Formation des enseignants contractuels de la stratégie alternative
MODULE 2 – MORALE PROFESSIONNELLE
MODULE 2
MORALE PROFESSIONNELLE
Ministère de l’Éducation Nationale République du Mali
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MODULE 2 – MORALE PROFESSIONNELLE
MODULE 2
MORALE PROFESSIONNELLE
APERÇU DU MODULE
Durée : 2 jours
But : Amener l’enseignant contractuel à s’imprégner de la déontologie de la
profession. Autrement dit à s’imprégner des règlements qu’il faut suivre
pour bien accomplir sa mission d’éducateur.
Contenu :
1 Définition de la morale professionnelle
2 Définition de la vocation
3 Définition de la conscience professionnelle
4 Nécessite de la morale professionnelle
5 Éléments qui doivent guider le choix du métier d’éducateur
6 Les exigences du métier d’éducateur
7 Les relations qui doivent exister entre l’éducateur et son milieu
8 Les devoirs de l’éducateur envers les Autorités
Activités :
1 Définition de la morale professionnelle, de la vocation et de la conscience
professionnelle
2 Appropriation des droits et devoirs de l’enseignant contractuel
Évaluation : Formative et sommative
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MODULE 2 – MORALE PROFESSIONNELLE
INTRODUCTION
Comme toute profession socialement et juridiquement reconnue le métier
d’éducateur obéit à des règles, à une déontologie. Il s’exerce sur l’enfant. C’est
pourquoi dans l’exercice de sa profession, l’éducateur doit lui renvoyer une image
positive. Ce souci de laisser une bonne image, d’apprendre aux stagiaires leurs
droits et devoirs de futurs maîtres justifie à plus d’un titre l’enseignement de la
morale professionnelle.
1 DÉFINITION DE LA MORALE PROFESSIONNELLE
La morale d’une manière générale désigne l’ensemble des règles de conduite qu’une
personne (homme ou femme) doit adopter à l’égard de ses semblables. Ce qui veut
dire qu’un homme ne peut se comporter n’importe comment. Il doit obéir à des règles
sociales sans lesquelles la vie en société serait sans harmonie. Au sein de la
société, chaque homme exerce une profession donnée. Pour être correctement
exécutée, chaque profession impose des règles. Ainsi la Morale Professionnelle est
aussi l’ensemble des règles qu’il faut suivre nécessairement pour bien faire son
métier.
2 DÉFINITION DE LA VOCATION
L’éducateur doit être convaincu de la lourdeur de son rôle dans la société. Son
métier, il doit le savoir, n’est pas seulement une fonction et encore moins un gagne -
pain ; c’est encore et surtout un service social, dominé par le souci constant de
promouvoir une culture humaine. C’est un beau métier d’éveilleur d’intelligence, un
métier de serviteur d’idéal et même un sacerdoce. Le sacerdoce nous conduit ainsi à
la vocation, signifiant étymologiquement « l’appel », ce terme désigna à l’origine « la
voix de DIEU » qui prédestine à toute fonction ecclésiastique.
Du domaine religieux, « vocation » passe dans le domaine laïc, se définissant alors
comme l’irrésistible attirance exercée par une carrière à caractère artistique ou
social. Comme précédemment dit, on ne devient pas éducateur uniquement pour
gagner sa vie. Un éducateur est celui qui a fait don de sa personne. Il est un éveilleur
d’intelligence parce qu’il travaille sur l’intelligence de l’élève. Voyez cet enfant qui
franchit pour la première fois le seuil d’une classe et à qui il faut apprendre à lire,
écrire et compter. L’éducateur est aussi un serviteur d’idéal, parce que son
enseignement est avant tout tourné vers l’avenir du pays, en ce sens que sa mission
est de former l’homme, le citoyen, le producteur de demain.
Ainsi d’après Ferré ce qui caractérise la vocation dans son acceptation propre « c’est
le don de soi, l’engagement de l’être entier avec toutes les ressources de son
intelligence et de son cœur, toutes ses forces spirituelles et même physiques, de tout
son temps dans sa tâche professionnelle. Avoir la vocation d’un métier c’est dans
l’absolu pouvoir de vouloir ne vivre que pour lui. » A. Ferré ( Morale Professionnelle
de l’Instituteur).
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3 DÉFINITION DE LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE
Par conscience professionnelle, il faut entendre cette volonté constamment tendue
vers un meilleur accomplissement de sa tâche.
Pour l’éducateur la conscience professionnelle se traduira par une recherche
persévérante des moyens propres à améliorer la qualité de son enseignement :
documentation, lecture des livres et revues pédagogiques, assiduité aux cours,
perfectionnement.
Il faut noter que dans ce cas précis, l’obtention de bons résultats est conditionnée
aux facteurs suivants :
- l’assiduité et la ponctualité ;
- le respect de l’emploi du temps officiel ;
- l’application des consignes pédagogiques émanant des autorités scolaires
(Directeur d’école, Directeur de CAP)
- la préparation régulière des leçons ;
- la correction régulière du travail des élèves ;
- la tenue à jour des registres ;
- l’engagement : on dit d’un travailleur qu’il est engagé quand il accomplit dans son
travail plus que ce qu’on est en droit d’exiger de lui.
ACTIVITÉ 1
DÉFINITION DE LA MORALE PROFESSIONNELLE,
DE LA VOCATION ET DE LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE
Objectifs : définir la morale professionnelle, la vocation et la conscience
professionnelle.
Durée : 1 heure
Déroulement :
1. Le facilitateur demande aux contractuels de se constituer en groupe de
travail (la taille du groupe peut varier).
2. Les consignes suivantes sont données :
- définis la morale professionnelle
- définis la vocation
- définis la conscience professionnelle
3. Les groupes de travail sont envoyés à la recherche de l’information
(recherche documentaire, entretiens avec les personnes ressources).
4. En plénière les informations recueillies sont présentées et débattues.
5. Après les discussions, on procède à la synthèse.
Évaluation :
Questions d’évaluation :
- Définis la morale professionnelle.
- Définis la conscience professionnelle.
- Définis la vocation.
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4 NÉCESSITÉ DE LA MORALE PROFESSIONNELLE
Compte tenu de l’importance, de la complexité des répercussions du métier
d’enseignant, tant sur l’individu que sur la société tout entière, la Morale
Professionnelle doit occuper une place capitale dans la vie, dans la formation d’un
éducateur qui a la lourde tâche de former l’homme, le citoyen de demain. Aussi,
l’éducateur, ancien ou débutant, doit avoir une bonne conduite dans sa vie privée
envers ses élèves, à l’égard de ses collègues, envers les familles et aussi envers les
autorités. La Morale Professionnelle est donc nécessaire en ce qu’elle :
- éclaire l’éducateur sur ses obligations précises et particulières ;
- l’amène à réfléchir sur la complexité et les répercussions de sa tâche ;
- l’incite à se perfectionner tout au long de sa carrière ;
- l’aide toujours à mieux faire sa tâche.
5 ÉLÉMENTS QUI DOIVENT GUIDER LE CHOIX DU MÉTIER D’ÉDUCATEUR
Parmi tous les choix que l’homme est appelé à faire, celui du métier d’éducateur est
le plus important parce que c’est de ce choix que dépendent le bonheur de l’individu
et l’avenir du groupe social auquel il appartient. Le choix de n’importe quel métier
doit se faire suivant l’aptitude, le but, le goût.
Pour ce qui est du métier d’éducateur, il suppose un certain nombre de conditions
parmi lesquelles nous avons la vocation (amour de la profession), des aptitudes
intellectuelles nécessaires, morales et un amour pour les enfants. Ces éléments
doivent guider le choix du métier d’éducateur. Par éléments, il faut entendre les
critères nécessaires, indispensables sur lesquels doivent se conformer tout choix. De
ce fait, choisissons toujours un métier conformément aux éléments suivants :
5.1 Aptitudes physiques
Si tu veux devenir athlète disait Épictète « examine tes épaules, tes cuisses, tes
reins car tel homme est fait pour une chose et tel homme pour une autre ».
5.2 Aptitudes intellectuelles
Au moment du choix, prenons toutes nos responsabilités en embrassant librement
sans contrainte aucune, sans influence la profession qui nous convient le mieux.
Nous devons être à mesure d’exercer la profession librement choisie car, si elle est
exercée à contre cœur ou simplement supportée comme une dure nécessité, c’est
tout le bonheur de notre vie qui est compromis.
5.3 Aptitudes sélectives (goûts personnels)
Ce point est surtout important dans le choix de la profession enseignante car il est
inutile de vouloir devenir éducateur si l’on n’aime pas les enfants, si l’on ne sert pas
l’âme pleine de patience. A ce propos un pédagogue disait : « seul un amour vis à
vis des enfants peut agir sur le cœur, l’esprit et le corps d’une cinquantaine d’êtres. »
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Aimer le travail qu’on fait est une condition importante du bonheur. L’éducateur ne
doit pas avoir de préférés et surtout pas de mal aimés.
5.4 Aptitudes morales
L’éducateur doit avoir un jugement droit, être capable d’apprécier une situation
donnée avec le maximum d’objectivité en tenant compte de tous les aspects. Ce qui
entraîne une prise de décision et une action adéquate.
6 LES EXIGENCES DU MÉTIER D’ÉDUCATEUR
Comme tout métier a des exigences, le métier d’éducateur n’échappe pas à la règle.
Pour exercer le métier d’éducateur il faut :
6.1 Être intellectuel au vrai sens du terme
Un des buts de l’école consiste à donner à l’enfant le goût de l’étude. On concevait
mal que le maître ne puisse pas transmettre le goût de l’étude à l’enfant. S’instruire
et méditer pour accéder à la culture constituent un des devoirs de l’éducateur. La
qualité de son travail est à ce prix. Celui qui ne se sent pas attiré irrésistiblement
pour l’étude et la réflexion ne doit pas chercher à être éducateur.
6.2 S’améliorer par la recherche d’une culture générale et d’une formation
continue
Le maître doit savoir plus que ce qu’il enseigne. Toutes les notions enseignées aux
apprenants doivent correspondre chez lui à des connaissances parfaitement
assimilées et enrichies par la réflexion personnelle. Dans l’accomplissement de sa
mission, il doit fournir aux enfants les instruments intellectuels indispensables,
fortifier, affiner leur intelligence et les préparer à une assimilation vivante et
personnelle des idées ». Mais comment parviendra-t-il à communiquer aux
apprenants cette flamme qu’est le désir de comprendre, faire toujours mieux si lui-
même il n’en possède pas ? C’est pourquoi le maître doit toujours réserver en marge
des obligations scolaires et post-scolaires, si envahissantes soient-elles quelques
moments de contact avec les livres, d’échanges d’idées et d’expériences signe
essentiel de l’intellectualité et fondement de toute culture générale.
Ainsi la culture générale permet au maître d’échapper à la routine et la formation
continue lui ouvre la voie d’un dépassement constant de soi-même et d’éviter la
paresse intellectuelle.
6.3 Aimer et comprendre les enfants
Les enfants ne sont pas des hommes en réduction (sous hommes). Ils pensent,
veulent, éprouvent des émotions et des sentiments à leur manière. L’éducateur qui
ne chercherait pas à pénétrer les mécanismes de cette nature enfantine pourrait-il
être en mesure de la modeler efficacement. Seul l’amour des enfants peut étayer
l’inépuisable patience dont il faut faire preuve pour agir sur le cœur, l’esprit et le
corps d’une cinquantaine d’êtres.
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6.4 Avoir le sens aigu de la responsabilité et de la justice
Le maître sera juste envers tous ses élèves et n’aura de préférence pour aucun
d’eux et les traitera selon leur mérite. Il ne punira que les fautes certaines, son esprit
de justice doit être au-dessus de tout soupçon. Les élèves acceptent une discipline
même sévère, un travail excessif mais se révoltent contre l’injustice.
6.5 La maîtrise de soi
Pour réussir dans la classe, le maître aura besoin d’une grande égalité d’humeur,
d’une pleine et constante possession de soi-même. Le règlement interdit les
châtiments corporels. Il est évident que le maître ne se grandit pas en se livrant à
des excès de colère qui se traduisent par des gestes violents. L’enseignement est
une longue patience. « Vous ne serez jamais un bon éducateur si vous n’avez pas
fait d’abord l’éducation de vos nerfs. »
6.6 Vouloir un homme meilleur dans une société plus évoluée
Il n’est pas exagéré de parler d’œuvre créatrice lorsqu’il s’agit d’éducation. Certes on
ne crée pas l’enfant ni ses possibilités latentes, mais on modèle un être capable de
remplir son rôle d’homme dans une société évoluée. Et cela au même titre que le
sculpteur qui, sans créer le bois, l’argile ou le marbre en utilise les propriétés pour en
dégager l’œuvre, création véritable. Celui qui n’est pas attiré par cet art qui consiste
à transformer, pour les rendre meilleurs et aptes à la vie sociale, le cœur et l’esprit
d’autrui, ne doit pas chercher sa voie dans l’enseignement.
7 LES RELATIONS QUI DOIVENT EXISTER ENTRE L’ÉDUCATEUR ET SON
MILIEU
L’éducateur doit éviter l’isolement. Il doit garder avec la population un contact
indispensable. Il doit adapter autant que possible son activité aux besoins de son
milieu, s’intéressant à la vie civique et aux institutions éducatives, économiques et
sociales. L’observation de cette ligne de conduite, on le sait, ne va pas toujours sans
difficulté. Cependant l’éducateur devra se placer résolument au dessus et en dehors
des rivalités possibles qui pourraient surgir entre personnes, entre familles voire
entre clans ou groupes ethniques. Sa fonction lui donne une certaine autorité qu’il
doit mettre au service de tous sans distinction. Par ailleurs nous savons qu’il est
interdit à tout fonctionnaire d’exercer à titre professionnel une activité lucrative
privée. Là encore, l’éducateur, plus que tout autre, ternirait son image de marque à
cause des problèmes financiers qui pourraient surgir çà et là, tôt ou tard, et d’autre
part, le temps qu’il y mettrait, pourrait être très utile pour l’exercice de sa fonction.
Par contre, l’éducateur doit être totalement libre de ses opinions politiques, sociales
et religieuses dans un pays laïc et démocratique. Il doit être tolérant et d’une
correction parfaite à l’égard des représentants de tout culte autre que le sien et il
exigera de ces derniers la même attitude vis à vis de lui.
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8 LES DEVOIRS DE L’ÉDUCATEUR ENVERS LES AUTORITÉS
Tout éducateur doit savoir que la réussite de sa mission dans une large mesure
dépend de la coopération de toutes les Autorités administratives et locales. En
conséquence l’éducateur réussirait mieux sa mission s’il faisait des efforts pour
gagner l’estime et le respect des Autorités. Ainsi il entretiendra de bons rapports
avec tous ceux qui sont impliqués dans cette sphère pour la bonne marche de
l’école. Il sollicitera de temps en temps leurs visites et il se rendra aussi chez eux au
service et à domicile.
ACTIVITÉ 2
APPROPRIATION DES DROITS ET DEVOIRS
DE L’ENSEIGNANT CONTRACTUEL
Objectif : s’approprier les droits et devoirs liés à l’exercice de son métier
Durée : 10 heures
Déroulement :
1. Le facilitateur demande aux participants de se constituer en groupe de
travail (la taille du groupe peut varier).
2. Les consignes suivantes sont données :
- Explique la nécessité de la morale professionnelle.
- Cite les éléments qui doivent guider le choix du métier
d’éducateur.
- Cite les exigences du métier d’éducateur.
- Explique les relations qui doivent exister entre l’éducateur et son
milieu.
- Dis les devoirs de l’éducateur envers les autorités.
3. Les groupes de travail sont envoyés à la recherche de l’information
(recherche documentaire, entretiens avec les personnes ressources).
4. En plénière les informations recueillies sont présentées et débattues.
5. Après les débats, on procède à la synthèse.
Évaluation :
Questions d’évaluation :
- Explique la nécessité de la morale professionnelle
- Cite les éléments qui doivent guider le choix du métier d’éducateur
- Cite les exigences du métier d’éducateur
- Explique les relations qui doivent exister entre l’éducateur et son
milieu
- Dis les devoirs de l’éducateur envers les autorités
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