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Add2 BGR Ro Ror1 Draconomicon

ADD2 - Aide de jeu

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isa ceo) 13 p= web Oe BEORGONEN REALINSR _ We Accessoire ‘ ae, FIACANEMICE Par Nigel Findley et d'autres Table des matiéres Chapitre 1: Genéralites.. 2 Chapitre 8 : Manuel du parfait chasseur de dragons ...80 Chapitre 2 : Geographie : 34° Chapltre 9 : Miscellan€es ...cnrenennnen Chapitre 3 : La psychologie des dragons 39 Aventures Chapitre 4 : Comment jouer un dragon... 46 Le dragon millénaire (C.S.) Chapltre 5 : Quelques dragons célebres Chapitre 6 : De nouvelles especes de dragons . Chapitre 7: La magie.. 56 Invitation au cambriolage (C.K.) 63 Les serviteurs du Nuage Verdoyant (.1) 73 Une guerre sainte draconiques (WT. . 120 Crédits Conception du matériel de référence Nige! Findley Conception des aventures : Christopher Kubasik, Carl Sargent, John Terra, Willima Tracy Réviston : Mike Breault Coordination du projet : Anne Brown, Bruce Heard Correction : Anne Brown, bill Connors Ilustrations en couleurs : Brom, David Dorman, Kelth Parkinson lustrations en Nolr et Blanc : Terry Dykstra, Fred Fields, Robin Raab, Valerie Valusek, Karl Waller ‘Conception graphique : Roy Parker, Stephanie Tabat ‘Typographle : Angelika Lokotz, Gaye O'Keefe Salste : Paul Hanchette Cartographle : Steve Beck Traduction : Antoine Langer Correction/Révision : Luc Masset, Hexagonal Maquette : Lynda Spalding, TSR Lid ‘E19 OIIENS A BNCENS, KD FORCE UACEN FUR LSA ONSTLX eoge T s peseannt K ra feea moyen Un Doe pr des toc enn san ee oe emt tpt yi an fr Tae pin tat on aoe te TSR, Inc. TSR Ltd. POB 756 120 Church End, Cherry Hinton Lake Geneva Cambridge CBI 3LB WI53147 US.A. United Kingdom 9297FXXX1501 ISBN 1 873799 58.6 Terminologie Avantdepouvoir parler de dra- gons, il est né- cessalre de pré- iser_un. certain nombre de ter- mes. Dans ce li- vre,lemotdraco- morphe sert & désigner les dragons et les espéces qui leur sont apparentées (donc une wiverne est un dracomorphe, tout comme un dragon d'or). Le terme draconique est l'adjectif utilisé pour tout ce qui se rapporte aux dragons ("des choses draconiques”). Les orlgines draconiques “Le Monde était encore plat, a cette époque oj le Temps n‘existait pas encore, avant qu’Asgorath ne donna une forme définitive au tissu de l'exis- tence. Le Monde était plat, et au- dessus était suspend le Soleil ce Cris- tal, forgé par Zatha avant qu‘Asgorath ne I'alt renversé. Asgorath survola le ‘Monde et le contempla, etelle vit que cela était bien, “Etalors Asgorath enroula sa forme autour du Solel de Cristal, et le toucha de son souffle. Et le Soleil de Cristal vola en mille éclats, qui meurtrirent la chair d’Asgorath, et son sang se ré- pandit surle Monde. La oa les gouttes tomberent, les Pouvoirs du Monde et Jes Pouvoirs du Soleil de Cristal furent réunis, et c'est ainsi que les Rejetons d'Asgorath vinrent sur la face du Monde. “lls étalent rouges, d'un rouge qui allait ensuite perdre sa pureté en se dégradant. Mais alors, avant le com- ‘mencement du Temps, leurrouge étalt le rouge pur des éclats du Soleil de Gistal. ls déployerent leurs ailes et prirent leur envol, pour tourner autour de la forme immobile et froide e’Asgorath. L'unapres| autre, dizaine apres dizaine, ils dirigerent leur souffie Ceca vers le corps d’Asgorath, et le ciel fut ‘empll de leurs lamentations, Un seul des Rejetons d’Asgorath retint son souffle. Il préféra dter I'un des éclats du Soleil de Cristal de la chair d'Asgorath, et s’en servit pour faire couler un peu de son propre sang, et cesang tombasurlasurface du Monde. "Comme précédemment, les cho- ses bougerent aux endroits of tomba Je sang, mais les créatures qui furent engendrées par ce sang n’étaient pas d'un rouge pur. Elles avaient les cou- Jeurs des engeances du Monde, elles ressemblaient au meétal inerte. Et le Renégat parla haut et fort, et sa voix était une trompette : “Mol aussi, J'ai cree.” “La forme d‘Asgorath se mit 4 bou- ‘get, comme le Renégat I'avait prévu. Le Renégat déploya ses ailes et s'envola, etles Rejetons du Renégatle suivirent Jusqu'aux extrémités du monde.” —d'apres le “Livre du Monde” Suit un extralt du Traité sures mythes des origines, pat Dunkelzahn de Chateausuif, CV 1354, Test plutot étonnantdeconstaterqu'il existe fort peu de mythes sur les origi- nes se rapportant directement auxdra- .gons. Le livre connu sous le nom de Livre du Mond’ en est I'un des seuls. (On n‘a jamais découvert qu'un seul ‘exemplaire de ce live — au pays ¢Asram, ily a une centaine d’années de cela. Le livre est écrit en thorass — ‘ou plus précisé ment, dans une forme. encore plus archaique de thorass que laplupartdes textes connus dans cette langue — mais l'aiphabet utilisé est tune forme simplifiée de runes (jl est vaisemblable que le choix de caracté- res runiques alt été dicté par la forme du manuscrit : celui-ci est en effet constitué de 300 feuilles métalliques fines et souples, surlesquelleslesrunes ont été gravées avec une grande pre- dision). Cette combinalson du langage et de 'écriture expliquent la difficult et les delais de la traduction de ce texte. D’aprés son contenu et les formes mythologiques employées. il est évi dent aux yeux des érudits que le Livre du Monde est un exemple de littéra- ture sacrée — c'est-a-dire quill était jadisaucoeurd’un systemedecroyan- ces religieuses. A partir des mythes décritsdans|e Livre, on peutextrapoler la nature de certaines de ces croyan- ces, mals on ne dispose pas de don- nées culturelles suffisantes pour pou- Voir véritablement analyser la struc- ture de cette foi (par exemple, on ignore si les mythes relatifs a la créa- tion du monde sont symboliques, ou sills sont censés étre pris pour une vérité absolue). La quantité de considérations my- thologiques du Livre, ainsi quela struc- ture chronologique et contextuellere- lativement organisée qu'on y trouve, tendent aindiquerqu'll provientd’une culture plutot évoluée. C’est un para- dloxe, cara notre connaissance aucune culture suffisammentélaboréenes'est jamais développée a Asram, On ne peut donc pas écarter la possibilité que le Livre ait été amené d’un autre endroit et abancionné a Asram, mais cette théorie souléve elle aussi des problémes. Iin’existe en effet aucune culture moclerne qui contienne ne fat- ce qu'une infime trace des mythes ou des symboles contenus dans le Livre. Aen juger par l'oxydation des pages métalliques du Livre, le spécimen que nous connaissons n'a vraisemblable- ment pas plus de cing siecles. En si peude temps, il est peu probable que toute une tradition religieuse et my- thique aitentiérementdisparu de Tori. ‘Mais il semblerait que ce soit le cas ici (les interprétations oiseuses préten- dant que le Livre du Monde ne viene absolument pas de Toril sont écartées par la plupart des spécialistes). Le Livre nous offre le récitfascinant d'une origine du monde liée aux dra- -gons, Enlisant le texte avec attention, Chapitre 1 : Généralités il apparait clairement qu’Asgorath la Créatrice du Monde est un dragon. Les implications qui en découlent — qu'un dragon ait cré¢ I'univers, et que les dragons aient été les. premieres créatures vivantes —sont absolument passionnantes. On trouve de plus un autre détail intéressant dans la phrase qui dit: “Et alors Asgorath enroula sa forme autour du Soleil de Cristal, et le toucha de son souffle.” En thorass originel, le mot “souffle” — qu’on utilise normalement au singulier ou comme indénombrable dans ce con- texte — est accompagné d'un suffixe ‘marquant un pluriel (“soulfies”). Cela impliquerait-ilqu’Asgorathest un dra- gon a plusieurs tétes 2 Le texte est plus clair lorsqu'il parle des “Rejetons d’Asgorath”. II ne peut y avoir aucun doute la-dessus : ces créatures sont des dragons rouges. Et les phrases suivantes laissent deviner que cette religion tenait les dragons rouges pour laplusimportante race de dragons. Tous les autres “allaient en- suite perdre leur pureté...”, Lorsque le Renégat ("bahmat” en thorass originel) reprodult les actions d’Asgorath, les dragons qui sont en- .gendrésne sont “pas d'un rouge pur”, mals ont “les couleurs... du. métal inerte.” L'implication est ici manifeste : les Rejetons du Renégat sont des dragons métalliques — et essentiellementd’unalignement bon. Ce que déctit le Livre du Monde n'est pas seulement un mythe sur la créa- tion des dragons — ce qui suffirait pourtant a lui donner son importance — mais également I'un des rares my- thes orientés vers le Mal & avoir sut- vécu. A partir de ce mythe, il est facile de spéculer. Le pluriel du mot “souffle” peut signifier une multiplicité des té- tes ; et le terme thorass pour renégat est “bahmat”, Lacorrélation paraitalors presque trop évicente : se pourrait-il qu’Asgorath solt Tiamat, et le René- gat, Bahamut 2 Une interprétatio téressante est récemment apparue. On a longtemps pensé que le Livre du Monde repré- sentait un recuell de mythes humains, demi-humains ouhumanoides.S‘agit- id’une supposition peu perspicace et par trop anthropocenttrique ? Tous les éléments principaux du mythe de la création — le sacrifice, la trahison etla résurrection — sont les mémes que presque toutes les créations humanoides, mals dans la totalité de ces demieres, les personages princi- aux sont anthropomorphiques. En autres termes, les créateurs de my- thes humancides ontinventédesdicux A leur image. Dans le mythe que pré- sente le Livre du Monde, il n'y a pase moindire personage humanoide. és lors, ne pourrait-on pas penser que le Livre du Monde contient un mythe qui fut a I'origine imaginé par les dragons eux-memes — et proba- ble ment par cles dragons rouges ? Les humanoids auraient adopté ce my- the a une date ultérieure, et lauraient Incorporé au Livre — car le Livre du ‘Monde est manifestement un artefact humanoid. ‘On n’a jamais cru que les dragons étaient de grandsmythographes. Cette Preuve du contraire nous en apprend- elle plus sur les dragons, ou seule- ment sur les préjuges des chercheurs? (Ce qui suit est extrait d'une commu- nication faite au Conseil des Sages par Kelmara d'Arabel, 1346 CV) Les dragons forment l'une des espé- ces les plus jeunes sur la surface de Toril. Mes collegues comme moi- méme en sommes certains : les dra- gons, sous la forme que nous leur Connaissons maintenant, sont appa- tus lly a moins de 10,000 ans (en ‘compataison, nos recherches indi quent que I’humanité —la plus jeune des races humanoides — descendit définitivement des arbres ily a un peu plus de 17.000 ans). Il est clonc évi- dent que les races humanoides ont un Jourvécudans un monde of les dragons, tels que nousles connais- sonsaujourd’hui, ‘existaient pas. Comment alors interpréter le fait que plu- sleurs anciens mythes elfes — notamment le Cycle Parwiccéen—parient de “dragons” et de “grands vers” ? La clé est dans expression “les dragons, tels que nous les connaissons aujourd’hul”. Llobjet de notre discours est en effet de demontrer que les créatures décri- tes dans le Cycle Parwiecéen ne sont pas de veritables dragons, mals leurs ancétres, Notre recherche tend amon- trer que ces “pré-dragons” étaient beaucoup plus petits que les spécl- mens modemes, et possédaient peu ou aucun des redoutables pouvoirs des véritables dragons. De plus, il semblerait que ces créatures n’étaient pas doues de ralson : en fait, leur intelligence ne dépassait sans doute pascelled’un animal, etellesn’avaient ‘done pas la moindre parcelle de cons- lence de sol. Ainsi, les “dragons” qui sont des figures si importantes du Cycle Parwiceéenn’étaienten fait guére plus que de grands lézards ailés. Bien queces pré-cragonsalent sans doute eu une espérance de vie assez longue comparée acelle des humains, nous pensons qu'elle ne représentalt qu'une fraction de celle des dragons modemes. Mais méme si leur durée de vie moyenne était aussi courte — relativement parlant — que 200 ans, une question se pose. L’évolution se fait a une vitesse proportionnelle a Irespérance de vie des creatures — Cesten toutcasce quenos recherches nous laissent a penser. Comment les pré-dragons ont-ils alors pu évoluer pour devenir de vrais dragons en si peu de temps ?1lauraitfallu un boule versement climatique ou autre d'une violence considérable pour cela. fe eMac Cest le Cycle Parwiccéen qui, une fois encore, nous vient en aide, avecsesdi- verses évoca- tions du “mois des brumes”, de “Vhiver de sept tours”, et de “VAutomne des Lares”. II nous pa- rait manifeste que Toril a été touchée par 'un des gigantesque rochers qui forment les Larmes de Seluné, ce qui atotalement bouleversé I'équilibre cli- matique du monde. Une catastrophe d'une telle ampleur peut trés bien avoir entrainé |'extinction complete decertaines espéces, et une évolution accélérée de certaines autres. En réponse a ces bouleversements naturels, les pré-dragons ont évolué rapidement et ont engendré les nom- breuses espéces de dragons que nous connaissons aujourd'hui. (Ce qui suit est extrait de la réfutation, par Verilux, de la communication de Kelmara d‘Arabel, datée de 1346 CV) Kelmara parle avec beaucoup d’assu- rance du lien qui existe entre lespé- rance de vie et la vitesse d'évolution desespéces. Mémelorsqu'onaccepte totalement la théorle de!'évolution — ce que je ne fais pas — il devrait etre évident méme aux yeux du plus écer- vele des étudiants que la durée de vie na que tres peu de rapport avec la vitesse d’€volution. Ce qui importe beaucoup plus est la durée d'une gé- nération, que je définirais comme I'in- tervalle de temps séparant la maturité sexuelle d'une creature de la maturite sexuelle du premier rejeton de cette creature. Selon I'espece considérée, les dragons n’attelgnent pas leur ma- turité sexuelle vraiment plus tard que les humains. Ainsi, une generation de dragons esta peine plusionguequ'une _génération humaine. Quant aux spéculations de mon éminente collégue concemant une grande catastrophe, nous connalssons tous ses penchants pour les philoso- phies apocalyptiques. Et prendre ap- ui sur le Cycle Pawiccéen comme preuve est comme marcher sur une fine couche de glace : ce qui vous Supporte peut a tout moment s'effon- drer sous vos pieds. Prenez, par exemple, les phrases citées parmon éminente collegue. Un “hiver de sept tours” parait certaine- ‘mentétrelamentiond’un bouleverse- ment climatique : nul ne peut nier que sept années d’hiver seraient une ca- tastrophe. Mais en poussant un peu les recherches, on aboutit a des con- clusions légérement différentes. A Trepoque et dans la langue dans la- quelle le Cycle Pawiccéen fut écrit, le mot “tour” était utilisé de diverses manieres par divers groupes. Dans certains écrits, un “tour” signifie une révolution complete de Toril sur son orbite—c’est-a-dire un an. Mais dans dVautres, le “tour” veut dire la révolu- tion de Séluné autour de Torll — done lun mois. D'autres encore utilisent le terme “tour” pour désigner une sim- ple rotation de Toril autour de son propre axe —soit un jour. Méme siun hiver de sept mois peut étre un désa- _grément, on peut tout de méme diff- cilement appeler cela une catastro- phe. “L’Automne des Larmes” est une image forte, trés émouvante, et je voudrais éliciter ma colléguedelavoir retenue, En observant vos visages pendant son discours, chers membres ‘du Conseil, j'ai pu voir les profonds effets qu’elle a eu sur vous. Je me demande dans quelle mesure ils auralent été moindres si je vous avais précisé queleterme original—ileleste — pouvait aussi etre traduit par *Vautomne des plules” 2 Non, je crains décidément que ma colleguen'ait pas réussi a me convain- cre de sa these. Il me semble évident que les dragons n'ont pas évolué sur Toril comme Kelmara essaie de nous le faire croire. lest possible, éventuel- lement, quills descendent de créatu- resinférieures, mais cette évolution ne s'est pas faite parle hasard aveugle de la sélection naturelle. Leur dévelop- pement a été guidé par des pouvoirs qui dépassent notre compréhension. ‘Comme preuve de ce que j'avance, considérez simplement ceci : dans tous les mondes et dans toutes les spheres, etsur tous es plans différents ‘que nous avons exploré, il existe des dragons, Etces dragonsne présentent pas la moindre différence d’avec ceux ‘qui sont natifs de Toril. Les dragons sont au-dela du champ de notre biolo- gie, j'en ai peur — meme au-dela de théories tirées par les cheveux et sans veritable fondement comme celle de mon estimée collegue. (Voici l'intégralité de la réponse de Kelmara a la réfutation de Verilux, 1346 CV) Foutalses ! (Le texte qui sult est tiré de ouvrage De I'écologie des Plans, de Garth de Suzail, CV 1354 ) Les philosophes évoquent souvent la “théorle de la diffusion” pour expli- quer pourquol les créatures de Plans totalement isolés les uns des autres présentent exactement les memes caractéristiques biologiques. La ver- sion la plus répandue de cette théorie affirme que chaque espéce est riée — que ce soit ou non a la suite d'une evolution — sur un seul monde. Cer- taines creatures auraient ensuite été d'une maniere ou d'une autre dépla- cées de leur plan natal et transférées surunautre, oitelles se seraient repro- duites. Le déplacement nécessaire est censé s’étre produit de diverses fa- ons : par des portes qui se seraient ouvertes spontanément (ou des “fistules”, pour employer le terme ‘communément en vogue), par des cexpériences de “pollinisation croisée” menées par des étres voyageant & travers les plans, par des transferts accidentels (comme lorsqu’un animal de bat ou domestique s'échappe sur un plan étranger), ou méme par une intervention divine. (ll existe une version plus extré- miste de la théorie de la diffusion, qui sera abordée plus en détail un peu plus loin dans ce texte. Elle prétend qu'un unique plan est a l'origine de toutes les formes de vie, et que les créatures se sont ensuite dispersées dans le multivers a partir de cette source.) A premigre vue, on peut penser qu'll est possible de prouver ou au contraire d'infirmer cette théorie de la diffusion en examinant attentivement les fossiles de différents plans, en se penchant sur une espéce en particu- lier. Sion trouve des preuves de|'évo- lution de cette créature sur un plan mais pas sur les autres, on peut croire que C'est une preuve suffisante de la theorie de la diffusion. Mais malheu- reusement, il nexiste aucun plan o0 l'étude des fossiles permette de re- constituer une chaine complete de revolution. Aucontraire, ilyad’étran- ges trous, des anomalies, et meme desrenversements apparents descau- ses, qui soulévent bien des interroga- tions quant a savoir si nous pourrons jamais tirer un jour des conclusions certaines a partir de I'étucle des fos- siles. Etacestade, ledébatdoits’orienter surles dragons, car pour ces especes, lathéorie dela diffusion semble étre la seule a fournir une explication accep- table de leur existence sur tant de plans. Les dragons constituent aseule espece pour laquelle il existe des for- mes diarchétypes. Pour les dragons proprement dits, ce sont Bahamut, le Dragon de Platine, et Tiamat, le Dra- gon Chromatique. Touteslessortes de dragons “purs’ —c'est-a-dire les dra- gons métalliques d’alignement bon, cet les dragons chromatiques tournés vers le Mal (nous lalsserons de coté pour linstant les esp&ces marginales ‘commele dragon decristal), semblent etre des pales refiets de leur forme archétypale, possédant certaines de leurs caractéristiques, mais pas tou- tes. Par exemple, un dragon rouge posséde certains des traits attribués & Tiamat, mals pas tous, tandis qu'un dragon d'or a certains des traits de Bahamut, mais pas les autres. Pour employer un instant un vocabulaire mathématique, chaque espéce de dra- gon semble étre un sous-ensemble de Propriétés appartenantalun ouautre des archetypes. Ou, inversement, cha- que archétype est un sur-ensemble qui inclut toutes les propriétés que posséde sa classe de variétés de dra- gons. Certains sages sont convaincus que cette représentation est la bonne sur ce sujet. Selon cette théorie, l'exis- tence méme des deux formes archétypales — Bahamut et Tiamat — estresponsablede'existencedes dra- gons dans tout le multivers. Métaphoriquement pariant, les dra- gons sont les ombres que ces archétypes projettentsurles différents plans. De meme que les ombres sont, en un sens, des sous-ensembles des créatures qui les projettent — elles le sont forcément, puisque les ombres nfont que deux dimensions —, de meme les “ombres” des archétypes des dragons sont des sous-ensembles des pouvoirs et des caractéristiques de ces archetypes. (Cette analogie avec des ombres est en réalité assez exacte. A vos moments perdus, observez l'ombre projetée par un objet simple comme Un cube. Selon la position de l'obser- vateur par rapport au cube et a la surface sur laquelle se profile 'ombre, cette demiere peut prendre la forme d'un carré, d'un rectangle, d'un paraliélogramme, ou d'un polygone pluscomplexe. Cetteexpérience toute simple montre combien deux ombres fete ek Me Sec SeeLceed peuvent étre aussi différentes Tune de l'autre qu'un dragon vert 'est d'un dragon rouge.) Fautil des ors s’étonner que biendesdragons vénérent leur forme archétypale ? Si cette théorie des ombres est vraie, alors les archétypes sont vérltablementles créa- teurs de la race des dragons, meme si dans ce cas le terme de création n'est pas totalement approprié, carily man- que la notion d’acte délibéré. Quelles sont les conséquences in- duites par cette théorie si jamais elle slavére correcte ? Une possibilité nait des développement précédents. Sion ¢élimine une ombre—en braquant par ‘exemple une lumiére dessus — cela a aucune conséquence sur la créa- turequienestal'origine. Enrevanche, que se passe-t-il pourles ombres lors- que la créature qui les projette vient a disparaitre ? (Ce qui suit est un extrait de Evolution et création, par Terrance Justemain de Scomubel, 1356 CV) Le cas des dragons est utilisé comme ‘exemple majeur par les deux camps delacontroverse encore actuelle "créa- tton contre évolution”. Liargument des créationnistes est dese demander comment I'évolution peut expliquerla présence de dragons sur virtuellement tous les plans con- nus, et toutes les sphéres de cristal de univers. Le fait qu'on rencontre des dragons — pratiquement tous biologiquement identiques — aussi bien dans I'Espace des Royaumes que dans l'Espace de Greyhawk ou encore dans d’-autres spheres a 'infinl, ne peut étre expliqué que si 'on accepte qu'unPrincipe d’Unite quelconque (un dieu, ou un groupe de dieu), les a créés, simuitané- ment, dans tout univers. Le pro- blemeaveccette position est qu’ll existe dans plu- sleurs sphéres des fossiles qui tendraient 3 prouver qu'il y bien eu évolu- tion, et qui permettent de reconstituer sans le moindre doute un arbre de Vévolution expliquant comment les différents dracomorphes se sont éloi- gnés les uns des autres. Lepointde vue évolutionnistes'ap- ule principalement sur les preuves blologiques de parenté entre la race des dragons et celle des autres racomorphes, comme les wivemes ou les drakes, et les tenants de cette théorie exhibent réguligrement les fossiles des “précurseursdes dragons” dans différents endroits. Pourquoi un Principe d’U jerait-ilaussiacti- vement de tromper ses “enfants” en implantant de telles preuves ? Le pro- bleme avec cette position vient du fait que les évolutionnistes sont bien en mald’expliquer commentles dragons habitant dans I'Espace des Royaumes et dans I'Espace de Greyhawk — qui ont deux écosystémes trés différents — ont pu évoluer de maniére si con- vergente qu'il estimpossible parquel- que moyen que ce soit (@ moins de poser la question aux dragons eux- mémes) de déterminer leur sphere d'origine. Et C'est en raison de ces positions contradictoires que j'ai choisi 'espece draconique comme principal élément corroborant de ma thése. Les théories de I'évolution et de la création ne s'excluent pas mutuellement, contrairementaceque beaucoup de sages veulent vous faire croire. Toutes deux sont intimement et finement liées, un peu comme les deux faces d'une méme pitce de monnale. Je crois qu'on ne peut pas nier que les dragons ont atteint leur état actuel dans les Royaumes Oubli¢s a T'issue d'un processus d’évolution. ‘Mais il est tout aussi difficile de nier que le méme phénomene s'est pro- ‘duit dans le monde de Greyhawk, et dans les nombreuses autres spheres qui ont été visitées par des vaisseaux magiques. Comment peut-on dés lors résoudre ce dilemme ? Le probleme vient en fait de I'habi- tude de considérer a création comme tun acte unique, of le Créateur dit “Que les dragons solent”, et les dra- _gons furent. Cette sorte de création a quelque chose d'arbitraire, et n'est -guere subtile (et'avoue quejettiens la subtilité pour 'un des plus grands attributs des dieux dans ce monde comme dans les autres). N'est-il pas bien plus élégant pour le ou les créateur(s) d'instaurer des conditions Initiales & partir desquelles |'évolution de ces memes dragons est inevitable, selon les lois de la nature, de la magie et de la science ? Certains lecteurs connaissent peut-étre le jeu de billard a" poches”, qui était parait dans fancienne contrée de Mulhorande. Le but du jeu est de frapper une certaine boule — la “blan- che” —a l'aide dune queue, d'une fagon bien précise, de maniére A ce qu'elle entre en contact avec d'autres boules situées sur la meme table, et quelle fasse tomber ces boules dans des trous, oupoches, placés tout autour de cette table, Si un spectateur ob- serve le résultat final de la partie — ‘toutes les boules saufla blanche repo- sent dans les poches — la conclusion laplussimplequ'ilentirera urlafagon dont ces boules sont arrivées la sera de se dire que quelqu’un les a ramas- s€es et les adéposées dans es poches (ceci équivaut, a mon avis, ala théorie de la “création extraordinaire”). Cest certainement!'un des moyens les plus simples dl'obtenir ce résultat, Mais ne serait-ce pas bien plus élégant si, au lieu ce deposerces boules une parune et d'une maniére arbitraire dans leur poche, le méme résultat était obtenu 2 partir d'un seul coup donné a la bouleblanche ?Théoriquement, grace & un coup donné a la blanche avec suffisamment de force et de précision, on peut faire tomber toutes les autres boules dans es poches, en leur faisant esqulsser, au passage, un mouvement complexe et artistiquement plaisant. Une fois qu'on a frappé la blanche, tous les autres mouvements des bou- les suivent les lois de la mécanique bien connues des sages et des mathé- maticiens. Un observateur qui n’aurait pas assist au premier coup donné ala blanche pourrait trés bien penser que lemouvement résulte uniquementde ces lols, et qu'il n'a impliqué aucun acte de volonté. Cestainsiquejevoislacontroverse “evolution contre création”. Les mon- des dans lesquels nous vivons sont és d’unacte de volonté d'un Principe Unité, Mais apres cet acte initial de volonté, tous les changements ulté- rieurs ont obéis aux seules lois du monde. Les dragons — tout comme les elfes, les humains, les orques et tous les autres — ont bien évolué, mais uniquement parce que le Prin- cipe d’Unité a créé les conditions ini- tales rendant inévitable leur évolu- tion. Cela explique comment les dra- gons — et les autres especes égale- ment, bien sar — ont pu apparaitre danstantd'endroits différents del'uni- vers. Le Principe d'Unite — par son acte originel et unique de création — a créé dans chacune de ces diverses régions des conditions initiales telles que les dragons ne pouvaient pas ne pas évoluer. apparait donc clairement que les théses de I’évolution et de la création ne sont pas contradiictoires ; ce ne sont quedeuxétapes distinctesd’'unméme processus, qul est le développement de univers. Ce qui suit est tiré d'une tirade de Corkitron Allinamuck, membre lége- rement éméché de Petites-Gens inc., sans domicile fixe, 1357 CV). Y 2 toujours eu des dragons. Et y en aura toujours, pour sor! Alors, si vous voulez en savoir plus, pourquol vous n'allez pas poser la question & ces foutus dragons ? L’évolution Les théorles exposées ci-dessous sur F'évolution des dracomorphes et leurs relations les uns avec les autres sont tirées des écrits d’un groupe de sages connu sous le nom de “Club de Chateausulf". Ces sages, bien que membres de 'Ordre de Chateausuif, s'intéressent plus a reconstituer le passé gu’a déchiffrer les brumes de Pavenir a travers les prédictions d’Alaundo le Devin. Nul ne connait 'identité des mem- bres de ce Club. Aucun de leurs écrits — qui se sont répandus assez large- ment dans tous les Royaumes — ne comporte de signature individuelle ; on ne peut les identifier que comme etant des écrits du Club. Les écrits du Club de Chateausuif— ten particullerceux qui serapportent aux dragons — sont extrémement controversés. Pour un sage qui ac- cepte leurs dires, len existe au moins un autre qui prétend que ce sont de fleffés menteurs, ou qu'lls se trompent lamentablement de bout en bout. On ne peut toutefois pas nier que les écrits du Club atteignent un niveau de cohérence inteme jamais vu parailleurs dans le débat sur l'origine des dracomorphes. Lanalyse des fossiles Lorsqu’onles étuciie minutieusement, eten gardant certaines questions pré- cises a l'esprit, on s'apercolt que les archives des fossiles de Torilabondent en chalnons manquants et en contra- dictions. Mais il suffit de prendre un eu de recul pour se rendre compte que l'histoire qu’elles retracent est claire et incontestable. Limage glo- bale qu’elles permettent de reconsti- tuer est absolument inréfutable. Selon ces fossiles, les dragons tels que nous les connaissons sont appa- rus il y a quelques dix millions d’an- nées. Avantcette époque, iln’existalt aucune forme de vie intelligente sur Toril — du moins, aucune qui ait survécu. Les créatures les plus repan- dues étalentces énormes reptiles que nous appelons cinosaures. Ces der- niers étaient, d’aprés les fossiles re- trouvés, plus grands que toutes les créatures qui vivent aujourd'hui —et de toute facon, bien plus grands que toutes les espéces de dragons vivant sur cette terre. La diversité des dinosaures était Proprement stupéfiante, Chaque écosystéme étalt peuplé dune ou de plusieurs espéces reptiliennes. ily avait des dinosaures qui volaient, d'autres qui marchalent, d'autres en- ‘core qui nageaient ; certains étaient herbivores, d'autres se nourrissaient des autres dinosaures. Pendant des millers d'années, lévolution et la sélection naturelle ont pu faire leurs expériences surpplusteursmilliersd’es- ces différentes : des petits camivo- res rapides; de grosetlents herbivores qui n’avaient que leur grande taille Pour se défendre contre les pré- dateurs; d'autres herbivores totale- ment recouverts d'une armure ; des prédateurs aussi gigantesques que {feroces... Dans bien des cas, ces mo- deles expérimentaux étaient poussés Jjusqu'a donnerdes extrémités totale- ment absurces — comme par exem- ple ces monstruosités si lourcement protégées par leur carapace qu'elles ne pouvaient méme plus se dégager du plus petit torrent de boue. II sem- ble tres improbable qu’ aucune de ces creatures primitives aient eu la moin- dreétincelled intelligence oudecons- cience de soi. Meee MER eco Entre 12 et 10 millions d’an- nées avant notre @re, tout chan- gea. Une race reptilienne uni- que apparut, montrant des si- gnes d'une intel- ligencerudimen- talre. Grace a ses capacités d’anticipation et de prévi- sion, elle échappa aux catastrophes naturelles qui emportérent ses prédé- ‘cesseurs. Grace a leur sens de la coo- Pération, ces créatures formérent de Petits groupes pourmleux résister aux prédateurs qui, autrement, pouvaient facllement triompher d'un seul indi- vidu. Le Club de Chateausuif appelle ces créatures eodraco (ce quiveut dire “dragons de l'aube” dans une langue dont les origines sont oubliées depuls longtemps). A partir de fragments de fossiles laborieusement reconstitués, certains sages ont déterminé que l'eodraco avait & peu prés la meme taille et la mame apparence que la wiverne mo- deme, soltenviron 10 metres de long, avec une envergure des alles de 15 metres. On n’a pas trouvé d'indice permettant de penser quela queue de leodraco était munie de ce dard si caractéristique de la wiverne (mais ce genre de détall ne se fossilise genéra- lement pas bien). La taille du crane Indique que cette créature avait un cerveau légérement plus petit que la wiverne (qui n'est elle-méme pas une lumiere, meme de nos jours). C’était néanmoins un cran au-dessus de la taille des cerveaux de ses contempo- rains, ce qui lul a conféré un énorme avantage compétitifdans I’évictionde la sélection naturelle. Parallélemental'essorde!'eodraco, les creatures reptiliennes a l'autre ex- trémite de I'échelle de tallle dévelop- perentdes caractéristiques quiallaient plustard engendrerlaclassedesmam- miiferes. C'est de ces petites créatures filantes que des- cendent toutes les espéces ma- mmiféres qui peuplent au- jourd’hui notre monde, Ly a environ dix millions d’an- nées, une catas- ‘trophe se produisitdans!écosys-téme ‘ob vivait I'eodraco, les pré-mammife- res etles dinosaures (méme le Club de ‘Chateausuif semble divisé quant a la nature de cette catastrophe). Selon certaines theories, le climat se modifia, en raison cl'un affaiblissement du so- leil de Toril; selon d'autres — comme celle que soutient Kelmara d’Arabel —T'une des Larmes de Seluné serait entrée en collision avec Toril. D'autres encore imputent la catastrophe a une intervention d'une divinité qui aurait voulu donner un coup de pouce a Tintelligence. Enfin, quelques fous marginaux prétendent que Toril aurait connu un bouleversement climatique apres avoir servi de champ de bataille 4 des créatures semi-divines. Dans tous les cas, en un espace de temps incroyablement réduit — pour une évolution, s‘entend —, les dinosaures s'éteignirent. Seulsles plus petits reptiles, les pré-mammiferes et Feodraco, survécurent (nous n’écar- tons néanmoins pas les rumeurs récurrentes, quoique sans fondement jusqu’a ce jour, qui prétencent que des dinosaures vivent encore dans certaines parties reculées etisolées de Torii). L’eodraco ne fut jamais tres abon- dant, Et avec la disparition des créatu- tes dontil se nourrissait, sa population diminua encore davantage. II y avait tout simplement une pénurie alimen- taire pournourrirune vaste population de carnivores de dix metres de long. La lignée des dracomorphes Meme avec une population fortement dliminuée, eodracoen tant que genre Reece ect) biologique (car Il comprenait sans doute plusieurs espéces) n’en avait pas encore finiavecl’évolution. Ilsem- ble certain que le bouleversement cli- Matique qui a éliminé les grands dinosaures ait continué pendant plu- sleurs millénaires, exercant une sélec- tion rigoureuse chez_I'eodraco. C'est cette €poque — selon le Club de Chateausuif — que certains dracomorphes divergerent du tronc Principal de la race des dragons : comme la wiveme, favorisée par sa grande agressivité dans un monde 0 la compétition faisait rage, et les i- verses especes de drakes ainsi que le pseudodragon, dont la taille réduite (et par conséquent l'appetit aussi) s’avera un bon atout pour survivre. Les fossiles qui remontent a cette période montrent un nombre stupé- fiant d'autres variations qui, pour une raison ou une autre, s'avérérent non viables. Toute une branche dedragons allés polycéphales se développa pen- dant peut-étre un million d’années, puis disparut (certains indices lalssent a penser — mais rien n'est certain — que les hydres et les pyrohycires sont delointains descendants de cette bran- che morte de I'évolution) Les eodraco se diviserent en deux branches & cette époque. La premiere — qui disparut assez rapidement — garda le méme métabolisme que ses ancetres dinosaures. La seconde dé- veloppa la capacité de recracher son ‘gaz intestinal, et de l'enflammer par une réaction enzymatique et hypergolique se produisant au fond de la gorge. Cette faculté donna & cette branche de l'eodraco — que le Club de Chateausuif appelle ignidtraco — le don de cracher des nuages de feu. ‘Mais comme pour la plupart des pré-mammiferes, ils'avéra que |'intel- ligence était le trait le plus important pour survivre. Certains derives de Vignidraco se mirent & développer quelques lueurs d’intelligence vérita- ble — bien plus que le rudimentaire Processus de pensée, @ peine plus 8 élevé que celui des animaux, dont Etait doté leodraco. Il s'agissait véritablementde conscience de sol. et peut-étre méme de la faculté d’élabo- rer des pensées abstraites (nous igno- rons — et cela est probablement im- possible a déterminer — si les dracomorphes ont commencé & dé- velopper un langage a cette époque). Comme le trait principal qui avait faci- lite la survie de I'ignicraco était 'inte!- ligence, et non d’autres attributs fruits du hasard, la sélection naturelle com- menca a favoriser une durée de vie plus longue. Cela semble raisonnable, carle don de savoir utiliser son inteli- gence est acquis, et se transmet aux rejetons. Un dracomorphe qui vitiong- temps peut apprendre comment utli- ser au mieux son intelligence nais- sante, et peut ensuite transmettre cet enseignement a plusieurs portées de rejetons. Ainsl, un dracomorphesemi- intelligentquivitasseziongtempspour apprendre a penser, et ensuite encore suffisamment longtemps pour ensei- ‘gner cet art & ses nombreux rejetons, sera plus avorisé parl’évolutionquiune créatute & faible durée de vie qui n’a qu'une seule portée de rejetons dans son existence. Le résultat de tout cela est que I'ignidraco devint de plus en plus Intelligent. Le Club de Chateausuif n'est pas tres sOrde la date, mais a une certaine époque de ce processus, I'ignidraco se scinda en deux sous-espéces prin- cipales. L’un des genres — appelé inficedraco— développa une person- nalité (si l'on peut employer un tel mot) tres féroce, et devint un prédateur solitaire. A cette époque, les popula- tions d’animaux pouvant servir de proies avaient atteint un stade of la ‘sélection par 'intelligence avait quel- que peu diminué. C'est pourquoi les “prédateurs purement rapaces” (comme les appelle un membre ano- nyme du Club) pouvaient & nouveau survivre. Liautre sous-genre de |"ignidraco —que le Club désigne parle termede ferrodraco — vivait davantage en groupe. Dé pourvu de la Ferocité de son cousin, le ferro- draco continua de développer son intelligence sous I'effet de la sélection natu- relle. (Memes'ilestimpossiblea partirde examen des fossiles de connaitre la couleur de la peau d'une créature, il ‘est manifeste que le Club pense que lesdragons chromatiques descendent de l'inficedraco, tandis que les dra- _gonsmeétalliques sontles descendants du ferrodraco).. Les deux genres continuérent de connaitre toute une passionnante sé- rie de transformations dues ’évolu- tion. Certains conserverent leur capa- cité gastro-intestinale leur permettant de cracher du feu. D’autres modiifie- rent encore plus leur apparell digestif, cequileurpermitdecracherde|'acide ou d’exhaler des produits chimiques corrosifs (qui sont, en théorie, des enzymes gastriques), Une espéce, qui engendra par la suite le dragon blanc, développamemeiafaculté de déclen- cher une réaction chimique qui ab- sorbe toutela chaleur environnante, et quialeffet d'un souffied'air glace (cest en tout cas ce que prétend le Club). Quelques problémes Inutile de le preciser, les écrits du Club de Chateausuif ne tepondent pas a toutes les questions que soulévent Vorigine des dragons. Le Club passe temarquablement sous silence la clas- sification de certains dracomorphes dans l'arbre de 'évolution. Comme bons exemples — qul ont été mis en avant par les détracteurs du Club — citons : les dragons-fées, les dragons des nuées, et ces maitres des voies spatiales, les dragons célestes (ou rayonnants). L’arbre généalogique du Clube porte égalementaucunemen- tion des dragons orientaux. Certains defenseurs des idées du (Club ont essayé d’ajouter ces especes manquantes a la structure d'ensem- ble. Selon ces braves gens, les dra- gons-fées seraient des descendants tres €volués des pseudodragons (la raison principale de cette assertion plus que douteuse étant a petite taille dudragon-fée). Les dragons des nuées et les dragons célestes sont censés descendre d'une troisiéme branche de dragons qui serait issue de Vignidraco en meme temps que Vinficedraco et que le ferrodraco. En- fin, les dragons orlentaux descen- draient d'une espece totalement dif- ferente — appelée eodraco orientalis — qui aurait divergé de la souche principale de I'eodraco, ‘Meme avec ces corrections, il reste certains mysteres a résoudre. Si le souffie des dragons provient unique- ment de modifications de l'appareil digestif, comment peut-on alors ex- pliquer la capacité du dragon bleu de ‘cracher des éclairs ? (De meme, |'ex- plication d'une “réaction chimique absorbant la chaleur” pour le souffle du dragon blanc parait extremement tirée par les cheveux.) D'une maniare générale, les rolistes — ces sages qui ont redige les roles, les catalogues, principaux des créatu- res de Toril—ontjoyeusementignoré la classification complexe proposée par le Club de Chateausuif, et ont Tegroupé tous les dragons sous un méme genre, draco. Voici les noms des espéces les plus communes de dragons (selon ces rolistes) : Alrain : D. impudentus gallus Argent : D. nobilis argentum Blanc : D. rigidus figidus Bleu : D. electricus Bronze : D. gerus bronzo Cuivre : D. comes stabul Noir: D. causticus sputem Or: D. orientalus sino dux Rouge : D. conflagratio horribilis Vert : D. chiorinous nauseous respiratorus 10 Deleurcété, les sages qui adherent aux crits du Club de Chateausuifrefu- sent d’employer ces noms, et, en réa- lité, les considérent comme un peu maladroits et ampoulés. Larbre généalogique des dracomorphes A partir des théories avancées par le Club cle Chateausuif, et completées par leurs apologues, le tableau de la page 9llustre les liens qui unissentles différents dracomorphes. La magie L'un des points que le Club de Chateausuif a soigneusement évité dl'aborcer est le développement de la magie chez les dracomorphes. Toutes les grandes espéces de dragons font usage de la magle, que ce soit en Jetant des sorts, ou grace a des cions innés. D’oa proviennent ces facultés ? Mis a part les gens de Chateausuif, certains chercheurs ont émis plusieurs hypotheses. Certains sages prétencient qu'il existe sur Toril des endroits of le pays lui-méme semble avoir un haut niveaud’activité magique. Les créatu- res qui évolueraient dans de telles régions si fortement imprégnées de ‘magie pourraient alors développerdes dons magiques. D'autres érudits sug- gétent que les talents magiques innés sont accordés par les dieux, pour des raisons qui nous restent impénétra- bles. Diautres encore crolent que ces ta- lents magiques innés peuvent évoluer et étre transmis comme toutes les autres caractéristiques. Les facultés magiques, prétendent cessages, vien- nent d’un lien avecd autres plans (g6- néralement le plan Négatif ou Positif). Une créature qui posséde de tels liens peut tirer de l'energie de ces plans et utiliser pour produire un certain effet. Chez les nombreuses créatures non intelligentes qui ont des talents magi- ques innés, cette connexion inter- planaire et l'utilisation du flux d’éner- gie qui en découle se font de maniére totalementinconsciente (cette théorie explique ainsi les effets magiques con- tinus, comme une aura de terreur). Certaines créatures ont toutefois da- vantage conscience de ce flux magi- que, qu'elles peuvent donc mieux contrdler. Elles peuvent ainsi modifier les effets du flux, soit en utilisant leurs facultés magiques uniquement lors- qu’elles le désirent, soit en altérant la facon dont il se manifeste dans le monde physique. Cette conscience et ce controle devraient théoriquement se développer avec I'age, la créature ayant de plus en plus 'habitude de ce flux de pouvoir. Dans le cas des dra- gons, cette théorle explique leur aura de terreur, leur résistance (générale- mentélevée)alamagie,etleurs autres dons innés. Mais qu’en est-il des lanceurs de sorts proprement dits ? Ici, la réponse semble venir delalongue durée de vie des creatures — qui depasse large- mente millier d'années pour denom- breuses especes, et peut-etre meme encore plus pour les dragons célestes. Au fur et & mesure que intelligence de ces créatures s'est développée, elles ont certainement pu observer d'autres étres intelligents — que ce solent des humains et des demi-hu- mains, ou bien des visiteurs extraplanaires — manipuler I'énergie magique sous la forme de sorts. Comme ces premiers jeteurs de sorts draconiques disposaient de plusieurs siécles pours'y essayer, isont alors pu apprendre a lancer des sorts, simple- ment par des essals et des erreurs répétés (on ne peut pas non plus écar- ter la forte possibilité que ces créatu- res, qui aprés tout étaient énormes, dangereuses et assez redoutables, aient pu extorquer de force cet art d'utiliser la magie a des jeteurs de sorts d'autres races). Sur plusieurs .générations de dragons de plusieurs siécies chacune, il est bien possible qu'une espeéce ait réussi a atteindre un niveau de sophistication élevé en magie (apres tout, combien de temps faut-il pour rechercher un nouveau sort ? pas tres longtemps, comparé a une durée de vie qui recouvre plu- sieurs siécles) Une théorie va meme encore plus loin : elle prétend que les dragons de Toril ont appris l'art de la magie de dragons venus d'ailleurs, il y a des millénaires de cela (différentes varian- tes de cette théorie font venir ces dragons du futur, du passé, d'autres plans, ou d'autres spheres de cristal) Inutile de préciser que cette théorie rest pas tenue en trés haute estime par les penseurs réputés. Lalongue durée de viedes dragons souléve une question interessante : si ces animaux vivent aussi longtemps, pourquoi ne sont-ils pas de meilleurs magiciens ? Aprés tout, s'il disposait de quatre siécles devant soi, un mage humain consciencieux pourralt se fa- briquer toute une réserve de redouta- bles sorts, ordinaires ou uniques. Pour- quoi cela n’est-il pas le cas chez les dragons? ‘On trouve des réponses différentes selon les sources consultées. Une des réponses — peut-étre la plus dérangeante —est qu’en réalité, c'est bien le cas. Les dragons les plus an- clens, c'est ce que croient les défen- seurs de cette théorie, ont atteint un niveau de connaissance de la magie absolument incomparable. Ces créa- tures auraient développé leur prati- que de la magie jusqu’a un niveau presque divin. Un exemple de créa- ture aussi démesurément puissante nous est donné par le legendaire dra- gon d'or Nexus, qui vit, dit-on, dans un luxe obtenu parmagie au milieu de l'Anauroch, le Grand Désert (le fait que I'existence d'un tel “supermage” draconique n'ait jamais été prouvée avec certitude signiferait simplement que nul n’a survécu pour pouvoir ra- conter sa rencontre avec lu, ou que le dragon en a juste effacé le souvenir chez tous ceux qui ont vu). I existe bien entendudenom- breusesréponses beaucoup moins terrifiantes. Cer- tains sages sont persuadés quele cerveau drac- onique nest tout simplement pas assez complexe pour pouvoir déve- lopper des talents magiques dépas- sant le niveau de ceux des humains et des demi-humains. D’autres écartent cette question, qu’lls jugent sans inté- ret: les dragons, selon eux, n’ont tout betement pas|apatience oulavolonté nécessaires pour consacrer leur vie & rechercher des sorts. Et demain ? Uhistoire de 'évolution peut trés bien ne pas s‘arréter avec les dragons tels que nous les connaissons aujourd'hui. Plusieurs sages pensent que certaines forces d’évolution sont encore a oeuvre sur les dragons actuellement, particulirement sur ceux d’aligne- ‘mentmauvais (les chromatiques). Tou- tefols, au lleu de prendre la forme de pénuries de nourriture ou de boule- versements climatiques, ces forces évolution sont de nos jours les grou- pes d'aventuriers et les chasseurs de dragons. Les dragons capables de se débarrasser de ces forces ou de les éviter réussissent & survivre et & se multiplier ; les autres sont voues a extinction. Ne s‘agit-il pas la aussi dune forme d’évolution ? Neéanmoins, la direction dans la- quelle ces forces conduisent les dra- gons n’est pas immédiatement évi dente. Il est clair qu'une intelligence supérieure et des pouvoirs magiques accrus sont des conditions qui favorl- sent la survie. Des lors, les chasseurs de dragons ne seraient-ils pas en train de créer une race de dragons maléfi- ques toujours plus intelligents et en- core plus adeptes de la magie ? Certains spé- cialistesn’ensont paspersuadés. Ils, Pensent que méme si une in- telligence et des pouvoirs magi- ques supérieurs sont bien utiles, un jour viendra néanmoins oi des groupes d’aventu- riers suffisamment subtils et forts réus- siront & exterminer les dragons les plus recloutables qui soient. Ces sages roient que le meilleur moyen d’assu- rer lasurvie along terme est de modi- fier son alignement et son apparence —a des kilometres d'un alignement mauvaisquiestune veritable incitation la chasse pour plus d’un héroique aventurier. Selon ces experts, au furet A mesure que les dragons les plus agressifs seront exterminés, 'aligne- ment dominant des survivants tendra de plus en plus vers le neutre strict. (Ce point de vue est tres contro- vversé. La plupart des penseurs es plus cyniques rejettent cette these pour le moment. Si un groupe d’aventuriers tombe sure cousin d'un dragon mau- vais et qu'll le tue, ce dragon aura-t-il Jogiquement tendance a devenir neu- tre, ou plutota essayer de se venger?) Les prédictions d’Alaundo le De- vin, rassemblées et étudiées a Chateausuif, contiennent quelques in- dications concemant le développe- ‘ment futur des dragons. Malheureu- sement, ces prédictions sont encore plus opaques et indéchiffrables que la plupart des visions d’Alaundo. Ses écrits semblent évoquer une sorte de “transcendance” — un vaste boule- versementdela place que tlennentles dragons dans le Grand Dessein — mais seul le temps permettra d‘éclair- Cirle sens de ces propheéties obscures. De nouvel de dragon jes especes Certaines rumeurs récentes dans tous les Royaumes mentionnent l'appari- Ce eC uiccty tion de sortes de dragon apparem- ment nouvelles et inconnues jus- quialors. Meme si la plupart de ces nouvelles espéces ne sont en fait vral- semblablement issues que de I'imagi- nation ou d'erreurs d'interprét de la part des témoins, a partir de dragons trés ordinaires — comme par exemple, un “dragon de plomb” aux écailles grises, qui n’était en fait qu'un bronze immature affligé d'une mala- die de peau —, il n’en demeure pas moins que certaines observations res- tent difficiles & expliquer. Lune des origines possibles de ces types non traditionnels de dragons peut étre que, dans certaines circons- tances, deux especes différentes de dragons peuvent engendrer ensem- ble un type intermédiaire. ll semble- rait que le cas soit assez fréquent chez les chromatiques, et le résultat de ces croisements est relativement facile a prévoir. Chez les dragons éialliques, cependant, les rejetons nés de ces ‘cfoisementssontimprévisibles etsou- vent bizarres. Les croisements entre tun chromatique et un métallique sont encore plus exceptionnels, et lors- quills se produisent, le résultat en est encore plusincroyable. Heureusement sans doute, la grande majorité de ces amours interdraconiques sont stérlles (voir Chapitre 6 pour plus de details sur ces croisements). Uhistoire des dragons Les parties précédentes sur les origi- nes des dragons et leur évolution, dont on admet le caractere spéculatif, ‘ont certainement amené certains lec- teurs 4 se dire, en écho a la phrase précédemment citée de Corkitron Allinamuck, de Petites-Gens Inc. “Allez donc poser la question a ces foutus dragons !” Le probleme est que la plupart des dragons ne sont pasde grands histo- riens. A l'exception des dragons airain, les informations queces créa- tures se transmettent de génération ‘engénérationn‘ontgénéralementd'in- 2 téret que pour des dragons (les dra- gons d'airain ont eux aussi une vision ‘tes dracocentrique du monde, mais ilsaiment également recueillir, propa- ger et échanger quelques bonnes rumeurs). Méme les rates dragons qui gardent des traces de ce qu'on pourrait appeler une histoire globale sont habituellement réticents & trans- metite ces informations & des non- dragons. Ilya plusieurs raisons ace manque de savoirhistorique, mais|a principale est que les espéces de dragons, & exception des dorés, ne possédent pas de langage écrit (lorsquiils pren- nent forme humaine, ils peuvent écrire, mais alors cela ne les intéresse pas). Cela signifie que les histoires draconiques sontessentiellementora- les — sous forme de récits falts par un dragon a un autre, et qui se transmet- tent de generation en génération. Pour des créatures comme les dragons, qui sont plus Intéressés par I'accumula- tion de richesses que par I'acquisition de connaissances, il n'est guere at- trayantdeconsacrer une grande partie de son existence a apprendre et & réciterdelongueshistoires oralement. Leshistoires draconiques rales sont ‘généralement courtes — en particu- lier sion les compare a la longue tradition de poésie épique qui existe chez les humains —, et elles portent surtout sur des themes chers & une espéce donnée de dragon. Ce sontles chromatiques mauvais qui ont en moyenne les traditions orales les plus bréves. Il existe quelques mythes rell- gleux (qui seront abordés ultérieure- ment), mais la plupart des histoires traitent des facons amusantes — et d'habitude désagréables — de s'oc- cuper d'intrus qui pourralent vouloir dérober le trésor d'un dragon. Lesmetalliquess'intéressentun peu plus & la conservation de données abstraites, mals cela varie énormé- ment selon les espéces. Les dragons ‘meétalliques loyaux (les dragons dor, d'argent, de bronze) ont maintenudes traditions orales qui se rapportent au moins en partie & la justice et a la préservation de la société draconique ce qui ne veut pas dire quills ne s‘intéressent pas aussi aux meilleures manieres de décourager les voleuts, bien entendu). Les traditions orales des dragons d’airain contiennent bien des points qui peuvent sembler tota- lementtriviauxades humains, comme des ragots, des anecdotes insignifian- tes, et de longues séances de souve- nits décousues ; tandis que celle des dragons de cuivre est riche en remar- ques spirituelles et en jeux de mots sophistiqués (relevés parun brind’hu- mour paillard, de calembours de mau- vais godt, et d’histolres sans queue ni téte qui paralssent interminables). Les vastes clans de dragons d'or consignent bien quelquefois certaines histoires par écrit, mais celles-ci con- cement le plus souvent les déplace- ments, les activités et les acquisitions d'individus. Bien que certaines légen- des parlent d'individus draconiques érudits qui consacreralent leur longue existence a rassembler et a mettre au clair des données historiques, de tels étres aussi précieux sont rates et invi- sibles... si jamais ils existent vraiment. Coutumes et mceurs sociales Les conventions sociales et la notion d’étiquettevarienténormémentd’une espéce de dragon a l'autre. Les déve- loppements qui sulvent se concen- trent uniquement sur les types de dragons les plus courants, laissant de été les dracomorphes non intelligents et les croisements entre les especes qui sont stériles. Les dragons d’airain Les dragons d'airain sont des créatu- tes trés sociales, qui recherchent le contact et la conversation tout autant avec leurs pairs qu'avec des teprésen- tants d'autres espéces. Comme les autres dragons, toutefols, ils préferent vivre seuls, au milieu d'un territoire défini par leur ambition personnelie, Cependant, le territoire d’un dragon d'alrain jouxte souventcelui d’unautre, etces voisins sont presque toujours en bons termes. En fait; les limites qui départagent leurs deux territoires sont Jeplussouventle fruitdeladiscussion, plus que de la rivalité active qui est le lot d’autres espaces de dragons. Ces voisins se rendent fréquemment visite entre eux, pour prendre le soleil en- semble et se lancer dans intermina- bles conversations (ces visites ne sont toutefols fréquentes que sur une échelle de temps craconique. Il arrive souvent que plusieurs années s'écou- lent entre deux visites) Les dragons d'airain sont d'un ali- _gnement chaotique, en ce que leurs objectifs et leurs ambitions leur sont propres, et ne sont pas Influences par lune quelconque source d’autorité. Cela ne veut pas pour autant dire qu’ils ne savent pas coopérer. Au contraire, les -voisins d'un dragon sont souvent pres. lui apporter leur aide, ce qui est une bonne chose, vu que les dragons dairain ont tendance a habiter dans Jes memes régions que les dragons bleus qui sont plus puissants qu’eux. arrive parfois qu’une rivalite sins- taure entre deux dragons d’airain, en _général parce qu'llsn‘arrivent pasa se mettre d’accord sur la délimitation de leurs territoires respectifs. Mais de tel- les rivalitésnesombrent pratiquement Jamais dans la violence, car d'autres dragons d'airain de lameme région se proposent habituellement pour servir atbitre, etaident les rivaux a éclaircir leurs griefs mutuels. Laccouplement est bien plus liberé de toute contrainte sociale chez les ‘dragons dairain que chez la plupart des autres dragons. lls s'accouplent souvent juste pour le plaisir de la chose, sans se préoccuper de relations ‘oud'engagementa long terme—saut lorsque ces amoursdonnentnaissance Ades petits. Dans ce cas, les parents restent ensemble jusqu’a ce que leur progéniture soit assez agée pour pou- voir affronter la vie toute seule. 1B Ce Maur Ly Les dragons diairain sont des parents dévoues. Les couples res- tent en général ensemble jus- qu’ace que leurs enfants entrent dans|'ageadulte. Parfois, certains parents s'arrangent pour que d'autres airains adoptent leurs enfants. Ces parents adoptifs sont alors responsa- bles du rejeton pendant une période qui peut aller jusqu’a une cécennie. Les parents véritables considerent que est un bon moyen de s'assurer que leurs rejetons auront la plus grande expérience possible du monde dans lequel ils vivent, et le meilleur entrai- nement pour survivre dans un univers parfois hostile. Les dragons qui accep- tent adoption le font car cet acte leur donne un statut supérieur parmi leurs pairs (cela signifie aussi qu’ils ont tou- jours quelqu’un a qui parler). Les vrais parents et les parents adoptifs veillent A transmettre aux jeunes leur tradition historique orale. I n’est pas rare que les dragons dairain développent tout un réseau informateurs et de confidents — en général avec des sphinx et d'autres réatures semblables, et parfoisméme avec des demi-humains ou des hu- mains —, suffisamment évolués pour faire passer pour des amateurs les colporteurs de ragots humains cont les affaires fleurissent dans les grandes villes ces Royaumes. Les dragons qui disposent de telles sources d’informa- tion bénéficient d'un haut statut parmi leurs fréres, et il leurarrive souvent de recevoir des visiteurs venus de loin pour entendre les rumeurs et les lé- -gendes ainsi recueilies. L'un des plus beaux compliments qu'on puisse faire un dragon dlairain est de dire que “son oreille est celle du vent” La protection mutuelle se fait d’or- dinaire de facon informelle, le plus souvent, lorsqu’un alrain a appris o& se trouve un dragon bleu et a besoin eMC Sure daide pour sen débarrasser. Les dragons d’airain se rassemblent quelquefois dans Vintention de coopérer pour accomplirune ta- che plus noble et plus complexe. ‘Mais en général, Il ne ressort rien de ces réunions, car celles-ci dégénérent habituellementenjacasseriesdans tous lessens (comme Aurus, le dragon d'or renégat, le soulignait, “Avec lesairains, une fois que tout est dit et fait, on se rend compte que tout a été dit, mais, rien de falt.”). Les dragons d'argent Les dragons d'argent sont des créatu- res extremement sociables, peut-¢tre meme plus encore que les airains. Il néanmoins un détail d'importance ils semblent préférer la compagnie des humains et des demi-humains a celle de leurs propres freres. Beaucoup de dragons d'argent pen- ‘sent que les dragons ont énormément apprendre des humains, et un peu aussi des demi-humains. Une durée devie de plusieursmillénaires est bien utile, crofent les argents, parce qu'elle permet d’avoir du recul. Mais elle présente un inconvénient :ilest facile de manquer des opportunité de faire denouvellesexpériences, en sedisant quelaméme occasion se représentera de toute facon d'ici une centaine d’an- nées. Les races a courte vie, comme es humains, ont si peu de temps en comparaison quills sont obligés de salsit toutes les opportunités quills encontrent, ce qui remplit leur exis- tence d’une vitalité et d'une intensite inconnue chez la plupart des dragons. La plupart des dragons d'argent pen- sent que leur espéce ne pourrait que profiter de I'apprentissage de quel- ques-unes des pulsions qui animent Thumanité. En combinantla vision des choses cles dragons avect"espritd'ini- tlative des humains, combien de gran- des choses pourraient étre entrepri- ses? Mis a part cet aspect philosophi- que, de nombreux argents nouent de vraies et longues amitiés avec des humains. Meme si de telles amitiés naissent le plus souvent pendant que le dragon est métamorphosé et a pris tune forme moins redoutable, une telle tromperie pése lourdement sur les épauiles des argents, qui finissent tou- jours par révéler la verité (comme les argents sont de bons juges des carac- teres, et n'entretiennent que les ami- tlés qui sont vraies et profondes, cette révélation ultérieure n'a que rarement un effet négatif sur la relation). Mais quel que soit le degré d’inti- mité atteint par une telle amitié, un dragon d'argent finit toujours par re- tourer quelques temps auprés des siens. Bien souvent, dans le cas d'un ami vraiment bon, le dragon d'argent reste en compagnie des humains pen- dant l'existence entiére de son com- Pagnon humain (ce qui, apres tout, Teprésente rarement plus de 70 ans, soit moins d'un dixiéme de 'espé- rance de vie d'un dragon). Les argents forment des commu- nautés relativement souples, a partir de noyaux familiaux étendus. Ce qui ne veut pas dire que le groupe ou le clan habite ensemble, mais tout au plus que les membres d’un groupe éprouvent plus de loyauté et de res- pectenverslesautresmembresqu'en- vers les autres. Le membre le plus agé d'une famille, qu'on appelle“I’Aieul”, est le patrlarche ou la matriarche du clan, Les membres du groupe croient ‘énormément en la sagesse et dans les opinions de I’Aieul, et n’agissent ja- mais a l'encontre de ses recomman- dations sans avoir beaucoup réféchi au préalable. L’Afeul est aussi le dispensateur de lajustice au sein de la cellule familiale. Les dragons d'argent ont une appro- che dela loi bien moins formalisée que 14 les ors. Comme les airains, ils ont un principe fondamental unique (méme si, dans certains groupes, celui-ci peut étre précisée par le biais de régies et d'adaptations familiales). La lol princl- paledesargents est: “Touteaction qui crée des dommages est un crime.” (avec le corollaire sous-entendu sul- vant: “les actionsne provoquantaucun dommage sont des affaires person- nelles”), Les argents sont tres attentifs &.ce que cette lol soit bien appliquée. Les dragons sont libres de faire ce quills veulent, & condition que leurs actes solent totalement inoffensifs (comme le dit un jour un juriste hu- main “Ton droit de donner un coup de poing s'arréte la o& mon nez com- mence.”) Les groupes familiaux peuvent de- venir trés grands, comptant quelque- fois plusieurs douzaines de dragons dans le monde entler. Ces groupes ne coopérent avec d'autres groupes fa- miliaux que dans des circonstances suffisamment graves pour que le be- soin ne s'en fasse sentir. Mais cette coopération estextrémementrare, car unseul clan de 40 dragonsd'argentou plussuffit en général aréglerla plupart des problemes. Les argents détestent I'injustice et lactuauté, etils aidentde bon cceurles créatures d'alignement bon quand celles-ci en ont vraiment besoin. La différence entre les argents et les ors est que les premiers attendent d'ordi- naire qu'on leur demande de l'aide — demaniére directe ou indirecte. Ilsont moins tendance a se lancer d’eux- mémes dans une quéte que les dra- gons d'or. Les dragons d'argent ont un pro- fond taboucontre!'accouplementavec unmembre du méme groupe familial. Ainsi, lorsque leur vient le désir de former un couple, les argents doivent quelquefois partir trés loin pour trou- ver un ou une partenaire qul leur con- vienne. Chaque sexe peut indifférem- ment faire la cour l'autre. Les argents sont civilisés en tout, et leurs rites de cour sont empreints d'une grande di- _gnit, Lorsque deux dragons sontd'ac- cord pour former un couple, lls doi- ventrecevoirlabénédiction des Aieux de chacun de leur clan familial (qui est presque toujours accordée, sauf s'il y ‘a une bonne raison de s'y opposer). Les dragons d'argent ont en com- mun avec les dragons d’or le concept de Serment de Concorde, a une petite difference pres. Le Serment d'un ar- gent ne le lie que jusqu’a ce que tous les rejetons d'une union aient atteint ageadulte (101 ans).Certaines unions de dragons durent plusieurs siécles, voire toute la vie, ces couples conti- nuant a élever des portées de rejetons. Les dragons blancs Les blancs sont!’espéce lamoins intel- ligente des dragons occidentaux, et leur comportement en témoigne. lls ne sont pas trés doués pour prévoirles choses ou les planifier a ravance, et leur mémoire rudimentaire ne peut ‘garder le souvenir que d’evenements concrets, pas les concepts abstralts. 1 n'yaacelaqu'uneseule exception : ils se souviennent parfaltement des of- fenses qu‘on leur fait, etils ont un sens tres algu de la vengeance. Les vendettas des dragons blancs sont brutales et violentes, et mettent assez souvent ces créatures dans de beaux draps. Les blancs ne sont pas tts forts pour prévoir les conséquen- ces de leurs actes. lls se contentent généralement de lancer une attaque directe. Si cette attaque vise des ad- versaires capables de réflechir — et qui connaissent obsession des dra- -gons blancs a se venger —, alors les blancs sont fortement clésavantagés. Lesblancsnesont pasdes créatures sociables. Le seul contact qu'ils re- cherchent avec leurs fréres de race est sexvel. Il arrive quelquefols que plu- sieurs blancs s'associent, mais c'est uniquement lorsque leurs objectifs & court terme coincident. Ce genre de coopération n’est jamais planifiee ou prévue d’avance comme elles exemple le cas de deux blancs qui s'apprétent a se venger sur un méme village de baleiniers le méme jour — ils raseront le village ensemble, mais ilss’entredéchireront ensuite si jamais ily a du butin a partager). En général, les blancs ont un sens tr@s développé de leur territoire par rapport aux autres de la meme espece (etdumemesexe). Les escarmouches de frontiere entre deux blancs sont rarement mortelles (mais les insultes verbales qui accompagnent ce genre de confrontation sont dune cruauté a couper le soufite) Contrairement & d'autres espéces de dragon, les blancs s‘accouplent uniquement pour le plaisir. Si des pe- tits viennent a naitre de cette activité, alors tant mieux, mais ce n'est pas T'intéret principal de la chose. Si la femelle est fécondée, le male reste Instinctivement dans le coin pour la protéger. Mais des que les ceufs sont éclos, les deux créatures reprennent chacun leur vie en solitaire. Les dra- gons nouveaux-nés suivent l'un ou autre de leurs parents, et les adultes ne sont pas trop génés par ces petits qu'lls trainent partout. Cependant, les parents ne se sentent aucune obliga- tion de protéger leurs rejetons, aussi les petits doivent-ils rapidement ap- prendre a se défendre (le taux de mortalité infantile est assez élevé chez les dragons blancs). Le moment oi les enfants quittent Jeurs parents pour aller mener leur vie est trés aléatoire. Certains les quittent presque immédiatement, tandis que d'autres peuvent rester pendant une centaine d’années, Dans ce demier cas, c'est le parent qui init par chasser son fejeton, de peur qu'il ne devienne blentot son rival (non sans raison, d’ailleurs — on rapporte certains cas oii Ie jeune dragon a tué son geniteur pour s’approprier son trésor).. Les dragons blancs sont considérés — par les autres dragons — comme “la lie des dra- gons” et comme étant “a peu pres aussi subtils qu'un volcan”. Meme les rares blancs qui ont la chance de pou- voir communi- quer avec une creature intelligente n’ont générale- ment rien de bien intéressant a racon- ter. Les dragons bleus Comme les dragons noirs, les bleus sont par nature des créatures solitai- res. Mais contraitement leurs cou- sins noir, les bleus forment une orga- nisation sociale regullére. Le plus age et le plus pulssant dragon bleu d’une région est appelé le suzerain, et tous les bleus de cette région lul rendent officiellement hommage. La taille de la region sous la coupe d’un suzerain varie, en fonction de la population draconique de la région et de la puis- sance du suzerain (manifestement, un suzerain millénaire, un Ver, peutmain- tenir son autorité sur une zone plus vaste et un plus grand nombre de dragons qu'un individu plus jeune). Tout en restant extremement mau- vals et rapaces, les dragons bleus font preuve d'une étonnante loyaute, par- ticuligrement envers leursuzerain. Tous Jes dragons bleus qui vivent a I'inté- fleur d'un territoire revendiqué par un suzerain ont le choix entre trois possi- bilites. lls peuvent se soumettre a la volonté etd 'autorité du suzerain, ce qui est le cas le plus frequent. Ils Peuvent aussi quitter son territoire, soit en gagnant la sphere d'influence d'un autre suzerain, qui, il faut l'espé- rer, leurconviendra davantage, soit en trouvant une contrée qui n'a encore été revendiquée par personne. Latroisieme possibilite est dedefier le suzerain dans un duel a mort, pour ‘essayer de devenir soi-méme le nou- Cel veau maitre des lieux. Les duels a mort sont des événements tres codifiés. Il faut qu'un défiofficiel soitlancé,etqu'll soit accepté (mais cette ac- ceptation est obligatoire —siun suzerainrefusaitde relever un défi, l'ensemble des autres dragons bleus considérerait qu'il a perdu son autorité). Puls on établit la date et le lieu du duel, qui sont com- muniqués a tous les autres bleus du territoire — et parfois méme au-dela. Lorsque le suzerain a une personnalité remarquable, le site du duel est sou- vent choisi de maniére a étre un em- placement central, qui peut méme tre situé en-dehors du territolre offi- lel du suzerain (on choisit souvent la région des Hautes Landes). Les dra- .gonss viennent de toutes les contrées des Royaumes pour assister & un duel aussi prometteur. La journée du duel est une joumée mémorable, et peu de dragons des environs manquent d’y assister (il vaut mieux éviter les jours de duel pour pénétrer dans|e territoire des dragons bleus — une aussi forte promiscuité avec les autres membres de leur e5- pace n'est pas chose facile a endurer pour des dragons habituellement soli- taires, et leur humeur a tendance a devenirrapidement instable). Les pou- voirs du suzerain sont dans une large mesure cles pouvoirsd apparat. Meme siofficiellement le suzerain détient un pouvoir de vie et de mort sur les dragons de son territoire, ilne lutilise pratiquement jamais. A peu pres la seule fonction officielle qu'un suzerain ait a remplir est d'autoriser ou de refuser les demandes de dragons qui voudraient s‘unir (si jamais tout te territoire était menacé, le suzerain pourrait alors devenir le commandant fen chef d'une horde de dragons bleus qui obéiraient a ses ordres sans discu- ter —en théorie, du moins). Généralités Pour les dragons bleus, 'accouple- ment est une chose sérieuse, qui est régie par des contraintes sociales. En plus de solliciter officiellement la per mission de leur suzerain, les éventuels €poux doivent aussi préter le serment de ne pas se séparer avant que leurs enfants aient atteint I'age de 26 ans (uvénile).. Les dragons de bronze Toutenn’étantpasaussisociablesque leurs cousins d’airain, les bronzes ap- précient la compagnie de leurs freres. ‘On peut quelquefois les apercevoir en train de nager et de s'amuser dans les ‘océans ou les lacs, et se réunir a l'oc- casion pour une expédition contre les pirates ou pour aller se faire un petit festin de requins. Mais en général, les bronzes prennent forme humaine ou demi-humaine lorsqu'lls se rassem- blent. Laplupartdes humains etdes demi- humains ont une legend qui ressem- ble a celle-ci : un voyageur, naufragé sur une cote déserte, rencontre un petit groupe de ramasseurs d’épaves, ‘u peut-étre de pécheurs, qui habi- tent dans cette région isolée. Ces ra- masseurs d’épaves viennenten aide a Tinfortuné naufragé, en le soignant et le réconfortant, tout en lui posant des questions perspicaces surson passé et savision du monde. Enfin, ils tombent l'accord pour l'aider a regagner son pays. Dans la plupart des versions de cette histoire, c'est A peu pres a ce moment qu'une bande de pirates en- tre en scéne, dans I'intention d’instal- ler une base a cet endroit de la cote. Les ramasseurs d’épaves prétendent étre totalement désarmés et incapa- bles de se défendre, et demandent au marin ce qu'll compte bien faire pour les protéger du sort peu clement que les pirates leur préparent. Bien que largement en position de faiblesse, le marin, conscient qu’ll dolt faire quel- que chose pour sauver ses bienfai teurs pacifiques, congoit un plan hé- roique dattaque en solitaire contre les 16 pirates, en sachantpertinemmentqu'll périra dans l'action, Au moment of se jette dans|a bataille, en recomman- dant son ame a son dieu, le ciel s'em- plit soudain de dragons de bronze qui svabattent sur les pirates et les anéan- tissent. L'un des dragons — qui, ‘comme le comprend le marin, sonten fait les véritables formes de ses bien- faiteurs—ramene ensuite le voyageur ‘chez lui sur son dos ; ce qui est un signe de grand respect. montré.a celui quiasufaire passerce qu'il croyait étre bien avant sa propre survie (aucun sage ne peut dire avec certitude si cette légende a ou non un fond de verité). Les bronzes aiment la compagnie des humains et des demi-humains, et, contrairement a la plupart des dra- _gons, considérent que les “petites ra- ces” méritent autant la survie et le bonheur qu’eux-memes. Ils ceuvrent souvent dans l’ombre pour promou- voirla cause des sociétés loyales bon- nes. Les dragons de bronze ont entre eux un sens du territoire beaucoup moins développé que pratiquement toutes les autres especes de dragons, ‘Meme sills ne partageront jamals leur trésor avec un autre — pas plus qu'lls ne divulgueront jamais l'endroit of i est caché —, ils vivent souvent assez proches les uns des autres. Il arrive parfois que des bronzes s'associent dans une expédition de chasse au {résor, formant des groupes qui peu- vent compter jusqu’a six individus. La plupart de ces expéditions sont des raids sous-marins contre des avant- postes sahuagins. A la fin de l'aven- ture, les dragons divisent le butin en fonction de l'age des participants plus un dragon est vieuwx —et puissant — plus sa part est importante. Les bronzes rejoignent aussi que!- quefois une expédition d’humains ou ledemi-humains, toujours sous forme humaine ou demi-humaine. A l'issue de telles expéditions, ils révélent en général leur vraie nature, et féclament la part du lion du butin (vu qu'llsne se lancent dans ce genre d'expéditions u'en compagnie de créatures loyales bonnes, la division du trésor se fait presque toujours a l'amiable). Les dragons de bronze tiennent en grand respect les pouvoirs et le savoir dess plus anciens parmi eux. Les dra- gons plus jeunes effectuent souvent tn pélerinage vers la demeure des Vers et des Grands Vers, pour profiter del'expérience deces venérables créa- tures. Les bronzes ont envers la con- duite individuelle une attitude extré- mement simple, qui refiéte la Regle d'Or des humains : “Ne fais pas a autrui ce que tu ne voudrais pas qu'll te fasse.” Bien que cette régle puisse paraitresimpliste en comparaisonavec les volumes de lols que d'autres créa- tures ont produits, il sembierait que ce principe serve les bronzes a la perfec- tion. $i un bronze est pris en train de transgresser cette régle, ses voisins apportent la preuve du méfait au Ver ou au Grand Ver le plus proche, pour que celui-ci le juge. Apres examen des preuves, laieul dragon decide d'une punition, qui prend générale- ment la forme d'une “proscription” : aucun autre bronze ne peut parler ou avoir affaire avec le trangresseur. La durée de cette proscription peut aller de quelques mois jusqu’é plusieurs siecies, et peut méme etre avvie, dans les cas de grave transgression. Les bronzes prennent cette proscription tres au sérieux, de part et d'autre. lls ‘vadressent jamais la parole a un dra gon proscrit, de sorte qu'il est rare qu'un individu prenne le risque d'en- courir un chatiment aussi sévére que desagréable (il existe quelques bron- zes renegats de parle monde, mals ce sont des créatures aussi rares que malheureuses). Les bronzes font preuve d'un grand. respect parental. Ils rendent visite & leurs parentsassez régulléremient, tous les 50 ans environ, et tiennent compte de leurs conseils ou de leur sagesse. Les bronzes ne forment pas des cou- ples pour la vie — ce qui serait de la folie pour des créatures qui vivent mille ans ou plus — mais les couples durentfréquemment plusieurssiécles, ‘Aucun bronze ne se met en couple avant d’avoir consulté ses parents au préalable et obtenu leur benediction, Les dragons de culvre La description la plus courante des dragons de cuivre est celled incorrigi- bles farceurs quiadorent!'hurnoursous toutes ses formes. Ils iment aussi etre au centre de attention de tous. ‘Comme I'humour exige de la compa- gnie, ce sont des créatures plutdt so- Ciales. Malheureusement, ils sontaussi tres vaniteux, etils détestentétre'ob- jet de plaisanteries ou de gags. Le résultat de tout ceci est qu’ils sont obligés dechercherlaplupartdutemps leurs compagnons en dehors des membres de leur espéce. Il arrive que les cuivres se réuni sent pour raconter des blagues, mais, comme ce genre dassembiée se ter- mine généralement par des plaisante- ries aux dépens autres individus du ‘groupe, et que ces demiers n’appré- lent pas du tout, ces reunions s'enve- nimentsouventassez rapiciement. Cet ‘envenimement reste le plus souvent verbal, les plaisanteries étant de plus en plus acerbes et vicieuses pour ven- ger sa fierté blessée, ce qui conduit Inévitablement a interruption de la séance, On raconte qu'll est arrivé que des dragons se battent, voire s‘entretuent, lorsde telles assemblées, aussi les individus les plus sensibles s'abstiennentils de participer a ce ‘genre de festival d’humour, pour pré- server leur bonne santé. Parfois, un dragon de cuivresecho- sira un groupe damis humains ou demi-humains, en prenant générale- ment leur apparence. Mais il est pres- que toujours fatigant de frequenter trop longtemps un cuivte, Le groupe d’humains ou de demi-humains finit toujours paressayer de se débarrasser de ce farceur, ce qui oblige ¢’habitude le dragon a révéler sa vrale nature afin d'obtenir le respect qu'il pense méri- 7 ter. Ces groupes ainsi choisis font parfoisdegrosef- forts pour garder Vamitie—etl'ap- pui—dudragon, mais dans prati- quementtousles cas ces associa- tions inissent par se rompre. Ii n'y a que deux sujets avec les- quels les cuivres ne plaisantent ja- mais: l'accouplement et I'éducation des petits. Les males ont une cour trés sérieuse aux femelles qu'ils ont choi- sies—généralement celles qui ont un haut rang dans la société peu lige des dragons de cuivre pour avoir amassé de gros trésors — et si jamais quel qu'un, quelle que soit son espece, se moquedeleursefforts, Irisqued'avoir de petits problémes, Les cuivres sont des parents dévoués, qui font tout pour que leurs rejetons ne manquent de rien et soient bien protégés. Les parents ont la garde de leurs petits, et sont responsables de l'intégralité de eur éducation et de leur passage & Tage adulte jusqu’a ce quills attei- gnent l'age légal de majorité, 51 ans (jeune aduite). A ce moment-la, les enfants sont encourages a partir vivre eur vie comme bon leur semble. Pen- dantleurcroissance, les parents veillent ace que les traditions orales de I'es- péce solent bien transmises a leurs petits. ‘Au 51eme anniversaire d’une cou- vée de rejetons, les parents organi- sent une grande féte, & laquelle sont conviés tous les dragons de culvre de la région, ainsi que, parfois, des dra- -gons d'autres espéces, oumémequel- ques non-dragons. Cette fete se dé- roule dans un cadre isolé, comme le sommet d'une mesa haute et ro- cailleuse, bien al'écartdesintrus, etse transforme généralement assez ray dementen orgie. D'habitude, les invi- tés consommentd’énormes quantités d'une liqueur & base d'une plante ap- pelée herbafeu, que les dragons ache- tent a des hu- mains ou des demi-humains pres de leurs de- meures. Meme lorsque Iendroit de cette fete est connu, il vaut mieux €viter de s'y rendre sans avoir prévenu, Interrompre une bande de dragons éméchés et farceurs n'est peut-€tre pas la meilleure fagon de se

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