Le parcours étudié “Plaisir du romanesque, personnage en marge” nous invite à nous interroger
sur la marginalité de certains personnages romanesques, et le plaisir que le lecteur peut trouver
dans la lecture de récits ou romans les mettant en scène. Dans ce cadre, nous allons étudier un
extrait du roman de l’Abbé Prévost, Manon Lescaut. L’abbé Prévost a publié ce texte en 1731,
et ce roman a été censuré pour immoralité et condamné par le Parlement à être brûlé. Prévost
est un écrivain né en 1697 et mort en 1763. Il a exercé des fonctions ecclésiastiques, et a
connu une vie assez aventureuse, dont semble parfois s’inspirer son roman (cf biographie).
Cette œuvre est le septième tome des Mémoires d’un homme de qualité, dont le narrateur est
Renoncour. Le genre des Mémoires est en
vogue au 18e, mais, ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas de véritables mémoires, mais bien
d’un roman. Cet extrait notamment peut être intitulé “Le portrait moral de Manon”, il est en effet
question de la description de son caractère dans l’intégralité du texte, toutefois il est nécessaire
de rappeler que nous ne retrouvons pas de portrait physique de l’héroine tout au long du roman.
Les thèmes centraux présents sont à savoir celui du libertinage ou même de l’argent. Je vais
maintenant procéder à la lecture du texte.
Nous verrons ainsi à travers cette lecture linéaire comment ce portrait révèle simultanément le
caractère de Manon et celui de Des Grieux. en divisant l’extrait en trois parties. Le premier
mvmt va de la ligne 1 à 9 et traite du portrait moral de Manon, le deuxième s’arrete à la ligne 14
et discute de l’amour et des plaisirs. et Finalement le 3eme mvmnt allant de la ligne 14 à la ligne
23 peut avoir comme titre ; “ Comment entretenir Manon?”
Le texte s'ouvre sur une phrase déclarative avec un verbe à l’imparfait “était” qui est le temps de
description du récit. On remarque notamment dans cette première phrase une expression très
importante à commenter. En effet, dont le premier terme est créature, un mot plutôt
polysémique avec une connotation religieuse, on peut parler de créature de dieu, paressante,
faible et soumise aux péchês de Dieu mais cela révèle aussi au sens courant le mystère et
l’énigme que représente Manon pour DG.
Le deuxième groupe de mot qui suit; caractère extraordinaire, est un hyperbole qui révèle la
singularité de Manon et son coté exceptionnel aux yeux de DG. Le portrait se poursuit ensuite
avec la formulation dun paradoxe avec le CL du sentiment avec des termes et expressions tel
que “attachemment” “crainte d’en manquer”... dans la L.½ mais on remarque surtout la
présence du thème de l’argent avec des mots comme argent, moment… On remarque avec
l’expression “jamais” l3 et “un moment” l 2 une opposition qui renforce ce paradoxe. Dans la
phrase suivante, on retrouve le CL du plaisir et le divertissement (surlign” en bleu). C’est une
longue phrase complexe qui va analyser le caractère de Manon avec une premiere
subordonnée qui un C.C de condition avec la locution conjonctive “pourvu que”, une deuxieme
proposition subordonnée, un C.C de conséquence avec une deuxième locution “de sorte que”
et troisiemement la principale qui vient en fin de phrase. Manon est donc un personnage avec
des exigences qui sont impossibles à satisfaire, souligné par le CC de temps “tous les jours” L7.
En addition à cela, on peut noter le cote enfantin du personnage de Manon avec le terme
“amusement”. Finalement, dans la dernière phrase du mvmn, on trouve l’expression de la
conséquence une autre fois qui donne un aspect logique et rationnel aux paroles de DG qui
cherche en quelque sorte à justifier le caractère de Manon.
Ce mouvement nous présente donc le portrait étrange et paradoxal à mi-chemin entre
réquisitoire et plaidoyer, un portrait qui souligne les défauts et faiblesses de Manon en les
justifiant. Il y a une présence de nombreux connecteurs logiques qui donnent au portrait un tour
démonstratif. Elle est présenté comme une sorte d'allégorie de l’épicurisme (philosophie qui fait
de la recherche du plaisir et des sens le but de la vie)
En outre, au deuxième mvmnt, DG est confronté à une contradiction intérieur, on le croit dans la
première phrase avec un CC de concession présent, en effet, la conjonction de subordination
“quoique” introduit la phrase et souligne l’opposition entre les pseudos sentiments amoureux de
Manon et sa crainte de la pauvreté. On retrouve à nouveau le CL du sentiment et cette fois-ci le
thème de l’amour. Un pers qui semble aveuglé par son amour, on le voit à travers l’utilisation du
conditionnel passé qui marque un possible mais irréel amour de Manon. Un nouveau B…, l.13,
est une antonomase, (transformation d’un nom propre à un nom commun). Ce mouvement se
termine donc par une phrase ou on remarque un certain jeu sur le terme offrir qui connote à la
fois les biens matériels et les sentiments amoureux( offrir son coeur, sa fidélité…)
En guise de conclusion pour ce 2eme mvmnt, on peut souligner qu’il est intéressant d’avoir mis
en lumière la complexité des personnages du roman, un effet que DG semble à la fois lucide et
aveuglée par l’amour. Manon à certainement une préférence pour DG mais aussi un penchant
pour le plaisir et la belle vie. Cet extrait montre les tiraillements et contradictions internes qui
déchirent les personnages.
Finalement, le 3eme mvmnt s’ouvre avec l’expression de la conséquence à la L.14 et avec le
CL de la gestion de l’argenet “dépense particulière, régler si bien a dépense particulière… On
voit un personnage esclave des désirs de Manon.Une opposition entre “mille choses
nécessaires” L.15 et “le superflu”L16, plisriel d’un coté et singulier d’une autre part ( il est
capable de tt sacrifier pour faire plaisir à Manon). Cela exprime l’asservissement de DG et ses
sacrifices. Manon est un personnage qui cupide avec un désir illimité. et vénale (interessé par
l’argent). On voit que DG est effrayé par ses dépenses illimitées et le manque d’agent. On note
dans la L.16 l’expression de la crainte avec le superlatif “plus que tout le reste” (btw note
historique avoir un carrosse et un cocher est un luxe et un signe d’extérieur richesse). DG est
un personnage déclasse et margnalisé qui n’est plus en mesure de soutenir son rang. La fin du
tx introduit le personnage de Lescaut et rapporte des parolesau discours indirect. Manon est
pour DG un confident, un conseiller. Par la suite, DG justifie son entré dans l’illégalité par la
“cruelle nécessité”, et se présente comme unun saint ce qui n’est pas vrm le cas
A l’issu de notre lecture, on peut donc conclure que l’enjeu de cet extrait est de montrer
l’emprise de Manon Lescaut sur Des Grieux qui aveuglé par l’amour, on pourrait ainsi se
demander si ces jeunes gens sont des victimes du sort, ou bien des personnes irresponsable
qui cherchent à justifier leurs erreurs. Dans l’œuvre en effet, à de multiples reprises, le chevalier
fait allusion à son amour comme à une fatalité, un destin qui a pris le visage de Manon.