des actions inscrites
à ce titre dans le PAN préliminaire ne coule pas de source.
- orienter les IDE vers les autres secteurs de l’économie [exploitation des potentialités
géophysiques, énergétiques, agropastorales, halieutiques et minières (sel,
minerais)];
- mieux protéger les intérêts nationaux et des citoyens lors de la conclusion des
contrats dans le cadre des IDE et autres partenariats avec l’étranger ;
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CHAPITRE CINQ
5 GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
i Aperçu
303. La ‘Vision Djibouti 2035’ résume les ambitions de l’Etat djiboutien pour les années à
venir. Elle repose sur cinq piliers : «Paix et unité nationale» ; « Bonne gouvernance » ; «
Économie diversifiée, avec comme moteur le secteur privé » ; « Consolidation du capital
humain » et « rôle actif dans l’intégration régionale».
304. Pour l’instant, l’économie reste encore largement dominée par le secteur tertiaire, lui-
même fortement tributaire des activités portuaires et des échanges avec l’Ethiopie.
305. Même si le cadre législatif djiboutien ouvre sur une large palette de formes d’organisations
et qu’on y consacre un statut spécial aux entreprises de la Zone franche, le nombre
d’entreprises formelles reste fortement limité et dominé par les entreprises de commerce.
306. Les difficultés du secteur privé sont notamment liées aux contraintes de l’environnement
des affaires, à l’omniprésence de l’Etat dans l’économie et au coût élevé des facteurs de
production (énergie, eau, télécommunications, difficile accès au crédit et faible capacité
des ressources humaines).
307. Bien qu’il date de 1997, le programme des privatisations n’a pas beaucoup avancé. A
la réticence de l’Etat qui préfère accorder des concessions plutôt que de céder les
entreprises, s’ajoutent les expériences de privatisations infructueuses (notamment celles
de la société d’électricité de Djibouti et du chemin de fer Djibouti-Ethiopie) qui donnent un
signal négatif aux éventuels repreneurs. Pourtant, la privatisation du port de Djibouti avait
eu des répercussions positives sur l’économie même si elle a été entachée de graves
accusations de corruption.
308. Pour sa part, trainant des problèmes de liquidité, le secteur de la microfinance est loin
d’avoir exploité toutes ses potentialités.
177
312. Concernant les droits syndicaux et même si la Constitution et la loi prévoient le droit de
créer des syndicats indépendants, l’exercice des libertés syndicales semble encore limité
et plusieurs dépassements ont été relevés.
313. Plus généralement, les ressources humaines et la gestion de celles-ci, constituent le ta-
lon d’Achille des entreprises djiboutiennes. L’enquête « Enterprise Survey » montre ain-
si qu’alors que 14,5% des entreprises considèrent que la législation du travail est une
contrainte majeure, le problème essentiel en matière de ressources humaines reste celui
du manque de qualification de celles-ci.
314. Faute d’avoir su exploiter le potentiel agricole dont elle dispose, et malgré un taux de
croissance stable, l’économie djiboutienne développe trois grandes dépendances : (i) les
activités portuaires portées par la croissance de l’économie éthiopienne, (ii) les investis-
sements en provenance des pays du Golfe (iii) les rentes provenant des bases militaires
étrangères18.
5.2 Normes et codes
i) Résumé du RNAE
315. La République de Djibouti a ratifié les normes et les codes internationaux suivants:
318. La sécurité et l’hygiène des entreprises sont suivies à la fois par l’institution nationale de
santé publique et le Ministère du commerce, chacun dans sa compétence. Djibouti ne
dispose pas de législation sur la normalisation, mais des règlements techniques ont ré-
cemment été adoptés dans le domaine alimentaire».
319. Courant 2013, le Port de Djibouti, a obtenu la certification ISO 28000 en assurance qualité.
320. La République de Djibouti a ratifié les normes et codes approuvés par l’UA pour les éva-
18 Contribution estimée à 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros) par an au budget de l’État (source: http://www.assajog.com/dossier-djibouti-sur-les-trac-
es-de-dubai/ site consulté le 10/04/2015)
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luations de la gouvernance des entreprises, a ratifié un certain nombre de conventions
internationales, et a adhéré à plusieurs accords internationaux dont : (i) la Convention des
Nations Unies contre la corruption en 2005, (ii) la Convention créant l’Agence multilatérale
de garantie des investissements (MIGA), et d’autres conventions régionales de protection
des Investissements.
321. Le nouveau Code de Commerce, promulgué le 01 août 2012, a été inspiré par les actes
uniformes de l’OHADA. Le Gouvernement a également promulgué la loi sur la concur-
rence et la loi sur la protection de la propriété industrielle.
322. Malgré ces avancées au niveau de la gouvernance en matière commerciale, des blocages
sont notés au niveau du Code des investissements et du code des impôts dus à la lourdeur
administrative et aux règles de procédure.
19 Ce tableau a été élaboré par la MEP sur base du tableau initial fourni par le RNAE.
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323. Djibouti a ratifié les huit normes fondamentales du travail de l’OIT. Le Rapport confirme
qu’un nouveau Code de travail est adopté par les autorités en 2006 en remplacement de
celui de 1952.
b. La mise en œuvre des normes et codes et des textes de loi reste d’une façon générale un
défi majeur pour Djibouti.
c. La République de Djibouti s’est dotée d’un nouveau Plan Comptable Général (NPCG)
depuis 201220. Mais la MEP a constaté que la plupart des entreprises ne suivent pas le
nouveau Plan Comptable, d’autant plus que d’après la CCD, environ 80 à 90% des entre-
prises soumises à patentes, donc membres de la Chambre de Commerce, ne tiennent pas
une comptabilité selon les normes du nouveau plan comptable djiboutien.
e. Les faiblesses dans la pratique d’audit et de contrôle sont accentuées par le fait que la
proportion des entreprises informelles est très élevée dans le tissu économique djiboutien.
Ces entreprises ne disposent d’aucune comptabilité. La MEP a constaté qu’en réalité, il
n’y a aucun cadre formel qui les oblige ni les incite à présenter des états financiers comp-
tables au-delà des simples rapports d’impôt, et encore moins d’avoir un commissaire aux
comptes.
f. La MEP a également constaté que les sociétés d’état et les services de l’Administration
publique ne sont pas soumis à des audits et contrôles réguliers et efficaces. Elle a obser-
vé, par exemple, que le dernier rapport de l’Inspection Générale d’État, disponible sur le
site de l’Inspection, date de 2006. Les raisons qui ont été souvent avancées par les auto-
rités pour expliquer cette situation sont la lourdeur administrative, le manque d’un cadre
institutionnel adéquat et l’insuffisance des ressources humaines qualifiées pour assurer la
mise en œuvre et le suivi-évaluation de l’application des normes et codes.
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iii) Recommandations du Panel
- intégrer les Normes et Codes internationaux que le pays a adoptés dans les
textes de lois nationales et de prendre des mesures pour garantir le respect de
leurs applications (Gouvernement, Parlement);
i) Résumé du RNAE
325. En République de Djibouti, pratiquement toutes les formes juridiques de sociétés sont
reconnues, à savoir : i) l’Entreprise individuelle ; (ii) la Société en nom collectif (SNC);
(iii) la Société en commandite simple; (iv) la Société à responsabilité limitée (SARL); (v)
l’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL); (vi) la Société par actions
(SA). Plusieurs démarches sont nécessaires pour la constitution des sociétés, notamment
auprès de l’Office des postes et télécommunications, pour l’obtention de raccordement
à l’Électricité de Djibouti à l’Office National des Eaux de Djibouti, pour l’ouverture d’un
compte en banque, pour l’obtention d’une couverture par une des sociétés commerciales
d’assurances.
326. Environ trois-quarts des entreprises à Djibouti ont le statut légal d’entreprise individuelle, et
la quasi majorité d’entre-elles sont le plus souvent dirigées par des hommes (soit 80,7%),
contre seulement deux (2) entreprises sur dix (10) dirigées par des femmes (soit 19,3%).
Les SARL, quant à elles, représentent seulement près de 16,3% du total des entreprises.
L’entreprise individuelle constitue ainsi une caractéristique majeure du monde des affaires
et, in extenso, de l’économie nationale.
327. Le secteur privé djiboutien est caractérisé par une prédominance du « secteur des
services», qui représente 71% de l’ensemble de l’activité économique du PIB marchand
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en 2010. Le secteur industriel est faiblement développé, et les PME nationales n’ont
pas suffisamment bénéficié des effets d’entrainement liés à l’intégration régionale, et à
l’essor des investissements étrangers, alors qu’elles constituent le principal moteur de la
création d’emplois. Afin de répondre à ces défis, le Gouvernement a adopté en 2010, une
Stratégie nationale de développement de l’Artisanat, ainsi qu’une Stratégie nationale de
développement du Commerce.
328. Les banques commerciales. Le tissu bancaire djiboutien en 2012, est composé de onze
(11) Etablissements de crédit en activité agréés par la Banque Centrale de Djibouti. Parmi
les autres institutions citées par le RNAE figurent le Fonds de Développement Économique
de Djibouti (FDED) et les Caisses Populaires d’Epargne et de Crédit (CPEC).
330. Le secteur «commerce » domine les activités des entreprises. Il est talonné par le secteur
« Tourisme, Restauration, et Hôtellerie » qui représente 12,2% de ces mêmes activités.
Le manque de qualification du personnel travaillant au sein des entreprises est bien
inquiétant. A titre d’exemple, le RNAE indique que 34,1 % des employés sont sans niveau
d’instruction (analphabètes ou presque), tandis que 19,1% parmi eux ont à peine atteint
le niveau primaire. Les résultats de l’enquête effectué par la Commission Nationale du
MAEP montrent en outre que le personnel ayant suivi un cursus technique est relativement
faible (soit 5,1%), et celui qui a atteint un niveau d’enseignement supérieur (université,
formations après bac), ne représente que 10,6% seulement. La répartition de la main-
d’œuvre employée selon le sexe a fait ressortir, tous secteurs d’activités confondus, une
forte prédominance des hommes (soit 78%).
331. Enfin, les entreprises djiboutiennes sont en moyenne très jeunes, car plus de 50% d’entre
elles ont été créées à partir de 2007, et près de 2/3 ont à peine trois ans d’existence.
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entre la République de Djibouti et le Fonds de l’Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole (OPEP), l’Accord relatif à l’encouragement, et à la protection réciproque des
investissements entre la République de Djibouti et la République Arabe d’Égypte, le Décret
n° 2012-1054 du 2 septembre 2012 portant publication de l’accord entre le Gouvernement
de la République djiboutienne et le Gouvernement de la République Française sur
l’encouragement et la protection réciproques des investissements, signé à Paris en 2007,
etc.
333. Les textes organisant le Ministère du Commerce et de l’Industrie sont tombés en désué-
tude par rapport au contexte de la mondialisation de la politique commerciale, et un audit
institutionnel visant la mise en conformité du mandat et de l’outil de gestion par rapport à
la vision de politique commerciale du Gouvernement a été financé par les bailleurs. Mal-
heureusement, la lourdeur qui caractérise le fonctionnement des institutions concernées
bloque la plupart des réformes de mise en place du Guichet unique, et de l’actualisation
du Code des Investissements.
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Tableau 5.2: Répartition détaillée des entreprises Djiboutiennes par secteur d’activité (2012)
b. La Mission constate que la plupart des entreprises du secteur formel se trouvent dans Djibou-
ti-ville, du fait d’une forte urbanisation du pays, puisque Djibouti est le deuxième pays d’Afrique
par son urbanisation après la Lybie, avec respectivement des taux d’urbanisation de 78% et
85%. Les autres localités visitées par la Mission sont des moyennes agglomérations où ne
sont implantées que des entreprises informelles, à l’exception de Ali Sabieh qui abrite entre
autres, la succursale d’une banque commerciale, 30 entreprises des BTP et 20 entreprises de
transport logistique. Une cimenterie d’une capacité de 600 tonnes par jour va bientôt être opé-
rationnelle, avec une production de 300 tonnes par jour. Le passage à Ali Sabieh de la ligne de
chemin de fer reliant Djibouti à l’Ethiopie va certainement donner un dynamisme à cette ville.
c. En dépit des initiatives de la part des autorités djiboutiennes et de la CCD notamment, pour
soutenir le développement du secteur privé à Djibouti, celui-ci demeure handicapé, notam-
ment par la faible protection des investisseurs, l’accès difficile au crédit notamment pour les
micro, petites et moyennes entreprises, le poids encore élevé du secteur informel, la faible
gouvernance des entreprises publiques.
Les PME nationales n’ont pas suffisamment bénéficié des effets d’entrainement liés à l’inté-
gration régionale, et à l’essor des investissements étrangers. Les PME sont peu développées
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aujourd’hui, alors qu’elles constituent le principal moteur de la création d’emplois. La pro-
motion de leur développement constitue un enjeu majeur pour la résorption du chômage, et
l’émergence d’un modèle de croissance socialement plus inclusif.
e. La MEP a observé que des Décrets fixent au cas par cas les modalités de chaque opération
de privatisation selon l’une des méthodes prédéfinies, y compris la cession de gré à gré de
tout ou partie d’une société, d’une activité ou d’un bien en privatisation. Un Comité national de
privatisation présidé par le Ministre en charge des Finances, est chargé de la mise en œuvre
du programme des privatisations.
Malgré ces précautions, le Rapport général de la Chambre des Comptes et de discipline bud-
gétaire, publié au Journal Officiel de novembre 2004, dénonce le fait que « Les contrats de
gestion autorisés par décret, ainsi que la stratégie du Gouvernement adoptée en 2001 par le
décret n°20010191/ PR/MEFPP sont réalisés en ignorant les dispositions de la loi».
La MEP estime qu’une réussite d’une politique de privatisation requiert les conditions sui-
vantes:
Si l’on prend deux cas de figure, Électricité de Djibouti et Djibouti Télécom qui figurent sur le
programme de privatisation, les enjeux politiques, financiers et économiques sont majeurs.
L’électricité produite par EDD est l’une des plus chères au monde et à ce titre, constitue un
des obstacles infranchissables de facteurs de production pour les PME et pèse lourdement
sur le budget des ménages urbains. Dans une moindre mesure, les tarifs des télécommuni-
cations fixés par Djibouti Telecom sont également élevés alors que Djibouti est également le
point de jonction des câbles optiques sous-marins et que par conséquent, les entreprises et
les consommateurs Djiboutiens devraient s’attendre à une diminution significative des coûts.
La privatisation de ces deux entités publiques devrait donc viser les objectifs de: (i) diminution
22 CNUCED, 2013
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des coûts sur ces deux facteurs de production pour les consommateurs et entreprise, (ii) mise
en place des outils de gestion (contrôle interne, audit externe et commissariat aux comptes)
afin de viser une meilleure gouvernance d’entreprise par la fiabilité et la sincérité des états
financiers pour les investisseurs.
Le Gouvernement et l’investisseur potentiel dans ces entreprises publiques n’ont pas inscrit
ces objectifs dans une convention relative à la privatisation ou à la concession. Il faut rappeler
le principe général qu’une entreprise bien gérée est bénéfique pour le pays, aussi bien sur le
plan microéconomique que macroéconomique.
La MEP estime que l’Etat djiboutien verrait ses recettes fiscales accrues et la diminution de
subventions aux entreprises publiques déficitaires qui obèrent actuellement le Trésor. Les res-
sources financières ainsi dégagées pourraient être orientées vers d’autres priorités nationales
en liaison avec la lutte contre la pauvreté.
f. Les Investissements Directs étrangers (IDE) ont été encouragés par le régime de zones
franches qui permet aux entreprises de bénéficier de l’exonération totale des impôts directs et
indirects sur une période de 50 ans. Les exonérations accordées par Djibouti ont permis de
développer les IDE (78 USD millions en 2011 ; 110 USD millions en 2012 et 286 USD millions
en 2013), sans réellement améliorer la situation financière de l’Etat et des citoyens Djibou-
tiens, car 48% des Djiboutiens sont au chômage. Par ailleurs, les IDE sont encore concentrés
sur quelques secteurs (notamment la construction d’infrastructures portuaires qui est devenue
une activité à haute intensité capitalistique, peu créatrice d’emplois). La MEP estime cepen-
dant que le Gouvernement devrait évaluer les pertes en termes de recettes budgétaires en-
gendrées par les avantages accordés aux IDE par rapport aux emplois crées et au transfert
de technologies.
g. La MEP a pris note des autres secteurs tels que l’Energie, et les Hydrocarbures pour le déve-
loppement desquels le Gouvernement souhaite attirer les investissements privés.
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Encadré 5.1 : LES PORTS DE DJIBOUTI
La République de Djibouti a misé sa stratégie de développement sur la construction des ports
et des infrastructures routières et ferroviaires pour servir, non seulement l’Ethiopie qui est ac-
tuellement de loin le plus grand client à l’import comme à l’export, mais également les autres
pays comme la Somalie et le Sud Soudan.
Le pays projette de se doter d’une dizaine de ports, de deux lignes de chemins de fer (Djibou-
ti-Ethiopie) et des routes reliant le pays à l’Ouest et au Sud Est. Actuellement, Djibouti dispose
de deux ports fonctionnels, (Djibouti ville pour tous cargos, et Doraleh fonctionnel depuis 2009
pour les conteneurs), et un port en construction à Doraleh qui gérera tous les cargos.
En 2013 le volume de trafic des deux ports s’élevait à 6.180.545 tonnes, dont seulement 12%
est constitué de trafic local tandis que 88% est constitué par le trafic éthiopien. Environ 25%
du trafic mondial passe par la Mer Rouge, et les ports de Djibouti gèrent de plus en plus les
activités de transbordement des marchandises débarquées des grands bateaux pour être
embarquées sur des bateaux plus petits (ou vice versa) à diverses destinations d’Europe,
d’Afrique et du Moyen-Orient.
Les ports de Djibouti et de Doraleh sont des joint-ventures, d’une part, entre Djibouti et Dubaï,
et, d’autre part, entre Djibouti et la Chine, et il est géré par la société multinationale DP World.
Interrogées sur les risques éventuels de concurrence avec le port d’Aseb en Erythrée en cas
de rétablissement des relations commerciales entre l’Ethiopie et l’Erythrée, les autorités natio-
nales et portuaires ont affirmé que les ports de Djibouti seront toujours compétitifs en raison
des avantages comparatifs des ports djiboutiens sur ceux de l’Erythrée. En outre, des accords
ont été signés avec le Sud Soudan pour l’acheminement des marchandises vers ce pays, et
l’exportation des produits pétroliers du Sud Soudan â travers les ports de Djibouti.
Environnement des affaires
h. La MEP estime que le pays reste handicapé par des coûts élevés des facteurs de production
notamment l’électricité qui est considérée comme la plus chère au monde. Il en est de même
des salaires élevés combinés à une faible productivité qui rendent globalement l’économie
djiboutienne peu compétitive. D’autres obstacles identifiés sont :
- l’accès très limité des PME au crédit malgré l’ouverture du marché bancaire à de nouvelles
banques et l’existence d’abondantes liquidités mais également à cause d’une fiscalité peu
favorable par opposition à celle appliquée aux grandes entreprises ;
- le système judiciaire est notoirement faible, réduisant ainsi la sécurité juridique des contrats
et, par conséquent, provoquant une augmentation du risque perçu par les investisseurs ;
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- sur le plan institutionnel, la Mission note avec satisfaction que des réformes et actions
sont actuellement engagées par le Gouvernement pour encourager la promotion de
l’investissement privé, notamment par la mise en place d’institutions de soutien au
développement du secteur privé et l’interconnexion électrique entre Djibouti et l’Ethiopie.
i. Les banques commerciales. Le secteur bancaire est assez bien fleuri. En effet, le pays
comptait 11 établissements bancaires en 2014 (contre 2 en 2006) placées toutes sous le
contrôle de la Banque Centrale de Djibouti. Le secteur bancaire semble être oligopolistique,
puisque 85% des actifs sont concentrés auprès de deux banques. La relative bonne santé du
secteur bancaire est liée à l’orientation majoritairement de court terme des crédits accordés
ainsi qu’aux encouragements de l’Etat. En effet, les crédits de moyen terme tout comme ceux
de long terme (avec des maturités de 15 ans et plus) restent marginaux. Le montant des cré-
dits au secteur privé est passé de 20% du PIB en 2005 à 30% en 2010.
Trois problèmes majeurs identifiés sont (i) faiblesse des garanties pour les PME, (ii) absence
d’informations de qualité aussi bien sur les clients que sur les projets, et (iii) recouvrement
problématique des créances compromises qui s’élève à 16.2% des créances douteuses en
2014, selon le Fonds monétaire international. Ceci explique partiellement le niveau élevé des
taux d’intérêt 13-25% qui pénalise les investissements des entreprises privées.
La MEP a noté qu’il n’y a pratiquement pas d’agences bancaires dans les centres urbains hors
de Djibouti-Ville. Même si l’inclusion financière et l’accès aux services financiers s’est élargi,
le taux de bancarisation reste encore faible (environ 12%), du fait notamment de la faiblesse
de l’infrastructure financière, notamment le manque d’information sur les emprunteurs et l’ab-
sence d’un système de paiements moderne.
Les banques font face à quatre problèmes majeurs à Djibouti24 à savoir (i) la relative faiblesse
des garanties : les petites microentreprises n’ont généralement pas d’actifs circulants ni un
nantissement à faire valoir comme garantie, (ii) le manque de disponibilité d’une information
de qualité concernant aussi bien les clients que les projets (ce qui engendre des problèmes de
sélection adverse), (iii) les problèmes de recouvrement des créances consenties dans les an-
nées 1980, (iv) l’inefficacité du système judiciaire et la difficulté à réaliser les garanties ont fait
que 25 à 30% des créances bancaires sont devenues litigieuses, ce qui conduit les banques
à faire de plus en plus preuve de prudence et de réticence.
Plus récemment, les autorités monétaires envisagent la mise en place d’une politique de ré-
serves obligatoires pour gérer la liquidité dans l’économie.
j. Trois institutions de microfinance (dont deux régionales) ont été mises en place depuis 2008
24 (Mahamoud, 2005)
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par l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), dont les Caisses Populaires
d’Epargne et de Crédit (CPEC). Le secteur de la microfinance a été renforcé par le produit
microfinance islamique.
La MEP estime que malgré les difficultés connues par la principale institution de microfinance,
les Caisses Populaires d’Epargne et de Crédit, l’implantation de nouvelles institutions finan-
cières a permis de peser quelque peu sur les taux d’intérêt même si ceux-ci restent relative-
ment élevés. De même, l’introduction de nouveaux instruments financiers notamment liés à
la finance islamique a permis de capter des ressources qui échappaient au secteur bancaire
traditionnel.
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Encadré 5.3: LE SYSTEME HAWALA
Hawala désigne un système de transfert de fonds alternatif, que l’on définit parfois comme un
système bancaire parallèle voire souterrain, qui n’est pas réglementé.
Un hawala permet de transférer rapidement des fonds sur une longue distance, sans passer
par le système bancaire traditionnel. Le fonctionnement du système hawala est habituellement
décrit par l’expression «le transfert d’argent sans mouvements de fonds », parce que le « circuit
hawala » permet de transférer des fonds sans transmission (directe) de moyens de paiement.
Prenons l’exemple d’une personne A, résidant dans un pays donné, qui souhaite transférer des
fonds à une personne B habitant dans un autre pays. En passant par un réseau hawala, A va
se rapprocher, dans son pays, d’un « agent de change» X (qu’on appelle « hawaladar ») et va
lui transmettre la somme qu’il souhaite faire parvenir à B.
L’accès au crédit
l. L’accès au crédit constitue l’un des obstacles les plus importants pour les promoteurs de PME
et TPE d’après nos interlocuteurs rencontrés aussi bien à Djibouti-Ville que dans les autres
centres urbains du pays (Obock, Tadjourah, Dikhil, Ali Sabieh et Arta), suivi par la pénurie
d’énergie. Le déverrouillage de l’accès au financement permettra de créer les emplois, et ces
entreprises contribueront ainsi à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.
A l’instar de nombreuses analyses relatives à l’accès au crédit sur d’autres pays en Afrique
Subsaharienne, les formules envisagées pour la promotion des PME ont consisté à mettre à
la disposition des banques commerciales des lignes de crédit pour financer directement les
entreprises. Cependant l’expérience a montré que les banques commerciales, connues pour
leur aversion au risque, ne sont pas suffisamment motivées pour financer de tels projets. Une
des raisons majeures réside dans la nature des ressources bancaires qui sont à très court
terme incompatibles avec des investissements à moyen et long termes. L’accès au financement
des PME reste très limité, malgré l’ouverture du marché bancaire et la mise en place par le
Gouvernement d’instruments d’appui comme le Fonds de développement Economique de
Djibouti. Une enquête récente montre en effet que seulement 5% des entreprises formelles
disposent d’un financement bancaire.
L’appui des bailleurs de fonds au secteur privé en vue de la création des PME serait plus efficace, si
l’intervention financière venait soutenir une telle initiative de fonds de garantie et d’investissement.
Elle prendrait la forme de subvention ou de prêts à long terme à des conditions plus favorables
qu’à celles du marché. La BAD est en train d’expérimenter une variante de ce modèle aux
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Comores par un projet d’appui au secteur privé à travers la Chambre de Commerce de Djibouti.
Le déverrouillage de l’accès au financement permettra à ces entreprises de créer des emplois,
et de contribuer davantage à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.
La MEP estime que la trop grande dépendance de la CCD des subventions de l’Etat affaiblit
sa position en tant qu’interlocuteur indépendant dans le cadre du Partenariat Public Privé. La
CCD devrait autant que possible mobiliser des ressources propres en signant des contrats de
gestion de certaines infrastructures publiques moyennant rémunération par l’Etat. L’exemple
de la Chambre de Commerce d’Algérie qui gère le Port d’Alger pourrait servir de référence
dans les négociations de partenariat entre l’Etat djiboutien et la CCD.
Dans d’autres pays africains, la Chambre de Commerce est chargée d’accompagner les PME
dès leur création et dans le temps, et bénéficie de ressources additionnelles constituées par
la perception d’une fraction de la valeur des importations (0.1 – 0.15%).
Sur la base d’un plan stratégique de 3 – 5 ans, le CCD pourrait signer une convention de
partenariat avec le gouvernement djiboutien sur des objectifs chiffrés qui seraient évalués
régulièrement par la Banque Centrale de Djibouti, pourvoyeuse des fonds, selon le schéma
présenté précédemment.
La CCD devrait également intensifier la formation de ses affiliés dans des domaines divers
pour accroître leurs capacités professionnelles dans les domaines de la comptabilité, tourisme,
hôtellerie-restauration, pêche, ITC. La CCD pourrait créer une Cour arbitrale en vue de
pallier les lourdeurs du système judiciaire pour trancher les conflits commerciaux des
affiliés et ainsi désengorger l’accumulation des dossiers dont l’exécution tarde depuis
de nombreuses années.
L’Association professionnelle des établissements de crédit. La MEP estime que les textes
en vigueur couvrent tous les aspects de bonne gouvernance des établissements de crédit et
prévoient les méthodes de contrôle efficaces, y compris celles de lutte contre la corruption et
le blanchiment d’argent. Le problème semble être la mise en exécution des textes en termes
de sanctions des contrevenants, car ni la Chambre de Commerce, ni la Banque Centrale ne
donnent des informations sur les sanctions prises contre les opérateurs indélicats.
191
y a cependant lieu de noter que le métier d’Huissier et de Notaire ne semble pas être ouvert
aux privés, car la mission n’a pas pu trouver une référence à un cadre législatif à lui consacré.
En dépit de l’existence de cette panoplie de textes législatifs et règlementaires, il subsiste des
obstacles d’ordre administratifs et judiciaires dans la gestion courant de la gouvernance des
entreprises à Djibouti.
La SCAPE elle-même reconnait l’existence des barrières qui freinent le développement. Selon
la SCAPE «le constat établi encore en 2009 a révélé que les choses se sont dégradées.
L’administration est caractérisée par l’anachronisme, la lourdeur bureaucratique et les lacunes
considérables qui constituent un réel obstacle face aux nouvelles exigences économiques
relatives à la croissance enregistrée25».
Les procédures de conciliation en cas de contentieux
o. La MEP a été informée qu’il existe, surtout en milieu rural, un cadre traditionnel de règlement
des différends commerciaux accepté par toutes les communautés. Appelés « tribunaux
pastoraux», ces mécanismes tranchent les conflits allant des disputes liées aux migrations
du bétail vers d’autres régions que des conflits commerciaux. Le verdict d’un tribunal est
généralement accepté par tous, sous peine, en cas de refus du verdict par le condamné,
d’être ostracisé par les parents ou voisins. Ce mécanisme de règlement des conflits semble
approprié dans la mesure où son fonctionnement supplée à la carence des tribunaux
modernes souvent éloignés des justiciables.
La MEP estime que les principales raisons qui expliquent la préférence pour les procédures
de conciliation sont d’une part l’efficacité de la médiation de personnes respectées dans la
communauté et d’autre le manque fréquent d’impartialité de la justice, le coût des procédures
et les craintes au niveau de l’efficacité de la justice à faire appliquer ses décisions.
p. Les lourdeurs et la complexité du cadre institutionnel formel conduisent les entrepreneurs soit
à ne pas déclarer leurs activités soit à limiter volontairement la croissance de leur entreprise.
Il s’ensuit un chainon manquant entre la microentreprise et l’entreprise de taille moyenne ou
grande. Grâce à une enquête ayant porté sur 103 entreprises en 2005, Mahamoud a dégagé
certaines des principales caractéristiques des entreprises du secteur informel djiboutien :
- 78,6% des unités économiques enquêtées sont des entreprises individuelles appartenant
entièrement aux gérants ou à leur famille (contre 97% en 2001).
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- 60% ont une forme de production spécifiquement artisanale (41,44% en 2001): le même
agent économique a la double qualité de propriétaire des moyens et de production.
- L’âge moyen des entreprises d l’informel est de 10,64 ans (contre 6,5 ans en 2001)
- 93,2% des unités économiques déclarent avoir recruté leur personnel selon des relations
familiales ou amicales.
- 38,8% des patrons des unités économiques interrogées ont déclaré avoir un deuxième
emploi dans le public contre 11,47% en 2001.
- Plusieurs unités du secteur informel entretiennent des relations très étroites avec
certaines entreprises du secteur formel. Elles leur permettent notamment de tromper
l’administration fiscale.
La tentative de suivre les recettes et les dépenses dans le secteur informel a conduit l’Etat
à proposer aux petits commerçants qu’un agent des impôts les aide à remplir un simple
formulaire. Même s’il se base sur la négociation, la flexibilité et la confiance, ce simple
remplissage du formulaire a eu pour conséquence d’ouvrir la voie à des tentatives de
corruption.
Selon la même étude entreprise par Mahamoud en 2005, la détermination de l’impôt sur
le bénéfice repose essentiellement sur le chiffre d’affaires ce qui pose des problèmes, car
l’augmentation du chiffre d’affaires n’est pas forcément synonyme d’une hausse du bénéfice.
Les charges, notamment l’électricité, peuvent également croitre en même temps que le
chiffre d’affaires. Voulant mieux encadrer ce secteur, la Loi des Finances 2013 a procédé à
la suppression du forfait. Désormais, les entreprises dont le Chiffre d’Affaires est inférieur à
20 millions de FDJ pour la réalisation de ventes de marchandises et de 10 millions de FDJ
pour les prestations de services, sont imposées au régime simplifié d’imposition. Cela a pour
conséquence l’obligation de tenir une comptabilité selon les normes comptables applicables
(NPCG).
q. La MEP se réjouit de constater que la Loi des Finances n°82/AN/14/7ème L portant budget
initial de l’Etat pour l’exercice 2015 prévoit des mesures incitatives en faveur des jeunes
entrepreneurs Djiboutiens. Elle institue un impôt synthétique (une patente) de 80 000 FDJ en
faveur des jeunes djiboutiens âgés de moins de 25 ans détenteurs d’un diplôme académique
ou professionnel, pour les deux premières années de lancement de leur activité économique.
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Le coût élevé des facteurs de production
En réponse à cette grande réforme, des projets de production d’énergie par des ressources
renouvelables comme la géothermie, l’énergie solaire sont en cours de négociations ou ont
déjà fait l’objet des accords spécifiques avec les privés et les institutions internationales.
Cependant, la réalisation de ces projets prendra du temps alors que les entreprises
djiboutiennes ont besoin des mesures intermédiaires pour relancer leurs activités.
Le coût du travail est également peu compétitif, avec des salaires relativement élevés et
une productivité de la main d’œuvre faible. Le cadre fiscal et réglementaire est relativement
inadapté aux petites entreprises et décourage leur formalisation. Face à la faible capacité
managériale des cadres et agents des entreprises djiboutiennes, le Gouvernement a pris
des initiatives pour améliorer le niveau de formation des dirigeants des PMEs, dont le Décret
n°2004-0231/PR/MEFPP Fixant les modalités de création et de fonctionnement des Centres
de Gestion Agréés.
Le développement du commerce intérieur est sérieusement handicapé par le mauvais état
des pistes rurales, surtout en cas de pluies diluviennes qui charrient des pierres et coupent
les pistes pendant de longues périodes, avant l’intervention des autorités. Le marché de
Djibouti-ville qui constitue le principal débouché des produits agricoles et d’élevage, est donc
souvent inaccessible, freinant ainsi l’essor du commerce entre les régions et la capitale, et la
création des emplois qui pourraient être générés par une forte croissance de la demande des
produits agricoles.
L’absence au port de Djibouti d’un quai adapté au chargement et déchargement des petits
bateaux de transport des marchandises en provenance ou à destination des Djibouti-ville. Ce
handicap a été signalé plusieurs fois dans les discussions avec les commerçants de plusieurs
localités telles qu’Obock et Tadjourah. Ils affirment que le chargement ou déchargement des
petits bateaux qui accostent au Port de Djibouti sont handicapés par l’absence d’un quai
spécial à eux attribué, surtout en périodes de marée basse où ils sont obligés de recourir aux
porteurs pour de telles opérations. La résolution de ce problème pourrait également contribuer
à promouvoir la production et les emplois dans les régions concernées.
26 D’après les sources de la Banque mondiale, le prix du kwh est de 22,8 USD cents à Djibouti, 4,7 USD cents en Ethiopia, 20,9USD
cents en Ouganda, 21,6 USD cents au Kenya, 21.7 USD cents en Erythrée et 5 USD cents en Tanzanie
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iii) Recommandations du Panel
- poursuivre les efforts pour améliorer le climat des affaires, avec notamment les partenaires
privés comme la Chambre de Commerce de Djibouti et le Haut Conseil National de
Dialogue Public-Privé ;
- accorder aux micro-entreprises et aux PME naissantes (start-up) les conditions favorables
accordées aux entreprises de la Zone franche pendant les cinq premières années dans
des secteurs porteurs de croissance et de création des emplois comme la pêche et
l’agriculture ;
- créer une Cour arbitrale auprès de la Chambre de Commerce de Djibouti pour la résolution
des conflits commerciaux, afin d’accélérer l’exécution des conflits entre opérateurs privés.
Objectif 2. Assurer une direction efficace et garantir l’obligation redditionnelle des organi-
sations
i. Résumé du RNAE
335. Les entreprises djiboutiennes communiquent peu sur l’état de leur patrimoine, les procès-ver-
baux des réunions du Conseil d’administration, les rapports d’audit légal, et des résultats
financiers.
336. Les comptes des entreprises publiques sont publiés deux (2) à trois (3) ans après les clôtures
des exercices fiscaux. Les entreprises privées présentent annuellement leurs informations
financières à l’administration fiscale, après validation par les commissaires aux comptes.
337. Le cadre de référence en matière comptable et d’audit à Djibouti obéit aux principes de gou-
vernance d’entreprise de l’OCDE27. Néanmoins, il n’existe pas un cadre juridique national
organisant le métier.
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338. Le RNAE recommande la mise en place des fondements d’un régime de gouvernance d’en-
treprise efficace. Le régime de gouvernance d’entreprise devrait concourir à la transparence
et à l’efficience des marchés. Elle doit être compatible avec l’état de droit et doit clairement
définir la répartition des compétences entre les instances chargées de la surveillance, de la
réglementation et de l’application des textes.
339. Un régime de gouvernance d’entreprise doit être élaboré en tenant compte de ses effets sur
les performances globales de l’économie, de l’intégrité des marchés, en promouvant leur
transparence et leur efficience, ainsi que des incitations qu’il crée pour les participants au
marché.
340. Les dispositions législatives et réglementaires qui influent sur les pratiques de gouvernance
d’entreprise dans un pays donné doivent être consistantes avec l’état de droit, transparentes
et pouvoir être mises en œuvre. La répartition des compétences entre les différentes
instances chargées de la réglementation dans un pays donné doit être clairement définie et
servir l’intérêt général.
343. Enfin, pour renforcer la responsabilité du conseil d’administration, le RNAE estime qu’un
régime de gouvernance d’entreprise doit assurer le pilotage stratégique de l’entreprise et la
surveillance effective de la gestion par le conseil d’administration, ainsi que la responsabilité
et la loyauté du Conseil d’administration vis-à-vis de la société et de ses actionnaires.
ii Constats de la MEP
a. Les entreprises djiboutiennes communiquent peu sur l’état de leur patrimoine, les
procès-verbaux des réunions du Conseil d’administration, les rapports d’audit légal et
des résultats financiers, alors que les instruments légaux et règlementaires existent.
La nature des entreprises djiboutiennes dominées par les entreprises familiales et les
PME, l’insuffisance de formation des gérants des entreprises sont à l’origine de ces
insuffisances ;
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quasi individuelles, avec un actionnaire largement majoritaire et des actionnaires très
minoritaires, le premier ne sent pas le besoin d’informer les seconds sur les activités
de la société, et ces derniers ne l’exigent pas non plus ;
e. La Mission constate également qu’Il existe aussi une Association des Jeunes
Comptables Djiboutiens (AJCD) créée par des jeunes se préparant au Diplôme de
Comptabilité et Gestion (DCG) et à la Licence en Banque, Finance Assurance (LABFA).
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1) La Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire est devenue Cour des Comptes en
2008. Cette institution supérieure de contrôle externe des finances publiques a vu son
local brûler cette même année, si bien qu’elle est restée inactive jusqu’en 2014 où elle a
pu obtenir un local neuf et démarrer, dès début 2015, sa première audience solennelle de
la rentrée. Inscrite depuis 2013 dans une dynamique de redressement, la Cour a élaboré
un plan stratégique quinquennal visant le renforcement de son cadre de fonctionnement
et de ses capacités humaines.
2) L’absence de comptabilité matière au sein des ministères sectoriels restreint les possibilités
de contrôle.
- renforcer les capacités des micro-entreprises et PME pour améliorer leur système
d’information et de gestion (Gouvernement, secteur privé, CCD) ;
i Résumé du RNAE
345. La question de l’intégrité des entreprises à Djibouti reste délicate dans la mesure où les
instruments juridiques nationaux, pour renforcer l’éthique dans les entreprises publiques
et privées sont inexistants. La volonté politique existe ces derniers temps pour créer
un environnement propice au développement des entreprises ainsi que l’existence des
normes clairement définies en matière d’éthique et de transparence, notamment dans les
entreprises publiques. La création de la Direction de la Comptabilité Publique, et l’Audit
au Ministère de l’Economie et des Finances s’inscrivent clairement dans cette volonté
politique. Les pratiques de fraude, de corruption, de concession et de non-respect des
normes sont courantes et constituent des entraves aux efforts de redressement des
finances publiques.
346. Les opinions des chefs d’entreprise sur les modes de passation des marchés publics
indiquent que 43% des entrepreneurs interrogés estiment que les entreprises qui gagnent
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les marchés publics ne sont pas celles qui présentent les meilleures offres, mais plutôt
celles qui donnent des pourboires ou utilisent leurs connaissances, et que seulement 9.8%
sont affirmatifs.
347. Cette situation a fait l’objet d’une prise de conscience des autorités politiques et nationales
qui vise à créer un environnement favorable au développement des entreprises, et à
mettre en place des normes clairement définies en matière d’éthique et de transparence,
notamment dans les entreprises publiques. Cette volonté s’est traduite notamment par
la création récente de la direction de la comptabilité publique et l’audit au Ministère de
l’Économie et des Finances, la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État et la
Direction de la comptabilité et de l’audit du trésor. Au niveau de la Banque centrale de
Djibouti, outre les textes existant en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, il a
été institué un service, spécialement dédié aux investigations liées aux capitaux illicites.
348. Les mesures prises pour combattre la corruption comprennent notamment la création
des institutions nouvelles durant la dernière décennie, telles que la cour des comptes,
l’inspection général d’Etat et de la Direction de la comptabilité et de l’audit du trésor.
ii Constats de la MEP
a. L’intégrité des entreprises à Djibouti est très problématique compte tenu de l’inexistence des
instruments juridiques nationaux pour renforcer la probité et l’éthique dans les entreprises
publiques et privées. Cette situation s’est traduite par l’existence de pratiques de fraude,
de corruption, de concussion et de non-respect des normes qui entravent les efforts des
autorités nationales pour le redressement des finances publiques.
Même si Djibouti a ratifié la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Corruption,
il continue de pâtir de ce problème et d’afficher des scores relativement faibles en matière
de transparence. Cette situation serait liée au fait que la culture du contrôle n’y est que
très récente et que le pays a tardivement mis en place les organes de contrôle interne et
externe. D’une façon générale, les mesures prises par les pouvoirs publics restent très peu
efficaces, et ne sont généralement respectées que par les quelques grandes entreprises.
L’enquête de la Banque mondiale « Enterprise Survey 2013 » dont les résultats sont
reproduits dans le RNAE indique que la corruption touche pratiquement tous les services
et que les formes de corruption les plus répandues comprennent le don des pourboires
ou des cadeaux à un Agent pour accélérer les procédures administratives. L’enquête
indique également que le phénomène de la corruption est globalement moins grave à
Djibouti que dans les autres pays d’Afrique du Nord et de Moyen Orient, ainsi que dans
les pays dans la tranche de revenu moyen inférieur.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
199
entreprises. En effet, l’éducation à l’éthique dans les affaires n’est pas retenue dans les 18
Objectifs de l’organisation.29
Les marchés publics
b. Au niveau de la législation, le Code des Marchés publics prévoit « un accès égal des
fournisseurs aux marchés publics, dans un contexte de transparence, d’équité et
d’efficience.»30. Les informations recueillies par la MEP dans les régions confirment
la position du RNAE, à savoir que les procédures de passation des marchés publics
souffrent d’un certain manque de transparence et de corruption. La Commission Nationale
des Marchés a été renforcée par la promulgation de la Loi portant nouveau Code des
Marchés Publics, laquelle distingue 4 catégories de marchés publics à savoir (i) le marché
de fournitures et services, (ii) le marché de prestations intellectuelles, (iii), le marché de
services et (iv) le marché des travaux.
La MEP n’a pas pu obtenir des statistiques sur le nombre de procès relatifs à la corruption
comme elle n’a pas non plus trouvé l’existence d’un journal d’investigation.
ii Recommandations du Panel
- élaborer un Code d’éthique dans les affaires auquel chaque entreprise devra
adhérer (Gouvernement, CCD, secteur privé);
- sensibiliser toutes les parties prenantes au monde des entreprises à dénoncer les actes
de corruption, de népotisme, de favoritisme…(Gouvernement, CCD, secteur privé) ;
- appliquer les textes sanctionnant les actes de corruption, et en faire un rapport annuel
à toutes les institutions de la République (Gouvernement, Parlement, société civile) ;
Objectif 4. S’assurer que les organisations traitent les parties prenantes de manière juste
et équitable
i Résumé du RNAE
350. Concernant les droits des actionnaires et principales fonctions des détenteurs du capital,
un régime de gouvernance d’entreprise doit protéger lesdits droits, et faciliter leur exercice.
En ce qui concerne le traitement équitable des actionnaires, un régime de gouvernance
d’entreprise doit assurer l’équité en la matière au profit de tous les actionnaires, y compris
les actionnaires minoritaires et étrangers. Tout actionnaire doit avoir la possibilité d’obtenir
la réparation effective de toute violation de ses droits.
351. Le cadre de la gouvernance d’entreprise et de la protection des droits des actionnaires est
régi par la loi sur les sociétés de 1986 qui mentionne clairement les droits fondamentaux
des actionnaires, à savoir (i) le droit d’être informés sur la marche de l’entreprise, (ii) le droit
29 Source; CCD. Plan de Mandature 2014-2018.
30 Loi n°53/AN/09/6ème L Portant nouveau Code des Marchés Publics
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
200
de vote aux assemblées générales, (iii) le droit de percevoir des dividendes, (iv) le droit
d’être informés sur les comptes de la société pour voter à bon escient et éventuellement
sanctionner les dirigeants de l’entreprise.
352. La Loi précise également les droits spécifiques des actionnaires ou associés en fonction du
type d’entreprise (sociétés anonymes, SARL, etc.) et les droits généraux des actionnaires
et associés, même s’ils sont minoritaires.
353. Certaines pratiques malsaines ne contribuent pas à protéger les actionnaires minoritaires et
autres partenaires. C’est notamment le cas des actionnaires majoritaires qui ont tendance
à exercer seuls le pouvoir, de la tenue non régulière des assemblées générales, des
commissaires aux comptes qui n’exercent pas leur métier conformément aux exigences
en la matière, des gérants qui ont tendance à exercer leur fonction d’une manière très
autonome sans rendre compte de façon régulière.
354. Le RNAE rappelle qu’un régime de gouvernance d’entreprise doit reconnaître les droits
des différentes parties prenantes à la vie d’une société, tels qu’ils sont définis par le droit
en vigueur ou par des accords mutuels, et encourager une coopération active entre les
sociétés et les différentes parties prenantes, pour créer de la richesse et des emplois et
assurer la pérennité des entreprises financièrement saines.
355. Le RNAE estime qu’un régime de gouvernance d’entreprise doit garantir la diffusion en temps
opportun d’informations exactes sur tous les sujets significatifs concernant l’entreprise,
notamment la situation financière, les résultats, l’actionnariat et le gouvernement des
entreprises.
356. Les autres pratiques malsaines relevées par le RNAE portent sur la confusion entre le
patrimoine de l’entreprise et celui du promoteur, le non-respect de la procédure d’alerte
précoce en cas de faillite. De même, certains dysfonctionnements relevés au niveau des
services de justice ne facilitent pas l’action des actionnaires.
Législation en matière de droit de travail
357. La législation en matière de droit de travail, de respect des droits humains et des droits
des travailleurs est régie par le Code du travail et les conventions internationales ratifiées
par Djibouti.
358. Le Code du Travail adopté en 2006 prévoit des procédures de traitement et de règlement
des conflits. Il est complété par la Convention collective et les accords collectifs existants
dans le pays. Ces accords collectifs ont été modernisés par certaines grandes entreprises
du pays soucieuses de respecter les droits humains.
359. L’action de l’État au cours de ces deux dernières décennies a été quasiment inexistante.
Toutefois, des réformes institutionnelles ont été introduites dans les années 90 pour
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
201
encourager les entreprises à recruter plus de main-d’œuvre. Mais de telles réformes
ont eu des effets pervers sur les conditions de travail et de protection des salariés. En
particulier, cette situation est défavorable aux salariés, surtout les travailleurs peu qualifiés
et les jeunes sortis du système éducatif.
ii Constats de la MEP
b. La loi précise également les droits spécifiques des actionnaires ou associés en fonction du
type d’entreprise (sociétés anonymes, SARL, etc.) et les droits généraux des actionnaires
et associés, même s’ils sont minoritaires.
c. En matière de protection des actionnaires minoritaires, après avoir été classée 153 en
2014 en matière de protection des actionnaires minoritaires, la République de Djibouti est
passée au 162ème rang mondial en 2015.
Droits des autres partenaires (autres que les actionnaires)
Droit du Travail
f. Le respect des droits humains et des droits des travailleurs est régi par le Code du travail
et les conventions internationales ratifiées par Djibouti. Ce Code a été complété par la
Convention collective et les accords collectifs existant dans le pays qui portent sur le
traitement des questions relatives à la rémunération, aux conditions de travail, à la prise en
charge des accidents de travail et la formation. Ces accords collectifs ont été modernisés
par certaines grandes entreprises du pays soucieuses de respecter les droits humains.
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202
Travail des enfants mineurs
g. Le Code du travail interdit certaines formes de travail des enfants et réglemente l’âge
minimum de leur accès au travail, qui est fixé à 16 ans révolus. La MEP observe que les
grandes entreprises respectent le Code, mais le caractère familial et la petite taille de la
majorité des entreprises rend difficile le respect des dispositions du Code.
Travail forcé
h. La loi interdit toutes les formes de travail forcé ou obligatoire. Cependant, des Djiboutiens
et des migrants se trouvent « soumis à des conditions de travail forcé, notamment en tant
que travailleurs domestiques à Djibouti-ville et le long de l’axe routier Éthiopie-Djibouti
emprunté par les camions.31
Les programmes de formation technique et professionnelle
- adopter des mesures concrètes pour mettre en exécution les huit (8) normes
fondamentales de l’OIT (Gouvernement) ;
- sanctionner les sociétés qui ne respectent pas le droit des actionnaires minoritaires
(Gouvernement)
- appliquer strictement les dispositions du Code de travail pour ce qui concerne le travail
des enfants (Gouvernement) ;
- renforcer les capacités des cadres et agents des entreprises (Gouvernement, CCD et
associations professionnelles).
i Résumé du RNAE
Degré de réponse des sociétés aux préoccupations des communautés dans lesquelles
elles exercent leurs activités
361. A l’exception des grandes entreprises (notamment Djibouti Telecom, Port Autonome de
Djibouti, quelques banques), qui s’impliquent effectivement dans le domaine social, les
autres entreprises ne prennent pas en compte les préoccupations des communautés au
sein desquelles elles exercent leurs activités.
31 Source: United States Department of State, Bureau of Democracy, Human Rights and Labor, Djibouti, Country Reports on Human Rights Practices for 2011
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203
Implication des entreprises dans la protection de l’environnement
ii Constats de la MEP
c. La MEP a constaté que Djibouti s’est doté en 2009 d’un Code de l’Environnement qui
affirme que « L’environnement de Djibouti est un patrimoine national, partie intégrante
du patrimoine mondial. Sa préservation constitue de ce fait un intérêt primordial à
l’échelle locale, nationale, régionale et internationale pour garantir les besoins des
générations actuelles et futures». Il est à souhaiter que la question environnementale
préoccupe davantage les acteurs du monde des entreprises et l’Etat. Le RNAE
n’aborde pas la problématique des industries extractives, notamment dans le respect
des principes de durabilité et de bonne gouvernance.
- sensibiliser et éduquer le public et les salariés sur les effets potentiels de leurs
activités sur l’environnement, la santé et la sécurité (Gouvernement, secteur
privé, société civile, médias).
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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206
CHAPITRE SIX
6. DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE
6.1 Aperçu
364. Djibouti est l’un des 32 pays africains du groupe des 48 pays les moins avancés. Il occupe
la 147ème place dans le classement de l’indice de développement humain (IDH) sur un
ensemble de 169 pays (2010). Une grande partie de sa population vit encore dans des
conditions extrêmes de pauvreté, avec un accès limité aux services sociaux de base.
Le chômage touche plus de 48% de la population active et environ 70% des jeunes. Le
manque d’eau potable et les crises alimentaires chroniques ont eu des conséquences
humaines dramatiques, dans un pays où environ 31% de la population souffre de sous-
alimentation.
365. Le processus de développement de Djibouti est très vulnérable aux chocs exogènes liés à
l’instabilité politique régionale, aux effets des changements climatiques et aux fluctuations
des cours mondiaux des matières premières.
366. Il faut cependant noter que les efforts entrepris en matière de développement socio-
économique n’ont pas été de nature à réduire de façon substantielle l’ampleur des
problèmes qui se posent encore avec acuité notamment en matière de réduction de la
pauvreté, de l’accès de tous aux services sociaux de base.
367. La nature des réponses apportées pour le traitement des problèmes des jeunes et des
femmes, catégories majoritaires de la population constitue un enjeu majeur pour le
développement harmonieux de la société Djiboutienne qui requiert une large sensibilisation
et une implication de la société civile pour permettre l’inclusion des différentes parties
prenantes.
i Résumé du RNAE
368. Selon le RNAE, Djibouti a adopté et ratifié plusieurs conventions, normes et codes
concernant la gouvernance du développement socio-économique dont particulièrement:
- le Protocole et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits
des femmes ratifié par Djibouti (08//02/2005 );
- la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ratifiée par Djibouti ;
207
- la Déclaration des Nations unies sur le droit au développement (13 /09/ 2000) qui ne
nécessite pas de ratification ;
- le Sommet mondial sur le plan d’action du développement social qui ne nécessite pas de
ratification ;
- la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
Les normes et codes de gouvernance socio- économique tels que retenus dans le cadre du
MAEP figurent ci-dessous dans les tableaux 1 et 2 ainsi que les dates d’adoption ou de signature
par la République de Djibouti. Comme on peut le constater, ces normes et codes sont de nature
internationale (Nations Unies) ou régionale (OUA/UA).
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208
Tableau 6.1 : Normes et codes à signer ou à ratifier
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209
Organisation de l’Unité Adoption : Ratification
Africaine (OUA), Nouveau par l’UA :
07/2001
Partenariat pour le
07/2002
développement de l’Afrique
(NEPAD), (2001, Abuja,
Nigeria)
Union africaine (UA), 18/12/2003 02/02/2005 02/02/2005
Protocole à la Charte
africaine des droits de
l’homme et des peuples,
relatif aux droits des femmes
en Afrique (2003, Maputo,
Mozambique)
Charte africaine de la Ind. 28/08/2008 08/10/2008
jeunesse (2006, Banjul,
Gambie)
Convention sur les droits Adoption :
des personnes handicapées
13/12/2006
(2006, New York, USA)
Charte de la Renaissance Adoption :
culturelle africaine (2006,
24/01/2006
Khartoum, Soudan)
Union Africaine, Charte Adoption :
africaine de la démocratie
30/01/2007
des élections et de la
gouvernance (2007, Addis
Abeba, Ethiopie)
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
210
Tableau 6.2 : Normes et codes n’ayant pas besoin de ratification
369. Les tableaux des normes et codes retenus dans le cadre du MAEP au titre du dévelop-
pement socioéconomique, ne semblent pas donner une vue complète du statut de la Ré-
publique de Djibouti vis-à-vis de certains d’entre eux. Par ailleurs, les tableaux ci-après,
extraits respectivement des données disponibles aux Nations Unies et à l’Union africaine,
donnent une indication d’autres normes et codes pertinents auxquels le pays a accédé.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
211
Tableau 6.3 : Autres normes et codes internationaux pertinents auxquels la République de Djibouti est partie
prenante
ii Constat de la MEP
b. En même temps, on constate que le tableau faisant le point de l’état des dites conven-
tions est presque vide dans sa partie Suivi et Evaluation, ce qui peut faire légitimement
penser à un véritable manque dans ce domaine ;
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
212
c. Le RNAE n’aborde pas de façon explicite les raisons de la non adoption et/ ou ratifica-
tion de certains instruments recommandés par le MAEP dans les domaines du DSE.
La Mission n’a pas pu disposer des compléments requis durant sa phase de séjour
consacrée à la collecte et au croisement des données avec les parties prenantes ;
d. La Mission a pu relever que le pays a souscrit à plusieurs autres codes et normes, dont
notamment (i) la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen (1948) ;
(ii) la Convention relative aux droits de l’enfant ; (iii) le Pacte international relatif aux
droits politiques, économiques, sociaux et culturels ; et (iv) la Convention cadre des
Nations unies sur les changements climatiques ;
- élargir le champ à d’autres normes et codes pertinents non encore couverts tels
que la lutte contre le terrorisme , la piraterie maritime , la charte africaine des
transports maritimes , la protection et l’assistance aux personnes déplacées
(Gouvernement, Parlement);
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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213
Objectif 1 : Promouvoir et accélérer le développement socio-économique durable à large
assise.
i Résumé du RNAE
372. Au plan économique, le secteur des services portuaires et logistiques, des banques,
de la construction et de l’hôtellerie, qui bénéficient d’un afflux important d’IDE venant
principalement des pays du Golf et de la Chine, occupe une position dominante par rapport
à un secteur secondaire qui peine à prendre son essor et un secteur primaire atrophié,
qui traverse une crise profonde. Le déséquilibre de la base productive de l’économie
djiboutienne se reflète dans la structure du PIB (agropastorale, halieutique : 4,5 %,
industrie : 17,5 %, services : 78 %), qui fait de diversification de l’économie djiboutienne un
enjeu de première importance.
373. Au plan social, les indicateurs font état de conditions de vie difficiles pour 80 % de la
population djiboutienne. La pauvreté se maintient à un niveau préoccupant, le chômage
frappe toutes les catégories sociales et toutes les zones d’établissement, les inégalités
territoriales s’accentuent et la précarité gagne du terrain. A ce tableau social s’ajoute une
situation environnementale rendue préoccupante (cycles de sécheresse plus longs, milieu
altéré par l’insuffisance de l’assainissement et différentes formes de pollution…). L’accès
aux ressources et aux services sociaux de base demeure limité, notamment en milieu rural
et ce, malgré les progrès réalisés dans certains domaines, au premier desquels figurent
l’éducation, la santé et la promotion du genre.
374. La lutte contre la pauvreté a constitué de tous temps, l’objectif central des stratégies et
politiques sectorielles, qui ont imprégné le développement socioéconomique du pays.
Depuis les premiers programmes post-indépendance jusqu’à l’Initiative Nationale de
Développement Social (INDS), tous les documents stratégiques ont incarné cette priorité.
Les résultats de la lutte contre la pauvreté ont été dans l’ensemble décevants puisque le
phénomène n’a cessé de s’étendre et de se durcir. La revue des politiques et mécanismes
juridico-institutionnels mis en œuvre, permet de relever des avancées significatives
mais aussi des faiblesses dans la gouvernance du processus de développement et une
insuffisance chronique des moyens financiers, qui limitent la portée des actions engagées.
Malgré ces facteurs limitants, les indicateurs de développement humain et d’accès aux
services de base se sont globalement améliorés au cours de la décennie.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
214
375. Le marché du travail est profondément déséquilibré avec, d’un côté, une offre ténue qui
reflète la stérilité de la croissance actuelle et, de l’autre, une demande en forte expansion,
alimentée par les cohortes de nouveaux arrivants et le stock préexistant de chômeurs.
La réaction du Gouvernement, par diverses mesures de renforcement institutionnel,
de promotion de l’entrepreneuriat, d’accès au micro-crédits reste disproportionnée, par
rapport au défi de l’emploi.
ii Constats de la MEP
b. Outre l’insuffisance relative de son rythme, la croissance reste fragile, de par sa forte
dépendance aux flux d’IDE (18,6 % du PIB en 2013) et de la concentration de ses
sources dans le secteur capitalistique des infrastructures portuaires et logistiques (80
% du PIB). La croissance a été, jusqu’à présent, sans impact significatif sur l’emploi
(26 % de l’emploi total) et sans effets d’entrainement notables sur les secteurs primaire
(3 % du PIB) et secondaire (17 % du PIB), deux secteurs marginaux qui peinent à se
développer. De surcroit, la croissance maintient en l’état les déséquilibres humains
et spatiaux qui sont le produit de l’histoire relativement récente du développent de
Djibouti (dépeuplement des zones rurales/hypertrophie de Djibouti-ville, prolifération
de l’économie informelle au détriment de l’économie formelle, éviction des secteurs
primaire et secondaire par le secteur des services, hégémonie du secteur public et
atrophie du secteur privé, développement disproportionné de la capitale par rapport
aux villes des régions…). Enfin, la croissance reste fortement dépendante de facteurs
exogènes, non maitrisables pour la plupart d’entre eux (sécurité régionale, flux
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
215
d’IDE, APD, polarisation excessive sur le seul partenaire éthiopien, rentes des bases
étrangères…), cette donnée est de nature à hypothéquer le développement souverain
et à long terme du pays ;
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
216
habitants et l’environnement sont omniprésentes (exemple de Balbala). Le pays reste,
par ailleurs, très vulnérable aux catastrophes naturelles, telles que la sécheresse, les
incendies, les inondations ou encore, les secousses sismiques le long du Rift d’Asal.
i Résumé du RNAE
- Djibouti-Ville (630 km2 les deux tiers de la population du pays) concentre une
grande partie des activités économiques du pays ;
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
217
- Arta (environ 46.000 habitants, 1800km2) au centre, qui a un potentiel touristique
du fait de son climat relativement agréable lié à sa position en hauteur ;
- Ali-Sabieh (2.400 km2 et 49.500 habitants) situé au sud du pays et dont les
perspectives de développement reposent sur les activités liées au chemin de
fer, à l’exploitation des matériaux de construction (cimenterie) et le stockage des
marchandises en transit vers l’Ethiopie ;.
- Tadjourah (7.300 km2 et 45.000 habitants) situé au Nord, qui a des atouts en
matière de tourisme. Il exporte du sel. Il disposera bientôt d’un port moderne,
complémentaire à celui de Djibouti dont les activités de pêche sont en pleine
croissance ;
381. Les structures de participation des collectivités locales disposent d’un large pouvoir en
matière de gestion publique. Ce pouvoir concerne les domaines qui sont mentionnés
pour chacun des districts.
383. Le secteur associatif de Djibouti ne compte pas moins de 2500 associations. Il est
relativement dynamique mais encore peu structuré malgré une situation juridique
favorable et une importante sollicitation. La société civile ne dispose toujours pas de
la structure adéquate, pour jouer pleinement son rôle de partie prenante au DSE. Les
organisations de la société civile (OSC) n’ont qu’une visibilité limitée qui ne leur permet
pas de jouer un rôle significatif. Ceci est dû en grande partie à l’absence de longue
tradition de participation, aux enjeux du développement,
384. Les OSC font face à de nombreux obstacles dans la réalisation de leurs projets, et dans
la conduite de leurs activités. Bien que ces organisations soient animées de bonne
volonté, de nombreuses difficultés liées à leur manque d’expérience sur le terrain, et
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
218
à leur faible connaissance quant à la gestion des organisations associatives jouent,
in fine, contre elles. Cette situation affecte les résultats de leurs actions, dépendant
de leur aptitude à gérer des projets, et à en tirer le maximum de retombées pour les
populations concernées.
385. Certaines d’entre elles présentent des atouts majeurs de par leur expérience en matière
de gestion des projets de taille avec d’autres organisations et partenaires de la place
dans le domaine de la santé (PLS Sida), de la protection de l’environnement, de la
sensibilisation, et plaidoyer en faveur de la promotion et le développement du genre.
386. Le secteur privé est essentiellement impliqué dans le premier axe prioritaire de l’INDS
à savoir renforcer la compétitivité du pays et créer les conditions d’une croissance
économique forte et durable. En effet, conformément à cet axe, les entreprises privées
Djiboutiennes doivent jouer un rôle de premier plan dans le développement socio-
économique, du fait de l’importance du secteur des services dans la formation du PIB.
Comme les collectivités locales, le secteur privé est également membre du CCI.
387. Pour atteindre l’objectif d’une participation optimale, un aspect important est relatif
à la disponibilité de ressources humaines capables de relever le niveau de cette
participation du secteur privé dans les activités tertiaires qui nécessitent un certain
niveau de qualification.
ii Constats de la MEP
219
la participation au niveau décentralisé se limite essentiellement à la consultation des
élus locaux sur les initiatives qui remontent du niveau central. Cette consultation se fait
uniquement au niveau du Conseil Régional, laissant à la marge une frange importante
des acteurs du développement. Pendant ses investigations sur le terrain il n’a pas été
donné à la MEP de constater de cas d’initiative de projets initiés à la base et ayant fait
l’objet de réalisation;
b. La gouvernance locale: des Conseils régionaux ont été établis depuis 2006 mais ils
demeurent symboliques, même si au niveau central, il existe la volonté de décentraliser.
On note cependant un manque de confiance entre les acteurs centraux et locaux ;
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220
Encadré 6.1 : DECENTRALISATION
Pour rendre la décentralisation effective dans tous ses effets à Djibouti, un certains nombres de
mesures vigoureuses restent à déployer. Il s’agit entre autres de : procéder rapidement au transfert
effectif de compétences et de ressources ; - consolider le cadre juridique et règlementaire de la
décentralisation ;- renforcer les capacités des Collectivités Territoriales Décentralisées et des
principaux acteurs; - doter les collectivités locales d’un Fonds d’Investissement Local ; mettre
en place une fiscalité locale ; renforcer l’autonomisation financière des collectivités locales.
- accélérer la mise en place des reformes sur la fiscalité locale afin de permettre
le prélèvement d’impôts et taxes locaux dans les régions. (Gouvernement-
Parlement – Conseils Régionaux);
- prendre des mesures rapides pour assurer la promotion des projets initiés à la base
et pouvant exercer un impact sur le quotidien des populations.(Gouvernement,
Parlement , élus locaux) ;
221
Objectif 3 : Lutter contre la pauvreté, le chômage et l’inégalité
i Résumé du RNAE
389. Malgré un rythme de croissance appréciable et les efforts déployés par le Gouvernement
pour inverser cette tendance pernicieuse, la pauvreté relative s’étend inexorablement dans
le pays, sur fond d’inégalités sociales et territoriales exacerbées. D’importantes franges de
la population continuent de vivre dans des conditions de précarité incompatibles avec la
dignité humaine. Alors que le PIB par habitant avoisine 1.600 USD (un des plus élevés du
continent), Djibouti occupe, en 2013, le 164ème rang mondial en matière de développement
humain. Ce paradoxe est le signe d’une répartition foncièrement inégalitaire de la richesse
nationale.
390. Le phénomène de pauvreté est corrélé à un chômage de masse (200.000 chômeurs, pour
une population totale de 850.000 habitants), qui touche 48% de la population active en
2012, particulièrement les jeunes sans qualification professionnelle, voire sans instruction
(70 % des moins de 30 ans) et les femmes (85,6 % en 2012), dont l’accès à un travail
rémunéré demeure très limité. Synonyme de précarité et d’insécurité juridique, l’emploi
informel absorbe une part importante de la population active (près de 40 % en 2012).
Outre l’ampleur de la demande nationale non satisfaite, le marché du travail est soumis à
la pression des réfugiés (26 000 en 2013) et des migrants (65 000 en 2013) présents sur
le sol djiboutien. A l’horizon 2035, il faudrait créer quelques 400 000 emplois nouveaux
pour ramener le taux de chômage à 10 %. Pour réaliser cette performance, le taux de
croissance devra être égal ou supérieur à 8 %, c’est dire l’ampleur des défis qui restent
à relever en matière de croissance, de création d’emplois, de gains de productivité et de
compétitivité, pour inverser durablement la courbe du chômage.
391. La pauvreté s’accompagne d’une accentuation des inégalités spatiales, de niveau de vie et
de genre. Le nombre d’exclus, à un titre ou à un autre, est en augmentation. Qu’il s’agisse
d’accès aux services sociaux de base, aux ressources ou aux opportunités de création
d’activité et de revenu, l’exclusion perdure. Les inégalités de genre et la discrimination
sociale et institutionnelle restent également fortes, avec des conséquences négatives sur
le développement humain.
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393. La nouvelle politique de lutte contre la pauvreté et les inégalités prend en compte les
enseignements du passé, notamment de l’INDS qui avait soulevé, à son lancement
en 2007, beaucoup d’espoir mais dont les résultats se sont avérés mitigés, en raison
des insuffisances qui ont caractérisé sa mise en œuvre et de la difficulté à mobiliser les
financements extérieurs, nécessaires à sa réalisation. Il n’en reste pas moins que des
acquis importants sont à inscrire à l’actif de l’INDS. Grace à un effort budgétaire conséquent
(47 % de la dépense publique) les secteurs de l’éducation et la santé ont enregistré des
progrès les plus significatifs, qui les rapprochent des OMD spécifiques.
394. Les progrès sont moins évidents en matière d’accès à certains services essentiels (eau
potable, énergie, assainissement..) et à un logement décent. Au-delà de la performance
réalisée en matière de croissance et d’une évolution positive de certains indicateurs
sociaux (éducation, santé, promotion du genre notamment), la situation sur le front du
chômage, de la pauvreté et des inégalités a peu évolué. Les réalisations dans le domaine
de la réduction de l’extrême pauvreté (OMD1) s’avèrent insuffisantes, notamment dans les
régions ou la pauvreté est profondément incrustée dans le tissu social.
ii Constats de la MEP
Au regard de l’extension fulgurante du phénomène, force est d’admettre que les résultats
de la lutte contre la pauvreté sont décevants. Près de 42 % de la population vit sous le
seuil de pauvreté absolue et 80 % sous le seuil de pauvreté relative. L’éradication de
l’extrême pauvreté, un des piliers des objectifs millénaires de développement (OMD) est
loin d’être atteint. Etant donné que la gouvernance « humaine » est la clef de réussite des
politiques de lutte contre la pauvreté, sa faiblesse expliquerait la modestie des résultats
obtenus. La MEP a eu à constater les progrès réalisés depuis la mise en place, à l’initiative
du Secrétariat d’Etat à la Solidarité, de nouveaux outils de ciblage, tel que le fichier unique
des ayant-droit ou la construction de l’indice composite de la pauvreté ;
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223
fixé deux objectifs (Djibouti 2035) : une croissance située entre 7,5 % et 10 % durant les 2
prochaines décennies et un taux de chômage réduit à 10% à l’horizon 2035.
Objectif 4 : Evaluer le progrès accompli vis-à-vis de l’égalité de sexes dans tous les
domaines cruciaux y compris l’éducation des filles à tous les niveaux
i. Résumé du RNAE
Egalité du Genre
397. Un programme de micro finance, animé par la Caisse nationale d’épargne et de crédit
(CNEC), et la Caisse populaire d’épargne et de crédit (CPEC) créée en 2008, est mis en
place pour appuyer les activités génératrices de revenus des femmes
398. Dans l’arène politique, il faut noter la création et l’opérationnalisation depuis 1978, de
l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD). Depuis 1992, plus de sept cent
(700) associations et organisations non gouvernementales (ONG) ont été créées, pour
œuvrer en faveur de la contribution de la femme au développement. Il y a eu en 2002 la
promulgation de la loi n° 192/ AN/02/4ème L instituant un quota d’au moins 10% des sièges
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des fonctions électives, porté à 20% en 2008, au profit des femmes dans la représentation
au sein des institutions et structures politico-administratives.
399. Contre les violences faites aux femmes, on peut noter la ratification de plusieurs conventions
internationales dont celles de la CEDEF et de la Charte africaine des droits de la femme.
Plusieurs campagnes de sensibilisation pour la lutte contre les mutilations génitales
féminines (MGF), et autres violences faites aux femmes ont été organisées sur fond de
renforcement de l’arsenal juridique existant et protégeant la femme. Aussi, pour assister et
conseiller les femmes victimes de violences, il est créé en 2007 au sein de l’UNFD et des
associations, une Cellule d’écoute, d’information et d’orientation (CEIO) des jeunes filles et
femmes victimes de violences, et des comités de quartiers ont été institués au niveau des
cinq (5) arrondissements de la capitale Djibouti Ville.
400. Dans le cadre de la participation, Toutes les actions entreprises par les autorités depuis
le début des années 2000 ont permis d’améliorer sensiblement les conditions de la
femme djiboutienne. Le taux de scolarisation des jeunes filles a augmenté. Sur le plan
économique, l’accès des femmes au crédit leur a permis de créer plus de 2.800 emplois
individuels supplémentaires entre 2001 et 2006, à travers la création d’activités génératrices
de revenus (Cf. Discours de Politique Générale du Gouvernement devant l’Assemblée
Nationale au titre de l’Année 2010, par le Premier Ministre le 1er Mars 2010). Deux (02)
femmes ministres sont nommées au Gouvernement en 2008, puis trois dans celui de
2011, neuf femmes ont été élues à la même année à l’Assemblée Nationale en 2008. Dans
le corps judiciaire, les présidences du Tribunal de Première Instance, de Cour d’appel, et
de la Cour Suprême sont tenues par les femmes. Il est devenu courant pour les femmes
djiboutiennes d’occuper des postes de direction, et d’intégrer les corps particuliers comme
la Police, les forces armées de Djibouti et la Gendarmerie.
401. Dans le domaine de la promotion du genre, le Gouvernement bénéficie par ailleurs du
soutien de ses partenaires au développement. A cet égard, on peut citer le PNUD qui
apporte son soutien au Ministère de la Promotion de la Femme, du Bien-être Familial
et des Affaires sociales, par la mise à disposition d’un appui technique. Les domaines
concernés sont « la promotion de l›égalité du genre, du réseautage genre tant au niveau
du Gouvernement, du secteur privé que de la société civile ainsi que sur le renforcement
des capacités institutionnelles».
402. En dépit des progrès réalisés, les différentes évaluations faites ces dernières années
ont permis de constater, que les femmes djiboutiennes connaissent encore une situation
inégalitaire en matière de prise de décision politique, d’autonomisation économique, et
d’égalité des sexes. Elles participent faiblement au marché du travail. Les femmes travail-
lant dans le secteur formel ne représentent actuellement que 24,4% de l’effectif total des
agents de l’Etat, et 14,6% de l’effectif du secteur privé structuré comme l’indique le rapport
OMD Djibouti 2010. Les nombreux efforts déployés se heurtent souvent à des obstacles
d’ordres relationnel, socioculturel, psychologique, et institutionnel qu’il convient de sur-
monter par des actions décisives et soutenues.
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225
Disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire
403. Le tableau 5 donne une vue d’ensemble des taux de scolarisation des garçons et des filles
au cours des 15 dernières années.
Tableau 6.4 : Scolarisation primaire et secondaire
1990 2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013/14
Taux brut de 34 39 44 47 51 62 62 … 67 70 82.2
scolarisation
(primaire) %
Taux brut de 10 14 22 22 25 30 33 … 40 44 46
scolarisation
(secondaire)
%
Population Ind. 71 76 76 80 81 82 … 86 84 83
de filles %
aux garçons
(Primaire et
Secondaire)
404. Pour compléter ce tableau, on peut ajouter que le taux d’alphabétisation des femmes de
25-24 ans est passé de 14,80% à 47,50% entre 2002 et 2006.
405. Il en ressort que des progrès importants ont été réalisés en ce qui concerne aussi bien
la scolarisation des filles et l’alphabétisation des femmes, et la diminution de la disparité
filles/garçons dans les cycles primaire et secondaire.
406. Dans l’Enseignement primaire: le taux brut de scolarisation a progressé rapidement, pas-
sant de 68,3% en 2007-2008 à 82,2% en 2013-2014, avec une amélioration notable de la
parité des sexes (0,86), les filles représentant désormais 46,4% des effectifs du primaire ;
407. Dans l’Enseignement secondaire : Le taux brut de scolarisation est passé de 13,3% en
2004-2005 à 39,6% en 2013-2014. La parité fille/garçon au secondaire est de 0,76.
408. De la situation ci-dessus présentée, il ressort que Djibouti est en phase d’atteindre la parité
entre filles et garçons au niveau de l’enseignement primaire et pourra de ce fait, améliorer
sensiblement les indices de parité sexospécifique (IPS) aux niveaux des enseignements
primaire et secondaire dans les toutes prochaines années.
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226
ii Constats de la MEP
a. Les inégalités d’accès à l’éducation, à l’emploi, aux responsabilités liées au genre per-
durent. Il en est de même des différentes situations de violences ou de violations de droits
à l’égard des femmes et des enfants. Cet état de choses impacte le développement social
de diverses manières. Sur le plan économique, il se traduit par un accès des femmes
beaucoup plus difficile à l’emploi et diminue également leur potentiel de mobilisation et de
réussite dans la conduite d’initiatives génératrices de revenus
b. Les taux bruts de scolarisation ont fortement progressé depuis 15 ans qu’il s’agisse du
primaire (de 39% en 2000 à 83% en 2012) ou du cycle moyen du secondaire (de 19% à
84%) et l’atteinte des cibles OMD parait possible à court terme, sinon en 2015. (Education
OM2): Il en est de même pour les indicateurs liés aux taux d’admission et d’achèvement.
En revanche, le taux d’alphabétisation reste de 45 points en deçà de la cible fixée pour
2015 ;
c. Comme pour l’éducation, l’évolution est contrastée selon les cibles et indicateurs retenus
pour mesurer l’équité. Les progrès sont majeurs en ce qui concerne la parité filles/garçons,
notamment dans le primaire (où cette parité est déjà pratiquement atteinte) mais aussi
dans le secondaire et supérieur (parité proche de 70% en 2009) : Equité de genre (OMD3).
En revanche, les avancées sont moins significatives relativement au taux d’alphabétisa-
tion ou encore à la participation des femmes à la vie économique et politique ;
d. Malgré ces progrès, il y a une insuffisance de l’offre face à une demande en expansion. Il
faut donc redoubler d’efforts pour encore améliorer les Taux Bruts de Scolarisation aussi
bien dans le primaire que le secondaire. Il a été remarqué que le système éducatif reflète
le degré de pauvreté des différentes couches de la population, ainsi que parmi les genres.
Par ailleurs, il y a un besoin pressant d’une éducation de qualité. Il y a lieu donc d’exami-
ner, avec le Gouvernement djiboutien, les mesures urgentes à prendre à ce sujet.
227
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228
CHAPITRE SEPT
7. QUESTIONS INTERSECTORIELLES
6. Le Khat
411. Les mécanismes traditionnels de règlement des conflits coexistent d’une manière
fonctionnelle avec la complexité des institutions et des valeurs contemporaines à
Djibouti. Ils constituent des pratiques locales ou régionales servant de base sur laquelle
les comportements, les décisions des institutions, des familles et des individus sont
conditionnés. Ils engendrent des normes et des règles, dépendant de la nature des
problèmes et des dynamiques du milieu social, avec lesquelles les conflits sont résolus
dans les systèmes de gouvernance politique et économique. Ils imprègnent aussi les
objectifs de la gouvernance des entreprises publiques et privées.
412. Le consensus est que la gouvernance de la chose publique est règlementée d’abord par le
respect des valeurs culturelles et des normes qui proviennent des traditions pratiques. Les
règles et valeurs sociologiques influencent à tous les niveaux de la société djiboutienne
comment elle est organisée et gouvernée, et comment les clans et les familles règlent
leurs affaires. En gros, la société djiboutienne et ses systèmes socio-économiques, sa
gouvernance économique et politique et leurs principes sont fortement influencés par ces
mécanismes que les gens préfèrent utiliser pour trancher les différends de tout genre. Ils
transcendent et traversent les spécificités des groupes ethniques et de classes sociales
dans le fonctionnement des institutions de gouvernance.
413. Dans le cadre des normes et des pratiques de la bonne gouvernance et la recherche des
solutions durables, ces mécanismes peuvent être considérés comme les unités d’analyse
réelles ou potentielles. Par exemple, le processus des élections démocratiques commence
à partir du choix qui se fait dans la famille d’abord.
414. Ce consensus tient à maintenir ou produire de l’équilibre social. Cependant, pour plus
d’efficacité, d’équité et pour la nécessité de plus de participation des Djiboutiens dans les
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dynamiques de la mondialisation, ces mécanismes devraient être interrogés parce qu’ils
peuvent masquer des contradictions pouvant affaiblir, à long terme, les pratiques démo-
cratiques et de la bonne gouvernance. Par exemples, le rôle et la place de l’enfant et de la
femme devraient être contextualisés.
415. De nos jours, les dépenses d’éducation et de formation sont vues comme essentielles à
l’amélioration de l’efficacité, à l’accroissement de la productivité du travail et à la détermi-
nation du niveau et de la distribution des gains individuels. C’est pourquoi des recherches
ont été étendues, ces dernières années, à tous les aspects du développement des res-
sources humaines.
416. Dans le contexte spécifique de Djibouti, la question du renforcement des capacités des ac-
teurs économiques est très déterminante au regard des besoins dont le RNAE a fait l’état
des lieux, et que les visites sur le terrain de la MEP ont largement confirmé.
417. On comprend dès lors pourquoi il est nécessaire que l’équipe d’évaluation se penche, de
façon toute particulière, sur cette question dont l’importance pour le développement du
pays et le bien-être de ses citoyens n’est plus à démontrer.
418. Pour aborder cette question, un certain nombre d’angles d’attaque ont été considérés vi-
sant à prendre en compte, non seulement le diagnostic posé par le RNAE, mais également
les constats faits dans le cadre de la MEP.
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
230
des Collectivités Territoriales Décentralisées (capacités institutionnelles de formulation
du cadrage macroéconomique, capacités de gestion budgétaire, de programmation
et d’exécution de projets et programmes) ; Cette action a pour corollaire celle figurant
au point 4.3.1.1 du PAN préliminaire qui traite de l’amélioration de l’efficacité et du
renforcement des capacités institutionnelles et techniques des ministères, et celle
figurant au point 4.2.1 qui propose le renforcement de la capacité institutionnelle en
matière de décentralisation. (Sont visés le Ministère en charge de la décentralisation,
les Administrations et les établissements publics).
- Appui à la clarification des missions dévolues aux corps de contrôle (délimitation des
domaines de compétence)
- Renforcement des capacités d’intervention des OSC. Cette action est abordée à
plusieurs niveaux du PAN préliminaire. Il est pris en compte dans le point 4.2.2.5 qui
parle du renforcement des capacités et de l’accompagnement des OSC. Il a également
une action préalable prévue au point 1.4.1.2 du PAN préliminaire qui traite de la
promotion des OSC ; il trouve également une traduction concrète au point 3.4.5 du
même PAN qui aborde spécifiquement la question du renforcement des capacités des
associations de consommateurs.
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231
d’information sur la localisation géographique des activités économiques (Ministère en
charge de la décentralisation, collectivités décentralisées)
420. Dans un tel contexte, la promotion de l’inclusion devient, de fait, un enjeu majeur des po-
litiques publiques relevant du champ social. Les individus et les groupes en situation de
pauvreté ou de précarité se heurtent, de par leur zone de résidence ou leur appartenance
socioprofessionnelle, à un ensemble de difficultés d’accès à des services essentiels, qui
nuisent à leur pleine participation à la vie sociale et ne leur permettent plus d’exercer
leurs droits et devoirs de citoyens. Les mécanismes d’exclusion sont suractivés par des
carences et des fragilités qui peuvent se superposer, c’est notamment le cas de l’inactivité
(40 % de la population pauvres), du manque d’éducation/formation (86 %), de la sous-nu-
trition ou encore, du mal-logement (71 %). Couteuse économiquement, l’exclusion est
porteuse de lourdes menaces pour la cohésion sociale.
421. Jusqu’à une date récente, la question de l’inclusion a été traitée de façon implicite, dans
le cade de politiques de lutte contre la pauvreté. L’approche retenue par le gouvernement
djiboutien, avec l’appui des PTF, semble privilégier davantage le curatif, compte tenu de
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l’urgence sociale qui prévaut, que le préventif, qui requiert, outre la volonté politique de
s’attaquer aux racines mêmes de l’exclusion, des capacités de veille sociale et de détec-
tion précoce des ruptures, dont Djibouti est totalement dépourvu, à l’heure actuelle. Avec
la création, en 2012, du Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale l’inclusion, en tant
que paradigme fondateur de la justice sociale et du développement durable, est prise en
compte de façon plus explicite dans la politique sociale. Nombre de programmes initiés par
ce département ministériel, à travers notamment l’Agence Djiboutienne de Développement
Social, sont dédiés à la promotion de l’inclusion par l’emploi, le microcrédit et le soutien du
revenu. Les efforts en faveur de l’inclusion restent cependant insuffisants et peu efficaces.
422. La situation commande aux pouvoirs publics de renforcer la solidarité envers les plus dé-
munis, à travers des mécanismes de prévention et de correction des ségrégations sociales
et territoriales qui se développent çà et là. C’est le sens même du développement durable,
un modèle qui rejette l’exclusion, qui promeut l’égalité d’accès aux services de base et
qui met les individus et les groupes sociaux vulnérables à l’abri de la marginalisation. L’in-
clusion constitue, par conséquent, un choix fondamental du modèle social souhaité pour
Djibouti. Elle se définit comme un processus permettant aux personnes, effectivement ou
potentiellement exclues, de bénéficier des possibilités et des ressources nécessaires à
une vie normale. La lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion est de la responsabilité pre-
mière de l’Etat garant de la cohésion sociale, au travers de politiques publiques intégrées.
Sans cette implication forte, l’augmentation de la pauvreté et des inégalités risque fort de
se poursuivre, voire de s’amplifier dans les années qui viennent. Djibouti ne peut consoli-
der ses performances économiques sans renforcer la solidarité envers les plus démunis,
réduire les fractures sociales et territoriales et élargir l’assise de son développement. Afin
de favoriser une nouvelle approche, plus cohérente et plus structurante sur le long terme,
il importe de veiller à la pertinence et à l’efficacité des mesures sociales prises, en prenant
en compte les facteurs déclenchants de la pauvreté et de l’exclusion ainsi que les causes
profondes de leur persistance. En termes de gouvernance, la diversité des facteurs d’ex-
clusion plaide en faveur d’une approche plus transversale, qui décloisonne les politiques
sectorielles et dispositifs d’aide sociale et plus préventive quant aux ruptures de parcours
qui peuvent survenir, nonobstant les actions curatives dictées par l’urgence, qui sont né-
cessaires.
423. Compte tenu des particularités du cas djiboutien, la promotion de l’inclusion signifie d’abord
réduction des inégalités sociales et territoriales qui se sont accentuées au fil du temps. Les
inégalités sont un construit social sur lequel il est possible d’agir en vue de renforcer la
cohésion sociale et d’instaurer une société juste et apaisée. Dans le domaine de l’emploi,
par exemple, il importe d’initier des démarches de prévention active des exclusions du
marché du travail qui frappent sélectivement les populations vulnérables (femmes, jeunes,
handicapés). Dans le domaine du logement, il s’agit, pour favoriser l’inclusion, de générer
une offre adaptée aux bas revenus et aux familles nombreuses. Dans le domaine de la
santé, il est nécessaire de prévenir les inégalités d’accès aux soins et aux médicaments,
notamment en milieux rural. Dans le domaine de l’éducation, des efforts supplémentaires
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
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de redistribution en faveur de la famille sont requis, pour permettre à celle-ci d’assurer la
réussite éducative des enfants et enfin, l’inclusion financière des ménages modestes, pour
leur permettre d’initier des projets gratifiants et valorisants.
424. L’inclusion est aussi le fait de politiques publiques d’accompagnement, qui favorisent, par
différents mécanismes, un accès universel aux ressources et aux services essentiels. Ces
politiques constituent la meilleure réponse à l’exclusion et à la pauvreté. L’accès au mar-
ché du travail, pour tous, à l’éducation/formation, à un logement décent, à la santé, à une
eau potable suffisante et de qualité, sont toutes les indications de bien-être social et d’har-
monie.
425. La réussite de l’action publique en faveur de l’inclusion passe, enfin, par des politiques
offensives de solidarité nationale en direction des «exclus du développement», la territo-
rialisation de la lutte contre la pauvreté, pour prendre en compte les spécificités de chaque
territoire et optimiser les moyens mis en œuvre, la reconnaissance du travail social et la
valorisation de ses acteurs, le renforcement des synergies locales (mouvement associatif,
élus locaux, citoyens), la participation des groupes en situation de pauvreté et de précarité
à la formulation et au suivi des actions qui leurs sont destinées et, enfin, le développement
de la veille sociale. La famille et l’enfance méritent une attention particulière car elle consti-
tue un moment crucial dans la construction des inégalités et des exclusions.
426. La République de Djibouti est un Etat de la Corne de l’Afrique dont les spécificités géogra-
phiques renforcent particulièrement la vulnérabilité face aux aléas du temps et du climat.
Une forte proportion de la population vit sur le littoral, dans des zones arides, désertiques
et fortement affectées par l’érosion des sols. Par conséquent, il est nécessaire de prendre
en compte les contraintes environnementales et climatiques dans l’élaboration des trajec-
toires et options de développement socio-économique.
429. Le relief est très escarpé et marqué par une succession de plaines, plateaux et montagnes
dont le pic se situe à 2000 mètres.
430. L’alchimie entre la situation géographique et les conditions géologiques de Djibouti favo-
risent des conditions climatiques locales extrêmes. De manière générale et selon le rapport
de la première communication nationale sur le changement climatique [1], l’arrière-pays
est excessivement chaud, avec des températures moyennes journalières variant de 17°C
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à 42°C. Les températures maximales peuvent atteindre 45°C durant l’été (entre Mai –
Septembre). La période Octobre – Mars est relativement fraîche et marquée par des tem-
pératures moyennes journalières de 25°C. Les pluies sont généralement faibles et ne
dépassent pas 30 mm durant les mois les plus pluvieux que sont Avril, Juillet et Août.
Janvier, Juin et Décembre sont les mois les plus secs avec des totaux de précipitations
ne dépassant pas 10 mm. L’humidité de l’air demeure très élevée et peut atteindre 90%.
431. La principale calamité naturelle de Djibouti est la sécheresse. Elle pose des contraintes
supplémentaires sur les faibles ressources en eau disponibles, nécessitant souvent de dé-
velopper des plans d’urgence et d’aide alimentaire de la part des pouvoirs publics. Ce fut
le cas par exemple durant la grande sécheresse de 2008 qui nécessita la réhabilitation des
infrastructures pour venir en aide à près de 340000 personnes [2]. D’importantes inonda-
tions sévissent également sur Djibouti, causant des pertes humaines et dégâts matériels
considérables. En Avril 2004 par exemple, de fortes inondations ont affecté près de cent
mille (100 000) personnes.
432. La montée du niveau de la mer constitue également une menace pour les aquifères, le
littoral, les écosystèmes et les populations de Djibouti. La forte majorité de sa population
(88%) reste concentrée sur le littoral et la pression anthropique croissante accélère la dé-
gradation des écosystèmes côtiers, favorisant l’intrusion des eaux marines. La faune et la
flore du littoral– déjà menacées dans leur diversité par la destruction des habitats et autres
stress anthropiques – vont devoir relever d’autres défis du au changement climatique. En
effet, le réchauffement planétaire d’origine anthropique favorise l’absorption du dioxyde
de carbone (CO2) atmosphérique par les océans, entrainant une acidification des eaux et
donc de nouvelles conditions de vie pour les organismes marins.
433. Le récent rapport d’évaluation du GIEC (Groupe Intergouvernemental des Experts sur le
Climat) confirme une accélération du réchauffement avec des risques futurs accrus dans
toutes les régions d’Afrique, y compris Djibouti [3, 4]. Les mesures d’observations dispo-
nibles sur Djibouti indiquent une hausse significative des températures de surface et une
baisse de la pluviométrie sur la période 1960 – 2000. En moyenne, une augmentation de
températures de 0.5°C à 1.5° a été enregistrée à travers le pays sur les trois dernières dé-
cennies [2]. Si les projections dûs changement climatique des centres de prévision les plus
avancés de la planète s’accordent sur une augmentation des températures, le message
demeure très incertain en ce qui concerne la pluviométrie sur Djibouti. Il n’est pas possible
d’affirmer avec certitude les tendances des pluies dans le futur. Néanmoins une certitude,
la communauté scientifique s’accorde une hausse importante des évènements extrêmes
tels que les sécheresses et inondations dans les décennies à venir [4].
435. Le changement climatique pourrait accentuer la pression anthropique sur les ressources
en eau de Djibouti. Les sécheresses et inondations menacent sérieusement les eaux
souterraines qui sont utilisées pour la consommation des ménages et l’agriculture. D’une
part, une baisse de la pluviométrie conduirait à une diminution du volume d’eau infiltré dans
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le sol et une faible recharge des eaux souterraines. D’un autre côté, une augmentation des
températures de surface augmenterait l’évapotranspiration et donc favoriserait une baisse
du niveau des eaux souterraines, pouvant conduire au déficit chronique de l’eau potable.
436. Les conditions climatiques sont en partie responsables du faible essor de l’agriculture
observé à Djibouti. Selon les responsables du Ministère de l’agriculture, Djibouti dispose
d’environ 10000 hectares de terres arables. L’essentiel de l’agriculture est de type irrigué
et ne satisfait que 30% des besoins des populations, contraignant ainsi le pays à importer
énormément de produits agricoles. Le secteur de la pèche est également peu développé
et emploie environ 1000 personnes. Dans ces conditions, le réchauffement climatique
anticipé laisse peser une menace considérable sur la productivité agricole et la sécurité
alimentaire de Djibouti, ce qui a amené les autorités du pays à signer des accords avec
l’Ethiopie et le Soudan pour disposer de terres arables.
439. Les dirigeants des agences gouvernementales spécialisées ont souligné la nécessité de
renforcer les capacités humaines et techniques dans les domaines de la formation, de
la recherche et prévision climatologique. De nombreux efforts ont été engagés par les
autorités de Djibouti pour renforcer la résilience face aux fluctuations climatiques. C’est
le lieu de signaler les efforts du CERD (Centre d’Etude et de Recherche de Djibouti) et
d’autres organismes gouvernementaux clés dans le développement de feuilles de route
pour réduire la vulnérabilité [2].
Références
[1] First national communication of the Republic of Djibouti to the United Nations Framework
Convention on Climate Change (UNFCCC), 2001
[2] Climate risks and adaptation country profile, World Bank data portal, GFDRR, 2011 (http://
countryadaptationprofiles.gfdrr.org)
[3] IPCC, 2013. Climate Change 2013: The Physical Science Basis. Contribution of Work-
ing Group I to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate
Change[Stocker, T.F., D. Qin, G.-K. Plattner, M. Tignor,S.K. Allen, J. Boschung, A. Nauels,
Y. Xia, V. Bexand P.M. Midgley (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, United
Kingdom and New York, NY, USA
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[4] The IPCC’s fifth assessment report: “What’s is in for Africa”, Climate&Development
Knowledge Network (CDKN), 2014(www.cdkn.org/ar5-toolkit)
440. Djibouti est, sur la Mer Rouge un point-clé du corridor afro-asiatique, qui relie la Méditer-
ranée à l’océan Indien, via l’isthme de Suez et le détroit de Bab-El-Mandeb. Longtemps
perçu par les grandes puissances comme une simple «commodité militaire», Djibouti a
d’abord essayé de tirer un meilleur parti de sa situation exceptionnelle, avant de prendre
réellement conscience des avantages que lui procurent un tel positionnement géogra-
phique et de la nécessité de sa valorisation, au-delà d’une simple rente de situation.
441. Pour réaliser son ambition de devenir un jour une plaque-tournante dans les réseaux re-
liant l’Afrique, l’Asie et l’Europe, Djibouti parie sur « l’effet de site », qui est certes un atout
considérable, mais il lui faudra également satisfaire à des exigences élevées de compétiti-
vité et d’attractivité, à l’instar des pays asiatiques qui ont emprunté avec succès cette voie.
Or, de ce point de vue, force est d’admettre la faiblesse des progrès réalisés en matière
de transformations structurelles de l’économie djiboutienne, qui reste peu diversifiée et
extravertie, un double handicap qui risque de contrarier son ambition.
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442. En une décennie à peine, Djibouti est devenu un point d’appui incontournable de la lutte
internationale contre le terrorisme, de par sa proximité avec le Yémen et la Somalie, deux
bases arrière d’Al-Qaïda, et avec le Golfe d’Aden, transformé en épicentre de la piraterie
maritime. De par sa position géographique privilégiée, Djibouti s’est, de fait, imposé comme
point névralgique de la sécurité des voies maritimes entre l’Asie et l’Europe, notamment
depuis le déploiement du dispositif multinational de lutte contre la piraterie. Ce rôle est
de nature à conforter le statut sous-régional de Djibouti et à renforcer, indirectement, sa
stabilité dans un environnement régional secoué par des crises endémiques (Somalie,
Sud-Soudan, Erythrée, Yémen). Djibouti est du reste inséré, de longue date, dans
les stratégies des puissances riveraines de la Méditerranée, ce qui se traduit par une
forte présence étrangère sur son sol (bases militaires française, américaine, japonaise,
allemande, russe et chinoise).
443. La nouvelle centralité géopolitique de Djibouti est confortée, au plan économique, par
la mondialisation accélérée des échanges dans l’océan indien. Djibouti s’affirme comme
hub de première importance sur la Mer Rouge et comme centre d’affaires émergeant
pour la Méditerranée, l’océan Indien et l’Afrique de l’Est (débouché maritime par défaut
de l’Ethiopie). Dans la continuité du passé maritime de la région, les activités portuaires et
logistiques constituent le principal moteur de cette dynamique économique. L’élargissement
de l’hinterland portuaire de Djibouti à toute l’Afrique centrale et orientale s’inscrit dans
la logique de ce positionnement géo-économique, dont la montée en puissance des
ports djiboutiens constitue le principal vecteur. Le positionnement l’activité portuaire
dans toute la corne de l’Afrique s’accompagne d’un développement d’activités connexes
(banques, hôtellerie, télécommunications…), qui sert, en définitive, le positionnement géo-
économique volontariste de Djibouti. Il est cependant à craindre que la liberté de transfert
de capitaux internationaux conjuguée à contexte géostratégique aussi tourmenté n’expose
le pays aux mouvements illicites de fonds et au blanchiment des capitaux, qui peuvent être
potentiellement déstabilisants.
238
445. Territoire de transit par excellence, de par sa position charnière, Djibouti est confronté à
un afflux constant de migrants, qui s’est accéléré avec l’affirmation de l’importance sous-
régionale du pays. Ces migrants, majoritairement originaires d’Éthiopie, de Somalie et
d’Érythrée, tentent de rejoindre les pays de la péninsule arabique, notamment ceux du
Golfe. L’OIM recense chaque année quelques 100 000 migrants qui transitent par la seule
ville d’Obock. Le quart de ces migrants, essentiellement d’origine somalienne, s’établissent
à Djibouti, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur des ressources et des services
de base (éducation, santé, eau…), déjà largement déficitaires et très sollicités.
1.6 LE KHAT
446. Le Khat (Catha edulis Forsk) est une plante originaire d’Afrique orientale et australe mais
aussi du Moyen-Orient. Les principales zones de culture sont le Yémen, l’Est de l’Ethiopie et
le centre du Kenya. Le Khat est consommé comme drogue dans la Corne de l’Afrique et au
Yémen, pour ses effets stimulants et euphorisants, comparables à ceux de l’amphétamine.
447. A Djibouti, les principaux importateurs de Khat sont la SOGIK, une coopérative privée,
et deux syndicats d’importateurs. Selon une estimation de la Banque mondiale (2011), la
SOGIK importe environ 1 825 tonnes de Khat par an (soit 5 tonnes par jour), et réalise une
recette de 33,16 millions USD en 2009. Les deux syndicats importent environ 5 tonnes par
jour. Le khat rapporte annuellement à l’Etat djiboutien environ 17 millions USD32
448. La distribution du Khat obéit à un modèle précis et parfaitement rodé. Réceptionné
quotidiennement d’Ethiopie par camion et distribué à partir de grands entrepôts, situés
dans la zone industrielle de Djibouti-ville, le Khat arrive dans des kiosques de vente au
détail en début d’après-midi. Avant 14 heures, toutes les quantités sont vendues aux
clients de la capitale (principal marché). A destination des régions, le Khat est acheminé
par voie maritime. Le Khat est également transporté par la navette maritime, à partir du
port de Djibouti.33
449. L’impact de la consommation de Khat peut être évalué à travers ses effets sanitaires,
économiques et sociaux.
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- Au plan économique, la consommation de Khat a une incidence certaine sur les recettes
de l’État tirées de l’importation de Khat de l’Ethiopie mais aussi sur l’emploi informel et
le revenu des revendeurs du secteur informel, dont la majeure partie sont des femmes
(environ 1 926) 36 En moyenne, 20 % du budget des ménages djiboutiens va à l’achat du
Khat, selon les résultats d’une enquête menée par la Banque mondiale/INSEE en 2011.
Il en ressort que le Khat occupe la deuxième position dans le classement des dépenses
des ménages après l’alimentation, avant les dépenses de logement, de transport,
d’habillement, d’éducation, de santé et de communication. La même enquête a révélé que
les consommateurs de Khat passent en moyenne 7,62 heures par jour à consommer du
Khat,37 et que 78 % d’entre eux sont âgés de 25 ans ou moins.38 Le taux de consommation
du khat est estimé à 28,3 % pour la population enquêtée.39 La consommation du Khat
plombe aussi l’économie du pays en paralysant toute activité au-delà de la mi-journée.
Figure 3 : Part du Khat en % dans les dépenses totales des ménages djiboutiens, Banque Mondiale/DISED, 2011
- Au plan social, les effets de la consommation de Khat sont contradictoires. Le Khat est
souvent consommé dans un contexte de groupe, où les gens discutent de questions
importantes et prennent des décisions qui engagent le groupe. La consommation du
Khat génère également des problèmes sociaux, liés à l’addiction et à des troubles du
comportement, allant jusqu’à l’agressivité physique et verbale, en milieux social et familial.40
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l’économie du pays et qu’elle doit faire l’objet d’une prise en charge résolue par les
pouvoirs publics, en vue sinon de son éradication du moins de son déclin, au même titre
que les autres problèmes de santé publique (tabagisme….). Le Panel recommande que
les autorités djiboutiennes prennent des mesures pour juguler ce fléau social, désastreux
pour le PIB et la santé publique, à travers un encadrement juridique qui décourage le
commerce et la consommation de ce stupéfiant et des campagnes de sensibilisation
ciblant particulièrement les jeunes.
Propositions en faveur de l’emploi à Djibouti par la MEP
Dans un contexte djiboutien paupérisé parce que le chômage y est endémique, particulièrement
celui des jeunes, les groupes thématiques de la MEP ont rivalisé d’imagination. Le présent rapport
présente deux propositions à l’initiative du groupe thématique ‘’Gouvernance d’entreprise’’ pour
la réflexion.
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241
Les grands travaux d’infrastructure (routes, BTP,…) sur financements publics devraient privilégier
l’utilisation maximale de la haute intensité de main d’œuvre (HIMO) autant que possible. Une
clause spécifique devrait être automatiquement incluse dans les contrats signés avec les grandes
entreprises. Sans politique volontariste du gouvernement, ces dernières sont souvent tentées,
pour des raisons financières de rentabilité, de favoriser l’utilisation des machines plus productives
et rapides. Cette tendance sera de plus en plus amplifiée dans le monde des entreprises avec
l’utilisation intensive des robots et autres techniques innovantes, destructrices d’emplois peu
qualifiés. Le gouvernement pourrait même envisager une prime sous forme d’incitations fiscales
pour les entreprises qui utiliseraient plus de personnel.
La Mission de la MEP a observé que la plupart des grands projets d’investissements, surtout
dans la construction des ports de Djibouti sont réalisés «clé en mains», dans un pays où le taux
de chômage dépasse 48%, surtout parmi les jeunes. Se basant sur le cas du peu d’implication
des entreprises africaines dans la réalisation et la gestion des projets miniers en Afrique, l’Union
Africaine a fortement recommandé aux pays africains d’intégrer les entreprises africaines, surtout
les PMEs, dans l’exploitation et la gestion des projets miniers, en développant des activités
locales en amont et en aval des grands projets miniers2.
En amont, le Gouvernement pourrait négocier avec les investisseurs étrangers l’obligation
pour ces derniers de sous-contracter les travaux de fourniture de certains biens et services
(pierres, sable, ciment, main d’œuvre qualifiée ou non qualifiée suivant leur disponibilité), à
des entreprises djiboutiennes dans les grands projets d’investissement programmés pour les
années à venir, et éviter autant que possible la signature des contrats «clé à mains» entre le
Gouvernement et les grandes entreprises étrangères.
Cette stratégie devrait aller de pair avec (i) des programmes de formation spécifique des
PMEs locales dans les secteurs ciblés, (ii), la mise en place des mécanismes de financement
des PMEs dans les secteurs porteurs, et (iii), la mise en place des mécanismes transparents
permettant aux grandes sociétés de choisir librement les entreprises sous-traitantes possédant
les compétences requises.
La Mission a observé que les compétences existent ou peuvent être rapidement développées
dans le pays, à l’exemple du Port de Doraleh qui est fonctionnel depuis seulement 2010 et qui
est entièrement géré par des Djiboutiens.
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Proposition n°2. Comment promouvoir une pêche et créer plus des emplois
Le potentiel économique de Djibouti est largement sous exploité, alors qu’il est porteur de
création de richesse et d’emplois. Ainsi par exemple, la production de la pêche est d’environ
1.800 tonnes par an, alors que Djibouti dispose d’un potentiel de 30.000 par an, selon les
services du PNUD à Djibouti.
Lors des entretiens de la MEP dans les différents régions - Obock, Tadjourah, Dikhil, Ali-
Sabieh et Arta -, les coopératives des pêcheurs ont exprimé leur souhait de pouvoir bénéficier
d’importants investissements dans les équipements et infrastructures de la chaîne de froid en
vue de l’augmentation de la production. Sur un potentiel de 40 000 tonnes par an, le secteur de
la pêche à Djibouti atteint à peine 1 800 tonnes, d’après un document de la Banque Mondiale.
Les installations portuaires de Tadjourah et d’Obock ne disposent pas de quais et requièrent
des investissements appropriés pour répondre à la demande du marché.
1 Cet article est complété par la reconnaissance de la liberté de la presse consacrée par la loi organique n°2/AN/92/2ème L du 15 septembre 1992 relative à la liberté de la
presse.
2 Source. African Mining Vision. African Union. February 2009. Page 18
3 Source; SCAPE. Page 43.
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ANNEXE 1:
COMMENTAIRES DU GOUVERNEMENT DJIBOUTIEN SUR LE
RAPPORT DU PANEL DU MAEP
REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
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245
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
3. GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
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246
I. INTRODUCTION
8. De plus, certains éléments factuels ont été mis à jour (voir partie II).
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II. COMMENTAIRES DU GOUVERNEMENT
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248
ses missions de conciliation de l’administration et des administrés, le législateur a
jugé utile de rehausser le statut de la Médiature en remplaçant la loi ordinaire par une
loi organique, conformément aux dispositions des articles 89 et 90 de la constitution
révisée.
14. Le rapport note une faible représentativité et une faible capacité des organisations
de la société civile comme acteurs importants dans la promotion et la défense
des droits de la personne humaine
Il y a lieu de rappeler qu’il existe actuellement une centaine d’ONG nationales qui
œuvrent à la promotion et à la protection des droits de l’Homme. Les acteurs de la
société civile sont très actifs notamment dans les domaines des droits de la femme
et de l’enfant, dans les droits des personnes handicapées et dans les droits des
personnes vivant avec le VIH/SIDA. Pour être plus efficace, les associations se sont
regroupées au sein de la plateforme de la société civile.
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249
une unité de direction au lieu d’une déconcentration verticale reposant sur une relation
hiérarchique directe entre les services techniques et leurs ministères.
Enfin, un texte juridique clarifiant davantage les rapports entre les préfets et les autorités
décentralisées (y compris à Djibouti-ville) d’une part, et définissant les rapports entre
les services déconcentrés et les autorités décentralisées, d’autre part est finalisé au
niveau du Ministère de l’Intérieur, il sera soumis très prochainement pour étude en
conseil interministériel.
16. Le Rapport constate, en général, et suivant les propos d’un Président du Conseil
régional, dans le contexte actuel à Djibouti, « la décentralisation est une coquille
vide ». L’administration publique est représentée dans les régions et à Djibouti-
Ville par les services déconcentrés, sous le contrôle des représentants du
pouvoir central, les préfets.
Dans ces grandes lignes, le régime général applicable aux collectivités locales de
Djibouti, reprend le schéma classique qui leur est reconnu en droit public dans le
cadre d’un État unitaire décentralisé. En l’examinant de près, on ne peut que souligner
la hardiesse du législateur qui, par l’introduction de certaines dispositions innovantes,
a tout de même, conféré à la décentralisation Djiboutienne une dimension originale
certaine.
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17. Le Rapport note que jusqu’à présent, le décret No. 2007-0099 du 3 mai 2007 «
portant transfert et répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités
territoriales » n’a pas été mis en œuvre, sauf pour l’état-civil, la voirie locale,
ainsi que pour l’organisation de jeux culturels et sportifs. La faiblesse des
moyens financiers et l’insuffisance des compétences humaines rendent difficile
voire impossible, la prestation de ces services.
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En outre, dans le cadre du projet susmentionné, il est prévu la mise en place d’un
comité interministériel permanent chargé de la décentralisation et de la déconcentration
(CIPDD) avec pour mission d’évaluer, à la base, de rapports périodiques, l’état
d’avancement de la décentralisation, d’examiner les projets de textes qui s’y rapportent
et de définir les orientations qui s’imposent à ce niveau. Le but recherché est de
renforcer et d’étoffer les services déconcentrés des ministères techniques les plus
liés aux collectivités locales (santé, éducation, finances, équipements, hydrauliques,
domaines, justice etc.) et faire en sorte que l’action de l’administration locale soit
centrée autour de pôles de compétences bien définies et qu’il y ait une meilleure
densité des services déconcentrés autour du préfet.
Enfin, concernant la faiblesse des capacités des élus locaux, des actions de formation
ont été menées (voyage d’études, séminaire de formation et de sensibilisations, etc.).
Ces formations s’inscrivent dans le cadre d’un plan global de renforcement des capacités
institutionnelles et humaines du personnel territorial. A noter que l’institut national
d’administration publique –INAP joue un rôle non négligeable dans le renforcement
des capacités des élus locaux, des fonctionnaires des services déconcentrés et des
représentants de la société civile. Soulignons aussi, que l’INAP en partenariat avec
le Ministère de l’Intérieur travaille actuellement sur l’élaboration d’un plan national de
formation initiale et continue au profit des acteurs de la décentralisation.
Il existe dans les collectivités locales, des mécanismes participatifs tels que le Comité
de Coordination du Développement Régional (CCDR), chargés de superviser et
de coordonner l’ensemble des initiatives de développement local qui doivent être
relayées au niveau infrarégional, par les Comités locaux de développement (CLD).
Ces structures d’accompagnement de la décentralisation sont considérées comme
des espaces de dialogue et de concertation entre tous les acteurs locaux pour la
conduite concertée du développement local.
Ces cadres de concertation et d’action, présidés par un élu local et comprenant les
notables locaux, les leaders communautaires ou religieux, les personnes ressources
offrent un cadre d’échanges sur des questions intéressant la vie locale et améliorent
la gouvernance locale et favorisent la participation citoyenne à la gestion de la chose
publique.
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Parmi les nombreuses recommandations issues de ces assises, soulignons l’adoption
prochaine d’une loi sur la fiscalité locale, ainsi que l’adoption d’un texte réglementaire
portant dévolution des taxes à caractère non fiscal (redevance, droits domaniaux,
taxes de service, etc..). En outre, il a été question également de l’adoption des décrets
prévus par les lois 174 et 122 et notamment ceux portant sur le régime comptable
ainsi que sur le régime des marchés publics applicable aux collectivités locales. A
noter qu’un certain nombre de ces textes sont finalisés et attendent d’être examinés
en vue de leur adoption.
Les dernières élections locales qui ont eu lieu en 2012 ont permis à l’opposition de
siéger au sein des instances décentralisées et notamment dans la capitale où des
candidats issus d’une liste indépendante -RADD- ont remporté les élections dans 2
des 3 communes de Djibouti-ville
22. Le rapport constate que l’accès à la justice d’inspiration occidentale est limité,
en particulier dans les régions.
Il y a lieu de noter qu’un effort a été fait malgré une demande très faible. Depuis la
mise en place des audiences foraines, les juridictions se déplacent au moins une
fois par semaine dans chaque chef-lieu des régions et dans le plus grand camp des
réfugiés, pour statuer sur les litiges soumis.
Il y a lieu de ne pas oublier qu’il s’agit d’un régime présidentiel qui tire cet important
pouvoir de sa légitimité populaire. Le Président est élu au suffrage universel direct.
Les pouvoirs du Président ou de l’exécutif sont définis par la constitution. Les actes
du Président et plus généralement du gouvernement qui empièteraient sur le domaine
de la loi ou qui constitueraient un abus de pouvoir peuvent être attaqués devant les
juridictions administratives qui peuvent les annuler.
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compte tenu de la faiblesse des médias et de la société civile dans la promotion
et la défense des droits et libertés des citoyens. De même, qu’il constate que le
Parlement arrive difficilement à exercer son rôle et ses prérogatives de contrôle
de l’action gouvernementale. Il élabore très peu de propositions de lois, du fait
de la faiblesse de ses capacités. L’essentiel des lois provient des projets initiés
par l’Exécutif.
Quant aux pouvoirs de l’exécutif, ils sont définis par la loi fondamentale de la République,
ce qui n’occulte pas les pouvoirs du législatif. Beaucoup de mesures ont été adoptées
pour rendre effectif le mécanisme de contrôle et d’équilibrage des pouvoirs. En 2006,
la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée Nationale a été révisée,
les sessions parlementaires ont été allongées, 6 commissions permanentes ont été
créées au lieu d’une seule existant auparavant.
Les députés utilisent leurs prérogatives pour contrôler l’Exécutif notamment avec les
questions au gouvernement qui sont directement retransmises à la télé.
Pour améliorer les conditions de travail des députés, l’Assemblée Nationale est
dotée d’un nouveau siège moderne, adapté afin qu’elle s’acquitte pleinement de ses
missions. Aussi, les honoraires des députés en 2015 ont été revus significativement à
la hausse.
25. Le Rapport d’Evaluation affirme que comme plusieurs autres pays africains,
Djibouti doit relever le défi d’organiser des élections libres, transparentes et
apaisées pour éviter des situations telles que le scrutin législatif de 2013 que
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d’aucuns caractérisent de « hold-up électoral », du fait que le pouvoir s’est
déclaré vainqueur, tandis que, selon l’opposition, elle aurait gagné dans 9 des
14 bureaux électoraux.
Il y a lieu de rappeler que les élections de Février 2013 ont été comme toutes les
autres qui se sont déroulées à Djibouti, libres et transparentes. En dehors des
institutions nationales chargées de l’organisation et du contrôle de déroulement des
scrutins, les observateurs internationaux (l’Union Africaine, Ligue Arabe, IGAD, l’OIF,
l’OCI etc.) ont tous salué des élections qui répondaient aux normes internationales.
Ils ont, sous la présidence de la mission de l’Union africaine, produit un communiqué
commun. Comme souvent dans notre continent, les perdants n’ont malheureusement
pas accepté les résultats des élections. Les députés élus de l’opposition ont refusé de
siéger à l’Assemblée Nationale.
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d’une vision prospective du développement territorial de Djibouti vise à fixer, sur le long
terme, les orientations majeures de l’action publique en matière de décentralisation,
de façon à créer les conditions d’un développement économique et social durable
des collectivités territoriales, basé sur la valorisation des avantages comparatifs des
différentes régions et territoires du pays.
27. Le Rapport constate à juste titre que s’agissant des conflits interétatiques, s’il
est reconnu l’existence de relations de bon voisinage entre l’Ethiopie et Djibouti,
compte tenu non seulement d’importantes relations commerciales basées sur le
rôle stratégique des ports de Djibouti pour l’Éthiopie, il n’en demeure pas moins
vrai qu’entre Djibouti et l’Erythrée, les relations gagneraient à être améliorées
Depuis cette agression, notre pays a entrepris des démarches diplomatiques aux
niveaux régional, continental et international. Le gouvernement a fait le choix politique
d’accepter la médiation du Qatar et a signé un accord de médiation en 2010. En vertu
des dispositions de cet accord, la République de Djibouti a fourni toutes les informations
nécessaires concernant les prisonniers de guerre et les documents historiques relatifs
à la délimitation des frontières. Malheureusement, l’Erythrée continue dans son attitude
de mauvaise volonté pour résoudre ce différend frontalier.
28. Le rapport constate que l’allocation et l’utilisation des ressources dans les
régions entre les Djiboutiens et les étrangers causent des frictions, en raison de
l’insuffisance des ressources. Par exemple, il y a des pressions réelles sur les
infrastructures éducatives et sanitaires
La république de Djibouti, accueille sur son sol, un très grand nombre de réfugiés
en provenance des pays limitrophes (environ 25.000), ces derniers sont en majorité
installés dans des centres d›accueil et des camps (Ali-Addé, Holl holl, Markazi). Au-
delà de cette population de réfugiés, il y a lieu de noter la présence massive d’une
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population flottante d’environ 150 000 sur l’ensemble du territoire national. Il est certain
que la pression exercée par les réfugiés et cette population flottante sur les structures
éducatives, sanitaires ainsi que sur les ressources hydriques et environnementales
des zones d’accueil influe certes sur les conditions de vie des populations hôtes.
Cependant, les frictions et les disputes entre les locaux et les réfugiés sont rares, et
sont en général apaisées par les autorités traditionnelles.
29. Le Rapport d’Evaluation souligne qu’il existe des structures judiciaires chargées
de promouvoir les droits établis, mais elles n’existent qu’à Djibouti-Ville et sont
absentes dans les régions du pays, alors que la loi de 2003 prévoit la création
d’un tribunal de droit commun dans le chef-lieu de chaque district de l’intérieur;
30. Le Rapport souligne à juste titre que Djibouti reconnait les droits afférents
à l’administration de la justice, notamment le droit d’être jugé dans un délai
raisonnable et les différentes variantes du droit à un procès juste et équitable.
Toutefois, le droit de se faire assister à toutes les étapes de la procédure
judiciaire par un avocat et par un médecin est rarement respecté
La constitution dispose « Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à
l’intégrité de sa personne. NUL NE PEUT ETRE CONDAMNE A LA PEINE DE MORT
». Le droit à la défense, y compris celui de se faire assister par l’avocat de son
choix est garanti à tous les stades de la procédure.
A ce sujet, il y a lieu de rappeler que le droit de se faire assister par un avocat est
respecté pour les affaires criminelles. Pour les autres matières, tout justiciable indigent
peut exiger de se faire assister par un avocat désigné par un juge selon une procédure
simplifiée. Toute personne faisant l’objet d’une mesure privative de liberté par un
médecin de son choix, art 3 de la constitution :
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31. Le Rapport rappelle que l’exercice des droits tant civils que politiques exige
un système d’identification et d’enregistrement de la population efficace et
régulièrement mis à jour. La question de l’identification et d’enrôlement électoral
est à son état embryonnaire.
La république de Djibouti possède un système d’état civil fiable, les nouveaux nés sont
enregistrés à hauteur de 93%. Selon les dernières études, Il existe un système de suivi
de changement d’état civil, (mariage, divorce, décès). Tout djiboutien ayant atteint l’âge
de la majorité possède une carte d’identité nationale. Pour prévenir les falsifications et
usage de faux, il est institué depuis 2013, une carte d’identité numérique.
La loi Djiboutienne prévoit une révision des listes électorales deux fois par an. Des
campagnes de sensibilisation sont régulièrement lancées par les autorités compétentes
pour appeler les populations à s’inscrire sur les listes électorales.
32. Le Rapport d’Evaluation note que les droits liés à l’information et le droit
d’expression se retrouvent défiés, d’une part, par le monopole public sur les
médias existants (télévision, radio et journaux) et, d’autre part, par l’absence
d’une régulation propre à l’exercice du métier de journaliste ainsi que les
protections nécessaires.
Il y a lieu de rappeler que l’accès à l’information est garanti par la Loi. Toutefois, il
est à déplorer le manque d’émergence d’un media privé indépendant. Cette situation
s’explique non pas par des contraintes d’ordre législatives et réglementaires mais plutôt
par une absence d’esprit d’entreprenariat dans le domaine. Au niveau de la régulation,
un projet de loi portant création, organisation et fonctionnement d’une commission
indépendante de régulation est en cours d’examen à l’Assemblée Nationale.
33. Le Rapport évoque les droits économiques, notamment les droits liés à la liberté
syndicale et les droits des syndicats en tant qu’organisations de travailleurs
de défendre les intérêts de leurs membres vis-à-vis de leurs employeurs. Il est
important de noter les avancées dans le domaine de la protection des droits
liés à l’emploi et le rôle du Médiateur de la République dans les litiges liés à
l’emploi. Cependant, les syndicats liés aux partis d’opposition déplorent, un
environnement politique hostile à leur liberté d’action. point h relatif aux droits
liés à la liberté syndicale et les droits des syndicats en tant qu’organisations de
travailleurs
La République de Djibouti tient à rappeler que le droit syndical est garanti par la
constitution et qu’il existe à Djibouti de nombreux syndicats aussi bien au niveau
national qu’au niveau sectoriel. Toute activité ou action des mouvements syndicaux
quelle que soit leur sensibilité, qui s’exerce dans le cadre de la loi est autorisée.
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recommandation, relative au renforcement de la Commission électorale et à la révision
des mécanismes d’organisation et de transparence des élections pour mieux garantir
les droits civils et politiques des citoyens à un scrutin libre, démocratique et apaisé
(Gouvernement, Parlement et société civile) fait déjà l’objet de discussion entre le
gouvernement et l’opposition dans le cadre de l’accord cadre signé en 2014.
34. Le Rapport évoque que la corruption dans les services publics reste une
préoccupation. Il affirme, cependant, que les observateurs les mieux avisés
déplorent l’utilisation abusive des services de lutte contre ce fléau, comme
moyen de pression sur les opposants.
Il y a lieu de réaffirmer que la lutte contre la corruption est une priorité majeure du
gouvernement Djiboutien. Le Gouvernement a créé un nombre important d’organes
chargés de la lutte contre les corruptions et les délits connexes ainsi que la mauvaise
utilisation des biens publics. Il s’agit des organes de contrôle tels que l’Inspection
Générale de l’Etat, la Cour des Comptes, l’Inspection Générale des finances et le
dernier organe mis en place est la commission de prévention et de lutte contre la
corruption.
35. Le Rapport note que le droit coutumier l’emporte souvent sur le droit statutaire,
ce qui justifie le contexte socioculturel existant défavorable à la promotion des
droits des femmes
La Loi Djiboutienne consacre l’égalité de tous devant la loi. Toutefois, il faut reconnaitre
que les pesanteurs socioculturelles sont défavorables à la femme, particulièrement
celle des zones rurales et ce, malgré les efforts soutenus des pouvoirs publics visant
à réduire les inégalités engendrées par les coutumes :
Dans les milieux urbains, les femmes sont de plus en plus éduquées et connaissent
leurs droits. En cas de litiges, elles ont davantage recours à la justice statutaire
fortement féminisée, plus de 50% des magistrats en exercice dans les juridictions sont
des femmes, les trois juridictions de droit commun (tribunal de première instance, cour
d’appel et cour suprême) sont présidées par des femmes (une exception notable dans
le monde arabo- musulman.)
36. Le Rapport note une avancée dans la promotion des droits des femmes
essentiellement dans le domaine de l’education et de la santé mais note également
des défis qui demeurent du point de vue économique et la participation à la
prise de décision. Il souligne en outre, que les femmes ne sont représentées au
gouvernement qu’à 15% en raison de 3 femmes sur 20 ministres, à l’Assemblee
Nationale à 10,7% en raison de 7 femmes sur 65 et la représentation au niveau
régional varie d’une région à l’autre ; restant proche des réalités précitées. Le
quota de 20% établi par la loi n’est pas respectée. Le seuil de 10 à 20% n’est pas
lui-même conforme au quota de 30% exige par l’IGAD dont Djibouti est membre.
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Il est nécessaire de rappeler que Djibouti a connu une évolution dans l’intégration de
la femme dans toutes sphères :
37. Le Rapport souligne que les défis auxquels font face les femmes dans les
domaines économique et politique sont étroitement liés à l’accès limité à
l’éducation. Il souligne également que le coût important de l’éducation fait que
la priorité est donc souvent donnée à la scolarisation des garçons considérés
comme futurs chefs de famille.
Force est de reconnaitre que dans le passé, les familles donnaient la priorité à la
scolarisation des garçons mais aujourd’hui cette situation ne prévaut plus et, la parité
est atteinte entre les filles et les garçons dans la scolarisation.
38. Le Rapport note aussi que la faiblesse du leadership politique féminin exerce un
impact négatif sur le développement du leadership économique des femmes. Il
souligne que le rôle et l’implication des femmes dans le mécanisme traditionnel
de gestion de conflits est insignifiant à cause des limites traditionnelles par
rapport aux droits de la femme, ce qui limite la capacité de cette structure dans
le règlement des litiges impliquant les droits des femmes surtout ceux liées aux
différents types de violences qui sont souvent laissées impunies
Cette situation est le fruit ou le résultat des pesanteurs socioculturelles citées plus-
haut.
39. Le Rapport constate que, bien que la violence à l’égard des femmes soit réprimée
par le Code pénal, les mutilations féminines génitales perdurent et qu’il n’y a
d’ailleurs eu aucune condamnation pénale à cet égard. En dehors des MGF,
il existe, selon le Rapport, d’autres violences contre les femmes qui ne sont
pas sanctionnées par la loi, telles que les violences sexuelles, économiques,
socioculturelles, physiques ou encore psychologiques, qui constituent autant
de violences qui échappent à la juridiction criminelle. Il note que la justice
Djiboutienne n’a pas de structures appropriées pour traiter les questions
de violences faites aux femmes tant en termes de capacité qu’en termes de
structure physique
La violence faite aux femmes, à l’instar de toute autre forme de violences est réprimée
par la loi. Concernant les MGF, elles sont réprimées par la loi qui accorde par ailleurs
aux associations œuvrant dans le domaine, le droit de se constituer partie civile c’est-
à-dire se joindre au procès et demander des dommages intérêts. Il est vrai aussi
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que jusqu’ à une période récente aucune affaire de MGF n’était portée devant les
juridictions. En 2015, la situation a changé et deux cas ont été jugés.
40. Le Rapport note que les autorités Djiboutiennes fournissent d’importants efforts
afin de créer un cadre juridique et institutionnel adéquat pour la promotion et
la protection des droits des enfants et des jeunes. Mais il constate que cette
politique d’intervention positive n’est pas généralisée et n’a pas jusqu’ici
apporté de solutions durables.
La promotion et la protection des droits des enfants et des jeunes est une priorité
du gouvernement qui a mis en place en 2011 le plan d’action stratégique nationale
pour l’enfance à Djibouti. Ce plan d’action a pour but de créer pour tous les enfants
un environnement protecteur favorisant la réalisation de leurs droits fondamentaux et
l’accès équitable aux services sociaux de base. Ce plan d’action qui prend en charge
tous les aspects des droits de l’enfant, à savoir : la survie, le développement, la
protection, la participation s’appuie sur un important cadre institutionnel qui comprend
notamment le Ministère de la Promotion de la Femme pour la mise en œuvre et un
conseil national pour l’enfance présidé par le Premier Ministre.
41. Le rapport pointe du doigt le taux extrêmement élevé du chômage (60%) parmi
les jeunes, dans une économie où il existe très peu d’emplois disponibles par
rapport à la demande.
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quinquennal, la SCAPE (la stratégie de croissance accélérée et de la promotion de
l’emploi) , le programme des filets sociaux de protection destiné à venir en aide aux
personnes les plus vulnérables y compris les personnes handicapées et les personnes
déplacées internes souvent victimes des sécheresses récurrentes dans notre sous-
région.
Pour ce qui est des personnes handicapées, il y’a une prise de conscience croissante
de leurs droits, leur sort s’améliore dans tous les domaines, augmentation du taux
de scolarisation des enfants handicapés, accès au logement, obligation de rendre
accessible aux handicapés tout nouvel édifice public.
Pour gérer les crises engendrées par les déplacés internes et les refugiés, le pays
a mis en place en 1979 l’ONARS (Office national d’assistance aux sinistrés et aux
réfugiés). Cette institution dispose d’un bureau d’éligibilité qui a pour missions :
Il existe deux camps des réfugiés, celui de ALI ADE et celui de Holl–Holl récemment
reouvert pour désengorger le premier. Ces deux camps accueillent 22130 personnes,
dont plus de 95% sont des Somaliens. Le reste est composé d’Éthiopiens et
d’Érythréens.
Actuellement, les réfugiés qui fuient la guerre au Yémen sont accueillis et un camp a été
ouvert à Obock, ville située sur la Mer rouge et proche du Yémen. Un élan de solidarité
et de générosité s’est développé à l’échelle nationale. Dans ses activités d’aide aux
réfugiés, le gouvernement travaille en collaboration avec le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et d’autres organisations humanitaires.
Dans le cadre de ces activités, notre pays a, avec l’appui des partenaires bilatéraux et
multilatéraux, développé en 2014 un projet de renforcement des capacités des jeunes
Réfugiés sans qualification. Ce projet concerne quelques 250 jeunes qui seront formés
aux différents métiers afin qu’ils puissent trouver du travail.
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2. GOUVERNANCE ET GESTION ECONOMIQUES
44. Le Rapport affirme que L’économie Djiboutienne reste peu diversifiée avec un
secteur tertiaire hypertrophié
Il convient de noter que les compensations financières provenant des bases militaires
contribuent à moins de 10 % du budget national. Depuis la création de Doraleh
Container Terminal, le gouvernement ne bénéficie plus de recettes en raison de son
statut de zone franche.
A titre de rappel, 40,8% de la population est en dessous du seuil de pauvreté dont 23%
vivant en dessous du seuil de pauvreté extrême. Par ailleurs ; le taux de chômage est
de 48,6 % (Source EDAM 3).
263
47. Le Rapport note qu’aucun des instruments, même lorsqu’ils sont rangés dans la
catégorie des normes et codes obligatoires, n’a guère dépassé, au meilleur des
cas, l’étape de promulgation.
D’une manière générale, Djibouti prend bonne note des observations du rapport en
matière de suivi des instruments internationaux, et s’engage pour l’année
48. Le Rapport évoque l’impact sur la pauvreté. Le RNAE souligne que les résultats
de la mise en œuvre du DSRP (2004-2006) et de l’INDS (2008-2010) ont été
jugés mitigés, car la croissance économique de 4%, tirée notamment par des
investissements réalisés dans les infrastructures, est suivie de peu de progrès
dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Cette situation s’explique
notamment par l’absence d’intégration des priorités stratégiques de l’INDS dans
le processus budgétaire. Seul le Ministère de la Santé a préparé et produit un
CDMT.
• SCAPE
• Cadre Macro-Economique
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Conscient de ce problème, la SCAPE prévoit, dans le cadre de la planification et suivi-
évaluation, la formation des cadres de l’administration pour le suivi-évaluation des
projets avec le ciblage de certains ministères concernés.
Pour ce qui est de la contribution au PIB, l’image n’est pas figée et les parts du
PIB de certains secteurs ont évolué positivement tels que le commerce et tourisme
(20,4% en 2014 contre 14,9% en 2005), les banques et assurances (14,5% en 2014
contre 11,9% en 2005), les BTP (12% en 2014 contre 7,3% en 2005) et le transport et
communication (27% en 2014 contre 24% en 2005).
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sa politique de développement, en élargissant les sources de sa croissance
économique aux secteurs primaire (agriculture et pêche, en particulier) et surtout
secondaire (industries). Les discussions avec certaines parties prenantes et
certains partenaires au développement ont confirmé les points de vue de la MEP
à ce sujet.
Notre pays a élaboré une étude sur le nouveau modèle de croissance de l’économie
qui a pris en considération la question de la diversification de l’économie. Au-delà du
secteur du transport, ce document a mis en lumière les autres secteurs où Djibouti
a des avantages comparatifs notamment Pèche, Tourisme, Télécommunications et
Secteur financier. Les recommandations de ce document ont été intégrées dans la
SCAPE.
De plus, un schéma Directeur des zones franches est finalisé. Les sites qui accueilleront
ces zones franches sont identifiés et les Mémorandum d’ententes sont déjà signés
avec la Chine et la Turquie.
Il y a lieu de noter que pour la réalisation de la SCAPE, une matrice d’actions prioritaires
a été élaborée pour l’ensemble des secteurs et auprès de tous les ministères. Cette
MAP sera soumise aux PTF pour son financement.
52. Le Rapport évoque les défis liés à la levée des recettes fiscales
Il y a lieu de rappeler ici qu’une réforme sur la fiscalité a été menée en 2015 pour
améliorer les recettes de l’Etat. Les recommandations qui se dégagent sont les
suivantes notamment:
• Dissocier l’autorité qui émet les directives et celle qui les applique
Certaines des recommandations des assises fiscales seront exécutées à travers la loi
des finances 2016.
53. Le Rapport affirme entre autres, que l’accompagnement du secteur privé, qui
demeure embryonnaire, est essentiel en matière de diversification des bases
productives de la croissance économique
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L’initiative privée en République de Djibouti ainsi que son accompagnement par
les autorités publiques n’est pas à la mesure des potentialités économiques et
commerciales, cependant elle est loin d’être embryonnaire. En effet les activités des
agences « traditionnelles » d’accompagnement du secteur privé telles que la chambre
de Commerce et l’Agence de promotion des Investissements (ANPI) ont apporté une
contribution non-négligeable à l’essor d’un secteur privé plus proactif, organisé et
participatif. De par leur rôle d’information, d’organisation et d’accompagnement, ces
dernières ont contribué à l’essor de pôles d’activités organisés dans des secteurs tels
que la logistique et la pêche (ATD, Red sea Fishing au port de pêche) et participent à
un processus de diversification de l’économie. Les structures d’accompagnement du
secteur privé se sont multipliées au cours des années ; toujours dans une optique de
promotion de l’initiative privée et d’amélioration de l’environnement des affaires. C’est
ainsi qu’a été créé l’ODPIC, un établissement public doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière et qui a à sa charge les activités d’enregistrement, de
publication, de délivrance de titres et de tenue des registres nationaux relatifs à la
propriété industrielle. Il s’agit donc de sécuriser davantage la place commerciale et
économique de Djibouti, de la mettre en adéquation avec les attentes de l’Organisation
Mondiale du Commerce, des institutions financières internationales et des investisseurs
nationaux et étrangers. En outre, le Fonds de Développement Economique de
Djibouti soutient financièrement des projets économiques et commerciaux porteurs
et stimule par là l’initiative privée, la création de richesses et lutte contre le chômage,
particulièrement des jeunes.
Ces prêts ont obéi aux règles et aux procédures nationales de validation,
d’enregistrement et de publication de tout prêt contracté par l’Etat et sont destinés au
financement des projets de construction de chemin de fer et de l’adduction de l’eau en
provenance de l’Ethiopie.
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De plus, ces prêts contractés au profit des établissements publics à caractère
commercial et industriel n’auront un impact qu’à court terme sur le budget de l’Etat
dans la mesure où ces établissements les rembourseront.
• 48 % pour 2014
• 57 % pour 2015.
3. GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
55. Le Rapport évoque la ‘Vision Djibouti 2035’qui résume les ambitions de l’Etat
djiboutien pour les années à venir. Il affirme qu’Elle repose sur quatre piliers : «
Bonne gouvernance » ; « Économie diversifiée, avec comme moteur le secteur
privé » ; « Consolidation du capital humain » et « rôle actif dans l’intégration
régionale ».
Il y a lieu de corriger cette affirmation car la vision dispose de cinq piliers et non quatre:
rajouter le pilier n°1 «paix et unité nationale».
56. Le Rapport souligne que même si le cadre législatif djiboutien ouvre sur une
large palette de formes d’organisations et qu’on y consacre un statut spécial
aux entreprises de la Zone franche, le nombre d’entreprises formelles reste
fortement limité et dominé par les entreprises de commerce.
Avec «la Vision 2035», une stratégie qui identifie des secteurs porteurs vers lesquels
les initiatives privées pourraient se développer et ainsi diversifier le tissu économique,
a été élaborée. Les entreprises disposent donc désormais d’une meilleure visibilité
des orientations du gouvernement en matière de développement du pays et ainsi agir
en véritables partenaires.
57. Le Rapport pointe du doigt les difficultés du secteur privé qui sont notamment
liées aux contraintes de l’environnement des affaires, à l’omniprésence de l’Etat
dans l’économie et au coût élevé des facteurs de production (énergie, eau,
télécommunications, difficile accès au crédit et faible capacité des ressources
humaines).
Il est important de souligner que des initiatives ont été prises pour lever certaines
contraintes en matière de coût des facteurs de production, notamment dans le
domaine énergétique. Ainsi, suite à la diversification des sources d’énergie grâce à
l’interconnexion électrique, une baisse du prix du kwat pour les activités industrielles
a été observée. De plus, il a été introduit une réforme du cadre légal du secteur de
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l’énergie avec la Loi N°88/AN/15/7ème/L permettant à des nouveaux acteurs (entreprise,
ménage) de produire de l’énergie pour leur propre consommation et la possibilité de
revendre le surplus à l’EDD.
58. Le Rapport souligne que le programme des privatisations n’a pas beaucoup
avancé à cause de la réticence de l’Etat qui préfère accorder des concessions
plutôt que de céder les entreprises. Il ajoute que les expériences de privatisations
infructueuses (notamment celles de la société d’électricité de Djibouti et du
chemin de fer Djibouti-Ethiopie) donnent un signal négatif aux éventuels
repreneurs.
L’Etat n’est pas réticent à la privatisation. Compte tenu de la place de ces établissements
dans l’économie du pays, le gouvernement voudrait que la situation de ces entités
soit revue avant d’entamer des concessions ou des privatisations. Le processus de
restructuration de ces établissements publics tout en étant singularisé pour chaque
cas, passera nécessairement par une refonte des textes. Des réformes sont en cours
afin de développer l’approche Partenariat Public-privé (PPP) qui pourrait constituer un
levier important pour booster le secteur privé.
59. Le Rapport souligne que pour sa part, trainant des problèmes de liquidité, le
secteur de la micro-finance est loin d’avoir exploité toutes ses potentialités.
La micro-finance a été une des initiatives majeures destinées à aider les populations
pauvres à développer pleinement leurs potentiels à travers la mise en œuvre d’activités
génératrices de revenus et d’emplois. En effet, plusieurs caisses populaires d’épargne
et de crédit ont été créées à Djibouti et dans les régions, et ont permis une large
distribution de micro crédits aux populations.
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La loi n°133/AN/05/5ème L, du 28 janvier 2006, portant code du travail, reconnaît sans
ambiguïté, le droit d’association et l’importance de la négociation collective. En effet,
un des grands principes directeurs de cette loi, est que l’Etat ne doit pas tout faire et
doit laisser le champ libre à la négociation entre partenaires
Une étude a été lancée en juin 2014 par le gouvernement et finalisée avec le concours
de l’USAID au cours de l’année 2015. La phase de mise en œuvre de ce projet sera
lancée très prochainement.
61. Le rapport souligne que, faute d’avoir su exploiter le potentiel agricole dont
elle dispose, et malgré un taux de croissance stable, l’économie Djiboutienne
développe trois grandes dépendances : (i) les activités portuaires portées par
la croissance de l’économie éthiopienne, (ii) les investissements en provenance
des pays du Golfe (iii) les rentes provenant des bases militaires étrangères.
En vue de tirer bénéfice de ce secteur, les autorités Djiboutiennes ont lancé de vastes
programmes de création de nouveaux points d’eau, de mobilisation des eaux de
surface et distribution des intrants agricoles afin d’assurer la promotion de la production
agricole, et donc réduire la dépendance alimentaire.
Notons que dans l’optique de l’atteinte des objectifs fixés dans la « Vision 2035»,
Djibouti souhaite diversifier ses sources de croissance, réduire sa dépendance des
ports et des services connexes. C’est pourquoi, Djibouti mise sur la diversification de
son économie vers des secteurs nouveaux, porteurs de croissance et d’opportunités
d’emplois comme la pêche, l’agriculture, le commerce de bétail, l’industrialisation, les
énergies renouvelables, et le secteur financier
62. Le Rapport constate que La République de Djibouti s’est dotée d’un nouveau
plan comptable Général (NPCG) depuis 2012. Mais que la plupart des entreprises
ne suivent pas le nouveau plan comptable, d’autant plus que d’après la CCD, en
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2009 environ 80 à 90 % des entreprises soumises à patentes, donc membres de
la Chambre de Commerce de Djibouti, ne tenaient pas une comptabilité selon
les normes.
63. Le Rapport relève que les faiblesses dans la pratique d’audit et de contrôle sont
accentuées par le fait que la proportion des entreprises informelles est très élevée
dans le tissu économique djiboutien. Ces entreprises ne disposent d’aucune
comptabilité. La MEP a constaté qu’en réalité, il n’y a aucun cadre formel qui
les oblige ni les incite à présenter des états financiers comptables au-delà des
simples rapports d’impôt, et encore moins d’avoir un commissaire aux comptes
Les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour réduire la proportion des entreprises
informelles et c’est dans cet esprit qu’il est institué une direction chargée de la promotion
de petites et moyennes entreprises et de la formalisation au sein du ministère du
commerce.
Aussi, l’obligation pour les entreprises de tenir des états financiers existe et est inscrite
au code général des impôts.
Le nouveau code de commerce en date de 2012 prévoit dans son chapitre 2 de livre
1er l’obligation de tenir des états financiers des entreprises. Au cours de cette même
année, le Plan Comptable Général a été adopté. Des campagnes de vulgarisation de
ce plan comptable devraient être entreprises prochainement.
64. Le rapport fait ressortir que l’économie Djiboutienne a une structure atypique
avec un secteur tertiaire hypertrophié (80%) caractérisée par une extraversion
poussée avec absence de diversification et qui a pour conséquence une non
inclusion marginalisant plus de 80% de la population.
65. Le rapport note que le suivi et évaluation et l’appropriation des normes et codes
constituent apparemment une faiblesse de notre pays.
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Pour le suivi et évaluation, il faut noter qu’il y a une véritable prise de conscience
de cet aspect et c’est la raison pour laquelle un véritable programme de formation
et de renforcement des capacités est initié avec les partenaires. Et d’ailleurs pour
preuve, les dispositifs de suivi de la SCAPE s’en inspirent fortement à travers les
différentes entités comprenant les divers acteurs de l’économie nationale mises en
place. S’agissant de la non appropriation des normes et codes, il est prévu d’instaurer
un manuel des procédures régissant le partage des informations et des données.
66. Le rapport constate que la pauvreté est massive et incrustée au plus profond du
corps social. Près de 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté absolue
et 80% sous le seuil de pauvreté relative. Elle résiste aussi bien aux effets de
la croissance économique qu’aux thérapies administrées dans le cadre de la
politique sociale du Gouvernement.
Nous pouvons citer, entre autres, le Programme d’Investissement National (PIN), qui
est destiné à améliorer les conditions de vie de la population grâce à la mise en œuvre
de grands projets de développement dans les secteurs de l’Education, de l’Eau, de
l’Habitat, et l’HIMO (haute intensité de main d’œuvre).
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limiteé à l’assainissement urbain, surexploitation des nappes aquifères...). Le
pays reste très vulnérable aux catastrophes naturelles, telles que la sécheresse,
les incendies, les inondations brusques ou encore, les tremblements de terre le
long du Rift d’Assal.
• La construction d’une seconde usine de traitement des eaux usées à Balbala pour
couvrir tous les secteurs de Balbala est prévue,
Enfin, en ce qui concerne la gestion des catastrophes, Djibouti s’est doté d’un
secrétariat exécutif opérationnel chargé de la prévention et de la Gestion des risques
et des catastrophes.
En ce qui concerne le prélèvement des impôts et taxes locaux, nous concevons qu’il
peu être limité en raison de l’absence de tissus économique décentralisé, néanmoins
il peut démarrer à notre avis avec l’impôt foncier et des petites taxes de service pour
qu’un véritable apprentissage se mette en place progressivement.
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69. Le rapport note que la Société Civile demeure faible tant au niveau de la capitale
qu’à celles des cinq régions visitées. Sa capacité de jouer son rôle de « contre-
pouvoir » à Djibouti reste hypothétique.
L’Etat poursuit son engagement pour l’émergence d’un tissu associatif en lançant
des assises de réflexion sur le rôle de la société civile dans le développement et
ensuite inscrire dans ses priorités le renforcement des capacités organisationnelles
et managériales des organisations de la Société Civile (voir Point 19). A ce sujet,
on peut citer les signes d’encouragement de l’état à travers l’élévation au statut
d’association d’intérêt public les associations Paix et Lait et EVA.
70. Le rapport note que la Société Civile demeure faible tant au niveau de la capitale
qu’à celles des cinq régions visitées. Sa capacité de jouer son rôle de « contre-
pouvoir » à Djibouti reste hypothétique.
Malgré une faible implication du secteur privé dans l’élaboration des politiques de
développement, les récentes réformes de modernisation du cadre juridique (Code de
commerce, ODPIC, Guichet unique…) ont permis une meilleure prise en compte du
rôle du secteur privé notamment à travers l’instauration d’un cadre de dialogue public-
privé. En outre le gouvernement reconnait que le secteur privé est un levier important
en matière de création d’emplois. C’est la raison pour laquelle les jeunes promoteurs
profitent des différentes initiatives de promotion de l’entreprenariat (FDED, Fonds de
Garantie en gestation...). C’est ainsi que les 3000 entreprises recensées à ce jour sont
susceptibles dans les années à venir de s’étoffer et prendre le pas sur le secteur public
en matière de création d’emplois dans les différents secteurs de l’économie (pèche,
hôtellerie, transport-logistique, cimenterie, tourisme etc…).
71. Le rapport pointe du doigt les inégalités d’accès à l’éducation, à l’emploi, aux
responsabilités liées au genre perdurent, de même que différentes situations de
violences ou de violations de droits à l’égard des femmes et des enfants.
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4. LES QUESTIONS INTERSECTORIELLES
Le renforcement des capacités des agents économiques a été et reste toujours une
préoccupation du gouvernement. C’est dans cet esprit qu’a été institué un Secrétariat
Exécutif Chargé de la Réforme de l’Administration dont une des missions essentielles
est de proposer des orientations stratégiques afin d’appuyer les axes de transformations
économiques.
71. Le rapport note que la situation commande aux pouvoirs publics de renforcer
la solidarité envers les plus démunis, à travers des mécanismes de prévention
et de correction des ségrégations sociales et territoriales qui se développent ça
et là.
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croissance génératrice d’emploi décent et productif pour chacun. Celle-ci s’inscrit dans
la SCAPE.
Déterminé à offrir à chaque djiboutien un logement décent, l’Etat a mis en place des
institutions dédiées à la promotion de l’accès au logement.
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Ensuite, elle repose sur une action volontariste de promotion du secteur privé. Enfin,
la cohérence entre les programmes de logement et la politique d’aménagement du
territoire devient une priorité, conduisant à donner une importance nouvelle aux
programmes d’aménagement urbain et de logement dans les régions de l’intérieur.
76. Le rapport note que Djibouti accueille une forte présence étrangère sur son sol
(bases militaires française, américaine, japonaise, allemande, russe et chinoise)
• Le taux de pauvreté figurant sur la fiche descriptive (page 18) est de 40,8% (bon
chiffre) alors que celui utilisé dans le rapport est de 42% (mauvais chiffre).
• La ligne portant sur l’évolution de la population Djiboutienne est vide ainsi que
celle sur le taux d’achèvement, il y a lieu de compléter comme suit:
Population 818 159 841 067 864 617 888 827 913 714
Taux 56 60 70 66 67
d’achèvement
pour le
primaire
Les deux principaux indicateurs qui n’ont pas été mis à jour sont le taux de chômage
et les incidences de la pauvreté extrême et globale :
Taux de chômage :(Revoir pp 36, 130 du Rapport MAEP), le chiffre le plus récent est
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issu de l’Enquête Djiboutienne auprès des ménages (EDAM3-IS) de 2012. Le taux de
chômage est évalué à 48,4%.
Taux de pauvreté :(Revoir pp 36, 42, 130 du Rapport MAEP) Il faut noter que lors de
la rédaction du RNAE en 2012 les chiffres disponibles sur la pauvreté indiquaient que
les incidences de la pauvreté extrême et relative étaient respectivement de 41,9% et
79,4% alors qu’ils étaient estimés à 42,2% pour la pauvreté extrême et de 74,0%.
Fin 2013, la DISED a entrepris une revue complète et une mise à jour de sa méthodologie
de mesure de la pauvreté en collaboration avec la Banque Africaine de Développement.
Le travail a été mené en consultation avec un comité d’experts nationaux, des
représentants du gouvernement et d’organisations non gouvernementales.
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Strate 2002 2013
Djibouti-pays 46,7 40,8
Djibouti-ville 40,3 34,2
Reste du pays 73,7 62,5
Seuil de pauvreté extrême de 94 636 147 936
référence
Source: EDAM-EBC/2013
Il y a lieu de noter que le PIB a atteint en 2014 et 1523,8 millions USD. Le taux de
croissance de la population se situait à 2,8% en moyenne par an entre 1996 et
2009
Il y a lieu de corriger les taux d’inflation comme suit : 1,7% (2009), 4,5% (2010), 8,5%
(2011).
Au niveau mondial, le constat d’une tendance inflationniste a été observé. Djibouti n’a
pas fait exception. De plus, Djibouti est particulièrement exposé, de par sa structure
économique, notamment en important tous les produits alimentaires et énergétiques
80. Le Rapport souligne que pour l’instant, l’économie reste encore largement
dominée par le secteur tertiaire, lui-même fortement tributaire des activités
portuaires et des échanges avec l’Ethiopie.
279
En millions FD 2011 2012 2013 2014 2015 %PIB
91 96 98 104 112
PIB en coût de facteur 587 352 697 701 518 100%
Agriculture, élevage et
pêche 5 018 4 936 5 117 5 475 5 858 5,2%
Mines 132 138 142 142 145 0,1%
Industrie 2 708 2 592 2 661 2 767 2 961 2,6%
Eau et électricité 5 250 5 832 6 216 6 962 7 798 6,9%
10 11 13
Construction and BTP 8 036 9 832 578 636 381 11,9%
19 20 20 21 22
Commerce et tourisme 709 365 565 388 457 20,0%
10 11 11 11 12
Banques et assurances 712 279 536 998 838 11,4%
Transport et 24 25 26 28 30
télécommunications 810 900 500 355 624 27,2%
Le secteur tertiaire n’est pas seulement dominé par le transport mais il comporte
également la communication, le commerce (20% du PIB) et les banques et assurances
(11,4% du PIB).
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282
ANNEXE 2: PROGRAMME NATIONAL
D’ACTIONS DE DJIBOUTI (PNA)
APERCU GENERAL
452. Le Plan National d’Action (PNA) est par excellence le produit ultime de l’autoévaluation
de la gouvernance d’un pays membre du MAEP. Il est développé en parallèle avec
le Rapport national d’autoévaluation (RNAE) et est annexé à ce rapport lors de sa
remise au Secrétariat du MAEP continental. Ce présent PNA cherche à répondre
aux nombreux défis que fait face Djibouti. Il comprend des actions prioritaires
clairement identifiées et budgétées pour accélérer de manière substantielle le profil
de gouvernance du pays.
453. Le PNA ne peut prétendre atteindre cet objectif que si et seulement si Djibouti
s’engage résolument à le mettre en place de manière rigoureuse et qu’il s’efforce
dès le début à mettre en place un mécanisme de suivi et évaluation des progrès de
la mise en œuvre dans le temps. En fait, suivre les progrès réalisés dans la mise en
œuvre du PNA dans le temps est une obligation de l’Etat djiboutien. Mais tout aussi
importante est la nécessité par le pays de mettre également en place une stratégie
de communication visant à informer des progrès réalisés dans la mise en œuvre et de
manière transparente toutes les parties prenantes impliquées dans le processus du
MAEP depuis les missions avancée, d’appui, et d’autoévaluation de la gouvernance et
enfin l’évaluation du pays par l’équipe d’experts africains du 05 au 19 Août 2015. Ce
faisant et tirant des leçons du passé, la mise en œuvre du PNA serait plus nationale
que gouvernementale et les voix des citoyens djiboutiens ne seraient pas perdues
après l’évaluation de la gouvernance du pays comme ce fut le cas dans certains
pays membres du MAEP déjà évalués. Djibouti pourrait même aller loin dans le cadre
de la mise en œuvre de son PNA en confiant l’exécution de certaines des actions y
contenues à des composantes ciblées de la société civile et du secteur privé qui ont
des capacités avérées sous la supervision de la Commission Nationale du MAEP.
Ainsi, Djibouti mériterait-il bien sa nouvelle appellation de ‘’Fierté du MAEP ‘’.
454. C’est de plus en plus un consensus au MAEP que le Plan national d’actions (NPA)
ne doit pas être un plan bis sortant de nulle part. Au contraire, le PNA de Djibouti doit
pouvoir s’insérer dans le cadre des politiques, stratégies et autres plans d’actions
existants afin d’éviter le risque que sa mise en œuvre soit totalement déconnectée
des priorités nationales de développement. En l’insérant dans le Plan national de
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développement (PND), le présent PNA a de bonnes chances d’être financé par le
budget national et donc mis en œuvre pour améliorer le profil de gouvernance de
Djibouti. C’est l’objectif tant désiré pour accélérer le processus de transformation du
en vue de créer les conditions d’une croissance plus inclusive et un développement
durable.
455. L’autre avantage évident de procéder de la sorte est d’offrir à Djibouti des possibilités
de développer des synergies entre les actions prioritaires du PNA et celles des autres
initiatives de développement existantes. De plus, cela lui permet de rationaliser
ses choix budgétaires pour réaliser des économies substantielles et donc rendre
les investissements publics du pays plus efficients et efficaces. Tous les pays déjà
engagés dans le processus du MAEP ou pensant s’y engager devraient s’inscrire
dans cette logique qui plus est une bonne pratique dans un contexte africain sub-
saharien marqué par des difficultés de mobilisation de financements des partenaires.
456. Il importe de noter que le Plan National d’Actions préliminaire développé par Djibouti
et annexé au Rapport National d’Autoévaluation a été enrichi par un nombre limité
d’actions issues des recommandations de la MEP.
457. En fait, faisant suite à la MEP à Djibouti et tirant les leçons du passé, le membre du
Panel charge de Djibouti, le Coordinateur de Djibouti et les chefs des quatre groupes
thématiques réunis en atelier de rédaction du draft 1 du rapport d’évaluation du 21 au
25 Septembre 2015 à Johannesburg s’étaient fixés deux contraintes majeures, le but
étant de garantir plus tard aux djiboutiens une mise en œuvre réussie du PNA. Les
contraintes posées à leur travail en atelier à Johannesburg étaient de:
(ii) ne tirer de chaque recommandation faite par les groupes thématiques de la MEP
qu’une et une seule action. Cette seconde contrainte était assortie d’une spécificité
à savoir que chaque action proposée doit posséder les caractéristiques suivantes : (i)
être précise dans sa formulation ; (ii) être ‘’implémentable’’, c’est-à-dire techniquement
faisable ; et enfin (ii) avoir une capacité certaine de contribuer significativement à
l’amélioration du profil de gouvernance de Djibouti quand elle est mise en œuvre de
manière sérieuse.
458. L’application de ces contraintes eut pour conséquences le recueil d’un nombre
limité d’actions. Dans un deuxième temps, l’Atelier a inséré les actions issues de ce
processus de sélection draconien dans le PNA préliminaire afin de l’enrichir.
459. Le PNA ‘’finalisé’’ ainsi obtenu par l’Atelier de Johannesburg a été envoyé au Point
Focal afin que l’Etat réalise le chiffrage des nouvelles actions intégrées. Pour effectuer
ce travail, la Commission nationale du MAEP a sollicité l’expertise de certains
ministères techniques directement concernés en fonction de la nature des actions à
chiffrer et qui, de manière générale, relèvent de leurs attributions.
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460. Parmi les innovations introduites par l’Atelier de Johannesburg et qui constituent des
ruptures par rapport à la pratique passée en matière de PNA, il y a l’élaboration d’un
PNA transversal dédié aux Normes et Codes parce l’Atelier a fait le constat global (tous
groupes thématiques confondus) d’un important déficit au niveau du suivi de la mise en
œuvre depuis plusieurs années du fait de l’absence d’une structure centrale chargée
de la coordination. L’Atelier de Johannesburg a également innové en présentant
séparément 4 PNAs thématiques. La valeur ajoutée d’une telle présentation en lieu et
place d’un seul PNA en ‘’bloc’’ comme c’est la coutume réside dans la facilité pour le
lecteur mais aussi pour le pays de les identifier clairement.
Le PNA de Djibouti qui est composé des PNAs a un coût total de USD 5,091,262,834 qui se
décompose de la manière suivante :
2- 4 PNAs thématiques
461. Le PNA est le moyen par lequel les pays membres du MAEP peuvent espérer améliorer
leur profil de gouvernance en apportant des réponses durables aux différents défis
rencontrés. Pour cette raison, le PNA n’a d’intérêt que quand il est mis en œuvre de
manière effective et rigoureuse.
462. Parce que la mise en œuvre du PNA peut se faire sur un temps moyen (3 ans) ou long
(5 ans), des précautions doivent être prises afin de s’assurer que sa mise en œuvre
s’effectue de façon satisfaisante et qu’elle ne puisse être distraite par des évènements
intérieurs ou extérieurs inattendus. Par exemple, le manque de financements est
de nature à distraire la mise en œuvre du PNA. Afin de prévenir contre une telle
éventualité, des ressources budgétaires doivent être sécurisées sur le moyen terme
dans un Cadre de Dépenses Moyen Terme (CDMT). Djibouti devra adopter cette
bonne pratique.
285
même après l’évaluation, afin que cette structure a minima continue de fonctionner et
de produire régulièrement des rapports d’étape annuels sur les progrès de la mise en
œuvre du PNA tel que stipulé dans le Document de base du MAEP.
464. Il est heureux de constater que Djibouti sera le premier Etat membre évalué du MAEP
à pouvoir prochainement inaugurer voire expérimenter le nouveau cadre national de
Suivi et Evaluation élaboré à l’initiative du Secrétariat du MAEP continental et adopté
en 2014 par le Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Dans cette perspective,
il est attendu du MAEP Djibouti d’organiser un atelier de sensibilisation et de formation
en faveur des membres de la Commission nationale, du Secrétariat national du MAEP
et des cadres des départements ministériels concernés en vue de l’appropriation de
ce nouvel outil de reporting.
465. Les expériences passées en matière de mise en œuvre de PNA par les 17 pays
membres du MAEP déjà évalués indique globalement que l’implémentation du PNA
est plus une ‘’affaire du gouvernement’’ que celle de la nation toute entière. Ce faisant,
parce que la mise en œuvre du PNA est gouvernementale, un nombre important de
citoyens en sont complètement sont exclus et du coup la voix des citoyens est perdue
dans la phase de la mise en œuvre. Ce biais devrait être une des raisons parmi tant
d’autres qui explique pour nombre de pays membres du MAEP évalués des résultats
de mise en œuvre du PNA, somme toute, mitigés.
466. Dans la mesure où les MAEP est plus pour les peuples, il est indispensable, pour les
années à venir de passer d’une ‘’mise en œuvre gouvernementale du PNA’’ à une ‘’mise
en œuvre nationale du PNA’’ qui par essence doit concerner une large représentation
de toutes les composantes de la société. Il est attendu de Djibouti qu’il abonde
résolument dans cette direction. Aussi, il pourrait être imaginé que des structures
issues de la Société civile et du secteur privé, dont les capacités institutionnelles
et humaines sont reconnues fortes, puissent être responsabilisées sur la mise en
œuvre d’une partie ou quelques parties du PNA sous la vigilante supervision de la
Commission nationale et du Panel des Eminentes Personnalités du MAEP. Cette’’
révolution des mentalités’’ devrait participer d’une certaine revitalisation du MAEP.
2 - 4 PNA THEMATIQUES :
• Gouvernance d’Entreprise
• Développement Socioéconomique
286
PLAN NATIONAL D’ACTION : NORMES ET CODES
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agencesde suivi Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement vérification d’exécution intervenants et d’évaluation d’exécution estimés
vérifia bles US$
NORMES ET CODES
Suivre l’état Création d’une Une structure Effectivité de la Décret Structure de suivi Ministère Secrétariat 2016-2018 5200.000
de la mise structure chargée de la structure portant créé au niveau des Affaires général du
en œuvre chargée de la centralisa tion création, du Secrétariat étrangères et Gouvernement
des Normes centralisation de de toutes organisation général du de la Coopé
et Codes en de toutes les les informations et fonction Gouvernement ration inter OSC
DGP, GGE, informations relatives à la nement de la nationale
GE et DSE relatives à la mise en œuvre structure
mise en œuvre des Normes Ministères
des Normes et et Codes est sectoriels
Codes en DGP, créée et fonc
GGE, GE et tionnelle
DSE
Réalisation Le processus Nombre de ces Actes de Primature Assemblée Direction de la 2016-2018 300.000
de l’inventaire de mise en instru ments mise en nationale Législation du
exhaustif œuvre des identifiés et mis œuvre Ministère MAECI
de tous les instruments en œuvre des Affaires Ministère de
instruments internationaux étrangères et de la Justice
internationaux dans ces 4 la Coopé ration
relatifs à la domaines inter nationale
DGP, GGE, qui n’ont pas (MAECI)
GE et DES qui abouti est
ne sont pas relancé
encore mis en
œuvre
Suivi régulier L’état de la Nombre de Rapports de Organe de suivi Direction de Secrétariat 2016-2018 200.000
de l’état de la mise en œuvre rapports de suivi la Législa tion général du
mise en œuvre est dresse suivi réalisés du MAECI Gouvernement
des Normes et a intervalles
Codes en DGP, réguliers et est
GGE, GE et disponible
DSE
Promouvoir Rédaction et Les manuels Nombre de Rapports du Ministère des Partenaires Ministère des 2016-2018 150.000
la culture de publication sont utilisés cadres formés Ministère des Finances techniques et Finances
l’audit et du des manuels comme Finances financiers
contrôle e de formation supports de CCID
sur l’audit et le formation
contrôle Fédération des
comptables
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Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agencesde suivi et Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement vérification d’exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
1.1.1 Préserver 1.1.1.1 Introduction De nouvelles Effectivité de la Loi Loi organique sur Assemblée Nationale Partis politiques Conseil 2016-2018 100 000
de nouvelles modalités organique sur
l’intégrité de la modalités l’amendement Président de la Société civile Constitutionnel
d’amendement de d’amendement l’amendement de la de la République
Constitution la Constitution de la
la Constitution la Constitution
rendant plus Constitution plus
contraignantes les adoptée par
conditions toute contraignantes les
modification à y conditions toute l’Assemblée
intro duire on modification à y Nationale Acte de
introduire promulgation
de la loi par le
Président de la
République
1.1.2. 1.1.2.1. La Loi organique Nombre de références à Loi portant Ministère de la Justice Partis politiques CNDH 2016-2017 15 000
Renforcer la Institutionnalisation sur le statut de cette Loi en en création de la
de la CNDH est Assemblée Nationale Société civile Société civile
CNDH adoptée par l’A.N. matière de Droits de CNDH; Journal
la CNDH, et promulguée par l’Homme officiel; Acte Président de la
le Président de la République
conformément République Nombre de cas d’atteinte d’accréditation
aux droits auprès du
aux Principes de
Paris de l’homme dénoncés Comité
La CNDH est international de
accréditée
auprès du Comité coordination des
international de institutions
coordination
des institutions nationales de
nationales de promotion et de
promotion et de
protection des protection des
droits humains droits de
1.1.3. 1.1.3.1 Prise d’une La loi organique Effectivité de la loi La loi organique Présidence de la Assemblée 50 000
Renforcer la loi organique régissant la régissant la République nationale
position du régissant la fonction fonction de fonction de
Médiateur de la de Médiateur Médiateur est Médiateur Ministère de la
République adoptée par l’A.N. Justice
et promulguée par Acte de
le Président de la promulgation de
République la loi
1.1.4. Elaboration d’un La gestion des Nombre de cas où le Code électoral Ministères en charge Parlement Partis politiques 2016-2020 20.000
code électoral élections est régie Code électoral d e l’Intérieur Secrétariat
Adopter un comprenant toutes par des administratif Société civile
code électoral les dispositions est sollicité et de la Justice
légales relatives règles bien permanent de la
aux élections dans précises et Commission
un code électoral intangibles.
Electorale
Nationale
Autonome
1.1.5. 1.1.5. 1. Intégration Les partis Composition de la CENI Liste des CENI Ministère de Partis politiques 2016-2018 20 000
Respecter de tous les partis politiques de membres de la l’Intérieur
le principe politiques, y l’Opposition Nombre de partis de CENI Société civile
d’équilibre dans compris ceux de sont également l’Opposition représentés
la composition l’Opposition dans représentés dans au sein de la CENI
de la CENI, l’organe directeur la CENI
au niveau du de la CENI
Parlement
et au niveau 1.1.5.2.Instauration Un système Evolution du nombre de Rapport de mise Ministère de l’Intérieur Ministère de Partis politiques 2016-2020 20 000
décentralisé d’un système de de quota est partis politiques évoluant en oeuvre la Justice
quota assurant la fonctionnel et au niveau du Parlement et Parlement Partenaires OSC
représentativité assure une au niveau décentralisé techniques et
de l’Opposition du représentativité financiers
Parlement et au équitable de
niveau décentralisé l’Opposition
tant au niveau
du Parlement
qu’au niveau
décentralisé
1.1.6. 1.1.6.1. Promotion La défense Evolution du budget et du Rapport de mise Ministère chargé des Ministère du OSC 2016-2020 20 000
Renforcer la des OSC défendant des droits de la nombre d’OSC défendant en œuvre OSC Budget
représentativité les droits de la personne humaine les des droits de la
et la capacité personne humaine est mieux assurée personne humaine Budget des OSC Partenaires
des OSC dans techniques et
la défense Evolution des actions de financiers
des droits de défense des droits de la
la personne personne humaine
humaine
1.1.6.2. Les OSC sont Nombre d’actions menées Rapport de mise Ministère chargé des Ministère du OSC 2016-2020 50 000
Renforcement plus dynamiques par les en œuvre OSC Budget
de la capacité et plus
d’intervention des entreprenantes Budget des OSC Partenaires
OSC techniques et
financiers
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290
1.1.7. 1.1.7.1. Délimitation Les domaines Nombre de conflits Rapport de mise Ministère chargé de la Conseils Assemblée nationale 2016-2020 100 000
Renforcer le des domaines de de compétence d’attribution en oeuvre décentralisation régionaux
système de compétence des des organes Collectivités locales
décentralisation organes en charge en charge de la Partenaires
de la décentraliation décentraliation techniques et OSC
sont bien délimités financiers
1.1.7.2. Les conseils Evolution du budget des Budget des Ministère chargé de la Conseils Assemblée nationale 2016-2020 100 000
Renforcement de régionaux conseils régionaux conseils décentralisation régionaux
l’indépendance des sont plus régionaux Collectivités locales
conseils régionaux autonomes dans Partenaires
vis-à-vis des l’accomplissement techniques et OSC
préfectures de leurs missions. financiers
1.1.8. 1.1.8.1. Mise en Djibouti-ville et les Montant d’impôts locaux Budgets de Ministère de l’Intérieur Assemblée Assemblée Nationale 2016-2020 20 000
Rendre la œuvre du décret régions ont les levés Djibouti-ville et nationale
décentralisation portant transfert pouvoirs de lever des Régions Ministère du Budget Société civile
budgétaire des compétences les taxes fiscales Collectivités
effective aux collectivités pour accroître locales
territoriales leurs ressources
propres. Le Société civile
budget des
collectivités
locales est accru.
1.1.9. Faciliter 1.1.9.1. Mise en Des tribunaux de Au moins un tribunal de Dénombrement Ministère de la Justice CNDH CNDH 2016-2020 1 000 000
l’accès à place des tribunaux droit moderne sont droit moderne est implanté
la justice modernes dans les présents dans les dans chaque région Cours et tribunaux Partenaires Société civile
moderne, régions Régions techniques et
notamment financiers
dans les
Régions
1.1.9.2. Garantie Les justiciables Nombre de justiciables Dénombrement Ministère de la Justice CNDH CNDH 2016-2020 500 000
aux justiciables le jouissent bénéficiant de l’assistance
droit de se faire désormais du à toutes les étapes de la Cours et tribunaux Partenaires Société civile
assister à toutes droit de se faire procédure judiciaire techniques et
les étapes de la assister à toutes financiers
procédure judiciaire les étapes de
par un avocat et par la procédure
un médecin judiciaire par un
avocat et par un
médecin
1.1.10. 1.1.10.1Vote La loi incluant Effectivité de la loi incluant Loi incluant Parlement CNDH OSC 2016-2020 200 000
Actualiser la loi d’une loi incluant de nouvelles de nouvelles conditions de nouvelles
sur les partis de nouvelles conditions d’enregistrement, conditions Ministère chargé de la Cour
politiques conditions d’enregistrement, de financement, de d’enregistrement, Justice constitutionnelle
d’enregistrement, de financement, fonctionnement et de de financement,
de financement, de de fonctionnement redevabilité de
fonctionnement et et de redevabilité fonctionnement et
de redevabilité est votée. de redevabilité
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agences de suivi Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement vérification d’exécution et d’évaluation D’exécution estimés
vérifiables US$
1.2.1. Rééquilibrer 1.2.1.1. Un Parlement Nombre de cas Enquête d’opinions Président de la Partis CNDH 2016-2020 800 000
le partage des Renforcement du avec des de violation République politiques
pouvoirs entre contrôle du prérogatives de du principe Société civile
l’Exécutif, le contrôle élargies d’équilibre du Assemblée Nationale Société civile
Législatif et le Parlement sur le et un système partage des
Judiciaire judiciaire pouvoirs entre Cour Constitutionnelle
Gouvernement et l’Exécutif, le
de l’indépendance réellement Législatif et le Cour Suprême
du Judiciaire indépendant de Judiciaire
l’Exécutif
1.2.2. Renforcer 1.2.2.1. Les droits et Nombre de cas Rapport de mise en oeuvre Président de la Partis CNDH 2016-2020 300 000
les institutions et Démocratisation libertés des de violation République politiques
les mécanismes de plus affirmée du citoyens sont du principe de Société civile
contre-pouvoir processus de mieux défendus démocratisation Assemblée Nationale Société civile
désignation des du processus de
membres des désignation Cour Constitutionnelle
institutions de
contre-pouvoir Cour Suprême
1.2.3. Renforcer 1.2.3.1. Appui Meilleure Nombre de Dénombrement Assemblée Nationale Partis CNDH 2016-2020 500 000
les capacités technique et compréhension propositions de politiques
institu tionnelles financier aux de la fonction loi introduites Recueil de propositions Gouvernement Société civile
et techniques du commissions législative est par les de lois Société civile
Parlement parlementaires mieux comprise, parlementaires
et aux services et la performance Nombre d’autres Rapport d’activités du
techniques et des commissions initiatives Parlement
administratifs du et des services relevant de leurs
Parlement techniques et domaines de
administratifs est compétence
améliorée. prises par les
parlementaires
Nombre de lois
votées
Evolution
du nombre
de dossiers
techniques
traités en amont
par les services
techniques
1.2.4. Promouvoir 1.2.4.1. Garantie Les principes Nombre de cas Dénombrement Cour constitutionnelle Partis CNDH 2016-2020 100 000
une gestion saine du respect des et règles de contestations politiques
et transparente des principes et règles régissant les pour non respect Société civile
élections régissant les élections libres, des principes et Société civile
élections libres, transparentes et règles régissant Médias
transparentes et apaisées sont les élections
apaisées scrupuleusement
respectés
1.2.5. Promouvoir 1.2.5.1. Le poids de Nombre des Liste faisant état de la Assemblée Nationale Partis CNDH 2016-2020 200 000
la démocratisation Elargissement l’Opposition est parlementaires composition des partis politiques
Gouvernement Société civile
291
vérifiables et US$
d’évaluation
1.3.1. Renforcer la 1.3.1. 1Mobilisation De bonnes Nombre Rapports de police et du Ministères de l’Intérieur, Parlement CNDH 2016-2019 1 447 051
cohésion sociale des forces vives relations existent d’incidents CNDH ; de la Communication,
et l’unité nationale de la Nation autour entre groupes d’intolérance et de la Jeunesse et de Société civile Médias
par la promotion de des grandes causes sociaux, régions, de violence inter- Rapports des Sports, de la Promotion
la tolérance et la nationales et du ethnies et communales ; organisateurs de Féminine ; Secteur privé Société civile
diversité brassage culturel et religions manifestations citoyennes
artistique Nombre de Secrétariat d’Etat à la Autorités Services
manifestations Solidarité nationale ; traditionnelles publics
de conscience appropriés
citoyenne et de Partis politiques Autorités
respect de la religieuses
diversité
Médias
1.3.2. Ouvrir 1.3.2. 1. Promotion Les idées, Fréquence des Grille de répartition du Ministère de la Association CNDH 2016-2019 726 625
davantage l’espace de l’accès de opinions et interventions temps d’antenne ; Communication ; des
politique à tous les tous les courants publications, y de différents professionnels Médiateur
acteurs, y compris d’opinions tolérants compris celles partis politiques Rapports de fonds d’aide à Fonds d’aide à la presse de la presse ; de la
la presse privée et aux médias publics de l’Opposition à la radio et la presse ; République ;
celle de l’Opposition et au soutien de et des partis la télévision CENI
l’Etat minoritaires nationales ; Enquêtes de la Société Société civile
sont librement civile sur la liberté
exprimées. Budget alloué d’expression, des idées et
au soutien de la d’opinion
presse privée et
d’opposition ;
Nombre de
journaux et
d’organes
de presse de
l’Opposition
1.3.3. Améliorer le 1.3.3.1. Les Régions Evolution Rapport de mise en oeuvre Ministère de l’Intérieur Collectivités Association 2016-2020 500 000
fonctionnement de Renforcement font preuve du nombre locales des
la décentralisation des capacités d’innovation, d’initiatives de Ministère chargé de la collectivités
institutionnelles, de créativité développement Fonction publique Société civile territoriales
humaines et et d’auto- local prises par
financières des gouvernance les Régions Ministère du Budget Partenaires
Régions techniques et
Evolution des financiers
effectifs (cadres
publics) et des
budgets alloués
aux Régions
1.3.4. Renforcer 1.3.4.1. Appui Rendre la justice Nombre de cas Dénombrement Régions Les Préfets Associations 2016-2018 200 000
les traditions aux juridictions coutumière de plaintes pour de femmes et
djiboutiennes dans coutumières en équitable, insatisfaction Enquêtes CNDH Autorités de jeunes ;
la résolution de vue d’une meilleure notamment en (des femmes coutumières
conflits administration ce qui concerne et des jeunes, Relevé des décisions Médiateur de la Autres
des mécanismes les femmes et les notamment) prises par les juridictions République Société civile associations
traditionnels de jeunes vis-à-vis des coutumières chaque année de la Société
règlement de juridictions civile
conflits pour plus coutumières
d’équité
1.3.5. Prévenir 1.3.5.1. Plus de Evolution Statistiques de l’emploi Ministère chargé de Chambre de Associations 2016-2020 100 000
les conflits Elargissement du possibilités du nombre l’emploi commerce de jeunes
d’ordre social et marché de l’emploi d’emplois sont d’emplois créés
économique offertes aux patronat OSC
demandeurs Partenaires
techniques
1.3.5.2. Garantie Les formations Evolution du Enquêtes Ministère chargé de Ministère Association 2016-2020 100 000
de l’adéquation assurées sont en nombre de l’emploi chargé de de jeunes
emploi-formation adéquation avec cas de rejet Dénombrement l’éducation
des jeunes les besoins du de dossiers Ministère chargé nationale OSC
marché du travail de demande de la formation Partenaires
d’emploi pour professionnelle techniques
inadéquation
emploi-formation
1.3.6. Répartir 1.3.6.1. Evaluation Les besoins Disponibilité Rapport d’évaluation Ministères chargés de la Associations 2016-2020 100 000
judicieusement les des besoins sanitaires et de l’évaluation Santé, de l’Education et des
ressources entre les sanitaires et scolaires des des besoins des Affaires sociales Ministère collectivités
Djiboutiens et les scolaires des Régions sont sanitaires et chargé du territoriales ;
étrangers Régions évalués scolaires des Régions Budget
Régions Société civile
1.3.6.2. Définir une Les ressources Pourcentage Rapport de mise en oeuvre Ministères chargés de la Ministère Associations 2016-2020
clé de répartition dégagées pour alloué à chaque Santé, de l’Education et chargé du des
équitable des satisfaire les catégorie de des Affaires sociales Budget collectivités 50 000
ressources entre besoins sanitaires bénéficiaire territoriales ;
les Djiboutiens et et scolaires des (Djiboutiens ou Régions
les étrangers Régions sont étrangers) Société civile
réparties entre
les Djiboutiens
et les étrangers
suivant une clé de
répartition
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
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MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
294
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de vérification Organismes d’exécution Autres Agences de Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement intervenants suivi et d’exécution estimés
vérifiables d’évaluation US$
OBJECTIF 4 : PROMOUVOIR ET PROTEGER LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES TELS QUE CONSACRES PAR LES INSTRUMENTS AFRICAINS ET INTERNATIONAUX DES DROITS DE L’HOMME
1.4.1. Sensibiliser 1.4.1.1. Renforcement Les prérogatives Evolution du Rapports d’activités du CNDH Ministère chargé de Médias CNDH 2016-2017 219 000
la population des attributions du CNDH et du nombre dede et du Médiateur ; la Communication, de
sur les droits et des missions Médiateur de la plaintes et l’Intérieur Société civile Société civile
politiques et civils, des institutions République ainsi doléances auprès Articles de presse
et notamment sur la indépendantes en que leurs capa du CNDH et du Ministère de la Justice Partenaires Médias
liberté d’expression, charge de la protec cités huma ines et Médiateur techniques
d’organisation et tion des droits et tech niques sont Société civile
d’opinion libertés des citoyens renforcées
1.4.2. Ouvrir le 1.4.2.1. Promotion du Des professionnels Présence des Registre des médias Ministère de la CNDH CNDH 2016-2017 50 000
secteur des médias à secteur des médias des médias organes de presses au Ministère de la Communication
l’expression pluraliste pour une presse indépendants ( y indépendants et de Communication Professionnels Partis politiques
plurielle compris la presse l’Opposition dans le des médias
de l’Opposition) secteur des médias Société civile
sont promus
et garantissent Pourcentage de ces
l’expression organes
pluraliste au sein
des médias
1.4.3. Renforcer la 1.4.3.1. Renforcement Une commission Nombre Sondages publics ; Parlement CNDH CNDH 2016-2020 120 000
Commission électorale de l’indépendance et électorale jouissant d’irrégularités
des attributions de la de la confiance et dénoncées à Taux de participation aux Gouvernement Médiateur de Société civile
CENI du respect de la propos des scrutins la République
population est miise opérations CENI Société civile Médias
en place préélectorales et
électorales
Nombre de cas de
contestations des
décisions prises par
la CENI
1.4.3.2. Revue Un nouveau Nombre de Rapport de mise en œuvre Parlement CNDH CNDH 2016-2020 50 000
des mécanismes dispositif de gestion cas de plaintes
d’organisation et de transparente pour mauvaise Rapport sur les élections Gouvernement Médiateur de Société civile
transparence des et crédible des organisation la République
élections élections est mis en CENI Société civile Médias
place. Nombre de cas
de plaintes pour
manque de
transparence dans
la conduite du
processus électoral
1.4.4. Mieux 1.4.4.1 Renforcement Les intérêts des Nombre de Rapport de mise en œuvre Partenaires techniques Centres de Syndicats 2016-2020 200 000
protéger les droits les capacités travailleurs sont séances de et financiers (BIT, formation
économiques des des syndicats en miiux défendus renforcement de Dénombrement notamment) Société civile
citoyens matière de défense capacités
des intérêts des Statistiques sociales Société civile
travailleurs. Nombre de cas
de plaintes des
travailleurs lésés
dans leurs droits
1.4.4.2. La protection des Nombre de Rapport d’activités du Ministère de la Justice Ministère Médiateur de 2016-2020 200 000
Renforcement des citoyens est mieux plaintes traitées Médiateur de la République Cour suprême en charge la République
capacités techniques, des finances
humaines et assurée, Parlement Société civile
financières du techniques et
Médiateur de financiers
la République
en matière de Société civile
protection des droits
économiques
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agences Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement vérification d’exécution intervenants de suivi d’exécution estimés
vérifiables etd’évaluation US$
OBJECTIF 5 : GARANTIR DES PRESTATIONS DE SERVICES PUBLICS RESPONSABLES, EFFICIENTS ET EFFICACES AUX NIVEAUX NATIONAL ET
DECENTRALISE
1.5.1. Moderniser 1.5.1.1. Réforme Une administration Nombres Dénombrement Ministère du Travail Parlement Secrétariat 2016-2019 514 417
la fonction publique de l’administration publique de réformes et de la Réforme de général du
et renforcer les publique et performante est en entreprises Sondages publics ; l’Administration ; Gouvernement Gouvernement
capacités de ses renforcement des place en matière
agents capacités de ses administrative et Rapports des médias et de la Syndicats Société civile
agents Des agents ayant institutionnelle Société civile
des compétences Société civile Inspection du
techniques Evolution des Travail
et l’éthique perceptions
appropriées sont des administrés
désormais en sur la qualité
place et sont des services et
de véritables agents publics
managers publics
axés sur les
résultats.
1.5.2. Renforcer les 1.5.2.1 Mise en Une administration Nombre de cas Sondages publics ; Ministère du Travail Ministère Direction du 2016-2019 200 000
capacités humaines, œuvre du décret municipale de plaintes des et de la Réforme de chargé du Budget
financières et sur le transfert des efficace ayant des administrés pour Rapports des médias et des l’Administration ; Budget
institutionnelles de compétences ; moyens financiers lenteur / lourdeur Société civile Inspection du
la Ville de Djibouti et conséquents est administratives Ministère de Parlement Travail
des Régions désormais en l’Intérieur
place. Evolution des Syndicats Société civile
budgets de la
Ville de Djibouti et Partenaires
des Régions techniques et
financiers
Société civile
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
295
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
296
1.5.2.2. Des agents ayant Evolution du Rapport de mise en œuvre Ministère du Travail Ministère Direction du 2016-2020 200 000
Renforcement des compétences nombre des et de la Réforme de chargé du Budget
des capacités des techniques cadres au Enquêtes d’opinions l’Administration ; Budget
institutions et du et l’éthique niveau de la Inspection du
personnel appropriées Ville de Djibouti Rapports des médias et Ministère de Parlement Travail
sont les acteurs et dans les des Société civile l’Intérieur
clés du succès Régions Nombre Syndicats Société civile
sur lesquels de cas de
repose la plaintes des Partenaires
performance de administrés pour techniques et
l’Administration indélicatesse financiers
municipale. . ou mauvais
comportement Société civile
des agents
publics
1.5.3. Lutter contre 1.5.3.1 Un code Effectivité du Code d’éthique Ministère chargé de Ministère de la Direction en 2016-2020 100 000
la corruption dans Etablissement de d’éthique Code la Fonction publique Justice charge de
les services publics principes d’éthique professionnelle Rapport de mise en œuvre la Réforme
professionnelle pour pour les agents Nombre de cas Partenaires administrative
les agents publics publics est de violation techniques et
élaboré et en des principes financiers OSC
vigueur d’éthique
contenus dans
le Code
1.5.3.2. Sanction Des mesures Nombre de cas Dénombrement Ministère de la Ministère Organes de 2016-2020 50 000
des cas de répressives sont de corruption Justice chargé de lutte contre la
corruption dans les effectivement sanctionnés Rapport des organes de la Fonction corruption
services publics prises à dans les lutte contre la corruption publique
l’encontre des services publics dans les services publics Société civile
agents indélicats Organes de
lutte contre la
corruption
Société civile
1.5.4. Procéder 1.5.4.1. Evaluation Les besoins Part des besoins Budgets des services Ministère de Ministère du Direction du 2016-2020 100 000
à une allocation des besoins réels respectifs exprimés par déconcentrés et des l’Intérieur Budget Budget
équitable des réels respectifs des services une catégorie de collectivités territoriales
ressources entre des services déconcentrés et structure sur le Régions Partenaires Association
les services déconcentrés et des collectivités total des besoins techniques et des
déconcentrés et des collectivités territoriales sont financiers collectivités
les collectivités territoriales évalués territoriales
territoriales, qui OSC
tiennent compte de OSC
leurs besoins réels
1.5.4.2. Définition Une clé de Part des Budget de l’Etat alloué aux Ministère de Ministère du Direction du 2016-2020 50 000
d’une clé de réparitition est ressources Régions l’Intérieur Budget Budget
répartition entre définie pour allouées
les services prendre en revenant à Régions Partenaires Association
déconcentrés et les compte les catégorie de techniques et des
besoins réels structure financiers collectivités
collectivités respectifs territoriales
territoriales qui des services OSC
tiennent compte de déconcentrés et OSC
leurs besoins réels des collectivités
territoriales pour
plus d’équité
dans l’allocation
des ressources
1.5.5. Dépolitiser 1.5.5.1. Garantie Les organes Evolution Rapports de la CNDH et du Parlement CNDH Société civile 2016-2020 100 000
la lutte contre la de l’impartialité des de lutte contre du nombre Médiateur de la République
corruption organes de lutte la corruption d’opérations Ministère de la Médiateur de Médias
contre la corruption sont rendus menées en Rapport des Associations Justice la République
autonomes et représailles de défense des droits
accomplissent des personnes politiques, économiques et Commission anti- Société civile
en toute (hommes humains des citoyens corruption
indépendance et d’affaires, en
impartialité leurs particulier) en Cours et tribunaux
missions disgrâce avec
le pouvoir
en place,
notamment les
opposants
297
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
298
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agences de Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement vérification d’exécution intervenants suivi d’exécution estimés
vérifiables et US$
d’évaluation
1.6.1. Mener 1.6.1.1. Le statut de la Nombre de cas Enquêtes Gouvernement Société civile Direction de 2016-2020 1.611.864
une campagne Sensibilisation femme est de la de violation des la promotion
soutenue pour de la population femme et son des droits de la Décisions de Parlement Médias du Genre
la promotion sur les droits intégration dans femme justice
des droits de la des femmes ; la vie politique et Patronat Société civile
femme économique du Evolutiondu Actes de
pays nombre de nomination Confessions Médias
femmes religieuses
occupant des
postes de Associations
responsabilité des femmes
dans la vie
politique et
économique
1.6.1.2. Les droits des Nombre Dénombrement Parlement Société civile Direction de 2016-2020 50 000
Vulgarisation femmes sont d’actions de la promotion
dans les bien connus de la vulgarisation Ministère de la Confessions du Genre
langues population. des textes sur Justice religieuses
nationales du les droits des Société civile
Code de la femmes Associations Médias
famille et autres des femmes Médias
textes sur les
droits des
femmes
1.6.1.3. Les facteurs Evolution du Dénombrement Gouvernement Société civile Direction de 2016-2020 100 000
Lutte contre socio-culturels nombre de Enquêtes la promotion
les facteurs qui pèsent cas d’injustice Parlement Médias du Genre
socio-culturels lourdement sur frappant des Rapport des
qui pèsent le statut de la femmes à cause associations Patronat Société civile
lourdement sur femme sont de des facteurs de lutte pour
le statut de la moins en moins socio-culturels la promotion Confessions Médias
femme invo qués dans féminine religieuses
les prises de
décision à tous Associations
les niveaux des femmes
1.6.2. Eliminer 1.6.2.1. Prise Un plus grand Statistiques Enquêtes Gouvernement Direction Direction de 2016-2020 50 000
les obstacles des mesures nom bre de filles sur le nombre du Budget la promotion
à l’éducation pour assurer un et de fem mes des filles et Statistiques des Associations des du genre
des filles et des accès égal à sont présentes à des femmes établissements femmes
femmes tous les niveaux tous les niveaux éduquées scolaires et de CNDH
d’éducation et d’éducation Nombre des l’enseignement Société civile
maintenir les femmes et filles supérieur Médias
filles à l’école diplômées
1.6.3. Promouvoir 1.6.3.1. Le leadership Nombre de Dénombrement Gouvernement Direction Direction de 2016-2020 700 000
le leadership Formation au féminin gagne du formations du Budget la promotion
féminin leadership terrain. au leadership Rapport de Associations des du genre
féminin formation femmes
CNDH
Nombre Société civile
de femmes Médias
formées au
leadership
1.6.4. Faire 1.6.4.1. Le nombre de Pourcentage Listes des Parlement Association des Direction de 2016-2020 50 000
respecter le Augmentation femmes dans de femme au députés à femmes la promotion
quota de 30% de du quota des les sphères gouvernement, l’Assemblée Gouvernement du genre
représentation femmes à politiques a à l’Assemblée nationale, des Société civile
des femmes l’Assemblée augmenté Nationale et membres du CNDH
dans les sphères Nationale de 10 nettement dans les hautes Gouvernement
politique tel à 30% fonctions de et des hautes Médias
qu’adopté par l’Etat personnalités
l’IGAD de l’Etat
1.6.5. Sensibiliser 1.6.5.1. Les Nombre de cas Enquêtes Ministère de la Associations des Direction de 2016-2020 900 000
la population Organisation violences faites de violences Justice femmes la promotion
contre les de campagnes aux femmes faites aux Statistiques du genre
violences faites contre les et aux filles femmes et aux judiciaires sur Préfectures Confessions
aux femmes et violences faites sont nettement filles les plaintes et religieuses CNDH
aux filles aux femmes réduites Les les poursuites Collectivités
et aux filles, capacités Evolution du locales Société civile Médias
notamment d’investigation et budget alloué
les mutilations de poursuite sont à la lutte contre
génitales renforcées les violences
féminines faites aux
femmes et aux
filles
1.6.6. Promouvoir 1.6.6.1. Des femmes Nombre Enquêtes Ministères de Associations des Direction de 2016-2020 50 000
le rôle des Ouverture des participent de femmes l’Intérieur et de femmes la promotion
femmes au sein juridictions désormais au satisfaites vis- Rapports des la Justice du genre
du mécanisme coutumières à mécanisme à-vis de ces collectivités Société civile
traditionnel de la participation traditionnel de juridictions locales sur la Préfectures CNDH
règlement des des femmes règlement des justice
conflits conflits Evolution des Collectivités Médias
plaintes pour locales
Les jugements décisions
rendus par injustes et
ces juridictions inéquitables
sont justes prises au
et équitables niveau de ces
aussi bien pour juridictions
hommes que
pour les femmes
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299
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agences de Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement vérification d’exécution intervenants suivi et d’éva d’exécution estimés
vérifiables luation US$
1.7.1. Renforcer 1.7.1.1. Une loi portant Effectivité de Assemblée Ministères du Direction 2016-2019 2.269.977
la protection des Renforcement prévention et la mise en Nationale Travail, de de la Petite
enfants et des du cadre répression des place du cadre l’Education, de Enfance
jeunes juridique de pires formes juridique et de Ministères de la Santé, de la
protection de trafic, de la stratégie de la Justice, du Jeunesse Direction de
des enfants travail forcé et lutte contre Budget, de la Protection
et des jeunes de prostitution la violation l’Intérieur, de la des Mineurs
ainsi que des d’enfants et de des droits des Promotion de la
mécanismes jeunes est votée jeunes et des Femme CNDH
de prévention et appliquée. enfants
contre la Société civile
violation des La lutte contre le Nombre
droits des travail et le trafic d’enfants
enfants et des des enfants est victimes des
jeunes dans sa phase pires formes
active. de trafic, de
travail forcé, de
prostitution
Nombre de
centres de
protection
de la mère
et de l’enfant
Evolution du
nombre de cas
de violation
des droits des
enfants et des
jeunes
1.7.1.2. Plus de jeunes Evolution de Rapport de Gouvernement Médias Direction en 2016-2020 100 000
Promotion de participent à la proportion mise en œuvre charge de la
la participation l’animation de jeunes Institutions de Société civile promotion de
des jeunes des institutions participant aux Rapports des la République Partenaires la jeunesse
dans toutes politiques du institutions différents techniques et
les institutions pays politiques du services et Partis politiques financiers Associations
politiques du pays institutions de des jeunes
pays l’Etat Syndicats
Société civile
Statistiques sur
l’engagement Médias
politique ou
citoyen de la
jeunes
1.7.1.3. Les conditions Evolution du Enquêtes sur Ministères de OSC Direction 2016-2020 5 000 000
Amélioration de santé et nombre de cas les conditions la Santé et de en charge
des conditions d’hygiène des de maladies de santé et l’Education Direction chargée de la santé
de santé et enfants dans dues aux d’hygiènes de la protection scolaire
d’hygiène des les écoles, mauvaises auxquelles les des mineurs
enfants dans les familles et conditions enfants font Préfectures, Médias
les écoles, les services de santé et face. Régions,
les familles et d’accueil se d’hygiène des OSC
les services sont nettement enfants dans Dénombrement Crèches
d’accueil améliorées les écoles, publiques et
les familles et Rapport de privées
les services mise en œuvre
d’accueil Cantines
scolaires
Evolution des
indicateurs de Partenaires
mesure des techniques
conditions
de santé et
d’hygiène
1.7.1.4. La malnutrition Nombre Enquêtes sur la Ministères Préfectures CNDH 2016-2020 1 500 000
Renforcement chez les enfants d’enfants croissance des chargés de la
du dispositif a reculé. jouissant enfants Santé, de la Régions Société civile
de lutte contre d’un régime Famille et de la
la faim et la alimentaire Promotion de la Société civile Médias
malnutrition équilibré Femme ;
Centres de
santé
Etablissements
scolaires
1.7.2. Créer des 1.7.2.1. Les jeunes Evolution du Rapport de Ministère du Ministères du Syndicats 2016-2020 4000 000
mécanismes Développement sont davantage nombre de mise en œuvre Travail Budget, de
d’incitation en vue d’une politique recrutés dans les jeunes diplômés l’Education et de Associations
de promouvoir incitative en entreprises recrutés l’Enseignement de jeunes
l’emploi des direction des supérieur
jeunes diplômés entreprises Société civile
promotrices des Direction chargée
emplois pour de la promotion Médias
les jeunes de l’emploi des
jeunes
OBJECTIF 8 : PROMOUVOIR ET PROTEGER LES DROITS DES GROUPES VULNERABLES, Y COMPRIS LES PERSONNES DEPLACEES, LES REFUGIES ET LES
PERSONNES HANDICAPEES
1.8.1. Mettre sur 1.8.1.1. Mise Un centre de Effectivité du Rapport de Ministère de Ministères du Société civile 2016-2018 2 500 000
place un centre en place d’un recherche centre mise en oeuvre l’Enseignement Budget, de
de recherche centre de interdisciplinaire Supérieur et de l’Economie, et de Médias
indépendant recherche sur soutenu par l’Etat la Recherche la Santé ;
pour étudier la vulnérabilité et le secteur Scientifique
les questions et la lutte contre privé est créé et Patronat
relatives à la la pauvreté fonctionnel. Ministère
vulnérabilité dans chargé des
toutes ses formes Affaires
sociales
1.8.1.2. Vote Une loi imposant Nombre de Dénombrement Parlement Ministères Direction 2016-2020 20 000
de loi imposant l’inclusion dispositions de chargés des TP chargée des
l’inclusion des normes la loi favorables Loi imposant Gouvernement et de l’Habitat groupes
des normes favorables à à l’accès des l’inclusion vulnérables
favorables à l’accès des personnes des normes Partenaires
l’accès des personnes handicapées favorables à techniques et OSC
personnes handicapées aux bâtiments et l’accès des financiers
handicapées aux bâtiments et services publics personnes
aux bâtiments services publics handicapées
et services est votée et aux bâtiments
publics appliquée. et services
publics
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MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
301
1.8.1.3. Les mentalités Evolution du Sondages et Ministères de la Ministères en CNDH 2016-2020 500 000
Organisation de envers les nombre de enquêtes auprès Communication charge de la
campagnes de personnes personnes ayant de la population et de l’Education Famille, de Société civile
sensibilisation à handicapées ont des perceptions l’Artisanat, et de la
la télévision et la complètement et attitudes Rapport des Jeunesse ; Médias
302 radio, ainsi qu’à changé. négatives contre campagnes de
l’école en vue les personnes sensibilisation Société civile
de combattre Les personnes handicapées
les perceptions handicapées font
et attitudes l’objet de plus
négatives contre d’attention et de
les personnes respect dans la
handicapées société, et sont
considérées
comme des
citoyens à part
entière.
1.8.2. Promouvoir 1.8.2.1. La loi portant Nombre de Loi en question Parlement Ministères chargés CNDH 2016-2020 600 000
la pleine Promotion facilitation de dispositions de des Travaux
intégration d’une législation l’utilisation des la loi facilitant Rapport de mise Ministère de Publics de la Société civile
des personnes facilitant bâtiments et l’utilisation en oeuvre la des Affaires Famille et de la
handicapées l’utilisation services publics des bâtiments sociales Jeunesse ; Médias
dans la société des bâtiments par les personnes et services
moderne, et services handicapées publics par Société civile
notamment en publics par est votée et les personnes
facilitant leur accès les personnes appliquée. handicapées
aux services et aux handicapées
emplois publics
1.8.2.2. Meilleur accès Augmentation Rapports du Ministère du Services publics CNDH 2016-2020 900 000
Amélioration des personnes du nombre Gouvernement Travail divers
des conditions handicapées aux des personnes sur les services Société civile
d’accès des services publics et handicapées offerts aux Secrétariat d’Etat
personnes aux emplois bénéficiant des personnes à l’Intégration Médias
handicapées aux services publics handicapées et
services publics et des emplois du secteur privé Patronat
et aux emplois sur les emplois
dont ils sont
bénéficiaires
1.8.3. 1.8.3.1. Création Les personnes Nombre de Budget de Ministère du Secteur privé CNDH 2016-2020 2 000 000
Institutionnaliser d’un système âgées jouissent personnes âgées l’Etat et des Budget
l’assistance aux d’assistance d’une d’un effectivement collectivités Organisations Société civile
personnes âgées sociale pour système prises en charge locales alloué Secrétariat d’Etat philanthropiques
les personnes d’assistance par l’Etat pour aux besoins à la Solidarité Médias
âgées sociale pour les une vie décente d’assistance
personnes âgées des personnes Préfectures
Existence et âgées et collectivités
fonctionnement locales
d’un système
d’assistance
sociale pour les
personnes âgées
1.8.4. Inscrire 1.8.4.1. Mise Une politique Rapports Ministères IGAD CNDH 2016-2020 50 000
les problèmes en place sous-régionale du Haut- des Affaires
d’accueil des d’une politique cohérente sur Nombre de Commissariat Etrangères et de Société civile Société civile
réfugiés, de leur humanitaire et le problème personnes des Nations l’Intérieur
retour et de leur respectueuse des réfugiés est assistées dans Unies sur Média
intégration dans des traditions développée. le cadre de les Réfugiés
l’agenda sous- africaines de L’accueil et l’agenda sous- (HCR) et des
régional solidarité et de le traitement régional organismes
bon voisinage des réfugiés à humanitaires
Djibouti et dans
d’autres pays de
la sous-région se
sont nettement
améliorées.
OBJECTIF 1 : CONCEVOIR ET METTRE EN ŒUVRE DES POLITIQUES ECONOMIQ UES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE
2.1.1 Renforcer la capacité 2.1.1.1 Renforcement des Les capacités Budget alloué à Comptes de Ministère en Partenaires Direction du 2015-2016 700.000
institutionnelle capacités institutionnelles institutionnelles cet appui gestion de cet charge de techniques Budget
des Directions en charge de et matérielles appui l’Economie et
de planification, de la prévision, du Budget, de la de Direction du Mise en place et des Finances Direction de
programmation, statistique et de l’Economie Budget, la Direction exécution d’un Rapport de mise la Prévision
d’exécution et de suivi- de la Prévision, programme de en œuvre Commissariat au Direction de
évaluation la Direction de la renforcement Plan la Statistique
Statistique et l’unité des capacités Manuels de Direction de
macroéconomique formation l’Economie
de la Direction Nombre d’outils
de l’Economie de planification, Rapport
sont renforcées de prévision d’évaluation de la
en matière de et d’analyse formation
planification du conjoncturelle et
développement, budgétaire : PIP,
de prévision CDMT, Budget-
et d’analyse programmes.
conjoncturelle
2.1.1.2 Opérationnalisation du Un système national Budget alloué au Plan stratégique Commissariat au Autres ministères DISED 2015-2018 300.000
schéma directeur national pour de statistiques développement de développement Plan
le développement d’un système est mis en place, de ce plan du système intéressés DISED Direction de
national de et une base de national de l’Economie
données sociales Nombre de statistiques Partenaires Direction
statistiques économiques sur bases de techniques du Budget
tous les secteurs données Base de Direction de
d’activité et incluant statistiques données sociales la Prévision
les données sur disponibles économiques, Direction de
la pauvreté est incluant les la Statistique
disponible. Effectivité données sur la
des comptes pauvreté Comptes
Les comptes nationaux nationaux
nationaux sont Régularité
élaborés et publiés de parution
régulièrement des comptes
nationaux
2.1.1.3 Renforcement des Le taux Taux Rapports sur Ministère en 2015-2018 500.000
capacités d’exécution des d’absorption d’exécution des l’exécution des charge de
programmes de développement des crédits de programmes de marches publics l’Economie et Direction du
à travers une revue de la chaine développement est développement des Finances Trésor
des dépenses publiques. amélioré. Lois de règlement
Documents de des finances Direction du
programmation publiques budget
des dépenses
Rapports de suivi
de l’exécution
budgétaire
2.1.1.4 Opérationnalisation de Le suivi/évaluation Procédures de Manuel de Ministères des Primature Direction de 2015-2018 250.000
l’institution en charge du S&E de la politique S&E procédures finances l’Economie
de la politique nationale économique est Partenaires
opérationnel. Nombre de Rapports de S&E ; Commissariat au techniques Secteur privé
rapports de S&E Plan (CICID,
303 Dénombrement
Direction de Patronat,
l’Economie notamment) ;
Société civile
Objectifs spécifiques Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence Calendrier Coûts
attendus objectivement Vérification d’Exécution de suivi et d’exécution estimés
vérifiables d’évaluation US$
304
2.1.2 Renforcer la gestion 2.1.2.1 Renforcement de Mise en place d’un Nombre de Planning des Ministère du Tous les autres Direction du 2015-2016 200.000
budgétaire l’expertise des cadres du programme de formations formations en Budget Direction ministères Budget
Ministère des Finances en renforcement des réalisées matière de du Contrôle
matière de préparation du capacités des cadres notamment préparation du financier Commissariat au Plan Directions
budget, de suivi et de contrôle du Ministère des en matière de budget, de suivi et en charge
de la dépense, et de suivi des Finances et de la préparation du de contrôle de la Direction du Cour des Comptes des Affaires
PIP DISED, notamment budget, de suivi dépense, et de suivi Trésor Inspection Partenaires techniques financières
en matière de et de et de contrôle de des PIP des
programmation des la dépense, et de Générale des ministères
investissements, de suivi des PIP Manuels de finances
suivi et de contrôle formation
de la dépense, et de Budget de Directions
suivi des l’assistance Rapports des en charge
technique activités de des Affaires
PIP formation financières des
ministères
2.1.2.2 Elargissement de Elargir tant les Evolution des TOFE Ministère Direction du 2015-2018 200 000
l’espace budgétaire par la recettes fiscales indicateurs en charge de Trésor
mise en œuvre des principales que non fiscales, y des finances Rapport Doing l’Economie et des
recommandations des assises compris au niveau publiques business Finances Régies
nationales sur la fiscalité décentralisé financières
Indicateurs Doing
Amélioration de business
l’environnement des
affaires
Rationnaliser les
exonérations et les
subventions,
Contenir la masse
salariale
2.1.2.3 Mise en place d’un Les plans de Effectivité Plan de trésorerie Ministère du Direction du Budget Direction du 2015-2018 55.000
dispositif de gestion budgétaire trésorerie sont plus des plans de Budget Budget
prévisible à court terme (plan efficaces trésorerie et des CDMT Directions en
de trésorerie) et à moyen terme CDMT charge des Affaires
(CDMT) Des CDMT sont financières des
opérationnels Taux de
réalisation ministères
des plans de
trésorerie
2.1.2.4 Renforcement des La qualité de la Budget alloué Document de projet Ministère du Directions en charge Direction du 2015-2018 75.000
capacités des ministères dépense publique est à cet appui; Budget Tous des Affaires financières Budget
sectoriels en vue de améliorée et mieux Nombre de Rapport les ministères des ministères
l’optimisation de la dépense ciblée formations d’exécution; dépensiers dépensiers Inspection Directions
publique organisées Rapport générale des finances en charge
La gestion des au profit des d’évaluation des Affaires
entreprises administrateurs Chambre des comptes financières
parapubliques est de crédits pour de la Cour suprême ; des
assainie renforcer la ministères
déconcentration Partenaires techniques dépensiers
de la gestion,
la délégation
aux ministères
dépensiers et
modernisation
des procédures
et outils de
gestion.
Gestion publique
axée sur les
résultats
Objectifs spécifiques Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence Calendrier Coûts
attendus objectivement Vérification d’Exécution de suivi et d’exécution estimés
vérifiables d’évaluation US$
2.1.3 Renforcer les 2.1.3.1 Renforcement des Les départements Budget alloué Rapports d’activités Commissariat au Ministère des finances Direction de 2015-2018
capacités de conception capacités des départements ministériels trimestriels Plan l’Economie
et de mise en œuvre des ministériels en matière élaborent, mettent CDMT sectoriels Ministère du Budget 75.000
politiques sectorielles de d’élaboration, de mise en œuvre en œuvre et font le Rapport de Direction du
développement et de S&E des politiques de S&E des politiques performance Tous les autres Budget
développement sectoriel de développement ministères
sectoriel DISED
2.1.3.2 Mise en œuvre de Les secteurs primaire Evolution des Statistiques Commissariat au Ministère de Direction de 2015-2018 400.000
politiques incitatives pour et secondaire parts respectives économiques et Plan l’Agriculture, l’Economie
encourager la diversification des contribuent de ces secteurs sociales
bases productives davantage à la dans la formation Ministères de Ministère du Direction
création de la du Comptes nationaux l’Economie et des Commerce et de l’agriculture,
richesse nationale Finances l’Industrie
PIB Direction de
Amélioration de Ministère en l’élevage
l’environnement des Taux d’absorption charge de
affaires des jeunes la formation Direction de la
diplômés par le professionnelle. pêche
Education marché du travail
et formation Secteur privé
professionnelle Coopératives
ONG
2.1.3.3 Développement des Des infrastructures Nombre Dénombrement Ministère des Ministère de l’Habitat, Génie civil 1.000.000
infrastructures publiques publiques en d’infrastructures Travaux publics de l’Urbanisme et de
quantité et en qualité l’Environnement et de OSC
suffisantes sont Evolution des (Génie civil) l’Aménagement du
installées infrastructures Territoire
Génie militaire
2.1.3.5 Réexamen du régime Le taux de change Evolution du Directives de la Banque centrale Ministère en charge de Banque 2015-2018 100 000
de de change, en lien avec les est déterminé régime de change Banque centrale de Djibouti l’Economie centrale de
perspectives de diversification conformément aux en fonction des Djibouti
de l’économie perspectives de perspectives de Banques et Ministère en charge du
diversification de diversification de établissements Développement
l’économie l’économie financiers
Structure en charge de
la dette publique
2.1.3. 4 Formulation d’une Un développement Evolution de la Documents de prêt Ministère des Direction du Direction du 2015-2018 200.000
stratégie d’endettement soutenable de la part des prêts finances et de financement extérieur financement
dette publique est concessionnels Rapport sur la dette l’Economie Partenaires techniques extérieur
assuré dans le total des publique
engagements MAECI OSC
financiers du
pays Evolution
du service de la
dette publique
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
305
spécifiques Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence Calendrier Coûts
attendus objectivement Vérification d’Exécution de suivi et d’exécution estimés
vérifiables d’évaluation US$
306
OBJECTIF 2 : FACILITER LA PA RTICIPATION DES PARTIES PRENANTES CLES AUX DISCUSSIONS SUR LES POLITIQUES ET LES PROGRA MMES ET A LEUR MISE EN ŒUVRE
2.2.1 Assurer 2.2.1.1 Mise en place Un mécanisme de Nombre de réunions de Avis de réunion Ministère de Commissaire au Plan ; Direction de 2015-2018 150 000
une meilleure d’un mécanisme de concertation est mis en concertation Procès-verbaux et l’Economie ; ; partenaires locaux et l’Economie
implication des concertation entre l’Etat, place et fonctionnel comptes-rendus étrangers
partenaires locaux le secteur privé et les Nombre de comptes- de réunions de MAECI CICID Patronat
et étrangers dans PTF dans le processus rendus de réunion de concertation Société civile
le de développement concertation
processus de
développement
2.2.1.2 Renforcement Des OSC plus présentes Nombre d’associations Rapport de mise en Ministères en charge Autres ministères Direction de la 2015-2018 50 000
des capacités financières dans la conception, structurées et actives œuvre de l’Economie et de promotion féminine
et managériales des la programmation et sur le domaine en la Promotion de la Partenaires techniques et Société civile
OSC le S&E des projets matière de conception, Manuel de Femme
et programmes de la programmation et formation ;
développement le S&E des politiques
et programmes de Rapport de suivi-
développement évaluation des
formations et
Nombre de formations Comptes de gestion
en management
Evolution du budget
alloué aux organisations
de femmes
2.2.1.3 Renforcement Des organisations Nombre d’organisations Rapport de Ministère en charge de Autres ministères Organisations 2015-2018 30 000
des capacités du secteur privé plus professionnelles et de gestion des parties l’Economie professionnelles,
d’intervention des impliquées dans la propositions de la CICID prenantes (Artisanat, Plan) et CICID, Patronat et
organisations conception, la mise en Société civile
professionnelles en œuvre et le S&E des Partenaires techniques
matière de conception, projets et programmes de
de mise en œuvre et développement
de S&E des projets
et programmes de
développement
2.2.1.4. Intégration des Les politiques Effectivité de politiques Documents Ministère en charge Ministères en charge Premier Ministère 300.000
stratégies nationales de d’intervention des d’intervention des PTF de politiques des Finances, de la Décentralisation
développement dans les PTF alignées sur les plus cohérentes, plus d’intervention des Directions de
politiques d’intervention stratégies nationales de pertinentes et plus PTF Ministère du Partenaires techniques l’Economie, du
des PTF développement adaptées aux réalités Développement, Budget, de la
du pays Rapports de Coordination des
coopération Ministère chargé aides extérieures
Intégration des objectifs de la Coordination
et cibles des politiques Documents de de l’action Toutes autres
de développement projets des PTF gouvernementale directions
nationales dans les concernées
documents de projets Ministère chargé
des PTF de la Coopération OSC
internationale
Nombre de cas
d’incohérence signalés Commissariat du Plan
entre les politiques
d’intervention des PTF
et les stratégies de
développement
Nombre de documents
de projets des PTF
alignés sur les objectifs
et cibles des politiques
de développement
nationales
2.2.2. Renforcer 2.2.2.1. Formation La DISED est formée Nombre de formations Rapport d’activités PTF Direction de l’Economie Ministère chargé de 2016-2019 500 000
les capacités de la DISED en vue et ses capacités de la DISED l’Economie
structurelles, de son renforcement structurelles et Nombre de cadres de AFRISTAT
institutionnelles institutionnel institutionnelles sont la DISED formés par Rapports de
et individuelles renforcées catégorie et par genre formations
de la DISED en
matière de collecte,
d’analyse et de
dissémination
des données
statistiques1
2.2.2.2. Formation La DISED est formée Nombre de formations Rapport d’activités PTF Direction de l’Economie Ministère chargé de 2016-2019 300 000
au profit de la DISED aux méthodes de de la DISED l’Economie
aux méthodes de collecte, d’analyse et AFRISTAT
collecte, d’analyse et de dissémination des Rapports de
de dissémination des données statistiques Nombre de cadres de formations
données statistiques la DISED formés par
catégorie et par genre
2.2.2.3. Sensibilisation Les cadres de de la Nombre de séances de Rapport d’activités Ministère chargé de Direction de l’Economie Ministère chargé de 2016-2019 300 000
des cadres de la DISED DISED sont sensibilisés sensibilisation de la DISED l’Economie l’Economie
pour l’appropriation pour l’appropriation
des méthodes de des méthodes de
collecte, d’analyse et collecte, d’analyse et
de dissémination des de dissémination des Nombre de cadres PTF
données statistiques données statistiques sensibilisés par
catégorie et par genre
2.2.2.4. Création d’un Un mécanisme de Effectivité de primes de Etats de paiement Direction des Trésor Ministère chargé de 2016-2019 100 000
mécanisme de motivation motivation et d’incitation motivation et d’incitation Ressources Humaines l’Economie
et d’incitation en vue de est créé en vue de réduire
réduire la forte mobilité la forte mobilité des Direction du Budget
des cadres de la DISED cadres de la DISED
2.3.1. Renforcer la 2.3.1.1 Appui au Système Le Système d’information Budget alloué à cet Rapport de mise en Ministère du Budget, Chambre des comptes Ministère chargé des 2015-2018 165 000
promotion d’une d’information des régies et le dispositif de suivi et appui œuvre IGE de Finances
gestion saine des financières pour renforcer de contrôle renforcé des
finances publiques le suivi et le contrôle régies financières sont Evolution du temps Rapport de et IGF la Cour Suprême
renforcés d’exécution des performance
dépenses publiques Direction de l’Exécution
Rapports d’activité du Budget ; Direction
Meilleur contrôle des de l’Elaboration du
régies financières Budget et la Direction 55 500
du Trésor (Chambre
2.3.1.2 Appui au système La chaîne des dépenses Budget alloué à cet des Comptes ; Audit du
d’information de la est fluide et transparente appui Trésor, IGF, etc.)
chaîne des dépenses
publiques Evolution du temps
d’exécution des
dépenses publiques
Meilleur contrôle de la
chaîne des dépenses
publiques
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
307
2.3.1.3 Appui au Les capacités Budget de l’opération Rapport de mise en Ministère du Budget Chambre des Secrétariat général 2015-2016 178 500
renforcement des d’intervention de ces œuvre comptes de la Cour du
capacités et de la organes (IGF, IGE, Nombre de formations Inspection général Suprême
308 coordination des organes CCDB, Commission des dispensées Rapport d’Etat Ministère du
de contrôle en matière finances de l’AN) sont d’évaluation Parlement Budget
d’initiation et de conduite renforcées Nombre d’inspecteurs Inspection générale
des opérations dans d’Etat et des Finances Rapport d’activités
leurs domaines de Ces organes sont plus formés Rapports d’audit et
des Organes de
compétence respectifs coordonnés et plus de contrôle contrôle (IGE,
performants Evolution du nombre Finances IGF, CCDB,
d’opérations menées et Commission des
du nombre de rapports CCDB
d’audit et de contrôle Finances de l’AN)
Commission des
Nombre d’auto-‐saisine finances de l’AN Société civile
des cas relevant de
leurs domaines de
compétence respectifs
2.3.2 Adopter une 2.3.2.1 Intégration La préparation du Disponibilité de Budgets Ministère de Ministères de la Ministères en charge 2015-2018 1 000 000
budgétisation des priorités de la budget est reliée aux budgets programmes programmes l’Economie et des Santé, de l’Education des Finances ;
plus SCAPE dans le cycle priorités stratégiques Finances et de la Direction du Trésor;
programmatique budgétaire de la SCAPE Budget intégrant la Intégrant Direction du Budget
des dépenses SCAPE effectivement Famille
;
sociales La SCAPE est SCAPE
intégré dans le cycle
budgétaire
Objectifs Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence de suivi Calendrier Coûts
spécifiques objectivement Vérification d’Exécution et d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
2.3.3 Optimiser 2.3.3.1 Mise en Dépenses et recettes Taux d’exécution du Rapports de Ministère du Budget Directions en charge Direction du 2015-2018 88 500
la gestion application de du gouvernement budget performance de la Planification Budget
des finances l’approche programme contrôlées des
publiques dans la gestion
budgétaire Ministères
2.3.3.2 Les budgets Ratios d’équilibre Programme Directions en charge Directions en Direction du 2015-2018 50 000
programmes sont budgétaire d’Investissements des charge des Affaires Budget
Mise en œuvre des disponibles et financières de tous
dispositions tendant exécutés dans toutes Nombre de lois de Publics ; Affaires financières les ministères ; Chambre des
à favoriser le vote à les organisations règlement votées à de tous les Assemblée Nationale comptes de la
bonne date des lois de publiques bonne date ministères et
règlement organismes publics Cour Suprême
Les lois de règlement
sont votées à bonne Direction du Trésor
date ;
2.3.3.3 Mise en œuvre Les dépenses Nombre de ministères Enquêtes ; Directions du DRFM de tous Ministère du 2015-2016 100 000
de la réforme PERAC publiques sont élaborant les budgets Budget, du Trésor les ministères et Budget
(Public Expenditure rationalisées programme Revue et du Financement organismes publics
Reform Adjustment d’exécution du extérieur
Crédit) dans tous les La réforme PERAC Volume d’aide au titre budget ;
ministères est mise en œuvre de l’appui direct au
dans tous les budget Manuel de
ministères ; un procédures ;
système budgétaire
performant et fiable Rapport de
est bâti ; une gestion mise en œuvre
fluide. Les institutions Rapport de
et les procédures performance
budgétaires sont
réformées ;
Une coordination
accrue des bailleurs
est assurée
2.3.3.4 Mise en place Le partenariat Effectivité du Accord de Ministère des Ministère du Direction de 2016-2018 50 000
d’un partenariat public-privé pour le partenariat Nombre partenariat public- Finances Commerce l’Economie
public-privé pour le financement privé des de propositions privé pour le
financement privé des dépenses publiques d’instruments de financement privé CICID ; Commissaire au CICID
dépenses publiques est fonctionnel. financement Montant des dépenses Plan
des dépenses publiques Patronat
Des instruments publiques effectuées Comptes de
adaptés au sur financement privé gestion Société civile
financement privé des
dépenses publiques Rapport de mise
sont créés. en œuvre
2.3.3.5 Mise en place Le suivi plus rigoureux SIGFIP Rapport de Ministère du Budget Direction des Direction du Trésor 2016-2018 400 000
un dispositif assurant de l’utilisation des gestion des Ressources
la traçabilité des ressources publiques Nombre d’Ordre de finances Direction du
ressources publiques est effectif Paiement publiques Financières et du Budget
Matériel de tous
les ministères et
organismes publics
Cellule de Passation
des Marchés Publics
Direction Nationale
des Marchés Publics
2.3.3.6 Limitation De nouvelles Evolution du nombre Rapports de l’IGF Ministère du Budget Direction du Inspection 2015-2018 20 000
stricte du recours aux procédures de d’ordres de paiement Contrôle financier Générale du
Ordres de passation des marchés Direction du Trésor Ministère des
sont élaborées et Direction du budget Finances
Paiement fonctionnelles
IGF et Société
civile
Présidence de la
République
Ministère de
l’Intérieur et de la
Décentralisation
309
Objectifs Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence de suivi Calendrier Coûts
spécifiques objectivement Vérification d’Exécution et d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
310
2.3.4 Développer 2.3.4.1 L’autorité de l’Etat Nombre de Décret portant Ministère du duget Préfectures et Présidence de 2015-2018 30 000
un système Développement en matière de communes choix des Conseils la République ;
efficace de d’un leadership décentralisation bénéficiant de chefs-lieux pris Collectivité locales Ministère de
décentralisation efficace en matière budgétaire est décentralisation et appliqué Régionaux ; l’Intérieur et de la
budgétaire de décentralisation restaurée budgétaire Système Intégré Décentralisation
budgétaire de Gestion Direction du budget
des Finances
2.3.4.2 Formalisation Publiques 50 000
des stratégies de Documents
de stratégies
décentralisation disponibles pour
budgétaire une véritable
décentralisation
2.3.4.3 Conception 50 000
des plans d’actions en budgétaire
faveur du processus
de décentralisation Plans d’actions
budgétaire disponibles
au niveau des
ministères
Enquêtes
2.3.4.4 Renforcement Un dispositif Effectivité du dispositif Manuel de Ministères du Direction du Budget ; Préfectures et 2015-2018 45 000
de la coordination d’information, de suivi procédures Budget, de Présidents des
entre les recettes et de contrôle du l’Intérieur et de la Direction du Régions Société
et les dépenses Trésor est mis en place Rapport de mise Décentralisation Trésor ; Directions civile
publiques en œuvre des Impôts, des
Domaines et des
Douanes
Partenaires
techniques
Objectifs Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence de suivi Calendrier Coûts
spécifiques objectivement Vérification d’Exécution et d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
OBJECTIF 4 : LUTTER CONTRE LA CORRUPTION ET LE BLANCHIMENT D’ARGENT
2.4.1 Réduire 2.4.1.1 Mise en place La lutte contre le Effectivité de Acte de création Ministères en Banque centrale ; Organe de 2015-2018 240 000
la prévalence d’une structure blanchiment d’argent l’organe de charge des Partenaires lutte contre le
du blanchiment de lutte contre le est effective lutte contre le Acte de Finances, de techniques et blanchiment
d’argent blanchiment d’argent blanchiment nomination des l’Intérieur et de d’argent ;
d’argent La membres de Financiers ;
composition de l’organe la Sécurité Société civile
l’organe (nombre et publique ; Interpol
qualifications des Rapport
membres) d’activité de Institutions
l’organe ; financières du
Nombre de dossiers pays (banques et
traités établissements
financiers) ;
Brigade financière
2.4.2 Réduire la 2.4.2.1. Mise en place La lutte contre la Effectivité de Acte portant Ministère en Ministère de la Organe de 2015-2018 200 000
prévalence de la d’une structure de corruption dans l’organe de lutte création charge du Contrôle Justice lutte contre la
corruption dans veille stratégique la passation des contre la corruption attributions, Supérieur de l’Etat corruption
la passation des et de lutte contre marchés publics dans la passation organisation et Parlement
marchés publics- la corruption dans produit des résultats des marchés publics fonctionnement OSC
la passation des probants. de l’organe OSC spécialisées
marchés publics Effectivité des dans la lutte contre
Des comptes-rendus comptes-rendus la corruption dans
des passations des la passation des
marchés publics sont marchés publics
régulièrement faits.
2.4.3 Instaurer un Mettre en place Les comptes rendus Nombre de médias Actes portant Organe chargé de Ministère en charge Organe de 2015-2018 50 000
accès public aux des médias de de passation des de communication création des la passation des des Marchés lutte contre la
comptes rendus communication marchés sont et d’information médias marchés publics publics, OSC corruption
des passations et d’information effectivement spécialisées dans
des marchés (magazine, site web) disponibles et la lutte contre la OSC
sur les comptes accessibles corruption dans
rendus de passation la passation des
des marchés marchés publics
Objectifs Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence de suivi Calendrier Coûts esti
spécifiques objectivement Vérification d’Exécution et d’évaluation d’exécution més
vérifiables US$
OBJECTIF 5 : ACCELERER ET INTENSIFIER L’INTEGRAT ION REGIONALE DANS LES DOMAINES MONETAIRE, COMMERCIAL ET DE L’INVESTISSEMENT
2 5 1 Elaborer un Réalisation d’une Les secteurs Nombre de secteurs Rapport d’étude Ministère du Ministères en charge Direction en charge de l’intégration régionale
schéma directeur étude sur les coûts pouvant soutenir pouvant soutenir disponible Commerce des Finances et de
pour la définition et avantages de une ouverture des une ouverture des l’Economie Direction en charge du commerce extérieur
de la politique l’intégration de frontières du pays, frontières
d’intégration Djibouti dans la sous ainsi que les produits
régionale région en vue de la offrant des avantages Nombre de produits
rationalisation de sa comparatifs sous- offrant des avantages
participation régionaux sont bien comparatifs sous-
identifiés. régionaux
311
2.5.2.1 Renforcement Les échanges Evolution du Budget Manuel MAECI ; Ministère Autres ministères Directions techniques du
des capacités des commerciaux budget alloué à de formation des
312 structures chargées ces structures ; (Agriculture, Elevage MAECI ; Direction du
de la promotion du avec les pays de nombre d’accords Finances et
2.5.2 Renforcer commerce extérieur la région se sont commerciaux conclus Commerce
les capacités intensifiés Pêche) ; CICID ;
de production
et d’échanges opérateurs
commerciaux économiques
avec les pays de indépendants
la région
2.5.2.2 Négociation, De nouveaux accords Effectivité de Accords de Ministère des Ministère du Directions techniques du MAECI, du Commerce,
de coopération l’opérationnalisation coopération ; Affaires Etrangères Commerce, de des Douanes ;
Signature et régionale sont entrés des accords de et de la Coopération l’Agriculture, de
ratification des en vigueur et rendus coopération régionale Balance Internationale l’Elevage, de la Directions de l’Economie, de l’Agriculture, de
accords de opérationnels. ; nombre de commerciale ; et Ministère des Pêche l’Elevage, de la Pêche, du Commezrce extérieur
coopération commissions mixtes Rapport-bilan de Finances et de
régionale organisées la coopération l’Economie
Evolution du volume
des échanges inter-
régionaux
2.5.2.3 Domestication La législation Effectivité de la Loi contenant les Ministère des ministère du Commission interministérielle chargée du suivi
dans la législation nationale a intégré domestication engagements affaires Etrangères Commerce Direction des accords régionaux ;
nationale des des dispositions régionaux du et de la Coopération de la Législation
engagements concernant les Nombre pays Internationale CICID
régionaux engagements d’engagements
régionaux du pays régionaux dans la Parlement
nouvelle législation
Direction de la
Coopération
Régionale ou de
l’intégration
économique
2.5.2.4 Sécurisation La libre circulation Nombre de dispositifs Actes portant Ministères en Ministères en Direction de la Sécurité publique
des corridors des personnes et des de sécurité le long érection du charge de l’Intérieur, charge des Travaux
routiers biens est sécurisée des corridors routiers dispositif de de la Défense et de Publics, de la Etat-major des Forces armées et MAECI
avec les pays de la sécurité le long l’Equipement et des Décentralisation et
région. des corridors des Finances, du
routiers Transports Commerce
Rapport de mise
en œuvre de
cette décision
2.5.2.5 Mise Le guichet unique Nombre de postes Rapport de mise Ministère des Ministère en Direction du Trésor
en place et est en place et frontières à guichet en œuvre Finances charge de la
opérationnalisation opérationnel à tous unique Décentralisation Direction des Douanes ; Direction des Transports
des postes frontières les postes frontaliers Dénombrement; Direction du terrestres ; CEWERU
à guichet unique du pays. Evolution des plaintes Enquêtes Trésor; Direction Préfectures et
des usagers de ces des Douanes Présidents des
postes frontières et Direction des Régions frontalières
Transports terrestres
2.5.2.6 Mise en place La gestion intégrée Effectivité de la Rapport de mise Ministères en Génie militaire Comités mixtes de coopération entre les pays
d’un système de des frontières est gestion intégrée des en œuvre charge des Travaux frontaliers Société civile
gestion intégrée des effective frontières publics, de la Partenaires
frontières Dénombrement Décentralisation, techniques
Nombre des Finances,
d’infrastructures de de la Santé, de
gestion intégrée des l’Education
frontières
2..5.2.7 mise en Une politique Evolution du nombre Statistiques Ministère chargé Ministère chargé de
œuvre d’une d’éclosion et de de PME/PMI créées nationales du commerce et de l’Economie et des
politique d’éclosion développement l’industrie Finances
et de développement des PMI/PME
des PMI/PME capables de tirer
capables de tirer profit d’éventuels
profit d’éventuels avantages
avantages comparatifs
comparatifs régionaux est mise
régionaux ; en place
2.5.2.8. Amélioration La compétitivité du Accroissement des Comptes Ministère du Ministère des Ministères du commerce et d’industrie
de la compétitivité pays est améliorée exportations de extérieurs du commerce Finances
du pays produits domestiques pays
2.5.2.9 Création de De nouvelles chaînes De nouveaux produits Statistiques Ministères chargés Collectivités locales Ministères chargés du Commerce, de l’Industrie
nouvelles chaînes de valeur sont créées et emplois sont créés. nationales du Commerce, de et de l’agriculture
de valeur (nouveaux l’Industrie et de
produits et emplois) l’agriculture
313
Objectifs Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres intervenants Agence de suivi et d’évaluation
spécifiques objectivement Vérification d’Exécution
vérifiables
OBJECTIF 6 : ELABORER ET METTRE EN ŒUVRE DES POLITIQUES COMMERCIALES ET D’INVESTISSEMENT QUI PROMEUVENT LA CROISSANCE ECONOMIQUE
2.6.1 Réaliser 2.6.1.1. Promotion Le niveau des Evolution des Comptes Présidence de la Ministère en charge Agence nationale pour la
une croissance des investissements investissements ressources allouées nationaux République du Commerce promotion des Investissements
économique plus privés (dont les IDE) privés est élevé, aux investissements
soutenue et les potentialités privés Bilan et Ministères en charge CICID Secteur privé
géophysiques, perspectives de l’Economie, du
énergétiques, Evolution de la part de l’économie Développement et Patronat
agropastorales, des investissements nationale des Finances
halieutiques et privés (dont les IDE) Partenaires
minières (sel, dans le total des Direction de techniques
minerais) sont investissements l’Economie
exploitées.
Effectivité de Agence nationale
l’exploitation pour la promotion
des potentialités des Investissements
géophysiques, (ANPI)
énergétiques,
agropastorales,
halieutiques et
minières (sel,
minerais)
2.6.1.2. Un climat des affaires Nombre de mesures Code des Ministères en charge Ministère de la CCID
Renforcement du très incitatif incitatives en direction investissements de l’Economie, du Justice
climat des affaires du secteur privé, du révisé Commerce ANPI
monde des affaires Direction du
Rapport Agence nationale Commerce extérieur Patronat
d’évaluation pour la promotion
des Investissements Directions des Société civile
Doing business Impôts et des
Guichet unique Douanes
Rapport Mo
Ibrahim CCID Sociétés d’Eau,
d’Electricité et des
Patronat Télécommunications
Partenaires
techniques
2.6.1.3. Mise en La de coopération Nombre d’accords Accords de Ministères en charge Ministères en charge Direction en charge de la
œuvre d’une politique régionale en matière de coopération coopération de la Coopération du Développement Coopération internationale
de coopération d’investissement est régionale en matière internationale, de et du Commerce
régionale en matière très active d’investissement l’Economie et des Ou régionale
d’investissement Finances Direction en charge
Nombre de dossiers de la promotion des Direction en charge du
d’investissement en Investissements Commerce (extérieur)
provenance ou en
direction des pays de
la Région
Nombre d’IDE en
provenance ou en
direction des pays de
la Région
2.6.1.4. Meilleure Les intérêts nationaux Nombre de Arrêtés Présidence de la CICID Ministères des Finances et de la
protection des et des citoyens sont dispositions République Justice
intérêts nationaux mieux protégés lors favorables à la Décrets OSC
et des citoyens lors de la conclusion des protection intérêts Parlement
de la conclusion des contrats dans le cadre nationaux et des Budget de l’Etat
contrats dans le cadre des IDE et autres citoyens relatives aux Ministère en charge
des IDE et autres partenariats avec contrats conclus dans des Finances
partenariats avec l’étranger le cadre des IDE et
l’étranger autres partenariats
avec l’étranger
2.6.2. Développer 2.6.2.2.1. Stabilisation Des mesures et Evolution des tarifs Documents Ministère du CICID Direction du Commerce
une politique des instruments de protections tarifaires et des protections de politique Commerce
commerciale politique commerciale sont stabilisées tarifaires commerciale OMC Autorité portuaire des zones
stable franches
Les flux commerciaux Evolution des flux
du pays se sont commerciaux
intensifiés.
316
Ojbectifs spécifiques Actions Résultats attendus Indicateurs objectivement Moyens de Vérification Organismes d’Exécution Autres intervenants Agence de suivi et d’évaluation Calendrier Coûts estimés
vérifiables d’exécution US$
OBJECTIF 1 : PROM OUVOIR UN ENVIRON NEMENT FAVORABLE ET UN CADRE REGLEMENTAIRE EFFICACE POUR LES STRUCTURES ET AUTRE S ENTITES COMMERC IALES
3.1.1. Mettre en 3.1.1.1 Elaboration Un régime de Nombre de mesures Document Ministères CICID ODEPIC, Ministère 2015-2016 30.000
d’un régime de gouvernance prises dans le sens portant régime en charge de du
Place les fondements gouvernance performant est en de la garantie de de gouvernance l’Industrie, du Partenaires
d’un régime de assurant l’intégrité place. Les marchés l’instauration Degré Rapport de mise Commerce, de la techniques Commerce ; CICID,
gouvernement des marchés via leur sont devenus d’attrait des marchés en œuvre Justice
d’entreprise transparence, leur transparents, Parquet
efficience et leur efficients, et Nombre de Enquêtes auprès
caractère incitatif pour incitatifs pour leurs participants au des participants
leurs participants participants marché satisfaits et
incités à s’y maintenir
Etat de Droit
3.1.1.3 Répartition Les compétences Nombre de Rapport Rapport du Ministères du Autorité de régulation 50.000
claire des entre les différentes compétences d’évaluation Forum Public- Commerce et de
compétences entre instances chargées revenant à chaque la Justice
les différentes de la réglementation instance Privé; Ministère
instances chargées sont clairement des Finances et
de la réglementation, réparties et au Nombre de conflits CICID
et au service l’intérêt service l’intérêt d’attributions relevés
général général
3.1.1.4 Renforcement Les organes chargés Délai mis pour traiter Recueil des Ministère du CICID; Ministère Direction du 2015-2016 100.000
de la performance et de la réglementation, les dossiers par décisions Commerce; de la Justice
de la crédibilité des de la surveillance rapport à la norme rendues; ; Partenaires Commerce
organes chargés de et de l’application Nombre de plaintes Enquêtes; techniques
la réglementation, des textes sont Rapport
de la surveillance et renforcées et d’activités
de l’application des s’acquittent leurs
textes à travers un missions avec
renforcement de leurs professionnalisme
capacités et objectivité,
et rendent
des décisions
transparentes,
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
3.1.2. Poursuivre 3.1.2.1 Promotion Les juridictions Nombre de Dénombrement Ministère en Partenaires Direction de la 2015-2018 20.000
l’amélioration du des juridictions commerciales juridictions charge de législation Patronat
cadre réglementaire commerciales existent et sont commerciales l’Industrie, du Ministère de la ; CICID
performantes fonctionnelles Commerce ; Justice
Proportion de Parlement
dossiers traités par
rapport au nombre de
dossiers reçus
3.1.2.2 Elaboration Le secteur rural est Nombre de dossiers Enquêtes Ministères en Cour suprême Associations de 2015-2016 50.000
d’une législation bien réglementé de contentieux charge de la développement
rurale relevant de la Rapport Justice et de Partenaires Groupements
compétence de cette d’activités l’Agriculture techniques d’éleveurs, de
législation traités ; pêcheurs et
Nombre de dossiers Parlement d’artisans Société
déconcentrés civile
3.1.3. Améliorer les 3.1.3.1 Renforcement L’offre de La qualité et Enquêtes; Agence Autorité du Ministères en 2015-2018 1.000.000
services de l’offre de services services d’élec le volume de Statistiques djiboutienne des Port; CICID; charge de l’Energie,
d’infrastructures tricité, d’eau, de l’offre électrique; économiques Routes ; ADR ; Partenaires de l’Eau, des
d’infrastructures, économiques et télécommunications, Evolution du nombre ODEG techniques télécommunications,
la compétitivité d’intrants de banque, d’infrastructures Rapport d’activité Partenaires des Transports
et la position d’infrastructures économiques ; EDD, ONEAD et techniques; et Equipements ;
concurrentielle du routières, portuaires temps d’accès à ces DJIB Télécom opérateurs privés Agence de l’Energie
pays et aéroportuaires services ; Société ; OSC Ministères des
est disponible en Djiboutienne des travaux publics et
quantité, en qualité Nombre de coupures Chemins de fer des Transports
et à moindre coût d’eau, de courant
élec trique, de
connexion internet,
de téléphone
3.1.3.2 Les Structures Nombre de décisions Enquêtes Ministère de la Médiature de la Direction de la 2015-2016 200.000
intervenant sont Qualité des décisions Communication Communication,IGE
Opérationnalisation mieux régulées Rapport d’activité République
de l’Autorité de Société civile
régulation des
télécommunications
3.1.3.4 Renforcement Les ports sont plus Statistiques des Rapport d’activité Autorités des Ministère de Ministère des 1.000.000
de la compétitivité compétitifs transactions Ports et des l’Economie;
du Port Etude Zones franches Transports
Comparaison avec comparative Opérateurs
d’autres ports de la économiques ;
sous-région
Investisseurs
privés;
Partenaires
techniques
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
3.1.4. Renforcer 3.1.4.1 L’Agence Nationale Evolution du nombre Rapport ANPI CICID Ministère du 2015-2016 50.000
l’Agence Nationale de de Promotion des d’opérations menées d’activités Commerce Patronat
Promotion des Dynamisation de Investissements est par l’ANPI; nombre Direction du Opérateurs
l’Agence Nationale plus opérationnelle d’entreprises créées; Documents budget Economiques
Investissements de Promotion des locaux et
Investissements Nombre d’IDE réalisés Direction du étrangers
(ANPI) Trésor
Partenaires
3.1.4.2 Les ressources Enquêtes Secretariat d’Etat techniques Direction de 70.000
financières et à la Solidarité l’Economie CICID
Dotation de l’Agence humaines sont Dénombrement Patronat
de Promotion des mises à disposition
Investissements de de l’Agence de
ressources financières Promotion des
et humaines Investissements
3.1.5 Dynamiser le 3.1.5.1 Une politique de Nombre d’entreprises Répertoire des Ministère en Direction en CICID OSC 2015-2018 100.000
secteur privé promotion du secteur nouvelles créées ou entreprises charge des charge de la
Mise en place d’une privé est mise en réhabilitées Statistiques de entreprises promotion du
politique de promotion place l’emploi Bilans secteur privé
du secteur privé Nombre d’emplois des entreprises Ministère en Partenaires
créés par les Document de charge du travail techniques
entreprises politique de
promotion du Direction de la
Evolution du chiffre secteur privé législation du
d’affaires Direction de la travail
Promotion des
Evolution des entreprises
bénéfices
3.1.5.2 Accorder aux Un régime fiscal Nombre des PME Ministère du Ministère de Cadre de Ministère Délégué en 2016-2019 100 000
PME naissantes les plus adapté est bénéficiaires Budget Direction l’Industrie la concertation charge des PMEs
conditions favorables en place et assure des Impôts et CCID et Patronat) secteur public-
accordées aux plus d’équité et de des Domaines Partenaires secteur privé,
entreprises de la Zone rendement Techniques et Société civile
Franche Financiers
3.1.5.3. Créer Le Fonds est créé Nombre de Rapports annuels Ministère des Partenaires Ministère Délégué en 2016-2019 1 000 000
un Fonds bénéficiaires du du Ministère du Finances, ANPI, Techniques et charge des PMEs.
d’Investissement et de Fonds Commerce et de CCID. Financiers
Garantie, FIGA l’Industrie
Préparation des
fiches spécifiques Nombre
3.1.5.4. Identifier d’investisseurs
4 ou 5 produits attirés
niches (clusters),
dans les domaines Les PMEs sont Rapports des Ministère Délégué en 2016-2018 100 000
de l’agriculture, de intégrées dans Les fiches sont Ministères Ministère en charge des PMEs
l’élevage et de la des grands projets préparées et attirent sectoriels charge des PMEs
pèche, et de mettre en d’investissement les investisseurs CCID, PTFs
place des mécanismes privés Ministère en
spécifiques à chaque charge des PMEs
niche pour attirer les
investissements privés
dans les- dites niches. Nombre de PMEs CCID, Entreprises Ministère en charge 2016-2019 500 000
ayant signé des Multinationales du Commerce.
3.1.5.5. Favoriser le contrats de sous-
développement des traitance avec les
activités génératrices sociétés d’exécution
d’emplois et des des grands projets.
revenus en amont
et en aval des
grands projets
d’investissements
Objectifs spécifiques Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
OBJECTIF 2 : ASSURER UNE DIRECTION EFFICAC ET GARANTIR L’ OBLIGATION REDDITIONNELLE DES ORGANISATIONS
3.2.1 Garantir en 3.2.1.1 Mise en place Des informations Création d’une Rapport de mise Ministères en Directions du Inspection d’Etat et 2015-2017 15.000
temps opportun d’une banque de exactes sont banque de données en oeuvre charge des Commerce Inspection des
la diffusion données sur tous les fournies sur la sur tous les Finances, de Intérieur et du
d’informations sujets significatifs situation financière, sujets significatifs ; Rapport l’Economie et Commerce Finances ; Direction
exactes sur tous les concernant la vie des les résultats, concernant la vie d’activités du Commerce ; Extérieur ; de l’Audit et de la
sujets significatifs entreprises l’actionnariat et le des entreprises Institut National
concernant gouvernement des ; Nombre de de la Statistique Direction des Comptabilité
l’entreprise entreprises sollicitations de la et Impôts; Centres publique,
banque de données de Promotion
Direction de des entreprises Auditeurs et
l’Economie et du Commerce Commissaires aux
extérieur ; comptes
; CICID ; CNSS ;
ODEPIC
3.2.1.2 Mise en place La diffusion Effectivité du Rapport de mise Ministère du Directions du CICID ; Patronat ; 20.000
d’un dispositif de d’informations dispositif ; en œuvre ; Commerce Commerce ;
suivi- évaluation exactes sur tous les Centres de Centres de
sujets significatifs Nombre d’opérations Rapport Promotion des promotion des
est constamment de suivi-évaluation d’activités; entreprises ; entreprises et
évaluée et menées DSIED du Commerce
améliorée, Dénombrement Extérieur;
Rapports OSC
3.2.1.3. Renforcer les Mise en place des Nombre des TPE/ annuels du
capacités des TPE/ programmes de PME formées Ministère
PME pour améliorer formation des TPE/ Délégué en Ministère en
leur système PME charge des charge des
d’information et de PMEs MPEs
gestion
2016-2018 200 000
CCID Ministère en charge
des PMEs
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
319
3.3.1. Dynamiser 3.3.1.1 Production Les comptes des Nombre Rapports de Ministère de Cour des IGE 2015-2016 10.000
le contrôle des des comptes entreprises est d’entreprises ayant contrôle l’Economie et Comptes;
entreprises administratifs et des effectif dans les produit les comptes des Finances Direction de l’Audit
publiques et semi- comptes de gestion délais requis administratifs Dénombrement Entreprises Cour Suprême; Cabinets d’expertise
publiques comptable publiques et comptable
semi-publiques Partenaires
techniques
Direction de
l’Audit et de
Direction de
l’Economie et du
portefeuille
Dénombrement Organes de
Enquêtes contrôles
Rapport de Parlement
performance
. chaque
membre actuel et
3.3.1.3 Mise en place La lutte contre Nombre de Rapports Ministère en CICID 2015-2016 20.000
nouveau devra
de mécanismes la concurrence dispositions prises d’activités charge du
adhérer. Ministre de
pour réglementer la déloyale est Commerce,
concurrence et pour renforcée Nombre de cas Dénombrement du Budget l’Economie
assurer le respect de non-respect de Direction du Commission des
de la procédure des Le respect de la la procédure des Enquête commerce et de marchés publics
marchés et des droits procédure des marchés et des la concurrence
à la propriété marchés et des droits à la propriété
droits à la propriété
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
3.3.2. Promouvoir la 3.3.2.1 Les textes réprimant Effectivité de Sondage Ministères en Présidence de la CICID 2015-2016 10.000
bonne gouvernance Sensibilisation des la corruption sont l’implication charge de la République
des entreprises entreprises à adopter vulgarisés Justice, du Société civile
des comportements Budget, de la Parquet
citoyens Communication IGE
et des Finances Gendarmerie
IGF
Commission des Police Nationale
Marchés publics
Organismes de
Lutte contre la
Corruption
3.4.1 Assurer 3.4.1.1 Tous les Nombre de Dénombrement; CICID Ministère en Direction de la 2015-2018 30.000
un traitement Sensibilisation actionnaires, campagnes de charge de
équitable de tous les des dirigeants y compris les sensibilisation Rapport Patronat l’Industrie et du Législation
actionnaires d’entreprise à la minoritaires et les d’activités Commerce Tribunaux
pratique de l’équité étrangers sont Ministère en
traités de façon Enquête charge de la Conseil Avocats
équitable justice Economique et
Social
3.4.1.2Mise en Tout actionnaire Nombre de plaintes 100.000
place d’un organe dont les droits violés des actionnaires Organe de
de règlement des sont effectivement pour cas de médiation
différends entre dédommagés discriminations
actionnaires pratiquées à leur
encontre
3.4.2 Garantir les 3.4.2.1 Mise en Les droits des Création de l’organe Rapport de mise Ministère en Conseil Direction du Travail 2015-2016 423.729
droits des différentes place d’un organe différentes parties en œuvre charge de la Economique et
parties prenantes à de médiation et prenantes à la vie Evolution du budget justice et du Syndicats
la vie d’une société de régulation et d’une société, tels mis à la disposition Enquête Travail Social
accentuation du rôle qu’ils sont définis de la Direction du
de la Direction du par le droit en Travail CICID Organe de
vigueur ou par des médiation
Travail accords mutuels, Patronat
sont protégés Partenaires
techniques
3.4.2.2 Garantie La pérennité Nombre Dénombrement Ministères Direction de Conseil Economique 2015-2018 20.000
de la pérennité des entreprises d’entreprises en charge de l’Economie et
des entreprises financièrement financièrement l’Industrie, du
financièrement saines est assurée saines effectivement Commerce et CICID Patronat Social
saines pérennes des Finances
Partenaires Syndicats
techniques
3.4.3 Encourager une 3.4.3.1Mise en place Une coopération Nombre de Rapport Ministère de Conseil Inspection du Travail 2015-2018
coopération active d’un organe de active entre les rencontres dans d’activités l’industrie et du Economique et
entre les sociétés concertation entre sociétés et les l’année Commerce Social Organe de 135.593
et les différentes les différentes parties différentes parties Enquête concertation
parties prenantes prenantes prenantes est Evolution de la Direction du
instaurée richesse créée Travail direction
Ministère de
Evolution du nombre la Fonction
d’emplois créés publique
Plus de richesse
d’emplois sont créés
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
321
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
322
Objectifs spécifiques Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
3.4.4 Garantir 3.4.4.1 Pilotage Le pilotage Nombre de Rapport CICID Patronat Faculté et Ecoles Cour des Comptes 2015-2018 50.000
l’exercice des stratégique de stratégique de réunions du Conseil d’activités de gestion IGE
responsabilités l’entreprise l’entreprise est d’administration Conseil Economique
du Conseil assuré Décisions prises IGF et
d’administration Nombre de décisions
stratégiques prises Cabinets Sociale
3.4.4.2 Renforcement La surveillance Nombre de formations Manuel de comptable et/ou 40.000
de la fonction Conseil de la gestion de des membres de CA formation d’audit Ordre des experts
d’administration dans l’entreprise est décisions prises comptables
de l’entreprise renforcée Nombre de décisions
prises à l’encontre de
directeurs d’entreprise
indélicats
3.4.4.3 Sensibilisation La loyauté du conseil Nombre de séances Dénombrement 2015-2018 150.000
des membres d’administration vis- de sensibilisation
du Conseil à-vis de la société et Nombre de cas Rapport
d’administration de ses actionnaires de manque de d’activités
par rapport à leurs est acquise en tout loyauté des
missions temps membres du Conseil
d’Administration
3.4.5. Renforcer 3.4.5.1 Formation Les associations Nombre de sessions Dénombrement ; Associations des Médias Ministère en charge 2015-2018 15.000
les capacités des des associations de de consommateurs consommateurs de l’Industrie et du
associations de consommateurs bénéficient des Nombre de personnes Rapports CICID ; Commerce
consommateurs actions de formation formées d’activités Partenaires
dans le domaine
du plaidoyer et
du lobbying Ces
associations
contribuent
significativement
à l’amélioration
de la qualité des
prestations des
entreprises
3.4.6. Adopter une 3.4.6.1 Préparation La loi sur la publicité Loi sur la publicité Documents Ministère en CICID Directions en charge 2015-2018 15.000
loi sur la publicité et d’une loi sur la est adoptée charge de des relations avec les
vulgariser les normes publicité et la faire l’Industrie et du Associations des institutions dans les
de qualité adopter par le Commerce consommateurs ministères
Parlement
Parlement
3.4.6.2 Organisation Les normes de Nombre d’actions de Dénombrement Structure Patronat Ministère de 2015-2018 125.000
d’une large diffusion qualité sont diffusées diffusion chargée de la Partenaires l’Industrie et du
auprès des Normalisation Commerce
populations des Nombre de textes Médias
normes de qualité en distribués
matière de produits et
services fournis par Nombre de personnes
les entreprises touchées
Objectifs spécifiques Actions Résultats attendus Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
3.4.7. Renforcer 3.4.7.1 Améliorer les Mise à disposition Quantité des moyens Dénombrement Direction de la CICID Ministères de 2015-2018 225.000
les capacités moyens matériels et des services de mis à dispositions Métrologie et du l’Industrie et du
d’intervention des humains des services métrologie et de Sondage Contrôle de la Commerce
services de métrologie techniques chargés contrôle de la Qualité de ces Qualité
et de contrôle de de la métrologie et de qualité des moyens moyens
qualité contrôle de qualité adéquats
3.4.7.2. Mettre en
exécution les huit (8) La législation est Nombre d’entreprises Rapports du Ministère du
normes fondamentales adoptée et les appliquant les Ministère du Travail Syndicats,
de l’OIT Normes respectées Normes. Travail et des Ministère de la Ministère du Travail
Syndicats Santé
2016-2017 100 000
OBJECTIF 5 : S’ASSURER QUE LES ORGANISATIONS AGISSENT EN BONNES ENTREPRISES CITOYENNES
3.5.1. Améliorer 3.5.1.1 Renforcement Le service Qualité des Enquêtes Direction du Organisations Ministères en charge 2015-2016 112.994
le respect de la de la gestion de d’intermédiation prestations travail syndicales du Travail et de la
législation du travail l’intermédiation sociale sociale est
des conflits de travail performant Conscience Universités Fonction Publique
professionnelle des
Le système de animateurs Ecoles Direction de la
règlement des conflits
est plus performant Le module relatif BIT Législation
aux normes
fondamentales du Partenaires
travail implémenté sociaux
Impact induit
Autres
Partenaires CICID
Patronat
3.5.1.2 Lancement du La composition des Présence effective Document de Ministère en Direction du Direction de la 2015-2016 33.898
Projet de Réforme du juridictions est plus des assesseurs projet Actes de charge du Travail, Travail
système de règlement régulière instauration effective création de la Fonction Législation
des conflits d’un référé en matière Publique et de la Partenaires
sociale mise en place Rapport Justice sociaux CICID
effective du Conseil d’activités
des Prud’hommes Patronat
3.5.1.3 Lancement Le processus de Nombre d’actions Document de Ministère en Direction du Inspection du Travail 56.497
d’un projet de réforme décentralisation est d’IEC; projet charge du Travail, Travail
organisationnelle de enclenché au niveau de la Fonction
l’administration du de l’administration du Nombre de projets Plan de réforme Autres
travail pour réaliser travail déconcentrés et/ou Publique et de la Partenaires
une décentralisation décentralisés Dénombrement Justice
administrative
en rendant plus Nombre d’acteurs Secrétariat
accessibles les touchés exécutif de la
services du travail Réforme de
Nombre de brochures l’Administration
réalisées
Nombres de séances
organisées
3.5.1.4 Mise en place Un plan de Nombre de brochures Dénombrement Ministère en Ministère de la CICID 2015-2016 11.300
un programme de communication réalisées charge du Communication
est élaboré et mis ou autres Syndicats
renforcement des en œuvre sur la Nombres de séances Travail ministères
capacités de tous les législation du travail organisées intéressés; CICID Inspection du Travail
acteurs du monde du
travail Le respect de la Nombre d’entreprises Patronat
législation du travail touchées
est assuré Syndicats
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
324
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi et Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
3.5.1.5. Elaboration, Les principes Nombre de séances Patronat Ministères en charge 35.548
lancement et directeurs sont d’information et de du
vulgarisation des élaborés et diffusés sensibilisation des
Principes directeurs à l’intention des acteurs du monde Travail et de la
à l’intention des entreprises privées du travail organisées Fonction
entreprises privées Personnes touchées
Publique
Nombre d’audits
réalisés
3.5.1.6 Des actions Qualité des Enquêtes Ministère en IGE Ministère en charge 2016-2019 10.000
Sensibilisation, de d’information et instruments du charge du de la réforme
façon plus accrue, de formation sont système Rapport de IGF administrative
des partenaires menées à l’endroit performance Travail
sociaux (Patronat et des partenaires Nombre de
Syndicats) sociaux publications
Le contrôle des
sociétés privées
et para privées est Nombre de contrôles Rapport
renforcé. effectués d’activités Secrétariat
exécutif de
La gestion de ces la Réforme
sociétés est saine administrative
Cabinet
d’auditeurs
Djibouti adhère à
l’Initiative Partenaires Ministère de 100 000
Ministère en techniques l’Environnement
Nombre Rapports du charge de
3.5.1.7. Adhérer à l’Initiative de
d’entreprises ayant Ministère en l’Environnement CCID, Société
Transparence des Industries
souscrit à l’Initiative charge de civile, sociétés
Extractives
l’Environnement multinationales
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants et d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
4.1.1 Assurer le 4.1.1.1 Intégration Le développement Effectivité de Documents de Commissariat Tous les autres Direction de
développement de la dimension durable est assuré la prise en politique ministères l’Economie, de
durable/croissance du développement compte de la Ministère de l’Environnement 2015-2018 30 000
équitable durable dans dimension du l’environnement Partenaires Préfets et
les politiques de développement techniques Présidents des
développement.. dans les
politiques de Régions
développement
Evolution
du budget
alloué à la
sauvegarde de
l’environnement
4.1.1.2 Initiation Tous les projets Nombre de Document de Ministères Directions en Directions en 2015-2018
de projets qui mis en œuvre projets ayant projet (faisabilité en charge du charge de la charge de la
promeuvent le ont intégré les intégré ont environnementale) développement planification planification dans
développement préoccupations de intégré les et de dans les les ministères
durable développement préoccupations l’Environnement ministères Société civile 80 000
durable de
développement Direction de Partenaires Police
durable l’Economie techniques environnementale
Police sanitaire
4.1.2 Assurer un 4.1.2.2 Créer Les documents Nombre de Document de A déterminer par A déterminer par A déterminer par 2016-2018 350 000
environnement un corps de de référence sont Rapports politique CNG CNG CNG
durable (objectif 7 l’environnement élaborés et leur annuels d’étape
des OMD) mise en œuvre en
cours
4.1 4 Poursuivre la 4.1.3.1 Renforcer Les services Les informations Documents Ministère chargé Ministères DISED 2016-2018 200 000
réforme du Système les capacités des statistiques sont statistiques statistiques à de la Statist / sectoriels
d’information acteurs du SIS restructurés et fiables, jour publiés DeSED fournisseurs et
Statistique. capables régulières et à régulièrement utilisateurs de
bonnes date données
sont disponibles
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
325
4.1.5. Elaborer 4.1. 4.1 Des actions Nombre Dénombrement Ministères Ministères de la Direction de la 2015-2018 200 000
une stratégie Renforcement d’envergure d’actions en charge de Jeunesse, de la Protection de
globale à long des actions de en faveur de la menées dans Enquêtes l’Environnement, Famille et de la l’environnement
terme aux défis protection de protection de le cadre de la des Finances, Culture
environnementaux l’environnement l’environnement protection de Rapport Société civile
sont engagées l’environnement d’évaluation Direction de
Nombre l’Economie
Les populations d’actions de
sont plus sensibilisation Partenaires
sensibilisées sur Nombre techniques
les problèmes d’initiatives
environnementaux prises par les
Les populations populations
sont plus actives visant la
dans la lutte pour protection de
la préservation de l’environnement
l’environnement
4.1.4.2 Création La protection de Effectivité de la Bilan d’exécution Ministère en Direction de Police 2015-2018 350 000
d’une police l’environnement création du charge de l’Environnement environnementale
environnementale est renforcée. l’Environnement
et d’une police Nombre de Ministère en et des Finances Police sanitaire
sanitaire contrôles charge de
effectués l’environnement
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants et d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
4.2.1.2Création Une Agence Effectivité de Acte de création Ministère en Ministère en Direction en 2015-2018 65 20
d’une entité chargée du l’Agence charge de la charge des charge de la
chargée du suivi développement décentralisation Finances
du processus de régional et local Décentralisation
décentralisation est créée
Société civile
Le Partenaires
développement techniques Préfets et Maires
régional et local
est stimulé
Les conseils
régionaux sont
mieux assistés
Les outils
de gestion
communale
(PDRI,
PIC et PDL) sont
élaborés avec
l’aide des entités
Le suivi du
processus est
assuré
4.2.2. Renforcer la 4.2.2.1 Les OSC Nombre de textes Dénombrement Ministère en Ministère des Direction en 2015-2018 80 000
capacité des OSC Renforcement du disposent d’une à caractère charge de la Finances charge de la
à jouer un rôle plus cadre juridique et base juridique juridique et décentralisation
significatif dans la réglementaire plus solide réglementaire pris Partenaires Décentralisation
conception, techniques
Société civile
l’élaboration, la
mise en œuvre et 4.2.2.2 Mise en Les OSC Nombre de projets Rapports d’étape
le suivi des projets réseau des OSC sont mieux et programmes de de ces projets/
et programmes de intégrées dans développement où programmes de
développement la conception, les OSC sont des développement
l’élaboration, parties prenantes Rapport
la mise en systématiquement d’évaluation 22 000
œuvre et le suivi impliquées à rétrospective
des projets et toutes les phases
programmes de de gestion
développement des projets et
programmes de
développement
4.2.2.4 Effectivité de Actes d’intégration Rapports de Ministère en Société civile Société civile 2015-2016
Intégration des l’intégration des dans les organes suivi-‐évaluation charge de la ; Partenaires Direction de la
OSC, en tant que OSC, en tant que de suivi-évaluation décentralisation techniques décentralisation
bénéficiaires,
bénéficiaires, dans les
dans les organes de suivi-
organes de suivi- évaluation
évaluation
4.2.2.5 Des expertises Evolution de Dénombrement Ministère en Ministère des Direction en 2015-2018
Renforcement sont mises à l’effectif des charge de la Finances charge de la
des capacités et la disposition populations Enquêtes décentralisation 100 000
accompagnement des OSC pour appréciant le Partenaires Décentralisation
des OSC mieux évaluer rôle de premier Rapport de techniques
la Politique plan que doivent performance Société civile
nationale de jouer les OSC
décentralisation dans le cadre
des politiques de
Les structures développement
minimales de social. 80 000
gouvernance des
OSC sont mises La qualité du
en place service rendu à la
population s’est
améliorée Nombre
de structures de
gouvernance
4.2.3 Orienter le 4.2.3.1 Le secteur privé Texte relatif à Rapports de À déterminer À déterminer par À déterminer par 2016-2018 50 000
Secteur privé dans est représenté l’inclusion du réunions de par CNG CNG CNG
les canaux de et participe secteur privé dans concertation y
concertation pleinement à tous les canaux de relatif
les canaux de concertation
concertation sur
le développement
Indicateurs Coûts
Objectifs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi Calendrier
Actions Résultats attendus objectivement estimés
spécifiques Vérification d’Exécution intervenants et d’évaluation d’exécution
vérifiables US$
4.3.1Améliorer 4.3.1.1 La gestion des Nombre d’actions Dénombrement Ministères Direction de la Directions en 2015-2018 35 000
l’efficacité de Renforcement programmes de renforcement en charge du Prévision charge de la
la gestion du des capacités nationaux de des capacités Enquêtes développement, planification dans
développement institutionnelles développement, des institutionnelles et d’opinions des Finances Partenaires les ministères
socioéconomique et techniques des finances publiques techniques Rapport de techniques
ministères et du pilotage performance Direction de Société civile
macroéconomique l’Economie
est améliorée
4.3.1.2 Les poches de Nombre de Profil de Commissariat Directions de Directions en 2015-2018 25 000
Description du pauvreté sont mieux chômeurs pauvreté au Plan l’Economie et du charge de la
profil de pauvreté traitées Evolution du taux Enquêtes Secrétariat Budget décentralisation
de chômage; d’Etat à la et du Plan
La politique Nombre de zones Dénombrement Solidarité Partenaires Préfectures et
socioéconomique à forte incidence techniques Présidences des
est plus efficace de pauvreté Déclaration Régions Société
de politique civile
Nombre de économique
projets réalisés
par région.
4.3.2 Améliorer 4.3.2.1 Elaborer Le CDMT de la Rapport des Budget national DEPCI Ministères des 50 000
l’accès aux soins et Santé est mis en CDMT Finances,
de santé et aux œuvre
médicaments mettre en œuvre
le
CDMT de la
Santé
4.3.3 Renforcer la 4.3.3.1 Faciliter L’accès a été mise Taux des usagers Rapport DEPCI Direction Ministère de la 200 000
performance des l’accès et en place satisfaits d’évaluation technique du santé
systèmes de Santé l’utilisation des ministère de la
services de Santé santé
4.3.3.2-Accroitre Qualité est mise en Qualité des Rapport DEPCI Direction Ministère de la
la qualité des place prestataires est d’évaluation technique du santé
prestataires de ministère de la
santé Accrus santé
100 000
Les 6 districts Rapport
sanitaires sont d’évaluation
4.3.3.3-Renforcer Pilotage sanitaire fonctionnels Directions Ministère de la
le pilotage du est disponible DEPCI techniques du santé 70 000
secteur de la ministère de la
santé Santé
4.3.3.5- Mise en place Les 6 districts Rapport de la Service de Direction Ministère de la 100 000
établie sanitaires sont DRS maintenance technique du santé 2015-2018
Opérationnaliser fonctionnels ministère de la
les districts santé
sanitaire
4.3.3.6-Assurer Les établissements Les Rapport de la DRHF Direction Ministère de la 200 000
la maintenance sont mieux établissements DRHF technique du santé
des équipements entretenus et sont mieux ministère de la
biomédicaux équipes entretenus et santé
équipes
4.3.3.7-Assurer L’effectif des L’effectif des Rapport de la DRHF Direction Ministère de la 150 000
une meilleure professionnels de professionnels DRHF technique du santé
motivation et santé dans l’arrière- de santé dans ministère de la
répartition du pays est renforcé l’arrière-pays est Santé
professionnel de renforcé
la Santé
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
329
4.3.4 Assurer 4.3.4.1 Facilitation Les enfants (en Taux de Statistiques Ministère en Ministère en Direction des 2015-2018 9000 000
l’éducation primaire de l’accès des particulier les scolarisation scolaires charge des charge des Enseignements
pour tous (objectif 2 enfants (en filles) familles des enfants (en Enseignements Finances maternel et
des OMD) particulier les défavorisées particulier les maternel et primaire
filles) des familles ou réfugiées ou filles) des familles primaire Partenaires
défavorisées ou de la rue ont un défavorisées ou techniques Société civile
réfugiées ou de la accès plus facile à réfugiées ou de
rue à l’éducation la rue (UNICEF,
notamment)
l’éducation
4.3.4.2 Les enfants (en Nombre de Dénombrement Ministère en Médias Direction en 2015-2018 300 000
Sensibilisation particulier les campagnes de charge des charge de la
des familles filles) des plus sensibilisation Enseignements Société civile promotion des
défavorisées ou pauvres et des en direction maternelle et Partenaires enseignements
réfugiées ou de plus marginalisés des familles primaire techniques (dont maternel et
la rue à inscrire et socialement ou défavorisées ou UNICEF) primaire
à envoyer leurs réfugiés ou de la réfugiées ou de Direction du
enfants à l’école, rue sont inscrits et la rue à inscrire et Budget Société civile
surtout les filles envoyés à l’école. à envoyer leurs
enfants à l’école,
surtout les filles
4.3.5 Améliorer 4.3.5.1 Mise en La qualité de Nombre de Planning du Ministères Association des Directions 2015-2018 10 000
la qualité et la place d’un Comité l’enseignement est résolutions mises déroulement en charge de Parents d’élèves techniques
pertinence du ad hoc chargé améliorée en œuvre des travaux du l’Education, des en charge de
système éducatif de réfléchir sur Comité Finances l’Education
la qualité de
l’enseignement Rapport
public d’activités des
établissements
d’enseignement
public Comptes
de gestion du
secteur éducatif
4.3.5.2 Prise de Des mesures Evolution des Rapport Ministères Universités Directions 2015-2018 1 000 000
mesures ciblées ciblées sont prises ressources d’évaluation en charge de et Ecoles techniques de
de renforcement et les capacités du allouées au l’Education et Associations des l’enseignement
de capacités du secteur éducatif secteur éducatif des Finances parents d’élèves
secteur éducatif sont renforcées et étudiants Société civile
en fonction du en fonction du Effectif des
diagnostic posé diagnostic posé enseignants
Nombre
d’infrastructures
d’accueil
Nombre de
formations
4.3.5.3 Le sureffectif dans Effectifs dans les Norme en Ministères Direction de Direction de 2015-2018 24 000 000
Renforcement des les salles de classe salles termes d’effectif en charge de l’Economie l’Enseignement
est éliminé dans les salles l’Education et Direction de primaire ; autres
capacités Nombre de de classe des Finances l’Enseignement directions
d’accueil, de Une meilleure nouvelles primaire techniques;
formation et qualité de classes Nombre Dénombrement DISED ;
d’encadrement l’enseignement de nouveaux
des élèves primaire est assurée enseignants Société civile
recrutés
Tous les élèves de
l’enseignement de Nombre de
base achèvent le nouveaux
cycle primaire en établissements
temps voulu scolaires
construits
Nombre d’élèves
par salle
Disponibilité et
accessibilité des
manuels scolaires
Taux
d’achèvement du
cycle primaire
Durée moyenne
des élèves au
cours primaire
Pourcentage des
élèves inscrits au
primaire ayant
atteint un niveau
scolaire élevé
4.3.6 Assurer 4.3.6.1 Les programmes Nombre de Documents de Ministères en Direction de Directions en 2015-2018 20 000
une gestion plus Renforcement de sociaux sont plus programmes programmes charge de la l’Economie charge des
cohérente des la gouvernance intégrés sociaux intégrés Direction du enseignements
programmes des programmes sur l’ensemble Comptes de Santé, de Budget Direction de
sociaux sociaux Les ressources gestion l’Education, des l’action sociale
financières allouées Effectivité de Direction de
dans le cadre du la disponibilité Rapport d’audit Finances, de la l’Economie Direction
Fonds National de des comptes de Famille, de la technique du
Solidarité (FNS) gestion du FNS Rapport de Direction du Ministère de la
connaissent une performance Jeunesse Budget Santé
visibilité de long Nombre d’audits des
terme diligentés programmes Ministères en Contrôle Société civile
sociaux, charge de la financier
Les capacités Disponibilité de Rapport de Direction de la
de gestion des dispositifs de mise en œuvre Santé, de IGE IGF Statistique
programmes gestion des du système l’Education, des
sociaux, du système programmes statistique Ministères en Société civile
statistique et du sociaux, du Finances, de la charge de la
dispositif de suivi système Base de Famille, de la Secrétariat
évaluation sont statistique et de données Santé, de la général du
renforcées suivi-évaluation unique des Jeunesse Famille, de la gouvernement
bénéficiaires
Des enquêtes Création d’une Ministères en Jeunesse Société civile
intégrées de type base de données Dénombrement charge des
« Questionnaire unique sur les Secteur privé
des Indicateurs de bénéficiaires Rapport de Finances et du
base de Bienêtre dissémination Développement Partenaires
sont régulièrement Nombre des résultats techniques
d’enquêtes des enquêtes Direction d
conduites
intégrées sur le l’Economie Présidence de la
Un cadre de Les données sur Bien-être République
les indicateurs Direction de la
dialogue et de
économiques et Rapport de Partenaires
coordination est mis Statistique
sociaux de base suivi-évaluation techniques
en place
sont actualisées
Rapport de Ministères en
Disponibilité d’un mise en œuvre charge du
mécanisme de Rapport de
performance Développement
suivi-évaluation
Coordination Direction de
entre ministères, l’Economie
agences et
bailleurs de fonds
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
331
4.3.7 Eradiquer les 4.3.7.1 Les discriminations Plus de 50% Document de Ministères Ministère en Direction 2015-2018 3 000 000
discriminations Conception de économiques des familles programme ; en charge de charge de la des Affaires
économiques et programmes et sociales sont pauvres ont un l’Education, de Jeunesse; économiques;
sociales d’éducation, nettement réduites accès facile à Rapport de la formation Ministères Direction des
de formation et l’éducation, à la suivi-‐évaluation technique et en charge de Affaires sociales ;
d’accès équitable formation et à du programme; professionnelle l’Economie et
à l’emploi l’emploi Statistiques et de l’Emploi; des Finances Observatoire
de l’emploi et Universités et de l’Emploi et
Enquêtes sur écoles Société civile
les conditions
de vie des 175 000
ménages
4.3.8 Promouvoir 4.3.8.1 Création Les Activités Nombre de Dénombrement Ministères Ministères Société Civile 2015-2018
l’émergence de d’un encadrement Génératrices de groupes en charge de en charge de
secteurs d’activités technique Revenus des vulnérables l’Agriculture, de l’Economie Agence nationale
qui emploient favorable à groupes vulnérables autonomes et à l’Artisanat, de et des pour l’Emploi
les groupes l’accroissement sont promues. plus forte capacité la Famille, de la Finances, du
vulnérables des capacités de d’auto-promotion Jeunesse Développement, Observatoire de
gestion d’activités de la Formation l’Emploi
génératrices de Direction de professionnelle,
revenus l’Economie
Partenaires
techniques
4.3.9 Lutter contre le 4.3.9.1 Mise Une politique de Evolution du Rapport Ministère en Observatoire de Société civile 2015-2018 5 000 000 000
chômage en place d’une lutte contre le nombre d’emplois d’évaluation de charge du l’Emploi
politique de chômage est en créés cette politique travail et de Partenaires
lutte contre le place la Fonction CICID techniques
chômage Evolution du publique
nombre de Chambre des
chômeurs Agence métiers
nationale pour
l’emploi
Patronat
Objectifs Actions Résultats Indicateurs Moyens de Organismes Autres Agence de suivi Calendrier Coûts
spécifiques attendus objectivement Vérification d’Exécution intervenants et d’évaluation d’exécution estimés
vérifiables US$
OBJECTIF 4 : EVALUER LE PROGRES ACCOMPLI VIS-A-VIS DE L’EGALITE DE SEXES DANS TOUS LES DOMAINES CRUCIAUX Y COMPRIS L’EDUCATION DES FILLES A TOUS
LES NIVEAUX
4.4.1 4.4.1 Mener des Les textes relatifs à Evaluation de la Rapports À déterminer À déterminer À déterminer par 2016-2020 20 000
Institutionnaliser actions pour l’institutionnalisation politique genre d’évaluation par CNG par CNG CNG
systématiquement obliger l’ensemble de l’approches dans tous les périodique et
l’approche genre des structures genre sont élaborés secteurs rappels à l’ordre
dans toutes les gouvernementales et diffusés
politiques publiques à l’adopter et
appliquer
4.4.2 Promouvoir 4.1.1 Garantie Evolution de la Ministère de Ministère en Ministères Direction en 2015 20 000
l’égalité des sexes de la parité fille/ proportion filles/ l’Education charge de en charge de charge de
et l’autonomisation garçons dans La parité fille/ garçons dans l’enseignement la Promotion l’enseignement
des femmes l’enseignement garçons est l’enseignement Nationale primaire féminine, de la primaire
(objectif 3 des primaire totalement acquise primaire famille et de la
OMD Jeunesse Société civile
4.4.1.3 Les femmes sont Evolution de Dénombrement Ministère en Ministère en Société civile 2015 200 000
Renforcement plus autonomes la proportion charge du charge des
des capacités des financièrement de femmes Enquêtes développement, Secteur privé
femmes à mener exerçant des de l’Economie Finances
des AGR AGR Evolution et de la
du revenu Promotion Secteur privé
moyen de la féminine Partenaires
femme techniques
Evolution de
la part de la
contribution
de femme au
budget du
ménage
4.4.3 Promouvoir Créer /améliorer Nombres de Enquêtes de Rapports à déterminer à déterminer à déterminer par 2016-2020 100 000
l’insertion les centres femmes insérées terrains d’enquête / suivi par CNG par CNG CNG
professionnelle professionnels depuis le début évaluation annuel
des femmes et féminins et de la mesures
l’entreprenariat des formations et nombres
féminin entrepreneuriales d’entreprises
féminines crées
depuis.
4.4.4 Prendre des Création / Taux de Inspections Rapports à déterminer à déterminer à déterminer par 2016-2020 500 000
mesures incitatives multiplication fréquentation pérodiques et d’inspections par CNG par CNG CNG
pour la formation de centres desdits centres par suivi évaluation
professionnelle professionnels la population ciblée annuel
des jeunes filles spécialisés
et renforcer
l’alphabétisation
fonctionnelle des
femmes
4.4.5 Accroitre Elaborer des Existence des Nombres de Rapports annuels à déterminer à déterminer à déterminer par 600 000
la population mesures générales textes fréquentation nouvelles par CNG CNG
féminine scolarisée favorisant la obligatoire structures
y compris dans fréquentation jusqu’à 16 ans créées et taux
l’enseignement scolaire des jeunes et interdiction de fréquentation
professionnel filles mariages précoces population cible.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
333
4.1.1 Assurer le 4.1.1.1 Intégration Le développement Effectivité de Documents de Commissariat Tous les autres Direction de 2015-2018 30 000
développement de la dimension durable est assuré la prise en politique ministères l’Economie, de
durable/croissance du développement compte de la Ministère de l’Environnement
équitable durable dans dimension du l’environnement Partenaires
les politiques de développement techniques Préfets et
développement. dans les Présidents des
politiques de Régions
développement
Evolution
du budget
alloué à la
sauvegarde de
l’environnement
4.1.1.2 Initiation Tous les projets mis Nombre de Document de Ministères en Directions en Directions en 2015-2018 80 000
de projets qui en œuvre ont intégré projets ayant projet (faisabilité charge du charge de la charge de la
promeuvent le les préoccupations intégré ont environnementale) développement planification dans planification dans
développement de développement intégré les et de les ministères les ministères
durable durable préoccupations l’Environnement Société civile
de Partenaires
développement Direction de techniques Police environne-
durable l’Economie mentale Police
sanitaire
4.1.2 Assurer un 4.1.2.2 Créer Les documents Nombre de Document de A déterminer par A déterminer par A déterminer par 2016-2018 350 000
environnement un corps de de référence sont Rapports annuels politique CNG CNG CNG
durable (objectif 7 l’environnement élaborés et leur mise d’étape
des OMD) en œuvre en cours
4.1 4 Poursuivre la 4.1.3.1 Renforcer Les services Les informations Documents Ministère chargé Ministères DISED 2016-2018 200 000
réforme du Système les capacités des statistiques sont statistiques statistiques à de la Statist / sectoriels
d’information acteurs du SIS restructurés et fiables, régulières jour publiés DeSED fournisseurs et
Statistique. capables et à bonnes date régulièrement utilisateurs de
sont disponibles données
4.1.5. Elaborer une 4.1.4.1 Des actions Nombre d’actions Dénombrement Ministères en Ministères de la Direction de la 2015-2018 200 000
stratégie globale à Renforcement des d’envergure en menées dans charge de Jeunesse, de la Protection de
long terme aux défis actions de protection faveur de la le cadre de la Enquêtes l’Environnement, Famille et de la l’environnement
environnementaux de l’environnement protection de protection de des Finances, Culture
l’environnement sont l’environnement Rapport Société civile
engagées Nombre d’évaluation Direction de
d’actions de l’Economie
Les populations sont sensibilisation Partenaires
plus sensibilisées Nombre techniques
sur les problèmes d’initiatives
environnementaux prises par les
Les populations populations
sont plus actives visant la
dans la lutte pour protection de
la préservation de l’environnement
l’environnement
4.1.4.2 Création La protection de Effectivité de la Bilan d’exécution Ministères en Direction de Police 2015-2018 350 000
d’une police l’environnement est création du Ministère charge de l’Environnement environnementale
environnementale et renforcée. en charge de
d’une police sanitaire Nombre de l’environnement l’Environnement Police sanitaire
contrôles et des Finances
effectués
452. Ce présent PNA cherche à répondre aux nombreux défis que fait face Djibouti (Ce présent
PNA cherche à répondre aux nombreux défis auxquels fait face Djibouti)
453. Le PNA ne peut prétendre atteindre cet objectif que si et seulement si Djibouti s’engage
à le mettre en place de manière rigoureuse et qu’il s’efforce dès le début à mettre en place
un mécanisme de suivi et évaluation des progrès de la mise en œuvre dans le temps (Le
PNA ne peut prétendre atteindre cet objectif que si et seulement si Djibouti s’engage à le
mettre en place de manière rigoureuse et qu’il s’efforce, dès le début, à mettre en place un
mécanisme de suivi et évaluation des progrès de la mise en œuvre dans le temps.
457. 2eme ligne : le membre du Panel charge de Djibouti (le membre du Panel chargé de Djibouti)
457. …des quatre groupes thématiques réunis en atelier de rédaction du draft 1 du rapport
d’évaluation du 21 au 25 Septembre 2015 à Johannesburg (des quatre groupes thématiques,
réunis en atelier de rédaction du draft 1 du rapport d’évaluation du 21 au 25 Septembre
2015 à Johannesburg,
460. La valeur ajoutée d’une telle présentation en lieu et place d’un seul PNA en ‘’bloc’’ comme
c’est la coutume réside dans la facilité pour le lecteur mais aussi pour le pays de les identifier
clairement (La valeur ajoutée d’une telle présentation en lieu et place d’un seul PNA en
‘’bloc’’, comme c’est la coutume, réside dans la facilité pour le lecteur mais aussi pour le
pays de les identifier clairement).
460. Le PNA de Djibouti qui est composé des PNAs a un coût total de USD 5.091.262.834 qui se
décompose de la manière suivante (Le PNA de Djibouti, qui est composé des PNAs, a un
coût total de USD 5.091.262.834 qui se décompose de la manière suivante:
465. Ce faisant, parce que la mise en œuvre du PNA est gouvernementale, un nombre important
de citoyens en sont complètement sont exclus (Ce faisant, parce que la mise en œuvre du
PNA est gouvernementale, un nombre important de citoyens en sont complètement exclus).
466. Dans la mesure ou les MAEP est plus pour les peuples (Dans la mesure où le MAEP est
plus pour les peuples)
1 Il est à noter que dans le PNA préliminaire, un montant de 500.000 $US avait été prévu en vue du renforcement des capacités des organismes en charge de la
production des données nationales et des statistiques économiques. Un tel montant devra être éclaté entre les quatre nouvelles actions (voir 2.2.2.1, 2.2.2.2, 2.2.2.3 et
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
335
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
338
ANNEXE 3 : RAPPORT SUR
L’EVALUATION PAR LES PAIRS DE
DJIBOUTI
VINGT-SIXIEME SOMMET DU COMITE DES CHEFS D’ETAT ET DE
GOUVERNEMENTPARTICIPANT AU MECANISME AFRICAIN D’EVALUATION PAR LES
PAIRS [FORUM DU MAEP]
RAPPORT SUR L’EVALUATION PAR LES PAIRS DE DJIBOUTI, 28 JANVIER 2017, ADDIS
ABEBA, ETHIOPIE
1. La République de Djibouti a fait l’objet d’une évaluation par les pairs lors du 26e
Sommet des Chefs d’état État et de gouvernement participant au Mécanisme
africain d’évaluation par les pairs le 28 janvier 2017 à Addis Abeba, en Ethiopie.
S.E.M. Uhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya, Président du Forum
du MAEP, a présidé la séance d’évaluation par les pairs.
2. Les Chefs d’Etat et de gouvernement suivants ont participé à l’évaluation par les
pairs:
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
339
3. Ont également participé à la séance d’évaluation par les pairs les Membres du
Panel des Eminentes Personnalités du MAEP, des Représentants de la Commission
de l’UA, les Partenaires stratégiques du MAEP, le Directeur général et le Personnel
du Secrétariat du MAEP ainsi que des Hauts Fonctionnaires des Etats membres
du MAEP - Afrique du Sud, Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République
du Congo, Egypte, Gabon, Ghana, Lesotho, Libéria, Malawi, Mali, Mauritanie,
Mauritanie, Nigéria, Ouganda, Rwanda, São Tomé et Príncipe, Sierra Leone, ,
Soudan , Tanzanie, Togo et Tunisie.
a) Une réputation de havre de paix et de prospérité relative dans une région plutôt
turbulente ;
c) Une croissance relativement forte du produit intérieur brut (PIB) et une inflation
maîtrisée ;
f) Des dispositions législatives prises en faveur des femmes, en particulier des lois
sur les quotas.
5. L’Honorable Joseph Tsang Mang Kin a souligné parmi les défis cruciaux auxquels
Djibouti est confronté :
ii. Le processus de décentralisation à Djibouti est encore à ses débuts. Elle est
caractérisée par le manque de transfert de compétences et de ressources
financières devant permettre aux conseils régionaux de remplir leur mandat de
développement économique ;
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
340
iii. La Constitution, loi suprême de l’Etat, est affaiblie par des amendements successifs
; et
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
341
d) Création d’un Conseil de développement économique chargé de superviser et de
coordonner les travaux de divers ministères et institutions nationales, en mettant
l’accent sur la planification et la mise en œuvre de politiques de développement
économique visant à promouvoir le développement industriel et commercial et la
création d’emplois.
10. Le Président Ismail Omar Guelleh a conclu son intervention en assurant ses pairs
que leurs recommandations seraient prises en compte lors de la mise en œuvre du
Programme d’action national (PAN).
12. Répondant aux observations de ses pairs, le Président Ismaïl Omar Guelleh a dit
qu’’il partageait les points de vue exprimés sur les questions de sécurité. Il a affirmé
que Djibouti fait de son mieux depuis son indépendance et qu’il continuerait sur
cette lancée.
13. Le Président Ismaïl Omar Guelleh a finalement exprimé sa gratitude à ses Pairs
pour leur contribution inestimable à l’Evaluation de Djibouti.
MECANISME AFRICAIN D’ EVALUATION PAR LES PAIRS R APPORT D’ EVALUATION DE DJIB OUTI
MAEP R APPORT D’ EVALUATION PAYS 18 NOVEMBRE 2015
342