Exemple de Cas Pratique Corrigé en Droit Des Contrats - Aideauxtd
Exemple de Cas Pratique Corrigé en Droit Des Contrats - Aideauxtd
Blog • Droit des contrats • Exemple de cas pratique corrigé en droit des contrats
Vous trouverez dans cet article un exemple de cas pratique en Droit des contrats intégralement rédigé. Vous avez
d’abord l’énoncé du cas pratique retranscrit, puis la correction détaillée.
Pour information, l’élève pour lequel j’avais rédigé ce cas pratique, dans le cadre d’un cours particulier, a eu la note
de 18/20. Le cas pratique est actualisé et à jour des dernières évolutions législatives.
Le cas pratique est composé de quatre « sous cas » portant sur les thèmes suivants :
Sommaire
Formation du contrat
Énoncé du cas pratique
Obligation naturelle
Correction du cas
pratique Validité du contrat (licéité du but et des stipulations du contrat, détermination de l’objet du
contrat, détermination du prix)
Vices du consentement (erreur, erreur sur la valeur, dol)
L’objectif est que vous puissiez avoir un exemple de cas pratique intégralement rédigé en vue de vos examens de
droit des obligations / droit des contrats.
Prenez le temps de lire l’énoncé et essayez de le faire dans les conditions de l’examen.
Sommaire
Rien ne va plus dans le couple de Corentin ! Celui-ci, marié depuis quelques années, est sur le point de divorcer. Sur
les conseils de son meilleur ami, il s’est mis en tête de trouver une autre femme grâce à une agence de courtage
matrimonial réputée fiable. « Tu verras, tu trouveras le véritable amour grâce à cette agence ! » lui conseille son ami.
Après quelques recherches, le 20 septembre 2020, l’agence le met en relation avec Svetlana, esthéticienne russe,
âgée de 20 ans de moins que lui.
Quelques semaines plus tard, Corentin regrette son choix et confie à son ami « finalement, j’aimerais arranger les
choses avec ma femme, elle a son caractère… mais je crois que je l’aime encore… ».
Il souhaite obtenir l’annulation du contrat conclu avec l’agence qui lui a tout de même coûté quelques milliers
d’euros.
Le meilleur ami de Corentin, Jean BLONBLON, lui a promis de partager avec lui la moitié de ses gains à un jeux de
hasard s’il venait à remporter le gros lot « Je te dois bien ça Corentin. Tu m’as souvent avancé les sommes me permettant
de jouer… Ce serait ma manière de te remercier ». Il se trouve que Jean BLONBLON a gagné une forte somme mais
refuse aujourd’hui de lui reverser la moitié des gains. Corentin, qui a en sa possession un courrier de son ami dans
lequel ce dernier s’engage à lui reverser la moitié des sommes en cas de gain, souhaite le forcer à lui verser les
sommes en question.
Corentin a créé il y a quelques années sa « Start Up » spécialisée dans la fabrication d’escargots surgelés. À cette fin,
il a conclu avec un fournisseur spécialisé dans la distribution de produits alimentaires, un contrat
d’approvisionnement exclusif en chair d’escargot (en juillet 2019). Le contrat stipulait que le prix serait fixé par le tarif
en vigueur au jour de l’enregistrement de la commande. Corentin est furieux puisque le fournisseur a augmenté ses
prix d’environ 10% lors des dernières commandes (septembre 2020). Il s’est en outre rendu compte, en discutant
avec d’autres clients, que le fournisseur lui vendait les chairs d’escargot à un prix moyen 25 % plus cher qu’à ses
autres clients !
Corentin, au moment du lancement de son entreprise, a fait l’acquisition d’un véhicule utilitaire pour le transport de
sa marchandise. Plein d’ambition à cette époque et persuadé qu’il rentabiliserait très vite ses dépenses, il avait choisi
l’un des véhicules les plus chers de la gamme Volsvagen (Volkswagen e-Crafter) d’une valeur d’environ 70.000 euros.
Aujourd’hui, démoralisé, il décide de mettre fin à son activité et de vendre son véhicule. Il vend, le 20 octobre 2020,
son véhicule pour 5.000 euros (qui n’a que 1.000 km au compteur) à une connaissance. Il constate, quelques jours
après la vente, que cette connaissance a mis en vente le véhicule utilitaire sur leboncoin pour une valeur de 65.000
euros…
Faits : Un homme, encore marié mais en voie de divorce, conclu un contrat de courtage matrimonial avec une
agence matrimonial. Il souhaite obtenir l’annulation de ce contrat.
À titre liminaire, il convient de déterminer la loi applicable au contrat litigieux. Selon l’article 9 de l’ordonnance du 10
février 2016 portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations, les contrats
conclus avant le 1er octobre demeurent soumis à la loi ancienne et les dispositions de l’ordonnance entrent en
vigueur le 1er octobre 2016.
En l’espèce, le contrat ayant été conclu le 20 septembre 2020, soit postérieurement au 1er octobre 2016, il est soumis
aux nouvelles dispositions.
Ensuite, il s’agit de déterminer s’il est possible de solliciter l’annulation du le contrat (sanction judiciaire du
manquement à l’une des conditions de validité du contrat entrainant son anéantissement rétroactif) en établissant
qu’une de ses conditions de validité fait défaut.
Dans notre cas, on peut d’ores et déjà exclure les vices du consentement et s’intéresser au caractère licite du contrat
car c’est sur ce point que le but de la convention peut poser problème Corentin étant marié. En effet, le contrat
conclu avec l’agence de courtage matrimonial, en ce qu’il viole l’un des devoirs du mariage (C.civ., art. 212), pourrait
poser problème.
Problème de droit : Un contrat de courtage matrimonial conclu par un homme marié peut-il être annulé pour
illicéité ?
Solution en droit : Selon l’article 1162 du Code civil : « Le contrat ne peut déroger à l’ordre public ni par ses
stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties ». Cet article est complété
par l’article 1102 qui prévoit expressément, en son alinéa 2, comme limite à la liberté contractuelle les règles
intéressant l’ordre public et par l’article 6 selon lequel « On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux
lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs ».
Ainsi, le but et les stipulations du contrat doivent être conformes à l’ordre public.
L’exigence de licéité des stipulations du contrat vise la matière du contrat c’est-à-dire la chose, la prestation,
l’opération contractuelle ou les clauses du contrat. Cette exigence implique la licéité de la chose objet de la
prestation contractuelle (dans le droit antérieur à la réforme cette exigence de licéité était assurée via la notion
« d’objet de l’obligation », l’ancien article 1128 du Code civil prévoyant « Il n’y a que les choses qui sont dans le
commerce qui puissent être l’objet des conventions »).
Le « but » du contrat renvoie à la notion de « cause subjective » ou « cause du contrat » qui servait, dans le droit
antérieur à la réforme, à contrôler l’objectif poursuivi par les parties, les mobiles animant les contractants. L’utilité de
cette notion est de contrôler les intentions animant les parties au moment de la conclusion du contrat dans les
hypothèses ou le recours à l’exigence de licéité des stipulations ne le permet pas.
Cette exigence d’un but licite opère une reprise des solutions jurisprudentielles antérieures à la réforme rendues sur
le fondement de la cause subjective.
Plusieurs conditions sont nécessaires pour que le but soit une cause de nullité du contrat.
(1) D’abord, il faut identifier un motif illicite. Le but doit être contraire à la loi ou aux bonnes mœurs. S’agissant
des bonnes mœurs, cette notion est particulièrement évolutive.
Dans un premier temps, la Cour de cassation a fait application de la notion de bonnes mœurs en matière d’acte à
titre gratuit (libéralités entre concubins). Elle avait d’abord décidé que lorsque la donation avait pour but d’instaurer
ou de maintenir une relation de concubinage la cause était immorale (il était contraire aux bonnes mœurs de
gratifier une personne en vue d’établir une relation sexuelle). Elle avait par la suite fait évoluer sa jurisprudence dans
un arrêt de 1999 en considérant que « n’est pas contraire aux bonnes mœurs la cause de la libéralité dont l’auteur
entend maintenir une relation adultère qu’il entretien avec le bénéficiaire » (A.P., 29 oct. 2004, 03-11.238).
Dans un second temps, la Cour de cassation s’est prononcée en matière de contrats conclus à titre onéreux. Elle a
jugé qu’un contrat de courtage matrimonial, conclu en vue de la réalisation d’un mariage par une personne mariée,
n’a pas de cause contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, tant que l’union n’a pas été réalisée (Civ. 1ère, 4 nov.
2011, 10-20.114). Jusqu’à cette décision, le contrat de courtage matrimonial conclu par une personne encore mariée
était nul pour cause illicite ou immorale (ex. : TI Chartres, 12 oct. 1976 ; Dijon, 1re ch., 2e sect., 22 mars 1996).
(2) Ensuite, il faut que le caractère déterminant du motif soit établi. Le motif doit constituer la « cause impulsive
et déterminante » de l’opération et non pas un mobile accessoire pour être retenu comme cause de nullité. Les
juges doivent sélectionner, parmi les différents mobiles, celui sans lequel la partie n’aurait pas conclu le contrat.
L’illicéité ou l’immoralité s’apprécie au jour de la conclusion du contrat (Ex. : Civ. 1ère, 7 oct. 1998, 96-14.359).
(3) Enfin, si pendant un temps la Cour de cassation jugeait que l’illicéité de la cause devait être connue des deux
parties en présence d’un contrat conclu à titre onéreux, elle est revenue sur cette solution en jugeant que l’illicéité de
la cause n’a pas à être connue des deux parties (Ex. : Civ. 1ère, 7 oct. 1998, 96-14.359). Cette solution a été reprise
par l’article 1162 du Code civil qui précise qu’il est indifférent que le but du contrat ait été connu ou non par toutes
les parties.
Celui qui invoque l’illicéité́ ou l’immoralité de la cause doit la prouver conformément au droit commun de la preuve
et, s’agissant d’un fait juridique, les mobiles peuvent être prouvés par tous moyens.
L’Ordonnance ne précise pas la sanction encourue en cas de « but » contraire à l’OP mais s’agissant d’une condition
de validité du contrat, la sanction sera la nullité (C.civ., art. 1178 nouv.) absolue (C.civ., art. 1179 nouv.).
Solution en l’espèce : En l’espèce, l’objectif principal de Corentin lorsqu’il a contracté était de trouver une nouvelle
femme alors qu’il était déjà marié. Le motif déterminant de la conclusion du contrat réside donc dans la volonté de
trouver un nouveau partenaire en contradiction avec le devoir de fidélité qui découle du mariage.
Toutefois, sans qu’il soit besoin de vérifier l’ensemble des conditions tenant à l’illicéité du but du contrat, le mobile de
Corentin n’est plus jugé comme étant contraire aux bonnes mœurs de sorte que le contrat ne pourra pas être
annulé.
Conclusion : Corentin ne pourra pas être libéré de son engagement sur ce fondement et n’obtiendra pas la
restitution des sommes qu’il a versé en application du contrat de courtage matrimonial.
Faits : Un homme s’engage à reverser à un ami la moitié des sommes en cas de gain à un jeux de hasard s’estimant
redevable pour des raisons personnelles. Il gagne finalement au jeux de hasard mais refuse de respecter sa
promesse.
(1) Soit l’accord est constitutif d’un contrat auquel cas il est possible de solliciter son exécution forcée.
(2) Soit la promesse, ne constituant pas un contrat, peut constituer une obligation naturelle susceptible de devenir
une obligation juridique dans certains cas.
Problème de droit : L’accord par lequel deux personnes prévoient de partager une certaine somme en cas de gain
à un jeux de hasard peut-il constituer un contrat susceptible d’exécution forcée?
Solution en droit : Pour qu’un accord soit constitutif d’un contrat, il faut un accord de volonté sur les éléments
essentiels du contrat.
Selon l’article 894 du Code civil, le contrat de donation suppose un transfert de propriété sans contrepartie (élément
matériel) qui résulte d’une intention libérale (élément moral). Par ailleurs, l’article 931 du Code civil prévoit que la
donation est un contrat solennel c’est-à-dire que sa validité nécessite le respect de la forme authentique.
Solution en l’espèce : En l’espèce, l’accord conclu entre Corentin et Jean BLONBLON prévoit un appauvrissement de
Jean BLONBLON et un enrichissement corrélatif de Corentin à hauteur de la moitié des gains (élément matériel de la
donation) et manifeste la volonté de Jean BLONBLON de s’appauvrir sans contrepartie (élément moral). L’accord ainsi
conclu pourrait constituer un contrat de donation mais comme cet accord n’a pas pris la forme d’un acte
authentique le contrat de donation n’est pas valable.
Problème de droit : La promesse par laquelle une personne s’engage envers une autre à partager avec elle une
certaine somme d’argent en cas de gain à un jeux de hasard peut-elle faire l’objet d’une exécution forcée?
À titre liminaire, il convient de déterminer la loi applicable au contrat litigieux. Selon l’article 9 de l’ordonnance du
10 février 2016 portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations, les contrats
conclus avant le 1er octobre demeurent soumis à la loi ancienne et les dispositions de l’ordonnance entrent en
vigueur le 1er octobre 2016.
En l’espèce, la promesse a été faite postérieurement au 1er octobre 2016, donc elle est soumise aux nouvelles
dispositions.
Selon l’article 1100 al. 1 du Code civil « Les obligations naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de l’autorité
seule de la loi ». Toutefois l’alinéa 2 dispose « Elles peuvent naître de l’exécution volontaire ou de la promesse d’exécution
d’un devoir de conscience envers autrui ».
Cet alinéa reprend l’ancienne jurisprudence selon laquelle le débiteur d’une obligation naturelle qui s’engage
volontairement à l’exécuter peut se voir contraint par un juge d’exécuter son obligation (1ère Civ, 15 oct. 1995, 93-
20.300, arrêt « FRATA »).
Ainsi, antérieurement à la réforme (Civ., 1ère , 10 oct. 1995) la Cour de cassation avait jugé qu’un parieur au tiercé qui
avait promis à son collègue de lui verser une partie du gain puis s’était rétracté, était tenu de s’exécuter dans la
mesure où son obligation naturelle s’était transformée en obligation civile du fait d’un engagement unilatéral de
volonté.
Solution en l’espèce : En l’espèce, Jean BLONBLON s’est engagé à verser à Corentin la moitié de ses gains puisqu’il
estimait avoir un devoir de conscience envers lui du fait qu’il lui avait avancé plusieurs fois les sommes lui
permettant de jouer. Il s’agit donc pour Jean BLONBLON de satisfaire un devoir de conscience.
Par ailleurs, Jean BLONBLON lui a promis d’exécuter ce devoir de conscience de sorte que ce devoir de conscience
est devenu une obligation civile obligatoire pour lui.
Conclusion : Corentin pourrait donc, sur ce fondement, obtenir en justice que Jean BLONBLON lui verse la somme
promise.
Faits : Une entreprise spécialisée dans la vente d’escargots surgelés conclu avec un fournisseur de chair d’escargot
un contrat d’approvisionnement exclusif. Ce contrat prévoit que le prix de vente de la chair d’escargot sera
déterminé au moment de chaque contrat de commande.
À titre liminaire, il convient de déterminer la loi applicable au contrat litigieux. Selon l’article 9 de l’ordonnance du
10 février 2016 portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations, les contrats
conclus avant le 1er octobre demeurent soumis à la loi ancienne et les dispositions de l’ordonnance entrent en
vigueur le 1er octobre 2016.
En l’espèce, le contrat ayant été conclu en juillet 2019, soit postérieurement au 1er octobre 2016, il est soumis aux
nouvelles dispositions.
Problème de droit : Un contractant peut-il contester le montant du prix fixé par son cocontractant lorsqu’un
contrat prévoit que le prix sera fixé unilatéralement par une partie ? Si oui à quelles conditions ?
Solution en droit : Le nouvel article 1163 ne fait aucune distinction entre les obligations en nature et les obligations
monétaires en disposant que l’obligation « doit être (…) déterminée ou déterminable » (C.civ., art. 1163 al 2 nouv.)
de sorte que le principe est que le prix comme toute obligation doit être déterminé ou déterminable au moment de
la conclusion du contrat.
Toutefois, deux exceptions sont prévues par les articles 1164 et 1165 du Code civil.
L’article 1164 nouveau du code civil précise en effet : « dans les contrats cadre, il peut être convenu que le prix sera
fixé unilatéralement par l’une des parties ».
Pour que le texte soit applicable, il faut toutefois caractériser l’existence d’un contrat cadre. Ce type de contrat est
défini par le nouvel article 1111 du Code civil, comme le contrat « par lequel les parties conviennent des
caractéristiques générales de leurs relations contractuelles futures. Des contrats d’application en précisent les modalités
d’exécution ».
Toutefois, la fixation unilatérale du prix n’est pas libre car l’article 1164 précise qu’en cas de contestation, il faut que
la partie autorisée à fixer ce prix soit en mesure d’en motiver le montant. C’est sur elle que pèse la charge de la
preuve de ce que la fixation du prix n’a pas été abusive.
Et l’alinéa 2 ajoute qu’« en cas d’abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi d’une demande tendant à obtenir des
dommages et intérêts et le cas échéant la résolution du contrat ».
S’agissant de la caractérisation de cet abus dans la fixation du prix, les nouveaux textes du Code civil ne
précisent pas comment le caractériser. Il s’agit vraisemblablement d’une question relevant de l’appréciation
souveraine des juges du fond.
(1) D’abord, on peut considérer que l’abus peut résulter de l’absence de justification du montant ou de
l’augmentation brutale du montant de la part du contractant qui a fixé unilatéralement le prix.
(2) Ensuite, on peut se référer à la jurisprudence antérieure à la réforme concernant cette question. La Cour de
cassation avait pu juger que la fixation unilatérale du prix présentait un caractère abusif lorsque le prix était fixé en
fonction des propres intérêts de celui qui le fixe et au détriment de ceux de son cocontractant (Com., 15 janv. 2002 ;
Civ. 1re, 30 juin 2004 ; Com., 4 nov. 2014).
S’agissant des sanctions de l’abus dans la fixation unilatérale du prix, l’article 1164 du Code civil n’admet pas la
révision du prix par le juge et prévoit simplement la possibilité d’obtenir des dommages et intérêts et le cas échéant
la résolution du contrat.
Solution en l’espèce : S’agissant de la possibilité de fixer unilatéralement le prix des contrats de commande de
chairs d’escargot il faut d’abord s’interroger sur la qualification du contrat conclu entre l’entreprise de Corentin et
son fournisseur. Ceux-ci ont convenu par contrat les caractéristiques générales de leurs relations contractuelles
futures mais ont renvoyé à des contrats ultérieurs pour préciser les modalités exactes de chacune des commandes
de chairs d’escargots. Ainsi, le contrat conclu en juillet 2019 correspond bien à la définition de contrat cadre et
pouvait donc valablement comporter une clause permettant au prestataire de fixer unilatéralement le prix de
chaque contrat d’application.
Toutefois, Corentin conteste le montant fixé par le fournisseur ce qui implique que ce dernier doive en motiver le
montant. Aucune information n’est donnée dans le cas pratique sur les raisons qui ont conduit son fournisseur à
augmenter les prix des commandes.
Il faut donc se demander s’il y a eu abus dans la fixation du prix. En l’espèce, l’augmentation de prix pratiquée par le
fournisseur est conséquente puisqu’elle est de 10%. Il faudrait déterminer si cette augmentation correspond à la
hausse de son propre coût de fabrication de la chair d’escargot. Par ailleurs, le fait que le fournisseur vend à
Corentin la chair d’escargot à un prix moyen 25 % plus cher qu’à ses autres clients pourrait plaider en faveur du prix
excessif et permettrait de caractériser un abus dans la fixation du prix.
Ainsi, sous réserve de l’appréciation souveraine des juges du fond, il semble a priori possible de considérer que le
fournisseur de l’entreprise de Corentin ait abusé de son droit à fixer unilatéralement le prix des contrats de
commande.
Conclusion : Corentin pourrait demander au juge une indemnisation pour cette augmentation injustifiée ou, le cas
échéant, demander la résolution du contrat.
Faits : Un homme vend un véhicule utilitaire presque neuf 5.000 euros alors qu’il en a fait l’acquisition peu de temps
avant pour une valeur de 70.000 euros. Après coup, s’estimant lésé, il souhaite obtenir l’annulation du contrat de
vente ainsi conclu.
À titre liminaire, il convient de déterminer la loi applicable au contrat litigieux. Selon l’article 9 de l’ordonnance du
10 février 2016 portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations, les contrats
conclus avant le 1er octobre demeurent soumis à la loi ancienne et les dispositions de l’ordonnance entrent en
vigueur le 1er octobre 2016.
En l’espèce, le contrat ayant été conclu en octobre 2020 soit postérieurement au 1er octobre 2016, il est soumis aux
nouvelles dispositions.
Il faut s’interroger sur les moyens dont dispose un vendeur pour remettre en cause le contrat prévoyant la vente
d’un bien mobilier à un prix très inférieur à sa valeur réelle.
Au regard des conditions de validité du contrat, telles que prévues par l’article 1128 du Code civil, Corentin pourrait
envisager de remettre en question le contrat sur le fondement de l’obligation précontractuelle d’information (1), de
l’erreur (2) et du dol (3). Le fondement de la lésion (déséquilibre objectif des prestations au jour de la formation du
contrat) ne sera pas envisagé car elle n’est en principe pas sanctionnée sauf si un texte spécial le prévoit (C.civ., art.
1168) ce qui n’est pas le cas pour la vente d’un bien meuble.
Problème de droit : Un vendeur peut-il solliciter l’annulation d’un contrat de vente sur le fondement d’un
manquement à l’obligation précontractuelle d’information aux motifs que le bien a été vendu à un prix inférieur à
sa valeur ?
Solution en droit : La réforme a consacré l’obligation précontractuelle d’information stricto sensu à l’article L1112-1
du Code civil disposant : « Celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait
confiance à son cocontractant ».
1. Première condition : L’information doit être déterminante c’est-à-dire porter sur un élément qui pourrait avoir
une incidence sur le consentement du créancier (al. 1) (de nature à conduire le créancier à modifier son
comportement).
3. Troisième condition : Le créancier de l’obligation doit ignorer légitimement l’information (1) ou légitimement faire
confiance à son cocontractant (2).
Le texte précise que l’obligation ne saurait porter sur l’estimation de la valeur de la prestation (al 2). Cette
disposition consacre la jurisprudence Baldus (Civ., 1ère, 3 mai 2000) qui a refusé de consacrer une obligation
précontractuelle d’information portant sur la valeur du bien vendu au bénéfice du vendeur. La jurisprudence
antérieure à la réforme avait toutefois consacré une information précontractuelle, non sur la valeur, mais sur les
qualités substantielles de la chose lorsque l’une des parties n’a pu avoir l’information à la disposition de son
interlocuteur. Ainsi, si l’erreur directe sur la valeur n’est pas sanctionnée, l’erreur sur la valeur peut être
indirectement sanctionnée lorsqu’elle est une conséquence d’une erreur sur les qualités essentielles.
S’agissant de la sanction de l’obligation précontractuelle d’information, l’article prévoit que celui qui n’a pas
correctement informé son futur cocontractant engage sa responsabilité́ civile extracontractuelle mais, pour pouvoir
entrainer l’annulation du contrat, la méconnaissance de cette obligation doit entrainer un vice du consentement.
Solution en l’espèce : En l’espèce, sans qu’il soit besoin de s’interroger sur les conditions de l’obligation
précontractuelle d’information, l’exclusion par l’article 1112-1 du Code civil de l’estimation de la valeur de la
prestation au titre de l’obligation d’information ne permettra pas à Corentin de se prévaloir d’un manquement à
cette obligation. En effet, l’information, à supposer qu’elle soit due à Corentin, porte directement sur la valeur du
véhicule utilitaire et non sur ses qualités essentielles (comme par exemple la puissance du moteur ou les options
intégrées au véhicule) de sorte que Corentin ne peut pas invoquer ce texte.
En tout état de cause, Corentin souhaite obtenir l’annulation du contrat et non simplement des dommages et
intérêts, or la nullité du contrat n’est pas encourue par la seule preuve de l’inexécution d’une obligation
d’information.
Il faut donc vérifier si les fondements de l’erreur et du dol lui permettraient d’obtenir une telle annulation.
Problème de droit : Un vendeur peut-il solliciter l’annulation d’un contrat de vente sur le fondement de l’erreur
aux motifs que le bien a été vendu à un prix manifestement inferieur à sa valeur ?
Solution en droit : Selon les articles 1132 et suivants la victime de l’erreur souhaitant invoquer un vice du
consentement, susceptible d’emporter la nullité́ du contrat, doit apporter la preuve de l’existence d’une erreur (1) qui
porte sur une qualité essentielle de la prestation due, cette qualité devant être déterminante du consentement et
devant avoir été expressément ou tacitement convenue par les parties (2) et que l’erreur commise ne soit pas
inexcusable (3).
S’agissant de la première condition relative à l’établissement de l’existence d’une erreur, il faut démontrer une
discordance entre la croyance de l’errans et la réalité. Il faut préciser que l’erreur peut porter sur la prestation du
cocontractant mais aussi sur la prestation que l’on est soi-même tenu d’exécuter (« l’erreur est une cause de nullité
lorsqu’elle porte sur la prestation de l’une ou de l’autre partie » : C.civ., art. 1133, al. 2).
S’agissant de la deuxième condition, il faut démontrer que l’erreur porte sur une qualité essentielle de la prestation.
Cette exigence se subdivise.
D’abord, l’erreur doit être déterminante du consentement de l’errans ce qui implique de démontrer que l’erreur sur
les qualités essentielles de la chose ont déterminé la volonté de l’errans de contracter et qu’en l’absence d’erreur il
n’aurait pas contracté.
Ensuite, la qualité doit avoir été expressément ou tacitement prévue entre les parties c’est à dire que la qualité
défaillante doit être « entrée dans le champ contractuel ». Le cocontractant de l’errans doit avoir su que la qualité en
cause était déterminante du consentement de celui qui s’est trompé.
Sur ce point, il faut noter que certaines erreurs sont dites « indifférentes » en ce qu’elles ne permettent pas
d’obtenir la nullité du contrat. Ainsi, en est-il de l’erreur directe sur la valeur c’est-à-dire l’erreur sur l’évaluation
économique de l’objet du contrat (C.civ., art. 1136 : « L’erreur sur la valeur par laquelle, sans se tromper sur les
qualités essentielles de la prestation, un contractant fait seulement de celle-ci une appréciation économique inexacte, n’est
pas une cause de nullité »).
L’erreur sur la valeur peut seulement être indirectement sanctionnée lorsqu’elle est une conséquence d’une erreur
sur les qualités essentielles.
S’agissant de la troisième condition relative au caractère nécessairement excusable de l’erreur, il faut démontrer que
l’errans n’avait pas les moyens de s’informer de lui-même pour éviter de commettre une erreur. Le caractère
excusable est apprécié in concreto en fonction des qualités, des connaissances et de la profession de l’errans (par
exemple : Civ. 1re, 8 décembre 2009). Deux éléments ont pour effet d’entrainer plus facilement le caractère
inexcusable de l’erreur :
2. Lorsque l’erreur porte sur la propre prestation de l’errans (Civ., 1ère , 9 avr. 2015, 13-24.772).
Solution en l’espèce : En l’espèce, Corentin a vendu son véhicule utilitaire en pensant qu’il ne valait pas plus de
5.000 euros et a découvert par la suite qu’il pouvait être vendu 65.000 euros. Il y a bien une discordance entre la
croyance de Corentin (le véhicule ne vaut pas plus de 5.000 euros) et la réalité (le véhicule peut valoir 65.000 euros)
de sorte qu’une erreur peut être caractérisée.
Ensuite, l’erreur porte bien une qualité essentielle de la prestation puisqu’elle porte sur la valeur du bien qui est une
condition essentielle du contrat de vente selon l’article 1583 du Code civil. Corentin n’aurait certainement pas
accepté de conclure le contrat à ces conditions là, s’il avait su que le véhicule utilitaire pouvait valoir 65.000 euros.
L’erreur est bien déterminante de son consentement.
Toutefois, il faut noter que l’erreur de Corentin ne porte pas sur les caractéristiques du véhicule mais sur la valeur du
bien. Il s’agit donc d’une erreur directe sur la valeur de sorte, erreur considérée comme indifférente par l’article 1136
du Code civil, de sorte qu’il ne peut s’en prévaloir pour demander la nullité du contrat.
Enfin, le caractère excusable de l’erreur est également susceptible de poser problème pour deux raisons. D’abord car
Corentin a proposé à une connaissance ce véhicule à un prix de vente inferieur à sa valeur réelle alors qu’il l’avait
acheté neuf depuis peu à une somme bien supérieure. En outre, car en tant que professionnel qui exerce une
profession nécessitant des déplacements de marchandises il ne pouvait ignorer ou il pouvait aisément se renseigner
sur la valeur marchande de ce type de bien.
Conclusion : Ainsi, d’une part parce que l’erreur de Corentin porte directement sur la valeur de la prestation et
d’autre part car son erreur paraît inexcusable, il ne pourra vraisemblablement pas obtenir la nullité du contrat sur le
fondement de l’erreur.
Il faut envisager le fondement du dol car les erreurs considérées comme indifférentes sur le fondement de l’erreur
sont prises en compte sur le fondement du dol.
Problème de droit : Un vendeur peut-il solliciter l’annulation d’un contrat de vente sur le fondement du dol aux
motifs que le bien a été vendu à un prix inférieur à sa valeur ?
Solution en droit : L’établissement d’un dol suppose la réunion de plusieurs conditions. Il faut prouver l’élément
matériel (1) et l’élément intentionnel (2) du dol, que l’origine du dol provient du cocontractant de l’errans (3) et que le
dol a entrainé une erreur déterminante du consentement de la victime (4).
S’agissant de l’erreur déterminante du consentement, il faut prouver une erreur qui, selon l’article 1139 du Code civil,
lorsqu’elle résulte d’un dol est toujours excusable, et est une cause de nullité même si elle porte sur la valeur de
la prestation. Le caractère déterminant signifie que sans le dol la victime « n’aurait pas contracté ou aurait contracté à
des conditions substantiellement différentes » (C.civ., art. 1130).
S’agissant de l’origine du dol, les manœuvres dolosives ayant provoqué l’erreur doivent émaner du cocontractant de
l’errans (C.civ., art. 1138 al. 1) ou de son représentant sauf certaines exceptions.
Ensuite, il faut établir l’élément matériel et psychologique du dol. L’élément matériel peut résulter soit d’actes positifs
comme des manœuvres et des mensonges soit du silence lorsqu’il s’agit d’une réticence dolosive.
Avant la réforme la Cour de cassation exigeait, pour que la réticence dolosive puisse être caractérisée, que la partie
ait intentionnellement manqué à une obligation d’information mais décidait que l’acquéreur non professionnel n’a
aucune obligation d’informer l’acheteur sur la valeur du bien vendu (Civ. 1ère, 3 mai 2000 « Baldus ») de même lorsque
l’acquéreur était professionnel et que le vendeur était profane (Civ. 3ème, 17 janv. 2007).
La réforme revient sur ces solutions puisqu’elle définit la réticence dolosive comme « la dissimulation intentionnelle
par l’un des contractants d’une information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie » (C.civ., art. 1137 al. 2)
sans subordonner la réticence dolosive à l’existence d’une obligation d’information. Désormais, le demandeur doit
seulement établir que le contractant a dissimulé une information qui était déterminante de son consentement
(élément matériel) et qu’elle l’a fait intentionnellement (élément intentionnel).
Au regard de cette formulation, on pouvait penser, après la réforme de 2016, que la réticence dolosive permettait de
sanctionner la dissimulation intentionnelle d’une information portant sur la valeur de la prestation déterminante du
consentement de son cocontractant via le dol. Toutefois, la loi de ratification de 2018 (LOI n°2018-287 du 20 avril 2018
– art. 5) a ajouté un alinéa à l’article 1137 en prévoyant que « ne constitue pas un dol le fait pour une partie de ne pas
révéler à son cocontractant son estimation de la valeur de la prestation ».
Solution en l’espèce :
S’agissant de l’erreur déterminante du consentement, il a déjà été démontré précédemment que Corentin avait
commis une erreur directe sur la valeur de son véhicule utilitaire. L’erreur sur la valeur est toujours excusable et est
une cause de nullité même si elle porte sur la valeur de la prestation de sorte que cette erreur peut être prise en
compte. Il a également été démontré que cette erreur était déterminante de son consentement.
S’agissant de l’origine du dol, cette condition ne pose pas problème car si des manœuvres dolosives peuvent être
établies, elles seraient nécessairement le fait du cocontractant de Corentin.
S’agissant de l’acte matériel, il n’y a eu a priori aucune manœuvre dolosive ou mensonge de la part de l’acheteur. En
revanche, Corentin pourrait tenter de lui reprocher d’avoir gardé le silence sur la véritable valeur du bien.
En l’espèce, le nouvel article sanctionne la « dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une information dont
il sait le caractère déterminant pour l’autre partie ». Or, ici, l’information porte sur la valeur du bien qui, en tant que
condition essentielle du contrat de vente, est nécessairement déterminante du consentement. Toutefois, sans qu’il
ne soit besoin de s’interroger sur le caractère intentionnel de cette dissimulation, le dol ne saurait être pris en
compte dans la mesure où l’information dont il est question porte sur l’estimation de la valeur de la prestation.
Ainsi, le cocontractant de Corentin n’était pas tenu de le renseigner sur la valeur du véhicule utilitaire de sorte que le
dol ne peut être retenu.
Conclusion : Corentin ne pourra remettre en cause la validité du contrat de vente du véhicule utilitaire Volkswagen
sur le fondement du dol.
Certains correcteurs pourraient s’attendre à ce que l’étudiant envisage également le cas de la contrepartie dérisoire prévue
à l’article 1169 du Code civil reprenant la jurisprudence sur l’ancienne notion de cause par laquelle la Cour de cassation
sanctionnait de nullité les contrats dans lesquels la contrepartie était dérisoire ou illusoire (Ex. : Civ. 3ème, 14 fév. 2019, 17-
30.942). Mais ici la contrepartie n’étant pas complètement dérisoire (5.000 euros) on pourrait à mon sens exclure ce
fondement dès le début du cas pratique.
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1Mathilde
janvier 2021 à 12 h 58 min
Bonjour,
Merci pour ce cas pratique corrigé, très utile en période de révisions ! La correction est très claire et
permet de bien comprendre le raisonnement à adopter.
Je me pose tout de même une question par rapport à l’erreur sur le prix. Si il avait été en l’espèce
question d’une oeuvre d’art, vendue comme étant l’oeuvre d’un peintre peu connu pour une somme
de 100€ et qu’a posteriori, le vendeur découvre qu’il s’agit en réalité d’une oeuvre de Van Gogh d’une
valeur de 100 000€. Peut-il invoquer l’article 1136 en faisant valoir qu’il y a erreur sur une qualité
essentielle de la prestation due ayant abouti à une appréciation erronée du prix ?
Je vous remercie par avance de votre retour et vous souhaite une très bonne journée (ainsi qu’une
excellente année 2021!)
Ce qui importe ce que l’errans ait la certitude, au moment de la formation du contrat, que la chose
possède la qualité qu’il croit, alors qu’en réalité elle ne les a pas ou qu’il y a un doute qui pèse sur
l’existence de ces qualités.
En somme, pour qu’il y ait erreur, il est nécessaire que le décalage entre la croyance de l’errans et la
réalité intervienne au moment de la formation du contrat.
Si le doute survient postérieurement, il n’aura aucune incidence sur l’erreur : elle demeure
caractérisée
Est-ce à dire que l’erreur sera toujours prise en compte ?
Dans un arrêt Fragonard du 24 mars 1987, la Cour de cassation est venue apporter une précision à la
règle
Bixente
30 lembouono
avril 2021 à 9 h 15 min
5Chantry
mai 2021ONDJANGUIS
à 10 h 09 min ESSAKOMBA
Bonjour je tenais juste à vous remercier pour l’initiative prise car cela nous permettra en tant qu’
apprenant et novice du droit de pouvoir beaucoup s’exercer en suivant les consignes ceux qui sont
passés par ici
Je suis très content avec vos exercices corrigés.C’est vraiment détaillants et comprehensibles.
Je suis très content de vos exercices corrigés !C’est bien détaillé et compréhensible
4Laura
juin 2021 à 11 h 34 min
BriguetLamarre
Abdallah
12 juin 2021hawino
à 16 h 26bourhan
min
1Raphaël
août 2021BRIGUET-LAMARRE
à 13 h 36 min
3ACCALOGOUN
décembre 2023 à 12 h 08 min
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