ELABORATION ET ANALYSE DES PROJETS TOURISTIQUES CT JASON OLONDO
INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE DE LA GOMBE
SECTION : SCIENCES ET TECHNIQUES D’ACCUEIL
DEPARTEMENT : ACCUEIL ET TOURISME
KINSHASA/GOMBE
ELABORATION ET ANALYSE
DES PROJETS TOURISTIQUES
G3 Accueil & Tourisme
Titulaire : Monsieur Jason OLONDO LOKOH
Chef des travaux
Année Académique 2022-2023
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ELABORATION ET ANALYSE DES PROJETS TOURISTIQUES CT JASON OLONDO
Contenu du cours
1. Objectif du cours
2. Objectifs spécifiques
3. Résumé
4. Abstract
5. Introduction
6. Chapitre I : Compréhension des concepts
7. Chapitre II : Historique des projets
8. Chapitre III : Préparation et élaboration
9. Chapitre IV : Evaluation de la rentabilité économique et financière
10. Bibliographie
Objectifs du cours
Ce cours d’Elaboration et Analyse des Projets touristiques est structuré
de manière à permettre à l’apprenant d’acquérir un bagage lui permettant
de monter et d’analyser un projet touristique et de développement.
Ainsi, à l’issue de ce cours, chaque apprenant, qui suit avec
assiduité les exposés magistraux et qui participe activement aux travaux
dirigés et pratiques, sera en mesure de maitriser les concepts clés liés
au concept dudit cours notamment ceux ayant trait à la conception et à
l’opérationnalisation du projet, à l’évaluation et aux effets de l’impact.
Ce cours comprend deux volets :
❖ La partie théorique arpentée des exercices pratiques afin que
l’apprenant s’imprègne du contour technique de la matière sera
assurée par le formateur. L’enseignant dispensateur qui du reste
est doté des connaissances théoriques, techniques et pratique.
❖ La partie pratique dont l’apprenant à son tour devra concevoir
plusieurs projets touristiques et de développement de manière
structurée, structurelle et étagée.
Lesdits projets seront côtés de manière à motiver les
apprenants à en mieux faire.
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Ces étudiants de troisième graduat en Tourisme pourront se
servir de cette formation afin de concevoir et monter leurs propres
projets de tourisme et de développement dont la réalisation suivra tant
soit peu.
Objectifs spécifiques
Au terme de cette apprentissage, l’apprenant de cette unité
d’enseignement sera capable de (d’) :
Familiariser les récipiendaires avec la démarche logique d’analyse
de projets;
Renforcer les compétences des récipiendaires en matière de
planification de projet et indicateurs de performance…
Il s’agit pour les futurs cadres et responsables de projets
touristiques de s’approprier les outils de planification des composantes
de projets.
A l’issue de ce module, les étudiants seront en mesure de :
➢ Définir les travaux à réaliser dans un projet touristique ;
➢ Fixer des objectifs poursuivis par un projet touristique ;
➢ Coordonner les actions d’un projet touristique ;
➢ Maîtriser les moyens ;
➢ Diminuer les risques ;
➢ Suivre les actions en cours ;
➢ Rendre compte de l'état d'avancement du projet.
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Résumé
Une entreprise est d’abord un projet économique dont le déroulement
dans le temps est exposé à un risque multiforme. Ce projet implique la
mise en œuvre de ressources dont l’ensemble constitue le capital
économique1 de la firme. Les conditions de mise en œuvre du capital
économique viennent compliquer les choses car elles font référence à un
montage juridico-économique souvent complexe entre diverses parties
prenantes. La théorie financière moderne présente l’organisation
économique comme un nœud de contrats entre ayants droit. Ces contrats
ont pour objet le contrôle des ressources mises en œuvre et surtout la
répartition de la richesse créée.
Les parties prenantes, au premier rang desquels figurent les
actionnaires et les prêteurs, ont par contrat des droits reconnus sur cette
richesse. L’analyse financière de l’entreprise est donc l’analyse
financière que ces parties prenantes font de la richesse de l’entreprise à
la lumière de leurs objectifs et de leurs droits contractuels.
La nature de leurs relations modèle la lecture que l’analyste fait de
l’entreprise et conditionne l’objectif de l’analyse financière.
Un autre trait commun est l’inscription du projet économique de
l’entreprise dans le temps. Or, la dimension du temps introduit une
dynamique d’évolution qui se traduit par des répétitions de décisions
économiques.
Les cycles de l’entreprise, qui se superposent et se répondent, doivent
être au préalable resitué. Enfin, la rentabilité et la solvabilité doivent être
mises en exergue en elles-mêmes car ces notions apparaissent comme
des contraintes financières de survie pour peu que le projet économique
de l’entreprise vise la pérennité.
L’entreprise est le lieu de création de la valeur. Cette valeur découle de
l’agencement dans le temps de ressources économiques coûteuses. La
richesse nette créée est la différence entre la richesse créée et la
richesse consommée. À chaque période, par exemple annuelle,
l’entreprise dégage un flux de richesse qui, dans une économie d’échange
monétaire, s’appréhende et se mesure comme un flux net de liquidités.
1
Capital économique = le patrimoine d'un individu. Pour Bourdieu, le capital économique comprend, outre le
patrimoine (capital au sens strict), les revenus.
Capital social = ensemble des relations personnelles qu'un individu peut mobiliser dans son intérêt.
Capital culturel = ensemble des ressources culturelles dont dispose un individu.
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Ce flux net est égal à la différence entre le rendement de l’actif
économique investi et le coût exigé pour la mise en œuvre de ces
ressources. Ce coût est traditionnellement appelé coût du capital2. Ce
surplus est le « profit économique » (PE), encore appelé « rente
économique » ou « Economic Value Added » (EVA).
Au départ, le projet émane de l’idée d’un individu ou d’un groupe ayant
envie d’agir sur une situation. A partir de là, il s’agit de transformer l’idée
en projet. Pour cela, la phase d’identification est essentielle car elle
permet au porteur d’élargir sa vision de la problématique, du territoire et
des acteurs en présence. C’est cette étape qui confirmera ou infirmera
les hypothèses de départ et qui déterminera de quelle manière il est
possible pour le porteur de projet d’agir sur la situation.
L’analyse du contexte occupe une place essentielle dans l’élaboration du
projet. Il s’agit ici de réaliser une étude sur les spécificités de la zone
d’interventions, les parties prenantes du territoire, examiner les
problématiques, leurs causes et leurs conséquences afin de pouvoir
proposer une ou des solutions adaptées. C’est cette analyse qui
permettra de justifier la mise en œuvre de votre projet. Chaque analyse
de contexte est spécifique à un projet et une zone d’intervention. Un projet
pertinent à un endroit « A » peut se révéler ne plus du tout être pertinent
à un point « B » situé 5km plus loin (zone inondable par exemple). Pour «
caractériser » votre description du contexte, vous pouvez vous appuyer
sur des critères multiples :
- Sociaux ;
- Économiques ;
- Environnementaux ;
- Physiques ;
- et géographiques.
Abstract
A company is first and foremost an economic project whose development
over time is exposed to a multifaceted risk. This project involves the
implementation of resources which together constitute the economic
2
Le coût du capital d’une entreprise est le coût de la totalité de sa dette (argent emprunté), plus le coût de
tous ses capitaux propres (capital des actions ordinaires et privilégiées). Chaque composante est pondérée
pour exprimer le coût en pourcentage (coût moyen pondéré du capital ou CMPC). Comme il s’agit du coût réel
des affaires, il faut donc bien le comprendre.
Pour calculer le coût du capital, une entreprise doit ajouter au coût de sa dette le coût de son capital d’actions
privilégiées et le coût de son capital d’actions ordinaires.
Coût du capital = Coût de la dette + coût du capital d’actions privilégiées + coût du capital d’actions ordinaires.
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capital of the firm. The conditions for implementing economic capital
complicate matters because they refer to an often complex legal and
economic arrangement between various stakeholders. Modern financial
theory presents economic organization as a nexus of contracts between
rights holders. The purpose of these contracts is to control the resources
used and above all the distribution of the wealth created.
Stakeholders, foremost among which are shareholders and lenders,
have contractually recognized rights to this wealth. The financial analysis
of the company is therefore the financial analysis that these stakeholders
make of the wealth of the company in the light of their objectives and their
contractual rights.
The nature of their relationships shapes the analyst's reading of the
company and conditions the objective of the financial analysis.
Another common feature is the inclusion of the company's economic
project over time. However, the dimension of time introduces a dynamic
of evolution which results in repetitions of economic decisions.
The cycles of the company, which overlap and respond to each other,
must first be resituated. Finally, profitability and solvency must be
highlighted in themselves because these notions appear as financial
constraints of survival as long as the economic project of the company
aims for sustainability.
The company is the place where value is created. This value derives from
the arrangement in time of costly economic resources. Net wealth
created is the difference between wealth created and wealth consumed.
At each period, for example annual, the company generates a flow of
wealth which, in a monetary exchange economy, is understood and
measured as a net flow of cash. This net flow is equal to the difference
between the return on the economic assets invested and the cost
required for the implementation of these resources. This cost is
traditionally called the cost of capital. This surplus is the “economic profit”
(EP), also called “economic rent” or “Economic Value Added” (EVA).
Initially, the project emanates from the idea of an individual or a group
wanting to act on a situation. From there, it is a question of transforming
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the idea into a project. For this, the identification phase is essential
because it allows the bearer to broaden his vision of the problem, the
territory and the actors involved. It is this step that will confirm or
invalidate the initial hypotheses and that will determine how it is possible
for the project leader to act on the situation.
The analysis of the context occupies an essential place in the
development of the project. This involves carrying out a study on the
specificities of the area of intervention, the stakeholders of the territory,
examining the problems, their causes and their consequences in order to
be able to propose one or more appropriate solutions. It is this analysis
that will justify the implementation of your project. Each context analysis
is specific to a project and an area of intervention. A relevant project at a
location "A" may no longer be relevant at a point "B" located 5km further
(flood zone for example). To “characterize” your description of the
context, you can rely on multiple criteria:
- Social;
- Economic;
- Environmental;
- Physics;
- and geographic.
INTRODUCTION
L’évaluation financière de projets d’investissements peut apparaître
comme un moyen terme ou une synthèse entre l’approche planificatrice
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de type micro ou macroéconomique et la gestion prévisionnelle dans
l’entreprise.
La notion de projet tire son origine de la planification. Réaliser un projet,
c’est vouloir une finalité (développer un produit ou un service) qui devra
se construire à partir de ce qui existe déjà (la situation de référence). Le
projet n’est donc pas la description de l’état final recherché mais ce qui
permet d’atteindre cet état en supprimant l’écart entre la réalité existante
et l’objectif recherché.
Si un projet est souvent lié à un produit, il s’en démarque par le fait qu’un
projet est toujours le résultat d’une construction par rapport à une
situation de référence, en relation avec une ou plusieurs finalités. Cette
démarche permet de répondre à plusieurs erreurs constatées, le
«paysagisme » qui se limite à la description de l’état final visé et le
«productivisme » qui retrace une augmentation de production sans lui
associer les différents facteurs qui lui sont liés.
L’évaluation d’un projet est donc toujours différentielle. Par ailleurs, elle
n’est jamais universelle, c’est-à-dire qu’elle n’a de valeurs ou de
significations que dans le domaine des finalités visées, il sera donc
important de présenter (ou de rechercher selon les situations) ces
finalités ou objectifs préalables à l’évaluation. L’idée importante de
l’évaluation est aussi de travailler avec des politiques, que ce soit au
niveau de l’entreprise, de la région ou de l’Etat, tout dépendra des projets.
La prise en considération de l’environnement, en tant que variable
exogène, qui influe sur le projet (par exemple les prix d’achat), ou
endogène (par exemple le prix de vente), qui débouchera sur la mise en
place de stratégies de réalisation. Ce qui représente un élargissement
nécessaire des flux pris en compte par l’évaluation que l’on retrouve à
deux niveaux :
- En premier lieu dans l’évaluation financière qui exprime le point de
vue des agents ayant un pouvoir de décision sur la réalisation du
projet. Quand nous mesurons dans une entreprise la productivité
d’un facteur de production (celle du travail par exemple), nous
savons très bien que les autres facteurs influent sur cette
performance. De la même façon, la rentabilité d’un projet est liée à
des éléments externes à son calcul. Un des objectifs de l’évaluation
financière sera d’internaliser » ces éléments externes.
Dans le même esprit, il peut être intéressant d’élargir les flux
directement pris en considération par l’analyse, pour refléter
correctement la situation des agents ou partenaires concernés. C’est par
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exemple le cas de la prise en considération de la rémunération du travail
de l’exploitant dans le calcul de la rentabilité de l’entreprise individuelle ;
- En second lieu dans l’évaluation économique qui exprime le point
de vue de la collectivité sur le projet. Sa vocation est
essentiellement décisionnelle. Elle ne pourra donc intervenir que
lorsque des finalités collectives auront été exprimées.
Par opposition l’évaluation financière, mais dans une démarche souvent
proche, son ambition est de valoriser les « externalités », c’est-à-dire les
effets du projet sur son environnement, afin de les intégrer aux différents
critères de décision.
L’introduction de la dimension temporelle dans l’évaluation d’un projet
étudie les différents flux sur leur durée de vie. Cette perspective qui est
présente dans, par exemple, la notion de coût global change les
recherches d’efficacité dans un projet. Elle permet notamment de
procéder à des « arbitrages entre phases différentes ».
L’idée est que les dépenses initiales conditionnent celles qui vont suivre.
C’est le cas, en particulier de toutes les dépenses de fonctionnement
supportées par les utilisateurs du produit ou service mais aussi du Coût
de destruction de certains biens aujourd’hui intégré au mécanisme du
calcul privé.
L ‘utilisation de la synergie qui existe entre l’élaboration et l’évaluation
des projets fait que l’évaluation d’un projet soit souvent conçue comme
une sanction finale (le projet est intéressant à réaliser ou non). Mais elle
peut aussi être constructive et servir à faire « un bon projet » en
s’associant à un processus de modélisation.
L’évaluation, si elle est intégrée dès l’élaboration, permet de mettre au
point, de tester et de développer plus facilement des options nouvelles.
Elle débouche ainsi sur une simulation active permettant la construction
de stratégies.
Il existe une très grande diversité de projets et il devient intéressant de
retracer la personnalité de chacun d’eux. C’est le contenu de la notion de
profil de projet.
Où se trouve cette personnalité ? Nous la rencontrons dans la
composition des flux d’investissement, le niveau du besoin en fonds de
roulement, celui de la rentabilité, du risque, du montage financier. Tous
ces éléments relativement simples, combinés, donnent une personnalité
au projet et le rendent unique.
La mise en avant de cette personnalité permet d’accroître les chances de
succès, avec une meilleure réalisation des objectifs. C’est le cas avec la
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recherche de solutions de financements adaptées à chaque projet et à sa
capacité effective de remboursement, ainsi qu’à son niveau de risque
atteint.
L’étude avant financement dont la finalité est le traditionnel calcul de
rentabilité précise la construction des différents concepts et instruments
nécessaires à son élaboration :
- flux d’investissement ;
- capacité d’autofinancement (CAF) ;
- besoins en fonds de roulement (BFR).
La rentabilité elle-même fait l’objet d’un développement particulier, en
précisant les critères de mesure utilisés dans des environnements
différents.
L’effet de levier est notamment développé sur la dimension temporelle
des projets.
CHAPITRE I : COMPREHENSION DES CONCEPTS
I.1. Elaboration des projets
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Projet signifie jeter en avant.
"C'est un acte de management intellectuel avec des objectifs, une
stratégie de réalisation, des moyens, des plans de mise en œuvre, un
coût, un contrôle de réalisation, des évaluations de résultat et des
mesures de suivi. Tout projet implique une conscience venue du temps
englobant
Nous différencions donc dans la démarche le projet comme objet
d'organisation de la pensée et comme outil de communication.
Le projet vous permet de structurer votre intention, votre démarche et
de la rendre intelligible à vos yeux et à ceux des autres. Ne doutez pas
que le passage à l'écrit vous aidera à éclaircir vos idées et aussi à vous
posez toutes les questions essentielles.
- L'idée : Un projet commence par une idée d'action traduisant une
intention. Cette idée est exprimée par un ou plusieurs individus.
Il s'agit donc d'abord de verbaliser l'idée, d'en préciser et d'en
arrêter une expression partagée par les porteurs de projet.
- Les constats - le diagnostic : Il permet de vérifier que l'idée de
départ rencontre une réalité, qu'elle est pertinente dans le contexte
donné et opportune. Il s'agit donc de recueillir les éléments qui
permettront cette vérification de la manière la plus rigoureuse
possible.
- Le recensement des problèmes : Les informations recueillies dans
le diagnostic sont analysées collectivement pour en dégager les
problèmes que se proposent de résoudre le projet.
I.1.1. L’élaboration des projets
Les grandes étapes d’élaboration des projets sont les suivantes :
- Le cadre de référence : Il s'agit de produire un document
synthétique de cadrage.
Ce document doit reprendre les différents éléments produits
précédemment en mettant en évidence les choix du groupe.
Le but du projet doit donc être énoncé le plus clairement possible.
Les objectifs se déclinent naturellement du but. Ils sont les étapes
de la réalisation du projet. Ils sont directement évaluables.
- Le pré-projet : Il est nécessaire dans un esprit d'organisation, de
mettre l'ensemble de la "matière" en perspective et
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d'opérationnaliser la démarche. Pour chaque objectif défini, il
faudra répondre aux questions suivantes :
• quelles actions ?
• quelle organisation ?
• quelles ressources techniques et pédagogiques, matérielles et
financière ?
- L'étude de faisabilité : Le pré-projet doit être confronté aux réalités
de l'environnement. Il faudra donc vérifier point par point que les
objectifs du projet sont faisables dans ce contexte.
- La validation : Cette dernière étape avant la mise en œuvre doit
permettre de vérifier l'adéquation entre le but du projet et les
valeurs de l'association. Seule l'instance décisionnelle de
l'association a la capacité de valider le projet.
I.1.2. La rédaction du projet
Le projet doit plus ou moins suivre le plan suivant qui reprend de manière
globale tout ce qui a été vu plus haut.
- Le porteur du projet : En quelques phrases, vous devrez d'abord
vous présenter et expliquer les raisons personnelles qui vous
conduisent à vouloir mettre en œuvre ce projet.
- Le contexte et l'origine du projet : Il s'agit là d'une description
sociologique, historique, géographique, économique,
démographique, urbanistique du territoire où se déroule le projet
et le ou les action(s). Tout ce qui permettra d'avoir une meilleure
compréhension du projet et de sa raison d'être.
Il peut aussi s'agir d'une présentation des programmes nationaux
ou des procédures régionales qui ont cours au plan local et, dans
lesquelles s'inscrivent le projet.
Il peut enfin aussi s'agir d'un rappel du mandat de l'initiateur du
projet ou de la commande qui lui a été passé. Un rappel en quelque
sorte de ce qui légitime le projet et l'action de son porteur.
- La finalité du projet : Elle correspond à une volonté d'être à un
moment précis. La finalité d'une action renvoie aux intentions de
ses promoteurs, en rapport avec leurs valeurs. La finalité d'un
projet est politique, philosophique…
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- Le but du projet : Le but détermine ce qui doit être atteint à moyen
terme. Il définit les orientations à prendre.
- Le public : Il doit être clairement affiché les catégories de
populations qui sont visées par le projet et qui bénéficieront des
actions.
- Les objectifs généraux : Ceux-ci se définissent à partir des besoins
recensés et de la projection des valeurs.
- Les objectifs opérationnels : Il se définissent par déclinaison à
partir des objectifs généraux et s'adaptent aux besoins particuliers
des publics ciblés. Ils décrivent une activité identifiable et
mesurable.
- Les actions : Elles doivent être listées et mises en relation avec les
objectifs opérationnels. Elles permettent de prendre la mesure de
la réalité du projet et de son opérationnalité. Les actions doivent
être présentées d'une manière claire et synthétique. Il ne s'agit pas
de rentrer dans des détails trop précis mais bien d'expliquer ce qui
va se passer.
- La démarche d'intervention : Cette partie du projet est
fondamentale et doit retenir l'attention du rédacteur. Elle sert au
lecteur à mesurer la faisabilité du projet.
Il est également souhaitable de faire figurer dans cette partie un
échéancier qui reprend globalement le déroulement du projet dans
le temps.
- Les partenaires du projet : Vous pourrez différencier les
partenaires fonctionnels des autres partenaires.
- La promotion du projet : Il faudra expliquer comment vous
envisager de promouvoir le projet avant qu'il soit mis en œuvre,
pendant et aussi après qu'il soit réalisé. Vous devrez faire la
démonstration que vous avez pensé la communication au sens
large.
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- L'évaluation du projet : Aucun projet n'a de sens sans que soit
envisagé son évaluation pour de nombreuses raisons mais avant
tout pour s'assurer que les objectifs ont été atteint. Dans la mesure
du possible et en fonction de la nature du projet, des temps
d'évaluation doivent être envisagé aux différentes étapes de la
réalisation du projet. Il permet de mesurer l'écart s'il existe entre
ce qui était prévu et ce qui se réalise et de réajuster si nécessaire.
- Le budget : Vous pourrez présenter un projet global de la structure
et aussi un projet plus spécifique du projet. Vous pourrez
également y adjoindre un plan de trésorerie.
I.1.3. La mise en œuvre du projet
- La gestion de l'action et de son évaluation : Un échéancier doit
préciser le déroulement du projet. D'autres outils de suivi du projet
doivent être conçus pour faciliter sa mise en œuvre et son suivi.
L'utilisation de ressources utiles à la réalisation du projet doit faire
l'objet d'une attention particulière.
Le travail préparatoire doit maintenant se traduire par des actes.
Les responsables doivent être identifiés.
- La valorisation :
D'une manière générale, il semble intéressant de valoriser le projet
dans sa forme aboutie, et tous ceux qui ont contribué à sa réussite.
I.2. Analyse des projets
Les objectifs assignés in fine à l'analyse sont, d'une façon générale, de
déterminer avec précision les coûts, la bonne utilisation des ressources
engagées (et particulièrement les rentabilités financières et
économiques) et la pertinence du projet du point de vue des politiques
économiques et des réformes structurelles.
D'une façon générale, on peut considérer que :
L'ANALYSE FINANCIÈRE détaillée des acteurs (entreprises, artisans,
organismes publics, paysans...) est essentielle dès lors que :
- des doutes existent quant à la mise en œuvre du projet et son
intérêt pour certains acteurs clés ;
- il est important de connaître l'impact précis du projet sur certains
acteurs et, pour préparer les données nécessaires à l'analyse
économique.
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L'ANALYSE DU COMPTE CONSOLIDÉ n'a évidemment de raison d'être que
dans les cas où le projet met à contribution plusieurs acteurs dont les
activités forment un tout indissociable.
L'ANALYSE DES EFFETS SUR LES OBJECTIFS ÉCONOMIQUES s'impose:
- pour tous les projets de grande dimension pour l'économie
nationale ;
- chaque fois que l'on veut connaître le bilan en devises du projet
(projets de substitution d'importation ou d'exportation, par
exemple) ;
- chaque fois que l'on veut connaître l'impact du projet sur les
finances publiques;
- quand la distribution de revenus est une composante importante
des effets attendus (projet s'implantant dans une région à fort taux
de chômage, projet de lutte contre la pauvreté, projet entraînant un
changement de prix des biens ou services pour les
consommateurs...) ;
- quand le projet vise à renforcer le tissu économique des
entreprises (projets de ligne de crédit, projet entraînant une
modification du prix de biens et services intermédiaires...).
L'ANALYSE DE LA VIABILITÉ DU PROJET DANS L'ÉCONOMIE
INTERNATIONALE s'impose :
- pour tous les projets de grande dimension pour l'économie
nationale ;
- pour les projets directement reliés aux marchés internationaux et
qui doivent être compétitifs (projets de substitution d'importation
ou d'exportation, par exemple);
- quand la branche ou le secteur de production concerné est l'objet
d'interventions fortes de la puissance publique ou de pratiques
anticoncurrentielles (monopoles...);
- dans les économies dont le taux de change est maintenu à des «
niveaux artificiels» ;
- dans les économies nécessitant d'importants ajustements
structurels.
L'ANALYSE DES PROJETS À PRODUITS NON VALORISABLES doit être
systématiquement menée et de façon aussi complète que possible en ce
qui concerne l'analyse des budgets et celle de l'efficience avec laquelle
les moyens matériels et humains sont employés. Par contre, elle ne doit
aborder l'étude de l'impact économique des dépenses que :
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- dans le cas des projets de grande envergure ;
- quand existe un objectif de distribution de revenus ;
- pour les projets utilisant des produits importés dans les
économies ayant une contrainte forte de devises ;
- quand des choix entre des variantes dont les coûts sont proches
doivent être faits.
I.3. Projet
Un projet se définit comme un ensemble d'activités visant à atteindre,
dans des délais fixés et avec un budget, des objectifs clairement définis.
Un projet est un effort ponctuel et coordonné pour atteindre un objectif
unique, incluant une dose d’incertitude quant à sa réalisation.
On appelle projet l'ensemble des actions à entreprendre afin de répondre
à un besoin défini dans des délais fixés (un début et une fin). Le projet
mobilise des ressources identifiées (humaines et matérielles) durant sa
réalisation, celui-ci possède également un coût et fait donc l'objet d'une
budgétisation de moyens.
L’on peut aussi parler de projet d’investissement.
Le terme « projet » fait l’objet d’une utilisation fréquente. Partons d’une
définition étymologique. L’investissement est représenté par des
immobilisations nouvelles corporelles ou incorporelles (éléments de
dépenses dont la durée de vie est supérieure à un an). Un projet est ainsi
un ensemble cohérent d’activités.
Un projet est :
• Unique : Un objectif spécifique dans un contexte particulier à chaque
projet. Il n’existe pas deux projets identiques.
• Temporaire : Une date de début et une date de fin, et donc un périmètre
et des ressources définis.
• Projet interne : L’intervention souhaitée répond à l’ensemble des
besoins prioritaires identifiés. Il permet de se focaliser en priorité sur les
besoins prioritaires des populations cibles et facilite la recherche de
financement.
• Projet mis en œuvre : Projet financé et en cours de mise en œuvre par
les partenaires. Il correspond au périmètre de responsabilité d’un chef
de projet.
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• Projet partenaire : Partie du « projet mis en œuvre » sous la
responsabilité d’un partenaire opérationnel. Il correspond au périmètre
de redevabilité d’un partenaire et de contrôle qualité des équipes.
Ces différents types de projet ne doivent pas se confondre avec un «
contrat de financement » qui peut être signé pour un ou plusieurs projets
et qui permet de suivre une redevabilité bailleur à partir d’un engagement
contractuel.
I.3.1. Typologie des projets
Les projets peuvent être classés par finalité, par activité, par nature et
par type.
a. Classification des projets par finalité
a .1. Projets de création de produits nouveaux
Leur originalité tient d’abord au fait que nous cherchons à mesurer la
rentabilité d’un produit qui n’existe pas encore. Par ailleurs, il est possible
dans le cas d’un développement dans une entreprise déjà créée que
l’activité nouvelle absorbe une part de charges déjà existantes.
Une de leurs particularités essentielles tient au passage de l’idée au pro
duit. Il faudra tenir compte de l’existence d’une très forte mortalité des
idées nouvelles et des produits nouveaux.
Pour aboutir au produit, il sera nécessaire de définir les caractéristiques
du bien (ou du service), de son marché et de son processus d’élaboration.
Le point le plus sensible est souvent représenté par le marché du pro
duit (validité des prévisions commerciales). Ceci pose le problème de
l’adaptation de la capacité de production et de son évolution par la
montée en production.
a.2. Projets d’investissements de productivité
Leur finalité tient au fait que l’entreprise cherche à mesurer l’opportunité
du changement d’un équipement, et non la rentabilité de l’équipement
(problème de la catégorie précédente). De ce fait, la rentabilité du produit
peut rester bonne et le changement d’équipement s’avérer mauvais (et
inversement).
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Le produit est connu, la demande déjà appréciée. Toute la difficulté réside
dans le calcul des coûts et notamment l’intégration correcte des
changements induits par le nouvel équipement, le coût de la formation,
de la nouvelle organisation, ainsi que la surcharge administrative.
Il faudra généralement tenir compte de la valeur de l’équipement ancien
(cas de cession). Tout remplacement de matériel important peut
s’assimiler à ce type de projet, dans la mesure où le remplacement ne se
fait pas à l’identique. Le problème est alors de savoir quand remplacer
l’équipement.
a.3. Projets d’investissements de capacité
Ce type de projet combine des éléments de figures antérieures. Le
changement de dimension du marché (type A) et le changement d’équipe
ment (type B). La finalité de ce type de projet est le changement de taille
de la production à partir d’une modification de la demande. Il s’agit donc
de déterminer une nouvelle capacité optimale de l’investissement. Parmi
leurs particularités, nous retrouverons les points sensibles précédents
notamment:
- l’incertitude du nouveau marché ;
- l’intégration du coût du changement technologique.
Le problème déjà soulevé de répartition des charges entre ancien
et nouveau devient plus aigu.
a.4. Projets d’investissements collectifs ou sociaux
Le terme social a un double sens ; il peut signifier ce qui concerne le
personnel d’une entreprise ou la nature collective du projet, dans le sens
de national (ou encore public).
Dans le premier cas, nous trouvons les investissements relatifs aux
conditions générales de vie dans une entreprise (équipements administra
tifs de toutes sortes). Ils sont nécessaires à toutes les catégories de
projets. Et à ce titre, ils doivent être intégrés aux investissements
directement productifs (en totalité ou par un mécanisme de répartition).
Néanmoins ils peuvent faire l’objet d’une étude spécifique. Ils sont
destinés alors à obtenir une meilleure intégration du personnel (point de
vue interne) ou même simplement une meilleure image de marque (point
de vue externe).
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L’étude de la rentabilité ne peut être menée qu’avec des indicateurs
propres, par exemple la diminution du « turn-over » ou l’amélioration du
rendement du travail.
Le terme de rentabilité sociale a également fait son apparition dans le
second cas ou nous avons tous les projets d’aménagement (d’infra
structure) ou de façon générale tous les projets publics de substitution à
l’initiative privée.
L’étude de ces projets ne devrait être analysée que du point de vue de la
collectivité (internationale, nationale ou régionale) par opposition à celui
plus étroit d’un agent. Seule l’évaluation économique peut rendre compte
de l’opportunité (ou du choix) de ces projets.
A côté de ces grands projets, nous trouvons de plus en plus une catégorie
intermédiaire de projets, publics (réalisés par une collectivité locale)
mais ayant les caractéristiques d’un projet d’entreprise (réalisation d’un
service). Ce type de projets ne vise pas la rentabilité mais exige une
autonomie de fonctionnement (parfois obligatoire dans le cadre
européen). Il s’agit de projets de services locaux donc de dimension
modeste. Citons le cas des projets de médiathèques, de service de
proximité ou de services aux entreprises. Autrefois, ces projets étaient
peu évalués en raison de leur caractère public et local (seule l’existence
préalable de fonds décidait de leur réalisation).
Or aujourd’hui avec la plus grande autonomie locale face à de plus larges
possibilités de réalisation, une réflexion sur l’utilisation des fonds est
devenue indispensable. La particularité de l’évaluation de ces projets
locaux tient souvent au montage financier qui va intégrer plusieurs
partenaires.
a.5. Projets de développement
Ces projets peuvent concerner toutes les catégories précédentes, mais
avec une composante particulière dans la finalité, qui est celle du
développement.
Etant donné l’ampleur des problèmes, seules quelques remarques seront
formulées pour indiquer les points qui nous semblent essentiels:
- la transposition des techniques mises au point dans des pays
n’ayant pas atteint le même niveau de développement (à l’Ouest
comme à l’Est);
- le problème de greffe du projet sur le lieu d’implantation avec des
risques plus élevés de rejet (particulièrement en milieu rural);
- le développement comme facteur propre, c’est-à-dire ayant un coût
spécifique lié à sa finalité et qu’il est important d’isoler, pour par
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exemple des questions de modalité de financement ou de contrôle
des coûts.
Coûts spécifiques des projets de développement sont :
- adaptation des techniques;
- risques de rejets du milieu;
- lenteurs des démarrages.
Le développement est un coût à part entière qui pourrait entrer dans la
classification analytique des charges.
Souvent dans ce type de projet, il est prévu d’atteindre en quelques
années un niveau de production maximal à partir d’inputs classiques
(avec malheureusement souvent un faible taux de réussite). Il serait au
contraire intéressant de faire apparaître le coût du développement à part,
en plus des coûts classiques de production, comme c’est par exemple fait
pour la formation. Ceci permettrait peut-être de mieux effectuer le suivi
et l’évaluation ex post de ces projets.
b. Classification des projets selon l’activité
L’activité donne lieu à des spécificités que nous n’allons pas développer
mais qui méritent quelques remarques destinées à montrer que la
technique de l’évaluation ne peut être uniforme et par conséquent doit
s’adapter à la nature du produit pris en considération.
b.1. Le secteur agricole et industriel
L’opposition de ces secteurs est traditionnelle. Les particularités du
secteur agricole tiennent souvent à la spécificité de la fonction de
production (êtres vivants par rapport à des objets), qui obéit à des règles
différentes (problèmes de croissance par exemple). Voici, à titre
d’illustration, une fonction de croissance du Loup, utilisée à la
détermination des prévisions de poids des poissons à partir des profils
thermiques des stations d’élevage, et du poids de départ:
tcj= 0,3 x P -0,34 x e 0,1151 x T
avec tcj = taux de croissance journalier,
P = poids,
T = température de l’eau.
b.2. Le cas de la production d’un bien et de la réalisation d’un service
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ELABORATION ET ANALYSE DES PROJETS TOURISTIQUES CT JASON OLONDO
Les caractéristiques majeures des services sont l’intangibilité (non
matérialité), la simultanéité (absence de stock) et l’interactivité
(présence souvent active du client).
Elles induisent des difficultés de définition et de standardisation du
contenu des services offerts. L’élaboration et l’évaluation d’un service
restent soumises à de plus fortes contraintes dues à l’existence d’un
support et à la proximité du client.
Le découpage des charges en variables et fixes est souvent plus délicat.
Les charges des services présentent une certaine rigidité à court terme
dont il faudra tenir compte dans l’évaluation. Nous avons aussi à signaler
l’importance relative de certains éléments incorporels (investissements
intellectuels issus de l’exploitation) et leur caractère stratégique dans
une phase de démarrage.
Au niveau des moyens utilisés, l’image classique du service utilisateur de
personnel avec peu de capital n’est pas générale. Mais l’existence d’un
plus faible coefficient de capital entraîne une place relative plus
importante du fonctionnement (exploitation) sur l’investissement
corporel, qui se traduit par une plus forte rentabilité du capital technique.
Les activités de service avec une faible intensité capitalistique pourront
avoir, pour une même performance de rentabilité, une plus faible
productivité et profitabilité. Ces deux derniers indicateurs joueront donc
un rôle moindre dans une activité de service ayant ce profil.
b.3. Le cas de la saisonnalité des ventes
Il correspond à une variation significative des ventes ou (et) de la
production à l’intérieur de l’année, que l’on rencontre dans des projets
agricoles (cultures pérennes/cultures saisonnières, projets arboricoles,
aquacoles) ou des projets industriels (jouets, cadeaux...).
Les particularités concernent surtout le calcul du besoin en fonds de
roulement et de la trésorerie.
b.4. Le cas d’une durée du cycle d’exploitation supérieure à l’année
Cette situation est notamment rencontrée dans les projets forestiers ou
d’infrastructure. La rentabilité est calculée sur de plus longues périodes.
Le calcul du taux d’actualisation peut également présenter des difficultés.
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c. Classification des projets par nature
Les projets n'étant pas tous de même nature, il est utile de distinguer :
c.1. Les projets à produits valorisables sous forme monétaire
Il s'agit essentiellement des projets de développement de la production
de biens et services :
- faisant l'objet d'une commercialisation effective ou pour lesquels
existe un marché (cas des cultures vivrières autoconsommées) ;
Exemples : projets de développement industriel, énergétique, artisanal,
agricole, touristique, ou de crédit aux entreprises.
- fournis gratuitement aux bénéficiaires, ou dont la vente n'obéit pas
à une logique commerciale, mais qui concourent principalement à
des activités dont la valorisation des avantages est «
raisonnablement aisée » ;
Exemples : projets de développement d'infrastructures routières, projets
de formation professionnelle ou de vulgarisation agricole.
c.2. Les projets à produits non valorisables monétairement de façon
fiable sans dépasser le temps et les ressources dont disposent
généralement les analystes, ou encore sans faire appel à un corps
d'hypothèses « excessif » ou en dénaturer l'objectif spécifique.
Exemples : projets de santé publique, d'éducation nationale, de réseaux
d'assainissement urbain, de services sociaux, de préservation de
l'environnement, de développement culturel ou d'appui institutionnel.
d. Classification des projets par type
d.1. le projet-ouvrage
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le projet « ouvrage », dont la finalité est d'obtenir un résultat considéré
pour lui-même (par exemple, ouvrage d'art, bâtiment, usine, navire,…).
d.2. le projet-produit
le projet « produit », dont la finalité est la mise au point d'un produit, qui
fera par la suite l'objet d'une production répétitive, destinées à un marché
(par exemple, automobile, électroménager, produit chimique….), qu’est
appelé « projet de développement » ou « projet marché ».
I.3.2. Gestion de projet
L'objectif de la « gestion de projet » consiste à « planifier, organiser et
gérer des ressources pour garantir l'exécution appropriée d'objectifs,
résultats et produits spécifiques au projet ».
Certaines caractéristiques rendent la gestion de projet particulièrement
complexe. Nous citons :
- Finalité : La livraison de résultats concrets reste un moyen pour
apporter un changement aux populations cibles ;
- Complexité : Tendance à fonctionner dans des contextes
particulièrement complexes (ressources limitées, risques élevés,
réseaux d'approvisionnement complexe, environnements
politiques/financiers instables, conditions dangereuses) ;
- Multi-acteurs : La mise en œuvre des projets implique une grande
variété d’acteurs (communautés, autorités, partenaires,
bailleurs…) ;
- Contenu et processus : L'approche du projet est souvent aussi
importante que les résultats eux-mêmes, avec notamment une
priorité élevée accordée à la participation ;
- Apprentissage : L’identification, l’élaboration participative de
nouveaux savoirs réutilisables grâce à une réflexion sur sa
pratique, leur formalisation, leur transmission est une priorité
applicable à tous les projets.
I.3.3. Programme
Les termes « projet » et « programme » sont utilisés fréquemment dans
le secteur de la solidarité internationale sans qu’une définition commune
et précise ait été formalisée. De manière à clarifier les rôles et
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responsabilités à chacun de ces niveaux de gestion, la définition suivante
est proposée pour.
Un « programme » est constitué d’un groupe de projets liés de manière
coordonnée pour obtenir des avantages ainsi que le contrôle qui ne
seraient pas possibles s'ils étaient gérés individuellement.
Le terme de « programme » est parfois utilisé (souvent à l’initiative d’un
bailleur) pour une intervention sur un sujet spécifique qui est porté par
plusieurs projets.
Un « programme » (ou mission) fait surtout référence à une organisation
qui est positionnée dans un pays ou une région d’intervention, et qui
coordonne un ou plusieurs projets dans cette zone géographique sous la
responsabilité d’un directeur de programme ou d’un chef de mission.
Un programme ou mission doit notamment permettre d’apporter les
plus-values suivantes :
- Zone géographique : Engager les ressources de plusieurs projets
dans la même zone géographique pour avoir un impact plus
efficace que si chacune d'elle était utilisée séparément ;
- Secteur : Favoriser les synergies entre projets de secteurs
techniques différents ;
- Redevabilité interne : Contribuer à la stratégie institutionnelle de
l’organisation ;
- Financement : Réaliser des économies d’échelle ;
- Populations cibles : Répondre aux besoins prioritaires multiples
des populations cibles ;
- Gestion : Assurer la meilleure coordination possible entre projets.
I.3.4. Planification, suivi, évaluation
La planification, le suivi et l’évaluation peuvent être définis comme un
ensemble d’activités interdépendantes et interconnectées visant à
mesurer les résultats et les effets d’un projet et à en évaluer l’impact,
tout en répondant aux dimensions de qualité, de redevabilité et
d’apprentissage.
Un système de planification-suivi-évaluation projet qui fonctionne bien
est une composante essentielle de la démarche qualité d’une
organisation de solidarité internationale. Il permet de gérer, analyser,
diffuser, et utiliser les informations d’un projet pour :
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- Améliorer et démontrer la performance avec des informations
fiables et pertinentes qui permettent d’objectiver les prises de
décision et les ajustements nécessaires à tout projet.
- Documenter le projet pour alimenter les processus
d’apprentissage, de communication et de plaidoyer.
- Rendre compte aux acteurs concernés sur le respect des règles
(interne, autorités, donateurs...), mais aussi et surtout donner la
possibilité aux bénéficiaires de nos projets de donner leur avis sur
nos interventions.
a. Planification
La planification peut être définie comme un « processus permettant de
définir les objectifs d’un projet, d’élaborer les stratégies, de tracer les
grandes lignes des dispositions de mise en œuvre et d’attribuer les
ressources nécessaires à la réalisation de ces objectifs ».
La planification est considérée comme le point de départ, c’est donc une
étape cruciale. La planification pose les fondements tant du projet (cadre
du projet) que du système de suivi et évaluation (plan de suivi) qui
appuiera la gestion du projet. Une planification mal considérée conduit
inévitablement à rencontrer des difficultés dans le suivi et l’évaluation.
Les questions clés à poser pour une meilleure planification sont les
suivantes :
- Que voulons-nous faire ?
- Pourquoi ?
- Avec qui et comment ?
- Avec quelles ressources ?
- Quand ?
- Dans quel contexte ?
b. Suivi
Le suivi se définit comme « un processus continu de collecte
systématique d’informations, selon des indicateurs choisis, pour fournir
aux gestionnaires et aux parties prenantes (…) des éléments sur les
progrès réalisés, les objectifs atteints et l’utilisation des fonds alloués
Et demande la mise en place de deux types de suivi dans un système de
planification suivi- évaluation projet :
- Suivi de la mise en œuvre (suivi du processus) : Il permet de suivre
l’utilisation des ressources, l’avancement des activités et la
réalisation des produits. Il sert à analyser « comment » les activités
sont exécutées – leur efficacité en termes de respect des délais et
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d’utilisation des ressources. Ce type de suivi inclut notamment les
composantes de suivi des activités, financier, de conformité (aux
lois, règles et engagements contractuels), du contexte, du
renforcement de capacités et des mécanismes de retour
d’information des bénéficiaires.
- Suivi des résultats (suivi de la performance) : Le suivi des résultats
est axé sur l'obtention des résultats et effets escomptés ainsi que
sur l’impact probable du projet. Il vise à déterminer si le projet est
en voie d’atteindre les résultats planifiés (produits, réalisations et
impact), et s’il a des effets non recherchés (positifs ou négatifs). Il
permet d'apporter les ajustements nécessaires au projet, et fournit
des informations essentielles aux évaluations du projet. Par
exemple, dans le cadre d’une intervention de déminage, une
analyse « avant » et « après » notre action est généralement
réalisée pour analyser le niveau de réutilisation des terres
dépolluées.
Les questions clés pour un meilleur suivi sont les suivantes :
- Faisons-nous ce que nous avions dit que nous ferions ?
- Sommes-nous sur la bonne voie pour atteindre les résultats
souhaités ?
- Prenons-nous en compte les évolutions du contexte et des besoins
qui ont des effets sur le cours du projet et sur son adaptation ?
Dans la mesure du possible, le suivi doit être :
- Participatif : il convient d’y associer les membres de l’équipe projet,
les partenaires et les bénéficiaires du projet pour favoriser la
compréhension et l’appropriation.
- Réaliste : Les données de suivi doivent être bien ciblées et couvrir
seulement ce qui est nécessaire et suffisant pour piloter le projet
et répondre aux attentes des parties prenantes.
- Proportionné : Il ne doit pas exiger trop de temps et
d’investissement par rapport à la mise en œuvre du projet.
- Utile : Il doit être intégré au pilotage de projet, pour notamment
apporter des données et une vision « désagrégée » en fonction de
différents groupes cibles.
- Adapté : Il doit pouvoir être mis en œuvre avec le budget et les
compétences des équipes et de ses partenaires.
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- Transparent : L’information doit pouvoir être partagée avec les
bénéficiaires, les partenaires, les donateurs et toutes autres
parties prenantes concernées.
c. Evaluation
L’évaluation est un processus d’appréciation systématique et objective
d’un projet, d’un programme ou d’une politique, en cours ou terminé, de
sa conception, de sa mise en œuvre et de ses résultats, incluant le
partage des résultats et la mise en place de mesures correctrices.
Le but est de déterminer la pertinence et l’accomplissement des
objectifs, au regard de critères préalablement définis.
Les questions clés de l’évaluation sont les suivantes :
- Avons-nous fait ce que nous avions dit ?
- Est-ce que l’intervention a contribué aux changements identifiés ?
- Comment ?
- Pourquoi ?
Différents types d’évaluation peuvent être menés en fonction des attentes
(redevabilité ou apprentissage), de qui évalue (interne, externe, mixte),
du périmètre (projet, programme, thématique, méta-analyse), de l’objet
évalué (processus, impact), et du moment du cycle de projet (ex-ante –
diagnostic initial ; mi-parcours – mise en œuvre ; ex-post – après
l’intervention).
Le réseau du Comité d’Aide au Développement de l’OCDE a élaboré des
critères d’évaluation qui sont souvent utilisés comme référence pour les
évaluations dans le secteur de la solidarité internationale. Nous citons :
- La pertinence : Mesure dans laquelle les activités d’aide
correspondent aux priorités étaux politiques du groupe ciblé, des
partenaires ou des bailleurs.
- L’efficacité : Mesure du degré de réalisation des objectifs de
l’activité d’aide.
- L’efficience : Mesure à la fois qualitative et quantitative des produits
considérés comme un résultat des moyens.
- L’impact : Il s’agit des effets positifs et négatifs, directs ou indirects,
intentionnels ou non, induits par une intervention.
- La pérennité/Durabilité : La pérennité permet de mesurer si les
bienfaits d’une activité ont des chances de perdurer une fois que le
bailleur aura achevé de la financer.
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ELABORATION ET ANALYSE DES PROJETS TOURISTIQUES CT JASON OLONDO
Une évaluation de qualité respecte les critères suivants :
- Impartialité et indépendance des évaluateurs ;
- Crédibilité et transparence des évaluateurs ;
- Utilité de l'évaluation, et de la façon dont elle est menée, pour la
prise de décision ;
- Participation des parties prenantes du projet afin de renforcer leurs
capacités en matière d’évaluation, mais surtout de leur laisser la
possibilité de s’exprimer directement.
Quelle que soit sa forme, une évaluation est dite participative dans la
mesure où les différentes parties prenantes de l’intervention (y compris
les bénéficiaires) sont impliquées dans sa conception, sa mise en œuvre
et son interprétation.
I.4. Tourisme
Selon le professeur Walter Hunziker et Kurt Krapf, considérés comme
les fondateurs de la recherche touristique ; le « tourisme est l’ensemble
des relations des faits, constitués par les déplacements et les séjours
des personnes hors de leur lieu de résidence habituelle, pour autant que
ces séjours et ces déplacements ne soient pas motivés par une activité
lucrative quelconque. »
D’après l’OMT, le tourisme comprend les activités déployées par les
personnes au cours de leurs voyages et leurs séjours, dans un lieu situé
en dehors de leur environnement habituel, pour une période consécutive
qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisir, pour affaires ou autres
activités (motifs).
Selon LANQUAR, le « tourisme est l'ensemble des relations des faits,
constitués par les déplacements et les séjours des personnes hors de
leur lieu de résidence habituelle, pour autant que ces séjours et ces
déplacements ne soient pas motivés par une activité lucrative
quelconque ».
I.4.1. Autres définitions :
a) Attraction touristique
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ELABORATION ET ANALYSE DES PROJETS TOURISTIQUES CT JASON OLONDO
L'attraction touristique représente l'ensemble des biens naturels et/ou
artificiels susceptibles d'appropriation touristique et pouvant faire partie
du patrimoine touristique d'un territoire donné.
b) Destination touristique
La destination touristique est un point de chute ou d'atterrissage des
touristes c'est-à-dire l'endroit (pays, région, territoire, ville) où se trouve
l'attrait touristique.
c) Produit touristique
Le produit touristique est un ensemble des biens et services que les
différents prestataires du domaine (transport, hébergement,
restauration et animation) mettent à la disposition des consommateurs
touristiques qui sont des visiteurs en vue de satisfaire leurs besoins.
d) Ressources touristiques
On sous-entend par ressources touristiques tous les moyens humains,
matériels et financiers dont dispose une collectivité à des fins
touristiques.
e) Richesses touristiques
Les richesses touristiques rassemblent tous les biens de grande valeur
appartenant au patrimoine touristique d'un Etat et susceptibles d'être
consommés par les touristes après leurs transformations en produit
touristique par le tour opérateur.
f) Site touristique
Point géographique et/ou paysage présentant une valeur du point de vue
culturel, esthétique, historique, scientifique, récréatif, et qui est exploité
et réservé, en tout ou en partie, pour l'intérêt touristique.
g) Tour-Opérateur
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Tout organisateur de voyages exerçant la fonction spécifique de réunir,
en un produit unique répété à plusieurs exemplaires identiques,
différents produits et services nécessaires pour assurer un déplacement
et/ou un séjour touristique.
h) projet de tourisme
Le projet de tourisme est un projet lancé pour coordonner, regrouper et
développer tous les articles concernant le tourisme, les voyages et les
loisirs.
Un projet touristique peut se définir comme la réalisation d’une idée
relative à un équipement ou à un service, s’intégrant dans une démarche
globale de destination touristique. Un projet touristique contribue au
développement local, il doit être économiquement viable et requiert donc
des compétences diversifiées utilisées dans le cadre d’un processus
technique cohérent. Il nécessite des études de marché et une réflexion
sur son exploitation, sa rentabilité et son financement.
h.1. Les étapes clés d’un projet de tourisme
a. Phase d'opportunité
- Connaître les marchés, les clients ;
- Positionner son produit ;
- Rechercher un site ;
- Connaître les labels ;
- Connaître les règles fiscales ;
- Confirmer l’adéquation Territoire / Projet.
b. Phase de faisabilité
- Analyser les marchés par des politiques marketing ;
- Vérifier les règles d'urbanisme ;
- Effectuer les formalités de création de société ;
- Élaborer un business plan / plan de financement ;
- Préparer le dossier subvention.
c.Phase de lancement
- Etudier la clientèle ;
- Référencer son produit ;
- Analyser la rentabilité.
CHAPITRE II. HISTORIQUE DES PROJETS
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II.1 Histoire des projets
Projet gestion des projets, dans sa forme moderne, a commencé à
prendre racine il y a seulement quelques dizaines de dizaines d’années.
Depuis le début des années 1960, les entreprises et autres organisations
commencent à tirer parti de l’organisation du travail autour de projets.
Cette vision centrée sur les projets de l’organisation a évolué au fil des
organisations qui ont commencé à comprendre le besoin essentiel pour
leurs employés de communiquer et de collaborer tout en intégrant leur
travail entre plusieurs départements et métiers, et, dans certains cas,
des secteurs entiers.
Aujourd’hui, les préceptes de base de la gestion de projet sont
représentés par le triangle du projet, un symbole popularisé par Kerzner
dans son travail repère, Project Management : une approche système de
la planification et du contrôle.
II.1.1. Les touts débuts
Nous pouvons aller encore plus loin, jusqu’à la dernière moitié du siècle
précédent, où le monde des entreprises se faisait de plus en plus
complexe, pour voir comment la gestion de projet évolue par rapport aux
principes de gestion de base. Les projets gouvernementaux à grande
échelle ont été à l’origine de la prise de décisions importantes qui sont
devenues la base de la méthodologie de gestion de projets. Aux États-
Unis, par exemple, le premier véritable projet de grande envergure du
gouvernement a été celui qui a commencé la construction depuis les
années 1860. Des chefs d’entreprise se sont soudainement confrontés à
la tâche intimidante d’organisation du travail manuel de milliers de
travailleurs, ainsi que du traitement et de l’assemblage des quantités
brutes les plus importantes.
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II.1.2. Les projets aux Etats Unis
À l’approche du début du siècle, aux États-Unis (1856-1915) a commencé
ses études détaillées du travail. Il a appliqué la motivation scientifique
pour travailler en indiquant que le travail peut être analysé et amélioré
en se concentrant sur ses différentes parties. Il a appliqué sa réflexion
aux tâches qui se trouvent dans les us d’acier, telles que :
- l’enséchement de sable ;
- le lever et le déplacement de pièces.
Avant cela, le seul moyen d’améliorer la productivité était de demander
plus de travail et de plus longues heures aux travailleurs. Ainsi, a été
introduit le concept de travailler plus efficacement, plutôt que de
travailler plus longtemps et plus difficilement. L’inscription sur la base
de Taylor à New York indique sa place dans l’histoire de la gestion : « Le
père de la gestion scientifique ».
L’associé de Taylor, Henry Gantt (1861-1919), avait pour but de détailler
l’ordre des opérations dans le travail. Ses études sur la gestion se
concentrent sur la construction des bateaux universitaires pendant la
première période du premier conflit. Ses diagrammes de Gantt, complets
avec des barres de tâches et jalon de tâches, exposent la séquence et la
durée de toutes les tâches d’un processus. Les diagrammes de Gantt
Chart sont un outil d’analyse puissant pour les responsables, qui est
resté pratiquement inchangé pendant près de cent ans. Ce n’est qu’au
début des années 1990 que Microsoft Office Project ajouté des lignes de
liaison à ces barres de tâches, illustrant des dépendances plus précises
entre les tâches.
Au fil des années, Microsoft Office Project packs d’informations
supplémentaires dans les lignes, telles que :
- des courbes d’avancement par rapport à un point de comparaison ;
- des variances et des lignes illustrant l’état de progression à un
moment donné.
Aujourd’hui, l’héritage d’Henry Gantt se souvient d’une médaille remise
sous son nom par l’Américain Des ingénieurs en mécanique.
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ELABORATION ET ANALYSE DES PROJETS TOURISTIQUES CT JASON OLONDO
Elizabeth, Gantt et d’autres personnes ont contribué à faire de la gestion
de projets une fonction métier distincte qui nécessite des études et des
disciplines. Au cours de ces dernières années, les approches marketing,
l’ère industrielle et les relations humaines ont commencé à faire partie
intégrante de la gestion de projet.
II.1.3. Le projet entre les guerres
Au cours de la première guerre mondiale, des projets complexes de
gouvernement et de forces gouvernementales, et une réduction de l’offre
de travail en temps de conflit demande de nouvelles structures
organisationnelles. Des réseaux de tâches complexes, appelés réseaux
PERT et la méthode chemin critique, ont été introduits, ce qui donne aux
responsables un contrôle plus important sur les projets complexes et
massivement conçus (par exemple, systèmes de systèmes électriques
avec une grande variété de tâches et de nombreuses interactions à de
nombreux moments).
Rapidement, ces techniques s’étalent sur tous types de secteurs, en tant
que chefs d’entreprise recherchées dans de nouveaux outils et stratégies
de gestion pour gérer leur croissance dans un monde rapidement
changeant et compétitif. Au début des années 1960, les entreprises ont
commencé à appliquer des théories système générales aux interactions
commerciales. Dans leur livre, La théorie et la gestion des systèmes,
Richard Rand, Fremont Rand et James Contrôlez commercial décrivent
comment une entreprise moderne est comme une entreprise humaine,
avec un système de masse, un système d’alarme, un système
d’équipement, un système de grâce, et ainsi de suite.
II.1.4. La réalité humaine des projets
Cette vision de l’entreprise sous la forme d’une réalité humaine implique
que, pour qu’une entreprise survive et qu’elle soit en reste, tous ses
éléments fonctionnels doivent fonctionner ensemble afin d’atteindre des
objectifs ou projets spécifiques. Depuis les années 1960, cette approche
de la gestion de projets a commencé à prendre ses formes modernes.
Plusieurs modèles d’entreprise ont évolué pendant cette période, mais
ils ont tous partagé une structure sous-jacente commune : un
responsable de projet gère le projet, forme une équipe et garantit
l’intégration et la communication du flux de travail horizontalement entre
différents services.
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Au cours des dix dernières années, la gestion de projet n’a pas cessé
d’évoluer. Deux tendances significatives se dessinent :
▪ Planification de bas en haut : Cette tendance met en avant des
conceptions de projet plus simples, des cycles de projet plus
courts, une collaboration efficace entre les membres de l’équipe,
une implication et un processus décisionnel plus efficaces des
membres de l’équipe. Cette tendance, largement appelée Gestion
de projet Agile, inclut un nombre ou des méthodologies associées,
telles que Scrum, Crystal, Extreme Programming, Unified Process,
etc.
▪ Planification et révision de haut en bas : Cette tendance est
caractérisée par la prise de décisions à l’échelle de l’entreprise
concernant le portefeuille de projets qu’une organisation doit
prendre, ainsi qu’en permettant aux technologies d’exploration de
données de rendre les informations du portefeuille plus
transparentes.
II.2. L’histoire même de la gestion des projets
Il est admis que la gestion de projet a vu le jour avec la Renaissance et
les grands travaux, en particulier avec la construction du dôme de
Florence qui a été un événement architectural majeur. Puis, cela s’est
accéléré avec les grands projets gouvernementaux et notamment dans
les années 1860 avec le chemin de fer transcontinental aux Etats-Unis.
Les processus de gestion de projet vont se sophistiquer dans les années
1930, mais rester des processus internes qui ne sortent pas des
entreprises. Ces méthodes sont utilisées pour de grands projets
étatiques d’industrialisation, des projets militaires, aéronautiques et
d’infrastructure. Toutes ces méthodes restent des savoir-faire des
entreprises et ne sont pas standardisées.
C’est dans les années 1950 que la méthode CPM (Critical Path Method)
encore utilisée aujourd’hui voit le jour. Cette méthode permet d’avoir des
liaisons d’interdépendances entre les taches et de visualiser les coûts et
délais. Le PERT (Program Evaluation Review Technique) reste encore
l’outil phare de la gestion de projet.
La gestion de projet va se structurer dans les années 1960, avec les
Etats-Unis qui vont diffuser un modèle et un langage universel de
management de projet. C’est à cette période que le PMI (Project
Management Institut) est créé au Etats-Unis (1969)
Dans les années 1980 ces méthodes sont généralisées à de nombreux
secteurs d’activités pour répondre aux exigences de qualité et de prix
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avec des délais de plus en plus courts. Les premiers outils
d’ordonnancement et planification de taches voient le jour.
CHAPITRE III. ELABORATION DES PROJETS TOURISTIQUES
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L’élaboration des projets et des projets de développement répond à un
certains de normes sur le plan méthodologique. Le processus
d’élaboration recouvre les trois premières phases du cycle de vie du
projet que sont :
- l’identification ;
- la faisabilité ;
- et la planification.
Le respect scrupuleux de chacune de ces étapes est indispensable pour
une réalisation efficace et efficiente des objectifs du projet. Diverses
méthodes sont utilisées pour appréhender chacune de ces dimensions.
Mais compte tenu du caractère spécifique des projets de développement,
nous allons recourir à une analyse séquencée sous forme d’étape. Le
tableau du squelette du projet constitue l’outil le plus pratique pour
mener ce genre d’exercice. Il permet non seulement de déterminer les
différents chapitres du document de rédaction du projet, mais aussi
d’éviter d’en oublier des parties.
Tableau du squelette du projet
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Etape 1 : Analyse de la Etape 2 : Identification Etape 3 : Identification
situation et des résultats attendus des stratégies
identification des du projet ainsi que institutionnelles et
problèmes leurs indicateurs opérationnelles du
prioritaires, des projet
atouts et opportunités Outils : Arbre à
à saisir objectifs et cadre Outil : Analyse
logique stratégique
Outil : Arbre à
problème
Etape 8 : Elaboration Etape 9 : Analyse des Etape 4 : Identification
du budget et analyse résultats attendus du des activités du projet
économique sociale projet et de
ou financière du projet l’environnement Outils : arbre des
activités
Outils : Budget, Outil : Cadre logique
Analyse coût-
bénéfice, analyse
économique et
financière
Etape 7 : Elaboration Etape 6 : Identification Etape 5 : Identification
des calendriers de la structure du des ressources
indicatifs des activités projet, description des nécessaires à la mise
du projet et des postes et des en œuvre du projet
indicateurs de suivi systèmes de
Outil : Tableau de management et de Outils : tableau des
Gantt suivi ressources
Outils :
Organigramme,
description des postes
et autres
III.1. Les outils
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a. Arbre à problème
b. Arbre à objectifs
c. Arbre à stratégies
d. Cadre logique
e. Tableau des ressources
f. Tableau de gant
g. Méthode PERT
h. Chemin critique
a. Arbre à problème
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b. Arbre à objectif
C. Arbre à stratégies
d.Cadre logique
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e.Tableau des ressources
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f.Tableau de GANTT
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g.méthode PERT
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h.Chemin critique
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III.2. Mémoire d’Identification des Projets
Les étapes de l’identification des projets sont les suivantes :
a.Formulation du projet (cadre logique)
Description des objectifs du projet ;
Définition de l’envergure ;
Description des extrants dont les caractéristiques, les
spécifications et les échéances;
Description de la méthodologie, du procédé et des choix
technologiques ;
Estimation préliminaire des coûts de chacun des extrants.
b. Analyse des risques
Identifier les risques associés au projet ;
Analyser les mesures appropriées de gestion ;
Mettre en œuvre les mesures appropriées de gestion.
Cette analyse complète le cadre logique, décide de l’abandon d’un projet
et met sur pied des indicateurs.
c. Stratégies de réalisation
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Échéancier sommaire de réalisation ;
Informations pour l’étude approfondie de la faisabilité du projet ;
Actions à entreprendre pour mieux contrôler les suppositions
critiques et risques associés ;
Actions ou décisions à prendre pour garantir le sujet du projet.
d. Mémoire d’Identification du Projet (MIP)
❑ Énoncé du besoin ( problématique, objectifs, contraintes) ;
❑ Justification du projet ;
❑ Description du projet ;
❑ Résultats de l’analyse de risques ;
❑ Stratégies de réalisation pertinentes ;
❑ Recommandations ;
❑ Annexes.
III.3. Etudes de faisabilité
Les composites de ces études sont :
a. Faisabilité de marché
La proximité entre une étude de marché et une analyse faisabilité est très
étroite, au point de souvent tromper beaucoup de monde. En effet, quand
on parle d’étude de marché, on voit beaucoup plus L’environnement dans
lequel va évoluer l’entreprise. En d’autres termes, identifier les
concurrents directs et indirects, son périmètre géographique (marché
local, international, etc.), le type de produit ou service étudié, le temps, le
profil des acheteurs et celui des intermédiaires.
L’étude de marché est l’étape préalable à celle de l’analyse faisabilité.
C’est grâce à cette étude que l’on peut faire une bonne analyse de
faisabilité. Sans elle, les prévisions financières du projet ont peu de
valeur. Tout comme l’analyse faisabilité, cette étape est tout aussi
primordiale dans la gestion d’un projet.
L’étude de marché vous permet donc de vous préparer à une victoire
commerciale sur tous vos adversaires. Vous enquêtez sur eux, sur leurs
produits, sur leurs forces, leurs faiblesses, vous les comparez avec les
vôtres. Les résultats que vous obtiendrez devront vous permettre de bien
ajuster votre stratégie de commerce afin d’avoir de l’avantage sur vos
concurrents. Avec une bonne étude de marché, suivie d’une bonne
analyse faisabilité de votre entreprise, vous aurez toutes les cartes
nécessaires pour décider de vous lancer ou non dans la bataille.
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b. Faisabilité technique
Comme son nom l'indique, une analyse de faisabilité technique consiste
à vérifier si un projet est réalisable ou non. Pour ce faire, après avoir
recueilli les données nécessaires, notre expert va identifier les
alternatives qui peuvent aider à atteindre vos objectifs. L'étude de
faisabilité se décompose en différentes étapes :
- l'évaluation des besoins ;
- l'évaluation du coût du projet ;
- l'évaluation des différents scénarios possibles ;
- la sélection du scénario le plus viable et le plus adapté.
Son nom suggère une focalisation sur les aspects technologiques.
L'analyse technique n’est qu’une partie des thématiques couvertes par
cette étude. Le périmètre à analyser, selon les projets, est bien plus
large :
- Technologique (quelles technologies, partenariats) ;
- Légal (normes, lois) ;
- Organisationnel (ressources humaines) ;
- Environnemental (impact sur l’environnement) ;
- Politique (pouvoir, régime).
c. Faisabilité environnementale
Le milieu est un atout pour tout projet d’investissement. Ainsi, pour mieux
investir, nous devons entreprendre de bonnes études environnementales
et éviter la dégradation future probable.
d. Faisabilité socioculturelle
L'analyse de faisabilité sociale est un apport essentiel de données
sociales aux travaux des projets. Elle aide à s'assurer que les activités
proposées seront en harmonie avec les habitudes de la population du
projet et son environnement social et culturel et, là où elles ne s'adaptent
pas, elle suggère des changements. Dans ce but, des informations de
terrain sont rassemblées et analysées, afin de vérifier les hypothèses
faites, lors de la conception du projet, sur la manière dont la population
réagira ou participera.
Faisabilité politique
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e. Faisabilité institutionnelle
Elle se réfère à la règlementation et la régulation des normes.
f. Faisabilité de gestion
L'étude de faisabilité d'un projet consiste à vérifier sa viabilité ainsi que
les conséquences organisationnelles et économiques qu'il peut induire.
Une étude de faisabilité peut être menée dans le cadre d'une création
d'entreprise, du lancement d'un nouveau service ou d'un nouveau produit,
par exemple. Utile à l'élaboration d'un business plan, elle permet de
présumer de la faisabilité d'un projet et de sa rentabilité.
Dans le domaine de la gestion de projet, il faut savoir évaluer la
pertinence des solutions qui s'offrent à soi. Il existe un outil idéal pour
analyser la viabilité d'un projet : c’est l'étude de faisabilité. Cette étude
offre une visibilité globale sur la mise en œuvre d'un projet et sur sa
rentabilité. Alors :
- qu'est-ce qu'une étude de faisabilité ?
- En quoi est-elle importante pour réussir un projet ?
- Comment faire une étude de faisabilité en gestion de projet ?
Pour mettre toutes les chances de son côté et réussir un projet, il est
préférable d'en étudier la viabilité en amont. Procéder à une étude de
faisabilité offre ainsi de nombreux avantages puisqu'elle permet de :
- Prendre en compte tous les aspects d'un projet (besoins, budget,
compétences, problématiques…) ;
- Identifier les freins à la bonne réalisation du projet ;
- Définir les objectifs à atteindre.
Le ROI (retour sur investissement) d'un projet peut être grandement
amélioré si une étude de faisabilité est réalisée au préalable et tous les
paramètres, évalués. Grâce à l'étude de faisabilité, le pourcentage de
chances de prendre les bonnes décisions pour aboutir au succès de son
projet est bien plus important.
5 étapes pour réaliser une étude de faisabilité. Menée avant l'étude de
marché, l'étude de faisabilité doit suivre 5 grandes étapes :
- L'évaluation des besoins du projet ;
- L'analyse de son environnement ;
- La définition des objectifs à atteindre ;
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- L'étude du retour sur investissement espéré ;
- L'évaluation des risques.
g. Faisabilité économique
Cette étude se concentre sur l’impact économique et social du projet dans
le pays d’accueil, et plus particulièrement :
- Le système économique représente-t-il une contrainte sur le
projet ? (Politique fiscale, taxation …) ;
- Le projet impacte-t-il la collectivité ? (Emplois, aménagement du
territoire…) ;
- Quels sont les impacts sociaux par rapport aux ressources
humaines du projets (Réorganisation, source de conflits …) ?
h. Faisabilité financière.
On s’intéresse ici à l’aspect budgétaire du projet.
Du côté la rentabilité du projet :
- Quels sont les bénéfices (financiers) attendus par le projet ?
Dans le cadre d’un produit ou service :
- quel sera son prix de vente, la marge réalisée ?
- Quel sera le retour sur investissement ?
Du côté des charges liées au projet :
- Quel est le coût du projet (humain et matériel) ?
- Quels sont les financements nécessaires ?
- Quel sera le coût en exploitation (humain, maintenance, licences
etc.) ?
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