Cours Utilisation Et Occupationdes Sols
Cours Utilisation Et Occupationdes Sols
INTRODUCTION
L’utilisation et l'occupation des sols représentent un enjeu majeur. Le droit qui s'applique à
l’occupation et à l’utilisation des sols n’est pas récent. Sans remonter à la bulgaro-romaine,
force est de constater que toujours les responsables ont cherché à organiser, à ordonner autour
d'un moment qui lui donne son rythme et son caractère. Les règles d'occupation et d'utilisation
des sols étaient d'abord volontaire et positif. Les responsables ont dessiné les traits des futurs
quartier et réalisé sur les terrains des avenues, des édifices dont les principes avaient été arrêtés.
Cette urbanisme là à peu à peu fait place à la réglementation et le juriste a pris le pas sur le
visionnaire. La réglementation a remplacé la création. Il est dès lors apparu un nouveau style
d’organisation avec des règles de prospect (réserves foncières…).
Deux phénomènes majeurs expliquent les développements de la règlementation et donc du droit
de l’utilisation et de l'occupation des sols. Il y a d'abord l'exode rural (19 siècle) qui s'est
accéléré après la seconde guerre mondiale (SGM) et qui a provoqué l'urbanisation alliant
l’abandon et l’habitat rural à la nécessité de constructions nouvelles en zone urbaine. En effet,
la croissance démographique intervenue après 1945. De ces deux courants est issu un
développement urbain qui tendait rapidement à devenir anarchique. Les tensions existantes sur
le marché des terrains ou sol à bâtir provoquant de leur côté une spéculation foncière mettant
en péril l'équilibre même de la société. Ainsi trouver sa justification l'intervention de la
puissance publique dans le domaine de la propriété immobilière mettant en mal les règles du
code civil selon lesquelles la propriété est le droit d'user et d’abuser de la chose possédée. Dès
après la Première Guerre Mondiale apparaisse les premiers lignes d'un droit d'occupation et
d'utilisation des sols qui prendra son véritable envol après 1945. A plus récemment d'autres
préoccupations sont venues se greffer sur le souci initial d'organiser la croissance urbaine pour
loger les citadins en leur droit d'utilisation et d'occupation des sols à progressivement pris en
considération la nécessité de répartir ou mieux voire de côté les activités économiques (création
des zones industrielles ou artisanal, la protection des espaces agricoles contre l'avancée
urbaine). De même s’affirme aujourd'hui le souci inspiré par le mouvement écologique de
préserver les richesses naturelles et plus généralement des zones non construites à l'intérieur
des sites sous forme d'espace vert de façon à améliorer la qualité du paysage urbain ou rural a
aujourd'hui le droit d'occupation et d'utilisation des sols n'est plus réservé seulement à la ville
qui ne correspond plus à sa signification étymologique puisqu'il régit tout simplement la
campagne village et la grande cité. Dans le cadre institutionnel et juridique, l'interventionnisme
public s'est traduite à l'édification des textes par la mise en place des structures administratives
centrales déconcentrées et décentralisées.
À l'échelon central, le droit de l'utilisation et de l'occupation des sols relève d'abord d'un
ministère dont les appellations ont varié au fil du temps et ces variations étant révélatrice de
soucis et de la conception d'une époque (le ministère de l’urbanisme de l'aménagement de
l'occupation des sols représente les derniers abattages…). Mise à part l’échelon régional qui a
un rôle d'étude et d'information, l’État est représenté en matière d'occupation et d'utilisation des
sols dans chaque département par un préfet. Son représentant qui dispose à cette fin des services
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des directions départementales. À la période actuelle privilégie le rôle des organes décentralisés
car les collectivités territoriales et en premier lieu les communes ont reçu des compétences
nouvelles depuis la loi n°96-06 jusqu’à l’acte 3 de la décentralisant avec la possibilité de leur
regroupement sous la forme d’intercommunale.
Il y a une grande diversité des organismes publics au semi public qui sous la forme d'économie
mixte effectue en collaboration avec les collectivités territoriales et souvent en leur nom et pour
leur compte, ce que l'on appelle l'urbanisme opérationnel appuyé à l’urbanisme réglementaire.
Deuxièmement, les cadres juridiques : l'évolution est ici permanente au souci d'adapter les
textes aux nécessités mouvantes de la société s'est ajouter la volonté de redéfinir les
compétences donc les procédures pour donner aux communes des responsabilités neuves dans
ce qui était auparavant une affaire d'État. C’est ainsi que l’esprit des textes de la décentralisation
a considéré que le territoire national est le patrimoine commun de toute la nation. Chaque
collectivité publique en est le gestionnaire et le gérant dans le cadre de ses compétences.
L’utilisation de l'espace relève donc de plusieurs collectivités autonomes. Il en résulte une
complexité des mécanismes car il faudra désormais que le droit de l'occupation et de l'utilisation
des sols définit et avec précision qui fait quoi exactement d’où l’apparition de la notion de
l’autorité compétente que les praticiens devraient toujours déterminer.
Dans les systèmes antérieurs, l’État seul détenteur et responsable avait toujours les derniers
mots et arbitrer ainsi tout conflit pouvant naître entre les communes au sujet des plans
d'occupation et d'utilisation des sols. Il s'agit de voir comment peut s'harmoniser et concilier les
intérêts divergents en matière d’occupation et d’utilisation des sols puisque l’État ne peut plus
faire prévaloir ses propres intérêts par voie autoritaire. Un nouveau cadre juridique et
institutionnel est nécessaire pour organiser la conciliation sous forme de création de
commission et la portée de ce nouveau régime qui concerne tant la planification urbaine que la
délivrance individuelle des autorisations d'occuper et d'utilisation des sols va trancher
essentiellement les compétences et les procédures sans bouleverser les règles d'urbanisme. Il
existe donc un dualisme des documents de planification urbaine avec des documents
prévisionnels (schéma directeur prévisionnel) et un document opérationnel principalement
communal assortie de faits immédiat d’occupation des sols. Ce redéploiement opéré repose sur
un emboîtage de 3 niveaux de compétences se commandant les uns les autres et mêlant la liberté
d'instruction décentralisée et le contrôle de l’État. L’État y exerce désormais un contrôle de
compétences au regard des procédures d'élaboration mais également de nouvelles règles
applicables aux demandes d'occupation et d'utilisation des sols.
À l’absence d’un plan d’occupation des sols approuvé, les règles définies par le RNU
gouvernent tout projet de construction d'occupation et d'utilisation des sols mais dans les faits,
l’absence d’un plan d’occupation des sols a pour corollaire une relative in-constructibilité des
sols. Seul sont autorisés sur un territoire dépourvu d'un plan d'occupation des sols :
➢ L’adaptation, l’extension des constructions déjà existantes, la réfection ;
➢ Les constructions et installations nécessaires à l'exploitation agricole, à la mise en
valeur des ressources naturelles, à la réalisation d'opérations d'intérêt national ;
➢ La construction et l’installation incompatible avec le voisinage des zones habitées et
d'extension mesurée des constructions et installations existantes ;
➢ La construction et l’installation motivée du conseil municipal si celui-ci considère que
l'intérêt de la commune le justifie et pour autant que le projet n'est pas contraire aux
lois d'urbanisme, ne porte pas atteinte aux espaces naturels, au paysage, à la salubrité
et à la sécurité publique et n’entraîne pas de surcroît d’importantes dépenses publiques.
Des conflits pourront surgir entre le conseil municipal et le représentant de l’État. S’agissant
d’apprécier si l’intérêt de la commune le justifie, la rigueur de cette règle nouvelle est destinée
d'évidence à inciter les conseils municipaux à se doter d’un plan d’occupation des sols est
tempéré par une mesure transitoire. Mise à part les communes qui n’ont pas un plan
d'occupation des sols, l’État peut préciser par voie de règlements, les Modalités d’Application
du Règlement National d’Urbanisme (MARNU) et ces derniers prendront l'aspect d'une carte
communale faisant apparaître un zonage. Ces MARNU sont une préfiguration du plan
d'occupation des sols. Ce sont des directives destinées à se substituer à un plan d'occupation des
sols régulièrement à venir.
2) Le contenu du RNU
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Le RNU contient des règles impératives qui édictent les interdictions ou contraintes rigoureuses
et des règles permissives qui à partir d’une appréciation de l'autorité compétente qui a la
possibilité de refuser une autorisation ou l’accorder en l’assortissant de conditions particulières.
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à édifier ou à modifier sont de nature à porter atteinte au caractère ou à l’intérêt avoisinant au
site ainsi qu’à la conservation des prescriptions monumentales.
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naturelles ou à l’aménagement agricole et rural. La diversité des objets possibles conduit à une
notion de projet d'intérêt général. Toutefois, cette appellation suppose des conditions : il faut
que ces projets aient été inscrits dans un document de planification urbaine exécutoire, soit
arrêté dans leur principe et dans leurs conditions de réalisation par une délibération de l’instance
compétente. À ces projets vont avoir une autorité certaine comme le dit le législateur et tous les
schémas directeurs et les plans d'occupation des sols doivent les respecter. Les collectivités
territoriales qui délivrent des autorisations d'utilisation et d'occupation des sols doivent vérifier
le respect des prescriptions des projets d'intérêt général.
Quatrièmement, les incitations ou contraintes financières. L’État use des armes financières
pour inciter les agents à adopter certains comportements touchant à l’urbanisme. Le but de
certaines mesures fiscales était certes d’avoir plus de recettes même si elles avaient des effets
induits sur le marché foncier (impôts fonciers). Quelques mesures méritent d’être tirées :
✓ Le versement pour dépassement de plafond légal de densité (PLD) ;
✓ La participation pour dépassement du coefficient d’occupation des sols ;
✓ La taxe locale d'équipement des sols.
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l’agrandissement des bâtiments de toute nature. À cette taxe est exclu cependant, de pleins droit
à des constructions destinées à être effectuée à un service public ou à un but d'utilité publique.
• Les constructions édifiées dans des zones d'aménagement concertées lorsque les
équipements publics ont été mis en chargé des constructeurs. Certaines collectivités
territoriales peuvent décider de renoncer à recevoir la taxe locale d’enlèvement sur
les locaux des habitations à loyer modéré (HLM) sur la reconstruction d'habitations
familiales après expropriation pour cause d'utilité publique ;
• Les constructions de garage à usage commercial.
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pierre angulaire du droit de l’urbanisme. Ils prévoient des obligations mais également des
dispositions facultatives. Ces plans d'occupation des sols sont élaborés à l'initiative des
Communes. En effet, le conseil municipal qui par délibération prescrira l’élaboration du plan
d’occupation des sols et le cas échéant décidera d’en confier le soin à un établissement public
de coopération intercommunale s'il ne préfère l'effectuer en régie (réalisation par les services
municipaux ou par toute autre méthode associée (par exemple les services municipaux et les
bureaux d'études privés). On rappelle également que les services de l’État peuvent être mis à la
disposition des collectivités territoriales pour l'élaboration du plan d'occupation des sols. Dans
un plan d’occupation des sols, il y a l’État, les services qu'ils dirigent, les départements, les
représentants des associations locales. Le juge veille rigoureusement au respect de ces règles.
Il a ainsi annulé l'acte d’approbation d'un plan d'occupation des sols à l’élaboration duquel
n'avait pas été associé le représentant de l’État. En matière de plan d'occupation des sols,
l’information des administrés doit être garantie notamment par voie d'affichage, il est ouvert
une procédure de consultation obligatoire avec l'indication des organismes et services chargés
des études. Les études terminées, le projet de plan est arrêté par l'organe délibérant qui ouvre
une période de consultation. Le représentant de l’État profite de cette consultation pour vérifier
que le projet ne compromet pas la mise en œuvre d'un projet d'intérêt général précédemment
communiqué à la collectivité sinon il en prévient cette dernière toute précision utile lui étant
alors donné. Ceux qui élaborent le plan d'occupation des sols doivent être impartiaux. Le projet
de plan d'occupation des sols est accompagné de l'ensemble des avis formulés qui doivent être
rendus publics et susceptibles d'être opposés soit au tiers, soit à l'administration. Le territoire
concerné par le plan d'occupation des sols doit toujours être couvert par un schéma directeur
exécutoire. Le plan d'occupation des sols peut être entaché d'illégalité dès lors que :
❖ Certaines de ces dispositions qui méconnaissent par exemple une prescription
d'aménagement ou d'un projet d'intérêt général ;
❖ Par la circonstance que le plan d'occupation des sols compromet la réalisation d’un
schéma directeur ou secteur en cours d’élaboration ;
❖ Par l'incompatibilité manifeste du plan d'occupation des sols avec l'utilisation et
l'affectation des sols ;
❖ Par l'insuffisance de dispositions du plan d'occupation des sols s'agissant de
maîtriser l'urbanisation future ;
Ces divergences peuvent conduire à une modification du plan d’occupation des sols. Les
modifications doivent tenir compte des résultats de l'enquête, le cas échéant les propositions de
la commission de conciliation et de tout autre élément jugé utile. L’essentiel est de ne pas
remettre en cause son économie générale faute de quoi l'enquête sans doute de la phase de
consultation doit être refaite ou ainsi été regardé comme remettant en cause l'économie générale
du plan d'occupation des sols.
❖ Un accroissement sensible des possibilités d’urbanisation ;
❖ Une réduction importante des possibilités de construction.
Globalement, les plans d'occupation des sols peuvent faire l'objet de modification et de révision
dès lors qu'elles ne sont pas incompatibles avec les dispositions de schéma directeur et qu'elle
ne supprime pas une protection édictée en faveur d’un espace boisé ou réduit sensiblement une
protection liée à la valeur agricole des terres au risque de nuisance à la qualité des sites et
paysages. Il existe des procédures exceptionnelles d'adoption des plans d'occupation des sols
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qui peuvent être rendus publics par substitution aux autorités administratives. Le représentant
de l’État peut mettre en demeure le maire de rendre public de nouvelles dispositions pour
permettre la réalisation d'un projet d'intérêt général, même le prononcé par un représentant de
l’État d'une déclaration publique non compatible avec les dispositions du plan d'occupation des
sols emporte obligatoirement modification de ce plan d'occupation des sols.
Le représentant de l’État peut inscrire d'office en annexe d’un plan d’occupation des sols, des
servitudes d'utilité publique que le maire doit inscrire dans 3 mois suivant la mise en demeure.
L'adoption d'un plan d'occupation des sols est irréversible, il est interdit d'abroger un plan
d'occupation des sols et cette dérogation législative aux principes selon lesquels l’autorité
administrative peut toujours abroger son acte réglementaire et est tenu de le faire si cet acte est
illégal, accompagne la volonté du législateur de rendre irréversible les transferts de
compétences qui vont de paires avec l’approbation du plan d’occupation des sols et témoigne
aussi du souci d'éviter pour les administrés, les troubles qui pourraient résulter de l'existence
des plans d'occupation des sols à éclipse. Pour éviter que cette interdiction ne soit tournée par-
là fabrication de plan d’occupation des sols volontairement illégaux que l’on ferait annuler par
le juge administratif, le législateur prévoit qu'en cas d'annulation par décision juridictionnelle,
l’autorité compétente est tenue d'élaborer sans délai un nouveau plan d'occupation des sols et
le représentant de l’État pourrait se substituer en cas de défaillance de l'autorité compétente
pour élaborer un plan d'occupation des sols. Le contenu du plan d'occupation des sols est de
fixer dans le cadre des orientations du schéma directeur, les règles générales et les servitudes
d'utilisation des sols lesquelles peuvent aller jusqu'à l'interdiction de construire. Il comporte en
effet, un contenu minimum obligatoire à savoir un zonage et les règles concernant le droit
d'implanter les constructions de leur nature et destination. Un contenu facultatif (les plans
d’occupation des sols) peut en outre poser l’aspect extérieur des constructions, des tracés des
voies de circulation, des emplacements réservés aux ouvrages publics, les secteurs à protéger
et le coefficient d’occupation des sols.
Formellement, le plan d'occupation des sols comprend 4 parties :
➢ Un rapport de présentation qui peut parfois apparaître beaucoup plus littéraire que
juridique ;
➢ Un règlement qui zone par zone fixe les règles et servitudes applicables pour les
zones urbaines ;
➢ Les documents graphiques sous la forme d’un plan matérialisé avec un zonage précis
avec indication des équipements qui sont prévues. Ces plans ne créent pas de
servitudes c’est plutôt les règlements qui créent les servitudes. En cas de divergence
entre les deux, ce sont les dispositions du règlement qui l'emporte ;
➢ Les annexes. Aux plans d'occupation des sols doivent être joint, diverses annexes
dont la liste est prévue au code de l’urbanisme et qui concerne les emplacements
réservés, les opérations déclarées d'utilité publique et toutes les inscriptions faites
par l’État et les projets d'utilité publique et également les expropriations. Mais
lorsque les servitudes sont omises, il est prévu un délai d’intégration de celles-ci.
Ainsi le contenu des annexes est toujours complété au fur et à mesure de leur
apparition. Il a été créé une nouvelle servitude qui concerne la zone de protection du
patrimoine architectural et urbain. Il est d’ailleurs institué au plan local, une
commission des patrimoines et des sites composés des personnalités dont le rôle est
consultatif.
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Le respect de ces règles incombe à l’architecte des bâtiments du Sénégal, il doit obligatoirement
se prononcer sur la délivrance des autorisations individuelles d’occupation et d’utilisation des
sols.
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Le contentieux des plans d'occupation des sols. Les plans d’occupation des sols donnent lieu à
un contentieux abondant, l'action directe vise l'acte qui l'arrête, qui le rend public ou qui
l'approuve. Les autres opérations ou décisions relatives au plan d'occupation des sols ne sont
pas susceptibles de recours en tant qu'acte préparatoire sauf en ce qui concerne les délibérations
du Conseil municipal qui peuvent être attaquées directement mais leurs irrégularités se
répercutent sur le plan d'occupation des sols. Il arrive fréquemment que l'illégalité d'un plan
d'occupation des sols non contesté à l’origine soit invoqué à l’appui d’un recours formé contre
une décision individuelle prise sur le fondement de ce plan d’occupation des sols. Cette
technique contentieuse dites exception d’illégalité n'appelle pas beaucoup de commentaires
sauf à préciser que lorsqu’est contestée une décision de sursis à statuer motivée par un projet
de plan d’occupation des sols, seul peut être invoqué l’irrégularité formelle de ce projet et non
l’illégalité de ce plan d’occupation des sols effectuée. Le juge va contrôler en la matière, le
détail des procédures (quorum du bureau d’étude, délibération du conseil municipal). Il exerce
ensuite sur la base des préoccupations d'urbanisme, la légalité interne des plans d'occupation
des sols pour vérifier notamment si ce document doit répondre à la définition des documents
d'urbanisme, être compatible avec les prescriptions d'aménagement et avec celles du schéma
directeur s'il existe et respecter les projets d'intérêt général. En plus le juge vérifie si le zonage
tel qu'il est prévu comporte d'erreur grossière. Le juge d'administratif va sanctionner également
le détournement de pouvoir qui correspond à une erreur de droit aggravée tel est le cas par
exemple lorsque les descriptions d'un plan d'occupation des sols ont eu principalement pour
objet de satisfaire des intérêts particuliers. Certaines irrégularités éventuelles constatées
peuvent s'ils ne remettent pas en cause une zone ou une parcelle n'aboutir qu'à des annulations
partielles. On rappelle également que l'annulation d'un acte d'approbation d’un plan
d'occupation des sols est sans influence sur les transferts de compétences intervenus en matière
d'autorisation individuelle par l'effet de cette approbation, lesquelles sont irréversibles. Les
conditions dans lesquelles s’élaborent un plan d’occupation des sols peuvent engager la
responsabilité de la Commune si par exemple le délai très long est présidé à cette élaboration
et perturbe les projets de certains administrés.
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• Être à l'initiative de la création de lotissement des collectivités territoriales. Les
garanties des propriétaires et occupant de logements lors d'une opération
d'aménagement sont renforcées.
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Cette décision va préciser si les rigueurs du plan d’occupation des sols demeurent en vigueur à
l'intérieur de la zone ou s'ils auront établi un plan d'aménagement des zones. La création d'une
ZAC emporte des conséquences juridiques et indirectes sur le droit de propriété et le permis de
construire. Les propriétaires des terrains compris dans la ZAC bénéficient d'un droit de
délaissement qui leur permet de contraindre la collectivité publique qui a pris l'initiative de
créer la ZAC à acquérir leur parcelle. En outre, l’autorité compétente peut opposer une décision
de sursis de demande à construire concernant les parcelles incluses dans le périmètre de la zone.
Cette décision de création de la ZAC ne crée aucun droit ni auprès de la personne concernée, ni
auprès d'eux. Toutefois, les décisions de l'initiateur de la ZAC peuvent engager la responsabilité
de la personne ayant pris l'initiative de créer la zone.
Une ZAC doit être réalisée entre la commune, les domaines et l’urbanisme.
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2) Les principes
Dans toute commune où l’acte d’approbation du plan d'occupation des sols est devenu
exécutoire et même si le plan d'occupation des sols ne couvre pas tous le territoire communal,
les autorisations individuelles d'autorisation des sols sont délivrées par le maire au nom de la
commune ce qui explique que le patrimoine communal supportera les conséquences financières
des illégalités pouvant se produire en la matière ou des actes qui même légaux pourront engager
la responsabilité sans faute de la collectivité. Respectant le principe gouvernant les lois de la
décentralisation selon lesquels, les transferts de ressources doivent être accompagner de
transferts d’argents. L'État a prévu une compensation financière de cette responsabilité sous la
forme d’une prise en charge d’une prime d’assurance.
Les autorisations demeurent toutefois, délivrer par et au nom de l’État :
➢ Lorsqu’il s'agit pour son compte ou d'État étranger, pour le compte des collectivités
territoriales ou des établissements publics ;
➢ Lorsqu’elle concerne les installations de production de transformation, de
distribution, de stockage d'énergie ou de matière radioactive ;
➢ Lorsqu’il s'agira de construction située à l'intérieur des périmètres d'opération
d'intérêt national.
3) La portée
Le transfert de compétences aux autorités décentralisées est définitif et même l'aménagement
d'un plan d'occupation des sols ne le remets pas en cause mais la commune recevant cette
compétence peut là déléguer à un établissement public de coopération intercommunale dont
elle fait partie et dont le président exercera donc le pouvoir dévolu au maire et agira au nom de
l’établissement. Il s'agit donc d'une délégation de pouvoir (ce qui est interdit donc toute
invocation d’un dossier par l'autorité délégante). Le maire comme le président peut déléguer en
cette matières sa signature aux agents chargés d'instruire les demandes. Le président d’un
établissement public peut se trouver personnellement intéressé par une opération dans ce cas, il
appartient au conseil municipal de procéder à la désignation d'un de ses membres pour le
remplacer.
4) La procédure de la décision
Les transferts de compétences n’impliquent pas que le représentant de l’État se désintéressent
des décisions individuelles prises par le maire. Il est aménagé une information réciproque des
diverses collectivités. Le maire est obligé de lui transmettre qui dans certaines circulations doit
donner un avis conforme et dans d'autres cas un simple avis. Il est aménagé une procédure de
mise à disposition des services techniques de l’État pour accompagner les collectivités
territoriales à prendre des décisions. Il est alors signé une convention de mise à disposition des
services extérieurs de l’État pour accompagner les communes dans l’instruction des dossiers
(la question de qui est responsable se pose).
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Initialement, il était une simple notice officieuse délivrée par l'administration permettant de
renseigner le futur acquéreur sur le caractère constructible ou non de la parcelle. Cette pratique
a été ultérieurement officialisée avec une reconnaissance législative qui fixe une procédure
administrative (A), un contenu du certificat d'urbanisme (B) et ses effets (C).
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C- Le retrait d’un certificat d’urbanisme
Comme le refus du permis de construire doit respecter les règles de forme, le contentieux du
certificat d’urbanisme relève du REP en annulation. En effet, le certificat d’urbanisme qu’il soit
négatif ou positif peut valablement faire l’objet de REP de la part des personnes intéressées
devant le juge administratif compétent. S’agissant des délais de recours, le certificat
d’urbanisme à la différence du permis de construire n’est pas soumis à la publication sauf
connaissances acquises résultant de l’existence d’un recours administratif formé par un tiers
contre le certificat d’urbanisme. Les délais de recours ne courent pas à l’égard des tiers désirant
contestés un certificat d’urbanisme positif. Il est à noter que le certificat d’urbanisme pour
simple constat d’une situation de droit et de faite à une date donnée ne peut être regardé comme
une décision purement confirmative d’un précédent du certificat d’urbanisme devenu définitif.
Sur le fond, il appartient à la personne qui conteste devant le juge la légalité du certificat
d’urbanisme, d’établir l’existence d’un vice de forme, de procédure ou d’une inexacte
application des textes entachant l’acte attaqué.
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▪ Les poteaux, les pilonnes, les éoliens d’une hauteur inférieur ou égale à 12 m au-dessus
du sol ainsi que les antennes paraboliques, émission ou de réception de radio électrique
dont aucune dimension n’excède 4 m.
Sont également exemptés, les travaux ou ouvrages couvert de défense nationale, les travaux de
ravalements (nettoiements), les reconstructions ou travaux exécutés sur les immeubles classés
au titre de la législation des monuments historiques, les outillages nécessaires au
fonctionnement du service public dans les ports, aérodromes ou sur le domaine public
ferroviaire. Il y a également les ouvrages techniques nécessaires au maintien de la circulation
de la sécurité routière, maritime, fluviale, ferroviaire ou aérienne.
En ce qui concerne, le service public des télécommunications ou des télédiffusions, les ouvrages
techniques dont la surface hors œuvre brut ne dépasse pas 100 m², les poteaux et pilonnes de
plus de 12 m au-dessus du sol et les installations qui les supportent.
En ce qui concerne les installations techniques nécessaires au fonctionnement du service public
de distribution d’énergie électrique, les ouvrages et accessoires des lignes dont la tension est
inférieure à 63 kilovolt et dont la longueur ne dépasse pas 1 km ainsi que les postes de
transformation dont la surface au sol est inférieure à 20 m² et la hauteur inférieure à 3 m.
En ce qui concerne les installations techniques nécessaires au fonctionnement du service public
d’alimentation en eau potable et d’assainissement, les ouvrages techniques dont la surface au
sol qui est inférieure à 20 m et la hauteur à 3 m, les piscines non couvertes ne nécessite pas de
permis de construire, les constructions ou travaux n’ayant pas pour effet de changer la
destination d’une construction existante, de créer une surface de plancher nouvelle.
Toutefois, les constructions et travaux ne sont pas exempts des permis de construire lorsqu’ils
concernent les immeubles inscrits à l’inventaire supplémentaire. Il est exempté de la formalité
du permis de construire mais ces travaux et ouvrages doivent être conforme aux réglementations
d’urbanisme d’où la formalité de la déclaration qui leur est applicable à l’exception des
constructions couverte par le secret de défense nationale. Les règles d’urbanisme applicables
aux permis de construire sont celles qui s’imposent au moment de la délivrance et non celles au
moment de la demande (principe de non rétroactivité).
Le permis de construire peut-être accorder à postériori alors que la construction est déjà édifiée.
Il s’agit de ce que l’on appel : un permis de régularisation. Dans ce cas, l’administration doit
statuer au regard des règles applicables au jour de la décision. En matière d’instruction de
permis de construire, on distingue les règles de fonds et de procédures. Les règles de fonds
opposables au permis de construire sont celles dont la méconnaissance peut motiver le rejet de
la demande de permis de construire. Ces règles sont en principe contenues dans le règlement
national d’urbanisme, les prescriptions d’aménagement, les plans d’occupation des sols, les
plans d’aménagement des zones, les règlements des lotissements approuvés par l’autorité
administrative compétente. Parmi les autres règles sur lesquelles peuvent valablement se fonder
l’autorité administrative pour refuser le permis de construire, on peut noter :
✓ Les règles d’urbanisme contenues dans le règlement sanitaire des collectivités
territoriales ;
✓ La règlementation routière ;
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DIOUF PAND
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