Pr. Benthami Cours Contrôle de Gestion S6 FB
Pr. Benthami Cours Contrôle de Gestion S6 FB
LE CONTROLE DE GESTION
dans
Les banques marocaines
1
TABLE DES MATIERES
Introduction………………………………………………………………5
Chapitre I
Le concept de contrôle de gestion
I- Définition du concept…………………………………………………...9
II- Le contrôle de gestion et les systèmes informationnel et
organisationnel…………………………………………………………13
A- Le contrôle de gestion et le système d’information………………….13
1- Les informations externes…………………………………………..14
2- Les informations internes…………………………………………...17
B- Le contrôle de gestion et le système organisationnel………………...19
1- Définition et typologie des centres de responsabilité………………19
2- La valorisation des échanges internes : Prix de Cession Interne
(PCI)………………………………………………………………..24
III- Le processus du contrôle de gestion…………………………………28
IV- Relation entre contrôle de gestion et stratégie……………………….31
A- La stratégie: définitions et orientations actuelles…………………….31
1- Définitions de la stratégie…………………………………………..31
2- Les orientations stratégiques actuelles……………………………...32
B- Le contrôle de gestion: outil de diagnostic et de
pilotage………………………………………………………………34
2
C- Le contrôle de gestion: interface entre contrôle stratégique et contrôle
opérationnel…………………………………………………………36
Chapitre II
La fonction du contrôle de gestion dans la banque
Chapitre III
Les outils du contrôle de gestion bancaire
I- Le contrôle budgétaire………………………………………………………...50
A- Définition du contrôle budgétaire…………………………………………...50
B- La notion d’écart…………………………………………………………….52
II- La mesure de la rentabilité……………………………………………………61
A- Le Compte d’Exploitation Général (CEG)………………………………….61
B- Le Produit Net Bancaire (PNB)……………………………………………..64
1- Le PNB de la banque……………………………………………………...64
3
2- Le PNB de l’agence……………………………………………………….70
3- Utilité du PNB……………………………………………………………..78
III- Le tableau de bord…………………………………………………………..87
A- Définition et principes d’efficacité………………………………………….87
1- Définition………………………………………………………………….87
2- Principes d’efficacité………………………………………………………89
B- Présentation de tableau de bord……………………………………………..90
C- Des tableaux de bord pour piloter la performance de la
banque………………………………………………………………………..93
Conclusion……………………………………………………………………...113
Bibliographie…………………………………………………………………...115
Webographie …………………………………………………………………..117
Sommaire des schémas………………………………………………………...118
Sommaire des tableaux………………………………………………………..119
Annexes………………………………………………………………………...120
4
Introduction
Avant les années 90, le secteur bancaire marocain était marqué par une forte
réglementation touchant, d’un côté, le taux d’intérêt qui était fixé par Bank Al
Maghreb et, de l’autre côté, les crédits qui étaient soumis à un fort contrôle via
l’encadrement, la sélectivité et les emplois obligatoires.
Ainsi, avec la standardisation des produits bancaires, ces mutations ont rendu le
secteur bancaire marocain très concurrentiel. De ce fait, la banque, étant un
établissement de crédit qui cherche à mieux se positionner dans son marché, n’a
5
plus pour principal et unique objectif la maximisation du profit. En effet, la
banque est devenue beaucoup plus préoccupée par la création de la valeur (via
l’amélioration de sa compétitivité1 et de sa rentabilité2) et par la recherche de la
performance (par l’assurance de l’efficacité3 et de l’efficience4).
6
Dans un deuxième chapitre, nous nous intéresserons au contrôle de gestion dans la
banque marocaine à travers sa position dans l’organigramme et sa mission en
milieu bancaire.
Dans un troisième et dernier chapitre, nous mettrons en exergue les outils utilisés
par le contrôleur de gestion bancaire. A cet effet, nous accorderons un intérêt
particulier au contrôle budgétaire, à la mesure de la rentabilité et aux tableaux de
bord.
7
Chapitre I
8
Le contrôle de gestion a évolué à la suite de l'intensification de la concurrence
motivée, notamment, par la mondialisation de l'économie et le développement des
techniques d’information et de communication.
I- définition du concept
La notion de contrôle
9
▪ La notion de correction : elle est attachée à l’idée d’existence de standards. On
compare les résultats réels aux résultats espérés et on met en route une action
corrective éventuelle.
▪ Le contrôle comptable : les services comptables ont pour tâche d’enregistrer les
données quantitatives brutes (montant des crédits, des dépôts, salaires payés …) et
de les transformer en données quantitatives élaborées (bilan, résultat de l’activité,
calcul de prix de revient…). Ces données permettent de juger et de contrôler le
passé, mais surtout d’éclairer l’avenir en fournissant des bases quantitatives utiles
à la prévision.
Généralement, il existe deux ordres de comptabilité : la comptabilité générale et la
comptabilité analytique.
10
➢ La fiabilité des conditions de collecte, de traitement, de diffusion et de
conservation des données comptables et financières;
➢ L’efficacité des canaux de circulation interne de la documentation et de
l’information ainsi que de leur diffusion auprès des tiers » 7.
La notion de gestion
11
▪ prévoir régulièrement vers quel niveau de performance on se dirige, pour
s’assurer que l’on va atteindre les objectifs poursuivis et prendre à temps les
mesures correctives, en cas de difficulté anticipée »8.
Toutefois, quelle que soit la définition donnée à ce concept, les auteurs sont
unanimes à souligner que le contrôle de gestion est un système de pilotage mis en
œuvre par un responsable dans son champ d’attribution, afin d’améliorer le
rapport entre les ressources utilisées et les résultats obtenus. Il a pour principales
missions :
▪ L’analyse des coûts ;
▪ L’analyse des écarts ;
▪ L’analyse des budgets et des plans ;
▪ L’élaboration du tableau de bord ;
▪ L’analyse de la valeur ;
▪ Le contrôle qualité ;
▪ L’analyse et la répartition du surplus.
Press, 1988. Trad. Fr., « la fonction contrôle de gestion », Paris, Publi-Union, 1993.
12
Le contrôle de gestion résulte donc d’une démarche essentiellement interne qui
consiste à cautionner une meilleure maîtrise des moyens humains, financiers et
techniques au regard de leurs emplois. L’efficacité de son fonctionnement
implique la contribution active de chaque niveau de responsabilité et une
appropriation par l’ensemble des agents.
13
De ce fait, l’exercice de l’activité du contrôle de gestion (basée sur la prévision, le
suivi, l’adaptation et la correction) demeure conditionné par la disponibilité de
l’information et, donc, par l’efficacité du système d’information.
14
Géographie & Situation
démographie économique générale
Facteurs Facteurs
Entreprise
sociaux technologiques
15
▪ Les facteurs socioculturels : les besoins des agents économiques sont souvent
déterminés, en partie, par les styles de vie des individus, les valeurs esthétiques ou
les modes de pensée.
▪ Les facteurs technologiques : dans une économie marquée par une concurrence
acharnée, l’évolution technologique se traduit généralement par la remise en cause
de rapports de force entre les entreprises opérant dans un même secteur. En effet,
l’adoption rapide de la nouvelle technologie par l’entreprise peut lui procurer un
avantage compétitif durable ou provisoire.
▪ Les facteurs sociaux : ils portent sur un aspect interne de l’organisation à savoir
l’analyse de la motivation et de l’implication du personnel. Cette analyse peut
infléchir les décisions stratégiques de cette organisation.
16
Pour accomplir les missions qui lui sont imparties, le contrôle de gestion doit
donc disposer de toutes les informations lui permettant de mieux connaître son
environnement.
A ce titre, il ne suffit pas de mener un diagnostic externe, mais il faut le compléter
par un pronostic qui permettra au contrôle de gestion d’anticiper l’évolution future
de son environnement.
17
par produit, par fonction, par service… (Chaque responsable suit ses coûts et ses
prix de revient, ses charges, ses produits et ses marges).
Pour que l’information collectée soit utile, elle doit être analysée. Les
techniques utilisées à cet égard sont nombreuses. Il s’agit notamment de :
▪ L’analyse des coûts par opération qui permet de déterminer les composantes des
coûts et ce, en vue d’apprécier les possibilités de réduction de ces coûts.
18
Eu égard à la diversité de ses sources, le contrôleur de gestion ne peut pas
manquer d’informations qu’il doit analyser pour mieux apprécier l’activité
bancaire.
11
« Introduction à l'approche systémique », http://www.cnam.fr/depts/te/ote/CB021.htm
12
MINTZBERG (H.), « Structure et dynamique des organisations », Editions
d’Organisation, 1998.
19
▪ Des prévisions : les budgets ;
▪ Les actes : les résultats réels »13.
13
BENLAKOUIRI, (A.), « Du contrôle à la performance : les centres de responsabilité »,
Référence, DRAGAGE & ENVIRONNEMENT, N°71 JUILLET - AOÛT 2008, p.4.
14
Un service d’accueil, une direction des ressources humaines sont souvent considérés
comme des centres de coûts discrétionnaires.
15
Il s’agit, notamment, des unités de vente peu autonomes et entièrement intégrées.
20
Néanmoins, cette délégation de pouvoir n’est pas absolue puisque ce
responsable est évalué sur la base de ses capacités à réaliser un volume de recettes
pour dégager une marge. Sous cet angle, la mise en place d’un compte de résultat
analytique permet de responsabiliser le gestionnaire sur les résultats obtenus par
rapport aux objectifs de marge à atteindre, en décentralisant et en optimisant le
processus décisionnel voire en motivant davantage les acteurs.
Dans ce sens, peuvent être considérés comme centres de profit, les directions,
les divisions ou encore les succursales qui comportent à la fois la fabrication et la
commercialisation, ou la commercialisation seule mais en situation d’autonomie
pour les produits et les clients.
21
nette16, l'indice de profitabilité17, le délai de récupération du capital
investi18 et l’avantage relatif19.
16
La valeur actuelle nette (VAN) est utilisée pour déterminer si un investissement est rentable
ou pas. Elle est déterminée par la somme actualisée de tous les cash – flows prévisionnels sur
les n années de la durée de vie de l’investissement :
Avec :
Si VAN > 0, le projet est jugé rentable. Si VAN < 0, le projet est non rentable et donc même si
les moyens de le financer sont disponibles, il vaut mieux ne pas le réaliser.
17
L'indice de profitabilité (IP) est le rapport entre le cumul actualisé des cash flows et le
capital investi :
Si IP < 1, le projet est rejeté. S’il s’agit de plusieurs projets, on retient le projet dont l’IP est le
plus élevé.
18
Le délai de récupération du capital investi (DRCI) consiste à préciser en combien d’années
l’investissement se rembourse. L’investissement le plus intéressant étant celui qui se récupère
le plus vite.
19
Ce critère renseigne sur la valorisation pour 1 dh d'investissement. Entre deux
investissements de montants et risques comparables, un investisseur qui ne se baserait que sur
ce critère préférera celui dont l'indice est de 1,2 par rapport à celui où il est de 1,1 .
22
- Le bénéfice résiduel : il mesure l’enrichissement de l’organisation sur un
exercice et tient compte, non seulement du coût de la dette20 comme le fait le
résultat net, mais aussi du coût des capitaux propres21. Ainsi, le bénéfice
résiduel consiste à calculer une création de valeur pour les besoins des
managers22, compte tenu des contraintes de coûts et de rentabilité strictement
internes. Il est déterminé par la différence entre les revenus liés à l'exploitation
et la rémunération, considérée comme « normale », des actifs d'exploitation23 :
oxat = oxt – (R – 1) oat-1
Où :
oxat : bénéfice anormal ou résiduel de la période t
oxt : revenus liés à l'exploitation de la période t
oat-1 : actifs d'exploitation de la période t-1
R : taux d'actualisation
20
Du point de vue comptable, le coût de la dette correspond aux charges financières nettes
des produits rapportées au niveau d’endettement net. Du point de vue financier, le coût de
la dette représente le taux de rentabilité exigé par les créanciers d'une entreprise pour
refinancer son passif.
21
Le coût des capitaux propres correspond à la rentabilité exigée actuellement par les
actionnaires.
22
BILIMORIA (D.) « Perspectives on corporate control: implications for CEO
Compensation », Human Relations, vol. 50, n°7, Juillet 1997, p. 829-858.
23
SIGNORINI (Charles), « Le modèle de Feltham Ohlson : un modèle théorique confronté
aux pratiques professionnelles »,
http://www.iae.univ-
lille1.fr/congres/reseauiae2008/actes/SIGNORINI_CHARLES_et_al.pdf
23
Pour réaliser sa mission, le responsable d’un centre d’investissement bénéficie
des latitudes d’action sur la fixation des prix de vente, les coûts engagés et les
investissements réalisés.
▪ L’élaboration du budget ;
▪ La détermination et le suivi des objectifs ;
▪ Le déclenchement et la mise en œuvre des latitudes de gestion ;
▪ Le suivi des réalisations et des résultats.
Selon DORIATH, « Les prix de cession internes sont les prix auxquels les
échanges de produits entre centres de responsabilité d’une même entreprise ou
d’un même groupe sont valorisés, dans le cadre d’une relation client - fournisseur
entre ces centres de responsabilité »24.
24
DORIATH (B.), « Contrôle de gestion », 4ème édition, Dunod, 2005.
24
De ce fait, le prix de cession interne correspond à la valeur d’un bien ou d’un
service vendu entre les différentes entités à l’intérieur de la banque. Il est
déterminé selon un système de prix de cession interne25 qui « comporte la
définition des centres de responsabilité, de leur degré d’autonomie, la définition
des prix de cession internes, les règles de régulation du système, en conformité
avec la structure et la stratégie de l’entreprise ou du groupe »26.
▪ La première relève d’un souci de convergence des buts dans le sens d’inciter les
entités à être autonomes, à agir en même temps et dans le même sens.
▪ La seconde se réfère à l’équité. Un système de PCI qui établit des rentes de
situation au détriment de certaines divisions, n’est pas équitable et doit, donc, être
remis en question.
25
Pour le contrôle de gestion, un système de prix de cession doit avant tout refléter la
structure en centres de responsabilité dans la banque, c'est-à-dire qu’on pourrait aisément
déterminer la responsabilité de chaque entité à travers la facturation de ses prestations
internes.
26
DORIATH (B.), « Contrôle de gestion », 4ème édition, Dunod, 2005.
25
▪ Les centres de responsabilité qui négocient les prix de cession entre eux.
Dans le premier cas, l’autonomie des centres de responsabilité est réduite. Dans le
second cas, les centres sont plus autonomes, mais ils doivent appliquer des prix
qui soient totalement compatibles avec les objectifs généraux.
Ainsi, nous constatons que les centres de responsabilité ne disposent pas toujours
du même degré d’autonomie. Cela dépend, d’un côté, de la structure de
l’organisation qui peut être soit une structure fonctionnelle simple (connue par sa
rigidité du fait que chacun des responsables ne peut exercer son autorité que dans
les limites de sa fonction et de sa spécialité), soit une structure divisionnelle
(basée sur la délégation du pouvoir de décision aux responsables) et, de l’autre
côté, des centres de responsabilité concernés. A ce niveau, une distinction doit être
faite entre les centres de coût (peu autonomes) et les centres de profit (caractérisés
par une véritable autonomie).
La situation peut être différente selon qu’il s’agisse d’un centre de profit ou d’un
centre de coût :
26
- un prix négocié entre le centre fournisseur et le centre client.
- le coût de production standard complet auquel s’ajoute une marge bénéficiaire
fixée par la direction générale.
- le coût marginal27 auquel s’ajoute une contribution budgétée en valeur à
l’absorption des charges de structure du centre fournisseur, ainsi qu’une marge
bénéficiaire calculée sur la base d’un taux de rentabilité des capitaux engagés,
jugé normal.
Il reste à signaler que la structure organisationnelle n’est pas figée, mais elle
est en évolution perpétuelle. En effet, l’organisation par fonctions ou par centres
27 Le coût marginal est la variation du coût total qui serait occasionnée par la production
d'une unité supplémentaire. Il dépend donc du niveau de production atteint. Le coût
marginal joue un rôle fondamental dans l'analyse des décisions de production; le chef
d'entreprise peut, en effet, s'interroger à chaque instant sur l'opportunité d'augmenter sa
production ou de la diminuer; pour cela, le coût marginal est le concept à utiliser, et il n'est
pas nécessaire de recourir au coût total ni au coût moyen.
28
Voir pp. 70 – 78 pour plus de détails.
27
de responsabilité se transforme ou se double de l’organisation par processus29.
Tout cela pour permettre à l’entreprise de mieux répondre aux exigences de son
environnement qui est en perpétuel changement et, aussi, de mieux gérer sa
performance par une meilleure coordination horizontale.
29
Au niveau de l’organisation par processus, le raisonnement ne se fait plus en termes de
départements mais en termes de flux de produits et de services à destination du client.
30
Le contrôle de gestion traditionnel (qui s’appuie sur le découpage de l’entreprise en
centres de responsabilité) n’est plus adapté à l’environnement actuel marqué par la
concurrence, l’émergence successive des technologies et surtout le souci de satisfaire les
clients.
31
ALAZARD (C.) & SEPARI (S.), « Contrôle de gestion », 6ème édition, Dunod, 2004.
28
▪ La finalisation assurée à travers la contribution du contrôleur de gestion aussi
bien à l'élaboration des objectifs de l'organisation (ou d'un département), qu’à la
détermination des budgets annuels et des moyens nécessaires (humains, financiers
et techniques) pour chaque objectif.
29
Schéma 1 : Processus du contrôle de gestion
Objectif Moyen
s s Début année n
FINALISATION
Programmes pluriannuels et plans
à 3 ans
Fin année
n
Plans opérationnels et budgets
Suivi
Année
n+1
Contrôle budgétaire Tableaux de
bord PILOTAGE
En cours de
n+1
Bouclages
Et apprentissages Actions
correctives
Sanctions et
récompenses
Il est à préciser que le contrôle de gestion est un métier qui concerne les
entreprises de tout secteur d'activité. Ainsi, dans une grande entreprise, les
contrôleurs de gestion peuvent être spécialisés (contrôleur de gestion industriel 32,
32
Le contrôleur de gestion industriel est responsable des coûts de production, des stocks et
de la rentabilité des investissements.
30
commercial33, budgétaire34) et rattachés fonctionnellement à une cellule centrale
de gestion. Dans les PME, le contrôleur de gestion peut assurer en même temps
d'autres fonctions (comptables, financières, administratives…).
Selon MORIN (Edgar), la stratégie c’est l’art d’utiliser les informations qui
surviennent dans l’action, de les intégrer, de formuler des schémas d’actions et
d’être apte à rassembler le maximum de certitude pour affronter l’incertain.
33
Le contrôleur de gestion commercial travaille sur les prévisions de ventes ; il analyse
la rentabilité des produits.
34
Le contrôleur budgétaire se consacre à l’élaboration des prévisions budgétaires et au
contrôle des résultats.
35 MARMUSE (C.), « politique générale », Economica, 1996, p. 51.
31
La stratégie suppose donc un état de guerre, de ce fait son élaboration exige, au
préalable, un diagnostic pertinent qui doit permettre de déterminer d’abord et de
comparer, ensuite, les opportunités et les menaces de l’environnement avec les
forces et les faiblesses de l’organisation.
Pour tous ces choix, l’organisation opère une segmentation stratégique à partir de
son ou ses métier(s). Dès lors, un segment stratégique est un sous ensemble de
l’activité totale de l’organisation pour lequel la combinaison des facteurs clés de
succès est spécifique.
32
Fonctions ou besoins : quels
besoins satisfaire ?
Groupe d’acheteurs :
qui satisfaire ?
Technologies : comment
satisfaire ?
Pour acquérir, maintenir ou accroître son avantage concurrentiel sur ses marchés,
l’organisation recherche les moyens lui permettant de se démarquer de ses rivaux.
Pour se faire, deux grands axes stratégiques sont repérés par PORTER (M.) : la
stratégie de domination par les coûts37 et la stratégie de différenciation des
37C’est une stratégie basée sur un avantage concurrentiel interne résidant dans la maîtrise,
par l’entreprise, du son savoir - faire et de ses coûts de fabrication et d’administration. Cet
avantage permet à l’entreprise d’avoir un prix de revient inférieur à ceux des concurrents.
33
produits38. Il est possible d’ajouter d’autres stratégies fondées sur d’autres facteurs
clés de succès : la stratégie d’innovation et la stratégie de flexibilité.
Le choix de ces axes s’appuie à son tour sur les informations fournies par les
outils de gestion et en particulier le contrôle de gestion quand il s’agit de
domination par les coûts.
38 Cette stratégie se base sur un avantage concurrentiel externe qui s’appuie sur des
qualités distinctives du produit, du service, de l’image…. Cet avantage consiste en
l’application d’un prix supérieur ou égal à celui pratiqué par la concurrence.
39
Un facteur clé de succès (ou FCS) est un élément essentiel à prendre en compte pour
s'attaquer à un marché. Chaque entreprise fait face à plusieurs FCS qu'il est nécessaire de
maitriser au risque de ne pas être compétitif. Les FCS sont déterminés au préalable par une
étude de marché qui permet d'identifier les besoins des clients.
34
concernés. Enfin, une fois les missions définies, il faut élaborer les critères pour
évaluer et mesurer les résultats.
Le contrôle de gestion est donc un outil de pilotage de tout responsable quel que
soit son niveau hiérarchique. Il est aussi un outil de pilotage pour l’échelon
supérieur qui peut ainsi piloter, à l’aide des méthodes que lui propose le contrôle
de gestion, les échelons dont il a la tutelle ou sur lesquels il a autorité. Cet aspect
du contrôle de gestion s’appelle le reporting (rapport d’informations) : c’est un
ensemble d’indicateurs de résultat construit a posteriori, de façon périodique, afin
d’informer la hiérarchie des performances d’une unité.
40
DEMEESTERE (R), LORINO (P.), MOTTIS (N.), « contrôle de gestion et pilotage »,
Nathan, 1997.
35
C- le contrôle de gestion : interface entre contrôle stratégique et
contrôle opérationnel
A chaque niveau de gestion correspond un contrôle qui lui est corrélé. En
effet :
▪ La gestion quotidienne ou courante concerne les actions de court terme (un an)
et très court terme (moins d’un an) : c’est un contrôle d’exécution ou contrôle
opérationnel qui doit permettre de réguler les processus répétitifs (productifs ou
administratifs) en vérifiant que les règles de fonctionnement sont respectées.
36
Chapitre II
37
Une bonne gestion suppose un système de contrôle efficace. Aujourd’hui, le
contrôle de gestion est un instrument de pilotage indispensable pour apprécier la
performance de tout établissement bancaire et financier. Certes, chacune des
banques marocaines est dotée d’une direction ou d’un département nommé
« contrôle de gestion ». C’est pourquoi, il s’avère incontournable de s’interroger
sur la position de cette fonction dans l’organigramme de la banque (I), pour
pouvoir expliciter sa mission (II).
38
Or, quelle que soit sa position dans l’organigramme de la banque, la fonction
du contrôle de gestion garde toujours le même intérêt et joue le même rôle (celui
d’assurer la réalisation des objectifs avec une utilisation optimale des ressources).
En effet, d’une part le contrôleur de gestion se trouve au centre de tous les flux
d’information : il reçoit, traite, analyse, explique et transmet à d’autres les
informations reçues.
D’autre part, le contrôleur de gestion opère avec tous les niveaux hiérarchiques. Il
aide la direction générale, grâce à ses analyses critiques, dans l’appréciation des
résultats qui lui sont communiqués et, par la suite, dans la mesure de la
performance de chaque responsable opérationnel. De même, le contrôleur de
gestion travaille avec les opérationnels en leur fournissant des états détaillés et les
conseils nécessaires leur permettant d’avoir une vision plus claire des missions à
mener et des objectifs à atteindre. Il est à préciser que le contrôleur de gestion joue
plus le rôle de conseiller que celui d’un contrôleur.
39
Exemples d’organigrammes :
40
Schéma 3 : Organigramme du Crédit Agricole du Maroc
Directoire
Comité D. Contrôle
D’exploitation Général
D. Comptabilité
D. Planification Financière et
Contrôle de Gestion
D. Systèmes d’Information
D. Traitements Bancaires
41
II- mission du contrôleur de gestion
Le contrôleur de gestion prend en charge :
▪ L’élaboration du budget,
▪ Le suivi des réalisations,
▪ La production des indicateurs de pilotage,
▪ L’analyse de gestion,
▪ Le système d’information de gestion.
Chacune de ces fonctions regroupe tout un ensemble de tâches et opérations,
devant être assurées par le contrôleur de gestion :
Fonction Tâches et opérations correspondantes
- La fixation des hypothèses, internes et externes, découlant de
la définition des objectifs stratégiques (hypothèses internes :
niveau d’activité, production en cours, recrutement en cours…
hypothèses externes : inflation, politique budgétaire…).
Elaboration - La fixation des objectifs de performance de chacun des
du budget responsables.
- La consolidation des prévisions au sein d’un pré - budget par
recueil des informations émanant des opérationnels.
- La participation aux arbitrages et navettes budgétaires.
- La fixation du budget définitif et la répartition des enveloppes
budgétaires par responsable et par entité.
- Le contrôle, a priori, des imputations de gestion.
- La veille au respect des délégations de budget.
Suivi des - La vérification de la cohérence des réalisations par rapport au
réalisations
budget.
- La veille au respect des procédures de travail.
- l’identification des indicateurs pertinents pour cerner les
Production risques.
des - La conception de leur mode d’élaboration.
indicateurs
- La production régulière des tableaux de bord, sous forme
de pilotage
électronique ou sous forme papier.
42
La production régulière d’un ensemble d’analyses41 de gestion
portant sur les éléments suivants :
Analyse de - Les écarts observés avec le budget.
gestion
- Les écarts sur les coûts unitaires ou les coûts complets.
- Les écarts sur la tenue des objectifs de délai.
- Les risques prévisibles en termes de coût et délai.
Le contrôleur de gestion a en charge d’assurer le bon
Système fonctionnement du système d’information de gestion, via :
d’information - La maîtrise d’ouvrage du système42.
43
de gestion - La définition du cadre de gestion (procédures et méthodes de
gestion).
- La gestion des référentiels.
- les règles de gestion sont définies par domaine fonctionnel et de manière transversale à
toutes les fonctions. Elles déterminent les conditions de fonctionnement de chacune des
grandes fonctions de l’entreprise. Il s’agit de la comptabilité de gestion, la gestion
budgétaire et la gestion de projets.
- les procédures et les méthodes expliquent les modalités de travail nécessaires pour
assurer le bon fonctionnement du système de gestion : enregistrement des faits
élémentaires, validation des informations, modalités de restitution, circulation des
informations entre les acteurs.
43
En somme, la mission du contrôleur de gestion tourne autour de deux
tâches principales:
▪ L’élaboration du plan à moyen terme.
▪ Le suivi.
1- la planification stratégique
Elle est assurée par la direction générale via l’élaboration d’une note
d’orientation. Celle – ci est un document confidentiel de quelques pages destiné
aux cadres dirigeants responsables des principales fonctions de la banque. Elle
définit, en quelque sorte, la « philosophie » de la direction pour l’année à venir et
fixe les grandes orientations.
44
▪ la présentation du secteur à travers différents indicateurs (part de marché,
concurrence…) ;
▪ la présentation de la situation actuelle de la banque (état de production,
ressources humaines, situation financière…).
Ce document doit être validé par le directeur général et par un comité spécialisé
pour qu’il soit, ensuite, transféré aux différentes banques régionales.
2 - la planification opérationnelle
Enfin, le contrôleur de gestion établit le plan à moyen terme qui regroupe les
prévisions des différents départements. Il le présente au président pour consolider
45
les chiffres. Ce document (le plan à moyen à terme) est présenté sous deux
formes : un document financier (chiffres, ratios, effectifs…) et un autre document
contenant des commentaires et des interprétations pour justifier le document
financier.
B- le suivi
1- le suivi commercial
Il s’agit d’un contrôle qui renseigne sur l’évolution des capitaux mensuels.
Ainsi, le contrôleur de gestion suit les réalisations de chaque agence et de chaque
direction, en termes de part de marché, de ressources et d’emplois. Dans ce cadre,
il élabore les tarifs et les marges, analyse la rentabilité des produits par marché,
par zone et contrôle les coûts de distribution. En collaboration avec le directeur
commercial, le contrôleur de gestion intervient dans la prévision des ventes et la
définition des objectifs commerciaux.
2- le suivi financier
46
3- le suivi budgétaire
47
de la rentabilité d’un produit, d’un segment de clientèle ou encore l’impact d’un
changement de tarification d’un produit.
48
Chapitre III
49
Selon DORIATH, « Le contrôle de gestion, système de gestion de la
performance, doit mettre en place les indicateurs de mesure et de pilotage de la
performance »44. En effet, le contrôle de gestion, en tant que moyen d’aide à la
prise de décision, nécessite la mise en place des outils de pilotage à savoir :
▪ le contrôle budgétaire
▪ la mesure de la rentabilité
▪ le tableau de bord
I- le contrôle budgétaire
1ère étape : la direction générale transmet une note d’orientation comprenant les
objectifs du plan stratégique et des informations sur l’environnement, aux
responsables des directions régionales et des agences.
50
3ème étape : les pré – budgets sont regroupés afin de tester la cohérence de
l’ensemble. Les responsables de centre et le comité budgétaire débattent les
objectifs et les moyens à mettre en œuvre.
5ème étape : le suivi et le contrôle des réalisations des budgets et leur actualisation
en fonction des évolutions de l’environnement et des réalisations.
D’après cette définition, nous pouvons préciser que le contrôle budgétaire consiste
en un certain nombre d’opérations:
45 GERVAIS (M.), « contrôle de gestion », 7ème édition, Paris, Economica, 2000, p. 459.
51
▪ Coordonner les activités,
▪ Assurer la protection des ressources,
▪ Evaluer la performance des responsables budgétaires et récompenser le succès,
▪ Améliorer le fonctionnement et la performance de la banque.
B- la notion d’écart
52
Exemples :
Exemple 1 :
Tableau 1 : Suivi des objectifs Succursale X1 en Emplois
Novembre N (en milliers de Dhs)
Désignation Réalisations Prévisions Réalisations
N-1 N 30/11/N
CT Particuliers 32 213 28 842 29 155
Débiteurs 14 363 5 370 12 375
Crédit particulier Maroc 6 753 9 650 6 461
Crédit RME 4 230 5 992 4 949
Crédit de consolidation 64 230 35
Personnel CPM 0 0 0
Crédit revolving 6 803 7 600 5 335
MT & LT Particuliers 273 994 392 610 349 178
Habitat local & PEL 125 434 187 800 165 476
Habitat RME & PEH 66 832 94 000 86 526
HBM 15 944 16 800 17 833
Personnel CPM 0 0 0
Crédit de consolidation 2 980 3 910 2 825
Equipement RME 0 0 267
Prêts étudiants 445 400 376
Crédits part. Maroc 62 359 89 700 75 875
CT Entreprises 109 285 137 450 101 945
Découvert 91 265 107 080 83 662
Commercial Maroc 2 027 3 100 5
Commercial Etranger 0 500 0
Préfinancement export 0 0 0
Artisanat CT 170 500 868
Crédit direct Maroc 5 252 8 900 5 542
Avances sur marchés 0 1 700 0
Avances sur marchandises 9 500 13 000 10 636
S.C.A.M 0 0 0
Crédit de consolidation 12 170 11
Escompte chèques 612 2 500 1 221
Autres crédits Entreprises 0 0 0
Equipement Entreprises 447 0 0
53
M & LT Entreprises 32 972 33 790 28 218
MT Investissements 23 118 23 400 20 616
Crédit de consolidation 4 466 5 090 3 995
MT artisanat 0 0 0
Promotion Immobilière 0 1 500 0
Jeunes entrepreneurs & 5 388 3 800 3 607
promoteurs
Total court terme 141 498 166 292 131 100
Total M & L terme 306 966 426 400 377 396
Emplois CLT productifs 448 464 592 692 508 496
Impayés & compromis 75 307 47 900 79 132
Impayés 6 125 1 800 6 264
Compromis non cont. 0 0 0
Compromis contentieux 69 182 46 100 72 868
Crédits à l’économie 523 771 640 592 587 628
Engagements par signature 96 247 109 150 113 283
54
Tableau 2 : Actif du bilan d’une banque au 31 décembre 2008
(En milliers de dirhams)
Actif 31/12/2008 31/12/2007
Valeurs en caisse, Banques centrales, Trésor public, 13 526 335 16 092 583
Service des chèques postaux
Créances sur les établissements de crédit et 36 298 288 31 499 302
assimilés
- A vue 6 260 158 15 170 213
- A terme 30 038 130 16 329 089
Créances sur la clientèle 108 423 229 87 332 225
- Crédits de trésorerie et à la consommation 47 817 661 43 973 644
- Crédits à l’équipement 21 694 743 18 811 370
- Crédits immobiliers 35 992 619 22 888 189
- Autres crédits 2 918 206 1 659 022
Créances acquises par affacturage 790 798 427 569
Titres de transaction et de placement 27 330 344 16 268 573
- Bons du Trésor et valeurs assimilées 17 084 825 8 398 615
- Autres titres de créance 2 494 691 1 744 341
- Titres de propriété 7 750 828 6 125 617
Autres actifs 3 051 123 2 743 480
Titres d’investissement 2 764 282 2 919 732
- Bons du Trésor et valeurs assimilées 1 326 682 1 175 359
- Autres titres de créance 1 437 600 1 744 373
Titres de participation et emplois assimilés 8 080 899 6 618 167
Créances subordonnées
Immobilisations données en crédit bail et en 333 702 245 008
location
Immobilisations incorporelles 1 654 129 1 537 448
Immobilisations corporelles 2 571 696 2 556 241
Total de l’Actif 204 824 825 168 240 328
Pour ce qui est du tableau n°1, il porte sur le suivi des objectifs en emplois,
non pas l’ensemble des emplois, mais juste les créances sur la clientèle :
particuliers et entreprises.
55
▪ La clientèle des particuliers
56
En tenant compte du terme, nous remarquons que l’écart global (-43 119 000 dh)
est dû principalement aux crédits à long et moyen terme (L & MT), ayant dégagé
un écart égal à - 43 432 000 dh (le taux de réalisation est de 88,94%) (Voir tableau
3). Pour ce qui est des crédits à court terme (CT), la banque a pu dépasser ses
prévisions avec un écart favorable de 313 000 dh (le taux de réalisation est de
101,08%) (Voir tableau 3).
Pour ce qui est des autres crédits, l’écart est défavorable et, donc, si la banque
cherche à atteindre ses objectifs et, par la suite, à assurer l’efficacité de sa gestion,
elle doit multiplier ses efforts, surtout qu’elle ne lui reste que le mois de
décembre. Pour cela, elle doit tout d’abord déterminer les causes de cet écart, pour
pouvoir apporter les corrections nécessaires.
Il reste à préciser que le problème se pose plus pour les crédits dont le taux de
réalisation est loin des prévisions. Il s’agit plus précisément :
- pour les crédits à CT, du crédit de consolidation, du crédit particulier Maroc et
du crédit revolving.
- pour les crédits à L & MT, du Crédit de consolidation.
57
▪ La clientèle des entreprises
Tableau 4 : écart et taux de réalisation (En milliers de Dhs)
Désignation Réalisations Prévisions Ecart Taux de
30/11/N (1) N (2) (1) - (2) réalisation (%)
CT Entreprises 101 945 137 450 - 35 505 74,17
Découvert 83 662 107 080 - 23 418 78,13
Commercial Maroc 5 3 100 - 3 095 0,16
Commercial Etranger 0 500 - 500 0
Préfinancement export 0 0 0
Artisanat CT 868 500 368 173,6
Crédit direct Maroc 5 542 8 900 - 3 358 62,27
Avances sur marchés 0 1 700 - 1 700 0
Avances sur marchandises 10 636 13 000 - 2 364 81,81
S.C.A.M 0 0 0
Crédit de consolidation 11 170 - 159 6,47
Escompte chèques 1 221 2 500 - 1 279 48,84
Autres crédits Entreprises 0 0 0
Equipement Entreprises 0 0 0
M & LT Entreprises 28 218 33 790 - 5 572 83,51
MT Investissements 20 616 23 400 - 2 784 88,10
Crédit de consolidation 3 995 5 090 - 1 095 78,49
MT artisanat 0 0 0
Promotion Immobilière 0 1 500 - 1 500 0
Jeunes entrepreneurs & 3 607 3 800 - 193 94,92
promoteurs
Total 130 163 171 240 - 41 077 76,01
En nous basant sur le tableau ci – dessus, nous remarquons que la banque est
loin de la réalisation de ses prévisions auprès de sa clientèle des entreprises
(l’écart est de – 41 077 000 dh et le taux de réalisation est de 76,01%), surtout
qu’elle ne lui reste qu’un mois pour boucler l’année N.
58
Une analyse par produit, exception faite du crédit artisanat CT, nous permet de
dire que la banque n’arrive pas à accomplir ses prévisions. Le problème est surtout
constaté au niveau des crédits à CT, plus particulièrement au niveau du crédit
commercial Etranger et des avances sur marchés dont le taux de réalisation est nul
(s’agit – il d’un problème de réalisation ou d’un problème de prévision ? C’est ce
que la banque doit vérifier), du crédit commercial Maroc dont le taux de
réalisation est presque nul, du crédit de consolidation, des escomptes chèques et
du crédit direct Maroc.
Exemple 2 :
Tableau 5 : Suivi des objectifs Succursale X2 en Ressources Novembre N
(Chiffres en moyenne mensuelle cumulée) (En milliers de Dhs)
59
Pour un meilleur suivi, le calcul d’écart et la détermination du taux de
réalisation s’imposent :
D’après le tableau ci – dessus, nous constatons que la banque est sur le point
de réaliser l’ensemble de ses objectifs en ressources. En effet, jusqu’au 30/11/N,
le taux de réalisation est de 96,17% et l’écart est de – 30 049 000 dh.
En nous basant sur une analyse par produit, nous constatons que la banque a pu
dépasser ses prévisions pour les comptes chèques (le taux de réalisation est de
100,47% et l’écart est de 631 000 dh), mais, elle doit multiplier ses efforts pour
60
concrétiser ses prévisions relatives aux créditeurs divers (le taux de réalisation est
de 77,80% et l’écart est de - 303 000 dh).
Il s’agit d’un tableau qui identifie pour chaque agence, les produits et les
charges spécifiques. Le résultat de ce tableau permet d’identifier le montant net de
profits ou de pertes.
61
frais généraux46. Sans oublier d’intégrer, dans ce même compte, l’utilisation de la
trésorerie du siège par l’agence, sous forme de charges, suite à la couverture de
ses insuffisances de fonds, ou de produits, suite au placement de ses excédents.
62
Charges financières 0 0 17 0
Charges sur refinancement de trésorerie 0 0 15 0
Autres charges financières 0 0 2 0
Intérêts et charges 12 952 1 111 138 58 211
assimilées/opérations avec clientèle
Intérêts sur comptes à vue - - - 3 075
Intérêts sur comptes d’épargne 1 137 659 120 303
Intérêts sur comptes à terme 11 814 452 18 54 830
Autres charges clientèle 1 0 0 3
Autres charges bancaires 1 455 204 38 3 927
Cotisation au Fonds de Garantie des 1 382 193 34 3 810
Dépôts
Perte de change 0 0 0 0
Autres charges bancaires 73 11 4 117
Charges d’exploitation bancaires 14 407 1 315 193 62 138
Produit net bancaire 33 427 6 632 1 685 30 460
Frais généraux directs 4 282 1 911 1 117 7 956
Charges du personnel 2 020 1 171 718 5 286
Autres frais généraux 2 262 740 399 2 670
Dotations aux amortissements 497 149 65 540
Marge directe 28 648 4 572 503 21 964
Charges du siège 8 296 1 864 501 15 203
Fonds commun 4 425 739 199 5 113
Charges services centraux 3 871 1 125 302 10 090
Marge brute 20 352 2 708 2 6 761
Dotations nettes de rep. De prov. 2 762 488 290 - 2 772
Créances en souffrance
Dotations provisions créances en 3 500 742 524 15 260
souffrance
Dotations provisions engagements par 31 46 2 585
signature
Reprises prov. Devenues dispo. créances 769 300 236 18 617
en souffrance et engagements par
signature
Marge finale 17 590 2 220 - 288 9 533
Source : Banque Populaire Rabat – Kenitra
Ce tableau est considéré comme un outil qui permet de porter une appréciation
sur les performances du réseau, en mesurant la contribution de chaque agence
dans le résultat de la banque et dans la couverture des charges de structure du
63
siège. Il permet de calculer des ratios significatifs : coût de l’argent, moyen ou par
type de dépôts ; rendement moyen des emplois sur dépôts ; dépôts et emplois par
unité d’effectifs ; coûts généraux sur dépôts…
1- le PNB de la banque
A ce niveau, le produit net bancaire est défini comme « la différence entre les
produits et les charges d'exploitation bancaires hors intérêts sur créances
douteuses, mais y compris les dotations et reprises de provisions pour
dépréciation des titres de placement. Il mesure la contribution spécifique des
banques à l'augmentation de la richesse nationale et peut, donc, être rapproché
de la valeur ajoutée dégagée par les entreprises non financières»47.
Ainsi :
47 « Définitions et méthodes »,
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/produit-net-bancaire.htm
64
Selon le CPC (Compte des Produits et Charges) de la banque :
65
Exemple :
Tableau 8 : P.N.B (En milliers de Dhs)
Désignation Réalisations Réalisations année N
année N – 1 Montant Var48
Produits d’exploitation bancaires 13 118 958 12 481 829 -4,86%
Intérêts et produits assimilés sur opérations avec 1 074 105 1 030 322 -4,08%
les établissements de crédit
Intérêts et produits assimilés sur opérations avec 5 537 184 6 791 576 22,65%
la clientèle
Intérêts et produits assimilés sur titres de créance 1 882 627 1 504 213 -20,10%
Produits sur titres de propriété 44 415 520 036 1 070,86%
Produits sur immobilisations en crédit–bail et en 79 120 51,90%
location
Commissions sur prestations de service 689 321 692 055 0,40%
Autres produits bancaires 3 891 227 1 943 507 -50,05%
Charges d’exploitation bancaires 6 076 322 4 657 186 -23,35%
Intérêts et charges assimilées sur opérations avec 479 961 291 368 -39,29%
les établissements de crédit
Intérêts et charges assimilées sur opérations avec 2 080 487 2 572 138 23,63%
la clientèle
Intérêts et charges assimilées sur titres de créance - - -
émis
Charges sur immobilisations en crédit–bail et en 28 55 96,43%
location
Autres charges bancaires 3 515 846 1 793 625 -48,98%
Produit net bancaire 7 042 636 7 824 643 11,10%
Source : Banque Populaire
66
PNB = marge d’intérêts + résultat des opérations de crédit–bail et de location +
marge sur commissions + résultat des opérations de marché + autres produits
bancaires - autres charges bancaires
Exemple :
Tableau 9 : P.N.B (En milliers de Dhs)
Désignation Réalisations Réalisations (N)
(N – 1) Montant Var
(+)Intérêts & produits assimilés 8 493 916 9 326 111 9,80%
(–)Intérêts & charges assimilées 2 560 447 2 863 505 11,84%
Marge d’intérêts 5 933 469 6 462 606 8,92%
(+)Produits sur immobilisations en crédit–bail et en 79 120 51,90%
location
(–)Charges sur immobilisations en crédit–bail et en 28 55 96,43%
location
Résultat des opérations de crédit–bail et de 51 65 27,45%
location
(+)Commissions perçues 689 576 694 010 0,64%
(–)Commissions servies 21 010 24 863 18,34%
Marge sur commissions 668 566 669 147 0,09%
(+)Résultats des opérations sur titres de placement 395 766 148 593 -62,45%
(+)Résultats des opérations de change 239 649 294 874 23,04%
Résultat des opérations de marché 635 415 443 467 -30,21%
(+)Divers autres produits bancaires 52 416 524 254 900,18%
(–)Diverses autres charges bancaires 247 281 274 896 11,17%
P.N.B 7 042 636 7 824 643 11,10%
Source : Banque Populaire
En nous basant sur le tableau n°9, nous pouvons dégager la part de chacune des
composantes du P.N.B :
Tableau 10 : structure du P.N.B
Désignation Réalisations (N Réalisations
– 1) (N)
Marge d’intérêts 84,25% 82,59%
Résultat des opérations de crédit–bail et de location 0,00072% 0,00083%
Marge sur commissions 9,49% 8,55%
67
Résultat des opérations de marché 9,02% 5,67%
Marge sur autres produits & charges bancaires - 2,77% 3,19 %
P.N.B 100% 100%
- Le pool unique qui est déterminé en reposant sur « l’hypothèse que toutes les
ressources d’une banque, indépendamment de leur origine, sont mises en
commun et versées dans un pool de fonds (ou de trésorerie) dans lequel la
banque puise pour financer ses emplois »49.
- Les pools multiples qui sont déterminés en tenant compte du degré de liquidité
des emplois et du degré d’exigibilité des ressources.
Ainsi :
« * les dépôts à vue à forte exigibilité financeront les crédits à court terme ;
* les ressources plus longues, comme les certificats de dépôts financeront
des crédits à plus long terme ou des titres de placement ;
68
* les ressources permanentes financeront les crédits immobiliers ou les
participations.»50.
69
Le résultat commercial hors trésorerie est ainsi déterminé par l’écart entre les taux
offerts/demandés au client et les taux de reprise/funding de la trésorerie. La marge
commerciale ne prend pas en compte la transformation d’échéance.
2- le PNB de l’agence
70
A ce titre, pour mesurer la rentabilité de l’agence, une différence doit être
soulevée en matière du calcul de son PNB :
PNB = Produits d’exploitation bancaires
+ Produits du compte social
– Charges d’exploitation bancaires
– Charges du compte social
Nous remarquons que le PNB de l’agence intègre, en plus des produits et des
charges d’exploitation bancaires, les produits et les charges du compte social :
Les taux d’arrêté du compte social (ou taux de cession interne) constituent une
méthode d’allocation des coûts des fonds, conditionnée par les objectifs que se
propose la banque en terme de stratégie et par les contraintes de l’environnement
(liquidité des emplois et volatilité des ressources). Leur détermination doit
impérieusement intégrer les trois facteurs suivants :
71
▪ la configuration de la courbe des adjudications des Bons de Trésor pendant la
période de référence ;
▪ la politique commerciale de la banque (découlant des orientations stratégiques
édictées par la direction générale) qui compte favoriser ou freiner la production de
certains produits, par le biais de bonifications ou de pénalisations ;
▪ l’immunisation du CEG (Compte d’Exploitation Général) agence des variations
de taux (le risque de taux est entièrement supporté par le siège) qui se traduit par
l’application d’un taux d’arrêté du compte social par maturité.
Il est à souligner que ces taux d’arrêté du compte social sont différenciés par
nature de dépôt et par type de crédit (voir tableaux 11 et 12). Ils sont modifiés
trimestriellement et validés par la direction générale.
Il ressort du tableau n°11 que les comptes à vue (comptes chèques en dirham)
dégagent la marge d’intérêt la plus élevée pour l’agence, suivis du compte en
dirhams convertibles. Quant aux dépôts à terme (DAT), ils dégagent la marge
d’intérêt la plus faible, c’est le cas surtout des DAT 3 mois.
72
Tableau 12: Taux d’arrêté du compte social du premier trimestre de l’année N :
crédits
Taux de Taux Marge
rendement en clientèle d’intérêt
compte social
Facturation des engagements
Crédits court terme
Entreprises
- spot 3,05% 4,20% 1,15%
- escompte 4,35% 8,00% 3,65%
- découvert 4,59% 10,00% 5,41%
- export 4,59% 7,50% 2,91%
Particuliers
- découvert 4,59% 10,00% 5,41%
73
des bonifications ont été appliquées sur les produits SICAV, l’activité leasing et la
monétique. En revanche, les dépassements d’encaisse sont pénalisés.
Bonifications Pénalités
Sur encours SICAV
- perspectives 1,50%
- expansion 2,00%
- SGvaleur 0,65%
- oblig plus 1,25%
En plus qu’il soit un outil de suivi, l’arrêté du compte social concède une
marge de manœuvre aux exploitants pouvant piloter leur entité (agence) de façon
autonome et ce, en ayant l’aptitude d’arbitrer leurs ressources et emplois en
fonction de leurs objectifs et des priorités en termes de rentabilité et de risque.
74
Néanmoins, cette vision est incomplète puisqu’elle n’intègre pas l’impact de
l’arrêté du compte social. Certes, en prenant en compte l’incidence du compte
social, la rentabilité se déclinerait en deux marges : une marge sur dépôt et une
marge sur crédit :
Cet exemple montre qu’il est nettement préférable de recourir à des ressources
gratuites pour nourrir les crédits.
75
L’arrêté du compte social établit une hiérarchie entre les produits en bonifiant
les lignes les plus rentables pour l’agence. Cette dernière dispose donc d’une
cartographie de la rentabilité de chaque type d’emploi et de ressource et peut
suivre son évolution dans le temps. Elle doit être en mesure de quantifier la
contribution de chaque produit dans la marge globale et de diriger son effort
commercial vers les produits qui vont lui permettre de préserver ses marges et
d’atteindre les objectifs budgétaires qui lui ont été assignés.
Les marges brutes par produit peuvent se présenter comme suit :
76
Tableau 15 : Marges brutes par produit de crédit
Marge en flux
Libellé Volumes Produits Charges centrale Marge
financière
II- Marge brute sur crédits
77
les contributions de chaque ligne d’encours et orienter l’action commerciale des
agences.
Dans le cas de notre exemple relatif à la société générale, il est clair que la
politique du siège vise une restriction des dépôts à terme, d’où leur faible
rémunération par la trésorerie centrale (1,52% pour les dépôts à terme
commerciaux et 4,02% pour les dépôts à terme privés), afin de ne pas inciter les
agences à développer sensiblement cette catégorie de dépôts.
Comme il a été avancé plus haut, le PNB de l’agence, par similitude à celui de
la banque, peut être déterminé en tenant compte de la notion de la marge. Certes,
le PNB constitue la marge brute sur l’activité d’intermédiation de l’agence compte
tenu de son recours à la trésorerie du siège. Il peut donc être calculé comme suit :
Marge sur dépôts = produit du compte social – coût réel des dépôts
La marge sur crédits équivaut à la différence entre les intérêts réels perçus sur les
prêts accordés à la clientèle et le coût de refinancement de ces crédits facturé par
le siège :
Marge sur crédits = intérêts réels sur crédits – charge du compte social
78
3- utilité du PNB
En général, les banques dégagent un PNB positif. Pour permettre, alors, à cet
indicateur de jouer son rôle en assurant une parfaite appréciation de la rentabilité
de la banque, en plus de l’analyse de son évolution dans le temps, il s’est avéré
nécessaire de le rapporter à certaines masses et d’analyser les ratios qui en
résultent. Il s’agit du :
54
SIJILMASSI (Tariq) (président de la Fédération nationale des associations de micro
crédit et PDG du Crédit agricole), «Le micro crédit n’est pas en crise », L’Economiste du
4 mars 2009.
79
baisser et a pu le ramener, pour l’année N, à 57,2%. Pour préserver sa rentabilité,
la banque doit contrôler et suivre le rythme de progression des frais généraux afin
d’éviter tout dérapage.
80
Exemple :
Tableau 16 : Indicateurs (en milliers de dh)
Désignation Réalisations Prévisions Réalisations Taux Taux
N–1 N N réalisations d’accr.
Indicateurs de moyens
Effectif 702 733 733 100,0% 4,42%
Dont recrutement 76 34 66 194,1% 13,16%
Effectif moyen par agence 10,3 9,6 10,0 104,1% -2,91%
Charges de personnel 118 980 132 097 136 000 103,0% 14,30%
Charges générales
d’exploitation 276 660 288 675 301 096 104,3% 8,83%
Indicateurs de productivité et
de rentabilité
PNB 454 273 546 648 526 384 96,3% 15,87%
PNB/Agent 647 746 718 96,3% 10,97%
Résultat net 52 236 79 781 83 012 104,0% 58,92%
Charges de personnel/PNB 26,19% 24,16% 25,84%
Coefficient d’exploitation 60,9% 52,8% 57,2%
Marge sur commissions/PNB 10,9% 9,9% 10,6%
Résultat net/PNB 11,50% 14,59% 15,77%
Source : Données de la Banque Populaire
▪ Marge sur commissions/PNB : ce ratio permet d’évaluer le poids des
commissions dans le PNB et, en conséquence, leur contribution dans la formation
des résultats de la banque.
En nous référant au tableau n°16, nous remarquons que ce ratio a subi une légère
baisse, en passant de 10,9% à 10,6%. Ceci est dû à un accroissement de la marge
sur commissions (12,6%) (Voir tableau n°17) qui s’est accompagné d’un
accroissement, plus important, du PNB (15,87%).
Il est à signaler que plus ce rapport est élevé, plus la banque est immunisée contre
les risques liés aux opérations de crédit. En effet, les commissions ne sont pas,
généralement, liées à des encours d’engagements, ce qui annule le risque de
contrepartie. En outre, elles ne sont pas consommatrices en fonds propres, ce qui
en fait une source de revenus primordiale pour la banque. De même, les
commissions constituent un moyen de compenser l’érosion des taux de rendement
81
des crédits, le tassement des engagements et la montée des risques dans un
environnement instable et hautement concurrentiel.
▪ Résultat net/PNB : ce ratio renseigne sur la ponction opérée par les frais de
gestion et les éléments exceptionnels55 sur le PNB.
En nous basant sur le tableau n°16, nous constatons que ce ratio a connu une
progression, en passant de 11,50% à 15,77%. Ceci est dû à un accroissement du
résultat net (58,92%), jugé plus important que celui qu’a connu le PNB (15,87%).
55Il s’agit, entre autres, des dotations aux provisions pour investissement et des dotations
aux provisions pour risques généraux.
82
A côté du PNB, la banque est appelée à apprécier les charges du client et ce,
via l’évaluation de trois coûts :
1er coût : le coût de gestion des opérations bancaires dont la détermination est
réalisée en deux temps:
56
Il s’agit de toutes les opérations bancaires : virements, retraits, escompte…
57
Article 2 du Modificatif de la circulaire n° 19/G/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions. (Annexe 1)
58
Article 4 bis du Modificatif de la circulaire n° 19/G/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions. (Annexe 1)
83
▪ Les créances en souffrance « qui présentent un risque de non recouvrement total
ou partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de remboursement
immédiate et/ou future de la contrepartie »59.
Ces créances en souffrance sont de trois types :
- les créances pré douteuses60,
- les créances douteuses61,
59
Article 4 de la circulaire N° 19/G/2002 du 23/12/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions. (Annexe 2)
60 Selon l’article 5 de la circulaire N° 19/G/2002 du 23/12/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions, « sont classés dans la catégorie des créances pré
douteuses :
1) les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après son terme;
2) les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 90 jours
après leur terme;
3) les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont pas
réglés 90 jours après leur terme ;
4) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties dont la
situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou de la
documentation nécessaires à cet effet ;
5) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel
est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de considérations
liées à :
- la capacité de remboursement du débiteur (déséquilibre persistant de la situation financière, baisse
significative du chiffre d’affaires, endettement excessif…),
- des événements qui concernent les principaux dirigeants ou actionnaires (décès, dissolution, mise
en liquidation,…),
- l’existence de problèmes de gestion ou de litiges entre les associés ou actionnaires,
- des difficultés au niveau du secteur d’activité dans lequel opère la contrepartie ». (Annexe 2)
61 Selon l’article 6 de la circulaire N° 19/G/2002 du 23/12/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions, « sont classés dans la catégorie des créances
douteuses :
1) les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180 jours,
de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi
qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;
2) les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après son
terme ;
3) les encours des crédits remboursables en une seule échéance, qui ne sont pas honorés 180 jours
après leur terme ;
4) les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont pas
réglés 180 jours après leur terme ;
5) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties
déclarées en redressement judiciaire ;
84
- les créances compromises62
6) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel
est, indépendamment de tout impayé, incertain compte tenu de la dégradation de la situation de la
contrepartie ». (Annexe 2)
62 Selon l’article 7 de la circulaire N° 19/G/2002 du 23/12/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions, « sont classés dans la catégorie des créances
compromises :
1) les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360 jours,
de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi
qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;
2) les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 360 jours après son
terme ;
3) les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 360 jours
après leur terme ;
4) les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat qui demeurent
impayés 360 jours après leur terme ;
5) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel
est, indépendamment de l’existence de l’un des critères de classement susvisés, peu probable du fait
de considérations telles que:
- la perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette, selon qu’elle est constituée,
respectivement, en société anonyme ou sous une autre forme de sociétés, lorsque l’assemblée
générale extraordinaire ne s’est pas réunie, dans les délais légaux requis, pour décider de la
continuité de l’activité ;
- l’introduction d’une action en justice, à l’encontre de la contrepartie pour le recouvrement des
créances,
- la contestation, par voie judiciaire, de la totalité ou d’une partie des créances par la contrepartie,
- la cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie,
- la déchéance du terme ou, en matière de crédit-bail ou de location avec option d’achat, la
résiliation du contrat ». (Annexe 2)
85
▪ 20% x (montant des créances pré douteuses – agios réservés – garanties63),
▪ 50% x (montant des créances douteuses – agios réservés – garanties),
▪ 100% x (montant des créances compromises – agios réservés – garanties)
Le coût du risque de crédit est pondéré selon le système de cotation64 de la
banque. Pour le cas de la Banque Populaire, la pondération s’effectue comme
suit :
▪ 25% pour les clients cotés « A » ;
▪ 50% pour les clients cotés « B » ;
▪ 75% pour les clients cotés « C » ;
▪ 100% pour les clients cotés « D ».
3ème coût : le coût des fonds propres réglementaires : c’est le coût en fonds
propres réglementaires (CFPR) nécessaires pour la transformation d’une ressource
en crédit, évalué par le différentiel entre:
▪ la rentabilité financière de l’exigence réglementaire en fonds propres (8%),
▪ le rendement de la ressource sur le marché.
Pour le cas de la Banque Populaire, ce coût est déterminé comme suit :
CFPR = [(100 DH x pondération des actifs x 8%) x (ROE65 / (1-IS)] - Taux de
rendement du placement de la ressource
63
Voir article 15 de la circulaire N° 19/G/2002 du 23/12/2002 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions. (Annexe 2)
64
Le système de cotation consiste à attribuer une notation à chaque critère retenu dans l’évaluation
de la relation client, et ce, conformément aux normes de BAM. Il a comme objectif de :
- Renforcer l’objectivité de la prise de décision sur les demandes de crédit ;
- Quantifier le risque effectif sur le portefeuille client ;
- Mettre en place une politique de tarification plus adaptée.
65
ROE (Return on Equity ou taux de “retour sur capitaux propres” ou taux de "rendement des
capitaux propres" ou encore "rentabilité des capitaux propres") mesure en pourcentage le rapport
entre le résultat net et les fonds propres investis par les actionnaires.
86
III- le tableau de bord
Le tableau de bord est un document qui doit être établi chaque mois. Il
rassemble des indicateurs (économiques, financiers et opérationnels) qui
renseignent sur le fonctionnement de la banque par rapport à son budget et à ses
objectifs de performance.
1- définition
▪ Un outil de mesure des performances par rapport aux objectifs. Il présente les
taux de réalisation et les écarts (dégagés, tous les deux, sur la base d’une
comparaison entre les réalisations et les prévisions) qui permettent au contrôleur
de gestion d’assurer le suivi.
87
▪ Un outil de communication permettant le dialogue entre les différents niveaux
hiérarchiques. Suite aux écarts dégagés, chaque gestionnaire est censé préciser et
expliquer les causes de ces écarts. Il demande, en cas de besoin, des directives ou
des moyens supplémentaires. Pour cela, il peut provoquer des réunions
spécialisées.
▪ d’écarts qui sont très utiles pour vérifier si l’activité évolue conformément aux
prévisions.
88
2- principes d’efficacité
▪ sa facilité : les sources de données doivent être existantes et fiables, avec des
délais de traitement courts.
Pour permettre donc à ce tableau de jouer son rôle efficacement, il faut, lors de sa
conception, respecter les principes suivants :
▪ Sélectionner les variables clés avec pertinence selon les destinataires (fournir à
chaque utilisateur l’information qui lui est nécessaire),
▪ Définir une périodicité d’établissement de tableau de bord (elle doit être aussi
courte que possible (le mois)),
89
B- Présentation de tableau de bord
1. Indicateur A
2. Indicateur B
3.
4.
5.
Rubrique 2
Ainsi, nous constatons que pour présenter un tableau de bord, deux éléments
doivent être pris en considération :
▪ Le découpage : le tableau de bord reflète l’activité selon des découpages
multiples, appelés zones. Il s’agit, généralement, des zones :
- de donnés ou d’analyse.
- de situations antérieures (historiques).
- de prévisions (objectifs).
- de réalisations.
- d’écart en valeur absolue ou relative.
- d’évolution…
90
▪ Les indicateurs de gestion : ils représentent les informations jugées nécessaires
pour évaluer les performances du centre de responsabilité concerné. Ces
informations sont déterminées par le contrôleur de gestion sur la base de dialogue
mené avec les opérationnels.
▪ Ils doivent être clairs et simples pour les professionnels qui les utilisent.
▪ Ils doivent être significatifs et durables, c'est-à-dire indépendants de choix
techniques momentanés.
▪ Ils doivent être cohérents entre eux, d’une fonction à une autre et d’un niveau à
un autre, pour faciliter la compréhension simultanée des performances.
91
Tableau 18: les indicateurs de gestion
Nombre de clients
Source: Données de la Banque Populaire
92
C- Des tableaux de bord pour piloter la performance de la banque
93
Tableau 19: tableaux de bord des indicateurs généraux & parts de marché
Entités
Périodicité Documents Directions Date Documents finaux Date de réceptrices
de source de produits transmission des
base réception documents
finaux
Suivi des effectifs
Trimestrielle Reporting Direction des A préciser Suivi des effectifs A préciser Directoire
DRH ressources
humaines - suivi de l’effectif
global, par
catégorie, par
ancienneté, par âge,
par sexe…
- suivi des
recrutements et des
départs
Grille des taux d’intérêt
Trimestrielle -notes de - direction de A préciser Grille des taux A préciser Directoire
(à chaque service l’organisation d’intérêt
changement -sources - direction des - suivi des taux
de taux) externes marchés d’intérêts créditeurs
et système bancaire
par nature de
compte et durée
- suivi du taux de
base bancaire
Benchmark
Semestrielle Etats des GPBM Mars et Analyse des Date de Directoire
indices Septembre performances de la réception +
d’activité banque à travers la 10 jours
méthode des ratios
94
- évolution du
coefficient
d’exploitation
- évolution du taux
de couverture des
créances
- évolution de la
productivité par
agent
- évolution du PNB
& frais généraux par
effectif
- évolution de la
rentabilité
économique
- évolution de la
rentabilité &
autonomie
financière
- évolution de la
rentabilité par agent
95
Exemple : Tableau de bord du personnel
- Cadres
- Employés
Effectif par affectation :
- Siège
- Réseau
Effectif par sexe :
- Homme
- Femme
Effectif par âge :
< 20 ans
20 – 24
25 – 29
30 – 34
35 – 39
40 – 44
45 – 49
50 – 54
55 – 60
Effectif par niveau
d’instruction :
- Moins Bac
- Bac
- Bac + 2
- Bac + 4 et plus
Mouvement :
- Recrutement
- Départ
96
Tableau 20 : Tableaux de bord des réalisations commerciales & budget
Entités
Périodicité Documents Directions Date Documents Date réceptrices des
de source de finaux produits de documents
base récepti transmission finaux
on
Suivi mensuel des réalisations commerciales
Mensuelle - balance - direction de J+5 Réalisations J+5 - directoire
fichier l’informatique J est le commerciales - direction
- balance - comptabilité 1er du commerciale
papier générale mois I/ Parts de - division/ DR
marché J + 11
II/ Activités
commerciales
Suivi des
réalisations
commerciales
- Crédit
Agricole du
Maroc
- réseau MFA/
Corporate/
97
PMEA/ MPP/
Divisions
Ressources
globales
- ressources
clientèle par
Division/ DR et
type
- autres
ressources
Emplois
clientèle
- Emplois
clientèle par
Division/ DR et
type
Commissions
-
Commissions
par Division/
DR et type
Source : Crédit Agricole du Maroc
98
Tableau 21 : Tableaux de bord des réalisations commerciales
Entités
Périodicité Documents de Directions Date Documents Date réceptrices
base source de finaux produits de des
réception transmission documents
finaux
99
Suivi de l’activité de l’international
Mensuelle - balance - direction de Mensuelle Tableau de J + 3 après Directoire
- reporting l’Informatique ment bord de réception du
direction de - direction de (J + 7) l’international reporting
l’international la - suivi des direction de
comptabilité volumes traités l’international
- direction de et des
l’international commissions
gérées par
l’activité de
l’international
100
perçues
- suivi des
charges
monétiques
- évolution des
commissions et
charges
monétiques
- suivi des
produits et
services
monétiques
Décaissements et encaissements
101
Exemples de tableau de bord70
Performances
Ventes monétiques du mois
Effort mensuel Renouvellement Objectifs Annulation Taux réalisation
hors du mois du mois du mois sur objectifs du
renouvellement mois
Total 0 0 56 4
102
Performances Chiffre d’affaires
de l’année
Ventes
monétiques Taux Ventes
Cumul Moyenne Cumul Objectifs Cumul réalisation des Cumul
création année glissante renouvel année annulation sur cartes des
N hors 12 mois lement N année N objectifs mois ventes
renouvellement année N année m
Total 16 0 647 30 0 0
Carte de 0 0 0 3 2 -66,67 0 0
paiement
BP
Carte 0 0 0 96 13 -13,54 0 0
Electron
Confort
Carte 0 0 0 1 0 0,00 0 0
MasterCard
nationale
103
GAB
Nombre de retrait du ou des GAB Taux de fréquence Agence
Volume Montant Norme Total retraits Agence/retrait Moyenne glissante 12 mois
mensuel (GAB et Agence)
4647 2794775,00 0 20% 14,41%
GAB à l’international
GAB Nombre Montant des retraits Commissions
d’opérations
Total 69 97700,00 690,00
104
Exemple 2 : Tableau de bord relatif aux résultats commerciaux : Etat des
comptes
Agence 7882 Mois m Année N
105
Gestion des comptes actifs
Etat B Comptes à solde nul Nombre total
Nombre fin du Variation nombre depuis des comptes
mois m 1er janvier actifs
Total clientèle 10 33,16 4750
Particulier MRE 8 9 1385
Entreprises et 0 5 0
professionnels
Particulier local 2 19 3365
106
Gestion des comptes sans mouvements
Etat C Comptes à solde nul Nombre total
Nombre fin du Variation nombre des comptes
mois m depuis 1er janvier inactifs
Total clientèle 165 0 2275
Particulier MRE 38 0,03 494
Entreprises et 2 0 643
professionnels
Particulier local 125 0,13 1138
107
Tableau 22 : Tableaux de bord des activités financières & suivi des
performances
Entités
Périodicité Documents Directions Date Documents Date réceptrices
de source de finaux produits de des
base réception transmissi documents
on finaux
108
Coût des ressources et rendement des emplois
109
Tableau 23 : Tableaux de bord des activités financières & suivi des
performances (suite)
Entités
Périodicité Documents Directions Date Documents finaux Date réceptrices
de source de produits de des
base réception transmission documents
finaux
Suivi des comptes de trésorerie et d’opérations avec les établissements de crédits et assimilés
110
- divers autres
produits et diverses
autres charges
- charges générales
d’exploitation
- résultat brut
d’exploitation
- résultat net
Présentation des
résultats financiers
111
Nombreux sont donc les tableaux de bord et les indicateurs mis en place dans
une banque. Pourtant, ils ne doivent pas être présentés à leur état brut à la
direction générale, si non, cette dernière serait très vite saturée d’informations.
112
Conclusion
A l’instar de toute entreprise qui voudrait s’affirmer une meilleure maîtrise de
ses risques, la banque se trouve contrainte à adopter le contrôle de gestion. Cette
technique s’avère une nécessité incontournable avec l’accentuation de la
concurrence.
En effet, nous avons commencé par montrer que le contrôle de gestion est l’une
des fonctions clés du management de risques. Adoptée par la banque, cette
technique permet de mesurer un risque majeur lié à toutes les activités bancaires.
Il s’agit du risque d’absence ou d’insuffisance de rentabilité.
Pour éviter un tel risque, le contrôle de gestion procède par l’analyse des écarts,
des coûts, des budgets, des plans et de la valeur. Cette analyse n’est pas une fin en
soi, mais elle constitue un moyen qui permet davantage de déceler des anomalies
et des erreurs d’opérations et d’apporter les mesures correctives nécessaires à cet
égard.
Par ailleurs, pour mieux piloter l’activité bancaire, une action d’audit s’impose.
En effet comme il a été précisé par SARDI (2002), la fonction « contrôle de
gestion » doit être auditée en vue de s’assurer que le système d’organisation
adopté par la banque, garantit le niveau de décentralisation nécessaire quant à
l’élaboration des objectifs, des budgets et des plans d’action et à leur suivi.
113
L’action d’audit de la fonction « contrôle de gestion » consiste aussi à s’assurer de
la fiabilité, de la qualité et de l’exploitation effective des informations obtenues.
Quant aux résultats acquis, ils n’échappent pas, non plus, à l’action d’audit. Ils
doivent normalement se traduire en actions destinées à améliorer les performances
ou à corriger les dérives constatées par rapport aux prévisions de la banque.
114
Bibliographie
Ouvrages
115
- O’BRIEN (J.), « Les systèmes d’information de gestion », Editions du
Renouveau Pédagogique Inc., Montréal, 1995.
- REIX, (R.), «Système d’information et management des organisations»,
Vuibert, 4ème édition, Paris, 2002.
- SARDI, (A.), « Audit et contrôle interne bancaires », Editions AFGES, Paris,
2002.
Rapports et magazines
Circulaires
116
- Circulaire N° 19/G/2002 du 23/12/2002 relative à la classification des créances
et à leur couverture par les provisions.
Webographie
117
Sommaire des schémas
Titre Page
118
Sommaire des tableaux
Titre Page
Tableau 1 Suivi des objectifs succursale X1 en emplois (novembre N) 53
Tableau 2 Actif du bilan d’une banque au 31 décembre 2008 55
Tableau 3 Ecart et taux de réalisation (créances sur la clientèle des 56
particuliers)
Tableau 4 Ecart et taux de réalisation (créances sur la clientèle des 58
entreprises)
Tableau 5 Suivi des objectifs succursale X2 en ressources (novembre N) 59
Tableau 6 Ecart et taux de réalisation (ressources) 60
Tableau 7 Comptes d’exploitation des agences 62
Tableau 8 PNB (en termes de charges et produits) 66
Tableau 9 PNB (en termes de marge) 67
Tableau 10 Structure du PNB 67
Tableau 11 Taux d’arrêté du compte social du 1er trimestre de l’année N : 72
dépôts
Tableau 12 Taux d’arrêté du compte social du 1er trimestre de l’année N : 72
crédits
Tableau 13 Bonifications et pénalités 73
Tableau 14 Marges brutes par produit de dépôt 76
Tableau 15 Marges brutes par produit de crédit 76
Tableau 16 Indicateurs 80
Tableau 17 Marge sur commissions 82
Tableau 18 Indicateurs de gestion 92
Tableau 19 Tableaux de bord des indicateurs généraux et parts de marché 94
Tableau 20 Tableaux de bord des réalisations commerciales et budget 97
Tableau 21 Tableaux de bord des réalisations commerciales 99
Tableau 22 Tableaux de bord des activités financières et suivi des 108
performances
Tableau 23 Tableaux de bord des activités financières et suivi des 110
performances (suite)
119
ANNEXES
120
Annexe 1
Article 1
Article 4 bis
Article 2
Les dispositions des articles 2, 3, 11, 12, 26, 30, 34, 35, 36 sont modifiées comme
suit :
Article 2
Article 3
121
Article 11
Article 12
« Sous réserve des dispositions de l’article 4 bis ci-dessus, les créances répondant
à l’un des critères visés aux articles 5 à 9 doivent être imputées à la catégorie
appropriée, quelles que soient les garanties dont elles sont assorties. ».
Article 26
Article 30
Article 34
« Les établissements de crédit qui ont des difficultés pour l’application des
dispositions de la présente circulaire peuvent saisir la Direction de la Supervision
Bancaire de Bank Al-Maghrib. ».
122
Article 35
Article 36
Article 3
123
Annexe 2
La présente circulaire a pour objet de fixer les règles applicables dans ces
domaines.
Article premier
- les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, y compris les crédits-
bails et les prêts subordonnés ;
- les titres de créance, y compris les titres subordonnés ;
- les engagements par signature donnés, tels que les cautions et avals, les
acceptations, les lettres de crédit et les engagements de financement irrévocables.
Article 2
124
Article 3
Article 4
Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte,
réparties en trois catégories :
- les créances pré-douteuses,
- les créances douteuses
- et les créances compromises.
Article 5
1) les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90
jours après son terme (*);
2) les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas
honorés 90 jours après leur terme (*) ;
3) les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat,
qui ne sont pas réglés 90 jours après leur terme ;
125
4) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des
contreparties dont la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité
de l’information ou de la documentation nécessaires à cet effet ;
5) les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le
recouvrement total ou partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible
d’être mis en cause en raison de considérations liées à :
- la capacité de remboursement du débiteur (déséquilibre persistant de la situation
financière, baisse significative du chiffre d’affaires, endettement excessif,…),
- des événements qui concernent les principaux dirigeants ou actionnaires (décès,
dissolution, mise en liquidation,…),
- l’existence de problèmes de gestion ou de litiges entre les associés ou
actionnaires,
- des difficultés au niveau du secteur d’activité dans lequel opère la contrepartie .
Article 6
126
Article 7
Article 8
Article 9
Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers des biens donnés
en crédit-bail ou en location avec option d’achat ayant fait l’objet de
restructuration, doivent être classés dans la catégorie des créances compromises
127
lorsqu’une échéance demeure impayée pendant une période de 180 jours après son
terme.
Article 10
Article 11
Article 12
Sous réserve des dispositions du 2ème alinéa de l’article 3 ci-dessus, les créances
répondant à l’un des critères visés aux articles 5 à 9 doivent être imputées à la
catégorie appropriée, quelles que soient les garanties dont elles sont assorties.
Article 13
128
Article 14
Article 15
Les garanties pouvant être déduites de l’assiette de calcul des provisions et les
quotités qui leur sont appliquées, sont détaillées ci-après :
1) Quotité de 100 %
- les dépôts de garantie (deposits);
- les garanties reçues de l'Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, homologuées
par l’Etat;
- les garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits
assimilées à celles de l’Etat;
- le nantissement de titres émis ou garantis par l'Etat;
- le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit
lui-même ou de bons de caisse ou de titres de créance émis par lui.
2) Quotité de 80 %
- les garanties reçues d’établissements de crédit et assimilés marocains ou
étrangers de premier ordre, habilités à donner des garanties ;
- les garanties reçues d’organismes d’assurance des crédits ;
- les garanties reçues des autres fonds et institutions marocains de garantie des
crédits;
- les garanties reçues des banques multilatérales de développement et organismes
assimilés ;
- le nantissement de bons de caisse et de titres de créance émis par les autres
établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre ;
- le nantissement de titres émis par les banques multilatérales de développement et
organismes assimilés.
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3) Quotité de 50 %
- les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux ;
- les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises
adjudicataires de marchés publics ;
- le nantissement de véhicules automobiles neufs.
Article 16
Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et
qu'à hauteur des montants initiaux des risques couverts pondérés par les quotités
affectées aux garanties concernées.
Article 17
Article 18
Article 19
130
Article 20
Article 21
Article 22
131
Article 23
Article 24
Article 25
Les échéances des crédits qui ne sont pas réglées à bonne date doivent être
imputées aux comptes appropriés du plan comptable des établissements de crédit
(PCEC).
Article 26
Les créances en souffrance doivent être identifiées dans les rubriques appropriées
du PCEC dès la constatation de la survenance de l’un des critères visés aux
articles 5 à 9 et, au plus tard, à la fin de chaque trimestre de l’exercice social.
Les créances pré-douteuses et douteuses peuvent être suivies au moyen d’attributs.
Les créances compromises doivent être imputées aux comptes appropriés du
PCEC.
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Article 27
Article 28
Article 29
Article 30
Article 31
Les systèmes d’évaluation du risque de crédit, mis en place par les établissements
de crédit en application des dispositions de l’article 37 de la circulaire n°
6/G/2001 relative au contrôle interne, devraient prendre en compte les règles
prévues par la présente circulaire.
Article 32
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Article 33
Lorsque des créances en souffrance sont détenues sur une contrepartie appartenant
à un groupe d’intérêt donné, les établissements de crédit doivent examiner
l’impact de la défaillance de cette contrepartie au niveau du groupe et, si
nécessaire, classer dans les catégories appropriées l’ensemble des créances
détenues sur les entités dudit groupe.
Article 34
Les établissements de crédit qui ont des difficultés pour l’application des
dispositions de la présente circulaire peuvent saisir la Direction du Contrôle des
Etablissements de Crédit de Bank Al-Maghrib.
Article 35
Article 36
Article 37
Les établissements de crédit sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires
pour observer les dispositions de la présente circulaire, au plus tard le 30 juin
2003.
Toutefois, les sociétés de financement peuvent étaler les provisions, induites par
ces nouvelles dispositions, sur deux années maximum.
Les banques peuvent prévoir, exceptionnellement pour l’année 2003, un taux de
couverture des créances pré-douteuses par les provisions de 10%.
134
Article 38
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