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Politique Nationale/Internationale
LES MILLIARDAIRES EN ALGERIE
abderrahmane mebtoul
Dimanche 21 Juillet 2013
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert
International en management stratégique,
Professeur des Universités
Les véritables milliardaires, en Algérie, sont-ils au niveau de la
sphère réelle?
L’objet de cette contribution est de dresser une typologie du
secteur privé algérien et de poser la question suivante : y a-t-il
de véritables entrepreneurs en Algérie producteurs de richesses ?
Pour ma part , un véritable entrepreneur est celui qui contribue à
la valeur ajoutée interne du pays. Et se pose question cruciale,
avec les différents scandales financiers à répétition: les véritables
milliardaires sont-ils au niveau de la sphère réelle? J'ai eu
beaucoup de difficultés à récolter certaines informations
statistiques, certaines étant imparfaites et je tiens à m'excuser
auprès des entrepreneurs privés cités qui peuvent me corriger.
Mais cela ne change pas la tendance lourde de l'analyse(1.
I.- Les principaux entrepreneurs privés algériens
Pour éviter des interprétations byzantines, la liste qui suit est
faite en vrac et ne traduit pas forcément le poids réel de chaque
groupe. 1.-Nous avons le groupe CEVITAL, le plus médiatisé en
Algérie, pesant environ 3,5 milliards de dollars en 2012 et
employant plus de 12.900 personnes et selon le PDG le chiffre
d’affaires devrait aller vers 6,5 milliards de dollars courant 2015.
CEVITAL, outre la production locale, est aussi le représentant
exclusif en Algérie de Samsung Electronics via sa filiale Samha, le
partenaire du projet Desertec de production saharienne d'énergie
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solaire, initié par des Allemands, le créateur de l’ école des cadres,
le représentant exclusif du loueur de voitures Europcar, via sa
filiale CEVICAR , ayant l’exclusivité de l’importation de la gamme
Hyundai . Selon le classement de Jeune Afrique, après SONATRACH
et NAFTAL, le groupe CEVITAL occupe la troisième place dans le
classement 2011 des 500 premières entreprises africaines. Au plan
national, le groupe passe ainsi devant SONELGAZ qui est reléguée à
la quatrième position. Dans le domaine de l’agroalimentaire, le
groupe CEVITAL est la troisième plus grosse entreprise africaine,
immédiatement après deux entreprises sud-africaines. Concernant
le verre plat, 30% des capacités de la première ligne de 600 tonnes
par jour, la plus importante d’Afrique, opérationnelle depuis 2007,
couvre toute la demande nationale et 70% sont exportés (10% sur le
marché maghrébin et 60% en Europe) , une deuxième ligne de 800
tonnes par jour étant prévue pour 2015. Deuxième exportateur, il
est aussi deuxième contribuable après Sonatrach. Les richesses
créées par le groupe sont ainsi réparties : 59% en impôts et taxes,
40% en investissements et 1% en dividendes distribués aux
actionnaires ce qui lui permet actuellement l’autofinancement et
de déployer à l’international. -2- Le Groupe MEHRI a étendu son
champ d'activité au monde des affaires internationales dès 1965. En
tant qu'investisseur, il crée le GIMMO (Groupe d'Investisseurs du
Maghreb et du Moyen-Orient) holding étrangère dont il est le
principal actionnaire et fondateur. Il est mandaté par ce groupe
pour réaliser des investissements dans le monde entier dans les
domaines de l'industrie, du commerce, du bâtiment et des services.
Le chiffre d’affaires méconnu du grand public se chiffre à plusieurs
milliards de dollars. Il est propriétaire de Pepsi Cola Algérie. -3- Le
Groupe HADDAD active dans les secteurs des travaux publics, de
l'hydraulique et des transports. Les filiales Haddad sont les bitumes
et pétrole Haddad, la maîtrise d'œuvre Berhto, Housing
construction, Tourisme et hôtellerie, Savem et établissement Toyota
Haddad. Seconde entreprise privée algérienne à s’ouvrir les portes
de l’activité dans les hydrocarbures, après la société Kougp du
groupe Kouninef, ETRHB avait été préqualifié en tant
qu’investisseur par l’Agence nationale de valorisation des
hydrocarbures, Alnaft, pour le second appel d’offres en matière
d’exploration. Il occupe aujourd’hui la deuxième place dans le
secteur des travaux publics, emploie plus de 10 000 salariés et
brasse plusieurs centaines de milliards de dinars de chiffre
d’affaires par an. Il est le propriétaire du club de football algérien
de l’USM Alger. La Commission d'organisation et de surveillance des
opérations de bourse (Cosob) a autorisé le groupe Etrhb Haddad à
émettre un emprunt obligataire destiné aux banques,
établissements financiers et investisseurs institutionnels, a-t-elle
annoncé hier dans un communiqué. Le montant global de cet
emprunt est de 6 milliards de DA. Selon la COSOB, informations
rendues publiques, les valeurs indiquées d’évaluation hypothécaire
établies du Groupe ETRHB-Haddad SPA, le 27 novembre 2008
représente une valeur de 7.6 milliards de dinars soit 127% du
montant de l’emprunt obligataire, la troisième expertise
complémentaire en date du 18 juin 2009 l’évaluant à
7.286.432.375 dinars algériens représentant 121% du montant de
l’emprunt obligataire. Toujours selon les données de la COSOB, le
6 janvier 2009, le capital social du Groupe ETRHB-Haddad SPA est de
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8.800.000.000 DA et le chiffre d’affaires comptable au 01 janvier
2009 de 26.446. 450.000 dinars algériens.-4- Le groupe RAHIM
contrôlant ARCOFINA est un groupe algérien diversifié, dans des
métiers aussi différents que la distribution pharmaceutique, la
banque, les technologies de l’information, la grande distribution,
l’hôtellerie, l’immobilier d’affaires et l’assurance. Filiale
d’ARCOFINA, l'Algérienne des assurances (2A) employant 2000
personnes a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards de
dinars en 2010, en augmentation de 16% par rapport à 2009. La
principale filiale, D’ARCOFINA, DAHLI (hôtel Hilton, immobilier de
bureaux), En début 2009, le groupe occupe la une des journaux
algériens pour son projet pharaonique d’Alger Medina qui selon son
promoteur devrait créer 10 000 emplois et attirera 100 000
visiteurs par jour pour un investissement de 2,5 milliards de
dollars. -5- Le groupe BENAMOR est spécialisé dans la filière
agro-alimentaire et leader sur le marché national. Implanté dans la
wilaya de Guelma, dans l’Est algérien, il est devenu leader sur le
marché national en matière de tomate industrialisée et de
s’affirmer de plus en plus parmi le top 3 des plus grands producteurs
nationaux de semoule, de farine et de couscous. Le groupe
Benamor, a réalisé en 2010 200 millions d’euros de chiffre
d’affaires. – 6- Le groupe OTHMANI -(Propriétaire de Coca Cola
Algérie) avec , NCA Rouiba est une entreprise qui a réalisé un
chiffre d’affaires de l’ordre de cinq milliards de dinars et emploie
450 travailleurs. Le 17 décembre 2007, la Banque européenne
d’investissement a accordé un crédit de 3 millions d’euros au
groupe Nca pour le développement de son entreprise. En février
2013, la COSOB donne son "feu vert" pour l'entrée en Bourse de
l'entreprise NCA Rouiba. NCA vendra 2 122 988 actions de type
ordinaire (pour 849,195 millions de dinars soit 25% du capital social
de la société (qui est de 8 491 950 actions). -7-Le groupe
BENHAMADI active dans l'informatique, électronique,
électroménager, matériaux de construction et l'agroalimentaire
compte investir dans la production de véhicules légers. Ce
groupement familial d'entreprises qui a réalisé un chiffre d'affaires
de 21 milliards de dinars en 2011( un euro égal 100 dinars et 1
dollar 77 dinars au cours officiel) — en hausse en 25% par rapport à
2010 a tiré un bénéfice net de près de 800 millions de dinars et
investi un milliard de dinars.. Avec un effectif de 3 000 employés
qui sera renforcé par 600 nouvelles recrues, l'activité est
concentrée dans la zone industrielle de Bordj Bou-Arréridj, ont
écoulé sur le marché local 1,3 million d'unités de tous produits
confondus, dont une partie a été exportée vers des pays africains.
En électroménager, sa part sur le marché national se situe entre 30
et 35%, selon son premier responsable qui annonce son intention
d'investir dans d'autres pays comme la Tunisie et le Maroc, voire
même l'Afrique noire. – 8-Le groupe HASNAOUI - Les deux Groupes
de Sociétés HASNAOUI, «Bâtiment» et «Agriculture», dont le siège
est à Sidi-Bel-Abbès,( Ouest Algérie) en quatre Sociétés par
Actions, par fusion et transformation des Sociétés à responsabilité
limitée (Sarl) d’avant 2008. Le Groupe agriculture, regroupe la
Société de Développement Agricole (SODEA), créée en novembre
2000 et la Société de Production de Plants Maraîchers (SPPM),
fondée à la même date. Un des leaders, au plan national, dans le
domaine du bâtiment et des travaux publics, le groupe des sociétés
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Hasnaoui est constitué d’un ensemble d’entreprises exerçant dans
diverses branches d’activités, telles la réalisation de bâtiments,
production de matériaux de construction, la petite hydraulique,
l’exploitation de carrières, etc. Le groupe emploie 1 500
collaborateurs avec une capacité de réalisation de 1 500
logements/an. Selon son PDG le chiffre d'affaires du groupe est
évalué à environ 200 millions d'euros (60 % pour la construction et
40 % pour la production, notamment via la Société d'exploitation des
carrières Hasnaoui). La Sarl Hasnaoui est le concessionnaire
principal de Nissan Algérie. – 9-Le groupe BIOPHARM est un
laboratoire pharmaceutique Algérien, indépendant, fondé en 1992
par Mr. Abdelmadjid Kerrar. L’agence française pour le
développement international des entreprises (UbiFrance) affirme,
dans une étude, que le groupe privé algérien Biopharm est classé
au 1er rang des producteurs privés et des importateurs algériens de
médicament en terme de chiffre d’affaires global (importation et
fabrication) et selon le rapport du cabinet de consulting
britannique, Oxford Business Group, le marché national du
médicament en Algérie devrait atteindre une valeur de 8 milliards
de dollars en 2015. Aujourd’hui, le groupe compte environ 1300
collaborateurs dont un tiers de scientifiques avec un chiffre
d’affaires réalisé selon son responsable de 19 milliards de dinars en
2010. BIOPHARM est passé à la production locale depuis 2005, ( 50
millions d’unités de vente par an ) tant avec des produits sous
licence de laboratoires leaders mondiaux, que des produits issus de
sa propre Recherche et Développement, lesquels sont des
médicaments génériques selon les règles de Bonnes Pratiques de
Fabrication (BPF) et a été certifiée ISO9001 depuis 2008. -10- Le
groupe SIM -Le groupe est aujourd'hui composé de huit filiales et
a acquis «La Source» (Mouzaïa). D'une manière globale, à travers
toutes ses activités, le groupe SIM a réalisé un chiffre d'affaires de
200 millions d'euros en 2012. Il est un des premiers producteurs de
couscous sur le plan mondial et il exporte vers 29 pays.- 11- Bien
entendu il existe d’autres groupes dont ne ne citerai sans être
exhaustif - a- , la société HAMOUD BOUALEM qui est une
entreprise familiale, fondée en 1889 à Alger par Youssef HAMMOUD
avec un capital social d’environ 3,5 milliards (2010) produisant
sous licence en France. C’est est une marque algérienne fabriquant
diverses boissons, du sirop au soda et exporte également en
Angleterre, au Canada et aux USA étant en concurrence avec
les sociétés IFRI, Coca Cola et Pepsi. –b- Le groupe ATTIA (Batna)
spécialisé en fabrication de briqueteries, tuileries, boissons, eaux
minérales et de source, boissons non alcoolisées. –c- Le groupe
EDEN ( Cherif Othmane) qui active depuis bientôt 40 ans,
principalement dans l'Ouest algérien (Oran), ses domaines
d'intervention étant , l'industrie de transformation, le tourisme et
l'hôtellerie, la promotion immobilière et le négoce et la
distribution, employant, plus de 900 employés. – d- Le groupe
DENNOUNI avec un effectif de plus de 1000 personnes activant dans
le BTPH, avec des productions intégrés, société en pleine
expansion avec un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’euros.
–e-Dans les assurances ALLIANCES ASSURANCES employant plus de
300 personnes qualifiées investissant récemment dans l’immobilier
et l’agriculture. Doté d’un capital de 800 millions de DA, et de 106
agences et de 300.000 clients début 2010, Alliance a lancé une
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opération via la bourse afin de lever des fonds, pour porter son
capital à 2,2 milliards de DA ayant réalisé un chiffre d'affaires, à
fin 2008, de plus d'un milliard et demi de dinars. Selon le PDD « à
l’issue de la période de souscription qui s’est étalée sur un horizon
de 30 jours, du 2 novembre au 1er décembre 2010, et après
déroulement de la procédure de centralisation et de traitement des
bulletins de souscription au niveau de la Société de Gestion de la
Bourse des valeurs, il a été enregistré un niveau de souscription
validé de 2 521 384 actions représentant 139,73% du volume global
des titres offerts ». Mais c’st surtout dans l’agro-alimentaire où le
marché en Algérie pèserait cinq milliards de dollars que les
investisseurs privés algériens sont attirés. -f-Le groupe KOUININEF ,
allant de l’immobilier , au BTPH à l’industrie, -g- Nous avons
notamment LA BELLE, qui assure la commercialisation de café,
riz, couscous, farine, le groupe agroalimentaire algérien s'étant
associé au producteur français «Cristal Union» pour l'installation
d'une raffinerie de sucre en Algérie qui devrait atteindre une
capacité de production de 800 tonnes de sucre par jour. –h- la Sarl
CVA BELLAT, créée en 1970, qui s’est spécialisée dans la production
et la commercialisation des produits carnés (cachirs, pâtés Rôtis
fumés…) étant leader en Algérie dans la production et la
commercialisation des produits carnés. Avec tout ce beau monde
nous avons les privés ayant investi dans les filières lucratives, du
lait et des eaux minérales.
II.- Entraves au développement du secteur privé : contraintes
d’environnement et sphère informelle
Le secteur privé algérien s’est développé largement à l’ombre du
secteur d’Etat selon le fameux slogan cher au parti FLN de secteur
privé facteur complémentaire du secteur d’Etat. Ce qui le freine
c’est l’environnement et la sphère informelle dominante en
Algérie. La décision qui devait être appliquée en 2011 de
l’obligation de chèques de 500.000 dinars pour les transactions
commerciales, sous la pression de puissants lobbys, a été abrogée.
1.-Le milieu des affaires est peu propice aux initiatives
créatrices de valeur ajouté à l’instar de la politique salariale qui
favorise des emplois rentes au lieu du savoir et du travail. Cela
explique selon notre enquête que les entrepreneurs cités, face à
une concurrence étrangère (nombreux privés dans l’import) à
laquelle ils n’étaient pas préparée, ont des filières d’importation
afin d’équilibrer leur comptes globaux. Que l’on visite bon nombre
d’anciennes zones industrielles (Est- Centre – Ouest ou la zone de
Ghardaïa) et l’on constatera que bon nombre d’anciennes usines
se sont transformées en aire de stockage expliquant d’ailleurs le
dépérissement du tissu productif où l’industrie représente à peine
5% du produit intérieur brut. La raison essentielle sont les
contraintes d’environnement : bureaucratie pour plus de 50%, un
système financier administré,( plus de 90% des crédits octroyés sont
le fait de banques publiques), un système socio-éducatif inadapté
et enfin l’épineux problème du foncier. A cela s’ajoute du fait de
l’ancienne culturelle, une méfiance vis-à-vis du privé tant local
qu’international du fait que les tenants de la rente ont peu de
perdre des parcelles de pouvoir. Cela explique d’ailleurs ces
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alliances entre la sphère bureaucratique et certaines sphères
privées spéculatives mues par des gains de court terme via la rente.
Or le véritable dynamisme de l’entreprise, qu’elle soit publique
ou privée suppose une autonomie de décisions face aux contraintes
tant internes qu’internationales évoluant au sein de la
mondialisation caractérisée l’incertitude, la turbulence et
l’urgence de prendre des décisions au temps réel. Par ailleurs,
selon les données quantitatives du recensement économique (RE)
effectué par l'Office national des statistiques (ONS) en 2011, le
nombre d'entreprises recensées sur le territoire national a atteint
990.496 entités dont plus de 934. 250 entités économiques avec la
«prédominance» du secteur commercial et le caractère «tertiaire
de l'économie nationale plus de 83% du tissu économique global).
Par ailleurs cette enquête a révélé que le tissu économique
national est fortement dominé par les personnes physiques à 95%
(888.794) alors que les personnes morales (entreprises) représentent
seulement 5%, soit 45.456 entités, ce résultat étant révélateur
d'une économie basée essentiellement sur des micro- entités peu
initiées au mangement stratégique. Les quelques cas analysées
précédemment qui sont d’ailleurs confrontés à de nombreuses
contraintes, ne peuvent permettre à eux seuls une dynamisation
globale de la production hors hydrocarbures, nécessitant des
milliers d’entrepreneurs dynamiques. Car si le secteur privé
réalise 80% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures du pays, qui ne
représente d’ailleurs que 2/3% du total des exportations contre
97/98% pour Sonatrach, sa part dans l’investissement global est
négligeable, certaines sources donnant 1,9% du total de
l’investissement en 2010- la tendance lourde n’ayant pas
foncièrement changé 2011/2013 . D’une manière générale que
représente le secteur privé algérien face au chiffre d’affaires de
Sonatrach qui contribue directement et indirectement via la
dépense publique/via les hydrocarbures à plus de 80% du produit
intérieur brut ? A cela s’ajoute le manque d’unification des
organisations patronales privées où sans être exhaustif nous avons
la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) la
Confédération générale du patronat (CGP-BTPH), la Confédération
des industriels et producteurs algériens (CIPA), la Confédération
nationale du patronat algérien (CNPA, la Confédération algérienne
du patronat (CAP) , le Conseil supérieur du patronat algérien
(CSPA), l'Association des femmes chefs d'entreprises (Savoir et
vouloir entreprendre-SEVE), le Club des entrepreneurs et des
industriels de la Mitidja (CEIMI). Quant au Forum des chefs
d’entreprises (FCE), il regroupe environ 499 entreprises qui
peuvent corollairement appartenir à des associations syndicales,
couvrant 18 des 22 secteurs économique et représentant un chiffre
d’affaires de 14 milliards de dollars, employant environ 105.000
salariés, le FCE étant considéré comme un Think tank (laboratoire
d’idées) et non comme une organisation syndicale.
2.- Les plus grosses fortunes en Algérie ne sont pas forcément dans
la sphère réelle mais au niveau de la sphère informelle
notamment marchande avec une intermédiation informelle à des
taux d’usure où selon la Banque d’Algérie dans sa note «
Amélioration de la circulation de la monnaie fiduciaire en 2012 et
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2013 », les sorties annuelles brutes de monnaie fiduciaire sont
passées de 1 633,4 milliards DA en 2010 à 1 977,8 milliards DA en
2011 et à 2 475 milliards DA en 2012 soit 24, 75 milliards d’euros ou
32,17 milliards de dollars au cours actuel. La part de cette
monnaie dans la masse monétaire M2 (monnaie fiduciaire et dépôts
bancaires) est passée de 25% en 2010 à 25,9% en 2011 pour
atteindre 26,7% à fin 2012 donnant une masse monétaire d’environ
125 milliards de dollars en 2012. Selon Deborah Harold, enseignante
américaine de sciences politiques à l’université de Philadelphie et
spécialiste de l’Algérie se basant sur des données de la banque
d’Algérie, l’économie informelle brasserait 50 % de la masse
monétaire en circulation soit 62,5 milliards de dollars. Ces données
sont corroborées selon le quotidien arabophone El Khabar en date
du 18 février 2013 citant un document du Ministère du commerce
algérien pour qui existeraient 12.000 sociétés écrans avec une
transaction qui avoisinerait 51 milliards d’euros soit 66 milliards de
dollars, plus de quatre fois le chiffre d’affaires de toutes les
grandes entreprises du FCE réunies. Cette sphère contrôle au
niveau de la sphère réelle 65% des segments des produits de
première nécessité : fruit/légumes, marché du poisson, marché de
la viande blanche/rouge et à travers des importations informels le
textile/cuir, avec une concentration du capital au profit de
quelques monopoleurs informels. Cette sphère liée à la logique
rentière tisse des liens dialectiques avec des segments du pouvoir
expliquant qu’il est plus facile d’importer que de produire
localement. Mais il ne faut pas se tromper de stratégie. Nous avons
de nombreux entrepreneurs dynamiques informels acquis à la
logique de l’économie de marché qu’il s‘agit d’introduire dans la
sphère réelle non par mesures administratives autoritaires mais par
de nouveaux mécanismes économiques de régulation.
3- D’une manière générale, il ne faut pas oublier le dynamisme de
certains patrons de presse privées tant arabophones que
francophones , certaines sites dirigés par des Algériens initiés aux
nouvelles technologies, qui ont permis le développement des
espaces de liberté, restant l’audiovisuel en attente, enjeu de
pouvoir, expliquant la tentative vaine du verrouillage médiatique à
l’ère d’Internet, de la promulgation de la loi, les quelques
télévisions privées fonctionnant en offshore. Il faut le reconnaître,
le contrôle des médias est un enjeu stratégique pour les
entrepreneurs privés algériens. Il existe une règle générale valable
pour tous les pays. Lors qu’on a beaucoup d’agent comme nous l’ont
enseigné les fondateurs de l’économie, (l’économie est avant tout
politique,) on est tenté de faire directement ou indirectement (en
plaçant des réseaux) de la politique. Aussi pour ce secteur
particulier existe un danger, pour des cas où l’actionnaire principal
est un privé, en cas de non autonomie de la rédaction, que ces
médias s’adonnent à de la propagande, à l’instar de certains médias
publics, au lieu de fournir une information objective d’où
l’importance d’un code de déontologie. Cela n’est pas propre à la
presse et concerne également les TV privés, avec les contraintes
de la publicité. D’une manière générale, le secteur privé algérien
qu’il soit autonome vis-à-vis des sphères du pouvoir ou dépendant,
(pour l’octroi de marchés), a une attitude contradictoire tant
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vis-à-vis de la politique du gouvernement que de grands dossiers.
Comme la privatisation ( totale ou partielle des entreprises
publiques existantes) qu’il s’agit de ne pas confondre avec la
démonopolisation ( unités nouvelles crées par le secteur privé)
avec parfois des alliances contre nature avec des syndicats
corporatistes, (intérêts communs de rente) , les dossiers de
l’adhésion à l’organisation mondiale du commerce, des Accords de
libre échange avec l’Europe et de la règle des 49 /51% %( l’Etat
algérien supportant tous les surcouts via la rente) régissant le
privé international , instaurée en 2009 ( sans une délimitation
claire de ce qui est stratégique et de ce qui l’est pas), dont les
IDE, selon un rapport de l’OCDE de 2013, ont chuté, contrairement
aux discours officiels, d’environ 70% en 2012 par rapport à 2008.
D’ailleurs on peut se poser cette question : pourquoi la majorité des
projets dans le cadre de la règle des 49/51% avec des partenaires
étrangers concerne le secteur public et le pourquoi de cet
assainissement des entreprises publiques de plus de 60 milliards de
dollars entre 1971/2012 du secteur public alors que 70% sont
revenues à la case de départ au lieu d’une nouvelle affectation
plus rationnelle au profit de nouvelles filières? Pour sa relative
autonomie (n’existant pas une autonomie totale dans l’absolu) ; le
rôle du secteur privé a besoin d ‘être démystifié souvent assimilé
faussement à voleurs à l’instar des entrepreneurs publics, alors que
la majorité est honnête. Le secteur privé national productif a
besoin de plus d’autonomie et d’espaces de liberté, ne signifiant
pas capitalisme sauvage. L’Etat régulateur a un rôle stratégique à
jouer afin de concilier les coûts sociaux et les coûts privés. Les
quelques exemples analysées, sans compter les milliers
d’entrepreneurs algériens qui réussirent à l’étranger qui peuvent
être un pont entre l’Etranger, notamment la France au sein des
espaces euro-méditerranéens et euro-africains, dont les émigrés
sont les nombreux, et l’Algérie comme centre de transfert
managérial et technologique grâce à des co-partenariats et des
co-localisations avec des investisseurs étrangers, montrent
clairement que le secteur privé algérien peut contribuer au
développement économique et social de l’Algérie.
[email protected]
NB- Cette analyse est le prolongement d’une interview que j’ai
donnée au plus grand hebdomadaire français « Le Point » qui
consacrera un dossier sur les managers privés algériens.
Dimanche 21 Juillet 2013
Source :
http://www.alterinfo.net
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