0.
Introduction
Les argiles constituent une famille de minéraux très
diversifiée, et leurs utilisations, surtout aujourd'hui, sont tout
aussi variées. On n'en indiquera ici que quelques-unes. Mais on
peut noter immédiatement que les argiles, en tant que
matériau d'origine des poteries et des briques, représente sans
doute, après la pierre taillée ou polie, et le bois, l'un des tout
premiers matériaux naturels utilisé par l'espèce humaine.
Il nous faudra d'abord définir les argiles, ce qui peut
déjà se faire de plusieurs manières selon que l'on parle d'argiles
en tant que minéraux ou en tant que roches contenant
majoritairement lesdits minéraux. La description des minéraux
argileux permettra d'en dégager les principales propriétés, qui
éclaireront les utilisations de ces matériaux.
Les minéraux argileux sont exclusivement cantonnés à
la partie la plus superficielle de la croûte terrestre ce qui rend
son usage plus facile et accessible à tous. Des nos jours, l’argile
presente un intérêt dans differentes industrie, particulièrement
dans l’industrie pétrolière dont nous allons aborder dans les
lignes qui suivent.
0.2. Objectif
Ce travail a pour object de mettre en évidence l’intérêt
de l’argile dans l’industrie pétrolière.
0.3. Méthodologie
Ce travail étant essentiellement bibliographique, nous
avons procédé à la lecture des travaux ayant trait à notre sujet.
Mais aussi à l’internet qui constitue un moyen non négligeable
d’information.
0.4. Structure du travail
Ce travail comprend trois chapitres se présentant comme suit:
Chapitre I : Generalités sur les argiles
Chapitre ll : Bref appercu sur les systemes petroliers
Chapitre lll : Importance de l’argile dans l’industrie
pétrolière
CHAP I. GENERALITES SUR LES ARGILES
I.1. Introduction
Les Argiles sont des matières rocheuses naturelles à base de
silicates ou d’aluminosilicates hydratés de structure lamellaire, provenant
en général de silicates à charpente tridimensionnelle, tels que les
feldspaths. Elles peuvent être une matière localement abondante, très
diverse, traitée ou raffinée avant emploi, à la fois meuble ou plastique
(souvent après addition d’eau) ou à pouvoir desséchant, absorbant ou
dégraissant, voire à propriétés collantes ou encore réfractaires, pour servir
par exemple autrefois selon des usages spécifiques, souvent anciens, au
potier et au briquetier, au maçon et au peintre, au teinturier et au drapier,
au verrier et à l’ouvrier céramiste.
En réalité, le terme issu du latin argilla peut s’appliquer au
choix à un minéral argileux et à un ensemble de minéraux argileux, ainsi
qu’à diverses roches composées pour l’essentiel de ces minéraux. Les
roches de la classe des luttes peuvent être l’argilite, l’argilolite ou
argilotite, les shales à l’exclusion des schistes métamorphisés. Les argiles
sont des roches sédimentaires clastiques. Lorsqu’elles renferment du
calcaire, trois sous-classes sont définies entre le pôle argile et le pôle
calcaire en fonction de l’augmentation de la teneur en calcaire : argile
calcaire puis marne et enfin calcaire argileux.
Les argiles riches en silice gélatineuse, soluble dans les alcalis,
se nomment gaizes. Le limon ou le lehm désignent des argiles renfermant
des particules siliceuses et accessoirement des pigments minéraux
comme la limonite ou la goethite. Le loess est un dépôt de couleur
jaunâtre d’origine paléoglaciaire composé principalement d’argiles et de
fines particules calcaires et siliceuses.
Dans un sens étendu, il s’agit aussi d’un sédiment composé de
particules fines issues de l’altération de diverses roches (processus appelé
argilisation), parfois des roches sédimentaires argileuses métamorphisée
en schistes. C’est pourquoi le monde paysan conscient de cette matière
divisée fondamentale pour le développement de la vie par sa rétention
d’eau qualifiait d’argiles au sens générique les limons et les terres grasses
ou dégraissantes, molles ou malléables suivant leur degré d’humilité,
susceptibles de se durcir à sec en plaques qui se rétractent et fendillent au
soleil ou bien de libérer au vent ou par grattage léger de fines poussières
de cette matière devenue friable et cassable, de s’amollir à l’eau et de
générer en milieux humides après tassements répétés des boues colorées
plus ou moins liquides, plus ou moins salissantes, plus ou moins collantes
(Bruce velde et Alain Meunier, 2008).
I.2. Les argiles en géologie, minéralogie et pédologie
Historiquement, en géologie et science du sol, le terme argile
correspond à l’ensemble des minéraux présentant une taille inférieure à
2µm dans une roche. Cette coupure granulométrique invisible à l’œil est
héritée des études pétrographiques effectuées par microscopie optique à
la fin du 19ème siècle. Les cristaux présentant alors une taille inférieure à
2µm n’étaient pas reconnaissables et classés sous l’appellation argile.
Aujourd’hui, l’appellation argile diffère en fonction des domaines d’études.
Ainsi en géotechnique, où l’on s’intéresse avant tout au comportement
mécanique des sols, on désigne par argile les matériaux de granulométrie
inférieure à 4 µm (entre 4 et 50 µm, on parle de limon). En science des
argiles, l’argile ne correspond pas à une coupure granulométrique, mais à
des minéraux. Le terme est alors utilisé pour décrire les phyllosilicates et
plus particulièrement les minéraux argileux.
I.2.1. Minéraux argileux
Ces derniers sont classés en trois grandes familles selon
l’épaisseur des feuillets (0,7 ; 1,0 ou 1,4 nm), qui correspond à un nombre
de couches d’oxydes tétraédriques (Si) et octaédriques (Al, Ni, Mg, Fe 2+,
Fe3+, Mn, Na, K, etc.). L’interstice entre feuillets peut contenir de l’eau
ainsi que des ions. Il en résulte des variations de la distance entre
feuillets, et donc les variations dimensionnelles macroscopiques de l’argile
quand elle s’hydrate (dilatation) ou s’assèche (contraction) pouvant
provoquer les fissures. Un matériau sec qui contient beaucoup de
minéraux argileux « happe à la langue » (absorbe de l’eau en formant une
pâte plastique).
Les phyllosilicates se présentent sous forme de petits cristaux
micrométriques, en plaquettes hexagonales ou en (micro)fibres. Ce sont
les minéraux phylliteux halloysite, kaolinite, montmorillonites, illite et
bravaisite, la glauconite, les smectites, les interstratifiés comme les
vermiculites, les minéraux fibreux tels que les attapulgites ou les
sépiolites, enfin les chlorites et les micas, ces dernières en très petits
morceaux souvent altérés pouvant être assimilés à des argiles.
Leur origine est variée : altération de roches ou résidus de
roches suivant des conditions locales suivant les zones d’altération des
roches endogènes, sols à rapport sédimentaire, diagenèse, éruption
volcanique, météorites spécifiques. L’essor des études par rayon X
(radiocristallographie,
Diffraction X, etc.) a permis l’étude de la caractérisation des argiles (Faiza
Bergaya,2011).
I.2.2. Roches Argileuses
Les roches argileuses sont les roches sédimentaires ou
résiduelles à grains très fins (classe des lucites), contenant au moins 50%
de minéraux argileux. Ces roches tendres, rayables à l’ongle, fragiles à sec
et durcissantes à la chaleur ou à la cuisson, imperméables et faisant pâte
à l’eau, sont abondantes dans les formations sédimentaires, tant
continentales que marines. Elles se divisent en argiles calcaires, argiles
sableuses, micacées, etc. Elles peuvent être déposées en horizon ou en
couches de faible puissance, alternant avec d’autres couches rocheuses
telles que calcaires, grès, évaporites, etc.
En structures litées (shale), rubanées ou varvées. Elles
peuvent aussi constituer des masses par empilement quasi-continus de
couches épaisses, parfois même sans stratification apparente (argilite). En
présence de minéraux détritiques, les argiles contiennent souvent des
débris, morceaux ou clastes de roches divers. Dans tous les cas, les
formations argileuses jouent un rôle majeur pour les ressources en eau et
en hydrocarbures, car elles entravent ou stoppent l’écoulement parfois
lent de ces derniers minéraux liquides.
Par exemple, l’argilite est une roche argileuse composée pour
une large part de minéraux silicates d’aluminium plus ou moins hydratés
présentant une structure feuilletée (phyllosilicates) expliquant leur
plasticité, ou fibreuse (sépiolite et palygorskite) expliquant leurs qualités
d’absorption.
I.2.3. Structure des minéraux argileux
Les minéraux argileux sont tous constitués à partir d'un empilement de
feuillets tétraédriques et octaédriques entrecoupés par un espace appelé
espace interfoliaire :
Les feuillets tétraédriques sont agencés en mailles hexagonales et sont
constitués de tétraèdres d'oxygène entourant un atome de silicium ou
d'aluminium ([SiO4]4-, [AlO4]5-) ;
les feuillets octaédriques sont composés d'octaèdres formés par deux
plans d'oxygènes-hydroxyles encadrant des atomes plus larges tels
que : Al, Fe, Mg, Li, etc. Les cations constituants du feuillet octaédrique
induisent, selon leur valence, une modification du taux de remplissage
de la couche. Ainsi, pour une couche octaédrique purement
magnésienne par exemple, constituée donc d'ions Mg 2+, un taux de
remplissage de 100 % est constitué. Tous les octaèdres sont occupés :
on parle d'argile trioctaédrique. À l'inverse, pour une couche
octaédrique purement alumineuse par exemple, constituée donc d'ions
Al3+, le taux de remplissage sera aux 2/3. Deux octaèdres sont remplis
et un est laissé vide : on parle de vacance ;
des substitutions isomorphiques peuvent intervenir entre les différents
atomes constituants de la couche tétraédrique ou octaédrique
(notamment Si4+ par Al3+ dans la couche tétraédrique,
Al partiellement substitués par des ions Mg et/ou Fe ou Fe2+ dans
3+ 2+ 3+
la couche octaédrique). Ces substitutions induisent un déficit de charge
permanent, faisant de beaucoup d'argiles des espèces stablement
chargées négativement. Ces charges sont compensées par
l'incorporation de cations (anhydres, hydroxylés ou hydratés) soit dans
l’espace interfoliaire des minéraux (c'est le cas pour les minéraux
argileux de type smectite ou vermiculite) et/ou à la surface externe des
particules (cas de la kaolinite). Ces cations (K+, Na+, Ca2+, etc.) dans
l'interfeuillet, appelés « compensateurs de charges » ou « cations
échangeables », rétablissent la neutralité électrique de l'édifice ;
Les groupements OH− présents en bordure des argiles induisent
également une capacité d'échange et d'adsorption d'espèces chargées.
Ces groupements hydroxyles sont cependant dépendant du pH ainsi : À
bas pH, les hydroxyles de surfaces sont entièrement protonés (OH)
l'argile montre une charge de bordure globalement positive. À haut pH,
les hydroxyles se déprotonent, la surface est globalement négative
(O2−). On parle alors ici de charges variables. Ces dernières sont
nettement moins importantes que les charges permanentes, mais
jouent tout de même un rôle dans la capacité d'échange de l'argile
(Dunod, Isabelle Cojan, 2013).
I.3. Classification des minéraux argileux
On différencie les argiles par leur type de combinaison
d'empilement des feuillets tétraédriques et octaédriques, le cation de la
couche octaédrique, la charge de l'argile et le type de matériel
interfoliaire8,9.
Les minéraux argileux se répartissent en plusieurs grandes familles :
Les minéraux argileux dits 1 :1 ou TO : Ces derniers sont constitués
d'un feuillet tétraédrique surplombant une couche octaédrique. Ils
présentent typiquement une taille de 7 Å (TO+interfoliaire). En fonction
de la nature du feuillet octaédrique, on distingue les argiles TO à
feuillet trioctaédrique (feuillet de type brucite, Mg(OH)2 ) et les argiles
TO à feuillet dioctaédrique (feuillet de type gibbsite, Al(OH)3) ;
Les minéraux argileux dits 2 :1 ou TOT : Ces derniers sont constitués de
deux feuillets tétraédriques encadrant une couche octaédrique. Ils
présentent en fonction de l'espèce une taille allant de 10 Å à
18 Å (TOT+interfoliaire). Comme pour les argiles TO, on distingue les
argiles TOT à feuillet dioctaédrique et les argiles TOT à feuillet
trioctaédrique ;
Les minéraux argileux dits 2 :1 :1 ou TOT : O : Ces derniers sont
constitués de deux feuillets tétraédriques encadrant une couche
octaédrique, l'espace interfoliaire est rempli par un feuillet octaédrique.
Ce feuillet interfoliaire octaédrique possède la même structure que la
brucite, on parle dans ce cas de feuillet brucitique. Les argiles 2 :1 :1
présentent typiquement une taille de 14 Å (TOT+O). Ce groupe est
constitué par le grand groupe des chlorites. On les classe également
selon l'aspect dioctaédrique ou trioctaédrique du feuillet octaédrique et
du feuillet brucitique (Philippe Duchafour 1965).
I.3.1. Tableau récapitulatif des argiles
Nomenclature utilisée : Te/Si = rapport entre le nombre de
cations Si tétraédriques par maille qu'il y aurait en l'absence de
substitution dans le feuillet tétraédrique et le nombre de
cations Si tétraédriques par maille existant réellement, Oc = rapport entre
la charge totale des cations par maille dans le feuillet octaédrique, et la
charge totale des cations par maille qu'il y aurait dans le feuillet
octaédrique en l'absence de substitution . Les parenthèses indiquent le(s)
cation(s) octaédrique(s). Les crochets indiquent le(s) cation(s) de
compensation dans l'espace interfoliaire.
Le terme « smectite » souvent utilisé de manière abusive représente
l'ensemble des espèces TOT, gonflantes, ayant une charge par demi-
maille comprise entre −0,2 et −0,6.
Quand Te/Si < 8 cela implique que les cations Si 4+ de la couche
tétraédrique sont substitués, généralement par des cations de valence
inférieure (Al3+, Fe3+, etc.), et donc cela implique l'existence d'une
charge négative à la surface du feuillet (avec des cations de
compensation qui sont souvent des alcalins comme Na +).
De même, quand Oc <12/12, cela implique que les cations de la
couche octaédrique (généralement Al3+ ou Fe3+) sont substitués,
généralement par des cations de valence inférieure (Mg 2+, etc.), et
donc cela implique également l'existence d'une charge négative à la
surface du feuillet.
La montmorillonite, dont une forme, qui a pour formule
Si4O10Al5/3Mg1/3Na1/3(OH)2, est connue sous l'appellation de « terre
de Sommières » utilisée comme détachant ou comme bentonite employée
en génie civil en raison de ses propriétés colloïdales (plastifiant dans
les mortiers). À la différence de l'halloysite, plusieurs couches d'eau
peuvent prendre place entre deux feuillets de montmorillonite et par
conséquent la séparation entre deux feuillets peut aller de 0,96 nm à la
séparation complète.
L'illite (1 nm), de formule approximative K 0.9Al2(Al0.9Si3.1O10)
(OH)2, possède une charge par demi-maille de −0,75 à −0,9. Elle peut
servir à la fabrication des objets en terre cuite. La structure des illites est
proche de celle des micas mais en diffère par le degré de substitution Si/Al
(inférieur dans l'illite), la présence de potassium (inférieure dans l'illite) et
pour un certain degré de désordre dans l'empilement des feuillets.
La vermiculite possède une charge par demi-maille comprise entre −0,6
et −0,9.
Le groupe Tri-Tri est le plus répandu sur terre. Les groupes Di-Tri et
Di-Di sont plus rares. Le groupe Tri-Di reste encore inconnu, aucun
minéral de ce type n'a encore été découvert (Daniel Caminade,
2008).
I.4.Caractérisation des argiles
I.4.1. Diffraction de rayons X
Une des techniques utilisées pour reconnaître les argiles est
l'analyse par diffraction de rayons X. Cette technique nécessite une
préparation spécifique de l'échantillon. Chacune des méthodes de
préparation permet d'obtenir des informations différentes sur la structure
du minéral.
I.4.2. Couleur
Les particules d'argile ne sont nullement responsables de la
couleur du sol. La couleur rouge, orange, jaune, vert, bleu d'un sol
(argileux ou non) est due à l'état du fer dans le sol (Fe3+ dans les trois
premiers cas et Fe2+ dans les deux derniers). Lorsque le sol est d'une
couleur tendant vers le blanc, c'est que cet élément a été dissous et
évacué hors du profil.
Argile peut désigner une couleur d'un gris neutre très pâle tirant sur
le blanc (Rossman F, 2002).
I.5. Formation géologique
Les argiles désignent de très fines particules de matière
arrachées aux roches par l'érosion ainsi que les minéraux argileux ou
phyllosilicates (ces dernières observées au microscope ont la forme de
plaquettes, ce qui explique leur plasticité). La plupart de ces particules
proviennent de la désagrégation de roches silicatées (altération des
silicates) : du granite (mica et feldspath), du gneiss ou encore
des schistes. Ces particules sont transportées par le vent ou l'eau sous
forme de limon ou de vase. Les fleuves véhiculent des argiles qui finissent
par se déposer en alluvions, dans le cours d'eau lui-même, à son
embouchure, dans un lac ou dans la mer.
Les dépôts peuvent alors sédimenter et former une roche
argileuse par diagenèse : déshydratation et compactage. En tant
que roches sédimentaires, les affleurements argileux présentent une
succession de strates empilées les unes sur les autres. Les éruptions
volcaniques produisent aussi des argilolithes, parfois sous d'éjecta de
pierre vitreuse ou de tuf.
I.5.1. Argiles néoformées
Les terres argileuses sont composées d'éléments très fins,
provenant de la dégradation mécanique et chimique de roches
préexistantes (en particulier les micas et les feldspaths). Les argiles
résultant peuvent rester sur les lieux mêmes de leur formation, comme le
kaolin. Elles sont le plus souvent entraînées par les eaux ou le vent, se
déposant sous forme de masses stratifiées ou parfois en poches
lenticulaires ou sphériques. On trouve ainsi les bancs d'argile dans les
sédiments depuis l'ère Tertiaire, au pied des montagnes et dans les
grandes vallées fluviales. Après la dissolution d'un calcaire, des argiles
peuvent également se former puis tapisser les dépressions karstiques
(les dolines).
Lors de leurs déplacements, elles peuvent entraîner des
minéraux rencontrés sur leur chemin. D'où une très grande variété
definesse, de coloration et de composition, selon les niveaux successifs
d'un même gisement et à plus forte raison de l'un à l'autre.
I.5.2. Argiles et plantes
Les racines des plantes, par hydrolyse et en symbiose avec
la pédofaune, se nourrissent des roches, et sécrètent pour les dissoudre
des acides : les racines, grâce aux sucres issus de leur photosynthèse,
fournissent l'énergie nécessaire aux micro-organismes pour qu'ils
transforment la roche en éléments absorbables par les racines.
Les besoins des plantes en silice, fer et aluminium sont
infimes, or ce sont les éléments constitutifs de la croûte terrestre
majoritaires (silicium 26 %, aluminium 7 %, fer 4 %). Donc à mesure que
les autres éléments sont prélevés et exportés définitivement
(recyclage constant) en surface pour nourrir la plante et le sol, ces trois
derniers restent et se concentrent jusqu'à saturation - d'autant plus vite
que ces éléments sont déjà majoritaires. Ils recristallisent alors en argiles
(formation d'un précipité).
La formation biologique de l'argile serait maximale dans la
zone du sol située entre 5 et 25 cm de profondeur. La production annuelle
serait de 0,000 01 à 0,002 g par 100 g de matériaux par an, ce qui est
relativement lent. En considérant qu'un mètre de terre pèse environ
10 000 tonnes à l'hectare, cela correspond à une production annuelle
de 3 à 60 kg à l'hectare sur 30 cm de sol.
Les facteurs influençant positivement la formation de l'argile
sont une humidité édaphique élevée (drainage modéré), une température
élevée, la grande finesse de grain de la roche-mère, sa richesse en bases
et sa friabilité. Plus le sol est ancien plus la formation d'argile est rapide,
et c'est finalement le type de sol, donc de climat et de communautés
biologiques, qui influe le plus sur la quantité d'argile produite (Bischof
1906).
CHAP II: BREF APPERCU SUR LES SYSTEMES
PETROLIERS
II.1. Définition
Un système pétrolier est un système regroupant des éléments et
des processus géologiques propices à l’accumulation des hydrocarbures
(Magoon et Dow, 1994). Gluyas et Swarbrick (2004), définissent les «
magic five ingredients » représentés par: la roche mère, la roche
couverture, le piège, la roche réservoir et le timing. Allen (1990) définit
ces éléments comme suit : l’accumulation du pétrole, la roche réservoir, la
roche couverture, le piège, le moment critique. Enfin, selon Magoon et
Dow (1994), les composants d’un système pétrolier sont comme suit : une
roche mère (active), les chemins de migration, le piège qui est défini par
sa géométrie, par la roche réservoir et la roche couverture et le timing.
Fig.1. Bloc 3D représentatif d’un système pétrolier classique composé de roche mère, d’une roche
réservoir, d’une roche couverture et de pièges.
II.2. Roches mères
C’est la roche source contenant une quantité importante de
matière organique sédimentaire qui a produit ou est potentiellement
capable de générer des hydrocarbures (huile ou gaz. Cette roche a
souvent une faible porosité et une faible perméabilité. Cette matière
organique se trouve sous des températures de 10-30°C dans le sol, des
lacs et des eaux marines, elle évolue ensuite dans des environnements
diagénétiques où la température atteint les 80°C sous l’effet du gradient
géothermique.
Elle évolue ensuite avec l’augmentation de la température sous
des phases dites de catagenèse et métagenèse où la température atteint
les 120°C et 200°C respectivement. La transformation de ces sédiments
par voie chimique et bactérienne donne naissance à un solide appelé
kérogène, qui constitue la fraction insoluble dans les solvants organiques
(Durand, 1980)
Fig.2 : Composition de la matière organique dans les sédiments. (d’après Tissot et Welte , 1987,
modifiée par Durand ,1980).
Avec l’enfouissement, le kérogène subit une augmentation de la
température et de la pression et donc une maturation produisant des
hydrocarbures. Il existe plusieurs types de kérogène selon leur
composition élémentaire. Ils sont représentés dans le diagramme de Van
Krevelen (1993) avec leur environnement de dépôt (lacustre, marin et
continental).
Fig.3 : Diagramme de Van Krevelen et les types de matière organique, modifié par Van Krevelen
(1993).
Type I : la matière organique est d’origine lacustre, principalement formée
par l’accumulation de certaines micro-algues dont les parois sont
naturellement résistantes et de biomasse procaryotique fortement
aliphatique. Ce type a été défini dans les formations de Green River shales
(Eocène, bassin d’Uinta, USA) et est caractérisé par de fortes valeurs d’H/C
et de faibles valeurs d’O/C. Il génère surtout du gaz à condensat autour de
10 mg/g de roche.
Type II : la matière organique est d’origine marine, principalement
planctonique et bactérienne. Elle génère plus de pétrole (huile) que le
premier type avec des valeurs de l’ordre de 20 mg/g de roche. Ce type a
été défini à partir de la matière organique phytoplanctonique marine
contenue dans les schistes cartons du Toarcien inférieur du bassin de
Paris. Les valeurs des rapports atomiques H/C et O/C sont intermédiaires
entre les types I et III.
Type III : l’origine du kérogène est continentale, résultant de la
décomposition des végétaux supérieurs, il a été défini dans la formation
de Logbaba (crétacé supérieur du Cameroun) puis dans le delta actuel de
Mahakam en Indonésie. Il comporte un rapport H/C faible et O/C très
élevé. Ce type de kérogène génère principalement des taux très
importants de gaz (50 mg/g de roche). Type IV : correspond à un
matériel organique oxydé que l’on ne peut rapporter à aucune biomasse
originelle définie, contrairement aux autres types il s’agit souvent d’une
remobilisation de la matière organique par l’érosion de roches
sédimentaires préexistantes ou du résidu très altéré des différentes
biomasses. Il se place sous le type III dans le diagramme de Van Krevelen
et ne possède aucun intérêt pétrolier.
II.3. Roches Réservoirs
Cette roche est définie comme une unité poreuse et perméable
de sédiments, contenant des pores ou des fissures dans lesquelles
s’accumulent et circulent des hydrocarbures des huiles et gaz. Ces
paramètres pétrophysiques de porosité et de perméabilité définissent la
qualité des réservoirs.
Les roches réservoirs peuvent être de type silicoclastiques ou
carbonatées, la porosité dans ces deux types de réservoirs est calculée
avec le rapport entre le volume des pores sur le volume total de la roche.
On distingue deux types de porosités : - la porosité primaire correspondant
aux vides entre les grains préexistants et - la porosité secondaire
correspondante à la dissolution des grains et à la fracturation de la roche.
Le deuxième paramètre qui est la perméabilité est lié au premier ou la
connexion des pores est importante et facilite la circulation des fluides
sous l’effet d’un gradient de pression et se défini par la loi empirique de
Darcy (1856).
Pour décrire la roche réservoir il faut étudier la matrice, l’espace
intergranulaire et les fluides incorporés dans la porosité ou dans les
inclusions de fluides : - Dans la matrice : sa texture, sa minéralogie et
morphologie et ses structures primaires et secondaires sont les éléments
définis, afin de déterminer la lithologie. Dans cette matrice, ils existent des
inclusions de fluides qui peuvent être de bons indicateurs du timing, de la
température et pression du piégeage ainsi de la natures des fluides ayant
circulé dans cette roche (eau, huile, gaz...).
- Dans l’espace intergranulaire: la porosité (primaire et
secondaire), la connexion entre les pores et la perméabilité sont les
caractéristiques de la qualité des réservoirs pétroliers, ces éléments
peuvent être modifiés avec l’enfouissement, la pression et les processus
diagénétiques.
- Ce qui différencie la roche réservoir de la roche mère dans les
systèmes pétroliers classiques (conventionnels) est l’absence de
kérogène, tandis que dans les systèmes pétroliers non-conventionnels la
roche mère peut être également une roche réservoir et c’est-ce qui
explique la présence de kérogène dans la porosité des réservoirs
pétroliers nonconventionnels.
II.3. Roches couvertures
C’est une roche imperméable qui se trouve au-dessus de la roche
réservoir formant une barrière, et qui a pour rôle d’empêcher la migration
du pétrole et du gaz vers la surface et leur permettre de s’accumuler pour
former un gisement. Cet élément est très important dans la préservation
du système pétrolier, cette roche est imperméable ou très peu perméable,
résistante à la déformation. Les roches couvertures les plus fréquentes
sont les mudstones, les argilites, les shales et les évaporites. Les
paramètres pétrophysiqus de cette roche et son comportement avec le
temps et les changements géologique, sont essentiels à la modélisation du
système pétrolier.
II.4. Les pièges
Le piège peut être de type : structural, stratigraphique ou mixte,
il est constitué de l’ensemble de la roche réservoir/roche couverture tels
que les chenaux fluviatiles, les turbidites, les dunes éoliennes ainsi que les
discordances, ou constitué d’une géométrie structurale telle que les
anticlinaux, les failles et les diapirs de sels. Le moment du piégeage peut
être évalué à partir des inclusions de fluides, c’est-à-dire au moment du
premier piégeage de fluide. Il peut être considéré ici comme un paramètre
essentiel à la modélisation des systèmes pétroliers avec le logiciel
Petromod.
Cependant la préservation des hydrocarbures dans ces pièges
dépend également du temps, de la température et de l’enfouissement. Les
huiles peuvent se transformer en gaz par craquage secondaire et fuir à
travers les failles vers la surface.
Une fois les hydrocarbures formés, ils migrent dans un système
conventionnel à travers la roche mère et se dirigent vers la roche réservoir
où ils s’accumulent si toutes les conditions de remplissage sont présentes.
Il s’agit d’avoir une roche réservoir avec une bonne porosité, une bonne
perméabilité et aussi la présence du piège et de la couverture. Si ces
conditions ne sont pas présentes ou partiellement absente, les
hydrocarbures migrent vers la surface, ce qu’on appelle « une
dysmigration ». La pétrographie du remplissage peut se faire par
chronologie des inclusions fluides dans le réservoir, la pétrographie de la
dysmigration peut être le résultat de l’analyse d’un remplissage sans
accumulation.
CHAPITRE III. IMPORTANCE DE L’ARGILE DANS
L’INDUSTRIE
PÉTROLIÈRE
III.1. Introduction
Employées de longue date, dans les industries les plus variées,
les argiles des groupes divers, mais particulièrement les montmorillonites
et les attapulgites ont trouvé de nouvelles et importantes applications
avec l'apparition et le développement spectaculaire de l'industrie du
pétrole.
Bien que concurrencées dans certaines utilisations par des
produits de synthèse, elles sont utilisées entre gros tonnages à divers
stades de l'extraction et du traitement des pétroles bruts et dérivés. Il y a
lieu de retenir, entre autres, la préparation des boues de forage, la
décoloration des huiles , les cires et paraffines, le traitement catalytique
des essences, le cracking catalytique et plus récemment, sous forme de
complexes organiques, leur emploi dans les graisses lubrifiantes.
A ce sujet, si la connaissance théorique des matériaux argileux
oriente efficacement le technicien dans le choix des matières premières
plus spécialement adaptées à telle utilisation particulière, il n'en reste pas
moins que la nature minéralogique et l'analyse chimique ne permettent
pas une discrimination entièrement satisfaisante et que des tests
pratiques, se rapportant à l'usage envisagé, doivent être effectués sur les
argiles pour juger de leur valeur pratique réelle.
II.2. Usage de l’argile dans l’industrie pétrolière
II.2.1. Les argiles, barrières aux hydrocarbures.
Les compagnies pétrolières, dans leurs prospections, accordent
une grande importance à la localisation des bancs argileux dans les séries
sédimentaires : en effet, ces couches peuvent correspondre à des roches-
mères de pétroles ou de gaz (issues d'une boue riche en matière
organique déposée en conditions anoxiques ou hypoxiques), mais, surtout,
elles représentent d'excellentes roches de couverture, c'est-à-dire des
couches imperméables, susceptibles d'avoir stoppé les hydrocarbures lors
de leur remontée depuis leur roche-mère sous-jacente, (du fait de leur
faible densité).
L'imperméabilité des roches argileuses s'explique facilement par
la compaction subie lors de la diagénèse, qui aligne les feuillets des
minéraux argileux, d'où une forte réduction de la porosité de la formation.
Les particularités des argiles expliquent aussi les critères définis pour les
localiser sur les sondages.
Fig.4: Organisation schematique d’un gisezment d’hydrocarbures
II.2.2. Types d’argile
a) La bentonite
La bentonite est utilisée comme produit dans le fluide de forage.
Fluide de forage est aspiré dans les bassins, la boue est refoulée dans les
tiges creuses de forage, unies bout à bout et suspendant l'outil de forage
vissé à leur extrémité, l'ensemble étant animé d'un mouvement de
rotation. La boue jaillit ensuite au fond du puits par les évents placés dans
le corps du trépan et sa première fonction consiste à nettoyer les ailettes
ou les dents du trépan, ainsi qu'à les refroidir.
Elle s'empare alors des débris de la roche arrachée par l'outil, les
fait remonter en surface dans son mouvement d'ascension dans l'espace
annulaire entre la colonne des tiges et la paroi du trou. A sa sortie du
puits, elle passe sur un tamis vibrant qui retient les débris et laboue
grossièrement purifiée, retombe dans les bassins. De plus, par la pression
hydrostatique qu'elle exerce, elle empêche l'éruption brutale dans le puits
des fluides sous pression susceptibles d'être rencontrés par le forage.
Enfin, elle dépose sur les parois du puits un enduit mince.
Divers types de boues sont utilisés pour les forages, les plus
courantes étant les boues à l'eau dont l'argile est le constituant essentiel.
Après avoir utilisé des argiles communes, il a été fait de plus en plus appel
aux bentonites sodiques gonflantes qui présentent, sur les premières, de
nombreux avantages dus à leur structure colloidale très développée.
Le cake déposé sur les parois du puits par une boue à la
bentonite est plus mince que celui d'une boue à l'argile ordinaire, ce qui
limite ses risques de destruction lors de la remontée des outils; de plus,
étant d'une imperméabilité supérieure, la quantité d'eau qu'il laisse filtrer
dans les formations traversées est beaucoup plus faible. Les bentonites,
pratiquement dépourvues d'éléments grossiers ne sont pas abrasives et
ont un pouvoir lubrifiant plus développé.
En outre, le rendement en boue, à poids égal d'argile mis en
oeuvre, est plus élevé avec les bentonites: 15 m 3 environ par tonne contre
5 à 8 m3 pour les argiles communes. Les bentonites étant fortement
thixotropiques, leurs suspensions épaississent en cas d'arrêt de la
circulation et maintiennent en suspension convenable les cuttings. Elles
retrouvent leur fluidité normale dès que la circulation est rétablie. Dans
certains cas, elles peuvent être alourdies par un apport de baryte si l'on
rencontre des pressions élevées qu'il faut contrebalancer.
Les boues à la bentonite peuvent être modifiées par les
traitements chimiques classiques destinés à les améliorer ou les corriger
en fonction de la nature des terrains rencontrés au cours du forage.
Le choix des bentonites convenables est guidé par une série de
tests simples et pratiques proposés par les foreurs. Parmis les élements de
test on note:
- La teneur en impuretés de l'argile par filtration de la barbotine sur un
tamis à mailles serrées (200 au pouce),
- La déterminations des caractéristiques des suspensions, des points de
vue viscosité, thixotropie, etc. . .
- La mesure du filtrat ou eau libre et de l'épais seur du cake à l'aide d'un
filtre
-Le presse standardisé, sous 7 kg/cm2 de pression.
Ce dernier essai donne des indications sur la formation des
parois dans le forage. En dehors des contrôles sur le simple suspension
d'argile, on procède à l'examen des boues composées renfermant des
correctifs tels qu'amincissants (tanins, polyphosphates etc. . .),
alourdissants (baryte) etc. . . , afin de se rendre compte si la bentonite de
base a les qualités suffisantes pour supporter les additions diverses que
peuvent imposer les sujétions de chantier en fonction des formations
rencontrées au cours des forages.
Une fois la qualité du gisement d'argile vérifiée par ces contrôles
pratiques, le conditionnement industriel de la bentonite consiste
essentiellement en une désintégration du minerai, suivie d'un séchage
puis d'un broyage, le tout dans des conditions spécifiquement
déterminées pour conserver à l'argile sa structure initiale.
b) Attapulgite
Il est à signaler que le chlorure de sodium est un contaminant
des boues à la bentonite qui peuvent tolérer jusqu'à 1% de sel. Si la
teneur en sel devient trop importante, les particules de bentonite se
déshydratent et tendent à la floculation, ce qui entraîne une baisse de
viscosité et une perte de liquide importante.
On utilise, dans ce cas, des boues à l'eau salée, constituées par
des dispersions, dans l'eau saturée de sel, d'argiles du type Attapulgite -
Sépiolite pratiquement inertes aux contaminations salines. Toutefois, ces
argiles ayant un filtrat trop important, il faut améliorer la boue par addition
d'un cjlloide organique, tel que l'amidon qui les colmate et empêche le
délitage des roches, prévient les éboulements, en même temps qu'il s
'oppose aux pertes de boues. En cas d'arrêts des pompes, elle maintient
les déblais en suspension dans le trou de sonde, évitant ainsi que, par leur
chute, ils viennent coincer l'outil foreur.
c) Le Kaolin
Dans le domaine des forages pétroliers, gaziers ou hydrauliques,
le kaolin peut être utilisé comme agent de soutènement. Les agents de
soutènement (ou « proppants » en anglais) sont des produits solides
(naturels ou synthétiques) qui sont injectés dans les fractures et
microfracturations provoquées dans la roche lors des opérations de
fracturation hydraulique. Leur rôle est de produire une couche à la fois
perméable et assez résistante pour maintenir les microfissures ouvertes
après les avoir pénétré.
Cette couche crée et conserve un chemin drainant au sein
duquel les fluides (gaz, pétrole, eau) percoleront facilement jusqu'au puits
d'extraction au fur et à mesure qu'ils seront désorbés de la roche-
réservoir. Cet usage du kaolin, particulièrement développé pour
l’exploitation de gaz aux États-Unis au cours des années 2013-2014, s’est
progressivement restreint pour des raisons de coûts.
d) La montmorillonite
En particulier a la capacité d'adsorber de nombreux éléments (à
la surface de leurs feuillets), du fait de leur grande surface et des charges
qu'elles portent (elles peuvent aussi en absorber, s'ils pénètrent à
l'intérieur des octaèdres silicatés).
II.2.3. Usage dans la pétrochie
a) La décoloration
L 'application des argiles à la décoloration des huiles végétales,
puis des huiles minérales, est très ancienne, les terres naturelles à pouvoir
adsorbant élevé ont été tout d'abord utilisé. A côté de ces produits, dont la
consommation demeure très importante, sont apparues, depuis une
cinquantaine d'années, les terres dites activées, obtenues à partir d'argile
à faible pouvoir adsorbant naturel, mais devenant remarquable après
traitement acide en suspension aqueuse. Ces deux types de terres
décolorantes seront examinées successivement.
a.1. Terres décolorantes naturelles
Ces terres sont constituées par environ 90% d’attapulgite, de
sépiolite ou de montmorillonite. Elles peuvent renfermer également, en
faible proportion, des minéraux tels que quartz, muscovite, glauconite,
biotite, etc... Les terres anglaises (Fuller' s Earth) puis les japonaises furent
les premières utilisées en grosse quantité , avant que l'on découvre des
gisements très importants en Amérique.
Ces terres, étant naturellement décolorantes, ne subissent, après
extraction et avant usage, qu'un simple conditionnement physique, à
savoir: traitement thermique à une température pouvant atteindre 400 à
650°C et granulation. Certaines argiles, possédant une dureté suffisante,
peuvent être employées pour la préparation de produits granulés, en
percolation tandis que les matériaux trop friables conduiront à des
produits pulvérulents pour l'application au traitement par mélange.
L'élimination de l'eau libre et d'une partie de l'eau deconstitution
dans la phase séchage développe dans le produit une grande quantité de
pores submicroscopiques de diamètre moyen 190 à 200 Â. Les meilleures
qualités de terre à foulon ont une porosité de 60 surface à 70% qui et
engendre une surface le pouvoir de 120 adsorbant à 140 m 2 du par
produit. gramme. C'est ce grand développement de surface qui engender
le pouvoir adsorbant du produit.
Ces terres ont en général un pH voisin de 6, 5 - 7, 5. Bien que
neutres ou presque, elles peuvent agir comme agents neutralisants des
acides forts par un mécanisme d'adsorption sélective. Quoique
chimiquement, elles soient relativement inertes, elles sont susceptibles
d'exercer des actions catalytiques.
Concurrencées par l'apparition des terres activées et par celles
des bauxites activées obtenues par traitement thermique de la gibbsite,
des améliorations de qualité des terres à foulon ont dû être recherchées.
Le résultat a été acquis par la mise en oeuvre du procédé avec de
d'extrusion.
Ce traitement abaisse la densité apparente de 3 à 4% et
augmente la porosité et la capacité de décoloration des huiles de 10 à
25%; l'amélioration étant d'autant plus importante que l'argile de départ
est de moins bonne qualité, ce qui permet aussi de valoriser les gisements
d'argile considérés antérieurement comme n'étant pas de qualité
suffisante.
Dans la préparation des terres pulvérulentes, il y a lieu
également de signaler la technique de broyage de la terre à foulon humide
avant la phase de séchage final. Par cette méthode, il est possible de
produire des poudres constituées par des particules sphériques, avec un
minimum de poussières et de fines. Les terres ainsi traitées permettent,
pour une même perte de charge; une filtration deux fois plus rapide que
celles obtenues à la façon ordinaire, bien que les deux poudres passent au
tamis 300.
L'utilisation des terres naturelles reste très importante, et sur
une consommation totale de l'ordre de 300 . 000 t/an de terre à foulon aux
U.S.A. vers 1950, 180.000 t. environ ont été mises en oeuvre pour le
traitement des produits pétroliers tels que bright stocks, huile s cylindre s ,
huile s neutres et spindle , huiles pour transformateurs, cires, pétrolatum,
essence, kerosène , etc... Les produits granulés (généralement au tamis
30/60 ou 60/90) sont utilisés pour la décoloration par percolation des
huiles minérales et pétrolatum éventuellement diluées dans du solvant
naphta. Le traitement s'effectue à des températures comprises entre 40°
et 120 °C et en moyenne de 80 °C.
La vitesse de passage sur le lit de grainettes est de 100 à 500 1.
par tonne et par heure et la consommation 0,5 à 30% de produit traité.
Après épuisement de la terre, celle-ci est lavée par un solvant et
régénérée par calcination à 550-600°C. La terre ainsi régénérée peut être
utilisée 6 à 20 fois avant d'être rejetée. Pour la calcination, on utilise
actuellement des fours des types Wedge ouHerreshoff ou mieux, le four
Thermofor, dans lequel l'agent chauffant est un sel ou un métal fondu.
En principe, l'ordre d'adsorption des hydrocarbures est le
suivant: non saturés, aromatiques, naphtène s, paraffines. Dans chaque
série, les produits à poids moléculaire élevé sont adsorbés plus
rapidement, ce qui favorise l'action décolorante. De ce fait, en percolation,
la masse spécifique, la viscosité et la couleur de l'effluent s'accroissent au
fur et à mesure que le produit s'écoule à travers le filtre, la première
fraction recueillie ayant une masse spécifique et une viscosité plus faibles
que celles du brut introduit. Les moins produits. Résineux et les asphaltes
sont adsorbés activement, les dérivés soufrés beaucoup moins.
a.2. Terres décolorantes activées
Toutes les argiles smectiques ne sont pas susceptibles d'être
améliorées par traitement acide. Seuls quelques types, en particulier les
bentonites, peuvent être activés pour produire des adsorbants de haute
efficience. Parmi les bentonites, les produits s'activant le plus aisément
sont les sub -bentonites peu ou non-gonflantes et dont le constituant
essentiel est la montmorillonite calcique.
D'autres types d'argiles tels que la glauconite, la nontronite,
l'halloysite et quelques kaolinites ont pu être activées à l'acide, mais les
terres obtenues sont d'efficacité moindre que celles préparées à partir de
sub-bentonites. La méthode générale d'activation des terres est bien
connue et peut se résumer comme suit: l'argile brute séchée ou non est
mélangée avec de l'eau pour former une barbotine à laquelle on ajoute un
acide minéral (acide chlorhydrique ou sulfurique) représentant environ
35% du poids de l'argile sèche mise en oeuvre. La barbotine est ensuite
traitée à la vapeur vive à une température voisine de 100°C pendant 5 à
10 h.
Après ce traitement, le mélange est dilué dans de l'eau fraîche et
lavé jusqu'à élimination quasitotale et l'excès d'acide. Après filtration, les
gâteaux de terre activée sont séchés jusqu'à une teneur résiduaire en
humidité convenable et broyés. De nombreuses théories ont été
développées pour expliquer l'augmentation de pouvoir adsorbant due à
l'activation acide. D'après l'une d'elles, on peut l'attribuer à deux causes :
formation de silice amorphe, produit de l'attaque et division des particules
de silicate en d'autres formés d'un nombre plus petit de feuillets
structurels.
Les modifications dues à l'attaque acide conduisent à un
accroissement de surface, cette dernière étant de l'ordre de 250 à 300
m2/ par gramme de terre activée . Laterre activée reste à un pH
légèrement acide de 3,5 - 5. Bien que l'opération d'activation paraisse
simple en théorie, la technique en est complexe car elle nécessite une
connaissance approfondie de l'argile de départ, de la quan¬ tité
convenable d'acide à utiliser pour obtenir le pouvoir décolorant recherché,
en fonction du produit à décolorer, les conditions opératoires variant avec
la matière première. Les modes lorantes. de séchage et de broyage ont
également des effets marqués sur les propriétés déco¬ Alors qu'en
Allemagne, on utilise de l'acide chlorhydrique, les Etats-Unis , la Grande-
Bretagne, vation. a France et l'Afrique du Nord emploient l'acide sulfurique
pour l'activation.
L 'activation est effectuée, suivant l'acide employé, en cuve bois
ou métal doublée plomb ou céramique, ou même dans des cuves en
matière plastique, du type Haveg par exemple . Le lavage peut être
réalisé sur filtre -pre s se ou à contre courant soit avec décantation
intermédiaire ou en continu. Dans ce dernier cas, on emploie un appareil
de type laveurépaississeur Dorr, à plusieurs compartiments superposés.
Après lavage par décantation, l'argile activée est filtrée sur filtre rotatif. Le
séchage des gâteaux est effectué dans des appareils de types divers:
séchoirs à plateaux, rotatifs ou par "flash -drying" , dans lequel séchage et
broyage sont combinés dans un même appareillage : cette dernière
technique est utilisée également pour le condi¬ tionnement des terres à
foulon pulvérulentes. Dans les séchoirs rotatifs, une quantité non
négligeable de terre activée étant entrainée par les gaz de chauffage, on
adjoint à ces appareils un multicyclone efficace ou un dépoussiéreur
électrostatique, pour collecter les fines qui sont mélangées parla suite
avec les produits sortant du broyeur.
Des modifications au procédé classique d'activation des argiles
ont été proposés récemment et nous en citerons quelques-unes: Aage
Christiansen (3) et la Fuller's Earth Union (4) améliorent les propriétés
décolorantes des argiles en éliminant l'eau au lavage par un solvant
organique tel que les alcools méthylique ou éthylique , isopropylique ou
l'acétone de façon à ce que les gâteaux allant au séchage renfermant
moins de 10% d'eau.
La FILTROL Corp. revendique l'activation en continu par
introduction de granulés filés de sub-bentonite dans une enceinte de
réaction avec de l'acide concentré en quantité suffisante pour activer
l'argile, tandis qu'on ajoute à la base de l'enceinte, un liquide auxiliaire
renfermant une portion du liquide soutiré, pour maintenir le niveau de
l'acide au-dessus de l'argile, sans le diluer. La Société Italienne RUMIANCA
propose d'activer d'abord de l'argile à l'acide sulfurique, puis après
refroidissement à 70-80 ° , de la traite r avec de l'acide chlorhydrique .
KUWADA et MATSUBARA font traverser l'argile, sous forme de grains,
écailles ou boudins par un acide minéral chauffé, puis ils font suivre ce
traitement par un lavage, toutes ces opérations s'effectuant sans détruire
la forme initiale de l'argile. KAWADA (8) précipite de la silice sur la terre
par mélange de cette dernière dans l'acide sulfurique à 7,5% et en
additionnant une solution de silicate de soude. Le gel mixte ainsi formé est
filé en granulés que l'on sèche jusqu'à une teneur résiduaire en eau de 40
- 50 %.
Les granulés sont ensuite activés par traitement acide habituel.
Nous ne pouvons préciser si, à l'heure actuelle, ces brevets, assez récents,
ont été appliqués industriellement. Les argiles activées étant préparées
surtout sous forme pulvérulente , la décoloration se fait par mélange,
cette dernière s'effectuant à température variable suivant le type de
produit (de 80° à 250 °C en général) avec des doses comprises le plus
souvent entre 0,5 et 4%o de la masse à traiter. Dans certains cas,
lorsqu'on opère à haute température, le blanchiement e st effectué en
atmosphère inerte.
L 'huile décolorée est séparée par filtration et l'huile retenue par
les gâteaux peut être récupérée par un solvant approprié. Par exemple,
dans le traitement continu par mélange, connu sous le nom de "clay
contact", la terre décolorante est envoyée par transport pneumatique
depuis le silo de stockage jusqu'au récipient de contact où elle est
mélangée avec l'huile brute, raffinée préalablement aux solvants et qui est
à une température très légèrement inférieure à son point d'éclair. De la
vapeur surchauffée est utilisée pour agiter le mélange. Ce dernier s'écoule
par gravité vers un filtre rotatif à vide garni d'un enduisage d'agent filtrant
à base de diatomées pour séparer la terre épuisée de l'huile traitée. Cette
dernière, après passage dans les séparateurs de vapeur sous vide,
traverse finalement un filtre-presse à cellulose pour éliminer les dernières
traces de terre.
Alors qu'en Amérique, le procédé par percolation est encore très
employé pour la décoloration des produits pétroliers, les raffineurs
européens utilisent surtout le procédé par contact, sauf pour la
préparation de certaines huiles et produits spéciaux tels que huiles
blanche s médicinale s , vaseline, cires, etc...
b) Catalyse
S'il est admis que les silicates naturels, et en particulier les
argiles, aient servi de catalyseurs dans la formation des pétroles dans le
sous-sol, à partir des matières organiques au contact de ces roches. Le
phénomène de catalyse' est appliqué dans l'industrie du pétrole depuis
1921, avec l'apparition du procédé de raffinage continu de l'essence de
cracking par le procédé "Gray". De nombreux procédés catalytiques ont
été développés parla suite, dont le plus important, du point de vue
utilisation des argiles, est le cracking catalytique.
b.1. Élimination des gommes des carburants
Les essences de cracking contiennet des corps instables tels que
des hydrocarbures non-saturés qui sont des générateurs de gomme. En
faisant passer sous pression ces essences sur une argile absorbante, Les
dioléfines et jusqu’à un certain point, les oléofines non cespolymérisées
saturés sur L es unessences. Bien que l'on puisse opérer en phase liquide
(procédé Osterstrow) c'est le procédé Gray, en phase vapeur, qui est le
plus utilisé.
b.2. Désulfuration
L’adoucissement des essences a pour but de séparer les
éléments nuisibles, tels que soufre libre, hydrogène sulfuré et mercaptans.
A cet effet, trois types de traitement sont utilizes; procédés d'oxydation,
procédés par dissolution des mercaptans et désufuration catalytique.
Dans un des procédés d'oxydation, à savoir l'adoucissement au
cuivre qui transforme les mercaptans en disulfures inodores et non
corrosifs, on peut utiliser le chlorure cuivrique déposé sur terre à foulon,
enpoudre ou engrainettes, ou éventuellement sur terre activée.
La désulfuration des essences de distillation directe ou de
cracking est opérée catalytiquement selon le proceed Gray, par passage
des valeurs à travers un lit de grainettes des terre décolorant naturelle,
éventuellement de bauxite active. Au cours de ce traitement, les sulfures,
disulfures aussi bien que les mercaptans sont transformés en hydrogène
sulfuré. Comme il a été vu précédemment, les polymères, s'ils sont
présents dans l'essence, sont également éliminés. On travaille, en général,
à une température de 370 - 400 °C et sous faible pression (3,5 kg/cm2).
En poussant à 500 - 500 °C, il se produit en meme temps du reforming
c’est à dire un rearrangement moléculaire tel que isomérisation et
aromatization, avec depart d’hydrogène, ce qui améliore l’indice d’octane
de l’essence, mais les pertes en gaz deviennent importantes.
L’hydrogène sufuré formé au cours du traitement est séparé à
l’état gazeux, après condensation de l’essence. La fraction pouvant rester
dissoute dans l'essence est éliminée par lavage caustique ou par simple
stabilisation. Les essences de distillation directe après désulfuration au
procédé Gray sont immé¬ diatement utilisables, sans autres traitements
complémentaires. Les essences de cracking doivent être prétraitées avant
désulfuration par procédé Gray, afin d'améliorer la durée de vie du
catalyseur et l'on utilise le procédé Gray décrit précédemment
désulfuration de d'élimination 200 m3 d'essence. des gommes. Dans ce
cas, 1 tonne de catalyseur permet la désufication d’essence.
On peut rapprocher des procédés de désulfuration catalytique, le
procédé dénommé "Cycloversion" dans lequel on emploie de la bauxite
activée pour le cracking, le reforming catalytique et la désulfuration par
passage à travers un lit fixe de bauxite de vapeurs de produits tels que
gas -oil à température appropriée suivant le but principal recherché (525 -
540 °C pour le cracking, 510 - 565 °C pour le reforming des essences de
distillation directe, 340 - 450°C pour la désulfuration catalytique). La
pression de travail varie de 5 à 6 kg/cm2 pour le cracking et la
désulfuration et atteint 14 kg/cm2 dans le reforming.
.b.3. Cracking catalytique
Le cracking catalytique, dont la première réalisation est due à
Houdry, est la plus importante des méthodes modernes de raffinage. Il est
utilisé essentiellement pour transformer le gas -oil en essence combustible
liquide et huile Diesel et enfin, en gaz polymérisable pour la fabrication
d'essence, caoutchouc synthétique et produits chimiques. Son avantage
principal sur le cracking thermique est la production d'essences à haut
indice d'octane de plus en' plus recherchées, avec accroissement de
distillât léger et diminution d'huile résiduelle, et aussi une plus grande
quantité de gaz à 3 ou 4 atomes de carbone.
Les catalyseurs utilizes sont soit naturels à base d’argile active
ou synthétiques à base de silice-alumine.
Au cours de l'opération de cracking, en dehors d'une
décomposition thermique, des réactions catalytiques s'opèrent à la
surface du catalyseur tant sur le produit de charge que sur les produits
déjà transformés, avec dépôt de coke sur le catalysuer. Les réactions
varient nature du avec catalyseur. La charge, les conditions opératoires
(température, durée de réaction) et la nature du catalyseur.
A la base du réacteur, le catalyseur usé est entraîné par la
vapeur d'eau et conduit au régénérateur où le carbone est brûlé dans un
courant d'air. Le catalyseur régénéré est alors ramené au sommet du
réacteur. Dans le procédé "fluide", qui est le plus employé, le catalyseur
en poudre ou en piicrosphères et qui se comporte comme un fluide
lorsqu'il est mélangé aux vapeurs, est introduit avec la charge à traiter,
dans le réacteur à température de 470° à 500°C.
Les vapeurs craquées passent dans un séparateur à cyclone
intérieur, où les produits et le catalyseur se séparent. La régénération est
faite par entraînement à la vapeur, ou à l'aide d’un gaz inerte, de l'huile
contenue dans le catalyseur et en brûlant le carbone avec un courant
d'air. Toutes les opérations sont faites en continu. Divers procédés ont été
conçus pour appliquer la fluidisation, ils sont connus sous les noms de
"Fluid Catalytique Process" (Standard), "Orthoflow"(Kellog Cy) "U.O.P. "
Fluid Cat Cracking" (Union Oil Products Cy). Les unités de cracking
catalytique peuvent être d'importance très variable et cer¬ taines traitent
jusqu'à 13.500 t/j. de gas-oil.
Un bon catalyseur doit posséder les caractéristiques suivantes : -
grande dureté pour éviter les pertes par attrition, tant dans le réacteur et
le régénérateur que dans les diverses tuyauteries de transport; - Activité
telle que l'on obtienne avec le meilleur rendement possible une essence à
haut indice d'octane, des gaz de densité élevée et une faible conversion
en coke; - Avec les substances argileuses, la dureté est obtenue par filage
et traitement thermique; - L'activité est produite par traitement chimique
des argiles de départ qui doivent être sélectionnées car conduisant,
suivant leur nature et leur origine, à des produits de pou¬ voir catalytique
variable. Alors qu'au début, on opérait sur des stocks peu riches en soufre,
on craque main¬ tenant de plus en plus des gas-oils sulfurés et les
premiers catalyseurs naturels ont du être améliorés pour être résistants
au soufre. Les argiles utilisées sont de types divers, principalement des
sub-bentonites ana¬ logues à celle s servant à la préparation des terres
décolorantes, et également des kaolinites et des halloysites.
Le procédé classique consiste à activer l'argile avec un acide,
comme dans la pré¬ paration des terres décolorantes; après lavage et
filtration, le produit est filé en granulés cylindriques (pellets) de 3/l6M
(4,7mm.) de diamètre et longueur; après séchage, un traitement
thermique ultérieur à 500-600 °C confère la dureté aux produits. microns
Pour . la fluidisation, le catalyseur est réduit en grains fins de diamètre de
20 à 150 microns.
b.4. Catalyses diverses
Les argiles peuvent encore être utilisées dans la préparation de
catalyseurs de types divers dans lesquels elles jouent le plus souvent le
rôle de support, et l'on peut signaler à titre d'exemple les quelques
applications suivantes mentionnées dans différents brevets couvrant la
fabrication de catalyseurs. - catalyseur molybdène d'hydroforming sur
alumine et argile, kaolin oumontmorillonite (STANDARD OIL DEV., U.O.P. )
(19-20). - catalyseurs de reforming à base de nickel déposé sur argile
bentonique traitée à l'acide fluorhydrique (STANDARD OIL DEV.) (21-22).
C. Graisse lubrifiantes
L'apparition sur le marché de bentonites organophiles, ayant des
propriétés de gonflement dans les systèmes organiques offre, de
nouveaux débouchés aux argiles dans l'industrie du pétrole pour la
préparation des graisses lubrifiantes. Faisant suite aux travaux et brevets
du Pr HAUSER (23), la NATIONAL LEAD a mis au point un procédé de
préparation de bentonites modifiées appelées commercialement "Bentone
s" qui sont d'excellents agents épaississants organophiles sans attraction
sensible pour l'eau, à la différence de la bentonite de départ.
Les Bentones sont le résultat d'un échange de base entre le
cation inorganique de la bentonite avec cation organique, qui est le plus
souvent une amine ou ammonium quaternaire, on obtient ainsi:
Na+ bentonite- + amine+ Cl= = amine bentonite + Na Cl
Par un choix convenable du cation organique, on obtient des
Bentones à propriétés organophiles contrôlées. Un sel d'alkylammonium à
chaîne courte conduit à une Bentone légèrement organophile et
conservant la plupart de ses propriétés hydrophiLes de départ. En
augmentant la longueur de la chaîne, on accroît les propriétés
organophiles du complexe au détriment de l'affinité pour l'eau. Un sel
d'ammonium quaternaire avec 2 chaînes à 16 à 18 atomes de carbone,
par exemple, donne un produit à la fois complètement hydrophobe et
organophile.
Employées par ailleurs enpeintures, les Bentones servent
surtout, dans l'industrie du pétrole, à la préparation de graisses résistant à
la température. La dispersion dans une huile minérale de 6 à 10% de
Bentone 34 gonflant dans les solvants non polaires, conduit à une graisse
pratiquement sans point de goutte, largement compétitive avec les
graisses de baryum et lithium. Il y a lieu de mentionner qu'en dehors des
graisses, les Bentones trouveront pro¬ bablement dans l'industrie du
pétrole, certains débouchés dans la préparation de boues de forages à
l'huile.
Faisant suite à l'apparition des Bentones, les Sociétés pétrolières
ont étudié ce nouveau type de graisses sans savons et plusieurs brevets,
en dehors de ceux de National Lead relatifs à l'emploi des Bentones,
protègent des formules de préparation dégraissés renfermant des argiles.
Dans la plupart de ces brevets, les complexes argileux sont préparés
extemporanément sans qu'il apparaisse une élimination des sels
métalliques formés au cours de la réaction, ce qui pourrait présenter
quelques inconvénients (hygroscopie, cristallisation).
La SHELL. DEV. Co. (24) propose la dispersion dans l'huile ou
dans un ester organique dérivé du phosphore, d'une bentonite ayant
adsorbé de 25 à 100% en poids d'agent tensio actif cationique dont les
atomes d'azote sont principalement à l'état trivalent. Dans un autre brevet
de la même firme (25), on traite de l'hectorite par 60% de son poids de
chlorure de dimethydiheptadécyl ammonium. Le gel résultant est broyé
avec une huile lubrifiante et séché. On obtient une graisse hydrophobe
utilisable, pour la lubrification des pompes à eau. On améliorerait le
résultat si l'on remplaçait, avant action de l'ammonium quaternaire, 25%
au moins des cations échangeables de l'argile par des cations H. La SHELL
DEV. Co (26) revendique également la préparation d'un gel à partir
d'argile et d'agent tensio-actif hydrophobe tel qu'un ammonium
quaternaire. Après élimi nation d'une partie de l'eau par décantation et
filtration, le gel est alors introduit dans une huile lubrifiante pour former
une graisse aqueuse de laquelle l'eau, à 1,5% près, est éliminée par
séchage en film.
La STANDARD OIL DEV. (27) prépare une graisse à partir d'une
huile lubrifiante et 10 à 25% en poids d'un complexe formé par réaction
d'une bentonite avec un chlorure ou un acétate d'amine primaire ou
quaternaire. De la Phényl-1 -naphtyl amine est ajoutée comme inhibiteur
d'oxydation. Dans un autre brevet de cette firme (28), on cite la formule
suivante : 15 parties en poids de complexe, obtenu par réaction de
bentonite et de chlorure d'octadecylamine , sont mélangées avec un égal
volume d'alcool isopropylique et additionnées à 85 parties d'huile. miner le
La solvant. graisse finale est obtenue par chauffage pendant 3 h à 95° C
environ pour éliminer le solvent.
Conclusion
Nous voici à la page qui marque la fin de notre travail. Ce travail
avait pour objectif de mettre en évidence l’importance de l’argile dans
l’industrie pétrolière.
Ceci quoique vaste, nous avons essayé à notre humble avis de
réunir quelques données et d’en faire la présente mise en forme.
En effet, Dans le secteur pétrolier, l’argile est présenté depuis la
formation (Roche mère) des hydrocarbures jusqu’à l’exploitation. Dans le
forage pétrolier, l’argile mélanger à l’eau jouent le role de boue de forage.
cette boue aide à ramener les cutings (morceau de roche) débuter en
profondeur vers la surface, L’argile est aussi utilisé lors de la fracturation
de la roche pour facilliter l’écoulement des hydrocarbures.
Dans l’industrie de raffinage des produits pétroliers, le craquage
catalytique est à l’heure actuelle le procédé le plus important du raffinage
en termes de tonnage de charge utilisée et de quantité de catalyseurs
utilisés. La bentonite ou le kieselguhr, qui sont très abondants dans la
nature et bon marché, permet d’élaborer des catalyseurs capables de
convertir des hydrocarbures lourds (comme le gasoil) en fractions plus
légères.
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