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Cours de Circuit de Distribution Des Produits Agricoles - 2023 - 095442

Cours de bon fonctionnement du courant électrique qu'il faut, faire de l'écrire en dddtrrttrrsj BC ixe sa au i FX xllo tt le as dsr et d et tdrrrrr tu HDR UGG de essx de et 5zfxdgjkiihgkkhhgffhig

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Cours de Circuit de Distribution Des Produits Agricoles - 2023 - 095442

Cours de bon fonctionnement du courant électrique qu'il faut, faire de l'écrire en dddtrrttrrsj BC ixe sa au i FX xllo tt le as dsr et d et tdrrrrr tu HDR UGG de essx de et 5zfxdgjkiihgkkhhgffhig

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INSTITUT SUPÉRIEUR DE DÉVELOPPEMENT RURAL DE TSHIBASHI (ISDR-TSHIBASHI)

CANAUX ET CIRCUITS DE DISTRIBUTION DES PRODUITS AGRICOLES


PLAN DU COURS (Juillet 2023)

Nombre d’heures : 45
Professeur : Bululu Kabatakaka, Ph.D. Courriel : [email protected]
Assistant : Charbel Kayembe Courriel : [email protected]

A. BRÈVE DESCRIPTION
Ce cours porte sur la sécurité de l’approvisionnement alimentaire. Il comprend trois volets : 1) La particularité des
produits agricoles, 2) la notion de filière, et 3) le concept de sécurité alimentaire.

B. RÉSULTATS D’APPRENTISSAGE

À la fin du cours, l’étudiant(e) aura Éléments de performance et de connaissance


démontré, de façon fiable, son habileté à
1 Analyser les circuits de distribution des 1.1. Définir les concepts de base
principaux produits agricoles 1.2. Identifier les principaux produits agricoles consommés localement et
consommés dans la province du Kasaï décrire leurs canaux de distribution.
Occidental.
2 Expliquer le rôle des filières agricoles 2.1. Définir une filière
dans le développement rural. 2.2. Présenter les différentes façons de classer les filières agricoles
2.3. Identifier les principales filières agricoles dans la province
3 Expliquer les liens entre la distribution 3.1. Définir la sécurité alimentaire
des produits agricoles et la sécurité 3.2. Décrire la problématique de la sécurité alimentaire dans la ville de
alimentaire. Kananga
3.3. Identifier les obstacles à l’accès au marché des produits agricoles
dans la ville de Kananga
4 Expliquer l’importance de l’application 4.1. Faire la différence entre la métrologie et la normalisation
des normes dans la commercialisation 4.2. Décrire le processus d’élaboration d’une norme
des produits agricoles. 4.3. Expliquer le rôle du Codex Alimentarieus

C. ÉVALUATION
L'évaluation porte sur l'atteinte de tous les résultats d'apprentissage du cours.
Stratégies et pondération de l’évaluation (selon le tableau des résultats d’apprentissage du cours)
Résultats Description des évaluations mesurant %
d’apprentissage mesuré l’atteinte du résultat d’apprentissage
1, 2, 3, et 4 Travaux pratiques 20%
1, 2, 3, 4 et 5 Études de cas 4o%
1, 2, 3, 4 et 5 Examen 40%
100%
Note : Le professeur se réserve le droit de modifier, au besoin, les stratégies d'évaluation et la
pondération et d’en aviser les étudiant(e)s.
D. RESSOURCES OLIGATOIRE : aucune (notes de cours gratuites)

Pr Bululu Kabatakaka – ISDR-Tshibashi – Juillet 2023 –La vente de ces notes de cours est interdite 1
E. QUELQUES RÉFÉRENCES
Calvosa, C. (2009). Étude sur les potentialités de commercialisation des produits dérivésdu manioc sur le marché
CEMAC. FIDA.

CIRAD-GRET. (2012). Memento de l'agronome. Éditions Quae.

Griffon, M. (2001). Filières agroalimentaires en Afrique : comment rendre le marché plus efficace. France: Ministères
des affaires étrangères.

international, A. c. (2015). Acroître la sécurité alimentaire. Stratégie de l'ADCI sur la sécurité alimentaire.

Lathoré, A., & Delmas, P. (2009). Accès au marché et commercialisation des produits agricoles. Valorisation
d'initiatives de producteurs. Inter-réseaux Développement rural.

MPanzu Balomba, P. (2012). Commerialisation des produits vivriers paysans dans le Bas-Congo (R.D.Congo) :
contraintes et stratégies des acteurs. Consulté le 05 03, 2015, sur Wordpress.com:
https://lavoixdupaysancongolais.files.wordpress.com/2012/12/mpanzu-patience-commercialisation-des-
produits-vivriers-paysans-dans-le-bas-congo-contraintes-et-stratc3a9gies-des-acteurs-2012.pdf

Ngalamulume Tshiebue, G. (2011). Projets de développement agricole, dynamiques paysannee et sécurité


alimentaire. Essai d'analyse transversale et systémique de la rencontre entre les Actions globales et les
initisatives locales au Kasaï Occidental(R.D. Congo). Université catholique de Louvain.

Ntumba Bululu, B. (2014). Métrologie et normalisation : Espoirs permis pour la république démocratique du Congo.
Toronto, Canada: Éditions Glopro.

Scott, G., & Griffon, D. (1998). Prix, produit et acteurs. Méthodes pour analyser la commercialisation agricole dans
les pays en développement. Paris: CIRAD - CIP - KARTHALA.

Tartanac, F., Santacoloma, P., & Röttger, A. (2010). Systèmes et filières agroalimentatires. Formation en gestion
d'entreprises associatives rurales en agroalimentaire. Rome: FAO.

Terpend, N. (1997). Guide pratique de l'approche filière. Le cas de l'approvisionnement et de la distribution des
produits alimentaires dans les villes. Collection «Aliments dans les villes». Rome: FAO. Consulté le mai 18,
2015, sur FAO: http://www.fao.org/3/a-x6991f.pdf

Tshibangu Kabundama, V. (2011). Problématique de la disponibililité de quelques aliments dans la ville de Kananga
: destruction de l'environnement et pistes de solution. Le Semeur du Kasaï, 3-19.

Vredeseilanden, Bwamanda, C., SOS-Faim, & TRIAS. (2004, mars). Contribution des ONG belges à la Table Rondr
à Kinshasa du 19 au 20 mars 2004. Kinshasa, R.D. Congo.

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Table des matières
1. NOTIONS DE BASE EN MARKETING ........................................................................................................................... 4
1.1. Produit et service .................................................................................................................................................. 4
1.2. Marketing ............................................................................................................................................................. 4
1.2. Commercialisation ................................................................................................................................................. 4
1.3. Le marketing mix ................................................................................................................................................... 4
1.4. Comportement du consommateur ........................................................................................................................... 5
1.5. Quatre concepts-clés du marketing : besoin, désir, demande et marché ..................................................................... 5
2. PARTICULARITÉ DES PRODUITS AGRICOLES ........................................................................................................... 6
2.1. Distribution et canal de distribution ......................................................................................................................... 6
2.2. Les intermédiaires ................................................................................................................................................. 7
2.3. Types de circuits de distribution .............................................................................................................................. 7
2.4. Critère choix d’un circuit de distribution.................................................................................................................... 8
2.5. Pratiques commerciales ......................................................................................................................................... 8
2.6. Chaîne de commercialisation.................................................................................................................................. 8
3. CONCEPT DE FILIÈRE ......................................................................................................................................... 10
3.1. Définitions .......................................................................................................................................................... 10
3.2. Importance de l’étude d’une filière......................................................................................................................... 10
3.3. Filières agro-alimentaires ..................................................................................................................................... 11
3.4. Classification des filières agroalimentaires ............................................................................................................. 12
3.5.Typologies de filières ............................................................................................................................................ 14
4. SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ......................................................................................................................................... 16
4.1. Problématique et définition ................................................................................................................................... 16
4.2. Accès au marché pour les producteurs agricoles .................................................................................................... 19
5. MÉTROLOGIE ET NORMALISATION ......................................................................................................................... 19
5.1. Définitions .......................................................................................................................................................... 19
5.2. Codex Alimentarius ............................................................................................................................................. 20
ANNEXE................................................................................................................................................................... 21
1 Les problèmes liés à la commercialisation de la production agricole et la sécurité alimentaire en RDC .......................... 21
2. PÉRIODICITÉ DE LA DISPONIBILITÉ DE PRINCIPAUX ALIMENTS À KANANGA ..................................................... 22
3.GASPILLAGE ALIMENTATAIRE .............................................................................................................................. 22
4.ACTIVITÉS D’APPRENTISSAGE ............................................................................................................................. 22

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1. NOTIONS DE BASE EN MARKETING

1.1. Produit et service

Afin de distinguer un produit d’un service, nous considérons quatre critères :


1) la tangibilité ;
2) la capacité de stockage ;
3) la standardisation ;
4) la participation du consommateur à la réalisation ou à la distribution du produit ou du service.

1.2. Marketing1

Le terme « marketing » vient du nom anglais « market », un nom qui signifie « marché » et un verbe utilisé aussi bien
pour « acheter » que « vendre ». Le terme français recommandé est celui de « mercatique » mais il est très peu utilisé
dans un domaine où la langue anglaise prédomine. Le terme français de « commercialisation » lui est parfois substitué,
dans un sens plus large.

De manière générale, le marketing est défini « comme l'ensemble des actions ayant pour objectifs d'étudier et
d'influencer les besoins et comportements des consommateurs et de réaliser en continu les adaptations de la
production et de l'appareil commercial en fonction des besoins et comportements précédemment identifies ».
Le marketing est constitué de toutes les actions qui conduisent un client potentiel (ou « prospect » dans le jargon
marketing) jusqu’à l’endroit où la vente s’effectue, le moment où la vente intervient pour faire en sorte qu’il achète. En
d’autres termes, la vente consiste convertir ce prospect en client.
1.2. Commercialisation

La commercialisation d’un nouveau produit ou service consiste à influencer l’esprit du consommateur dans son
processus décisionnel et ainsi être en mesure d’occuper une place de choix dans son cœur également.

1.3. Le marketing mix

Le marketing mix constitue la stratégie de commercialisation d'une offre, quelle qu'elle soit, et les actions marketing à
réaliser. Il s'articule autour des 5 P du marketing :

• Produit
o Quel est le produit ou service à mettre sur le marché?
o Que propose-t-on ?
o À quelles attentes est-il susceptible de répondre ?
o Quels seront les bénéfices ressentis par celui ou celle qui achètera le produit ?
• Prix

À quel prix le produit ou service devra être vendu?

o L'un des principaux enjeux est d'évaluer combien vos acheteurs sont prêts à payer pour bénéficier
de votre produit.
o Il faut aussi considérer les marges de profits et les coûts associés à la production et
commercialisation,
o Enfin, il est nécessaire de considérer les prix pratiqués par les concurrents pour envisager comment
vous positionner.
• Place

Quels seront les points de vente / Où sera-t-il vendu?


Il est question ici des possibilités offertes à vos clients d'accéder à votre produit ou service.
o Où votre cible pourra-t-elle trouver et acheter votre offre ?
o Comment peut-elle se le faire livrer ?

1
https://gocardless.com/fr/guides/articles/definitions-et-difference-entre-vente-et-marketing/
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Il est important de chercher en permanence à faciliter l'accès. Pour cela, il faut chercher à placer les produits dans
des commerces et mettre en place un circuit logistique. Le positionnement du produit dans des lieux choisis avec
soin est un levier essentiel de sa commercialisation.

• Promotion
À quoi ressemblera la promotion du produit ou service?
La promotion a pour enjeu de :
o Faire valoir les qualités de votre offre à votre cible
o Mettre en œuvre les tactiques visant à transformer la cible en client
Il peut s'agir, par exemple, des actions de promotion ou des programmes de fidélisation.

• People (Gestion de la relation client : customer relationship management)


Comment fidéliser les clients ?
o Stratégie d’entreprise servant à personnaliser les contacts interpersonnels et automatisés avec les
clients pour établir une relation à long terme satisfaisante et rentable au moyen d’infrastructures
technologiques performantes.
o La gestion de la relation client affecte la satisfaction de la clientèle, et par le fait même, la rentabilité
de l’entreprise
1.4. Comportement du consommateur

Le comportement du consommateur correspond à la manière dont les gens choisissent et utilisent les produits ou
services. Il s'agit d'un concept marketing holistique qui fait référence au comportement des consommateurs tout au
long du cycle de vie d’un produit, de sa découverte à son élimination, en passant par son achat et son utilisation. Il
englobe les notions suivantes :

• Comportement d'achat - p. ex. : le moment où le consommateur achète un produit et le mode de paiement


qu'il utilise
• Utilisation du produit - p. ex. : la fréquence à laquelle le consommateur utilise un produit et son degré de
satisfaction par rapport à celui-ci
• Élimination du produit - p. ex. : le temps que le consommateur conserve

Les études sur le comportement du consommateur s'intéressent à ce complexe mélange de réflexion, de ressenti et
d'habitudes qui détermine les décisions clés prises au cours du parcours client, telles que la décision d'achat initial, la
décision de racheter un produit préféré ou de laisser un avis en ligne. Ces études mettent en évidence « pourquoi » et
« comment » les consommateurs achètent et utilisent votre produit/service.

Si le comportement des consommateurs est influencé par des considérations rationnelles telles que le prix, l'aspect
pratique ou la qualité d'un produit, les émotions, les désirs et les habitudes entrent également en jeu. En réalité, les
facteurs irrationnels sont même souvent les plus influents. Croyances et préférences personnelles, influences sociales,
stimuli environnementaux ou encore messages marketing, tous ces facteurs agissent sur le comportement du
consommateur face à un produit.

En termes psychologiques, la réaction du consommateur peut être :

• Mentale (ou « cognitive »), comme décider de louer une maison plus spacieuse car la famille s'est
agrandie
• Émotionnelle (ou « affective »), comme s'autoriser à prendre un verre de bière après une dure journée de
travail
• Routinière (ou « conative »), comme acheter les feuilles de manioc tous les jours auprès de la même
vendeuse.
1.5. Quatre concepts-clés du marketing : besoin, désir, demande et marché

• Les besoins correspondent à des éléments nécessaires à la survie: nourriture, air, eau, vêtements, abri…le
besoin est un sentiment de manque et de privation.
• Ces besoins deviennent des désirs lorsqu’ils portent sur des objets spécifiques.
• Le désir est la matérialisation du besoin.

Pr Bululu Kabatakaka – ISDR-Tshibashi – Juillet 2023 –La vente de ces notes de cours est interdite 5
Exemple

• Avoir faim est un besoin naturel, inné et nécessaire à notre survie. La décision de manger le foufou à la
place du riz, patates ou igname, relève du désir.

• La demande est un désir d'acheter certains produits soutenu par un pouvoir et vouloir d'achat. Beaucoup de
personnes désirent s'acheter des bijoux en or mais seule une personne sur sept parvient à se l'acheter. Il y
a, bien sûr, plusieurs types de demandes
o Négative: Faire engager un détenu, soins dentaires, assurance décès…
o Absente: ignorance de l’existence du produit,
o Latente: Produit qui n'existe pas encore,
o Déclinante: fax,
o Irrégulière: (saisonnière) Skis,
o Soutenue: nourriture,
o Excessive: circulation,
o Indésirable: drogue.
• Le marché est l’ensemble des clients capables et désireux de procéder à un échange leur permettant de
satisfaire au besoin et désir.

2. PARTICULARITÉ DES PRODUITS AGRICOLES

La distribution des produits agricoles exige une approche particulière. En effet, les produits agricoles sont irréguliers
du fait de la saisonnalité des processus biologiques annuels, voire pluriannuels et de leur soumission aux aléas
climatiques et sanitaires. Les productions agricoles font appel à des processus complexes liés à des êtres vivants et
changeants : rapports sol-plante avec la microfaune ; échanges air-plante… En agriculture on travaille avec des êtres
vivants et non avec des matières mortes. Certains systèmes de production agricole peuvent chercher à s’affranchir du
milieu agro-écologique en l’artificialisant : dans ces systèmes, il ne s’agit plus d’adapter les semences à des milieux
spécifiques, mais d’adapter un milieu à des semences spécifiques (semences à haut potentiel de rendement avec
apport d’intrants). Mais en règle générale, les systèmes agricoles restent dépendant du temps : climat, durée des
processus biologiques de formation des plantes, et périssabilité de nombreux produits agricoles. L’offre de produits
agricoles reste caractérisée par une instabilité, quantitativement et qualitativement. (Lothoré et Delama, 2009,p.19)
2.1. Distribution et canal de distribution

La distribution (Place, en anglais) est un des cinq éléments du mix marketing. La «‘place» est généralement traduite
en français par «canal de distribution», «‘chaîne de distribution», «mise en place», «distribution» ou encore
«intermédiaires». C’est un mécanisme à travers lequel les biens et services sont déplacés du fabricant au
consommateur final.

Un circuit de distribution est le chemin emprunté par un produit (ou un service) pour rejoindre un consommateur. Un
canal de distribution comporte une panoplie d’entreprises qui participent à toutes les activités de déplacement d’un
produit de sa fabrication à sa consommation.

Pr Bululu Kabatakaka – ISDR-Tshibashi – Juillet 2023 –La vente de ces notes de cours est interdite 6
2.2. Les intermédiaires

On distingue trois types d’intermédiaires : celui qui achète le produit pour le revendre (le grossiste ou le
distributeur), celui qui ne fait qu’en faire la promotion (le courtier ou l’agent) et celui qui achète auprès des
grossistes pour revendre aux consommateurs (le détaillant).

2.3. Types de circuits de distribution

1. Circuit direct 2. Circuit court 3. Circuit long

Producteur Producteur Producteur

Grossiste
Distributeur
Distributeur

Consommateur Consommateur Consommateur

Quelques exemples de circuits de distribution des produits agricoles

A) B)

C) D)

Pr Bululu Kabatakaka – ISDR-Tshibashi – Juillet 2023 –La vente de ces notes de cours est interdite 7
E)

F)

2.4. Critère choix d’un circuit de distribution

Il est difficile de définir le circuit optimal tant les entreprises, les marchés et les produits sont différents.

Critère économique
Considérer les coûts associés à chaque intermédiaire. Ainsi, plus le circuit est long, plus il est coûteux, inversement,
l’inexpérience et le manque d’expertise ont aussi un coût. Il est important d’évaluer l’impact économique des
différents circuits considérés et de ne retenir que ceux qui sont rentables.

Critère de contrôle et souplesse


Pouvoir bénéficier de la force et de l’expertise de l’intermédiaire mais sans perdre son autonomie. Le rapport de
force et les affinités entre le fabricant et l’intermédiaire sont déterminants.

2.5. Pratiques commerciales

Chaque circuit de distribution (principalement dans la grande distribution) a ses pratiques commerciales.

Référencement (mise en liste) : accréditation d’un produit permettant à celui-ci de se retrouver dans le catalogue et
le réseau de vente du grossiste ou du distributeur.

Rabais volume : pratique commerciale traditionnelle qui vise à récompenser l’acheteur en fonction des quantités de
produits achetés. Ce rabais est le plus souvent exprimé en pourcentage du prix de vente du produit au
distributeur/détaillant.

Autres : - Publicité à frais partagés (coop advertising), - Baisse temporaire du prix coûtant pour l’introduction d’un
nouveau produit, - Activités de promotion (échantillon ou dégustations en magasin), - Distribution de coupons rabais.
2.6. Chaîne de commercialisation

La notion de fonctionnement d’une chaine de commercialisation diffère de celle d’une industrie dans la mesure où
l’industrie sous-entend la structure de production et le processus de commercialisation. La chaine de
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commercialisation est un jeu d’organisations et d’acteurs indépendants engagés dans l’acheminement d’un produit
des producteurs aux consommateurs

La chaîne de commercialisation comprend les intermédiaires suivants:

• les par-colis, qui achètent les vivres auprès des paysans et revendent au détaillant et même au
consommateur en ville; ils louent une place sur un véhicule pour eux-mêmes et leur produits;
• les détaillants qui achètent auprès des par-colis et des semi-grossistes et vendent leur produit au marché
de détail ou dans la rue (vendeurs ambulants, tables devant les maisons, etc.) au consommateur;
• les semi-grossistes qui organisent la vente dans un dépôt ; ils commercialisent principalement des produits
qui arrivent par train, qui sont importés ou qui arrivent par camion mais qui ne sont pas directement vendus
sur les parkings et qui passent par les grossistes, puis par les semi-grossistes; l’unité de vente est
généralement le sac;
• les grossistes, s’occupent de la distribution des intrants et l’importation des vivres;
• les transporteurs routiers et fluviaux peuvent être propriétaire, locataire ou gérant d’un camion ou d’un
bateau; la plupart du temps, ils ne possèdent pas toute la marchandise transportée sur le camion; les par-
colis louent une place sur le camion ou le bateau.

2.7. Analyse des circuits de commercialisation

Les analyses sur la commercialisation peuvent se faire selon trois approches :

1) l’approche fonctionnelle ou fonction de commercialisation (physiques, économiques et d’échange),


2) l’approche organisationnelle ou institutionnelle qui s’adresse à tous les acteurs du marché (producteur,
commerçant, transporteur, grossiste, détaillants, consommateurs, etc.),
3) l’approche filière par produit (qui combine le deux premières)
4) l’approche post-récolte qui analyse tous les éléments et sources de pertes dans le transfert des produits;
5) l’approche systèmes mixtes

L’analyse des circuits de commercialisation fournie une connaissance systématique du flux des biens et services
depuis leur origine (producteur) jusqu’à leur distribution finale (consommateur). Cette connaissance est acquise en
étudiant les agents de commercialisation. Le prix que paie le consommateur pour les biens (produits physiques) et
les services fournis (transport, dégroupage, calibrage,…) récompense l’agent de commercialisation pour ses efforts.
Le prix est également un repère pour chacun des acteurs du processus de commercialisation.
Pr Bululu Kabatakaka – ISDR-Tshibashi – Juillet 2023 –La vente de ces notes de cours est interdite 9
3. CONCEPT DE FILIÈRE

3.1. Définitions

Le vocable filière est polysémique. Elle réfère tantôt à un outil d’analyse, tantôt à un cadre d’action basé sur
l’organisation verticale. Mpanzu (2012, p.22) identifie les définitions ci-après :

a. Une filière est un ensemble homogène d’activités économiques reliées verticalement par des échanges
commerciaux. L’établissement d’une des frontières d’une filière particulière requiert nécessairement de la
part du chercheur l’adoption de postulats subjectifs. Idéalement, il convient d’englober dans la filière toutes
les entreprises pour lesquelles on observe des liens verticaux ou horizontaux (Schaffer, 1973).

b. D’après Fabre (1994), la filière «produit» retrace la succession des opérations qui, partant en amont d’une
matière première - ou d’un produit intermédiaire Ŕ aboutit en aval, après plusieurs stades de
transformations/valorisations à un ou plusieurs produits finis au niveau des consommateurs.

c. Calabre (1997) ajoute que « la filière technico-économique des étapes de transformation d’une matière
première est doublée d’une filière de commercialisation qui indiquent les changements des propriétaires ou
de détenteurs du produit et donc les phases d’échanges et de commerce ». A cette succession d’opérations
s’accompagne donc une suite d’actions d’agents économiques.

d. Quant à Durufle (1988), il définit la filière comme « l’ensemble des agents économiques qui contribuent
directement à la production, puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un
même produit agricole ». La filière inclut donc une succession d’opérations, d’acteurs et de marchés qui
impliquent des flux physiques et monétaires en vue de valoriser les ressources d‟un pays.

e. Dans sa définition des filières agro-alimentaires, Chalmin (1982), insiste sur les interactions existant entre les
différents agents : «la filière représente l’ensemble des agents économiques, transformateurs ou non, des
agents administratifs et politiques qui jalonnent directement ou indirectement l’itinéraire d’un produit du stade
initial de la production (et des fournitures à la production) au stade final de la consommation (ou du moins de
la transformation entraînant la perte d’identité du produit) ; elle est composée de toutes les interactions entre
ces divers agents».

f. La filière peut également désigner l’ensemble des actes de production, transformation, distribution relatifs à
un produit (pomme de terre, sucre, bois, banane, etc.) ou à un groupe de produits homogènes (céréales,
fruits, légumes, viandes de boucherie, produits laitiers, etc.) et concourant à la satisfaction d’un même besoin
final issu de la consommation (Ledent, 1986). Il s’agit, dans ce cas, d’une définition de la filière produit qui
correspond à une vision technique du concept. La filière représente l’itinéraire d’un produit, son cheminement.

g. Le concept de « filière demande finale », par contre, intègre et dépasse la première conception de la filière
établie strictement en termes de produits. L’appartenance au deuxième type de filière (la filière demande
finale) repose sur le concours de différents segments à la satisfaction d’une demande finale. Partant d’une
fonction de demande finale (consommation, investissement, exportation) définie dans une nomenclature
assez fine, on identifie la filière en dégageant les segments qui concourent à sa satisfaction depuis l’aval
(très près du demandeur final) jusqu’à l’amont (Sekkat, 1987).

h. La filière demande finale apparaît plus fondamentalement comme une méthode d’analyse de la politique
des firmes alors que la filière produit n’est qu’une modalité de découpage du système productif (Tollet,
1982).
3.2. Importance de l’étude d’une filière

L’étude de filière permet de connaître d’une manière approfondie les tenants et les aboutissants de tout
l’environnement d’un produit. Elle permet de mettre en évidence:
• les points forts et les points faibles du système et, à partir de là, d’établir précisément les politiques
et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes;
• les acteurs qui interviennent d’une manière directe ou indirecte dans le système;
• les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d’influence ainsi que les nœuds
stratégiques dont la maîtrise assure la domination par certains agents;
• les goulots d’étranglement et les liaisons intersectorielles;
• le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d’échanges;

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• la progression des coûts action par action afin de déterminer la formation du prix final. À partir de là, elle
permet une analyse comptable du système et un calcul de la rentabilité. C’est un outil de bilan financier
global et/ou partiel d’un produit.

L’étude de filière n’est pas uniquement économique, au sens strict du mot, ou comptable; elle est aussi
géographique, politique, sociologique. Beaucoup de facteurs interviennent sur la vie d’un produit, de sa phase initiale
(conception-production) à sa phase terminale (consommation).

Les projets agricoles échouent souvent parce qu’ils ne sont pas conçus pour combler un marché, mais seulement pour
aider les agriculteurs à survivre d’une saison agricole à l’autre. Les investisseurs négligent souvent le fait que, même
dans les régions les plus reculées des zones rurales, l’agriculture basée sur le développement signifie d’investir dans
une chaîne d’activités : des intrants (semences, engrais, crédit), la production (eau, sols, services de vulgarisation,
équipements et pesticides), le stockage (silos, énergie), valeur ajouté (conditionnement, emballage), le transport vers
le marché (routes d’accès, moyens de transport) et la commercialisation. La chaîne est aussi faible que son maillon le
plus faible.
3.3. Filières agro-alimentaires

Une filière agroalimentaire regroupe plusieurs maillons, dont: la production, la récolte et les activités post-récolte, la
commercialisation, le transport, le stockage, les activités de conservation et de transformation, et enfin la distribution
et la consommation. Les types d’acteurs impliqués dans chacun des différents maillons de la filière varient largement.
Ceci tend à transparaître dans le type de relation qu’ils établissent entre eux et le type de chaînes qu’ils créent. Les 5
éléments suivants sont importants :

i. Le maillon primaire de la filière inclut des producteurs de petite, moyenne et grande taille qui se différencient
en termes de niveau d’éducation, de technologie utilisée, de productivité et de niveau d’organisation, plutôt
que simplement en termes de taille de l’exploitation. Les producteurs ont un accès réduit aux facteurs de
production, comme la terre, le capital, l’éducation ou la technologie, sont souvent en relation avec les
opérateurs économiques du secteur informel. À leur tour, les commerçants du secteur informel s’associent
avec des détaillants ou des transformateurs du même secteur.

ii. Le maillon «commercialisation intermédiaire» regroupe d’un côté les fournisseurs de services pour le
transport et le stockage, les intermédiaires de l’industrie et de la grande distribution, en relation avec le marché
national. De l’autre côté, on trouve les exportateurs et les prestataires de services logistiques, liés aux marchés
internationaux. Tous ces acteurs présentent des différences, en termes de capital économique, de
technologies utilisées, de qualité et de sécurité de services. Ces différences sont généralement liées au statut
plus ou moins informel de ces acteurs.

iii. Le maillon «transformation» de la chaîne est très diversifié, non seulement en termes de classification entre
les grandes, moyennes, petites et microentreprises, mais aussi en termes de localisation, de niveau de
participation des producteurs et des populations rurales et de degré de transformation effectué sur un même
produit.

iv. La distribution regroupe les grossistes, les importateurs et les exportateurs, ainsi qu’un nombre croissant de
supermarchés et d’hypermarchés, en concurrence avec un nombre infini de points de vente au détail, de petite
et moyenne tailles.

v. Le maillon «consommation» de la chaîne comprend différents types de consommateurs ayant différents


niveaux de revenus et de pouvoir d’achat. La différenciation des produits est devenue très importante et les
marchés de niche sont apparus, tels que:
a. les produits biologiques;
b. les produits à faible teneur en calories ou matières grasses;
c. les produits pour les sportifs;
d. les produits pour différents âges;
e. les produits traditionnels et de terroir.

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D’autres acteurs sont impliqués dans une filière agroalimentaire, notamment:
• les producteurs et les fournisseurs de produits et services de base agricoles tels que, entre autres, les
semences, engrais, herbicides, pesticides, services d’insémination artificielle, vaccins et médicaments;
• les fournisseurs de machines pour l’agriculture, la pêche et l’industrie (vente ou location);
• les producteurs et les fournisseurs d’intrants et d’ingrédients pour la transformation (emballages, arômes,
colorants et autres éléments nécessaires à la transformation);
• les fournisseurs de services d’appui technique (formation, assistance technique, recherche, information) et
de services financiers;
• enfin, on trouve des acteurs indirects, généralement représentés par des institutions publiques nationales ou
décentralisées, comme les Ministères de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et de la santé, des
organes décentralisés chargés de la santé, de la sécurité et des aspects fiscaux et des organes législatifs,
tels que les décideurs publics.
3.4. Classification des filières agroalimentaires

Différents critères peuvent être utilisés pour la classification des filières agroalimentaires, en fonction de l’objectif
poursuivi. En voici quelques-uns:

i. Classification en fonction de la localisation géographique. Les filières peuvent être locales, régionales,
nationales ou internationales/mondiales. Dans la plupart des cas, les filières régionales – également
considérées comme des maillons – sont reliées à des filières nationales ou internationales, normalement par
l’intermédiaire de la fabrication ou de la distribution finale, ce qui permet de répondre aux besoins des
marchés nationaux ou internationaux.

ii. Classification en fonction de la taille Il existe des filières entrepreunariales qui mettent en relation des
petits producteurs avec de grandes entreprises. Elles sont développées et structurées autour d’un acheteur
de grande taille comme une agro-industrie, une chaîne de supermarchés ou un exportateur.

iii. Classification en fonction du mode d’organisation. On distingue les filières spontanées, qui se sont
mises en place sans aucune influence extérieure, des filières induites, créées grâce à l’intervention
d’organisations non gouvernementales (ONG), d’agences gouvernementales ou de programmes de
coopération au développement ou autres programmes similaires.

iv. Classification en fonction des types de produits. On trouve les filières spécialisées (le produit final a des
caractéristiques spécifiques répondant aux exigences de segments* ou de marchés de niche*, pour lesquels
la différenciation est un facteur clé de compétitivité) et les filières génériques (le produit final n’est pas
différencié; le volume et le prix sont les principaux facteurs de compétitivité).

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v. Un nouveau type de filière est apparu au cours de ces dernières années. Caractérisée par des liens solides
entre ses acteurs, elle vise des marchés à haut niveau d’exigence, valorisant certains attributs spécifiques
aux produits; ces filières sont connues sous le nom de chaînes de valeur.

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3.5. Typologies de filières2
Une typologie privilégiant le mode de régulation dominant de la filière

2
Memento de l’agronome (2012, p. 138-139)
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Douze profils-type de filières
agroalimentaires

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4. SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

4.1. Problématique et définition

De nos jours, on produit dans le monde assez d'aliments pour nourrir tous les habitants de la planète. Cependant, il
existe des pays, des régions à l'intérieur de ces pays, des villages à l'intérieur de ces régions, des ménages dans ces
villages et des gens dans ces ménages qui ne peuvent satisfaire à tous leurs besoins alimentaires.

La sécurité alimentaire est une notion complexe et, par conséquent, plus large que la seule absence de faim.
L'insécurité alimentaire peut se manifester de plusieurs façons. Elle peut être temporaire ou chronique, et sa gravité
peut varier selon l'âge, la situation, le sexe, les revenus, l'endroit, l'appartenance ethnique ou la nationalité et une foule
d'autres facteurs. Dans chaque pays, quelle que soit sa prospérité ou le degré de pauvreté, des gens peuvent vivre
dans l'insécurité alimentaire

Actuellement, la définition la plus récente et la plus largement utilisée est celle qui a été adoptée par la FAO au Sommet
mondial sur l’alimentation de 1996. Elle dit :

La sécurité alimentaire existe lorsque toute personne, en tout temps, a un accès physique, économique et
sociale à une nourriture suffisante, saine et nutritive lui permettant de satisfaire ses besoins énergétiques et
ses préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.

Selon cette définition, la sécurité alimentaire compte quatre dimensions (piliers) : La disponibilité, l’accessibilité,
l’utilisation et la stabilité (FAO, 2006).

1. La disponibilité alimentaire réfère à la présence physique d’aliments de bonne qualité en quantité suffisante
dont l’approvisionnement est assuré par la production locale ou les importations.
2. L’accessibilité est définie comme l’accès aux ressources, financières ou autres, permettant d’acquérir une
nourriture adéquate et nutritive. Ces ressources incluent les droits, c’est-à-dire « l’ensemble des biens
auxquels une personne est susceptible d’accéder en raison du contexte juridique, politique, économique et
social de la communauté dans laquelle elle vit, ex : la terre » (FAO, 2006).
3. L’utilisation réfère aux facteurs affectant l’état nutritionnel, notamment la qualité nutritionnelle de
l’alimentation, la salubrité des aliments, la distribution alimentaire intra-ménage et les facteurs individuels non
alimentaires pouvant affecter l’assimilation des nutriments comme l’état de santé, les pratiques de soins et
d’hygiène et l’accès aux services de soins de santé. Cette définition de la sécurité alimentaire reconnaît aussi
l’importance de l’accès aux aliments préférés des individus, c’est-à-dire les aliments culturellement et
socialement acceptables (Pinstrup-Andersen, 2009).
Ces trois dimensions (disponibilité, accessibilité, utilisation) de la sécurité alimentaire ont une nature hiérarchique. Une
disponibilité suffisante est nécessaire mais ne garantit pas un accès suffisant tout comme un accès suffisant est
nécessaire mais ne garantit pas une utilisation suffisante (Webb et al. 2006).

4. Enfin, la stabilité est une dimension transversale qui affecte les trois autres dimensions (Coates, 2013). Elle
réfère à l’approvisionnement alimentaire dans le temps et la mesure dans laquelle celui-ci est à risque d’être
affecté par des chocs, soit économiques, climatiques ou politiques, pouvant menacer la situation alimentaire.
Alors que l’insécurité alimentaire grave est associée à la notion de faim, les personnes en situation d’insécurité
alimentaire ne sont pas certaines de pouvoir se procurer à manger et sont contraintes de réduire la qualité et/ou la
quantité des aliments qu’elles consomment. D’où la cause de la malnutrition.

Rappelons que le concept de sécurité alimentaire signifie que3 :


• Chacun peut se procurer, en tout temps, une quantité suffisante d'aliments sains et nutritifs pour mener une
vie saine et active et pour assurer à ses enfants une croissance et un développement adéquats;
• L'accès physique et économique (pouvoir d'achat) à des aliments à un coût raisonnable est garanti;
• L'accès à une information simple, fiable et objective qui permet de faire des choix alimentaires éclairés est
assuré;
• Les aliments accessibles sont acceptables sur les plans personnels et culturels;
• Les aliments sont obtenus par des moyens socialement acceptables et respectueux de la dignité humaine;

3
https://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/sante-publique/inegalites-sociales-sante/vivre-sans-
faim/informer/securite-alimentaire
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• Les aliments sont produits, distribués et consommés d'une manière qui s'inscrit dans un système
agroalimentaire durable;
• La production, la distribution et la consommation des aliments reposent sur des valeurs sociales qui sont
justes et équitables.

Les éléments-clés du concept :


• Chacun et en tout temps
• Aliments suffisants, sains et nutritifs
• Accès physique et économique
• Information
• Acceptables personnellement et culturellement
• Dignité

Indicateurs de la sécurité alimentaires4

4
Tiré de la présentation du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest du Programme Alimentaire Mondial.
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4.2. Accès au marché pour les producteurs agricoles

Les études rappellent régulièrement les obstacles ci-après pour les producteurs agricoles :

a)le manque d’informations et de transparence ;


b)le manque de financements et de crédits adaptés ;
c)les problèmes de gestion du foncier ;
d)les problèmes d’infrastructures ;
e)les faibles ressources humaines
f)la faible implication des acteurs dans les programmes et politiques sur des sujets qui les concernent ;
g)le manque de règles, et, quand elles existent, la corruption et le non-espect des règles (aux frontières
notamment mais pas seulement). La liste n’est pas exhaustive.
Les mêmes études recommandent la nécessité :

a) de sécuriser l’environnement de la production ;


b) d’améliorer la transparence et l’accès aux marchés ;
c) d’améliorer les infrastructures, routières notamment ;
d) d’investir dans la recherche agricole ;
e) de favoriser la production et la diffusion d’innovations ; de faciliter l’accès à des crédits variés et adaptés aux
besoins (crédit court terme de campagne, moyen terme et long terme pour les investissements, entre autres,
en équipements) ;
f) d’améliorer les contrôles aux frontières ;
g) de faire des réformes foncières ;
h) d’éliminer la corruption ;

5. MÉTROLOGIE ET NORMALISATION

5.1. Définitions

La métrologie est définie comme l’ensemble des théories, des techniques, des savoir-faire et même l’art qui permet
d’effectuer des mesurages et d’avoir une confiance suffisante dans leurs résultats.
• La mesure protège les personnes
• La mesure accroît la connaissance
• La mesure régit les transactions
• La mesure est indispensable dans les relations entre donneurs d'ordres et sous-traitants
• La mesure permet l'innovation et la compétitivité de nos industries

La normalisation est une activité volontaire qui consiste en l’élaboration, l'adoption et la mise en œuvre de normes.
Elle est réalisée par les parties intéressées sous l'égide d'un organisme reconnu.

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Une norme est un document technique de référence accessible au public, établi par consensus, qui fournit, pour des
usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs
résultats, garantissant un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné et approuvé par un organisme de
normalisation.

Les parties prenantes dans l’élaboration d’une norme :


• Le secteur privé (industriels, commerçants, négociants, etc.)
• Le secteur privé (industriels, commerçants, négociants, etc.)
• Les professionnels et universitaires (enseignants et chercheurs),
• Les consommateurs
• Le gouvernement et les entités publiques
• Les organisations non gouvernementales (ONG)
5.2. Codex Alimentarius

Le Codex Alimentarius est un «code alimentaire». Il comprend une série de normes générales et spécifiques relatives
à la sécurité alimentaire, qui ont été formulées dans le but de protéger la santé du consommateur et de garantir des
pratiques équitables dans le commerce des denrées alimentaires. Les denrées destinées aux marchés locaux ou à
l'exportation doivent pouvoir être consommées en toute sécurité et être de bonne qualité. En outre, ces denrées doivent
être exemptes d'organismes pathogènes susceptibles de nuire aux animaux et aux plantes des pays importateurs.

Le Codex Alimentarius a été créé conjointement, en 1960, par deux organismes des Nations Unies : l'Organisation
des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'objectif
était de guider et d'encourager l'élaboration et la mise en place de définitions et de règles applicables aux denrées
alimentaires, de contribuer à leur harmonisation et, ce faisant, de favoriser les échanges internationaux. La majeure
partie de la population mondiale vit dans les 166 pays membres du Codex Alimentarius. Ces pays participent donc à
l'élaboration des normes et très souvent à leur mise en place au niveau national et régional.

Les normes adoptées par le Codex Alimentarius n'ont aucun caractère obligatoire, mais elles font néanmoins autorité
et sont perçues comme reposant sur des données scientifiques solides. Le cas échéant, l'Organisation mondiale du
commerce s'appuie sur les normes du Codex pour tenter de résoudre les conflits portant sur des produits alimentaires.
Les législations et les normes nationales et régionales sont presque toujours élaborées à partir des normes du Codex.
En d'autres termes, l'influence du Codex Alimentarius s'étend à tous les continents et sa contribution à la protection
de la santé publique et aux pratiques équitables du commerce des denrées alimentaires est immense.

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ANNEXE

1 Les problèmes liés à la commercialisation de la production agricole et la sécurité alimentaire en RDC


Causes Solutions
Problèmes
1. Quasi inexistence 1. Manque du personnel qualifié pour la 1. Formation et suivi pour la maintenance
d’unités de stockage fabrication d’équipement simple et adapté et la gestion des équipements
et de conservation des
produits agricoles 2. Insuffisance du personnel qualifié pour la 2. Octroi de crédits aux agriculteurs/trices
fabrication d’équipement simple et adapté Construction/Réfection d’unités de stockage et
de conservation simples et adaptées
3. Coût relativement élevé des équipements
2. Insuffisance 1. Insuffisance de main-d’oeuvre qualifiée 1. Formation de main-d’oeuvre pour la
d’équipement de pour la fabrication et la maintenance des fabrication et la maintenance des équipements
transformation des équipements de transformation. Formation et suivi des
produits agricoles 2. Le manque de source d’énergie utilisateurs/trices pour la maintenance et la
électrique gestion des équipements
dans les milieux ruraux 2. Octroi de crédits et approvisionnement
3. Coût élevé des équipements en outils locaux de transformation appropriés
4. Insuffisance de produits agricoles 3. Augmentation de la production agricole
5. Insuffisance d’énergie électrique 4. Promotion de l’électrification dans le pays
6. Insuffisance du marché 5. Recherches de nouveaux marchés
3. Commercialisation 1. Manque d’organisation des groupements 1. Création de comités des marchés de
déficiente et tracassière pour la commercialisation producteurs/trices

2. Prix non rémunérateur au producteur 2. Détermination des prix des produits


agricoles en concertation avec le/la
3. Manque d’organisation au niveau du producteur/trice
marketing
3. Organisation du marketing au niveau
4. Manque de promotion des produits locaux du produit, présentation, prix, promotion
et publicité.
5. Concurrence déloyale des produits
importés 4. Valorisation des produits locaux par
zone agro-écologique pour une meilleure
6. Faible fluidité des produits entre les complémentarité et spécialisation.
différents centres (production
consommation) 5. Renforcer les mécanismes de protection
des produits locaux
7. Coût élevé des transports 6. Appui et organisation pour la maintenance
8. Mauvais état et insuffisance des des routes de desserte agricole
infrastructures de transport et d’autres infrastructures de transport
9. Taxation abusive et non contrôlée des 7. Collaboration entre comités de
produits alimentaires destinés à la producteurs/trices et transporteurs
vente sur les marchés locaux 8. Élimination des barrières et des taxes
sur les produits agricoles à l’intérieur
du pays

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2. PÉRIODICITÉ DE LA DISPONIBILITÉ DE PRINCIPAUX ALIMENTS À KANANGA

Source : Valentin Tshibangu Kabunda (2011)


3. GASPILLAGE ALIMENTATAIRE
Les différents types de gaspillage alimentaire
L’étude propose une différenciation des causes du gaspillage de nourriture :
• « Food losses » (pertes alimentaires), c’est-à-dire les pertes qui se produisent en amont de la
chaîne alimentaire, principalement pendant les phases de semis, culture, récolte, traitement,
stockage et première transformation agricole ;
• « Food waste » (gaspillage alimentaire), c’est-à-dire les déchets survenant au cours de la
transformation industrielle, la distribution et la consommation finale.
Dans les pays en développement, le gaspillage alimentaire se traduit principalement par des pertes en amont de la
chaîne d’approvisionnement.
Le paysan africain ne laissera pas un épi de maïs sur son champ: il faut avoir tenu une houe sous le soleil pour
comprendre pourquoi il tient au fruit de son travail et veut le valoriser. Mais après lui intervient le transport sur des
pistes mal entretenues et souvent impraticables, ce qui engendre des pertes considérables. Bien que le prix accordé
aux producteurs soit dérisoire, le gaspillage entre le champ et le lieu de vente est tel que les denrées se vendent en
fait fort cher, bien plus cher que les mêmes denrées venant d’Amérique ou d’Europe où l’agriculture est en surplus et
surtout subventionnée. L’Afrique est ainsi de plus en plus dépendante de ces importations qu’elle ne peut pas
concurrencer.
Le paysan a alors tendance à pratiquer une agriculture de subsistance: ce qu’il pourrait vendre ne lui permet pas
d’améliorer son niveau de vie. Si les acheteurs pratiquent des prix ne couvrant parfois même pas les frais de
production, pourquoi s’exténuer à produire plus que nécessaire pour vivre? Cependant les greniers familiaux ont
souvent une capacité limitée et les ravageurs détruisent une partie des réserves. De plus, si une récolte est perdue,
s’il y a un feu de brousse ou un épisode climatique inattendu, c’est une catastrophe, car il n’y a aucun surplus et les
périodes de soudure entre deux saisons culturales deviennent critiques: là où il y aurait eu assez de grains pour tout
le monde, les gens meurent de faim.
Habitudes
Enfin, les habitudes alimentaires peuvent aussi amener à des gaspillages alimentaires bizarres. Les Wasukumai de
Tanzanie ne consomment pas plus de maïs jaune (qui rendrait stérile et est destiné au bétail).

4. ACTIVITÉS D’APPRENTISSAGE
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