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Chapitre 1 :

L’onomastique : définitions et branches.

1. Définition

L’onomastique est une science humaine liée aux rapports sociaux, elle touche à
l’homme, à sa société et a un rôle incontestable dans la remise en contact de l’homme
avec des réalités historiques. L’onomastique est une branche de la philologie et a pour
objet d’étude le nom propre.

Le mot onomastique, au sens large du terme, représente une science du nom propre
qu’il soit nom de personnes, de lieux, de marques, d’enseignes, de magasins…etc. Au
sens restreint du terme, il n’a pas la même valeur. Bruno, dans La pensée et la langue,
réduit l’onomastique aux noms de personnes ; donc il s’oppose à la toponymie qui est
l’étude des noms de lieux. Pour Marouzeau, dans Lexique de la terminologie
linguistique, applique le mot à l’anthroponymie (étude des noms de l’homme) et à la
toponymie (étude des noms de lieux). C’est en général, dans cette acception qu’on
emploie le terme d’onomastique.

2. Le caractère récent de cette science

L’onomastique en tant que science est de date relativement récente. Les termes
mêmes qui la définissent dans ces grandes subdivisions sont de création récente.
Toponymie, toponymique sont des mots que l’on rencontre seulement aux environs de
1870. Toponyme n’entrera en langue que bien plus tard et anthroponyme ne date que
de 1870.

2.1. Les raisons


2.1.1. Une science complexe et compliquée

L’onomastique a été considérée comme une science complexe ou comme un


complexe de sciences et non point comme une science aux limites nettes. L’histoire, la
géographie, la sociologie accaparent, chacune à sa façon, les données de
l’onomastique. Même ramenée à son caractère le plus général qui est sans doute, son
caractère linguistique, l’onomastique se laisse difficilement se réduire à l’unicité. On
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ne sait à quelle partie de la linguistique la rattacher, parce qu’elle est en rapport avec
tous les aspects de la linguistique : lexicologie, syntaxe, morphologie, sémantique,
phonétique…

2.1.2. La difficulté de rassembler un corpus

L’onomastique a besoin de beaucoup d’études d’approche, d’une grande somme de


matériaux, d’une longue préparation. Elle est d’un attrait moindre parce qu’elle
demande beaucoup de travail qui est dessus des force d’un chercheur isolé.

2.1.3. L’onomastique est en rapport étroit avec l’histoire

L’onomastique est une science objective. Elle nous apprend à vraiment intégrer
l’histoire dans ce que nous sommes. Elle nous apprend que notre présent est fait de
notre passé et que notre passé est accommodé avec notre présent. Elle nous apprend
que notre présent doit accepter notre passé tout comme notre passé doit s’intégrer dans
notre présent. Et si par hasard, la chose est impossible, douloureuse, ou trop chargée
d’injustice par l’appui de la force, on essaiera par tous les moyens de travestir
l’histoire par le travestissement de l’onomastique.

2.1.4. L’onomastique et la sociologie

La création onomastique visant nécessairement les rapports sociaux, et l’usage des


noms propres étant rarement gratuit à l’égard de la société. L’anthroponymie, qui a
toujours un lien serré avec l’histoire du groupe familial et avec la psychologie sociale :
la mode, les circonstances politico-sociales qui expriment la vie de la collectivité. La
toponymie entretient donc d’intimes relations avec la sociologie sous différents
aspects. L’un de ces aspects est celui lié à l’étiologie. « Ce qui importe, ce n’est pas
l’étymologie, mais l’étiologie, c'est-à-dire l’explication des causes qui ont régi la
formation de la toponymie ». Les causes qui font naître tel ou tel toponyme restent
toujours sociales et historiques. Le nom surgit de la société pour la société. Toute
toponymie étant nécessairement sociale sous un certains aspect qui se propose de
rechercher « les facteurs sociologiques qui conditionnent les changements
historiques ».

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3. Les branches de l’onomastique

En plus de la toponymie, l’onomastique comprend autant de disciplines qu’il y a de


catégories de noms propres :

a. L’anthroponymie s’occupe des noms de personnes (noms de famille ou


gentilices, prénoms, sobriquets, noms familiers ou enfantins), qu’il s’agisse de
personnes réelles (p. ex. dans une communauté nationale, urbaine, villageoise,
etc…) ou imaginaires (on a pu étudier l’anthroponymie des romans de Balzac
ou de Proust) ; dans le premier cas, il s’agit d’une étude orientée vers la
sociologie ou même vers l’histoire lorsqu’il s’agit du passé ; dans le second cas,
la préoccupation sera essentiellement littéraire ; on peut étudier aussi les noms
de personnages du folklore.
b. La théonymie ou étude des noms de divinités d’une religion polythéiste, et
l’hagionymie (hagios « sacré, saint »), étude des noms de saints des religions
monothéistes ou hagionymes, dont l'intérêt linguistique est souvent très grand,
sans parler de l'histoire proprement religieuse et de l'hagiographie qui tirent de
cette étude beaucoup d'enseignements ; ainsi, l'examen des théonymes est
souvent le seul recours dont dispose l'historien pour tenter de cerner la
personnalité de divinités celtiques régionales ou locales du panthéon gallo-
romain, et connues seulement par des ex-voto.
c. L'ethnonymie (ethnos « nation ») ou étude des noms de communautés rurales,
urbaines, régionales ou nationales ; elle se rattache à la toponymie lorsque ces
noms sont dérivés de toponymes (ex. Arlon: Arlonais; Bastogne: Bastognard)
ou d'un prototype réel (Neufchâteau: Chestrolais) ou reconstitué(Charleroi:
Carolorégien), voire plaisant (Aclot « Nivellois »), - mais qui a une réelle
autonomie lorsqu'il s'agit de noms de peuples, dont l'histoire est souvent
obscure (Belges) ou compliquée et donne lieu à des dérivés en chaîne, ainsi :
Francs, France, Français et, comme anthroponymes, François, Le françois,
Franck;- germ. anc. thiuda « nation », germ. latinisé theodisca lingua « langue
du peuple (par opposition au latin) », d'où v. haut- all. Diutisks « national >
Allemand », mod. Deutsch, mais angl. Dutch « Hollandais ».

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Outre la toponymie proprement dite, qui s'occupe plus spécialement des noms
d'agglomérations humaines (villes, villages, hameaux) ou de circonscriptions
historiques ou administratives (Hainaut, Thiérache, Gaume), on distingue :

d. L'hydronymie (gr. hudro- « relatif à l'eau »), qui étudie les noms de cours d'eau,
de lacs, étangs, golfes marins, etc. lorsqu'ils possèdent un nom individualisé.
e. L'oronymie (gr. oros « montagne »), qui envisage les noms de montagnes ou de

massifs montagneux et plus généralement de reliefs du terrain.

f. La microtoponymie (mikros « petit ») qui étudie les lieux-dits, peu ou non


habités (ex. La Baraque Michel, La Croix-Scaille), les forêts, les châteaux ou
fermes isolées (Les Épioux), les quartiers habités (La Breck à Arlon, Fétinne à
Liège), les établissements industriels comme les noms, souvent pitttoresques, de
nos anciens charbonnages (La Grande Bacnure), d'anciennes enseignes (Bonne
Femme à Liège-Grivegnée), etc.
g. s'y rattache étroitement, l'hodonymie (mieux que odonymie: gr. hodos «
chemin ») ou étude des noms de rues (Féronstrée à Liège, Chinrue dans
plusieurs villes de Wallonie), mais aussi, à l'occasion, de routes (via
Mansuerisca dans les Hautes-Fagnes) ou de vieux chemins (La Porallée en
Ardenne liégeoise, nos chaussées Brunehaut).

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La notion de « racine »

On appelle racine l’élément de base, irréductible, commun à tous les


représentants d’une même famille de mot à l’intérieur d’une langue ou d’une
famille de langues. La racine est obtenue après élimination de tous les affixes et
désinences, elle est porteuse de sèmes essentiels, communs à tous les termes
constitués avec cette racine. La racine est donc une forme abstraite qui connait des
réalisations diverses ;on parlera ainsi de la racine verbale française [ven], qui
signifie « venir » et qui comporte deux radicaux : ven/ vien ; elle se réalise dans les
formes venons, vienne, venu.

En linguistique romane, la racine est une forme généralement latine, dont


l’existence est attestée ou supposée et dont est issue une forme plus récente attestée
dans langues ou dans l’un des parlers romans. La racine de mère est la forme latine
matrem. En linguistique sémitique, la racine est une suite de trois consonnes, ou
trilitère, liée à une notion déterminée et qui complétée de voyelle donne la base des
mots. En arabe, la racine ktb exprime la notion « écrire », kataba signifie « il a écrit
», katib « écrivain », kitab « un écrit, le livre ».

David COHEN, « Langue arabe », Encyclopaedia Universalis, 2004.

« L'arabe est une langue à racines apparentes. À la différence de ce qu'elle est dans
les langues indo-européennes, par exemple, la racine n'est pas en arabe une sorte de
vestige, accessible seulement à l'investigation scientifique. Elle est au contraire la
réalité constante sur laquelle se fonde le fonctionnement actuel de la langue. En
fait, à l'exception de quelques particules, outils grammaticaux et emprunts mal
intégrés, tout mot, quelles qu'en soient la forme et la complexité, laisse toujours
transparaître de façon évidente pour l'usager lui-même une sorte de squelette,
constitué par une suite constante et ordonnée d'éléments phoniques qui en
définissent la base lexicale.

C'est la racine. Cette racine présente les deux caractères suivants : elle est
purement consonantique ; les consonnes qui la constituent sont généralement au
nombre de trois, parfois quatre, très exceptionnellement de deux. Mais la racine

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ainsi définie ne peut constituer une forme linguistique à elle seule. Pour être
actualisée, elle doit se combiner à d'autres éléments phoniques : voyelles, ou
voyelles et consonnes. »

Le schème

« Or, ces éléments phoniques, qui se combinent aux racines pour former des mots,

constituent eux-mêmes des structures fixes, des sortes de moules dans lesquels est
coulée la racine. Ce sont les schèmes. Par exemple, les noms communs de lieux
sont formés en général d'après un schème ayant la structure suivante : ma-R1R2iR3
(où R1R2R3 représentent une suite de consonnes constituant une racine
quelconque). La racine NZL qui indique la notion de « descendre, mettre pied à
terre », fournit suivant ce schème un nom, manzil, pour désigner le « lieu où on
met pied à terre », l'auberge ; la racine JLS, « siéger », fournit de même majlis, «
lieu où on siège », tribunal. Avec un autre schème, R1uR2uuR3, qui sert pour les
noms d'action, les mêmes racines NZL et JLS donnent respectivement nuzuul, «
action de descendre », et juluus, « action de siéger », séance. ».

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