PLAN DU COURS
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TITRE I : GENERALITES SUR LA CITOYENNETE
CHAP.I. ETUDE CONCEPTUELLE : CITOYEN, CIVISME ETCITE
I.1. le citoyen
i.2. le civisme
a. Quid du civisme ?
b. Pratiquer le civisme : c’est aimer sa patrie
I.3. La cite
a. Cité comme patrie
b. Cité comme nation
CHAP II. L’ETAT MODERNE : Lieu du civisme
II.1. L’Etat – nation
II.2. Les Eléments constitutifs d’un Etat –nation
II.3. Les Formes de l’Etat
II.4. La Constitution d’un Etat
II.5. Les organes d’un Etat
II.6. Les Régimes politiques et les Systèmes électoraux.
CHAP III. NOTIONS DES DROITS DE L’HOMME
III. 1. Les Notions
III.2. La Classification des droits de l’homme
a. Limites
b. Dérogations
ème
TITRE II LA CITOYENNETE CONGOLAISE
CHAP I. LES CONDITIONS D’ACQUISITION DE LA CITOYENNETE CONGOLAISE I.1.
Définition de la nationalité
I.2. Les différentes options fondamentales de la nationalité congolaise.
I.3. De la perte, de la déchéance et du recouvrement de la citoyenneté congolaise.
CHAP II. NOTIONS DE L’ETAT DE DROIT ET DE BONNE GOUVERNANCE
II.1. L’Etat de droit
a. Notions
b. Les caractères d’un Etat de Droit II.2.
Notions de la bonne gouvernance
CHAP III. LES SYMBOLES DE L’ETAT CONGOLAIS
III.1. Le drapeau
III.2. La devise
III.3. Les armoiries
III.4. L’Hymne national
III.5. La monnaie
III.6. Les langues nationales
LA BIBLIOGRAPHIE
1. Dieudonné KALINDYE BYANJIRA : « Introduction à l’éducation de la citoyenneté en
RDC : Démocratie, Education à la Culture de la Paix, aux droits de l’Homme, aux
développements durables et aux gestions des résolutions des conflits, édition de
l’institution africain de droit de l’homme et de la démocratie, Kinshasa, 2006 »
2. Du Bois L et PEISER G : Droit public, DALLOZ, Paris, 1995.
3. Joseph GAHAMA : Démocratie, Bonne Gouvernance et Développement dans la
Région de Grands Lacs, Bujumbura, 1998.
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4. MARCO MARTINIELLO : La citoyenneté à l’aube du 20 S : Questions et en jeux
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5. Gislain TSHIKENDWA : Education aux Valeurs par notre hymne national, Congo-
Afrique : Economie-Culture-Vie Sociale, N) 427, Septembre 2008.
6. P. NGOMA BINDA : La Participation politique : Ethique Civique et Politique pour une
culture de la paix, de démocratie et de bonne Gouvernance, 2005.
7. Pierre AKELE ADAU et Jacques Djoli ESENG’EKELI : En jeux de la démocratie en
RDC, in pour l’épanouissement de la pensée juridique congolaise, LIBER AMICORUM,
Marcel LIHAU, BRULANT, PUK (Prince Université de Kin) Kinshasa 2006.
8. LOI N° 04/024 du 12. Nov.2004 relative à la nationalité congolaise.
9. DOMINIQUE ROUSSEAU : Constitutionalisme et démocratie, disponible sur WWW.la
vie des idées. Fr/Constitutionalisme et démocratie.html.
10. KENNEDY KIHANGI BINDU : Cours d’Education à la citoyenneté, G1, ULPGL 2011.
INTRODUCTION
La question de la citoyenneté et donc de l’Education à la citoyenneté
resurgit chaque fois que la Société s’interroge sur ses fondements, la pérennité du contrat
social et la légitimité de ses dirigeants. Les mutations socio politiques aux quelles la RDC
fait face depuis belle lurette sont porteuses de défis majeurs pour asseoir « une culture
démocratique » et une moralité publique garantie par la loi et les tribunaux. Une prise de
conscience de tous s’avère être le point de départ dans la mise en place des stratégies
appropriées de lutte contre les maux qui rongent la société congolaise 50 ans après son
accession à la souveraineté nationale et internationale. Il sied donc de s’interroger sur la
question de savoir « d’où venons –nous, où sommes – nous et où allons nous ». Ce sont
des questions qui doivent interpeller les bonnes consciences pour bâtir un Congo fort
prospère au cœur du continent Africain.
Certes, la Société congolaise est malade. Mais de quelle maladie souffre-t-
elle ? Quel remède peut-on envisager ? D’où la nécessité de procéder à l’autopsie de la
société congolaise et du citoyen congolais étant donné que ces derniers sont considérés
comme étant les macchabées sur lequel se fera cette autopsie.
Il convient d’ores et déjà apprendre aux jeunes étudiants à diagnostiquer
les maux dont nous souffrons. Les antivaleurs qui ont pris la place de valeurs (mensonge,
corruption, fraude, corruption, vol, viole, pillage, injustice, arbitraire …..) et la perte très
grave du sens moral et éthique (étude de la morale) sont à dénoncer pour un lendemain
meilleur. Aujourd’hui, ce n’est pas à vous que je l’apprendrai, la population est
désemparée. Elle ne sait plus à quel Saint se vouer. Tout lui devient difficile. Et les
chômeurs et ceux qui travaillent, tous sont pratiquement logés à la même enseigne. Les
jeunes ne savent que faire. Ils noient leur souci dans le rêve de quitter à tout prix leur
pays. En attendant, on les laisse développer un genre de banditisme qui devient un
phénomène redoutable.
La justice pilier de toute démocratie, doit cesser d’être au service du plus
offrant ou de ceux qui détiennent la moindre parcelle du pouvoir. L’homme en uniforme
doit être réhabilité. Le Soldat, disait Napoléon, c’est l’estomac, au ventre, plutôt qu’à la
figure, qu’on regarde l’autre. Il existe une sagesse qui dit :
« Ventre creux n’a point d’oreilles, nous avons l’obligation d’arrêter ce calvaire d’affamés
involontaires qu’endurent beaucoup de nos frères et sœurs ». Bref, éveiller la conscience
du citoyen sur ses responsabilités dans la gestion de la chose publique et du
développement Socio-économique de la Société passe par l’éducation. Car il n’y a point
de liberté sans responsabilité et point de développement sans transmission organisée et
ordonnée du savoir.
L’éducation demeure la mise en œuvre des moyens propres à assurer la
formation et le développement intellectuel et morale d’un être humain. Elle implique
l’acquisition des aptitudes, des connaissances théoriques et pratiques. Certes, « l’homme
n’est rien d’autre que c’est que l’éducation a fait de lui » (E. KANT).
4
Clairement, l’enseignement de la citoyenneté est au centre de plusieurs
controverses. Pour certains, cet enseignement doit se traduire par un retour à la morale,
aux valeurs traditionnelles : Goût de l’effort, respect de la discipline, soumission à la loi,
conscience de ses devoirs. L’éducation à la citoyenneté doit être considérée comme un
moyen d’adapter les milieux universitaires aux exigences de la démocratie moderne,
fondée sur la participation, l’initiative, le débat critique. Ainsi, le problème se pose de
savoir quels rapports établir entre l’éducation à la morale et l’éducation civique, c'est-à-dire
la formation éthique et la formation à la citoyenneté.
C’est contre background et l’autre raisons que l’éducation à la citoyenneté
suscite plusieurs préoccupations conceptuelles et autres : Que faut –il entendre par «
citoyenneté » ? La citoyenneté renvoie aux liens qui existent entre individus et Etat et
entre individus au sein d’un Etat. Il s’agit ici de la reconnaissance de la capacité des
individus qui les met non seulement en droit de revendiquer leurs droits civils et politiques,
leurs droits économiques, sociaux et culturels les droits collectifs mais aussi les individus
en position de respecter leurs devoirs. Une citoyenneté responsable est celle dont la
qualité se traduit par l’adhésion des individus aux valeurs démocratiques de l’Etat de droit
et de la bonne gouvernance.
La citoyenneté comprend quatre domaines selon le professeur KALINDYE:
‐ Le civil
‐ La Politique
‐ Le socio-économique
‐ Le culturel
Le domaine civil : Se rapporte à une façon de vivre en vertu de laquelle les
citoyens et citoyennes définissent et poursuivent des objectifs communs
reliés à une conception démocratique de la société. Il définit les
valeursfondamentales collectives, les limites du pouvoir décisionnel
gouvernemental par rapport au citoyen individuel, ainsi que les droits des
associations et des groupes d’intérêt privé. Il comprend le droit de parole,
l’égalité aux yeux de la loi, la liberté d’association …..
Le domaine politique : se rapporte au droit de vote et de participation
politique. En d’autres termes, la dimension politique de la citoyenneté a trait
aux devoirs et droits des citoyens et citoyennes au sein du système politique.
Le domaine socio-économique : Il s’intéresse aux rapports entre individus
qui vivent dans une société et aux droits de participation à espace politique.
On note ici le droit au travail, le droit à l’éducation, le droit au bien être
économique.
Le domaine culture ou collectif : Il se rapporte à la manière dont les
sociétés prennent en compte leur diversité culturelle croissante…
Lacitoyenneté culturelle consiste à une prise de conscience d’un patrimoine
culturel commun.
INTERET ET OBJET DU COURS
L’éducation à la citoyenneté manquerait d’efficacité et d’intérêt si elle ne
réserve pas une place de choix à la transformation des consciences et les
comportements, rendre le citoyen responsable et meilleur dans sa vie et celle de la
société. Ceci par une assertion selon laquelle le développement culturel, social, et
économique d’une nation dépend du degré de civisme, du degré de conscience morale et
politique de ses citoyens. Ce cours s’efforce de montrer et de faire admettre que le
moindre comportement incivique de la part du citoyen constitue même, de façon indirecte
ou directe, une sérieuse entrave aux efforts d’épanouissement social et matériel de toute
la communauté nationale.
Ce cours revêt ainsi un triple intérêt :
‐ Il permet d’éplucher et de comprendre la notion de la citoyenneté (nationaux, les
étrangers, les réfugiés et les apatrides) ;
‐ Il permet de maîtriser la notion de la citoyenneté responsable, la connaissance de
la législation) ;
‐ Et en fin, la connaissance des droits et libertés fondamentaux de la personne, à
connaître le fondement de l’Etat en cultivant le patriotisme.
Certes, la science est fondamentalement stérile voire dangereuse en l’absence de toute
conscience civique et morale. L’éducation civique enseigne l’exigence de « Faire briller la
conscience en même temps que la science » étant donné qu’une « science sans
conscience n’est qu’une ruine de l’âme. Il s’agit donc de susciter, stimuler chez les
citoyens l’amour profond de sa patrie, en sachant que l’amour implique la soumission aux
lois, l’humilité, l’engagement, la souffrance et sacrifice. Ainsi, au cours de cet
enseignement, l’opportunité est offerte à l’étudiant à connaître les lois qui régissent les
citoyens dans un pays donné et à un moment donné. On s’intéresse également à
l’applicabilité de ses lois qui ne doivent pas demeurer de « lettres mortes ». Par le biais de
cet enseignement, l’étudiant pourra connaître les conditions d’acquisitions et de perte de
la nationalité congolaise, les droits et libertés consacrées par la constitution ainsi que
l’organisation politico administrative du pays.
L’objectif ultime (objectif primordial) de cet enseignement, est de mettre à la
disposition de la société des citoyens responsables conscients, informés de leurs droits et
devoirs garantis par la loi suprême de la RDC et différents, autres textes y relatifs. Malgré
la maxime « nul n’est sensé ignorer la loi » (Art 62 de notre constitution du 18/ 02/2006),
Une simple observation de la société congolaise révèle une ignorance épatante et
déplorable.
TITRE I. GENERALITES SUR LA CITOYENNETE
La citoyenneté est un concept qui a connu une évolution très riche
dépendamment des époques. L’actualité brulante de ce concept pourrait laisser croire
qu’il s’agit d’une nouveauté, d’une trouvaille médiatique supplémentaire destinée à « faire
de l’audience ». S’il s’agissait de faire l’historique de cette thématique, son histoire nous
replongerait dans l’antiquité grecque et romaine pour trouver ses
premiers
développements. L’œuvre d’Aristote nous serait d’une grande utilité. Son évolution nous
imposerait un regard sur la renaissance Italienne et un arrêt aux « 6 livres de la
République » de Jean Bodin qui jettent les bases de la distinction entre citoyen conçu
comme le sujet naturel d’un Etat et l’étranger.
Une indispensable halte serait de faire référence aux Révolutions
Française et Américaine qui, selon certains auteurs, constituent les berceaux de la
citoyenneté moderne. Ainsi, la citoyenneté a une histoire longue de plus de trois siècles
que maints ouvrages ont brillamment parcourue même si l’on tient à l’époque moderne.
En bref, la citoyenneté suppose la capacité pour le citoyen d’utiliser son
statut pour défendre ses intérêts en tant que membres des différents groupes sociaux ;
elle suppose en outre, un ensemble des qualités morales considérées comme
indispensables à l’existence du bon citoyen et l’on dénomme parfois le civisme.
N.B : La citoyenneté est l’état ou la qualité de citoyen. Elle permet à un individu d’être
reconnu comme membre d’une société, d’une cité dans l’Antiquité, ou d’un Etat
d’aujourd’hui, et de participer à la vie politique. La citoyenneté est le statut juridique
qui permet à un individu de devenir citoyen d’un Etat. Elle donne accès à l’ensemble
des droits politiques, tout en créant des devoirs, permettant de participer à la vie
civique d’une société ou d’une communauté politique, par opposition au fait d’être un
simple résident. Après une circonscription du concept citoyenneté, il convient à
présent d’étudier la notion de citoyen, faire ressortir la signification du civisme et
celle de la cité.
CHAPITRE I. ETUDE CONCEPTUELLE : Citoyen, Civisme et Cité
I.1. LE CITOYEN
Etymologiquement, le concept citoyen vient du latin « Civis » c'est-à-dire
celui qui a le droit de cité. Historiquement, un citoyen est un membre d’un Cité-Etat
grecque, disposant du droit de suffrage dans les assemblées publiques. Il participe aux
décisions de la cité relatives aux lois, à la guerre, à la justice, à l’administration. De nos
jours, un Citoyen est une personne qui relève de la protection et de l’autorité d’un Etat,
dont il est un ressortissant. Contrairement à la période de la révolution française ou le
terme « citoyen » signifiait « sujet » du roi et plus tard, le concept « citoyen » et «
citoyenne » ont été utilisés pour remplacer « monsieur » et « mademoiselle ».
Un Citoyen est donc enfin, une personne bénéficiaire des droits civiques et
politiques et qui doit accomplir des devoirs envers l’Etat (Ex : payer l’impôt, respecter les
lois, remplir ses devoirs militaires,…). La qualité du citoyen est liée à l’obtention de la
nationalité par filiation, par naturalisation, par option ou par présomption de la loi…
N.B : L’expression « Citoyen du monde » désigne une personne qui proclame son
attachement à l’ensemble de l’humanité et qui refuse les frontières entre les nations.
I.2. LE CIVISME : Obligation d’assumer sa citoyenneté.
a. Quid du civisme ?
Le civisme est un ensemble de comportements et d’attitudes adoptées et
intériorisées par le citoyen, dans une décision consciente, libre et responsable, par
rapport aux droits qu’il attend de l’Etat et eu égard aux devoirs et responsabilités qu’il a
vis-à-vis de ce dernier et de ses concitoyens, en conformité avec les lois et les valeurs
régissant le bon gouvernement d’une société. On parle de civisme dans le sens d’une
relation de soumission positive qui s’instaure entre le citoyen et l’Etat. Plus encore, il y a
civisme lorsque le citoyen fait preuve d’un respect libre et lucide des règles de vie
commune de la cité. Pratiquer le civisme revient à se conformer, dans son comportement
et dans ses actions, aux règles prescrite par la nation en vue de meilleures possibilités de
vie et de bonheur pour chacun et pour l’ensemble de la communauté nationale.
b. Pratiquer le civisme, c’est aimer sa patrie.
Pratique le civisme c’est, fondamentalement, être un bon citoyen. Et être
un bon citoyen se résume dans la manifestation, par le citoyen, d’un amour vibrant et
sans bornes pour sa patrie. Aimer son pays se manifester un comportement civique, plus
exactement, un comportement qui va dans le sens du respect des lois et des règles qui
organisent la société pour apporter de l’ordre, l’unité et la paix nécessaire au travail et à la
coopération fructueuse entre les citoyens. Se comporter de manière civique c’est sortir de
la sauvagerie d’une vie de jungle où il n’y a ni lois ni ordre.
Aimer sa patrie c’est poser, à tout instant et en toutes les circonstances
des actes susceptibles d’accroître son honneur et sa dignité , d’augmenter les
potentialités de la paix, d’unité et de renforcer ses capacités et sa créativité et de
cohésion de ses membres, d’assurer davantage de possibilités de progrès pour soi-
même, pour les autres et pour l’ensemble de la nation.
Aimer ses concitoyens : c’est éviter de leur faire croire quoi que se soit qu’on
aimerait jamais subir soi-même. Un dirigeant qui ne donne pas le salaire qu’il faut
à ses ouvriers n’aime ni sa patrie ni ses concitoyens ni la paix même s’il se
proclame nationaliste ou patriote. Un gestionnaire qui vole les deniers publics pour
les investir ailleurs ou dans son pays, doit être condamné non seulement le
détournement mais aussi pour le manque du civisme.
Aimer sa patrie : c’est éviter de toutes ses forces de succomber à la tentation de
corruption, du détournement des biens publics et de la fraude fiscale.
Aimer son pays : c’est payer ses impôts et taxes, grâce auquel se forme la
richesse des nations et des citoyens.
Bref, Aimer sa patrie, c’est la protéger, la défendre jusqu’à sa dernière
goutte de sang contre tous ses ennemis, concitoyens ou étrangers. C’est exalter à la face
du monde en soulignant ses vertus, ses qualités, sa beauté, ses potentialités et ses
performances, bref c’est parler du bien de son pays.
I.3. LA CITE
La cité se définit au moyen de principes et traits suivants:
‐ La cité doit comporter des membres c'est-à-dire un groupement d’hommes et des
femmes, des citoyens.
‐ Ces citoyens doivent avoir une conscience commune d’un passé commun, d’un
même destin et une volonté commune de vivre ensemble ;
‐ La cité se caractérise par une vitalité spécifique (par ses activités culturelles
sociales et économiques) qui imprime à la société un style de vie et une
responsabilité propre ;
‐ La cité doit offrir des conditions écologiques et géographiques propices à la
prospérité, au bonheur des citoyens et à sa propre continuité historique ;
‐ La cité doit pouvoir régler les rapports entre les citoyens au moyen d’une
organisation juridique juste et appropriée ;
La cité doit comporter un organe directeur investi de l’autorité nécessaire pour
présider à la destinée commune : l’Etat, au sens de pouvoir politique, de
gouvernement.
Bref, la cité constitue une unité géographique et politique au sein de
laquelle les citoyens, tout en exerçant les activités économiques et culturelles
individuelles, sont invités à participer à la gestion collective des biens publics. Le citoyen y
participe soit par le commandement soit par obéissance, ou en tout cas et inévitablement,
par le respect des règles de convenance en dehors desquelles aucun citoyen ne saurait
être « civilisé », c’est dire accepté comme membre de la cité, respectant les prescrits du
civisme au sein de la cité.
a) La cité comme patrie
La cité, espace précis où doit se vivre le civisme, est à comprendre comme
la patrie c'est-à-dire comme la terre de ses Pères. La patrie est donc une communauté
géographique, sociale et politique à laquelle appartient le citoyen du fait qu’elle est soit sa
terre natale dans laquelle ont vécu ses ancêtres et ses parents, soit son pays d’adoption
auquel, à la faveur d’un sentiment psychologique intime, on se sent appartenir de manière
forte.
La patrie fait l’objet d’un amour profond, qui abouti jusqu’à l’acceptation
volontaire enthousiaste du sacrifice de soi, des touts les efforts qui exigent la défense et
l’honneur de la patrie : le patriotisme. Tout citoyen doit être patriote, c'est-à-dire un martyr
potentiel pour sa patrie. Il doit toujours, au nom de la cité et du civisme, être prêt à mourir,
à se dévouer, à s’engager sans réserve et même à se sacrifier pour défendre les
citoyens, les biens et le symbole de la patrie. Le patriotisme est une expression forte du
nationalisme, exaltation de la patrie.
Le patriotisme peut également aboutir à une attitude négativiste et tout à
fait agressive à l’égard des autres peuples. Mais un bon patriote est celui qui sait se
sacrifier pour la juste cause de sa patrie, pour les intérêts bien perçus de la patrie sans
zèle excessif et aveugle.
b) La cité comme nation
La cité signifie aussi nation. La nation est un terme dérivé du terme latin «
NASCI » qui signifie naître, est à comprendre comme groupement humain forme une
communauté sociale et politique établie sur un territoire défini, et personnifiée par un
ensemble de coutumes, de pratiques spirituelles et d’activités matérielles propres. Au sein
de la nation, il y a un sentiment qui est naturel impliquant la volonté de lutter pour un idéal
commun qui doit faire le bonheur de tous et aussi la nécessité de s’organiser pour
l’atteindre.
A cet effet, il existe des nombreux éléments qui concourent à la formation
d’une nation. La cité signifie enfin l’Etat au sens moderne. En science politique, ce terme
désigne à la fois l’entité nationale globale et son autorité dirigeante (Etat –nation et état-
gouvernement).
CHAPITRE II. L’ETAT MODERNE : LIEU DU CIVISME
L’Etat est une collectivité d’habitants fixés sur un territoire et soumis à une
autorité politique. Lorsque nous parlons de l’Etat, nous le représentons comme
propriétaire des routes, lacs, voies ferrées, sol et sous sol …… Mais qui est l’Etat ? Il est
donc inconcevable d’évoquer le concept « civisme » sans cerner celui de l’état.
En effet, l’éducation à la citoyenneté est une partie de l’enseignement,
destiné à donner aux étudiants le dévouement envers leur collectivité c'est-à-dire l’Etat.
L’étude de l’Etat fait partie du droit constitutionnel et du droit international public, de ce qui
précède, nous pouvons nous demander d’où vient ce mot. Si rependu et si envié par le
peuple colonisé ? Il est beaucoup moins ancien que les sociétés politiques elles-mêmes.
Habituellement désigner dans le passé : royauté, principauté, République. Le mot Etat
e
apparaît au 16 siècle avec le développement du nationalisme. Nicolas MACHIAVEL écrit
dans « le Prince » en 1915 : « Toutes les dominations qui ont eu autorité sur les hommes
e
sont les Etats ». Les auteurs français du 17 siècle l’emploient couramment avec un peu
plus de rigueur que MACHIAVEL.
On peut définir l’Etat comme une personne morale caractérisée par un
pouvoir institutionnalisé et souverain régissant un cadre territorial déterminé, une nation
dont il est sensé traduire ses aspirations.
II.1. ETAT-NATION
1. ETAT – NATION, ETAT – GOUVERNEMENT
L’Etat est distinct de la nation, notion floue et imprécise mais très vivante,
essentiellement sociologique et historique. Pourtant, tout homme est conscient de
l’existence des nations car chacun appartient à l’une d’entre elles. RENAN a défini la
nation comme une âme, un principe spirituel, une conscience morale, un vouloir vivre
collectif.
La nation reste un ensemble culturel, qui se définit à partir de deux
conceptions :
‐ La conception objective : Considère la nation comme un ensemble culturel qui se
définit à partir des critères objectifs tel que les éléments culturels : la langue, la
religion, la coutume, ….
‐ La conception subjective ou volontariste : elle repose essentiellement sur la
volonté de vivre ensemble.
L’Etat est donc une nation à la fois politique et juridique qui peut coïncider
ou ne pas coïncider avec la nation. Néanmoins, les Etats ont tendu, à partir de 1789, à
coïncider les nations. Contrairement à l’Etat-nation, l’Etat-gouvernement renvoie à
l’appareil gouvernemental d’un pays souverain. Il s’agit, plus précisément, du corps des
personnes et d’institutions qui détiennent le pouvoir politique. Le pouvoir politique est un
pouvoir spécifique, exclusif à l’Etat. Ce dernier est caractérisé par le fait qu’il détient le
monopole de la contrainte légitime.
II.2. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN ETAT
Le droit international public tout comme le droit public définissent l’Etat à
travers ses éléments constitutifs qui sont les territoires déterminées, la population
permanente et un système de gouvernement (pouvoir politique ou étatique) et en fin la
souveraineté (cet élément, fait toujours objet de controverse entre la doctrine).
1. LE TERRITOIRE
Il n’y a pas d’Etat nomade, pas d’Etat exil, alors souvent qu’il y a le
gouvernement en exil dans des périodes de bouleversements politiques. Si petit soit le
territoire, cet élément est indispensable à l’existante étatique. Les frontières déterminent
la limite du territoire. Le territoire d’un Etat comprend une portion de la surface terrestre
bien déterminée, l’espace aérien qui surplombe cette portion de la surface terrestre et le
sous-sol, il faut également ajouter l’espace maritime, ses frontières doivent être assez
précises.
2. LA POPULATION
C’est l’élément vital de l’Etat. Sa substance, bref sa raison d’être. La
population d’un Etat peut être très faible ou très nombreuse, mais elle est nécessaire pour
l’existence d’un Etat Elle est entendue juridiquement comme un ensemble des membres
d’une société politiquement organisée par Etat. La population étatique se compose d’une
manière exclusive des nationaux. C'est-à-dire des ceux qui ont la nationalité de cet Etat.
Chaque Etat est libre de déterminer le système selon lequel sa nationalité sera acquise.
Trois options sont possibles, notamment :
‐ Le jus sanguinis (acquisition de la nationalité par le sang) ;
‐ Le jus soli (l’acquisition de la nationalité par le sol où le lieu de la naissance) ;
‐ La combinaison du jus sanguinis et du jus soli.
Il existe des personnes en situation intermédiaire : ce sont les apatrides et
les réfugiés.
‐ Un apatride : est une personne qui a perdu sa nationalité parce qu’il a été frappée
par la législation de son pays pour avoir commis des infractions contre l’ordre
public.
‐ Le réfugié quant à lui : est une personne qui craint avec raison d’être persécutée
du faite de son appartenance, se retrouve hors du pays dont– elle a la nationalité,
et qui ne peut en raison d’une crainte, ne veut y retourner.
3. LE GOUVERNEMENT OU POUVOIR POLITIQUE
Le troisième élément constitutif de l’Etat est son gouvernement c'est-à-dire
l’ensemble des organes ayant pour fonction de gouverner, de légiférer (élaborer les lois)
et de rendre la justice, grâce à la puissance publique. Le Sociologue Allemand MARX
WEBER a réussi à dégager les critères qui caractérisent le pouvoir de l’Etat : c’est le
monopole de la contrainte physique légitime pour imposer l’obéissance à la loi qu’il met
en place.
Le pouvoir dans l’Etat, est un pouvoir institutionnalisé et souverain. C’est
un pouvoir établi par une autorité, et dont de cette collectivité apporte son adhésion.
4. LA SOUVERAINETE
Sur le plan international. Cette souveraineté s’exprime mieux dans le
principe l’égalité juridique des Etats. Pour reprendre la formule de Jean BODIN, la
souveraineté est la puissance de donner les lois à tous en général et à chacun en
particulier et cela sans le consentement du plus grand ni de pareille, de moindre que c’est
soit. On distingue donc deux sortes de souveraineté :
‐ La souveraineté dans l’Etat : on parle de la souveraineté dans l’Etat, lorsque le
pouvoir ou le gouvernement contrôle l’effectivité du territoire ;
- La souveraineté de l’Etat : l’existence d’un pouvoir souverain à l’intérieur de l’Etat
l’implique à l’extérieur de celui-ci, l’absence de tout autre pouvoir capable de
s’immiscer (s’ingérer) dans les affaires intérieures où de lui dicter ses
comportements dans les relations extérieures. On parle de la souveraineté de l’Etat
lorsque cette dernière est reconnue.
II.3. LES FORMES DE L’ETAT
Un Etat peut revêtir deux formes différentes : Il peut être un état unitaire,
c'est-à-dire centralisé où être un Etat composé c'est-à-dire fédéral. Nous ne retiendrons
que la distinction entre l’Etat unitaire et l’Etat fédéral, fondée sur les différences de
structures et des personnes morales et étatiques.
1. L’ETAT UNITAIRE
L’Etat unitaire peut être simple où composé c'est-à-dire l’Etat unitaire
centralisé ou décentralisé. L’Etat unitaire est celui qui ne possède qu’un seul centre
d’impulsion politique et gouvernemental et qui a une personnalité juridique. Il est donc
caractérisé par une unité de pouvoir politique. Dans cet Etat, une seule constitution
répartit les compétences entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif. Il importe donc à cet
effet, de signaler que, dans un Etat unitaire centralisé le pouvoir de l’exécutif est situé
entre les mains de l’administration centrale.
Dans l’Etat unitaire décentralisé le principe est la répartition de pouvoir
entre le pouvoir central et les entités administratives décentralisées (Les provinces, les
communes, les mairies, les territoires ……La décentralisation tout comme la centralisation
possèdent les avantages et des avantages.
a. Les avantages de l’Etat unitaire :
- Simplicité de l’organisation administrative, avec une certaine uniformité des
techniques Administratives ;
- Utilisation d’un nombre relativement réduit des fonctionnaires ;
- Absence des conflits sérieux dans les compétences des différents niveaux (central et
local).
- Une certaine liberté de décision et d’action rapide pour le pouvoir en cas des problèmes
urgents.
b. Inconvénients de l’Etat unitaire :
- La concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul décideur et l’absence de
véritable contrôle de peuple ;
- Etouffement des libertés d’initiative et de tout esprit d’émulation ;
- Il y a risque d’entrer dans un régime dictatorial ;
- Parfois il y a absence de démocratie ;
- Surcharge de travail dans les organes du pouvoir central ;
- Lenteur dans la prise des solutions à apporter aux problèmes locaux. ;
- Nomination fréquente des personnes de qualification douteuse, ce qui favorise la
médiocrité à la place de la méritocratie ;
- Il ne favorise pas le développement des entités locales et ne crée pas l’emploi.
2. L’ETAT FEDERAL
On le définit parfois comme un Etat composé d’Etats, disons plutôt, au
regard du droit constitutionnel. L’Etat fédéral est une personne morale étatique au sein de
la quelle plusieurs personnes morales, les Etats membres disposent des compétences
propres dans le domaine constitutionnel, législatif, exécutif et judiciaire. Le fédéralisme est
une technique de gestion des Etats visant le rassemblement des plusieurs entités
étatiques (les Etats fédérés) en une seule entité socio-politique où l’Etat fédéral, laquelle
entité fédérale laisse aux premières la liberté de s’organiser elles–mêmes politiquement et
administrativement, indépendamment du pouvoir fédéral sous réserve des compétences
spécifiques de chacune d’elle.
Quel que soit son mode de formation l’Etat fédéral comprend un certain
nombre des critères :
- L’Etat fédéral est caractérisé par la superposition de plusieurs ordres juridiques ;
- L’Etat fédéral est caractérisé par l’autonomie de gestion et des pouvoirs
étatiques(pouvoir législatif, exécutif et judiciaire). Les Etats fédérés disposent de
leur propres constitutions ;
- L’Etat fédéral est caractérisé par la participation : les Etats fédérés participent en tant
que tels aux décisions fédérales et aux révisions du pacte fédéral ;
- L’Etat fédéral est caractérisé par la complémentarité : ce critère fait mention des
compétences concurrentes, communes entre l’Etat fédéral et les Etats fédéraux ;
a. Les avantages de l’Etat fédéral
- Le fédéralisme renforce les chances de réalisation des valeurs de la démocratie ;
- Il accroît les possibilités de participation politique des citoyens ;
- Il empêche la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne grâce
à la répartition de pouvoir entre les entités administratives décentralisées ;
- Il renforce la capacité d’innovation politique et administrative grâce à l’émulation des
divers Etats ;
- Il permet le déploiement de diversité dans l’unité : Il facilite le développement égal
de toutes les entités administratives décentralisées ;
- Il responsabilise les citoyens face à la destinée de toute sa communauté ;
- Le fédéralisme permet de déployer un nationalisme lucide et plus solide que dans
l’unitarisme.
b. Les Inconvénients de l’Etat fédéral
‐ Persistance d’une zone d’incertitude dans la distribution des compétences ;
‐ Nombre croissant de fonctionnaire et accroissement des dépenses ;
‐ Rigidité de la constitution fédérale qui est difficilement modifiable même quand il y a
des situations urgentes ;
‐ Toutefois cette rigidité est aussi un avantage parce qu’elle concourt au respect du
droit ;
‐ Le fédéralisme risque d’exacerber le sentiment séparatiste et de menacer l’unité
nationale dans un pays poste conflit comme la RDC.
II.4. LA CONSTITUTION D’UN ETAT
Il y a deux sens du mot constitution :
‐ Il désigne tantôt les conditions générales d’organisation de pouvoir ;
‐ Il désigne tantôt l’acte ayant la plus haute valeur juridique par lequel le souverain règle
les problèmes fondamentaux du pouvoir est accessoirement, tout problème au quel l’on
accorde assez d’importance pour en traiter dans la constitution.
Tout Etat a donc une certaine organisation du pouvoir résultant à la fois de
pratiques coutumières et de certains textes épars soit, une constitution écrite. Dans le
premier cas, on dit que la constitution est coutumière et dans le second, il s’agit d’une loi
fondamentale. En fin, dans le monde moderne, la plus part des Etats ont les constitutions
écrites, car les constitutions sont aussi des actes par lesquels les peuples proclament leur
victoire et leur espérance. Les progrès démocratique commande, d’autre part, que la
constitution, norme suprême soit adoptée par le peuple souverain par referendum.
La RDC est un pays qui a connu plusieurs constitutions, à ce jour, c’est la
constitution du 18 Février 2006 qui règle l’organisation et la gestion du pouvoir en RDC. Il
s’avère donc impérieux de parcourir les différentes périodes politiques aux quelles
correspondent les constitutions, à fin de permettre aux étudiants d’avoir une vie globale
de l’histoire constitutionnelle de leur pays. C’est aussi l’un des éléments de l’éducation à
la citoyenneté ou du civisme.
a. L’Etat Indépendant du Congo (EIC) 1885 – 1908 : il n’y avait pas de constitution ;
b. La Charte coloniale du 18 Octobre 1908 (Constitution belge) ;
c. La loi fondamentale du 19 mai 1960 : Résolution de la table ronde de Bruxelles ;
er
d. La Première République du 1 Août 1964 ici nous allons évoquer la constitution de
LULUABOURG (Kananga) qui est en effet, la première constitution élaborée par les
nationaux eux-mêmes ;
e. La Deuxième République 1967 : c’est une constitution révolutionnaire ayant connu au
total 17 révisions ;
f. La transition du 24 avril 1990 – 2006 (16 ans) durant cette période, il y a eu cinq autres
constitutions en 1992, 1993, 1994, 1997, 2003.
g. Actuellement le pays est régi par la constitution du 18 février 2006, telle que modifiée
par la loi constitutionnelle de janvier 2011.
II.5. LES ORGANES DE L’ETAT
La tâche écrasante que constitue la gestion d’un Etat moderne aussi bien
que les exigences démocratiques imposent la division des taches du pouvoir entre les
divers organes. Jean Jacques Rousseau, lui-même, que l’on oppose tous volontier sur ce
point comme sur bien d’autres à MONTESQUIEU a dit : « Il n’est pas bon que celui qui
fait les lois les exécute … ».
L’observation de fait révèle que la quasi- totalité de la constitution distingue
trois pouvoirs ou fonctions confiées à des organes différents :
‐ Le pouvoir législatif : dont sa mission est d’élaborer des lois, l’organe compétent ici
c’est le parlement.
‐ Le pouvoir exécutif : il s’occupe d’exécuter les lois, une fois votées au parlement,
promulgué par le président de la République et publiée dans le journal officiel.
‐ Le pouvoir judiciaire : dont sa mission est de dire de droit, c'est-à-dire trancher les
litiges où les différents ; c’est le rôle de cours et tribunaux.
II. 6. LES REGIMES POLITIQUES ET LES SYSTEMES ELECTORAUX
Pour conclure ce chapitre, il sied de développer ou d’indiquer les régimes
politiques autrement dit, les techniques relatives à la gestion de l’Etat et les systèmes
électoraux.
1. LES REGIMES POLITIQUES
Le régime politique se définit comme la forme de l’organisation de pouvoir
au sein d’un système politique. Le régime politique réfère notamment à la constitution
d’un Etat, au mode de scrutin, à l’organisation du pouvoir entre les différentes
composantes politiques du système.
a. Le régime parlementaire
Un régime est dit parlementaire lorsque le gouvernement est responsable
politiquement de ses actes devant le parlement, et que, ce dernier n’a pas seulement la
mission de légiférer (élaborer la loi), mais aussi celle de contrôler le gouvernement. Il
exerce cette mission par le recours aux techniques dites parlementaires, qui consistent à
demander des comptes au gouvernement, en lui posant des questions écrites où
finalement en interpellant ce dernier et le cas échéant, en votant une motion de censure
qui met fin aux fonctions des membres de l’exécutif.
Bref, le régime parlementaire est un régime qui tend à instaurer l’équilibre
des forces entre le pouvoir exécutif et législatif. Cet équilibre est recherché sur les bases
suivantes :
‐ Une division de l’exécutif en deux : Le chef de l’Etat est irresponsable
politiquement devant le parlement étant donné que tous ses actes doivent être
contre signés par le ministre responsable et chargé d’exécution sauf responsabilité
pénale pour haute trahison, détournement de deniers publics et incitation à la haine
: (Art 164 de la constitution du 18 février 2006).
‐ Un Gouvernement est politiquement responsable devant le parlement mais
aussi normalement soutenu par sa majorité.
- L’exécutif peut dissoudre le parlement : cette dissolution apparaît comme la
contrepartie du pouvoir qu’elle tient de reverser le gouvernement. Ce droit est
généralement reversé ou chef de l’Etat par tradition, toutefois, ce pouvoir peut être
aussi confié au chef du gouvernement sur base du contreseing.
b. Le régime présidentiel :
Cette appellation a été inventée pour désigner le régime des Etats unis, lorsque le
président joua un rôle essentiel à la tête de l’Etat.
Dans ce régime, le pouvoir législatif et exécutif sont séparés. Il s’agit ici d’une séparation
stricte des pouvoirs. Chaque organe constitutionnel est indépendant et ne peut agir sur
l’autre. L’Assemblée ne peut renverser le gouvernement, comme ce dernier ne peut
dissoudre l’Assemblée.
Le pouvoir législatif est confié, dans sa plénitude au congrès, composé de sénat et de la
chambre des représentants ou l’assemblée nationale.
En fin, le pouvoir gouvernemental est moniste, c'est-à-dire, il est exercé par un chef de
l’Etat élu au soufrage universel.
2. LES SYSTEMES ELECTORAUX
Un système électoral est une méthode servant à la population d’un pays de se
choisir les dirigeants politiques. C’est un ensemble des mécanismes qui permet à
l’électorat de jouir d’une représentation au sein du gouvernement élu et de voter ses
représentants aux assemblées représentatives et à la tête du pays.
Dans le pays à régime politique multipartiste, les gouvernants sont choisis par les
gouvernés électeurs selon trois systèmes électoraux. Toutefois, dans le cadre de cet
enseignement, nous analyserons seulement les deux premiers, c'est-à-dire, le système
majoritaire et le système proportionnel.
a. Le système majoritaire : ce système a comme finalité de proclamer élu le
candidat qui obtient le plus grand nombre des voix, quelque soit le total des
obtenues par ses adversaires. Ce système est à deux tours quand il exige la
majorité absolue (50 + une voix) si non, on procède au second tour du scrutin
(scrutin de ballotage) pour lequel la majorité relative suffit.
b. Le système proportionnel : Il a pour but d’assurer à chaque liste et à chaque
parti un nombre de sièges proportionnel au rapport de ses suffrages. Le scrutin
de liste permet d’attribuer des sièges à la fois à la majorité et à la minorité. Une
lecture minutieuse de la loi numéro 06/006 du 9 mars 2006 portant organisation
des élections présidentielles législatives, provinciales, urbaines, municipales et
locales en R.D.C révèle aisément le système électoral qui s’applique à chaque
niveau.
e
c. Le 3 système électoral : est celui appelé mixte c'est-à-dire le système à
er
cheval entre le 1 et le second. Comme dit ci-dessus, nous ne l’étudierons pas.
CHAP III. NOTIONS DES DROITS DE L’HOMME ET LES
LIBERTES FONDAMENTALES
Les droits de l’homme et les libertés fondamentales attirent l’attention de plus
d’un doctrinaire aujourd’hui suite à leur importance centrée sur l’épanouissement de l’être
humain. Une instruction en cette matière demeure la clé de voûte de tout développement
humain et par ricochet celui de la société.
III. 1. NOTIONS ET CLASSIFICATION
Avant de procéder à l’analyse d’une éventuelle classification, il s’avère être
indispensable de présenter sommairement les notions.
1. NOTIONS
Les droit de l’homme sont généralement définis comme des prérogatives et des
facultés inhérentes à la personne humaine et utiles à son bien être et à sa dignité. Puisque
inhérents à la personne humaine, les droits de l’homme existent donc indépendamment de
leur proclamation et de leur aménagement dans l’ordre juridique d’un Etat. Si l’on tient
compte de leur reconnaissance par les Etats, ils peuvent être définis comme « la somme
des droits individuels et collectifs qui ont été reconnus par les Etats souverains et codifiés
dans leurs constitutions et dans le droit international ».
C’est dans cette optique que le professeur AKELE considère les droits de l’homme
comme « l’ensemble des facultés et prérogatives considérées comme appartenant
naturellement à tout être humain, dont le respect s’impose à tous y compris l’Etat et dont
la protection est organisée aussi bien par divers instruments internationaux universels et
régionaux que par le texte des droits positifs au premier rang des quels la constitution ».
D’autres expressions sont également utilisées pour traduire la réalité des droits de
l’homme, notamment : libertés publiques, droits fondamentaux, droits humains, droits de la
personne.
Le concept de liberté publique renvoie aux libertés (ou droits) inscrites dans le droit positif
et garanties par lui. Ce concept se retrouve aujourd’hui dans plusieurs constitutions des
Etats Africains y compris celle de la RDC. (Art 122.1. de la constitution).
L’expression droits fondamentaux se situe sur le strict terrain du droit positif. Les droits
fondamentaux seraient ceux proclamés par un texte et généralement par une constitution.
Elle se retrouve, elle aussi, dans beaucoup de textes constitutionnels africains.
L’expression « droits humains » est la traduction littérale des expressions Human Rights
utilisée en Anglais. Cette expression, est consacrée par la constitution congolaise à son
Titre II intitulé « Des Droits humains, des libertés fondamentales et des devoirs du citoyen
et l’Etat ». Les droits de l’homme ont été proclamés par des textes internes avant qu’il ne
soient repris dans les instruments internationaux. La plus célèbre est la déclaration des
droits de l’homme et des citoyens du 26 Août 1789.
En effet, c’est l’ONU qui a universalisé la protection internationale des droits de l’homme
en adoptant des instruments qui proclament des droits de l’homme quel qu’il soit et où qu’il
se trouve. On peut citer à titre d’exemple, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme
adoptée à Versailles (France) le 10 décembre 1948.
2. CLASSIFICATION DES DROITS DE L’HOMME
Les droits de l’homme sont généralement classés en trois catégories ou générations :
ère
‐ Les droits civils et politiques ou droits de la 1 génération
Ces droits réservent à l’individu une sphère d’autonomie sur laquelle il est interdit aux
autorités publiques d’empiéter. Ces droits n’exigent que la volonté de l’Etat. En fait,
seul la volonté suffit pour qu’ils puissent être garantis par l’Etat.
Exemple : Le droit à la vie, à l’intégrité physique, à la sécurité, à la liberté de réunion,
au respect de la vie privée, à la propriété, droit de réponse, d’asile, de vote, d’avoir un
nom, à la nationalité, au mariage, à la liberté et de résidence, droit d’association.
‐ Les droits économiques socio et culturels : ce sont des droits qui appellent de la
part des pouvoirs publics, des actions positives en vue de leur réalisation, d’où le
qualificatif « droit-créance ». La deuxième génération des droits de l’homme est centré
sur la programmation et planification de l’Etat. Parmi ces droits nous pouvons citer : Le
droit au travail, de manifester pacifiquement, à la santé, à la sécurité, à un niveau de
vie suffisamment, à l’éducation, à l’identification culturelle, à se syndiquer ou non, droit
à une juste rémunération ….
‐ Les droits de la solidarité ou droits collectifs : En effet, il s’agit des droits ayant une
forte dimension collective. Ces droits de la troisième génération des droits de l’homme
implique la participation de tout le monde, c'est-à-dire, de l’Etat, des individus ainsi que
de toute la communauté. Il s’agit principalement des droits suivants :
Droit à la paix, au développement, à la qualité d’un environnement sain, droit au
contrôle des richesses publiques, à l’espace, de la mer, à la sécurité.
3. LIMITES
Il est important de noter que les limitations et dérogations aux droits de l’homme est
possible. Les droits de l’homme ne sont pas absolus.
Il arrive même que, dans certaines circonstances, des Etats dérogent purement et
simplement à certains droits. Les Etats ont l’obligation de respecter, de protéger et de
mettre en œuvre les droits de l’homme. Toutefois, à l’égard de certains droits, ils disposent
d’une marge des manœuvres dans l’appréciation de cette obligation. Ils peuvent, sur cette
base, imposer des limitations à leur exercice. Elles peuvent être constitutionnelles ou
législatives.
Ex : Limitation de liberté politique, liberté d’expression, de réunion ….
4. DEROGATIONS AUX DROITS DE L’HOMME
Lorsque un danger public exceptionnel (la guerre, les émeutes, les catastrophes
naturelles) menace l’existence de la nation, Etat peut prendre des mesures pour déroger
purement et simplement à ses obligations en matière des droits de l’homme. (Art 85 et 86)
de la constitution la RDC du 18 Février 2006 proclament l’Etat de siège et l’état d’urgence.
TITRE II. LA CITOYENNETE CONGOLAISE
CHAP I. LES CONDITIONS D’ACQUISITIONS DE LA CITOYENNETE
CONGOLAISE
Sous ce titre, il sera question d’étudier la citoyenneté Congolaise qui renvoie à
l’analyse des conditions de son acquisition, avant l’analyse de la construction d’un Etat de
droit en RDC et les symboles de l’Etat congolais. Toutefois, il sied de définir la nationalité
comme étant le lien juridique et politique qui unit un citoyen à son Etat.
La loi N° 04/024 du 12 Novembre 2004 relative à la nationalité congolaise institue
deux statuts juridiques distincts en matière de nationalité congolaise :
‐ La nationalité congolaise d’origine ;
‐ La nationalité congolaise d’acquisition.
La constitution du 18 Février 2006 à son Art 10 dispose que « la nationalité
congolaise est une exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une
autre. La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle Est
congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les
personnes et les territoires constitués ce qui est devenu le Congo (RDC) à
l’indépendance ; une loi organique détermine les conditions de reconnaissance
d’acquisition, de la perte et de recouvrement de la nationalité congolaise ».
I.1. LES OPTIONS FONDAMENTALES DE LA NATIONALITE CONGOLAISE
1. LA NATIONALITE CONGOLAISE D’ORIGINE
Cette nationalité est reconnue dès la naissance à l’enfant en considération de deux
éléments de rattachement de l’individu à la RDC, à savoir sa filiation à l’égard d’un où de
deux parents congolais, le jus sanguinis, son appartenance aux groupes ethniques et
nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo
(RDC) à l’indépendance, jus sanguinis et jus soli. Ainsi, à la lumière de la loi
susmentionnée, est congolais :
‐ L’enfant dont l’un des parents est congolais
‐ Tout individu appartenant aux groupes ethniques et nationalité dont les personnes
et les territoires constituaient ce qui est devenu le Congo ;
‐ L’enfant nouveau né trouve sur le territoire de la RDC dont les parents sont
inconnus ; toutefois, il sera réputé n’avoir jamais été congolais, si au cours de sa
minorité, sa filiation est établie à l’égard d’un étranger et s’il a, conformément à la
loi nationale de son parent, la nationalité de celui-ci ;
‐ L’enfant né en RDC des parents ayant le statut d’apatride ou des parents étrangers
dont la nationalité ne se transmet pas à l’enfant du faite de la législation de l’Etat
d’origine qui ne connait que le jus soli ou ne reconnait pas d'effet sur la nationalité
naturelle.
I.2. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE
LA NATURALISATION.
L’article 11 dispose que « la nationalité congolaise peut être conférée par la
naturalisation, après avis conforme de l’Assemblée Nationale, à tout étranger qui a rendu
d’éminent service à la RDC ou à celui dont la naturalisation présente pour la RDC un
intérêt réel à impact visible et cela sans préjudice des dispositions des articles 22 et 34.
Toutefois, la loi exige des conditions à remplir dont :
‐ Etre majeur ;
‐ Introduire expressément une déclaration individuelle ;
‐ Déposer une déclaration d’engagement par écrit de renonciation à toute autre
nationalité ;
‐ Savoir parler une des langues congolaises ;
‐ Etre de bonne vie et mœurs.
1. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE L’OPTION
L’article 13 dispose que « on peut requérir la nationalité congolaise par l’effet de l’option :
‐ L’enfant né en RDC ou à l’étranger des parents dont l’un a eu la nationalité
congolaise ;
‐ L’enfant adopté légalement par un congolais ;
‐ L’enfant dont l’un des parents adoptifs a acquis ou recouvré volontairement la
nationalité congolaise.
2. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE L’A DOPTION
‐ L’article 17 dispose que : « on peut acquérir la nationalité congolaise par l’effet de l’
adoption »:
‐ L’enfant mineur légalement adopté par un congolais ;
‐ L’enfant mineur dont le parent adoptif est devenu congolais ;
‐ L’enfant mineur dont le parent adoptif a recouvré volontairement la nationalité
congolaise. Toutefois, l’enfant légalement adopté pourra, pendant les six mois qui
suivent sa majorité, renoncer à sa nationalité congolaise.
3. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DU MARIAGE
L’article 18 dispose que « Le mariage n’exerce de plein droit aucun d’effet sur la
nationalité congolaise. » Cette disposition a été complétée par l’article 19. En ces termes :
« L’étranger ou l’apatride qui contracte le mariage avec un conjoint de nationalité
congolaise peut après un délai de 7 ans à compter du mariage, peut acquérir la nationalité
congolaise par décret délibéré en conseil de ministre sur proposition du ministre de la
justice, à condition qu’à la date du dépôt de la demande, la communauté de vie n’ait pas
cessé entre les époux et que le conjoint congolais est conservé.
4. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE LA
NAISSANCE ET DE LA RESIDENCE
L’article 22 dispose que « Tout enfant né en RDC des parents étrangers peut, à
partir de l’âge de 18 ans accomplis, acquérir la nationalité congolaise à condition qu’il en
manifeste par écrit la volonté et qu’à cette date, il justifie d’une résidence permanente en
RDC.
N.B : Il convient de signaler que tout bénéficiaire de la nationalité congolaise jouit de tous
les droits et est tenue à toutes les obligations attachées à la nationalité congolaise à dater
du jour de cette acquisition, sauf exception faite par une loi particulière.
I.3. DE LA PERTE DE LA DECHEANCE ET DU RECOUVREMENT DE LA
NATIONALITE CONGOLAISE
Toute personne de la nationalité congolaise qui acquiert une nationalité étrangère
perd la nationalité congolaise en vertu de l’art 26. En effet, le gouvernement prononce,
dans un délai d’un an, à compter de la découverte, de la faute, la déchéance de la
nationalité si l’impétrant l’a obtenu en violation de dispositions de l’Art 22. Cette
déchéance met fin à la nationalité congolaise de l’intéressée.
N.B : Le gouvernement est tenu de prononcer, après avis conforme de l’Assemblée
nationale la déchéance de la nationalité congolaise de la personne incriminée.
CHAP II. NOTIONS DEL’ ETAT DE DROIT ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
II.1. ETAT DE DROIT
Depuis plus de deux décennies, la plus part des pays se réclament être des Etats de
droits concept en vogue, slogan sans aucun lendemain pour certains. Tous les dirigeants
prônent l’Etat de droit.
En effet, l’Etat de droit, s’oppose à l’Etat de nature. L’Etat de nature est un espace
sauvage, dépourvu des règles et où les notions du juste et de l’injustice sont inconnues.
La loi du plus fort étant toujours la meilleure et faisant triompher par la violence, le désir de
celui qui est fort physiquement.
L’Etat de nature est une jungle, c’est le monde des bêtes sauvages qui se
mangent entre elles.
Dans la sauvagerie de la loi, de la force, « Homo homini lupus » comme disait Thomas
HOBSES, l’homme est loup pour l’homme, et la raison du sauvage le plus fort est toujours
la meilleure.
L’Etat de droit se construit à partir d’un contrat social (Jean Jacques ROUSSEAU) c'est-à-
dire l’ensemble des règles acceptées par la volonté générale du peuple à base desquels
toutes les relations des personnes et leurs biens sont régis.
Elle repose donc sur la norme supérieure qui doit être vénérée est respectée par tous : la
constitution. Bref, L’Etat de droit est défini en deux sens :
‐ Dans son sens étroit, l’Etat de droit signifie la soumission de l’Etat (l’Etat comme
administration) à la règle de droit. Ici, on vise le contrôle des actes posés par le
pouvoir public, c’est donc le principe de la légalité.
‐ Dans son sens large, l’Etat de droit a un contenu plus large que la simple
soumission de l’Etat à la règle de droit. Il est demandé au pouvoir public d’avoir une
certaine légitimité de leur pouvoir pour éviter la dictature où la concentration du
pouvoir.
1. LES CARACTERES D’UN ETAT DE DROIT
L’Etat de droit est caractérisé par un nombre de manifestations :
‐ Il n’existe pas de droit en dehors des règles juridiques et édictées par l’Etat,
sanctionnées ou garanties par la loi;
‐ La constitution, les lois et les règlements sont des sources principales du droit ;
‐ La norme juridique est perçue comme règle devant régir la conduite extérieure des
gouvernants et gouvernés;
‐ L’Etat n’est lié que par les règles qu’il crée lui-même où auxquelles il adhère;
‐ Toute législation est l’œuvre de représentants de peuples réunis dans une
institution sacrée. Nul n’est au dessus des normes, même le législateur qui les a
discutées ou votées.
2. LA DEMOCRATIE
La plus part des auteurs sont d’accord avec la définition classique du concept
« démocratie »; à savoir celle donnée par Abraham LINCOLN pour qui la démocratie est
« le Pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Les principes fondamentaux de la démocratie sont :
‐ Le peuple choisit lui-même ses dirigeants et leur donne un mandant limité et
renouvelable ;
‐ Le peuple contrôle l’exercice du pouvoir. Il peut le rétirer aux titulaires indignes ou
incapables ;
‐ La volonté de la majorité s’impose à tous les citoyens (résultats des élections) ;
‐ Les droits de la minorité doivent être garantis ;
‐ La séparation des pouvoirs est garanties contre le danger de dictature ;
‐ Seule une juste répartition de la richesse nationale assure une démocratie stable.
N.B : A l’opposé de la démocratie, on parle de la dictature. Il ya la dictature lorsqu’une
personne exerce le pouvoir sans permettre à l’opposition de s’exprimer. Durant la
dictature, les libertés éléments caractéristiques de la démocratie sont soit suspendues,
soit réduites ; il y a absence des élections, et si elles sont organisées, elles sont donc
truquées.
II.2. LA BONNE GOUVERNANCE
L’expression « bonne gouvernance » ne date pas d’aujourd’hui étant donné quelle
se fonde sur l’honnêteté de tout gestionnaire soucieux du développement harmonieux
d’une communauté d’une entité donnée. La bonne gouvernance peut être comprise
comme le système qui consiste à instaurer et à maintenir un environnement vital de liberté
et de sécurité qui incité (provoquer) et favorise le développement à travers une distribution
convenable de ressources et l’aménagement des relations entre dirigeants et dirigés de
manière à promouvoir les intérêts nationaux et donc la population.
En définitive, la bonne gouvernance établit la distinction entre la forme du régime, la
manière dont le pouvoir et les ressources sont gérés ainsi que la capacité des dirigeants
de promouvoir des mesures qui assurent le développement et l’épanouissement.
N.B : Les exigences fondamentales de la bonne gouvernance sont :
- Un état de droit où la force de la loi s’impose à tous sans distinction ;
- La stabilité politique et sociale : pas de rébellion, pas de contestation ;
- La promotion et le respect des droits de l’homme et de libertés fondamentales ;
- Le bon fonctionnement de la justice et l’égalité de tous devant le juge ;
- La bonne gestion et la transparence dans les affaires publiquesimùpliquant le bon
fonctionnement des services de l’Administration ;
- La gestion de l’armée et de forces de l’ordre à travers la soumission du pouvoir
militaire au pouvoir civile ;
- Des efforts de décentralisation et de délégation du pouvoir et de ressources aux
pouvoirs locaux moyennant un contrôle sévère.
CHAP III. LES SYMBOLES DE L’ETAT
Aux termes de la constitution du 18 Février 2006, la RDC est dans ses
frontières du 30 juin 1960, un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible,
social, démocratique et laïc.
Son emblème est le drapeau bleu ciel, orné d’une étoile jaune dans le coin
supérieur gauche et traversé d’une bande rouge finement en encadré de jaune ;
Sa devise est Justice, paix, Travail.
Ses armoiries se composent d’une tête de léopard encadrée à gauche et, à droite,
d’une pointe d’ivoire et d’une lance, le tout reposant sur une pierre ;
Son hymne national est le débout congolais ;
Sa monnaie est le franc congolais ;
Sa langue officielle est le français ;
Ses langues nationales sont : Le Kikongo, Tshiluba, Lingala, Kiswahili.
L’Etat en assure la promotion sans discrimination. Les autres langues du pays font partit
du patrimoine culturel congolais dont l’Etat assure la protection.
CONLUSION
A l’issu de ce cours, nous avons constaté que l’éducation à la citoyenneté
conditionne l’Etat de droit et le développement, et que, ces derniers conduisent un pays
vers la démocratie où règne le respect et la protection de droit de l’homme et libertés
fondamentales. Nous avons montré en outre, de quelle manière l’absence d’un Etat de
droit peut conduire tout un peuple dans la misère, dans la pauvreté voir dans la dictature.
En effet, le mal est profond en RDC et il est presque impossible d’appeler les congolais à
pratiquer les vertus patriotiques tant que la misère règne et persiste encore.
A cet effet qu’elle sera la place du nationalisme et du patriotisme alors que l’on
sait bien qu’un peuple meurtri n’a pas toute capacité de se lever pour sauver sa nation ou
sa patrie. On peut crier au nationalisme et patriotisme dans les médias mais il sera difficile
de convaincre lorsque le peuple souffre et n’a rien à attendre de l’Etat. Nous devons tous
être interpelé que, l’éducation à la citoyenneté doit demeurer le centre de nos
préoccupations, et c’est grâce à elle que nous pouvons mettre à genoux le système
totalitaire qui ignore et viole les droits de l’homme.
Des actions de désobéissances civiles devraient être canalisées pour contraindre des
dirigeants de nous libérer du système dictatorial en fin d’instaurer un Etat de droit, de
démocratie.
En fin, les congolais et congolaises devront compter sur eux-mêmes, devront
éviter de pleurnicher et de solliciter des aides extérieures à tout moment, car la
communauté internationale ne peut agir que si ses intérêts sont menacés ou si elle s’y
retrouve.
HYMNE NATIONAL
Debout Congolais,
Unis par le sort, unis dans l’effort pour l’indépendance
Dressons nos fronts, longtemps courbés
Et pour de bon, prenons le plus bel élan,
Dans la paix
O peuple ardent, par le labeur
Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant,
Dans la paix
Citoyens, entonnez
L’hymne sacré de notre solidarité
Fièrement, saluez
L’emblème d’où de notre souveraineté
(Congo)
Don béni (Congo), des aïeux (Congo)
O pays (Congo, bien aimé (Congo)
Nous peuplerons ton sol et nous assurerons Ta
grandeur
Trente juin (O doux soleil)
Trente juin (du trente juin)
Jour sacré sois le témoin
Jour sacré, de l’immortel
Serment de liberté,
Que nous léguons, à notre postérité
Pour toujours.
TABLE DES MATIERES
PLAN DU COURS ............................................................................................................................ 1
LA BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................ 2
INTRODUCTION............................................................................................................................... 3
INTERET ET OBJET DU COURS .................................................................................................... 5
TITRE I. GENERALITES SUR LA CITOYENNETE ......................................................................... 6
CHAP I. ETUDE CONCEPTUELLE : Citoyen, Civisme et Cité...................................................... 6
I.1. LE CITOYEN.......................................................................................................................................... 6
I.2. LE CIVISME : Obligation d’assumer sa citoyenneté. ......................................................................7
I.3. LA CITE .................................................................................................................................................. 8
CHAP. II. L’ETAT MODERNE : LIEU DU CIVISME......................................................................... 9
II.1. ETAT-NATION.................................................................................................................................... 10
1. ETAT – NATION, ETAT – GOUVERNEMENT ......................................................................... 10
II.2. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN ETAT............................................................................ 10
1. LE TERRITOIRE............................................................................................................................ 10
2. LA POPULATION .......................................................................................................................... 10
3. LE GOUVERNEMENT OU POUVOIR POLITIQUE................................................................. 11
4. LA SOUVERAINETE..................................................................................................................... 11
II.3. LES FORMES DE L’ETAT ............................................................................................................... 12
1. L’ETAT UNITAIRE......................................................................................................................... 12
2. L’ETAT FEDERAL ......................................................................................................................... 13
II.4. LA CONSTITUTION D’UN ETAT .................................................................................................... 14
II.5. LES ORGANES DE L’ETAT ............................................................................................................ 14
II. 6. LES REGIMES POLITIQUES ET LES SYSTEMES ELECTORAUX ....................................... 15
1. LES REGIMES POLITIQUES...................................................................................................... 15
2. LES SYSTEMES ELECTORAUX ............................................................................................... 16
CHAP III. NOTIONS DES DROITS DE L’HOMME ET LES LIBERTES FONDAMENTALES....... 16
III. 1. NOTIONS ET CLASSIFICATION.................................................................................................. 17
1. NOTIONS........................................................................................................................................ 17
2. CLASSIFICATION DES DROITS DE L’HOMME...................................................................... 17
3. LIMITES .......................................................................................................................................... 18
4. DEROGATIONS AUX DROITS DE L’HOMME........................................................................ 18
TITRE II. LA CITOYENNETE CONGOLAISE ................................................................................ 19
CHAP I. LES CONDITIONS D’ACQUISITIONS DE LA CITOYENNETE CONGOLAISE .............. 19
ASSISTANT Matthieu ILUNGA Contacts téléphoniques : (+243) 998090556 – 810000576
[email protected] I.1. LES OPTIONS FONDAMENTALES DE LA NATIONALITE CONGOLAISE............................. 19
1. LA NATIONALITE CONGOLAISE D’ORIGINE......................................................................... 19
I.2. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE LA ........................ 20
NATURALISATION. ..................................................................................................................................20
1. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE L’OPTION .... 20
2. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE L’A DOPTION
20
3. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DU MARIAGE.....20
4. L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CONGOLAISE PAR L’EFFET DE LA
NAISSANCE ET DE LA RESIDENCE.........................................................................................................21
I.3. DE LA PERTE DE LA DECHEANCE ET DU RECOUVREMENT DE LA.....................................21
NATIONALITE CONGOLAISE............................................................................................................................21
CHAP II. NOTIONS DEL’ ETAT DE DROIT ET DE LA BONNE GOUVERNANCE............................21
II.1. ETAT DE DROIT.............................................................................................................................................21
1. LES CARACTERES D’UN ETAT DE DROIT....................................................................................22
2. LA DEMOCRATIE......................................................................................................................................22
CHAP III. LES SYMBOLES DE L’ETAT............................................................................................................23
CONLUSION................................................................................................................................................................24
HYMNE NATIONAL...................................................................................................................................................25