PREMIERS RESULTA TS

D'UNE ETUDE GENERALE SUR LES LACS

MALGACHES

IREO VOALOHAM-BOKATRA AZO TAMIN'NY FANDALINANA

ANKAPOBENY NATAO TAMIN'IREO FARIHY MALAGASY

Luc FERRY
Christian DEPRAETERE
Laurent RÜBISON

RESUME: FAMINTINANA :
•

Après quelques considérations sur la Rehefa nofakafakaina ny teny hoe " lac "
terminologie du mot "lac" il est souligné na adika hoe farihy amin'ny akapobeny,
que, dans la langue malgache, les noms de dia voarnarika fa teo arnin'ny Malagasy, ny
lac pourraient donner de précieuses anarana nomeny ny farihy na matsabory
indications sur leurs caractéristiques. Les dia azo itarafana sahady ny toetra
objectifs du programme "lacs et ananan'izy ireny, izay anisan'ny tanjona
paléoclimats !TIalgaches"sont ensuite tratrarin'ny tetik'asa " Lacs et Paléoclimats
rapidement présentés. A partir d'un " na adika tsotsotra hoe " Ny farihy sy ny
premier inventaire de plus de 1300 lacs et Tantaran'ny toetr'andro teto Madagasikara
zones humides constitué à partir des cartes ". Avy tarnin'ny fanisana sy fanadihadiana
au 1/100000ème, les différents types de ny saritany (maridrefy 1/100 000)
lac présents à Madagascar sont décrits. nataon'ny FTM no nahalalana fa miisa
Leur répartition est mise en relation avec la 1300 ireo farihy na matsabory, etsetra ... ;
géologie et la tectonique. La relation entre ary nahafahana nisokajy azy ireo.
la fréquence des lacs et leur superficie Narnpifandraisina koa ny fitsijaran'izy ireo
suggère qu'en deçà d'une certaine taille ara-paritra amin'ny fahalalana ara-jeolojia
beaucoup d'entre eux ne sont pas figurés sy ny "tectonique". Ny kajy natao izay .
sur les cartes au 1/1 00 ()()()ème. Des indices mampifandray ny habetsahan'ny farihy
de fonne sont proposés en vue de leur amin'ny habeny dia nahatsapana fa maro
caractérisation. Enfin, l'intérêt du ireo farihy tsy misoritra eo amin'ny
programme pour le développement est saritany rehefa mihoatra ny habe kely
illustré par deux exemples. indrindra voafaritra. Nisy marika telo
natolotra mba ahafahana misokajy ireo
farihy ireo araka ny bikany. Ary farany,
amin'ny alàlan'ny ohatra roa no
nanaporofoina ny tombon-tsoa mety ho
azo arnin'ity tetik'asa ity.

30

/
1. INTRODUCTION marécages, les lagunes ainsi que les mers
intérieures.
L'ÜRSTÜM l, le CNRE2 et le CNRS3
mènent conjointement un programme il semble donc que les dénominations "lac"
intitulé "Lacs et paléoclimats malgaches" "mare" "étang" "marais" "marécage" voire
"mer" données aux étendues d'eau
Cette communication a pour objet de donner entourées de terres sont employées de
une description du volet "Lacs" de ce manière subjective et que leur utilisation, au
programme, de présenter les premiers moins dans la langue française. cOITespond
résultats et de montrer son intérêt pour le plutôt à des habitudes terminologiques.
développement à partir de quelques
exemples. A partir de 725 noms de lac donnés par les
cartes du FfM4, il est également difficile de
II. QU'EST-CE QU'UN LAC? faire une distinction précise entre les
diverses étendues d'eau. Cependant, dans
La définition la plus courante du mot "lac" la langue malgache, les noms de lacs sont
donnée dans les dictionnaires est la suivante souvent évocateurs. Certaines
: "Grande étendue d'eau entourée de terre" dénominations ou racines se retrouvent
On s'aperçoit immédiatement que cette assez fréquemment et sont accompagnées
définition manque de précision et n'est pas d'un qualificatif spécifiant la caractéristique
satisfaisante. Elle engloberait entre autres principale traditionnellement reconnue:
les mares, les étangs, les marais, les

Rano Matsabory ou Matsabori- Amparihi- ou Farihy

(eau) (étendue d'eau) (lac)
80 dont: 53 dont: 63 dont:

Andranotapah in a Matsabory Lemby Amparihibe

Ranovorimena Matsabory Malaiboka A mparihikam bana
Andranovorim bolo Matsabory Taranta Amparihimborona
Andranobe Matsaboribe A mparihinandriana
Ranolava Matsaborimadio Amparihibevoay
Andranofasina Matsaborimaika Amparihindralehilahy
Andranonjazavavy Matsaborimena Amparihitsimisivody
Andranomazava Matsa bori bi tika Amparihilava
Andranoratsy Matsaborivato Amparihimora
Andranomam y Matsabori fanjava Amparihimena
Andranonankoay Matsaborinamboaimena Amparihibendrano
Andranovoringisa Matsabori nkova Amparihimaintilahy
Andranovorin 'isoantsy Matsaborimbola Amparihimaloto
Lanirano Matsaborifady Amparihimangabe

lORSTOM Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en

Coopération,
Département des Eaux Continentales.

2CNRE Centre National de Recherche sur l'Environnemenl

3CNRS Centre National de la Recherche Scientifique,

GDR 970, CNRS, ÜRSTÜM, Paléohydrologie et Paléoclimatologie
Continentales.
4FfM Foiben Taosarintanin'i Madagasikara (Institut Géographique et Hydrographique
National).

31

/
III. RESULTATS PRELIMINAIRES classés en six grandes catégories :
AU PROGRAMME DE RECHER-
CHE SUR LES LACS - Lacs d'oligine tectonique:
MALGACHES De forme généralement allongée, ils
L'étude des lacs malgaches a pour objectif correspondent à des accidents tecto-
de donner aux décideurs et aux aménageurs niques (failles). Le plus connu est celui
les informations de base indispensables à la du lac Alaotra situé dans le fossé
gestion et à l'aménagement des écosystèmes qu'occupent les bassins versants du
lacustres au sens large. Maningory et du Mangoro. Le lac
Tsimanampetsotsa situé sur la côte sud-
Ces informations sont: ouest appartient également à cette
catégorie. .
- la localisation et la forme,
De manière générale, la présence de lacs
- l'origine, naturels sur socle cristallin des Hautes
- le fonctionnement hydrologique et Terres de Madagascar est explicable par:
sédimen tologique,
- les mouvements verticaux d'ensemble
- les caractéristiques physico-chimiques qui créent un déséquilibre régional
des eaux, modifiant le réseau hydrographique;
les potentialités. des failles dont la composante
verticale s'oppose à l'écoulement des
Partant de la définition, "étendue d'eau rivières et dont le rejeu est suffi-
entourée de terre" un premier catalogue de samment rapide pour compenser les
plus de 1300 lacs a été constitué à partir de comblements.
la numérisation des cartes du FTM au
1/100 O(}()ème. Ce travail a été effectué pour - Lacs d'origine volcanique:
toutes les étendues d'eau libre (hors
rivières) pouvant être considérées comme Il s'agit principalement des lacs de
telles en fonction de leur figuré sur les cratère de la Montagne d'Ambre, des
cartes. Il englobe certainement un nom bre régions d'AntsirabelBetafo, de l'Itasy, et
important de mares, marais et de marécages de l'île de Nosy Be. Lorsque les cratères
probablement cartographiés en période de sont égueulés, ces lacs peuvent présenter
hautes eaux. un exutoire. Ces lacs sont associés à des
bassins versants de petite taille. Il faut
Ce travail préliminaire, encore incomplet et inclure dans les lacs d'origine volca-
qui demande à être validé, permet: nique les lacs de barrage formés à la
suite de coulées volcaniques barrant les
- d'une part, ôe proposer une vallées. Le lac Itasy est de ce type.
codification de zones humides de
Madagascar organisée suivant les - Lacs des plaines alluviales :
grands bassins hydrologiques comme
le sont les banques de données Ils sont très nombreux en paI1iculier sur
hydrologiques, pluviométriques et la partie occidentale de l'Ile depuis
hydrogéologiques ; Ambilobe jusqu'à Morombe et dans les
parties basses des grands fleuves :
- et, d'autre part, de tirer des résultats Mahavavy nord, Mahajamba, Betsiboka,
préliminaires sur le nombre, la Manambola, Tsiribihina, Morondava...
localisation et la forme des "lacs" Ces lacs peu profonds correspondent,
malgaches en vue d'orienter les futurs soit à des zones d'inondation par
travaux. débordement des rivières, soit à des
impluvium (lhotry), soit encore à des
I1L1. ORIGINES, TYPES ET affleurements de nappes alluviales. Ils
LOCALISATION occupent souvent des anciens lits de
rivière (delta, méandres et bras
111.1.1. Origines et types secondaires). Sur le versant ouest, deux
Les lacs de Madagascar peuvent être groupes peuvent être distingués:

32
LOCALISATION DES LACS
lac (superC. PI'OP.)
Hosy

AlaotN\
/
... •
.. ,. ---~ Man tasoa
TsiazoMPèVlil'Y

/~
TK'i tK'i vaJc:e 1 y

•••• ••

FëU'aE angana

•• ..

TsiManaMPetsotsa

• TolaiiiU'O
Anony
199 kM
1 1

Fig. 1

33

/
 les lacs de la plaine côtière ; Rural notamment Marovoay
(Amboromalandy), les retenues
les lacs situés en bordure du socle périphé-riques des cuvettes de
cristallin et dans les dépressions l'Alaotra et d'Andilamcna
périphériques, séparés des premiers (Sahamaloto, Antanifotsy.
par des massifs calcaires et gréseux: Ambodivato... ).
Manasamody, Bongalava,
Ankarafantsika, Kelifely, Bemaraha,
Makay. 111.1. 2. Localisation

Lacs littoraux et lagunes côtières: La localisation des lacs de Madagascar est

présentée en figure 1. C'est sur le versant
Ces lacs se confondent souvent avec les ouest et aux altitudes inférieures à 100
lacs des plaines alluviales précédemment mètres qu'ils sont les plus nombreux (fig.
décrits. On peut cependant les 3). Sur les versants de raccordement situés
caractériser par la présence d'un cordon entre d'une part, les plaines côtières et les
littoral pouvant être partiellement détruit dépressions périphériques de l'ouest et
lors des fortes crues et des tempêtes. d'autre part, les Hautes Terres, ils sont peu
Ces lacs sont présents sur toute la côte nombreux en raison des pentes trop
est. Le lac Nosive, un des plus grands accentuées. Dans le sud, le faible nombre
lacs de Madagascar, appartient à cette de lacs s'explique par les conditions
catégorie. climatologiques (précipitations faibles). Sur
les Hautes Terres, les lacs sont relativement
C'est à parti l' du chapelet de lacs nombreux avec des concentrations impor-
littoraux s'étendant le long de la côte est tantes dans les régions d'Antananarivo et du
qu'à été ouvert le canal des Pangalanes lac Alaotra.
(lakandranon' Ampangalana), voie d'eau
navigable de près de 600 km reliant La localisation des zones humides de
Mahavelona (Foulpointe) à Farafangana. Madagascar est en relation directe avec la
Les lacs du système des Pangalanes sont géologie et la tectonique (fig. 3). Ceci est
en communication permanente avec la particulièrement remarquable pour la zone
mer par l'intennédiaire des estuaires des de contact entre le socle cristallin et les
grands fleuves qui recoupent le canal. formations sédimentaires de l'ouest ainsi
En fonction de la proximité des que dans les régions à volcanisme récent:
embouchures, les eaux de ces lacs AntsirabelBetafo, ltasy, Montagne d'Ambre
peuvent être saumâtres et peuplées de et Bealanana. La correspondance entre les
poissbns marins. zones à forte densité de lacs et les régions
faillées est nette en ce qui concerne les
Lacs artificiels ou naturels aménagés : régions du sud de la Montagne d'Ambre,
du lac Alaotra et d'Antananarivo.
Il s'agit de réservoirs et de grands
barrages aménagés pour :
IV.DÉNOMBREMENT, SUPERFICIE
- l'hydroélectrici té par les anciennes ET FORME:
sociétés d'énergie et la JIRAMA
(Antelomita, Mantasoa, Mandraka) ; 1V .1. Dénombrement et superficie :
- l'alimentation en eau potable Par hypothése, on posera qu'il existe une
(Mandroseza pour Antananarivo, relation statistique entre la fréquence des
Andraikiba pour Antsirabe) ; lacs et leur taille, soit une fonction
hyperbolique du type :
- la régulation du débit des rivières
(Tsiazompaniry pour la régulation des
débits de l'Ikopa dans la plaine
F(S>s) =k s-B
d'Antananarivo) ;
La fonction F(S>s) représente la fréquence
- l'irrigation par les services du Génie des lacs ayant une superficie S supérieure à
une superficie s.

34

/
 Fig. 2 HISTOGRAMME DES FREQUENCES
80
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0
m . . . . . . . . . . . . . . . ., . . . . . . ......
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0 2 4- 6 8
Altitudes (echelle log)
 SCHEnA GEOLOGIQUE LOCALISATION DES LACS PLUIES l'tOYEI'I'lES
ET TECTONIQUE Olac (supe...c ........ P.) ItiTERAtll'I..JELLES
d' ~s H. msAIRIE
et M. COLLlatON <1<):16).
F. ARrHAUD ~t ~l. (19~B)~

:rèo..nt
ancien

_~1tQS
continental
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48B
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ll2l SY5 te_ du ~ite
2599 ..... - 39Qe
3e89 - 3599
lllII SyS të_ .... ch'oy..n
> 3:188

Fig.3a Fig.3b Fig.3e

L'échantillonnage de 1300 lacs numérisés à On peut tenter un dénombrement théorique
partir des cartes au 1I100000 éme de des lacs de petites tailles sur la base de la
Madagascar ont des superficies comprises foncLion F et établir leur surfaces cumulées:
entre 1 hectare et 231 km 2. li va permettre (voir tableau).
d'évaluer la validité d'une telle hypothèse.
S'il convient d'utiliser avec circonspection
Une relation hyperbolique entre fréquences ce type d'approche, elle n'en permet pas
et superficies se traduit par une relation moins une analyse critique de la base de
linéaire entre le logarithme des fréquences et données et l'estimation de quelques ordres
le logarithme des superficies. Sur la figure de grandeur.
4, on constate qu'une telle relation semble
vérifiée pour les lacs dont la superficie est IV.2. Formes des lacs
comprise entre 0,26 et 8 km 2 avec comme
fonction: Afin de tenter une description et à tenne une
classification des formes de lacs, trois
F(S>s) = 5.27 çO,815 indices ont été retenus sur la base de
travaux antérieurs (Depraetere, 1991).
s (en km 2) [0.26,8.0]
E
R2= 0.99 Soient les caractéristiques planimétriques
suivantes (figure 5) :
Les 30 lacs dont la superficie est supérieure '
à 8 km 2 semblent suivre une loi différente : S : superficie du lac en km 2.
L : longueur du grand axe en km.
Fg(S>s) = 5.41 s-0,985 1 : périrnétre du lac en km.
s (en km 2 ) E [8.0,231.0] Spc : superficie du polygone convexe en
km 2.
R2 = 0.97
A partir de ces quatre caractéristiques
Ce seuil pourrait avoir un sens tectonique
planimétriques, les indices sont calculés
(échelle minimale des grabbens suffisam-
comme suit:
ment actifs par rapport à la vitesse de
comblement ?).
- un indice d'allongement la :
Les lacs dont la superficie est inférieure à la = 0,5. CARSPECIAUX 112 \f
0,26 km 2 ne suivent pas une telle loi. Cela "Symbol" 0,5.L.S-0,5
peut s'expliquer par le fait qu'à l'échelle du la est égal à 1.0 si le lac est parfaitement
11100 OOOème, ils ne sont pas tous circulaire sinon la> 1.0.
représentés sur la carte. Ainsi, il n'y a que
880 lacs dont la superficie est comprise - un indice "de festonnement" Ife:
entre 1 et 26 hectares recensés à partir des
cartes au 11 100000 ème alors que leur Ife = 0,5. CAR SPECIAUX 112 \f
décompte théorique en fonction de la "Symbol" -1.l2.S-1
fonction F est de 8400 (20000 avec la Ife fait le rapport entre le périrnétre du lac et
fonction Fg !). sa superficie. Ife est égal à 1.0 si le lac est
parfaitement circulaire sinon Ife> 1.0.

sen km 2 fréquences (S>s) superficies cumulées

enkm 2

10 30 1019
1 194 1450
0,1 1270 1746
0,01 8280 1945
0,001 54110 2074
0,0001 353500 2156

37

/
- un indice "de péninsularité" Ipe : électricité et l'alimentation en eau des villes.
Rappelons également que les lacs sont des
Ipe = (Spc-S).Spc-1 zones privilégiées de loisirs d'où leur intér
Ipe fait le rapport entre la superficie des êt particulier pour le développement du
péninsules du lac et la superficie du tourisme.
polygone convexe (enveloppe) associé à ce
dernier. Ipe sera égal à 0.0 si le lac ne - Prenons en premier exemple, le grand
présente aucune péninsule sinon Ipe>O.O et projet de régulation des niveaux du lac
Ipe< 1.0. Alaotra par construction d'un ouvrage à
son exutoire, sur le fleuve Maningory.
L'indice d'allongement a une valeur modale Ce projet de 1923 dit "projet
de 1,45 (figure 6a) avec un maximum de Longuefosse"est toujours d'actualité. Sa
5, Il pour le lac d'Ampamandrika (figure réalisation permettrait:
7h).
- d'augmenter les surfaces rizicoles de
L'indice de festonnement a une valeur la région;
modale de 1,15 (figure 6b) avec des valeurs
ne dépassant 6,0 que dans les deux cas des - d'envisager l'irrigation des périmètres
lacs de Mantasoa et de Tsiazompaniry par pompage des eaux du lac
(figures 7a et lOg). (actuellement les retenues périphé-
riques sont à peine suffisantes) ;
L'indice de péninsularité a une valeur
modale de 0,03 (figure 6c) avec des valeurs de fournir à l'ensemble de la région
ne dépassant 0,65 que dans les deux cas de l'électricité (rizeries, villes ...).
des lacs de Tsiazompaniry et de Mantasoa.
Ce projet, envisageable à l'époque, serait
Les grands lacs artificiels se caractérisent d'un coût de réalisation considérable de nos
par un fort indice de festonnement et un fort jours. Il mériterait cependant d'être
indice de péninsularité. Leurs car.acté- reconsidéré à sa juste valeur dans le cadre
ristiques planimétriques sont directement des besoins actuels. TI serait souhaitable que
héritées de la fonne des courbes de niveau des études approfondies du lac Alaotra
sans que les processus de comblement soient lancées dès maintenant afin d'évaluer
soient venus les modifier. la faisabilité et la rentabilité du projet et à
terme de dimensionner et gérer les
Les lacs de cratére sont marqués par de équipements. Soulignons que certaines de
faibles valeurs sur les trois indices. ces études peuvent nécessiter de longues
périodes d'observation sur le terrain.
Faisant intervenir le périmétre du lac,
l'indice de festonnement est sensible à En ce qui concerne le lac Alaotra, le
l'échelle de mesure ce qui n'est pas le cas programme "Lacs et Paléoclimats
pour les deux autres indices. malgaches"a pour objectif de fournir un
certain nombre d'informations de base :
D'autres indices devront être définis pour caractéristiques bathymétriques, fonction-
les caractéristiques volumiques. Ces indices nement hydrologique, évaluation, recons-
pourront être définis à partir de cartes titution des niveaux du lac à partir des
bathymétriques telles que celle de la retenue débits du Maningory, évaluation de la
de Sahamaloto (fig. 8) et des courbes de sédimentation.
capacité résultantes (fig. 9).
- Prenons comme autre exemple, la
V. INTERET DE L'ETUDE DES retenue de Sahamaloto située sur la
LACS POUR LE bordure occidentale de la cuvette de
DEVELOPPEMENT ET LA l'Alaotra et pour laquelle une carte
RECHERCHE bathymétrique et plusieurs courbes de
capacité sont disponibles (fig. 8 et 9) :
V.1. Intérêt pour le développement
(exemples) La retenue de Sahamaloto a été réalisée vers
Compte tenu de leur nombre, les lacs de 1955 en vue de l'irrigation d'un grand
Madagascar représentent une ressource périmètre rizicole de la bordure ouest du lac
importante pour l'irrigation, l'hydro- Alaotra. En 30 ans, entre 1955 et 1985,

38

/
cette retenue a perdu, à sa cote de décideurs, aménageurs et chercheurs,
déversement, plus d'un tiers de sa capacité, l'ensemble des informations recueillies dans
en passant de 21 millions de m 3 à 14 le cadre du programme.
millions de m3 . Le levé bathymétrique de
1985 a montré également le risque de voir le Les lacs et retenues d'eau déjà exploités
lac coupé en deux par la progression du doi vent être considérés comme faisant
cône de sédimentation au débouché de la partie de systèmes plus larges et plus
rivière Sahamaloto. C'est à la suite de complexes incluant les bassins versants. Ils
l'étude de 1985 que d'importants travaux nécessitent donc un suivi prenant en compte
ont été réalisés sur cette retenue : l'évolution du milieu environnant.
rehaussement des digues, calage et
installation d'une nouvelle tour de prise,
renforcement de l'évacuateur de crue...

V.2. Intérêt pour la recherche

Du point de vue scientifique, l'étude des

sédiments lacustres contribue à une
meilleure connaissance de l'évolution
climatique des zones tropicales de
l'hémisphère Sud qui est assez mal connue,
notamment en Afrique. Pour Madagascar,
cette étude contribuera à une meilleure
compréhension de l'évolution de la faune et
de la flore malgaches pendant les derniers
millénaires. Elle devrait permettre d'établir
des ordres de grandeur en matière d'érosion
pendant la période précédant l'arrivée de
l'Homme à Madagascar. Cet aspect du
programm,e "Lacs et paléoclimats"qui
constitue une contribution scientifique non
négligeable à la connaissance des grands
équilibres écologiques de la Grande ne, fait
l'objet d'une autre communication
"Histoire des lacs et paléoclimats à
Madagascar"(F. GASSE et L. FERRY).

VI. CONCLUSION

Les résultats qui ont été présentés ne

marquent qu'une étape préliminaire et sont
encore incomplets. Il s'agissait de montrer
l'importance des milieux lacustres à
Madagascar, le potentiel qu'ils représentent
pour le développement de la Grande Ile et
leur intérêt pour la recherche.

Un travail de terrain important va

maintenant être réalisé. Il ne peut s'agir
d'une étude exhausti ve. Quelques lacs
"témoins"de divers types seront
sélectionnés dans des conditions
morphoclimatiques variées en vue d'y
effectuer des observations plus détaillées:
bathymétrie, hydrologie, géochimie,
sédimentologie etc. Parallèlement, une base
de données spécialisée sera conçue afin de
pouvoir mettre à la disposition des

39

/
 Fig. 4 Cal ibrage de la loi de fréquence en fonction de la superficie
pour les lacs de "adagascar
.10000,...--~F=-(~S::..;>~s::..;)~=---.,;5::..;,~2=-7;........:s~-_8_,
_88_1_5~a=-uec;..::::".:;........:R..:;,.2---r=~8;;..:':..;;99;,...;;,........;s~.--,[-,8:....:'.....;Z6;,...;;,....-,.;..;8;;..:,:....:8=-],-,----,

,..
...~
....•..
...~.,

.1+- ...l.- ...I..- .........._ _ ....::lIo.....~

0.0.10 .1000.0

40

/
 T A = S " " ' O = A . . . - - - - - - - - - - - - - , - - - - - - - - - - - - - - - , --Coord.
==H.... L4borde---
y = 787.2 b
X = 551.7 k..
---rlanl~étrle----­
Sup = 17.82 bZ
Lon = 198.&8 b
Ait = 1JC3? ..
--Indices de forae-
11 1B888B.8 ~
Spc= 58.598 ~
Lpc= 38.738 Iatt
E
Je LGA= 12.721 ~
N la = 2.6&3
Ife= 12.161
'"
li)
Ipe= ft .691
'"

Fig. 5

41
 Histogramme de fr~qulnces ~ la
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LLjjUj~~~~L::,
0 1 2 3 5 6
Fig.6a valeur de llindice d'allongement

Histogramme de frequences de Ife

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c .. '
'
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0
0 1 2 3 5
Fig.6b valeur de l'indice de festonnement

Histogramme de frequences de Ipe

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@-1981-B.E.
@-1985-0.RS.T.0.M
• poIn. BE -1981 r.vu .n 1985 aprft 'tud. ORS TOM.
76

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Fig_ 10 - LES GRANDS LACS DE MADAGASCAR

l5
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46

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 RIPOBLIKAN' 1 MADAGASIKARA
Tanind razana- Fahofahona- Fahamllrlnana

BULLETIN

DE

L'ACADEMIE NATIONALE

MALGACHE
NUMERO SPECIAL

DU 50ème ANNIVERSAIRE
DE
L'ORSTOM

Institut Français de Recherche Scientifique

pour le Développement en Coopération
1994

ANTANANARIVO
1995