LE PASTEUR ET LA GESTION DE SA COMMUNAUTÉ EN CE DEBUT DU IIIe

MILLENAIRE

INTRODUCTION

I - ETATS DU IIIe MILLÉNAIRE DU POINT DE VUE SÉCULIER ET ECCLÉSIAL

I.1 CE QUE PRESENTE LE IIIe MILLENAIRE SUR LE PLAN SECULIER

I.1.1 Le Contexte du Troisième Millénaire en Afrique: Terreur et Violence

I.1.2 Les Réalités des Besoins et Valeurs de la Période du Troisième Millénaire

I.1.3 Les Objectifs du Troisième Millénaire

I.2 APPROCHE DE L’ÉGLISE AMBIVALENTE EN RAPPORT AU MONDE DU IIIe

MILLENAIRE

I.2.1 Église d’Ephese (Rév. 2 :1-6)

I.2.2 Pergame, l'Église Compromettante (Rév. 2 : 12-17)

I.2.3 l’Église de Thyatire (Rév 2 :18-29)

II. RESPONSABILITES DU PASTEUR DE L’EGLISE

II.1 PASTEUR : SENTINELLE ET EXAMINATEUR DE LA PAROLE DE DIEU DANS

SA COMMUNAUTE

II.1.1 Pasteur comme Sentinelle dans sa Communauté

II.1.2 Le Pasteur Examinateur de la Parole de Dieu en face des divers Enseignements

II.2 PASTEUR : ADMINISTRATEUR DE L’EVANGILE HOLISTIQUE

II.2.1 Le Pasteur en tant qu’Entrepreneur Social

II.2.2 Pasteur et l’Évangile de la Prospérité

II.3 LEADER VISIONNAIRE ET L’OECUMENISME

II.3.1 Le Pasteur et les autres Confessions Religieuses

II.3.2 Cas des Luthériens et Catholiques

II.3.3 Le Piège de l’Œcuménisme

CONCLUSION

1
INTRODUCTION

Depuis des siècles en particulier le troisième millénaire la société est en pleine effervescence sur
une grande échelle. La religion a subi une série de mutations profondes. Impressionnés par
l’effervescence actuelle des phénomènes religieux au sein de la société, effervescence se
manifestant par exemple, d’inspiration chrétienne ou orientale dans la popularité de l’ésotérisme,
de l’occultisme, de la magie et d’une foule d’autres modes culturelles de ce genre et dans l’attrait
exercé sur plusieurs par la présentation de l’évangile de la prospérité et des miracles tous azimuts
qui ont de portée d’influence de manière extensive sur la société.

Se basant sur des indices comme la baisse de la pratique religieuse au préjudice de la

sécularisation1 caractérisée par les principes de la mondialisation2 et de la globalisation3 qui tous
sont liés au matérialisme4, pluralisme5, relativisme éthique6 et au narcissisme,7 l’intention de ce
travail est de tenter de faire le point sur le serviteur de Dieu au troisième millénaire. Dans un
millénaire comme celui-ci la question que l’on se pose, quelle place pourrait occuper le pasteur
dans un tel âge en pleine croissance tous azimuts? Nous avons intérêt de présenter : les états du 3e
millénaire du point de vue séculier et ecclésial. Sur le plan ecclésiologique, trois églises seront

1 La sécularisation est une obligation qui s'impose à l'homme qui doit être libre, maître et responsable du monde. Elle
met l’accent sur la libération à l'égard de la religion et de l'Église.
2 Mondialisation, il correspond à un libre échange des marchandises, des capitaux, des services, des personnes,

des techniques et de l'information. Il désigne le processus d'intégration des marchés et de rapprochement des humains
qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et
de marchandises, et des retombées des technologies de l'information et de la communication (TIC) à l'échelle
planétaire. Elle se manifeste, outre l'interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et
l'intensification de la concurrence, par l'expansion des échanges et des interactions humaines. La mondialisation est
un concept qui tend à effacer les frontières géographiques et culturelles.
3 La globalisation décrit les interdépendances entre différentes activités industrielles, commerciales ou financières de

par le monde. Au niveau de l’entreprise, il s’agit d’une stratégie qui consiste à utiliser les savoir -faire les plus
pertinents, quelle que soit leur localisation dans le monde.
4 Le matérialisme… Obsession pour les choses matérielles : L’amour de l’argent, la recherche de gloire, Course à la

mode. Le matérialisme étouffe notre vie spirituelle. Plus le temps ni la force: Lire la Parole de Dieu, Prier. Nous nous
éloignons de Dieu sans le savoir.
5 Le pluralisme : toutes les religions sont égales. Le pluralisme est contre toute forme d’évangélisation et rejette le

caractère unique du salut en Jésus-Christ • Or, Jésus est l’unique chemin pour aller vers Dieu (Jn. 14,6)).
6 Le relativisme éthique: plus de repère morale, la Bible ne gouverne plus la vie du chrétien • Jésus n’est plus le Seul

Seigneur • La mentalité du monde est la référence absolue; Union libre, Avortement Homosexualité, Mariage
homosexuel Suicide mode d’emploi
7 Le narcissisme: amour pathologique de soi et excessif pour soi, c’est l’admiration sans borne du moi. Il est caractérisé

par cette tendance d’individus à être prétentieux, arrogants, égocentriques et vaniteux, utilisant leur puissance sociale
considérable et leur tendance à adopter un comportement d’exploitation pour se hisser à des positions d’autorité ou de
proéminence sociale.

2
étudiées : églises Éphèse, Pergame et de Thyatire. Les responsabilités du pasteur en tant que
sentinelle et examinateur de la parole de Dieu en face des divers enseignements; le Pasteur en tant
qu’administrateur de l’évangile holistique; le Pasteur visionnaire et l’œcuménisme sont autant de
points à examiner dans cet exposé.

I - ETATS DU IIIe MILLÉNAIRE DU POINT DE VUE SÉCULIER ET ECCLÉSIAL

I.1 CE QUE PRESENTE LE IIIe MILLENAIRE SUR LE PLAN SECULIER

I.1.1 Le Contexte du Troisième Millénaire en Afrique: Terreur et Violence

L'un des plus importants conflits du IIe Millénaire a eu lieu en Afrique. Du fait de sa durée, de sa
nature, et de ses motivations, ce conflit peut être qualifié de multi-séculaire, d'asymétrique, et de
tentative systématique pour imposer des valeurs et s'approprier des ressources stratégiques. Ce
conflit est multi-séculaire parce qu'il s'est déroulé sur quatre à cinq siècles et asymétrique en ce
qu'il a mis face à face, des agresseurs, en l'occurrence, certains Etats européens à des populations
structurellement agressées sur toute l'étendue de l'espace africain.8
Les bouleversements que l'Afrique a connus au cours du IIe Millénaire sont multiformes et
complexes et d'une ampleur sans seconde, sur un espace de cette dimension. Au cours de ce
millénaire, une véritable "Guerre contre l'Afrique" a été menée, après que les plus grands penseurs
de l'époque et les spécialistes des "sciences d'outre-mer", l'ait érigé en théorie scientifique. Cette
démarche servait de justificatif à l'usage systématique de la violence et de la terreur contre les
Africains et les biens qui leur appartenaient, au nom d’une doctrine dans laquelle, le pouvoir
religieux, militaire, politique, financier, techno-scientifique devait relever d’un monopole exclusif
de l’Hegêmon. La détention de ce monopole permettant, d’une période à l’autre, d’absoudre des
péchés, d’exploiter dans l’impunité, de décider sans rendre compte, de donner après avoir tout pris,
d’annuler des dettes qui ont été remboursées et d’innover sans partager. 9
Il existe une continuité avérée entre les mécanismes suivants qui ont successivement été mis en
place et contribuent à faire de la globalisation une force négative :

8 Sams Dine SY, Un 3e Millénaire éthique et politique est-il possible ? Pistes pour une interrogation prospective, p.1
9 Ibid., p.2

3
- la colonisation qui en a été la continuation par d’autres moyens ;
- la fragmentation du continent pendant toute la période post-coloniale ;
- la dévalorisation systématique des ressources naturelles et humaines de l’Afrique par le biais du
système d’échange inégal ;
- le système de l’endettement et de l’aide au développement ;
- la dépossession de ses populations de tous les attributs de la dignité, de tout sens de responsabi -
lité et d’organisation.

Il s’agit en fait d’une tendance lourde - multi-séculaire - de dégradation continuelle du potentiel

économique de l’Afrique et d’affaiblissement progressif de l’autonomie individuelle et collective
des Africains, dont les effets ultimes ont été la perte des qualités indispensables à l’expression de
soi et à la participation active à l’évolution mondiale.
Le système global s'est aussi présenté sous diverses formes, allant de la ségrégation raciale aux
travaux forcés, en passant par l'économie de traite et l'expatriation des cerveaux africains. En outre,
le processus à l'œuvre tend à généraliser à toute l'humanité, l'usage de la violence et de la terreur
qui était réservé à l'Afrique au cours des siècles passés depuis le XXe siècle.

I.1.2 Les réalités des Besoins et Valeurs de la Période du Troisième Millénaire

Le monde d’aujourd’hui est loin de l’idéal chrétien d’un développement humain intégral et
respectueux de la création capable d’atteindre tous les peuples de la terre. Le progrès économique
et technologique global des dernières décennies s’est accompagné de déviations et de déséquilibres
qui ont fini par affecter les familles, tant dans les pays développés que dans les plus pauvres. Ainsi,
nous vivons dans un monde plein de contradictions, dans lequel le futur ne se distingue pas
clairement. C’est justement pour cela que nous devons agir parce que nous pouvons le changer !

Du point de vue économique 10, nous sommes immergés dans la culture de la globalisation des
moyens de production, et des habitudes de consommation. Les opportunités de créer du travail et
de la richesse en n’importe quel point de la planète sont accompagnées d’une grande compétitivité
entre les états, et souvent d’une diminution de la protection sociale, d’une exploitation illimitée

10 EquipeNotre Dame, Vocation et Misin à l’Aube du Troisième Millénaire, Fatima, 20 Juillet 2018
https://www.equipes-notre-dame.be/wp-content/uploads/2019/10/Vocation-et-Mission-FR.pdf, p.14 (Withdrawn 08
Août 2024)

4
des ressources de la terre et de pratiques spéculatives 11 ainsi que de corruption. Une conséquence
de tout cela est la situation de tension permanente pour une grande partie de l’humanité et l’énorme
augmentation des migrations, libres ou contraintes.

Du point de vue social12, quand la compétitivité et la consommation cachent une diminution de

l’éthique, et également de Dieu, on passe à la culture du rejet et de la non-protection. L’être humain
reste réduit à sa capacité de produire et de consommer. Celui qui en est dépourvu n’est pas au bas
ou à la périphérie de la société, il est au dehors. Ce style de vie qui exclut de nombreuses personnes
a développé dans le monde une globalisation de l’indifférence: sans en être bien conscients, nous
sommes comme anesthésiés, nous perdons notre capacité de voir et d’assister celui qui est au bord
du chemin.

Du point de vue de la religion13, la culture individualiste conduit au relativisme moral et à la

relégation de Dieu dans la sphère privée. Cela appauvrit la vie publique et la société qui se privent
de valeurs objectivement bonnes pour tous et négligent de soutenir et guider clairement les
personnes face aux grandes questions qui se posent à eux, tout particulièrement aujourd’hui sur le
plan de l’éthique. L’Église aujourd’hui doit pallier ce manque. L’affaiblissement de la foi et de la
pratique religieuse laisse aussi les familles plus démunies devant leurs difficultés. Beaucoup de
personnes souffrent l’enfer de la solitude, provoquée par la fragilité des relations et l’absence de
Dieu dans leurs vies. Elles peuvent alors se laisser attirer par de nouvelles « offres » religieuses,
certaines tendant vers le fondamentalisme et d’autres proposant une spiritualité sans Dieu. Ces
propositions fallacieuses trouvent souvent un écho favorable dans les périphéries et les zones les
plus pauvres où les personnes souffrent de forts manques et vivent dans la douleur.

I.1.3 Les Objectifs du Troisième Millénaire

Dans le cadre des objectifs fixés à l’occasion de la Déclaration du Millénaire, le PNUD 14 a publié
son « Rapport mondial sur le développement humain 2003 ». Le XXIème siècle s’est ouvert sur
une déclaration de solidarité sans précédent, affirmant la volonté de débarrasser la planète de la
pauvreté. En 2000, par la Déclaration du Millénaire adoptée aux Nations Unies lors de la plus

11 Qui concerne l'opération qui vise à anticiper les variations du prix d'un bien économique
12 Equipe Notre Dame, ibid , p.15
13 Ibid., p.18
14 Programme des Nations Unies pour le Développement.

5
grande réunion de chefs d ’État et de gouvernement jamais convoquée, les pays, riches et pauvres,
se sont engagés à faire de leur mieux pour éradiquer la pauvreté, défendre la dignité humaine et
l’égalité et parvenir à la paix, à la démocratie et à assurer la durabilité des ressources
environnementales. Les dirigeants mondiaux ont promis de s’allier pour remplir des objectifs
concrets de nature à faire avancer le développement et à réduire la pauvreté au plus tard en 2015. 15

En effet, les Objectifs du Millénaire pour le développement engagent les pays du globe à redoubler
d’efforts pour s’attaquer à l’insuffisance des revenus, à l’omniprésence de la faim, aux inégalités
sociologiques entre hommes et femmes, à la dégradation de l’environnement et au manque
d’instruction, de services de santé et d’eau potable. Ils prévoient également des actions visant à
alléger la dette et augmenter l’aide, les échanges et les transferts de technologies au bénéfice des
pays pauvres. L’éradication de la pauvreté doit contribuer à un monde plus sûr. 16 C’est d’ailleurs
la visée de la Déclaration du Millénaire.

I.2 APPROCHE DE L’ÉGLISE AMBIVALENTE (ambiguë) EN RAPPORT AU MONDE

DU IIIe MILLENAIRE
Trois églises caractérisent notre IIIe Millénaire : Éphèse, Pergame et Thyatire. Leurs études nous
permettrons d’identifier ce qui caractérise notre millénaire présent sur l’aspect ecclésial.

I.2.1 EGLISE D’EPHESE (Rev. 2:1-6)

Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse : Voici les paroles de celui qui tient les sept étoiles 17 dans sa main droite et qui
marche parmi les sept chandeliers d'or 18 : 2 Je connais tes œuvres, ton travail acharné et ta persévérance. Je sais
que tu ne peux pas tolérer les hommes méchants, tu as éprouvé ceux qui se prétendent apôtres mais ne le sont pas,
et tu les as trouvés menteurs. 3 Tu as persévéré et tu as enduré des épreuves à cause de mon nom, et tu ne t'es pas
lassé. 4 Pourtant, je t'en veux : tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d'où tu es tombé ! Repens-
toi et pratique tes premières œuvres, sinon je viendrai à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place à moins que tu ne
te repentes. 6 Mais tu as ceci en pour toi: c’est que tu as de la haine pour les œuvres des Nicolaïtes, que je hais aussi.
7 Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux églises. A celui qui vaincra, je donnerai le droit de
manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.

15 Dimitri Verdonck, Les objectifs du Millénaire Résumé des grands points,

https://www.pourlasolidarite.eu/sites/default/files/publications/files/notes_danalyse_les_objectifs_du_millenaire.pdf
p.1
16 Ibid

17
Sept étoiles – sont les anges (1 :20) : Tenues dans la main droite, elles symbolisent le pouvoir souverain de Jésus
sur les églises.
18
Les sept chandeliers d'or : Les sept Églises

6
Chacun des sept messages des églises en Asie mineure, commence par une description ou une
désignation personnelle de Jésus-Christ tirée de la vision du Christ donnée dans Apocalypse 1.
(Dans le cas d'Éphèse, voir Apocalypse 1 : 12, 16, 20.) L'assemblée d'Éphèse avait bénéficié d'un
certain nombre de dirigeants « stellaires » - Paul, Timothée et l'apôtre Jean lui-même - mais le
Seigneur leur a rappelé qu'il contrôlait le ministère, plaçant les « étoiles» là où il voulait. Comme
il est facile pour une église de devenir fière et d'oublier que les pasteurs et les enseignants sont des
dons de Dieu (Ep 4: 11) qui peuvent être retirés à tout moment.

A l’époque romaine, la ville « était essentiellement une ville religieuse, où l’on n’adorait pas
seulement la Grande Artémis, mais où se vendaient force amulettes, statues sacrées et
combinaisons de lettres magiques». 19 Le temple d’Artémis (Diane pour les romains) comptait
parmi les sept merveilles du monde.

« L’empire nageait dans l’immoralité et les crimes de toutes sortes. Les mariages étaient facilement
dissous et les enfants, considérés parfois comme une charge trop lourde, étaient vendus comme
esclaves ou donnés à élever à des esclaves ». Par contre la classe des affranchis augmentait
constamment. Ces anciens esclaves dont beaucoup avaient été libérés à la mort de leur maître
étaient des travailleurs habiles et compétents. Ils surent s’enrichir rapidement et se faire une place
importante dans la société. La majorité des chrétien étaient des affranchis ou des esclaves (Cf Eph
6 :5-9, Col 3 :22- 4 :1).

Actes 19 dépeint le climat qui régnait à Ephese. A l’époque de Jean, « sa lumière s’était éteinte »
à cause de son déclin et de sa maladie mortelle. La lassitude et la dégradation morale de la ville en
déclin sonnaient le glas.20

Approbation (vv. 2-3, 6). Au début, c’était une église au service, occupée à accomplir les œuvres
du Seigneur. Nul doute que leur emploi du temps hebdomadaire était rempli d’activités. C'était
aussi une Église sacrificielle, car le mot travail signifie « travailler jusqu'à l'épuisement ». Les
chrétiens d’Éphèse ont payé un prix pour servir le Seigneur. Ils formaient une assemblée fidèle,
car le mot patience signifie « endurance à l’épreuve ». Ils ont continué même si les choses étaient
difficiles.

19
A. Kuen, Introduction au Nouveau Testament 4 e volume : L’Apocalypse, Saint- Légier, éditions Emmaüs, 1997,
p.40
20
Chester O’Brien et al, ibid., p.39

7
L'Église d'Éphèse était un peuple séparé, car ils examinaient soigneusement les ministres en visite
(voir 2 Jean 7-11) pour voir s'ils étaient authentiques. Paul avait averti les anciens d’Éphèse que
de faux enseignants viendraient de l’extérieur et même surgiraient de l'intérieur de l'Église (Actes
20: 28-31), et Jean leur avait demandé de « mettre à l'épreuve les esprits » (1 Jean 4 : 1-6). En
effet, Satan a ses faux ministres et l’église doit être constamment en alerte pour les détecter et les
rejeter (2 Cor 11 :1-4,12-15).

Les chrétiens d’Éphèse se sont séparés non seulement des fausses doctrines mais aussi des
fausses actions (Ap 2 : 6). Le mot Nicolaïte signifie « conquérir le peuple ». Certains étudiants
de la Bible croient qu'il s'agissait d'une secte qui « régnait sur » l’Église et volait au peuple sa
liberté en Christ (cf. 3 Jean 9-11).

Accusation (v. 4). Cette église occupée, séparée et sacrificielle souffrait vraiment de « troubles
cardiaques» – ils avaient abandonné leur premier amour ! Ils faisaient preuve « d’œuvres… de
travail… et de patience » (Ap 2 : 2), mais ces qualités n’étaient pas motivées par l’amour pour
Christ.
Malgré les privilèges dont elle avait bénéficié, l'église d'Éphèse risquait de perdre sa lumière !
L’Église qui perd son amour perdra bientôt sa lumière, aussi solide soit-elle sur le plan doctrinal.

I.2.2 PERGAME, L'ÉGLISE COMPROMETTANTE (Rév. 2 : 12-17)

12 « À l'ange de l'Église de Pergame, écris : Ce sont les paroles de celui qui possède une épée aiguë à double
tranchant. 13 Je sais où tu habites, où Satan a son trône. Pourtant tu restes fidèle à mon nom. Tu n'as pas renoncé à
ta foi en moi, même aux jours d'Antipas, mon fidèle témoin, qui a été mis à mort dans votre ville, où habite Satan.
14 Néanmoins, j'ai quelques reproches contre toi : tu as là-bas des gens qui s'en tiennent à l'enseignement de Balaam,
qui enseignait à Balak pour inciter les Israélites au péché en mangeant des aliments sacrifiés aux idoles et en se livrant
à l'impudicité. 15 De même, tu as aussi ceux qui s'accrochent à l'enseignement des Nicolaïtes. 16 Repens-toi donc!
Sinon, je viendrai bientôt vers toi et je les combattrai avec l'épée de ma bouche. 17 Celui qui a des oreilles, qu'il
entende ce que l'Esprit dit aux églises. À celui qui vaincra, je donnerai un peu de la manne cachée. Je lui donnerai
aussi une pierre blanche sur laquelle sera écrit un nouveau nom, connu seulement de celui qui la reçoit.

Contexte

Surnommée « la plus grande ville d'Asie Mineure », Pergame possédait le premier temple dédié à
César et était un fervent promoteur du culte impérial. C'est probablement ce que signifie « le siège
de Satan » dans Apocalypse 2 : 13. La ville possédait également un temple dédié à Esculape
(Asklepios), le dieu de la médecine, de la guérison, dont l'insigne était le serpent entrelacé sur le

8
bâton apparaissait en effigie sur les pièces de monnaie. 21 (C'est encore un symbole médical
aujourd'hui.) Satan, bien sûr, est également symbolisé par le serpent (2 Cor 11 : 3 ; Apocalypse 12
: 9 ; 20 : 2). C'était aussi une ville célèbre et prospère, et ses dirigeants avaient été les premiers à
inviter les Romains dans les affaires de l'Asie Mineure. Les Romains considéraient « l’épée »
comme le pouvoir d’exécuter la peine capitale (comme dans Romains 13 : 4).

Approbation (v. 13). Comme leurs frères et sœurs de Smyrne, les croyants de Pergame avaient
subi des persécutions et un de leurs hommes est mort pour la foi. Malgré d’intenses souffrances,
cette église était restée fidèle à Dieu. Ils refusèrent de déposer de l’encens sur l’autel et de dire :
«César est Seigneur ».

Le Fils de Dieu connait bien la situation et les expériences de l’Église de Pergame. Nous avons
déjà relevé les difficultés qui résultaient du culte de César. [si quelqu’un refusait de s’incliner
devant César ou remplaçait les mots kurios Kaiser (Seigneur César) par kurios Iesous (Seigneur
Jésus), on dressait le bûcher pour lui et convoquait la population pour assister à son supplice. 22]
L’Église de Pergame abritait des croyants comme Antipas (probablement un membre connu de la
communauté, peut-être le pasteur) qui est mort pour sa foi. Tous les citoyens étaient censés
participer à la religion civile, sinon ils seraient soupçonnés de déloyauté envers l'État.

La description que le Seigneur fait de Lui-même (« Celui qui a l'épée tranchante », Apocalypse
2 : 12) encouragerait sûrement le peuple, car l'épée était aussi le symbole du proconsul Romain. Il
était plus important que l’Église craigne l’épée du Christ plutôt que l’épée Romaine
(Apocalypse 2 : 16). L'« épée » dans l'*Ancien Testament et la *littérature apocalyptique
symbolisait souvent le jugement ou la guerre ; cf. 1:16 ; 2 :16 et 19 :13. Christ a l’épée aiguë à
deux tranchants, un terme descriptif bien connu pour la parole de Dieu. Dans ce contexte, il peut
avoir une connotation positive ou négative selon le fait qu’il signifie protection ou jugement. 23
L'épée est une représentation symbolique de la double capacité de la Parole de Dieu à séparer les
croyants du monde et à condamner le monde pour son péché. C’était l’épée du salut ainsi que
l’épée de la mort.

21
Chester O’Bren et Bonnie Ball O’Brien, ibid., p.41
22
G.R. Beasley-Murray; Hobbes, H.H;Robbins, R.F. Revelation: Three viewpoints. Nashville: Broadman Press, 1977,
p.1351
23
Chester O’Bren et Bonnie Ball O’Brien, ibid.., p.42

9
Accusation (v. 14-15). Malgré leur courageuse résistance à la persécution, les croyants de
Pergame n’étaient pas irréprochables devant le Seigneur. Satan n’avait pas été capable de les
détruire en venant sous la forme du lion rugissant (1 Pierre 5 : 8), mais il faisait son incursion
sous la forme d’un serpent trompeur. Un groupe de personnes compromettantes avait infiltré la
communauté ecclésiale, et Jésus-Christ détestait leurs doctrines et leurs pratiques.

Ces infiltrés sont appelés « Nicolaïtes », que nous avons déjà rencontrés à Éphèse (Ap 2 : 6). Le
nom signifie « gouverner le peuple ». Ce qu'ils ont enseigné est appelé « la doctrine de Balaam »
(Apocalypse 2 : 14). Le nom hébreu Balaam signifie également « seigneur du peuple » et est
probablement synonyme de Nicolaïtes. Malheureusement, ce groupe de croyants déclarés « régnait
sur » les gens et les égarait.

Les hommes juifs tombèrent dans le piège et nombre d’entre eux devinrent de « bons voisins ». Ils
mangeaient de la viande provenant d’autels idolâtres et commettaient la fornication dans le
cadre de rites religieux païens.

Pourquoi ce morceau d’histoire ancienne s’appliquait-il aux croyants de Pergame ? Parce qu'un
groupe de cette église a dit : « Il n'y a rien de mal à être amical envers Rome. Quel mal y a-t-
il à mettre une pincée d'encens sur l'autel et à affirmer votre loyauté envers César ? Antipas
refusa de faire des compromis et fut martyrisé ; mais d’autres ont choisi la « voie facile » et ont
coopéré avec Rome.

Le Seigneur a accusé les chrétiens de Pergame de pécher, de commettre une « fornication

spirituelle » en disant : « César est Seigneur ». Bien sûr, ce compromis les accueillit dans les
guildes Romaines et les protégea des persécutions Romaines, mais il leur coûta leur
témoignage et leur couronne.

Nous verrons plus tard dans l’Apocalypse que le système mondial actuel est dépeint comme une
prostituée souillée, tandis que l’Église est présentée comme une épouse pure. La congrégation ou
le chrétien individuel qui fait des compromis avec le monde juste pour éviter de souffrir ou réussir,
commet un « adultère spirituel » et est infidèle au Seigneur.

10
I.2.3 L’EGLISE DE THYATIRE (Rév 2 :18-29)

« À l'ange de l'Église de Thyatire, écris : Ce sont les paroles du Fils de Dieu, dont les yeux sont comme un feu
ardent24et dont les pieds sont comme du bronze.25 19 Je connais tes œuvres, ton amour et ta foi, ton service et ta
persévérance et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. 20 Cependant, j'ai contre toi ceci : tu
tolère cette femme Jézabel, qui se dit prophétesse, et égare mes serviteurs dans l'immoralité sexuelle et la
consommation de nourriture sacrifiée aux idoles. 21 Je lui ai donné le temps de se repentir de son impudicité, mais
elle ne veut pas. 22 Je la jetterai donc sur un lit de souffrance, et je ferai souffrir intensément ceux qui commettent un
adultère avec elle, à moins qu'ils ne s'en repentent. 23 Je frapperai à mort ses enfants. Alors toutes les Églises sauront
que je suis celui qui sonde les cœurs et les esprits, et je rendrai à chacun de vous selon ses œuvres. 24 Maintenant, je
vous le dis à Thyatire, à vous qui ne vous accrochez pas à son enseignement et qui n'avez pas appris les soi-disant
profondeurs de Satan (je ne vous imposerai aucun autre fardeau) : 25 Retenez seulement ce que vous avez jusqu'à
ce que je vienne. 26 À celui qui vaincra et fera ma volonté jusqu'à la fin, je donnerai autorité sur les nations. 27 Il les
gouvernera avec un sceptre de fer, il les fera paitre, comme on brise les vases d’argile, ainsi que j'ai reçu l'autorité de
mon Père. 28 Je lui donnerai aussi l'étoile du matin. 29 Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux
églises.

CONTEXTE: A l’époque Romaine, Thyatire n’était ni politique, ni religieuse mais économique

et commerciale (Actes 16 :14). Lydie nous est présentée comme « une marchande de pourpre de
Thyatire ». Beaucoup de métiers s’y trouvaient : teinturiers, tisserands, tanneurs, potiers,
cordonniers, tailleurs, boulangers, bourreliers, fondeurs de bronze, sans doute un alliage de
cuivre, d’airain de bronze ou de zinc, une spécialité de Thyatire puisqu’on a trouvé ce mot nulle
part ailleurs qu’en Apo 1 :15 et 2 :18.
La cité avait deux grandes industries la teinture et la laine. Ces productions industrielles et la
grande route qui traversait la cité (Thyatire) attiraient les marchands de partout le monde. C’est
pourquoi nous avons ces différents ouvriers dans la cité.
L'économie de Thyatire semble avoir mis l'accent sur le commerce et l'artisanat. Les guilde s
commerciales avaient chacune des repas communs (normalement environ une fois par mois)
dédiés à leurs divinités protectrices. Bien que Thyatire ait eu une communauté juive, celle-ci ne
semble pas avoir été influente; Les chrétiens qui refusaient de participer à la vie des
corporations se retrouveraient ainsi isolés socialement et économiquement (cf. 13, 17).
Thyatire commençait seulement à connaître la prospérité au cours de cette période, c'est pourquoi
ses citoyens accordaient probablement une grande valeur à la richesse.

24
Yeux de feu : Jugement du péché (cf. Ap 2:18).
25
Pieds en bronze - Matériau de l'autel du sacrifice de l'Ancien Testament, suggère le jugement (voir aussi v. 18).

11
Exegèse
Christ est celui qui voit et connait tout, ainsi que l’indiquent les yeux « comme une flamme de
feu ». Ses pieds semblables à du bronze suggèrent la puissance et le jugement. Les bonnes
œuvres de l’Église se résumaient en termes d’amour, de foi, de service et de patience. Il s’agit d’un
amour pour Dieu et pour les hommes, d’une foi qui conduit à la fidélité de la vie, d’un service du
Seigneur qui s’exprimait par les actes du ministère envers les autres et d’une endurance patiente
qui permettait de demeurer loyal au milieu des infortunes. Les bonnes œuvres au lieu de diminuer
se multipliaient.
Accusation (v. 20-23). Hélas, le Seigneur a trouvé beaucoup de choses à dénoncer et à condamner
lors de l'assemblée de Thyatire. L’Église permettait à une fausse prophétesse d’influencer le
peuple et de le conduire au compromis. Il est peu probable que cette femme s’appelait réellement
«Jézabel». Le nom est symbolique : Jézabel était la reine idolâtre qui incitait Israël à ajouter le
culte de Baal à ses cérémonies religieuses (voir 1 Rois 16-19). L'enseignement séduisant de Jézabel
était semblable à la « doctrine de Balaam » que le Seigneur a condamnée dans l'église de
Pergame (Ap 2 : 14). Elle a enseigné aux croyants comment faire des compromis avec la religion
Romaine et les pratiques des guildes, afin que les chrétiens ne perdent ni leur emploi ni leur vie.
Elle enseignait participer au culte des idoles, se livrer à la débauche et manger les viande s
des sacrifices, « Vous pouvez tranquillement participer aux fêtes de votre guilde, leur disait -
elle ; un chrétien est un homme libre, les idoles ne sont rien et l’âme n’est pas affectée par ce
qui se passe dans le corps » c’est ici le syncrétisme, aussi le gnosticisme. C’est le même
enseignement que celui des Nicolaïtes à Ephèse et à Pergame.
Sur le plan de connaissance elle leur proposait l’exploration des « profondeurs de Dieu » qui
sont en fait, nous dit Jean « les profondeurs de Satan » v.24 cf 2 :9 où l’expression « synagogue
de Dieu » est aussi changée en « synagogue de Satan ».
En effet, l’espoir pour la communauté de Thyatire était que beaucoup de ses membres avaient
refusé de souscrire aux faux enseignements. Les gnostiques de l’époque de Jean prétendaient
qu’ils avaient une connaissance plus approfondie des choses spirituelles, en comparaison
avec les autres gens. Certains d’entre eux établissaient une différence entre l’esprit de
l’homme et la matière en affirmant qu’une personne pouvait accomplir un acte physique
sans nuire pour autant à la partie immatérielle de son être. Ils méprisaient les vrais chrétiens

12
qu’ils considéraient comme non-initiés à la vérité profonde.26 Les croyants étaient enjoints à
rester fidèles au Seigneur jusqu’à ce qu’il revienne pour offrir un autre secours. Ils devaient
poursuivre dans cette voie jusqu’au retour ultime de Christ.

REMARQUES CONNCLUANTES
L’Afrique a été victime de Terreur et Violence prouvées par la colonisation, la fragmentation
de l’Afrique, la dévalorisation et l’exploitation des ressources naturelles, les endettements, la
ségrégation raciale, etc pendant des siècles. Tous ces facteurs ont rendu l’Afrique assujettie aux
occidentaux tout au long du 2e Millénaire. Cependant, l’heure est venue pour quitter du désespoir
à un changement optimiste en ce début du IIIe millénaire. Aujourd’hui avec l’avènement de la
Mondialisation où il y a un libre échange des marchandises, des capitaux, des services,
des personnes, des techniques et de l'information. La mondialisation est un concept qui tend à
effacer les frontières géographiques et culturelles d’une part et de l’autre La globalisation
décrivant les interdépendances entre différentes activités industrielles, commerciales ou
financières de par le monde. Il s’agit d’une stratégie qui consiste à utiliser les savoir-faire les
plus pertinents, quelle que soit leur localisation dans le monde. L’être humain se libère à sa
capacité de produire et de consommer. Le troisième millénaire ouvre ses objectifs
sur l’éradication de la pauvreté, la défense de la dignité humaine et l’égalité et parvenir à la paix,
à la démocratie et à assurer la durabilité des ressources environnementales.
Sur le pan ecclésiologique, il est intéressant de comparer les églises d’Éphèse et de Thyatire.
L'Église d'Éphèse s'affaiblissait dans son amour, mais restait fidèle à juger les faux enseignants ;
tandis que les gens de l'assemblée de Thyatire grandissaient dans leur amour, mais étaient trop
tolérants à l'égard des fausses doctrines à l’instar de Jezabel et Nicolaïtes. Elle était impliquée dans
les activités économiques et commerciales. Elle accordait aussi une grande valeur à la richesse
et cédait facilement au compromis comme le faisait l’église de Pergame avec le monde juste
pour échapper aux dangers. Devant les objectifs escomptés en ce début du 3e millénaire et compte
tenu des expériences des église comme Ephese, Pergame et Thyatire de l’Asie mineure, comment
le pasteur du 3e millénaire pourra- t- il envisager gérer sa communauté?

26
Ibid.

13
II. RESPONSABILITES DU PASTEUR DANS L’EGLISE

II.1 Serviteur : Sentinelle et Examinateur de la Parole de Dieu

II.1.1 Pasteur comme Sentinelle dans sa communauté

L’enseignement de Jésus était différent avec celui de la loi: Il vous a été dit mais moi « Je vous
dit » (Mt 5 :44; 17-37, 38-38). Il ne s’agit pas d’enseignement des lois et des ordonnances (Eph
2 :15) mais de l’enseignement véritable de la Parole qui éclaire l’esprit et touche les âmes pour
venir au salut et non pour la condamnation. Le pasteur est le prophète éclaireur de la parole de
Dieu. Il doit être en mesure de transmettre véritablement la parole de Dieu (2Tim 2:2). Une
sentinelle qui veille sur soi- même et sur les âmes des autres : « Veille sur toi-même et sur ton
enseignement, avec persévérance. Car en agissant ainsi, tu sauveras et toi-même et ceux qui
t’écoutent » (1 Tim 4 :16). Les serviteurs pensent qu’ils font exception de ce verset. Ils prêchent
la parole mais ne l’appliquent pas. Ils interprètent les textes bibliques hors de leurs contextes. Au
lieu de faire l’exégèse on fait plutôt l’eiségèse. L’interprétation des textes bibliques sans leurs
contextes est un mensonge. MARC 12 :28, 33 est un exemple, Jésus pour répondre avec
satisfaction aux questions et besoins des paroissiens. Comme Jésus répondait aux Saducéens et
pharisiens. Au sujet de la résurrection : de qui sera cette femme? Quel est le premier des
commande ments? Lorsque Jésus y répond, le Scribe déclare intelligemment en utilisant des
expressions comme holocaustes et sacrifices qu’ils observaient qui n’étaient pourtant pas
importants vis-à-vis des commandements de Dieu. Voici comment les paroissiens sont satisfaits
et pourront demeurer avec nous dans les enseignements. Le pasteur doit veiller sur les
enseignements dispensés s’il est compris ou non par ses paroissiens. Malheureusement les
enseignements ne sont pas nos priorités. Pour les pasteurs aujourd’hui c’est l’application de la
constitution (Jésus sur la croix a détruit la loi et ses préceptes, les commandements et ses préceptes
Eph 2 :15). Nos textes prennent des fois le dessus dans nos pensées sur l’Ecriture. Aujourd’hui ce
qui sort facilement de nos lèvres : la constitution de notre église ou nos textes. Nous ne sommes
pas pasteurs pour gérer les paroissiens avec les textes mais avec la parole de Dieu. Le pasteur
maitrise les textes bibliques et le contenu du document constitutionnel, explique ce qu’il veut
appliquer dans la constitution en se référant à la Bible sans prononcer la constitution. Jésus en
répondant au pharisien n’a pas fait recours aux holocaustes ni sacrifices mais le pharisien a
découvert lui-même ce qu’il faut pour être qualifié dans le royaume de Dieu.

14
II.1.2 Le Pasteur Examinateur de la Parole de Dieu en face des divers Enseignements (Rev
2 :2; 2 :14, 15; 2 :20)
Le serviteur doit être en mesure d’éviter l’anachronisme et l’ethnocentrisme 27 dans les
interprétations bibliques. Tenir compte des contextes des textes que nous interprétons. Nous
n’interprétons pas les textes bibliques quittant de notre contexte pour expliquer les textes bibliques.
L’exemple du serviteur est sel et lumière du monde (Mt 5 :13), la tentative d’interprétation de ce
passage est anachronique. L’usage du sel du temps de Jésus dans la parabole se referait aux bouses
(excrément des animaux) allumées et le sel mis autour du feu pour atténuer le feu afin que la
flamme consume la bouse lentement et durable. Le comportement ou le caractère qui relève des
œuvres du chrétien qui donne goût aux hommes du monde. Et en même temps ses bonnes œuvres
et comportements sont visibles par le monde puisqu’ils brillent devant eux comme la lumière qui
sort de lui. Les deux actions sont simultanées et concomitantes. Les serviteurs d’Éphèse ont
examiné les enseignements des soi-disant apôtres et les ont trouvés menteurs. Le serviteur
enseignant ne court pas aux facilités mais doit travailler et beaucoup fouiller pour saisir le contexte
dans lequel l’auteur parle.
Les enseignements inventés des soit- disant connaisseurs de la parole de Dieu doivent être
examinés si c’est la véritable doctrine ou autres doctrines de la théologie déviante comme les
pasteurs de l’église d’Éphèse l’ont fait. Pas que le pasteur soit confus et défiés, abandonnés par
les paroissiens pour la poursuite d’autres doctrines à l’instar des Nicolaïtes et Jézabel aujourd’hui.
Les paroissiens veulent la satisfaction de leur être entier corps et âme. La satisfaction temporelle
et eschatologique.

II.2 PASTEUR : ADMINISTRATEUR DE L’EVANGILE HOLISTIQUE28 1 Cor 4 :1-2

II.2.1 Le Pasteurs en tant qu’Entrepreneur Social

La tâche du pasteur ne se limite pas aux activités spirituelles mais va au-delà du spirituel. La Bible
n’est pas uniquement pour un usage spirituel, Dieu sachant que l’homme est un être social, il a pris
le soin de mettre dans sa parole des éléments qui permettront à l’homme de s’accomplir totalement
et de jouir pleinement de sa vie sur terre.

27 Tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire le seul modèle de référence.
28 Approche qui appréhende l'individu comme un tout et traite le corps comme une entité unique et non par organes
distincts, en privilégiant les interactions qui unissent le physique et le spirituel

15
Dans un monde où les attentes de nombreux publics se multiplient et revêtent des formes
différentes et complémentaires, l’entrepreneuriat a pris de plus en plus une place importante dans
nos sociétés. Si l’entrepreneuriat est un concept qui demeure difficile à expliquer avec exactitude,
il se définit néanmoins le plus souvent comme «l’action de créer une entreprise».
Selon Shane et Venkataraman, l’entrepreneuriat est l’identification et l’exploitation des
opportunités. Dans cette approche, les conditions d’identification et d’émergence d’une nouvelle
activité économique sont importantes ainsi que la façon dont elles sont exploitées mais elles ne
conduisent pas forcément à la création d’une nouvelle organisation. Pour ce, l’entrepreneuriat est
défini comme «le phénomène associé à l’activité entrepreneuriale, action humaine consistant à
entreprendre pour générer de la valeur en créant ou en développant des activités économiques
grâce à l’identification et à l’exploitation de nouveaux produits, processus ou marchés ». Il s’agit
de manières particulières de concevoir les choses en prenant des initiatives et en agissant, de se
comporter avec la volonté d’essayer de nouvelles choses ou de les faire différemment, simplement
parce qu’il existe une possibilité de changement.

Il existe principalement deux types d’entrepreneuriat à savoir : l’entrepreneuriat d’opportunité et

l’entrepreneuriat de nécessité.

. L’entrepreneuriat d’opportunité

Dans ce type d’entrepreneuriat, l’individu crée une entreprise en raison des plusieurs motivations
telles que: le gain du maximum d’argent, être socialement reconnu, acquérir du prestige,
l’épanouissement personnel. Les individus créent leur entreprise non pas comme ultime solution
pour survivre mais par une réelle volonté de devenir patron pour diverses raisons.

. L’entrepreneuriat de nécessité

Ce type d’entrepreneuriat regroupe toutes les situations qui poussent un individu à devenir
entrepreneur, un peu bien malgré lui, contraint par son environnement. Les entrepreneurs de
nécessité n’ont pas des grandes ambitions de croissance de l’entreprise qu’ils ont créée au contraire
ils se contentent principalement de créer une entreprise pour gagner de l’argent afin de subvenir à
leurs besoins primaires ou secondaires.
Un principe important dans l’entreprenariat c’est APPRENDRE A BIEN SE CONNAITRE

16
Se connaitre signifie : savoir les formes dominantes de votre intelligence, vos talents, vos dons,
votre savoir-faire et choisir un secteur d’activité où vos capacités pourront être mis en œuvre. C’est
aussi très important de savoir dans quels domaines on aura à s’améliorer en essayant de développer
d’autres formes d’intelligence (cf. Actes 16 :14 (Lydie); Mt 25 :14-30 / Luc 19 :11-27 (faire valoir
ce que nous avons comme talent et don)). Le Serviteur du IIIe millénaire est concerné avec ses
paroissiens à mettre en valeurs leurs talents pour la croissance de leur être, leurs familles et
communautés. L’heure est arrivée pour se réveiller de notre sommeil sur tous les plans à identifier
et à mettre en valeur nos talents. Le pasteur aujourd’hui ne doit pas être à la traine pour attendre
tout de sa communauté comme un mendiant, guetteur des fonds de la paroisse pour espérer
comment Dieu va susciter un généreux pour parler de son entretien. L’heure de la mendicité est
passée. Aujourd’hui le pasteur est informé sur beaucoup de choses. C’est lui qui est mieux placé
pour tirer les paroissiens à être debout en leur enseignant l’Évangile holistique et être model pour
ses paroissiens.

Que dire de la grande EFLC à l’heure du IIIe Millénaire, cents (100) ans d’existence. Où sommes -
nous? Au lieu de se focaliser pour rendre dynamique cette EFLC vieille dans sa mission, les
pasteurs jusque-là dès qu’on a une responsabilité liée aux finances chacun cherche une possibilité
à récupérer sa part par le « détournement des fonds » des 10 pourcents et cartes de l’église.
Comment parviendrons- nous donc au véritable développement de cette église si nous demeurons
dans ce retard mental? Comment parviendrons- nous à la centralisation des salaires des ouvriers si
on ne cesse de « détourner » les biens qui contribuent pour le développement de cette grande
communauté de l’EFLC?
L’EFLC doit Rendre stable et plus dynamique CAPDI si nous voulons être une église émergente.
La nécessité de réformer l’économie afin d’instaurer la stabilité de notre économie par
l’élimination des détournements de nos petits fonds. L’objectif c’est pour arriver à la centralisation
des salaires de nos ouvriers. Développer nos structures sociales comme les centres de Santé et
Hôpital, Écoles maternelles, Primaires et secondaires, et créer plus d’actes pareils dans nos
environnements les écoles de formations pour combattre la pauvreté, réduire le taux du chômage,
la famine et l’analphabétisme. Nous avons des communautés dans cette église pour créer ces
structures. Le problème est que le pasteur n’a pas cette vision mais cherche à voir l’opportunité où
il peut gagner pour lui-même et non le gain de la communauté.

17
II.2.2 Pasteur et l’Évangile de la Prospérité

 la Théologie de la Prospérité

De nos jours, une fausse doctrine pénètre au moyen d'Internet et de chaînes de télévision
«chrétiennes » dans des millions de foyers du monde entier. Il s'agit de l’Évangile de la prospérité.
Ce courant correspond aux aspirations matérialistes d'une frange du Christianisme Occidental, qui
y trouve enfin un langage « décomplexé » sur l’argent29. Il rejoint aussi, par les espoirs qu’il
suscite, bien des populations dont la réalité quotidienne est la souffrance et la misère. Son
invitation à positiver l’avenir répond au désarroi d’un nombre croissant de personnes insécurisées
par une mondialisation impitoyable. La théologie de la prospérité enseigne qu’en plus du salut, le
Christ promet et assure à ceux qui mettent en œuvre leur foi, la richesse matérielle, la santé et le
succès.30
Selon cette doctrine, la mort de Christ a non seulement vaincu la malédiction due à la Chute (Ga
3.10-13) mais aussi, et dès à présent, les effets de la Chute comme, par exemple, la maladie et la
pauvreté. Aussi le chrétien doit-il s'attendre à recevoir par la foi, ici et maintenant, non seulement
la vie éternelle mais aussi, et avec autant de certitude, la santé et la prospérité. Le chrétien malade
ou pauvre déshonore Dieu par son manque de foi en donnant l'impression que Dieu ne tient pas
ses promesses ou que Christ est mort en vain. Pour bénéficier de la prospérité promise, il faut
revendiquer « par la foi » ce à quoi le croyant a droit, puis remercier Dieu de l'avoir déjà reçu et
agir en conséquence, par exemple en adressant à une œuvre chrétienne un chèque pour une somme
importante - même si on ne l'a pas. Résultat : des « évangélistes » deviennent millionnaires... tout
en ruinant des croyants modestes qui se sont laissés prendre dans le but soit de s'enrichir, soit de
donner encore plus généreusement à l'œuvre de Dieu ou à des personnes dans le besoin.

La prospérité est promise au croyant au même titre que le salut. Avec le salut, elle forme
comme une corde à trois brins : pardon des péchés, santé, richesse. Il s'y ajoute, parfois,
une quatrième composante : libération des influences démoniaques. 31

29
«Si vous décidez en votre esprit… que vous voulez vivre dans la prospérité divine et dans l’abondance, Satan ne
peut pas arrêter le courant des bénédictions financières de Dieu. Si vous le voulez et si vous obéissez […] la prospérité
divine arrivera dans votre vie. Vous avez exercé votre foi en l’alliance que vous avez avec Dieu […] Vous commencez
à marcher dans la prospérité par la décision de ne plus jamais permettre à Satan de vous imposer le moindre symptôme
de manque.» Gloria Copeland, God’s Will is Prosperity (Forth Worth, Texas, Kenneth Copeland Publications, 1978), pp.37-38
30 Comité Théologique du CNEF, La théologie de la prospérité, Assemblée plénière le 22 mai 2012, P.2
31 Equipe Notre Dame, ibid., p. 3

18
 Des bases bien fragiles de la Théologie de la Prospérité

L’Évangile de la prospérité s'appuie sur un petit nombre de versets interprétés de façon contraire
à l'enseignement général de la Bible. Prenons quelques exemples. Dans Jos 1.8, l’Éternel ne promet
pas à Josué la prospérité mais la réussite comme successeur de Moïse. PS 34.10-11 ne signifie
pas qu’un croyant ne connaîtra jamais la disette (cf. Ph 4.12). La promesse de Mt 6.33 ne se
rapporte pas aux richesses, mais aux besoins (v 31). Celle de Mc 10.29-30 n’encourage pas à
donner dans le but de recevoir (cf. Lc 14.12-14). L’abondance que Jésus donne aux siens (Jn
10.10) n’est pas la richesse matérielle, mais la vie éternelle (v 28). Le fait que Jésus possédait
une (coûteuse) tunique tissée sans couture ne prouve nullement qu'il vivait dans le luxe (cf. Lc
9.58). 2 Co 8.9 ne signifie pas que Jésus est mort pour nous enrichir matériellement (cf. 8.2). 3
Jn 2 n'est pas une promesse, mais un simple souhait. Voilà quelques-unes des bases bien fragiles
sur lesquelles a été érigé l’Évangile de la prospérité ! La gravité de l’erreur ressort en passant en
revue l’enseignement global de l’Écriture sur la bénédiction et la prospérité.

 Des avertissements significatifs à propos de la Théologie de la Prospérité

La Bible comporte de nombreux avertissements à propos des dangers spirituels de la prospérité

matérielle. « Parmi les dangers de la richesse que signale déjà l'AT, mentionnons : l'orgueil (Pr 28
11) la vantardise (Jr 9.22), l'ingratitude envers Dieu (Dt 8.17-18 ; Os 2.8)... Dans le NT de
nombreux avertissements concernent le danger que représentent l’argent ou les biens. Dans le
sermon sur la montagne, Jésus... met en garde contre l’avarice et l’inquiétude et dit que l’argent,
érigé en idole (Mammon) détourne les affections, obscurcit la vue, dresse une barrière au service
de Dieu et provoque la présomption... Il avertit ses disciples qu'il est difficile à ceux qui ont des
richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu (Mc 10.23, 27). Le cœur s’attache aux biens matériels
au lieu de chercher à être « riche en Dieu » (Lc 12.21 ; cf. Ap 3.17). Dans la parabole du semeur,
l'attrait des richesses étouffe la Parole (Mt 13.22)... L'amour de l'argent, dit Paul, est la source de
tous les maux [- ou une source de toutes sortes de maux] (1 Tm 6.10). »

Le serviteur d’aujourd’hui a mis trop la tête dans la recherche du matériel au détriment du spirituel,
ce qu’il y a risque pour lui d’être idolâtre. Le matériel est plus prêché dans nos communautés que
le spirituel. On évalue aujourd’hui la force d’une communauté lorsque celle-ci est en croissance
financière et matérielle bref on met l’accent sur les recettes et le développement. Une telle
communauté n’est pas différente de l’église de Sarde : « je connais tes œuvres : tu as le renom

19
d’être vivant, mais tu es mort » (Rev 3 :1b). Quelle est la place du pasteur dans des pareilles
situations? Il doit être très vigilant et provoquer le réveil spirituel pour sauver les restes (3 :2).
L’accent mis sur la recherche de la richesse rend une communauté tiède comme le cas de Laodicée
(3 :15-17) qui pense qu’elle est riche et n’a besoin de rien, le Seigneur passe son jugement sur elle
qu’elle sera vomie au dernier jour. La propagande de GNLD, QNET etc. par exemple ont gagné
l’esprit des serviteurs pour devenir riches. Ils ont le temps de convaincre et gagner les personnes
pour devenir riches mais pas de temps pour évangéliser des âmes perdues. Voici comment se
caractérise le dernier temps dont a parlé Paul. « Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent
... ils garderont la forme extérieure de la piété... éloigne- toi de ces homme –là... » (2 Tim 3 :1-7).

Le serviteur encadreur des âmes exposées à toute doctrine est appelé à prendre ses responsabilités
en main et enseigner ses communautés trompées et attirées par les biens et plaisirs de ce monde.
Les recadrer pour reprendre le premier amour qu’ils avaient envers Dieu (Rev. 2 :4-5). Beaucoup
sont trompés par les théologies déviantes, ils n’ont pas le vrai encadrement spirituel. Le berger est
occupé plus par les réunions et l’administration des sacrements voilà en quoi se résume son
pastorat. Et le peuple n’est pas nourri, exposé au manque d’encadrement spirituel (Osée 4 :6). Ses
paroissiens courent derrière les enseignements dispensés par ceux qui prétendent être de bons
serviteurs prêts à rassembler et enseigner les membres des différentes dénominations ecclésiales.

II.3 LEADER VISIONNAIRE ET L’OECUMENISME32

Le second millénaire a été une période d’âpres divisions entre les différentes traditions chrétiennes.
Mais notons que le Conseil Œcuménique des Églises a été fondé en 1948 avec la participation des
orthodoxes. Il faut espérer que le troisième millénaire verra se poursuivre un dialogue de la vérité
qui a pu être lancé sur la base du dialogue de la charité entamé par le pape Paul VI et le patriarche
Athénagoras Ier, même si l’on ressent partout une perte d’enthousiasme dans la poursuite des
rapprochements en vue de l’unité.

32 Mouvement qui se donne pour objectif le regroupement de toutes les Églises chrétiennes en une seule

20
II.3.1 Le Pasteur et les autres Confessions Religieuses
L’objectif de l’œcuménisme est double : le souci d’une vie en commun de l’humanité sur toute la
terre habitée et la recherche de l’unité des chrétiens, laquelle n’exclut pas la diversité.

Ce qui nous unit pour œuvrer ensemble et former des associations concerne la diaconie qui désigne
les divers engagements des communautés chrétiennes. Elle (la diaconie) est la mise en œuvre de
l’Évangile de Jésus-Christ au service de la personne, notamment les plus pauvres, et les malades
de la communauté. Être ensemble pour faire face aux problèmes sociaux pouvant inclure la
pauvreté, le chômage, la maladie, l’isolement social, la marginalisation, le tribalisme, la violence
domestique, l’accès limité à l’éducation, la protection maternelle et infantile, l’aide aux personnes
âgées etc. et favoriser la cohésion sociale. Les pasteurs et leurs paroissiens sont exhortés de
coopérer avec les autres confessions pour faire face aux fléaux sociaux et écologiques.

II.3.2 Le Cas des Luthériens et Catholiques

Après la vie de Martin Luther, les principaux points concernant le dialogue luthérien-catholique,
se résument sur : justification, eucharistie, ministère, ainsi qu’Église et tradition.

Le premier point concerne les acquis de la Déclaration Commune sur la Doctrine de la

Justification. Luthériens et catholiques se sont entendus sur la justification en Christ par grâce
seule, ce qui ne nie pas la participation du chrétien à la grâce dans sa liberté, mais cette dernière
est reconnue comme effet de la grâce. Mais les autres points sont en cours. L’eucharistie par
exemple, n’a pas encore fait l’objet d’un consensus différencié (L’écart entre transsubstantiation
catholique et consubstantiation luthérienne).

II.3.3 Le Piège de l’Œcuménisme 33

Aujourd’hui, le monde se trouve confronté à de graves problèmes – tels que le terrorisme, les
conflits ethniques, l’effritement des valeurs morales fondamentales et la destruction de
l’environnement qui menacent l’avenir de la civilisation humaine. Face à ces défis mondiaux, les
chefs religieux recherchent un terrain d’action commun. Leur objectif immédiat consiste à unir

33 Douglas Winnail, Le Monde de Demain : le piège de l’œcuménisme, 2002 Novembre-Décembre

https://www.mondedemain.org/revues/2002/novembre-decembre/le-piege-de-l-oecumenisme

21
leurs efforts pour lutter contre les démons de la violence, de la guerre, de la pauvreté, de la faim,
de l’inégalité sociale, de l’injustice, du matérialisme et de la dévastation écologique.

Le but ultime de cette action œcuménique est d’établir une communion dans le monde, qui
réconciliera toutes les Églises – et par la suite toutes les religions – dans une « civilisation
d’amour» qui regroupera tous les enfants de Dieu. C’est un noble but. Mais toutes ces bonnes
intentions et ces efforts connaîtront-ils le succès ou, au contraire, une fin soudaine et inattendue ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le mouvement œcuménique moderne – avec ses
conséquences – fut prophétisé depuis longtemps dans les pages de la Bible. Ces prophéties sont en
train de s’accomplir, aujourd’hui !

Au cours des dix dernières années du XXème siècle, nous avons des informations de plusieurs
événements remarquables sur le plan religieux. En 1994, les dirigeants catholiques et protestants
signèrent un accord intitulé «Évangéliques et Catholiques ensemble», dans lequel ils s’engageaient
à coopérer étroitement sur les questions sociales et culturelles des problèmes communs. Un an plus
tard, le pape Jean-Paul II publiait une encyclique34 importante, « Que tous soient un », pour
promouvoir la cause de « l’unité chrétienne ». En 1997, les quatre principales dénominations
religieuses en Amérique – l’Église unie du Christ, l’Église réformée, l’Église presbytérienne et
l’Église luthérienne – mettaient fin à des siècles de division en signant « une formule d’accord ».

L’événement le plus significatif – que certains appellent « l’événement œcuménique du siècle » –

est peut-être bien celui de 1999, lorsque les représentants de l’Église Catholique et des Églises
Luthériennes signèrent un accord historique sur la justification, le véritable problème qui
déclencha la Réforme protestante et brisa « l’unité » de la « Chrétienté Catholique » Occidentale.
Cet accord clé fut signé le 31 octobre 1999 à Augsbourg, en Allemagne – le jour anniversaire de
la Réforme dans les Églises Luthériennes après que Martin Luther eut affiché ses 95 thèses sur la
porte d’une Église à Wittenberg en Allemagne. La revue Christian Century déclare que cet accord
fut « un pas spectaculaire mettant fin à une dispute datant du XVIème siècle, qui était au cœur de la
rupture des protestants avec l’Église Catholique Romaine ». Ces accords historiques font partie

34 DANS L'ÉGLISE CATHOLIQUE lettre écrite par le pape, destinée aux évêques et à l'ensemble des fidèles, et qui traite
d'une question d'actualité.

22
d’un grand mouvement œcuménique, qui a « inspiré des dialogues extraordinaires et a permis de
bâtir des passerelles par-dessus les canons ecclésiastiques et théologiques».35

Le pape Jean-Paul II fut l’un des principaux acteurs dans les démarches visant à l’unification du
«monde chrétien ». En Octobre 2000, Jean-Paul II reçut la reine Élisabeth II dans une audience
privée à Rome. Dans ses remarques, la reine déclara : « J’espère que nous continuerons d’avancer
dans le chemin qui conduit à l’unité chrétienne »36. Le pape fit le commentaire suivant : « On ne
peut pas se détourner du but œcuménique que nous nous sommes fixés pour obéir au
commande ment du Seigneur »37.

En janvier 2002, Jean-Paul II présida un rassemblement historique de dirigeants des principales

religions dans le monde, dans la ville Italienne d’Assisse, là où naquit le moine médiéval connu
sous le nom de Saint François. Alors qu’ils priaient ensemble, le pontife encouragea les chefs
religieux à condamner la violence et la guerre, et à travailler dans l’unité pour promouvoir la paix.
Paradoxalement, à la fin d’une remarquable décennie œcuménique, le bureau chargé de la doctrine
au Vatican publia un document officiel, déclarant que la foi Catholique est l’unique chemin vers
le salut, que les fois non-chrétiennes sont « gravement insuffisantes » dans leurs croyances, que
les Églises protestantes ne sont pas des « Églises sœurs », et que « la sainte Église Catholique et
Apostolique [Rome] n’est pas une sœur, mais la mère de toutes les Églises [chrétiennes] »38
Que se passe-t-il au juste ? Quelle est la véritable signification de la spectaculaire poussée vers
une soi-disant « unité chrétienne », et l’harmonisation des religions mondiales ? Pourquoi cela a-
t-il lieu maintenant, et où cela nous mènera-t-il ?
Dans une remarquable prophétie, donnée il y a plus de 2700 ans, le prophète Ésaïe décrit le
jugement d’une femme mystérieuse appelée « fille de Babylone […] souveraine des royaumes »,
qui disant en son cœur : « Moi, et rien que moi ! Je ne serai jamais veuve, et je ne serai jamais
privée d’enfants ! » (Ésaïe 47 :1-11). Souvent, dans les prophéties bibliques, une femme symbolise
une Église. Ici, les racines spirituelles de la femme sont liées aux anciennes pratiques de la
Babylone païenne. Elle affirme qu’il n’y a qu’elle (c’est-à-dire qu’elle est la seule véritable Église),

35
Denver Post, 1er novembre 1999
36 San Bernardino Sun, 18 octobre 2000
37 BBC News, 17 octobre 2000
38 Los Angeles Times, 6 septembre 2000.

23
et qu’elle fera un effort pour récupérer ses enfants perdus et dispersés (ses filles). Ce n’est pas une
pure coïncidence si le document publié récemment par le Vatican se fait l’écho de ces mêmes
sentiments.
Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean se réfère à cette femme mystérieuse, qui « s’est
glorifiée et plongée dans le luxe », et qui dit : « Je suis assise en reine, je ne suis point veuve »
(Apocalypse 18 :7). Cependant, Jean révèle que cette femme est appelée « la grande prosti tuée »
et la « mère des prostituées » avec laquelle « les rois de la terre se sont livrés à la débauche, et c’est
du vin de sa débauche que les habitants de la terre se sont enivrés » (Apocalypse 17 :1-6). Ce
puissant message décrit une grande fausse Église qui a engendré des Églises filles, dont toutes sont
profondément impliquées avec la politique mondiale et ont répandu dans le monde, de faux
enseignements. Il n’y a qu’une seule Église sur la terre qui soit assise sur sept montagnes, selon la
description de cette femme mystérieuse (Apocalypse 17 :9). Les prophéties bibliques montrent que
cette « Église mère » essayera activement de ramener ses « filles » dans sa famille, juste avant le
retour de Jésus-Christ (voir Apocalypse 17 :5 ; 19 :2).
Mais, qu’est-ce qui persuadera, en fin de compte, les protestants sceptiques, les orthodoxes
méfiants, et les membres des autres religions du monde, que le leader à Rome est le seul véritable
serviteur de Dieu ? L’apôtre Jean rapporte qu’un individu « semblable à un agneau » (un prétendu
chef de la chrétienté) viendra et, « [il opérera] de grands prodiges, jusqu’à faire descendre du feu
du ciel sur la terre [… il séduira] les habitants de la terre par les prodiges » (Apocalypse 13 :13-
14). L’apôtre Paul appelle cet individu « l’homme impie », qui recevra de Satan le pouvoir d’opérer
des miracles, pour convaincre les gens confiants de croire aux mensonges, en les menant loin de
la vérité biblique (2 Thessaloniciens 2 :1-12). Paul montre avec précision, que ces événements
auront lieu juste avant le second Avènement de Jésus-Christ.
De nombreuses prophéties déclarent que ce grand chef religieux, de même que le système sur
lequel il préside s’effondreront soudainement et seront détruits lorsque le Christ reviendra
(Apocalypse 17 :16 ; 18 :8, 16-17 ; 19 :20). La Bible révèle que les efforts des hommes pour unir
ceux qui se disent chrétiens, et harmoniser les religions du monde, mèneront l’humanité dans un
piège qui sera, en fin de compte, un échec. Il nous faut surveiller les événements mondiaux, et
rechercher la vérité dans la parole divine (2 Thessaloniciens 2 :13-15), parce que les prophéties
des temps anciens sont en train de s’accomplir aujourd’hui ! Il faut des Serviteurs qui aient les
yeux ouverts pour découvrir la vision de Dieu (Rev. 2 :18).

24
CONCLUSION
Le thème : « Le Pasteur et la Gestion de sa Communauté en ce début du IIIe Millénaire» nous a
conduits aux états du 3e millénaire du point de vue séculier et ecclésial. Sur le plan séculier,
quoique l’Afrique aie traversé des périodes de terreur et violences à travers la colonisation, la
dévalorisation et l’exploitation des ressources naturelles, les endettements, la ségrégation raciale
etc. le troisième millénaire presente des objecifs positifs qui se focalisent sur l’éradication de la
pauvreté, la défense de la dignité humaine et l’égalité et la démocratie et à assurer la durabilité des
ressources environnementales etc. Trois églises dans Révélation notamment Éphèse, Pergame, et
Thyatire ont servi d’appui pour illustrer la vie ecclésial dans le contexte du XXI ème siècle. L’étude
a montré les responsabilités du serviteur en tant que sentinelle et examinateur de la Parole de Dieu
en face des divers Enseignements, le pasteur est leader visionnaire face à l’œcuménisme et ses
pièges qui conduisent à la ruine des âmes, en fin le pasteur en tant qu’administrateur de l’évangile
holistique. Il est appelé à encourager ses paroissiens à créer des entreprises de nécessité et faire
face à la théologie de la Prospérité. En somme le pasteur dans ce présent millénaire doit être
vigilant en face des soi-disant serviteurs. Car il joue le rôle d’une sentinelle au milieu des
détracteurs de l’évangile de Jésus-Christ. Et en même temps il est appelé de jouer le rôle de Jésus
Christ l’Oint de Dieu qui est venu guérir, annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, délivrer les
captifs et les opprimés ... (Luc 4 :18-19) avec les messages et enseignements de la croix et non les
messages de la théologie de la prospérité qui vise à escroquer les biens des chrétiens pour son
propre épanouissement au lieu de celui de la communauté.

REFERENCES

BBC News, 17 octobre 2000

Comité Théologique du CNEF, La théologie de la prospérité, Assemblée plénière le 22 mai 2012
Dimitri Verdonck, Les objectifs du Millénaire Résumé des grands points,
https://www.pourlasolidarite.eu/sites/default/files/publications/files/notes_danalyse_les_objectifs_du_millenaire.
pdf
Denver Post, 1er novembre 1999
Douglas Winnail, Le Monde de Demain : le piège de l’œcuménisme, 2002 Novembre-Décembre
https://www.mondedemain.org/revues/2002/novembre-decembre/le-piege-de-l-oecumenisme
Equipe Notre Dame, Vocation et Misin à l’Aube du Troisième Millénaire, Fatima, 20 Juillet 2018
https://www.equipes-notre-dame.be/wp-content/uploads/2019/10/Vocation-et-Mission-FR.pdf
Gloria Copeland, God’s Will is Prosperity (Forth Worth, Texas, Kenneth Copeland Publications, 1978
Los Angeles Times, 6 septembre 2000.
Sams Dine SY, Un 3e Millénaire éthique et politique est-il possible ? Pistes pour une interrogation prospective
San Bernardino Sun, 18 octobre 2000

25