Spécificités de la prise en charge des patients
à risque en Odontologie Conservatrice
OBJECTIFS DU COURS
• Mettre l’accent sur les risques inhérents à certaines
pathologies d’ordre général.
• Expliquer les modalités de prise en charge thérapeutique en
Odontologie conservatrice.
PLAN
Introduction
1. Les cardiopathies
2. Le diabète
3. L’insuffisance rénale chronique
4. L’asthme
5. La radiothérapie et la chimiothérapie
6. Les prothèses orthopédiques
Conclusion
Introduction
Prise en charge des patients à risque en O.C :
▪ En urgence : suite à une pathologie endodontique,
traumatique… ,
▪ Préparation pour une intervention chirurgicale (cardiaque,
orthopédique…), radiothérapie, chimiothérapie
▪ Visites périodiques de contrôle
Prise de contact avec le médecin traitant
Précautions indispensables
1. Les cardiopathies
1-1. Les différents risques chez le cardiopathe :
• risque syncopal,
• risque hémorragique,
• risque infectieux.
1. Les cardiopathies
1-1. Les différents risques chez le cardiopathe
1-1-1. Risque syncopal :
Perte de connaissance brutale, complète et brève, causée par
une ischémie cérébrale transitoire. Dure de quelques secondes
à 1 ou 2 min.
Facteurs favorisants : le stress, une émotion, une douleur vive, la
« peur de l’aiguille », un état de fatigue, le jeûn, la chaleur, les
changements brusques de position.
1. Les cardiopathies
1-1. Les différents risques chez le cardiopathe
1-1-1. Risque syncopal :
Prévention :
▪ Préparation psychologique
▪ le patient ne doit pas être à jeûn ;
▪ prévoir les rendez-vous en début de matinée ;
▪ diminuer l’attente du patient au cabinet ;
▪ « éviter » la douleur
1. Les cardiopathies
1-1. Les différents risques chez le cardiopathe
1-1-2. Risque hémorragique :
Les cardiopathes sont souvent sous traitements anticoagulants :
▪ Les anti-vitamines K (AVK)
▪ L’acide acétylsalicylique
Vis – à – vis du risque hémorragique :
➢ Il faut être le moins agressif possible
➢ Contrôle de saignement : usage des techniques d’hémostase
locale (les vasoconstricteurs, l’eau oxygénée…)
1. Les cardiopathies
1-1. Les différents risques chez le cardiopathe
1-1-3. Risque infectieux :
Risque majeur de prise en charge des cardiopathes
Maladie d’Osler = endocardite d’Osler.
Risque est variable en fonction de la cardiopathie
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
L’endocardite infectieuse est une maladie rare : 20 à 160
cas / an / million d’habitants mais au taux de mortalité
élevé : 20 à 30% des cas .
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-1. Définition :
« Maladie infectieuse provoquée par le passage dans le sang
de différentes sortes de germes, qui se localisent spécialement
au niveau de l’endocarde (tunique interne du cœur) où ils
provoquent des lésions ulcéreuses et végétantes. Le germe,
provenant d’une porte d’entrée variable, est véhiculée jusqu’au
cœur par voie sanguine »
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie :
Porte d’entrée + germe + cardiopathie à risque oslérien
1.2.2.1. Portes d’entrée :
Bouche et dents : 10 à 20 % des cas
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1-2-2-1- Portes d’entrée
a- Bactériémies provoquées :
La bactériémie survient après un acte d’Odontologie
▪ 18 et 85 % pour les extractions dentaires,
▪ 60 et 90 % pour une chirurgie parodontale,
▪ 7 et 50 % pour un simple détartrage.
▪ 9-32% pour Interférence gingival du crampon à digue/ bande matrice
▪ 16% pour l’anesthésie intraligamentaire
Bactériémie cumulée (matrice, coin, digue) : 175 fois plus qu’une
extraction (Al karaawi et al Heart 2001: 85:66-68)
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1-2-2-1- Portes d’entrée
a- Bactériémies provoquées
▪ Les soins endodontiques :
traitement canalaire sans dépassement apical : 0%
traitement canalaire avec dépassement apical : 31,2%
▪ 26 % lors des brossages dentaires chez les patients
présentant une gingivite.
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1-2-2-1- Portes d’entrée
a- Bactériémies provoquées
Il existe de grandes variations dans les %ages observés de
bactériémies causées par les thérapeutiques dentaires, et la
plupart des études jusqu’à aujourd’hui n’ont pu éliminer totalement
les facteurs de confusion
Les preuves semblent aujourd’hui exister, mais en revanche il y a une
incapacité de savoir si la quantité de germes et la pathogènicité des
espèces en cause sont suffisantes pour déclencher une infection à
distance, ce qui ne permet donc pas d’affirmer que l’antibioprophylaxie
est indispensable en toute circonstance chez le patient à risque.
Bergenholtz 1979, Debélian et al 1992-1995,Ladley et al 1991, Sjögren et al 1990-1997, Scully et al 2003
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1-2-2-1- Portes d’entrée
b- Bactériémies spontanées :
Les bactériémies spontanées se produisent à partir des foyers
infectieux existants , essentiellement dentaires ou parodontaux.
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1-2-2-1- Portes d’entrée
b- Bactériémies spontanées :
Intensité
moyenne
Acte Fréquence UFC ml-1
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1-2-2-1- Portes d’entrée
b- Bactériémies spontanées
Les bactériémies spontanées sont plus fréquentes que les
bactériémies provoquées
Le risque de bactériémie est 1000 à 8000 fois plus
important dans la vie quotidienne normale qu’à la suite
d’une procédure thérapeutique dentaire
Pallash TJ. Dent Clin N Am (2003) 47(4): 665-79
Mesures prophylactiques + + +
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1.2.2.2. Germes responsables :
Streptocoques : 83% des cas
Staphylocoques : 4,3% des cas
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1.2.2.3. Risque oslérien des cardiopathies :
Recommandations émises, en décembre 2002, par le groupe de
travail chargé de la révision de la conférence de consensus de
mars 1992 sur « la prophylaxie des endocardites infectieuses ».
Protocole élaboré à partir des recommandations
de l’American Heart Association 2007
Recommandations AFSSAPS Juillet 2011
(Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé)
Deux groupes de patients doivent être distingués
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1.2.2.3. Risque oslérien des cardiopathies
Groupe à risque où l’incidence et la mortalité de l’endocardite
infectieuse sont élevées
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1.2.2.3. Risque oslérien des cardiopathies
a- Groupe à risque d’EI
▪ Prothèse valvulaire (mécanique ou bioprothèse) ou matériel étranger pour une
chirurgie valvulaire conservatrice (anneau prothétique…).
▪ Antécédent d’endocardite infectieuse.
▪ Cardiopathie congénitale cyanogène :
• non opérée ou dérivation chirurgicale pulmonaire-systémique,
• opérée, mais présentant un shunt résiduel,
• opérée avec mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale ou
transcutanée, sans fuite résiduelle, seulement dans les 6 mois suivant la mise
en place,
• opérée avec mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale
ou transcutanée avec shunt résiduel.
▪ Patient greffé cardiaque
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1.2.2.3. Risque oslérien des cardiopathies
b- Affections cardio-vasculaires sans risque particulier d’endocardite infectieuse
➢ Valvulopathies :
- Valvulopathies aortiques ou mitrales à type d’insuffisance ou de sténose.
- Prolapsus valvulaire mitral avec insuffisance mitrale et / ou épaississement
valvulaire.
- Bicuspidie aortique.
- Valvulopathies tricuspidiennes.
- Cardiomyopathie hypertrophique obstructive ( avec souffle à l’auscultation )
➢ Cardiopathies congénitales non cyanogènes :
- Communication interventriculaire en présence de shunt résiduel.
- Sténose aortique congénitale.
- Cardiomyopathie obstructive à gradient élevé.
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-2. Étiopathogénie
1.2.2.3. Risque oslérien des cardiopathies
▪ Cardiopathies ischémiques ( angine de poitrine, infarctus du myocarde, patients
opérés de pontage aorto-coronarien) ;
▪ Rétrécissement mitral pur et isolé ;
▪ Prolapsus valvulaire mitral à valves fines sans souffle ;
▪ Calcifications de l’anneau mitral ;
▪ Communication interauriculaire ;
▪ Patient opéré de shunt gauche-droit sans communication résiduelle ;
▪ Canal artériel opéré ;
▪ Porteur de stimulateur cardiaque ou de défibrillateur implantable ;
▪ Cardiopathies hypertensives ;
▪ Les manœuvres modernes de cardiologie interventionnelle ( valvuloplastie
percutanée, prothèses endocoronaires) ;
▪ Affections vasculaires périphériques ( artérite opérée ou non opérée, phlébite) ;
▪ Angioplastie coronaire ;
▪ Régurgitation valvulaire minime uniquement détectée en échographie doppler.
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-3- Clinique :
Endocardite subaiguë ou lente = maladie d’Osler
Cliniquement: fièvre, arthralgies, anorexie, amaigrissement, des
signes cardiaques et des signes périphériques : splénomégalie,
faux panaris, purpura…
« l’existence d’une fièvre inexpliquée durant plus de 05 jours, sur une
cardiopathie avec souffle, doit être considérée comme une endocardite
bactérienne jusqu’à preuve du contraire, et traitée comme telle après
avoir pratiquée les hémocultures »
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-4. Prévention de l’endocardite infectieuse
1-2-4-1. Prévention des bactériémies spontanées
Le nombre de bactéries augmente dans la cavité buccale en
fonction de l'absence d'hygiène bucco-dentaire et de
l’existence de foyers chroniques.
▪ Hygiène dentaire et respect des règles de la diététique
▪ Éradiquer les foyers infectieux
▪ Consultations préventives tous les quatre mois
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-4. Prévention de l’endocardite infectieuse
1-2-4-2. Prévention des bactériémies provoquées
a- Règles générales :
▪ Respecter les règles d’asepsie-antisepsie
▪ Différer, si possible, toute intervention jusqu’à obtention d’un état
inflammatoire, en particulier gingival, le plus faible possible.
▪ Intervenir de la manière la moins traumatisante possible pour la muqueuse.
▪ Utiliser un bain de bouche antiseptique, 30 secondes avant l’acte
opératoire : solution de chlorhexidine aqueuse de 0,5 à 1%,
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-4. Prévention de l’endocardite infectieuse
1-2-4-2. Prévention des bactériémies provoquées
a- Règles générales :
▪ Prescrire une antibioprophylaxie selon les recommandations récentes.
▪ Respecter un intervalle minimal de 10 jours entre les séances
Dans les deux semaines qui suivent l’acte clinique: surveillance de
la température matin et soir
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-4. Prévention de l’endocardite infectieuse
1-2-4-1. Prévention des bactériémies provoquées
b- L’antibioprophylaxie :
Recommandations de L’afssaps 2011
Posologie et mode d’administration
Antibiotique Prise unique dans l’heure précédant le
geste
Pas d’allergie aux
Amoxicilline 2g per os
bêtalactamines
Allergie aux Clindamycine 600 mg per os
bêtalactamines
Posologies pédiatriques per os : Amoxicilline 50mg/Kg ; Clindamycine 20mg/Kg ;
Administration des antibiotiques dans le respect des contre-indications et des conditions
habituelles d’utilisation et de surveillance.
1. Les cardiopathies
1-2. L’endocardite infectieuse
1-2-4. Prévention de l’endocardite infectieuse
1-2-4-1. Prévention des bactériémies provoquées
b- L’antibioprophylaxie :
Recommandations de l’American Heart Association (2007)
Antibiotique Posologie et mode d’administration
Prise unique dans l’heure précédant le
geste
Pas d’allergie aux Amoxicilline 2g per os
bêtalactamines
Allergie aux bêtalactamines Clindamycine 600 mg per os
Azithromycine ou
500 mg per os
Clarithromycine
Posologies pédiatriques per os : Amoxicilline 50mg/Kg ; Clindamycine 20mg/Kg ;
Azithromycine ou Clarithromycine 15 mg/Kg.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en
Odontologie Conservatrice :
Prise de contact avec le médecin traitant indispensable
Prévention des risques syncopale et hémorragique
Prévention de l’endocardite infectieuse
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Anesthésie
Anesthésie intra-ligamentaire : contre-indiquée
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Lésions dentaires carieuses
▪ Les actes de prévention
▪ Lésion carieuse superficielle: traitement conservateur
▪ Lésion carieuse profonde justifiant d’une thérapeutique de coiffage indirect
(persistance de la vitalité pulpaire assurée)
L’antibioprophylaxie est inutile.
Survenue de difficultés faisant craindre la survenue d’un risque infectieux :
débuter une antibioprophylaxie dans l’immédiat après le geste.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Lésions dentaires carieuses
▪ Coiffage direct : contre-indiqué
▪ S’il y a risque de saignement gingival (Mise en place de la digue, carie
proximale, carie cervicale, bande matrice): l’antibioprophylaxie est
indispensable
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Traitements endodontiques
Inflammation pulpaire irréversible, nécrose pulpaire, reprise de traitement
canalaire : extraction sous antibioprophylaxie.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Traitements endodontiques
Les soins endodontiques chez les patients du
groupe à risque doivent être exceptionnels. Ils ne
peuvent être réalisés qu’après vérification de la
vitalité de la dent par les tests adéquats, sous
digue, en une seule séance, en étant sûr que la
totalité de la lumière canalaire soit accessible. Ce
traitement doit être réservé aux dents
monoradiculées, et à la rigueur à la première
prémolaire si les deux canaux sont accessibles.
L’antibioprophylaxie est indispensable.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Traitements endodontiques
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Complications loco-régionales de l’atteinte carieuse
Complications aiguës d’une dent
nécrosée: extraction de la dent causale
sous antibioprophylaxie
Drainage par voie endocanalaire: sous
antibioprophylaxie
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Complications loco-régionales de l’atteinte carieuse
Complications chroniques d’une dent
nécrosée : extraction de la dent causale
sous antibioprophylaxie.
La chirurgie endodontique: contre-indiquée.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Fractures radiculaires
Consolidées Non consolidées
Surveillance Extraction sous
antibioprophylaxie
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Groupe à risque d’EI
❖ Traumatismes dentaires
Les dents traumatisées ne peuvent être ni conservées ni réimplantées :
extraction sous antibioprophylaxie.
Exception des fractures respectant la pulpe et ne menaçant pas sa
vitalité: traitement restaurateur.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Patient en attente de chirurgie de remplacement valvulaire
L’antibioprophylaxie est indiquée en fonction de la
cardiopathie d’origine
Ne seront conservées que les dents pulpées ou présentant un traitement
endodontique parfait, remontant à plus d’un an, sans élargissement
desmodontal et au parodonte sain.
1. Les cardiopathies
1.3. Modalités pratiques de prise en charge des cardiopathes en Odontologie Conservatrice
Patient en attente de chirurgie de remplacement valvulaire
Les dents dépulpées présentant un traitement endodontique défectueux, les dents
présentant des lésions parodontales, les racines et apex persistants seront
extraits sous antibioprophylaxie au moins 15 jours avant l’intervention cardiaque
Suivi bucco-dentaire particulièrement minutieux et régulier tous les
quatre mois
1. Les cardiopathies
A retenir
Par rapport aux cardiopathes:
Médecin Dentiste: rôle + + +
Risque infectieux + + +
Risque Oslerien variable en fonction des cardiopathies
Bactériémies spontanées >>> Bactériémies provoquées
Prise en charge rigoureuse + + +
1. Les cardiopathies
A retenir
Prévention des bactériémies spontanées:
• Sensibilisation à l’hygiène bucco-dentaire.
• Dépistage et éradication des foyers infectieux.
• Visites périodiques de contrôle.
Prévention des bactériémies provoquées:
• Respect des règles de l’asepsie-antisepsie
• Respect des recommandations relatives à la prévention de l’endocardite infectieuse
• Eviter la «prescription abusive»
2. Le diabète
▪ Désordre endocrinien fréquent .
▪ Maladie chronique, invalidante : complications graves qui peuvent
mettre en jeu :
• le pronostic fonctionnel (œil, reins, membres),
• ou vital (cerveau, cœur).
▪ Présente des manifestations buccales.
2. Le diabète
2-1- Définition :
▪ Diabète : « état d’hyperglycémie chronique, accompagné de
modifications métaboliques, qui résultent de l’activité
inadéquate de l’insuline dans l’organisme ».
▪ Hyperglycémie : élévation du taux de glucose dans le sang >= 1,26 g/l
▪ Causes :
- mauvaise hygiène de vie,
- idiopathique.
2. Le diabète
2-2- Classification :
➢ Diabète type 1: diabète insulino-dépendant, (5 à 10 %)
observé à tout âge.
➢ Diabète type 2 : ou non insulino-dépendant, (90 à 95%)
diabète de l’âge mur
➢ Diabète type 3 : autre formes plus rares,
diabète gestationnel…
2. Le diabète
Au Maroc (Novembre 2018):
Plus de 02 Millions de Marocains sont diabétiques
( Presque 50 % méconnaissent leur maladie )
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique :
Deux types de risques :
▪ Le malaise hypoglycémique
▪ Le risque infectieux.
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-1- Le malaise hypoglycémique :
Diminution du glucose dans le sang
Réduction de l’apport cérébral
Malaise hypoglycémique
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-1- Le malaise hypoglycémique
2-3-1-1- Circonstances de survenue :
▪ une erreur thérapeutique : erreur de dosage ou d’horaire,
▪ une insuffisance d’apport glucosé,
▪ un état de stress,
▪ une infection (perturbation du diabète)
▪ une insuffisance rénale,
▪ une interférence entre la thérapeutique anti-diabétique et des
médicaments associés : les bêtabloquants, les corono-dilatateurs,
les anti-inflammatoires stéroïdiens, les salicylés.
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-1- Le malaise hypoglycémique
2-3-1-2- Symptomatologie :
Les prodromes : dominés par des signes neuropsychiques :
• un changement brusque d’humeur,
• une sensation de malaise
• une fatigue, une faim impérieuse,
• des signes cutanés : sueurs profuses et pâleur.
Période d’état : se manifeste par :
• des paresthésies,
• une perte de connaissance progressive,
• une hypersialorrhée,
• céphalées, vertiges, troubles visuels,
• troubles moteurs : tremblements, hypertonie, trismus, convulsions,
• tachycardie, palpitations et des polypnées.
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-1- Le malaise hypoglycémique
2-3-1-3- Conduite à tenir :
a- Prévention:
✓ Interrogatoire : existence d’un diabète, type, substance hypoglycémiante
utilisée (insuline, sulfamide hypoglycémiant, biguanide)
✓ Prise de contact avec le médecin traitant (moment de prise de l’hypoglycémiant,
ajustage de la dose …)
✓ Prémédication sédative optionnelle pour les actes traumatisants ou longs ;
✓ Rendez vous matinaux: ne pas intervenir sur un patient à jeûn ou lorsque le
dernier repas est trop éloigné(DNID : 1 à 2 h après les repas)
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-1- Le malaise hypoglycémique
2-3-1-3- Conduite à tenir :
b- En cas de malaise hypoglycémique:
▪ Arrêter les soins dentaires.
▪ Décubitus dorsal.
▪ Procéder au resucrage.
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-1- Le malaise hypoglycémique
2-3-1-3- Conduite à tenir :
b- En cas de malaise hypoglycémique:
Chez le patient conscient :
- absorption orale de 4 à 5 morceaux de sucre,
- surveillance, tout en sachant que 15 minutes sont nécessaires
pour que l’absorption soit faite.
Chez le patient inconscient :
- le glucosé hypertonique à 30 % en intraveineux (30 à 50 ml) (DNID)
- à défaut, DID: le glucagon injectable (Glucagen*), préférentiellement
en intramusculaire.
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-2- Le risque infectieux :
▪ Hyperglycémie:
favorise la croissance de certains microorganismes
▪ Acido-cétose:
retarde la migration des granulocytes et affecte la phagocytose
▪ Micro angiopathie : réduit le flux sanguin
Terrain favorable à l’infection
2. Le diabète
2-3- Les différents risques chez le diabétique
2-3-2- Le risque infectieux
L’antibioprophylaxie est-elle systématique ?
« actes hémorragiques chez un patient diabétique mal contrôlé »
Pénicillines, Macrolides.
À commencer 48 h avant l’acte, pour une durée de 08 jours
(encadrer la phase de cicatrisation muqueuse)
« En dehors de ce cadre, la prescription
d’antibiotiques chez le patient diabétique répond
aux mêmes indications et aux mêmes règles que
tout un chacun »
2. Le diabète
2-4- Modalités de prise en charge :
▪ Prise de contact avec le médecin traitant
▪ RDV matinal: optimiser le choix de l’heure
▪ Hygiène bucco-dentaire +++
▪ Visites périodiques de contrôle
▪ Prise en charge précoce des pathologies bucco-dentaires
▪ Prescriptions médicamenteuses: éviter les salicylés, les corticoïdes
Trois catégories de patients diabétiques
2. Le diabète
2-4- Modalités de prise en charge
➢ Le patient diabétique suivi et contrôlé
• HbA1c ≤ 7 %
• Glycémie à jeun ≤ 1,26 g/L
• Autosurveillance glycémique efficace
• suivi médical régulier, complications bien prises en charge
Patient considéré comme sain
Pas de précautions particulières, aucune contre – indication
aux vasoconstricteurs
2. Le diabète
2-4- Modalités de prise en charge
➢ Le patient diabétique suivi dont l’hyperglycémie est modérée
(≤ 2,5 g/L) mais dont le diabète est difficile à contrôler.
• 7% < HbA1c ≤ 8 %
• 1,26 < Glycémie à jeun ≤ 2,5 g/L
• suivi médical régulier
Patient à risque modéré
2. Le diabète
2-4- Modalités de prise en charge
➢ Le patient diabétique suivi dont l’hyperglycémie est modérée
(≤ 2,5 g/L) mais dont le diabète est difficile à contrôler.
▪ Aménagement, par le médecin, du traitement antidiabétique, en cas
de séance de soins longue.
▪ Anesthésie :
- avec vasoconstricteur : noradrénaline
- sans vasoconstricteurs si manifestations vasculaires périphériques
2. Le diabète
2-4- Modalités de prise en charge
➢ Le patient diabétique mal suivi ou présentant une glycémie
élevée (> 2,5 g/l)
• HbA1c > 8 %
• Glycémie à jeun > 2,5 g/L
• Autosurveillance glycémique inefficace ou médication
non respectée
• Suivi médical irrégulier.
Patient à risque élevé
2. Le diabète
2-4- Modalités de prise en charge
➢ Le patient diabétique mal suivi ou présentant une glycémie
élevée (> 2,5 g/l)
▪ Abstention de tout traitement
▪ Si urgence :
- prise en charge de préférence en milieu hospitalier
- Anesthésie sans vasoconstricteurs
Si pathologie associée : précautions relatives à la
pathologie en question
3. L’insuffisance rénale chronique
C’est l’altération progressive et irréversible des
fonctions excrétrices et endocrines du rein
Conséquences:
▪ Anémie;
▪ Troubles fonctionnels des plaquettes;
▪ Hypertension artérielle;
▪ Troubles phosphocalciques : Ostéodystrophies
3. L’insuffisance rénale chronique
3.1. Les différents risques chez l’IRC :
▪ Risque infectieux : anomalies leucocytaires, immunosuppresseurs (greffe),
corticoïdes.
▪ Risque hémorragique: thrombopathie, Héparine (hémodialyse)
▪ Risque d’hypertension artérielle
▪ Risque de néphrotoxicité : éviter les médicaments néphrotoxiques
(aminosides, sulfamides …)
3. L’insuffisance rénale chronique
3.2. Modalités de prise en charge de l’IRC:
▪ Prise de contact avec le néphrologue.
▪ Hygiène bucco-dentaire +++.
▪ Prise en charge précoce des pathologies bucco-dentaires.
▪ Élimination des foyers infectieux déclarés ou potentiels.
▪ Visites périodiques de contrôle.
3. L’insuffisance rénale chronique
3.2. Modalités de prise en charge de l’IRC
▪ Prescription médicamenteuse:
➢ Prémédication sédative
➢ Antibioprophylaxie non néphrotoxique :
Érythromycine, Spiramycine, Clindamycine (06 jours)
Pénicillines à doses adaptées
« à prescrire uniquement en cas de soins dentaires s’accompagnant
d’une hémorragie avec effraction de la muqueuse buccale »
3. L’insuffisance rénale chronique
3.2. Modalités de prise en charge de l’IRC
Différer les soins ( à une semaine) si anémie importante: hématocryte
< 15 % ou taux d’hémoglobine < 7 mg / ml
Patient hémodialysé:
Moment de l’intervention :
▪ 6 à 8 heures après la fin de la dialyse ;
▪ le matin ;
▪ 48 heures avant l’hémodialyse suivante.
3. L’insuffisance rénale chronique
3.2. Modalités de prise en charge de l’IRC
Patient candidat à la transplantation rénale:
A conserver:
➢ Dents vivantes (saines ou correctement restaurées) sans
atteinte parodontale.
➢ Dents à traitement endodontique correct.
Le transplanté rénal:
Moment de l’intervention :
▪ 03 à 06 premiers mois: aucune intervention sauf urgence
▪ Après six mois : mêmes modalités du traitement
4. L’asthme
« Exagération de la sensibilité de la trachée et des bronches à des
facteurs irritants variés, qui induisent un rétrécissement diffus du
calibre des voies respiratoires »
4. L’asthme
▪ Patient muni de ses médicaments;
▪ Éviter les anesthésiques à fonction ester;
▪ Anesthésique avec vasoconstricteur;
▪ Soins à réaliser avec précautions à cause de certains produits
allergisants : eugénol, chlorhexidine… ;
▪ En cas de crise: position de convenance pour le malade
utiliser ses médicaments
si crise persiste: injection IV 100 à 200 mg
de corticoïde
5. Les patients sous radiothérapie et chimiothérapie
anticancéreuses
5-1- Radiothérapie
5-1-1- Avant radiothérapie:
Objectif : réduire les risques de complications post-thérapeutiques dans le
champ d’irradiation
▪ Hygiène bucco-dentaire +++
▪ Soins restaurateurs : matériaux bioactifs
▪ Endodontie à réaliser d’une manière rigoureuse : dents vivantes
▪ Dents à extraire ou à pronostic incertain: extractions au moins
15 jours avant le début de l’irradiation
5. Les patients sous radiothérapie et chimiothérapie anticancéreuses
5.1- Radiothérapie
5-1-1- Avant radiothérapie:
5. Les patients sous radiothérapie et chimiothérapie anticancéreuses
5.1- Radiothérapie
5-1-2- Pendant la radiothérapie :
Éviter les soins sauf si urgence
Précautions semblables aux soins après irradiation
5. Les patients sous radiothérapie et chimiothérapie anticancéreuses
5.1- Radiothérapie
5-1-3- Après la radiothérapie :
▪ Hygiène bucco-dentaire +++
▪ Prophylaxie fluorée: gouttière + gel fluoré ( 5 mn / jour )
▪ Endodontie à réaliser d’une manière rigoureuse, en une séance
sous antibioprophylaxie: anesthésie sans vasoconstricteurs
▪ Soins restaurateurs.
5. Les patients sous radiothérapie et chimiothérapie anticancéreuses
5.1- Radiothérapie
AFSOS 2010
5. Les patients sous radiothérapie et chimiothérapie anticancéreuses
5-2- Chimiothérapie
Prise d’antimitotiques Leucopénie Risque infectieux
Avant chimiothérapie
▪ Hygiène bucco-dentaire +++
▪ soins restaurateurs : matériaux bioactifs
▪ Endodontie à réaliser d’une manière rigoureuse: dents vivantes
▪ dents à extraire ou à pronostic incertain: extractions au moins
15 jours avant le début de la chimiothérapie
Après chimiothérapie
▪ Soins restaurateurs : matériaux bioactifs
▪ Endodontie à réaliser d’une manière rigoureuse sous AB
6. Les prothèses orthopédiques
Prothèses de hanches Prothèses du genou
6. Les prothèses orthopédiques
Les données :
▪ Report de cas isolés d’infections des arthroplasties après traitement
endodontique
▪ Dans une étude rétrospective de 3500 prothèses du genou : 62
infections après 6 mois, dont 7 avec procédures dentaires
concomitantes, et 1 seul traitement endo
▪ Dans les cas d’infections on retrouve le plus souvent des facteurs de
risque prédisposant : arthrite rhumatoïde, diabètes, patients immuno-
compromis.
▪ Le risque d’infection suite aux soins dentaires est inférieur
à 0,01 % et ne justifie pas une antibioprophylaxie de routine
6. Les prothèses orthopédiques
Antibioprophylaxie non obligatoire mais
à considérer
Thérapeutique endodontique chez :
▪ Patients avec maladie systémique immunosuppressive,
▪ Antécédents d’infections des arthroplasties
▪ Dans les deux années post-chirurgicales (période critique)
si
▪ la durée du traitement endodontique est importante (? > 45 minutes ),
▪ ou si la cavité buccale présente une forte septicité
Conclusion:
Prise en charge rigoureuse
Prise de contact avec le médecin traitant
Prévenir + dépister + traiter
Respect de précautions particulières
Intérêt de la maintenance +++