Gestion Techniques Des Spéculations Agricoles
Gestion Techniques Des Spéculations Agricoles
1.1 Définitions :
Assolement : c’est la répartition des cultures dans l’espace en exploitation. La surface
ou parcelle réservée à une culture au cours d’une campagne agricole est appelée sole.
La rotation culturale : c’est une succession ordonnée et rationnelle des cultures sur une
parcelle donnée. Si l’ordre et la nature des cultures ne sont pas conservés, on parle alors
d’une simple succession de cultures sur ladite parcelle
Schéma d’assolement : La succession des cultures ou des groupes de cultures
suivant la rotation s’appelle le schéma de l’assolement. Par exemple, un
assolement à sept soles peut avoir le schéma suivant : 1) Cotonnier, 2) Sorgho,
3) Arachide, 4) Millet à chandelles, 5) Arachide, 6,7) plantes fourragères plus
engrais verts.
Tableau de rotation : Le plan de l’établissement des cultures et des jachères
pour la période de la rotation est appelé tableau de rotation.
5 Exemple d’un tableau de Rotat
6 Rotation culturale en assolement à six soles
Dans sa mise en œuvre pratique, l’association des cultures peut revêtir plusieurs
formes :
Culture dérobées : une ou plusieurs espèces végétales sont mises en place dans une
culture préalablement installée, de telle manière que la phase de développement
initiale de ces plantes coïncide avec le stade final du cycle de développement de la
première culture ;
Culture intercalaire ou row intercropping dans laquelle les lignes d’une espèce
alternent avec les lignes de l’autre espèce dans la même parcelle ;
Culture en bande alternées ou strip intercropping qui consiste à réaliser dans la
même parcelle des bandes de deux ou plusieurs lignes d’une même espèce, chaque
bande alternant avec les bandes d’une ou de plusieurs autres espèces cultivées ;
Culture en mélange ou mixte: les pieds de deux ou plusieurs espèces poussent
simultanément dans la même parcelle sans un arrangement spécial particulier
La mise en jachère consiste à laisser reposer les parcelles pendant un certain temps sans
leur faire produire une récolte, tout en leur consacrant cependant un certain nombre de
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façons culturales. La durée de la jachère est normalement limitée à une campagne agricole
pour que l’agriculteur puisse l’intégrer dans l’assolement au même titres que les plantes
cultivées.
La jachère en tant que précédent cultural : des conditions climatiques dures lares de grandes
étendues de terres disponibles et un niveau relativement bas de développement des forces
productives dans les pays de l’Afrique tropicale y ont conditionné l’usage des jachères de
longue durée en tant que moyen permettant d’améliorer la fertilité du sol.
Sous les climats secs la jachère vise essentiellement à constituer et à garder dans le sol une
réserve d’eau au profit des cultures qui viendront sur la parcelle après la jachère : la jachère
est alors nue et travaillée. dans la pratique, le sol est labouré aussitôt la dernière récolte
terminée, en vue de favoriser la germination des graines des espèces adventices. Après
germination, un second labour permet d’enfouir les jeunes plants et d’ameublir le sol pour
faciliter l’infiltration et le stockage de l’eau. De plus, dans les régions où les pluies sont rares
et espacées, des façons culturales superficielles répétées sont pratiquées pour réduire les
pertes d’eau par évaporation.
Sous climat humide, la jachère travaillée occasionne l’érosion intense du sol, la couche
arable étant entraînée par les eaux de pluie. L’effet recherché sous climat humide est de
reconstituer le stock d’humus dans le sol tout en limitant l’érosion. Alors pendant la durée de
la jachère le sol est couvert d’une végétation naturelle ou plantée. La couverture végétale
est enfouie grâce à des façons culturales appropriées avant la culture suivante. Si la qualité
de la végétation naturelle n’est pas satisfaisante, une culture d’engrais vert est pratiquée
pour protéger le sol contre l’érosion
1.3.3 La friche : c’est une parcelle qui, après un long cycle d’exploitation sans restitution des
éléments fertilisants, est laissée au repos et abandonnée pour plusieurs années sans porter
aucune culture et sans recevoir aucune façon culturale.
En raison des pressions démographiques et de l’insuffisance des terres les agriculteurs des
régions tropicales sont amenés à réduire le temps de repos des terres en friche et à assister
par conséquent à la chute du capital de fertilité des sols et leur dégradation progressive
Dans la pratique, le type d’assolement qui convient à une situation particulièrement dépend
du type de climat, du type de sol et de la spécialité économique de la région (région
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Le rôle fondamental des techniciens de l’agriculture est celui d’assister les agriculteurs dans
leurs processus de décision et non de définir ce que doivent être ces décisions. Les
programmes doivent alors être élaborés par la base et le sommet doit aider à la réalisation
des différents projets (SEBILOTTE, 1987). De nos jours, les contraintes et les besoins des
populations ont connu de profondes mutations mais les concepts et les méthodes
d’approche de travail n’ont pas évolués en conséquence à cause du sous-développement.
Les opérations de mise en état du sol sont : le défrichage (ou déboisement) et les
labours (ameublissement du sol, hersage etc)
Dans les zones subhumides et semis -arides, caractérisées par les volumes limités
de matière végétale sur le terrain, le défrichement se réduit à l’abattage des arbustes au
cours de la saison sèche et à leur débitage en bois de feu ou bois à charbon, et en perches
et piquets particulièrement utiles dans les périmètres agricoles.
déboisement est une opération plus difficile pouvant être exécutée avec incinération ou sans
incinération.
Une méthode mixte peut réunir les avantages des deux méthodes sans en avoir
tous les inconvénients. Elle consiste à déblayer sommairement le terrain par un léger
flambage à feu couvrant avant le dessèchement des abattis. Seuls quelques menus
éléments subissent l’action du feu.
Le reste du matériel végétal non brûlé est rassemblé en andains dans les interlignes
et dans les espaces de séparation. La méthode mérite une attention particulière, car les feux
accidentels ou ceux allumés par les chasseurs peuvent anéantir tous les efforts consentis
pour préserver la matière organique.
Le labour consiste à retourner le sol par bandes successives sur une plus ou moins
grande profondeur. Le labour se justifie par quatre effets fondamentaux.
- L’infiltration de l’eau est facilitée et l’aptitude du sol à emmagasiner des réserves d’eau
pour la plante est accrue,
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Les labours peuvent être classés d’après leur profondeur et leur forme
- Les labours légers ou superficiels, de 8 à 12cm de profondeur, ils sont préconisés sur les
sols sableux légers. Ils sont utilisés également pour effectuer le déchaumage après une
culture de céréales.
- Les labours moyens ou ordinaires dont la profondeur est comprise entre 12 et 25cm. C’est
le type de labours le plus courant. Ils sont indiqués pour l’enfouissement du fumier.
Ils permettent de retourner le sol sur une grande profondeur et de mélanger la couche sous-
jacente et la couche arable. Les labours profonds sont utilisés surtout pour la mise en culture
des nouvelles terres.
-Le labour à plat, c’est la forme de labour dans laquelle la terre et toujours versée du
même côté, la bande de terre découpée par la charrue étant retournée dans la raie couverte
avec le paysage précédent. Le champ labouré présente un aspect plat, sans aucune raie
vide.
Les billons sont séparés les uns des autres par des dérayures.
C’est un travail superficiel du sol qui consiste à émietter finement la terre en place
sans retourner le sol. Il assure le mélange des éléments de la couche travaillée et la mise en
petits morceaux des matières végétales diverses (couverture herbacée du sol, engrais vert,
chaumes de céréales etc.) Le pseudo labour est recommandé sur les terres légères à la
place de labour proprement, pour limiter les dégâts de l’érosion.
Les appareils de pseudo labour sont les engins rotatifs actionnées par les la prise de
force d’un tracteur. Les deux appareils les plus utilisés dans les régions tropicales sont : le
Rotavator et la fraise rotative.
L’ameublissement superficiel
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Après le labour, la couche superficielle du sol est constituée de mottes de terre plus
ou moins volumineuses et plus ou moins compactes. Il convient d’émietter ces mottes par la
façon superficielle, de manière à constituer une couche de terre fine, homogène et sans
discontinuité, destinée à recevoir semences.
Au cours de l’exécution de labour à la bêche, les mottes de terre sont prises avec le fer
de bêche et les éléments trop grossiers sont éliminés. Le labour à la bêche trouve sur
application dans les jardins potagers et les pépinières.
Le labour à la houe : Il est appliqué au billonnage et s’exécute en position courbée et à
reculons, l’opérateur ayant au départ le dos tourné au sens de progression du travail. Le
retournement de la bande de sol s’opère d’un côté, dans le sens aller, et du côté opposé,
adossé à la première bande, au cours du paysage retour.
Le sous -solage ou fouillage consiste, après un labour à travailler les couches inférieures.
Le sous-solage a l’avantage de permettre l’allongement des racines en profondeur et
d’augmenter ainsi le volume de terre dont disposent les plantes, sous avoir
l’inconvénient, comme les labours profonds, à ramener du substrat inerte à la surface du
sol.
Le sous - solage s’exécute avec une charrue spéciale, la sous-soleuse, comportant un
bâti portant plusieurs griffes fouillasses.
3.1 Le semis :
Le semis en pépinière : Il appartient au groupe des semis manuels. Les graines sont
semées à forte densité sur des planches ou dans des containers adaptés dénommés
germoir. Les jeunes plants sont repiqués à écartement plus grand dans une parcelle
consacrée, la pépinière, où des soins intensifs leur sont apportés jusqu’à l’âge requis
pour la mise en terre définitives ou plantation. Le semis en pépinière permet à
l’agriculteur d’éliminer les plants chétifs et de réserver à la plantation les plants
vigoureux, à système racinaire bien développé.
- Choisir une journée fraiche (tôt le matin ou mieux en fin d’après midi)
- Arroser abondamment pour faciliter l’extraction des plants
- Identifier les plants à repiquer (jeunes, sains et bien vigoureux)
- A l’extraction, conserver une motte de terre autour des racines
- Habiller les plants (supprimer à l’aide de sécateur les extrémités des racines
et des feuilles pour favoriser la rhizogénèse et limiter la transpiration
- Bien orienter les racines et maintenir le collet au niveau du sol lors de la mise
en terre
- Refermer le trou en assurant un bon contact des racines avec le sol
- Arroser abondamment les plants repiqués
- Assurer un arrosage quotidien
1.1 Le sarclage : C’est une opération de nettoyage du sol dont le but est de débarrasser celui-ci
des herbes sauvages ou plantes adventices par les moyens mécaniques
1.2. Autres procédés de lutte : On a les moyens préventifs et les moyens curatifs
deux méthodes de lutte : Méthode préventive et la méthode curative. Dans toutes ces
méthodes, l’on utilise soit des substances chimiques de synthèse (insecticides, acarides,
fongicides, et autres) soit des substances naturelles (extraits et poudre de plante etc.).De
nos jours, la lute intégré (combinaison des deux méthodes de lutte) et la lutte biologique
(utilisation des insectes prédateurs) sont conseillées
Dans les pays tropicaux, la mission principale des paysans était de perpétuer les traditions
établies autour des différentes spéculations et des espaces naturelles à la postérité. La
société était régie par les dispositions suivantes :
Le seul avantage que présente ce concept est le fait qu’il n’existe pas d’individualisme dans
la société. Mais il faudra remarquer que ce concept ne permet pas une évolution
économique de la société car, il n’existe pas de concurrence ni de dispositions économiques
concrètes et l’on est en présence d’une agriculture de subsistance.
L’agriculture doit fonder ces actions sur la science, l’art, le bon sens et la raison car
l’entreprise agricole est conçue pour créer de la valeur ajoutée.
a)- Revenu salarial du personnel agricole : On désigne par personnel agricole, toute
personnes physiques dont l’entreprise utilise les services (étrangers, membres de la famille,
autochtones etc.).
le salaire de ces personnes ressources doit être fixé en tenant compte du niveau de vie dans
le milieu considéré ; car il serait erroné de ne pas tenir compte des conditions socio-
économiques et de la prospérité de l’entreprise.
Il est conseillé d’utiliser, le moins possible, les travailleurs saisonniers car ils reviennent en
général plus chers à l’entreprise et aussi, il est difficile de prévoir le montant à allouer à leurs
services.
L’exploitant n’est pas le propriétaire exclusif de l’entreprise. Il ne doit donc pas s’approprier
les revenus de la production mais doit se fixer un salaire dans les normes réelles du revenu
total de l’entreprise.
a)- Spéculation agricole : l’une des œuvres fondamentales dans l’exploitation agricole, c’est
le choix des spéculations en tenant compte des conditions physiques (climat et sol), des
caractères biologiques de la plante (espèce et variété) puis des conditions du milieu, la
disponibilité de la main d’œuvre, les débouchés. L’on ne doit pas oublier la mission
fondamentale de l’agriculteur qui a été de tous les temps, de nourrir les humains et les
animaux. Donc le choix d’une spéculation donnée n’est valable que si elle est techniquement
possible, socialement souhaitable et économiquement rentable
en Afrique et dans de nombreux pays tropicaux, c’est un handicap et une situation très
difficile à gérer. Il n’existe pratiquement pas de technologie propre dans ces zones. Toutes
les innovations proviennent de l’étranger (Europe, USA etc.) et sont propres au
développement socio-économique de ces régions ; ce qui fait que leur utilisation cause
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En général, les pays tropicaux sont considérés comme des consommateurs de technologie.
Mais ces technologies n’ont pas pu jusque là remplacer même partiellement les pratiques
traditionnelles de production, faute d’inadéquation. La meilleure orientation serait de
chercher à améliorer les techniques existantes sans les changer radicalement.
Tous les éléments précités ont un coût financier que l’on combine lors du calcul des
différentes charges (en fcfa ou autre) dans l’exploitation.
c’est le bilan net des charges associées à la mise en œuvre de l’unité de base (ha, are, m 2,
etc.) de la spéculation et des recettes enregistrées durant une année civile dans un milieu
socio-économique donné.
Les charges considérées sont celles qui sont quantifiables sur le terrain.
Les recettes englobent la valeur marchande de tous les produits réalisés sur l’unité de
surface (ha, are, m2, etc)
C’est l’ensemble des dépenses qui concernent tout le domaine mis en exploitation. Ce sont
en général : les frais généraux, les frais fonciers, l’amortissement des infrastructures et
matériel, les salaires des acteurs, les provisions pour l’amélioration du capital et des
conditions de travail. Ces charges doivent être supportées globalement par l’ensemble des
recettes effectuées sur toutes les spéculations entretenues sur le domaine.
Les charges d’exploitation unitaires recouvrent toutes les charges de main-d’œuvre, heures
d’utilisation des machines, achat de matières consommables. Ces charges sont déterminées
sur l’unité de base de l’exploitation unitaire de chacune des spéculations.
c’est la somme des recettes obtenues de la vente des produits de la récolte et des
prestations (location de matériel, travaux effectués aux tierces etc.)
il est égal à la différence entre les recettes d’exploitation unitaire (REU) et les charges
d’exploitation unitaire (CEU). EEU = REU - CEU
Dans les deux cas, la superficie minimale à consacrer à chaque culture ou groupe de
cultures doit être déterminée avec exactitude pour assurer à l’exploitation une
garantie minimale en matière de sécurité économique
La superficie productive ou superficie agricole totale est la somme des superficies destinées
aux cultures. Son importance dépend de la nature des spéculations (caractère plus ou moins
intensif) et du niveau des charges d’exploitation commune (CCE).
La superficie non productive regroupe les superficies occupées par les différentes
installations et aménagements (routes, bâtiments, forages etc.). cette superficie dépend de
la taille de l’entreprise et peut varier de 1 à 7 ha dans les petites et moyennes
la superficie productive minimale (SPm) d’un périmètre agricole se définit comme le rapport
des charges communes d’exploitation (en unité monétaire/an) aux excédents d’exploitation
unitaire des spéculations.
Exp : cas d’un périmètre de monoculture : SPm = CCE (en FCFA/an/h sa) : EEU
(enfcfa/an/ha)
Exp : cas d’un périmètre de polyculture : il convient, ici, d’hiérarchiser ces spéculations par
rapport aux contraintes (si elles existent) socioéconomiques les plu des importantes de la
région ; Exp : pénurie de terres, de main d’œuvre, étroitesse du marché, chômage etc. ces
contraintes donnent lieu à des coefficients qu’on affecte aux superficies productives
minimales partielles de chaque spéculation retenue dans le périmètre agricole. Pour une
même exploitation agricole, la somme de ces coefficients est égale à l’unité (égal à 1). Voir
TD
NB : dans le cas d’espèce, les superficies par les différentes spéculations sont égales. Voir
TD