Les capacités motrices
(ou qualités physiques)
Raphaël LECA
www.culturestaps.com
UFRSTAPS Le Creusot UE31 septembre 2020
Les capacités motrices
(ou qualités physiques)
R.Leca
STAPS Condorcet
UE 31 Approche théorique des
APSA par les sciences de la vie
Préambule
La performance sportive dépend de plusieurs
qualités en interaction :
Des qualités mentales,
Des qualités relationnelles,
Entraînement
Des qualités techniques et tactiques,
Des qualités physiques.
Hasard, chance, morphologie, conditions extérieures,
forme du jour, matériel, nutrition…
Selon le sport pratiqué, ces qualités déterminent la
réalisation de la plus haute performance possible. Leur
développement et leur place dans le processus
d’entraînement sont donc plus ou moins importants.
Complément
Préambule d’informations
Facteurs constitutifs
de la capacité de
performance sportive
d'après Weineck
(1997)
Définition
Selon R.Manno « les capacités motrices
ou qualités physiques constituent le
présupposé ou pré-requis moteur de base,
sur lequel l’homme et l’athlète construisent
leurs propres habiletés techniques ».
Les bases de l’entraînement sportif, Ed. Revue
EPS, Paris, 1992.
Définition
Selon J.Weineck « les qualités physiques
représentent le matériau de base des
coordinations ».
Biologie du sport, Vigot, Paris, 1992.
Définition
Les qualités physiques sont des caractéristiques
globales mobilisables dans plusieurs situations, elles
confèrent de l’efficacité au-delà du contexte spécifique
qui a présidé à leur développement :
« Une qualité physique, c'est une caractéristique globale
de la motricité, et un individu ne la possède vraiment que
s'il est capable de la mobiliser dans la plupart des
situations rencontrées. Cette qualité est donc dotée d'un
caractère transférable et opérationnel, qui va faciliter
l'acquisition et la qualité des apprentissages moteurs
auxquels sera soumis l'individu qui en est détenteur ».
M.Pradet, Les qualités physiques et leur entrainement méthodique,
in Energie et conduites motrices, INSEP, Paris, 1999.
Classification
R.Manno (1992) distingue trois grands types de
capacités motrices :
Les capacités conditionnelles se fondent sur
l’efficience métabolique des muscles et des
appareils : la force, l’endurance et la vitesse.
Les capacités de coordination sont
déterminées par les mécanismes
neuromusculaires permettant d’organiser et de
régler le mouvement : l’adresse.
Les capacités intermédiaires : la souplesse et
la vitesse de réaction simple.
Classification
J.Weineck (1992) distingue deux grands
types de qualités physiques :
Les facteurs dépendant principalement de la
condition physique (et des processus
énergétiques) : l’endurance, la force et la
vitesse.
Les facteurs dépendant principalement des
processus de contrôle du système nerveux :
la souplesse et la capacité de coordination.
Classification
Remarque : les différentes qualités physiques sont en
interrelations, et les chevauchements sont nombreux.
Classification
Remarque : les différentes qualités physiques sont en
interrelations, et les chevauchements sont nombreux.
Classification
Nous développerons les qualités physiques
distinguées par Weineck (1992) :
L’endurance
La force
La vitesse
La souplesse
La capacité de coordination
Classification Illustration
L’endurance Complément
d’informations
L’endurance est considérée comme la « faculté
d’effectuer pendant longtemps une activité quelconque
sans qu’il y ait une baisse de son efficacité »
Zatsiorsky, Les qualités physiques du sportif, Culture physique
et sport, Moscou, 1966.
…ou comme la « capacité psycho-physique du
sportif de résister à la fatigue »
J.Weineck, Manuel d’entraînement, Vigot, Paris, 3eédition, 1990.
… ou comme « la faculté d’exprimer une motricité
d’intensité quelconque pendant la plus longue durée
possible ».
M.Pradet, La préparation physique, INSEP, Paris, 2001.
L’endurance
L’endurance est la faculté de maintenir un effort
le plus longtemps possible sans baisse
d’efficience, qu’elle qu’en soit l’intensité.
l’endurance intéresse tous les systèmes
énergétiques à l’origine de la contraction
musculaire, et ne se réduit donc pas
uniquement aux faibles intensités d’effort.
L’endurance
L’endurance est le produit de la capacité par le
débit :
La capacité est la quantité d’énergie totale
disponible (= possibilité de maintenir le même
« régime moteur » le plus longtemps possible).
Le débit est la quantité d’énergie fournie par unité de
temps (= la « cylindrée » du moteur).
Il est alors possible d’améliorer son endurance :
En produisant un effort d’intensité supérieure pendant
une durée identique (débit ++).
En soutenant plus longtemps un effort d’intensité
quelconque (capacité ++).
L’endurance Complément
d’informations
Il est possible de distinguer :
Selon la masse musculaire : l’endurance locale
(moins de 1/3 de tous les muscles) et l’endurance
générale ou globale (plus de 2/3 de tous les muscles).
Selon le métabolisme impliqué : l’endurance
anaérobie et l’endurance aérobie.
Selon le type de contraction musculaire : l’endurance
statique et l’endurance dynamique.
Selon la durée de l’effort : l’endurance de courte,
moyenne et longue durée.
Selon les qualités physiques : l’endurance-force et
l’endurance-vitesse.
L’endurance
L’endurance Remarque
La notion de résistance est à éviter : la résistance
n’est pas une qualité physique !
Elle se référait autrefois au travail dit « lactique ».
il est préférable de parler de puissance et de
capacité lactique, voire d’endurance anaérobie
lactique.
L’endurance aérobie
Lorsqu’on parle d’endurance
dans le langage courant, on
parle en général d’endurance
aérobie.
L’endurance aérobie peut
se définir comme la capacité
d’utiliser un pourcentage le
plus élevé possible de sa
consommation maximale
d’oxygène sur une durée la
plus longue possible.
Complément
Pour ne pas confondre d’informations
La consommation maximale d’oxygène (VO2max)
est la quantité maximale d’oxygène qu’un individu
peut consommer par unité de temps dans des
conditions d’exercice qui sollicitent totalement son
système cardiovasculaire.
Elle dépend des possibilités de prélèvement (au
niveau pulmonaire), de transport (au niveau
cardiovasculaire), et d’utilisation (au niveau
musculaire) de l’oxygène nécessaire aux oxydations.
En valeur absolue, elle s’exprime en l/min, et en
valeur relative, elle s’exprime en ml/min/kg
(rapportée au poids corporel).
Pour ne pas confondre Complément
d’informations
A VO2max) correspond :
une puissance de travail exprimée en Watts
la Puissance Maximale Aérobie (PMA)
= puissance maximale que le sujet développe à
VO2max ;
une vitesse de déplacement exprimée en km/h
la Vitesse Maximale Aérobie (VMA)
= vitesse minimale du sujet sollicitant VO2max.
L’endurance aérobie
Complément
d’informations
G.Cazorla, Planification, programmation et périodisation de l’entrainement, 2015.
L’endurance aérobie
L’endurance aérobie est la base de la
récupération physiologique. C’est elle en
effet qui permet de réitérer les efforts de toute
nature et de repousser la fatigue :
reproduire des sprints ;
enchainer des actions de force explosive ;
prolonger des postures ou des équilibres ;
réitérer des gestes d’adresse ;
etc.
Effets de l’endurance aérobie Complément
d’informations
Le développement de l’endurance aérobie permet de :
Être capable de renouveler l'ATP plus rapidement.
Augmenter l’utilisation de lactate par les transporteurs de lactates,
donc produire davantage d’énergie.
Soutenir des exercices d'intensité et de durées élevées.
Mieux récupérer après un exercice intense.
Être plus actif sans manifester une fatigue excessive. Supporter des
charges d'entraînement importantes.
Être plus performant lors de compétitions de longue durée. Mobiliser
les graisses plus rapidement (donc épargner le glycogène).
Obtenir un bénéfice sur la santé, rôle prophylactique (protéger le
cœur des mauvais transporteurs du cholestérol, mieux réguler la
glycémie donc prévenir le diabète...).
D.Reiss, P.Prévost, La bible de la préparation physique, 2017.
La force
La force est considérée comme la « faculté
de vaincre des résistances extérieures ou de
s’y opposer grâce à des efforts musculaires »
(Zatsiorsky, 1966).
Dans les APSA ces résistances
peuvent être incarnées par :
• le corps lui-même (saut,
escalade, gymnastique…) ;
• un engin (lancers en
athlétisme, charges en
musculation…) ;
• la friction, les frottements
(aviron, cyclisme…) ;
• un adversaire (combat).
Complément
La force d’informations
Il est possible de distinguer :
Selon la masse musculaire : la force localisée et la
force générale.
Selon le mode de travail musculaire : la force
dynamique (régime anisométrique concentrique,
excentrique ou pliométrique) et la force statique
(régime isométrique).
Selon la forme principale d’expression motrice : la
force maximale (1 RM), la force-vitesse et la force
endurance (ou endurance de force).
Selon le poids du corps : la force relative et la force
absolue.
Complément
La force d’informations
La force
On distingue quatre grands types de contraction
musculaire :
La contraction isométrique = le muscle se contracte
sans modifier sa longueur (= contraction statique).
La contraction anisométrique concentrique = le muscle
rapproche ses insertions en se contractant (= il se raccourcit).
La contraction anisométrique excentrique = le muscle
résiste à une charge et éloigne ses insertions (= il s’allonge).
La contraction pliométrique = combinaison d’une
contraction excentrique et concentrique. Le muscle emmagasine
de l’énergie élastique qu’il restitue lors de la phase concentrique
grâce à ses propriétés d’étirabilité (marche, courses, sauts…).
La force
On distingue trois grandes formes de force :
La force vitesse (puissance) = capacité du système neuro-
musculaire de surmonter des résistances avec la plus grande
vitesse de contraction possible. Exemple sprint (course,
cyclisme, natation…).
La force maximale = force la plus élevée lors d’une
contraction musculaire volontaire (charge soulevée 1 seule
fois = 1 RM). Exemple haltérophilie.
L’endurance de force = capacité à maintenir un % de la
force maximale pendant une longue période de temps
(contraction isométrique), ou pendant un grand nombre de
répétitions (contraction anisométrique). Exemple certains
sports de combat, des situations en escalade.
La force
Force-vitesse
Force maximale
Force-endurance
La force : relation force - vitesse
La force : relation force - vitesse
La force s’exprime toujours à une certaine vitesse :
plus la charge est lourde, et plus la vitesse
maximale diminue, jusqu’à la tension maximale
isométrique (on le remarque facilement si on veut déplacer
une charge avec le bras : plus la charge est lourde et plus la
vitesse est lente, et inversement).
La relation reliant la force de contraction à la vitesse
de raccourcissement est une relation hyperbolique.
On ne peut pas faire de vitesse sans force.
Et on ne peut pas faire de force sans vitesse.
La force
La force dépend de 3 facteurs
principaux (voir CM UE44 muscu) :
1. Structuraux : ils concernent la
composition même du muscle.
2. Nerveux : ils concernent
l’utilisation des unités motrices.
3. En rapport avec l’étirement :
l’étirement potentialise la
contraction.
La souplesse
Synonyme de mobilité articulaire, la
souplesse est considérée comme « la capacité
d’accomplir des gestes avec la plus grande
amplitude, que ce soit de façon active ou
passive » (R.Manno, 1992).
La souplesse
D’après la classification de R.Manno (1992), la
souplesse est une capacité intermédiaire car
ses facteurs limitants sont à la fois de nature
anatomique et de nature neurophysiologique
(régulation du tonus).
La souplesse
D’un point de vue anatomique, les facteurs
limitants de la souplesse sont :
le type et la forme des surfaces articulaires (
laxité),
la capacité d’extension des muscles, des
tendons, des ligaments, et des capsules
articulaires.
Ce sont les muscles qui grâce à la régulation de
leur relâchement, se prêtent le mieux au travail
d’étirement et donc aux influences de l’entraînement
(ligaments et tendons sont peu extensibles).
La souplesse
On distingue donc deux sous catégories de la
souplesse :
,
la souplesse articulaire qui concerne la
structure des articulations (appelée souvent
laxité) ;
et la capacité d’étirement qui concerne les
muscles, les tendons, les ligaments et les
structures capsulaires.
La souplesse
Plus spécifiquement, on distingue :
Selon la masse musculaire : la souplesse générale
(= mobilité des principaux systèmes articulaires articulation
scapulaire, coxo-fémorale, de la colonne vertébrale) et la
souplesse spécifique (capacité de souplesse d’une
articulation précise).
Selon le mode de travail musculaire : la souplesse
active ( = amplitude max. d’une articulation par la contraction
des agonistes et l’étirement des antagonistes) et la
souplesse passive ( = amplitude max. obtenue sous l’effet
d’une force extérieure).
La souplesse
Pour être souple, il faut parfois être fort !
La souplesse Illustrations
Certaines techniques sportives ont besoin
d’amplitude donc de souplesse :
réaliser un grand écart en gymnastique,
donner un coup de pied au visage en boxe
française,
utiliser une prise éloignée en escalade,
réaliser une attaque smashée au VB,
réaliser un service au tennis,
réaliser un contrôle sur balle haute au
football, ou un tir en position « acrobatique » :
https://www.youtube.com/watch?v=1DHnXF1zjnI
nager le papillon en natation,
maintenir une position aérodynamique sur un
Complément
La souplesse d’informations
Remarques :
La souplesse est une capacité motrice conditionnée, en
partie, par la capacité de coordination ( = l’amplitude
dépend du relâchement des muscles).
La souplesse passive est toujours plus grande que la
souplesse active (= réserve de mobilité).
Lorsqu’un muscle est étiré, l’intervention du réflexe
myotatique provoque une contraction en retour.
Utilité pour les contractions plyométriques (lancers, sauts).
Attention à l’action de ce réflexe dans les
assouplissements exercices d’étirement dynamiques
doux et maîtrisés.
Complément
La souplesse d’informations
La souplesse est limitée par les facteurs
anatomo-physiologiques suivants :
Capacité d’étirement du muscle.
Structure de l’articulation (laxité).
Masse musculaire et force musculaire.
Tonus musculaire (rôle de la respiration).
Capacité d’étirement des tendons, ligaments et
capsules articulaires et de la peau.
Age et genre (filles + / garçons -).
Degré d’échauffement de l’appareil locomoteur.
Période dans la journée (- le matin, + le soir).
Souplesse et performance
D’après des études réalisées à partir des années 2000,
les exercices statiques réalisés à l’échauffement
seraient néfastes à l’efficacité musculaire, notamment
envers la force maximale, la puissance, et la vitesse : ils
seraient donc à proscrire notamment dans les activités
de vitesse / détente (Fowles et coll., 2000).
Mais ces effets négatifs surviennent pour des durée
supérieures à 60 sec. d’étirement passif : plus
l’étirement est long, plus la performance diminue. Il
existe donc un seuil de durée en dessous duquel un
étirement n’affecte pas la performance musculaire.
Souplesse et performance
« Tant que la durée totale d’étirement est "raisonnable"
(inférieure à 2 min.), les effets sur la performance des
étirements réalisés sur un groupe musculaire sont
faibles voire inexistants surtout si ce groupe est utilisé
dans une chaîne musculaire. Si l’on a un doute, on a
juste à se réserver une petite période de 5 minutes
(maxi 10 min.) après les étirements pour que tout
revienne dans l’ordre et que l’on conserve malgré tout
l’effet d’extensibilité. (…) lorsque que l’on intègre les
étirements dans un échauffement les contractions
musculaires occasionnées par les exercices pratiqués
vont annuler les effets délétères, en totalité ou partie ».
D.Reiss, P.Prévost, La bible de la préparation physique,
Amphora, Paris, 2017.
Souplesse et récupération
Les assouplissements pratiqués dans les 24 à 48h qui
suivent l’exercice ne limitent pas les courbatures.
Souplesse et blessures
Plusieurs études récentes montrent aucune différence
significative sur l’apparition des blessures entre des
conditions d’entraînement comprenant des étirements
comparées aux mêmes conditions sans étirements.
D’autres montrent qu’une bonne extensibilité protège
l’intégrité des muscles des membres inférieurs : par
exemple le lien entre la diminution de souplesse des ischio-
jambiers et des quadriceps et la prévalence des blessures sur ces
mêmes muscles durant un suivi de 2 ans chez des footballeurs
professionnels (E.Witvrouw et coll., 2003).
Les mouvements d’assouplissement dynamiques peuvent
être réalisés à l’échauffement à condition d’être doux et
maitrisés (des tensions d’étirement excessives peuvent provoquer
des déchirures ou des microtraumatismes).
Souplesse et blessures
Une amélioration suivie (= à long terme) de la souplesse
par des exercices d’assouplissement bien choisis peut
avoir des répercussions sur l'extensibilité musculaire et
donc sur la prévention des blessures musculo-tendineuses.
« Les exercices d’étirement pratiqués avant ou après la
séance ne préviennent ni les courbatures ni les blessures
éventuelles. Seul un véritable programme
d’assouplissement permettant d’augmenter l’amplitude du
mouvement est efficace » (Canal, 2005).
Pour en savoir plus : G.Cometti, Les facteurs de la performance. Les limites du
stretching. Intérêts des étirements avant et après la performance, in Revue EPS
n°304, 2003. M.Canal, La souplesse : quelques mises au point, in
Revue EPS n°315, 2005.
D.Reiss, P.Prévost, La bible de la préparation physique,
Amphora, Paris, 2017.
Complément
La souplesse d’informations
La souplesse a tendance à se dégrader à l’âge adulte en
raison d’une perte progressive de l’extensibilité des
tendons, aponévroses, ligaments et gaines musculaires
(altération des propriétés élastiques des fibres collagènes).
La souplesse peut se développer à tout âge, avec une
période sensible entre 6 et 10/12 ans.
L’entretien de la souplesse : après un entraînement de 14
séances de stretching sur 30 jours, les gains sont
conservés avec 1 séance d’entretien par semaine. Pour
conserver les gains, les méthodes de stretching (contraction
isométrique – relâchement - étirement) obtiennent de
meilleurs résultats que les méthodes avec allongement
passif seul ou méthode dynamique (Guissard, 1992).
La vitesse
La vitesse est la « faculté d’effectuer des
actions motrices dans un laps de temps
minimal » (Zatsiorsky, 1966).
La vitesse
Il est possible de distinguer :
1. la vitesse de réaction = réagir à un
stimulus externe dans un laps de
temps minimum.
2 sous catégories : la vitesse de réaction
simple (signal sonore ou visuel
stéréotypé) et la vitesse de réaction
complexe (décodage de l’information
comme en sport collectif).
2. la vitesse acyclique ou vitesse
gestuelle = vitesse d’un mouvement
simple, par ex. vitesse d’un lancer,
d’une frappe… Elle est plus importante
avec les fibres dites « rapides » (FT).
La vitesse gestuelle contre résistance
dépend grandement de la force.
La vitesse
Il est possible de distinguer :
3. la vitesse cyclique ou fréquence
gestuelle (appelée encore parfois la
vélocité) = répétition rythmique d’une
suite d’actions, comme la locomotion.
Elle implique des alternances de
contractions musculaires et de
relâchements. La fréquence gestuelle
est donc liée à la capacité du muscle à
se contracter et se relâcher à une
cadence élevée.
La vitesse : l’explosivité
L’explosivité est la capacité à
déclencher une contraction musculaire
maximale en un temps minimum.
C’est la « capacité de l’athlète à faire
varier brusquement sa propre quantité
de mouvement ou celle d’un engin sur
lequel il agit » (Miller, 1997).
Elle dépend de la filière anaérobie
alactique.
Elle correspond à la capacité du
système neuromusculaire à augmenter
rapidement son niveau de force.
La vitesse Complément
d’informations
La vitesse dépend des facteurs suivants :
Type de musculature = % de fibres rapides (IIb).
Force de la musculature = amélioration de la force aug
de la vitesse.
Biochimie du muscle = réserves d’énergie sous forme
d’ATP-CP + importance de l’activité enzymatique (ATP-
ase, myokinase, CPK).
Coopération neuromusculaire (synchronisation) =
importance de la coordination intra-et intermusculaire
(entre agonistes et antagonistes).
Vitesse d’innervation (vitesse du couplage excitation-
contraction = vitesse de base sous la dépendance du
système nerveux).
La vitesse Complément
d’informations
La vitesse dépend des facteurs suivants :
Capacité d’étirement et de relâchement musculaire
(élasticité) = si réduction de l’amplitude mouvements
ralentis par des frottements internes (tonus élevé).
Meilleure restitution de l’énergie (pliométrie).
Echauffement = + 20% de vitesse de contraction.
Technique gestuelle
pour utiliser ses qualités
Fraicheur physique
(fatigue --).
Température ambiante
(idéal vers 20°C).
La vitesse dans les APSA
La vitesse fait parfois partie de la logique interne de la
pratique : les concurrents sont départagés selon leur
vitesse de déplacement (natation, athlétisme, cyclisme,
aviron, escalade de vitesse…).
Elle est souvent la condition qui permet de propulser son
corps (sauts en athlétisme, acrobaties en gym.) ou un
objet (lancers) en emmagasinant de l’énergie cinétique.
Dans beaucoup d’autres activités elle est une arme au
service du rapport de force (sport co., de raquette, de
combat…)https://www.youtube.com/watch?v=jFyr0o
VJSXE&feature=youtu.be
La vitesse peut aussi donner de la beauté et de
l’expressivité au mouvement (activités artistiques).
La vitesse : le 100 mètres
Relation entre la vitesse et la distance
lors d’une course de 100 m
Source : G.Dupont, L.Bosquet, Méthodologie de
l’entraînement, Ellipses, Paris, 2007.
La vitesse : le 100 mètres
Vitesse max = 12,35 m/s = 44,46 km/h
La capacité de coordination
La capacité de coordination (synonyme
adresse) « permet de maîtriser des actions
motrices avec précision et économie et
d’apprendre relativement plus rapidement les
gestes sportifs » (J.Weineck, 1992).
Faculté d’exécuter des mouvements avec
précision et efficience.
Facilité d’apprentissage moteur.
La capacité de coordination est déterminée en
premier lieu par les processus de contrôle et de
régulation des mouvements du système nerveux
central.
La capacité de coordination
Il convient de faire une distinction entre
la capacité de coordination et l’habileté :
l’habileté (ou la technique) se rapporte à des
actes moteurs concrets, consolidés, et spécifiques
à une tâche ou à une classe de tâches (résultat
d’un apprentissage) ;
la capacité de coordination représente la
condition générale fondamentale à la base de
toute action motrice (résultat d’un
développement). Elle permet d’apprendre plus
vite de nouvelles habiletés motrices.
La capacité de coordination
La littérature distingue parfois l’adresse
de l’équilibre.
L’équilibre est alors la
faculté de se stabiliser dans
un milieu donné (terrestre,
aérien, aquatique). Il dépend
de la gestion proprioceptive
des informations
sensorielles et des
récepteurs vestibulaires.
La capacité de coordination
La capacité de coordination est une expression
de base de l’ensemble des qualités physiques. Elle
permet notamment chez les jeunes d’améliorer la
force, la vitesse, l’endurance. Elle joue aussi un rôle
dans la prévention des accidents corporels.
Elle se développe
très tôt en confrontant la
motricité à des formes
variées et diversifiées =
adaptation à la richesse
de l’environnement.
Complément
d’informations
La capacité de coordination
La capacité de coordination dépend des
facteurs suivants (souvent liés entre eux) :
La coordination intramusculaire et inter-
musculaire.
La force de gainage du corps.
L’état fonctionnel des récepteurs.
La richesse motrice et l’expérience motrice.
La capacité d’adaptation motrice et le transfert.
L’âge.
La fatigue.
La capacité de coordination
La capacité de coordination entretient d’étroites
relations avec les autres qualités physiques :
La force dépend de la coordination intermusculaire
(technique) et de la coordination intramusculaire
(synchronisation des unités motrices).
La vitesse gestuelle dépend de la capacité à enchainer
rapidement des phases de contraction et de relâchement
musculaire (les enfants qui courent le plus vite sont
souvent les mieux coordonnés).
L’endurance dépend de l’économie : plus le geste est
fluide, sans mouvement parasite couteux en énergie, et
plus l’effort peut être maintenu au même niveau d’intensité.
La souplesse dépend de la capacité à relâcher les
muscles sollicités.
Un exemple au
basket-ball
La capacité de coordination
L’adresse au basket-ball dépend de l’interdépendance de
plusieurs facteurs :
La mécanique du shoot qui elle-même dépend de la capacité de
coordination: libération des degrés de liberté articulaire sur le jump
shoot avec utilisation de tout le corps depuis le pied jusqu’au dernier
contact avec les doigts.
L’équilibre qui dépend beaucoup de la qualité des appuis. L’expert
peut être équilibré dans la déséquilibre (ex. du fadeaway).
La vitesse gestuelle, l’explosivité, pour surprendre l’adversaire et
éviter le contre (ex. du jump shoot de Stephen Curry).
La force car il faut rester gainé pour être adroit (ou encore pour
réaliser un « and-one » après contact).
L’endurance et notamment l’endurance aérobie pour rester adroit
tout le match en conservant une mécanique « propre » (sans geste
parasite) en résistant à la fatigue.
La souplesse (avoir une gestuelle de tir ample et relâchée pour un
fouetté du poignet plus efficace).
La puissance
Nous n’avons pas présenté la puissance
comme une qualité physique « autonome »
distincte des autres, car la puissance est
définie par la force multipliée par la vitesse.
puissance = force X vitesse
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
« L’enfant, comme l’adolescent, a besoin de mouvements pour
se construire » (G.Cazorla).
Chez l’enfant, la diversité des interactions motrices avec le
milieu doit être une priorité. Les apprentissages multiples et la
pratique de nombreuses activités physiques lui assurent un
développement harmonieux sur le plan physique, mais aussi sur
les plans cognitif, social, et psychoaffectif. « Il serait dommage
d’enfermer cette grande “plasticité neuromotrice” dans une
spécialisation précoce » (G.Cazorla).
Dans un contexte où la sédentarité gagne du terrain chez les
jeunes (Fédération Française de Cardiologie, 2016 ; INPES 2011), et
où le temps dédié aux écrans « explose » (Ministère de la culture,
Pratiques culturelles des français, 2012), enfants et adolescents
doivent être incités à « bouger » et à dépenser de l’énergie.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
Processus de maturation chez les
filles (Ross et al, 1977) Chez les filles, le pic de
croissance rapide-soudaine se
produit vers 12 ans. La première
manifestation physique de
l’adolescence est habituellement
le développement de la poitrine,
qui survient peu après le début de
la poussée de croissance suivi de
l’apparition des poils pubiens.
L’apparition des premières règles
se produit un peu après l’atteinte
du sommet de croissance.
Généralement, le moment où ces
développements surviennent peut
précéder ou suivre l’âge moyen de
deux ans ou plus.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
Processus de maturation chez les
garçons (Ross et al, 1977) Chez les garçons, la poussée
rapide-soudaine de croissance est
plus intense que chez les filles et
se produit habituellement 2 ans
plus tard. Le pic de croissance
significative de la force survient
environ un an et plus après
l’atteinte du sommet en grandeur.
Ainsi, les athlètes masculins
présentent des caractéristiques
démontrant un important gain
tardif en force. Comme pour les
filles, le développement chez les
athlètes masculins peut précéder
ou suivre l’âge moyen de deux
ans ou plus.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
Les qualités physiques sont entrainables quel que
que soit l’âge, mais pas avec la même efficacité.
Chez les enfants et les adolescents, les processus
d’adaptation aux charges physiques et psychiques
suivent les mêmes lois que chez les adultes.
Néanmoins, les charges doivent être adaptées
quantitativement et qualitativement en fonction des
particularités spécifiques à l’âge et des tolérances à
l’effort qui lui sont liées (par exemple pas de musculation
avec charges lourdes chez les enfants).
Au contraire des adultes, les enfants et les
adolescents possèdent des périodes sensibles =
fenêtres temporelles durant lesquelles le
développement des capacités motrices est optimal.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
En raison du développement très rapide du SNC durant
l’enfance et sa grande flexibilité, il faut accorder une
importance particulière à l’éducation des qualités de
coordination ainsi qu’à l’entraînement de la vitesse.
L’enfant est capable assez tôt d’apprendre à coordonner
des mouvements complexes (à partir de 5 ans).
L’âge d’or des apprentissages moteurs est situé entre 8
ans et le début de la puberté (maturation rapide du SNC).
La vitesse doit être travaillée très tôt (jeux de poursuite, de
relais, de réaction…), avec une période optimale de dévelop.
entre 8 et 12 ans pour la fréquence gestuelle (vitesse
cyclique). Et entre 6 et 10 ans pour la vitesse de réaction.
L’enfant dispose de très bonnes capacités d’adaptation
aux efforts aérobies, mais une plus faible aptitude que l’adulte
aux efforts de type lactique.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescenced’informations
Complément
Avant l’âge de 10 ans, le niveau de vitesse gestuelle est
moins élevé que chez l’adulte en raison :
de la maturation du système nerveux (myélinisation des axones),
de la concentration plus faible de l’acétylcholine au niveau de la
jonction neuromusculaire,
de la vitesse moindre de libération et de repompage du calcium
dans le réticulum sarcoplasmique,
et de la capacité de coordination des muscles sollicités.
Bien que limitée par les facteurs héréditaires (typologie
musculaire), la vitesse peut être développée avant et
pendant la puberté par des exercices et toutes formes de
jeu. Il faut envisager très tôt (vers 6 ans) l’augmentation de
la vitesse car elle renforce la coordination nerveuse et le
développement des programmes moteurs.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
« Chez l’enfant, jeux et activités physiques favorisent le
développement harmonieux des systèmes neuromoteurs et des
grandes fonctions physiologiques et métaboliques. Ils permettent
les premières conquêtes psychomotrices, les prémices du
développement cérébral et cognitif, l’acquisition de l’autonomie
et de la socialisation. Doté d’un appétit naturel pour une
nourriture cinétique la plus riche possible, l’enfant doit trouver
dans son environnement toutes les formes d’activités physiques
nécessaires à son épanouissement. L’enseignant, bien sûr, mais
aussi les parents, le pédiatre, le médecin, peuvent l’y aider »
(G.Cazorla).
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Amélioration des capacités motrices
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durant l’enfance et l’adolescence
« La prolifération dendritique, la multiplication des liaisons synaptiques et
la myélinisation des axones caractérisent le développement du tissu
nerveux au cours de la croissance et de la maturation. Si la prolifération
dendritique s’effectue lors du développement embryologique, la
myélinisation, plus progressive, s’opère pendant la petite enfance et
l’enfance. Celle du cortex se fait pendant les premiers mois et premières
années, alors que celle des axones des motoneurones (qui commandent
l’activité musculaire à distance), se poursuit jusqu’à la période
prépubertaire.
La multiplication des liaisons synaptiques et l’établissement de “circuits
nerveux” confèrent au système de commande sa formidable “plasticité”. Ils
dépendent fortement de la quantité et de la qualité des sollicitations
neuromotrices rencontrées par l’enfant, qui est donc très tôt équipé pour
développer sa neuromotricité fine. La motricité exigeant les mouvements
les plus rapides, les plus précis et les plus spécialisés ne peut atteindre sa
pleine efficacité que lorsque la maturation synaptique, la myélinisation des
fibres nerveuses, les liaisons et les coordinations neuromusculaires auront
atteint leur plein état de maturité, vers l’âge de 6 ou 7 ans » (G.Cazorla).
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
La période d’entraînement optimale de la souplesse
survient entre 6 et 10/12 ans pour les deux sexes. Il faut
alors rechercher à développer harmonieusement la
souplesse générale.
Avec la poussée de croissance
de la puberté la souplesse
tend à se détériorer. Il faut
accorder à cette qualité
physique une attention
particulière pour éviter une
détérioration difficile à
« rattraper » ensuite.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
Les principales capacités motrices impliquées dans la
condition physique atteignent leur plus grande poussée
de développement pendant la puberté. Il faut donc en
profiter pour accentuer leur développement (tout en
tenant compte des spécificités liées à l’âge).
L’endurance aérobie plutôt au cours de la 1ère phase de la
puberté, au moment du pic de croissance (période du
collège).
La force plutôt au cours de la 2nde
phase de la puberté (période du
lycée). Courbe
d’évolution de la
force chez
l’enfant et
l’adolescent
(Hettinger, 1983)
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
Entrainement de la force chez l’enfant et l’adolescent :
Avant la puberté (de 6/7 à 10/11 ans) : amélioration de la
force par une action sur les facteurs nerveux de la force.
Parcours ludiques, sauts à la corde, exercices de déplacement
variés (quadrupédie, rampers facial, dorsal, costal), exercices qui
sollicitent l’ensemble du corps de façon harmonieuse…
Pendant la puberté (première phase de l’adolescence) : éviter
les charges lourdes en raison de la fragilité de l’appareil
ostéo-articulaire (cartilages de conjugaison).
Exercices avec poids du corps (pompes…), avec charges légères
(médecine-ball, balles lestées), gainage, pliométrie sans charge…
Après la puberté (seconde phase de l’adolescence) :
utilisation progressive des charges additionnelles avec un
apprentissage technique rigoureux (position du bassin et
du rachis). A protéger : le travail avec charges lourdes au-
dessus de la tête.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
La force musculaire s’amplifie progressivement au cours de la
croissance en fonction de l’augmentation de la masse corporelle.
Avant la puberté, la force maximale des garçons et des filles est
proche.
En moyenne, l’accroissement en force des filles culmine pendant les
années de croissance maximale (11,5 à 12,5 ans) et celui des
garçons un an après le pic de croissance (14,5 à 15,5 ans).
Cette augmentation de force est due :
à l’amélioration des facteurs nerveux de la force essentiellement
avant la puberté,
à l’hypertrophie musculaire pendant la puberté, notamment chez
les garçons.
à l’amélioration de la restitution élastique (facteurs de la force
liés à l’étirement / détente).
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
« Les capacités motrices se développent surtout pendant
les dix-huit premières années de la vie, même si, chez les
filles, elles tendent à se stabiliser aux environs de la
puberté. La force, la puissance, et la vitesse augmentent
proportionnellement à la masse musculaire, elle-même
sous la double dépendance des concentrations
hormonales (principalement de l’hormone de croissance
chez les garçons et les filles et de la testostérone chez les
garçons) et du niveau d’activité. Ces qualités se
développent donc de façon accélérée en période
postpubertaire. La souplesse est, en revanche, une qualité
naturelle de l’enfant prépubère » (G.Cazorla).
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d’informations
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
J.Weineck : « Les stimuli liés au mouvement ou à
une charge de travail sont une nécessité
physiologique pour le développement
psychophysique optimal des enfants et des
adolescents. Tous les systèmes de l'organisme se
développent de manière optimale lorsque les stimuli
sont adéquats, c’est à dire s'ils sont appliqués
suffisamment tôt, au moment opportun, et s'ils sont
durables ».
Biologie du sport, Vigot, Paris, 1996.
Amélioration des capacités motrices
Pour aller plus
durant l’enfance et l’adolescence loin…
L’idée reçue que la musculation est mauvaise pour les jeunes concerne des accidents provoqués par une pratique
abusive de celle-ci entraînant des blessures rares comme les ostéochondroses (atteintes du cartilage de
croissance) ou les avulsions (arrachement du cartilage de croissance).
La réalité nous indique que la musculation peut être complémentaire à de nombreuses disciplines sportives et
même prévenir certaines formes de blessures, y compris à l’âge adulte.
Nous préférons que le jeune se prépare physiquement à la pratique du ski ou du rugby que de le voir sans
gainage faire des mouvements risqués. La pratique de mouvements au poids de corps peut précéder l’utilisation
de charges légères, pour évoluer avec le temps vers des charges plus importantes et adaptées. C’est l’entraîneur
qui devra gérer avec ses connaissances la charge correspondant aux attentes du jeune athlète. Le renforcement
musculaire peut se faire dès l’âge de 5 ans et la 1RM peut être évaluée sans aucun risque chez les prépubères
lorsque les superviseurs sont bien formés.
Chez les enfants prépubères, la majorité des effets sur la force maximale et l’endurance de force ont lieu grâce à
des adaptations nerveuses (…) Un autre facteur contribue à l’amélioration de la force et de la puissance
musculaire au cours de la maturation : c’est l’augmentation de la raideur des tendons.
Il est important de rester attentif aux douleurs que pourraient signaler les enfants et surtout les adolescents, qu’ils
soient ou non engagés dans un programme de renforcement musculaire. En effet, tout entraînement ajoute des
contraintes supplémentaires à celles du développement. Des douleurs récurrentes aux points d’insertion des
tendons, qui plus est quand ils sont attachés sur une zone de cartilage de croissance, doivent alerter l’entraîneur
comme les parents d’un éventuel stress tissulaire imposé au niveau de cette zone de jonction. Surtout si ces
douleurs apparaissent pendant la phase d’augmentation de la croissance en taille du sujet (pic de croissance). Il a
été démontré que c’est durant les phases de changement interne rapides qu’un tissu est le plus fragile.
Comparé à l’adulte, l’enfant et l’adolescent ont de très grandes capacités de récupération puisque 1 à 2 minutes
suffisent entre les séries. Cependant, une mauvaise gestion de l’intensité de la contrainte imposée au squelette
(via la pliométrie ou la charge soulevée) ou du nombre de répétitions peut provoquer des fractures ou avulsions du
cartilage pendant cette période de fragilité.
D.Reiss, P.Prévost, La bible de la préparation physique, Amphora, Paris, 2017.
Les qualités physiques et la santé
La condition physique est la capacité générale à s’adapter
et à répondre favorablement à l’effort physique. C’est « une
série de qualités physiques relatives à la santé ou à la
performance » (G.Baquet, A.Blaes, et S.Berthoin, 2008).
Les liens entre la condition physique et la santé sont
avérés :
« La santé est étroitement associée à la condition
physique, qui permet d’accomplir les activités quotidiennes
sans fatigue excessive » (I.Caby, N.Blondel, 2008).
« Avoir une bonne condition physique, c’est disposer d’un
réservoir d’énergie suffisant pour accomplir l’ensemble des
activités quotidiennes tant professionnelles que
domestiques ou de loisir, sans accumuler de fatigue »
(J.-F.Marini, 1985).
Les qualités physiques et la santé
« Un muscle entraîné est plus résistant au niveau de ses
enveloppes (fascia, aponévrose...) et tendons (le tissu
conjonctif est plus résistant), il se blesse moins » (D.Reiss,
P.Prévost, 2017).
« Le corps de l’Homme est naturellement conçu pour bouger,
donc si on est sédentaire, il s’encrasse ! » (R.Lepers, 2018).
La pratique régulière de l’exercice physique à tout âge a
démontré son efficacité sur l’ensemble des fonctions de
l’organisme (lorsqu’elle est adaptée).
Tous les individus ne peuvent devenir des sportifs de haut
niveau. Mais tout le monde a les moyens d’améliorer sa
condition physique au service de sa santé.
Les qualités physiques et la santé
Etre plus endurant, plus souple, plus fort, plus rapide, plus
adroit participe en effet au « bien être physique, mental et
social » (définition de la santé, OMS, 1946).
La condition physique a des répercussions favorables sur les
capacités de récupération ( prévention de la fatigue).
Elle exerce des effets préventifs envers les maladies
cardiovasculaires.
L’augmentation de la condition physique perçue agit
favorablement sur la réduction de l’anxiété (Hayden, Alle, et
Camaione, 1986).
« L’endurance est à la fois un facteur de performance et de
santé. Il s’agit d’une qualité qui doit par excellence être
enseignée à l’école, puis être entretenue ultérieurement dans
la vie active afin d’obtenir des réponses adaptatives
chroniques » (E.Van Praagh, 1996).
Les qualités physiques et la santé
Etre plus endurant, plus souple, plus fort, plus rapide, plus
adroit participe en effet au « bien être physique, mental et
social » (définition de la santé, OMS, 1946).
Etre en bonne condition physique joue aussi un rôle efficace
envers la prévention des blessures physiques (souplesse et
capacité de coordination notamment).
La condition physique est souvent associée à une
amélioration du sommeil.
L’amélioration de la condition physique perçue pousse les
individus à se préoccuper davantage de leur hygiène de vie
(tabac, alcool, nutrition…).
La diminution critique des qualités physiques
s’accompagne d’une perte d’autonomie ( dépendance
des personnes âgées).
Les qualités physiques et la santé
Ces effets bénéfiques recquièrent un minimum d’activité
physique. A ce sujet l’ANSES (2019) recommande :
Enfants de moins de 5 ans : 3 heures d’activité physique
par jour. Moins de 1 heure par jour devant les écrans.
Enfants de 6 à 11 ans : au moins 1 heure d’activité
physique par jour d’intensité modérée à élevée. Moins de
2 heures par jour devant les écrans.
Adolescents de 12 à 17 ans : 1 heure d’activité physique
par jour d’intensité modérée à élevée. Pas plus de 2
heures consécutives en position assise.
Les qualités physiques et la santé
Pour cela il faut un minimum d’activité physique. A ce sujet
l’ANSES (2019) recommande :
Adultes :
30 min par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée au
moins 5 jours par semaine en évitant 2 jours consécutifs sans
activité.
Renforcement musculaire des bras et des jambes 1 à 2 fois par sem.
Assouplissement 2 à 3 fois par semaine.
Plus de 65 ans :
30 min par jour d’activité physique d’intensité modérée ou 15 min
d’activité physique d’intensité élevée.
Solliciter les bras, les jambes et le tronc au mois 2 jours par semaine.
Exercices de souplesse 2 jours minimum par semaine.
Activités d’équilibre 2 fois par semaine.
Les tests : www.diagnoform.com
Complément
d’informations
Bibliographie
L.P.Matveiev, Les base de l’entraînement, Vigot, Paris, 1980.
V.N.Platonov, L’entraînement sportif : théorie et méthodologie,
Editions Revue EPS, Paris, 1984.
R.Manno, Les bases de l’entraînement sportif, Editions Revue
EPS, Paris, 1989.
M.Pradet, La préparation physique, INSEP, Paris, 1996.
J.Weineck, Biologie du sport, Vigot, Paris, 1992.
V.Billat, Physiologie et méthodologie de l’entraînement, De Boeck,
Paris, Bruxelles, 1998.
J.Saury, L’entraînement, Editions Revue EPS, Paris, 2004.
G.Dupont, L.Bosquet, Méthodologie de l’entraînement, Ellipses,
Paris, 2007.
F.Aubert, T.Blancon, Préparation physique, Ed. Revue EPS, Paris,
2014.
D.Reiss, P.Prévost, La bible de la préparation physique,
Amphora, Paris, 2017.