Notes Du Cours Environnement Et D ®veloppement Durable 2014
Notes Du Cours Environnement Et D ®veloppement Durable 2014
PLAN DU COURS
Introduction
L’architecture durable
Conclusion
CHAPITRE 0. Introduction
0.1. Objectif général du cours
Cette prise de conscience des préoccupations environnementales a eu un écho dans le monde de l‟éducation
et plus précisément dans le monde de l‟enseignement formel des tous les pays. A partir des années 2000 on
se dirige vers une généralisation à l‟éducation au développement durable.
Cette dernière est d‟autant plus indispensable que la gestion de l‟environnement est un processus qui va de la
prise de conscience et de l‟engagement d‟un individu à celle de l‟ensemble des habitants de notre planète. Car
on dit qu‟il faut penser globalement et agir localement. C‟est sont les décisions, les petites actions individuelles,
communautaires qui finiront par sauver notre planète.
Les architectes, acteurs pilotes de l‟industrie du bâtiment, conscient de l‟apport parfois négatif de ce dernier
dans les phénomènes de réchauffement climatique et de pollution doivent participer à la recherche des
mécanismes et solutions visant à diminuer la pression sur les ressources de notre planète et trouver également
des techniques pour moins polluer.
La surconsommation des pays du Nord tout autant que la pauvreté des pays du Sud affectent les écosystèmes
de notre planète. Il est donc important que les futurs architectes des pays du Sud acquièrent les informations
indispensables pour leur participation aux stratégies multisectorielles de réduction de la pauvreté.
C‟est à ces objectifs que répond le cours d‟environnement et développement durable destiné aux étudiants de
quatrième architecture de l‟Institut Supérieur d‟Architecture.
0.2.1. Information sur les engagements de la communauté internationale pour la préservation d‟un
environnement viable;
Depuis la conférence de Stockholm en 1972, plusieurs sommets, conférence ont réunis les représentants de
notre planète et ont débouchés sur une gamme importante des résolutions pour lesquelles s‟engageaient les
gouvernants des tous les pays afin de faire de notre planète terre un endroit plus « vivable ».
- le Sommet de la Terre de Rio en 1992 a produit un plan d‟action (« l‟agenda 21 »), fixant les grand
objectifs à atteindre pour faire du développement durable une réalité au XXIème siècle ; il a également
permis la signature de deux conventions internationales, sur les climats et sur la biodiversité, et
quelques avancées sur deux conventions signées en 1994, sur la désertification et sur les forêts ;
- la Conférence du Caire, en 1994 (Conférence sur la Population et le Développement), a entériné
prioritairement l‟accès universel à la planification familiale d‟ici à 2015 ;
- le Sommet Mondial pour le Développement Social de Copenhague, en 1995, a fait de la lutte contre la
pauvreté, le chômage et la désintégration sociale, sa priorité, son objectif suprême ;
- la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin, en 1996, a insisté sur l‟importance du rôle de la
femme dans tous les domaines pour les progrès de la société et a réaffirmé la nécessité de les aborder
sous l‟angle « sexo-spécifique » ;
- la Conférence Habitat II d‟Istanbul ou Sommet des villes, en 1996, a introduit l‟idée de la nécessité de
mener des actions intégrées et participatives pour rendre les villes plus sûres, plus saines et plus justes
; le Droit au logement est également reconnu comme partie prenante des Droits de l‟Homme ; l‟accès
aux services de base (eau potable, assainissement, déchets, transports…) est reconnu comme vital ;
- le Sommet mondial de l‟alimentation de Rome, en 1996, a adopté une Déclaration sur la sécurité
alimentaire mondiale réaffirmant le Droit de chaque être humain à une nourriture adéquate et à être à
l‟abri de la faim ;
- le Forum mondial sur l‟éducation pour tous de Dakar, en 2000, a remis à l‟ordre du jour les besoins des
populations en matière d‟éducation tout au long de la vie, l‟universalisation de l‟éducation de base pour
les moins de quinze ans, l‟égalité hommes-femmes…
0.2.2. Information sur les engagements de la communauté nationale pour la préservation d‟un environnement
viable;
Partie prenante des engagements pris par la Communauté internationale, notre en souscrivant à ces derniers,
les aura contractualisé par des engagements plus spécifiques au contexte local. Le document le plus important
est sans nul doute le document de stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP). Ce dernier
est le plan de développement national, seul outil qui, mis en œuvre, pourrait engager notre pays dans la voie de
la réduction de la pauvreté.
Acteur incontournable dans la transformation des espaces naturels en espace bâtis, l‟architecte comme les
autres assume sa mission dans la construction d‟un monde plus viable. La conception et la mise en œuvre des
bâtiments souscrivent aux principes de développement durable et induisent à des engagements de la part des
maîtres d‟œuvres des écosystèmes artificiels que sont les villes. Les principes pour la production d‟une
architecture durable sont édictés pour aider à l‟accomplissement de cette mission.
0.2.4. Défis à relever par l‟architecte du Sud pour la promotion d‟un monde plus équitable
Architecte d‟un pays pauvre très endetté (PPTE), il est important que les principes d‟une architecture durable
impliquent l‟architecte dans les stratégies de réduction de la pauvreté initiées par les peuples du Sud dont il fait
partie et accompagné par la solidarité du Nord.
Le niveau abiotique, c‟est le biotope, cette partie de la terre qui constitue le substrat de tout ce qui vit (bio : vie).
Le premier niveau biotique est le milieu qui caractérise les végétaux. Dépourvus à la fois de système nerveux et
locomoteur, les végétaux doivent trouver sur place (dans leur biotope) tous les éléments indispensables (eau,
éléments minéraux, CO2, lumière solaire) à leur nutrition et à l‟exercice de leurs fonctions, celle de la
photosynthèse (assimilation chlorophyllienne en particulier).
Le second niveau c‟est le niveau perceptivo-moteur (sensitivo-moteur) qui caractérise les animaux. L‟animal vit
dans un monde des signes (traces, marques odorantes, pistes balisées) qui déterminent automatiquement son
comportement. L‟animal est pris dans un réseau de formes, de couleurs et surtout de sons, d‟odeurs et de
contacts. Les animaux contrairement à l‟homme n‟aménagent pas leur milieu biologique ; ils y assument des
fonctions de consommateurs au sens écologique du terme. Pour assurer leurs besoins, ils dépendent
directement ou indirectement du premier niveau, celui des végétaux, avec lesquels ils constituent des
biocénoses.
Le troisième niveau biotique est celui des relations interpersonnelles. C‟est un niveau spécifique à l‟homme qui
vit dans un milieu social, où interviennent des relations interpersonnelles. Contrairement à l‟animal, l‟homme ne
réagit pas de manière instinctive ni de manière passive face à son environnement ; il a appris à l‟aménager et à
le construire.
L‟homme doit être considéré non seulement comme bénéficiaire des efforts de gestion de l‟environnement,
mais comme partie intégrante de l‟environnement global et assumant un rôle actif. Il apparaît ainsi dans le
concept de l‟environnement global, une dimension interactionniste qui le distingue du niveau perceptivo moteur
et le conduit à aménager le cadre matériel qui l‟entoure et à en tirer ce qui est nécessaire à la satisfaction de
ses besoins.
Considérant son rôle dominant dans la biosphère, il ne convient pas de placer l‟homme comme un élément,
une composante, niveau ou se trouvent les animaux et les végétaux, mais occupant un niveau
hiérarchiquement supérieur le troisième niveau dont il est une composante active, en interaction avec toutes les
autres composantes. Situer l‟homme dans l‟écosystème devient donc un réductionnisme.
L‟environnement est un ensemble de milieu d‟influence (milieux humains, naturels, économiques) qui agissent
sur l‟individu à tous les instants de sa vie quotidienne et déterminent en grande partie son comportement dans
toutes les dimensions de l‟être : sociale, affective, spirituelle, culturelle.
L‟environnement est le système dynamique défini par les interactions physiques, biologiques et culturelles,
perçues ou non, entre l‟Homme, les autres êtres vivants et tous les éléments du milieu, qu‟ils soient naturels,
transformés ou créés par l‟Homme.
L‟environnement a le très grand mérite de contraindre et d‟appréhender la réalité à poser les problèmes de
façon globale, effaçant les cloisons disciplinaires, spécialement entre sciences de la nature et sciences
sociales.
0.3.4. Problèmes de l‟environnement mondial
Trois problèmes majeurs se posent à la communauté en matière d‟environnement :
1. L‟épuisement des ressources naturelles.
2. La gestion des déchets :
3. Le phénomène de réchauffement climatique
3.1. Définition du concept développement
Le développement économique désigne les évolutions positives dans les changements structurels d'une zone
géographique ou d'une population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux...
De tels changements engendrent l'enrichissement de la population et l'amélioration des conditions de vie. C'est
la raison pour laquelle le développement économique est associé au progrès.
Dans les pays économiquement avancés le développement est recherché, en général, par l'encouragement de
l'innovation (via la recherche), l'investissement, l'éducation, l'accroissement de la sécurité juridique...
Dans les pays émergents, le développement est principalement basé sur l'exploitation des ressources
naturelles et le faible coût de la main d'œuvre.
La croissance économique n'est qu'une des composantes du développement. Ce dernier peut être mesuré à
l'aide d'indicateurs comme :
Le Produit intérieur brut ou P.I.B. est défini comme étant la somme des valeurs ajoutées réalisées à l'intérieur
d'un pays par l'ensemble des branches d'activité (auxquelles on ajoute la TVA et les droits de douane), pour
une période donnée, indépendamment de la nationalité des entreprises qui s'y trouvent.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une fois,
puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés pour la production.
Le Produit intérieur brut est constitué du Produit intérieur marchand (biens et services échangés) et du Produit
intérieur brut non marchand (services fournis par les administrations publiques et privées à titre gratuit ou quasi
gratuit). Ce dernier est, par convention, évalué à son coût de production. Le PIB est calculé à partir des valeurs
ajoutées fournies par les entreprises et des comptes des administrations.
La croissance du PIB est considérée comme l'indicateur par excellence de la performance et de la santé
économique d'un pays. Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le niveau de vie. En effet, comme le total
des valeurs ajoutées est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au
revenu par habitant.
Que ce soit par son évolution ou par son ratio par habitant, le Produit intérieur brut n'est qu'une mesure globale,
une moyenne. Il ne permet d'appréhender ni les inégalités sociales ni leur évolution. On peut très bien avoir un
PIB moyen qui augmente alors que les revenus (qu'il est censé mesurer) diminuent pour une majorité de la
population et augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les inégalités.
Le calcul du PIB s'appuie sur la comptabilité nationale, donc sur ce qui est déclaré à l'Etat. De ce fait, il ne
prend pas en compte :
- le travail non rémunéré, celui que l'on fait pour soi-même (le travail domestique par exemple)
- le bénévolat,
- ce que l'on produit pour soi-même (son verger, son potager,...) encore appelée l'autoconsommation.
- la production encaissée en liquide et non déclarée,
- le travail "au noir",
- les activités illégales...
Ce que le PIB n'intègre pas du fait qu'il ne mesure que des flux annuels de production et non un patrimoine :
- les dégâts causés à l'environnement,
- les richesses naturelles ou leur épuisement,
- l'impact d'une catastrophe naturelle, d'une guerre...
- les créances douteuses (crédit dont on sait que l'emprunteur ne pourra pas le rembourser)
Ainsi lors d'une pollution, on comptabilisera à la fois la production qui a contribué à la pollution et la production
nécessaire à la dépollution, le tout pour un résultat nul. De ce point de vue, le PIB n'est pas incitatif à la
réduction de la pollution.
Le PIB ignore aussi ce qui est qualitatif, comme le bien-être, les loisirs, la sécurité, le niveau d'éducation, la
liberté...
En outre, le PIB comptabilise de la même manière ce qui est bénéfique à la société (ex : les médicaments) et
ce qui lui porte préjudice (ex: industries polluantes, armement...) ou ce qui est inutile.
Les économistes sont conscients des limites du PIB et s'intéressent davantage à son évolution qu'à son niveau
absolu, l'important étant qu'il soit calculé de la même manière d'une année sur l'autre. Par ailleurs, ils
considèrent en général que la croissance du PIB et la diminution du chômage sont corrélées.
Etant avant tout une mesure comptable, le Produit intérieur brut ne peut prétendre mesurer le bien-être et
encore moins le bonheur. C'est la raison pour laquelle commencent à apparaître de nouveaux indicateurs
comme l'IDH (indice de développement humain) qui tentent de mieux appréhender le bien-être social.
En économie, le PNB ou Produit national brut mesure la production sur une période donnée, en général
annuelle, de biens et services marchands créés par une nation, que cette production se déroule sur le sol
national ou à l'étranger.
Le PNB est égal au PIB (Produit intérieur brut) auquel on rajoute les produits nets provenant de l'étranger. Ces
revenus nets correspondent aux revenus des facteurs du travail et du capital en provenance de l'étranger
diminués des revenus des facteurs du capital et du travail versés à l'étranger. Ce solde peut être positif ou
négatif selon les pays.
Le PNB reflète la valeur ajoutée produite par les résidents d'un pays que ce soit sur le territoire ou à l'étranger.
Cet indicateur a été créé aux Etats-Unis pendant la 2ème guerre mondiale afin de mesurer l'effet de la guerre
sur le revenu national.
Le BIP 40, baromètre des inégalités et de la pauvreté, est un indicateur économique synthétique qui mesure
les inégalités et la pauvreté. Il a été créé en 2002 par des économistes, des statisticiens, des syndicalistes et
des militants associatifs, regroupés au sein du Réseau d'alerte sur les inégalités (RAI). Sa création a pour
origine une polémique en 1999 sur l'évolution du taux de pauvreté relative calculé par l'INSEE.
La désignation BIP 40 fait référence à la fois au PIB (Produit Intérieur Brut) écrit à l'envers et au CAC 40. En
effet, son objectif est de décrire, en période de croissance, la tendance inverse d'accroissement des inégalités
et de développement des tensions sociales qui est constatée sur le terrain.
Le BIP 40 cherche, en particulier, à prendre en compte d'autres composantes que les aspects monétaires. Il est
élaboré à partir de 58 indicateurs statistiques correspondant à six dimensions des inégalités et de la pauvreté :
- travail,
- revenus,
- logement,
- éducation,
- santé,
- justice.
Chacun de ces indicateurs est ramené à une note qui peut varier entre 0 et 10. Les dimensions font l'objet
d'une pondération qui permet d'agréger l'indicateur composite, lui-même compris entre 0 et 10. Un
accroissement du BIP 40 correspond à une augmentation de l'inégalité ou de la pauvreté.
Depuis la fin de la dernière guerre mondiale, le développement mondial d‟un point de vue global s'est
progressivement et considérablement accéléré. On constate d‟abord un accroissement de la population
mondiale : de 2,5 milliards d‟habitants en 1950, nous sommes passés en 2000 à plus de 6 milliards d‟individus
pour atteindre en 2050 le chiffre de 8,9 milliards (prévision maximale). On constate aussi un accroissement
global des richesses matérielles produites et consommées par les sociétés humaines : selon le P.N.U.E., le
revenu moyen mondial par habitant a désormais dépassé 5000 $ par an soit 2,6 fois plus qu‟en 1950.
Mais parallèlement à ce constat, le modèle de développement qui domine le monde a de nombreuses limites,
dont il faut prendre la mesure :
- ce développement est très déséquilibré, injuste, à l'intérieur des groupes humains et entre les groupes :
les inégalités augmentent entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres (l'écart entre les
P.I.B. a doublé en vingt ans) et entre les riches et les pauvres au sein d‟un même pays. Ainsi, 20% de
la population mondiale la plus riche consomment 87% des richesses mondiales alors que plus de 1,3
milliards de personnes vivent encore avec moins d‟un dollar par jour.
- ce développement se fait de plus en plus au détriment des ressources naturelles renouvelables du
monde, que sont : l'atmosphère, l'eau, le sol, la vie animale et végétale. Ces ressources, maltraitées,
exploitées trop vite, se polluent, s'appauvrissent, s'épuisent. Les pays du Nord sont responsables de
90% des déchets toxiques et radioactifs et leurs habitants utilisent en moyenne 180 litres d‟eau par jour
et jusqu‟à 400 litres dans certaines villes nord-américaines. En comparaison, la consommation dans
beaucoup de villes africaines demeure inférieure à 30 litres / jour.
- ce développement se fait aussi sur la base d'une exploitation accélérée des ressources non
renouvelables (pétrole, gaz, charbon, minerais…) : les générations futures hériteront d'un monde
appauvri.
- la diversité culturelle s'appauvrit, au profit d'un mode de vie occidentalisé qui uniformise le monde ; il y
a, de ce fait, perte définitive de nombreux savoirs humains (en particulier ceux concernant les relations
entre milieux et sociétés).
- la participation de chacun, aux choix de développement faits localement et mondialement, n‟est pas
encore suffisante : alors que la démocratie formelle existe dans certains pays sans être pour autant «
participative », elle est inexistante dans d‟autres.
Ainsi, on peut considérer que nous évoluons dans le cadre d‟un processus de développement non
renouvelable, non durable, source de conflits locaux et mondiaux, actuels et à venir. Le futur de la Planète
Terre et de ses habitants n'est pas assuré : il est en danger.
A la fin de la seconde guerre mondiale, les économies des pays européens étaient exsangues. Famine,
chômage, non satisfaction des besoins essentiels était le lot de tout un continent. C‟est ainsi que Marshal alors
Secrétaire d‟état au trésor du gouvernement des USA proposa un plan d‟aide massif à l‟Europe afin de
soulager leurs économies. En l‟espace de dix ans ce plan permit aux économies européennes de passer de la
récession à la croissance. En même temps, il était demandé à ces puissances de procéder à la décolonisation
des pays africains.
La décolonisation arrive au moment où le mode de gestion des USA (Capitalisme) et de l‟URSS (Communisme)
entrent dans un conflit extrêmement violent (on parle de guerre froide). Afin de rallier les nouvelles nations à
leurs causes, des gros investissements sont réalisés dans ces pays sous le couvert de l‟aide au
développement. C‟est le cas du barrage d‟Assouan en Egypte. Ces investissements n‟étaient donc pas
considéré comme tels eu égard au contexte de leur mise en œuvre. Les nouveaux pays indépendant n‟étaient
pas jugés suivant la qualité de leur gestion mais plutôt suivant leur « fidélité » au guide. Les investissements
prioritaires visaient la sécurité de ces pouvoirs et l‟armement.
Dans son approche du développement, la Banque Mondiale pense que seuls des gros investissements peuvent
induire le développement et augmenter le PIB d‟un pays. C‟est la période de grands projets (SIDERMA, DAIPN,
Inga-Shaba) qualifiés d‟éléphants blancs car ayant eu peu d‟impact sur les populations mais facteur de
l‟endettement massif des pays du Sud alors qu‟ils étaient indépendant financièrement.
Après le 1er choc pétrolier de 1979, les prix des minerais, base des économies du Sud chutent brutalement.
C‟est en ce moment que beaucoup des pays se rendent compte qu‟ils avaient négligés les conditions sociales
de leurs populations qui se mettent à protester. Dans le même temps les premiers endettements arrivent à
échéance au moment où ils sont devenus incapables de se prendre en charge. C‟est la période dite des
ajustements structurels ou la Banque Mondiale conditionne les nouveaux prêts par la réduction du train de vie
de l‟Etat, la mise sous tutelle des institutions sensibles (Banque Centrale, grandes entreprises, etc.). Ceci se
traduit par des mesures dites d‟assainissement, le gel d‟engagement dans la Fonction Publique, la suppression
des certains postes et le gel des budgets d‟investissement etc.
Depuis les années 1990 et le Rapport du P.N.U.D., le développement a été désigné comme humain, dépassant
ainsi la simple référence à un développement économique (croissance) tel qu‟on l‟entendait auparavant. Le
niveau de développement humain est calculé selon un indice, l‟I.D.H. (Indice de Développement Humain).
L'Indicateur de développement humain (IDH) a pour objectif de répondre aux insuffisances du Produit Intérieur
Brut (PIB) par habitant comme indicateur du développement d'un pays. C'est un indicateur qui est composite
afin de mieux prendre en compte les différentes dimensions du développement.
L'indice de développement humain est calculé depuis 1990 par le "Projet des Nations Unies pour le
Développement" (PNUD) afin de classer les pays selon leur développement qualitatif et pas uniquement
économique.
Le PNUD définit ainsi l'IDH : "L'indicateur de développement humain mesure le niveau moyen auquel se trouve
un pays donné selon trois critères essentiels du développement humain : longévité, instruction et conditions de
vie."
L'IDH (HDI, human development index, en anglais) est calculé par combinaison de trois autres indicateurs :
- l'espérance de vie à la naissance ;
- l'accès à l'éducation,
L'accès à l'éducation est mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes (Pourcentage des personnes
âgées de 15 ans et plus sachant écrire et comprendre aisément un texte court et simple traitant de la
vie quotidienne) et par le taux combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur ;
- le PIB par habitant (en logarithme et calculé en parité de pouvoir d'achat).
Selon le Rapport mondial sur le développement humain de 2011, l‟indicateur de développement humain (IDH)
de la RDC pays est de 0,286 et l‟indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) de 0,393%. Certaines zones du
pays restent confrontées à des conflits armés, principalement à l‟est du pays
Le développement humain, que l‟on défend depuis lors, a pour objectif le bien-être matériel, social et culturel,
des individus et des sociétés. Chacun a le droit à un minimum vital au niveau de ses droits humains tels que la
liberté, la nourriture, l'habillement, le logement, l'énergie, la santé, l'éducation, la culture…
Le développement a pour objectif, d'abord, d'atteindre ce minimum vital puis de l'accroître.
Afin d‟atteindre cet objectif du développement humain, et par conséquent, vivre et se développer, les sociétés
humaines :
- d'une part, produisent les biens dont elles ont besoin (aliments, vêtements, matériaux de construction,
énergie, moyens de transport, médicaments… mais aussi des produits éducatifs et culturels) ;
- d'autre part, organisent leurs relations, entre elles et avec leurs milieux, à chaque échelle (localement,
régionalement, mondialement ; tribus, villages, communes, régions, Etats, organisations internationales
…) ; elles organisent, en particulier, la distribution des richesses entre les individus, les groupes
d‟individus et entre elles-mêmes.
Le Développement durable est un concept élaboré au cours des années 1980. Son objectif est « de répondre
aux besoins du présent, sans compromettre la capacité pour les générations futures de satisfaire les leurs »
(BRUNDTLAND Gro Harlem, Notre avenir à tous, Rapport de la Commission mondiale sur l‟environnement et le
développement, 1988, p.51). Il s‟agit de viser « une double solidarité : horizontale, à l‟égard des plus démunis
du moment, et verticale, entre les générations ».
Dans cette optique, on fait reposer le développement durable sur 4 piliers majeurs :
3.4.1. l‟environnement
Sur le plan environnemental, atteindre l‟objectif d‟un développement durable, c‟est savoir respecter les
principales conditions suivantes :
- l‟utilisation, la gestion durable des ressources naturelles (air, eau, sol, vie) et des savoirs humains ;
- le maintien des grands équilibres naturels (climat, diversité biologique, océans, forêts…) ;
- la maîtrise de l‟énergie et l‟économie des ressources non renouvelables (pétrole, gaz, charbon,
minerais…).
3.4.2. l‟économie
3.4.3. le social
Les facteurs sociaux du développement durable sont l‟accès à l‟éducation, l‟habitat, l‟alimentation, les soins…
afin de :
- satisfaire les besoins essentiels des populations ;
- combattre l‟exclusion sous toutes ses formes (sociale, professionnelle…) ;
- stabiliser la croissance démographique ;
- maîtriser la croissance urbaine et les flux migratoires.
C‟est au niveau local que peuvent se mettre en place les structures sociales indispensables à un
développement humain harmonieux, au Nord comme au Sud.
Ces quatre piliers doivent être en interaction constante : Développement social et économique, Environnement
et Citoyenneté doivent être considérés comme indissociables, à toutes les échelles de l‟organisation des
sociétés humaines et des milieux qui sont les leurs ; le Développement Durable est affaire locale, nationale,
internationale ; il ne se réalisera que si l‟on mène de front les combats et les solidarités : pour la gestion durable
des ressources, pour la disparition des déséquilibres sociaux et économiques, pour la démocratie.
Le principe de responsabilité : il sous-tend Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais résultant
des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être supportés par
le pollueur Le principe consacre également la participation des populations visées des projets de
coopération. L‟efficacité de cette participation dépend non seulement de la représentativité, de la légitimité
et du fonctionnement des instances chargées de conduire ces processus participatifs, mais également de
la capacité des participants à assumer leur part de responsabilité. Ce principe de responsabilité sous-tend
également un autre principe :le principe de précaution, selon lequel l'absence de certitudes, compte tenu
des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures
effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à
l'environnement à un coût économiquement acceptable ;
Le principe d’appropriation : Le développement étant endogène, les communautés bénéficiaires doivent
faire les leurs, les innovations techniques qui permettent d‟améliorer leurs conditions des vies.
L‟appropriation induit également un autre principe : le principe de participation, selon lequel chacun a accès
aux informations relatives à l'environnement, y compris celles relatives aux substances et activités
dangereuses, et le public est associé au processus d'élaboration des projets ayant une incidence
importante sur l'environnement ou l'aménagement du territoire.
La question de l‟environnement se pose au niveau planétaire, cependant que les espaces « vierges » ou tout
au moins relativement préservés se situent dans les zones du Sud, ainsi que les espaces les plus menacés de
disparition ou de dégradation irréversible (selon les pays du Nord) ; la question de l‟environnement devient un
outil de pression pour les pays riches (conditions de financement des bailleurs de fonds, nouvel argument
concurrentiel ou d‟accès aux marché), en même temps qu‟un atout, une carte géopolitique pour les pays du
Sud (contrôle de nombreuses ressources naturelles et biologiques). Par ailleurs, le problème de la
consommation des ressources par le développement remet en cause explicitement les conditions de
développement du Sud sur le modèle du développement occidental, d‟où l‟invention d‟un nouveau modèle de
développement, le développement « durable ». L‟inscription dans le temps de ce type de développement
masque objectivement l‟impossibilité d‟un développement égal dans l‟espace.
Une nouvelle conception des relations homme/nature, ou plutôt un questionnement des relations qui se sont
instaurées entre l‟homme (occidental développé ?) et la nature sur la planète Terre : l‟âge d‟or de l‟homme
conquérant de la nature grâce au progrès scientifique et à la technologie toute puissante semble révolu.
L‟utilisation, l‟exploitation sans limite des ressources naturelles, la domination des éléments, mode de relation
au non-humain issu de la tradition judéo-chrétienne, est remise en cause par la question environnementale. On
va d‟une conception philosophique de « l‟Homme » (la société) dominant, face à ou contre la « Nature », à une
vision de l‟Homme (la société) intégré, dans ou avec la Nature.
Si historiquement ces deux conceptions du rapport à la nature ont toujours été conjointement présentes,
l‟Homme dans/avec la nature semble aujourd‟hui prendre le pas, comme impératif de survie, sur l‟Homme
contre la nature qui a dominé la pensée moderne depuis le siècle des Lumières ;
CHAPITRE 1. Concepts et initiatives induits par le
Développement Durable
La pauvreté s‟entend comme une privation inacceptable de la condition humaine par rapport aux opportunités
économiques, d‟éducation, de santé, de nutrition et un manque des moyens de sécurité.
Une personne en situation de pauvreté ne dispose pas des ressources matérielles suffisantes (manque
d'argent) et vit dans des conditions qui ne lui permettent pas d'exister dignement selon les droits légitimes et
vitaux de la personne humaine et qui la condamnent à survivre péniblement au jour le jour.
La réduction de pauvreté est conditionnée par une croissance économique et un transfert des pouvoirs et des
moyens vers les plus pauvres.
En économie, il existe deux façons d'aborder la pauvreté : la pauvreté absolue et la pauvreté relative.
La pauvreté absolue est la situation des personnes qui ne disposent pas de la quantité minimale de biens et
services permettant une vie normale.
Pour l'ONU, un individu est dit en état de pauvreté absolue quand il n'a pas les moyens de se procurer un
"panier" de biens considérés comme indispensables à sa survie.
En France, en 2002, l'estimation était d'environ 10 euros par jour. En RDC l‟estimation est de 2$ par jour. Bien
que les Etats-Unis et le Canada utilisent cette méthode, celle-ci est davantage appropriée aux pays en
développement.
La pauvreté relative s'établit par comparaison avec le niveau de vie moyen du pays dans lequel on se trouve.
On détermine d'abord le revenu médian, revenu qui partage la population en deux parties égales. La pauvreté
se définit alors par rapport à une proportion de ce revenu médian.
La pauvreté relative est un des aspects des inégalités économiques et sociales. Elle est aussi source
d'exclusion sociale.
2. la vulnérabilité qui est entendue comme l‟incapacité à se faire entendre et l‟impuissance face aux
catastrophes de toute nature (famine, guerres, naturelles) ;
3. Pauvreté critique : absence d‟un minimum des moyens pouvant garantir le rendement physique avec une
alimentation inférieure à la moyenne de 2250-2500 calories ;
4. Pauvreté structurelle : se dit d‟une situation à long terme au niveau d‟un Etat ;
6. Pauvreté monétaire : est une pauvreté relative à la consommation, à la sécurité, au transfert des moyens et
du pouvoir d‟achat ; Plus de 71% des Congolais vivent avec moins de un dollar américain/personne/jour.
Il est établi que les pauvres vivent généralement dans un environnement dégradés et que la pauvreté induit à
une dégradation du milieu plaçant de fait les habitants dans un cercle vicieux de lé dégradation causant la
pauvreté et vice-versa.
Les pauvres n‟ont pas droit au chapitre, leurs besoins essentiels arrivent difficilement auprès des décideurs qui
ne sont jamais des pauvres et il est difficile de résoudre ou de trouver des réponses à des préoccupations que
l‟on ne connait pas. La démocratie devient ainsi un facteur important de réduction de la pauvreté car il est le
moyen permettant à ces derniers de s‟exprimer et d‟entamer le processus d‟auto prise en charge.
Capacités Caractéristiques
Économique Gagner de l‟argent, consommer, accès à l‟alimentation, sécurité, bien-être social,
statut social et avoir des biens
Humaine Santé, éducation, nutrition, eau potable, logement(besoins essentiels)
Politique Droit de l‟Homme, se faire entendre, influence sur les politiques publiques et les
priorités, liberté
Socio-culturelle Participer à la vie de la société, dignité, statut social
Ensemble de rôles fixés par la société et culturellement variable que les hommes et les femmes jouent au
quotidien; Ces sont des relations structurellement inégalitaire entre homme et femme au niveau micro et macro;
Le genre outil sociologique d‟analyse, de planification et suivi pour révéler les différences sociales et les
inégalités dans les relations qui montre le niveau de participation de chaque membre d‟une communauté
donnée, d‟évaluer l‟impact sur la communauté, de déchiffrer la complexité de partage du pouvoir
Le genre est un concept qui a été imaginé par les féministes afin de rendre compte des relations différenciées
et inégalitaires qu‟entretiennent les hommes et les femmes dans nos sociétés. Le féminisme entendu comme
un concept, une idéologie ou tout effort/engagement visant à mettre en lumière l‟existence des discriminations
dont sont victimes les femmes et à changer cette situation. De ce fait, toutes les personnes (universitaires,
chercheur-e-s, militant-e-s) impliquées dans le traitement des questions touchant aux droits des femmes sont
des féministes.
Le genre est un concept d‟origine anglo-saxonne connu sous le vocable de « gender » et qui a généré en
français plusieurs expressions notamment : relations de genre, sexospécificité, rapports sociaux de sexe, sexe
social, égalité entre les sexes, égalité hommes-femmes, etc. C‟est un concept qui est né à l‟issue d‟un long
processus de l‟engagement féministe à lutter contre les situations d‟oppression que vivent les femmes.
L‟intégration du concept genre dans la pensée et les stratégies de développement a été réalisée selon des
étapes bien définies. L‟on est parti de l‟approche Intégration de la Femme au Développement (IFD) à
l‟approche Femme et Développement (FED) avant d‟en arriver à l‟approche Genre et Développement (GED).
Le concept de l‟Intégration de la Femme au Développement (IFD) ciblait la femme, parce que l‟on estimait que
jusqu‟alors, elle était exclue de la sphère du développement. Il avait pour but de parvenir à un développement
plus efficace et plus performant en prônant des projets féminins, des composantes femmes dans les projets,
des projets intégrés et des activités génératrices de revenus. Malheureusement, ce concept n‟a pas comblé les
attentes, car il ne s‟attaquait pas aux causes fondamentales qui empêchaient les femmes de participer au
développement de leurs sociétés. C‟est la raison pour laquelle d‟autres progrès ont été réalisés et que la
formule « Femme et Développement » (FED) fut élaborée.
L‟approche « Femme et Développement » se fonde sur le postulat que les femmes ont toujours fait partie des
processus de développement. Elle met l‟accent sur la relation entre les femmes et le processus de
développement plutôt que seulement sur les stratégies d‟intégration des femmes au développement. Dans
cette approche, la mise en valeur de la contribution des femmes est perçue comme un élément de la
modernisation économique et sociale. L‟accent est mis sur les rendements élevés, en termes de bien-être et de
capital humain, de l‟investissement dans l‟éducation et la participation accrue des femmes, compte tenu
notamment du retard accumulé dans ce domaine. Théoriquement, elle met l‟accent sur l‟impact social, mais en
pratique et dans la conception et la mise en œuvre des projets, elle a tendance, comme l‟IFD à regrouper les
femmes sans analyser suffisamment les différences sexuelles et les divisions de classe, de race, ou d‟ethnie
qui toutes ont une influence importante sur le statut social des femmes.
C‟est alors que l‟approche « Genre et Développement » (GED) est apparue comme une solution de rechange
et de correction des insuffisances constatées dans les autres approches. Selon cette vision, les hommes et les
femmes créent et perpétuent la société. Ils déterminent la répartition des tâches, mais les bénéfices et les
souffrances sont mal partagées. Car ils ont des rapports différents les uns avec les autres au sein de la société,
malgré une certaine interdépendance, et évoluent dans des secteurs différents de la communauté. A cause de
leurs rôles sociaux, les hommes peuvent selon leur bon plaisir restreindre ou élargir les options des femmes. Il
n‟est donc pas surprenant de constater que le développement se répercute de façon différente sur les hommes
et sur les femmes car chaque catégorie exerce une influence différente sur les projets et les ressources. Or si
l‟on veut faire avancer les intérêts de la communauté, les deux doivent participer à l‟identification des
problèmes et des solutions. L‟approche GED s‟appuie alors sur l‟ensemble de l‟organisation sociale, de la vie
économique et politique, afin de comprendre la formation des aspects particuliers de la société. Elle s‟intéresse,
non pas à la femme en soi, mais, à la construction sociale de genre et à l‟attribution des rôles et des
responsabilités spécifiques que la société attend des hommes et des femmes. Le genre n‟est donc rien d‟autre
qu‟un construit social.
Le genre en tant que concept fait référence aux rôles et responsabilités des femmes et des hommes tels qu‟ils
sont déterminés par la société. Il est lié à la façon dont nous sommes perçus et censés penser et agir en tant
qu‟hommes et femmes en fonction de l‟organisation de la société et non du fait de nos différences biologiques.
Ces rôles et responsabilités renvoient aux différents travaux effectués par les hommes et les femmes, à leurs
besoins pratiques et stratégiques, à leurs différents niveaux d‟accès aux ressources et aux différentes sphères
dans lesquelles ils ou elles peuvent prendre des décisions et exercer un contrôle sur les ressources et les
avantages. Ces rôles et responsabilités sont déterminés d‟un point de vue social et culturel et peuvent différer
d‟une communauté à une autre, d‟un pays à un autre.
Le genre peut être défini comme un ensemble de rôles fixés par la société et culturellement variables que les
hommes et les femmes jouent dans leur vie quotidienne. Il fait référence à la relation structurellement
inégalitaire entre les hommes et les femmes, telle qu‟elle se manifeste au niveau micro (au sein de la famille) et
au niveau macro (par exemple sur le marché du travail). Il prend racine dans les valeurs traditionnelles
observées par nos différentes sociétés, et a des répercussions sur la loi et les politiques de développement de
nos pays. Le genre est une notion dynamique et il subit l‟influence des mutations sociales ; il est parfois
fonction de l‟âge des acteurs, de leur niveau d‟instruction, de leur origine sociale et milieu de provenance, de
leur religion, etc. Cependant, bien que le genre soit une notion très variable, il renferme un dénominateur
commun : l‟oppression universelle des femmes.
L‟approche par le genre implique que l‟on aborde les questions/problèmes des femmes en faisant la différence
entre les particularités sexuelles biologiques et les rôles sociaux de sexe, qui sont socialement et
historiquement construits. L‟approche par le genre se fonde sur le principe de l‟égalité entre les sexes et
s‟appuie sur les constats suivants :
Les rôles des femmes et des hommes sont socialement construits, et ne relèvent pas uniquement de la
biologie : le genre diffère du sexe. Par exemple : porter les enfants est une fonction biologiquement attribuée
aux femmes ; mais élever les enfants et s‟occuper du ménage sont des rôles qui leur sont socialement
assignés. Cependant il est important de remarquer que si les fonctions physiologiques et biologiques (le sexe)
ont servi à justifier la division du travail et les différences entre hommes et femmes (le genre), il faut néanmoins
bien comprendre que la division du travail elle-même n‟est ni naturelle ni biologique. Les distinctions entre
« masculinité » et « féminité » ne sont pas non plus naturelles : elles varient selon les pays, les régions, les
cultures et les religions, et peuvent changer au cours de l‟histoire.
Les rapports sociaux de sexe et les rôles assignés aux femmes et aux hommes (et à la famille) sont en grande
partie déterminés par les structures économiques, la nature de l‟État et ses orientations sociales, la religion, la
culture, ainsi que par les rapports étroits qu‟entretiennent tous ces éléments, rapports qui peuvent eux-mêmes
changer. Par exemple : Un État peut institutionnaliser et entretenir l‟inégalité entre hommes et femmes par des
lois et des politiques touchant le mariage, le divorce, le rôle parental, la garde des enfants, la propriété et les
politiques d‟assistance sociale. Cependant, si jamais une participation accrue des femmes à la vie économique
et politique risque de favoriser des changements économiques qu‟il juge souhaitables, on verra ce même État
promouvoir des réformes le droit de la famille de manière à desserrer le contrôle des familles sur les femmes. À
l‟inverse, si l‟évolution de la situation économique et politique indique que l‟État tirera avantage d‟une hausse de
la natalité et d‟une réduction de la participation des femmes au marché du travail salarié, on le verra alors
resserrer les lois et les politiques sociales touchant les femmes.
Le travail quotidien des hommes et des femmes, leur accès aux ressources, leur participation à la vie politique,
leur expérience de la violence, leur capacité d‟exercer leurs droits et, bien entendu, leur droit à la vie, diffèrent
selon qu‟ils appartiennent à l‟un ou l‟autre sexe. Par exemple : Les femmes peuvent voir leur accès aux emplois
salariés interdit ou limité ; le partage des tâches domestiques entre hommes et femmes peut être inégal ; dans
certaines sociétés, seuls les hommes sont appelés sous les drapeaux ; les femmes sont victimes de viol et de
violence familiale en nombres disproportionnés, etc.
Les femmes, tout comme les hommes, ne forment pas un groupe homogène et monolithique ; l‟expérience de
travail des hommes et des femmes, leur participation à la vie politique et économique et leur capacité d‟exercer
leurs droits varient en fonction de leur race, de leur classe, de leur appartenance ethnique, de leur religion, de
leur statut économique, de leur orientation sexuelle, etc.
La discrimination exercée à l‟endroit des femmes et l‟oppression qu‟elles subissent sont systémiques et se
manifestent non seulement dans les relations interpersonnelles, mais aussi dans les structures et le
fonctionnement des institutions, dans les relations familiales de jure (telles que régies par le droit) et de facto
(de fait et non de droit), dans l‟accès aux ressources économiques et les systèmes juridiques. « La violence à
l‟égard des femmes [par exemple] traduit des rapports de force historiquement inégaux entre hommes et
femmes, lesquels ont abouti à la domination et à la discrimination exercées par les premiers et freiné la
promotion des secondes, et […] compte parmi les principaux mécanismes sociaux auxquels est due la
subordination des femmes aux hommes ».
Les relations entre les hommes et les femmes commencent au niveau du cercle familial où elles sont
modelées, puis elles aident à modeler les autres relations à des niveaux supérieurs. En conséquence, la famille
est la plus petite unité sociale qui offre une interprétation sociologique significative des relations de genre. Il
existe, au niveau de la famille, divers niveaux de relations qui donnent beaucoup de renseignements sur les
relations entre genres. En considérant par exemple la répartition des rôles et responsabilités dans la famille,
nous serons amenées à nous poser un certain nombre de questions. Nous pouvons, en effet, analyser les
diverses tâches assignées aux petites filles, aux jeunes hommes, aux jeunes femmes, aux adultes, et aux
personnes âgées par rapport à celles dévolues aux hommes. Comment cette répartition est-elle faite ? Qui sont
favorisés et sur quelle base ? Qu‟en est-il de l‟héritage et du partage des ressources disponibles au niveau de
la famille ? Sur quelles bases la distribution des ressources se fait-elle ? Est-ce en fonction de l‟âge, du sexe ?
Tous les membres de la famille sont-ils traités de la même manière ? Si non, sur quelle base le sont-ils, en
fonction de l‟âge, du sexe ? Une telle analyse mettra en lumière les questions et préoccupations liées au genre.
En résumé, l‟analyse de la dimension genre permet d‟étudier les multiples strates dans les relations sociales et
d‟identifier l‟homme et la femme, l‟individu et la collectivité ainsi que les interconnections complexes, qu‟ils
entretiennent entre eux. Elle permet :
- de créer une meilleure visibilité Ŕ de montrer le niveau de participation de chaque membre d‟une
communauté donnée : hommes, femmes, garçons et filles ;
- d‟être en mesure d‟évaluer les impacts de l‟homme, de la femme, des garçons et des filles sur leur
communauté car, ces derniers ont toujours un impact qu‟il soit pris en compte ou non ;
- de déchiffrer la complexité du partage du pouvoir. Une analyse de genre approfondie éclaire sur ceux qui
détiennent le pouvoir dans une communauté donnée et permet donc de comprendre les relations de
pouvoir entre l‟homme, la femme, les garçons et les filles dans une communauté, et savoir comment
intervenir en cas d‟injustices.
.2.6. Conclusion
Le genre est un construit social et un outil sociologique d‟analyse, de planification et de suivi, qui vise à révéler
les différences sociales et les inégalités dans les relations entre les hommes et les femmes, les garçons et les
filles. Il prend le contre-pied des précédentes approches de promotion des droits des femmes, qui avaient
tendance à se concentrer exclusivement sur le renforcement du pouvoir économique des femmes sans tenir
compte des autres facteurs qui influent sur leur plein épanouissement. Le genre est perçu aujourd‟hui, comme
un concept rationnel orienté vers une nouvelle forme de socialisation plus équilibrée. Car l‟approche genre
s‟appuie sur l‟ensemble de l‟organisation sociale de la vie économique et politique, afin de comprendre la
formation des aspects particuliers de la société. Elle s‟intéresse non pas à la femme en soi, mais à la
construction sociale du genre et à l‟attribution des rôles, des responsabilités et aux comportements spécifiques
que la société attend des hommes et des femmes.
Une définition large de la gouvernance désigne l'ensemble des techniques de gestion efficace et transparente
des ressources humaines, économiques et environnementales.
La gouvernance a bien pour objet de rendre compte des liens entre la décision publique et l'action "citoyenne".
.3.2. Fonction de la gouvernance
- La souveraineté légale des Etats est remise en cause par des transferts de compétences à des
pouvoirs supranationaux (intégration régionale et mondiale) et à des pouvoirs infranationaux
(décentralisation), l'exercice de la souveraineté par les Etats sur leur territoire est affaibli par la
tendance à la déterritorialisation qu'entraîne l'accroissement rapide des moyens de transport
(marchandises et personnes) et des télécommunications ;
- La globalisation économique et financière laisse de moins en moins de marge d'action aux
gouvernements nationaux ;
- L'émergence d'acteurs non-gouvernementaux sur la scène internationale (religions, ONG, mouvements
sociaux, groupes terroristes...) contourne un peu plus la souveraineté des Etats, par exemple avec le
principe d'ingérence.
- La perte de souveraineté des Etats restreint les capacités d'intervention des Etats nationaux sur leur
propre territoire. Elle se traduit par une soumission grandissante du politique à l'économique.
- Cette évolution se trouve, d'une certaine façon, renforcée par les politiques de décentralisation
menées dans certains pays du Nord (par exemple en France) et préconisées par le Nord pour tous les
pays du Sud (notamment en Afrique).
- La vision libérale du "moins d'Etat" va de pair avec l'affirmation que la gestion publique de proximité est
en soi un progrès. Si la décentralisation peut, sous certaines conditions, renforcer les capacités
d'intervention citoyenne dans les affaires publiques, elle se traduit en tous cas par une réduction du
champ d'action de l'Etat. Mais si le "désengagement de l'Etat" ne s'accompagne pas de la construction
d'un espace public local doté des moyens de sa légitimité et de son efficacité (ressources humaines et
financières, modalités de débat citoyen), le solde de ce transfert de compétences devient négatif :
moins d'Etat et plus de local conduit alors à un recul du politique.
- On observe bien que la fin du modèle Westphalien et la crise de l'Etat-providence ne sont pas des
phénomènes disjoints. Ils sont au contraire profondément interdépendants, non pas par nature mais
par le fait que leurs liens sont régis par une vision politique fondée sur le néolibéralisme, aussi bien au
niveau national que mondial.
- Il apparaît également que la crise de la gouvernance n'est pas une spécialité du Sud, même si elle y a
ses spécificités. Au contraire, c'est au Nord que s'ancrent les processus qui génèrent cette crise.
L'affaiblissement du modèle westphalien se traduit par un fort déficit de la régulation publique assurée par les
Etats sans que d'autres mécanismes de régulation ne viennent s'y substituer, tant au niveau mondial que
national. Ce déficit entraîne une grave crise de gouvernance.
Cette crise de gouvernance s'exprime dans les relations internationales et alimente les conflits.
Depuis la fin des années 80, l'effondrement du bloc de l'Est aggrave cette situation en plaçant les USA en
position d'hyperpuissance, d'autant plus "crisogène" que ce pays s'installe dans une stratégie "unilatéraliste".
Au Nord comme au Sud, les ONG vont peu à peu s'autoproclamer "société civile" au motif qu'elles représentent
ceux d'en bas et agissent "sur le terrain". Avec la mondialisation et le développement de sa contestation, le
mouvement franchit un pas à la fin du siècle et s'affirme comme (embryon de) la société civile mondiale. Un
mélange, souvent difficile à démêler, s'opère alors entre ces "courtiers de la société" et les "mouvements
sociaux " ou les "organisations citoyennes" qui sont effectivement portés par les acteurs sociaux eux-mêmes.
Aujourd'hui les questions éthiques prennent une place très importante dans les débats d'idées, attestant de la
montée des interrogations sur le sens de nos actions.
"L'émergence des questions éthiques... renvoie à la double défaillance du privé (le marché) et du public (l'Etat).
Il en va ainsi du respect du droit social ou des droits de l'Homme. De même, le commerce équitable signe un
constat d'échec des politiques de développement et du commerce traditionnel."
L'éthique ne se confond pas avec la morale : tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas, toujours tu aimeras...
L'éthique est entendue ici comme un ensemble de valeurs qu'une société se donne communément" pour juger
de la qualité d’une chose, d’une personne ou d’un acte par rapport à des normes ou par rapport à un idéal. Une
valeur dépend donc de la norme ou de l’idéal qui lui donne son sens et son contenu".
Le terme de gouvernance est, comme beaucoup d‟autre aujourd‟hui, fortement polysémique.
Elle concerne les pays du sud, "en développement", et non ceux du Nord (qui seraient naturellement dotés
d'une "bonne" gouvernance) ;
Elle est justifiée par les exigences d'un environnement institutionnel sain pour l'économie, plus que par des
impératifs explicitement politiques ;
Elle vise l'efficacité de l'Etat, axée sur le renforcement de sa "légalité" (Etat de droit), plus que sur sa
"légitimité" ;
Elle s'exprime par un certain nombre de règles et de prescriptions à caractère universel ;
Elle crée un nouveau système de conditionnalités à caractère politique pour l'aide au développement et
l'intervention des institutions de Bretton Woods ;
Elle diffuse ainsi un modèle particulier d'Etat, celui du néolibéralisme du "consensus de Washington".
"Sous un langage administratif formulé en termes d‟efficacité et de bonne gestion, il s‟agit en fait d‟une notion
qui véhicule une conception particulière de l‟État, de son rôle, de son évolution souhaitable, des rapports entre
l‟État et le marché, de l‟exercice du pouvoir et d‟un projet politique précis - en un mot, d‟une notion éminemment
politique."
Pour les Nations Unies, la bonne gouvernance est une condition préalable essentielle à l‟éradication de la
pauvreté.
Cette conception est contestée par certains auteurs et non de moindre comme John Brown qui la rejettent, et
lui opposent :
C‟est l‟art de gérer les affaires publiques et d‟exercer les pouvoirs y afférant au service du bien commun avec
l‟adhésion et sous le contrôle de ceux sur qui s‟exercent ces pouvoirs.
C‟est, la "gestion de la relation entre l'Etat et la société" qui fait écho à la problématique société civile / Etat.
Elle fait appel à la capacité de tous les acteurs à coopérer dans l'espace public pour la construction du bien
commun.
C‟est un mode de coordination des différents acteurs pour atteindre des objectifs communs.
Produire des règles (juridiques ou non), créer des régulations publiques dans la société ;
Assurer la "coordination" des actions, organiser la coopération des acteurs.
.4. Le concept Décentralisation
Le concept de gouvernance induit à celui de la décentralisation. En effet, les nouvelles formes de gouvernance
(urbaines surtout) présupposent une décentralisation et un jeu des nouveaux acteurs.
La décentralisation est perçue comme un levier majeur de relance du développement, de lutte contre la
pauvreté favorisant la participation de la population à la gestion de la chose publique grâce à la proximité.
.4.1. Définitions :
La décentralisation est un mode de gestion de l‟Etat dans lequel la loi établit par avance et clairement les
compétences et les pouvoirs réservés au gouvernement central et aux entités décentralisées.
Il existe au niveau local des organes élus ayant pour attribution des fonctions législatives réglementaire et de
contrôle de l‟organe exécutif local en vue de faire participer la population en vue de faire participer la population
à la gestion de la chose publique.
.4.2. Les trois niveaux de la décentralisation
La centralisation est un mode de gestion de l‟Etat dans lequel l‟impulsion et les décisions relèvent
exclusivement des autorités du gouvernement central, les autorités locales et provinciales n‟étant que des
simples exécutants. A l‟opposé nous avons :
- La déconcentration est un mode de l‟Etat dans lequel les autorités du gouvernement central délèguent
aux autorités locales une fraction de l‟exercice de leur pouvoir, pour un certain nombre des matières
précises. Ou des agents qui exercent des fonctions dans le gouvernement local, mais qui demeurent
rattachés au gouvernement central ;
- La délégation est un transfert des responsabilités souvent dans des domaines particuliers à des entités
qui peuvent être autonomes, mais qui rendent compte à l‟échelon supérieur ;
- La dévolution est un transfert des compétences aux gouvernements locaux qui sont autonomes sur le
plan politique, financier et économique.
En République Démocratique du Congo, la décentralisation peut être définie essentiellement comme un mode
d‟organisation et de gestion par lequel l‟Etat transfère une partie des pouvoirs, des compétences, des
responsabilités et des ressources aux provinces et aux entités territoriales décentralisées, dotées de la
personnalité juridique distincte de la sienne et gérées par des organes élus.
.4.3. Les objectifs de la décentralisation :
Les objectifs de la décentralisation sont :
- L‟approfondissement de la démocratie locale ;
- La promotion du développement local ;
- La lutte contre la pauvreté.
.4.4. Types de décentralisation
.4.4.1. La décentralisation politique
Transfère le pouvoir et l'autorité politique vers les niveaux sous-nationaux tels que les conseils municipaux élus
et les organismes étatiques. Lorsque ce transfert est effectué en faveur d'un niveau local d'une autorité
publique qui est autonome et totalement indépendante de l'autorité qui décentralise, on parle de
déconcentration.
.4.4.2. La décentralisation fiscale
Dans ce cas de figure, les ressources sont en partie réaffectées pour permettre aux autorités locales de
fonctionner correctement, les dispositions d'affectation des ressources étant généralement négociées entre les
autorités locales et centrales.
.4.4.3. La décentralisation administrative
Elle implique le transfert de l'autorité de prise de décisions, des ressources et des responsabilités concernant la
fourniture de certains services publics entre le pouvoir central et les autres niveaux de gouvernement, les
organismes et les bureaux locaux des organismes d'exécution publics. On distingue deux types de
décentralisation administrative :
- La déconcentration qui est le transfert d'autorité et de responsabilité entre un niveau du gouvernement
central et un autre, l'organisme local devant rendre des comptes au ministère ou à l'organisme de
l'autorité centrale qui a été décentralisé ;
- La délégation est la redistribution de l'autorité et des responsabilités aux organismes ou agences
publics locaux qui ne sont pas toujours nécessairement des sous-divisions ou des bureaux locaux de
l'autorité de délégation, la responsabilisation restant essentiellement verticale et vis-à-vis de l'autorité
centrale.
.4.4.4. La privatisation ou décentralisation des marchés
Elle transfère les fonctions publiques des autorités publiques à des institutions volontaires, privées ou non
gouvernementales en sous-traitant une partie de la fourniture de services ou des fonctions d'administration, en
déréglementant ou en privatisant totalement.
.4.5. Les effets pervers de la décentralisation
Si la décentralisation politique et ou administrative est souvent effective, la décentralisation financière a
rarement lieu. Ceci fait que les collectivités locales ne sont pas capables de prendre en charge leurs obligations
vis-à-vis des populations.
La décentralisation induit à un émiettement et au morcellement des territoires entrainant l‟augmentation du
nombre des ETD et par moment des conflits fonciers.
Au niveau des grandes agglomérations la gestion efficiente demande un resserrement et non un
démembrement.
.4.6. Les compétences des ETD
La gestion des grands réseaux ;
La gestion des services urbains ;
L‟entretien du domaine public ;
La gestion des déchets ;
L‟éducation de base ;
La santé ;
L‟habitat ;
L‟eau et l‟électricité.
Ce sont les services sociaux, services qui exigent un coût financier important alors que les collectivités locales
n‟ont pas les capacités financières nécessaires.
.4.7. Les capacités financières des ETD
Ce sont les ressources financières des collectivités qui leur permettent de prendre en charge leur
développement. Ces ressources se répartissent en quatre catégories :
Les transferts des fonds depuis le niveau central et provincial ;
Les taxes locales (foncières surtout) ;
Les subventions des PTF et du niveau supérieur ;
Les emprunts auprès des banques et des bailleurs.
.4.8. La mise en œuvre de la décentralisation en RDC
Le processus de décentralisation en RDC est consacré par la constitution du 18 février 2006. Son effectivité est
marquée par l‟organisation des élections provinciales au second semestre 2006, suivie de l‟installation des
institutions qui en sont issues et qui fonctionnent depuis février 2007. Plus de sept lois ont été promulguées afin
de faciliter la mise en œuvre de cette dernière.
Il n‟empêche que cette décentralisation est considérée comme inachevée. En effet, c‟est depuis 2006 que l‟on
attend l‟organisation par l‟Etat de l‟organisation des élections locales (communes et secteurs). Le processus de
transfert des compétences et des ressources est freiné. Les institutions provinciales semblent stériles par suite
de la méconnaissance du travail parlementaire.
.4.9. Les axes stratégiques de la mise en œuvre de la décentralisation en RDC
Les axes stratégiques de la mise en œuvre du cadre stratégique de la décentralisation sont :
L‟appropriation effective du processus de décentralisation ;
Les modalités de transfert des compétences et des ressources correspondant aux compétences
transférées ;
Le renforcement des capacités ;
Le développement des outils de planification ;
L‟harmonisation de la décentralisation et de la déconcentration ;
La coordination entre l‟Etat central et les provinces ;
Le financement de la décentralisation.
.4.10. Les défis pour la réussite de la décentralisation en RDC
Les principaux défis pour la réussite de la décentralisation en RDC sont les suivants :
L‟appropriation de la décentralisation par les acteurs de la décentralisation et la population ;
Le maintien de la paix et de la sécurité ;
La volonté politique ;
L‟implication de toutes les parties prenantes ;
L‟existence d‟une vision commune ;
La solidarité nationale ;
La progressivité dans la démarche ;
La bonne gouvernance locale ;
Le financement de la décentralisation ;
Le renforcement des capacités des différents acteurs et mandataires ;
L‟organisation des élections provinciales, urbaines, municipales et locales.
.5.1. Définition
La participation désigne l‟implication des citoyens dans le système politique ou administratif elle désigne des
processus allant de l‟autogestion à la simple information (M.H. BACQUE).
C‟est un ensemble d‟efforts visant à influencer les décisions administratives et politiques des organismes
d'exécution.
La participation est un processus de redistribution du pouvoir qui permet aux « pauvres », c‟est à dire, les
personnes actuellement exclus des processus politiques et économiques, d‟être délibérément incluses dans
l'avenir.
Il s'agit de la stratégie par laquelle les « non-possédants » c‟est-à-dire, les pauvres s‟investissent pour
déterminer comment l'information est partagée, les objectifs et les politiques sont définies, les ressources
fiscales sont affectées, les programmes sont exploités, et les avantages sociaux tels que les contrats et le
clientélisme sont morcelées.
En bref, il est le moyen par lequel ils peuvent induire une importante réforme sociale qui leur permet de
partager les bénéfices de la société d'abondance.
La participation des citoyens est une tentative inverse du lobbying: commencer avec un groupe diversifié de
personnes, les informer sur un sujet, puis les amener à recommander l‟option politique qui leur semble la plus
appropriée.
Les approches participatives sont celles qui visent à donner aux populations locales un meilleur contrôle sur le
processus de développement de leur entité.
Tout projet véritablement participatif vise à débattre des orientations et des décisions prises pour la ville.
Dans ces principaux usages, la notion de participation est sémantiquement proche de la notion de « projet »,
elle évoque la recherche de coopération et d‟association pour contribuer à un nouveau mode de gouvernement
local.
.5.2. Introduction
La décennie 80 a connu deux changements majeurs dans la gouvernance mondiale. En réponse à la récession
économique mondiale, une situation qui a poussé les gouvernements du Nord et du Sud à adopter des
nouvelles solutions, entrainant une augmentation de la pauvreté dans de nombreux pays.
Il y a eu au Nord, le désengagement des gouvernements centraux des services sociaux induisant une
réduction drastique du financement et de la fourniture des infrastructures et des services gouvernementaux, se
déchargeant sur les villes et les collectivités locales et au Sud l'adoption généralisée de politiques d‟ajustement
structurel qui ont induits à un retrait voir une démission du pouvoir central des secteurs sociaux rendant l'Etat
faible et inefficace.
Cette démission a conduit à une auto prise en charge par les populations de leur développement dans une
certaine mesure donnant une nouvelle signification au concept «participation».
En plus de la participation aux élections nationales et à la planification, le concept implique également la
participation des populations dans la prestation des services qui étaient auparavant la responsabilité de l'État.
Grâce à cette compréhension, la participation au développement est un peu plus que d'une stratégie de
réduction des coûts visant à responsabiliser davantage sur les collectivités locales, tout en réduisant l'aide
extérieure. Dans ce contexte, les significations et les méthodes liés à la «participation» par les différents
organismes qui utilisent des approches participatives sont d'une importance primordiale.
L'utilisation de ces approches a, en général, été initiée par les praticiens du développement et les organismes
qui sont devenus inquiète du fait que beaucoup des dialogues sur le développement et la prise de décision est
conçu par et limitée à des professionnels.
C'est dans cette optique que les débats de participation et de gouvernance ont amené les donateurs à
collaborer avec les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations communautaires (OCB), et
à soutenir des solutions destinées localement à la réduction de la pauvreté et au «développement durable».
Certains ont suggéré que si les organisations locales et les approches communautaires sont renforcées, en
canalisant des fonds pour eux et en augmentant leur contrôle sur les initiatives de développement, ne pourra
qu'améliorer la société civile dans son ensemble.
La participation, officiellement sanctionnés et soutenu par les gouvernements nationaux et les organisations
humanitaires, est une arme à double tranchant. D'un côté, la participation peut apporter un meilleur accès et
leur contrôle sur les ressources vitales et les processus décisionnels par les populations locales, coupant les
tracasseries administratives et les contraintes institutionnelles comme elle procède. D'autre part, il peut être
utilisé par les gouvernements et les bailleurs de fonds à justifier et à renforcer les relations sociales inéquitables
de pouvoir.
.5.1. Typologie des participations
.5.1.1. L‟intensité de la participation
la participation des citoyens est un continuum allant de participation citoyenne traditionnelle contrôlée par
l‟Administration, en passant par le partenariat avec les citoyens dans le rôle consultatif pour aboutir à la
responsabilité citoyenne pour le développement politique avec l'Administration jouant un rôle consultatif. Cette
intensité est traduite depuis 1969 par l‟échelle de la participation citoyenne de Sherry R. Arnstein.
1. Manipulation
2. Thérapie
3. Informer
4. Consultation
5. Apaisement
6. Partenariat
7. Délégation de Pouvoir
8. Contrôle citoyen
Les échelons du bas de l'échelle sont (1) Manipulation et (2) Thérapie. Ces deux échelons décrivent les
niveaux de «non-participation» qui ont été ourdie par certains à se substituer à une véritable participation. Leur
véritable objectif est de ne pas permettre aux gens de participer à la planification ou à la réalisation des
programmes, mais de permettre aux détenteurs du pouvoir d '«éduquer» ou «guérir» les participants.
Les échelons 3 et 4 sont un progrès au niveau de la «symbolique» qui permet à ceux qui n'ont rien à entendre,
à faire entendre leur voix: ce sont les niveaux (3) Information et (4) Consultation. Quand ils sont prônés par les
détenteurs du pouvoir que c‟est l'étendue totale de la participation, les citoyens peuvent en effet entendre et
être entendu. Mais dans ces conditions, ils n'ont pas le pouvoir de s'assurer que leurs points de vue seront pris
en compte par les puissants. Lorsque la participation est limitée à ces niveaux, il n'y a pas de suivi à travers,
pas de "muscle", donc aucune assurance de changer le statu quo.
L‟échelon (5), Apaisement est tout simplement un geste symbolique niveau plus élevé parce que les règles de
base permettent aux démunis de conseiller, mais bloqué pour les détenteurs du pouvoir qui continuent à
conserver le droit de décider.
Plus haut sur l'échelle des niveaux de pouvoir citoyen avec des degrés croissants de prise de décision et
d‟influence. Les citoyens peuvent conclure un partenariat (6), qui leur permet de négocier et de s'engager dans
des compromis avec les détenteurs du pouvoir traditionnel.
Aux échelons les plus hautes, (7) la délégation de pouvoir et le contrôle citoyen (8), les « faibles» ont la
possibilité d'obtenir la majorité des sièges décisionnels, ou la pleine puissance managériale.
On considère généralement trois niveaux de participation que résume le tableau suivant conçu par le
Professeur Marie Timney.
ACTIVE HYBRIDE (transition) PASSIF
Le développement communautaire, est un dispositif qui fait gérer les équipements de proximité par les
habitants ;
Le jury citoyen, composé d‟un petit groupe d‟habitants désignés par tirage au sort, c‟est un dispositif
ponctuel qui vise la production d‟un avis consultatif sur un thème déterminé par les autorités locales. Par sa
méthodologie, ce dispositif est apparenté aux conférences du consensus, aux conférences citoyennes et
aux sondages délibératifs ;
Les commissions consultatives, elles existent sous deux formes, soit associant sur des thèmes précis, des
élus et des citoyens ordinaires, souvent des délégués des associations ou représentants des groupes
d‟intérêt, ou alors certains secteurs de la population, jeunes, personnes âgées, résidents étrangers ou
indigènes ;
Les plans stratégiques participatifs et les plans de développement communautaire, dispositifs permettant
d‟associer des citoyens organisés ou individuels à la planification urbaine et sociale des territoires.
Fréquents dans les quartiers en difficultés ou en restructuration urbaine ;
Les agendas 21 locaux, représentent également une forme particulière de planification participative. En
effet, guidés par l‟idée du développement durable et mis en place à partir d‟une préoccupation
environnementale, ils y associent une dimension sociale et une dimension économique. Ils visent
généralement à associer les différents groupes d‟intérêts concerné par le développement durable et ont
une valeur de planification indicative;
Les dispositifs de représentation des usagers dans les services publics, permettent d‟associer des citoyens
en tant qu‟usagers, à la gestion voire à la coproduction des services publics municipaux ou
paramunicipaux ;
.5.1.1. Les organisations communautaires de base (types des participants)
Les expériences participatives se distinguent également en fonction du type de participant qu‟ils
sollicitent ;
- Les secteurs sociaux, c‟est une représentation des différends secteurs de la société. Il permet aux
individus de participer via les groupes sociaux auxquels ils s‟identifient prenant en compte les groupes
minoritaires et marginalisés. Les démarches participatives locales conjuguent une représentation
géographique avec une représentation sectorielle ou communautaire qui permet aux jeunes, aux
femmes, aux personnes de 3ème âge etc. d‟être représentés en tant que tel ;
- les citoyens organisés, c‟est un mode de participation qui s‟appuie sur les forces organisées de la
société civile quelles qu‟elles soient. Est considérée comme méritant d‟être représenté, toute
association dont l‟action concerne les questions abordées ;
- les citoyens mobilisés, ce sont des individus volontaires, disposés et disponibles qui sans être obligés
d‟appartenir à une corporation sont invités à représenter les communautés de base ;
- un échantillon représentatif des citoyens, un nombre suffisamment représentatif des citoyens est tiré au
sort avec des chances que toutes les couches sociales ont les mêmes chances d‟être représentées.
Cette méthode a un avantage, c‟est le calcul aléatoire qui permet de mobiliser différentes personnes à
la fois;
- l’ensemble des citoyens, c‟est le référendum qui vise a mobiliser l‟ensemble des citoyens pour se
prononcer sur un projet au lieu d‟une partie. La légitimité du référendum est incontestable lorsque la
participation est suffisante. Mais son cout est très important.
.5.1.2. La mobilisation de la société civile
On distingue dans cette catégorisation trois dynamiques ;
- Une démarche descendante (top-down), émanant des autorités politico-institutionnelles qui peut
reposer sur des entreprises de légitimation du système politique ou des démarches de modernisation
de l‟appareil administratif ;
- Une démarche ascendante (bottom-up), impulsée par un mouvement social ou associatif local
dynamique, qui peut rester ou non confinée à l‟échelle locale ;
- Une double démarche (top-down et bottom-up), le dispositif s‟insère dans une démarche d‟une réforme
plus large.
Il est établi lors du sommet du millénaire, il est adopté par l‟Assemblée Générale des Nations Unies en
septembre 2000.
.5.1. Le NEPAD
C‟est le Nouveau Partenariat pour le Développement de l‟Afrique initié par le Président Abdoulaye WADE du
Sénégal.
C‟est un ensemble des propositions dont le but est d‟éradiquer la pauvreté, de générer un développement
économique durable et de permettre à l‟Afrique de participer activement aux affaires du monde.
Les principaux axes d‟interventions sont ;
La Gouvernance démocratique ;
Le Développement des infrastructures ;
L‟éducation ;
La réduction de la pauvreté ;
L‟agriculture ;
L‟environnement.
5 grandes conférences se sont tenues pour réfléchir sur le développement des pays pauvres;
La conférence de Monterrey en 2002;
La conférence de Bruxelles sur les pays le moins avancés en 2001;
Le sommet mondial sur le développement durable de 2002;
La conférence de Paris de 2005.
Le sommet mondial sur l’environnement de 2012 (Rio + 20)
.5.2. La 3ème conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés
(Bruxelles, Belgique, mai 2001)
Cette conférence a adopté le programme 2001-2010 en abordant les besoins de 49 PMA (600 M d‟Ha);
1. La réduction de la pauvreté se réalise par le biais d‟une croissance économique équitable et durable,
fondée sur des stratégies de réduction de la pauvreté axée sur les populations;
2. Rôle de la Bonne Gouvernance au plan national et international, le respect des droits de l‟homme
(développement, démocratie, sécurité, genre, santé, éducation et infrastructures sociales, renforcement
des capacités de production, mise en place des institutions);
3. Rôle des Nations Unies dans la mise en œuvre du programme d‟action grâce à son expérience,
expertise et à ses ressources.
.5.3. Le sommet mondial sur le développement durable (Johannesburg, RSA, août 2002)
Le constat sur l‟aggravation de la pauvreté et la dégradation de l‟E de 1992 était obtenu sur fond des débats
politiques et philosophiques. 2002 devait être un sommet d‟action et des résultats;
L‟objectif était d‟attirer l‟attention sur la nécessité d‟agir directement pour améliorer les conditions de vie des
peuples et protéger les ressources nationales;
Réclamation constante sur: Croissance démographique, eau, alimentation, logement, installations
hygiéniques, santé et sécurité économique;
Nouvelles cibles:
Accès de la moitié des hommes n‟ayant pas accès aux infra sanitaires d‟ici 2015 ;
Utiliser et fabriquer des produits chimiques sans effet sur la santé et l‟environnement d‟ici 2020 ;
Restaurer d‟ici 2015 le stock des poissons ayant atteint le seuil critique ;
Atteindre d‟ici 2010, une baisse significative du taux actuel de déperdition de la biodiversité.
La déclaration de Paris ou déclaration des ministres des pays du Nord et du Sud chargé du développement part
du diagnostic suivant;
Les actions d‟aide au développement sont jugés non durables et déresponsabilisent les bénéficiaires;
Les bailleurs de fonds sont caractérisés par une multitude des politiques de développement, d‟approches et
des procédés;
Les pays bénéficiaires subissent les priorités et les systèmes définis par les donneurs, avec des
procédures excédant leurs capacités.
.5.1. PRINCIPES DE LA DECLARATION DE PARIS
APPROPRIATION: les pays partenaires exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de
Développement et assurent la coordination de l‟appui au développement;
ALIGNEMENT: Les donneurs font reposer l‟ensemble de leur soutien sur les stratégies, les institutions et
les procédés des partenaires.
HARMONISATION: Les actions des donneurs sont mieux harmonisées et plus efficaces collectivement;
GESTION AXEE SUR LES RESULTATS: Gérer les ressources et améliorer le processus de décision en
vue d‟obtenir les résultats;
RESPONSABILITE MUTUELLE: Les donneurs et les partenaires sont responsables des résultats obtenus
en faveur du développement.
En dehors du thème de l‟importance du rôle de la société civile dans les débats, la conférence avait deux
thèmes majeurs : l‟économie verte et la gouvernance mondiale du développement durable.
Elle devait également adopter un programme de travail, des objectifs et apporter des solutions à des questions
sectorielles (eau, océans, pauvreté, climat, énergie, ….).
Au regard des mesures urgentes qu‟il faut prendre, aucun progrès décisif n‟a été fait.
L‟une des originalités est la reconnaissance du rôle important de nouvelles catégories autres que les
« grandsgroupes » qui sont désormais appelées « autres parties prenantes », notamment les collectivités locale
s, les groupes de bénévoles et les fondations, les migrants, les familles, les personnes âgées et les
personnes handicapées.
La Conférence a adopté un document de 53 pages, intitulé « L‟avenir que nous voulons ». La Conférence a
réaffirmé ou rappelé ce qui avait été convenu il y a 20 ou 10 ans en arrière (d‟abord à l‟occasion du premier
Sommet qui s‟est tenu à Rio et qui a donné lieu aux principes de Rio et au programme Action 21, puis à
l‟occasion du Sommet qui a eu lieu à Johannesburg, 10 ans plus tard, et qui a donné lieu au Plan de mise en
œuvre). La Conférence a demandé de poursuivre les négociations sous l‟autorité de l‟Organisation des Nations
Unies (ONU), à New York, pour consolider les institutions chargées du développement durable et de
l‟environnement, déterminer s‟il faut fournir des ressources financières et technologiques aux pays en
développement, et, le cas échéant, comment, et fixer de nouveaux objectifs de développement durable.
La Banque Mondiale, désigne deux institutions internationales : la Banque internationale pour la reconstruction
et le développement (BIRD) et l‟association internationale développement(IDA), créées pour lutter contre la
pauvreté en apportant des aides, des financements, des conseils, aux États en difficulté.
La Banque Mondiale a été créée principalement pour aider l'Europe et le Japon dans leur reconstruction, au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais avec le mouvement de décolonisation des années soixante,
elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la croissance économique des pays en voie de
développement africains, asiatiques et latino-américains.
Au départ, la Banque Mondiale a principalement financé de grands projets d'infrastructures (centrales
électriques, autoroutes, aéroports…). Avec le rattrapage économique du Japon et de l'Europe, la Banque
Mondiale s'est intéressée exclusivement aux pays en développement. Depuis les années 1990, elle finance
aussi les pays postcommunistes.
.5.2. Les institutions de la Banque Mondiale
L'appellation Groupe de la Banque Mondiale désigne depuis juin 2007 cinq institutions :
la plus importante est la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), son
fonctionnement est assuré par le versement d'une cotisation réglée par les États membres,
l'Association internationale de développement (AID), fondée en 1960, ses prêts sont réservés aux pays les
moins développés ;
la Société financière internationale (SFI), fondée en 1956, pour financer les prêts et les investissements
réalisés par les entreprises dans les pays à risque ;
le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), fondé en
1966 ;
l'Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI), fondée en 1988, pour la sécurisation des
prêts.
Les objectifs de la Banque Mondiale ont évolué au cours des années. Elle a récemment mis l'accent sur la
réduction de la pauvreté, en délaissant l'objectif unique de croissance économique. Elle favorise aussi la
création des très petites entreprises. Elle a soutenu l'idée que l'eau potable, l'éducation et le développement
durable sont des facteurs essentiels à la croissance économique, et a commencé à investir massivement dans
de tels projets. En réponse aux critiques, la Banque Mondiale a adopté une série de politiques en faveurs de la
sauvegarde de l'environnement et du social, visant à s'assurer que leurs projets n'aggravaient pas le sort des
populations des pays aidés.
En dépit de ces politiques, les projets de la Banque Mondiale sont souvent critiqués par les organisations non
gouvernementales (ONG) pour ne pas lutter efficacement contre la pauvreté, et négliger les aspects sociaux et
environnementaux.
Selon la charte fondatrice, les prêts sont versés en fonction de considérations purement économiques, le
régime politique du pays bénéficiaire n'étant pas pris en compte. Ce dernier point a cependant évolué depuis
les années 2000: « L'idée selon laquelle des aides ne devraient être accordées à un pays en difficulté que sous
certaines conditions relatives à l‟utilisation de cette aide (en termes de bonne gestion, mais aussi de respect
des droits de l‟homme, par exemple) est maintenant largement admise.
Elle accorde des prêts à des taux préférentiels à ses pays membres en difficulté. En contrepartie, elle réclame
que des dispositions politiques (appelées « politiques d'ajustement structurel ») soient prises pour, par
exemple, limiter la corruption, maintenir un équilibre budgétaire ou faciliter l'émergence d'une démocratie.
En plus des prêts accordés, elle finance également (directement ou indirectement) des projets d'ONG, et
conduit de nombreuses recherches en rapport avec le développement de chaque pays. Ainsi, c'est la Banque
Mondiale qui mesure l'Indicateur de développement humain (IDH) dans différents pays et zones
géographiques, ou qui conduit avec l'Unicef des études thématiques sur l'eau et l'assainissement.
.5.2. LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENTDE LA BANQUE MONDIALE ET DES
INSTITUTIONS MULTI ET BILATERALES
Les différentes dimensions de la pauvreté ont incitées la BANQUE MONDIALE à mettre en route un ensemble
d‟initiatives tout en soutenant les réformes de services publics réductrices de la pauvreté par l‟élimination des
obstacles institutionnels à un développement menés par les forces du marché.
La BANQUE MONDIALE prête des fonds, conseille et fourni l‟assistance technique catalyseur pour stimuler les
investissements dans les PVD.
Lancé par la BANQUE MONDIALE en 1999, c‟est une approche holistique à long terme du pays.
C‟est une nouvelle manière de conduire les affaires et un outil permettant de réaliser un développement plus
efficace dans un monde menacé par la misère et la pauvreté.
Il vise à court terme, la création des mécanismes qui permettrons de rassembler les populations et construire
les consensus; de forger des partenariats solides sélectifs, de réduire des concurrence inutile qui ralentit le
progrès et d‟insister sur de résultat concret.
Il insiste sur l‟interdépendance de tous les éléments: sociaux, gouvernance, environnementaux, économiques
et financiers.
Il utilise les DSRP comme base pour le prêt concessionnel et l‟allègement de la dette(PPTE).
Cette démarche vise à compléter les efforts sectoriels en exploitant l‟immense capital social des communautés
ou des groupes ayant un intérêt commun;
Le CDD appuie les communautés en leur acheminant des fonds non liés, qui les autorisent à déterminer leurs
priorités. Il soutient les gouvernements locaux.
Il s‟appuie sur le fait que la décentralisation en accélérant la croissance économique, signifierait plus des
ressources pour l‟autorité centrale.
.5.5. Les Fonds sociaux
Ils sont plurisectoriels et mettent l‟accent sur la création d‟emploi et la formation du capital humain. Ils se basent
sur des schémas dirigés par la demande et s‟adressent aux groupes sociaux affectés par les ajustements
structurels.
La caractéristique des fonds sociaux est de ne pas identifier les projets à l‟avance, mais répondent aux
requêtes des organisations sociales, sans s‟occuper de l‟exécution des projets.
Ils ont contribués de manière significative à l‟allègement de la pauvreté et au débat sur la pauvreté.
Dans les pays pauvres, l‟agriculture est la principale source de croissance économique et de réduction de la
pauvreté. La gestion des ressources naturelles est une condition préalable à tout développement durable.
Concerne les pays caractérisés par des politiques et des institutions très faibles, une gouvernance insuffisante
et une fourniture de service de base inappropriée.
Ceci est dû à l‟incapacité des gouvernements ou à leur refus d‟utiliser leurs ressources financières pour réduire
la pauvreté.
C‟est une approche de changement de système politique tout en améliorant les secteurs sociaux de base en
insistant sur quelques réformes réalisables;
Sa stratégie est bi-axiale, d‟un côté, l‟amélioration des politiques, institutions et gouvernance, et d‟autre part,
l‟amélioration de la fourniture des services sociaux.
L‟approche du Licus est basée sur des subventions et non des prêts.
L'économie verte est l'ensemble de l„activité économique générée « par toutes les entreprises qui produisent
des biens et services contribuant à éviter, réduire ou supprimer des nuisances pour l'environnement.
Activités produisant des biens et services ayant pour finalité la protection de l‟environnement ou la gestion des
ressources naturelles) auquel sont ajoutées les activités produisant des biens et services qui sont favorables à
la protection environnementale
Ces définitions s'appliquent par exemple aux entreprises qui œuvrent dans les secteurs de traitement des
déchets, des eaux usées, de l'isolation thermique, de l'insonorisation des bâtiments, de la production des
écomatériaux, de production d„énergie renouvelable, de la gestion des espaces verts et de milieux naturels, des
transports doux ou moins polluants (infrastructures et matériel ferroviaires, véloroutes et voies vertes), et plus
largement, celles produisant des biens améliorant l„efficacité énergétique des bâtiments ou de l'électroménager.
Chapitre 2 : LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
Il faut identifier le problème qui se pose dans le milieu et proposer la solution (objectifs généraux). C‟est le
projet et les objectifs généraux du projet abordé de manière systémique.
C‟est la phase d‟analyse de la conjoncture. En effet, une fois sa vision et sa mission clairement définies, le
système doit analyser son environnement externe et interne. L‟examen de la conjoncture, effectuée dans le
cadre d‟une analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats), parfois dite analyse FFOM
(Forces, faiblesses, opportunités et menaces), porte sur l‟environnement externe (facteurs économiques,
sociaux, démographiques, politiques, juridiques, technologiques et internationaux) et sur les facteurs
organisationnels internes.
FORCES FAIBLESSES
- Comprendre les capacités de - Comprendre les dysfonctionnements du
fonctionnement du système ; système ;
- Evaluer les ressources présentes du - Evaluer les ressources absentes du
système ; système ;
- Evaluer les dynamiques présentes et - Evaluer les obstacles présents et passés
passées. au système.
OPPORTUNITES MENACES
Projeter dans le futur le système pour : Projeter dans le futur le système pour :
- Déterminer les éléments susceptible - Déterminer les éléments susceptible de
d‟améliorer le fonctionnement du provoquer le dysfonctionnement du
système ; système ;
- Déterminer les éléments susceptibles - Déterminer les ressources qui dans le
d‟augmenter les ressources du système ; futur pourront faire défaut au système ;
- Evaluer les dynamiques futures. - Déterminer les futurs obstacles à la
dynamique future.
C‟est la phase dite d‟analyse d‟écarts. Les organisations évaluent par cette analyse l‟écart qui existe entre leur
situation actuelle et la situation future à laquelle elles souhaitent parvenir. Le système peut ainsi, sur la base de
cette analyse, élaborer des stratégies spécifiques et allouer des ressources qui lui permettront de combler
l‟écart et de parvenir à l‟état souhaité.
C‟est également la phase de détermination des questions stratégiques. Le système détermine quelles sont ces
questions Ŕ qui sont les problèmes fondamentaux que l‟organisation doit résoudre pour accomplir sa mission et
pour progresser vers son état souhaité Ŕ compte tenu de sa mission et de sa vision, en cohérence avec celles-
ci, dans le cadre des analyses de conjoncture et autres.
Cette étape se termine par la programmation stratégique. Pour traiter les questions stratégiques et formuler des
stratégies volontaristes en vue de l‟accomplissement de leur mission, les systèmes définissent des objectifs
stratégiques, des plans d‟action et des mesures tactiques au cours de la phase de planification action.
Les objectifs stratégiques sont les jalons, correspondant aux questions stratégiques, auxquels le système vise
à parvenir. Pour être significatifs, ces objectifs doivent être conformes au modèle SMART, à savoir être
Spécifiques, Mesurables, Acceptés, Réalistes et à horizon Temporel défini (et d‟un coût défini).
Les plans d‟action « définissent comment nous parviendrons où nous voulons parvenir »; ils fixent les étapes à
couvrir pour atteindre les objectifs stratégiques.
Les mesures tactiques sont des actions spécifiques mises en œuvre pour atteindre les objectifs stratégiques et
appliquer les plans stratégiques.
Étape 3: Inventaires intégrés (recueil des données et informations nécessaire à l‟élaboration des scénarios,
précision sur l‟ensemble des moyens disposables);
Étape 4: Analyse des données d‟inventaires (c‟est la phase de traitement, d‟analyse, d‟évaluation,
d‟organisation et de formulation);
Étape 5:Élaboration des scénarios (phase participative avec des projets concis, objectifs, description,
faisabilité et impact);
Étape 6:Études de factibilités et évaluation d‟impact (analyse des ressources requises et des ressources
disponibles, couts, ressources humaines, avantages…;
Étape 7: Prise de décision (choix d‟un scénario sur les propositions);
Étape 8:Élaboration des plans de détail (Étape technique de mise en œuvre);
Étape 9: Exécution du plan (phase participative avec l‟élaboration des programmes d‟intervention avec une
structure d‟exécution et une structure de participation)
C‟est la phase de l‟évaluation des stratégies. Ces évaluations périodiques des stratégies, tactiques et
programmes d‟action sont essentielles pour apprécier le succès du processus de planification stratégique. Les
performances doivent être mesurées au moins une fois par an (et de préférence plus fréquemment) pour
évaluer l‟incidence d‟actions spécifiques sur les résultats à long terme et sur la vision et la mission de
l‟organisation. Il s‟agit ici de mesurer les performances effectives, de les comparer aux performances
escomptées et d‟analyser les changements ou les événements qui peuvent avoir été cause des écarts
constatés.
Etape 10: Contrôle de l‟exécution du plan: C‟est l‟évaluation des aménagements et de la conformité des
résultats obtenus par rapport aux plans préalablement établis.
Etape 11: Gestion à long terme et évaluation des résultats (c‟est le monitoring, suivi des indicateurs et
mesures correctives pour le DEL). Il y a ici des programmes de recherches destinés à la gestion à long
terme, mesures d‟atténuation et de correction, fonctionnement …
PHASE V:DEMMARAGE D’UN NOUVEAU CYCLE
Mise en place d‟un nouveau cycle de planification basé sur les résultats obtenus et enrichi par l‟expérience
acquise.
2.4.1. Définition :
La Maîtrise d'Ouvrage implique d'abord une habilité d'un organe politique ou administratif, d'une communauté,
d'une organisation communautaire, d'une organisation de base, d'une entité privée ou d'un individu, à :
penser un programme de tâches et des travaux, en concevoir l'organisation et les méthodes ;
déléguer des tâches et passer des commandes, en indiquant la destination et en utilisant la formulation
adéquate pour la délégation;
gérer l'identification, la mobilisation, la dépense et la gestion des ressources financières ;
contrôler la bonne exécution des commandes ainsi que la qualité des services et prestations.
La Maîtrise d'Ouvrage implique aussi un processus où plusieurs parties prenantes locales assument différentes
responsabilités, qui comporte différentes étapes, de la décision politique à l'exploitation et l'entretien des
ouvrages, reliant le niveau local à d'autres niveaux de gouvernement et supposant différents types de
compétences (sociales, politiques, techniques).
Dans son appellation au sens strict, la Maîtrise d‟Ouvrage porte uniquement sur les différentes séquences de
l‟identification jusqu‟à la mise en exploitation d‟un ouvrage physique, tel qu‟un bâtiment, système d‟alimentation
en eau ou réseau d‟électrification.
Dans un sens plus large, la Maîtrise d‟Ouvrage s‟étend à l‟ensemble des étapes qui mènent à la réalisation et
l‟exploitation d‟un service. Les phases antérieures de programmation et priorisation, ainsi que la phase
postérieure de la gestion et maintenance, sont alors intégrées dans la démarche. Elle ne se limite pas
uniquement aux ouvrages physiques, mais peut également concerner un aménagement, un document, un
projet de recherche ou de formation etc.
2.4.2. La Maîtrise d‟Ouvrage Locale
Dans un contexte politique de décentralisation, ce sont les Entités Territoriales Décentralisées (généralement
appelées collectivités locales) qui ont le devoir et la compétence pour la coordination du développement local et
pour l‟organisation des services publics de base.
En République Démocratique du Congo, ce sont les Provinces, Communes et Territoires qui sont chargés du
développement local, chacun avec ses domaines de compétences précis.
La Maîtrise d‟Ouvrage Locale réfère à la définition, la priorisation, la mise en place et l‟exploitation de ces
services publics de base.
Les tâches et responsabilités suivantes font donc intégralement partie de la Maîtrise d‟Ouvrage Locale :
Mettre en place un plan de développement local et prendre en compte l'intention de réaliser les ouvrages
socio-économiques conformément au plan, construire et "gérer" cette intention jusqu'à ce que la réalisation
soit menée à bonne fin ;
S‟assurer que les actions inscrites dans ce plan de développement soient conformes aux politiques
sectorielles, plans régionaux et autres documents de référence supra-locale ;
Trouver les fonds nécessaires et les gérer pour réaliser les infrastructures, équipements et aménagements
;
Définir un plan opérationnel pour les besoins prioritaires en tenant compte des ressources disponibles et
mobilisables et définir ses contraintes et ses exigences ;
Définir la position géographique et le site de réalisation de chaque ouvrage ;
Passer des contrats de louage de service (marchés d'études, marchés de travaux) avec un certain nombre
de personnes qui réalisent pour son compte (maître d'œuvre, éventuellement techniciens, entrepreneurs) ;
Prendre livraison de l'ouvrage en le réceptionnant ;
Exploiter directement l'ouvrage ou en confier l‟exploitation sous des formes indirectes et variables à un
organisme qui est chargé de sa gestion sous forme d‟affermage, de concession etc…
S‟assurer que l‟ouvrage réalisé n'entraîne pas d‟effets néfastes sur l'environnement et ne perturbe pas
l‟équilibre hommes /femmes ou la cohésion sociale.
La Maîtrise d‟œuvre concerne l‟ensemble des responsabilités et des tâches qui doivent apporter une réponse
adéquate sur le plan technique, économique et administratif à un programme d‟opération retenu par le Maître
d‟Ouvrage.
Ces tâches incluent :
s‟assurer que le projet est viable, réalisable et compatible avec les réalités du terrain ;
concevoir les détails de l‟ouvrage (plans, dessins, devis, spécifications techniques) ;
conseiller le Maître d‟Ouvrage dans le choix des prestataires ;
diriger l‟exécution des travaux conformément aux prescriptions du marché ;
contrôler la qualité et la quantité des travaux mis en œuvre ;
valider les attachements et proposer le paiement des acomptes ;
assister le Maître d‟Ouvrage (délégué) lors des opérations de réception.
Pour les ouvrages et services publics, la Maîtrise d’Ouvrage est donc une responsabilité pour un organe
politique.
La Maîtrise d‟œuvre réfère à une série de tâches et de compétences techniques, permettant de diriger de façon
professionnelle l‟exécution du plan retenu par le Maître d‟Ouvrage. La Maîtrise d’Œuvre est donc une
responsabilité surtout technique.
2.4.4. La Contractualisation
Les différentes séquences de la maîtrise d‟ouvrage locale impliquent et responsabilisent un nombre important
d‟acteurs. Il s‟agit alors :
Du propriétaire de l‟ouvrage ;
Des différents niveaux de gouvernement Ŕ chacun avec son organe politique (Assemblée Provinciale,
Conseil Communal) et son organe exécutif (Gouverneur, ministères provinciaux, Bourgmestre, services
communaux) ;
Le cas échéant, il y a également une implication d‟un bailleur de fonds externe ;
Des organes de concertation citoyenne, tels que les Comités Locaux ou Communaux de Développement ;
Des futurs exploitants de l‟ouvrage (direction d‟école, personnel médical d‟un centre de santé…) ;
Des bénéficiaires finaux de l‟ouvrage (comité de santé, association de parents d‟élèves, usagers du point
d‟eau…) ;
Du Bureau d‟Etudes chargé des aspects techniques lors des études de faisabilité ou d‟exécution ;
Du Bureau d‟Etudes ou du technicien chargé du contrôle permanent du chantier ;
Des entreprises pour la réalisation de travaux, ainsi que les fournisseurs de matériaux.
Chacune de ces parties a un mandat précis, des tâches, mais également des droits et des devoirs face aux
autres parties prenantes.
Une bonne répartition des rôles et responsabilités entre ces acteurs, des systèmes et procédures de
communication et de reddition de comptes adéquates, ainsi qu‟un mécanisme de régulation effectif sont les
éléments nécessaires pour un engagement efficace et durable de ces acteurs.
Toute cette démarche de contractualisation demande des outils appropriés au contexte et compris par les
parties concernées.
Le Maître d‟Ouvrage est le propriétaire de l‟ouvrage. C‟est la personne physique ou morale pour le compte de
laquelle un bâtiment, une infrastructure ou une étude est réalisé. On distingue deux types de maîtres
d‟ouvrage : le maître d‟ouvrage public (soumis au droit public ou droit administratif) et le maître d‟ouvrage privé
(soumis au droit privé ou droit civil). Le maître d‟ouvrage public peut être soit l‟Etat et les établissements publics
qui en dépendent ou les collectivités territoriales et les établissements publics qui en dépendent.
étudier l‟opportunité et décider de la construction d‟un ouvrage, choisir son emplacement, définir ses
caractéristiques techniques (concevoir l‟ouvrage) ;
réunir les fonds nécessaires pour le financement de l‟ouvrage, seul ou en faisant appel à des partenaires
extérieurs (ONG, fonds des collectivités territoriales, bailleurs de fonds, associations de ressortissants...) ;
faire réaliser l‟ouvrage, et en suivre la réalisation ;
réceptionner l‟ouvrage, c‟est-à-dire contrôler que l‟ouvrage obtenu est bien conforme à ce qui a été négocié
;
organiser l‟exploitation et la gestion de l‟ouvrage.
En tant qu‟institution publique, une commune (ou province) joue le rôle de maître d‟ouvrage au nom de ses
administrés, qui seront les usagers de l‟ouvrage.
Au niveau de la commune, c‟est le maire ou le bourgmestre qui assume les responsabilités du maître d‟ouvrage
pour les infrastructures, équipements ou aménagements dont la compétence est du domaine public de la
commune.
Il est le responsable des programmes de développement de la localité. Il représente la commune qui réalise un
projet de construction ou d‟étude. Responsable principal de l'ouvrage, il remplit, dans ce rôle, une fonction
d'intérêt général.
Avoir la responsabilité de la maîtrise d‟ouvrage ne veut pas dire faire les choses soi-même : si le maître
d'ouvrage ne dispose pas de toutes les compétences techniques ou dans le cas où la législation ou montage
financier ne lui permettent pas d‟assurer correctement toutes ses fonctions, il peut :
soit s‟appuyer sur les conseils d‟organismes disposant des compétences nécessaires : cela constitue
l’assistance à la maîtrise d'ouvrage ;
soit déléguer une partie de ses responsabilités à un organisme plus compétent techniquement ou doté des
pouvoirs légaux et administratifs pour assumer les actes formels de la maîtrise d‟ouvrage : c‟est ce qu‟on
appelle la délégation de la maîtrise d’ouvrage.
L'essentiel pour la maîtrise d'ouvrage communale est dès lors de disposer des moyens d'assumer le service de
la population et pas nécessairement de l'assumer elle-même, du moins en dehors de la sphère des obligations
de faire soi-même que la loi met expressément à la charge de la collectivité et dont elle ne saura se démettre.
La maîtrise d'ouvrage déléguée est toujours partielle et le maître d‟ouvrage reste le responsable final pour la
priorisation des ouvrages, leur conception, leur financement, leur bonne exécution, ainsi que les modalités de
leur exploitation. Certaines attributions sont alors indissociablement liées à la responsabilité du maître
d‟ouvrage :
Il s'agit d'une personne morale ou physique, mandatée par le Maître d‟Ouvrage pour agir en son nom et pour
son compte dans le cadre de la gestion d‟un projet de réalisation d‟ouvrages dans les limites et conditions
fixées par les règles relatives à la notion de mandat. C'est en d'autres termes la gestion déléguée d'une partie
du processus de réalisation d‟un ouvrage dont la réalisation a été retenue par le Maître d‟Ouvrage.
Il convient d‟attirer l‟attention sur un point essentiel : le fait pour le maître d‟ouvrage public de donner mandat à
un délégué soumis au droit privé n‟a pas pour effet de placer l‟opération en question sous le régime du droit
privé. Les contrats que le délégué peut être habilité à passer pour l‟établissement du projet, puis sa réalisation,
ne sont pas des contrats privés. Ils sont des marchés publics. La théorie juridique du mandat est formelle : le
mandat ne peut modifier la nature juridique des actes qui auraient été passés par le maître d‟ouvrage si celui-ci
n‟avait pas eu recours à un délégué. Ce dernier signe au lieu et place du maître d‟ouvrage public des marchés
qu‟il (le maître d‟ouvrage public) aurait pu signer lui-même.
Le Maître d‟œuvre est une personne physique ou morale chargée, par le Maître d‟Ouvrage, en raison de sa
qualification et de sa compétence technique, d‟apporter une réponse architecturale, technique et économique
positive à un programme d‟opération.
Le Maître d‟œuvre agit au service du Maître d‟Ouvrage, et est commandité par lui. Les relations entre les deux
sont régies par un contrat ou une convention, qui précise également les modalités de reddition des comptes du
Maître d‟œuvre au Maître d‟Ouvrage.
Le Maître d‟Ouvrage est le propriétaire de l‟ouvrage, le Maître d‟œuvre coordonne la mise en œuvre de
l‟ouvrage.
Le Maître d‟œuvre peut faire appel à une série de prestataires pour certaines de ses tâches, telles que les
études de faisabilité, l‟élaboration des Avant-Projets ou du DAO, le contrôle des travaux. Cependant, le mandat
principal du Maître d‟œuvre, qui consiste en une coordination professionnelle des différentes phases liées à la
réalisation de l‟ouvrage, ne peut pas être délégué.
Les opérateurs privés (bureaux d‟études, ONG, architectes ou entreprises privées) sont aussi des acteurs dans
le processus de maîtrise d‟ouvrage. Leur rôle dans ce processus se limite essentiellement à la réalisation
d‟études et d‟infrastructures. Le recours à ces opérateurs par le maître d‟ouvrage se fait à travers des contrats
de prestation de services qui permettent à ce dernier de garantir la qualité et le succès de ses projets. Dans ces
contrats, le maître d‟ouvrage exerce une autorité hiérarchique sur les différents prestataires de service.
2.4.5.5. Les Services Techniques Provinciaux
En RD Congo, les Provinces sont chargées, pour le compte de l‟Etat, de coordonner et de stimuler le
développement sur leur territoire et de veiller au respect des règles et des normes par les organismes privés et
par les Entités Territoriales Décentralisées, auxquelles elles doivent venir en appui pour les tâches qui leur
incombent.
Pour ce faire, les Provinces disposent de services techniques qui répondent aux différents ministères
provinciaux sectoriels.
Dans le cadre de la Maîtrise d‟Ouvrage Locale, les services provinciaux sont alors chargés de l‟appui-conseil
aux ETD, du contrôle des études et travaux, notamment quant au respect des normes politiques et techniques
du pays.
2.4.5.6. Les étapes pour la mise en œuvre d‟une maitrise d‟ouvrage locale
Dans les conditions actuelles, aucune commune d‟un pays du sud ne peut mettre en œuvre seule, un plan de
développement local. En effet, le déficit en moyens financiers et en capacité des ressources humaines rend
incontournable dans un premier temps, la participation d‟un bailleur de fonds bilatéral, multilatéral ou une ONG.
Cette mise en œuvre doit se faire cependant en respectant les principes de la déclaration de Paris.
Instance Rôle Responsabilités
Confessions religieuses Exploitant des écoles Exploiter et entretenir les écoles dès la
conventionnées réception provisoire
Elles délèguent la gestion quotidienne à une
direction
Entreprises locales Prestataire pour la réalisation de Réaliser l‟ouvrage
l‟ouvrage
Experts ministériels Ingénieurs d‟appui-conseil Conseiller le Maître d‟Ouvrage et le Maître
d‟Œuvre sur le plan technique pour la
définition et la réalisation de l‟ouvrage
Contrôler le respect des normes
Pouvoir régalien
Situation écologique?
Desserte en eau et en électricité ? (matérialiser et spécifier la qualité de desserte et mode de
protection);
Qualité de l‟air et bruit (moyen de déplacement);
Assainissement collectif ? matérialiser les ouvrages;
Gestion des déchets (solides, liquides), matérialiser les zones de transit;
Zones d‟insalubrités ? Matérialiser;
Zones à risques? (industries, marchés, hôpitaux, décharges sauvages);risques naturels?
Zones vertes (boisement et réserves naturelles)?
Chapitre 3 : problématique de l’environnement urbain
Au cours des dernières décennies, le concept de développement durable s‟est imposé comme un nouvel
impératif de l‟action publique urbaine et métropolitaine, touchant ainsi les conceptions et les pratiques de
l‟aménagement du territoire et de l‟urbanisme. Le terme « ville durable », de même que l‟expression «
développement urbain durable », sont maintenant fréquemment utilisés pour désigner à la fois des intentions et
des idéaux qui relèvent de l‟utopie politique et des pratiques d‟aménagement et d‟urbanisme qui se veulent
innovantes.
Dans le vécu quotidien comme dans le langage courant, la notion d‟environnement urbain renvoie à une
multiplicité de phénomènes perçus comme posant problème en ville : la pollution de l‟air, la qualité de l‟eau,
l‟assainissement, les conditions de transport, le bruit, la dégradation des paysages, la préservation des espaces
verts, la détérioration des conditions de vie...
Cette notion fait référence à une multitude de phénomènes, d‟éléments, de nature totalement différente
(esthétique, confort, sécurité, santé) ; la perception des « questions environnementales » renvoie à une
variabilité à l‟infini de problèmes vécus, ressentis par les habitants des villes.
En 1960 ,160 millions de personnes (le dixième de la population mondiale) vivaient dans les villes ;
En 2006, 3,2 milliards des personnes sont concentrées dans les villes.
La plus grande ville du monde (Tokyo), comptait 26 millions d‟habitants en 2002 ; Les villes sont devenues si
vastes, si peuplées que l‟on parle aujourd‟hui des mégapoles pour mettre en évidence la complexification des
problèmes de gestion urbaine ;
En 2015, 27 mégapoles dont Kinshasa (19ème ville la plus peuplée du monde) compteront plus de 10 millions
d‟habitants dont 22 se trouveront dans les pays en voie de développement ;
La Banque Mondiale estime que le monde pourrait avoir à la fin de ce siècle, une population de l‟ordre de 11,3
milliards dont 1,3 milliard dans le Nord et 10 milliards dans le Sud.
Selon l‟ONU-Habitat, les habitants des bidonvilles constituent 78,2% de la population urbaine des pays les
moins développés et un tiers des citadins de la planète. (…) 85% des habitants des villes du tiers-monde ne
possèdent aucun titre de propriété légal.
Les villes surtout dans les pays pauvres devront absorber deux à quatre milliards de personnes de plus d‟ici à
2050 ;
Les villes consomment 75% des ressources et produisent la majeure partie des déchets du monde ;
Entre la moitié et le tiers des ordures urbaines n‟est pas ramassé dans les régions en développement ;
En Asie, en Afrique et en Amérique Latine, les taux de pauvreté en milieu urbain dépassent 50% ;
En 2025, six enfants sur dix dans les pays en développement vivront dans des villes et plus de la moitié d‟entre
eux seront pauvres ;
Le constat fait par le dernier rapport de l‟ONU : « Les habitants des bidonvilles constituent 78,2% de la
population urbaine des pays les moins développés et un tiers des citadins de la planète. (…) 85% des habitants
des villes du tiers-monde ne possèdent aucun titre de propriété légal ».
3.2.3. Une urbanisation sans développement économique
La population est le moteur du développement à travers les outils de production. La croissance démographique
n‟est positive que dans la mesure où elle crée des richesses, de l‟emploi.
La colonisation nous a laissé avec le principe d‟une ville divisée en deux. Celle des blancs au centre et celle
des noirs à la périphérie. Après l‟indépendance, les nouveaux riches se sont substitués aux blancs
L‟urbanisme est la gestion et la maitrise des sols d‟un territoire. L‟urbanisme donne la zonification tandis que la
planification aide à la gestion des ressources naturelles et du patrimoine mis à disposition.
D‟ici à 2050 la part de la population urbaine devant atteindre 65 pour cent, il est évident que la gestion durable
de l‟environnement urbain est une priorité pour tous les gouvernements et leurs partenaires, non seulement
pour faire face aux problèmes de santé qui menacent ces populations mais aussi par ce que la pollution des
villes contribue de plus en plus à aggraver les problèmes environnementaux, tels que le changement climatique
et la pollution transfrontalière des eaux, au niveau national, régional et mondial induisant des nouveaux
paramètres à prendre en compte :
L‟approche environnement urbain correspond à une complexification de l‟approche de la ville par l‟introduction
de nouveaux objets traditionnellement analysés par d‟autres science : l‟introduction des aspects physiques,
chimiques, biologiques dans l‟urbain. La santé des populations humaines en ville, et le milieu urbain en général
comme facteur de risque pour la santé des populations humaines, occupe une place majeure dans les études
d‟environnement urbain : études démographiques, épidémiologiques, portant sur les conséquences des
nuisances urbaines, la spatialisation des endémies, le stress, les risques de type biologiques, c‟est-à-dire la
prolifération des bactéries, des insectes vecteurs de maladies, et les dangers de type sanitaires qu‟ils
représentent ;
les risques physico-chimiques : pollution de l‟air, de l‟eau et leurs conséquences sur la santé humaine
ou les activités urbaines ;
les risques technologiques : pollutions industrielles, défaillances techniques, vulnérabilité des réseaux,
dépendance du fonctionnement urbain par rapport à une multiplicité de réseaux toujours plus
complexes ;
les risques morpho-climatiques, notamment ceux liés à la croissance urbaine, à l‟occupation du sol, à
la gestion ou à l‟absence de gestion du site urbain : inondations, glissement de terrain, les risques
naturels : séismes, éruptions volcaniques et leurs implications sociales et institutionnelles ;
la violence et la sécurité en ville : la ville comme milieu producteur de violence, de délinquance et
autres types de déviances sociales, plus dans la lignée des études de l‟écologie urbaine de l‟École de
Chicago.
Toutes ces préoccupations correspondent à une discipline qui va au-delà de la simple résolution des problèmes
de concentration des villes que l‟on rencontrait au début du 20ème siècle et dont l‟urbanisme était la réponse.
Le concept d‟environnement urbain peut être défini comme étant le produit du mode d‟articulation entre, d‟une
part, la production et le fonctionnement de la ville et, d‟autre part, la consommation de biens collectifs.
Les biens collectifs pourraient être définis comme des biens physiques indivisibles en quelque sorte, dans le
sens où leur consommation, transformation ou dégradation affecte l‟ensemble de la ressource. Mais ce sont
surtout des choses qui entrent dans le champ social en tant que bien collectif, en dehors de leurs
caractéristiques intrinsèques.
L‟environnement est appréhendé comme une nouvelle dimension de la gestion municipale, qui intervient en
tant que contrainte de la gestion urbaine, comme représentation sociale support de l‟action et de la demande
d‟action, mais aussi comme rhétorique politique, institutionnelle et administrative. Pour les gestionnaires de la
ville, I ‟environnement urbain renvoie à un ensemble de secteurs d‟interventions sur des éléments physiques de
la ville qui posent problème en termes de production, préservation, évacuation ou circulation : eau, air,
transport, espaces verts, etc.
Les échanges des informations sur les questions environnementales en milieu urbain et la détermination des
quelques objets et pratiques quotidiennes qui concourent à la dégradation de l‟environnement en milieu urbain.
La problématique de l‟environnement urbain est une filiation des problèmes liés de manière globale à
l‟environnement mais spécifique à la ville. Desserte en eau et électricité, assainissement, gestion des déchets
La problématique de l‟environnement urbain s‟interroge sur les processus d‟articulation entre le mode de
production et de fonctionnement de la ville d‟un côté, et la consommation des biens collectifs qui lui sont
nécessaires de l‟autre, les mécanismes qui régissent la consommation de ressources collectives par la ville.
Les problématiques environnementales rejoignent les problématiques sociales : solidarité, respect des autres et
de l'environnement, responsabilité individuelle et collective, bref la citoyenneté. Tels sont les enjeux d'une
éducation à l'environnement.
Après des décennies de croissance sans précédent, la ville semble en crise, en tant que milieu de vie et objet
de gestion de ce type de territoire. On identifie une sorte d‟incapacité à maîtriser l‟urbain, phénomène
échappant au contrôle. La crise des villes est souvent exprimée par des mots tels que : impasse, échec,
inadaptation, incapacité, appliqués tant aux modèles urbanistiques et à leurs instruments qu‟aux régulations
économiques et politiques, a l‟administration et à la gestion.
La ville produit un environnement qui lui est propre, dont la principale caractéristique est qu‟il est entièrement
construit (ce qui le différencie fondamentalement de l‟environnement naturel étudié par l‟écologie) ;
L‟inadéquation entre pression démographique croissante et (manque de) politique d‟aménagement des
villes ;
Les changements climatiques ;
Les comportements individuels, voire individualistes ;
La mobilité généralisée ;
Les périphéries qui créent la pression sur les zones non urbanisées ;
Le manque de ressources financières, matérielles et humaines ;
L'absence de volonté politique en matière d'assainissement ;
La globalisation ;
Occupation anarchique des espaces inhabitables (zones non loties, inondables ou non assainies,
etc.),
Installation d‟infrastructures sur les voies naturelles d‟eau
Promiscuité et prolifération des maladies
L‟attachement à des habitudes de consommation nuisibles à terme à l‟environnement (voiture
individuelle, moto individuelle, sachet et boîtes en plastique, emballages à usage unique, batteries ou
piles pour radio, etc.)
Dégradation de l‟écosystème : matières non dégradables (plastiques), ordures, eaux usées, etc. ;
Pollution de l‟eau et de l‟air par émission des gaz d‟usine, déversement des produits toxiques dans la
nature ;
Bruits de nuisance causés par le vacarme sonore des garages, ateliers, discothèque ;
aéroport, passage des trains, klaxon divers, etc.
1.4. Écologie urbaine
1.4.1. Définitions :
L‟écologie est une science dont l‟objet est l‟étude des rapports des organismes avec le monde extérieur, inerte
et vivant, et englobe la totalité de la science des relations de l‟organisme avec son environnement.
L'écologie urbaine est l'étude des interactions entre les êtres vivants et la ville. Ce terme est parfois utilisé pour
désigner ou étudier la ville comme un super-organisme, par exemple en urbanisme. Cette notion a parfois un
sens plus restrictif, désignant spécifiquement l'écologie des organismes vivant dans une zone urbaine,
principalement représentés par les espaces verts, publics et privés et les animaux sauvages ;
L‟écologie urbaine évoque -mais ne se limite certainement pas- à la coexistence de la nature avec la ville. Le
végétal a un effet psychologique apaisant sur l‟être humain. Les arbres ont une valeur non seulement
économique de par leur rôle sur la purification de l‟air, le ruissellement des eaux pluviales, la régulation de la
température dans le microclimat urbain, ils ont également une valeur plus difficile à évaluer qui joue sur le bien
être des habitants. Ils hébergent toute une biodiversité faunistique qui, par son activité, ses chants, embellit la
ville.
C‟est également la coexistence harmonieuse et interactions de différents modes de vie et classes sociales
(alternatifs et traditionnels, familles, célibataires et homos, enfants et anciens), espèces végétales et animales,
pour que la ville soit un endroit organique qui vit en harmonie avec son environnement et soit complètement
intégrée au concept de développement soutenable.
L‟écologie urbaine est le nom donné à la démarche scientifique élaborée par l‟Ecole de Chicago, qui porte
essentiellement sur l‟analyse des causes et des conséquences des répartitions et des stratifications territoriales
des populations humaines en ville.
L‟écologie urbaine contrairement à l‟environnement urbain, se préoccupe du principe de l‟équité sous divers
aspects dont les disparités entre les riches et les pauvres, les générations futures, les processus décisionnels
participatifs, les principes de précaution et d‟adaptation.
L‟écologie urbaine ne vise pas la production des villes, mais l‟existence des villes durables respectant les
principes du DD.
L‟écologie urbaine exprime la demande sociale et politique en faveur d'une ville qui serait plus écologique et qui
répondrait mieux à l‟insatisfaction profonde de la société pour son cadre de vie.
L'écologie urbaine est un concept qui rapproche les enjeux écologique à la vie en ville. Il défend une approche
transverse sur tous les thèmes ayant trait à la promotion d'un mode de vie soutenable en zone urbaine :
transport, urbanisme, habitat, lutte contre la pollution, démocratie et économie locale...
L'écologie urbaine postule une interdépendance entre le citadin et son environnement urbain, que la notion
d'empreinte écologique élargira à la planète dans les années 1990-2000.
L‟empreinte écologique vise à traduire de manière facilement compréhensible l‟impact d‟activités humaines sur
les écosystèmes et la planète. Elle se mesure généralement en surface (hectares par individu, ou hectares
consommés par une ville ou un pays pour répondre à ses besoins, par exemple). Cette surface traduit, grâce à
un système de conversion une quantité de ressources nécessaires par système opérant.
Plus précisément, l'empreinte écologique quantifie pour un individu ou une population la surface bio productive
nécessaire pour produire les principales ressources consommées par cette population et pour absorber ses
déchets. L'empreinte écologique peut aussi être utilisée pour donner une mesure des impacts d'activités de
production comme l'élevage ou l'extraction d'or ou d'objets tels qu'une voiture, un ordinateur ou un téléphone
portable
L‟empreinte écologique donne à chacun et à tous une idée de la part de surface planétaire qu‟on utilise pour
vivre ou survivre. Elle traduit une analyse qualitative globale simplifiée des impacts, en un indice quantitatif
cohérent avec son objectif et facilement compréhensible par tous, quelle que soit la langue, l‟âge ou la culture,
ce qui lui confère un caractère assez universel. Chacun peut ainsi calculer son empreinte écologique et
chercher à la diminuer.
L'économie de subsistance, outre le fait qu'elle rend direct le calcul portant sur les surfaces agricoles
employées, pèse peu en termes d'empreinte écologique ;
Le Pr Colin Fudge propose une définition simple : « l'empreinte écologique est « la superficie géographique
nécessaire pour subvenir aux besoins d'une ville et absorber ses déchets ».
Pour William E. Rees, un des pères de ce concept: « l'empreinte écologique est la surface correspondante de
terre productive et d'écosystèmes aquatiques nécessaires pour la production des ressources utilisées et
l'assimilation des déchets produits par une population définie à un niveau de vie spécifié, là où cette terre se
trouve sur la planète ».
Par extension, on peut calculer l'empreinte d'un objet (un ordinateur, une voiture, un meuble en bois exotique)
en considérant la surface moyenne liée aux ressources nécessaire à l'extraction et au transport des matériaux,
à sa fabrication, son fonctionnement et son élimination. Par exemple, les empreintes en l'an 2000 étaient
estimées respectivement à : téléphone portable : 0,6 % (vieux modèles) à 0,4 % (modèles récents) de la
surface terrestre bio productive nécessaire per capita; ordinateur PC : 9 %.
Or, un terrien moyen a aujourd‟hui besoin de 2,5 ha. L'empreinte écologique mondiale a donc dépassé la
capacité biologique de la Terre à produire nos ressources et absorber nos déchets depuis le milieu des années
1970, ce qui signifie que l'on surconsomme déjà les réserves, en réalité en surexploitant les milieux, notamment
grâce aux ressources fossiles. Or ceci contribue au réchauffement climatique, et donc au risque d‟une rapide
montée des océans qui diminuera encore la surface de terre disponible.
La construction au 21ème siècle ne peut plus ignorer tout à la fois les limites physiques de la planète, les
exigences sociales des populations urbaines croissantes, leurs attentes de sécurité et de confort, le rôle du bâti
dans les cultures, les contraintes fortes de l‟environnement et de l‟économie. Il s‟agit de permettre au plus
grand nombre d‟accéder à l‟architecture, pour mieux vivre et améliorer le « savoir vivre ensemble ».
La notion de développement durable dans le bâtiment, c‟est la conception des ouvrages aux impacts limités sur
l‟environnement quel que soit leurs destination ; C‟est aussi l‟assurance qu‟un bâtiment puisse être transformé
au cours de sa vie en fonction des nouveaux usages que lui réclame une société en constante évolution ; C‟est
surtout savoir tirer parti des ressources locales, qu‟elles soient matérielles, sociales ou écologiques. C‟est la
prise en compte de la responsabilité de l‟industrie du bâtiment dans le réchauffement climatique qui est évalué
à environ 20%.
Le Développement durable doit trouver un écho particulier dans le domaine de la construction car les bâtiments
d‟aujourd‟hui marqueront le cadre de vie de nos enfants voire, petits enfants. La protection des espaces verts,
le développement des modes des transports collectifs, les aménagements pour piétons et cycliste, une gestion
écologiques de l‟eau et de l‟énergie, autant des préoccupations du développement durable que doivent intégrer
les gestionnaires urbains.
Le développement durable vient ainsi de rajouter une problématique majeure à la panoplie des
contraintes posées à l‟architecte, celle de trouver le meilleur compromis, dans un lieu donné, à un
moment donné, pour concilier les impératifs de précaution et de protection environnementale,
d‟optimisation des besoins sociaux, de confort, d‟accessibilité et d‟intégration collective, avec les
constantes d‟une bonne allocation des ressources.
Interface entre l‟homme et son environnement, le bâtiment est étroitement lié aux sources d‟énergies à
l‟eau, à l‟air pour assurer confort et sécurité à ses occupants. Ces synergies sont porteurs d‟atteintes
sur l‟environnement et une nouvelle lecture des ces appoints est utile pour assurer une santé et un bien
être durable à ses habitants.
Les bâtiments doivent comme toutes les œuvres humaines, répondre au défi du 21ème siècle qui est
celui d‟un environnement plus sain, durable pour les hommes et les autres êtres vivants. L‟effet de
serre, le réchauffement climatique, le trou dans la couche d‟ozone se précisent à l‟horizon. L‟équilibre
social entre territoires riches et pauvres, la préservation du patrimoine mondial sont autant des
préoccupations pour les habitants de notre planète.
Tous les arts ont pour finalité de faire pénétrer l‟harmonie dans les êtres, mais nulle part cette finalité
n‟est plus manifeste, ni plus importante que dans l‟architecture. Produit de la société industrielle, les
bâtiments exercent une fonction (abriter et favoriser l‟intimité et la vie privée, permettre l‟exercice d‟un
travail productif et efficace, favoriser l‟exercice d‟un culte, etc.) qui est leur raison d‟être
Si vous voulez faire de l'urbanisme, je crois qu'il faut oublier que vous êtes des artistes. Vous avez
derrière vous et à vos côtés des hommes qui attendent quelque chose. Mettez vos plans dans vos
poches, descendez dans la rue, écoutez-les respirer, vous devez prendre contact, marcher dans la
même boue et la même poussière.
A l'heure où l'environnement est au cœur de toutes les préoccupations, l’Architecte se doit de:
garder la maîtrise de l'œuvre, du concept à ses conséquences opérationnelles, dans une recherche de
simplicité formelle et constructive au nom du réalisme économique;
élaborer, dès leur démarrage, des projets basés sur les préoccupations environnementales de chaque
contexte local.
Pour s'inscrire dans une réelle logique écologique, l'architecture ne peut être mondiale : calqué sur le
mode de la bio - diversité, le développement d'une diversité architecturale, à l'image d'une carte du
monde, doit s'appuyer sur une pratique territoriale en évitant tout mimétisme régional.
l'architecture est au service des hommes qui la vivront.
L'architecture d'un monde durable doit redevenir une architecture désirable.
Ce qui ne saurait s'arrêter aux matériaux et aux économies d'énergie, mais au-delà réfléchir au plaisir à
habiter une maison, un immeuble, un quartier, une ville.
D‟importants architectes dont Louis Sullivan et surtout Franck Lloyd aux États- Unis et, à certains égards
Viollet-le-Duc en France se sont fait le champion à des degrés divers, de cette approche organiciste de
l‟architecture. Les œuvres architecturales valables seraient telles des organismes qui en un sens émergeraient
spontanément d‟un milieu naturel. Une architecture organique est celle dont les œuvres appartiendraient au
monde vivant, à une sorte de règne végétal. Pour les organistes, le bâtiment doit s‟inscrire dans le paysage, les
orientations de l‟espace, et emprunter à la nature sa richesse volumétrique et sa liberté de composition. La
conception des bâtiments part, en ce qui concerne l‟aspect fonctionnel, des habitudes et usages des
destinataires. Une participation en amont de ces derniers qui anticipe sur le principe participatif du DD.
2. L’architecture bioclimatique
L‟architecture bioclimatique est un recours aux techniques de l‟habitat traditionnel mais dont le potentiel est
démultiplié par la science et la technologie modernes. Nouveaux matériaux (nouvelle générations de produit en
terre cuite, matériaux recyclés etc.). nouvelles technologies (électricité photovoltaïque, eau chaude et chauffage
solaires, énergie éolienne, etc.). Elle assure l‟indépendance énergétique tout en étant adaptée de manière
optimale à son environnement. Elle recourt à des panneaux solaires, à l‟électricité voltaïque, à la toiture
végétalisée, au système canadien de ventilation par des canalisations enterrées (puit canadien) et à la
récupération de l‟eau de pluie.
3. L’architecture passive
Le concept de la maison passive est celui d‟une maison conçue pour minimiser les déperditions thermiques
dans le bâtiment et d‟utiliser de façon optimale l‟énergie apportée par le soleil. Le standard habitat passif est
donc énergétique et équivaut à une consommation de 15 KWh/m2/an. Il s‟agit de la conception en climat
tempéré, des maisons confortables tant pendant les périodes de forte chaleur (été), que pendant les périodes
de grand froid (hivers) et ce, sans recours à des sources d‟énergie polluante ou en minimisant la quantité à
utiliser. Le bâtiment ainsi produit, doit être assez compact pour limiter les surfaces en contact avec l‟extérieur.
Les façades doivent être bien orientées pour éviter les flux de vent et capter l‟énergie solaire à travers des
vitres. Les murs sont conçus comme accumulateurs de chaleur. Les auvents, pare-soleil, persiennes et des
protections végétales sont utilisés pour éviter les inconforts occasionnés par les surchauffes d‟été. L‟isolation
thermique est la clef de la maison passive, elle doit être hautement performante et appliquée sur toute
l‟enveloppe extérieure du bâtiment, sans interruption. Triple vitrage, toiture isolée en même temps que la dalle
de sol et les parois, c‟est un système consommant peu d‟énergie.
Les matériaux du DD
Les matériaux recommandés pour produire une architecture durable répondent aux caractéristiques
suivantes : durable, sain, peu polluants, dégradables, disponibles localement, économiques et
recyclables ou renouvelables.
La recherche des matériaux sains à conduit à la redécouverte du bâti traditionnel : la terre crue, les
briques en terre cuite, le bois voire, la paille ou toute autre matière végétale.
La terre est l‟un des matériaux de construction le plus ancien du monde. Les pores ouverts apportent
de l‟hygiène, régulent l‟humidité de l‟air et donnent une sensation de chaleur. Surface esthétique et
vivante, il accepte la peinture naturelle, se prête à l‟auto-construction car facile à mettre en œuvre et
pouvant être produit avec un coût réduit. C‟est la matériau idéal pour résoudre le problème de
logement du plus grand nombre.
Le bois est aussi un matériau de construction répondant aux normes écologiques à condition que des
plans de reconstitution du capital forestier des exploitations forestières soient mis en place.
Exemples de règlementation pour la production d’une architecture durable
1. Modèle français: La HQE
La HQE qui signifie haute qualité environnementale est une norme qui comprend plusieurs cibles
répartis en différents domaines dont :
Domaine D1 : Les cibles de maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur
Famille F1 : Les cibles d’éco construction :
Cible n°1 : Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat :
Cible n°2 : Choix intégré des procédés et produits de construction :
Cible n°3 : conception des chantiers à faible nuisance :
Famille F2 : Les cibles d’éco gestion :
Cible n°4 : gestion de l‟énergie :
Cible n°5 : gestion de l‟eau :
Cible n°6 : gestion des déchets d‟activités :
Cible n°7 : entretien et maintenance :
Domaine D2 : Les cibles de création d’un environnement intérieur satisfaisant
Famille F3 : Les cibles de confort :
Cible n°8 : confort hygrothermique :
Cible n°9 : confort acoustique :
Cible n°10 : confort visuel :
Cible n°11 : confort olfactif :
Famille F4 : Les cibles de santé :
Cible n°12 : conditions sanitaires :
Cible n°13 : qualité de l‟air :
Cible n°14 : qualité de l‟eau :
Les indicateurs d’une maison durable pour les anglais répondent aux préoccupations suivantes :
La Bau Biologie se défini comme l‟étude des impacts de l‟environnement des bâtiments sur la santé des
habitants et l‟application de cette connaissance à la construction d‟espace « sains ». elle entendue également
comme la science des relations entre la vie et son environnement.[1] Courant fondé en Allemagne dans les
années 1970, la Baubiologie s‟énonce en 25 principes partant de connaissance du site de construction par la
géobiologie ; l‟éloignement de l‟habitat des sites industrielles et des routes importantes ; la nécessité pour les
matériaux de construction de permettre la respiration, la régulation de l‟humidité et la neutralisation des
polluants, de ne pas consommer beaucoup d‟énergie, ne pas altérer les ressources renouvelables ; la
recherche d‟un équilibre entre source de chaleur et isolation thermique etc.
La Bau Biologie est une démarche dans laquelle la technicité revêt toute son importance et qui propose
huit étapes dans le processus de conception du bâtiment :
Etude du site : analyse du sol, des conditions géologiques, des conditions électriques, magnétiques,
radioactives naturelles et artificielles en présence ;
Détermination du parti architectural : orientation selon les apports solaires, la direction des vents,
microclimats et l‟adaptation au programme ;
Détermination des principes énergétiques : possibilités des apports solaires et des rendements
envisagés, choix des modes de gestion des apports : passif, actif, masse thermique, stockage ; mode
d‟isolation thermique et choix des matériaux et isolants ;
Détermination des principes et des modes de chauffage, de ventilation et de filtration de l‟air ;
Conception des réseaux électriques : desserte selon le programme, mesure des interaction avec les
champs électriques et électromagnétiques terrestres, solutions de contrôle et de maîtrise du réseau et
de ses effets ;
Choix des matériaux appropriés pour la structure et les finitions : adaptation au site, au programme,
aux disponibilités locales et régionales ;
Son, éclairage et couleurs : détermination des solutions acoustiques, qualités d‟ambiances visuelles
selon les effets recherchés, détermination des effets sur la santé ;
Mobilier et finition : choix de formes ergonomiques et de matériaux neutres, sans dégagements de gaz
ou d‟effets d‟électricité statique.
Quels principes pour la production d’une architecture durable au Sud ?