Support de cours Gestion de la chaîne logistique, préparé par Dr Mahamadou TOURE
Introduction :
Au cours des dernières années, le monde a assisté à une profonde mutation des stratégies
d’entreprise. Aujourd'hui, les clients sont de plus en plus exigeants et les entreprises doivent
tenter de répondre au mieux à leurs besoins en matière de réactivité, de rapidité de traitement
des commandes et de livraison. Cette évolution a permis de passer d’une politique
complètement articulée autour du produit à une politique du client. La chaîne logistique est
désormais la priorité stratégique des entreprises industrielles et commerciales. Les entreprises
qui pourront gérer de manière efficiente leur chaîne logistique deviendront les leaders sur leur
marché. Elle recouvre l’ensemble des flux physiques, d’information et financiers permettant à
l’entreprise de satisfaire les besoins de ses clients. Dans ce cours on va essayer de présenter
les parties suivantes :
Notion d’une chaîne logistique
L’évolution de la chaîne logistique au cours du temps
Notion de la gestion des chaînes logistiques
Les principales valeurs recherchées par le client.
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I. Notion de la chaine logistique
Il n’existe pas une définition unique pour la chaine logistique, elle peut être considérée sous
des angles différents (point de vue de l’entreprise, du client, du fournisseur) et qu’elle peut
être plus ou moins étendue (chaîne logistique centrée sur l’entreprise seule, étendue du
fournisseur au client ou du fournisseur du fournisseur au client du client). Dans le cas des
chaînes logistiques de taille modeste, l’entreprise est vue comme une succession de fonctions,
pouvant être assimilées à une chaîne logistique de fonctions ou une chaîne logistique interne
1. Définitions :
Définition simple : La chaîne logistique est le système grâce auquel les entreprises
amènent leurs produits et leurs services jusqu’à leurs clients.
Définition : La chaîne logistique est : « Un réseau d’organisations connectées et
interdépendantes qui coopèrent et travaillent ensemble pour contrôler, gérer et améliorer
les flux physiques et d’information depuis les fournisseurs jusqu’aux clients finaux ».
(Christopher, 1998)
2. Les flux dans la chaîne logistique
Les deux flux principaux de la chaîne logistique :
Flux d’information
Flux physique Flux financier
2.1 Le flux d’information : Il représente l’ensemble des transferts ou échanges de
données entre les différents acteurs de la chaîne logistique. Il s’agit en premier lieu des
informations commerciales, notamment les commandes passées entre clients et
fournisseurs. D’autres éléments peuvent s’ajouter à cette liste : la liste des options
désirées pour le produit, la fréquence de livraison si besoin, … Mais les entreprises
s’échangent aussi des informations plus techniques : paramètres physiques du produit,
gammes opératoires, capacités de production et éventuellement de transport,
informations de suivi des niveaux de stock. Le flux d’information est de plus en plus
rapide grâce aux progrès des TIC.
Parmi ces flux d’information on peut citer les suivants :
Suivi client ou Fourn/Distributeur
Commandes fournisseurs
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Commandes distributeurs
Commandes clients
Commandes internes
2.2 Le flux physique :
Il est constitué par le mouvement des marchandises transportées et transformées depuis les
matières premières jusqu’aux produits finis en passant par les divers stades de produits semi-
finis. Il justifie l’organisation d’un réseau logistique : les différents sites - les moyens de
transports pour relier ces sites et les espaces de stockage. En bref, l’écoulement du flux
physique résulte de la mise en œuvre des diverses activités de manutention et de
transformation des produits quel que soit leur état. Le flux physique est généralement
considéré comme étant le plus lent des trois flux.
Nous pouvons citer les catégories suivantes :
Flux de transport
Flux d’entreposage
Flux retour
3. Enjeux de la chaîne logistique
Nombreux sont des enjeux liés à la chaîne logistique au regard des profondes mutations
que connaît l’environnement des entreprises, nous allons en retenir deux enjeux majeurs à
savoir :
Maîtrise des coûts : Grâce à une gestion de sa chaîne logistique une entreprise peut
arriver à optimiser ses coûts logistiques qui représentent une part très importante
dans le coût de revient d’un produit. En effet cette maîtrise des coûts passe par une
bonne gestion des relation- fournisseurs afin de réduire considérablement les coûts
d’approvisionnement. En outre, l’optimisation des moyens d’expédition, le recours
à des pratiques collaboratives pour la livraison (gestion mutualisée des transports)
la réduction de l’immobilisation financière à travers un bon pilotage des flux
physiques sont autant de leviers qui contribuent à la maîtrise des coûts et à
l’obtention d’avantage concurrentiel grâce à la maîtrise des coûts.
Amélioration du service clientèle : L’économie du marché a apporté beaucoup de
changement dans le comportement d’achat des clients qui se trouvent désormais en
face d’un éventail large des produits concurrentiels, similaires et souvent
substituables. En effet, depuis un certain temps, les clients deviennent de plus en
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plus exigeants en termes de qualité et de délai de livraison, ce changement de
comportement exige des entreprises une rapidité de service et une amélioration
continue de la qualité du service clientèle. Ainsi, la maîtrise de la chaîne logistique
s’impose afin de réagir vite face au délai des commandes. La réduction des temps
de traversée, le temps de traitement des commandes, la qualité de la préparation
des commandes, la réduction du cycle d’approvisionnement et la bonne gestion
des opérations internes de manutention constituent des leviers incontournables
pour améliorer la qualité du service clientèle.
4. Les acteurs de la chaine logistique
Tout intervenant sur la chaîne logistique représente un acteur de la chaîne logistique. Ces
acteurs se classent en trois grandes catégories à savoir :
Acteurs en amont : Il s’agit de l’ensemble des fournisseurs notamment :
Fournisseurs en bien de production ( Matières première, consommable, énergie etc)
Fournisseurs en bien d’investissement ( Equipement de travail, machine, locaux
moyen de transport …)
Fournisseurs en bien de négoce (marchandise)
Prestataire intellectuels (Formation, conférence, séminaire, recrutement, audit …)
Prestataires industriels (Entretien, maintenance, réparation, installation …)
Prestataires logistique ( Service de location, commissionnaire, transitaire, transport,
déclaration en douane…)
Acteurs internes : Ce sont des intervenants au sein de l’entreprise. Il s’agit des :
Fabricants internes
Personnels du service logistique
Sous-traitants
Franchisés ou franchiseurs selon le cas
Acteurs en aval : Ils regroupent l’ensemble des intervenants sur la chaîne de
distribution, tels que :
Réseau de distribution : Distributeur,agents commerciaux etc.
Clients (Grossiste, détaillant, direct et indirect)
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5. Les niveaux de la chaîne logistique
La Supply Chain comporte 3 niveaux
Niveau Stratégique : il s’occupe de :
Définition de l’offre de produits et services
Dimensionnement de l’outil industriel et logistique
Négociation de contrats et partenariat avec les fournisseurs et les clients
Niveau Tactique : dans ce niveau, les taches suivantes sont trouvées :
Prévisions de vente
Planification, programmation et calcul des besoins
Règles d’approvisionnement et règles de gestion des stocks
Niveau Opérationnel : il s’occupe de :
Gestion des commandes clients
Ordonnancement des opérations et gestion des aléas
Exécution des commandes : production, distribution et facturation
II. Gestion de la chaîne logistique (Supply chain management)
La gestion des chaînes logistiques, aussi appelée Supply Chain Management (SCM), est un
concept qui a commencé à apparaître dans la littérature orientée sur le management dans les
années 1980.
Le concept du SCM est classé selon trois catégories :
Une philosophie de gestion,
Une mise en œuvre de la philosophie
Un ensemble de processus à gérer
1. Le SCM comme « une philosophie de gestion » : Sous cet angle, le SCM est
une vision globale de la chaîne logistique. Elle définit les fondements du SCM et les bonnes
pratiques de cette dernière afin de permettre aux différents acteurs de cerner ce concept et de
les intégrer dans leur réseau.
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Les caractéristiques du SCM selon cette approche peuvent être déclinées en trois points essentiels :
Une approche système mettant l’accent, d’une part, sur la nécessité de considérer la chaîne
logistique comme étant une seule entité plutôt qu’un ensemble d’entités isolées; et d’autre part
sur la gestion des flux physiques du fournisseur au client final.
Une orientation stratégique favorisant les efforts coopératifs dans le but de synchroniser les
activités opérationnelles et stratégiques des différents acteurs de telle sorte que nous
convergions vers une structure unifiée
Une approche se focalisant sur la satisfaction du client en créant de la valeur ajoutée pour le
client.
2. Le SCM comme « une mise en œuvre de la philosophie » Les activités pour
déployer la philosophie définissent le SCM comme une mise en place effective des
bonnes pratiques sur le terrain et que nous pouvons décliner en :
Un comportement d’intégration des acteurs : une collaboration totale entre tous les
partenaires du réseau (du fournisseur au client final) et un effort de coordination des
tâches.
Un partage mutuel de l’information : Un partage d’information donnera lieu à une
mise à jour continuelle des données circulant entre les acteurs de la chaîne. Une
réduction de l’incertitude entre les partenaires.
Un partage mutuel des bénéfices et des risques
La coopération: (activités similaires ou complémentaires) qui sont prises en charge par
plusieurs acteurs dans le but de produire un résultat mutuel ou individuel. La
coopération, la coordination et la collaboration sont des mécanismes de concertation
entre les acteurs de la chaîne logistique permettant de piloter et de contrôler les flux
collectivement.
Un objectif commun : Avoir un objectif commun entre les différents acteurs est une
règle d’intégration qui permettra d’éviter la redondance et le chevauchement des
informations circulantes au niveau de la chaîne logistique tout étant efficace à moindre
coût.
Une alliance de partenaires et un maintien des relations à long terme: C’est nécessaire
d’étendre les relations et les alliances des acteurs de la chaîne logistique audelà de la
durée d’un contrat ; Ainsi, la formation des alliances stratégiques entraine un avantage
concurrentiel à travers la création de la valeur ajoutée auprès du client.
Une intégration des processus : l’implémentation du SCM se base entre autre sur
l’intégration des processus au niveau de l’approvisionnement, la production et la
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distribution Quatre phases d’intégration des processus dans la chaîne logistique :
Phase 1 : elle représente la situation de départ. Dans ce cas, la chaîne logistique est un
ensemble d’opérations fragmentées au sein d’une même entreprise et qui sont
caractérisées par : un stock propre à chaque service, un système de contrôle et de
procédures incompatibles et indépendants et une ségrégation fonctionnelle.
Phase 2 : elle se focalise sur l’intégration en interne. Cette phase met l’accent sur la
réduction des coûts plutôt que l’amélioration de la performance, des stocks tampons et
la réactivité du service client
Phase 3 : c’est une continuité de la phase 2. Elle est caractérisée par une visibilité
totale de l’achat à travers la distribution, la planification à moyen terme, la vision
tactique plutôt que stratégique, l’accent sur l’efficacité, l’utilisation des supports
électroniques dans l’échange des informations et l’approche réactive continue du
client.
Phase 4 : termine l’intégration des processus au niveau de la chaîne logistique en
étendant les phases citées précédemment à travers les différents acteurs
3. Le SCM comme « un ensemble de processus à gérer »
Certains courants considèrent le SCM comme un ensemble de processus à gérer.
Le SCM comme des processus de gestion des relations entre les acteurs, de
l’information et des ressources au-delà des frontières de l’entreprise afin de
renforcer le service client et la valeur ajoutée à travers une synchronisation des
flux physiques et informationnels de l’approvisionnement jusqu’à la livraison au
client final.
Cette vision du SCM se focalise sur « les processus clés » répondant aux besoins du
client. Les acteurs de la chaîne logistique sont organisés autour de ces processus
clés Dans la littérature, on trouve une multitude de définition de ce concept
d’actualité.
Dans ce qui suit une présentation de quelques définition par des spécialiste du
domaine logistique.
Définition 1 : La raison de gérer les chaînes logistiques est de synchroniser
les besoins des clients avec le flux de matières en provenance des fournisseurs
dans le but d’obtenir un équilibre entre les objectifs contradictoires suivants :
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avoir une qualité de service élevée, peu de stock et réaliser des produits à
moindre coût.
Définition 2 : Le SCM est la gestion des relations en amont et en aval, avec
les fournisseurs et les clients, pour fournir à la chaîne logistique une valeur
client supérieure au moindre coût
Définition 3 : Le SCM est une philosophie intégratrice pour gérer le flux de
distribution depuis le fournisseur jusqu’au client final.
Définition 4 : Le SCM est la gestion des flux de matière et des flux
d’information à la fois à l’intérieur et entre les entités de la chaîne logistique
(fournisseurs, centres de fabrication et d’assemblage et site de distribution).
4. Chaîne logistique amont versus chaîne logistique aval
La chaîne logistique peut être considérée de manière fragmentée, avec une partie amont et
une partie aval séparée par ce qui est communément appelé le point de découplage. Dans
la littérature l’expression Demand Chain Management (DCM) dont les définitions les plus
courantes sont présentées comme suit :
Définition 1 : Le DCM met l’accent sur les besoins du marché et la conception de
la chaîne en conséquence pour satisfaire ces besoins. Elle ne travaille pas à partir
du fournisseur.
Définition 2 : Le SCM est exprimé par le DCM pour refléter le fait que la chaîne
(ou le réseau) est conduite par le marché et non par les fournisseurs
Définition 3 : Le DCM est l’ensemble des pratiques de gestion et de coordination
de l’ensemble de la DC, en démarrant du client final et en remontant jusqu’aux
fournisseurs. L’objectif principal est de partir d’un segment spécifique de clients et
d’accomplir leur demande plutôt que de se focaliser sur l’optimisation interne.
Le point de découplage est le point de démarcation entre d’un côté la Demand Chain
(partie de la chaîne logistique basée sur la commande client) et de l’autre côté la
Supply Chain (partie basée sur la planification). Selon la position du point de
découplage dans la chaîne,
5. L’évolution des chaînes logistiques au cours du temps
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L’environnement industriel dans lequel se place l’entreprise aujourd’hui est de plus en
plus contraignant : marchés versatiles, produits plus complexes et variés, concurrence vive
et, aspect qui n’est pas des moindres, exigeant et capricieux, le client est roi. Parmi les
bouleversements les plus significatifs subis par l’entreprise, figure celui de son rapport
avec ses clients, à travers la relation liant son offre (produit/service) à la demande
(besoins) [Berrah, 2002]. De ce point de vue, 3 grandes phases chronologiques peuvent
être distinguées avec des caractéristiques différentes. Il en découle une évolution du
management de la logistique [Akbari Jokar et al.,2000].
La période de la logistique séparée :
Cette période fait référence aux années antérieures à 1975 où la demande était
supérieure à l’offre. Les produits étant attendus par les clients, le producteur n’avait
pas de raison de raccourcir ses délais de livraison, d’améliorer la qualité des produits
ou d’aller au devant de nouveaux besoins. Sa priorité était la production. Les cycles de
vie des produits étaient longs, l’entreprise n’offrait pas un large choix de produits, le
client avait peu d’influence sur le producteur. Il n’y avait pas vraiment de relation
entre le producteur et le client, c’est le producteur qui était roi. La philosophie de
management était à la production de masse et au zéro temps d’inoccupation. La
performance industrielle était synonyme de productivité, son évaluation était
uniquement financière. Cette période était dite de logistique séparée dans le sens où
chaque maillon de l’entreprise travaillait de manière indépendante sans se soucier des
répercutions de ses décisions sur l’ensemble des activités de l’entreprise. On avait
ainsi un ensemble d’optimisations locales, et non une recherche d’optimisation
globale.
La période de la logistique intégrée :
Dans un second temps, après 1975, l’offre est venue égaler le niveau de la demande
en raison de l’apparition de nombreuses entreprises pour un même segment de
marché, ce qui amena la concurrence. Le producteur devait donc fournir des produits
de qualité et être flexible en s’adaptant à une demande variable, pour conserver ses
clients. Le cycle de vie des produits s’est un peu réduit, le choix du client est devenu
plus diversifié. Cette fois c’est le client qui était devenu roi. La philosophie de
management était au zéro défaut et zéro stock. Pour augmenter le niveau de
satisfaction client, tous les services devaient collaborer et échanger des données
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techniques. On visait donc une optimisation globale dans le cadre de l’entreprise,
c’était la période de la logistique intégrée.
La période de la logistique coopérée :
Depuis les années 1990, l’offre est devenue plus abondante que la demande, la compétition
s’est accrue. La demande se fait incertaine en raison du comportement de consommation
imprévisible du client, la priorité du producteur est la vitesse de réponse qui doit être la plus
courte possible, le cycle de vie des produits s’est considérablement réduit. Le choix du client
est désormais personnalisé. Pour rester sur le marché, l’entreprise doit trouver de nouveaux
marchés, les produits doivent être de bonne qualité, à un faible coût et les temps de réponse
aux évolutions du marché doivent être toujours plus courts. Pour atteindre ces objectifs, le
mot d’ordre est la coopération. La coopération entre le producteur et le fournisseur contribue à
augmenter la qualité des matières premières et ainsi des produits semi-finis et finis.
La coopération entre le fournisseur et son client peut diminuer les coûts pour les deux parties.
La relation entre le producteur et le client fait donc l’objet d’une coopération forte. La
philosophie de management est au zéro temps de réponse, à l’ingénierie simultanée et au
concept de chaîne logistique.
6. Maximiser la valeur dans les chaînes logistiques :
L’objectif d’une chaîne logistique est de créer de la valeur sous la forme de produit ou de
service apporté au consommateur final : elle est alors performante. Les critères de
performance, qui composent cette valeur, ont évolué au cours du temps. D’abord axée sur
les coûts, la performance a ensuite pris en compte les critères de qualité et de délai. Mais
cela est-il suffisant aujourd’hui aux yeux des clients.
Le concept de valeur repose sur la relation entre la satisfaction de nombreux besoins
différents et les ressources utilisées pour y parvenir. Moins on utilise de ressources ou
plus la satisfaction des besoins est grande, et plus la valeur est importante. La valeur n’est
pas absolue mais relative et peut être perçue différemment selon les parties concernées qui
sont dans des situations diverses.
L’obtention d’une valeur qui soit bonne nécessite généralement d’équilibrer une série de
paramètres contradictoires pour parvenir à une situation optimale. Par exemple, pour des
clients externes, elle indique dans quelle mesure ce qui est fourni satisfait leurs attentes et
quel est le coût pour acquérir et utiliser le produit ou le service. Pour le fournisseur, moins
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les ressources nécessaires à la satisfaction du client externe sont importantes, meilleure est
la valeur.
A l’heure actuelle, être performant sur ces trois aspects est nécessaire mais non suffisant.
Compte tenu de l’importance grandissante de l’aspect service, améliorer les relations
client/entreprise, vu du côté client, constitue un autre facteur clé. Le service apparaît donc
comme un quatrième axe de performance. Aujourd’hui, les exigences étant de plus en plus
importantes, les entreprises pour survivre doivent donc proposer : •
Des temps de réponse toujours plus courts, à tous les niveaux (conception,
industrialisation, approvisionnement, fabrication, distribution, produit, processus,
etc.) ;
Des coûts de plus en plus faibles ; • Une qualité parfaite qui est devenue une
condition nécessaire pour mettre un produit sur le marché ;
Un service client de plus en plus personnalisé (adaptation aux besoins, assistance à
la mise en œuvre, dépannage).
Qualité : La qualité est définie au niveau international, d’après la norme ISO 8402,
comme l’ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confère l’aptitude à
satisfaire des besoins exprimés ou implicites. Du point de vue de la performance
rattachée justement à la satisfaction des clients, la qualité illustre l’adéquation des
produits (ou services) à leurs attentes. L’obtention de la qualité est un processus qui
commence par la connaissance des besoins du client, se poursuit par la mise à
disposition de produit et/ou services pour la satisfaction de ces besoins et se prolonge
jusqu’à l’assistance et le service après-vente.
Coût : Les coûts représentent la dimension financière de la performance interne de
l’entreprise. Le coût d’un produit est l’ensemble des dépenses engendrées pour obtenir
un produit et pour le vendre. une entreprise n’obtenant un avantage de coût que si elle
exerce une activité créatrice de valeur à un coût total inférieur à celui de ses
concurrents.
Délai : La réduction de l'ensemble des délais est devenue un impératif majeur des
entreprises. Le premier délai à maîtriser est le délai de mise sur le marché d'un
nouveau produit. Compte tenu de l'évolution rapide des attentes des consommateurs,
des technologies et des produits de la concurrence, le risque de voir un produit dépassé
au moment de sa sortie sur le marché augmente avec le temps. A l'inverse, un délai
court va permettre à l'entreprise d'avoir pendant quelques temps une situation de
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monopole. Le second délai à maîtriser et réduire est le délai de livraison. Il faut bien
entendu travailler à réduire ce délai, mais aussi veiller à ce que les délais prévus soient
respectés. Ceci demande de réduire les cycles de production proprement dits, mais
aussi les délais administratifs de saisie de commande (mise en place d'échanges de
données informatiques) et le temps de transport entreprise client (logistique externe).
Service : Le service client est la fourniture de services à des clients avant, pendant et
après un achat. L’importance accordée au service à la clientèle trouve sa justification
dans les fortes pressions concurrentielles qui se traduisent, notamment, par les
exigences accrues des clients sur les aspects de garantie, de service après-vente,
d’entretien. Le service à la clientèle regroupe un certain nombre de variables comme
la disponibilité des produits, le service après vente, la prise de commande, la capacité
à respecter les promesses. Le service au client apparaît désormais comme une des
sources d’avantage concurrentiel que peuvent s’offrir les entreprises, ce qui explique
sa place prépondérante dans les nouvelles préoccupations des chaînes logistiques.
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