UNHCR ILO Analyse Des Systemes de Marches NIGER VF
UNHCR ILO Analyse Des Systemes de Marches NIGER VF
SYSTÈMES
DE MARCHES
NIGER
ANALYSE DES
SYSTÈMES
DE MARCHES
NIGER
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TABLE DES MATIÈRES
GLOSSAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vi
SECTION 1:
INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
1.1 OBJECTIFS DE LA MISSION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
SECTION 2:
CONTEXTE NATIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1 CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 SERVICES DE SOUTIENS EXISTANTS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
SECTION 3:
LES RÉGIONS CIBLÉES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.1 RÉGION DE TILLABÉRY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 RÉGION DE TAHOUA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
ANALYSE PAR DÉPARTEMENT D’ACCUEIL DES REFUGIÉS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
SECTION 4:
DÉPARTEMENT D’AYOROU.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.1 ANALYSE DU GROUPE CIBLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4.2 ANALYSE DES PRINCIPALES FILIÈRES DU DÉPARTEMENT (CONTRAINTES
ET OPPORTUNITÉS) ET IDENTIFICATION DES FILIÈRES PORTEUSES. . . 18
4.3 ANALYSE DU MARCHÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.4 OPPORTUNITÉS D’INTERVENTIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
SECTION 5:
DÉPARTEMENT DE OUALLAM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.1 ANALYSE DU GROUPE CIBLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.2 ANALYSE DES PRINCIPALES FILIÈRES DU DÉPARTEMENT
(CONTRAINTES ET OPPORTUNITÉS). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5.3 ANALYSE DU MARCHÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
5.4 OPPORTUNITÉS D’INTERVENTIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
SECTION 6:
DÉPARTEMENT DE ABALA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
6.1 ANALYSE DU GROUPE CIBLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
6.2 ANALYSE DES PRINCIPALES FILIÈRES DU DÉPARTEMENT
(CONTRAINTES ET OPPORTUNITÉS). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
6.3 ANALYSE DU MARCHÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
6.4 OPPORTUNITÉS D’INTERVENTIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
SECTION 7:
DÉPARTEMENT DE TILLIA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
7.1 ANALYSE DU GROUPE CIBLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
7.2 ANALYSE DES PRINCIPALES FILIÈRES DU DÉPARTEMENT
(CONTRAINTES ET OPPORTUNITÉS). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
7.3 ANALYSE DU MARCHÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
7.4 OPPORTUNITÉS D’INTERVENTIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
SECTION 8:
SYNTHÈSE ET RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.1 CRÉATION D’UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE
AUX INTERVENTIONS POUR L’AUTONOMISATION DES REFUGIÉS. . . . . 58
8.2 SYNTHÈSES DES PROPOSITIONS D’INTERVENTIONS
POUR L’AUTONOMISATION DES REFUGIÉS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
v
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
GLOSSAIRE
AGRs Activités Génératrices de Revenus
AREN Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger
BIT Bureau International du Travail
BOA Bank Of Africa
CMANI Chambre des Métiers de l’Artisanat du Niger
COFEDEP Commission Foncière Départementale
CRA Chambre Régionale de l’Agriculture
DRA Direction Régionale de l’Agriculture
DDA Direction départementale de l’Agriculture
DDE Direction Départementale de l’Environnement
DDEL Direction Départementale de l’Elevage
DREP/T Direction Régionale de l’Enseignement Professionnel et Technique
FAFPA Fond d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage0
HCR Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
ONG Organisation Non Gouvernementale
PAM Programme Alimentaire Mondial
PANA Programme d’Action National d’Adaptation
PASEC Projet d’Appui à l’Agriculture Sensible aux Risques Climatiques
PIV Points d’Information Villageois
PPAAO Projet de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest
Promap Programme Nigéro-Allemand de Promotion de l’agriculture Productive
RECA Réseau des Chambres d’Agriculture
ZAR Zone d’Accueil des Refugiés
vi
SECTION 1
INTRODUCTION
Les déplacements des populations, des zones en situations de crise vers des
zones potentiellement plus sécurisées, aboutissent souvent à des situations
d’urgence nécessitant une assistance humanitaire. L’appui aux moyens de
subsistance est une composante essentielle de l’assistance humanitaire
d’urgence. Bien qu’indispensable dans les périodes de crise, l’assistanat
à lui seul n’est ni tenable encore moins durable. Les appuis des donateurs
sont souvent limités et diminuent progressivement dans le temps. Aussi,
les bénéficiaires aspireront avec le temps à une vie plus autonome qui leur
permettra de produire eux-mêmes leurs moyens de subsistance.
Cependant, la transition de l’assistanat vers l’autonomisation nécessite un
certain nombre de préalables. Les réfugiés sont des acteurs économiques
(réels ou potentiels) d’un système de marché complexe avec plusieurs ac-
teurs et fonctions. Un accompagnement durable de ces réfugiés vers l’au-
tonomie ne peut se passer d’une analyse de ces systèmes de marché dans
une perspective « chaîne de valeur ».
Pour être durable, les interventions doivent être basées sur une connais-
sance des contraintes mais aussi des opportunités que présentent les prin-
cipales filières de l’économie locale (voire même régionale) afin d’identifier
les meilleures opportunités de créations d’emploi et/ou de business du-
rables aussi bien pour les réfugiés que pour les populations hôtes.
C’est dans cette optique, que le HCR (l’Agence des Nations Unies pour les
Réfugiés) en partenariat avec le BIT, a commandité une analyse des sys-
tèmes de marchés dans le cadre de l’appui aux moyens de subsistance des
réfugiés Maliens dans les régions de Tillabéry et de Tahoua au Niger.
Les résultats de cette analyse et les recommandations qui en seront issues
serviront à améliorer l’impact et la durabilité des interventions du HCR en
faveur des réfugiés.
L’objectif global de cette mission est de mener une analyse des systèmes
de marché qui est composée de deux analyses distinctes mais interconnec-
tées: une évaluation socio-économique et une analyse du contexte d’une
part, ainsi qu’une étude de marché et de chaîne de valeur d’autre part.
Le but de l’évaluation socio-économique et de l’analyse du contexte est
de récolter des informations relatives aux caractéristiques et au parcours
du groupe cible, au milieu socio-économique dans lequel ses membres
1
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
parviennent à gagner leur vie ainsi qu’au cadre juridique et aux fonctions de
soutien disponibles pour les réfugiés.
Des études récentes (HCR et BIT, 2017; CNES-Bozari, 2018; Mbom et al,
2015) ont permis de faire un profilage socio-économique des refugiés ma-
liens au Niger qui a servi de base à cette analyse. Ces études ont aussi
permis de pré-identifier un certain nombre de filières; à savoir l’élevage,
l’agriculture, l’artisanat et le commerce; qui ont fait l’objet d’une attention
particulière dans l’analyse des systèmes de marché.
Ainsi, cette analyse s’est focalisée sur:
nnUne analyse du contexte national et des services de soutiens au dévelop-
pement des filières agricoles et d’élevage surtout
nnUne analyse contextuelle de chaque département d’accueil des réfugiés
en termes de contraintes et d’opportunités pour le développement de fi-
lières porteuses
nnUne analyse du groupe cible, les réfugiés, par site d’accueil en termes
de savoir-faire, d’aspirations, et d’accès aux services de soutien et aux
réseaux sociaux
nnUne analyse des principales filières par département enfin d’identifier
celles qui offrent le plus d’opportunités pour une insertion socio-écono-
mique des réfugiés et une amélioration de la situation des populations
hôtes
nnUne analyse des principaux flux entrant et sortant des marchés locaux
auxquels sont connectées les filières identifiées ainsi que la dynamique
de ces marchés
nnEt enfin, des propositions d’interventions en faveur des réfugiés et des
populations hôtes basées sur les analyses sus-citées.
2
Figure 1: Cadre des systèmes de marché adapté aux moyens de subsistance des
réfugiés (BIT, 2016)
IONS DE SOUTIEN
FONCT
Soutien,
mentorat
et coaching
Formation Coordination
Informations Financement
Demande Offre
Législation Règles
du travail informelles
3
SECTION 2
CONTEXTE
NATIONAL
Les réfugiés Maliens au Niger sont des ressortissants d’un pays membre de
la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ils bénéficient à ce titre des mêmes droits que tous les ressortissants de la
CEDEAO à savoir le droit de travailler, d’exercer une activité lucrative et de
bénéficier des services de soutien étatiques et non-étatiques.
Dans la réalité, il existe peu d’opportunités d’emploi pour les réfugiés. Les
employeurs potentiels ignorent souvent la règlementation communautaire
et pensent qu’il leur faudrait faire des démarches supplémentaires pour
embaucher un réfugié. Les réfugiés, eux-mêmes, ignorent souvent qu’ils
ont les mêmes droits que les locaux. Pour preuve, aucun des refugiés ren-
contrés n’a essayé de trouver un crédit auprès d’une Institution de Microfi-
nance (IMF) pour financer ses activités.
5
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
sont collectées par des animateurs des Points d’Information Villageois (PIV)
formés et rémunérés à cet effet. Les informations collectées par les PIV sont
transmises au RECA qui organise leur diffusion sur les ondes nationales en
trois langues (Haoussa, Zarma et Français) tous les jeudis. Ces diffusions,
qui coutent 200 000 FCFA/mois (Note d’information du RECA du 14 Janvier
2015) ont été arrêtées en 2010 par manque de moyens. A partir de 2010,
ce service est devenu payant à travers un sms fourni par l’opérateur Orange
et qui coûtait 100 FCFA. Le SMS donnait les prix de l’oignon, du niébé, du
sésame et des engrais sur demande. Le RECA était en charge de l’actuali-
sation hebdomadaire des données contre une rémunération à hauteur de
30% des sommes collectées par l’opérateur téléphonique. Cette deuxième
forme de diffusion de l’information s’est aussi arrêtée en 2013.
Selon les experts du RECA, cette initiative s’est arrêtée pour trois raisons
qui sont:
nnLes informations collectées et diffusées sont identiques à celles d’un sys-
tème existant qui s’appelle le SIMA (Système d’Information sur les Mar-
chés Agricoles)
nnLes informations ne concernaient que les prix sans analyses complémen-
taires sur l’offre et la demande
nnLe RECA manque de moyens pour développer un système d’information plus
adaptés à la demande des producteurs et des organisations paysannes.
Figure 2: Suivi hebdomadaire de l’évolution des prix des produits maraîchers sur les
marchés (RECA, 2015)
Evolution du prix du kilo de Pomme de terre pendant 2 ans sur le marché de gros de
Niamey (DjémadJé)
1000
800
600
F.CFA
400
200
-
S20
S23
S26
S29
S32
S35
S38
S41
S44
S47
S50
S53
S3
S6
S9
S15
S18
S21
S24
S27
S30
S33
S36
S39
S42
S45
S48
S51
S2
S5
S8
S11
6
Les produits du SIM Bétail sont diffusés par l’intermédiaire de supports
écrits (flash info, bulletin mensuel, bulletin de campagne, annuaire (rapport
annuel), bulletins de campagne) et oraux (communiqués radios en langue
nationale; Voie orale au niveau des marchés, des zones de concentrations,
à l’occasion des foires, fêtes d’éleveurs, etc ).
Les informations collectées et diffusées par le SIM Bétail sont destinées aux
décideurs, aux partenaires au développement, les acteurs directs du mar-
ché du bétail, l’institut national de la statistique, les systèmes d’information
sur le marché nationaux et régionaux, les assurances, la recherche, les
consultants, les institutions bancaires, etc.
Un projet-pilote en collaboration avec l’opérateur téléphonique ORANGE-NI-
GER a aussi permis d’essayer la diffusion par SMS et par serveur vocal. Cepen-
dant, le projet pilote n’a pas eu de suite pour des problèmes de financement.
Malgré les atouts du SIM Bétail en termes de maitrise de la collecte, du
traitement et de la diffusion de l’information; il reste confronté à des grosses
contraintes comme le faible taux de couverture des marchés, un finance-
ment qui dépend essentiellement de l’aide extérieure, et des problèmes de
capacités techniques de traitement et de diffusion de l’information.
Division
Division Division
Diffusion/ Unité Unité
Coordination Enquête et
Communication/ analyse comptable
des activités cartographie
Formation
Niveau opérationel
6 8 14 11 19 12 19 19
enquêteurs enquêteurs enquêteurs enquêteurs enquêteurs enquêteurs enquêteurs enquêteurs
7
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Centre d’appels
Réponse
Orange: 92 24 24 24 - 92 24 77 77
immédiate Airtel: 89 97 97 74
Moov: 84 74 74 74
NigerTelecom: 93 32 38 92
8
SECTION 3
LES RÉGIONS
CIBLÉES
1. http://ppaao-niger.org/index.php?option=com_content&view=article&id=212:journee-portes-ouvertes-
sur-les-etangs-piscicoles-de-galla-kaina&catid=91&Itemid=483, visité le 06/12/2018
9
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
10
L’artisanat (maroquinerie, vannerie, bijouterie, habillement) est aussi un de
secteurs porteurs de la région. Il représente 21% du PIB de la région selon
la Direction Régionale de l’artisanat.
La loi N°2012-33 du 05 juin 2012 portant création de l’institution attribue
à la CMANI la mission suivante: « contribuer à une meilleure organisation,
à la modernisation, à la compétitivité du secteur de l’artisanat en jouant
le rôle d’Interface entre les pouvoirs publics, les partenaires techniques et
financiers et les organisations professionnelles d’artisans ».
Cette filière bénéficie d’une bonne structuration grâce au travail de la
chambre régionale de l’artisanat et de la fédération régionale de l’artisanat
avec l’appui de la Chambre Nationale des Métiers de l’Artisanat du Niger
(CMANI). Les réfugiés artisans desrégions (Tillabéry et Tahoua) arrivent
à participer à des foires régionales, nationales et internationales avec un
grand réseau Ouest-africain au même titre que les artisans Nigériens. Cela
leur permet aussi de créer un grand réseau de distribution de leurs pro-
duits. A titre illustratif, un client Allemand avait commandé auprès des arti-
sans de Tahoua un lot de 6000 pièces de porte-clés et porte-tabac pendant
la réalisation de cette étude. À cela s’ajoute la coopération décentralisée
entre Tahoua et certaines villes maghrébines. L’un des défis de cette filière
est l’accès à des financements conséquents permettant d’acheter des équi-
pements et de la matière première. La CMANI travaille actuellement avec la
BOA (Bank Of Africa) pour faciliter l’accès des artisans à des financements
plus conséquents.
11
ANALYSE
PAR DÉPARTEMENT
D’ACCUEIL
DES REFUGIÉS
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SECTION 4
DÉPARTEMENT
D’AYOROU
Le site urbanisé bénéfice aussi d’un bloc administratif constitué d’une mai-
son d’arrêt et un tribunal (déjà construits) qui serviront aussi pour le dépar-
tement d Ayorou.
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ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Figure 6: Bloc administratif du site urbanisé pour les refugiées maliens et les
autochtones de Ayorou
Figure 7: Château d’eau en INOX de 50m3 sur le site urbanisé pour les bénéficiaires
(refugiés maliens /autochtones) du site urbanisé d’Ayorou afin de faciliter l’occupation
des abris construits sur les parcelles sociales.
16
Beaucoup d’entre eux ont du se reconvertir dans leur vie actuelle en ven-
deur de bois et/ou de pailles, en travailleurs journaliers ou en vendeurs
détaillants.
Certains ont pu conserver une partie de leurs animaux qu’ils élèvent sur le
site urbanisé ou dans le camp et les villages environnants auprès de per-
sonnes avec qui ils ont des liens d’amitié ou de mariage.
Dans des rares cas, certains arrivent à pratiquer l’agriculture sur des terres
prêtées par les populations hôtes.
La grande majorité des refugiés Maliens à Ayorou parlent la langue locale ou
appartiennent à un groupe/réseau avec les compétences linguistiques qui
leur permettent d’exercer une activité dans la langue locale.
Les principales barrières à l’entrepreneuriat qu’ils ont évoquées lors des
entretiens sont:
nnLe manque d’information sur les services d’accompagnement à l’entre-
prenariat et l’éloignement de ses services qui sont souvent concentrés à
Niamey
nnL’idée (fausse) selon laquelle ils n’auront pas accès aux services de sou-
tien et d’accompagnement à cause de leur statut de réfugiés et d’étranger
nnLe manque de relation avec les institutions de microfinance par manque
d’information et par manque de contrepartie à offrir en guise de garantie
nnLe non-intérêt des refugiés pour les crédits par groupe (groupement)
qu’ils trouvent comme source de conflits potentiels entre les membres
du groupe
nnLes difficultés pour les artisans à se procurer la matière première (chère et
souvent pas disponible dans la région) qu’il faut pour leur activité
nnLa difficulté à trouver une place de vente sur le marché
nnLa très faible demande de produits artisanaux à Ayorou à cause de l’effon-
drement du marché du tourisme comme une conséquence de l’insécurité
nnL’isolement du camp des réfugiés qui est situé à 6-7 km de la ville et
coût/disponibilité du transport (300 FCFA la course vers la ville les jours
de Marché, 500 à 100 FCFA les autres jours) qui constitue une vraie
contrainte
nnLe problème d’âge (50 à 60 ans voire plus) accompagné de certaines
maladies (hypertension artérielle, surdité, diabète, handicap mental) dans
quelques rares familles.
Ces réfugiés ont bénéficié de plusieurs formations de courte durée sur les
AGRs et les techniques d’embouche. Cependant, ces formations n’ont
pas fait l’objet d’une évaluation des besoins en compétence pour mieux
répondre aux attentes du marché et de suivi/accompagnement post-for-
mation. En plus, les intervenants ont tendance à répéter des formations
déjà faites par d’autres institutions et qui n’ont pas forcement produit les
résultats escomptés. Certaines formations ont été accompagnées de dis-
tribution de kits (souvent 1 à 3 petits ruminants, selon les intervenants,
pour l’embouche bovine..) ou de fond qui n’ont pas forcement produit l’effet
escompté.
Les intervenants ont aussi parfois tendance à se substituer aux acteurs di-
rects de la filière en distribuant par exemple des intrants agricoles aux béné-
ficiaires sans leur apprendre à intégrer la valeur de ces dons dans la tenue
d’un compte d’exploitation de manière à pratiquer des vrais prix de vente ré-
munérateurs. La vente au rabais de la production subventionnée peut tirer le
marché vers le bas et rendre non-viable les activités de ceux qui produisent
à prix réel et peut même provoquer l’effondrement de tout un marché.
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ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
18
personnes sont spécialisées dans l’exploitation et le commerce de ce
fourrage. On assiste d’ailleurs à une mutation du régime alimentaire des
hippopotames qui ont tendance à préférer les produits du maraîchage et
le riz au fourrage
nnLe manque de terre qui est un problème majeur car la ville d’Ayorou et ses
environs doivent accueillir tous les déguerpis du barrage de Kandadji. Ces
populations auront besoin non seulement de terre habitable mais aussi de
terres cultivables et même de pâturage. A cela, s’ajoute les populations
d’Ayorou du bord fleuve qui sont situés dans la zone inondable après la
construction du barrage et qui doivent être recasés dans la partie Nord
de la ville
nnEt enfin l’insécurité qui limite le mouvement des personnes et des ani-
maux au Nord de la ville et rend tout déplacement au-delà de quelques
kilomètres au Nord de la ville dangereux. Cette situation devient une
contrainte majeure pour l’élevage des bovins qui coutent excessivement
chers à entretenir en stabulation.
Ces trois principales contraintes rendent difficiles toute intervention qui
nécessitent des grandes étendues de terre, des activités dans la zone de
concurrence avec les hippopotames et l’élevage par divagation au-delà d’un
certain périmètre sécurisé.
A ces principales contraintes, s’ajoutent dans une certaine mesure le
manque de moyens techniques et logistiques des services techniques dé-
concentrés de l’Etat ainsi que la faible interaction entre ces services et les
intervenants sur les camps des refugiés.
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ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Pour avoir été éleveurs et commerçants de bétail, les réfugiés savent identi-
fier les animaux non malades et les variétés les plus fertiles. La disponibilité
de la chèvre du sahel qui peut mettre bas jusqu’à deux fois par an quand
elle est bien nourrie est d’ailleurs un atout à ne pas négliger.
Aussi, les réfugiés maliens disposent d’un réseau d’information qui leur per-
met de connaître les prix à temps réel ainsi que leur évolution sur différents
marchés aussi bien au Mali que dans différentes localités du Niger. Cela leur
permet de ne pas dépendre que du marché d’Ayorou qui est déjà florissant
mais de se connecter à d’autres marchés de la région (et même au-delà)
de manière à diversifier les sources d’approvisionnement et les débouchés.
Cependant le développement de ces deux sous-filières nécessite un certain
nombre de mesures sur la base de leçons apprises. En effet, la plupart des
programmes d’embouche en faveur des réfugiés qui n’ont pas été faits en
collaboration avec les services techniques de l’élevage et qui se limitent à
un seul petit ruminant n’ont pas été couronnés de succès.
Aussi des pertes, tout à fait évitables, ont été parfois enregistrés en phase
d’acclimatation (mise quarantaine des animaux) des animaux d’embouche
qui sont souvent achetés par les intervenants en dehors de la région. La
justification de choix d’approvisionnement est, selon les intervenants, le
manque de capacité administrative et financière des commerçants locaux
pour répondre aux appels d’offre d’où le nécessité d’organiser les acteurs
en coopérative capable de mobiliser les nombres d’animaux qu’il faut au-
près des adhérents, et aussi et surtout disposant de la capacité administra-
tive et commerciale permettant de répondre aux appels.
Enfin, un des facteurs qui faciliterait une meilleure intégration des réfugiés
et des locaux dans ces deux sous-filières est l’accès à des mécanismes de
trésorerie qui leur permettront d’atteindre un seuil minimum de rentabilité:
le chiffre d’un minimum de 10 petits ruminants revient souvent dans les
échanges.
4.2.3 La pisciculture
La pisciculture est actuellement l’une des filières les plus porteuses non pas
à cause du volume de production (qui reste très bas) ou des valeurs moné-
taires générées mais à cause de son très grand potentiel, d’une demande
régionale et nationale croissante mais insatisfaite, de l’existence des ser-
vices de soutien et des infrastructures et de son potentiel élevé d’intégration
des refugiés.
Le Niger en général et la région de Niamey en particulier font face à des
grosses pénuries de poisson (Table 1) liées à l’ensablement et à l’eutrophi-
sation (prolifération de jacinthes d’eau) du fleuve Niger.
Avec La création de la plateforme innovation poisson dans la région de Til-
labéry avec le soutien financier de la PPAAO et l’encadrement technique de
la CRA Tillabéry, une intervention dans cette filière devient aisée. L’existence
d’une unité d’alevinage à Sona (pas loin de Tillabéry) et d’étangs non utilisés
à Firgoun (8 km d’Ayorou) peuvent aussi aider pour le volet infrastructures.
Aussi, l’expérience dans la pêche de certains réfugiés depuis le Mali peut fa-
ciliter leur reconversion en pisciculture. Certaines dames refugiées maliennes
sont déjà actives dans la filière poisson à Ayorou. Elles prennent du poisson
à crédit, auprès des pécheurs maliens installés dans les campements de
pêche des alentours, pour les frire et les vendre avant de rembourser leur
prêt. Elles trouvent cette activité très rentable mais font face à des grosses
contraintes de trésorerie qui limitent le développement de leur activité.
20
Un autre atout de la pisciculture est qu’elle permet de satisfaire une partie
de la demande pendant les périodes de très faible prise de la pêche (chute
des prises de Mai jusqu’à février) qui n’est très productive que dans les
mois de Mars et Avril.
Un autre avantage, et pas des moindres, est la possibilité de développer
dans le cadre d’une même intervention la pisciculture et la pisciriziculture
(en faveur des populations hôtes disposant déjà de rizière). La piscirizicul-
ture peut être d’ailleurs une manière de réduire la vulnérabilité des rizicul-
teurs vis-à-vis des hippopotames et de leur offrir une source alternative de
revenus en cas de destruction des récoltes.
Les rares difficultés évoquées par les techniciens de la CRA pour le dévelop-
pement de la pisciculture est le manque d’unité d’aliment-poisson flottant
au Niger (préféré par certains poissons) et la difficulté à accéder à certaines
substance (comme les phéromones) pour la promotion d’un élevage plus
intensif. Cependant la pisciculture semi-intensive reste très intéressante car
elle est respectueuse de l’environnement (valorisation de fientes de volaille
ou de fumier de vache pour fertiliser les étangs) et permet de diminuer de
manière significative les coûts liés à l’alimentation.
21
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
22
De l’analyse des principales filières du département d’Ayorou, sortent trois
filières porteuses:
nnLa pisciculture
nnL’embouche et le commerce des petits ruminants
nnLa commercialisation de l’oignon.
Poisson frais
fumé, séché Poisson frais, fumé, séché
(Mali, campemen (en gros vers le Nigéria)
pêcheurs Ayorou
Marché
Produits maraichers
hebdomadaire de
vers Le Mali
vivre de Ayorou
Produits Maraîchag
et agriculture Ayoro Produits maraichers
et poisson vers
(Oignon, manioc, patate,
Niamey et Tillabéry
douce, courge, ...)
23
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
24
Figure 10: Opportunité d’intervention en pisciculture
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Vente prioritaire et à
prix négocié
Réfugié transformatrice
Reporting Contrat Réfugié
et vendeuse de
de service Pisciculteur/autochtone
poisson/autochtone
Remboursement Financement
conditionnel
Fornisseurs
HCR
IMF d’intrants et de
ou autres institutions
services
25
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Remboursement Financement
conditionnel
HCR Fournisseurs
IMF
ou autres institutions d’intrant
NB: Les chiffres proposés sont à titre indicatif. Il revient aux adhérents à la coopéra-
tive et la structure de gestion de la coopérative de négocier les différents montants
évoqués dans ce paragraphe.
26
nnDes refugiés maliens connectés au Marché malien seront accompagnés
pour se spécialiser en export de l’oignon vers le Mali et bénéficieront d’un
prix préférentiel de 30 000F CFA le sac. la coopérative vendra aussi en
parallèle et de manière échelonnée une partie de son stock à 35 000FCFA
le sac sue le marché local et national
nnLa coopérative reversera une deuxième tranche de 20 000 FCFA par
sac vendu au producteur et utilisera la différence de 5000 FCFA à 10
000FCFA pour son fonctionnement.
Ce modèle aura le multiple avantage de:
nnLutter contre le bradage post-récolte et de donner la plus grande partie de
la valeur ajoutée au producteur
nnDe développer et maintenir un marché de l’oignon sur toute l’année
nnDe développer une sous-filière export de l’oignon en faveur des réfugiés
maliens qui sont déjà bien connectés au Marché Malien.
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
3. 35 000
FCFA/sac
Réfugié(e)s
Services techniques Mali
exportateur
2. 30 000
FCFA/sac
2. 35 000
FCFA/sac
Contrat
de service et Coopérative Marché local
Reporting
renforcement (Stockage et vente) et national
de capacité
1. 5 000
FCFA/sac
HCR Producteurs
ou autres institutions autochtones
Financement
conditionnel 4. 20 0000
FCFA/sac
27
SECTION 5
DÉPARTEMENT
DE OUALLAM
29
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
30
aucune difficulté logistique pour aller dans la ville de Mangaïze qui n’est pas
éloignée du camp. Cependant, l’obtention des autorisations administratives
de sortie leur semble assez-bureaucratique et décourageraient certains à
sortir. Un autre défi lié à la question des transports est les déplacements sur
Ouallam (qui est le chef-lieu de département). En effet, Ouallam est situé
à 45 km et le transport couterait la somme de 2000 FCFA qu’ils trouvent
extrêmement élevée.
S’ils disent ne pas avoir de réseaux sociaux solides qui les aideraient à avoir
accès à un financement ou à démarrer une activité, ils reconnaissent l’exis-
tence d’une grande solidarité entres refugiés d’une part, et entre les réfugiés
et leurs familles restées au pays d’autre part.
Certains réfugiés (estimés à 30% par les enquêteurs) disent avoir certaines
contraintes physiques et/ou mentales (vieillesse, surdité, cécité, handicap
au niveau des membres, problème mental…) mais s’accommoderaient
d’une activité qu’ils pourront faire à la maison.
Enfin, la majorité des refugiés interviewées semblent préférer un appui
en embouche et le commerce des bétails mais avec une taille d’activité
leur permettant d’atteindre un seuil de rentabilité. Certaines AGRs comme
la restauration (chez les femmes) sont aussi évoquées par les refugiées
comme activité porteuse.
31
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
32
ont bénéficié de kits de 1 à 3 petits ruminants après des formations en
embouche/élevage. Cependant, la réussite de ces opérations reste miti-
gée à cause du nombre relativement bas d’animaux distribués par béné-
ficiaire (souvent inférieur au seuil de rentabilité) et du manque de suivi/
accompagnement post-formation. D’ailleurs la dimension « marché » et
la maitrise des calendriers de la demande sont souvent les points faibles
des opérations d’embouche dans le département. En effet, il est préfé-
rable d’acheter les animaux dans la période de soudure où les prix sont
bas pour bénéficier de l’abondance en herbe et des produits agro-fores-
tiers (ex: gousse d’acacia albida), et de les revendre après les récoltes
quand les animaux seront suffisamment engraissés. Un autre challenge,
non moins important, auquel l’embouche et surtout le commerce des
bétails font face est la baisse des prix consécutive à la fermeture de 3
des 7 marchés départementaux. Malgré ces contraintes, l’embouche et
le commerce de bétail restent les sous-filières qui intéressent le plus
les réfugiés. Cela est lié surtout à leur maitrise de la filière élevage en
général et de l’importance du marché de bétail de Mangaïze qui est l’un
des plus importants de la sous-région. Une amélioration du contexte sé-
curitaire permettra sans doute une reprise du Marché, l’ouverture de la
frontière malienne et des marchés hebdomadaires fermés, et l’augmen-
tation de l’export vers certains pays de la sous-région.
5.2.3 Le maraîchage
Il existe un grand potentiel en maraîchage dans le département de Ouallam.
Avec plus de 45 sites de cultures irriguées autour de différentes mares du
département, la production maraîchère (salade, tomate, pomme de terre,
piment, moringa…) est aujourd’hui une réalité dans le département. Il y’a
aujourd’hui plus de 300 organisation formelles, composées essentiellement
de jeunes et de femmes, actives dans la filière. Les principaux bassins de
production sont les communes de:
nnOuallam avec 195,5 ha de surface cultivée et une production annuelle de
2679 tonnes
nnSimiri avec 79 ha de surface cultivée et une production annuelle de 1123
tonnes
nnTondikiwindi: avec 49 ha de surface cultivée et une production moyenne
annuelle de 466 tonnes.
La tendance vers des pratiques moins coûteuse et respectueuses de l’en-
vironnement comme l’utilisation du fumier/compost au lieu de l’engrais mi-
néral, et l’utilisation de pesticides bio (jus de tabac, jus de piment, huile de
neem…) est aussi à encourager et même à promouvoir.
Pratiquement toutes les institutions de développement actives dans le dé-
partement et les intervenants sur le camp des refugiés appuient la filière
maraîchage. Il s’agit essentiellement d’appui en intrants, en formation et
petits équipements agricoles. Ces interventions n’ont d’ailleurs pas toujours
été couronnées de succès. On peut évoquer le cas du site maraicher des
femmes refugiées de Mangaïze qui est actuellement à l’abandon à cause
des problèmes d’eau et de sécurité (Figure 14). En effet, les puits tarissent
facilement dans cette zone et il faudrait peut-être des forages profonds pour
assurer un approvisionnement régulier en eau.
La formation de semenciers dans le cadre du PANA est aussi un vrai atout
pour la filière même si le modèle économique de l’activité semencière dans
le département a montré ses limites. En effet, l’activité était essentiellement
subventionnée par le PANA et s’est arrêtée à fin du projet.
33
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
34
Table 2: Principales filières et sous-filière du département de Ouallam
Embouche • Elevage est • Export mois de • Achat mouton: 20 000 à • Forte implication des • Non maîtrise du
et commerce la deuxième septembre 2018: 25000F et vente entre 35 refugiés calendrier des ventes
de petits filière dans le 9 bovins, 000 (moins d’un an) à 60 • Cycle court de 6 à 9 • Baisse des prix
ruminants département après 1018caprins, 000 FCFA (plus d’un 1 an) mois suite à des marchés
l’agriculture en 1134 ovins, 273 • Fluctuation du prix de environnants
• Existences de relais
termes de volume et 16 équins vers vente vétérinaires pour les • Fermeture de
et d’occupation des les pays voisins
• Patente de 50 000 maladies courantes 3 marchés
populations (Nigéria, Mali,
FCFA/an pour les • Vétérinaire privé à hebdomadaires sur 7
Benin)
intermédiaires Ouallam
• Taxe sur la vente de 500 • Campagne de
FCFA par gros ruminant vaccination de l’Etat
vendu et 200 FCFA par
• Valorisation de
petit ruminant
sous-produits de
• Taxe d’entrée sur le l’agriculture
marché de 200 et 100
FCFA respectivement
pour les gros et petits
ruminants
• Son de blé de 2000 à
3000 FCFA les 50 kg, sac
de 50 kg tourteau à 4000
à 6000 FCFA
Maraîchage • plus de 45 sites • Demande locale et • Ouallam: 195 ha avec • Beaucoup • Marché
irrigués faible une production 2679 t d’intervenants actifs • Irrigation
• Existence de • Pas de connexion • Simiri: 79 ha avec une • 300 organisations • Manque de formation
plusieurs points avec des grands production de 1123 t formelles (jeunes,
• Manque de semences
d’eau centres urbains • Tondikiwindi: 49 ha avec femmes
adaptées et de qualité
une production de 466 t • Usage du fumier
• Arrivée tardive des
• Fluctuation des prix: kilo • Formation des semences
de pomme de terre de semenciers
• Manque de
150 à 500 FCFA selon les
structuration et
périodes
faible de capacité en
gestion des ventes
• Difficile accès à la
terre pour les réfugiés
35
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Une autre filière qui aurait pu être intéressante pour le département mais
qui n’apparait pas dans la Table 2 est la pisciculture. En effet, l’empoisson-
nement de la mare de Tinga a donné des résultats très intéressants. Cepen-
dant les populations locales et les réfugiés n’ont manifesté aucun intérêt
pour la filière malgré l’appui dont a bénéficié cette initiative. Finalement,
c’est des pêcheurs qui viennent du Nigéria pour exploiter cette mare contre
des permis de 20 000 FCFA/an et par personne. Bien que le coût du permis
soit réduit de moitié pour les nationaux, cela n’a pas permis de susciter
l’intérêt des populations locales.
36
5.4 Opportunités d’interventions
37
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Remboursement Financement
conditionnel
Producteurs autochtones
HCR
IMF de tomate, piment,
ou autres institutions
poivron
38
SECTION 6
DÉPARTEMENT
DE ABALA
39
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
40
pratiquaient même la pêche à Aderamboukane (Mali voisin) qui abrite l’une
des plus grandes mares de la zone. Ils vendaient souvent une partie de leur
récolte qui leur servait de capital pour leur commerce.
La pratique des métiers et de l’artisanat semble être surtout développée
dans le milieu féminin. Un nombre non négligeable de femmes sont actives
dans la cordonnerie et la couture/tricotage (confection habits pour dames et
bébé, confection de drap et coussins avec différents niveaux de qualité…).
Les hommes sont plutôt actifs dans la bijouterie. Il n’existe pratiquement
pas de marché à Abala pour la maroquinerie. Par contre, les couturières
arrivent plutôt à vendre leurs produits dans le marché et la ville d’Abala et à
travers leurs réseaux sociaux.
Contrairement aux autres départements, le travail journalier dans le bâti-
ment ou dans l’agriculture n’est pas très développé à Abala. La stratégie
de subsistance semble plus complexe dans ce département surtout qu’une
opération de ciblage a exclu depuis Janvier 2018 une majeure partie des
refugiés (certains parleraient de 90%) de l’assistance alimentaire. Certains
disent vivre, depuis leur exclusion de l’assistance alimentaire, de l’entraide
sur le camp et de l’assistance des membres de leur famille restés au Mali.
Une dame disait, par exemple, recevoir 25000 FCFA chaque 3 mois de la
part de son enfant resté au Mali. Certaines personnes âgées ou en situation
d’handicap disent particulièrement souffrir de cet arrêt de l’aide alimentaire.
Certains s’adonneraient actuellement à la mendicité ou feraient mendier
leurs enfants qui seraient exposés à certaines formes de délinquance juvé-
nile. De manière générale, les réfugiés du camp d’Abala estiment que leur
situation s’est progressivement dégradée depuis 2014.
Un nombre limité des réfugiés (de quelques dizaines à une centaine de
personnes par opération) ont bénéficié de formations en embouche, en éle-
vages, cordonnerie, bijouteries… suivies de distribution de kits (de 1 à 3 pe-
tits ruminants, une machine à coudre, etc.). Les opérations d’au moins trois
petits ruminants avaient donné des résultats encourageants dans le pas-
sé. Avec l’arrêt de l’assistance alimentaire, les bénéficiaires ont tendance à
acheter des vivres avec l’argent de la vente des animaux engraissés au lieu
de le réinvestir dans l’achat d’autres animaux.
Certains intervenants en faveur des réfugiés ont mis en place des pro-
grammes de financement d’AGR allant de 35000 FCFA à 106000FCFA par
bénéficiaire. Même si le nombre de bénéficiaires est extrêmement limité
(moins de 600 personnes en tout), ces financements ont permis aux bé-
néficiaires de se lancer dans la couture, l’embouche et/ou le commerce de
petits ruminants avec des résultats tout à fait encourageants.
Près de la moitié des refugiés interviewés ont affirmé avoir un membre de
leur famille souffrant de maladies (hypertension, cécité, dame fistuleuse,
hypersensibilité à l’ensoleillement…) nécessitant la présence permanente
d’un membre de la famille à la maison pour l’assister.
Le transport n’est pas une contrainte majeure pour les réfugiés car le camp
n’est pas très éloigné de la ville. La course en taxi du camp vers la ville est
de 200 FCFA. Il existe aussi des taxi-motos qui travaillent les jours de dis-
tribution de vivres.
Une des contraintes majeures de la vie sur le camp est le manque de centre
de santé. Selon la gravité des cas, le patient est évacué à Abala, filingué
ou même Niamey. A Abala, seule une partie des médicaments est offerte.
L’autre partie doit être achetée par le patient lui-même. La prise en charge
est totale en cas d’évacuation à Filingué ou à Niamey.
41
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
La majorité des réfugiés ont accès à des réseaux sociaux aussi bien au
niveau du département d’Abala qu’au Mali. Grâce à ces réseaux, certains
réfugiés arrivent à bénéficier de prêt de jusqu’à 10 petits ruminants par jour
de marché. Ils revendent ces animaux le même jour pour rembourser leur
prêt et même avoir une marge qui leur permet de s’approvisionner en vivre
pour la semaine.
La langue n’est pas une barrière à l’intégration socio-économique des re-
fugiés à Abala. La plupart d’entre eux parlent le haoussa, le zarma et le
tamachek ou se font aider au besoin par les autres.
La grande majorité des refugiés (tous métiers confondus) interviewés esti-
ment que l’embouche et le commerce de petits ruminants sont les activités
qui les aideront à faire le transit de l’assistanat vers l’autonomisation.
6.2.1 Le maraîchage
Avec une seule mare permanente et quelques mares semi-permanentes,
la filière maraîchère est assez peu développée dans le département. La
question de l’eau constitue la contrainte majeure pour les autochtones. Les
réfugiés, quant à eux, font face à la double contrainte de l’eau et du foncier.
En effet, les propriétaires terriens sont réticents à signer des contrats de prêt
ou de bail dont ils ne maitrisent pas les enjeux.
La production de la filière maraichère est assez limitée et n’arrive pas à
satisfaire la demande locale qui est très forte (Table 3). La plus grande
coopérative agricole du département, Tartit/handikaye, exploite à peine une
dizaine d’hectare (5 ha à Abalé, 3 ha à Guirnazam, et 3 ha à Moullela).
Le village de « Dan Matoyka » est, selon la direction de l’Agriculture, l’un
des sites du département le plus favorable au maraîchage avec une nappe
phréatique qui est à 5m. Cependant, ce site est situé à 20 km d’Abala et
42
abrite des poches d’insécurité qui rendraient compliquée une intervention
dans la filière. Ce problème d’insécurité a d’ailleurs conduit la fermeture du
marché (Tamatchi) de cette localité.
La demande de fruits et légumes est forte et croissante à Abala. Avec la
fermeture de certains marchés du département, Abala est devenu le hub
où se ravitaillent les autres localités de la zone et même du Mali voisin.
Malheureusement, les contraintes auxquelles fait face le département, ne
permettent de satisfaire tout de suite la demande. La maîtrise de l’eau avec
des forages profonds doit être étudiée pour évaluer son apport au dévelop-
pement de la filière.
6.2.3 L’artisanat
L’artisanat ne fait pas partie des secteurs économiques les plus importants du
département. Il n’existe pratiquement pas de marché local pour l’artisanat.
Cette filière a été cependant intégrée dans l’analyse à cause de la forte
implication de certains réfugiés dans ce domaine depuis le Mali et de son
potentiel en termes d’export vers des marchés des grands centres urbains
ou même les pays de la sous-région.
Grâce au soutien financier et à l’encadrement de l’HCR, les artisans arrivent
à envoyer leurs marchandises dans des foires nationales (à Niamey) ou
internationales (Burkina Faso) par l’intermédiaire d’un ou deux de leurs
collègues qui y participent.
La plus grande opportunité pour ce marché réside surtout dans la confection
collective de tentes pour le marché Malien qui est très demandeur de ce
produit à l’approche de la saison de pluie (Table 3). Cependant, la fabrication
43
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
d’une seule tente par personne peut durer 1 à 2 ans et nécessite souvent
un investissement (une centaine de peaux de chèvre/mouton) qui dépasse
la capacité des artisans. Une alternative à cette barrière serait la fabrication
collective à travers les groupements de tentes pendant toute la saison sèche
pour les vendre au Mali à l’approche de la saison des pluies. Cela nécessite
une meilleure organisation des groupements d’artisans pour un meilleur ap-
provisionnement en matières premières (peaux, teintures…) et une bonne
gestion de la vente sur le marché malien. Les réseaux sociaux des réfugiés
dans leur pays d’origine seront d’une importance capitale pour cela.
Évolution de
Poids de la filière dans Performance de la
la demande et Opportunités Contraintes
l’économie locale filière
tendances
Maraîchage • Faible production • Forte demande de • Filière peu performante • Forte demande de • Insuffisance d’eau de
destinée à fruits et légumes • Fruits et légumes tomate surface
l’autoconsommation (tomate, chou, essentiellement • Village de Dan • Pas de sécurisation
salade, canne importés Matoyka avec la foncière
à sucre, patate nappe à 5 m
douce, orange, • Manque de Semences
mangue…) • Pratiquer la contre- et d’intrants
saison phytosanitaires à
• Importation de temps
fruits et légumes • Abala est devenu
de la région, hub départemental • Manque de moyen des
de Niamey, du de fruits et services techniques
Nigéria, du légumes pour les • Manque de clôture
Benin… autres localités du
département et du • Insécurité
Mali voisin • Pas de collaboration
avec les services
techniques
Embouche et • L’élevage et le • 7000 à 8000 • 100 FCFA par dose de • Forte implication des • Appui faible des
commerce de commerce de bétail petits ruminants, vaccin refugiés partenaires
petits ruminants sont les poumons 300 bovins et • 4500 FCFA le sac de • Nécessité de • Déficit en aliment
de l’économie du 150 à 200 asins 100 kg de son de blé connecter les autres bétail de Mars à Juin
département par jour de marchés au marché
marché • 5000 FCFA, le sac de • Faible collaboration
• Très grand marché 100 kg de tourteau d’Abala avec les services
de bétail à vocation techniques
régionale et • 5000 FCFA le sac de
internationale 100 kg de grain de • Un seul vaccin sur 6
coton offert par l’Etat
• Taxe d’accès au • Soins vétérinaires
marché de 100FCFA/ payés par l’éleveur
petit ruminant et 200 • Marché très périodique
FCFA/gros ruminants
• Insécurité
• Taxe d’identification de
200F/petit ruminant
et 500FCFA/gros
ruminant
Artisanat • Filière pas • Très forte • Habit bébé: 7000 FCFA • Marché malien • Matières premières pas
importante dans demande de • Drap: 7000 à 15000 à l’approche des toujours accessibles
l’économie locale tentes au Mali à FCFA saisons des pluies • Pas de marché local
mais grand potentiel l’approche de la • Participation aux d’artisanat
pour l’export vers saison de pluie • Petits articles de
maroquineries (porte- foires nationales et
les grands centres internationales avec
urbains et l’étranger clés, porte-monnaie..):
500 à 2000 FCFA l’appui du HCR
• Bague, bracelet, • Formation en
couteau: 2000 à 2500 cordonnerie
FCFA • Réseaux sociaux au
• Tente: 100 à 200 000 Mali
FCFA à Abala, jusqu’à
500 000 FCFA au Mali
voisin
44
6.3 Analyse du Marché
Nigéria Algérie
45
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Le reste des animaux vont vers Niamey avec un pic de la demande à l’ap-
proche de la fête de Tabaski.
Même si ce marché a été négativement impacté par la crise sécuritaire, on
assiste à une reprise du marché suite à l’accalmie sécuritaire que connait le
département ces derniers mois.
Marché
Petits et gros ruminants
hebdomadaire de
vers Niamey
bétail de Abala
46
6.4.2 La confection collective et l’export de tentes en cuir au Mali
Le modèle d’intervention proposé sur la Figure 20 permet de produire col-
lectivement dans le cadre d’une coopérative des tentes en cuir qui ont une
forte demande au Mali voisin à l’approche de la saison des pluies. Cette
intervention fonctionnerait selon le modèle suivant:
nnLes services techniques vont encadrer et accompagner la création d’une
coopérative de femmes refugiées cordonnier qui produiront collective-
ment des tentes en cuir. Individuellement, il faudrait plus d’une année de
travail pour produire une tente en cuir alors qu’un groupe de 20 cordon-
niers pourra fabriquer une tente en moins d’une semaine. La Direction
Régionale de l’Artisanat et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du
Niger (CMANI) doit être associée à la démarche
nnLa matière première, qui est l’un des défis majeurs en maroquinerie dans
le département, sera fournie à la coopérative à travers un contrat de four-
niture entre des commerçants spécialisés et l’entité de gestion du fond de
l’intervention (une structure de microfinance)
nnLa coopérative produira collectivement et cela pendant toute la saison
sèche des tentes qu’elle stockera et vendra seulement à l’approche de la
saison des pluies au Mali où la demande est très forte pendant cette pé-
riode. A titre comparatif, la tente peut se vendre à 500 000FCFA au Mali
contre 100 000 à 200 000FCFA au Niger.
Ce modèle permettra d’adapter la stratégie de production à un seul produit
qui a un marché sûr auquel la coopérative sera connectée durablement. La
coopérative pourra par la suite diversifier sa production et se connecter à
d’autres marchés.
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Export
Coopérative
Reporting Contrat
cordonniers- Mali
de service
confection de tentes
Remboursement Financement
conditionnel
HCR Fournisseurs
IMF
ou autres institutions (peaux, teintures…)
47
SECTION 7
DÉPARTEMENT
DE TILLIA
49
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
L’un des défis majeurs auquel fait face le département de Tilia est l’insécu-
rité résiduelle qui persiste dans le département malgré la relative accalmie
sécuritaire observée. Cette insécurité se manifeste par du banditisme (sou-
vent armé) ainsi que des règlements de compte intercommunautaires.
Cette situation a d’ailleurs abouti à la fermeture du marché d’Intikane. Les
réfugiés sont donc obligés d’aller au marché Tlemcès (28 km d’Intikane)
pour leur approvisionnement en vivres et leurs transactions commerciales.
Une autre contrainte majeure du département de Tilia est sa difficile ac-
cessibilité. En effet, certaines routes deviennent impraticables en période
hivernale. Cela limite les échanges commerciaux entre Tilia et les grands
centres urbains pendant la saison des pluies. Dans cette période, le trans-
port de marchandises peut coûter jusqu’à 40 000 FCFA la tonne contre 25
000 FCFA en saison sèche.
Les réfugiés de la ZAR étaient essentiellement des éleveurs dans leur pays
d’origine. Certaines d’entre eux faisaient en parallèle le commerce et le ma-
raîchage.
Leur stratégie de subsistance actuelle se compose de la vente de bois et
de la paille, le petit commerce de produits de première nécessité, l’élevage,
l’embouche et le travail journalier à travers des opérations de cash for work
ou de food for work. A titre illustratif, un consortium d’ONGs a réalisé une
opération de cash for work dans le domaine de la récupération des terres
dégradées qui a permis de faire les réalisations suivantes:
nn2000 personnes (refugiés et hôtes) ont perçu 166 668 869 FCFA avec
une moyenne de 83 335 FCFA/ménage (ASB, 2018)
nn207 075 demi-lunes et 1155 banquettes creusées dans 10 villages des
départements de Tilia et Tassara
nn871 hectares de terres récupérées
nn65 000 arbres plantés
nn2430 kg d’herbacées ensemencées
nn1454 tonnes de matières sèches produites.
Certains réfugiés se sont spécialisés dans le petit commerce entre le Mar-
ché de Tlemcès et la ZAR d’Intikane. Ils s’approvisionnent en produits de
premières nécessités à Tlemcès pour les revendre à Intikane et parfois en
animant de manière informelle le marché d’Intikane qui est officiellement
fermé.
Il existe aussi un grand engouement pour le maraichage mais cette activité
est limitée par le manque d’eau.
Un des défis quotidiens de la vie dans la ZAR est le manque de bois de
chauffe. Il faudrait parfois passer une nuit entière en brousse pour avoir du
bois pour quelques jours.
Il arrive aussi que certains réfugiés fassent le choix de retour volontaire à
cause de la faiblesse de l’assistance alimentaire et cela malgré le risque que
cela puisse présenter pour certains d’entre eux.
Une infime partie d’entre eux ont bénéficié de formation en technique
d’élevage, en production d’aliment bétail, et en production de fromage. Les
réfugiés se plaignent du nombre extrêmement bas de places offertes (de
quelques dizaines à moins de 200 pour plus de 18 000 réfugiés) et sou-
haiteraient bénéficier de plus de formations qui couvrent un nombre plus
50
important. Des kits de 1 à 3 petits ruminants ont été distribués à certains
après les formations en technique d’élevage.
Les formations souhaitées par les jeunes sont la conduite auto (permis de
conduire), la couture, la mécanique, le petit commerce et l’embouche. Les
femmes préfèrent surtout l’embouche et le maraîchage. Ils sont tous aussi
intéressés par du coaching par des personnes plus expérimentées qui les
aideront à lancer une activité.
Les artisans aussi ont exprimé des besoins de perfectionnement dans leur
domaine.
Un modèle de formation qui a fait ses preuves dans le département est celui
de l’ONG allemande ASB. (Table 4). Ce type de formation se décline sur le
terrain comme suit:
nnL’identification et le choix des formations se fait sur la base d’une analyse
d’expert en collaboration avec les bénéficiaires et en tenant compte des
besoins en formation dans les filières porteuses de la localité
nnLe ciblage des apprenants en collaboration avec la Direction Régionale
de l’Enseignement Professionnel et Technique (DREP/T) et les autorités
départementales
nnLa formation est mise en œuvre par des formateurs proposés par la
DREP/T
nnLa formation est suivie d’une distribution de kits qu’une convention
tripartie entre ASB, la Mairie et l’apprenant interdit formellement à la
vente
nnEt enfin l’accompagnement et le suivi post-formation avec l’aide du Fond
d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage.
Ce modèle qui met en relation services techniques, bénéficiaires et interve-
nants s’est avéré particulièrement intéressant et a permis de changer la vie
de toutes les personnes qui en ont bénéficié dans le département.
Il n’existe pas de barrière linguistique pour l’intégration socio-économique
et l’autonomisation des refugiés car ils parlent tous le tamashek.
Certains groupements de femmes (6 au total) ont bénéficié de financement
à hauteur de 250 000 FCFA pour leurs activités. Les réfugiés peuvent aussi
compter sur la solidarité communautaire. A tire d’exemple, un groupement
de 20 femmes organise une tontine avec une cotisation hebdomadaire de
100 FCFA/semaine. L’argent de la caisse est donné à une adhérente comme
fonds de commerce tous les 3 mois.
L’accès à l’eau à Intikane est acceptable avec deux châteaux d’eau, 16
bornes fontaines et 4 abreuvoirs. Cependant un maillage plus dense en
points d’eau peut aider ceux qui sont éloignés de ces infrastructures car la
ZAR qui s’étend sur 15 km.
Enfin, le transport est l’une des contraintes majeures de la vie dans la Zar.
Le marché le plus proche (Tlemcès) est situé à 28 km d’Intikane. La course
en aller et retour couterait 2000 FCFA.
51
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Activités Commentaires
52
000 voire 35 000 FCFA 6 mois après (Table 5). Les marges sont aussi
intéressantes pour les revendeurs qui peuvent se faire un bénéfice d’au
moins 2000 FCFA/petit ruminant entre deux animations du marché heb-
domadaire.
La gratuité de 2 vaccinations par an ainsi que la vente à prix modéré des
aliments-bétail sont des atouts à exploiter pour le développement de la fi-
lière. Il faudrait aussi ajouter des cas de réussites en récupération de terre
et ensemencement en herbacées qui ont permis de produire des quantités
non-négligeable de fourrage.
Les principales limites de cette sous-filière sont la question de l’eau, l’insé-
curité et les pénuries en aliment bétail observées souvent après Décembre.
La spéculation commerciale sur la paille et son convoyage vers l’Algérie
dans les camions de marchandise, chaque 15 jours, peuvent aussi négati-
vement impacter l’embouche dans le département.
Pour être viable, un minimum d’au moins 10 petits ruminants est souvent
évoqué par les personnes interviewées. Certains penseraient même qu’il
faudrait au moins une trentaine de petits ruminants pour reconstituer un
troupeau dans le cadre d’un élevage extensif.
7.2.2 Maraîchage
Il existe un fort engouement pour le maraichage dans le département et
cela malgré la contrainte légale qui fait du département une zone exclusi-
vement pastorale à part les 9 villages qui ont le statut de village agricole.
Cet engouement est encore plus fort à Tlemcès où la nappe est à peine à
7-8m. En plus, il y’a une très forte demande en fruits et légume, aussi bien
dans le département qu’au Mali voisin, qui n’est pas satisfaite. Cependant
la question de l’eau et la contrainte légale rendent le développement de
cette filière extrêmement compliqué. Les associations d’éleveurs n’hésite-
ront d’ailleurs pas à attaquer en justice toute initiative agricole d’envergure
dans le département.
7.2.3 L’artisanat
Il n’existe pratiquement pas de marché local pour l’artisanat dans le dépar-
tement. Cependant cette filière représente 21% du PIB de la région grâce
au travail de structuration de la filière et la connexion des artisans à des
marchés régionaux, nationaux voire internationaux.
La maroquinerie et la bijouterie connaissent actuellement des difficultés
dans le département à cause du manque d’équipement et du difficile accès
aux matières premières. Les artisans dans ces deux domaines évoquent
souvent le manque de formation et d’assistance pour l’accès aux foires ré-
gionales, nationales et internationales. Un début de solution a été trouvé
avec la formation de quelques jeunes artisans à Niamey pendant 6 mois
avec une prise en charge du HCR. La Direction Régionale de l’Artisanat a
aussi exprimé sa disposition à accompagner les réfugiés artisans dans le
domaine de la formation et l’accès aux foires.
Une filière artisanale qui marcherait localement est l’habillement. 25 tail-
leurs ont été formés et équipés de machine à coudre. La demande en ha-
billement peut être particulièrement forte en saison des pluies. En effet, des
éleveurs des autres régions et même des pays voisins viennent faire paître
leurs animaux dans la zone pendant la saison des pluies. Cette venue mas-
sive des éleveurs fait croitre la demande en habillement et cela, peut être
une bonne opportunité pour cette sous-filière.
53
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Embouche • L’élevage • 2000 à 3000 pe- • 50 kg de son de blé à • Deux vaccinations • Transport
et commerce représente 50% tits ruminants par 4000 FCFA à la mairie gratuites • L’eau
de petits de l’économie du jour de marché contre 11 000 FCFA sur • Calendrier des ventes • Aliment bétail: pénu-
ruminants département dans les périodes le marché maitrisées rie après décembre
de forte demande • Marge d’au moins 2000F
• Insécurité
• 90% vont au CFA/ petit ruminant d’un
Nigéria avec pic jour marché hebdoma-
en Décembre daire à un autre (une se-
maine) pour revendeurs
• Taxe d’entrée sur le
marché de 200 FCFA/
petit ruminant et 500
FCFA/gros ruminant
• Achat à 12 000 à 15000
FCFA/petit ruminant et
revente à 30 000 à 35
000 FCFA 6 mois après
Artisanat • Potentiel existe • Pas de marché • Formation pour quelques • Filière bien structurée • Manque de finance-
• Opportunité offerte local d’artisanat à Niamey pendant 6 au niveau de la région ment
par la région en mois. Prise en charge et • Foires régionales, • Manque de matières
artisanat allocation offertes par nationales et interna- premières et équipe-
le HCR tionales ments
• Offre de formation et • Pas de connexion
d’accompagnement par aux grands centres
la Direction Régionale urbains
de l’Agriculture et la • Pas de connexion
CMANI entre les artisans et
• Opportunité dans la Direction Régionale
l’habillement en saison de l’Agriculture
des pluies
54
7.3 Analyse du Marché
Algérie
Nigéria
Mali
Son de blé
Marché
hebdomadaire Céréales, pâtes, huile
de Tlemcès
Bétail
Céréales, Huile,
pâtes alimentaires, Bétail
sucre, lait
Tahoua
55
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
7.4.2 L’artisanat
Même si la filière artisanale ne peut pas être considérée comme porteuse
dans son état actuel, il serait intéressant de réfléchir sur la meilleure
formule pour connecter les réfugiés artisans aux différentes structures
(Direction Régionale de l’Agriculture, CMANI, Chambre Régionale de
l’Artisanat, Fédération Régionale de l’Artisanat…) afin qu’ils bénéficient
de leur encadrement et de leur assistance. Les artisans doivent profiter
du dynamisme de l’artisanat dans la région pour perfectionner leur acti-
vité et pouvoir en vivre.
56
SECTION 8
SYNTHÈSE ET
RECOMMANDATIONS
Malgré les spécificités des différents sites d’accueil des réfugiés maliens au
Niger, un certain nombre de défis semblent être communs aux trois camps
de réfugiés et la ZAR d’IntiKane. Il s’agit de:
nnLa faible collaboration entre intervenants sur les sites d’accueil des réfu-
giés et les services techniques déconcentrés de l’Etat
nnLe manque de moyens et souvent la faible capacité opérationnelle de ces
mêmes services techniques
nnLa tendance à reproduire systématiquement les mêmes types d’inter-
vention (embouche, AGRs, formation de courte durée non-basé sur un
diagnostic participatif…) sans analyse préalable des contraintes et oppor-
tunités des secteurs économiques concernés
nnDes interventions d’urgence (ce qui est normal en phase d’extrême ur-
gence) non basée sur une logique de marché et ne permettant pas d’avoir
des prix rémunérateurs
nnLa tendance à favoriser une seule étape des chaînes de valeur, la pro-
duction, au lieu d’une approche plus holistique permettant d’améliorer la
performance globale des filières avec une attention particulière à l’accès
aux services de soutiens.
Cependant, certaines « success stories » comme des formations adaptées
avec un suivi post-formation en collaboration avec les services techniques
de l’Etat, des appuis en cash conséquent (plus de 100 000 FCFA par bé-
néficiaire), la réalisation d’infrastructures structurantes (forage profond, sta-
tion de pompage…) viennent rappeler qu’il est bien possible de concilier
intervention en faveur des réfugiés et logique de développement.
Toutes les interventions visant une autonomisation des refugiés doivent
donner la priorité à des montages qui mettraient en relation les services
techniques de l’Etat, le secteur privé, les bénéficiaires et le marché.
Les intervenants en faveur des réfugiés ne doivent pas se substituer aux ac-
teurs directs des filières dans lesquelles ils interviennent. Ils doivent plutôt
jouer un rôle de catalyseur qui permettrait de mieux structurer les filières
et d’améliorer l’action des services de soutien. Ils doivent surtout œuvrer à
développer les capacités des services techniques et du secteur privé au lieu
de les remplacer.
Les interventions doivent tenir compte de l’expertise des bénéficiaires,
de leurs aspirations actuelles et surtout de la dynamique de l’économie
locale.
57
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
58
8.2 Synthèses des propositions d’interventions pour
l’autonomisation des refugiés
L’analyse croisée des groupes cibles, des principales filières et des marchés
des différents départements a permis d’identifier des opportunités d’inter-
vention. Certaines opportunités d’intervention sont spécifiques à chaque dé-
partement alors que d’autres sont pertinentes pour tous les départements.
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Remboursement Financement
conditionnel
HCR Fournisseurs
IMF
ou autres institutions d’intrant
• Département d’Ayorou:
L’analyse croisée du groupe cible d’Ayorou, des principales filières, des
contraintes et des opportunités a permis d’identifier deux opportunités d’in-
tervention qui sont la pisciculture (Figure 23) et la commercialisation de
l’oignon (Figure 24):
59
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Vente prioritaire et à
prix négocié
Réfugié transformatrice
Reporting Contrat Réfugié
et vendeuse de
de service Pisciculteur/autochtone
poisson/autochtone
Remboursement Financement
conditionnel
Fornisseurs
HCR
IMF d’intrants et de
ou autres institutions
services
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
3. 35 000
FCFA/sac
Réfugié(e)s
Services techniques Mali
exportateur
2. 30 000
FCFA/sac
2. 35 000
FCFA/sac
Contrat
de service et Coopérative Marché local
Reporting
renforcement (Stockage et vente) et national
de capacité
1. 5 000
FCFA/sac
HCR Producteurs
ou autres institutions autochtones
Financement
conditionnel 4. 20 0000
FCFA/sac
• Mangaïzé:
L’analyse croisée du groupe cible de Mangaïzé, des principales filières, des
contraintes et des opportunités a permis d’identifier une opportunité d’in-
tervention en séchage, stockage et commercialisation de produits maraî-
chers. Toujours conçue selon le modèle de mise en relation des principaux
acteurs et parties prenantes de la filière, cette intervention permet d’insérer
les réfugiés dans la filière maraîchère par la porte de la transformation et
de la commercialisation de produits ayant une forte demande au niveau
partout au Niger et dans les pays voisins. Cette proposition d’intervention
aura comme avantage:
nnLa lutte contre le bradage post-récolte
nnLa diminution conséquente des pertes post-récolte
nnLe stockage aisé et économique des produits séchés sans devoir construire
des infrastructures onéreuses
nnLa création de valeur ajoutée pour les produits maraîchers qui manquent
de débouché
nnLa garantie de vente pour les groupements de producteurs qui feront de
la « production sous contrat » pour l’unité de séchage, de stockage et de
commercialisation
61
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Remboursement Financement
conditionnel
Producteurs autochtones
HCR
IMF de tomate, piment,
ou autres institutions
poivron
• Abala:
L’analyse croisée du groupe cible d’Abala, des principales filières, des
contraintes et des opportunités a permis d’identifier une opportunité d’in-
tervention en confection collective de tentes en cuir (Figure 26) et leur com-
mercialisation au Mali voisin ou la demande de ce produit est très forte en
période hivernale. Cette intervention est aussi conçue sur le modèle de mise
en relation des acteurs de la filière avec une attention particulière à l’organi-
sation des artisans en coopérative capable de gérer le sourcing et la gestion
des matières premières et l’export-vente des tentes vers le Mali voisin. Ce
montage aura pour avantages:
nnLa réduction de temps de confection extrêmement long en production
individuelle
nnLa fourniture régulière et sécurisée de la matière première
nnL’utilisation des réseaux sociaux des refugiés et la connexion au marché
malien où la demande est plus forte avec selon un calendrier maitrisé
nnL’obtention de prix plus intéressant sur le marché malien où la tente
peut se vendre jusqu’à 500 000 FCFA contre 100 000 à 200 000 FCFA
au Niger.
62
Figure 26: Rappel-Opportunité d’intervention en artisanat dans le département d’Abala
Formation,
accompagnement
et suivi-post formation
Services techniques
Export
Coopérative
Reporting Contrat
cordonniers- Mali
de service
confection de tentes
Remboursement Financement
conditionnel
HCR Fournisseurs
IMF
ou autres institutions (peaux, teintures…)
• Intikane:
L’analyse croisée du groupe cible d’Intikane, des principales filières, des
contraintes et des opportunités a démontré que l’intervention en embouche
et le commerce du bétail (Figure 22) est la principale opportunité d’interven-
tion dans le département en faveur des réfugiés et des populations hôtes.
Il serait peut-être aussi opportun de réfléchir sur un programme de recons-
titution de troupeaux avec un minimum de 30 petits ruminants pour les
réfugiés qui opteraient pour la vie nomade.
Des investissements structurels, comme des forages profonds supplémen-
taires, la récupération et l’ensemencement en herbacée des terres, et un
meilleur maillage des bornes fontaines sur toute la ZAR ferraient permet-
traient de mieux réussir des interventions en élevage et commerce de bétail.
63
ANALYSE DES SYSTÈMES DE MARCHÉS DANS LE CADRE DE L’APPUI AUX MOYENS DE SUBSISTANCE DES RÉFUGIÉS MALIENS AU NIGER
Bibliographie
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ISBN 9789221331179
9 789221 331179