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IR - MAA - Etude Secteur Prive Agroalimentaire BF - Mars 2021

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Le secteur privé dans les filières

agro-alimentaires au Burkina Faso


Etat des lieux des acteurs et des appuis

Mars 2021

1
Sommaire

1. Contexte de l’étude ......................................................................................................................... 3


La promotion du « secteur privé » pour transformer les agricultures africaines ........................... 3
Une étude de cas sur le Burkina Faso, pour nourrir les réflexions de la communauté des acteurs
du développement .......................................................................................................................... 4
Démarche adoptée .......................................................................................................................... 5
2. La structuration du secteur privé burkinabè ................................................................................... 6
2.1 Contexte social et économique au Burkina Faso .................................................................... 6
2.2 Le secteur privé au Burkina Faso ............................................................................................. 7
Classification des opérateurs privés ................................................................................................ 7
Etat des lieux du secteur privé burkinabè ....................................................................................... 8
2.3 Le secteur privé dans les filières agro-alimentaires .............................................................. 10
Les filières agro-alimentaires au Burkina Faso .............................................................................. 10
Développement du secteur privé dans les filières agro-alimentaires........................................... 12
3. Les dispositifs d’appui ................................................................................................................... 16
3.1 Cartographie des dispositifs d’appui aux opérateurs privés au Burkina Faso....................... 16
3.2 L’appui aux opérateurs privés dans l’agro-alimentaire : éléments saillants ......................... 24
Structures d’appui aux opérateurs privés ..................................................................................... 24
Projets d’appui au développement et à la structuration du secteur privé ................................... 29
Les outils de facilitation des investissements ............................................................................... 34
3.3 Impact sur les agricultures familiales et la sécurité alimentaire : éléments de discussion .. 39
4. Annexes ......................................................................................................................................... 40
4.1 Bibliographie.......................................................................................................................... 40
4.2 Liste des acteurs rencontrés.................................................................................................. 43

Résumé
La promotion du « secteur privé » est de plus en plus considérée comme une composante clé
du développement agricole, aussi bien par les dirigeants africains que par les partenaires au
développement. Cette étude de cas sur le Burkina Faso a vocation à nourrir les réflexions de la
communauté des acteurs du développement sur les dispositifs d’appui aux opérateurs privés
de l’agro-alimentaire à promouvoir. Elle propose un état des lieux des opérateurs privés
impliqués dans les filières agro-alimentaires au Burkina Faso et une cartographie des
dispositifs d’appui. Elle invite à être mise en discussion pour identifier les bonnes pratiques
d’appui aux opérateurs privés de l’agro-alimentaire, au regard de l’implication des
agricultures familiales dans les filières et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

2
1. Contexte de l’étude
La promotion du « secteur privé » pour transformer les agricultures africaines

La promotion du « secteur privé » est de plus en plus considérée comme une composante clé
du développement agricole, aussi bien par les dirigeants africains1 que par les partenaires au
développement.

En raison de leurs capacités d’innovation et d’investissement, les opérateurs privés sont vus
comme des acteurs clés de la transformation des agricultures africaines, qui doit tout à la fois
permettre d’accroître la production agricole, de fournir des aliments sains et nutritifs à une
population en forte croissance, de préserver durablement les ressources naturelles, ainsi que
d’offrir des emplois et des revenus décents à des dizaines de millions de jeunes arrivant
chaque année sur le marché du travail.

L’appel au « secteur privé » pour transformer les agricultures africaines n’est pas nouveau,
mais il a été renforcé depuis les années 2000. La crise alimentaire de 2007-2008 a replacé la
sécurité alimentaire et nutritionnelle en haut de l’agenda africain et international, conduisant
à la mise en place de nombreuses initiatives associant le secteur privé pour assurer la
modernisation des filières et augmenter la production agricole. L’avènement du
néolibéralisme et la limitation des dépenses publiques, tant dans les pays africains qu’au
niveau de l’aide publique au développement, ont contribué à une transformation des
modalités d’intervention. Historiquement positionnée dans le financement des biens ou
services publics, l’aide publique au développement est désormais orientée vers la recherche
d’un effet de levier sur l’investissement privé2.

La promotion du « secteur privé » dans l’agriculture africaine revêt une diversité de formes :
participation des entreprises et des institutions d’appui au secteur privé à la conception et à
la mise en œuvre des politiques agricoles et alimentaires ; mécanismes de facilitation des
investissements privés dans les filières ; partenariats public-privé ; appui à la création et au
développement d’entreprises dans le secteur de l’agro-alimentaire ; dispositifs d’appui au
développement du secteur privé en milieu rural ; agriculture contractuelle.

Cependant, cette promotion du « secteur privé » n’est pas sans susciter des interrogations et
de craintes au sein de la communauté des acteurs du développement. Quelle est la capacité
des opérateurs privés à intégrer les agricultures familiales dans les filières ? A assurer une
alimentation saine et durable pour tous ? A préserver les ressources naturelles (eau, terre,
biodiversité) déjà menacées ? Quels types d’acteurs et quels types d’appui faut-il privilégier à
cet effet ?

Le secteur privé, de qui parle-t-on ?

Le terme « secteur privé » englobe un ensemble d’acteurs très divers « allant des associations
d’agriculteurs, des coopératives et des PME jusqu’aux plus grandes sociétés internationales. Il

1
Le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), initié par le NEPAD et la FAO en 2003, souligne
par exemple dans sa feuille de route pour la réalisation de la vision 2025 que « le secteur privé sera un partenaire clé pour
la mise en œuvre, prenant parfois la direction des opérations. Si un effort spécial sera fait pour favoriser et soutenir le
secteur privé national, l’ampleur de la tâche à accomplir commande que tous les niveaux du secteur privé – des entreprises
locales naissantes aux multinationales créées de longue date – soient pro activement engagées en qualité de partenaires ».
2
Inter-réseaux, Issala, SOS Faim Belgique, 2019.

3
inclut également les institutions financières privées, les associations industrielles ou
professionnelles, et les consortiums représentant les intérêts du secteur privé » (FAO)3.

L’utilisation de ce terme globalisant prête à de nombreux débats. D’un côté, il est important
de reconnaître les producteurs agricoles et leurs organisations comme des opérateurs privés
à part entière pour mettre en lumière leur contribution essentielle à la structuration des
filières (les producteurs sont les premiers investisseurs dans l’agriculture4). De l’autre, leurs
intérêts peuvent diverger de ceux d’autres acteurs privés (entreprises, investisseurs) qui
représentent une menace croissante pour les paysans de moins en moins bien lotis face à
cette concurrence5.

Les instruments d’appui au développement du secteur privé agricole et rural ciblent une
diversité de types d’acteurs (entreprises de différentes tailles, coopératives, investisseurs
nationaux et internationaux, institutions financières). S’il est important que les producteurs
puissent accéder à un accompagnement, les logiques d’appui ne peuvent être uniformes –
notamment au regard des asymétries d’information et de pouvoir propres au « secteur privé ».
Cette note inclut les producteurs et leurs organisations dans le champ des opérateurs privés
tout en veillant à observer l’effectivité et la pertinence des appuis au secteur privé pour ce
type d’acteur.

Une étude de cas sur le Burkina Faso, pour nourrir les réflexions de la communauté des
acteurs du développement

Cette note propose une étude de cas sur le Burkina Faso. Elle a pour objectif de nourrir la
réflexion de la communauté des acteurs du développement sur les dispositifs d’appuis aux
opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires à privilégier. Elle vise à
contextualiser ce que recouvre le « secteur privé » dans ce petit Etat enclavé du Sahel, et à
dresser un état des lieux des dispositifs d’appui existants pour les opérateurs privés
impliqués dans les filières agro-alimentaires.

Le choix du Burkina Faso pour conduire cette étude de cas apparaît intéressant pour plusieurs
raisons. La situation au Sahel, sur le plan de l’insécurité et du changement climatique, est très
préoccupante et invite à trouver des solutions en travaillant à l’échelle locale, en s’appuyant
notamment sur les agricultures familiales et ceux qui les accompagnent. Le Burkina Faso est
une petite économie agricole, centrée sur des exploitations familiales encore peu connectées
au marché, mais disposant d’un réseau d’organisations paysannes important. Le
gouvernement burkinabè affiche, en parallèle d’un soutien aux exploitations familiales, une
ambition de développer le secteur privé6 ; il est un moteur dans la région pour le
développement de « pôles de croissance agricole7 » destinés à attirer de nouveaux
investisseurs privés dans l’agriculture.

3
http://www.fao.org/partnerships/private-sector/fr/ [consulté le 10/02/2021]
4
¾ des investissements dans l’agriculture dans les pays à revenu faible et intermédiaire sont réalisés par les agriculteurs
eux-mêmes (Lowder, Carisma and Skoet, 2015).
5
Inter-réseaux, 2020. Compte-rendu de la réunion de cadrage du Grain de Sel n°81 du 3 juillet 2020.
6
http://cns.bf/IMG/pdf/pndes_2016-2020-4.pdf
Le Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020 compte parmi ses effets attendu « un
environnement des affaires plus incitatif et un secteur privé renforcé dans ses capacités d’initiative et de gestion ». Le
deuxième Programme national du Secteur Rural (PNSR II) en est le document de mise en œuvre, opérationnalisant la
politique agricole et rurale du Burkina Faso. Il se base notamment sur les référentiels régionaux : PDDAA +10,
ECOWAP/CEDEAO et PRIA (Programme régional d’investissement agricole).
7
Les pôles de croissance agricole consistent en des partenariats publics-privés qui visent à attirer les investissements sur
des zones de terres agricoles à fort potentiel. Ils sont dotés d’infrastructures pour soutenir la production et la

4
Au Burkina Faso, le « secteur privé » est peu structuré et caractérisé par l’informel et l’auto-
emploi. Le secteur privé formel est embryonnaire et concentré dans les communes urbaines.
Dans le secteur de l’agro-alimentaire, on observe l’émergence de PME de la transformation,
tirées par la demande croissante des marchés urbains nationaux, régionaux et internationaux.
Le secteur compte peu d’entreprises sophistiquées et celles-ci sont davantage orientées vers
l’export et les produits de rente (coton et autres oléo-protéagineux notamment).

Le recensement des dispositifs d’appui aux opérateurs privés impliqués dans les filières de
l’agro-alimentaire a montré la multiplication des initiatives en la matière. Celles-ci sont
souvent récentes, avec peu de recul sur les bonnes pratiques à retenir et un impact encore
relativement faible. Les dispositifs d’appui ont été classés en trois catégories pour faciliter la
lecture : (i) des structures d’appui aux entreprises offrant un certain nombre de services,
principalement à destination des PME ; (ii) une multiplication de projets et programmes,
portés dans le cadre de la coopération internationale, visant la promotion des relations
d’affaires entre entreprises et producteurs, le développement de l’entrepreneuriat des
femmes et des jeunes, l’accès au financement pour les entreprises agricoles et la transition
écologique ; (iii) les outils de facilitation des investissements privés, ciblant en général des
investisseurs à plus grande échelle mais encore peu opérationnels.

A partir de l’état des lieux proposé, il sera intéressant de conduire des échanges avec des
acteurs Sud et Nord, afin d’identifier les bonnes pratiques d’appui aux opérateurs privés
impliqués dans les filières agro-alimentaires et de formuler des recommandations sur les
dispositifs à promouvoir pour assurer l’intégration des agricultures familiales dans les filières
agricoles et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Démarche adoptée

Cette étude de cas est structurée en deux parties. La première dresse un état des lieux des
opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires au Burkina Faso : qui sont les
acteurs ? Quel est leur niveau de structuration ? Quelles sont les dynamiques en cours ? La
seconde partie propose une cartographie des dispositifs d’appui aux opérateurs privés
impliqués dans les filières agro-alimentaires, réalisée à partir d’un recensement de ces
dispositifs d’appui. Elle s’ouvre sur une synthèse des éléments saillants et des enjeux à mettre
en discussion au regard de l’implication des agricultures familiales dans les filières et de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’étude de cas a été réalisée par Inter-réseaux Développement rural, depuis le Burkina Faso,
avec l’appui de ses membres et partenaires. Elle s’appuie sur :

- des entretiens menés à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso avec un panel d’acteurs


diversifié : entreprises, organisations de producteurs (OP), agences de coopération,
structures et programmes d’appui au secteur privé, institutions nationales, banques
(voir la liste en annexe) ;
- une revue bibliographique présentée en annexe et des recherches en ligne (en
particulier sur les sites internet des différents dispositifs d’appui recensés).

Le recensement des dispositifs d’appui aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-
alimentaires n’est pas exhaustif ; la diversité a été privilégiée autant que possible.

commercialisation des matières premières agricoles et bénéficient de réglementations foncières, fiscales et douanières
incitatives.

5
Il s’agit d’une étape de travail visant à nourrir les réflexions sur les dispositifs d’appui aux
opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires les plus pertinents. Cette
étude de cas a vocation à être mise en discussion au niveau des acteurs impliqués dans la
promotion du secteur privé au Burkina Faso, et plus largement au sein de la communauté des
acteurs du développement rural. Elle pourra être affinée et valorisée dans les échanges à
venir, et constituer un « document vivant ». Des explorations d’autres géographies (en
particulier de pays côtiers de la sous-région tels que la Côte d’Ivoire, le Togo ou le Sénégal)
pourront être utiles pour alimenter une approche comparative.

Ce travail s’inscrit dans la continuité des réflexions collectives et des travaux conduits par
Inter-réseaux dans le cadre de son cycle thématique sur le « secteur privé »8, en particulier la
publication sur le rôle croissant du secteur privé dans les politiques agricoles et alimentaires
en Afrique (Inter-réseaux, Issala, SOS Faim Belgique, 2019)9. Il sera complété par les travaux du
réseau en cours et à venir, notamment sur les bonnes pratiques de partenariat entre
entreprises et producteurs, et leur contribution aux systèmes agro-alimentaires
territorialisés10.

2. La structuration du secteur privé burkinabè


2.1 Contexte social et économique au Burkina Faso

Le Burkina Faso est une petite économie du Sahel enclavée et peu urbanisée (30%). Comme
ses voisins, elle connait un taux de croissance démographique soutenu (3%), avec une
population très jeune (âge médian de 17,4) et faiblement alphabétisée (1/3). 80% des actifs
vivent de l’agriculture et sont concentrés dans les campagnes au Sud et à l’Ouest du pays où
les terres sont plus fertiles et plus arrosées. Cette économie agricole fortement dépendante
des pluies est exposée à des risques climatiques accrus (34% de la superficie du pays se sont
déjà dégradés, sous l’effet du changement climatique et de la désertification) et à la variation
des cours internationaux (or, pétrole, coton, riz).

Après 27 ans sous la présidence de Blaise Compaoré, le pays a connu une insurrection
populaire en 2014. Les élections présidentielles de 2015 ont porté Roch Christian Kaboré à la
tête du pays (réélu en novembre 2020). Depuis 2016, le pays connait une très forte dégradation
de son contexte sécuritaire, avec des attaques meurtrières fréquentes dans le Nord et l’Est, et
d’importants déplacements de populations (plus d’un million de déplacés à la date du 8 août
2020, soit 1/20ème de la population11).

Le pays a connu de bonnes performances économiques ces dernières années (taux de


croissance annuel moyen de 6% la dernière décennie), tirées par les exportations d’or et de
coton. Malgré cela, le taux de pauvreté reste très élevé (taux de pauvreté extrême de 40%).

8
En savoir plus sur le cycle thématique « secteur privé » d’Inter-réseaux : https://www.inter-reseaux.org/publication/le-
role-croissant-du-secteur-prive-dans-les-politiques-agricoles-et-alimentaires/
9
Inter-réseaux, Issala, SOS Faim Belgique, 2019. Le rôle croissant du secteur privé dans les politiques agricoles et
alimentaires en Afrique. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/ir-issala-sos_note_secteur_prive_fr.pdf
10
Découvrir les actualités et les activités d’Inter-réseaux sur l’implication du secteur privé dans la structuration des filières :
https://www.inter-reseaux.org/publication/les-bonnes-pratiques-de-partenariat-entre-entreprises-et-op/
11
CONASUR, août 2020.
https://rodakar.iom.int/sites/default/files/pictures/publications/Donn%C3%A9es%20g%C3%A9n%C3%A9rales%20sur%20le
s%20PDI%20au%2008%20ao%C3%BBt%202020.jpg

6
Carte n°1 - Situation géographique du Burkina Faso.

Le Burkina Faso reste le pays de la région qui reçoit le moins d’investissements directs
étrangers. Les investissements privés sont freinés notamment par l’enclavement, la faiblesse
des infrastructures (coût de l’énergie et des transports parmi les plus élevés d’Afrique de
l’Ouest), et des procédures lourdes et complexes.12

2.2 Le secteur privé au Burkina Faso

Classification des opérateurs privés

Au Burkina Faso, la classification des entreprises est définie par la loi N°015-2017/AN portant
loi d’orientation et de promotion des petites et moyennes entreprises au Burkina Faso. Elle
distingue quatre catégories d’entreprises en fonction de leur chiffre d’affaires et du nombre
d’employés.

Tableau n°1 - La classification des entreprises au Burkina Faso


Micro entreprise Petite entreprise Moyenne Grande
entreprise entreprise
Effectif < 10 employés Entre 10 et 30 Entre 30 et 100 > 100
permanent
Chiffre d’affaires < 15 millions de F Entre 15 et 50 Entre 50 millions > 1 milliard
annuel CFA millions de F CFA et 1 milliard de
FCFA
Source : Loi N°015-2017/AN portant loi d’orientation et de promotion des petites et moyennes
entreprises au Burkina Faso

12
Inter-réseaux, 2019. BDS n°30.

7
La Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF), propose une gamme plus large de critères
de caractérisation des entreprises (voir tableau ci-dessous). Le principal défi pour la
caractérisation des entreprises demeure la collecte d’informations, d’autant plus que le
secteur privé est très largement informel (90% des emplois).

Tableau n°2 - Critères de caractérisation des entreprises proposés par la MEBF


Critères Nombre d’employés permanents*
quantitatifs Niveau du capital social*
Chiffre d’affaires*
Niveau d’actifs
Montant des investissements
Critères qualitatifs Statut juridique*
Tenue d’un système comptable agréé
Indépendance
Secteurs d’activités*
Registre de commerce*
Déclaration fiscale et sociale*
Domiciliation bancaire et adresse géographique*
Autres critères Entreprenariat féminin*
Age de l’entreprise*
Localisation*
Valeurs ajoutées
Contribution aux exportations
Utilisation des résultats de la recherche locale
Utilisation ou production de la haute technologie et
des TIC
* Informations effectivement collectées par la MEBF qui a en charge la création des
entreprises, à travers le CEFORE.

Source : MEBF, 2020.

Les formes juridiques des entreprises sont régies par les actes uniformes du traité de l’OHADA
(Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires) ratifié par le Burkina Faso
en 2009. Ces actes distinguent les entreprises individuelles, les sociétés commerciales
(sociétés à responsabilité limitées et sociétés anonymes entre autres) et groupements
d’intérêts économiques, et les sociétés coopératives (sociétés coopératives simplifiées et
sociétés coopératives avec conseil d’administration)13. Néanmoins, la formalisation et la mise
en conformité des organisations avec les actes uniformes de l’OHADA sont embryonnaires
(notamment en ce qui concerne la formalisation des organisations de producteurs en sociétés
coopératives).

Etat des lieux du secteur privé burkinabè

Le 7e recensement industriel et commercial (RIC VII) réalisé en 2016 par l’Institut national de la
statistique et de démographie (INSD) donne des éléments de caractérisation du secteur privé
burkinabè (niveau de formalisation, taille et statut juridique des entreprises ; implantation
géographique et structure du capital ; secteurs d’activités principaux). Ce recensement
s’intéresse aux entreprises de tous les secteurs d’activités mais exclut les exploitations
agricoles et les vendeurs ambulants.

13
Voir le tableau des formes juridiques des entreprises, réalisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso,
sur la plateforme de promotion de l’entrepreneuriat féminin : http://www.femme-entrepreneur.bf/wp-
content/uploads/documents/LES_DIFFERENTES_FORMES_JURIQUES_DENTREPRISE.pdf

8
Niveau de formalisation, taille et statut juridique des entreprises

L’économie burkinabè repose très largement sur les micro-entreprises informelles. 90,9% des
99 261 entreprises non agricoles recensées sont informelles14. Au niveau de la taille des
entreprises, la quasi-totalité (96,5%) sont des micro-entreprises (moins de 10 salariés ; chiffre
d’affaires annuel inférieur à 15 millions de FCFA). Les grandes entreprises représentent moins
de 1% de l’effectif.

Au niveau du statut juridique, plus de 91,9% des entreprises recensées sont des entreprises
individuelles (EI). Les entreprises plus structurées, notamment les SARL (0,6%) et les SA (0,2%)
sont très faiblement représentées.

Graphique n°1 - Caractérisation des entreprises au Burkina Faso

Entreprises informelles
90,9%
(sur l'ensemble des entreprises recensées)

Micro-entreprises
96,5%
(sur l'ensemble des entreprises recensées)

Entreprises individuelle
91,9%
(sur l'ensemble des entreprises recensées)

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Source : INSD, 2018

Implantation géographique et structure du capital des entreprises

Les entreprises sont concentrées dans les deux principales villes du pays : 55,4% dans la
capitale Ouagadougou et 17,3 % à Bobo-Dioulasso.

Elles sont détenues majoritairement par des burkinabè (98,3% des entreprises).

Secteurs d’activité principaux et concentration

La plupart des entreprises recensées sont actives dans le commerce (52,6%) et les services
(28,2%). Le reste du tissu industriel est composé d’entreprises manufacturières, de sociétés
d’exploitation minière, d’électricité, de gaz, d’eau et de travaux publics.

14
Une entreprise est dite formelle si, en plus de posséder un numéro d’immatriculation auprès des structures
administratives compétentes (Numéros CNSS, IFU, numéro RCCM), elle utilise le SYSCOHADA comme type de comptabilité.
Les autres entreprises sont considérées comme informelles.

9
Le secteur privé burkinabè est fortement concentré. Une poignée d’acteurs concentrent
notamment les activités d’export et un volume important du chiffre d’affaires global. Seuls
3,6% des entreprises exportent ; ¼ des entreprises qui exportent réalisent à elles seules 99,2
% des exportations totales. Les entreprises formelles (qui représentent seulement 9,1% des
entreprises) contribuent à 93,0% du chiffre d’affaires global des entreprises burkinabè15.

Secteur financier

Le diagnostic secteur privé du Burkina Faso16, réalisé par International Finance Corporation
(Banque Mondiale), souligne également la concentration du secteur financier et sa faible
orientation vers le secteur agro-alimentaire. Le secteur bancaire est concentré autour de trois
banques panafricaines (Coris Bank, EcoBank et Bank of Africa qui détiennent 55% des actifs).
Le secteur de la microfinance compte 133 IMF, dont une (le Réseau des caisses populaires du
Burkina) rassemble 73 % des clients.

Les prêts des banques au secteur privé se concentrent sur les grandes entreprises opérant
dans les secteurs du commerce, des services, des travaux publics d’infrastructure et des
industries extractives (80% du total des actifs des banques). L’accès limité au financement
pour les microentreprises et les PME est préjudiciable pour le développement de l’agriculture
et de l’agroalimentaire. La part des prêts au secteur agricole (3,9% des actifs bancaires) reste
faible et déséquilibré au regard de sa place dans l’économie burkinabè.

L’essor des services financiers numériques (comptes d’argent mobile tels que Orange money)17
tend à démocratiser l’accès à certains services financiers – avec un écart relativement faible
entre les zones urbaines et les zones rurales.18

2.3 Le secteur privé dans les filières agro-alimentaires

Les filières agro-alimentaires au Burkina Faso

L’agriculture représente 78% des emplois et 34% du PIB du Burkina Faso. Le secteur est
dominé par des systèmes de production de subsistance, caractérisés par des petites
exploitations agricoles, avec une faible productivité, des niveaux d’autoconsommation élevés,
et une faible intégration des chaînes de valeur. La carte ci-dessous présente les principaux
moyens d’existence des ménages, par zone.

Les céréales pluviales (maïs, mil et sorgho) représentent les deux tiers de la superficie
cultivée et constituent les principales cultures vivrières de base. Bien que la production ait
augmenté de 20% au cours de la dernière décennie, le pays n'est autosuffisant en céréales
que trois ans sur quatre. Le Burkina Faso importe 400 000 tonnes de riz chaque année, ce qui
représente environ la moitié de ses besoins de consommation.

15
INSD, 2018.
16
IFC, 2019.
17
Le nombre de détenteurs de comptes d’argent mobile est passé de 3 % de la population adulte en 2014 à 33 % en 2017.
18
IFC, 2019.

10
Carte n°2 - Les moyens d’existence au Burkina Faso

Source : FEWS NET, 2009.


Le coton est la principale culture de rente. Avec une production annuelle variant entre
440 000 et 895 000 tonnes selon les années (entre 2010 et 2019)19, le Burkina Faso est l’un des
premiers producteurs de coton en Afrique. Le coton joue un rôle essentiel pour les
producteurs car il leur permet d’accéder aux engrais pour les cultures vivrières, dans le cadre
d’accords d’agriculture contractuelle avec les compagnies cotonnières20. Les dernières
campagnes ont néanmoins été décevantes à cause du climat, de l’insécurité et des intrants.

Viennent ensuite les productions de sésame (qui a connu un boom avec une production
annuelle avoisinant les 150 000 tonnes ces dernières années), puis d’arachide et de soja, ainsi
que de karité et d’anacarde. Le Burkina produit également beaucoup de fruits et légumes.

L’élevage est un secteur important qui contribue à hauteur de 11% au PIB annuel. Il repose
principalement sur un système de pâturage extensif et familial (pastoralisme, système
agropastoral). La transformation reste très peu développée. La production laitière locale reste
faible et saisonnière même si on dénombre près de 200 laiteries réparties sur le territoire
national.

Avec le changement climatique, l’aggravation du contexte sécuritaire et la fermeture de


certaines frontières dans la sous-région, les parcours de transhumance deviennent de plus en

19
FAOSTAT : http://www.fao.org/faostat/fr [Consulté le 24/03/2021]
20
Jeremy Strauss, 2018.

11
plus difficiles pour les éleveurs-pasteurs. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sur les
ressources naturelles sont en augmentation. Ces éléments de contexte doivent interroger les
modalités d’investissement agricole.

La filière avicole a une dynamique d’évolution forte, notamment autour des principales
agglomérations, avec l’intervention d’entreprises agro-industrielles en amont (production
d’aliment volaille).

Développement du secteur privé dans les filières agro-alimentaires

Le réseau des organisations de producteurs (OP) est important et morcelé au Burkina Faso. La
Confédération paysanne du Faso (CPF), regroupant une quinzaine de faitières nationales dont
l’UNPCB (coton) et l’UNPRB (riz), est l’interlocuteur principal de l’Etat concernant les politiques
publiques. Les OP cotonnières sont les plus appuyées pour fournir des services économiques
aux paysans. De nombreuses OP céréalières (UGCPA, FNZ, FEPA-B) développent aussi des
fonctions économiques avancées : achat groupé d’intrants, fourniture de crédit, stockage et
vente groupée, en particulier dans le maïs.21

Les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie au Burkina Faso pâtissent de la mauvaise


intégration entre les producteurs et les entreprises agroalimentaires plus sophistiquées. Le
potentiel de production et de transformation agro-alimentaire demeure sous-exploité.
Certaines matières premières agricoles sont exportées brutes pour être transformées dans les
pays côtiers voisins (Côte d’Ivoire ou Ghana) où les structures de coûts sont plus compétitives
pour les unités de transformation22. Le faible niveau de structuration de l’industrie
agroalimentaire nationale favorise la consommation de produits alimentaires importés dans
les zones urbaines, d’autant que les régimes fiscaux et douaniers sont parfois à l’avantage de
ces derniers. La poudre de lait23 ou encore le sucre24 importés exercent ainsi une concurrence
déloyale par rapport à la production locale.

Des PME de transformation agroalimentaires dynamiques se développent dans divers sous-


secteurs (sésame, mangue, jus de fruits, maïs, noix de cajou, karité et autres produits
naturels), tirées par la demande croissante des marchés urbains nationaux, régionaux et
internationaux. Mais elles rencontrent des difficultés à s’approvisionner en matières
premières auprès des producteurs burkinabè (disponibilité tout au long de l’année, respect
des normes de qualité). Le problème du taux d’aflatoxine25 est très souvent souligné comme
un obstacle à l’approvisionnement local par les transformateurs, par exemple. La faiblesse
des infrastructures (transport, stockage, coût de l’énergie et de l’eau), des compétences en
gestion d’entreprise (comptabilité, planification des activités) et de l’accès au financement
(cherté du crédit et garanties exigées) freinent aussi le développement de ces PME de
transformation agroalimentaire.

Le Burkina Faso compte peu d'entreprises sophistiquées actives dans le secteur agricole ou
qui s’approvisionnent en produits agricoles locaux. Il s'agit notamment des usines de coton
(SOFITEX, FASO-COTON et SOCOMA), des producteurs industriels d'huile de coton (SN-CITEC et

21
Inter-réseaux, 2019. BDS n°30.
22
Entretien avec Jeremy Strauss, 3/09/20.
23
https://www.sosfaim.be/le-lait-local-burkinabe-contre-la-concurrence-deloyale/ [consulté le 16/02/20]
24
http://www.commodafrica.com/13-03-2019-crise-de-mevente-du-sucre-la-sn-sosuco-au-burkina-la-bouee-de-sauvetage-
toujours-attendue [Consulté le 16/02/20]
25
L’aflatoxine est une mycotoxine produite par certains champignons proliférant notamment sur des graines conservées en
atmosphère chaude et humide.

12
SOFIB), d’une société sucrière de grande envergure (SN-SOSUCO qui produit plus de 30 000
tonnes de sucre par an pour le marché national et emploie plus de 3 000 personnes26), des
minoteries (Moulin du Sahel) et de la brasserie BRAKINA (pour lesquelles les matières
premières restent très largement importées), des mines, des hôtels, des chaînes de
supermarchés urbains, des multinationales alimentaires (Nestlé). Ces entreprises ont peu de
lien avec des entreprises plus petites (PME de transformation agro-alimentaire notamment)27.

Depuis les années 2000, des interprofessions se mettent en place : CIC-B (céréales), la CIR-B
(riz), les Tables filières (mangue, karité, lait, etc.), l’INTERSEB (sésame). Elles visent à créer un
cadre de concertation entre les différents opérateurs au sein des filières (producteurs,
transformateurs, commerçants, transporteurs, etc.), pour renforcer les échanges et organiser
le marché, avec un degré d’opérationnalité varié28.

Cet état des lieux de la structuration du secteur privé dans les filières agro-alimentaire au
Burkina Faso (chapitre 2) permettra de comprendre et d’apprécier la pertinence des dispositifs
d’appui recensés (chapitre 3). On notera notamment l’accent mis sur le renforcement des PME
de la transformation, la promotion des relations d’affaires entre producteurs et entreprises de
transformation/commercialisation, la facilitation de l’accès aux financements pour les
entreprises agro-alimentaires, et la volonté d’attirer des investissements à grande échelle
dans les filières, en l’absence de grandes entreprises de production et de transformation.

26
Site internet SN-SOSUCO : https://snsosuco.com [Consulté le 16/02/20]
27
Jeremy Strauss, 2018.
28
Inter-réseaux, Larès, 2017.

13
Tableau n°3 - Exemple de structuration de quelques filières.
Filière Maillon de filière Interprofessions
Production Transformation Commercialisation
Céréales (sorgho, L’exploitation familiale est le mode Les acteurs de la transformation évoluent Les acteurs de la commercialisation sont en Le Comité
mil, maïs, riz et dominant de production dans les principalement dans la transformation général des individus opérant de manière interprofessionnel
fonio) filières céréalières. artisanale. C’est le domaine des femmes par individuelle. Il existe néanmoins une des céréales (CIC-B)
Les producteurs sont dans leur grande excellence. Elles sont organisées au sein du association de commerçants de céréales rassemblent les
majorité membre d’une organisation Réseau des transformatrices de céréales du dans chacune des 45 provinces du pays. Ces producteurs,
paysanne (OP). Les plus Faso (RTCF), avec deux réseaux régionaux à associations sont réunies au sein du transformateurs et
représentatives intervenant dans les Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. Syndicat national des commerçants de commerçants pour
filières céréales se rencontrent dans On observe l’émergence d’unités semi- céréales (SNCCB). les filières sorgho,
le Houet (UPPA - Union provinciale des industrielles et industrielles de Plusieurs PME de la transformation vendent mil et maïs.
professionnels agricoles), le Nayala transformation du maïs dont les importantes régulièrement des produits à base de maïs Sur le riz, le Comité
(UGPCER - Union des groupements de sont OMEX, MELS, SITRAC, GMF, SODEPAL et à la BRAKINA (filiale des brasseries Castel). interprofessionnel
producteurs céréaliers) et dans le SIMAO. Ces PME s'approvisionnent en maïs au du riz du Burkina
Mouhoun (UGPCA - Union des Les acteurs de la transformation des céréales Burkina, mais aussi dans les pays voisins. (CIR-B) rassemble
groupements pour la sont peu organisés à l’exception du riz où il Brakina achète environ 5 000 t. de maïs à l’UNPR-B, l’UNERIZ-
commercialisation des produits existe des coopératives d’étuveuses dans les des entreprises locales sur les 12 000 t. B et l’UNTR-B,
agricoles). zones de production, une Union nationale dont elle a besoin annuellement. l’ANACOR et
L’Union nationale des producteurs de des étuveuses (UNERIZ-B créée en 2010), et Les commerçants du riz du Burkina sont l’Organisation des
riz du BURKINA (UNPR-B) a été créée une Union nationale des transformateurs regroupés au sein de l’Association nationale transporteurs
en 2005. 120 à 160 tonnes de riz sont industriels et semi-industriels de riz du des commerçants du riz du Burkina routiers du Faso.
produites par an (ce qui couvre Burkina (UNTR-B créée en 2012) qui (ANACOR-B créée en 2013).
seulement 40% des besoins nationaux rassemble environ 300 entreprises (en Il faut également noter la présence
de consommation). Il y a peu majorité des petites unités). Une usine de d’acteurs institutionnels tels que la Société
d’exploitations rizicoles à grande décorticage du riz a été montée en 2019 à nationale de gestion des stocks de sécurité
échelle (malgré le projet du pôle de Bobo-Dioulasso et placée sous la gérance de (SONAGESS), ou le Programme alimentaire
croissance agricole de Bagré). la société semencière NAFASO SA. mondial (PAM).
Oléo-protéagineux La production du coton couvre 10 à Les produits oléo-protéagineux connaissent L’Association professionnelle des L’Association
(niébé, coton, 15% des terres arables du Burkina et en général un faible niveau de transformation commerçants et exportateurs de niébé du interprofessionnelle
sésame, arachide, représente environ 65% des revenus au Burkina Faso (95 % des exportations de Burkina Faso (APCEN-B) a été créée en mai du coton au Burkina
anacarde et soja) monétaires des ménages de karité se font sous forme de noix brutes, par 2012 sous l’initiative du Ministère en charge (AICB) regroupe
producteurs. Les producteurs sont exemple). Les femmes sont les principales de l’agriculture. Elle regroupe 5 entreprises l’UNPCB et les trois
organisés au sein de l’Union nationale actrices impliquées dans la transformation de d’exportation et 23 entreprises de sociétés
des producteurs de coton du Burkina ces produits. Le secteur est dominé par des commercialisation. cotonnières
(UNPC-B) qui rassemble près de 5 000 pratiques artisanales, mais l’on constate Les acteurs de la commercialisation du rassemblées au sein
organisations de producteurs de actuellement l’émergence d’entreprises semi sésame sont les collecteurs, les de l’Association
coton. industrielles sous forme associatives ou commerçants et les exportateurs professionnelle des
Les filières sésame et anacarde sont individuelles surtout à Ouagadougou et à individuels qui se sont regroupés dans 11 Sociétés
également structurées avec des Bobo Dioulasso. associations faitières fédérées au sein de cotonnières
faîtières nationales : l’Union nationale La transformation et la commercialisation du l’Association nationale des commerçants et (APROCOB).
des producteurs de sésame du coton est assurée par des 3 sociétés exportateurs de sésame du Burkina Faso
Burkina (UNAPROSEB) et l’Union industrielles d’égrenage qui se partagent le (ANACES/B). 90% de la production de

14
nationale des producteurs d’anacarde territoire : la SOFITEX, FASO-COTON et la sésame est exportée.
du Burkina (UNPA-B). La production de SOCOMA. Il existe également des sociétés La commercialisation de l’anacarde
sésame est en croissance (150 000 industrielles de filature (FILSAH) et de implique les pisteurs et collecteurs, les
t./an), tirée principalement par les production d’huile (SN CITEC, Watam, SOFIB). commerçants grossistes et les exportateurs
exportations vers l’Asie. Les acteurs de la transformation de la filière qui sont réunis au sein de l’Union nationale
Les filières soja et arachide sésame se sont regroupés en 2014 au sein de des commerçants et exportateurs
connaissent un faible niveau l’Association des transformateurs de sésame d’anacarde du Burkina Faso (UNCEA créée
d’organisation des acteurs de la au Burkina (ATS-B). Sur filière anacarde, une en 2016).
production et ne disposent pas de dizaine d’unités de transformation se sont De grands exportateurs asiatiques (au
faîtières nationales. fédérées au sein de l’Association nationale premier rang desquels la société Olam)
des transformateurs d’anacarde du Burkina interviennent sur les filières sésame et
Faso (ANTA-BF) en 2013. Sur les filières anacarde.
arachide et soja, les acteurs de la Sur la filière karité, on compte plusieurs
transformation sont peu organisés. grandes entreprises d’exportation – dont
des françaises (Olvéa, L’Occitane..).
Fruits et Fruits La mangue est surtout produite dans Les acteurs de la transformation sont de Les fruits sont commercialisés au niveau L’Association
légumes (banane, de vergers de taille moyenne (3 Ha) petites unités qui font du séchage de la national, dans la sous-région et au niveau professionnelle
mangue) par des agriculteurs familiaux dans les mangue et du murissement pour la banane. international. L’Association professionnelle mangue du Burkina
régions Ouest du Burkina. 350 000 La croissance des exportations de mangues des commerçants exportateurs de la (APROMAB)
tonnes sont produites par an. Les fraiches et séchées attire de nombreuses PME mangue du Burkina (APEMAB créée en 2012) regroupe l’UNPMB,
producteurs sont organisés autour de de la transformation, surtout autour de Bobo- compte 76 membres (principalement des la PTRAMAB et
l’Union nationale des producteurs de Dioulasso (proche des zones de production). PME, centres de conditionnement et l’APEMAB.
mangue du Burkina (UNPM-B). Les L’Association professionnelle des commerçant-exportateurs). La Table filière
producteurs de la banane sont transformateurs de mangue du Burkina La Fédération nationale des distributeurs banane rassemble
regroupés au sein de la Fédération (PTRAMAB) rassemble 120 unités de de banane du Burkina (FNDB) rassemble la FNPB, l’APROMUB
nationale des producteurs de banane transformation. Les murisseurs et 4000 acteurs : les distributeurs grossistes et la FNDB.
du Burkina (FNPB). transformateurs de banane ont mis en place qui s’approvisionnent auprès des
l’Association des professionnels du murisseurs et les détaillants.
murissement de la banane du Burkina
(APROMUB).
Une unité de transformation industrielle de
fruits tropicaux (DAFANI S.A.) a été installée
en 2007 à Orodara au cœur du bassin fruitier
du Burkina Faso.
Légumes La plupart des producteurs de La transformation des légumes est encore Les acteurs intervenant dans la Le Comité
(oignon, légumes sont membres des embryonnaire. Le mode de transformation le commercialisation de légumes au Burkina interprofessionnel
tomate) groupements des maraîchers. Il plus répandu reste le séchage qui est réalisé Faso sont les détaillants, les collecteurs et de la filière Oignon
n’existe pas d’organisation spécifique à petite échelle, notamment dans des cas de les grossistes. du Burkina (CIFOB),
aux légumes à l’exception de l’Union surproduction ou des écarts de tri ne pouvant Sur la filière oignon, l’Association créé en 2011,
nationale des producteurs d’oignon être conservés ou vendus professionnelle des commerçants d’oignon rassemble
du Burkina (UNAPOB) – créée en 2011 du Burkina (APCOB crée en 2011) rassemble l’UNAPOB et
et qui regroupe 15 unions provinciales 8 associations de commerçants et 800 l’APCOB.
et 32 000 producteurs. membres.
Sources : Ministère de l’agriculture et des aménagements hydraulique, 2019; Jeremy Strauss, 2018 ; Inter-réseaux, Larès, 2017.
15
3. Les dispositifs d’appui
3.1 Cartographie des dispositifs d’appui aux opérateurs privés au Burkina Faso

Le recensement des dispositifs d’appui aux opérateurs privés impliqués dans les filières de
l’agro-alimentaire au Burkina Faso a montré la multiplication des initiatives en la matière.
Celles-ci sont souvent récentes, avec peu de recul sur les bonnes pratiques à retenir et un
impact encore relativement faible. Les dispositifs d’appui ont été classés en trois catégories
pour faciliter la lecture : (i) des structures d’appui aux entreprises offrant un certain nombre
de services, principalement à destination des PME ; (ii) une multiplication de projets et
programmes, portés dans le cadre de la coopération internationale, visant la promotion des
relations d’affaires entre entreprises et producteurs, le développement de l’entrepreneuriat
des femmes et des jeunes, l’accès au financement pour les entreprises agricoles et la
transition écologique ; (iii) les outils de facilitation des investissements privés, ciblant en
général des investisseurs à plus grande échelle mais encore peu opérationnels.

La cartographie ci-dessous (page 17) présente les dispositifs recensés, en fonction du type de
dispositif (structure d’appui au entreprises ; projet de développement du secteur privé dans
les filières agro-alimentaire ; outil de facilitation des investissements privés), des principaux
maillons de filières ciblés (production ; transformation ; commercialisation) et de la principale
catégorie d’acteurs ciblée (taille des opérateurs privés ciblés).

Cette cartographie est complétée par un tableau donnant plus d’information et de détails sur
chacun des dispositifs d’appui recensés (pages 18 à 23) : nom complet du dispositif et site
internet ; filières prioritaires ; type d’appui (par exemple, appui-conseil, accès aux
financements, facilitation des relations contractuelles, avantages fiscaux et douaniers, etc.) ;
envergure du dispositif ; prise en compte de l’impact sur les producteurs et la sécurité
alimentaire ; date de création et zone d’intervention ; tutelle et financement.

16
Cartographie des dispositifs d’appui aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires au Burkina Faso
Très grand
APEX

Grand
ABI

Code des
investissements
DTAN /
DGPER
Bagrépôle
Meriem
Moyen
AFP-PME PCESA / FAI

MEBF
PACTE
Structure d’appui aux
entreprises
AgreenLab /
La Fabrique
AgriNova
Projet de développement
/FBDES Programme
du secteur privé
Principale catégorie d’acteurs ciblée

Enabel
PIPHE - SA
Petit PADEL-B Code des PAPEA
investissements
Outil de facilitation des
ASPHF
investissements
Go In Hub - IIT
PAPFA

* Cette cartographie n’est pas exhaustive.


Elle tient compte des appuis principaux et
Micro des cibles principales de chaque dispositif
mentionné. Pour plus d’information se
reporter au tableau qui suit.

Production Transformation Commercialisation


17
Principal maillon de filières ciblé
Tableau n°4 - Recensement des dispositifs d’appui aux opérateurs impliqués dans les filières agro-alimentaires au Burkina Faso
Dispositif Filières et Catégorie Appui aux opérateurs privés Envergure du Prise en compte de Date de Tutelle et
maillons de d’acteurs dispositif l’impact sur les création et zone financement
filières ciblés ciblés producteurs et la d’intervention
SAN ?
Structures d’appui aux entreprises
AFP-PME Tous secteurs PME - Accès au financement (crédits 2008. Territoire Tutelle financière
Agence de Financement d’investissement et d’exploitation à national. du MEF ; tutelle
et de Promotion des moyen et long termes, bonification Présente à technique du
Petites et Moyennes taux d’intérêt) Ouagadougou et MICA.
Entreprises - Appui-conseil en gestion d’entreprise Bobo-Dioulasso.
http://www.afppme.bf/ et formations techniques
MEBF Tous secteurs PME et TPE - Facilitation des affaires et des 2014-2019 : 2002. Territoire Subventions de
Maison de l’entreprise du formalités administratives (création 57 365 national. l’Etat et de PTF +
Burkina Faso d’entreprises ; actes de construire) entrepreneurs Présente dans ressources
https://www.me.bf/ - Appui-conseil et renforcement des formés ; 771 les 13 régions, à propres
capacités aux entreprises diagnostics et travers ses (cotisations des
- Exécution de programmes d’appui au plans d’affaires antennes. membres, frais de
secteur privé pour le compte de PTF réalisés ; 15 491 création
- Information économique, juridique et promoteurs d’entreprises et
fiscale reçus pour des actes de
conseils, construire,
informations et prestations de
orientations service)
DTAN / DGPER Transformation - Appui-conseil et renforcement des 15 entreprises Au sein du
Direction technique de la capacités sur la démarche qualité et 32 unités ont Ministère de
Transformation, de - Equipement et construction d’unités été appuyées l’agriculture et des
l’alimentation et de la de transformation en 5 ans aménagements
promotion des normes et hydrauliques
de la qualité (MAAHM)
nutritionnelle des
produits agricoles, au
sein de la Direction
générale de la promotion
de l’économie rurale
APEX Tous secteurs. Exportateurs - Information économique et 2011. Territoire Tutelle financière
Agence de promotion des Exportation commerciale national. Siège à du MEF ; tutelle
exportations - Assistance technique (facilitation des Ouagadougou ; technique du MICA
http://www.apexb.bf/ transactions commerciales, formalités Direction
à l’exportation, participation aux régionale à
manifestations commerciales) Bobo-Dioulasso.
- Accès au financement (gestion du

18
FAPEX : Fonds d’Appui à la Promotion
Exportateurs)
Hub-IIT / Aprossa Céréales, fruits Micro, Petites - Accès aux informations 95 micro, Appuis conditionnés 2020. Ouaga et à Hébergé par
https://www.hub-iit.org/ et légumes, et Moyennes technologiques (équipements et petites et à la transformation terme à Bobo, Afrique Verte au
cueillette, entreprises, emballages ; procédés de production moyennes de produits locaux. puis mise à Burkina, dans le
bétail et pêche, groupements et valorisation des déchets ; normes ; entreprises Incitation à établir l’échelle après cadre d’un
lait, , formels ou bonnes pratiques d’hygiène) accompagnées des relations de 2023. partenariat entre
oléagineux, informels / an confiance avec les l’AFD et l’ONG
anacarde et fournisseurs locaux Tech-Dev.
cacao, etc.
Transformation
AgreenLab / La Fabrique Agro- PME - Appui technique (gestion Accompagnem 2020. Mis en œuvre par
http://www.positiveplane alimentaire et d’entreprise ; communication ; ent de 20 Implantation à La Fabrique au
tinternational.org/project énergies comptabilité ; mise en réseau ; entrepreneurs Ouaga. Burkina, dans le
/35/senegal-burkina- renouvelables recherche de fonds) cadre d’un
faso-agreenlab.html - Appui financier programme
financé par l’UE et
porté par Positive
Planet et Make
Sens.
Projets de développement du secteur privé
PIPHE - SA Toutes filières. PME - Appui-conseil en création et gestion Une 100 2014. Territoire Porté par l’AFP-
Projet d’incubateur, de Transformation d’entreprises d’entreprises national. PME, sous la
pépinière et d’hôtel . appuyée ; coût tutelle du MICA.
d’entreprises dans le du projet
secteur de l’agro- évalué à 3 MD
alimentaire FCFA
https://www.pndes2020.c
om/pdf/Piphe%20SA.pdf
PCESA / FAI En théorie, Initialement - Appui-conseil aux entreprises Montant total Appui aux 2013-2020. Financé par le
Programme Croissance toutes filières toutes les (études de marché, gestion du PCESA : 45 producteurs- Territoire Royaume du
Economique dans le (sauf coton sur PME, à partir d’entreprises, demande de MD de FCFA. fournisseurs national, à partir Danemark (33.3 MD
Secteur Agricole / Fonds la production), de 2018 financement) via le FAI Fin 2019, 970 (formation de 2018 (avant FCFA), l’Etat
Agro-industrie dans la ciblage - Financement des investissements des opérateurs technique et régions du burkinabè (8,3 MD
https://www.pcesa.bf/ pratique 41% réorienté entreprises, via la mise à disposition économiques organisationnelle, Centre-Est, du FCFA) et l’UE (3,6
des entreprises vers les de ressources au niveau de 2 IF (Coris (105 PME, 814 petit équipement, Centre-Ouest, de MD FCFA) Tutelle
appuyées sont moyennes Bank et Ecobank) et la mise ne place TPE, 45 OP et 6 intrants) pour l’Est, du Nord et technique du
dans la filière entreprises d’un fonds de garantie (à travers la Interprofession sécuriser le crédit du Sahel et villes MAAHM) et tutelle
céréale. (>30 M FCFA SOFIGIB) s) ont reçu des de l’entreprise de Bobo et financière du
Maillons les CA/an). services Ouaga) MINEFID.
plus Entreprises d’appui-
représentés : appuyées : conseil.
transformation 27% PME de

19
(41%), petite taille,
transformation 70% de taille
– moyenne et 1
commercialisat entreprise de
ion (58%). grande taille.
De façon
indirecte, les
OP.
PACTE En théorie, Coopératives, - Facilitation de relations Budget total de Appui aux OP 2019-2024. Financé par
Projet d’agriculture toutes filières transformate contractuelles entre OP et agro- 44 M d’euros (facilitation des Ensemble du l’UE (subvention
contractuelle et de (sauf coton) et urs agro- entreprise ou acheteur institutionnel, Financement relations territoire. de 14 M d’euros),
transition écologique. priorité sur les industriels avec l’appui d’un « opérateur de de 30 à 35 contractuelles, l’AFD (subvention
https://pacte.agriculture. filières projet » projets renforcement des de 5 M d’euros et
bf/ végétales - Renforcement des capacités des OP d’agriculture capacités, appui à la prêt de 10 M
vivrières, et des acheteurs (gestion, étude de contractuelle. production). d’euros), KfW
animales et marché, certification, qualité). Priorité donnée aux (subvention de 8 M
PFNL. Dans la - Appui à la production filières vivrières, à d’euros) et l’Etat
pratique, - Investissements pour les valeur ajoutée burkinabè (2 M
surtout filières équipements post-récolte et la locale et à potentiel d’euros).
maïs et riz. modernisation des unités de de Contribution
Production, transformation commercialisation attendue des
transformation - Appui au développement d’une sur le marché local. bénéficiaires : 5 M
et politique d’agriculture contractuelle et d’euros.
commercialisat d’agroécologie
ion.
Appui au Filières locales Micro, petites - Renforcement des capacités des PME 200 PME Facilitation des En lancement. Financé par
développement d’un (maïs, et moyennes (gestion et développement coachées ; 10 relations Région du Enabel. Tutelle du
entrepreneuriat inclusif arachide, entreprises d’entreprises, marketing, protocole OP engagées commerciales entre Centre-Est MINEFID.
et durable dans la manioc) et qualité) dans des entreprises et OP.
région du Centre-Est. filières - Facilitation des relations relations
Programme de d’export commerciales entre entreprises et commerciales
coopération bilatérale (sésame, soja, producteurs stables avec
2019-2023 de Enabel PFNL). - Amélioration de l’offre de services des
http://www.diplomatie.b Production, financiers pour les PME entreprises.
e/oda/BKF_Portefeuille_ transformation - Amélioration de l’environnement des 20 M d’euros
pays_def_v._30-11- , affaires (volet
2018.pdf commercialisat entrepreneuria
ion t)
Meriem Céréales, Grandes - Développement de produit 2 entreprises Lancé en 2018. Financé par l’AFD
Mobiliser les entreprises patates entreprises ; - Stratégie de distribution et de appuyées au Ouagadougou (10 M d’euros) et la
sahéliennes pour des douces. PME commercialisation BF Fondation Gates (5
réponses innovantes à Transformation M d’euros). Mis en
large échelle contre la et œuvre par un
malnutrition commercialisat consortium de 7

20
http://www.meriem- ion. acteurs, dont le
nutrition.org/ Gret et l’Iram.
PAPFA Sésame, riz, Micro- - Appui à la production 40,1 milliards Appui à la 2018. Boucle du Financé par le
Projet d’appui à la maraichage, entreprises - Facilitation des relations FCFA. contractualisation Mouhoun, des FIDA. Tutelle
promotion des filières niébé. rurales ; commerciales entre OP et entreprises pour les OP Cascades et des financière du
agricoles Production, Coopératives - Développement des services aux appuyées Hauts-Bassins. MINEFID ; tutelle
http://papfa.org/ commercialisat entreprises rurales (gestion et technique du
ion. développement d’entreprises), via la MAAHM.
dynamisation des CREER (Centre de
ressource en entreprenariat rural)
PADEL-B Bétail-viande, Coopératives - Appui à la production Financement A travers les 2018. Territoire Financement de la
Projet d’appui au lait, volaille, - Appui à l’investissement de 80 alliances alliances national Banque mondiale.
développement du miel, poisson, d’ « alliances productives » regroupant productives, productives, les Tutelle financière
secteur de l’élevage au porc. des OP et des partenaires en amont et avec un coût producteurs du MINEFID ;
Burkina Production, aval. moyen de 200 reçoivent un appui tutelle technique
http://www.padel-b.org/ commercialisat millions FCFA technique et du MAAHM.
ion. financier pour
rendre disponible
leur produit dans la
chaîne de valeur.
PAPEA Mangue, Entreprises - Coaching des entreprises (gestion, 60 clusters Appui au secteur de Juin 2019 - mai Financé par la
Programme d’appui à la manioc, agricoles. marketing, réseautage, plan d’affaires, d’affaires la transformation et 2023. coopération suisse
promotion de gingembre, vol formation) (grappes de la conservation Régions du Nord, et mis en œuvre
l’entrepreneuriat agricole aille, pomme - Facilitation des relations d’entreprises) des denrées du Centre-Ouest, par Helvetas et la
https://www.helvetas.org de terre, lait, commerciales au sein de « clusters mis en place et agricoles, pour des Hauts- SNV.
/fr/burkinafaso/ce-qu- œuf, maïs, d’affaires » (producteurs ; 6 000 renforcer les Bassins et des
on-fait/comment-on- arachide, miel, transformateurs ; commerçants ; entreprises systèmes zones péri-
travaille/nos- porc, tomate, structures d’appui technique, financier agricoles alimentaires urbaines de
projets/afrique/burkina- fraise, oignon, et professionnel ; collectivités ; accompagnées durables. Bobo-Dioulasso
faso/Burkina%20Faso_PA bovin, tomate, organismes de normalisation ; ; 5,040 et Ouagadougou
PEA piment. organisations étatiques) milliards FCFA
Transformation - Accès aux services financiers
commercialisat - Appui à l’investissement (stockage,
ion. équipement des unités de
transformation…)
Go In Niébé, lait, MPME (en - Renforcement des organisations 5 M d’euros. Facilitation des 2017 -2022 Financé par l’UE
Gouvernance des chaines PFNL cohérence interprofessionnelles Niébé : 14 000 relations (70%) et d’autres
de valeur et Inclusion des avec la loi - Appui à la production producteurs et contractuelles entre PTF (Principauté
filières niébé, lait et OHADA, les - Appui à l’investissement pour les 150 producteurs et de Monaco ; AFD ;
produits forestiers non coopératives unités de transformation transformateur transformateurs via CFSI ; AGRA)
ligneux au Burkina Faso sont - Renforcement des MPME (gestion s ; lait : 750 les interprofessions ;
https://www.gret.org/pro considérées comptable, administrative et éleveurs et 30 appui à la
jet/gouvernance-chaines- comme des financière ; qualité ; marketing) mini-laiteries ; production.
de-valeur-inclusion- entreprises) ; PFNL : 30

21
filieres-niebe-lait- organisations opérateurs (OP
produits-forestiers-non- interprofessi et
ligneux-burkina/ onnelles transformateur
s).
Outils de facilitation des investissements
AgriNova / FBDES Pomme de Entreprises - Accès au financement (financement 20 MD de FCFA. 2019-2021. 10% par l’Etat
https://fbdes.bf/agrinova terre ; manioc ; (entreprise d’investissement, de fonds de Renforcement Territoire burkinabè et 90%
/ pisciculture ; individuelles, roulement, prise de participation ou des capacités national. par les partenaires
apiculture. SARL, SAS, prêt participatif) de 200 au développement
Production ; SA) et - Développement des services aux entreprises et et le secteur privé.
transformation coopératives entreprises (création de 2 incubateurs) création de 141 Sous la tutelle
entreprises. financière du
MINEFID, mis en
œuvre par le
Fonds burkinabè
de développement
économique et
social (FBDES)
Code des Tous secteurs ; Moyennes et - Avantages fiscaux et douaniers (5 Exclusion des Créé en 1998,
investissements conditions grandes régimes privilégiés en fonction du entreprises exerçant modifié en 2018.
https://www.assembleen préférentielles entreprises montant de l’investissement et des uniquement des
ationale.bf/IMG/pdf/loi_ pour les (réalisant des emplois créés). activités de négoce
038_portant_code_des_in acteurs de investisseme et des entreprises
vestissements.pdf l’agro- nts exerçant des
industrie. supérieurs à activités agro-sylvo-
Transformation 100 M de F pastorales,
. CFA ; créant halieutiques et
plus de 20 fauniques.
emplois)
Code des Production ; Petite et - Avantages fiscaux et douaniers (5 Exclusion des Adopté en 2018.
investissements agro- transformation moyennes régimes privilégiés en fonction du opérations de
sylvo-pastoraux, (artisanale ou entreprises montant de l’investissement et des négoce et des
halieutiques et semi- (réalisant un emplois créés). opérations de
fauniques (ASPHF) industrielle) investisseme transformation
https://www.informea.or nt supérieur industrielle de
g/fr/node/483550 à 15 M de grande envergure.
FCFA)
ABI Tous secteurs Investisseurs - Promotion des investissements Créée en 2018.
Agence burkinabè des nationaux et directs étrangers et des
investissements étrangers investissements nationaux de grands
https://investburkina.co volumes
m/ - Mise en relation des entreprises et
des investisseurs

22
- Demandes d’agréments et
d’autorisations spéciales liées à
l’investissement
Pôle de Croissance Production ; Investisseurs - Facilités fiscales, douanières et Le Fonds d'appui à Zone de Bagré. Financé par la
agricole de Bagré transformation nationaux et foncières capital partagé Projet initié dès Banque mondiale
http://www.bagrepole.bf Filière étrangers ; - Mise en place d’infrastructures (FASBagré) a été 1986. Puis, mise (133,7 M de $ dans
prioritaire : riz PME (transport, hydroagricoles) modifié pour en œuvre du le cadre du PPCB) ;
- Développement des services étendre les Projet Pôle de la BAD (20,35 MD
financiers de proximité possibilités d’appuis croissance de de F CFA dans le
- Renforcement des capacités et fournis aux PME, OP Bagré (PPCB) de cadre du PAPCB) et
subvention aux activités des PME et OP et petits exploitants. 2011 à 2018 ; l’Etat burkinabè.
(via le fonds FASBagré) Le schéma de mise en œuvre Sous la tutelle du
réinstallation et de du Projet d’appui MICA. Mise en
reconversion des au pôle de œuvre des projets
PAP a été jugé croissance de par la Société de
inadéquat. Bagré (PAPCB) à développement
partir de 2016. intégrée du pôle
de Bagré.

NB. Ce recensement n’est pas exhaustif, il présente les principaux éléments d’information collectés au cours d’entretiens, sur les sites internet et/ou
dans les documents de projet des différents dispositifs d’appui aux opérateurs privés de l’agro-alimentaire mentionnés. Il pourra être affiné et complété
par la suite.

23
3.2 L’appui aux opérateurs privés dans l’agro-alimentaire : éléments saillants

Le recensement des dispositifs d’appui aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-
alimentaires, et leur cartographie, a permis de tirer quelques éléments de synthèse sur les
dynamiques en cours au Burkina Faso. Les éléments de synthèse sont organisés autour de la
typologie des dispositifs d’appui proposée : (i) structures d’appui aux opérateurs privés ; (ii)
projet d’appui au développement et à la structuration du secteur privé ; (iii) outils de
facilitation des investissements – bien que certains éléments d’analyse soient transversaux.

Ces éléments de synthèse sont à mettre en discussion et à approfondir dans un second temps,
pour pouvoir en tirer des enseignements sur les bonnes pratiques d’appui aux opérateurs
privés, au regard de l’implication des agricultures familiales dans les filières et de l’impact sur
la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Structures d’appui aux opérateurs privés

Il s’agit des structures pérennes, publiques ou privées qui offrent des services aux entreprises
(appui à la création, à la gestion et au développement d’entreprise ; accès au financement).

Un ciblage orienté vers les PME, et plus spécifiquement les PME de la transformation

La grande majorité des dispositifs recensés ciblent les PME et les TPE, bien que la définition
des catégories d’acteurs ne soit pas partagée de manière homogène. Certains dispositifs
ciblent aussi expressément les sociétés coopératives.

La faible formalisation des entreprises est un frein d’accès aux dispositifs d’appui, si bien que
de nombreux dispositifs d’appui incluent un accompagnement à la formalisation (autant pour
les entreprises que les coopératives). Certains rares dispositifs incluent néanmoins les acteurs
informels dans leurs cibles (comme le Hub-IIT par exemple).

La grande majorité des dispositifs recensés ciblent le maillon de la transformation, qui offre le
plus d’opportunité de création de valeur ajoutée et de création d’emplois. C’est aussi un
maillon stratégique pour le développement de l’entrepreneuriat féminin – la transformation
étant une activité traditionnellement féminine.

Des besoins multiples, particulièrement en renforcement des capacités pour la gestion et le


développement d’entreprises

Des avancées sont soulignées en ce qui concerne l’information et l’accompagnement à la


création et à la formalisation des entreprises. Les entreprises manquent néanmoins d’un
accompagnement post-création et de services de coaching de proximité sur la gestion et le
développement d’entreprises (les PME de l’agro-alimentaire ont une durée de vie très courte).

L’accès au financement est un obstacle majeur pour le développement des PME de l’agro-
alimentaire (cherté du crédit ; difficulté à fournir les garanties exigées), d’autant qu’elles
évoluent dans un secteur à risque. Les entreprises ont à la fois des besoins en capital et des
besoins en fonctionnement (fonds de roulement notamment). La plupart des dispositifs
d’appui se concentrent sur les financements de fonds de roulement alors que la sous-
capitalisation des entreprises freine considérablement leur développement. Un des obstacles
à la capitalisation des entreprises semble être la volonté des entrepreneurs à contrôler la
quasi-totalité du capital.

24
Néanmoins, plusieurs acteurs insistent sur la nécessité première du renforcement des
capacités (en gestion et développement d’entreprises). Les appuis au financement des PME ne
sont efficaces que s’ils sont couplés à un dispositif d’accompagnement et de renforcement
des capacités.

Peu de structures d’appui aux entreprises développent des services en matière d’appui aux
stratégies de commercialisation/distribution, qui restent un point faible des entreprises
sahéliennes. Certaines initiatives existent dans le cadre de projets, comme dans le cas du
projet Meriem (voir l’encadré ci-dessous).

Exemple n°1 – Renforcer les stratégies de promotion et de distribution des entreprises


sahéliennes
Le cas du projet Meriem

Le projet pilote Meriem vise à développer une offre locale d’aliments fortifiés de qualité
accessibles dans les capitales sahéliennes de Bamako (Mali), Niamey (Niger) et Ouagadougou
(Burkina Faso). Pour cela, il accompagne des entreprises à développer et distribuer des
produits adaptés aux besoins nutritionnels des jeunes enfants et de leurs mères. Co-financé
par l’AFD et la fondation Gates, il est porté par un pool de 7 partenaires (Gret, Hystra, IRD,
Iram, Ogilvy, Thinkplace, ICI). Au Burkina Faso, 2 entreprises sont accompagnées : Fortis qui
commercialise une farine infantile fortifiée en vitamine et minéraux produite par SODEPAL ; et
les Grands Moulins du Faso / Boulangerie Wend-Konta pour du pain à la patate douce à chaire
orange.

Partant du constat du sous-investissement des entreprises sahéliennes dans la promotion et


la distribution, le projet concentre ses appuis sur ces aspects (80% du budget opérationnel est
consacré aux financements des activités de promotion et de commercialisation). L’objectif est
de « dé-risquer le lancement d’un produit ». Le projet teste et capitalise des innovations en
matière de développement de nouveaux produits, de distribution et de promotion
(camionnette circulant dans les rues non goudronnées pour atteindre les clients des quartiers
non lotis par exemple ; campagnes de communication axées sur les aspirations des
consommateurs et moins des bénéfices nutritionnels directs des produits). Le projet cherche
à s’insérer dans les canaux de distribution classiques (grossistes, semi-grossistes,
boutiquiers), mais aussi les canaux de la restauration et de l’hôtellerie. Une application a été
proposée aux entreprises pour améliorer le suivi de leurs ventes. Certains appuis à la
production ont néanmoins été nécessaires. En revanche, le projet n’intervient peu sur la
relation des entreprises aux producteurs29.

Des structures d’appui géographiquement concentrées et trop faiblement coordonnées

Les structures d’appui aux entreprises sont très fortement concentrées dans la capitale
Ouagadougou. Cette centralisation est un obstacle important pour le développement des
entreprises de l’agro-alimentaire, d’autant que les transports sont peu performants et que
l’accessibilité de la capitale depuis certaines régions se réduit avec l’aggravation du contexte
sécuritaire. Des initiatives intéressantes existent néanmoins pour rendre accessible en zone
rurale les services aux entreprises (mise en place et dynamisation des Centres de Ressources
en Entreprenariat Rural - CREER).

29
Entretien avec Martial Pouret (Gret), 16/06/20

25
Exemple n°2 – Rendre accessible les services aux entreprises en zones rurales
Le cas des CREER

Les Centres de Ressources en Entreprenariat Rural (CREER) sont des entreprises de services de
proximité, qui apportent une offre de prestation aux micro-entreprises rurales (MER) sur :
(i) l’appui au montage de plans d’affaires et la facilitation de l’accès au financement ;
(ii) les formations techniques et en gestion ;
(iii) l’accès à l’information (notamment sur les marchés et les technologies).

51 CREER ont été mis en place dans le cadre du Programme d’appui et de promotion du
secteur privé en milieu rural (PASPRU), financé par le FIDA (2012-2016) dans les régions de la
Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre Est, du Centre Nord, de l’Est, des Hauts-Bassins
et du Nord. Le Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA), qui prend la suite
du PASPRU, prévoit de renforcer 25 CREER et de mettre en place 5 nouveaux CREER pour
appuyer les micro-entreprises rurales dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des
Cascades, des Hauts-Bassins, et du Sud-Ouest30.

Les CREER sont gérés par un gestionnaire qui réside dans la localité et parle l’une des langues
de la localité. La Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF) assure leur recrutement, le
renforcement de leurs capacités en matière de services de développement des entreprises et
leur certification. Le gestionnaire de CREER est incité à développer des initiatives pour
atteindre des cibles autres que les MER, afin de rentabiliser le CREER et de pérenniser ses
actions envers les MER de sa zone.

La coordination des différents dispositifs d’appui aux entreprises est jugée insuffisante,
malgré des efforts faits en ce sens, notamment autour de la Maison de l’Entreprise du Burkina
Faso, qui héberge les Centres de formalités des entreprises (CEFORE), les Centres de
facilitation des actes de construire (CEFAC) et le Centre des guichets uniques du commerce et
de l’investissement (CGU-CI), le Centre d’information juridique des affaires (CIJA), et qui a pour
mission l’exécution des projets d’appui au secteur privé.31

Cependant, de plus en plus de projets d’appui au secteur privé sont gérés directement au
niveau des ministères, et ne s’appuient pas nécessairement sur la Maison de l’Entreprise mais
sur des « facilitateurs » (bureaux d’études ou ONG implantés localement par exemple) qui
accompagnent les opérateurs privés sur le terrain.

Au niveau ministériel, les dispositifs et projets d’appui aux entreprises de l’agro-alimentaire


sont rattachés ou bien au Ministère de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de
la mécanisation (MAAHM) ou bien au Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat
(MICA) (voir tableau ci-dessous). Schématiquement, on peut dire que l’appui à la production et
aux petites entreprises de la transformation artisanale ou semi-industrielle relève du MAAHM ;
l’appui à la transformation industrielle et aux plus grandes entreprises relève du MICA. La
compétence sur certains dispositifs (tels que les pôles de croissance agricole) fait l’objet d’un
débat entre le MAAHM et le MICA32. La filière coton est rattachée au MICA.33

30
Entretien avec le PAPFA, 20/10/2020
31
Entretien avec la MEBF, 22/09/2020
32
Entretien avec la DGPER/MAAHM, 16/09/2020
33
Entretien avec Lucien Rossignol, 3/03/2021

26
Tableau n° 5 - Répartition entre les ministères des projets et programmes participant à
la promotion du secteur privé dans les filières agro-alimentaire
Programme budgétaire du MAAHM (DGPER) Programme budgétaire du MICA
- Projet de Développement d’Incubateurs - Projet d’appui à la compétitivité des produits
d’Entrepreneurs dans les Filières Agricoles de la filière Karité (PACFIK) ;
Porteuses (PDIEFAP) - Projet de réduction de la contamination du
- Projet d’Appui à la Promotion des Filières maïs et sous-produits à base de maïs par les
Agricoles (PAPFA) aflatoxines au Burkina Faso, Afrique de
- Projet de développement de la valeur l’ouest (RECMA-BF) ;
ajoutée des filières agricoles (VAFA) - Projet de création et de mise en place
- Projet Agriculture Contractuelle et Transition d’Incubateurs, de Pépinières et d’Hôtels
Ecologique (PACTE) d’Entreprise dans le secteur Agroalimentaire
- Programme de Croissance Economique dans (PIPHE-SA)
le Secteur Agricole (PCESA) - Projet d’Appui à la Compétitivité en Afrique
- Programme de développement de de l’Ouest volet Burkina Faso (PACAO-BF)
l’agriculture (PDA/GIZ)

Sources : sites internet du MAAHM et du MICA34

Au niveau du MAAHM, une direction spécifique pour la promotion de l’économie rurale, la


Direction générale de la promotion de l’économie rurale (DGPER) a été créée en 2008 (voir
schéma ci-dessous).
Schéma n°1 - Les services de la DGPER.

DDMPA
Direction de développement des marchés des produits agricoles

DGPER
DDEA
Direction générale Direction du développement de l’entreprenariat agricole
de la promotion
de l’économie
rurale DTAN
Direction de la transformation, de l’alimentation, de la promotion
des normes et de la qualité nutritionnelle des produits agricoles

DPEFA
Direction de veille et de la promotion économique des filières
agricoles

Sources : site internet du MAAHM35.

Les appuis aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires se font dans le
cadre des budget-programme du ministère. Il est difficile de chiffrer le volume global des
appuis aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires au Burkina Faso
(par manque d’accès à des données consolidées à ce jour). A titre indicatif, le programme
budgétaire 077 « Economie agricole »36 mis en œuvre par la DGPER est évalué à 22,4 milliards

34
https://www.agriculture.bf/ [Consulté le 10/02/21] ;
https://www.commerce.gov.bf/accueil/actualites/details?tx_news_pi1%5Baction%5D=detail&tx_news_pi1%5Bcontroller%5D
=News&tx_news_pi1%5Bnews%5D=207&cHash=2bc65f37e82599d931c1a888e675bb3a [Consulté le 10/02/21]
35
https://www.agriculture.bf/jcms/fra_8326/fr/les-services-centraux [Consulté le 10/02/21]
36
Les autres programmes budgétaires concernent : les aménagements hydro-agricoles et l’irrigation (075) ; la prévention et
la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles (076) ; le développement durable des productions agricoles (078) ; la

27
de F CFA (34,2 millions d’euros) pour 2021, soit 19,74% du budget global du MAAHM37. La
contribution de l’Etat à ce budget-programme est évaluée à 5,2 milliards de F CFA (soit 23,35%)
et celles des partenaires à 17,2 milliards de F CFA (soit 76,65%). Le tableau ci-dessous donne
plus d’indications sur la ventilation par action de ce budget-programme38.

Tableau n°6 – Répartition du programme budgétaire 077 mis en œuvre par le DGPER
(2021)
077-01 : 077-02 : Accès 077-03 : 077-04 : Accès 077-05 :
Action Entreprenariat aux Développement aux marchés Promotion de la
agricole et financements et des filières agricoles transformation
agroalimentaire aux instruments agricoles et de la
de gestion des consommation
risques agricoles des produits
agricoles
nationaux
Budget 2,6 MD F CFA 4,1 MD F CFA 8,5 MD F CFA 5,9 MD F CFA 1,3 MD F CFA
prévisionnel de
l’action (2021)
% du budget 11,69% 18,24% 37,83% 26,47% 5,77%
programme 077
Contribution de 42,43% 16,95% 12,10% 18,70% 100%
l’Etat au coût de
l’action
Contribution des 57,57% 83,05% 87,90%. 81,30% -
partenaires au
coût de l’action
Sources : MAAHM, 2020.

Un impact et une prise en compte du lien aux producteurs limités

Peu de structures d’appui sont spécifiquement dédiées aux entreprises de l’agro-alimentaire.


Mais on observe des initiatives récentes en ce sens avec la création d’incubateurs destinés
aux entreprises de l’agro-alimentaire (PIPHE-SA de l’AFP-PME ou programme AgreenLab porté
par La Fabrique) qui pourraient permettre de mieux prendre en compte les besoins et
contraintes spécifiques au secteur (en particulier le lien aux producteurs-fournisseurs).

Peu de dispositifs prennent en compte l’impact de l’appui aux entreprises sur les producteurs
et sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Certains dispositifs, comme le Hub-IIT,
conditionnent néanmoins l’appui aux entreprises agro-alimentaires à la transformation d’au
moins un produit local.

Exemple n°3 – Inciter les petites entreprises de l’agro-transformation à la responsabilité


sociale et environnementale
Le cas des Hub-IIT

Les Hub-IIT sont des dispositifs d’appui technologique pour les micro, petites et moyennes
entreprises de la transformation agro-alimentaire. Ils sont mis en place au Mali, au Sénégal,
au Tchad et au Burkina Faso dans le cadre d’un partenariat entre l’AFD et l’ONG TechDev. Au
Burkina Faso, le Hub-IIT est hébergé par APROSSA (Afrique verte Burkina) qui bénéficie d’une

sécurisation foncière, formation professionnelle agricole et organisation du monde rural (079) ; le pilotage et le soutien
transversal les différents programmes opérationnels du MAAH (080).
37
Le budget prévisionnel global du MAAHM pour 2021 est de 113,44 MD de F CFA. L’ensemble des dépenses publiques
allouées au secteur agricole au Burkina Faso étaient de 210 MD de FCFA (soit 7,82% du total des dépenses publiques) en
2019 (RESAKSS, 2020 : https://www.resakss.org/ [Consulté le 28/03/2021]).
38
MAAHM, 2020.

28
expérience dans l’accompagnement de groupements de transformatrices (Réseau des
transformatrices de céréales du Faso – RTCF). Le dispositif est opérationnel depuis mars 2020.

Les Hub-IIT offre un accompagnement individualisé aux entreprises (sur les équipements et
les emballages ; les procédés de production et de valorisation des déchets ; les bonnes
pratiques d’hygiène) à condition qu’elles transforment au moins un produit local et
démontrent leur motivation. Pour répondre aux besoins des entreprises, le Hub-IIT s’appuie
sur une équipe de conseillers référents en développement technologique, le réseau régional
des Hub-IIT ainsi que sur le service d’appui à distance de Tech-Dev (réseau international
d’expert).

Le Hub-IIT accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de mesures sociales et


environnementales à partir d’un diagnostic des risques et de propositions de mesures
d’atténuation adaptées (par exemple, allégement du temps de travail pour les salariées ayant
des enfants en bas-âge ; systèmes d’assurance maladie ; vidange des eaux usées utilisées
pour la transformation du manioc et valorisation de l’amidon ; choix d’équipements moins
consommateurs d’énergie). Les micro et petites entreprises peuvent difficilement entrer dans
des relations contractuelles formelles avec les producteurs, car leurs capacités
d’approvisionnement restent limitées. Le Hub-IIT les incite néanmoins à développer des
relations de confiance avec des fournisseurs, plutôt que de s’approvisionner sur le marché. Le
regroupement des micro et petites agro-entreprises pourrait également permettre de
développer les achats groupés39.

L’impact des dispositifs d’appui aux entreprises est globalement très limité (faible nombre
d’acteurs appuyés).

Projets d’appui au développement et à la structuration du secteur privé

Il s’agit des projets financés dans le cadre de la coopération au développement, mis en œuvre
par des institutions publiques ou des organisations privées, pour une durée déterminée.

Multiplication des projets d’appui au secteur privé dans l’agro-alimentaire

La promotion du secteur privé irrigue de plus en plus les programmes et projets de


développement agricole et rural, au Burkina Faso comme ailleurs. Chaque agence de
coopération a son programme d’appui au secteur privé dans le secteur agricole et agro-
alimentaire : le Programme de Croissance Economique dans le Secteur Agricole (PCESA) pour
la coopération danoise (Danida), le Projet d’agriculture contractuelle et de transition
écologique (PACTE) pour l’AFD et l’UE, l’Appui au développement d’un entrepreneuriat inclusif
et durable dans la région Centre-Est du Programme de coopération bilatérale de la
coopération technique Belge (Enabel), ou encore le Programme d’appui à la promotion de
l’entrepreneuriat agricole (Papea) de la coopération suisse (DDC).

Ces programmes sont pour la plupart très jeunes (lancement entre 2018 et 2020 – sauf pour le
PCESA qui est en cours de clôture), avec encore peu de recul pour tirer des enseignements et
des leçons apprises. La capitalisation des innovations mises en place et le partage
d’expériences seront essentiels pour identifier des bonnes pratiques.

39
Entretien avec Aprossa et le Hub-IIT, 2/09/20

29
La plupart des projets recensés portent sur l’ensemble du territoire national (PACTE, PADEL-B,
PCESA depuis 201840, par exemple). Le PAPEA et le PAPFA sont concentrés dans certaines
régions situées à l’Ouest du pays ; le programme de coopération belge intervient seulement
dans la région du Centre-Est.

Promotion des relations d’affaires entre entreprises et producteurs

La plupart des projets d’appui au développement et à la structuration du secteur privé dans


l’agro-alimentaire recensés, intègrent au moins un volet de facilitation des relations d’affaires
entre entreprises et producteurs. « Alliances productives », « clusters d’affaires »,
« agriculture contractuelle » : cette facilitation prend différentes formes et modalités.

- Le PAPEA (DDC) encourage la formation de « clusters d’affaires » ou « grappes


d’entreprises agricoles » qui regroupent tous les acteurs (fournisseurs d’intrants,
producteurs, transformateurs, commerçants, prestataires de services, IMF et
collectivités territoriales). Animés par des co-facilitateurs, ils visent à identifier les
difficultés et opportunités de marché, afin d’élaborer des stratégies commerciales
collectives. 41

- Le Projet d’appui au développement du secteur de l’élevage au Burkina (PADEL-B),


financé par la Banque mondiale, cofinance les investissements portés par des
« alliances productives » rassemblant des OP et des partenaires en amont et/ou aval.
Les « alliances productives » peuvent être formalisées en groupement d’intérêt
économique (GIE).42

- Le Fonds d’agriculture contractuelle du PACTE (AFD, UE) finance des projets de


promotion de l’agriculture contractuelle, porté par un « opérateur de projet » (ONG,
bureau d’étude) et associant au minimum une OP et une entreprise de
transformation/valorisation ou de conditionnement (ou un acheteur institutionnel). Le
projet a aussi pour objectif d’accompagner le Gouvernement dans le développement
d'une politique d'agriculture contractuelle.43 Dans son programme de coopération
bilatéral, Enabel s’appuie aussi sur des facilitateurs pour la mise en place de contrats
entre entreprises et producteurs44.

- Le projet Go In (Gouvernance des chaines de valeur et Inclusion des filières niébé, lait
et produits forestiers non ligneux au Burkina Faso) mis en œuvre par le GRET appui à la
formalisation et développement des relations contractuelles entre producteurs et
transformateurs par l’intermédiaire des interprofessions – au niveau territorial et
national (contrats, cahiers des charges communs, guides de bonnes pratiques,
stratégies d’approvisionnement).45

- Dans le cadre du Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) financé
par le FIDA, l’appui apporté aux OP (subvention pour les intrants, les équipements et le
conseil agricole) est conditionné à la mise en place d’un contrat entre l’OP et un
opérateur de marché . Pour faciliter les relations contractuelles entre OP et

40
Le programme a été étendu de 5 régions à l’ensemble des régions en 2018.
41
Site internet de Helvetas : https://www.helvetas.org/fr/burkinafaso/ce-qu-on-fait/comment-on-travaille/nos-
projets/afrique/burkina-faso/Burkina%20Faso_PAPEA [Consulté le 22/01/21]
42
Site internet du PADEL-B : http://www.padel-b.org/ [Consulté le 22/01/21] ; entretien avec la CPF 15/09/20
43
Entretien avec l’AFD, 24/09/20 ; site internet du PACTE : https://pacte.agriculture.bf/?page_id=563 [Consulté le 22/01/21]
44
Entretien avec Enabel,3/09/20
45
Entretien avec Kouka Kaboré (Gret), 17/03/2021

30
opérateurs de marché, des dialogues d’affaires sont animés par les Chambres
régionales d’agriculture, et un modèle type de contrat de commercialisation est
proposé46.

Faciliter l’accès au financement dans un secteur à risque

Plusieurs projets visent également l’amélioration de l’accès aux services financiers pour les
entreprises agricoles et agro-alimentaires. En effet, en raison de la nature risquée de l’activité
agricole, les financements sont souvent très coûteux et peu accessibles (éloignement des
agences des institutions financières ; impossibilité pour les entreprises à fournir les garanties
exigées).

Exemple n°4 – « Dérisquer » le financement des PME de agro-alimentaires


Le cas du FAI (PCESA)

Le Programme de Croissance Economique dans le Secteur Agricole (PCESA), financé par le


Royaume du Danemark (Danida), l’État burkinabè et l’Union européenne, a débuté en 2013 et
est en phase de clôture. Il vise l’augmentation de la productivité, des valeurs ajoutées et des
revenus agricoles dans les 13 régions du Burkina Faso. Sa composante (A) appuie les
entreprises agricoles à travers trois instruments présentés ci-dessous.47

Fonds Agro- Appui aux Fonds de


industrie (FAI) institutions garantie
financières

Financement de services Mise à disposition de Fonds de garanties


d’appui conseil aux ressources financières placé au niveau de la
entreprises au niveau de Coris-Bank SOFIGIB
et Ecobank

Permet la mise en Pour qu’elles adaptent Apporte des garanties


relation des entreprises leurs produits de crédits complémentaires, pour
aux institutions de aux entreprises du couvrir les risques vis-à-
finance pour l’accès aux secteur agricole (prêt à vis de ce type de client
crédits. taux préférentiels) emprunteur.

46
Entretien avec le PAPFA, 20/10/20.
47
Site internet du PCESA : https://www.pcesa.bf/ [Consulté le 22/01/21] ; entretien avec Coris Bank, 1/09/2020.

31
Appui-conseil et prêts pour financer les investissements et les
besoins en fonds de roulement des entreprises du secteur
agricole

Parmi les leçons apprises du programme PCESA, afin de s’assurer de la solidité financière des
PME et de leurs capacités à rembourser le crédit, les acteurs insistent sur l’importance d’aller
au-delà de la présentation d’un « plan d’affaires » avec un mécanisme de financement
complet et du renforcement des capacités de qualité48. Le ciblage orienté vers les entreprises
de moyenne envergure (chiffre d’affaires annuel supérieur à 30 millions de F CFA) permet
d’avoir un effet d’entrainement important sur toute la chaîne de valeur (développer les liens
avec les autres maillons dont les fournisseurs et producteurs à la base)49.

Si le PCESA ne travaille pas expressément sur la contractualisation (contrairement à d’autres


projets comme le PACTE), il s’intéresse néanmoins au réseau des fournisseurs de l’entreprise
(qui peuvent être des petits producteurs individuels, des coopératives ou des intermédiaires),
toujours dans l’objectif de garantir le remboursement du crédit par l’entreprise50. Un appui
peut être fourni dans le cadre du FAI/PCESA pour permettre l’identification des producteurs-
fournisseurs par les opérateurs économiques lors du diagnostic et montage de projet, des
appuis à la formation, en équipements et en intrants pour ces producteurs fournisseurs51.

Le mécanisme d’accès au financement mis en place dans le cadre du PCESA est jugé comme
une bonne pratique à répliquer et à mettre à l’échelle. Ainsi, le programme de coopération
belge comprend la mise en place d’un mécanisme de financement des PME dans la région du
Centre-Est, avec un fonds de garantie conçu sur le modèle du PCESA et un fonds d’aide à
l’investissement associé au crédit52.

Associer les institutions financières au développement et à la mise en œuvre des projets


d’appui au secteur privé dans le secteur agro-alimentaire doit permettre de développer des
produits et services spécifiques adaptés aux besoins et contraintes des entreprises agricoles
et agro-alimentaires.

Plusieurs acteurs insistent sur la nécessité de développer également l’éducation financière au


niveau des entreprises et coopératives de l’agro-alimentaire pour améliorer la compréhension
et la confiance vis-à-vis des prestataires de services financiers.

Transition écologique et inclusion sociale

Plusieurs projets associent la promotion du secteur privé de l’agro-alimentaire à la promotion


des énergies vertes. Le Fonds agro-industrie (FAI) mis en place par le PCESA intègre un fonds
vert pour appuyer la réalisation d’investissements ayant des effets favorables sur
l’environnement ou permettant de faire des économies d’énergie53. L’entreprise ADI Prod
Industrie qui évolue dans la transformation des oléagineux a par exemple été appuyée pour la

48
Entretien avec le FAI/PCESA, 3/03/2021
49
PCESA, 2020. b
50
Entretien avec le FAI/PCESA, 3/03/2021
51
PCESA, 2020. c.
52
Enabel, 2019. Portefeuille Pays -Burkina Faso 2019-2023
53
Site internet du PCESA : https://www.pcesa.bf/ [Consulté le 22/01/21]; entretien avec ADI, 12/11/2020

32
formation des transformatrices, l’acquisition de petit matériel et d’une chaudière de grande
capacité qui utilise les énergies vertes – avec la valorisation des déchets issus de la
transformation en briquettes combustibles54. Le programme AgreenLab financé par l’AFD vise
à accompagner des start-up et PME à la fois dans le secteur de l’agro-industrie et celui des
énergies renouvelables55.

L’appui à la production fourni aux OP dans le cadre du PACTE (AFD/UE), est orienté vers les
techniques agricoles écologiquement intensives. Des consultants ont été recrutés pour
étudier comment renforcer les pratiques agro-écologiques dans les projets d’agriculture
contractuelle appuyés par le PACTE.56 Cette démarche d’intensification agro-écologique
répond à un objectif de sécurisation de l’approvisionnement, qui nécessite des rendements
durablement élevés et des produits de qualité57.

La plupart des projets de développement du secteur privé dans l’agro-alimentaire intègrent


un ciblage favorable aux femmes et aux jeunes. Dans le cas du PADEL-B, par exemple, la part
de l’apport personnel pour le cofinancement de micro-projets d’investissement est réduite
pour les femmes et les jeunes (30% au lieu de 40%)58.

Focus mis sur les filières vivrières et les produits locaux

Un certain nombre de projets de développement du secteur privé recensés ciblent en priorité


les filières vivrières et/ou à potentiel de commercialisation sur le marché local, dans l’objectif
de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Certains acteurs soulignent néanmoins que le « vivrier » n’est pas toujours une catégorie
pertinente, dans la mesure où les systèmes de production sont interdépendants : au Burkina
Faso, il existe une corrélation forte entre le « système coton » et la filière maïs59 ; les plus gros
producteurs vivriers sont les producteurs de coton. Certains projets ciblent également
expressément des filières d’export à potentiel de création de valeur ajoutée locale (PFNL,
sésame, soja et fruits pour la transformation).

Si l’objectif premier du FAI/PCESA est la croissance du chiffre d’affaires et des emplois créés
par les PME de l’agro-alimentaire, via la mobilisation de financements bancaires et privés, le
programme compte aussi dans ses résultats attendus l’augmentation du nombre de
producteurs à la base intensifiant leur production. En phase de clôture, le programme a mené
une évaluation des effets du FAI pour mesurer ses impacts sur les entreprises accompagnées
mais aussi leurs réseaux d’approvisionnement (producteurs-fournisseurs). Le rapport de
l’évaluation note que la prise en compte des fournisseurs et producteurs à la base a permis
d’avoir des effets directs et indirects sur ces acteurs qui accèdent à des revenus saisonniers :
en mars 2020, 883 fournisseurs-producteurs sont connectés à une entreprise partenaire et
bénéficient de revenus pour les campagnes agricoles et la prise en charge de leurs ménages.
Parmi ses recommandations, l’évaluation recommande de mettre en place un système de
protection des petits producteurs agricoles et des travailleurs qui sont souvent vulnérables
sur toute la chaîne de valeur. Un guide de protection devra être produit, en mettant l’accent
sur la transparence (prix, rémunération, autres conditions), la sécurité sociale (sécurité

54
Entretien avec ADI, 12/11/2020
55
Entretien avec La Fabrique, 17/09/2020
56
Entretien avec l’AFD, 24/09/2020 ; site internet du PACTE : https://pacte.agriculture.bf/?page_id=563 [Consulté le 22/01/21]
57
Entretien avec Lucien Rossignol, 3/03/2021
58
Site internet du PADEL-B
59
Inter-réseaux, 2019. BDS n°30.

33
sociale, protection des employés sur les lieux de travail, système d’assurance, gestion des
risques, respect des engagements contractuels, éducation financière et sociale). Le respect de
ces principes par les acteurs des différentes chaînes de valeurs pourrait être introduit dans la
démarche d’accompagnement. Et l’évaluation du respect de ces principes devrait permettre
de distinguer les entreprises accompagnées et de prévoir des avantages en leur faveur.60

Les outils de facilitation des investissements

Il s’agit d’outils mis en œuvre pour attirer et faciliter les investissements des opérateurs
privés (instruments fiscaux ; fonds de développement ; instruments financiers).

Des réformes récentes, encore peu opérationnelles

Plusieurs réformes récentes ont été entreprises pour améliorer le « climat des affaires » et
attirer les investissements privés dans le secteur agro-alimentaire au Burkina Faso. Le code
des investissements a été réformé en 201861. Un code spécifique aux investissements agro-
sylvo-pastoraux, halieutique et faunique (ASPHF) a été adopté en 2018 également62. Les
décrets d’application ont été adoptés en 2019 et un travail de communication a été entamé,
bien que les dispositifs d’opérationnalisation ne soient pas encore fonctionnels63.

Ces réformes sont notamment encouragées par les index de la Banque mondiale (Doing
Business et Enabling Business in Agriculture) auxquels le gouvernement burkinabè accorde
une grande importance. L’amélioration du classement Doing Business du pays fait partie des
cibles du Programme national de développement économique et social (PNDES)64. Le Conseil
Présidentiel pour l'Investissement (CPI), chargé de formuler des recommandations pour
l’amélioration du climat des affaires, s’appuie notamment sur les rapports « Doing Business
Better » de la Banque Mondiale65.

En avril 2019, le gouvernement burkinabè a créé la Banque agricole du Faso (BADF), qui
héberge le Fonds de développement agricole (FDA). Un décret pour la mise en place d’un
mécanisme d’assurance agricole également a été adopté en juillet 2019. Dans la mesure où la
mise en place de ces différents instruments est une avancée en matière de cibles du PNDES,
leur création est parfois accélérée sans que les dispositifs d’opérationnalisation ne suivent à
court ou moyen termes.

Un accès large en théorie, limité en pratique

Le code des investissements est accessible aux acteurs de la transformation agro-alimentaire


semi-industrielle ou industrielle d’une certaine taille ; tandis que le code des investissements
agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques (ASPHF) cible en principe les acteurs de plus
petite taille de la transformation artisanale ou semi-industrielle et les activités agricoles (voir
tableaux ci-dessous).

60
Entretien avec le FAI/PCESA, 3/03/2021 ; PCESA, 2020.b
61
Loi n° 038-2018/AN portant code des investissements au Burkina Faso.
62
La loi n° 017-2018/AN du 17 mai 2018 portant code des investissements agro-sylvo-pastoral halieutique et faunique au
Burkina-Faso
63
Entretien avec la DGPER/MAAHM, 16/09/20 ; entretien avec la CPF, 15/09/20
64
http://cns.bf/IMG/pdf/pndes_2016-2020-4.pdf
65
Site internet du Conseil présidentiel pour l’investissement : https://cp-investburkina.com/presentation-cpi/ [Consulté le
10/02/21]

34
Parmi les limites d’accès aux exonérations prévues dans le Code des investissements, le délai
de réalisation de l’investissement en trois ans a été souligné, d’autant que les difficultés
d’obtention d’un financement auprès des institutions financières retardent la réalisation de
l’investissement. Par ailleurs, certaines dispositions du Code ciblent les entreprises ayant
moins de 3 ans d’existence. Des phénomènes de concurrence déloyale, avec la création ad hoc
d’entreprises par des investisseurs privés en vue de bénéficier des avantages fiscaux, ont pu
être observés, notamment sur les filières sésame et karité.

Tableau n°7 - Les 5 régimes privilégiés du Code des investissements


Régime A Régime B Régime C Régime D** Régime E
Investissement (FCFA) * 100 à 500 M 500 M à 2 MD 2 à 25 MD > 1 MD > 25 MD
Emplois créés 20 30 40 30 100
* Pour les entreprises des secteurs de la transformation des matières premières issues du secteur agro-sylvo-
pastoral, halieutique et faunique, les entreprises des secteurs des énergies renouvelables, de la protection de
l’environnement et de l’artisanat, les critères de seuil d’investissement et de création d’emploi sont réduits au
quart.
** Le régime D concerne les entreprises d’exportation
Source : Loi n° 038-2018/AN portant code des investissements au Burkina Faso

Tableau n°8 - Les 5 régimes privilégiés du Code des investissements ASPHF


Régime A Régime B Régime C Régime D Régime E*
Investissement (FCFA) > 15 M 15 – 125 M 125 – 500 M > 500 M > 250
Emplois créés 1 5 7 10 7
* Le régime E concerne les entreprises de transformation semi-industrielle d’exportation.
Source : La loi n° 017-2018/AN portant code des investissements agro-sylvo-pastoral
halieutique et faunique au Burkina-Faso

Un certain nombre de fonds nationaux non spécifiques au secteur agricole sont également
accessibles aux acteurs du secteur agro-alimentaire les plus vulnérables (Fonds d’appui aux
activités rémunératrices des femmes (FAARF) ; Fonds d’appui au secteur informel ; Fonds
d’appui aux initiatives des jeunes).

Si le ciblage de ces outils se veut large, l’accès est dans la pratique bien plus difficile pour les
acteurs de petite taille (en particulier pour les agriculteurs familiaux). Le premier obstacle
tient au manque d’accès à l’information, notamment en zone rurale. De plus, ils n’ont pas
toujours la capacité de postuler (difficulté à monter un plan d’affaires viable qui est souvent
requis) ou d’accéder aux garanties qui existent.

Concernant le code des investissements agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques


(ASPHF), plusieurs acteurs s’interrogent sur la façon dont les petits agriculteurs familiaux vont
pouvoir justifier de la nature de leur investissement (tel que l’exige le code), contrairement
aux entreprises agricoles enregistrées au registre du commerce et du crédit mobilier.
« Comment faire la preuve que l’on est agriculteur ? Au Burkina Faso, tout le monde est
paysan. » 66 Les petits producteurs restent pourtant les premiers investisseurs dans
l’agriculture. La Chambre nationale d’agriculture prépare un second recensement général de
l’agriculture pour enregistrer les exploitations agro-sylvo-pastorales, halieutiques et

66
Entretien avec la CPF, 15/08/20

35
fauniques et doter les agriculteurs d’une carte professionnelle. Ce processus décidé en 201567,
sous la transition, tarde à être opérationnalisé.

Exemple n°5 – Utiliser les réseaux existants pour faciliter un accès large aux dispositifs
d’appui
Observations de la CPF

Comment faciliter l’accès de tous les bénéficiaires potentiels aux instruments d’appui et de
facilitation des investissements ? Y compris l’accès des petits producteurs éloignés, des
jeunes et des femmes, des coopératives de base ?

Des dispositifs déconcentrés, qui utilisent à la fois le réseau de l’encadrement technique du


MAAHM, celui des Chambres d’Agriculture et celui des OP, jusqu’au niveau communal,
permettraient d’améliorer l’information et l’accompagnement nécessaire tout en minimisant
les coûts.

Le programme AgriNova, mis en œuvre par le Fonds de développement économique et social,


s’est appuyé sur la Confédération paysanne du Faso (CPF) pour assurer la diffusion de
l’information sur les dispositifs de financement existant auprès des structures membres à
tous les niveaux.

Les OP peuvent accompagner le développement d’instruments de facilitation des


investissements, en complément des dispositifs publics, et doivent être renforcées en
capacités pour cela. Dans chaque ville du Burkina, on trouve un siège d’OP. Ils ont un potentiel
à devenir des centres d’information et de ressources pour les jeunes ruraux.

Faiblesse des investissements privés à grande échelle, malgré les initiatives pour les attirer

Le régime des partenariats public-privé (PPP), plébiscité par le PNDES, a été révisé en 2017
(allégement des procédures de contractualisation pour remédier à la lenteur constatée dans
la mise en œuvre des projets68). Actuellement, aucun PPP en cours ne porte sur le secteur
agricole ou agro-alimentaire. Il faut noter un taux d’échec très important des PPP, tout secteur
confondu.

Le gouvernement se trouve souvent en difficulté pour trouver des investisseurs privés pour
développer des projets dans le secteur agro-alimentaire. Il a par exemple fallu de longues
années pour trouver un repreneur pour l’usine textile Faso Fani à Koudougou fermée en 2001 ;
et le partenariat conclut entre l’Etat et la société turque Ayka Textile en 2018 (dans le cadre
d’une société d’économie mixte69) ne s’est pas encore concrétisé par une relance de la
production. Autre exemple, la société marocaine OCP s’est finalement retirée du projet porté
par le gouvernement burkinabè pour le montage d’une usine d’engrais à Koupèla.

Dans le cas du pôle de croissance agricole de Bagré, les dispositifs mis en place pour attirer
les investisseurs privés étrangers ont porté peu de fruits. Les dispositifs ont été réorientés
vers les investisseurs nationaux, voir locaux70. Les retards des travaux d’aménagement de la
zone expliquent en partie la faiblesse de réalisation des investissements. Bagrépôle a lancé

67
Article 52 de la loi N°070-2015/CNT portant loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique au Burkina Faso
68
Loi n° 042-2017/AN portant allégement des procédures de contractualisation du programme des projets de partenariat
public-privé
69
Site internet de Jeune Afrique : https://www.jeuneafrique.com/527940/economie/textile-mega-projet-turc-343-millions-
deuros-burkina-faso/ [Consulté le 12/02/21]
70
Entretien avec la MEBF, 22/09/20

36
un appel d’offre en 2013 qui a conduit à retenir 108 investisseurs en 2014, pour une superficie
totale de 9 500 ha, qui attendent que les travaux d’aménagement publics soient terminés
avant de procéder à leurs propres investissements d’aménagement. Les actions prises pour
libérer du foncier au bénéfice des investisseurs privés sont controversées.71

Le bilan de la NASAN (Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle) souligne


également la très faible réalisation des investissements prévus. 19 entreprises dont 10 locales
et 9 internationales72 ont signé des lettres d’intention d’investissement en 2012. On constate
des investissements quasi nuls au niveau des entreprises nationales (pour des raisons
techniques ou organisationnelles) et un manque d’information concernant les entreprises
internationales.73

Parmi les freins à l’investissement dans le secteur agricole et agro-alimentaire au Burkina


Faso, sont soulignés : l’enclavement du pays ; la médiocrité des infrastructures (coût de
l’énergie et des transports parmi les plus élevés d’Afrique de l’Ouest74) ; la crainte de
l’instabilité politique et de la fiabilité juridique ; la dégradation du contexte sécuritaire ; le
défi de la sécurisation foncière (voir encadré ci-dessous) ; l’irrégularité de l’offre de matière
première. Des facteurs culturels ont également été soulignés au cours des entretiens :
aversion au risque importante au niveau des investisseurs nationaux (en comparaison avec les
pays côtiers tels que la Côte d’Ivoire par exemple) ; cas d’échec de certains investisseurs
étrangers dans leurs relations avec les autorités coutumières. La collusion entre les élites
politiques et les élites économiques limite aussi fortement l’arrivée de nouveaux investisseurs
nationaux sur le marché.

L’une des clés évoquée par les acteurs interrogés, reste la mobilisation des investissements
nationaux – éventuellement en partenariat avec des investisseurs étrangers, en assurant une
courroie de transmission via des organisations nationales. L’expérience de la NASAN a montré
notamment que les entrepreneurs nationaux sont bien présents et ont une certaine habitude
à évoluer dans un environnement avec de multiples contraintes. Les entreprises nationales
sont également davantage dans le développement des filières vivrières locales75.

Encadré – Le défi de la sécurisation foncière

La sécurisation des droits fonciers est un défi de premier plan pour promouvoir des
investissements agricoles inclusifs et des modèles d’entreprises porteurs d’opportunités pour
les petits producteurs76.

Au Burkina Faso, le système foncier, longtemps fondé sur l’inexistence de la propriété privée,
a pu entrainer une installation non coordonnée d’agro-businessmen et une marchandisation
de l’accès à la terre77.

La loi portant régime foncier rural promulguée en 2009 et la révision en 2012 de la

71
AFD, CIRAD, 2017.
72
Les entreprises nationales étaient positionnées majoritairement dans la production et la transformation de produits du
cru (riz, maïs, Oléo-protéagineux). Les entreprises internationales étaient tournées davantage vers les filières d’export
(anacarde, karité, coton), la fourniture d’intrants et équipements agricole, les financements et les assurances.
73
Inter-réseaux, SOS Faim Belgique, 2019. Rapport de l’atelier sur le rôle du secteur privé dans les politiques agricoles et
alimentaire au Burkina Faso.
74
Sur le coût des transports et l’enclavement du Burkina Faso, il faut néanmoins noter que cet obstacle aux investissements
agit également comme une protection aux importations.
75
AFD, CIRAD, 2017.
76
Voir Vermeulen, Cotula, 2010.
77
GRAF, 2011.

37
réorganisation foncière et agraire (RAF) ont mis fin au monopole foncier de l’Etat et marquent
une avancée en matière de sécurisation des droits fonciers. Le domaine foncier est
désormais divisé en trois domaines distincts : le domaine de l’Etat, le domaine des
particuliers et le domaine des collectivités. La loi reconnaît officiellement les droits
coutumiers et transfère la gestion du foncier aux communes rurales.

Cependant, la réorganisation foncière et agraire se heurte à de nombreuses difficultés


d’opérationnalisation (complexité et incohérence des différentes lois foncières ; manque
d’information et de communication auprès des communautés rurales ; retard dans la mise en
place des institutions communales et villageoises prévues pour gérer le foncier ; fonds
nécessaires au niveau national non prévus).78 La RAF semble aujourd’hui conditionnée à
l’arrivée de projets dans les différentes régions du pays et dotés des financements
nécessaires. Plusieurs projets sont en cours (Projet ASTER de l’USAID dans les Région Centre-
Nord, Sahel et Est ; Projet SFDI/CE de l’Enabel et l’ONF-BF dans le Centre-Est ; Projet PRO-
ARIDES financé par l’Ambassade des Pays Bas dans Boucle du Mouhoun, le Centre-Ouest, l’Est
et le Nord)79.

Si les acteurs paysans reconnaissent la qualité du processus participatifs d’élaboration de la


RAF, ils alertent sur les difficultés de mise en œuvre qui donnent lieu à des conflits fonciers
et, dans certaines zones (notamment les zones cultivables autour des grands centres
urbains), une activité de spéculation des promoteurs immobiliers. Pour beaucoup, le foncier
est une « bombe à retardement » au Burkina Faso.

Le Ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville a d’ailleurs annoncé le 9 février 2021 un


moratoire sur les dossiers de promotion immobilière, et envisage la relecture des différents
textes sur le foncier80.

L’évolution de la réorganisation foncière et agraire et son opérationnalisation pourront avoir


des effets sur les investissements agricoles et les modèles de production, qu’il conviendra de
suivre et de mesurer.

Une présence encore timide des banques publiques de développement

Il y a encore peu d’investissements des banques publiques de développement dans le secteur


agro-alimentaire au Burkina Faso. Proparco (filiale de l’Agence française de développement
dédiée au financement et à l’accompagnement du secteur privé) n’a pas de projets dans le
secteur agro-alimentaire spécifiquement au Burkina Faso. Les tickets d’intervention de la
banque sont en général trop élevés pour le niveau de structuration actuel du secteur agro-
alimentaire du pays81. Néanmoins, Proparco a accordé un prêt à l’une des plus grandes
entreprises africaines de négoce de matières premières agricoles, Export Trading Group (ETG),
implantée notamment au Burkina Faso. Le remplacement d’une partie des lignes court-termes
par une facilité long terme pour faire face aux besoins en fonds de roulement permanent de
l’entreprise a vocation à maintenir 6 800 emplois directs et la création de 2 200 emplois
supplémentaires82. La Société belge d'investissement pour les pays en développement (Bio-

78
Site internet de Foncier & Développement [Consulté le 25/03/2021]
79
Site internet de l’ONF-BF [Consulté le 25/03/2021].
80
Eléments tirés de la soirée débat sur le « foncier face à l’accaparement des terres cultivables autour des grands centres
urbains » organisé le 27 mars 2021 à Ouagadougou dans le cadre du Festival Alimenterre (SOS Faim), en présence du ROPPA,
du Graf et du Ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville.
81
Entretien avec l’AFD, 24/09/20
82
Site internet de Proparco : https://www.proparco.fr/fr/carte-des-projets/export-trading-group [Consulté le 22/01/21]

38
Invest) a investi dans un fonds d’emprunt qui offre des produits de prêt aux coopératives, aux
transformateurs et aux exportateurs agricoles (Fairtrade Access Fund)83.

3.3 Impact sur les agricultures familiales et la sécurité alimentaire : éléments de


discussion

Le recensement des dispositifs d’appui aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-
alimentaires au Burkina Faso a fait apparaître plusieurs leviers mis en place pour assurer
l’implication des agricultures familiales dans les filières et garantir la sécurité alimentaire et
nutritionnelle. La pertinence et l’efficacité de ces leviers restent à approfondir et à mettre en
discussion. Quelles sont les contraintes et les opportunités de ces leviers ? Quels instruments
favoriser ? Sous quelles modalités ? Comment mesurer l’impact réel de ces leviers sur
l’implication des agricultures familiales et sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ?

Ci-dessous sont listés les principaux leviers identifiés. Ils devront être reversés à la discussion
auprès de l’ensemble des acteurs impliqués. La capitalisation et le partage d’expériences
permettront par ailleurs d’apporter des éléments de réponse sur les bonnes pratiques d’appui
aux opérateurs privés impliqués dans les filières agro-alimentaires à promouvoir.

 Conditionner l’appui aux entreprises de la transformation/valorisation à la


transformation d’au moins un produit local ;
 Promouvoir la structuration du secteur privé non sur le maillon de la production mais
en amont (intrants, équipement, financement, assurance) et en aval (transformation,
commercialisation) pour éviter que les investisseurs privés ne se substituent et entre
en concurrence avec les agricultures familiales dans l’accès aux ressources (foncier,
eau, etc.) ;
 Faciliter les partenariats entre OP et entreprises de la transformation/valorisation et
commercialisation84 ;
 Cibler les filières vivrières, à potentiel de création de valeur ajoutée locale et/ou à
potentiel de commercialisation sur le marché local ;
 Coupler les dispositifs d’appui aux entreprises à des dispositifs de soutien à la
production (appui technique, organisationnel et financier aux OP notamment) afin
d’assurer une disponibilité stable, en quantité et qualité suffisante pour les agro-
entreprises ;
 Exclure des outils de facilitation des investissements les activités exclusivement
commerciales ou de négoce (sans création de valeur ajoutée locale) ;
 Cibler en priorité les investisseurs nationaux.

Cette étude a permis de recenser et interroger un certain nombre de projets et dispositifs


d’appui aux opérateurs privés. Pour aller plus loin, il serait intéressant d’obtenir davantage de
retours d’opérateurs privés de l’agro-alimentaire (entreprises et coopératives) sur les défis et
opportunités qu’ils identifient.

L’analyse des résultats et impacts des différents dispositifs d’appui recensés sera, à terme,
également essentielle pour nourrir la réflexion sur les bonnes pratiques d’appui. Les impacts

83
Site internet de Bio-invest : https://www.bio-invest.be/en/investments/fairtrade-access-fund-ta [Consulté le 22/01/21]
84
Sur les bonnes pratiques de partenariat entre OP et entreprises, les facteurs de réussite et les défis, voir notamment le
travail d’Inter-réseaux et du FIDA à paraître en 2021 (Synthèse des leçons apprises sur les partenariats entre OP et
entreprises).

39
sur la création d’emplois durables et décents (directs et indirects), les revenus, mais aussi sur
la production et la consommation de produits locaux seront à prendre en compte.

4. Annexes
4.1 Bibliographie

Etudes et rapports
ACF, Oxfam, CCFD-Terre solidaire, 2017. Les pôles de croissance en Afrique de l’Ouest et du Centre
: Réalités, impacts et enjeux.

AFD, CIRAD, 2017. Bilan de la mise en œuvre de l’Initiative NASAN au Burkina Faso. Rapport final.

FAO, IIED, 2010. Making the most of agricultural investment : A survey of business models that
provide opportunities for smallholders.
https://pubs.iied.org/12566IIED

GRAF, 2011. Agrobusiness au Burkina Faso. Quels effets sur le foncier et la modernisation agricole ?
https://www.kit.nl/wp-content/uploads/2018/08/1767_KIT_boek_Burkina_web-version.pdf

INSD, 2018. Rapport d’analyse du VIIème Recensement industriel et commercial.

Inter-réseaux, SOS Faim Belgique, 2019 . Rapport de l’atelier sur le rôle du secteur privé dans les
politiques agricoles et alimentaire au Burkina Faso.
https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/ir_atelier_secteur_prive_cr.pdf

Inter-réseaux, Issala, SOS Faim Belgique, 2019. Le rôle croissant du secteur privé dans les
politiques agricoles et alimentaire.
https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/ir-issala-sos_note_secteur_prive_fr.pdf

Inter-réseaux, 2019. Bulletin de synthèse n°30 : Coup d’œil sur l’agriculture et les politiques
agricoles au Burkina Faso. Inter-réseaux Développement rural.
http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/bds_burkina_201219-vf.pdf

Inter-réseaux, Larès, 2017. Recensement d’expériences d’interprofession en Afrique de l’Ouest.


https://www.inter-reseaux.org/wp-
content/uploads/recensement_des_oip_en_ao_synthese_finale_vf-reduit.pdf

IFC, 2019. Créer des marchés au Burkina Faso. Développer et mobiliser le secteur privé pour
renforcer la résilience économique du Burkina Faso. Diagnostic Secteur Privé Pays.
https://www.ifc.org/wps/wcm/connect/f559446a-73de-423e-9b22-39160d023ed1/201907-CPSD-
Burkina-Faso-FR.pdf?MOD=AJPERES&CVID=mNf5Hss

Maison de l’entreprise du Burkina Faso, 2007. Etude sur le profil des secteurs porteurs et
constitution d’une banque d’idées de projets privés au Burkina Faso.
https://www.agriculture.bf/upload/docs/application/pdf/2018-01/progr-operationnel-2016-2020-
final-prov1.pdf

Ministère de l’agriculture et des aménagements hydraulique, 2019. Stratégie de développement


des filières agricoles au Burkina Faso (2019-2023).
https://pacte.agriculture.bf/wp-content/uploads/2020/02/Strat%C3%A9gie-de-
D%C3%A9veloppement-des-Fili%C3%A8res-agricoles-au-Burkina-Faso-2019-2023_MAAHM-2019-
1.pdf

Strauss, J. 2018. Notes de travail sur l’agribusiness, réalisées dans la cadre du Diagnostic secteur
privé pays Burkina Faso (IFC/BM, 2019).

40
Documents de projet

Enabel, 2019. Portefeuille Pays -Burkina Faso 2019-2023


http://www.diplomatie.be/oda/BKF_Portefeuille_pays_def_v._30-11-2018.pdf

FIDA, 2017. Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA). Rapport de conception
finale.

FIDA, 2016. Programme d’Appui et de Promotion du Secteur Privé en Milieu Rural (PASPRU).
Rapport de supervision.
https://www.ifad.org/documents/38711624/40089498/Rapport%20de%20Supervision%20Juillet%20
2016_2/8c331bd9-3620-4709-bbf8-c23f564d0cc5

Ministère de l’agriculture et des aménagements hydraulique, 2020. Rapport de programmation


2021 du Ministère de l’agriculture et des aménagements hydro-agricole (Décembre 2020)

PCESA, 2020.a Rapport des activités de la composante A (1er janvier – 31 décembre 2019).
https://www.pcesa.bf/wp-content/uploads/2019/01/Rapport-des-activit%C3%A9s-2019-Comp-A-
PCESA-VF.pdf

PCESA, 2020.b Evaluation des effets des projets du fonds agro-industrie dans le cadre du PCESA
(mars 2020).

PCESA, 2020.c Rapport des activités de la composante A (1er janvier – 30 juin 2020).

Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020.


http://cns.bf/IMG/pdf/pndes_2016-2020-4.pdf

Projet d’incubateur, de pépinière et d’hôtel d’entreprises dans le secteur de l’agro-


alimentaire (PIPHE – SA)
https://www.pndes2020.com/pdf/Piphe%20SA.pdf

Sites internet

Site internet de l’AFP-PME : http://www.afppme.bf/ [Consulté le 20/01/21]

Site internet de l’Agence burkinabè des investissements : https://investburkina.com/ [Consulté le


20/01/21]

Site internet de l’APEX : http://www.apexb.bf/ [Consulté le 20/01/21]

Site internet de Bagrépôle : http://www.bagrepole.bf [Consulté le 20/01/21]

Site internet de Bio-Invest : https://www.bio-invest.be [Consulté le 22/01/21]

Site internet de Commodafrica : http://www.commodafrica.com/13-03-2019-crise-de-mevente-du-


sucre-la-sn-sosuco-au-burkina-la-bouee-de-sauvetage-toujours-attendue [Consulté le 16/02/20]

Site internet du Conseil présidentiel pour l’investissement : https://cp-


investburkina.com/presentation-cpi/ [Consulté le 10/02/21]

Site internet de la FAO : http://www.fao.org/partnerships/private-sector/fr/ [consulté le


10/02/2021]

Site internet de FAOSTAT : http://www.fao.org/faostat/fr [Consulté le 24/03/2021]

Site internet du FBDES : https://fbdes.bf/agrinova/ [Consulté le 20/01/21]

41
Site internet de Foncier & Développement : https://www.foncier-developpement.fr/pays/afrique-
de-louest/burkina-faso/ [Consulté le 25/03/2021]

Site internet du Gret (Go In) : https://www.gret.org/projet/gouvernance-chaines-de-valeur-


inclusion-filieres-niebe-lait-produits-forestiers-non-ligneux-burkina/ [Consulté le 25/03/2021]

Site internet du HEA-Sahel : https://hea-sahel.org/burkina-faso/r-profil-hea [Consulté le


18/02/20]

Site internet de Helvetas : https://www.helvetas.org/fr/burkinafaso/ce-qu-on-fait/comment-on-


travaille/nos-projets/afrique/burkina-faso/Burkina%20Faso_PAPEA [Consulté le 22/01/21]

Site internet des Hub-IIT : https://www.hub-iit.org/ [Consulté le 20/01/21]

Site internet de Jeune Afrique : https://www.jeuneafrique.com/527940/economie/textile-mega-


projet-turc-343-millions-deuros-burkina-faso/ [Consulté le 12/02/21]

Site internet du MAAHM : https://www.agriculture.bf [Consulté le 10/02/21]

Site internet de la MEBF : https://www.me.bf/ [Consulté le 20/01/21]

Site internet du Projet Meriem : http://www.meriem-nutrition.org/ [Consulté le 20/01/21]

Site internet du MICA : https://www.commerce.gov.bf [Consulté le 10/02/21]

Site internet de l’ONF-BF : https://onf-bf.org/ [Consulté le 25/03/2021]

Site internet du PACTE : https://pacte.agriculture.bf/ [Consulté le 22/01/21]

Site internet du PADEL-B : http://www.padel-b.org/ [Consulté le 22/01/21]

Site internet du PCESA : https://www.pcesa.bf/ [Consulté le 22/01/21]

Site internet de Positive Planet : http://www.positiveplanetinternational.org/project/35/senegal-


burkina-faso-agreenlab.html [Consulté le 20/01/21]

Site internet de Proparco : https://www.proparco.fr [Consulté le 22/01/21]

Site internet du RESAKSS : https://www.resakss.org/ [Consulté le 28/03/21]

Site internet de SOS Faim Belgique https://www.sosfaim.be/le-lait-local-burkinabe-contre-la-


concurrence-deloyale/ [consulté le 16/02/20]

Site internet SN-SOSUCO : https://snsosuco.com [Consulté le 16/02/20]

Corpus juridique

Loi n° 038-2018/AN portant code des investissements au Burkina Faso.


https://www.assembleenationale.bf/IMG/pdf/loi_038_portant_code_des_investissements.pdf

Loi n° 017-2018/AN portant code des investissements agro-sylvo-pastoral halieutique et faunique


au Burkina-Faso
https://www.informea.org/fr/node/483550

Loi n° 042-2017/AN portant allégement des procédures de contractualisation du programme des


projets de partenariat public-privé
https://lavoixdujuristebf.files.wordpress.com/2018/02/loi_042-2017_ppp.pdf

Loi n°015-2017/AN portant loi d’orientation et de promotion des petites et moyennes entreprises
au Burkina Faso

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https://www.me.bf/sites/default/files/Loi%20PME%20au%20Burkina%20Faso.PDF

Loi n°070-2015/CNT portant loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique au


Burkina Faso
https://lavoixdujuristebf.files.wordpress.com/2018/02/loi_070_pourtant_orientation_agro-
sylvo_pastora.pdf

4.2 Liste des acteurs rencontrés

Organisations Noms Date et lieux


Maison de l’entreprise du Burkina Faso Ismaël Sawadogo 22/09/20, Ouagadougou
Thierry Bonou

APROSSA – Afrique Verte Burkina Ouédraogo Nathalie 2/09/20, Ouagadougou

Hub-IIT Désiré Nanema 2/09/20, Ouagadougou

Confédération paysanne du Faso (CPF) Issoufou Porgo 15/09/20, Ouagadougou


Traoré Dramane

Union nationale des producteurs de coton Ali Badara Diallo 21/10/20, Bobo-Dioulasso
du Burkina (UNPCB) Oumarou Savadogo

Coris Bank Sié Charles Kam 1/09/20, Ouagadougou

Enabel Cyrille Koné 3/09/20, Ouagadougou

Gret (Projet Meriem) Martial Pouret 16/09/20, à distance

Gret (Go In) Kouka Kaboré 17/03/2021, Ouagadougou

Ministère de l’agriculture et des Hubert Zongo 16/09/20, Ouagadougou


aménagements hydraulique (DGPER)

Agence Française de Développement Adrien Absolu 24/09/20, Ouagadougou

Projet d’appui à la promotion des filières Issa Kouadima 20/10/20, Bobo-Dioulasso


agricole (PAPFA/FIDA) Traoré Moumouni

APROMAB (interprofession mangue) Zalle Moussa 21/10/20, Bobo-Dioulasso

La Fabrique Stephane Sanon 17/09/20, Ouagadougou

Entreprise Gebana Claudio Scotto 22/10/20, Bobo-Dioulasso


Ousseini Porgo

Entreprise Agro Deli International Mme Diallo 12/11/20, Ouagadougou


Monsieur Nouktara

Banque mondiale Jeremy Strauss 3/09/20, à distance

Pacte Lucien Rossignol 3/03/21, Ouagadougou

FAI / PCESA Gerard Blondet 3/03/21, Ouagadougou


Benjamin Bicaba
Bahoundé Touré

Cette note a été rédigée par Marie Hur (Inter-réseaux Développement rural), avec le soutien
financier du Ministère français de l’agriculture et de l’alimentation. Les auteurs tiennent à
remercier les organisations et personnes ressources rencontrées pour leur disponibilité.

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