Rapport de Mission1
Rapport de Mission1
FRATERNITE-TRAVAIL-PROGRES
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
RAPPORT MISSION DE SUIVI ACTIVITES DU PROJET PARSN DANS LES REGIONS D’AGADEZ,
TAHOUA, DIFFA, ZINDER, MARADI, DOSSO ET TILLABERI
I. Introduction
Travaux HIMO destinés à distribuer des revenus aux groupes sensibles tout en
réalisant des ouvrages d’intérêt public ;
Actions de relèvement pour renforcer la capacité des populations ;
Autres actions de stabilisation, de la cohésion sociale et de consolidation de la
paix tels que la police municipale, les appuis aux conseils départementaux de
sécurité, etc…
C’est pour s’enquérir des conditions de réalisation de ces activités que Haute Autorité à la
Consolidation de la Paix a organisé une mission du 22 juin au 10 juillet 2022 pour l’axe
Zinder, Diffa, du 18 Juillet au 5 Aout 2022 l’axe Tahoua Agadez et du 12 au 30 Aout 2022
pour l’axe Tillaberi, Maradi et Dosso. Cette mission est composée de MME Saâdatou
TAMO Directrice Programmation Et Suivi Et Evaluation, de Salah Azoubir Directeur
communication et nouvelles technologies de l’information, et de Boukari Djibo chef
division financière. Au cours de cette mission, des entretiens ont été réalisées avec un
échantillon des bénéficiaires directs des activités dans divers communes visitées.
Il s’agit au cours de cette mission d’apprécier la mise en œuvre des activités dans les
zones d’intervention de la HACP, de recueillir la perception des autorités et bénéficiaires
des activités, de recueillir les difficultés rencontrées ainsi que les suggestions et
propositions d’amélioration.
L’entretien a fait ressortir plusieurs appuis reçus à travers les projets de la HACP comme
le parsn notamment l’appui sur la formation et l’élaboration du plan d’action,
l’organisation des prêches portant sur la paix, la cohésion sociale et la tolérance pacifique
telle qu’en enseignées par l’Islam et le Christianisme. Ces messages ont été relayés sur
des cartes mémoires et distribués dans les 12 communes au profit des membres et les
fidèles des CDIR communaux, l’appui en matériel et fournitures informatiques (rames de
papiers, toners, antivirus, l’appui pour la mise en place en 2020 des CDIR communaux au
niveau de 12 communes de la région de Diffa, la formation en vie associative et l’appui
pour la recherche des documents de reconnaissance officielle. Ces appuis ont renforcé la
collaboration entre les différents courants de la région et d’aplanir les divergences et
conflits intra et interreligieux. Toutefois il faut souligner certaines difficultés rencontrées
par cette structure notamment le manque de siège pour la tenue de ses réunions et
autres travaux, l’insuffisance des moyens d’actions en lien avec sa mission surtout dans
un contexte de conflit de la région de Diffa ainsi que le manque d’expériences en matière
de recherche de financement ce qui constitue un obstacle au développement de ses
activités.
L’entretien fait ressortir une très bonne collaboration avec la coordination régionale du
projet et le souhait par la direction pour un renforcement des capacités de ses cadres
pour un suivi efficace des activités du projet.
Cet entretien fait ressortir des résultats encourageants depuis la prise de service de cette
unité de police. En effet, selon les autorités communales, la commune utilise la police
dans le maintien de l’ordre public, dans le recouvrement des taxes dans les marchés et
autres ressources. La commune enregistre ainsi une amélioration des recettes et une
hausse de son budget.
La difficulté rencontrée réside dans les arriérés de salaire qu’accuse la commune (5 mois)
ce qui cause des gros soucis pour le respect des textes et du statut de la Police
Municipale vulgarisés. A cela s’ajoute la non autorisation du port d’arme ce qui du coup
les rend vulnérable dans un contexte d’insécurité permanent surtout avec la visite
fréquente des éleveurs peulhs qui sont souvent armés
Conformément au problème de non détention d’arme par les unités de police municipale,
la mission a informé le Maire qu’il existe une disposition permettant aux unités de la
police municipale leur permettant l’autorisation de détention et de port d’arme. Ainsi, la
mission a recommandé au maire d’adresser une correspondance au Ministre de l’Intérieur
pour solliciter l’autorisation et la dotation de son unité de police en arme conformément à
leur statut. Aussi, vu les efforts déployés par la police en termes de mobilisation des
ressources, la mission recommande au Maire de régulariser les arriérés de salariale de
cette police afin de les encourager de ce sens.
Les entretiens ont été réalisés avec les radios communautaires qui ont reçu des appuis
en matériels radio et informatique et des formations sur les techniques de production des
émissions. Ces derniers ont permis au radio de renforcer leur capacité et d’élargir leur
zone de couverture et augmenter leur audience.
Cette police municipale est au centre de la mission de mobilisation des ressources fixée
par le Maire central de Zinder pour éponger les dettes antérieures et dégager des
budgets pour servir aux investissements. Elle constitue ainsi un déclic réel pour l’atteinte
de cet objectif. La police aide à la mobilisation des taxes sur les charrettes, des taxes de
présentation et d’identification des animaux aux marchés à bétail, des taxes sur les
carrières de sables Etc. A titre illustratif, sur les six (6) mois de gestion du présent Maire,
la mairie a mobilisé la somme de 2 500 000 F par mois à la gare routière alors que dans
le passé, le montant ne dépassait guère les 800 000 F. Aussi, pour la circonstance et
grâce au soutien et à la vigilance de cette police, le Maire a encore institué une autre
taxe sur tous les camions citernes venus s’approvisionner en carburant à la SORAZ. Le
Maire central de la ville de Zinder envisage d’ailleurs pour les jours avenir d’augmenter
l’effectif de la police à 23 éléments. Toutefois la police fait face à certaines difficultés
notamment les arriérés de salaires, la non autorisation du port d’arme et le besoin en
renforcement des capacités de la police.
Les appuis aux radios communautaires ont permis de renforcer la couverture médiatique
et l’audience de la radio.
Au niveau de la commune de Gangara, les entretiens ont fait ressortir que, la police
municipale est une grande utilité pour la commune car, en plus de de sa fonction de
maintien de l’ordre, elle aide la commune dans le cadre de recouvrement des impôts et
taxes dans les différents marchés. A titre d’exemple, pour les mois de juillet, août et
septembre, le montant pour le recouvrement des taxes était de 200 000 F/mois. A ce
jour, le montant est passé de 500 000 à 600 000 F/mois. Concernant les taxes sur les
charrettes, la recette était de 3000 F/marché ; toujours avec la collaboration de la police,
le montant est passé à 15 000 F/marché.
-Dans le cadre de la vulgarisation des textes sur la Police Municipale pour l'appropriation
et la prise en compte du statut des Policiers Municipaux (PM) par les autorités
communales, la commune de Gangara, représentée par le Vice Maire et un élément de la
police ont pris part à cet atelier les 05 et 06 août 2021 à Zinder. Mais malheureusement
la restitution n’a pas eu lieu. A cet effet, les membres de la mission ont profité de cette
occasion pour sensibiliser les acteurs communaux sur cet aspect. Toutefois comme
presque la majorité des unités de police visitées, l’UPM de Gangara accuse 3 mois
d’arriérés de salaire, difficulté qui s’ajoute au non-respect des statuts et textes
vulgarisés.
Ces caravanes sont le lieu où les participants aux réunions élargies du CDS se trouvent
face à la population dans des espaces ouverts pour discuter de toutes les questions
sécuritaires du département et ont permis de toucher environ 5020 personnes
Au-delà des statistiques, on peut affirmer que l’impact des réunions élargies et des
caravanes de sensibilisation du CDS est nettement plus important. En effet, toutes les
populations du département ont été directement ou indirectement touchées par
l’opération que nous appelons communément « la bouche à oreille » car une consigne
permanente a été donnée aux participants de rapporter le plus fidèlement possible les
informations traitées, aux personnes qui n’ont pas été en mesure de participer à ces
rencontres. Cela a permis d’atteindre les résultats suivants :
Par rapport aux difficultés rencontrées, elles sont relatives à l’insuffisance des moyens
alloués au CDS, l’insuffisance et vétusté des moyens de déplacement de la patrouille et la
difficulté pour la patrouille après le redéploiement des éléments des FDS dans certaines
missions
Pour le CDS de Konni, les réalisations au titre de l’année 2021 portent sur l’organisation
de sept (7) réunions élargies au niveau des chefs – lieux des communes et gros villages
du département et de six (6) caravanes de sensibilisations dans les villages de Bazaga,
Alléla, Dadaou, Mozagué, Tsernaoua, Jéma, Chétaou et Ambouta. Ces caravanes ont
permis de toucher 5120 personnes. Les principaux résultats obtenus sont :
- Parfaite collaboration avec la population qui n’hésite plus à informer les autorités
administratives, municipales, coutumières ou les FDS sur tout cas suspect
constaté dans leur terroir ;
- Occupation du terrain par les Forces de Défense et de sécurité dans le cadre de la
prévention
- Gestion pacifique des conflits entre agriculteurs et éleveurs (aucun conflit
enregistré ayant entrainé mort d’homme en 2021 contrairement aux années
antérieures)
- Dénonciation systématique des suspects ayant permis leurs arrestations
- Accalmie retrouvée dans l’ensemble des communes du département
- Interpellation de plusieurs personnes avec 4 mises à disposition à la cellule anti-
terroriste à Niamey ;
- Interpellation du grand passeur et ses complices avec mise à disposition au
tribunal compétent de Niamey.
- Un membre du réseau de malfaiteur, installé dans la commune de Bagaza a été
arrêté et mis hors d’état de nuire.
Comme au niveau des autres CDS, des difficultés ont été aussi notifiées dont
l’insuffisance des fonds alloués au CDS, le nombre important de réfugiés venant des
villages du Nigéria frontaliers avec la commune de Konni, Alléla ou des villes limitrophes
pour cause d’insécurité, les appels téléphoniques suivis des menaces à l’encontre des
paisibles citoyens.
Ces deux communes ont aussi bénéficié des éléments de la police municipale depuis
2015 avec l’avènement du programme IDS. Ainsi, conformément à ses attritions, l’unité
de police municipale participe au côté de la police nationale au maintien de l’ordre public
et à la circulation des véhicules. Pendant la saison des pluies, la police municipale est très
sollicitée pour canaliser la descente des éleveurs venus du nord, traversant la ville et en
direction de la zone sud pour les pâturages pour prévenir les conflits aux dégâts
éventuels que lesdits éleveurs pourraient causer dans les champs et jardins situés autour
de la ville au cours de cette traversée.
Cette police municipale est au centre de la mission de mobilisation des ressources fixée
par le Maire d’Ibohamane pour éponger les dettes antérieures et dégager des budgets
pour servir aux investissements. Elle constitue ainsi un déclic réel pour l’atteinte de cet
objectif. La police aide à la mobilisation des taxes sur les charrettes, des taxes de
présentation et d’identification des animaux aux marchés à bétail, des taxes sur les
carrières de sables Etc. A titre illustratif, sur les six (6) mois de gestion du présent Maire,
la mairie a mobilisé la somme de 2 500 000 F par mois à la gare routière alors que dans
le passé, le montant ne dépassait guère les 800 000 F.
Les entretiens ont été réalisés avec les radios communautaires qui ont reçu des appuis
en matériels radio et informatique et des formations sur les techniques de production des
émissions. Ces derniers ont permis au radio de renforcer leur capacité et d’élargir leur
zone de couverture et augmenter leur audience
Au niveau de la commune d’Ingall la mission s’est entretenue avec les bénéficiaires des
activités du CDIR régional qui a réalisé une séance de sensibilisation au niveau du CES
(collège d’enseignement secondaire) sur la cohésion sociale et la coexistence pacifique
de façon générale et sur le savoir vivre en milieu scolaire entre les élèves d’une part et
entre les élèves et l’administration d’autre part.
La mission a organisé ’un focus group a été organisé qui a regroupé autour du maire de
la commune les membres de l’observatoire religieux du département, le proviseur du
CES, les autorités administratives et quelques élèves du CES de la commune d’Ingall. Il
s’agit à travers cet échange de s’enquérir du déroulement de cette sensibilisation, la
pertinence pour le groupe cible, les changements intervenus, les difficultés rencontrées
et les recommandations.
De prime abord, le SG du CDIR Régional a tenu à expliquer que le choix du groupe cible
s’explique par le fait que les élèves constituent l’écrasante majorité de la population et
sont la première cible dans l’enrôlement par des djihadistes mais aussi sont des acteurs
incontournables dans la recherche de la paix. Pour le proviseur du CES, cette
sensibilisation est tombée à point nommé car elle a permis de résoudre un différend
entre les élèves d’une classe de 6è qui a failli dégénérer en conflit ethnique. En effet, on
assiste à une stigmatisation de l’ethnie peule à travers des messages circulant sur les
réseaux, ce qui fait régner une psychose au sein des populations sur une attaque
imminente des terroristes du Mali dans la commune. L’organisation de la sensibilisation
est donc un besoin des populations en général et des scolaires en particulier. Elle a
permis une prise de conscience des scolaires d’Ingal sur le ‘’vivre ensemble’’ et les
changements enregistrés sont importants. A titre illustratif, on note une implication active
des jeunes dans la prévention et gestion de conflits à travers des sensibilisations entre
pairs, où l’on a constaté une réduction sensible des conflits entre élèves, une réduction
des grèves, la prise des initiatives par les élèves pour clôturer le CES à l’aide piquets et
des fils de fer pour empêcher des traversées incessantes des des motos, voitures et des
piétons mais aussi des vendeurs et autres consommateurs de stupéfiants, le respect de
plus en plus des élèves vis –à-vis de l’administration et des enseignants, le recours au
professeur responsable pour la gestion des conflits. Ce genre d’activités est porteur pour
l’avenir de l’école.
Sur un autre plan, il est ressorti des entretiens la nécessité de poursuivre ces genres de
sensibilisations pour prévenir les effets de contamination des conflits du Mali. C’est dans
cette logique que le maire de la commune a souhaité que la HACP réalise incessamment
une caravane de sensibilisation dans les villages de la commune et finance Tahadja qui
est un regroupement des érudits ulémas pour la lecture du coran afin de renforcer la
cohésion sociale et implorer la protection divine sur le peuple nigérien de façon générale
et les communes limitrophes du Mali gagnées par la psychose des attaques terroristes.
1.1.5.Etape de Dosso
Pour le CDIR de Dosso, les entretiens font ressortir que les appuis du PARSN ont porté sur
l’élaboration d’un plan triennal, l’élaboration des TDR entrant dans le cadre de la mise en
œuvre qui n’ont pas été financés et la mise en place des matériels qui ne figurent même
pas dans le plan triennal.
Les membres du CDIR ont profité de la mission pour faire part de leur mécontentement
quant au non-respect de leurs priorités consignées dans leur plan d’action notamment la
mise en place des CDIR départementaux, la mission de sensibilisation sur la cohésion
sociale et le vivre ensemble. Selon eux, cette sensibilisation prévue en 2020, si elle était
financée allait résoudre certains conflits en perspective notamment le conflit intra
religieux (entre secte Isala et Tidjania) dans un village de Loga, le conflit entre chrétiens
et musulmans à Tilwa dans le département de Tibiri Doutchi et à Mailo dans un village de
Doutchi. L’origine de ces vient des prêches virulents organisés par des marabouts du
Nigéria qui viennent souvent séjourner dans ces localités. Cette situation est aujourd’hui
devenue inquiétante que le gouverneur a contacté le CDIR pour organiser dans un bref
délai une mission dans ces localités pour dénouer la crise.
1.1.6.Etape de Doutchi
Au niveau du département de Doutchi, les entretiens ont eu lieu avec le Conseil
Départemental de Sécurité (CDS). Pour rappel, un appui de 12 000 000 F CFA a été mis
en place au CDS par le projet PARSN durant la période de Juin à décembre 2021. Cet
appui a permis d’organiser des réunions élargies regroupant les autorités administratives,
les maires, les deux chefs traditionnels (chef de canton et chef de groupement Peul), les
responsables des FDS, les cadres techniques et la mise en œuvre les recommandations
issues de ces réunions. Au total six (06) réunions élargies ont été tenues dont deux à
Doutchi, une(1) Kiéché, une(1) Dankassari, une(1) Matankari, une(1) Gofawa (CR
Dankassari) qui ont recommandées la tenues de 6 caravanes de sensibilisations qui ont
permis de toucher 4 076 personnes dont 1033 hommes, 1064 femmes et 1979 jeunes. Un
total de 79 villages ont été regroupés en 13 centres à savoir Maraké , Kamrey et
Dogontapki( CR de Dankassari), Doubalma et Soucoucoutane(CR de Soucoucoutane ),
Tombon Gataou, Makéra, Reyrey et Mazoubi(CR de Kiéché), Sabon yayi (frontière Loga)
( CR de Matankari), Batambéri Mamoudou et celui de Kerketey (frontière Loga),
Issakitchi(CR de Dogonkiria). Diverses thématiques ont été développées au cours
des caravanes de sensibilisations. Il s’agit entre autres des thématiques« sécurité et
fraude de carburant », « cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs »,
« prévention des feux de brousse ». Les sensibilisations ont permis une prise de
conscience sur la relation fraude de carburant et terrorisme et un changement de
comportement. Ainsi les populations qui avant entretenaient des relations de complicité,
commencent à dénoncer les fraudeurs ce qui a permis la saisie de 53 véhicules chargés
de 90 bidons de 25 litres du carburant fraudé de janvier 2021 à décembre2021. Un
témoignage de satisfaction a été d’ailleurs été décerné à l’escadron (composé de la
gendarmerie et la garde) pour la grande baisse de la fraude du carburant enregistrée
dans le département. Selon le Directeur Départemental de la Police Nationale, ‘’le CDS
est leur plus bel outil de travail pour faire de la prévention et anticiper le risque de
contamination d’où la nécessité d’intensifier les appuis de la HACP étant entendu que le
département est trop exposé et l’enjeu sécuritaire est énorme’’. A cela s’ajoute aussi la
prise des stupéfiants en milieu scolaire qui prend une ampleur inquiétante face à laquelle
il faut prendre des mesures urgentes. Sur ce plan, trois (03) trafiquants ont été
interpellés récemment suite à la bonne collaboration de la population civile (département
de Tibiri).
Toutefois, le CDS est confronté à des difficultés qui limitent ses performances sur le
terrain. Il s’agit notamment de l’existence des informateurs dans les villages qui alertent
les fraudeurs au passage des patrouilles qui profitent pour remonter dans certaines
communes du département de Konni et rejoindre Dogonkiria à travers ses villages
frontaliers de la commune de Sanam. La crainte de représailles gagne aussi du terrain
étant donné que des situations d’enlèvements contre rançon commencent déjà dans les
villages frontaliers du Nigéria. C’est pourquoi il ya lieu d’intensifier les appuis et les
activités de sensibilisations et étudier la possibilité d’organiser des réunions de
coordination périodiques regroupant les CDS des départements limitrophes dont Konni-
Doutchi, Loga-Doutchi pour endiguer le fléau de fraude.
1.1.7.Etape de Sambera
Pour la commune de Sambera, l’entretien a eu lieu autour de l’unité de police municipale
mise en place grâce à l’appui du PARSN et l’implication régulière des autorités
communales tout au long du processus (manifestation de la candidature, diagnostic des
ressources financières, recrutement des policiers, formation, redéploiement). L’unité de
police a été mise en place le 22 octobre 2020. Au total 4 policiers dont l’âge est compris
entre 18 et 35 dont 3 garçons et 1 fille ont été recrutés et formés (formation initiale) au
titre de la commune. Trois (03) policiers (tous des garçons sont actuellement en service
et une démission a été enregistrée par l’unité UPM. Il est important de souligner que le
projet PARSN a pris en charge les dépenses liées au recrutement, les dépenses liées aux
frais de formation à l’Ecole Nationale de Police, la tenue des policiers ainsi que leur prise
en charge pendant neuf (09) mois. Selon les autorités communales, l’unité de police
municipale a été d’un grand apport à la commune. Elle est utilisée dans le recouvrement
(qui passe d’un taux de 35% à environ 50%) et appuie au niveau de la sécurité où elle
effectue des missions de terrain en début et fin de la période agricole pour la prévention
des conflits entre agriculteurs et éleveurs mais dans la sécurisation des locaux de la
mairie. La collaboration est bonne et selon l’exécutif aucune difficulté majeure n’a été
signalée dans la prise en charge après le retrait de la HACP et en 2022 le taux de prime
sera rehaussé à 70 000 FCFA en attendant des compréhensions précisions sur le statut
bien qu’il faut noter le souhait de la commune de disposer des armes étant donné que la
commune est dans une zone rouge.
Par contre un entretien spécifique avec les policiers fait ressortir contrairement aux
autorités municipales fait ressortir que depuis le retrait du projet la commune n’a pas
tenu ses engagements relativement à leurs dus ce qui justifie la démission de la fille et la
participation des éléments à des concours de gendarmerie et de garde nationale. Un
élément s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes tous découragés, on n’a rien ce
n’est pas normal qu’on fait le recouvrement et qu’on ne touche rien ; nous sommes en
train de chercher si on trouve d’autres alternatives meilleures on va tous partir. Même la
tenue que nous portons c’est la tenue donnée par la HACP que nous remercions de
passage pour ses engagements. Nous voulons qu’elle intercède pour le respect de notre
statut ».
1.1.8. Tillaberi
Selon le maire d’Ayorou, les autorités ont été pleinement impliquées dans le processus de
recrutement. Il a par ailleurs souligné la hausse considérable des ressources financières
depuis l’avènement de la police municipale ce qui a poussé les autorités à décerner un
témoignage de satisfaction à la Police Municipale. Les policiers municipaux ont joué aussi
un rôle dans l’assainissement des bordures du fleuve et certains lieux publics de la
ville et sont aussi utilisés dans la sécurisation des lieux de sport. Toutefois, ces derniers
sont confrontés à certaines difficultés dans l’accomplissement de leurs missions
notamment le manque de mutuelle, le manque d’indemnités, les conditions de travail
pénibles (pas de week-end, ni congés), le manque d’arme et autres équipements
(Entraves, tenues et rangers) alors qu’ils sont appelés à participer à des missions de
patrouilles.
Le maire a mis à profit cette rencontre pour demander plus d’activités de cohésion
sociale et le recrutement des jeunes locaux dans la garde nationale car semble-t-il ces
activités sont la seule arme dont ils disposent pour la lutte contre le terrorisme d’une part
et d’autre part les jeunes issus des communes ont une bonne connaissance du terrain et
des communautés et ne laisseront jamais les terroristes tuer leurs familles.
Cet appui a été d’un grand apport selon les membres du CDIR. Il a été un déclic pour
beaucoup des changements au titre desquels on peut noter la tenue régulière des
réunions de CDIR, l’élaboration du plan d’action qui sera très prochainement partagé au
niveau des partenaires et au niveau de la Mairie, la visibilité du CDIR au niveau des
autorités administratives et coutumières, l’amélioration des rôles et responsabilités, la
tenue des cahiers de réunions, le renforcement de l’écoute entre les populations, une
prise de conscience sur l’importance du CDIR(l’écoute, la médiation, la gestion de conflit
et la paix garantissent la qualité de notre vie). Toutefois, ces derniers sont confrontés à
des difficultés qui peuvent nuire à leur performance notamment le manque de
renforcement de capacités sur la prévention et gestion de conflits de tout genre,
l’absence de local et de matériel de travail ainsi que des appuis financiers pour des
interventions urgent
Les entretiens ont été réalisés avec les radios communautaires qui ont reçu des appuis
en matériels radio et informatique et des formations sur les techniques de production des
émissions. Ces derniers ont permis au radio de renforcer leur capacité et d’élargir leur
zone de couverture et augmenter leur audience.
Sur un autre plan, il est ressorti des entretiens la nécessité de poursuivre les
sensibilisations pour prévenir les effets de contamination des conflits du Mali. C’est dans
cette logique que le maire de la commune Kourfeye centre a souhaité que la HACP réalise
incessamment une caravane de sensibilisation dans les villages de la commune qui est
un regroupement des érudits ulémas pour la lecture du coran afin de renforcer la
cohésion sociale et implorer la protection divine sur le peuple nigérien de façon générale
et les communes limitrophes du Mali gagnées par la psychose des attaques terroristes
L’entretien avec le CDIR fait ressortir la réalisation d’une activité de sensibilisation sur le
vote dans le cadre des élections présidentielles financée par le PARSN au cours de
l’année 2021. Cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de son plan
d’action 2020-2022 a concerné les 11 communes des départements de Madarounfa et
Guidan Roumdji. Une séance de travail qui a regroupé les membres du CDIR, CARE
international s et SOS civisme sur le thème tolérance avec les éleveurs a aussi été
réalisée. Le CDIR rencontre des difficultés notamment le manque des ressources pour
mener ses activités et l’insuffisance d’expériences en matière de recherche de
financement pour une meilleure mise en œuvre de son plan d’action.
Malgré les efforts de sensibilisation à travers les caravanes il faut noter la réticence
dans la fourniture des informations aux FDS et autorités par crainte de représailles de la
victime une fois libérée, le retard dans la réaction des FDS, l’insuffisance des moyens
pour les réunions du CDS élargi surtout pour la prise en charge des escortes dans des
zones reculées, l’insuffisance de cadre d’échanges entre la patrouille et les habitants des
villages pour l’obtention des renseignements fiables sur les bandits et complices.
2. Constats de la mission
- L’appui du PARSN est très bien apprécié : certains appuis bien que insignifiants
ont eu des succès retentissants dans la mission de prévention et gestion des
conflits : cas de la sensibilisation du CDIR d’Agadez dans les localités
d’Aderbissinat et de Ingall qui a permis de contenir des violences basées sur
l’ethnie au niveau des CES et l’effet de contamination des effets de l’attaque de
Tillia ; cas des CDS qui sont des mécanismes qui ont permis à la HACP d’étendre
les activités de cohésion sociale dans les zones à risque avec la réalisation de
plusieurs caravanes de sensibilisation. Ces caravanes réalisées ont touchées
diverses thématiques en lien avec la paix et la sécurité telles que des thématiques
« sécurité et fraude de carburant », « cohabitation pacifique entre agriculteurs et
éleveurs », « prévention des feux de brousse », « consommation des stupéfiants
en milieu scolaire et ont permis de baisser l’ampleur des problématiques grâce à
la remontée des informations par la population. On note à ce titre le
démantèlement des réseaux des malfaiteurs, plusieurs saisies d’armes et
minutions dans les villages de la commune de Guidan Roumdji dont 09 caissettes
plombées contenant 6 320 cartouches de Ak 47 à Masko, 202 cartouches
emballées dans un sac retrouvées à Kwakwara Takalmawa, 2 armes avec 3
caissettes plombées contenant 1 840 cartouches de AK47 à Bowagé, 11
trafiquants avec 29 fusils AK47 et 14 452 cartouches saisis à Dogo farou, 2440
bidons de 25 l destinés au ravitaillement des terroristes
- La nécessité pour la HACP de conduire des caravanes de sensibilisations au niveau
des départements d’ABALAK et d’Ingall pour anticiper sur la survenue des conflits
communautaires Peuls Touareg