Accueil Mineurs Handicapes Bafa
Accueil Mineurs Handicapes Bafa
guide méthodologique
à l’usage des formateurs
Avant propos
La participation active des personnes handica- les enfants et adolescents doit être soutenu
pées, à tous les âges et dans tous les domaines et valorisé.
de la vie, constitue une priorité du gouverne-
ment et du Conseil de l’Union européenne. La rencontre d’enfants et de jeunes handica-
pés doit apporter à ces jeunes animateurs et
Cette volonté de participation de la personne directeurs une expérience d’enrichissement
handicapée à la vie sociale revêt une impor- personnel de leur action et de leur pratique.
tance particulière pour les enfants et les ado- C’est pourquoi, pour que cet accueil ait lieu, qu’il
lescents fragilisés par une maladie ou par un produise tous les effets bénéfiques que nous
accident. Favoriser, dès les premières années, appelons de nos vœux, il est nécessaire que les
leur accueil dans un cadre éducatif ordinaire équipes chargées de l’organisation et de l’ani-
constitue à nos yeux une démarche de pleine mation des centres de vacances et de loisirs s’y
mixité sociale garantissant une vie ouverte préparent dans le cadre de leur formation.
sur les autres et une plus grande autonomie
pour toutes et pour tous. C’est la meilleure Dans ce cadre, l’objet de ce “Guide méthodo-
façon de les préparer à une vie autonome. logique à l’usage des formateurs”, élaboré par
un groupe de travail de la commission tech-
En complément de l’école, les centres de nique et pédagogique des centres de vacan-
vacances et de loisirs représentent un espace ces et de loisirs, est de sensibiliser celles et
d’apprentissage et de socialisation important. ceux qui encadrent les centres de vacances et
C’est en jouant et pratiquant ensemble des de loisirs à la réalité des situations de handi-
activités culturelles ou physiques, en décou- cap que connaissent certains enfants. Les ani-
vrant ensemble les richesses de la nature, que mateurs et les directeurs y trouveront les indi-
les enfants et les jeunes apprendront la tolé- cations utiles à la bonne participation des jeu-
rance, le respect de leurs différences et la nes handicapés aux activités proposées à tous
nécessaire solidarité dont la société a besoin. et les conseils pour exercer, dans ce cadre
commun, l’attention particulière qu’exige la
Les centres de vacances et de loisirs permet- vulnérabilité liée au handicap.
tent également à un nombre important de jeu-
nes animateurs et directeurs de s’engager Poursuivons ensemble nos efforts pour favo-
dans une action d’utilité sociale. Cet engage- riser un meilleur accueil des enfants et des
ment au service des loisirs collectifs de tous jeunes porteurs d’un handicap.
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Sommaire
page 4 Préambule
3
Préambule
La condition des enfants et jeunes mineurs handicapés et la place qui leur est offerte sont exem-
plaires du degré d’humanité et de civilisation revendiqué et atteint par une société.
Les droits de la personne handicapée ont été inscrits dans la législation française et notamment
par la loi n°75-534 du 30 juin 1975, dans les termes suivants : “la prévention et le dépistage du
handicap, les soins, l’éducation, la formation et l’orientation professionnelle, l’emploi, la garantie
d’un minimum de ressources, l’intégration sociale et l’accès aux sports et loisirs du mineur et de
l’adulte handicapés physiques, sensoriels ou mentaux constituent une obligation nationale”.
La convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989, article 31, précise que
“Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à
des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artis-
tique. Les États parties respectent et favorisent le droit à l’enfant de participer pleinement à la
vie culturelle et artistique, et encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés
de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité”.
La convention précise également à l’article 23 que “les États parties reconnaissent que les
enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et décente,
dans des conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie, facilitent leur parti-
cipation active à la vie de la collectivité.”
Les centres de vacances et les centres de loisirs sans hébergement sont des lieux privilégiés de
rencontres, des espaces de découverte, de jeu, de création. Ils contribuent ainsi, au travers du
projet éducatif du centre, à l’éducation à la vie collective et au développement individuel de tous
les enfants et de tous les jeunes.
Depuis longtemps, la place des enfants et des jeunes mineurs handicapés en centres de vacan-
ces et en centres de loisirs sans hébergement est une question prise en charge par les asso-
ciations. Plus de cinquante organismes sont signataires de la charte de déontologie pour l’ac-
cueil des personnes handicapées dans les structures de vacances et de loisirs non spécialisées,
dont l’objectif est de permettre que l’enfant ou le jeune mineur handicapé puisse vivre ses
vacances parmi les autres vacanciers, et qui a été créée en 1997 sous le haut patronage du
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ministère de la jeunesse et des sports, du ministère de l’emploi et de la solidarité et du secréta-
riat d’État au tourisme.
La volonté d’intégration partagée par les pouvoirs publics et les organisateurs de centres de
vacances et de loisirs nécessite, pour sa mise en œuvre, la réalisation de conditions de natures
diverses, parmi lesquelles la formation de l’équipe d’encadrement occupe une place importante.
Ce guide, destiné en priorité aux formateurs dans le cadre de la formation au BAFA et au BAFD,
répond à ce souci d’aider les encadrants à mettre en œuvre cette volonté politique.
Il a pour vocation d’accompagner les recommandations relatives à l’accueil des enfants atteints
de troubles de santé ou de handicaps en centres de vacances et de loisirs.
Ce guide présente des comportements et/ou attitudes et/ou aptitudes que les différentes parties
concernées par l’intégration des enfants et jeunes mineurs handicapés dans les centres non
spécialisés sont en droit d’attendre des animateurs et des directeurs.
Les fiches techniques qu’il comporte doivent faciliter la sensibilisation des stagiaires aux spé-
cificités des principaux types de handicaps.
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recommandations d’utilisation de ce guide
L’enfant ou le jeune mineur handicapé a les mêmes attentes que tout enfant ou tout jeune.
Ce guide a pour vocation d’apporter un éclairage sur ses attentes et ses besoins particuliers.
Il ne convient pas de construire un module de formation particulier mais bien d’aborder la spé-
cificité du public handicapé de manière transversale à l’ensemble des contenus de formation du
BAFA et du BAFD. En effet, l’insertion d’un module irait à l’encontre de la volonté d’intégration.
Il revient à l’organisme de formation de définir les modalités de prise en compte des attentes
définies dans ce guide sur l’ensemble de la formation.
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fiches pour les formations BAFA et BAFD
Ce que l’enfant ou le jeune mineur handicapé attend du directeur et de
l’animateur :
> qu’il le reconnaisse comme un enfant à part entière au sein du groupe (dédramatiser mais ne
pas banaliser) ;
> qu’il fasse preuve d’égalité et de justice ;
> qu’il ait de la stabilité ;
> qu’il respecte son rythme ;
> qu’il respecte sa personne et sa dignité ;
> qu’il prenne du recul en étant un référent en cas de besoin ;
> qu’il prenne en compte ses besoins spécifiques caractérisant le ou les handicap(s) concer-
né(s) sans le surprotéger.
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Ce que les parents attendent du directeur et de l’animateur :
> qu’ils puissent leur faire confiance ;
> qu’ils puissent les rencontrer avant et après le séjour ;
> qu’ils puissent avoir des nouvelles de leur enfant et lui donner des leurs.
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fiches spécifiques à la formation BAFD
Ce qu’attend(ent) du directeur…
Les parents :
> qu’il respecte le projet éducatif de l’organisme choisi ;
> qu’il soit capable de le traduire en projet pédagogique ;
> qu’il soit garant de l’adaptation des activités au rythme de vie de leur enfant ;
> qu’il respecte leur choix de vacances en structure non spécialisée dans l’accueil du public
handicapé ;
> qu’il assure la liaison parents/enfant – enfant/parents (dans les deux sens) ;
> qu’il soit garant de la confidentialité médicale ;
> qu’il veille au respect du traitement médical et des prescriptions.
L’organisateur :
> qu’il crée un climat de confiance avec les parents ;
> qu’il soit le point de cohésion de l’intégration (le liant à l’ensemble des adultes) ;
> qu’il décide des informations qu’il donne ou non (confidentialité médicale) ;
> qu’il crée les conditions d’accessibilité en veillant à la sécurité tout en responsabilisant l’en-
fant dans tous les moments de la vie avec les autres enfants ;
> qu’il adhère à son projet d’intégration ;
> qu’il ait une bonne connaissance des divers partenaires, des coordonnées des médecins, du
dossier médical de l’enfant et des informations qui lui sont fournies ;
> qu’il garantisse les conditions sanitaires, physiques, matérielles et de sécurité pour l’intégra-
tion de l’enfant ; en outre, l’équipe doit recevoir des consignes précises concernant l’évacuation
des locaux eu égard aux divers types de déficiences constatées. Il doit veiller, dans la mesure
du possible, à héberger en priorité les mineurs ayant une mobilité réduite à proximité d’une issue
de secours adaptée.
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L’équipe adulte (équipe pédagogique et personnels de service) :
> qu’il maîtrise et adhère au projet d’intégration ;
> qu’il les conseille et les accompagne ;
> qu’il ait une capacité de décision ;
> qu’il ait du recul par rapport à l’ensemble des adultes ;
> qu’il assure le lien avec les différents partenaires dont les parents ;
> qu’il donne toutes les informations nécessaires au bon déroulement du séjour de l’enfant ;
> qu’il crée les conditions favorables à l’expression de chacun ;
> qu’il associe, plus particulièrement, la personne chargée du suivi sanitaire et le cuisinier à la
mise en œuvre de sa démarche intégrante.
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fiches techniques
Chaque situation est particulière. Aussi est-il important d’écouter les parents, de noter soi-
gneusement les consignes qu’ils donnent à l’équipe pour la vie quotidienne de leur enfant, de
se faire expliquer les raisons de ces consignes pour en mesurer l’importance.
De fait, pour faciliter l’autonomie de ses déplacements, il est souhaitable que les locaux soient
commodes d’accès (absence de marches, d’escalier, seuils de portes mis à niveau, passages
suffisamment larges…).
> il peut être plus lent que les autres enfants dans tous les gestes de la vie quotidienne (manger,
s’habiller, aller aux toilettes,…) ;
> il peut avoir besoin d’une aide extérieure pour les actes de la vie quotidienne ;
> il peut se fatiguer plus vite que les autres enfants ;
> lorsqu’il est dans son fauteuil, il a besoin d’aborder l’environnement à sa hauteur. Il faut savoir
se baisser pour l’écouter ou lui parler, lui présenter les objets à portée du regard ou des
mains… ;
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> il peut fréquemment souffrir d’escarres aussi faut-il être très vigilant, examiner la peau aux
points de contact et de frottement, masser et changer les points d’appui ;
> il doit manger régulièrement des légumes et des fruits, boire abondamment pour éviter une
constipation fréquente chez les personnes en fauteuil.
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> les situations d’échanges en groupe sont les plus problématiques pour les jeunes sourds. Les
prises de parole fusent sans qu’ils puissent identifier les nouveaux locuteurs. Ils perdent alors
le fil de la conversation et finissent par s’ennuyer ;
> il faut donc préparer l’enfant, lui expliquer les choses par anticipation et vérifier qu’il a com-
pris : le “quand”, “où”, “comment” ; “pour quoi faire”, “avec qui” ;
> il faut se rappeler que le signal sonore du danger venant de l’arrière n’est pas perçu ;
> tous les documents visuels (photos, images, dessins) sont des outils nécessaires et doivent
être précis. Le mime, le geste, l’expressivité globale accompagnant le message oral sont
indispensables ;
> il faut être attentif aux caprices ou colères qui peuvent être l’expression d’une incompréhen-
sion de la part de l’enfant.
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L’enfant aveugle ou déficient visuel
La classification OMS de la déficience visuelle est basée sur la mesure de l’acuité visuelle de
loin et la mesure du champ visuel, c’est-à-dire de la portion de l’espace perçue lorsque l’œil est
ouvert et immobile.
Les cas de malvoyance sont très diversifiés et entraînent des conséquences dans la vie quoti-
dienne si différentes qu’il est quasiment impossible de donner des conseils précis. Ainsi, il n’est
pas rare qu’un enfant ayant une atteinte de la vision périphérique puisse lire les caractères du
dictionnaire alors qu’il a des difficultés à lire les gros caractères d’un panneau publicitaire. De
même, certains malvoyants voient relativement bien les objets fixes mais perçoivent mal des
objets en mouvement.
Ou encore, un enfant peut se déplacer sans difficulté apparente le jour et se retrouver en situa-
tion d’aveugle dès que la nuit tombe. Certains malvoyants ont besoin de plus de lumière que la
normale ; à l’inverse, d’autres en ont besoin de moins. Il est alors fréquent que ces derniers por-
tent une casquette même à l’intérieur pour mieux supporter l’excès de lumière...
Par ailleurs, certaines pathologies impliquent des contre-indications à certaines activités spor-
tives. Il n’est pas rare que des enfants tentent de les dissimuler, tout simplement par pur intérêt
pour l’activité qui leur est interdite ou pour “faire comme les autres” dans un souci d’intégration.
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Déplacements des personnes aveugles et malvoyantes :
> Lorsque celles-ci arrivent dans un lieu inconnu qu’elles devront fréquenter pendant plusieurs
jours, il importe de prendre le temps nécessaire pour les aider à se repérer afin qu’elles par-
viennent, dans les meilleurs délais, à se déplacer seules, avec ou sans canne blanche, selon
leur habitude.
> Une personne aveugle ou très malvoyante peut être très opérationnelle dans un endroit connu
et faire l’admiration de tous. En revanche, dans un endroit inconnu, elle peut être complètement
perdue et avoir besoin d’être accompagnée.
Les personnes voyantes ont souvent bien du mal à comprendre ce phénomène.
> Se déplacer seul, pour un aveugle ou un malvoyant, requiert par ailleurs beaucoup de concen-
tration et cela peut être une cause de fatigue intense, d’autant que cette concentration est sou-
vent nécessaire pour compenser le handicap visuel dans d’autres activités de la vie
quotidienne.
> Pour être guidée, une personne aveugle doit tenir le bras de son guide juste au-dessus du
coude. Ainsi légèrement décalée en arrière de son guide, elle saura, sans qu’on soit obligé de
le lui dire, s’il y a un trottoir à monter ou à descendre… Lorsque le passage devient étroit, le
guide mettra son avant-bras dans le dos et l’aveugle comprendra alors qu’il doit marcher bien
derrière son guide.
> Évitez à tout prix de tirer ou pousser la personne dans la direction où vous voulez qu’elle aille.
Les personnes aveugles ou malvoyantes impressionnent souvent leur entourage par leur capa-
cité à reconnaître les gens qui les entourent à l’aide d’indices non visuels tels la voix, le parfum,
la démarche. Cependant, cet exercice demande de la concentration et beaucoup de personnes
sont très étonnées de ne pas être reconnues alors qu’elles l’ont été de nombreuses fois aupa-
ravant. Dans ce cas seulement, rappelez votre identité. Signalez à l’enfant que vous sortez de la
pièce afin qu’il ne parle pas dans le vide. Si vous voulez donner un objet à l’enfant, mettez-le lui
dans la main plutôt que de le poser à proximité, cela lui évitera de le chercher, de le faire
tomber… Et puis, ne le voyant pas, au bout d’un moment, il risque d’en oublier l’existence.
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Par ailleurs, ayez toujours à l’esprit qu’il y a de nombreuses choses que vous pensez infaisables
par un aveugle ou un malvoyant et qui pourtant le sont. À l’inverse, certaines que vous pensez
faisables, ne le sont pas sauf avec le concours d’autrui.
Sachez enfin que bien souvent une personne aveugle ou malvoyante met beaucoup plus de
temps que vous pour exécuter une tâche et qu’il est alors tentant de la faire à sa place. Mais si
l’on fait tout à sa place, la personne risque de se sentir rapidement inutile.
L’enfant polyhandicapé
L’enfant polyhandicapé est atteint d’un handicap grave qui associe une atteinte intellectuelle
sévère et un handicap moteur.
Il est dépendant pour tous les actes de la vie quotidienne (habillage, toilette, repas).
Il peut également présenter des troubles sensoriels (vision, audition).
L’ensemble de ces atteintes rend difficile la communication qui, souvent, ne s’établit que dans
des conditions très spécifiques : calme, sentiment de sécurité, partenaires connus.
Il se déplace souvent en fauteuil roulant et peut porter des appareils orthopédiques (corset, siè-
ges moulés…).
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L’enfant autiste
L’autisme se traduit par un déficit de la communication caractérisé le plus souvent par des trou-
bles du langage et du comportement.
L’enfant autiste a souvent des comportements et des habitudes ritualisés.
Sa vie relationnelle est difficile. On peut observer des manifestations de colère, surtout quand il
veut éviter la relation ou si on le perturbe.
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recommandations
[Accueil d’enfants atteints de troubles de la santé ou de handicaps en centres de vacances et
de loisirs]
Avant le séjour
Informations préalables (niveau organisateur)
Pour faciliter les démarches des familles et leur permettre de s’orienter au mieux vers l’organi-
sateur de séjours de vacances, celui-ci pourra, dans son catalogue, informer le public de la pos-
sibilité d’accueil offerte aux enfants atteints de troubles de la santé ou présentant un handicap.
Une personne référente et un numéro de téléphone sont également des mentions importantes
pour les familles.
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> signale tout problème de santé de son enfant susceptible d’influer sur l’organisation du séjour,
en précisant le niveau d’autonomie de l’enfant, les aspects qui risquent une mise en danger de
lui-même et des autres et, le cas échéant, le système de communication de l’enfant avec autrui…
> soit orientée vers le directeur du séjour et puisse ainsi entrer en contact avec lui.
Pendant le séjour
Dès le début du séjour, les animateurs devront être sensibilisés aux diverses procédures de la
vie quotidienne (habillage, appareillage…).
Des contacts préalables sont pris avec le médecin local pour définir des consignes en cas de
problème. Cette démarche est effectuée par le directeur, ou par la personne chargée du suivi
sanitaire sous l’autorité du directeur.
Les consignes sont rappelées en début de séjour aux personnels concernés (animateurs, cuisi-
nier…). Les numéros de téléphone d’urgence doivent être clairement affichés et accessibles à tous.
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L’équipe d’encadrement doit veiller à respecter le rythme de vie de l’enfant, et prendre les pré-
cautions nécessaires dans la vie quotidienne et lors des activités.
Elle devra être sensibilisée au suivi du traitement médical (directeur, personne chargée du suivi
sanitaire, animateur, cuisinier selon le cas) ou des précautions à prendre (ensemble de l’équi-
pe). Les informations médicales complémentaires (ordonnance nominative, détaillée, récente,
renseignements médicaux…), et les médicaments identifiés et gardés à part, sont transmis à la
personne chargée du suivi sanitaire. Celle-ci doit s’assurer quotidiennement de la prise des
médicaments par l’enfant. En cas de besoin il doit veiller à ce que l’enfant ait sur lui, lors de ran-
données ou de sorties, le traitement à sa portée lorsqu’il s’agit d’automédication (exemple :
allergie aux piqûres de guêpe, asthme…). L’attention de l’équipe d’encadrement sera également
appelée sur les dangers du soleil (médicaments photosensibilisants…).
L’économe et le cuisinier devront anticiper de façon rigoureuse sur la composition des repas en
cas d’allergie alimentaire et de régime spécifique.
Rappel : des consignes précises doivent être données à l’équipe pour l’évacuation des locaux
en tenant compte des divers types de déficiences constatées. Il est recommandé, dans la mesu-
re du possible, d’héberger en priorité les mineurs ayant une mobilité réduite à proximité d’une
issue de secours adaptée.
Après le séjour
Tous les documents sanitaires ainsi que les médicaments non utilisés par l’enfant sont rendus à
la famille par le directeur du centre de vacances et le cas échéant complétés par des informa-
tions médicales. Le déroulement du séjour de l’enfant pourra aussi faire l’objet de remarques,
utiles tant pour la famille que pour l’équipe qui suit l’enfant le reste de l’année (enfants et jeu-
nes handicapés notamment).
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charte
[Charte de déontologie pour l’accueil des personnes handicapées dans des structures de
vacances et de loisirs non-spécialisées]
“Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.” (Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789)
“L’intégration sociale et l’accès aux loisirs du mineur et de l’adulte handicapés physiques,
sensoriels ou mentaux constituent une obligation nationale.” (Loi d’orientation du 30 juin 1975)
“Les Etats parties reconnaissent que les enfants mentalement ou physiquement handicapés
doivent mener une vie pleine et décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité,
favorisent leur autonomie, facilitent leur participation active à la vie de la collectivité”. (Article 23
de la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989)
Préambule
La personne handicapée, mineure ou adulte, est membre à part entière de la société. Cette
appartenance, sa citoyenneté lui confèrent des devoirs et des droits, dans la mesure de ses pos-
sibilités et de ses moyens, seule ou accompagnée. Devoir de se conformer aux règles de la vie
sociale, droit à la reconnaissance pleine et entière de sa dignité, au respect de ses besoins par-
ticuliers.
La diversité des personnes, acceptée et prise en compte, constitue un facteur d’enrichissement
et d’évolution positive de la société. Celle-ci doit être organisée pour favoriser l’intégration et
l’épanouissement de chacun de ses membres.
L’adhésion à ces principes et l’engagement solidaire à les mettre en œuvre selon les objectifs
définis dans cette charte seront garants de la qualité des vacances et des loisirs dont dépend la
qualité de l’intégration.
Intégration
Par définition, l’intégration signifie “faire entrer dans un tout”. Pour la personne handicapée, les
vacances et les loisirs constituent un moyen, un moment, un lieu particulièrement propices à
cette intégration. La volonté des signataires est de faire en sorte que la personne handicapée
puisse préparer et vivre ses vacances (circuler, dormir, manger, participer...) parmi les autres
vacanciers.
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Les personnels
Œuvrer pour l’intégration sociale dans le champ des loisirs et des vacances impose un renfor-
cement de compétences du personnel, tout en affirmant l’intérêt et l’importance d’un regard non
spécialiste, non thérapeutique. Cependant les besoins et les caractéristiques des populations
concernées peuvent appeler le concours de partenaires spécialisés et de personnes ressour-
ces sur le terrain.
Projet d’intégration
La personne handicapée doit être au centre de ce projet.
Les vacances, et plus encore les loisirs, constituent une rupture, un changement d’habitudes, de
rythmes de vie. Elles constituent aussi un “espace temporel” favorisant les rencontres, les
regards différents. La personne handicapée, comme tout un chacun, mais en tenant compte de
ses besoins, a besoin de profiter de façon maximale de ses vacances dans un environnement
adapté à ses besoins propres mais non spécifique à l’accueil de personnes handicapées.
Pour que l’intégration de la personne handicapée soit satisfaisante, humainement et matérielle-
ment, une coopération est nécessaire à la préparation de ses vacances.
Les partenaires possibles sont : la personne handicapée elle-même, un ou des membres de sa
famille, une association intermédiaire ou un représentant d’une équipe spécialisée.
Les différents partenaires de ce projet doivent pouvoir, avec elle et à partir de sa demande,
décider du lieu, de la durée ainsi que du type d’activités du séjour, anticipant ainsi les éventuels
obstacles à la bonne réalisation du séjour.
L’intégration pourra être individuelle ou collective, avec ou sans personnel d’encadrement spé-
cifique, avec sa famille seule ou avec un groupe de familles. Les désirs et besoins de la per-
sonne définiront le type et la nature du projet d’intégration à mettre en place.
Dans le cas de l’intervention d’un intermédiaire entre la personne handicapée et l’organisme
accueillant, l’intermédiaire devra être agréé par une commission de la charte, sur présentation
d’un dossier d’agrément.
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Le signataire de la charte s’engage à :
> respecter le projet d’intégration mis en place pour la personne handicapée ;
> favoriser l’intégration sur le lieu de vacances et de loisirs de la personne handicapée en lui
donnant les moyens d’agir, de vivre et de participer avec les autres vacanciers ;
> assurer aux membres de ses équipes d’encadrement une formation ou sensibilisation spéci-
fique, pour faciliter l’insertion psychologique et matérielle de la personne handicapée accueillie ;
> informer tout futur intervenant, qu’il soit salarié, vacataire, volontaire ou bénévole, que l’orga-
nisme ou l’établissement est signataire de la charte, et des obligations que cela implique ;
> prendre connaissance des informations fournies par les personnes handicapées sur leurs
besoins spécifiques afin de réunir les conditions optimales de réelle coopération pour un bon
déroulement du séjour ;
> organiser, au cours du séjour, des réunions de concertation avec tous les personnels concernés
par le séjour des personnes handicapées afin de s’assurer des conditions de son déroulement et
de son adéquation avec le projet initial ;
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Ce guide a été élaboré par un groupe de travail de la Commission Technique et Pédagogique des centres de vacances et de loisirs :
Représentants des organisateurs de centres de vacances et de loisirs et des organismes de formation :
Mme Boyer et M. Brusq (CCAS) / M. Carré (EEDF) / M. Chavaroche (CEMEA) / Mme Coggiola (JPA) / Mme Lefrancois (FRANCAS) /
M. Le Noa (UFCV) / M. Rigout (IFOREP)
Représentant des associations de personnes handicapées : M. Collignon (APAJH)
Représentants des associations de parents d’enfants handicapés : Mme Bru et M. Laigle (AFEH) / Mme Salhi (Entraide et
Handicap)
Représentante du Conseil National de la Jeunesse : Mme Gutierrez (Association Moteur)
Représentante de la Direction générale de l’action sociale : Mme Gorgue
Représentantes du ministère chargé de la Jeunesse : Mme Ayma (DEF) / Mme Knauer (DJEPVA).
collection
Centres de vacances
et de loisirs
titre du document
Sensibilisation à l'accueil
des enfants et des jeunes
mineurs handicapés
date de parution
Décembre 2003
conception / réalisation
Délégation à la communication
photographie
Caroline Lucas
impression
Ovation / 15 000 exemplaires