Dumas 03573513document
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France
Benjamin Bergès
LE 17/12/2021
PAR
M. BERGES Benjamin
Né le 29/11/1995 à La Ciotat
EN VUE D’OBTENIR
JURY :
ADMINISTRATION :
PROFESSEURS
ENSEIGNANTS CONTRACTUELS
PROFESSEURS
ATER
A.H.U.
PROFESSEURS
A.H.U.
ATER
PROFESSEURS
MAITRES DE CONFERENCES
A.H.U.
ATER.
A ma présidente de thèse, Mme Raphaëlle FANCIULLINO, pour avoir accepté de présider cette thèse,
veuillez trouver ici l’expression de ma sincère reconnaissance.
A mon maître de thèse, Mr Correard Florian pour votre soutien et la liberté que vous m’avez laissée
dans le choix et la direction de mon sujet.
A mes pharmaciennes préférées, Valérie Faubel et Catherine Roussel avec qui j’apprends chaque jour
et qui sont pour moi un exemple de bienveillance et d’altruisme.
A ma famille,
A mon père, exemple dans la vie, tu m’as apporté tant en ayant tant sur les épaules j’espère pouvoir
t’en rendre le dixième un jour.
A ma sœur et mon beau-frère, vous ferez d’excellents parents, même si je crois qu’un tel mélange de
caractères s’est rarement vu, tonton sera là à son adolescence pour vous épauler.
A Virginie et Jean-François, même si cela a été parfois difficile, je suis content que vous soyez dans
nos vies et je ne souhaite que du bon pour la suite.
A mes amis,
L’amitié se forge avec les années et bientôt une décennie pour certains, ceux que je considère comme
mes frères et sœurs Alex, Marie, Corentin, Charlotte, Matéo, Alan, Natacha, que nous nous perdions
de vue un jour ou un an ne changera pas ce que nous avons partagés et de nous retrouver à l’avenir.
Aux amis de la fac rencontrés sur le chemin et ceux qui resteront, mes frères Megadom et les
épreuves partagées, ce fut un plaisir messieurs et on se retrouvera maintenant aux apéros des 5 étoiles
marseillais.
A mes collègues,
A mes collègues de la pharmacie des Bastides, peu de personnes se rendent compte à quel point vous
êtes exceptionnels, votre résistance à ce qui se passe actuellement et votre dévouement aux patients
force l’admiration au détriment de votre propre santé. J’espère que nous pourrons rire de cette
situation dans quelques temps.
TABLE DES MATIERES
Introduction ............................................................................................................................................. 5
I. La Molécule ...................................................................................................................................... 6
A. Historique/Classification ............................................................................................................. 6
B. Indication ..................................................................................................................................... 7
D. Pharmacocinétique ..................................................................................................................... 9
E. Posologie ................................................................................................................................... 11
H. Contre-indication....................................................................................................................... 14
A. Accessibilité ............................................................................................................................... 15
B. Praticité ..................................................................................................................................... 16
C. Tolérance ................................................................................................................................... 18
A. Le Surdosage.............................................................................................................................. 19
1. Accessibilité ........................................................................................................................... 22
1
PARTIE II : DESCRIPTION DE L’ETUDE .................................................................................................... 25
1. La fièvre ................................................................................................................................. 48
2. La douleur .............................................................................................................................. 49
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................................... 54
2
Liste des figures
3
Figure 33: Forme pharmaceutique utilisée (questionnaire enfant) ...................................................... 39
Figure 34: Echange de pipette entre sirops (questionnaire enfant) ..................................................... 40
Figure 35: Nocivité (questionnaire enfant) ........................................................................................... 40
Figure 36: Intervalle (questionnaire enfant) ......................................................................................... 41
Figure 37: Conditions pour dosage adulte (questionnaire enfant) ....................................................... 42
Figure 38: Fiche conseil adulte .............................................................................................................. 46
Figure 39: Fiche conseil enfant .............................................................................................................. 47
Figure 40: Echelle visuelle analogique (EVA) ......................................................................................... 49
Figure 41: Arbres conseils pour maux de tête chez l'adulte USPO ....................................................... 50
4
Introduction
Le paracétamol est le médicament le plus consommé en France avec une augmentation de 53%
en 10 ans(1) et plus de 300 millions de boites vendues en 2015(2) : des chiffres inégalés en
Europe (3).
Il a la particularité de pouvoir être utilisé chez les enfants dès le plus jeune âge, fait partie des
rares médicaments autorisés chez la femme enceinte ou allaitante et on dit que ses effets
secondaires sont rares.
Pourtant, son mésusage est aussi la première cause de greffe du foie d’origine
médicamenteuse(4), et nous déplorons chaque année plusieurs centaines de cas pour son
utilisation volontaire dans les tentatives de suicides ou involontaires par surdosage.
La question est donc : quel est l’origine de ce décalage pour ce médicament qui semble dans
l’imaginaire collectif français miraculeux et quelles sont les lacunes et circonstances qui ont pu
nous amener à ce constat ?
Pour essayer de donner des éléments de réponse à cette problématique cette thèse s’articulera
autour de deux axes :
Une première partie bibliographique qui détaillera le paracétamol, son utilisation, ses avantages
et ses dangers.
Une seconde plus pragmatique, via une étude faite en pharmacie d’officine sur une cohorte de
patients qui pourra peut-être nous en apprendre plus sur l’attachement des Français à cette
molécule et ses connaissances à son propos.
L’objectif de cette thèse étant d’identifier les facteurs favorisant cette surconsommation, nous
comparerons théorie et pratique afin d’en tirer des résultats et dans une troisième partie
déterminer quels sont les outils du pharmacien afin de participer à la diminution de cette
surconsommation.
5
PARTIE I : LE PARACETAMOL
I. La Molécule
A. Historique/Classification
Comme la très connue Pénicilline, la découverte des effets du Paracétamol est le fruit d’un pur
hasard, l’histoire de deux médecins Strasbourgeois en 1886 ayant bénéficiés d’une erreur de
commande et qui ont reçu à la place du naphtalène dont ils testaient les effets antiparasitaires,
un colorant très utilisé à ce moment-là : l’aniline et notamment un de ses dérivés : l’acétanilide
dont ils découvrent rapidement les effets antipyrétiques. (5)
Après plusieurs essais cliniques et améliorations pharmacologiques, le N-acétyl-p-aminophénol
(acétaminophène) prend forme pour devenir la molécule définitive du Paracétamol que l’on
connait aujourd’hui. Elle fut commercialisée des années plus tard dès 1955 en Amérique du
Nord, en France dès 1957 en association dans l’Algotropyl® (avec un anti-histaminique) et
enfin seule dans le Doliprane® en 1964. (6)
Sa montée en puissance parmi les antalgiques s’effectue en plusieurs phases mais on peut
notamment relever deux périodes importantes :
- Début des années 1960, une augmentation significative d’ulcères et d’hémorragies gastro-
intestinales met en cause la consommation d’acide acétylsalicylique et d’autres anti-
inflammatoires non stéroïdiens. (7)
- Années 1995 et 1996 où suite à une étude américaine, la France émet une corrélation entre la
prise d’acide acétylsalicylique et le syndrome de Reye chez les enfants et les jeunes adultes
âgés de moins de 20 ans permettant au Paracétamol de devenir l’antipyrétique et l’antalgique
de référence dans ces populations. (8)
6
B. Indication
7
Figure 2: Tableau décisionnel de la fièvre chez l'enfant(12)
C. Mécanisme d’action
8
Plusieurs hypothèses sont en exploration, mais celle la plus souvent évoquée serait l’existence
d’un troisième isoenzyme « COX3 »(13) qui serait une autre alternative à l’inhibition de l’acide
arachidonique.
En effet celui-ci serait bien plus spécifique à la voie centrale et permettrait d’éviter les effets
indésirables dû à l’inhibition de la voie périphérique de la COX1 et ses effets secondaires
connues tels que les ulcères gastro-duodénaux ou l’insuffisance rénale.
D. Pharmacocinétique
Absorption :
• Par voie orale, la concentration dans le sang maximale du paracétamol est atteinte en
moyenne entre 30 à 60 minutes après ingestion pour les formes comprimé, gélule,
poudre et 15 minutes pour la forme effervescente.
9
• Par voie rectale, son absorption est plus lente, la concentration maximale est atteinte
seulement 2 à 3 heures après administration.
Distribution :
Diffusion rapide dans tous les tissus permettant une action rapide peu importe la zone de la
douleur.
La liaison aux protéines plasmatiques est faible.
Biotransformation :
Métabolisation essentiellement hépatique, notamment via deux voies majeures et une mineure :
- Voies majeures avec la glycuroconjugaison (représentant 60% de la métabolisation
totale) et la sulfoconjugaison (35%) qui, par ajout respectif de groupements
glucoronides et sulfates va transformer le paracétamol en métabolites inactifs solubles.
Ces voies sont rapidement saturables si l’on dépasse les doses thérapeutiques.
- Une voie mineure, catalysée par le cytochrome P450 (5%), via la formation d'un
intermédiaire réactif : le N-acétyl benzoquinone imine (NAPQI) qui sera ensuite
détoxifié par le glutathion réduit et enfin éliminé dans les urines après conjugaison à la
cystéine et à l'acide mercaptopurique.
C’est ce métabolite (NAPQI) qui sera responsable des effets hépatiques du surdosage
lors de la saturation des voies majeures (voir partie surdosage).
10
Élimination :
- L'élimination est en grande majorité urinaire : 90 % de la dose administrée est filtrée et
éliminée par voie rénale en 24 heures sous forme conjuguée, principalement
glycuroconjuguée (60 à 80 %) et sulfoconjuguée (20 à 30 %).
E. Posologie
La posologie est variable selon la forme pharmaceutique utilisée mais on peut néanmoins
généraliser en fonction du poids où la dose quotidienne de paracétamol recommandée est
d'environ 60 mg/kg/jour, à répartir en 4 ou 6 prises, soit 15 mg/kg toutes les 6 heures ou 10
mg/kg toutes les 4h. (17)
A partir de 50 kg on considère qu’on passe à la dose adulte et dans ce cas la dose journalière se
généralise a 1 gramme de paracétamol toutes les 4h limitée à 3 grammes par jour pour une
douleur normale et à 4 grammes en cas de douleurs plus intenses mais sur une courte durée ou
avis médical.
11
Dans certains cas la dose journalière efficace la plus faible doit être envisagée, c’est le cas
notamment des insuffisants rénaux sévère (clairance <10 ml/min) dont l’intervalle entre deux
prises de paracétamol doit être doublée (8h entre deux prises) avec une posologie totale limitée
à 3 grammes par jour (18) , cette posologie limitée sera également valable pour les cas de :
- Déshydratation
- Alcoolisme chronique
- Insuffisance hépatique légère à modérée soit un score compris entre 5 et 9
(l’insuffisance hépatocellulaire chronique se classant à l’aide du score de Child-Pugh
comprenant des critères biologiques et physiologiques)
F. Effets indésirables
A dose thérapeutique, ils sont relativement peu nombreux et sont décrits dans le Vidal® tel
que :
12
Effets indésirables affectant la peau et des tissus sous-cutanés :
• Rare : érythème, urticaire, rash cutané ont été rapportés. Leur survenue impose l'arrêt
définitif de ce médicament et des médicaments apparentés.
De très rares cas d'effets indésirables cutanés graves ont été rapportés.
• Fréquence indéterminée : érythème pigmenté fixe.
Dans un autre registre des études récentes, notamment suite au recueil de données de
pharmacovigilance, impliquerait le paracétamol dans des cas exceptionnels de syndrome de
Stevens-Johnsons et de syndrome de Lyell (20).
G. Interactions médicamenteuses
Le paracétamol n’est contre-indiqué avec aucun autres médicaments, néanmoins quelques
précautions d’emploi existent dans l’association avec :
13
- Les anticoagulants oraux antivitamine K (AVK), l’association pouvant provoquer
une augmentation de l'effet fluidifiant en cas de prise de paracétamol aux doses
maximales de 4 g par jour pendant au moins 4 jours.
Dans ce cas, on demande au patient un contrôle plus régulier de son INR et une
adaptation en posologie de l’AVK est possible.
- La flucloxacilline qui est un antibiotique de famille des Pénicillines (21) dont certains
cas d'acidose métabolique ont été relevés, en particulier chez les patients présentant un
facteur de risque de déficit en glutathion.
H. Contre-indication
14
II. Paracétamol, molécule miracle
Figure 7: Classement des dix médicaments les plus vendus en France en 2015(1)
A. Accessibilité
Le paracétamol est devenu un réflexe pour les Français qui y voit une solution à leur douleur
sans avoir à prendre rendez-vous chez le médecin, la molécule seule étant disponible sans
ordonnance et qui en plus n’est pas limitée par un quota par personne rendant possible le stock
familial même en l’absence de symptômes.
De plus, son prix est abordable puisqu’il est fixé à 2,18 euros pour les formes orales et 2,35
euros pour la forme rectale, celles-ci étant en plus remboursable à 65% par la sécurité sociale
si prescrit sur ordonnance et la prise en charge étant souvent complétée à 100% par la mutuelle.
On peut également noter que la molécule est présente dans plus de 100 pays par des noms
différents tel que « Tylenol » aux Etats Unis et au Brésil ou encore « Calpol » pour
15
l’Angleterre et l’Inde ; renforçant sa familiarité pour les voyageurs français ou expatriés à
l’étranger. (22)
B. Praticité
Elle représente l’un des seuls médicaments à proposer un tel panel de formes pharmaceutiques
s’adaptant au patient et à ses contraintes (forme effervescente déconseillée pour les
hypertendues, forme comprimé interdite à l’enfant de moins de 6 ans pour les risques de fausse
route…), et propose toute une gamme de dosage s’adaptant à n’importe quel poids du
nourrisson à l’adulte.
Pour citer le plus varié dans la vente de la molécule sans association : la spécialité Doliprane®
qui propose (23) :
Figure 8: Liste de dosages disponibles par voie rectale pour la spécialité Doliprane®
16
- Pour la voie orale :
Figure 9: Liste des dosages disponibles par voie orale pour la spécialité Doliprane®
Leurs posologies par voie orale sous forme unitaire varient selon le poids tel que :
• Enfant de 3 à 5 kg : 1/2 suppositoire à 100 mg, 1 à 4 fois par jour.
• Enfant de 6 à 8 kg : 100 mg, 1 à 4 fois par jour.
• Enfant de 8 à 12 kg : 150 mg, 1 à 4 fois par jour.
• Enfant de 12 à 16 kg : 200 mg, 1 à 4 fois par jour.
• Enfant de 16 à 24 kg : 300 mg, 1 à 4 fois par jour.
• Enfant de 25 à 30 kg : 300 mg, 1 à 6 fois par jour.
• Enfant de 30 à 40 kg : 500 mg, 1 à 4 fois par jour.
17
• Enfant de 40 à 50 kg : 500 mg, 1 à 6 fois par jour
• Adulte de plus de 50 kg : 1g, 3 à 4 fois par jour
La forme sirop faisant exception, celle-ci étant vendue avec une pipette dose-poids graduée non
échangeable avec un autre sirop pour enfant, avec une prise jusqu’à 4 fois par jour espacée de
6h, s’adaptant à n’importe quel poids mais généralement utilisée pour les enfants de moins de
6 ans.
C. Tolérance
Le paracétamol dispose d’un très bon profil de sécurité et de tolérance avec un recul de plus de
60 ans depuis sa première commercialisation et une liste exceptionnellement courte de contre-
indication, et est du coup utilisable pour les patients polymédiqués avec un risque d’interaction
médicamenteuse faible relevant uniquement des précautions d’emploi.
Elle touche également un public extrêmement large avec la possibilité de l’administrer de la
femme enceinte à la personne âgée et présente peu d’effets indésirables s’il est bien utilisé avec
aucun effet indésirable fréquent (> 5 %) ou occasionnel (entre 0,1 et 5 %). (25)
Son essor au cours de ces dernières années s’explique également avec le recul de la dispensation
des anti-inflammatoires non stéroïdiens également indiqués en première intention en cas de
douleurs et de fièvre, impliqués dans des ulcères gastroduodénaux ou des flambées virales (26).
Avec les résultats de 2015, le paracétamol représente 69% des ventes d’antalgiques non opiacés
en France (voir figure 10).
18
Figure 10: Proportion de vente d'antalgique non opioïdes par pays(2)
A. Le Surdosage
Le surdosage peut avoir plusieurs causes mais elle se décrit notamment par une saturation des
voies de métabolisations majeures (glycuroconjugaison et sulfoconjugaison) qui a pour
conséquence une tendance vers la voie mineure cytochrome P-450, et de la production du
métabolite toxique NAPQI.
La métabolisation dépasse alors les capacités de prise en charge par le glutathion, le dérivé
toxique s’accumule au niveau du foie, donnant lieu à des lésions graves et irréversibles pouvant
aller jusqu’à la transplantation voire au décès. (Voir figure 11)
19
Figure 11: Mécanisme d'action du surdosage en paracétamol(15)
Les symptômes cliniques du surdosage en paracétamol en fonction du temps sont décrits tel
que :
Délai depuis l’ingestion :
- 0.5-24 h.: le plus souvent absence de symptômes, parfois malaise, anorexie, nausée,
vomissements, pâleur, sudation.
- 24-72 h.: le plus souvent absence de symptômes, parfois douleurs dans le cadrant
supérieur droit.
- >72 h.: ictère, encéphalopathie hépatique.
20
Antidote et prise en charge :
La N-acétylcystéïne (NAC) est le seul antidote au paracétamol et agit en restaurant les réserves
de glutathion qui permettent d’éliminer l’excès de NAPQI toxique.
La possibilité de soin via cette molécule dépendra de l’atteinte hépatique et de différents
facteurs tels que la quantité ingérée, l’historique hépatique du patient, la réserve de glutathion
/sa capacité de renouvellement, la sévérité de la réaction inflammatoire au niveau des lésions
hépatiques, etc. Cela explique la grande variabilité inter-individuelle des réactions toxiques à
une même dose de paracétamol même si celle-ci se situe dans l’intervalle thérapeutique.
Protocole : Le reflexe étant bien sûr d’appeler les pompiers mais en cas de surdosage en
paracétamol, c’est le centre antipoison qui saura le mieux décrire les étapes à suivre selon un
arbre décisionnel (28), prenant en compte le temps après ingestion et les facteurs de risques
propre au patient concerné.
A noter qu’en cas de prise inférieure à 150 mg /kg (< 75 mg/kg si facteurs de risque), aucun
traitement n’est requis.
21
Si le moment de l’ingestion est inconnu :
- On initie directement le traitement, si le paracétamol reste indétectable après dosage
en laboratoire ainsi que les transaminases, la créatinine et l’INR restent normaux et
sans présence de symptômes cliniques, le traitement par NAC pourra être arrêté.
B. Les causes
1. Accessibilité
Par sa facilité d’achat , le paracétamol est devenu l’une des molécules les plus utilisées pour les
tentatives de suicides, en effet une étude réalisée en 2012 (29) estime que le paracétamol est
impliqué dans 39,5% des tentatives de suicides sur le panel d’enfant et d’adolescent, expliqué
peut-être par le fait que contrairement aux hypnotiques pourtant bien moins douloureux, ces
jeunes se tournent vers le paracétamol qu’ils peuvent acheter dans leur pharmacie de quartier à
moindre prix.
Dans un autre registre cette fois par surdosage involontaire, le bas prix du paracétamol incite à
privilégier l’auto-médication à la visite parfois onéreuse à un médecin :
C’est le cas d’une intoxication en 2019 d’un homme de 22 ans devant subir une transplantation
du foie en urgence suite à la prise de « 6 ou 7 grammes » de paracétamol pour des douleurs
dentaires qu’il a préféré à la visite d’un dentiste, non remboursée par sa mutuelle. L’homme
n’avait pourtant aucune contre-indication et aucun antécédent hépatique mais sans ce don
d’organe, il n’aurait pas survécu. (30)
22
2. Sur-consommation et mésinformation
La molécule est aujourd’hui présente dans plus de 100 médicaments en vente libre et plusieurs
dizaines sur ordonnance (32), favorisant le risque cumulatif de surdosage en cas d’oubli
d’information de la part du pharmacien ou du prescripteur.
Ce manque d’information a été mis en avant notamment chez le personnel de secours en 2017
avec l’affaire Naomi Musenga : jeune femme de 22 ans décédée à la suite d’une « destruction
évolutive des cellules de son foie qui a entraînée une défaillance de l'ensemble de ses organes
conduisant rapidement à son décès »(33) suite à la prise de paracétamol en automédication mais
également à cause d’un manque de formation de l’équipe du SAMU au paracétamol qui n’a pas
su identifier la cause de son mal et déclencher la prise en charge nécessaire.
Publié le 09/07/2019 et afin de limiter ces risques de surdosage « l’ANSM a demandé aux
laboratoires concernés de faire figurer des messages d’alertes sur les boites des médicaments
contenant du paracétamol. Cette mesure fait suite à la consultation publique lancée par l’ANSM
en août 2018 pour sensibiliser les patients et les professionnels de santé au risque de toxicité
pour le foie en cas de surdosage. Elle concerne plus de 200 spécialités à base de paracétamol
commercialisées en France. ». (34)
Ainsi pour les médicaments contenant la molécule seule, la mention suivante a été ajouté sur la
face avant de chaque boite :
D’autres informations ont également été ajoutés sur le verso des boites, toujours dans l’objectif
de limiter ce risque de surdosage avec les informations telle que la dose maximale, l’intervalle
entre deux prises, l’exclusion de la prise d’un autre médicament à base de paracétamol….
23
Pour les médicaments en association avec une autre molécule, cette mention a été ajoutée :
Une enquête menée par Ispos pour Sanofi en 2018 a révélé qu’aujourd’hui 75 % des patients
n’évoquent pas leurs douleurs en consultation (35) et se tournent donc vers l’automédication
avec les risques qui y sont associés, dénotant l’appropriation des antidouleurs par les patients
et en retirant de leurs esprits le potentiel toxique de la molécule.
On peut d’ailleurs noter l’attachement déraisonné à celle-ci avec un évènement récent : en mars
dernier (2020) lors de l’annonce du premier confinement, l’augmentation des ventes de
paracétamol oblige l’ANSM a publier un arrêté concernant la limitation d’une boite de
Doliprane® par personne en l’absence d’ordonnance (36) afin d’éviter des ruptures au même
titre que les objets indispensables du quotidien, comme les pâtes ou le papier toilette.
24
PARTIE II : DESCRIPTION DE L’ETUDE
Suite à ces éléments le plus intéressant était de demander directement aux patients les
informations qu’ils connaissaient pour comprendre à quel niveau se situait la lacune qui entraine
ces incidents.
Nous avons donc deux questionnaires séparés selon les cibles choisis, d’un côté tout type
d’adulte de plus de 18 ans prenant du paracétamol pour eux-mêmes (voir figure 14) et de l’autre
des jeunes parents utilisant du paracétamol pour leur enfant (voir figure 15), ces questionnaires
étant respectivement composés d’une dizaine de questions portant sur le paracétamol et son bon
usage.
L’objectif est donc d’évaluer les connaissances des patients sur le paracétamol.
Afin d’éviter tout effet blouse blanche, nous avons laissé à disposition les questionnaires aux
patients en l’attente de leur résultat de tests antigéniques réalisés à la Pharmacie des Bastides
(Pourrières) sur la période d’avril à juillet 2021. L’objectif étant que les patients répondent avec
leurs connaissances propres en étant assez surveillé pour ne pas s’aider de leur téléphone, mais
sans avoir la pression de son professionnel de santé qui ferait tendre le patient à par exemple
réduire les doses par peur d’être jugé et limité ensuite: fait montré dans les premiers
questionnaires tests réalisés au début de l’étude au comptoir avec des incohérences de
fréquences de prises entre le nombre de boites déclarées et le nombre de boites délivrées par
mois. On pourrait l’expliquer notamment par le fait que la pharmacie est seule dans un village
de 5000 habitants, les patients savent donc revenir régulièrement avec des pharmaciens qui les
connaissent bien rendant impossible l’anonymisation au comptoir.
Les questionnaires sont anonymes et le panel uniquement limité par la condition de l’âge (plus
de 18 ans) pour répondre.
25
7 questions sur votre utilisation du paracétamol
1) Prenez-vous du paracétamol ? □ Tous les jours □ Toutes les semaines □ Tous les mois
□ Exceptionnellement □ Jamais
3) Il y a-t-il a une dose maximale pour un adulte à ne pas dépasser selon vous ? □ Oui □ Non
Si oui, laquelle : En une fois (par prise) ? : ………………gramme(s) par jour ? : ………………gramme(s)
4) Connaissez-vous l’âge approximatif et le poids minimal requis pour passer à la dose adulte ? □ Oui □ Non
Si oui lesquels ? : …………. ans / …………… kg
bis) Saviez-vous qu’à partir de 65 ans nous rentrons dans une tranche d’âge où il est conseillé de diminuer la dose
quotidienne de paracétamol? □ Oui □ Non
Si oui, à combien par jour ? : ……………………… grammes
5) Pensez-vous que le paracétamol peut être nocif pour la santé ? □ Oui □ Non
Si oui, de quel manière/organe impacté ? : …………………………………….
7) Parmi ces médicaments (voir visuel au verso), le ou lesquelles contien(nen)t du paracétamol selon vous ?
Oui Non Ne sait pas
Efferalgan® □ □ □
Izalgi® □ □ □
Dafalgan Codéine® □ □ □
Ixprim® □ □ □
Fervex® □ □ □
Lamaline® □ □ □
Actifed® □ □ □
Humex Rhume® □ □ □
Doliprane® □ □ □
26
Visuels des boites (noms des molécules cachés)
27
7 questions sur l’utilisation du paracétamol pour vos enfants (de moins de 15 ans)
□ Tous les jours □ Toutes les semaines □ Tous les mois □ Exceptionnellement □ Jamais
3) Cas pratique : Combien peut-on donner de sachet de paracétamol adapté à son poids (soit 300 mg) à un enfant
de 25kg ?
En une fois ? : ………………… par jour ? : ………………
4) Est-t-il possible d’échanger les pipettes de doliprane avec un autre sirop pour enfant ? □ Oui □ Non
Si oui avec le/lesquels ? : □ Advil □ Efferalgan □ Autre : ……………………………….
5) Pensez-vous que le paracétamol peut être nocif pour la santé des enfants ? □ Oui □ Non
Si oui, de quel manière/organe impacté ? : …………………………………….
7) Connaissez-vous l’âge approximatif et le poids minimal requis pour passer à la dose adulte soit 1 g? □ Oui
□ Non
Si oui lesquels ? : …………. ans / …………… kg
Figure 15: Questionnaire utilisation chez l’enfant
Avec un objectif initial de cohorte à 60 patients par groupe, la réalité du terrain en période de
COVID à rapidement restreint le temps disponible à la fois des patients (la pharmacie étant
devenue comme tout lieu public anxiogène et de possible contamination, les patients restent le
moins possible) pour répondre aux questions et à la fois pour nous soignants avec
l’augmentation croissante des tests antigéniques et du reste des activités officinales à assurer.
La cohorte comprendra donc 52 patients pour le questionnaire adulte et 27 pour celui dédié aux
enfants.
28
III. Résultats des Questionnaires
A. Questionnaire Adulte
52 questionnaires ont été récoltés avec les résultats suivants (voir figure 16 à 26)
Parité Âge
Fréquence de prise
70,00%
59,62%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
29
Prise sur ordonnance?
25%
Ordonnance
Stock familial
75%
Principale indication
40,00%
34,48%
35,00%
30,00% 27,59%
25,00%
20,69%
20,00%
15,00%
10,34%
10,00%
5,00% 3,45%
1,72% 1,72%
0,00%
Maux de tête Douleur Douleur/Fièvre Fièvre Non répondu Decontractant Douleurs
Musculaire lombaire
▪ Une majorité (34%) des interrogés donnent pour principal indication au paracétamol les
maux de tête tandis que seulement 21% connaissent l’indication global qui comprend la
douleur et la fièvre
30
Utilisation pour d'autres symptômes
17%
Non
Oui
83%
Si oui, lesquels?
35,00% 33,33%
30,00%
25,00%
20,00% 16,67%
15,00%
10,00% 8,33% 8,33% 8,33% 8,33% 8,33% 8,33%
5,00%
0,00%
▪ 17% des patients disent en consommer pour d’autres indications notamment 33%
d’entre eux pour les règles douloureuses ou encore pour les courbatures (17%)
31
Connaissance d'une dose maximale?
6%
Non
Oui
94%
4 2,22% 6 6,25%
5 4,17%
2 4,44%
4 35,42%
1 86,67% 3 37,50%
2 6,25%
0,5 2,22%
1 4,17%
▪ 87% des patients ont compris que la posologie usuelle par prise était de 1 gramme tandis
que la dose journalière est plus mitigée avec 37% pour 3g, 35% pour 4g et 6%
respectivement pour 2 et 6g par jour
32
Connaissez vous les conditions pour dose adulte
40% Non
60% Oui
18 4,76%
50 34,78%
16 19,05%
45 13,04%
15 23,81%
40 13,04%
14 9,52%
35 8,70%
12 28,57%
6 4,76% 20 4,35%
▪ 60% ne connaissent pas l’âge et le poids nécessaire d’un enfant pour le passage sans
risque à la dose adulte
Parmi les 40% restant seulement 24% ont répondu 15 ans avec une majorité pour 12 ans
(29%) et 35% ont décrit le bon poids soit 50 kg.
33
Conaissance d'un risque à Dans l'effectif 65 ans et +
partir de 65 ans?
14%
23% Non Non
Oui Oui
12%
65% Non répondu
86%
▪ 88% des personnes interrogés ne savent pas ou n’ont pas répondu au fait qu’il est
conseillé de baisser la dose maximale pour les personnes de plus de 65 ans d’autant plus
parmi cette tranche d’âge (66 et +) dont 86% n’en avait jamais entendu parler.
34
Nocivité?
15%
Non
Oui
85%
▪ 85% savent que le paracétamol peut être nocif dont 66% d’entre eux précisent l’organe
impacté (foie)
Oui
100%
40,00% 32,69%
20,00% 7,69%
1,92% 1,92% 1,92%
0,00%
Nsp 7h 6h 4h 3h 2h
35
▪ 100% connaissent la présence d’un délai entre deux prises du médicament et 54%
l’estiment à 4h, en seconde position 6h avec 33%
Doliprane® 51 1
Efferalgan® 43 9
Dafalgan Codéine® 37 15
Actifed® 26 26
Fervex® 23 29
Humex Rhume® 19 33
Lamaline® 6 46
Ixprim® 5 47
Izalgi® 3 49
0 10 20 30 40 50 60
▪ 98% des patients ont reconnus dans le Doliprane® la présence de paracétamol, 83%
dans l’Efferalgan®.
Des chiffres bien plus faibles pour les médicaments sur ordonnance comme la
Lamaline®, l’Ixprim® ou l’Izalgi® respectivement 12%, 10% et 6% des personnes ont
connaissances de la présence de la molécule dans ceux-ci.
Du coté des médicaments sans ordonnance, nous avons des résultats convenables bien
que minoritaires sur l’effectif total, avec l’Humex Rhume® et le Fervex® qui sont deux
molécules parmi les plus données pour des symptômes de rhume avec comme chiffres
37 et 44%.
36
B. Questionnaire Enfant
27 questionnaires ont été récoltés avec les résultats suivants (voir figure 27 à 37) :
41% Homme
59% Femme
• Moyenne de 39 ans pour les parents interrogés, de 11 ans pour leurs enfants et un
poids moyen de 37 kg
Fréquence de prise
120,00%
96,30%
100,00%
80,00%
60,00%
40,00%
20,00% 3,70%
0,00%
Exceptionnellement Jamais
37
Prise sur ordonnance?
7% 4%
22% Les deux
Non répondu
Stock familial
Sur Ordonnance
67%
• 67% font consommer du paracétamol à leur enfant à partir du stock familial et donc
sans avis médical
Principale indication
50,00%
38,71%
40,00% 35,48%
30,00%
19,35%
20,00%
10,00% 6,45%
0,00%
Douleurs Fièvre Maux de tête Fièvre-Douleurs
Non
46%
54% Oui
38
Si oui, lesquels?
30,00%
25,00%
25,00%
20,00% 16,67% 16,67% 16,67%
15,00%
10,00% 8,33% 8,33% 8,33%
5,00%
0,00%
Fatigue Insomnie Douleurs Anxièté Maux de ventre Courbature Maux de tête
dentaires
Sachets 43,75%
Sirop 34,38%
Comprimés 12,50%
Gélules 9,38%
0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00% 30,00% 35,00% 40,00% 45,00% 50,00%
• La forme sachet est la plus donnée avec 44% suivi du sirop à 34%
39
Echange de pipettes entre sirops possible?
100% précisent avec l'Advil®
11% 7%
4% Ne sais pas
Non
Non répondu
Oui
78%
• 11% des parents interrogés pensent qu’il est possible d’échanger les pipettes doses-
poids avec un autre sirop et précisent avec l’Advil
Nocivité?
33% Non
Oui
67%
0,00%
Cœur Reins Ne sais pas Foie
• 67% estiment que le paracétamol peut être nocif dont 50% parlent du foie en organe
impacté
40
Délai entre deux prises?
4%
Non répondu
Oui
96%
• 96% connaissent l’existence d’un intervalle entre les prises : 6h pour 69% d’entre eux
suivi de 19% pour 4h
41
Connaissez vous les conditions pour dose adulte?
Non
44% Non répondu
52%
Oui
4%
• 52% pensent connaître l’âge et le poids requis pour passer à une dose adulte de
paracétamol (soit 1g), 31% d’entre eux parlent de 12 ans contre 15% pour 15 ans,
tandis que 29% connaissent le poids donné 50kg avec toute de même un pourcentage
cumulé de 35% pour une réponse <50 kg (14% pour 38kg)
42
le majorité (plus d’un tiers d’entre eux) ait répondu de manière spécifique avant la douleur et
la fièvre, « maux de tête » aiguille sur l’indication à viser au comptoir.
Troisième élément, une grande majorité des patients connaissent l’existence d’une dose
maximale et le fait qu’elle soit limitée à un 1g par prise. En revanche on peut voir que les
patients doutent entre 3 et 4g sachant que 4g est normalement la dose maximale tandis que 3g
est la dose usuelle, il y a donc une possibilité que les personnes ayant répondu 4g prennent ce
dosage de manière chronique et donc s’exposent à des complications à long terme.
Une donnée très révélatrice puisqu’elle touche les enfants, la majorité ne connaissent pas les
conditions poids et âge pour donner du paracétamol 1g ce qui peut être une source de surdosage
immédiat ; et même dans les personnes pensant savoir le pourcentage est faible soit 21% des
personnes interrogés connaissant le poids exact.
Cinquième élément, cette fois pour les personnes âgées avec l’altération naturelle de la fonction
hépatique et rénale, la dose maximale doit être diminuée à 3g, pourtant même chez la population
interrogée concernée, personne n’a eu la réponse. A prendre en compte que la réponse à cette
question a peut-être été biaisée par la formulation de l’interrogation, les patients ayant peut-être
compris « de combien » ayant répondu 1g, plutôt que « à combien ».
Pour ce qui est de la prévention sur le foie évoquée précédemment, elle a plutôt porté ses fruits
puisqu’on a une majorité de patient ayant conscience de risque et pouvant nommer l’organe
concerné.
La notion d’intervalle est également bien acquise, en revanche on observe le même problème
que pour le dosage, les patients ont tendance à maximiser le nombre de prises en réduisant au
minimum l’intervalle recommandée soit 4h pour 53% d’entre eux.
Les résultats sur les médicaments indiquent que les spécialités conseils sont en majorité connues
pour comporter du paracétamol contrairement à ceux sur ordonnance.
A cela l’explication la plus probable est évidemment le fait que ces médicaments soient moins
utilisés de par leur obligation de prescription mais peut-être également par oubli du pharmacien
de le préciser au comptoir avec un risque du patient de cumul avec un médicament sans
ordonnance contenant du paracétamol.
On peut quand même noter que les pourcentages pour le Fervex® et l’Humex® étant
minoritaire, pour une majorité des interrogés un surdosage par co-consommation serait possible
par le seul facteur de mésinformation.
43
B. Questionnaire Enfant
Là encore, environ deux tiers des parents interrogés utilisent du paracétamol sans avis médical,
bien qu’ici la fréquence de prise soit plus rassurante avec uniquement des fréquences de prise
« Exceptionnellement » ou « Jamais ».
Deuxième point, cohérent la encore avec le questionnaire adulte, l’indication maux de tête
arrivant cette fois en seconde position après la douleur et la fièvre mais avec tout de même 35%
des réponses.
Le fait que la forme sachet soit la plus utilisée peut être un facteur de risque, cette forme étant
dépendante d’un intervalle de poids en comparaison a la forme sirop par exemple plus précise
et plus simple à comprendre.
Décision de ne pas exploiter la question de « combien de sachet par prise et par jour » sachant
que la posologie sera adaptée pas tranche de poids rendant la question trop difficile.
Bien que minoritaire, on observe un manque d’information pour certains parents concernant les
pipettes dose-poids, nécessité au comptoir de rappel plus fréquent sur le fait que les pipettes
sont adaptées à un médicament et ne sont pas interchangeables notamment ici avec des réponses
comme l’Advil® dont un échange pourrait être responsable d’un surdosage.
Plus faible connaissance d’une nocivité par rapport au questionnaire adulte, le biais se faisant
également sur le fait que la cohorte soit plus restreinte.
L’intervalle est cette fois mieux respecté notamment sur le fait que les réponses se tournent en
grande majorité sur les 6h, intervalle important notamment pour la forme sirop.
Donnée inquiétante cette fois, une moitié des parents interrogés ne connaissent pas du tout les
conditions pour faire passer leur enfant à la dose adulte et seulement 30% de l’effectif total ne
font pas courir de risque à leur enfant en répondant 50kg ou plus alors que 19% ont répondu
moins de 50kg amenant à un risque élevé de surdosage.
44
V. Conclusion Questionnaires
Ce questionnaire a permis de rappeler les règles de bon usage telles que les indications et doses
maximales, de sensibiliser les populations particulières à risque et enfin d’alerter sur la toxicité
hépatique d’une molécule couramment consommée.
Dans un objectif de pédagogie et surtout de prévention, des « corrections » de ces
questionnaires ont été distribuées à la suite des récoltes (voir figure 38 et 39).
Dans l’ensemble on peut observer que les principales informations sont retenues, la différence
se faisant sur les patients minoritaires comme les enfants ou les personnes âgées pour lesquelles
les informations le sont moins.
On peut aussi surligner le fait que les patients ont tendance à retenir la dose la plus haute et
l’intervalle la plus courte, c’est à nous au comptoir d’insister sur le fait que ce ne doit pas
devenir une habitude. Ce résultat d’avoir trop souvent cette dose journalière à 4 g est d’ailleurs
retrouvé dans une autre étude faite à partir de plus de 2000 ordonnances de paracétamol, où
l’on voit que même les professionnels de santé occultent également de prendre en compte les
facteurs de risque comme l’âge et le poids.(37)
On peut enfin dire qu’à cause de la crise du covid et des déserts médicaux de plus en plus
nombreux, la fréquence de visite chez le médecin risque de ne pas pouvoir augmenter, ce qui
va mettre dans les prochaines années de plus en plus de responsabilités sur le pharmacien
d’officine pour ce type de délivrance.
45
Fiche conseil paracétamol pour dose adulte :
Dose Adulte : 1 gramme (1000 mg) par prise / Intervalle d’au moins 4h entre les prises
Posologie maximale (conseillée à court terme et en cas de douleurs intenses) : 4 grammes maximum dans la
journée
Poids, âge minimum pour dose adulte : ≥ 50kg correspondant généralement à 15 ans
Toxicité si surdosage : Action au niveau du foie, pouvant amener à une cytolyse hépatique et un engagement du
pronostic vital
Au-delà de 65 ans : il est conseillé de réduire la dose maximale quotidienne à 3 grammes en prévention
d’insuffisance hépatique liée à l’âge.
Médicaments les plus courants comportant du paracétamol pour un adulte et à risque de surdosage par
concomitance (addition) :
Sans ordonnance :
Sur ordonnance :
46
Fiche conseil paracétamol pour dose enfant :
Dose enfant : La dose quotidienne en paracétamol recommandée est d'environ 60 mg/kg/jour, à répartir en 4
ou 6 prises, soit environ 15 mg/kg toutes les 6 heures ou 10 mg/kg toutes les 4 heures.
Dans le cas pratique : 1 sachet de Doliprane® 300 mg par prise, à renouveler au maximum 4 fois par jour si
l’enfant est entre 16 et 24 kg avec une intervalle de 6h.
Forme sirop : Pipette dose-poids jamais interchangeable entre différends sirops, pour le Doliprane® une
graduation kg correspond à 0,625 ml de suspension celui-ci étant concentré à 2,4% de paracétamol, là où un
sirop comportant pourtant la même molécule comme le EFFERALGANMED 30 mg/ml® est dosé à 3% et aura
donc besoin de moins de suspension par kg pour atteindre un même dosage.
Poids, âge minimum pour dose adulte : ≥ 50kg correspondant généralement à 15 ans
Toxicité si surdosage : Action au niveau du foie, pouvant amener à une destruction des cellules hépatiques et
un engagement du pronostic vital
47
PARTIE III : MOYENS MIS EN PLACE ET A VENIR
Une enquête dirigée par Ipsos en 2018 a estimé qu’aujourd’hui, 46 % des Français vivent avec
des douleurs sans prise en charge adaptée et que 75 % des patients n’évoquent pas leurs douleurs
en consultation. Nos résultats sur la prise de paracétamol sans ordonnance corroborent le fait
qu’une majorité de personnes ne consultent pas pour leurs douleurs. De plus, le fait que les
patients consomment du paracétamol pour des indications qui ne sont pas justifiées, met en
avant que le pharmacien doit assurer un rôle de conseil afin de réévaluer cette douleur/fièvre et
réestimer avec lui si le traitement est nécessaire.
A cela plusieurs solutions sont possibles et pour certaines déjà mises en place :
1. La fièvre
La fièvre se définit par une élévation de la température du corps humain à une valeur supérieure
à 38°C, celle-ci ne se limitant pas à une sensation de bouffée de chaleur, il est important de la
mesurer :
Pour qu’elle soit valide, la température doit être prise dans une pièce tempérée, la personne
étant normalement couverte et à distance d’activité physique intense.
Un biais de température non expliqué peut d’ailleurs venir du thermomètre en lui-même : en
effet selon le type de thermomètre et le site de prise, la valeur ne sera pas la même.
La valeur de référence est celle prise par voie rectale mais étant parfois peu pratique, il faudra
ajouter pour ce même thermomètre 0,6°C par voie buccal (avec un biais pouvant aller jusqu’à
1°C si prise de boisson chaude récente) ou encore 0,5 à 0,9°C par voie sous-axillaire.
D’autres thermomètres ont fait plus récemment leur apparition comme le thermomètre
auriculaire, dépendant de la propreté du conduit lui aussi ayant des résultats souvent en deçà de
la voie rectale de 0,3°C en moyenne, et également le thermomètre frontal dépendant de sa bonne
utilisation lors de l’application sur le front afin d’avoir une mesure juste.(39)
Il est important de préciser au patient que la fièvre n’est pas une expression de la maladie mais
du système immunitaire qui se défend et que la prise d’antipyrétique pourrait masquer une
48
infection voir la faire flamber, il n’est d’ailleurs pas conseillé pour cette raison d’utiliser des
médicaments antipyrétiques contre la fièvre plus de trois jours sans avis médical.(12)
2. La douleur
Comme vu précédemment la douleur est un processus chimique décrite par une cascade
d’enzymes et de molécules, malgré ça elle relève également de la sensation avec un facteur
émotionnelle qui rend le biais inter individuel énorme et difficile à évaluer.
En effet, d’après la définition officielle de l’association internationale pour l’étude de la douleur
(IASP), "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une
lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes". (40)
L’interrogation du patient et surtout la confiance dans la relation qu’il a avec son pharmacien
va donc beaucoup jouer afin d’évaluer cet aspect émotionnel de la douleur.
Il est donc important d’évaluer la douleur avant la délivrance de paracétamol que ce soit dans
les traitements courts mais encore plus dans les douleurs chroniques (>3 mois) où le
médicament peut parfois être conservé plus par habitude que par nécessité.
Pour cela quelques outils sont à la disposition du pharmacien et des professionnels de santé :
- L’échelle de douleur : outil simple afin que le patient puisse évaluer sa douleur au
quotidien, le paracétamol étant indiqué pour les douleurs faibles à modérés l’objectif
sera plutôt que d’avoir un score faible, avoir un score avec la posologie minimale
efficace. Plusieurs échelles sont possibles, la plus connue classant la douleur par un
nombre de 1 à 10.
49
- Outil bien plus récent et correspondant à l’indication numéro 1 donnée par nos
patients adultes au paracétamol :
Sanofi, en partenariat avec la SFSPO (Société Francophone des Sciences
Pharmaceutiques Officinales) ont créé un outil digital décrivant leurs
recommandations sur la prise en charge des patients atteints de maux de tête en
pharmacie. En effet celui-ci est destiné à l’équipe officinale et permettrait
d’optimiser l’orientation et le conseil aux patients atteint de maux de tête :
Il s’agit de l’Arbre Conseils® Orientation Douleur digitalisé s’appuyant sur ces
recommandations (voir figure 41).
Une expérimentation régionale est en cours dans deux régions pilotes pour évaluer
l'apport en vie réelle dans les Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine grâce aux
URPS pharmaciens (Union Régionale des Professionnels de Santé), l’objectif étant
de déployer cette démarche plus largement ensuite. (15)
Figure 41: Arbres conseils pour maux de tête chez l'adulte USPO
50
B. Les alternatives non médicamenteuses
Dans un même état d’esprit de minimiser la prise de paracétamol et quand la douleur ou la
fièvre le permet, le pharmacien peut également proposer des alternatives parfois méconnues des
patients à la molécule :
Par phytothérapie : pratique délaissée pendant un temps, la tendance vers le bio et le naturel
recommence à attirer les patients et présente plusieurs solutions aux problèmes de douleurs et
fièvre. Pour en citer quelques-unes :
- Le curcuma : racine utilisable à la fois pour les douleurs chroniques articulaires mais
également pour les douleurs aiguës musculaires, pris par voie orale sous forme de
comprimé ou d’ampoule.
- L’huile essentielle de menthe poivrée pour les maux de tête dont quelques gouttes
diluées à de l’huile végétale au niveau des tempes et du front suffissent à diminuer
la douleur.
- L’huile essentielle de girofle très utilisée dans les douleurs dentaires dont une seule
goutte pure appliquée avec un coton tige soulage rapidement.
- La tisane de reine des près : Utilisable jusqu’à 3 tasses pas jour pour faire baisser les
fièvres de moins de 39°C.
Des médecines alternatives existent également comme l’acuponcture intéressante dans des cas
de douleurs musculaires ou de céphalées de tension, malgré que ces méthodes manquent encore
d’études démontrant leur efficacité.
1. Bon usage
Passer ces étapes et lorsque la prise de paracétamol n’est pas évitable, il est important de
rappeler au comptoir le bon usage de la molécule pour adulte à travers 4 conseils :
51
Afin de promouvoir ce bon usage, de plus en plus de mesures sont prises dernièrement et
depuis le 28 mars 2020, l’ensemble des conditionnements qui sortent des centres de
distribution Sanofi affichent le pictogramme « surdosage = danger ». Pour les spécialités
contenant uniquement du paracétamol, des informations complémentaires sont précisées au
dos de la boîte :
→ La dose maximale par prise et par jour,
→ Le délai entre deux prises,
→ L’importance d’exclure d’autres médicaments contenant du paracétamol pour éviter la co
utilisation masquée.
À noter qu’il n’est pas prévu de rappel des lots ou de destruction des anciens
conditionnements ne présentant pas le pictogramme. Les stocks en entrepôts se videront donc
progressivement pour être remplacés par ces nouvelles boites.
Enfin, il est important de sensibiliser le patient sur le fait que le paracétamol reste un
médicament et que toute prise présente des risques, on le voit encore aujourd’hui avec pourtant
une molécule centenaire comme le paracétamol et cette étude récente :
Un message d’alerte, sortie le 23 septembre 2021(42) met en lumière le potentiel danger pour
le fœtus des femmes enceintes et son développement en s’appuyant sur plusieurs études dont
une méta-analyse de 2018(43) qui décrit une augmentation de 30% des risques de TDAH
(Troubles de l’Attention et d’Hyperactivité) ainsi que 20% de risques accru de développer un
TSA (Trouble Autistique).
En effet il a été mise en évidence le passage de la molécule à travers le cordon ombilical et donc
son exposition à celle-ci via une étude également sortit en 2021 (44).
Cette méta-analyse comprend enfin une autre étude sortit en 2017 avec des résultats similaires
qui préciserait ce risque augmenté à 8 jours de prise, le pic se situant entre 22 et 28 jours de
prise(45) montrant que le paracétamol n’a pas l’innocuité imaginée.
52
Finalement, la seule conclusion possible est qu’il faut essayer de se passer
d’antidouleurs et d’antalgiques dans la mesure du possible et préférer l’avis
du médecin ou le conseil de son pharmacien à une automédication parfois
risquée.
Toutes les mesures prises récemment au niveau national vont obliger les
patients à dialoguer avec leur pharmacien pour obtenir du paracétamol, c’est
donc maintenant à notre profession par tous ces moyens de faire la
différence.
53
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