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DR AMAR PROTECTION JURIDIQUE DES MAJEURS

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PROTECTION JURIDIQUE

DES MAJEURS

Dr Gilles AMAR
Praticien Hospitalier
Service de Psychiatrie de l’adulte et du sujet âgé
AP-HP.Centre
Hôpital Corentin Celton (Issy les Moulineaux)
PLAN
 Données générales

 Les mesures de protection juridique


 Sauvegarde de justice
 Curatelle
 Tutelle
 Habilitation familiale générale
 Mandat de protection future

 Mesures d’accompagnement judiciaire (art 495 du Code


Civil) et mesure d’accompagnement social personnalisé
(art L 271 du Code de l’action sociale et des familles)
DES INCAPABLES MAJEURS A LA PROTECTION
JURIDIQUE DES PERSONNES VULNERABLES

• Loi du 3 janvier 1968 dite des « incapables majeurs » réformée par la loi n 2007-308
du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs (modifiée le
16 février 2015 et le 25 mars 2019)

 Des contraintes juridiques


 Jurisprudence de la Cour de Cassation évoquant des mesures abusives de
protection des majeurs notamment en référence à l’ancien article 488 du Code
Civil qui prévoyait la possibilité de mettre sous protection juridique une personne
qui, « du fait de sa prodigalité, de son intempérance ou de son oisiveté s’expose
à tomber dans le besoin ou compromet l’exécution de ses obligations familiales ».
 Réforme en conformité avec la recommandation n R (99) 4 du Conseil de l’Europe
et avec la Convention européenne des Droits de l’Homme

 Des objectifs louables


 Recentrer le régime des tutelles et curatelles sur les personnes réellement
atteintes d’une altération médicale de leurs facultés personnelles
 Favoriser le respect de l’autonomie, des libertés individuelles, des droits
fondamentaux et de la dignité
 Mettre en place une révision périodique aux fins de s’assurer que la mesure est
toujours nécessaire et proportionnée et que ses modalités d’exercice sont
toujours adaptées à la situation de l’intéressé
 Améliorer la formation des mandataires judiciaires à la protection des majeurs
(MJPM)
DONNEES GENERALES (1)
 Une croissance progressive et régulière des mesures de protection juridique en
France

 Environ 730 000 personnes bénéficient d’une mesure de protection juridique en 2019
(vs 600 000 en 2005) avec une perspective de deux millions de personnes en 2040
 1,3% de la population de plus de 20 ans bénéficie d’une mesure de protection juridique
 Augmentation du nombre de majeurs protégés du fait du vieillissement de la population
et de la précarité sociale

 Un faible recours aux dispositifs d’accompagnement

 moins de 12 000 personnes bénéficient d’une MASP en 2015

 Des moyens judiciaires insuffisants

 3500 dossiers par juge des tutelles


 1 MJPM pour 60 protégés
 Plus de la moitié (54%) des personnes placées sous mesure de protection juridique sont
confiées à un mandataire externe
DONNEES GENERALES (2)
 Une répartition assez équilibrée entre les mesures de protection juridique
pérennes

 Environ 55% de majeurs sous tutelle vs 45% sous curatelle (renforcée dans
90% des cas)
 1800 personnes placées sous sauvegarde de justice

 Des mesures plus fréquentes chez les sujets âgés


 9% des personnes sous protection juridique ont moins de 30 ans
 Forte progressivité de la fréquence au-delà de 70 ans ++
 Âge moyen des personnes : 64 ans sous tutelle vs 54 ans sous curatelle

 Des mesures souvent définitives


 Plus de 80% des sorties des mesures de protection juridique se font par décès

 Pas de données épidémiologiques portant sur les diagnostics (pathologies


neuro-dégénératives, handicap intellectuel, troubles neuro-psychiatriques et
addictologiques, troubles de la personnalité, patients cérébro-lésés,…)
Loi n°2007-308 du 5 mars 2007
portant réforme de la protection juridique des majeurs
Principes juridiques (1)

 Principe de nécessité

 Article 415 du Code Civil

Les personnes majeures reçoivent la protection de leur personne et de leurs


biens que leur état ou leur situation rend nécessaire selon les modalités
prévues au présent titre.
Cette protection est instaurée et assurée dans le respect des libertés
individuelles, des droits fondamentaux et de la dignité de la personne.
Elle a pour finalité l’intérêt de la personne protégée.
Elle favorise, dans la mesure du possible, l’autonomie de celle-ci.
Elle est un devoir des familles et de la collectivité publique.

 Article 425 du Code Civil

Toute personne dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en


raison d’une altération médicalement constatée, soit de ses facultés
mentales soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher
l’expression de sa volonté peut bénéficier d’une mesure de protection
juridique prévue au présent chapitre. S’il n’en est disposé autrement, la mesure
est destinée à la protection tant de la personne que des intérêts patrimoniaux de
celle-ci. Elle peut toutefois être limitée expressément à l’une de ces deux
missions.
Loi n°2007-308 du 5 mars 2007
portant réforme de la protection juridique des majeurs
Principes juridiques (2)

 Principe de subsidiarité

application préalable des règles de droit commun de la représentation (mandat,


procuration), de celles relatives aux droits et devoirs respectifs des époux et des
règles des régimes matrimoniaux (autorisation supplétive, habilitation judiciaire
entre époux), autre mesure de protection judiciaire moins contraignante ou
mandat de protection future conclu par l’intéressé (art 428 du Code Civil)

 Principe de proportionnalité

 Article 428 du Code Civil

La mesure est proportionnée et individualisée en fonction du degré d’altération


des facultés personnelles de l’intéressé.

Trois degrés dans la protection de la personne

Autonomie
Assistance
Représentation
INCAPACITE JURIDIQUE
 Actes patrimoniaux

 Actes de conservation : paiement des loyers, prise d’une assurance sur un


bien
 Actes d’administration : déclaration fiscale, acceptation d’un legs ou d‘une
donation
 Actes de disposition : acquisition ou vente d’un bien immobilier requièrent
l’autorisation du conseil de famille (tutelle) et/ou du juge des tutelles (tutelle,
curatelle)

 Actes extra - patrimoniaux

 Souscrire un PACS, rédiger un testament, être élu, voter, être juré, être
curateur, obtenir un permis de chasse, avoir un commerce de débit de
boissons, signer ou établir un contrat de travail, …
Actes impliquant un consentement strictement
personnel (Article 458 du Code Civil)

 Déclaration de naissance, reconnaissance ou adoption d’un enfant


 Exercice de l’autorité parentale
 Déclaration du choix ou du changement de nom d’un enfant
 Consentement à sa propre adoption ou à celle de son enfant
 Recours à l’assistance médicale à la procréation, à l’IVG, au don de son
corps à la science
 Désignation d’une personne de confiance, rédaction de directives anticipées
avec autorisation du juge
 Mariage , PACS (après information systématique du curateur/tuteur et droit
d’opposition de celui-ci ne pouvant excéder deux ans)
 Droit de vote sous tutelle
SITUATIONS PARTICULIERES

 Choix du lieu de vie et des relations personnelles


 Choix du lieu de résidence par le protégé
 Le logement et les meubles doivent être conservés à la disposition
de la personne protégée aussi longtemps qu’il est possible (art 426
du Code Civil)
 Certificat de non retour au domicile

 Droits d’accès aux informations médicales et au consentement


à la réalisation des actes médicaux (art L 1111-2 du CSP)
 Accès pour le tuteur mais pas pour le curateur sans autorisation du
majeur protégé
 Pour les décisions qui portent gravement atteinte à l’intégrité
corporelle, autorisation du juge ou du conseil de famille
OUVERTURE DE LA PROCEDURE DE MISE SOUS
PROTECTION JURIDIQUE OU DEPOT DE LA REQUETE
(art 430 et 431du Code Civil)

 Requête formulée auprès du juge des tutelles (des contentieux de la


protection) du tribunal d’instance (de proximité) du lieu de domiciliation ou
d’hospitalisation de la personne à protéger par

 Le majeur lui-même
 Son conjoint
 Un membre de sa famille
 Toute personne entretenant avec le majeur des liens étroits et stables
 Le mandataire
 Le Procureur de la République

 Tout signalement émanant d’un proche, du médecin traitant, d’un


établissement hospitalier, de services sociaux doit être adressé au
Procureur de la République

 Le juge des tutelles ne peut se saisir d’office que dans le cadre de la révision
d’une mesure de protection juridique en cours ou d’une difficulté d’exécution d’un
mandat de protection future

 La demande de mise sous protection juridique est accompagnée à peine


d’irrecevabilité, d’un certificat médical circonstancié rédigé par un médecin
choisi sur une liste établie par le procureur de la République.
SAUVEGARDE DE JUSTICE (1)
Article 433 du code civil
« Le juge peut placer sous sauvegarde de justice la personne qui, pour l'une
des causes prévues à l'article 425, a besoin d'une protection juridique
temporaire ou d'être représentée pour l'accomplissement de certains actes
déterminés.
Cette mesure peut aussi être prononcée par le juge, saisi d'une procédure de
curatelle ou de tutelle, pour la durée de l'instance.
Par dérogation à l'article 432, le juge peut, en cas d'urgence, statuer sans avoir
procédé à l'audition de la personne. En ce cas, il entend celle-ci dans les
meilleurs délais, sauf si, sur avis médical, son audition est de nature à porter
préjudice à sa santé ou si elle est hors d'état d'exprimer sa volonté. »

 Concerne les personnes dont les facultés physiques et/ou mentales sont
momentanément altérées ou les personnes faisant l’objet d’une demande de
mise sous curatelle ou tutelle

 Permet la mise en place d’une assistance ou d’une représentation du majeur


protégé pour l’accomplissement de certains actes conservatoires
indispensables à la préservation du patrimoine avec désignation éventuelle
d’un mandataire spécial par le juge des tutelles

 Le majeur protégé conserve l’exercice de ses droits, sauf exception.


SAUVEGARDE DE JUSTICE (2)
 Mesure temporaire et rapide à mettre en place permettant de faire annuler
certains actes assez simplement lorsqu’il est prouvé que le majeur a été
abusé

 Prise en considération par les tribunaux de l’utilité de l’opération, de


l’importance du patrimoine de la personne protégée et de la bonne foi
des contractants

 L’obligation résultant des actes accomplis moins de deux ans avant la


mise en place de la mesure de protection juridique peut être réduite si
l’inaptitude à défendre ses intérêts était notoire ou connue du
cocontractant. Ces actes peuvent être annulés s’il est justifié d’un
préjudice subi (art 464 du Code Civil)

Un acte peut être

 rescindé par simple lésion lorsqu’il est prouvé que le majeur a été
lésé lors de la transaction (vente d’un bien à un prix très inférieur à sa
valeur par exemple)
 réduit pour excès lorsque le montant de la transaction est supérieur
aux ressources du majeur
 annulé s’il est prouvé qu’ils ont été faits sous l’emprise d’un trouble
mental
SAUVEGARDE MEDICALE
 Article L3211-6 (modifié par ordonnance du 17/01/2018 – art 11)

 Le médecin qui constate que la personne à laquelle il donne ses


soins a besoin, pour l'une des causes prévues à l'article 425 du
code civil, d'être protégée dans les actes de la vie civile peut en
faire la déclaration au procureur de la République du lieu de
traitement. Cette déclaration a pour effet de placer le malade sous
sauvegarde de justice si elle est accompagnée de l'avis conforme
d'un psychiatre.
 Lorsqu'une personne est soignée dans un établissement de santé
ou un hôpital des armées ou hébergée dans un établissement social
ou médico-social, le médecin est tenu, s'il constate que cette
personne se trouve dans la situation prévue à l'alinéa précédent,
d'en faire la déclaration au procureur de la République du lieu de
traitement. Cette déclaration a pour effet de placer le malade sous
sauvegarde de justice. Le représentant de l'Etat dans le
département doit être informé par le procureur de la mise sous
sauvegarde.

Durée maximale : un an renouvelable une fois


SAUVEGARDE JUDICIAIRE
 Sauvegarde rénovée (autonome)

 Prononcée par le juge des tutelles après examen médical et


rédaction d’un certificat médical circonstancié
 Durée maximale d’un an renouvelable une fois
 Possibilité de désigner un mandataire spécial
 Situation type : coma post-AVP

 Sauvegarde pour la durée de l’instance (provisoire)


 Dans l’attente du prononcé d’une mesure de protection juridique
pérenne
 Possibilité de désigner un mandataire spécial
 Durée maximale d’un an après la saisine
 Situation type : suspicion d’abus de faiblesse
SAUVEGARDE DE JUSTICE
(art 433 à 439 du Code Civil)

Fin de la mesure par

 Non renouvellement
 Requête du majeur ou de toute personne intéressée
 ordonnance de mainlevée par le juge des tutelles
 Déclaration de cessation faite au procureur de la République (certificat
médical)
 radiation de la déclaration médicale sur décision du procureur de la
République
 Rejet ou ouverture d’une mesure de curatelle ou de tutelle
 Décès de l’intéressé
CURATELLE (1)

 Article 440 du Code Civil : La personne qui, sans être hors d’état d’agir
elle-même, a besoin, pour l’une des causes prévues à l’article 425,
d’être assistée ou contrôlée d’une manière continue dans les actes
importants de la vie civile peut être placée en curatelle.

 Article 441 et 442 du Code Civil : Le juge fixe la durée de la mesure


sans que celle-ci puisse excéder 5 ans. Il peut renouveler la mesure
pour une même durée ou pour une durée plus longue lorsque l’altération
des facultés personnelles de l‘intéressé n’apparaît manifestement pas
susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises
de la science (10 ans).

 Article 443 du Code Civil : La mesure prend fin, en l’absence de


renouvellement, à l’expiration du délai fixé, en cas de jugement de
mainlevée, si le majeur protégé réside hors du territoire national ou en
cas de décès de l’intéressé.
CURATELLE (2)
 Curatelle simple

 Le majeur protégé conserve l’essentiel de ses doits civils et civiques.


 Le curateur aide le majeur dans les actes de la vie courante.
 Le majeur peut effectuer seul des actes de gestion courante (actes
d’administration ou conservatoires). Il gère ses ressources et continue à
utiliser ses moyens de paiement.
 Il doit être assisté de son curateur pour les actes de disposition (vente
d’un bien, prélèvement sur l’épargne, contractualisation d’un emprunt,…)
ainsi que pour la plupart des actes extra – patrimoniaux (séparation de
corps ou divorce par consentement mutuel, inscription sur un registre de
commerce, mandat électif,…)

 Curatelle renforcée (Article 472 du Code Civil)

Le curateur perçoit les ressources de la personne et règle ses dépenses sur un


compte ouvert au nom de celle-ci.

 Curatelle aménagée

Le juge énumère les actes que la personne peut faire seule ou non.

 Comptes de gestion++
TUTELLE (1)
 Article 440 du Code Civil : La personne qui, pour l’une des
causes prévues à l’article 425, doit être représentée d’une
manière continue dans les actes de la vie civile peut être
placée en tutelle.

 Article 441 et 442 du Code Civil : Le juge fixe la durée de la


mesure sans que celle-ci puisse excéder 5 ans (10 ans par
décision spécialement motivée). Il peut renouveler la mesure
pour une même durée ou pour une durée plus longue lorsque
l’altération des facultés personnelles de l‘intéressé n’apparaît
manifestement pas susceptible de connaître une amélioration
selon les données acquises de la science (20 ans).

 Article 443 du Code Civil : La mesure prend fin, en l’absence


de renouvellement, à l’expiration du délai fixé, en cas de
jugement de mainlevée, si le majeur protégé réside hors du
territoire national ou en cas de décès de l’intéressé.
TUTELLE (2)
 Perte de l’exercice des droits civils et civiques sauf droit de vote

 Le tuteur

 procède à un inventaire des biens du majeur protégé


 s’occupe du gouvernement du majeur protégé
 gère les biens pour le compte du majeur (actes d’administration)
 avertit les organismes et personnes qui versent des revenus au
majeur de la mise sous tutelle
 Remet chaque année au subrogé tuteur et au juge un compte
annuel de gestion

 Subrogé tuteur : surveille la gestion tutélaire et représente les


intérêts de la personne protégée lorsque ses intérêts se trouvent en
opposition avec ceux du tuteur

 Rôle important du conseil de famille et du juge pour les actes de


disposition
ROLES COMMUNS DES CURATEURS ET DES TUTEURS
(art 446 à 453 du Code Civil)

 Le curateur (tuteur) est désigné par le juge. Il peut être chargé


de la protection de la personne et/ou de la gestion du patrimoine
du majeur protégé.

 La désignation par le majeur à protéger d’une ou de plusieurs


personnes chargées d’exercer la fonction de curateur (tuteur)
s’impose au juge sauf exceptions (co-curateurs ou tuteurs,
subrogé curateur ou tuteur, curateur ou tuteur à la personne/aux
biens).

 Le juge nomme comme curateur (tuteur) le conjoint ou un


parent, un allié ou une personne résidant avec l’intéressé et
entretenant avec lui des liens étroits et stables.

 A défaut, le juge désigne un mandataire judiciaire à la protection


des majeurs (MJPM), gérant de tutelle, association tutélaire ou
préposé, inscrit sur la liste du procureur de la République prévue
à l’article L 471-2 du Code de l’action sociale et des familles.
ROLES DES SUBROGES CURATEURS (TUTEURS) ET DU
CONSEIL DE FAMILLE
(art 454 et 456 du Code Civil)

 Le juge peut désigner un subrogé curateur (tuteur). Il surveille


les actes passés par le curateur (tuteur) et informe sans délai le
juge s’il constate des fautes dans l’exercice de sa mission. Il
assiste (ou représente) la personne protégée lorsque les intérêts
de celle-ci sont en opposition avec ceux du curateur (tuteur).

 Le juge peut organiser la tutelle avec un conseil de famille


composé de 4 à 6 membres.

 Article 909 du Code Civil : Les membres des professions


médicales et de la pharmacie ainsi que les auxiliaires médicaux
qui ont prodigué des soins à une personne pendant la maladie
dont elle meurt ne peuvent profiter des dispositions entre vifs ou
testamentaires qu’elle aurait faites en leur faveur pendant le
cours de celle-ci
MANDAT DE PROTECTION FUTURE (1)

Article 477 du Code Civil

« Toute personne majeure ou mineure émancipée ne faisant pas l'objet d'une


mesure de tutelle ou d'une habilitation familiale peut charger une ou plusieurs
personnes, par un même mandat, de la représenter pour le cas où, pour l'une
des causes prévues à l'article 425, elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses
intérêts. La personne en curatelle ne peut conclure un mandat de protection
future qu'avec l'assistance de son curateur. Les parents ou le dernier vivant des
père et mère, ne faisant pas l'objet d'une mesure de curatelle ou de tutelle ou
d'une habilitation familiale, qui exercent l'autorité parentale sur leur enfant
mineur ou assument la charge matérielle et affective de leur enfant majeur
peuvent, pour le cas où cet enfant ne pourrait plus pourvoir seul à ses intérêts
pour l'une des causes prévues à l'article 425, désigner un ou plusieurs
mandataires chargés de le représenter. Cette désignation prend effet à compter
du jour où le mandant décède ou ne peut plus prendre soin de l'intéressé. Le
mandat est conclu par acte notarié ou par acte sous seing privé. Toutefois, le
mandat prévu au troisième alinéa ne peut être conclu que par acte notarié. »
MANDAT DE PROTECTION FUTURE (2)
(articles 477 à 494 du Code Civil)

 Mesure d’anticipation comparable à la désignation de la personne de


confiance (loi du 4 mars 2002) et aux directives anticipées (loi
Claeys/Léonetti relative à la fin de vie du 2 février 2016)

 Dispositif nécessitant une mesure de représentation

 Le mandat est conclu par acte notarié ou par acte sous seing privé
(contresigné par un avocat ou établi selon un modèle défini par décret en
Conseil d’Etat).

 Article 481 du Code Civil : Le mandat prend effet lorsqu’il est établi que le
mandant ne peut plus pourvoir seul à ses intérêts. A cette fin, le
mandataire produit au greffe du tribunal d’instance (de proximité) le
mandat et un certificat médical émanant d’un médecin choisi sur la
liste mentionnée à l’article 431 établissant que le mandant se trouve
dans l’une des situations prévues à l’article 425

 Article 483 du Code Civil : Le mandat prend fin par le rétablissement des
facultés personnelles de l’intéressé, sa mise sous curatelle ou sous tutelle,
son décès, la mise sous protection juridique, la révocation par le juge ou le
décès du mandataire

 Mesure peu utilisée : environ 1000 mandats dont environ 10% sous seing
privé en 2017
HABILITATION FAMILIALE GENERALE (1)

Article 494-1 du Code Civil

« Lorsqu'une personne est dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses


intérêts en raison d'une altération médicalement constatée soit de ses
facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à
empêcher l'expression de sa volonté, le juge des tutelles peut habiliter
une ou plusieurs personnes choisies parmi ses ascendants ou
descendants, frères et soeurs ou, à moins que la communauté de vie
ait cessé entre eux, le conjoint, le partenaire auquel elle est liée par un
pacte civil de solidarité ou le concubin à la représenter, à l'assister
dans les conditions prévues à l'article 467 ou à passer un ou des actes
en son nom dans les conditions et selon les modalités prévues à la
présente section et à celles du titre XIII du livre III qui ne lui sont pas
contraires, afin d'assurer la sauvegarde de ses intérêts. La personne
habilitée doit remplir les conditions pour exercer les charges tutélaires.
Elle exerce sa mission à titre gratuit. »
HABILITATION FAMILIALE GENERALE (2)
(ordonnance du 15 octobre 2015)

 Représentation (2016) ou assistance (2019)


 Mandat reposant sur un consensus familial
 Représentation ou assistance sans contrôle du juge
 Désignation des ascendants, descendants ou collatéraux
exclusivement
 Durée de dix ans
 Pas d’inventaire des biens ni de compte de gestion

 Autorisation préalable du juge :


- vente ou mise en location de la résidence principale ou secondaire
- donation
- souscription d’un nouveau contrat d’assurance-vie
MESURE D’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PERSONNALISE
(art L 271 du Code de l’action sociale et des familles)

 Toute personne majeure qui perçoit des prestations sociales et dont


la santé ou la sécurité est menacée par les difficultés qu’elle
éprouve à gérer ses ressources peut bénéficier d’une mesure
d’accompagnement social personnalisé qui comporte une aide à la
gestion de ses prestations sociales et un accompagnement social
individualisé.

 Cette mesure prend la forme d’un contrat conclu entre l’intéressé et


le département et repose sur des engagements réciproques.

 Le bénéficiaire du contrat peut autoriser le département à percevoir


et à gérer pour son compte tout ou partie des prestations sociales
qu’il perçoit en les affectant en priorité au paiement du loyer et des
charges locatives en cours.

 Le contrat est conclu pour une durée de six mois à deux ans et peut
être renouvelé pour une durée totale n‘excédant pas quatre ans
MESURE D’ACCOMPAGNEMENT JUDICIAIRE
(art 495 du Code Civil)

 Concerne la gestion des prestations sociales

 N’entraîne pas d’incapacité juridique

 Prononcée par le juge des tutelles pour une durée maximale de


deux ans renouvelable une fois à la demande du procureur de la
République qui en apprécie l’opportunité au vu du rapport des
services sociaux

 Destinée à rétablir l’autonomie de l’intéressé dans la gestion de ses


ressources
CERTIFICAT MEDICAL CIRCONSTANCIE
(art 431 du Code Civil)
 Procéder à l’examen de l’intéressé
 Dire si la personne est atteinte d’une altération de ses facultés mentales ne
lui permettant pas de pourvoir seule à ses intérêts ou si la personne est
atteinte d’une altération de ses facultés corporelles de nature à empêcher
l’expression de sa volonté et ne lui permettant pas de pourvoir seule à ses
intérêts
 Donner son avis sur la nature de la mesure de protection à envisager, en
précisant si la personne a besoin d’être représentée de manière continue
dans les actes de la vie civile ou a simplement besoin d’être assistée ou
contrôlée d’une manière continue dans les actes de la vie civile
 Donner son avis sur la durée appropriée à la mesure
 Indiquer si l’altération des facultés constatée n’apparaît pas manifestement
susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises de la
science
 Préciser si la mesure de protection à envisager doit être destinée à la
protection tant de la personne que de ses intérêts patrimoniaux
 Dire si l’audition de la personne à protéger est de nature à porter préjudice à
sa santé ou si la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté
 Donner son avis sur la capacité de la personne à exercer son droit de vote
 Dire s’il est possible de disposer des droits relatifs à son domicile
RESPONSABILITE CIVILE DU
MAJEUR PROTEGE
 Le majeur protégé reste civilement responsable de ses actes
notamment des dommages causés à un tiers. Il devra réparer les
dommages causés sur son patrimoine s’il n’a pas souscrit
d’assurance.

 Il dispose de ses droits civils mais ne les exerce pas, en partie ou en


totalité.
BIBLIOGRAPHIE

 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 portant réforme de la protection


juridique des majeurs (Journal Officiel de la République française, 7
mars 2007)
 Juges des Tutelles majeurs, Tuteurs professionnels et psychiatres
(ENM, 2010)
 Infostat Justice (numéro 143, juillet 2016) : 680 000 majeurs sous
protection judiciaire fin 2014 (Cruzet T, Lebaudy M)
 La protection juridique des majeurs : mise au point (Les
Fondamentaux de la Psychiatrie légale), AFPBN (Arbus C)
 Sénat (La protection juridique des majeurs : un coût significatif à
anticiper dans la perspective du vieillissement de la population,
2019) https://www.senat.fr/rap/l19-140-329/l19-140-3297.html
 Références Statistiques Justice, 2018, Ministère de la Justice

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