Guide Technique OA Ponts
Guide Technique OA Ponts
Guide technique
Ouvrages d’art
Les ponts
TABLE DES MATIÈRES
TERMINOLOGIE GÉNÉRALE 5
BIBLIOGRAPHIE 27
6 Les ponts
I.5 Gabarits routiers
I.5.1 Hauteurs
Afin de pouvoir calculer la valeur du gabarit d'un ouvrage routier, plusieurs définitions doivent être précisées.
La hauteur libre (H) (ou tirant d'air) d'un ouvrage existant se définit comme la distance minimale entre tout
point de la chaussée et tout point de la sous face de l'ouvrage ou des équipements qu'elle supporte. Pour
mesurer cette hauteur libre, il n'est pas tenu compte des équipements liés au respect de la limitation de
hauteur (barre de protection des équipements par exemple).
La revanche de protection (Rp) permet d'assurer la protection des équipements. Le CETU recommande que
cette revanche de protection ait une valeur d'au moins 10 cm. En l'absence d'équipement, il n'est toutefois
pas nécessaire de tenir compte de cette revanche.
La revanche dynamique (Rd) (ou revanche de signalisation) permet de tenir compte des mouvements
dynamiques des véhicules en circulation4. Cette revanche, qui constitue une contrainte réglementaire, doit
être au moins égale à 20 ou 30 cm.
Le gabarit caractérise la hauteur statique maximale d'un véhicule,
chargement compris, dont le passage peut être accepté, dans des conditions
normales de circulation, sous l'ouvrage. Cette grandeur est associée au
véhicule.
Le gabarit autorisé (G) (ou gabarit admissible) correspond au gabarit
maximum admis sous l'ouvrage. Il correspond à la hauteur mentionnée sur le Figure 6 : Panneau B12
panneau B12 ainsi que dans le règlement de circulation.
Le gabarit autorisé doit être inférieur ou égal à la hauteur libre de l'ouvrage diminuée des revanches
dynamiques et de protection (G ≤ H – Rd – Rp), arrondi au multiple de 10 cm inférieur.
Pour des raisons d'homogénéisation des ouvrages de hauteur limitée sur le réseau routier national, il y a lieu
de prévoir un gabarit autorisé respectant les valeurs données dans Tableau 1.
8 Les ponts
BUT GCCD
Portée
Type d'ouvrage 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 100m 200m
PRAD
PSI-DA
PSI-DP
PSI-DN
Pont Béquille
VIPP
TABLEAUX DES PORTÉES ET ÉLANCEMENTS
béton
PIPO
PICF
Cintre autolanceur
Pont Poussé
Tableau 2 : Portées
Pont en encorbellement
Matériaux de construction
Pont à poutrelles enrobées
Tablier mixte
métal
Dalle orthotrope
9
L’élancement d’un ouvrage est le rapport suivant :
é
=
é é
é
=
é
= balancement
10 Les ponts
Tableau 4 : Portées, élancements et balancements 2
Nb d’ouvrages réalisés
Type de pont Coût
(Pour l’année 2006)
PICF avec fondations superficielles 2350 €/m2 21
PICF avec fondations profondes 3200 €/m2 1
Cadre plusieurs travées 2100 €/m2 2
PIPO 2000 €/m2 16
PRAD avec fondations superficielles 1500 €/m2 3
PRAD avec fondations profondes 2500 €/m2 5
PSI-DA 1600 €/m2 12
PSI-DP avec fondations superficielles 1600 €/m2 23
PSI-DP avec fondations profondes 2100 €/m2 10
Dalle Orthotrope 3200 €/m2
Pont -mixte / bi-poutre 2250 €/m2
Pont mixte / Quadri-poutre 3100 €/m2
Caisson en béton Précontraint 2900 €/m2
Caisson métallique 2500 €/m2
Pont en Arc 3600 €/m2
Tableau 5 : Prix des Ouvrages d’Art
Plus-values liées à la mise en œuvre d'une structure métallique lancée ou béton précontraint poussée :
Pont BP ou métal poussé d'un côté : 0% ;
Pont poussé des 2 côtés : +5% ;
Pont poussé à hauteur variable : +10% (tracé droit) ;
Pont construit par encorbellement successif hauteur constante : +15% ;
Pont construit par encorbellement successif hauteur variable : +25% ;
Pont métallique en courbe : +10%.
12 Les ponts
DIFFÉRENTS TYPES DE PONTS
La disposition des appuis et la nature du tablier d'un ouvrage d'art dépendent de nombreux facteurs dont
l'importance varie selon les données du projet : Grandeur et profondeur de la brèche, données
géotechniques, servitudes des voies franchies, dégagement d'un gabarit, tracé de la voie projetée, conditions
d'exploitation de cette voie, procédés de construction et de montage envisagés, etc.
Entre les culées, le tablier est porté, selon les cas :
Par le dessous par des piles (Ponts-dalles ou à poutres) ou des pilettes (Arc Inférieur). Système
porteur sur appuis inférieurs rigides Le tablier est en appui sur des piles. Cette disposition classique
donne l'immense famille des ponts-dalles ou des ponts à poutres, à travées indépendantes ou
continues, de petites et moyennes portées ;
Par le dessus au moyen de câbles et de pylônes, mais également de suspentes et d'un arc supérieur,
par exemple : Système porteur par suspension souple. Au-delà d'une certaine distance entre appuis
(environ 200 m), ou pour des brèches profondes qui nécessiteraient des piles trop hautes, le tablier
sera plus économiquement porté par un arc, ou accroché à une structure haubanée ou suspendue
(câbles). Les appuis passent du dessous au-dessus. D'un système d'appuis fixes et écartés, on passe
à un système d'appuis élastiques et rapprochés. Les différentes variations sur ces deux modes de
portage donnent les ponts en arc, les ponts suspendus et les ponts haubanés.
Voici les différents types de ponts par ordre de grandeur géométrique, et suivant la liste proposée :
Les Ponts-dalles :
PSI-DA, PSI-DP, PS-BQ,
Les arcs
I.1.1 PICF
Passage Inférieur à Cadre Fermé : Ces cadres sont totalement fermés, généralement à cause d'une portance
médiocre du terrain les accueillant. Il est possible, dans un cas de sol vraiment trop compressible, d'effectuer
une substitution de terrain par purge et mise en place d'un remblai compacté.
Ils se composent :
D'un radier de fondation avec goussets inférieurs,
De deux piédroits verticaux, encastrés dans le radier et dans la traverse, faisant office de piles et de
soutènement,
D'une traverse, qui fait office de tablier, avec goussets supérieurs, permettant d'obtenir un
élancement important (épaisseur mini de la traverse = 30 cm),
De murs en ailes ou en retour, pour le maintien des terres et des remblais.
Domaine d’emploi :
Les PICF simples couvrent des ouvertures allant de 3 à 12 m environ et sont utilisés généralement pour :
Les petits ouvrages hydrauliques,
Les petits ouvrages sous remblais (ouvrages hydrauliques ou passages faunes par exemple),
De très hauts remblais.
Figure 8 : PICF
14 Les ponts
I.1.2 PIPO
Passage Inférieur à Portique Ouvert : Ces cadres sont ouverts en partie basse, leur forme est donc en U
renversé.
Ils se composent :
De semelles superficielles ou de fondations profondes (1 ou 2 files de pieux par piédroit) selon les
caractéristiques du sol,
De deux piédroits verticaux, encastrés dans la traverse, faisant office de piles et de soutènement,
D'une traverse, qui fait office de tablier, avec goussets supérieurs, permettant d'obtenir un
élancement important (épaisseur mini de la traverse = 30 cm),
De murs en ailes ou en retour, pour le maintien des terres et des remblais.
Figure 9 : PIPO
I.1.3 POD
Lorsque l’ouverture est plus importante que précédemment, il est possible de réaliser un portique double,
dont la conception est assez voisine de celle d’un portique simple.
Les Portiques Ouverts Doubles sont constitués d’un portique ouvert dans lequel est créé un appui
intermédiaire sous traverse.
Les piédroits, fondés sur pieux ou sur semelles filantes, sont prolongés par des murs en aile ou en retour,
indépendants du portique.
L’appui intermédiaire est constitué d’un voile ou de poteaux fondés sur semelle ou sur pieux (similaire à une
pile).
Figure 10 : POD
Les buses en béton sont soit coulées en place soit entièrement préfabriquées.
Ces types d’éléments autorisent des cadences de pose élevées et des portées inférieures à 8,00m.
16 Les ponts
I.2 Ponts-dalles
On retrouve dans cette catégorie les ponts classiques composés d'un tablier, de 2 culées et d'une ou
plusieurs piles : PSI-DA, PSI-DP, PSI-DN, PS-BQ.
Ce sont les types de construction les plus développés et très répandus. Des dossiers pilotes du SETRA
permettent de construire ces structures simples.
PSI-DA : Passage Supérieur ou Inférieur à Dalle béton Armé. Tablier armé longitudinalement et
transversalement,
PSI-DP : Passage Supérieur ou Inférieur à Dalle béton Précontraint. Tablier armé transversalement
et précontraint longitudinalement par câbles filants généralement d’un about à l’autre.
Domaine d’emploi :
PSI autoroutiers, mais aussi ouvrages hydrauliques, ponts-ails, tranchées couvertes, passerelles,
Dalles armées : 8m < portée < 18m,
Dalles précontraintes : 18 m < portée < 25 m (30 m),
Biais et courbure modérés (φ > 70 gon).
Avantages :
Possibilité de réutiliser coffrages et cintres,
Simplicité des formes (pas de retombées de poutres, coffrages simples),
Exécution rapide qui compense le cubage en béton supplémentaire par rapport aux hourdis sur
poutres,
Minceur, légèreté pour les PSI DP.
Inconvénients :
Étaiement au sol, donc problème de circulation lorsque l'ouvrage est construit sur une voie en
service,
Difficultés pour respecter un gabarit, construction en sur-gabarit puis descente à son emplacement
définitif par vérinage par paliers successifs de 20 à 40 mm.
Les culées des PSI-DA et PSI-DP, sont situées sous chaque extrémité du tablier et assurent la transition entre
la voie sur terre et la voie sur pont et sont des appuis indéformables. Des joints de chaussée sont installés
afin d’absorber les déplacements du tablier dus à sa dilatation et aux effets thermiques.
Les tabliers de PS et PI courants reposent sur des appareils d’appuis en néoprène conçus pour transmettre :
Les efforts verticaux (poids de l’ouvrage, composante verticale dus aux charges d’exploitation,
Les efforts horizontaux (dilatations, forces de freinage, d’accélération, centrifuges, etc.).
Les ponts-dalles courants peuvent être constitués de 2 à 5 travées selon les caractéristiques de la voie et le
biais de franchissement.
18 Les ponts
I.2.2 PSI-DN
I.2.3 PSI-BQ
PSI-BQ : Passage Supérieur ou Inférieur à Béquilles. Tablier armé transversalement et précontraint
longitudinalement par câbles filants généralement d’un bout à l’autre.
Les Passages Supérieurs à Béquilles sont constitués d’un tablier précontraint (dalle pleine, dalle nervurée ou
caisson pour les grands ouvrages) de hauteur constante ou variable. Ce tablier est une poutre de hauteur
variable dès que la portée centrale est importante (au-delà de 60 mètres).
Figure 17 : PSI-BQ
Les appuis intermédiaires sont constitués de béquilles encastrées dans le tablier, inclinées à environ 50
grades et généralement articulées en pied dans un massif de fondation. Une attention particulière doit être
apportée au type de sol recevant les massifs de fondations.
Domaine d’emploi :
20 m < portée entre têtes des béquilles < 40 m.
Avantages :
Esthétique,
Franchissement de brèches importantes sans
appuis intermédiaires.
Inconvénients :
Nécessite un bon terrain car sensible aux
tassements d’appuis,
Ne convient qu’à des sols de bonne portance en
raison des poussées exercées par les béquilles. Figure 18 : Pont à béquille
I.3.1 PRAD
Ponts PRAD : Ponts à poutres PRécontraintes par Adhérences.
Les PRAD, sont des ouvrages courants (ponts routiers ou autoroutiers, ponts-rails) composés de poutres
précontraintes par fils ou torons adhérents (précontrainte par pré-tension), solidarisées par un hourdis en
béton coulé en place.
Figure 19 : PRAD
L’espacement entre poutres varie entre 0,60 et 1,00 m. Ces éléments sont généralement préfabriqués en
usine. L’épaisseur du hourdis varie entre 18 et 25 cm.
La plupart du temps les travées sont isostatiques ce qui rend le pont peu sensible à d’éventuels tassements
d’appuis.
Domaine d’emploi :
10 m < portée < 25m (35 m maxi),
Élancement courant : 1/18 à 1/25.
Avantages :
Mode de construction sans cintres au sol et sans coffrage de tablier,
Rapidité et réduction des délais d’exécution car mise en place facile avec grue mobile,
Préfabrication : bonne qualité, régularité, éléments identiques.
Inconvénients :
Élancement : épaisseur de tablier important, peu esthétique,
Multiplicité des joints de dilatation.
20 Les ponts
I.3.3 VIPP
VIPP : Viaducs à travées Indépendants)
à Poutres Préfabriquées.
Les tabliers des VIPP sont constitués
de poutres précontraintes, par câbles
post-tendus, de hauteur constante,
solidarisées entre elles par des
entretoises d’abouts, au droit des
piles et des culées, et d'une dalle
supérieure en béton armé coulée en
place, ou plus rarement précontrainte
transversalement. Figure 21 : VIPP
I.3.4 PSI-OM
PSI-OM : Passage Supérieur ou Inférieur à Ossature Mixte.
Les PSI-OM sont constitués d’une dalle de couverture de 20 à 30 cm en béton armé (coulée en place ou
prédalles préfabriquées) connectée à 2 poutres métallique (poutres sous chaussée), de manière à former un
ensemble monolithique. Il est généralement à travées continues.
Les poutres sont préfabriquées en usine et transportées sur le site par tronçons de 20 à 30 m de longueur
pour être raboutées par soudage. Les poutres sont solidarisées par des entretoises ou des pièces de pont. La
connexion entre les poutres métalliques et la dalle en béton armé est assurée par des connecteurs
métalliques.
Figure 22 : PSI-OM
I.3.6 Bow-string
Les bow-strings sont des ouvrages
composés d’un arc au-dessus du
tablier. Ce type d’ouvrage
particulier permet d’avoir des
réactions d’appuis verticales
(composantes horizontales
reprises par le tablier et équilibrée
par l’arc).
Figure 24 : Bow-string
22 Les ponts
I.4 Ponts à caissons
Les ponts à caissons font partie de la famille des grands ouvrages d’art en béton précontraint ou métalliques
et permettent le passage de profondes brèches.
Figure 28 : Bossage en béton armé Figure 29 : Phasage de réalisation de voussoirs par encorbellement
Principe mécanique :
L’arc reçoit les charges du tablier par
l’intermédiaire de pilettes ou suspentes
(suivant la position de l’arc) et les
reportent par compression jusqu’aux
massifs de fondations. Les réactions
d’appui sont dans la continuité de l’arc,
donc obliques. La composante
horizontale de la réaction d’appui
s’appelle la poussée. Figure 31 : Cheminement des charges d'un pont en arc
Avantages : Inconvénients :
Franchissement de brèches encaissées, Massifs d’ancrage imposants,
Grandes portées, Prise au vent.
Esthétique, tablier élancé.
24 Les ponts
I.7 Ponts à haubans
Les ponts à haubans sont des ouvrages à pylônes et à mats auxquels des haubans transmettent les réactions
du tablier. Ces haubans métalliques sont ancrés dans ces mâts, qui reprennent donc la majorité des charges
(pas de massifs d’ancrages imposants en culées comme pour les ponts suspendus.
Avantages :
Très grandes portées (plus importantes que les ponts suspendus),
Grand gabarit de navigation préservé,
Pas de massifs d’ancrages imposants à terre,
Tabliers élancés
Inconvénients :
Prise au vent.
26 Les ponts
BIBLIOGRAPHIE
Ce guide été rédigé à partir du document de cours de M. Gadioux dispensé à l’ISA BTP d’Anglet dont voici la
bibliographie.