Cours D'éthique PSY 20
Cours D'éthique PSY 20
Supports pédagogiques
Kinshasa 2020
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
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Le Procureur de la République à Goma disait « La prison centrale est surpeuplée d’assassins, de violeurs, de voleurs à
mains armés. Faut-il en libérer pour créer de la place pour ces détourneurs … ».
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On parle de "do ; not harm" : ne faites pas plus de mal par votre intervention.
3 Marchés publics trafiqués pour des routes mal faites ; salaires détournés dont les bénéficiaires meurent par milliers
à petit feu ; délinquance fiscale ; produits contrefaits qui tuent des milliers de gens ; etc.
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
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TP3 :
Disserter sur un principe de l’éthique du psychologue et le contexte de travail
congolais. La dissertation comprend des sources riches et diverses.
04. Annexes :
Annexe 1 : Petit lexique
Annexe 2 : Code de déontologie des psychologues (France).
Annexe 3 : Code déontologique (Belgique)
06. Bibliographie
Elle est reprise en fin du support.
07. Prérequis :
Culture étendue en psychologie générale et en psychologie de sa spécialité (clinique,
scolaire, sociale et des organisations, du travail).
08. Exigences du cours
1. Participation pleine et obligatoire à toutes les séances présentielles.
2. Réalisation effective et personnelle des exercices.
3. Le tout facilité par le support qui est cet opuscule et les lectures recommandées.
09. Modes d’évaluation
- Les TP comptent pour la moitié de la cote finale du cours en première et seconde
session.
- L’examen sera écrit et en documents fermés. Il portera sur la compréhension et la
maîtrise des concepts en éthique et déontologie en général et celle de la psychologie.
10. Présentation des TP :
1) individuels,
2) saisis en word : taille 12 Arial,
3) brochés ensemble déposés en hard au bureau du Professeur titulaire et en soft à l’adresse
suivante : [email protected]
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Notre société est fondée sur une morale du bien ou du mal à laquelle l'homme est soumis. Au
fil du temps et à force d’expériences, chaque société construit des principes moraux qui
permettent une cohabitation pacifique de ses membres et assurent ainsi sa survie et sa
reproduction en prévenant ce qui peut la troubler et même la tuer (le mal). Par exemple la
morale africaine précoloniale, plaçait le respect des ancêtres et des ainés en tête des principes
de base de la morale.
Par la colonisation, nos sociétés africaines ont été projetées dans une mondialisation dominée
par l’Occident comme référentiel organisationnel (suprématie de l’intérêt, économie
marchande, marchandisation du travail, partitocratie, etc.) et culturel (croyances, mode
d’éducation, etc.). Le cadre de l’exercice d’une profession en Afrique s’inscrit aussi dans le
contexte de cet accident de l’histoire.
Aujourd’hui, les principes moraux mettent au premier rang la liberté et les autres droits de
l'Homme ainsi que le droit à un environnement écologique sain. Ces principes moraux ne
s’appliquent pas mécaniquement. Exemple : le droit à la vie peut s’interpréter face à une
légitime défense à apprécier in situ ; etc.
Ainsi ; au contact de ses semblables, et particulièrement dans sa vie professionnelle, l'homme
est amené à réfléchir et à débattre pour mieux comprendre à quoi les principes moraux
l'engagent dans une situation donnée et quelle est leur portée.
Par rapport à une profession donnée, les principes moraux sont réinterprétés de manière à ce
que ceux qui exercent cette profession partagent la compréhension spécifique des principes
moraux sociaux en rapport avec la spécificité de l’exercice de leur profession au sein de la
société. De ces principes moraux, se dégage une éthique à suivre. Tel est le cas des médecins
congolais qui examinent comment interpréter le principe moral d’assistance à personne en
danger dans l’exercice de leur profession face à une nécessité d’aller en grève pour une
amélioration de leur situation sociale.
Définissons d’abord les concepts de morale, d’éthique et de déontologie. Ils sont tellement
proches qu’ils sont souvent confondus.
1.1.1. De la morale
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renvoient aux règles qu’il est bon de tenir dans la vie sociale ou professionnelle ; à "l’art de
diriger la conduite pour avoir un comportement juste".
Toute société humaine, aussi primitive soit-elle, a des règles qui distinguent le bien du mal. Il
n’y a pas de société sans morale, le cas échéant, elle serait si fragile qu’elle ne survivrait pas
longtemps. C’est ainsi qu’une réflexion permanente prend corps dans toute société pour
construire un système de comportements à tenir pour le bien et à condamner pour le mal.
Ainsi est née « la morale » qui traite de la façon dont il faudrait vivre. Comme le définit le
dictionnaire Larousse, la morale est "l'ensemble des règles d'action et de valeurs qui fonctionnent
comme normes dans une société".
Comme il s’agit des groupes membres de l’espèce humaine, ils vont tous déboucher sur les
mêmes principes de base constitués de valeurs universelles, avec cependant des normes
comportementales particulières selon l’histoire de chaque groupe. Ces principes varient selon
la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société. Ils ont souvent pour
origine ce qui est positif pour la survie du clan, du peuple, de la société. Si de tels principes
sont en outre positifs pour l'ensemble des peuples de la terre, on les considère comme faisant
partie de la morale universelle4.
La morale est ainsi un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien
et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine, qu'une société se donne et qui
s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective.
4 Bernard A. O. Williams 1929-2003, grand spécialiste anglais de philosophie morale : « L'Ethique et les limites de la
philosophie ». Philosophe contextualiste, il pose l'idée que l'éthique concerne toujours un individu qui vit dans un
contexte social prédéfini et particularisé (notamment dans un contexte économique, légal, d’organisation, …)
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1.1.2. De l’éthique
Au sens général
L’éthique est un raisonnement critique sur la moralité des actions dans des contextes d’activité
humaine. L'éthique peut être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter
dans un contexte donné pour rendre le monde humainement habitable 5 . En effet, des
comportements d’individus ou de groupes peuvent mener à la ruine, voire la disparution de la
société. Or, Les comportements à adopter en société sont déterminés par les valeurs partagées
entre les membres de cette société. Elles servent de normes pour apprécier et juger ces
comportements. En cela, l'éthique vise l'idéal de société et de conduite de l'existence en son
sein. Elle s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans
l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse.
À propos de valeurs, comme toute communauté est spécifique compte tenu de son histoire, la
société congolaise n’est pas exactement la même que les autres sociétés. L’exercice d’une
profession, en l’occurrence celle de psychologue, est soumise de manière spécifique aux
principes moraux compte tenu des spécificités de la profession comme celle de médecin, de
psychologue, de juriste, d’agronome, etc. en RDC.
A ce titre, on peut dire que l’éthique de la psychologie en société congolaise ne se définira
pertinemment qu’en s’inscrivant dans le contexte des valeurs de la société congolaise. Elle ne
peut qu’être dynamique car la société congolaise est changeante.
C’est ainsi que Droz (2006) définit l’éthique comme un ensemble rationnellement structuré de
valeurs explicites qui définissent le bien, le juste et le beau, par lequel quelqu’un rend compte de
lui-même, de ce qui le fait exister et agir. Elle est la manière de dire comment l'individu se doit
d’agir ; et à partir de quoi il doit juger et décider. Il s’agit en conséquence, d’un système explicite
et argumenté de valeurs qui induisent des comportements ou des pratiques sociales dans une
situation donnée (Sauvé, Villemagne, 2006).
Il y a donc :
- une éthique universelle valable pour toutes les sociétés selon les valeurs dites
universelles par exemple les droits de l’homme ;
- des éthiques propres à une culture, à une entité (sociale, professionnelle, etc.)
(Jickling, 1996) - exemple l’éthique du psychologue ; de l’avocat, d’une banque.
Ethique Appliquée
L’éthique appliquée est un terme générique pour désigner l’ensemble des questions éthiques
relatives à un domaine de l’activité humaine comme la gouvernance, la profession, le monde du
travail, la recherche, les élections, la culture, etc.
Toutefois, qu'on parle de morale, d'éthique ou de déontologie, on ne peut pas se soustraire
aux interdits moraux de la société qui conditionnent notre liberté pour le bien de
l'humanité. Ces interdits moraux sont le cadre de la liberté collective puisqu'ils sont prescrits
par les hommes eux-mêmes dans la civilisation qui est la leur.
5 Fondamentalement, l'éthique est la science de la morale et des moeurs. C'est une discipline philosophique qui
réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de
"bien" ou sur des questions de moeurs ou de morale. Durant l'époque moderne, le terme « éthique » est
généralement employé pour qualifier des réflexions théoriques portant sur la valeur des pratiques et sur les
conditions de ces pratiques.
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1.1.3. De la déontologie
La déontologie6 est définie comme une théorie des devoirs (petit Robert) ou "l’ensemble de
règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les
rapports entre ceux-ci et avec leurs clients ou le public " (Larousse) et qui, si elles ne sont pas
respectées, peuvent donner lieu à des sanctions7.
De là, les littéraires ont introduit le qualificatif "déontique" pour exprimer l’ordre du devoir en
termes d’obligation, d’interdit ou de permission.8.
6 Étymologie du mot déontologie : du grec "dei = il faut" "onto = ce qui est" ; d’où "deonto = ce qu'il faut faire",
"déonta = les devoirs", et " logos – Déontologie : " étude de ce qu’il faut faire, des devoirs".
7 C'est en 1823 que le mot « déontologie » apparaît pour la première fois en langue française, dans la traduction de
l'ouvrage du philosophe utilitariste anglais Jeremy Bentham ; l'Essai sur la nomenclature et la classification des
principales branches d'Art et Science. Il écrit : « L'éthique a reçu le nom plus expressif de déontologie ».
8 http://www .etudes-litteraires.com /figures-de-style/deontique.php
9 Pour les professionnels, violer la norme morale donne une mauvaise conscience par rapport à la vie sociale ; violer
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En éthique, il est communément question de valeurs, des principes, des normes. Ainsi, en
définitive, l’éthique professionnelle définit alors :
a) des valeurs qui indiquent des idéaux à poursuivre dans une profession ou une
organisation (ex. : justice, autonomie, intégrité ),
b) des principes : qui donnent des grandes orientations à l'action, fixent des
attitudes (ex. : respect de la vie, libre examen, rendre à chacun son dû)
c) des normes et de règles : qui déterminent l'action, encadrent la décision (ex. :
consentement libre et éclairé, prendre les « moyens proportionnés », respect des
contrats).
1.1.4. De la profession
A. Définition de la profession
Suffit-il de travailler pour qu’on parle de profession ? Non. Il faut que ce travail soit stable et
corresponde à une spécialité socialement reconnue. La profession fait donc référence à la fois à
un travail stable dans le cadre d’une compétence spécifique dont la société a besoin. Ceux qui
l’exercent le font avec expertise en réponse à une préoccupation des membres de la société
(rôle social), qui les rémunèrent d’une certaine façon. La société recherche les professionnels
pour venir à bout des problèmes rencontrés dans la vie : un médecin, un mécanicien, un
avocat, un psychologue pour les ennuis avec un engin, avec la santé, etc.
Les dictionnaires définissent le concept profession en se référant au métier, à ceux qui
l’exercent, à l’engagement personnel. Du latin "professio" (« déclaration, déclaration publique,
action de se donner comme ») ; la profession implique un engagement à se rendre capable de
bien répondre au besoin associé une profession donnée : la profession médicale pour la santé.
La profession est de plus en plus spécifiée selon des aspects particuliers du besoin. Ainsi par
exemple la profession d’ophtalmologue centrée sur la santé de l’œil, est une spécialité dans la
profession médicale. La profession de psychologue clinicien centrée sur les perturbations de la
personnalité et du comportement, fait partie de la profession de psychologue.
En rapport avec ce rôle social, en sociologie, on comprend qu’une profession est « un groupe de
rôles "professionnels", c'est-à-dire rôles dans lesquels les titulaires remplissent certaines
fonctions dans la société en général, et par ces activités, "gagnent leur vie" en exerçant un emploi
à plein temps » (Parsons, 1954, p. 372)10.
Du fait des dommages qui peuvent être causés au tiers et à toute la société lors de l’exercice
d’une profession, certaines professions sont réglementées, c'est-à-dire que leur exercice n'est
pas libre. Elles sont spécialement organisées par des textes ayant force de loi, ainsi que des
règlements qui en fixent les modalités et la déontologie.
B. Critères d’une profession
Tous les emplois ne sont pas des professions dans son sens plein. Certes on note une tendance
à la professionnalisation du travail : tout le monde veut être reconnu par la société comme un
professionnel dans son domaine afin d’être rémunéré de manière conséquente. Ainsi, la tâche
de définir ce qu'est une profession peut être mal vue par ceux qui ne seraient pas inclus dans la
définition donnée au concept «profession», soit parce qu’elle est trop restreinte, elle
disqualifierait (ex definitione) certains groupes comme des professionnels ; ou alors trop large,
incluant tout celui qui en fait un gagne pain (Parsons, 1954).
10 Par extension, la profession désigne le métier appartenant à un secteur d'activité particulier. On parle ainsi de
profession agricole, commerciale, médicale, artisanale, de la magistrature, de l'enseignement, du bâtiment, de
l'industrie, du commerce.
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11 Aujourd'hui les universités ont le rôle important de la transmission du savoir qui donne accès à la pratique de
nombreuses professions. De même, le diplôme universitaire est souvent un prérequis pour être admis à une
pratique professionnelle.
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1.2.1. La valeur
La déontologie professionnelle vise à promouvoir les valeurs dans l’exercice d’une profession.
Les valeurs sont « des idéaux à poursuivre » dans l’organisation ou la profession ; par exemple
l’intégrité, la justice, etc.
Une valeur est « ce qui vaut » ; par exemple « être organisé, être propre, ponctuel, etc. » dans
son travail sont des valeurs. Une valeur est ce qui est désirable ou désiré, un idéal qui permet
d’apprécier, "une croyance durable" (Rokeach, 1979), un mode spécifique de conduite ou d’état
final d'existence, qui est personnellement ou socialement préférable à un autre mode de
comportement ou but de l’existence opposé.
Par exemple, l’équité dans l’évaluation est une valeur en milieu scolaire ; le trafic des points
contre argent ou sexe ; l’évaluation « tribale » sont des « antivaleurs » opposées à l’équité.
« Antivaleur » signifie valeur opposée à une valeur ou à ce qui est souhaité dans une
communauté sociale donnée. Le deux se réfèrent à des systèmes des valeurs différents.
L’enseignant qui pratique l’antivaleur "évaluation tribale" se réfère à un système de valeurs
(solidarité tribale) qui est différent du système des valeurs prôné en milieu scolaire
(docimologie).
Système de valeurs
Un système de valeurs est une organisation durable des croyances concernant les modes
souhaitables de conduite et les conceptions de l'existence. Ce sont des valeurs reliées entre
elles autour d’une conception du monde. Par exemple, dans une conception capitaliste du
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monde qui privilégie l’accumulation des richesses à tout prix ; le travail pour gagner l’argent,
l’exploitation de l’autre, la « mise en valeur » des ressources naturelles rentables (même en
polluant), le vol, la tricherie, le mensonge, l’assassinat au besoin et même la guerre pour
prendre les richesses de l’autre, constituent un système de valeurs.
Une valeur rattachée à un système de valeurs devient durable. Ainsi, intégrer quelqu’un dans
un système est un des moyens pour lui faire adopter une valeur reliée à ce système. C’est
pourquoi il est difficile de changer des valeurs chez des individus.
Exercices :
3. Donnez 4 exemples des valeurs (4) expliquez en quoi chacune est une valeur.
4. Donnez deux exemples de système de valeurs dans la société congolaise.
5. Comment s’assurer d’avoir dans l’organisation des membres ou un personnel qui partage
les valeurs vitales pour celle-ci ?
1.2.2. La norme
Pour que les valeurs prennent corps dans la pratique professionnelle, des normes de référence
s’imposent. Une norme est une règle, un principe, un critère auquel se réfère tout jugement et
qui est admis dans une société, dans une corporation professionnelle. Nous rencontrons des
normes dans toute la vie courante. Par exemple ; en RDC, la valeur réussite en milieu scolaire a
comme norme la réussite aux examens avec une moyenne d’au moins 50% sans échec. Les
dimensions de la plupart des biens courants sont fixées par des normes : les piles, les
médicaments, etc.
Une norme exprime toujours une recommandation ou une obligation à faire ou à ne pas faire.
Elle recommande ou prescrit.
La norme est l'ensemble des règles de conduite qu'il convient de suivre au sein d'un groupe social.
La plupart des normes sociales sont inscrites dans l'inconscient collectif que nous nous
approprions par l’éducation en commençant par l’éducation en famille. Leur non respect place
l'individu "à la marge" de la société12.
Nous apprenons une profession dans un processus raisonné et volontariste à travers
l’apprentissage des connaissances, des techniques et des normes qui la fondent et la
constituent. Les normes professionnelles ne sont donc pas automatiquement acquises ; elles
doivent être délibérément instaurées à travers diverses stratégies (voir chap. 3) en commençant
par leur découverte en cours de formation.
Valeur et norme
Les valeurs nous indiquent des idéaux et des préférences au sein d’une entité ou d’une
profession. Elles fonctionnent comme des orientations ou des horizons régulateurs.
La norme est le degré requis pour considérer qu’une valeur, une qualité est présente. La norme
vise à éliminer, à modifier ou à promouvoir certaines conduites ou pratiques en fonction des
valeurs implicites ou, de préférence, explicites. Elle règle le conflit entre plusieurs manières de
procéder qui sont en suspens. Elle arbitre entre plusieurs possibles ; fixe un usage là où
plusieurs usages sont en concurrence. La norme permet d’ajuster les conduites et de
coordonner les interactions, tout les membres étant soumis aux mêmes normes.
En fixant un usage, la norme répond toujours à un problème, à une question, à une attente
sociale. Elle a ainsi une dimension opératoire et elle exprime une ou plusieurs valeurs, un ou
plusieurs intérêts.
12 En éthique, on parle d'éthique "normative", qui vise à établir des normes (des fondements et des formes) de
l'action juste. L'éthique normative a des rapports avec le droit.
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Une norme peut s’affaiblir lorsque la valeur qu’elle exprime s’étiole, n’est plus irriguée par la
valeur qu’elle entendait magnifier. Elle va néanmoins perdurer ; on parle de "rémanence
normative" pour qualifier la persistance d’une norme qui a perdu toute pertinence sociale.
Toutefois la valeur ne fonde jamais la norme, elle permet seulement de l’évaluer pour parfois la
réviser.
1.2.3. Le devoir
Le devoir est compris comme une contrainte à tenir dans l’exercice d’une fonction sociale,
d’une profession, d’une responsabilité. La déontologie professionnelle détermine les devoirs du
professionnel dans un métier donné.
A chaque niveau d’insertion dans la société est associé un ensemble de devoirs qui peuvent
être liés à la profession exercée, (devoirs professionnels), à un rôle social comme celui
d’éducateur ou de parent (devoirs sociaux) ; à la vie commune au sein de la société (devoirs
moraux).
Certains devoirs ont un caractère quelque peu général à une macro catégorie sociale donnée.
Par exemple tous les agents publics de l’Etat, qu’ils soient du cadre politique, du cadre
administratif, du cadre mixte (paraétatique) ont un devoir de neutralité afin de rester équitable
pour tout le monde.
En définitive ; un devoir est une direction précise de la conduite commandée par des
valeurs données. Une obligation indique un lien d'ordre éthique qui assujettit l'action de
l'individu aux impératifs du devoir.
Du point de vue de la théorie, l’idée de responsabilité renvoie de nos jours à deux séries de
connotations : les premières plutôt négatives avec le sens juridique du terme, les secondes
nettement plus positives avec son sens moral (Obin, 2012).
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1. En droit, tant pénal que civil ou administratif, l’idée de responsabilité renvoie aux
effets dommageables d’une action. Elle est connotée négativement. L’auteur d’un
accident se rend en effet responsable d’un dommage, voire coupable d’une infraction
(si une loi l’établit) ; et à ce titre il doit réparer, dédommager, voire être sanctionné. Les
professions sont de plus en plus confrontées à cette lecture qui focalise la
responsabilité sur le risque de dommage. En toute situation on cherche un responsable.
Aucun dommage, y compris lorsque sa cause en est d’évidence naturelle, ou bien qu’il
est dû à un tiers, pour lequel on ne doive de nos jours trouver et sanctionner des «
responsables ».
2. Dans son sens moral, plus positif, le responsable est celui qui accepte de répondre
de ses actes, de ses décisions et de leurs conséquences devant autrui.
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13 Expression empruntée à un officier qui expliquait par là ce que signifie la responsabilité, c’est-à-dire qui doit être
sanctionné si le plan ou programme échoue.
14 Emmanuel Lévinas (philosophe humaniste) épingle notre responsabilité personnelle vis-à-vis de l'Autre humain.
C'est pourquoi il dit : « positivement, nous dirons que dès lors qu'autrui me regarde, j'en suis responsable sans même
avoir à prendre des responsabilités à son égard, … au-delà de ce que je fais ». Il n'y a pas de plus grande violence que
de chosifier l'Autre, de méconnaître son altérité, c'est-à-dire nier son existence. …, son visage m'interpelle et me
réclame justice, paix, harmonie. Mais cette responsabilité est non réversible, elle est à sens unique.
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En résumé disons que La responsabilité est une obligation qui consiste d'une part à rendre
compte de ses actes et de ceux dont on a la charge, et d'autre part, à en assumer les
conséquences.
E. La dilution de la responsabilité
On comprend dès lors l’appréhension de nombreux à assumer la responsabilité de leurs actes
en se donnant bonne conscience. La maxime "tout le monde le fait" est souvent avancée comme
une raison d’agir moralement acceptable dans des situations pourtant répréhensibles. Cette
maxime a pour particularité de concerner des types d’actions moralement blâmables que des
personnes préféreraient ne pas commettre, mais qu’elles accomplissent néanmoins.
Par exemple, en tant que psychologue à charge des tests d’embauche, je dois rester objectif
pour que l’organisation ait de bons employés. Mais comme tout le monde semble aider les
siens (famille, clan, tribu, province, école, collègue, etc.), il organise une fuite des
questionnaires pour les candidats de sa famille. Il se donne bonne conscience en se disant
« batu nyonso basalaka yango » (tout le monde le fait) ; « yo nde okobongisa Congo ! » (Est-ce
vous qui allez développer le Congo !).
Il s’agit d’actions souvent très répandues au point qu’il semble difficile de faire autrement que
de les accomplir ; par exemple jeter au sol la bouteille plastique vidée de jus, "comme le fait
tout le monde". Lorsque ces personnes doivent justifier une action de ce genre, elles ont la
possibilité de répondre : « Je sais que ce n’est pas bien, mais tout le monde le fait ! », comme si la
maxime pouvait excuser leur action.
Pourtant du point de vue de l’éthique de la vertu, une telle action n’est pas excusable, et cet
argument ne fait pas de l’action accomplie une action morale. En réalité, tout le monde
n’accomplit pas cette action.
Cette maxime semble de mise sur des actions ayant des « faibles » conséquences négatives
directement sur l’individu qui pose l’acte répréhensible. Ainsi par exemple des corrompus, les
détourneurs, et autres professionnels délinquants se donnent bonne conscience, vont au culte
et y prennent même la communion le dimanche, sont prédicateurs prêcheurs de bonnes
vertus, etc. Souvent ils ne subissent pas directement les conséquences de leurs défaillances
morales - soit que les victimes (ménages de soldats, d’enseignants privés du salaire volé) sont
quelque peu anonymes car éloignées, soit que les effets dévastateurs sont décalés dans le
temps : on survit par la solidarité familiale, par les bénéficiaires - élèves, justiciables, etc.
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2.1.1. L’intégrité
Au sens premier du dictionnaire, l’intégrité est l’état de quelque chose qui a toutes ses parties,
qui n'a subi aucune diminution, aucun retranchement : l'intégrité du territoire, d'une œuvre.
Elle a conservé ses qualités et son état originel, sans altération.
L'intégrité est la motivation première à être conforme à ce que l'on devrait être réellement
selon les attentes par rapport aux rôles et fonctions exercées. Elle qualifie le mécanisme de
conformité à soi-même (en incluant ce qui n'est pas humain).
15 Ce code a fait partie du « Programme Economique du Gouvernement » mené depuis 2001 avec l’appui du FMI et de la Banque
mondiale. Son but est de « moraliser la gestion de la chose publique » afin d’améliorer la gouvernance et réduire les guerres. Il
concerne tout agent public identifié à l’article 1er : 1. du Président de la République, jusqu’à l’huissier en passant par les
parlementaires, les magistrats, même les employés des organisations privées ou d'économie mixte exerçant une activité publique
pour le compte de l'État.
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Dans le cadre de son travail, le membre d’une organisation se comporte en toute circonstance
avec honnêteté, en préservant toutes les valeurs attendues de lui. En swahili on dira « ni mutu
muzima » (c’est quelqu’un qui a encore toutes ses facultés) étant entendu que la délinquance est
signe d’effritement de certaines facultés qui caractérisent l’homme. Il réalise son travail avec
droiture, dévouement et dignité.
- Avec dévouement : il se consacre entièrement à son travail et à ses responsabilités ; au
besoin il est prêt à faire une chose pénible, difficile ou ennuyeuse pour bien le faire.
- Avec dignité : par son approche du travail, il inspire respect ; notamment par des
attitudes empreintes de gravité, de respectabilité, de prise de conscience de sa valeur, de
sa considération, de son honneur, des égards qu’il mérite. A cet égard, le Code de conduite
de l’agent public semble plus explicite en préconisant qu’il est attendu de ce dernier de :
1. se comporter dignement en public comme en privé, de manière à :
se faire respecter et à refléter une bonne image de l’Etat (art.9, 1);
faire preuve de courtoisie dans son langage, ses écrits et tous ses actes ;
faire preuve de sincérité, d'honorabilité, de civilité et de bonne tenue,
s'abstenir de menaces, injures, intimidations, harcèlement sexuel ou moral et
d'autres formes de violence (art.19) ;
2. s’abstenir de tout acte d’improbité16 et immoral tel que l’ivrognerie, le vagabondage
sexuel, l’escroquerie17, le vol, le mensonge, la corruption18, la concussion19 (art.9,2) ;
3. s'interdire de solliciter, de réclamer, d'accepter ou de recevoir ou d'offrir un don, un
cadeau ou tout autre avantage en nature ou en espèces pour s'acquitter ou s'abstenir
de s'acquitter de ses fonctions, mandat ou obligations professionnelles (art. 17) ;
4. s’acquitter de ses devoirs en toute disponibilité et dans le respect des lois, règlements,
instructions et règles déontologiques particulières (art.9, 3).
Toutes ces règles sont valables pour tout membre d’une organisation, d’une profession qui
tient à une considération aux yeux du public. Auprès du public, la considération débouche sur
une plus grande valorisation des services ou produits livrés. Ce qui peut justifier une
rétribution pertinente.
2.1.2. La transparence
La transparence est le fait de faire traverser la lumière au travers de soi. Dans ses prestations,
tout est clair, sans détours ; la raison et la substance de chaque acte sont justifiées et
compréhensibles. On demande de plus en plus souvent aux décideurs (publics ou privés) la
transparence pas seulement dans des questions financières ou de lutte contre la corruption,
mais aussi pour les décisions qu'ils prennent, leur motivation et leur gestion de ces décisions.
Tout cadre, tout salarié veillera à tout moment à ce que les parties prenantes (actionnaires,
salariés, clients ou usagers, fournisseurs, Etat, société et dirigeants, dirigés, etc.) perçoivent
facilement le fondement, les ressources, les moyens et les produits de ce qu’il décide ou fait ;
16 Probité : rigoureuse honnêteté ; qualité de quelqu'un qui observe parfaitement les règles morales, qui respecte
scrupuleusement ses devoirs, les règlements, etc.
17 L’escroquerie : Délit, tromperie consistant en l'obtention d'un bien ou la fourniture d'un service au moyen de
l'usage d'un faux nom, d'une fausse qualité, de l'abus d'une qualité ou de manœuvres frauduleuses. Escroquer :
tromper la confiance de quelqu’un.
18 La corruption : (du latin "corrumpere" : abimer complètement) agissement par lequel une personne investie
d'une fonction publique ou privée, sollicite ou accepte un don, une offre ou une promesse en vue d'accomplir,
retarder ou omettre d'accomplir un acte entrant, d'une façon directe ou indirecte, dans le cadre de ses fonctions.
19 La concussion (du latin concussio, extorsion) : pour un agent public, soit exiger plus que prévu à titre d’impôts
ou taxes publiques ; soit accorder une exonération, une franchise, une rémunération en violation des textes légaux
et réglementaires.
21
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
dans les limites du secret bien défini et délimité de l’organisation. La transparence est à la fois
descendante et ascendante.
La transparence cible des parties prenantes selon leurs intérêts, afin de montrer que les
décideurs agissent d'une façon responsable du point de vue social, économique et
environnemental, trois piliers du développement durable.
Le professionnel a le devoir d'informer l’usager de manière exhaustive. Selon le code d’éthique
de l’agent public ; dans son domaine de compétence, l'agent public de l'État a le devoir de
fournir au public les informations qui lui sont destinées. Celles-ci ne doivent pas faire l'objet de
monnayage (art.13).
Le psychologue dira par exemple clairement pourquoi il veut procéder de l’une ou l’autre
manière. Il doit communiquer clairement sur sa politique d’intervention et sur les services
subséquents.
22
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
L’agent travaillera en visant la qualité la plus haute possible qui surpasse les normes ordinaires.
L'excellence est un objectif en mouvement continu qui peut être poursuivi :
à travers des actions d'intégrité, en termes de fiabilité des produits / services fournis
sans danger pour les utilisateurs prévus,
par le respect de toutes les obligations, en appliquant aux mieux les connaissances et
techniques susceptibles de mener aux meilleurs résultats possibles.
Le code de l’agent public stipule que « la compétence professionnelle se traduit, dans le chef de
l'agent public de l'État, par la connaissance, la maîtrise, le bon accomplissement de ses fonctions
et par l'effort constant fourni pour améliorer la qualité de ses services (art. 5). Il doit donc
rechercher le renforcement permanent de son savoir-faire.
On parle de plus en plus de quête permanente de la « qualité totale » : zéro défaut ; zéro
gaspillage ; etc. L’excellence est une valeur de plus en plus requise dans le monde actuel
fortement concurrentiel tant en interne qu’en externe.
Il s’agit d’une valeur qui s’est graduellement imposée avec la prise de conscience croissante de
la dégradation de l’environnement écologique, social, économique à la suite des concurrence
économique mondialisée et en conséquence, la destruction des ressources naturelles et de la
qualité de l’environnement écologique ; la course à l’innovation technologique dangereuse
pour la vie ; la marginalisation et la pauvreté des trois quarts de l’humanité victime de la
destruction de l’écologie de l’homme.
Face à la menace sérieuse de disparition de toute vie sur terre ; Les hommes ont commencé à
apprécier tout effort de préservation de la vie et de la collectivité.
L’organisation et tous les membres doivent endosser les conséquences tant au niveau social,
qu’environnemental et économique des décisions qu’ils peuvent avoir à prendre. Il s’agit donc
des conséquences sur l’homme, la société, et sur l’environnement.
23
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
D’une manière générale, le devoir de réserve peut se définir comme l’obligation pour le
l’employé de faire preuve de mesure tant dans le contenu que dans la forme de sa parole
lorsqu’elle concerne le fonctionnement de son administration ou son organisation.
Concrètement, l'obligation de réserve interdit au salarié d’adopter une attitude nuisible ou
critique à l’encontre de son employeur, à l’intérieur comme à l’extérieur de la société ; et à
l’encontre des usagers du service, des clients et de toute autre personne contactée du fait du
travail.
Sont ainsi sanctionnés :
la critique publique par l’agent de la gestion de son administration ;
l’exposition publique de ses différends avec son administration ;
les propos injurieux ou violents ;
la mise en cause personnelle de membres de l’administration.
L'objectif est de garantir la neutralité et l'impartialité de l'administration ou de l’organisation,
et de ne pas nuire à son renom. Ceux qui y sont soumis doivent, en particulier s'abstenir de
faire état de leurs opinions personnelles sur des questions relatives à leur activité ou d'avoir
des comportements incompatibles avec la dignité, l'impartialité ou la sérénité de leurs
fonctions.
Le devoir de réserve s’impose à tous les salariés et en particulier aux agents de la fonction
publique. Ce devoir de réserve est apprécié en fonction des responsabilités assumées de part
son rang dans la hiérarchie et de la nature de ses fonctions. Plus le niveau hiérarchique du
fonctionnaire est élevé, plus son obligation de réserve est stricte.
Le devoir de réserve « interdit au fonctionnaire de faire de sa fonction l’instrument d’une
propagande quelconque ». Il s'agit d'une application du principe de neutralité du service public,
néanmoins balancé par les droits dont bénéficie chacun (liberté d'expression, droits syndicaux
etc.), y compris lorsqu'il est fonctionnaire.
24
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Liberté d'expression, oui ; mais cette liberté ne doit nuire ni à l’employeur, ni à toute tierce
personne en relation de travail20 !
Toute organisation, toute profession agit dans le cadre du respect des droits de l’homme
(toutes les libertés et droits – à la vie, etc.) et des lois nationales ou internationales :
constitution, droit civil ou pénal, droit fiscal, droit des sociétés, du commerce, du travail, droit
international, droit de l’homme... L'éthique professionnelle invite à prendre en compte ce
cadre législatif et réglementaire pour assurer une bonne citoyenneté à l'organisation, tout en
sachant que le légal n'est pas forcément moral.
Pourquoi se référer aux lois du pays pour des questions d’éthique professionnelle ?
D’abord, il s’agit du premier pilier d’une organisation éthique : la volonté expresse de se plier, à
tous les niveaux de l’organisation, à l’autorité publique dont la mission est la préservation de
l’intérêt général ; sans lequel aucune organisation ne peut fonctionner.
L’existence d’un code d’éthique du psychologue dans un pays n’est pas suffisante pour protéger
les tiers contre des abus que commettrait un psychologue ; ni protéger le psychologue ainsi
que le métier de psychologue contre les intrusions de charlatans éventuels. Cette protection
ne devient effective que lorsque ce code est coulé sous forme de loi ; à l’instar des lois relatives
à l’ordre des médecins, des avocats, des experts- comptables en RDC.
En nous référant aux lois du pays, nous pouvons relever des éléments susceptibles de
20 La liberté d'expression (ou le droit d'exprimer librement sa pensée), garantie par la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen et par la constitution, est reconnue aux fonctionnaires sous réserve d'un usage qui ne soit ni
excessif, ni insultant à l'égard des pouvoirs publics et de la hiérarchie. Ainsi, dans le cadre du travail, cette liberté est
limitée par le devoir de réserve et le devoir de discrétion. Un mandat syndical autorise toutefois des critiques vives
puisque les fonctionnaires bénéficient de droits syndicaux.
25
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
concerner la responsabilité civile des parties prenantes dans la mise en œuvre des pratiques
professionnelles relevant de la psychologie.
Avoir une conscience professionnelle dans son métier, c’est l’exercer totalement avec
dévouement, avec la compétence la plus élevée, dans le respect des attributions assignées. La
discipline au travail est connexe à la conscience professionnelle. Elle consiste dans le respect
strict des procédures, critères et des normes de travail qui sont généralement consignés dans le
règlement de l’entreprise.
Les instruments de la discipline au travail
1. Le règlement d’ordre intérieur qui indique les comportements souhaités au sein d’
entreprise ou de l’association.
2. Le contrat de travail qui fixe les obligations du travailleur et de l’employeur.
3. L’application des sanctions négatives en cas de défaillances (admonestation lorsqu’elle
sont légères, punitions allant jusqu’à la révocation en cas de gravité) ; et des sanctions
positives pour les agents exemplaires en matière de discipline (prix, proclamation
publique, etc.).
4. L’exemplarité des chefs dans la discipline au travail.
21 Si plusieurs organisations intègrent des questions éthiques et déontologiques dans les ROI ; rares sont les
organisations locales dotées d’un code de déontologie ; et très peu d’une démarche systématique et continue de
protection des valeurs.
26
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
La mise en place d’un code d’éthique est une étape fondamentale dans la stratégie de
promotion des valeurs au sein d’une organisation ou au sein d’une profession. Deux outils
semblent fondamentaux :
1. des principes d’action : une charte de valeur ;
2. un code de bonne conduite.
27
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Ainsi chaque membre connaît les standards de conduite éthique qu’on attend de lui ; le public
est informé des attitudes et conduites attendues de chaque membre de l’organisation dont il
attend des services ou des produits de qualité.
Bien conçu, le code de bonne conduite des agents est le point de départ d’une stratégie de
prévention de corruption et d’une stratégie de croissance durable grâce à la bonne image qui
en découle, à la confiance qu’elle inspire :
- les valeurs déterminent fortement les comportements des acteurs internes au sein
d’une organisation ou d’une profession ; ce qui influe sur la qualité du produit ou
service proposé, et sur les attitudes et comportements des partenaires externes qui
sont notamment les usagers d’un service ou d’une administration, les clients d’une
organisation, d’un cabinet, les consommateurs d’un produit ; les bénéficiaires d’une
activité ; etc.
- une dégradation des valeurs au sein d’une organisation peut dévaloriser celle-ci, ses
produits ou service. L’image, le capital confiance sont fondamentaux pour la survie
et le développement d’une organisation, d’une profession.
L’éthique professionnelle aide à prévenir des comportements « mauvais » pour la profession ou
la société et éventuellement les condamner. Elle est évolutive et doit s’adapter aux diverses
situations.
22 La plupart des philosophes anglo-saxons qui sont à l’origine des "Business ethics" ont confondu éthique et morale.
L’article de référence du français Paul Ricoeur (1992) a rétabli la justesse des termes et des concepts utilisés.
28
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
29
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
L’établissement d’un code de bonne conduite sera suivi d’une forte sensibilisation de tous pour
leur faire connaître le contenu de la charte et du code. Dans une organisation, la sensibilisation
vise tous les salariés à tous les niveaux en commençant par les plus gradés jusqu’aux
exécutants. Pour cela il est organisé des séminaires introductifs qui visent à faire connaître ;
1. l’importance du code de déontologie au sein de la profession et de l’organisation où on
travaille ;
2. les objectifs poursuivis par l’organisation en instituant le code de déontologie ;
3. les résultats attendus de chacun et de l’ensemble de l’organisation ou de la profession
quant aux valeurs ; ainsi que les échéances de réalisation par étape ;
4. les valeurs fondamentales poursuivies par l’organisation ou la profession ;
5. les règles déontologiques pour arriver à matérialiser les valeurs au sein de l’organisation
ou de la profession ;
6. les sanctions disciplinaires ;
7. les structures à mettre en place pour protéger les valeurs.
8. Analyse de cas promoteurs au sein de l’organisation, discussion d’expériences.
De plus en plus d’organisations exigent ainsi que leurs salariés participent à un séminaire
relatif aux comportements en cours d’exercice de la profession ou des fonctions au sein d’une
organisation. Exposés et débats sont associés à de nombreux exercices. Cette approche, très
participative, permet une forte implication de chacun et des prises de conscience pour avancer
sur son propre chemin.
23 Dans la faute disciplinaire, il y a absence d’incrimination précise ; et dans les codes de déontologie, elle n’a rien de
limitatif, mais simplement valeur d’exemple ; alors que la faute pénale ne peut être sanctionnée que si un texte
(législatif pour les crimes et délits, réglementaire pour les contraventions) en a donné une définition. C’est le
principe nullum crimen sine lege. En outre dans la faute disciplinaire on peut se référer à l’ensemble du
comportement professionnel du fonctionnaire ou du professionnel. C’est ce qu’on appelle la saisine in personam
alors que le juge pénal est saisi in rem, c’est-à-dire des seuls fait qui lui ont été déférés (Bandet, 1997).
30
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Toutefois l’information et la sensibilisation sont des actions nécessaires mais non suffisantes
pour installer les valeurs. Aussi faut-il cultiver :
1) l’obligation de vigilance de tous les acteurs pour eux-mêmes et leur entourage
professionnel sur les valeurs ;
a) la dénonciation des manquements aux règles éthiques quel que soit leur auteur,
indépendamment des liens hiérarchiques ;
b) la protection de l’identité du collaborateur ayant signalé le manquement.
2) l'approche pour traiter les difficultés éthiques rencontrées.
a) la procédure à suivre ;
b) les ressources internes ou externes pour résoudre les difficultés rencontrées.
Il s’agit d’amener les membres de la profession, les salariés d’une organisation à signer un
document indiquant leur adhésion aux valeurs et leur engagement à appliquer les règles de
conduite au sein de leur organisation. Cet engagement est supposé jouer sur la conscience des
membres de la profession ou les salariés.
On pourrait s’interroger sur la pertinence des effets d’un engagement personnel d’une
personne à adhérer à des valeurs et à adopter des comportements prescrits. L’expérience en a
démontré l’efficacité. Quoi qu’il en soit, l’engagement sera périodiquement renouvelé ; par ex.
chaque deux ans. Un séminaire sur l’éthique précède cet acte.
Les affiches sont apposées dans tous les locaux et à tous les lieux de passage - halls, cages
d’escaliers, etc. Leur taille est fonction de la fréquentation des lieux et des dimensions du local.
Les dépliants seront distribués aux membres et aux clients.
Ces affiches et les autres documents affirment :
- les valeurs éthiques fondamentales voulues par l’organisation ;
- les comportements majeurs attendus des membres ou des salariés ;
- les comportements majeurs attendus des partenaires entrant en relations de travail
avec la profession ou l’organisation
Ils ont pour but :
- de tenir les membres en éveil sur les valeurs et les comportements typiques majeurs
dont ils doivent faire montre entre eux et avec le public externe ;
- de faire connaître au public les valeurs qu’il peut attendre des membres internes de
l’organisation ou de la profession.
Il est bon que tous les documents de communication interne et externe (agendas, calendrier,
papier en-tête, etc.) portent les affirmations fortes des valeurs éthiques fondamentales et des
comportements basiques des membres. Ils peuvent même être gravées ou incruster dans la
pierre ou la brique aux endroits les plus fréquentés.
Remarque
Parfois un décalage s’observe entre la politique éthique déclarée et les pratiques réelles ; entre
les valeurs affichées et les comportements ou attitudes des membres.
Lorsque cette contradiction entre le déclaré et les actes devient flagrante sans qu’il y ait
visibilité de la sanction, la politique éthique de l’organisation semble être un simple outil
marketing, ou pire, un double jeu qu’entretient l’organisation. Ce qui terni son image et dessert
l’organisation à moyen et même à court terme.
31
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Ces types de situations sont justement à combattre par la sanction sans état d’âme et la
prévention grâce notamment à des séminaires périodiques.
a. Comité d’éthique
Dans les organisations, le comité d'éthique est composé de manière paritaire tel que la
direction et le personnel y sont parties prenantes. Dans le but de promouvoir les valeurs, il
recommande aux instances dirigeantes :
-les moyens appropriés de formation, d'information et de sensibilisation de la
communauté de l’organisation à l'éthique.
-les mesures concrètes à prendre pour obvier aux comportements qui vont à l'encontre
de l'éthique.
Certaines organisations instituent une direction d’éthique en leur sein. S’il s’agit d’une
direction de l’éthique, sa composition sera un peu délicate du fait du risque de sa
dépendance trop forte de la hiérarchie dont les membres peuvent aussi défaillir.
32
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Dans sa compréhension première, l’ombudsman est une personne chargée, au sein d’une
organisation, - plus souvent une administration publique dans certains pays (scandinaves,
Rwanda, etc.) -, de la défense des droits du public face à l'administration. Dans certains
États, l'ombudsman est élu par le Parlement. Dans d’autres pays, on l’appelle " médiateur". Il
fait le monitoring de l’éthique au sein de l’organisation en étant l’instance attitrée de
l’écoute des incidents critiques en rapport avec l’éthique et la déontologie professionnelle
au sein de l’organisation ou de la profession.
Dans les organisations ou institutions, il est mis souvent en place une structure qui joue ce
rôle. L’Université du Québec a par exemple institué un "Protecteur universitaire". En RDC,
pareille disposition n’a pas encore été reportée au grand public, là où elle fonctionnerait
sauf dans certaines écoles secondaires.
Toute personne qui se retrouve offusquée par une violation des valeurs de l’organisation ou
de la profession se reporte à lui d’abord au lieu de recourir à la hiérarchie. En effet celle-ci
peut avoir tendance à couvrir les déviants, comme cela est fréquent dans les administrations
publiques, ou suite aux pesanteurs ethniques.
Illustration
En République Démocratique du Congo, après que le Code de conduite de l’agent public de
l’État ait été voté et promulgué en 2002, une démarche d’instauration des valeurs prônées
dans les prescrits dudit Code a été engagée en commençant par la mise en place d’une
structure créée par le Décret-loi 075-2003 du 03 mars 2003 : l’Observatoire du Code
d’éthique professionnel, en sigle OCEP. Il recueille et assure le suivi des dénonciations des
méconduites. Outre des rapports de dénonciation, l’OCEP a à son actif :
- l’organisation du Forum National de Lutte contre la Corruption – en avril 2010 où on a
établi un diagnostic sur la corruption au pays ;
- le Plan Stratégique de Lutte contre la Corruption en RDC ;
- l’élaboration du projet de loi sur la lutte contre la corruption toujours en instance
d’examen au Parlement depuis la fin de la première législature.
L’élan semble s’être estompé. L’existence d’un code d’éthique n’est donc pas suffisant en soi
pour instaurer les valeurs au sein d’une organisation. Certes elle est primordiale et constitue
une étape basique. L’indépendance des structures et des mécanismes de mise en œuvre est
tout aussi capitale.
En vue de l’efficacité d’une politique éthique, la plupart des éthiciens suggèrent qu’elle devrait
être :
- soutenue sans aucune ambiguïté par les plus hauts échelons de la hiérarchie, dans leurs
discours comme dans leurs actes qui constituent autant d’exemples ;
- expliquée par écrit et oralement, avec des rappels réguliers ;
- applicable… c'est-à-dire que les salariés doivent tous pouvoir la comprendre pour la
mettre en œuvre ;
- pilotée par les plus hauts échelons de la hiérarchie, avec des audits de routine sur sa mise
en œuvre et son amélioration ;
- précisée par l’exposé très explicite des conséquences pour tout salarié qui désobéirait à
cette politique ;
- d’un contenu neutre par rapport à la question du genre et à toutes les composantes de
l’organisation.
Il apparaît ainsi que non seulement le texte peut poser problème, mais aussi l’implication de la
hiérarchie et l’organisation d’audits de routine quant à ce.
33
Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Ainsi la promotion de valeurs au sein d’une organisation ou d’une profession est une quête
permanente grâce à certains instruments tels que :
les mécanismes de suivi ou de monitoring ;
les dispositions d’alerte précoce ;
l’évaluation périodique et un bilan éthique qui devrait donc être fait chaque année, à
l’instar du bilan financier et économique ; du bilan social.
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Comme la médecine, la psychologie est une profession qui répond à des règles strictes, quant
au respect des patients et des praticiens eux-mêmes. La plupart des pratiques professionnelles
des psychologues comprennent des actes qui touchent au plus profond de la personnalité ainsi
qu’à l’intimité des individus. L’activité du psychologue porte sur les composantes
psychologiques des individus considérés isolément ou collectivement et situés dans leur
contexte.
Il peut ainsi résulter de cette pratique professionnelle des dommages importants sur l’individu
et /ou sur sa famille à la suite d’un dérapage dans le processus d’intervention du psychologue.
Posés sans un sens aigu de discernement et d’éthique, les actes du psychologue peuvent se
révéler dévastateurs et décrédibiliser la profession aux yeux du public. L’éthique de la
psychologie est donc particulièrement importante pour des professionnels qui travaillent sur la
personnalité des bénéficiaires de leurs prestations et très souvent par des méthodes d’action
sur ladite personnalité.
Dans de nombreux pays existent des codes d’éthique et de déontologie de la profession de
psychologue. Au Canada par exemple, ce code est une composante d’une loi sur les
professions. Ailleurs ce sont les associations professionnelles des psychologues qui en
instaurent. En RDC, ce processus est encore à ses balbutiements et il n’y existe pas encore un
code d’éthique spécifique. Cependant, malgré la multiplicité des codes d’éthique des
psychologues selon les pays, on peut noter des régularités dans les principes de base, les
valeurs fondamentales ainsi que les devoirs et obligations du psychologue, les droits des clients
ou bénéficiaires.
Ce chapitre présente la substance essentielle de ces codes, enrichie par des considérations
déduites des lois de la RDC. Etant un pays francophone, nous nous inspirerons du Code
d’éthique adopté par les associations françaises des psychologues, tel que révisé à ce jour24.
Auparavant, notons que le psychologue exerce différentes fonctions à titre de salarié du secteur
public ou privé (entreprises et autres organisations), ou encore de libéral intervenant à titre
individuel ou associatif. Le psychologue inscrit sa mission dans la reconnaissance et le respect
de la personne dans sa dimension psychique. Ses interventions en situation individuelle,
groupale ou institutionnelle relèvent d’une diversité de pratiques telles que :
l’accompagnement psychologique,
le conseil,
l’enseignement de la psychologie,
l’évaluation,
l’expertise,
la formation,
la psychothérapie,
la recherche,
le travail institutionnel ;
etc.
Ses méthodes sont diverses et adaptées à ses objectifs. Son principal outil est l’entretien.
24 Association des enseignants de psychologie des universités ; Association nationale des organisations de
psychologues ; Société française de psychologie.
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Elles peuvent être repérées dans quatre lois de la République Démocratique du Congo :
- la Constitution,
- le Code pénal ; singulièrement la loi sur les violences sexuelles qui en est une mise à
jour du Code pénal,
- la loi sur la protection des enfants,
- le Code de l’agent public de l’Etat
Ce dernier a été abondamment exploité en présentant les valeurs professionnelles
fondamentales en éthique professionnelle. En effet, de nombreux psychologues prestent dans
les services publics de l’Etat.
Il reste évident qu’un code engageant les membres d’une association des psychologues leur est
opposable en cas de délitement. Tout comme toutes les infractions relatives au droit commun
(vol, viol, coups et blessures, etc.) expose le psychologue contrevenant aux peines prévues dans
le code pénal. Il ne peut se prévaloir de son code spécifique car le pénal tient le civil en état.
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
- de ne pas être privé de liberté de façon illégale ou arbitraire (art. 10) ; le cas échéant,
d’être traité avec humanité en tenant compte des besoins des personnes de son âge
(art. 11);
- de ne pas être harcelé sexuellement (art. 60), ni victime de la pédophilie (art. 169), de
viol (art. 170).
- d’avoir un milieu familial (art.17) ;
- de jouir de la liberté de pensée, de conscience et de religion (art. 26);
- de bénéficier du respect de sa vie privée sans immixtions arbitraires ou illégales dans sa
vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son
honneur et à sa réputation (art. 30) ;
- d’être protégé contre toute forme d'exploitation et de violences (art. 57).
Le risque de vulnérabilité du psychologue à violer ces lois
Comme plusieurs des méthodes professionnelles d’intervention du psychologue impliquent
d’une part l’anamnèse ou l’analyse de l’histoire personnelle du client ou de l’usager, et d’autre
part, des contacts personnels suivis et durables du psychologue avec les bénéficiaires de ses
services, le psychologue peut devenir vulnérable aux défaillances à caractère sexuel, et donc
aux infractions liées à cette loi. Surtout que certains (nes) adolescents (es) se livrent par
curiosité, à des sollicitations sexuelles ; ou sont carrément sont des professionnels (les) du
sexe.
Il l’est d’autant plus qu’il intervient auprès des personnes en situation de fragilité
psychologique : les psychopathes, les victimes de traumatismes divers, les demandeurs
d’emploi, etc. Du reste, l’article 171 y fait explicitement allusion en parlant de « risque d’abus
par quelques artifices pouvant altérer les facultés de l’enfant ». La suggestion et l’hypnose ne
sont-elles pas des "artifices" ?
Les éléments basiques du code d’éthique et de déontologie des psychologues sont de plus en
plus mieux identifiés. Ils partent d’une part, des caractéristiques générales de leur pratique
professionnelle, d’autre part des droits de la personne exposée à cette pratique dont l’intégrité
doit être recherchée et préservée. Il en résulte des principes généraux, des valeurs et des lignes
directrices des devoirs de référence du psychologue.
3.2.1. Principes généraux
La complexité des situations psychologiques s’oppose à l’application automatique de règles.
L’observance des grands principes suivants sera donc d’une grande aide pour le psychologue
s’il tient à la rectitude dans ses prestations.
Principe 1 : Respect des droits de la personne
Le psychologue réfère son exercice aux principes édictés par les législations nationale et
internationale sur le respect des droits fondamentaux des personnes, et spécialement de
leur dignité, de leur liberté et de leur protection.
1) Il s’attache à respecter l’autonomie d’autrui et en particulier ses possibilités
d’information, sa liberté de jugement et de décision.
2) Il favorise l’accès direct et libre de toute personne au psychologue de son choix.
3) Il n’intervient qu’avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées.
4) Il préserve la vie privée et l’intimité des personnes en garantissant le respect du secret
professionnel.
5) Il respecte le principe fondamental que nul n’est tenu de révéler quoi que ce soit sur
lui-même.
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
Principe 2 : Compétence
Le psychologue vise la plus haute qualité des prestations en entretenant et développant sa
compétence qu’il tient :
1) des connaissances théoriques et méthodologiques acquises dans les conditions définies
par la loi relative à l’usage professionnel du titre de psychologue ;
2) de la réactualisation régulière de ses connaissances ;
3) de sa formation qui le rend capable de discerner son implication personnelle dans la
compréhension d’autrui.
Chaque psychologue est garant de ses qualifications particulières. Il définit ses limites
propres compte tenu de sa formation et de son expérience. Il est de sa responsabilité
éthique de refuser toute intervention lorsqu’il sait ne pas avoir les compétences requises.
Quel que soit le contexte de son intervention et les éventuelles pressions subies, il fait
preuve de prudence, mesure, discernement et impartialité.
Principe 3 : Responsabilité et autonomie
Outre ses responsabilités civiles et pénales, le psychologue a aussi une responsabilité
professionnelle.
Dans le cadre de sa compétence professionnelle, le psychologue décide et répond
personnellement du choix et de l’application des méthodes et techniques qu’il conçoit et
met en œuvre, ainsi que des avis qu’il formule. Il peut remplir différentes missions et
fonctions : il est de sa responsabilité de les distinguer et de les faire distinguer.
Principe 4 : Rigueur
Le psychologue travaille de manière systématique selon les règles de l’art ; loin de toute
mystification.
Les modes d’intervention choisis par le psychologue doivent pouvoir faire l’objet d’une
explicitation raisonnée et d’une argumentation contradictoire de leurs fondements
théoriques et de leur construction. Le psychologue est conscient des limites de son travail.
Principe 5 : Intégrité et probité
Le psychologue a pour obligation de ne pas exploiter une relation professionnelle à des fins
personnelles, religieuses, sectaires, politiques, ou en vue de tout autre intérêt idéologique.
Principe 6 : Respect du but assigné
Les dispositifs méthodologiques mis en place par le psychologue répondent aux motifs de
ses interventions, et à eux seulement. En construisant son intervention dans le respect du
but assigné, le psychologue prend notamment en considération les utilisations qui
pourraient en être faites par des tiers.
Principe 7 : Le respect du secret professionnel
Le secret professionnel est l’obligation de ne pas divulguer des faits confidentiels appris
dans l’exercice de la profession. Pour le psychologue clinicien, il est tenu au secret médical,
c’est-à-dire à l’obligation qu’a le professionnel de santé de ne pas divulguer toute
information concernant une personne ; information lui parvenue dans l’exercice de sa
profession, et ce non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou
compris.
Il s’agit d’une obligation qui s’impose au plus haut point au psychologue dont les
interventions professionnelles impliquent une intrusion quelquefois avancée dans la vie
privée et dans l’intimité des bénéficiaires de ses intervention ; qu’il s’agisse des individus et
38
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25 Voir lexique.
26 Voir lexique
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Pr Kisangani Endanda – EDP Psy
27 Si les personnes ne sont pas en mesure d’exprimer un consentement libre et éclairé (mineurs, majeurs protégés), le chercheur
doit obtenir l’autorisation écrite d’une personne légalement autorisée à la donner.
28
Si on ne peut le faire préalablement pour des motifs de validité scientifique et de stricte nécessité méthodologique ; au terme de
la recherche, une information complète devra être fournie à la personne qui pourra alors décider de se retirer de la recherche et
exiger que les données la concernant soient détruites.
29 Voir lexique
30
Voir lexique
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A. Suggestion
À plus ou moins grand degré, tous les thérapeutes ont recours, volontairement ou non, à la
suggestion. Les thérapeutes pratiquant l'hypnose bien évidemment, sans négliger les autres
thérapies, comme les thérapies comportementales et cognitives (TCC) : la question de la
suggestion en psychanalyse a été longuement débattue et le débat n'est pas encore épuisé.
Fondamentalement ; la suggestion utilisée ou induite par le clinicien viole quelque peu le
principe de respect de l’autonomie du sujet. En effet, comment éviter l'influence et la
suggestion dans une thérapie par la parole ? L'intérêt particulier du thérapeute pour tel
élément du discours du patient par exemple suffit à orienter la réflexion du patient dans un
sens plutôt qu'un autre.
Pour la santé du patient, il est essentiel de réfléchir à sa propre conduite de thérapeute et à ce
qu'elle peut induire chez lui : le risque est grand d'aggraver la pathologie, sinon de ne pas la
soulager31.
Certaines thérapies corporelles utilisent le toucher. Dans ce cas, il est évident que la
responsabilité du thérapeute est accrue. Tout toucher à caractère sexuel est proscrit. De plus,
le thérapeute doit également être attentif au désir du patient envers sa personne, qui est
augmenté par la proximité intime du toucher.
B. Transfert et Contre-transfert
Si le transfert en psychanalyse est une réactualisation des mouvements affectifs infantiles
envers le thérapeute (tendresse et hostilité), et donc d'une grande utilité pour le psychanalyste,
le contre-transfert n'est pas non plus à négliger. Celui-ci représente les mouvements affectifs
d'attirance ou de répulsion, induits chez le thérapeute par le patient, et peut être compliqué
par sa propre histoire. Il convient donc de comprendre son contre-transfert dans la cure, et de
ne pas le négliger ou chercher à l'éliminer sous peine de préjudices pour le patient. Il est
nécessaire alors de le réfléchir, de l'élaborer.
31 Exemple de controverse en psychanalyse à propos de la suggestion : le traitement par Freud de l'homme aux loups.
Dans la préface de l'ouvrage de Freud (in L'homme aux loups, aux PUF, édition de 1990), P. Mahony exprime
clairement les doutes de la communauté analytique face à la résolution du cas de l'homme aux loups, suspectant
et décelant dans le récit clinique de Freud une utilisation obstinée de la suggestion. L'homme aux loups ne s'estima
jamais guéri : on voit bien les dangers du désir du thérapeute, lorsqu'il n'est pas suffisamment élaboré et réfléchi.
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L'acte thérapeutique doit en effet pouvoir s'adapter au patient, à sa personnalité, à son histoire,
et à sa demande.
3.3.2. Déontologie pratique dans la thérapie
A. Devoirs du professionnel
-A1. Qualité des soins.
Dès lors qu'il s'est engagé dans un contrat thérapeutique avec une personne, le
psychothérapeute s’emploie à lui donner personnellement les meilleurs soins de manière
compétente et dans le respect de l’éthique32. Le psychothérapeute est dans l’obligation
d’assumer ses responsabilités compte tenu des conditions particulières de confiance et de
dépendance qui caractérisent la relation thérapeutique : la société exige qu’il travaille à
contribuer au maintien et à l’établissement de conditions de vie susceptibles de
promouvoir, sauvegarder et rétablir la santé psychique, la maturation et l’épanouissement
de l’être humain.
A2.- Obligation de fournir des informations exactes et objectives.
Les informations fournies au patient concernant les conditions dans lesquelles se déroule
le traitement doivent être exactes, objectives et reposer sur des faits. Toute publicité
mensongère est interdite. Il ne peut y avoir de promesses irréalistes de guérison.
A3.- Appel à un tiers.
À cet effet, et s'il l'estime utile, il fait appel à la collaboration de tiers. Si nécessaire, le
psychothérapeute doit travailler de manière interdisciplinaire avec des représentants
d’autres sciences, dans l’intérêt du patient/client mais avec son accord préalable.
A4.- Devoir de réserve et secret professionnel.
Conscient de la relation très spécifique qui le lie à ses patients,
le psychothérapeute observe une attitude de réserve en toutes circonstances ;
le psychothérapeute est soumis aux règles usuelles du secret professionnel qui
s'étend à tout ce qu'il a vu, entendu ou compris au cours de sa pratique.
le psychothérapeute prend toutes les précautions nécessaires pour préserver
l'anonymat des personnes qui le consultent ou l'ont consulté.
si des raisons thérapeutiques nécessitent la collaboration avec une personne
donnant des soins au patient, le psychothérapeute ne peut partager ses informations
qu'avec l'accord du patient. Cet accord est implicitement donné dans un processus
de co-thérapie.
le psychothérapeute prescrit aux participants à toute séance de groupe une
obligation de secret quant à l'identité des participants et de discrétion sur le
déroulement des séances.
A5.- Abstinence sexuelle.
Le psychothérapeute s'abstient de toutes relations sexuelles avec ses patients, ainsi qu'avec
ses stagiaires, les participants aux ateliers ou aux conférences, toute personne qui
l'approchera dans le cadre large de son travail thérapeutique. En séance de groupe, etc., le
psychothérapeute interdit le passage à l'acte sexuel entre les participants et tout acte
physique dommageable aux personnes et aux biens.
A6.- Respect de l'individu.
32 Il doit se tenir au courant des recherches et du développement scientifique de la psychothérapie - ce qui implique
une formation continue permanente.
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B. Devoirs du patient
Pour le patient, s’engager dans une thérapie implique que le patient a sa responsabilité propre
et est conscient de la nécessité d'une coopération active et permanente dans le cadre strict de
la thérapie.
Le patient veillera également à :
– se mettre dans un vrai processus d'auto-guérison et devenir ainsi conscient de sa
propre responsabilité à s'auto-libérer.
– limiter les résistances conscientes au processus de changement dans lequel il aura été
invité à s'inscrire,
– respecter et honorer ce à quoi il se sera engagé de faire pour lui-même dans le cadre du
travail thérapeutique, autant que possible,
– respecter et honorer les rendez-vous pris,
– prévenir immédiatement, en cas d’empêchement, ou le plus rapidement possible ceux
qui le traite.
Deux exemples de codes de la psychologie sont repris en annexe.
Bibliographie
Ouvrages, articles et documents généraux
Bandet Pierre (1997). L’action disciplinaire dans les trois fonctions publiques. Paris : Berger-Levrault.
Bentham J. (1823) l'Essai sur la nomenclature et la classification des principales branches d'Art-et-Science. Paris :
Bossange Frères.
Besançon, Guy. (1993). Manuel de psychopathologie. Paris : Dunod.
Cordier et coll. (1987). Aspects législatifs et administratifs de la psychiatrie, Paris : éd. Lemoine.
Dictionnaire Définitions –Marketing. Dictionnaire en ligne. http://www.definitions-marketing.com
Freud, S. (1990). L'homme aux loups. Paris : PUF collection Quadrige
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Lercher, Alain. (1985). Les mots de la philosophie. Paris : Librairie Eugène Belin.
Leskovec, Jure, Adamic Lada A., Huberman Bernardo A. (2008). The dynamics of viral marketing. ACM Transactions
on the web.
Lévinas, Emmanuel. (1996). Ethique et Infini. Dialogues avec Philippe Nemo. Paris : Fayard/France culture.
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Pearsons, T. (1954). Essays in Sociological Theory . Londres : The Free Press of Glencoe
Ricot, Jacques. (2003). Repères éthiques et philosophiques (conférence 2003) »
Rokeach, Milton. (1979). Understanding Human Values: Individual and Societal. New York: Free Press, 322 pp.
Sauvé, L.; Villemagne, C. (2006). L'éthique de l'environnement comme projet de vie et «chantier» social: un défi de
formation. Chemin de traverse - Revue transdisciplinaire en éducation à l'environnement, 2, 19-24
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Réforme de l’administration publique et de la Charte de la Fonction publique en Afrique ».
Communication a l’intention des personnels des assemblées provinciales. Kinshasa.
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Article 12 : Lorsque l’intervention se déroule dans un cadre de contrainte ou lorsque les capacités de discernement
de la personne sont altérées, le psychologue s’efforce de réunir les conditions d’une relation respectueuse
de la dimension psychique du sujet.
Article 13 : Les avis du psychologue peuvent concerner des dossiers ou des situations qui lui sont rapportées. Son
évaluation ne peut cependant porter que sur des personnes ou des situations qu’il a pu examiner lui-même.
Article 14 : Dans toutes les situations d’évaluation, quel que soit le demandeur, le psychologue informe les
personnes concernées de leur droit à demander une contre évaluation.
Article 15 : Le psychologue n’use pas de sa position à des fins personnelles, de prosélytisme ou d’aliénation
économique, affective ou sexuelle d’autrui.
Article 16 : Le psychologue présente ses conclusions de façon claire et compréhensible aux intéressés.
Article 17 : Lorsque les conclusions du psychologue sont transmises à un tiers, elles répondent avec prudence à la
question posée et ne comportent les éléments d’ordre psychologique qui les fondent que si nécessaire. La
transmission à un tiers requiert l’assentiment de l’intéressé ou une information préalable de celui-ci.
Article 18 : Le psychologue n’engage pas d’intervention ou de traitement impliquant des personnes auxquelles il est
personnellement lié. Dans une situation de conflits d’intérêts, le psychologue a l’obligation de se récuser.
Article 19 : Le psychologue ne peut se prévaloir de sa fonction pour cautionner un acte illégal et son titre ne le
dispense pas des obligations de la loi commune. Dans le cas de situations susceptibles de porter atteinte à
l’intégrité psychique ou physique de la personne qui le consulte ou à celle d’un tiers, le psychologue évalue
avec discernement la conduite à tenir en tenant compte des dispositions légales en matière de secret
professionnel et d’assistance à personne en péril. Le psychologue peut éclairer sa décision en prenant
conseil auprès de collègues expérimentés.
Article 20 : Les documents émanant d’un psychologue sont datés, portent son nom, son numéro ADELI,
l’identification de sa fonction, ses coordonnées professionnelles, l’objet de son écrit et sa signature. Seul le
psychologue auteur de ces documents est habilité à les modifier, les signer ou les annuler. Il refuse que ses
comptes rendus soient transmis sans son accord explicite et fait respecter la confidentialité de son courrier
postal ou électronique.
Article 21 : Le psychologue doit pouvoir disposer sur le lieu de son exercice professionnel d’une installation
convenable, de locaux adéquats pour préserver la confidentialité, de moyens techniques suffisants en
rapport avec la nature de ses actes professionnels et des personnes qui le consultent.
Article 22 : Dans le cas où le psychologue est empêché ou prévoit d’interrompre son activité, il prend, avec l’accord
des personnes concernées, les mesures appropriées pour que la continuité de son action professionnelle
puisse être assurée.
Chapitre III : Les modalités techniques de l’exercice professionnel
Article 23 : La pratique du psychologue ne se réduit pas aux méthodes et aux techniques employées. Elle est
indissociable d’une appréciation critique et d’une mise en perspective théorique de ces techniques.
Article 24 : Les techniques utilisées par le psychologue à des fins d’évaluation, de diagnostic, d’orientation ou de
sélection, doivent avoir été scientifiquement validées et sont actualisées.
Article 25 : Le psychologue est averti du caractère relatif de ses évaluations et interprétations. Il prend en compte les
processus évolutifs de la personne. Il ne tire pas de conclusions réductrices ou définitives concernant les
ressources psychologiques et psychosociales des individus ou des groupes.
Article 26 : Le psychologue recueille, traite, classe, archive, conserve les informations et les données afférentes à son
activité selon les dispositions légales et réglementaires en vigueur. Il en est de même pour les notes qu’il
peut être amené à prendre au cours de sa pratique professionnelle. Lorsque ces données sont utilisées à des
fins d’enseignement, de recherche, de publication ou de communication, elles sont impérativement
traitées dans le respect absolu de l’anonymat.
Article 27 : Le psychologue privilégie la rencontre effective sur toute autre forme de communication à distance et ce
quelle que soit la technologie de communication employée. Le psychologue utilisant différents moyens
télématiques (téléphone, ordinateur, messagerie instantanée, cybercaméra) et du fait de la nature virtuelle
de la communication, explique la nature et les conditions de ses interventions, sa spécificité de
psychologue et ses limites.
Article 28 : Le psychologue exerçant en libéral fixe librement ses honoraires, informe ses clients de leur montant dès
le premier entretien et s’assure de leur accord.
Chapitre IV : Les devoirs du psychologue envers ses pairs
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Article 29 : Le psychologue soutient ses pairs dans l’exercice de leur profession et dans l’application et la défense du
présent Code. Il répond favorablement à leurs demandes de conseil et d’aide dans les situations difficiles,
notamment en contribuant à la résolution des problèmes déontologiques.
Article 30 : Le psychologue respecte les références théoriques et les pratiques de ses pairs pour autant qu’elles ne
contreviennent pas aux principes généraux du présent Code. Ceci n’exclut pas la critique argumentée.
Article 31 : Lorsque plusieurs psychologues interviennent dans un même lieu professionnel ou auprès de la même
personne, ils se concertent pour préciser le cadre et l’articulation de leurs interventions.
Chapitre V : Le psychologue et la diffusion de la psychologie.
Article 32 : Le psychologue a une responsabilité dans la diffusion de la psychologie et de l’image de la profession
auprès du public et des médias. Il fait une présentation de la psychologie, de ses applications et de son
exercice en accord avec les règles déontologiques de la profession. Il use de son droit de rectification pour
contribuer au sérieux des informations communiquées au public.
Article 33 : Le psychologue fait preuve de discernement, dans sa présentation au public, des méthodes et techniques
psychologiques qu’il utilise. Il informe le public des dangers potentiels de leur utilisation et
instrumentalisation par des non psychologues. Il se montre vigilant quant aux conditions de sa
participation à tout message diffusé publiquement.
Titre II : La formation des psychologues
Article 34 : L’enseignement de la psychologie respecte les règles déontologiques du présent Code. En conséquence,
les institutions de formation :
h diffusent le Code de Déontologie des Psychologues aux étudiants en psychologie dès le début de leurs études ;
fournissent les références des textes législatifs et réglementaires en vigueur ;
s’assurent que se développe la réflexion sur les questions éthiques et déontologiques liées aux différentes
pratiques : enseignement, formation, pratique professionnelle, recherche.
Article 35 : Le psychologue enseignant la psychologie ne participe qu’à des formations offrant des garanties
scientifiques sur leurs finalités et leurs moyens.
Article 36 : Les formateurs ne tiennent pas les étudiants pour des patients ou des clients. Ils ont pour seule mission
de les former professionnellement, sans exercer sur eux une quelconque pression.
Article 37 : L’enseignement présente les différents champs d’étude de la psychologie, ainsi que la pluralité des cadres
théoriques, des méthodes et des pratiques, dans un souci de mise en perspective et de confrontation
critique. Il bannit nécessairement l’endoctrinement et le sectarisme.
Article 38 : L’enseignement de la psychologie fait une place aux disciplines qui contribuent à la connaissance de
l’homme et au respect de ses droits, afin de préparer les étudiants à aborder les questions liées à leur futur
exercice dans le respect des connaissances disponibles et des valeurs éthiques.
Article 39 : Il est enseigné aux étudiants que les procédures psychologiques concernant l’évaluation des personnes et
des groupes requièrent la plus grande rigueur scientifique et éthique dans le choix des outils, leur
maniement - prudence, vérification - et leur utilisation - secret professionnel et confidentialité -. Les
présentations de cas se font dans le respect de la liberté de consentir ou de refuser, de la dignité et de
l’intégrité des personnes présentées.
Article 40 : Les formateurs, tant universitaires que praticiens, veillent à ce que leurs pratiques, de même que les
exigences universitaires - mémoires de recherche, stages, recrutement de participants, présentation de cas,
jurys d’examens, etc. - soient conformes à la déontologie des psychologues. Les formateurs qui encadrent
les stages, à l’Université et sur le terrain, veillent à ce que les stagiaires appliquent les dispositions du Code,
notamment celles qui portent sur la confidentialité, le secret professionnel, le consentement éclairé. Les
dispositions encadrant les stages et les modalités de la formation professionnelle (chartes, conventions) ne
doivent pas contrevenir aux dispositions du présent Code.
Article 41 : Le psychologue enseignant la psychologie n’accepte aucune rémunération de la part d’une personne qui
a droit à ses services au titre de sa fonction. Il n’exige pas des étudiants leur participation à d’autres
activités, payantes ou non, lorsque celles-ci ne font pas explicitement partie du programme de formation
dans lequel sont engagés les étudiants.
Article 42 : L’évaluation tient compte des règles de validation des connaissances acquises au cours de la formation
initiale selon les modalités officielles. Elle porte sur les disciplines enseignées à l’Université, sur les
capacités critiques et d’autoévaluation des candidats, et elle requiert la référence aux exigences éthiques et
aux règles déontologiques des psychologues.
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Article 43 : Les enseignements de psychologie destinés à la formation de professionnels non psychologues observent
les mêmes règles déontologiques que celles énoncées aux articles 40, 41 et 42 du présent Code.
Titre III : La recherche en psychologie
Article 44 : La recherche en psychologie vise à acquérir des connaissances de portée générale et à contribuer si
possible à l’amélioration de la condition humaine. Toutes les recherches ne sont pas possibles ni
moralement acceptables. Le savoir psychologique n’est pas neutre. La recherche en psychologie implique le
plus souvent la participation de sujets humains dont il faut respecter la liberté et l’autonomie, et éclairer le
consentement. Le chercheur protège les données recueillies et n’oublie pas que ses conclusions
comportent le risque d’être détournées de leur but.
Article 45 : Le chercheur ne réalise une recherche qu’après avoir acquis une connaissance approfondie de la
littérature scientifique existant à son sujet, formulé des hypothèses explicites et choisi une méthodologie
permettant de les éprouver. Cette méthodologie doit être communicable et reproductible.
Article 46 : Préalablement à toute recherche, le chercheur étudie, évalue les risques et les inconvénients prévisibles
pour les personnes impliquées dans ou par la recherche. Les personnes doivent également savoir qu’elles
gardent leur liberté de participer ou non et peuvent en faire usage à tout moment sans que cela puisse
avoir sur elles quelque conséquence que ce soit. Les participants doivent exprimer leur accord explicite,
autant que possible sous forme écrite.
Article 47 : Préalablement à leur participation à la recherche, les personnes sollicitées doivent exprimer leur
consentement libre et éclairé. L’information doit être faite de façon intelligible et porter sur les objectifs et
la procédure de la recherche et sur tous les aspects susceptibles d’influencer leur consentement.
Article 48 : Si, pour des motifs de validité scientifique et de stricte nécessité méthodologique, la personne ne peut
être entièrement informée des objectifs de la recherche, il est admis que son information préalable soit
incomplète ou comporte des éléments volontairement erronés. Cette exception à la règle du consentement
éclairé doit être strictement réservée aux situations dans lesquelles une information complète risquerait de
fausser les résultats et de ce fait de remettre en cause la recherche. Les informations cachées ou erronées
ne doivent jamais porter sur des aspects qui seraient susceptibles d’influencer l’acceptation à participer. Au
terme de la recherche, une information complète devra être fournie à la personne qui pourra alors décider
de se retirer de la recherche et exiger que les données la concernant soient détruites.
Article 49 : Lorsque les personnes ne sont pas en mesure d’exprimer un consentement libre et éclairé (mineurs,
majeurs protégés ou personnes vulnérables), le chercheur doit obtenir l’autorisation écrite d’une personne
légalement autorisée à la donner. Y compris dans ces situations, le chercheur doit consulter la personne
qui se prête à la recherche et rechercher son adhésion en lui fournissant des explications appropriées de
manière à recueillir son assentiment dans des conditions optimales.
Article 50 : Avant toute participation, le chercheur s’engage vis-à-vis du sujet à assurer la confidentialité des
données recueillies. Celles-ci sont strictement en rapport avec l’objectif poursuivi. Toutefois, le chercheur
peut être amené à livrer à un professionnel compétent toute information qu’il jugerait utile à la protection
de la personne concernée.
Article 51 : Le sujet participant à une recherche a le droit d’être informé des résultats de cette recherche. Cette
information lui est proposée par le chercheur.
Article 52 : Le chercheur a le devoir d’informer le public des connaissances acquises sans omettre de rester prudent
dans ses conclusions. Il veille à ce que ses comptes rendus ne soient pas travestis ou utilisés dans des
développements contraires aux principes éthiques.
Article 53 : Le chercheur veille à analyser les effets de ses interventions sur les personnes qui s’y sont prêtées. Il
s’enquiert de la façon dont la recherche a été vécue. Il s’efforce de remédier aux inconvénients ou aux effets
éventuellement néfastes qu’aurait pu entraîner sa recherche.
Article 54 : Lorsque des chercheurs et/ou des étudiants engagés dans une formation qui a cet objectif participent à
une recherche, les bases de leur collaboration doivent être préalablement explicitées ainsi que les
modalités de leur participation aux éventuelles publications à hauteur de leur contribution au travail
collectif.
Article 55 : Lorsqu’il agit en tant qu’expert (rapports pour publication scientifique, autorisation à soutenir thèse ou
mémoire, évaluation à la demande d’organisme de recherche, …) le chercheur est tenu de garder secrets les
projets et les idées dont il a pris connaissance dans l’exercice de sa fonction d’expertise. Il ne peut en aucun
cas en tirer profit pour lui-même.
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Les associations signataires renoncent à tous droits de propriété et autorisent la reproduction du Code sous réserve
que soient mentionnés leurs noms et la date du présent document : 22 mars 1996 et actualisé en février 2012. « Code
de déontologie des psychologues français actualisé et déjà signé depuis le 4/2/2012 par 16 organisations. »
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Toute personne garde le droit d’accès à l’enregistrement des données la concernant et uniquement à celles-ci. Elle a
le droit de les faire détruire.
Le psychologue fait en sorte que les documents issus de son travail soient toujours présentés et conservés de
manière à sauvegarder le secret professionnel. Il peut détruire l’enregistrement des données recueillies dans
son travail, lorsque leur possession peut mener à des problèmes éthiques ou de garantie du secret
professionnel. L’attention des psychologues est attirée sur le fait que la transmission d’informations par
courriel n’est pas sécurisée à 100%. La transmission par téléphone suppose l’identification certaine du
correspondant.
1.2.5. Le secret que doit le psychologue à son client, lui interdit de révéler qu’une personne a fait appel à ses services.
A la demande du client, il peut lui remettre une attestation de consultation.
1.2.6 Le psychologue informe ceux qui participent à une séance de groupe, de la possibilité que soit révélé un aspect
quelconque de la vie privée de l’un ou l’autre d’entre eux. Il doit les inviter à respecter le caractère confidentiel
des informations qu’ils pourraient apprendre durant cette séance.
2 - Responsabilité.
Le psychologue est toujours personnellement responsable de son travail et de la qualité de celui-ci. Il assume une
obligation de moyens et non de résultat.
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3- Compétences
3.1 Le psychologue est tenu de connaître le présent code de Déontologie. Il doit l’appliquer dans sa pratique
professionnelle.
3.2 Le psychologue exerce dans les limites des compétences issues de sa formation et de son expérience. Il le fait
dans le cadre des théories et des méthodes reconnues par la communauté scientifique des psychologues, en
tenant compte des critiques et de l’évolution de celles-ci.
3.3 Le psychologue doit être conscient des limites des procédures et des méthodes qu’il utilise. Il tient compte de ces
limites pour tirer des conclusions. Dans toute son activité ( thérapeutique, étude, rapport), il fait preuve d’un
maximum d’objectivité.
3.4 Dans l’exercice de sa profession, le psychologue doit maintenir et développer sa compétence professionnelle.
3.5 Le psychologue ne peut pratiquer lorsque son jugement et ses capacités sont altérés ou entravés, par exemple en
cas de maladie grave ou de risque de partialité.
4- Intégrité
4.1 Rémunérations.
4.1.1. Le psychologue a un devoir d’honnêteté quant aux implications financières de ses activités professionnelles.
Ces implications font l’objet d’un accord préalable à l’intervention. Cet accord est révisable à la demande de
l’une ou l’autre des parties suivant des modalités à convenir.
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4.1.2. Le psychologue n’accepte ni ne propose aucune commission lorsqu’il reçoit ou adresse un client à un autre
professionnel.
4.1.3. En cas de litige portant sur les honoraires, le client et/ou le psychologue peuvent demander l’avis de la
Commission d’Ethique et de Déontologie de la Fédération.
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4.4.4. Le fait pour un psychologue d’être lié dans son exercice professionnel par un contrat ou un statut à toute
entreprise privée ou organisme public ne modifie pas ses devoirs professionnels et en particulier les
obligations concernant le Secret Professionnel et l’indépendance du choix des méthodes et de ses décisions. Il
fait état du Code de Déontologie dans l'établissement de ses contrats et s'y réfère dans ses liens professionnels.
4.4.5. Le psychologue ne peut accepter de pressions dans l’exercice de ses fonctions. En cas de difficulté, il est
souhaitable qu’il en informe la Commission d’Ethique et de Déontologie de la Fédération Belge des
Psychologues.
4.4.6. Lorsqu’un psychologue estime qu’un confrère ne se comporte pas conformément au Code, il peut le lui
signaler et , en cas de divergence d’opinion, en référer à la Commission d’Ethique et de Déontologie de la
Fédération.
Source :
http://www.psygroup.be/fr/code-deontologique.php?PHPSESSID=5aaca249688479c4a1459568ea45234c
Pour de plus amples informations concernant ces règles professionnelles, consultez le site http://www.bfp-
fbp.be/.
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