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PARCOURS DE LECTURE ARENDT 2 Verite Et Politique

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Hannah Arendt, Vérité et politique – Parcours de lecture


(Sources : groupes de travail professeurs CPGE)

I. Les enjeux du texte : vérité et pouvoir politique, une alliance impossible ?


 Rappels philosophiques (p. 289-295)

 Vérité et pouvoir politique s’excluent-ils nécessairement (289-290) ? si le mensonge est un


outil si répandu en politique, est-ce parce que la vérité, par essence, n’a pas de pouvoir, et que le
pouvoir politique par essence méprise la vérité ?
 examen d’une double « dignité » : celle de la politique / celle de la vérité
 Est-il légitime de sacrifier l’exigence de vérité aux besoins du pouvoir politique (290-292) ?
— retour à un adage politique du XVIe s. : Fiat justitia, et pereat mundus (Ferdinand Ier)
 interprété par Kant comme affirmation que la justice en tant que valeur sacrée doit
prévaloir sur tout
mais est-ce bien le cas ? Spinoza : n’est-ce pas l’existence & la sécurité même des humains qui
devraient prévaloir, quitte à sacrifier la justice ?
— transformation de cet adage -> Fiat veritas, et pereat mundus : la prévalence de l’action politique
(& notamment du mensonge comme outil non violent permettant peut-être l’accès à une vérité
supérieure) sur la vérité semble encore plus légitime (Hobbes)
 mais critique immédiate de cette conception :
aucune quête de la vérité ne peut se fonder sur le mensonge sans se saper elle-même
aucune survie collective (enjeu de la politique) ne peut être assurée ni même désirée sans
quête de vérité
 Racines de l’analyse du conflit vérité/politique : Platon vs. Hobbes (292-293) : cette analyse
doit se défaire des considérations morales :
— les risques encourus par les « diseurs de vérité » (292) : Platon, allégorie de la caverne :
opposition inexpliquée citoyens / diseurs de vérité -> ces derniers risquent leur vie alors que la
survie de la cité n’est pas menacée ; pourquoi les citoyens se complaisent-ils à ce point dans
« l’erreur et la fausseté » ?
— Hobbes : paradoxe :
sont universellement reconnues les vérités qui ne menacent pas les intérêts humains ;
ex. évidences mathématiques
mais il admet que même ces dernières seraient combattues & dissimulées si elles
s’opposaient à la bonne marche du pouvoir politique
=> rejoignent en cela pensées élevées, supérieures aux connaissances humaines, naturellement
plus menaçantes & donc vulnérables face au politique (doctrines philosophiques censées régler
la conduite humaine + grandes découvertes scientifiques)
 En politique, c’est la vérité de fait qui est menacée (293-295) (conceptuellement distincte de
la vérité de raison) -> la plus vulnérable de toutes les vérités :
— partage la nature même de la politique : actions + événements historiques
— par sa nature changeante & fragile (// affaires humaines), est par essence plus susceptible, si elle
est effacée, de disparaître à jamais sans aucune chance de redécouverte
vs. vérités de raison : plus stables => même temporairement dissimulées, susceptibles d’être
rationnellement retrouvées & rétablies au cours de l’histoire.

II. Les fondements conceptuels de l’analyse du conflit vérité/politique, dans


une perspective d’évolution historique (p. 295-305)

 Avant l’époque moderne, un conflit impliquant la vérité de raison (295-297) :


— distinction conceptuelle : quel est le contraire de la vérité ?
vérité de raison vs. erreur/ignorance (sciences), illusion/opinion (philosophie)
vérité de fait vs. mensonge
=> chez Platon comme chez Hobbes, pas d’examen du mensonge en soi : c’est l’ignorance & l’erreur
qui sont problématiques, car ils examinent le cas de la vérité de raison
2
 cela ne changera qu’avec les progrès des sciences + la morale puritaine -> 2 éléments
expliquant la critique morale croissante du mensonge délibéré
— le conflit vérité [de raison] / politique correspond au conflit philosophe/citoyen (Parménide,
Platon) :
citoyen // opinion sur affaires humaines, changeantes ; communication par la rhétorique
philosophe // vérité à caractère éternel & transcendant ; communication par le dialogue
=> dévalorisation de l’opinion qui se trouve ainsi opposée à la vérité, alors qu’elle est essentielle en
politique puisque fonde tout pouvoir
 La période intermédiaire, chemin vers l’examen des limites de la raison individuelle (297-
299) :
— XVIIe (Hobbes)-XVIIIe s. (297) : encore des traces de cette opposition vérité/opinion -> l’homme
est-il vraiment capable d’accéder à la vérité ?
— depuis XVIIIe s. (Kant, Madison) (297-298) : conscience & analyse des limites de la raison
humaine => il est nécessaire de réunir plusieurs humains pour forger une opinion éclairée
// naissance des débats sur la liberté de parole & de pensée :
XVIIe (Spinoza) (298) : la raison individuelle est infaillible & on ne peut empêcher personne
d’en user librement, mais ne réclame pas liberté de parole pour autant
vs. XVIIIe (Kant, Madison) (298-299) : liberté de parole & de pensée sont inextricablement
liées : la pensée, fragile en soi, ne se forge que dans la communication avec autrui… tout comme
l’opinion ; ainsi, vérité -> opinion
// singulier -> pluriel
// philosophe -> citoyen (vs. Platon, pour qui la masse n’accède pas à la vérité)
 À l’époque moderne, qu’en est-il du conflit vérité/opinion (299-305) ?
— en apparence, la vérité [de raison] n’est plus opposée à l’opinion en politique (299-300) // vérités
religieuses & philosophiques ne conduisent plus le monde, livré à la politique
— mais opposition remplacée par une autre : vérité de fait / politique (300-301), alors que la
diversité d’opinions religieuses & philosophiques est de mieux en mieux admise
=> il est plus dangereux, dans régimes totalitaires,
de révéler des vérités de fait (par ailleurs toujours connues d’un grand nombre de gens)
que d’exprimer des opinions opposées à l’idéologie dominante
+ même dans pays libres, les 1res sont parfois réduites au statut des 2des pour leur ôter de leur force
 enjeu philosophique & politique : qu’en est-il de la « réalité commune & effective »
(301) ? le conflit vérité/opinion n’est donc pas si apaisé que cela :
— la transformation d’une vérité de fait en opinion a quelque chose d’inacceptable (301-303) :
si la vérité philosophique apparaît comme transcendante, presque surhumaine, fruit de la
solitude plus que de la multitude & donc difficile à ramener dans le monde (allégorie de la
caverne),
la vérité de fait est immanente, devant les « yeux du corps » (302), ni étrangère, ni extérieure
aux humains : elle est de ce monde & suppose la multiplicité des témoignages
 contrairement à la vérité philosophique, elle relève du même domaine que l’opinion :
celui des faits, profondément politique => elles devraient se compléter & non s’opposer,
puisque
vérité de fait fonde opinion
// vérité de raison fonde pensée philosophique
— la vérité de fait peut-elle se passer du travail de l’interprétation (303-305) ?
 non (tout récit de faits résulte d’une sélection + organisation en histoire),
mais cela ne signifie pas qu’elle n’existe pas : il faut
distinguer vérité/opinion/interprétation
reconnaître la manipulation des faits quand elle existe ; anecdote de Clemenceau (304)
=> retour à la question centrale : raisons de l’hostilité naturelle de la politique à la vérité & de ses
tentatives d’éliminer celle-ci quand cela la sert.

III. La vérité est-elle impuissante par nature ? (p. 305-317)

 Le caractère inflexible de la vérité se marie mal avec la politique… (305-307) :


3
opinion : résultat de la persuasion ; changeante (Platon)
vs vérité : résultat de l’instruction ; immuable ; coercitive, indiscutable, contraignante
(même pour Dieu, Grotius) : ne requiert aucun accord pour exister, « despotique » (Mercier de
La Rivière)
=> extérieure au domaine politique, qu’elle concurrence par sa force impérieuse, affranchie de
toute discussion & de toute opinion, comment pourrait-elle le contrôler ?
 … qui, contrairement à elle, se fonde sur l’élaboration discursive et contingente d’opinions
(307-310) :
— principe de représentativité de la pensée politique // « mentalité élargie » (Kant) : même élaborée
dans la solitude & l’indépendance, la pensée politique se forge en se rendant la multiplicité des
autres points de vue présente à l’esprit, en se mettant à la place d’autrui
 même au sein de l’opinion politique, dose d’universalité & d’impartialité
— => alors que l’opinion ainsi formée semble lumineuse, car résultat d’un processus vraiment
discursif d’élaboration progressive,
— la vérité, elle, comporte dans ses modes d’assertion une part opaque (et non complètement
obscure) : s’impose sans « élucidation » (309)
 surtout valable pour vérité de fait : rationnellement déroutante car contingente &
hasardeuse (Kant) puisque les choses auraient pu être autrement qu’elles ne sont //
condition de la liberté
-> sorte de nécessité tardive, uniquement déclenchée par l’avènement des faits eux-mêmes qui
suppriment les autres possibilités de l’être
// cela rapproche la vérité de fait de l’opinion : ne semble pas évidente, uniquement établie sur
des témoignages toujours possiblement douteux
 Quelles chances a la vérité de s’imposer parmi les hommes (310-313) ?
— point de départ : une proposition socratique, « il vaut mieux subir le mal que faire le mal » (311)
-> vérité philosophique se rapprochant de la vérité de fait car censée inspirer les comportements
& non formulée comme un impératif
— or, difficulté à s’imposer (311-312) : Socrate n’arrive pas à convaincre ses interlocuteurs, pas de
preuve suffisante, pas assez de force de persuasion, la discussion semble impossible
— => retour à l’opposition philosophe/citoyen (312-313) :
philosophe : sensible à l’argument de l’unité de l’être => impossible de se brouiller avec
soi-même en commettant le mal sans détruire toute capacité de pensée, vue comme dialogue entre
soi & soi ; la vérité philosophique comporte donc une part de contrainte
vs citoyen : au nom de la protection de la société & de la survie du collectif, les principes
éthiques individuels ne s’appliquent pas forcément ; le bien-être singulier ne prévaut pas
 La vérité philosophique est donc « non politique par nature » (313) ; alors, quelle est sa
puissance (313-317) ?
— incapacité à s’imposer aux opinions (313), car singulière vs. multiples, sauf si c’est
par la violence
ou par le consensus… qui n’est qu’une opinion toujours changeante, non une
reconnaissance de son caractère éternel & contraignant
— même impuissance quand elle est affirmée par des hommes d’État (314-315)
ex. affirmation de l’égalité des humains entre eux (Jefferson), placée au-dessus de discussion +
consensus pour éviter toute remise en question, alors qu’elle n’est ni transcendante ni démontrable
philosophiquement (sauf dans des systèmes détachés du politique)
=> affirmation purement politique, certes nécessaire à l’exercice de la liberté, mais qui est, par
nature, opinion (discursive, discutable, consensuelle, communiquée par persuasion) et non vérité
— mais il reste à la vérité philosophique une forme de puissance (315-316), indéniable puisque
l’éthique en porte la trace : l’« enseignement par l’exemple » (315), parfois au prix de la vie
(Socrate)
 l’exemplarité comme seule force pratique de la vérité philosophique, sa version à elle de
la persuasion ; inspiration & intuition reconnues pour leur puissance effective (Jefferson,
Kant)
NB : « expérience limite » (316) de la philosophie, car met déjà un pied dans l’action
4
+ non valable pour la vérité de fait : ne comporte pas, par nature, de principes éthiques ;
l’obstination d’un « diseur de vérité » ne prouve pas la véracité de ce qu’il affirme.

IV. L’art du mensonge en politique & de la manipulation de masse, sa


généralisation la plus dangereuse (p. 317-330)

 Avantages paradoxaux du mensonge sur l’affirmation de la vérité de fait (317-320) :


— le mensonge délibéré (inverse de la vérité de fait) comme « action » (317-318) : dès lors qu’il y a
tentative de transformer les faits dans un récit, il y a action sur ces derniers, y compris quand le
mensonge est faussement présenté comme « opinion » légitime -> confusion vérité de fait/opinion
— l’action, distinction fondamentale entre le diseur de vérité & le menteur (318-320) :
diseur de vérité : ne peut se mêler d’action / de politique sans se compromettre lui-même (cela
saperait indépendance & impartialité, céderait au règne des intérêts) ; est du côté de
l’acceptation, non du changement du monde
vs menteur : « acteur par nature » (319) puisque son mensonge veut transformer le monde
 mensonge = dévoiement (… & preuve) de la liberté, capacité à faire/dire les choses
autrement qu’elles ne sont
+ seul cas où dire la vérité est une forme d’action : face au mensonge institutionnalisé
— la vérité a ceci de gênant qu’elle est moins convaincante que le mensonge (320) :
mensonge : pensé pour s’adapter au public (servir intérêts, plaisir) => aisément crédible
vs. vérité : surprenante, étonnante, pas forcément rationnelle
 Raisons, fondements & conséquences du mensonge d’État (320-324) :
— caractéristique de la « manipulation de masse » (320-322) moderne, par opposition aux
mensonges politiques d’autrefois (321) : porte sur des faits connus, qu’il faut réécrire pour
fabriquer une image nouvelle, remplacer réalité
 violente par nature, détruit le réel
— cette manipulation moderne ne connaît plus les limites naturelles du mensonge politique
d’autrefois (322), qui permettaient de le circonscrire dans la « texture » (322) du réel et donc
finalement de le révéler :
1. ne s’adressait qu’aux individus : ne supposait pas de remplacer toute la réalité
2. ne s’adressait qu’aux ennemis : ne supposait pas de se tromper soi-même
vs. désormais : gravité supplémentaire du mensonge d’État :
1. propose un substitut complet au réel…
2. … en croyant d’abord à ses propres mensonges : l’autosuggestion comme garantie de
crédibilité, dans la construction collective & partagée de la croyance (anecdote du
guetteur médiéval 323, voir MP p. 51)
NB. en Occident, indulgence morale face à la tromperie de soi-même ; peu d’exceptions
(Dostoïevski) -> étonnant car au moins, celui qui ne trompe que les autres connaît encore la vérité,
la préserve au lieu de l’éliminer & se réserve la possibilité de faire amende honorable
— risques inhérents à la manipulation de masse (324-326) :
 disparition complète du réel, remplacé par des images de publicité / propagande :
dégradation des principes de la raison d’État, appliqués aux affaires internes
=> efforts conjoints du collectif (y compris des victimes de la manipulation) pour préserver ces images
-> les « diseurs de vérité » vus comme danger politique majeur, transformant ainsi un enjeu
extérieur (image aux yeux du monde & des ennemis) en enjeu intérieur (cohésion du groupe
autour du mensonge, nécessairement partagé par ses dirigeants eux-mêmes quand on est en
démocratie)
 Les limites à la puissance du mensonge d’État et de la manipulation de masse (326-328) :
— concurrencés par la force de la vérité de fait (326-327), qui finit toujours par s’imposer face aux
images fabriquées
 un mensonge complet, absolu & définitif supposerait des modifications permanentes, une
adaptation toujours changeante, impossible à long terme
— mais une conséquence bien plus grave : la disparition, chez l’individu, de la notion même de
vérité : la vraie conséquence du mensonge de masse n’est pas que le mensonge passe pour vérité,
mais que toute capacité à se construire une notion du vrai quel qu’il soit est détruite (327-328)
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— pourtant la nature même des affaires humaines limite heureusement la puissance du mensonge
(328) : contingentes & changeantes, mais paradoxalement stables dans leur réalité, limitent
doublement les possibilités de substitution & d’adaptation :
 le mensonge d’État étant aussi infini que les possibilités d’action elles-mêmes, il ne peut
qu’aller à l’autodestruction dès lors qu’il n’est pas circonscrit & ambitionne de remplacer
le réel, car il devrait pour cela se reproduire à l’infini
+ impossible de concurrencer la stabilité du réel (Montaigne) : le mensonge d’État crée une
impression de flou & de mouvement perpétuels
=> bien que lié par nature à la politique, le mensonge s’en distingue en ce qu’il ne peut porter que sur
le passé alors que l’action s’adresse au futur (329) -> le mensonge d’État est stérile, l’inverse
d’une véritable action, d’où sa puissance destructrice
— finalement, une vérité de fait plus puissante que les mensonges (329) : malgré tous ses efforts &
parfois ses réussites, le pouvoir politique ne peut pas menacer l’intégralité de la réalité : parce que
les faits sont irréversibles, la vérité de fait est nécessairement à l’abri du désir humain de
transformation
+ parce qu’il est temporaire, le pouvoir politique ne peut s’attaquer à la permanence des faits
passés : pour agir véritablement politiquement, il ne faut donc les prendre ni pour absolument
nécessaires, ni pour suffisamment fragiles pour être réécrits selon ses intérêts. (330)

V. Conclusion : les fonctions extérieures à la politique, garantes de la survie


de la vérité (p. 330-336)

 La vérité possède une extériorité salvatrice par rapport aux attaques politiques (330-331)
=> la politique, malgré ses efforts, ne peut pas l’éliminer pour la remplacer totalement
+ l’analyse de ces questions suppose de se placer soi-même, en tant que « diseur de vérité », hors
du champ politique :
 Positions privilégiées pour protéger la vérité des attaques de la politique (331-333) :
— modes de vie & de pensée isolés de la politique, incompatibles avec elle, requérant la solitude &
garantissant pensée indépendante (« philosophe », « savant », « artiste », « historien », « juge »,
« découvreur de faits », « témoin », « reporter », 331)
— institutions mues par la quête de vérité même hors cas de conflits avec la politique :
le judiciaire
l’enseignement supérieur (notamment sciences humaines & histoire) : ne concurrence
pas le pouvoir politique (vs. Platon), mais garantit indépendance & impartialité de
l’analyse, qui peut déplaire => menaces régulières sur les universités
+ éventuellement, la presse, « 4e branche du gouvernement » (333) en puissance, à condition de
protections renforcées contre le pouvoir politique
 Le rôle essentiel du « raconteur d’histoire » dans l’établissement de la vérité (333-334) :
parce que tout établissement de la vérité est d’abord récit d’une histoire qui donne sens à des faits
pourtant contingents (Karen Blixen), raconter une histoire est une entreprise proprement
philosophique (Hegel)
=> historien, romancier, poète :
transfigurent les faits, ce qui permet à l’humain de les accepter, de juger & d’agir (Aristote)
et se placent hors politique (impartialité, désintéressement) ; Homère & Hérodote à l’origine
de l’objectivité nécessaire à toute quête de la vérité de fait
 Conclusion pleine d’espoir sur la grandeur de la politique (335-336) : elle n’est heureusement
pas seulement affaire de conflits entre intérêts divergents comme peut le laisser penser sa lutte
historique contre la vérité,
mais aussi & surtout condition fondamentale de l’action collective permettant aux humains
d’habiter le monde,
d’autant plus grande qu’elle reconnaîtra ses propres limites : son incapacité à modifier une
vérité qui la fonde & la dépasse.

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