Droit Des Societes TD 2023 - 2024
Droit Des Societes TD 2023 - 2024
COMMERCIALES
1
P L A N D U COURS
Chapitre 1 – Le contrat de société.
Chapitre 2 – Les sociétés de personnes.
Chapitre 3 – La SARL.
Chapitre 4 – La SA.
INTODUCTION
1
- Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 portant promulgation de la loi n° 15/95 formant code de
commerce, B.O. n° 4418, 3/10/1996, p. 568. Les bulletins officiels peuvent être consultés sur
le site du Secrétariat Général du Gouvernement : www.sgg.gov.ma
2
En effet, nos textes qui réglementaient les sociétés dataient tous
du protectorat, à savoir :
- Le D.O.C.2 : articles 982 à 1063 prévoient des dispositions
générales applicables aux sociétés civiles et commerciales.
- Le code de commerce de 19133, dans ses articles 29 à 54,
réglementait particulièrement les sociétés commerciales de personnes
(les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simples) et
les sociétés en participation. Il n’avait accordé à la société anonyme, qui
est une société de capitaux, que deux articles (50 et 51) et n’avait jamais
traité de la société à responsabilité limitée (SARL).
- C’est le dahir du 11 août 19224 qui, en abrogeant l’article 51 du
code de commerce, avait rendu applicable au Maroc les dispositions de
la loi française du 24 juillet 1867 relative à la SA et à la société en
commandite par actions.
- Enfin, c’est le dahir du 1er septembre 19265 qui avait rendu
applicable au Maroc la loi française du 7 mars 1925 relative à la SARL.
Il convient de signaler que les dispositions du D.O.C. sont toujours
applicables. Ses articles 982 à 1063 prévoient des dispositions
générales communes aux sociétés civiles et commerciales.
A côté de ces dispositions de droit commun des sociétés, notre
législation des sociétés commerciales est désormais contenue dans
deux lois :
- la loi n° 17/95 relative aux SA, promulguée par dahir du 30 août
19966 ;
2
- Dahir formant code des obligations et contrats du 12 août 1913, B.O. n° 46, 12/9/1913, p.
78.
3
- Dahir formant code de commerce du 12 août 1913, B.O. 12/9/1913, p. 172.
4
- B.O. 29/8/1919, p. 1325.
5
- B.O. 5/10/1926, p. 1898.
6
- BO n° 4422 du 17/10/1996, p.661. Cette loi a été modifiée par la loi 20-05 promulguée par
dahir n° 1-08-18 du 23 mai 2008, B.O. n°5640 du19/06/2008 ; et son article 19 a été modifié
par la loi 23-01 promulguée par dahir n°1-04-17 du 21/4/2004 modifiant la loi relative au
CDVM du 21/9/1993, B.O. du 6/5/2004.
3
- et la loi n° 5/96 relative aux autres sociétés, promulguée par dahir
du 13 février 19977.
Nous traiterons donc le droit des sociétés commerciales en quatre
chapitres : le contrat de société, les sociétés de personnes, la SARL et la
SA.
En vertu de l’article 982 «la société est un contrat par lequel deux
ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail,
ou tous les deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter».
Il se dégage de cet article que le contrat de société est soumis à
trois conditions de fond qui concernent les associés, les apports, le
partage des bénéfices ; à ces conditions il convient d'ajouter une
quatrième condition d'origine jurisprudentielle : «l’affectio societatis».
7
- BO n° 4478 du 1/5/1997, p. 482.Cette loi a été modifiée par la loi 21-05 du 14/2/2006 BO
n° 5400 du 2/3/2006 et par la loi 24-10 du 2 juin 2011 BO n° 5956 bis du 30/6/2011.
4
A – LES ASSOCIES
S'agissant d'un contrat, les associés doivent d'abord remplir les
conditions relatives à la capacité avant de s'intéresser au nombre
d'associés exigé par la loi.
a - La capacité
8
Qui n'ont pas atteint l'âge de la majorité légale qui est actuellement de 18 années
grégoriennes révolues.
5
b – Le nombre d'associés
Selon le principe posé par l'article 982 D.O.C. une société peut être
constituée au moins par deux associés.
Quant aux sociétés commerciales, le nombre minimal d’associés
varie selon le type de société : 5 pour la SA, 3 commanditaires au moins
et un ou plusieurs commandités pour la société en commandite par
actions, deux pour la SARL et un seul pour la SARL à associé unique et
ce, contrairement au principe de la pluralité d’associés posé par l’article
982 D.O.C.
B – LES APPORTS
On distingue trois types d’apports.
a. Les apports en numéraire
6
serait pas alors respectée, ou encore aux créanciers sociaux qui seraient
trompés sur la valeur du capital garant des dettes sociales.
Pour éviter ce genre de déconvenue, les associés doivent, dans
les sociétés autres que les sociétés de personnes, faire appel à des
commissaires aux apports chargés de donner, sous leur responsabilité,
une valeur à ces apports.
c. Les apports en industrie
9
- C'est-à-dire la réalisation d’une économie au profit des associés, par exemple la
réalisation d’opérations à moindre coût comme l’achat de produits à moindre prix ; cette
économie est assimilée au profit.
7
D – "L’AFFECTIO SOCIETATIS"
C’est un élément psychologique élaboré par la jurisprudence. Il
consiste dans la volonté des associés de collaborer de façon :
- active (information, vote, etc.),
- volontaire
- et égalitaire, puisqu’il n’existe pas de lien de subordination entre
les associés.
Cet élément permet par exemple aux juges de distinguer le contrat
de société des autres contrats ; ainsi, dans un contrat de travail dans
lequel il est stipulé que l’employé sera rémunéré par participation aux
bénéfices, l’employé ne peut être considéré comme un associé qui fait
un apport en industrie car l’employé reste subordonné à son employeur,
alors que l’affectio societatis ne connaît pas de subordination. En outre,
cet élément reste très utile pour déterminer l’existence des sociétés de
fait10.
10
- V. infra.
8
Les statuts peuvent prendre la forme d’acte sous seing privé ou
d’acte authentique. Ils contiennent des indications sur :
- l’identité de la société (forme, objet social, siège social, durée,
capital social, etc.),
- celle des associés apporteurs (nom, domicile, types d’apport,
montant, etc.),
- ainsi que les règles de fonctionnement qui la régissent (gérance11,
tenue des assemblées, partage des bénéfices, etc.).
B - SOUSCRIPTION DU CAPITAL ET LIBERATION DES APPORTS
Une société ne peut être constituée que si tous les titres émis sont
souscrits par les associés.
Dans les S.A. et SARL la souscription au capital (lorsqu’il est prévu
par les associés, d’après la loi 24-10 de 2011)12 est exigée parce qu'il est
possible de fractionner la libération comme nous allons le voir. Par
contre, dans les autres sociétés, les apports en numéraire doivent être
libérés intégralement dès la constitution.
Pour les S.A. la réalisation du capital se fait par des bulletins de
souscription qui doivent être établis en double exemplaire, dont l’un est
remis au souscripteur contenant un certain nombre de renseignements
sur la société.
a - La libération des apports en numéraire
11
-Les premiers dirigeants de la S.A. sont désignés soit par les statuts, soit dans un acte
séparé annexé aux statuts, mais leur prise de fonction ne sera effective qu'à compter de
l'immatriculation au registre de commerce. Les administrateurs peuvent, dès leur nomination,
désigner le président du conseil d'administration, le ou les DG et le ou les DG délégués ; les
membres du conseil de surveillance peuvent déjà, aussi, désigner les membres du directoire
(art.20).
12
Il s’agit de la loi n°24-10 modifiant la loi 5/96 relative à la SARL et les autres sociétés
commerciales, loi du 2 juin 2011 BO n° 5956 bis du 30/6/2011.
13
- MERLE (Ph.), Droit Commercial - Sociétés Commerciales, Paris, Dalloz, 1992, p. 221.
9
En principe, la libération des apports se fait en totalité dès la
constitution des sociétés. Cependant, les actions en numéraire des S.A.
et les parts en numéraire des SARL (si capital il y a) doivent être libérées
lors de la souscription au moins du quart de leur valeur nominale, mais il
peut être prévu que la libération doit être intégrale dès la souscription.
Sinon, s'agissant de la S.A., la libération des 3/4 restants doit
intervenir en une ou même en plusieurs fois suivant la décision du
conseil d’administration ou du directoire dans un délai qui ne peut
dépasser 3 ans à compter de l’immatriculation de la S.A. au RC.
Et pour la SARL, la libération du surplus peut intervenir en une ou
plusieurs fois sur décision du gérant dans un délai qui ne peut excéder 5
ans à compter de la date d’immatriculation.
A défaut de procéder aux appels de fonds dans le délai de cinq ans
pour réaliser la libération intégrale du capital, tout intéressé peut
demander au président du tribunal de commerce statuant en référé :
- soit d'enjoindre sous astreinte au gérant de procéder à ces appels
de fonds,
- soit de désigner un mandataire chargé de procéder à cette
formalité.
b - La libération des apports en nature
10
Le commissaire aux apports établit, sous sa responsabilité14, un
rapport15 qui décrit chacun des apports, indique le mode d’évaluation
utilisé et les raisons pour lesquelles il a été adopté et affirme que la
valeur des apports correspond à la valeur nominale des actions à
émettre (art. 25).
Ce rapport est déposé au siège social et au greffe du tribunal et
mis à la disposition des futurs actionnaires 5 jours au moins avant la
signature des statuts ; cette signature par les actionnaires vaudra donc
approbation de l’évaluation des apports.
S'agissant de la SARL les commissaires aux apports sont
obligatoires quand la valeur d’un des apports dépasse 100 000 dh et si
le total des apports en nature est supérieur à la valeur de la moitié du
capital social (article 53).
Concernant les sociétés de personnes, l'évaluation des apports ne
pose pas de problème vu la responsabilité illimitée des associés.
C - LE DEPÔT DES FONDS EN BANQUE
Cette formalité n'est prévue que pour les sociétés qui exigent un
capital minimum, notamment la S.A. (art. 22) ; la SARL n’est
actuellement soumise à cette formalité que lorsque le capital prévu par
les associés dépasse 100 000 dhs selon la loi 24-10) (art. 51). Cette
formalité a pour objectif d’éviter la création de sociétés à capitaux fictifs.
En effet, les fonds provenant des souscriptions en numéraire
doivent être obligatoirement déposés par les fondateurs au nom de la
société en formation, dans les 8 jours de leur réception, dans un compte
14
- En plus de la responsabilité civile du fait des fautes professionnelles, les commissaires
aux apports encourent l’emprisonnement de 1 à 6 mois et une amende de 8 000 à 40 000 dh
en cas d’attribution frauduleuse à un apport en nature d’une évaluation supérieure à sa
valeur réelle.
15
- La description et l’évaluation des apports en nature qui doit être contenue dans les
statuts sont justement établies sur la base de ce rapport.
11
bancaire bloqué avec la liste des souscripteurs indiquant les sommes
versées par chacun d’eux.
D’après la loi 24-10, ce dépôt des fonds peut être fait par voie
électronique et donne lieu à l’émission par la banque dépositaire d’un
certificat sous format écrit ou sous format électronique.
Jusqu’au retrait, tout souscripteur, justifiant de sa souscription, peut
se faire communiquer par la banque dépositaire la liste des
souscripteurs et se faire délivrer une copie.
Lorsque la société n’aura pas été définitivement immatriculée dans
le délai de six mois, initialement les apporteurs devaient demander au
Président du tribunal de commerce, statuant sur requête, l’autorisation
de retirer le montant de leurs apports, la loi 24-10 leur permet désormais
d’effectuer le retrait des apports, sur présentation d’une attestation du
greffe de non immatriculation de la société au registre du commerce, soit
individuellement, soit par l’intermédiaire d’un mandataire qui
demanderait directement à la banque le retrait des fonds. L’autorisation
judiciaire est donc supprimée.
16
- On constatera que, contrairement à l’article 1 alinéa 9 de la loi de 1922, la DSV n’est plus
obligatoirement notariée.
12
dépositaire afin de permettre au notaire ou au secrétaire-greffier, en cas
d’acte sous seing privé, de vérifier la conformité de la déclaration des
fondateurs.
Ils doivent en outre y joindre la liste des souscripteurs, l’état des
sommes versées par chacun d’eux et un exemplaire ou une expédition
des statuts.
E – LES FORMALITES DE DEPÔT AU TRIBUNAL
Les fondateurs de la société doivent déposer au tribunal du lieu du
siège social un certain nombre de pièces notamment :
- deux copies ou deux exemplaires des statuts certifiés conformes
par le représentant de la société ;
- les actes de nomination des premiers dirigeants,
- le cas échéant, le rapport du commissaire aux apports etc.
F – LA PUBLICITE DE LA CONSTITUTION
Afin d’assurer une plus grande transparence de la vie des sociétés
et de protéger leurs partenaires commerciaux, des conditions de
publicité ont été rendues obligatoires.
Après le dépôt des statuts et autres pièces au tribunal, les
fondateurs doivent faire une demande d’immatriculation au registre du
commerce qui permettra à la société d’acquérir la personnalité morale.
Ensuite, dans les 30 jours de l'immatriculation de la société au
registre du commerce, les fondateurs doivent faire publier un extrait des
statuts dans un journal d’annonces légales et au bulletin officiel. Cet
extrait doit mentionner les renseignements essentiels sur la constitution
de la nouvelle société (forme, dénomination, siège social, durée,
montant du capital, etc.) ; il doit également contenir le numéro de
l'immatriculation de la société au registre de commerce17.
17
Loi 21/05 promulguée par dahir du 14 février 2006 modifiant la loi 5/96, B.O. n° 5400, du 2
mars 2006 et loi 20/05 concernant la S.A.
13
SECTION 2 – ATTRIBUTS DES SOCIÉTÉS
Il s’agit d’étudier successivement les caractéristiques de la société.
§ 1 – LA DENOMINATION SOCIALE
14
- il permet aussi de déterminer le lieu des formalités de dépôt et de
publicité.
- il détermine en outre la nationalité de la société qui est celle du
pays où se situe son siège social. L’importance de la nationalité est
considérable puisqu’elle définit les lois applicables à la société
(formation, fonctionnement, etc.).
Le critère retenu par le droit marocain est donc celui du siège
social ; l'art. 5 de la loi 17/95 se contente de stipuler, sans évoquer la
question de la nationalité que : «Les SA dont le siège social est situé au
Maroc sont soumises à la législation marocaine».
Néanmoins, le siège social doit être réel et non fictif car certaines
sociétés, pour échapper à la rigueur fiscale de la région où est situé leur
siège social, stipulent dans les statuts un autre siège social. C'est
pourquoi l'alinéa 2 du même article laisse aux tiers, et notamment le
fisc, le choix entre le siège statutaire (qui est fictif) et le siège réel. "Les
tiers, dispose cet alinéa, peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais
celui-ci ne leur est pas opposable par la société si son siège réel est
situé en un autre lieu".
Pour le transfert du siège social, il suffit de modifier les statuts au
cours d’une assemblée générale extraordinaire et de procéder aux
mesures de publicité sous peine d'inopposabilité aux tiers.
B – SUR LE PLAN INTERNATIONAL : SOCIÉTÉS INTERNATIONALES ET SOCIÉTÉS
multinationales
Il existe cependant des sociétés qui ne sont régies par aucune loi
nationale, il s'agit des sociétés internationales qui sont comparées par
certains auteurs aux personnes physiques apatrides, avec cette
différence qu'elles sont créées par des conventions internationales (entre
Etats) et régies par leurs seuls statuts sans être rattachées à une loi
15
nationale18. On peut citer comme exemples le S.A.S. (Scandinavian Air
Lines System), la S.F.I. (Société financière Internationale)19 etc.
A la différence des sociétés internationales, les sociétés
multinationales ont plusieurs nationalités. Ce sont des sociétés qui
forment un groupe (comprenant une société mère et des filiales20)
implanté sur le territoire de plusieurs Etats et chaque unité du groupe
bénéficie d'une autonomie juridique. Il s'agit en fait d'une seule personne
morale à laquelle les différents États attribuent la nationalité chacun en
vertu de son critère (siège social, centre d'exploitation, lieu
d'incorporation ou critère du contrôle).
En réalité, malgré ces différentes nationalités, presque toutes les
multinationales sont des sociétés qui n'ont qu'une seule nationalité, celle
de la société dominante dont les dirigeants possèdent le pouvoir réel de
décision ; c'est le groupe (composé de toutes les unités) qui est qualifié
de "multinationale"21. On citera comme exemples General motors, I.B.M.,
Nestlé, Air Afrique22, etc.
§3 – LA CAPACITE DE LA SOCIETE
La capacité des sociétés n’est pas aussi large que celle des
personnes physiques. En effet, une société n’a de raison d’exister qu’en
fonction d’une activité économique (objet social). Sa capacité se limitera
donc aux actes relatifs à l’objet social défini dans les statuts ; c’est la
règle dite de la spécialité ou de la spécialisation.
18
- HAMEL (J), LAGARDE (G) et JAUFFRET (A), Droit commercial – Sociétés-
Groupements d'intérêt économique – Entreprises publiques, Paris, Dalloz, T. I, 2ème éd.,
1980, n° 420-2.
19
- Créée par la convention du 11 avril 1955.
20
Alors qu'une filiale n'a pas de personnalité morale distincte de la société, une succursale
est une annexe de l'entreprise gérée par la société mais qui a une personnalité morale
propre.
21
- HAMEL (J) et autres, op. cit., n° 420-2.
22
- C'est une société de transports aériens créée par la convention de Yaoundé du 14 mars
1961 qui lui attribue cumulativement la nationalité de chacun des États signataires (les Etats
de l'Union Africaine et malgache).
16
Pour exercer ses droits, une société doit faire appel à des
représentants qui sont obligatoirement des personnes physiques. Ces
derniers accomplissent les actes au nom de la société. Ce sont les
dirigeants de la société qui remplissent cette fonction. Il s'agit de la
capacité d'exercice de la société qui est exercée par ses dirigeants.
§4 – LE PATRIMOINE
23
- Il ne faut pas confondre patrimoine social et capital social. Alors que le premier comprend
et l’actif et le passif de la société, le capital social représente le montant des apports
effectués par les associés au profit de la société, il peut être augmenté par de nouveaux
apports ou par incorporation de réserves, il peut même parfois être réduit.
17
L’existence juridique de la société en tant que personne morale
débute le jour de son immatriculation au registre du commerce. Sa durée
ne peut excéder 99 ans sous réserve de prorogation.
2. La volonté des associés
S’ils le désirent, les associés peuvent décider de mettre fin à leur
société avant l’arrivée du terme. Cette décision sera prise lors d’une
assemblée générale extraordinaire.
3. La disparition ou l’extinction de l’objet.
L’objet peut disparaître pour de nombreuses raisons (réalisation,
expropriation, interdiction d’exploitation, etc.) dans ce cas, la société
n’ayant plus de raison d’exister, devra être dissoute.
4. L’annulation de la société
Lorsque les conditions de la formation du contrat ne sont pas
respectées (vice du consentement, par exemple), la justice peut
prononcer l’annulation du contrat de société ; cette dernière cessera
donc d’exister.
5. La dissolution judiciaire
Pourvu qu’il y ait de justes motifs, tout associé a le droit de
demander au tribunal la dissolution de la société. C'est le cas par
exemple de mésintelligences graves survenues entre associés, le
manquement d’un ou de plusieurs associés à leurs obligations, etc.
6. L’application d’une procédure collective
En cas de difficultés, la société peut être soit liquidée (lorsque
aucune solution de redressement n’est possible), soit mise en
redressement judiciaire. Dans ce cas, si la fin de la période d’observation
aucun plan de redressement n’est jugé satisfaisant, le tribunal pourra
prononcer la dissolution de la société.
18
SECTION 4 – CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS DE DROIT
PRIVE
La classification des sociétés de droit privé nécessite de
nombreuses distinctions. Outre la distinction entre les sociétés civiles et
les sociétés commerciales, au sein de ces dernières s'opposent les
sociétés de personnes aux sociétés de capitaux ; et les SARL y
occupent une place particulière. On peut également relever l'existence
des sociétés sans personnalité juridique.
19
- en contrepartie de leur apport, les associés reçoivent des parts
d’intérêts ou parts sociales, qui sont des valeurs non négociables, c'est-
à-dire qu’elles ne sont cessibles que par la voie civile.
B – LES SOCIÉTÉS DE CAPITAUX OU PAR ACTIONS (SA ET SCA)
Dans ce type de sociétés :
- la considération de la personne est indifférente, la somme des
apports individuels compte plus que la personne des apporteurs ;
- chaque associé n’est tenu que jusqu’à concurrence de son
apport ;
- les associés reçoivent des actions qui sont négociables.
§ 3 – LA SARL
20
TABLEAU COMPARATIF DES CARACTERISTIQUES DES
SOCIETES COMMERCIALES
LES SOCIÉTÉS DE LES SOCIÉTÉS DE
PERSONNES LA SARL CAPITAUX
S.N.C. + SCS S.A + SCA
Intuitu personae Intuitu personae Les apports (capital)
Responsabilité Responsabilité limitée Responsabilité limitée
illimitée
Parts sociales Parts sociables Actions
(non négociables) (non négociables) (négociables)
24
C'est-à-dire sans avoir l'intention de créer une société en participation.
21
L'intérêt de cette société est grand pour les personnes qui ne
désirent pas dévoiler leur société.
La société en participation peut être utilisée de manières très
diverses, allant de l'achat d'un objet déterminé jusqu'à l'association entre
des sociétés industrielles très puissantes (par exemple pour la
réalisation d'un projet commun).
Selon l'article 89 de la loi 5/96, l'objet, les droits et les obligations
des associés et les conditions de gérance de la société sont convenus
librement par les associés, à condition de respecter les dispositions de
contrat de société prévues par le D.O.C.
Les apports des associés ne deviennent pas la propriété de la
société, ils sont simplement remis au gérant, de même les bénéfices
tombent dans le patrimoine du gérant qui devient le débiteur des
associés.
Le gérant traite les affaires de la société en son nom personnel ;
toutefois, la société peut être connue des tiers (ostensible) et dans le cas
contraire, elle est occulte25.
Étant donné le caractère occulte de la société, les associés ne
peuvent pas tous assurer la gérance de la société, ils ne peuvent
accomplir que des actes de gestion interne. Le gérant, étant censé agir
en son nom personnel, il est seul engagé à l'égard des tiers. Mais si les
associés agissent en leur qualité d'associés avec les tiers, ils révèlent
ainsi leur société (par exemple ouvrir un compte au nom de la société ou
faire révéler un nom social sur les documents de la société, etc.), la
société devient alors ostensible.
25
- C’est pourquoi le législateur n’en exige aucune formalité de publicité. Ce caractère
occulte ne joue qu’à l’égard des tiers et non pas vis-à-vis de l’administration fiscale ; la
société doit se faire déclarer.
22
Dans ce cas, si l'objet social est commercial, la société en
participation se transforme en société en nom collectif avec la
responsabilité indéfinie et solidaire des associés ; sinon, elle est civile.
Les associés sont donc liés par un contrat de société qu’ils doivent
respecter de la même façon que dans les autres sociétés.
B –SOCIETE CREEE DE FAIT / SOCIETE DE FAIT
- La société de fait est une société dont les associés ont voulu agir
en tant qu’associés, mais dont la société a continué de fonctionner tout
en étant entachée d’un vice de constitution, par exemple défaut d’un
élément constitutif essentiel qui entraîne l’annulation du contrat de
société.
Avant sa nullité cette société a pu prendre une des formes des
sociétés (par exemple une SA, une SARL, etc.), elle a pu être
immatriculée au registre de commerce et partant avoir déjà acquis la
personnalité juridique.
Cette nullité n'a cependant d'effet que sur l'avenir, les actes
antérieurement effectués sont valables, cette nullité étant inopposable
aux tiers.
- La société créée de fait est une société dont les associés se sont
comportés, en fait, comme des associés sans qu’ils en soient
conscients, c'est-à-dire sans avoir voulu créer une société. C’est une
société dont tous les éléments fondamentaux du contrat de société sont
réunis mais, contrairement à la société de fait, elle n'a jamais acquis la
personnalité morale.
Après sa découverte, cette société sera considérée comme société
de droit commun, mais si elle exerce une activité commerciale, elle sera
considérée comme une société en nom collectif entraînant la
responsabilité indéfinie et solidaire des associés.
23
CHAPITRE 2 – LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES
Il s'agit de la société en nom collectif et de la société en
commandite simple.
24
§ 2 – LA GESTION DES SOCIÉTÉS EN NOM COLLECTIF
26
S'agissant de la responsabilité civile des gérants, voir infra chapitre 3 relatif à la SARL,
quant à la responsabilité pénale, elle résulte de nombreuses dispositions de la loi 5/96.
27
Il faut par exemple mentionner dans les statuts que "la société sera dirigée par un ou deux
ou trois…gérants nommés par assemblée générale…" ; à défaut d'une disposition de ce
genre, tous les associés seront considérés des gérants.
25
a. La révocation des gérants associés
Dans les rapports avec les associés, le gérant peut accomplir tous
les actes de gestion dans l’intérêt de la société ; toutefois, les statuts
prévoient souvent une limitation de ses pouvoirs en soumettant certains
28
Dans tous les cas, la révocation abusive (révocation entourée de circonstances vexatoires,
injurieuses, portant atteinte à l’honneur, la réputation et la probité du dirigeant révoqué)
ouvre droit à une indemnisation tandis que la révocation irrégulière (prise selon des formes
non appropriées) peut être annulée.
26
actes à l’autorisation préalable des associés (vente d’immeubles,
dépenses excessives, constitutions de sûretés, etc.).
b - Les pouvoirs du gérant face aux tiers
Dans ses rapports avec les tiers, le gérant engage la société par
les actes qui entrent dans le cadre de l’objet social, par conséquent, et
contrairement à la SARL, la société n'est pas tenue par les actes du
gérant qui dépassent l'objet social. Les clauses statutaires limitant les
pouvoirs des gérants sont inopposables aux tiers.
En cas de pluralité de gérants, chacun d’entre eux peut faire tous
les actes conformément à l’objet social.
Deux fois par an, les associés ont le droit de prendre connaissance
(et éventuellement copie) au siège social des livres comptables, ainsi
que de tous les documents sociaux utilisés par la société au cours de
son activité. A cette fin ils peuvent être assistés d’un conseiller.
Ils peuvent aussi poser des questions par écrit sur la gestion
sociale, auxquelles il doit être répondu également par écrit.
C’est un droit impératif qui peut donner lieu, s’il n’est pas respecté
par les gérants, à des sanctions pénales (article 110).
27
b – L’information préalable aux assemblées
28
fait mention au PV signé par le gérant et accompagné de la réponse de
chaque associé.
C – LA CESSION DES PARTS
Cette question est réglementée par l'article 15 de la loi 5/96.
L’associé qui veut vendre ses parts sociales doit obtenir
l’autorisation de tous les autres associés. En effet, dans les sociétés de
personnes où les associés sont peu nombreux, ces derniers doivent se
protéger contre l’intrusion de personnes indésirables dans la mesure où
«l’intuitu personae» est très fort.
Lorsque l’agrément est refusé, l’associé doit rester dans la société
ou provoquer sa dissolution par une décision de justice pour "justes
motifs".
Pour la cession des parts de la SNC, il faut déposer une copie de
l’acte de cession au siège social contre la remise à l’associé cédant d’un
certificat de dépôt par le gérant.
Pour être opposable aux tiers, la cession doit être inscrite au
registre de commerce.
D - LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS
En cas de non-paiement des dettes par la société et 8 jours29 après
la mise en demeure de celle – ci par acte extrajudiciaire 30, les créanciers
peuvent poursuivre les associés en paiement de l’intégralité du passif
(article 3).
La responsabilité étant solidaire et indéfinie, les associés peuvent
être tenus de payer l’ensemble des dettes sur leurs biens personnels et
un associé risque, s’il est solvable, de payer les dettes des autres
associés insolvables (c'est-à-dire toute la dette sociale). Il aura toutefois
29
- Ce délai peut être prolongé par ordonnance du président du tribunal, statuant en référé,
une seule fois et pour la même durée (article 3 alinéa 2).
30
- Il s’agit d’un acte dressé par un auxiliaire de justice (avocat, huissier de justice, etc.) en
dehors de toute procédure, c'est - à - dire avant toute action en justice.
29
par la suite la possibilité de se retourner contre eux pour récupérer les
sommes payées indûment (action récursoire)31.
§ 4 – LA FIN DE LA SNC
31
- C’est donc une action que le défendeur intente à l’encontre de son débiteur pour obtenir
le remboursement des sommes dont il est redevable.
30
peuvent être des associés en nom, étant donné que ceux-ci sont
qualifiés commerçants (v. article 17 in fine).
La société en commandite simple est réglementée par les articles
19 à 30 de la loi 5/96 et par certaines dispositions qui régissent la SNC.
31
solidairement et indéfiniment ; ce qui constitue une garantie suffisante
pour les créanciers sociaux.
§ 2 - LA GESTION DE LA SCS
32
Y compris la question relative au dépassement de l'objet social et des limites statutaires.
32
Par contre, les décisions extraordinaires, c'est-à-dire qui sont
prises en assemblée générale extraordinaire, donnant lieu à modification
des statuts, ne peuvent être adoptées qu'avec :
- le consentement de tous les commandités,
- et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires.
Les clauses édictant des conditions plus strictes de majorité sont
réputées non écrites.
B - LA CESSION DES PARTS
La règle posée par l'article 27 veut que les parts sociales ne soient
cédées qu'avec le consentement de tous les associés (l'intuitu personae
oblige).
Toutefois, les statuts peuvent prévoir :
En ce qui concerne la cession des parts des commanditaires :
* la libre cession entre les associés (commanditaires ou
commandités) ;
* et pour la cession à des tiers étrangers à la société, le
consentement de tous les commandités et la majorité en nombre et en
capital des commanditaires.
En ce qui concerne la cession des parts d'un commandité, il
ressort du dernier alinéa de l'art. 27 deux limites :
* d'une part, les statuts ne peuvent prévoir la cession que d'une
partie33 des parts sociales des commandités ;
* d'autre part, cette cession ne peut être prévue qu'au profit d'un
commanditaire ou d'un tiers étranger à la société, auquel cas le
consentement de tous les commandités et la majorité en nombre et en
capital des commanditaires est nécessaire.
On doit donc déduire de cet alinéa que la cession de la totalité des
parts d'un commandité à un commanditaire ou à un tiers nécessite le
33
Sinon, il y aura un commandité en moins dans la société.
33
consentement de tous les associés ; il en est de même pour leur cession
à un autre commandité (que ce soit d'une partie ou de la totalité des
parts), puisque le dernier alinéa de l'article 27 ne permet pas de prévoir
de dérogation dans cette hypothèse.
§ 4 - LA FIN DE LA SCS
34
* En cas de redressement ou de liquidation judiciaire d'un des
commandités, d'incompatibilité, de déchéance ou d'incapacité frappant
l'un d'eux, la société est dissoute, à moins que, s'il existe un ou plusieurs
autres commandités, la continuation de la société ne soit prévue par les
statuts ou que les associés ne la décident à l'unanimité des
commandités et la majorité en nombre et en capital des commanditaires
(art 30). Dans ce cas, l'associé sortant est indemnisé de la valeur de ses
droits sociaux, laquelle valeur est déterminée par un expert désigné par
ordonnance du président du tribunal statuant en référé (art 18 al.2).
CHAPITRE 3 – LA S A R L
La SARL était réglementée par le dahir du 1 er septembre 1926 qui
avait rendu applicable au Maroc la loi française du 7 mars 1925.
Actuellement, elle est régie par les articles 44 à 87 de la loi 5/96
qui a abrogé les dispositions du dahir de 1926.
La SARL est considérée comme une société hybride dans la
mesure où elle possède certaines caractéristiques des sociétés de
personnes et d’autres des sociétés de capitaux.
Depuis la loi 5/96, il est devenu possible de créer une SARL à
«associé unique».
34
Depuis la loi 21/05 promulguée par dahir du 14 février 2006, B.O. n° 5400 du 2 mars 2006.
35
activité sous la forme sociétale », raison pour laquelle elle a carrément
supprimé le capital social. "Le capital de la société à responsabilité
limitée est librement fixé par les associés dans les statuts", prévoit le
nouvel art. 46.
Il est vrai qu'en pratique le capital social ne constitue en rien la
garantie des créanciers sociaux puisque « les apports effectués pour
constituer le capital peuvent être librement utilisés et être entièrement
dépensés ou investis juste après la constitution ». Cependant, comment
concevoir dans notre système juridique une société sans aucun apport
capitalisable avec une responsabilité limitée des associés ?
Comme dans les sociétés de personnes, lorsqu'un capital est
prévu, les apports sont représentés par des parts sociales égales, dont
le montant nominal était fixé initialement à 100 dh, ensuite à 10 dh. La loi
24-10 prévoit seulement que le capital social est divisé en parts sociales
à valeur nominale égale, ce qui veut dire qu’il appartiendra désormais
aux associés de déterminer la valeur nominale.
Tout en supprimant le capital social, la loi 24-10 continue quand
même à interdire les apports en industrie dans la SARL (Art. 51 al. 3).
Cependant, dans notre système juridique si l'on interdit les apports en
industrie dans une société, c'est à cause de la responsabilité limitée des
associés ; en plus du fait qu'ils ne sont ni capitalisables ni saisissables.
Or, actuellement si la société est constituée sans aucun capital, les
associés n’y feront aucun apport ni en nature ni en numéraire, alors qu’il
leur est interdit de faire des apports en industrie, on se demandera quel
quatrième type d’apport y feront-ils, et donc quelle responsabilité y
assumeront-ils ?
Toutefois, une exception à cette interdiction a été introduite en droit
français par la loi du 10 juillet 1982 afin de permettre la constitution de
36
SARL entre époux35, elle concerne les conjoints de commerçants et
d'artisans qui travaillent dans l'entreprise familiale.
Bien que les entreprises conjugales ne sont pas de tradition au
Maroc, contrairement à la France où elles sont très courantes, la loi 5/96
a quand même, à toute fin utile, adopté cette exception qui est d'ailleurs
assorties d'un certain nombre de conditions :
1° l'apport en industrie ne peut être effectué que si la SARL a pour
objet l'exploitation d'un fonds de commerce ou d'une entreprise
artisanale36:
* soit que ce fonds ou cette entreprise artisanale aient été apportés
à la société en nature ;
* soit qu'ils aient été créés par la société à partir d'éléments
corporels ou incorporels qui sont apportés en nature à la SARL37 ;
2° seul l'apporteur38 du fonds ou de l'entreprise artisanale ou de
certains éléments seulement, dans le cas où le fonds est créé par la
société, peut apporter son industrie ;
3° à la condition que l'activité principale de cet apporteur (ou de
son conjoint) soit liée à la réalisation de l'objet social (c'est-à-dire du
fonds de commerce ou de l'entreprise artisanale)39.
35
- Rappelons que depuis la loi du 23/12/1985, il est permis de constituer société entre
époux en France.
36
- Ce qui exclue les sociétés exerçant une activité agricole ou libérale, V. MERLE (Ph),
Droit commercial, Sociétés commerciales, 3ème édition, Paris, Précis Dalloz, 1992, n° 181 et
de JUGLART (M) et IPPOLITO (B), Cours de droit commercial, Les sociétés commerciales,
2ème volume, 8ème édition, Paris, MONTCHRESTIEN, 1988, p. 682.
37
- Ce qui exclue les apports en nature lorsque la société achète un fonds de commerce ou
lorsqu'elle le crée en constituant tous ses éléments elle-même, c'est-à-dire sans recevoir en
apport aucun élément ni corporel, ni incorporel par un apporteur.
38
- Ou son conjoint, bien entendu, puisque c'est là le but de l'introduction en France de cette
exception à la règle.
39
- C'est à juste titre que G. RIPERT et R. ROBLOT, Traité élémentaire de droit commercial,
T.I, 14ème éd., Paris, L.G.D.J., 1991 n° 924, considèrent que les parts, représentatives d'un
apport lié à l'activité professionnelle de l'apporteur, sont incessibles et intransmissibles, et
doivent être annulées lorsque leur titulaire quitte la société.
37
Désormais, la loi 24-10 continue à interdire les apports en industrie
dans la SARL au moment où elle a purement et simplement supprimé le
capital social. Dans cette hypothèse, si la société est constituée sans
aucun capital, donc les associés n’y feront aucun apport ni en nature ni
en numéraire, alors qu’il leur est interdit de faire des apports en industrie,
on se demandera quel quatrième type d’apport y feront-ils, et donc
quelle responsabilité y assumeront-ils ?
B – LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS
L’avantage de ce type de société consiste dans la responsabilité
des associés qui est limitée au montant de leurs apports. En cas de
difficultés, leur patrimoine personnel ne sera pas mis en cause comme
dans les SNC.
Cependant, en pratique, cette limitation de responsabilité est
souvent mise en échec par le mécanisme du cautionnement bancaire
demandé aux associés, qui subordonne les prêts octroyés aux
entreprises à la mise en œuvre d’une telle garantie.
38
l’investissement40, de l’assurance, de la capitalisation41 et de l’épargne
ne peuvent adopter la forme de la SARL. Cette dérogation au principe
libéral s'explique par une certaine crainte du législateur quant au crédit et
à la solvabilité d'une telle société.
40
- Les sociétés d'investissement sont notamment les SICAV (les sociétés d'investissement
à capital variable, spécialisées dans le placement des valeurs mobilières) et les sociétés
d'investissement qui cherchent à promouvoir l'investissement réel (c'est-à-dire dans des
domaines autres que financiers). Si ces sociétés ne peuvent adopter la forme de la SARL,
c'est parce qu'il est interdit aux SARL d'émettre des valeurs mobilières et donc de recourir à
la collecte des fonds du public (v. art. 54 de la loi).
41
La capitalisation boursière est l'évaluation des titres selon leur cotation à la bourse des
valeurs.
42
- On verra plus loin qu'il en est de même en ce qui concerne les SA pour le président du
conseil d'administration, le directeur général, les directeurs généraux délégués, le président
et le vice-président du conseil de surveillance ainsi que pour les membres du directoire.
43
- Cette possibilité de nommer un gérant étranger est très utile lorsque tous les associés
sont des personnes morales.
39
B – LA CESSATION DES FONCTIONS DE GÉRANT
Le gérant de la SARL a la possibilité de démissionner et les
associés peuvent le révoquer par décision représentant au moins trois
quarts des parts sociales (art. 69).
Une révocation abusive, de même qu’une démission abusive, peut
donner lieu à des dommages-intérêts au profit du gérant ou de la
société. En outre, le gérant est révocable par les tribunaux pour cause
légitime, à la demande de tout associé (art. 69 al. 2).
Enfin, l’arrivée du terme ou la survenance d’un événement
personnel (incapacité, déchéance, etc.) entraînent la fin des fonctions du
gérant.
41
SECTION 3 – LA SITUATION DES ASSOCIÉS
La situation des associés a trait à leur droit à l'information et la
communication, à leurs pouvoirs, à leur responsabilité et à la cession de
leurs parts dans la société.
§ 1 – INFORMATION ET COMMUNICATION
42
A – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE ANNUELLE
Elle doit se tenir dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice,
cette assemblée ne peut se faire par correspondance (article 71 al. 1).
Les associés peuvent être représentés par d’autres associés, leur
conjoint ou une autre personne si les statuts le prévoient (ce qui est
rare).
L’assemblée est convoquée soit par le gérant, soit par un
commissaire aux comptes en cas de problème, soit par un mandataire
désigné à la demande d’un associé par ordonnance du président du
tribunal statuant en référé (article 71).
Cette assemblée est obligatoire, de même qu’une réunion
demandée par un ou plusieurs associés détenant la moitié des parts
sociales ou détenant, s’ils représentent au moins le quart des associés,
le quart des parts sociales (article 71 al. 4).
Elle a pour fonction principale l’approbation des comptes annuels,
mais de nombreuses autres décisions peuvent être prises par les
associés à cette occasion (nomination et révocation du gérant,
autorisations diverses, etc.).
Le nombre de voix dont bénéficie chaque associé est équivalent au
nombre de parts détenues44 (article 72) et les décisions sont prises par
un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts
sociales. Si cette majorité n’est pas obtenue, les associés sont
convoqués une seconde fois, et les décisions sont prises à la majorité
des votes émis, quel que soit le nombre des votants (article 74).
Rappelons que la révocation du gérant nécessite toujours la
majorité représentant au moins trois quarts des parts sociales.
44
C'est-à-dire que chaque associé dispose d'un nombre de voix égal à celui des parts
sociales qu'il détient.
43
Les délibérations donnent lieu à un procès-verbal qui contient
toutes les indications sur la tenue et le déroulement de l’assemblée (lieu
et date de la réunion, associés présents, excusés ou représentés,
résolutions acceptées ou rejetées, etc.) (article 73).
B – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
Ce deuxième type d’assemblée permet de modifier les statuts.
L’assemblée générale extraordinaire concerne toutes les décisions
importantes qui doivent être prises à une forte majorité. Toute
modification des statuts sera décidée par les associés représentant au
moins les trois quarts du capital social (article 75).
Cette majorité est nécessaire car les décisions prises peuvent
entraîner des conséquences graves pour la société, et par conséquent
pour les intérêts des associés (changement de dénomination, de siège
social, fusion, dissolution, etc.).
Toutefois, pour décider de l’augmentation du capital par
incorporation de bénéfices ou de réserves, la majorité requise est
seulement de la moitié des parts sociales.
Par ailleurs, les associés ne peuvent changer la nationalité de la
société. De même, la majorité ne peut, en aucun cas, obliger un associé
à augmenter son engagement social.
44
partie de son apport (ou même quelque fois rien), mesurant ainsi
l’étendue de sa responsabilité.
45
Ce qui veut dire une double majorité.
45
Dans le cas contraire, les parts doivent être rachetées par les
associés ou par un tiers agrée par les associés, dans les 30 jours du
refus, à un prix déterminé à dire d’expert.
La société peut également, avec le consentement de l’associé
cédant46, décider, dans le même délai, de réduire son capital du montant
de la valeur nominale des parts de cet associé et de racheter elle-même
ces parts au prix également déterminé à dire d’expert.
Si, à l’expiration du délai imparti, aucune de ces solutions n’est
intervenue, l’associé peut réaliser la cession initialement prévue.
46
Et ce pour des raisons fiscales.
47
Capitaux propres : ensemble des ressources financières définitivement à la disposition de
l'entreprise. On parle aussi de fonds propres : ressources internes d'une entreprise (opposé à
endettement, emprunt).
46
Remarque sur le cas particulier de la SARL à associé unique :
Il convient enfin de préciser que ces mêmes règles sont
applicables à la SARL à associé unique (constitution, gérance,
dissolution), ses particularités tiendront compte du fait de l’existence d’un
seul associé ; ainsi, les décisions sont-elles prises unilatéralement par
l’associé unique, ce qui n’exclut pas la tenue d’un registre des
assemblées.
48
- B.O. n° 4422 du 17/10/1996, p. 661.
47
SECTION 1 – LES CARCTERES GENERAUX
Comme pour toute société, la S.A. obéit pour sa constitution à des
conditions de forme (V. pour ces dernières, chapitre 1) et des conditions
de fond.
1 – La qualité d’associés : Le nombre des associés d’une SA doit
être au minimum de 5 ; il n’existe pas de maximum comme pour la
SARL49. La capacité civile suffit : de fait, toute personne physique ou
morale, marocaine ou étrangère peut acquérir des actions d’une SA.
2 – Le capital social : Le montant des apports doit être au moins
égal à 300 000 dh lorsque la société ne fait pas appel public à l’épargne
et à 3 millions de dh lorsqu’elle fait appel public à l’épargne, c'est-à-dire
quand les fondateurs utilisent des moyens publicitaires pour inciter des
personnes à devenir leurs associés.
Le capital social est divisé en actions dont le montant nominal ne
peut être inférieur à 50 dh, et à 10 dh pour les sociétés dont les titres
sont cotés en bourse (art. 246 al. 3 modifié par la loi 20/05). Alors que la
valeur nominale était de 100 dh, les pouvoirs publics ont expliqué cette
baisse par le fait de rendre les S.A. accessibles à un large éventail
d'épargnants et donc de redynamiser le marché boursier marocain. Or,
dans la réalité, le droit de souscription aux sociétés nouvellement
introduites à la cote de Casablanca n'a jamais atteint ce niveau de prix
(10 dh) !
3 – Les apports : Les associés qu’on nomme des actionnaires
peuvent faire des apports en numéraire et en nature50, les apports en
industrie étant interdits.
49
L’article 9 de la loi 17/95 stipulait qu’une SA qui compte plus de 100 actionnaires est
réputée faire publiquement appel à l’épargne. Cette disposition a été abrogée par l'article 5
de la loi n°23/01promulguée par dahir du 21 avril 2004. B.O. n° 5210 – 6 mai 2004.
50
V. introduction
48
La contrepartie des apports est représentée par des titres
négociables qu’on appelle des actions ; ces dernières peuvent être
cotées en bourse. Par conséquent, toute personne peut acheter ou
céder librement les actions qu’elle détient sur ce marché par
l’intermédiaire des sociétés de bourse51.
4 – L’objet social : La forme de la SA est imposée pour certaines
activités économiques : l’activité bancaire, les entreprises
d’investissement, les entreprises de crédit immobilier.
SECTION 2 – LA GESTION DE LA SA
La nouvelle loi offre désormais un choix entre deux types de
gestion de la SA : un mode traditionnel à l’instar de celui prévu par le
dahir de 1922, avec un conseil d’administration et son président, et un
type nouveau, avec un directoire et un conseil de surveillance, repris sur
la législation française elle-même inspirée du droit allemand (Vor stand
et Aufsitchtsrat)52.
En introduisant ce nouveau type de gestion, le législateur français
avait pour but de faire introduire dans le directoire (qui est -
contrairement au conseil d’administration ouvert aux non – actionnaires)
les salariés de l’entreprise et plus particulièrement les hauts cadres. Il
est cependant étonnant qu’en France plus de 99% des SA utilisent le
mode traditionnel d’administration et moins de 1% ont recours au
nouveau système avec directoire et conseil de surveillance.
Les SA ont le libre choix entre ces deux modes de gestion, soit
pour celles qui se créent, soit pour celles qui existent déjà ; la société
peut même adopter l’un d’eux lors de sa constitution, et décider de le
51
La loi 20/05 a interdit de soumettre la négociabilité des actions cotées en bourse à
l'agrément des actionnaires (art.255).
52
- Lois allemandes du 30/1/1937 et 6/9/1965.
49
changer par l’autre au cours de la vie sociale, par AG extraordinaire, en
modifiant les statuts.
Nous envisagerons donc dans cette section d’abord, le type
traditionnel d’administration, ensuite, le type moderne.
50
qu’il ne doit pas perdre les bénéfices de son contrat de travail, autrement
dit, il doit continuer à percevoir son salaire, d’acquérir l’ancienneté.
Mais le nombre des administrateurs salariés de la société, en vertu
d’un contrat de travail, ne peut toutefois pas dépasser le 1/3 des
membres du conseil d’administration ; on remarquera cependant que la
loi ne prévoit pas de sanction en cas de dépassement ! Il y a lieu de
penser que les nominations excédentaires peuvent être frappées de
nullité.
b – La cessation des fonctions
comme le législateur n’a pas exigé un délai minimum d’ancienneté du contrat de travail, rien
n’interdit à l’intéressé de décrocher de la société un contrat de travail juste avant sa
nomination au poste d’administrateur.
51
d – Les pouvoirs du conseil d’administration
52
B – LA DIRECTION GENERALE DE LA SOCIETE : LE PDG OU LE DG
57
- En cas de silence des statuts, stipule l'article 67dans sa nouvelle rédaction, la direction
générale est assurée par le président du conseil d'administration.
58
- Une fois le choix fait, le conseil d'administration doit en informer la prochaine assemblée
générale et procéder aux formalités de dépôt, de publicité et d'inscription au registre de
commerce.
59
- Si le directeur général est un administrateur, la durée de ses fonctions ne peut pas
excéder celle de son mandant.
53
La révocation du directeur général ou du directeur général délégué
peut intervenir à tout moment, mais elle peut donner lieur à des
dommages intérêts si elle est décidée sans juste motif. Cependant, cette
révocation ne donne pas lieu à la résiliation de leur contrat de travail s'ils
sont en même temps salariés de la société.
2 - Pouvoirs
Le directeur général assume sous sa responsabilité la direction
générale de la société. Il la représente dans ses rapports avec les tiers.
Il peut demander au président de convoquer le conseil
d'administration sur un ordre du jour déterminé, et ce dernier est lié par
cette demande.
Sous réserve des pouvoirs attribués au conseil d'administration et
aux assemblées générales, et dans les limites fixées par les statuts, le
cas échéant, le directeur général est investi des pouvoirs les plus
étendus pour agir au nom de la société. Il engage la société même pour
les actes qui dépassent l’objet social. Les limites statutaires ou celles
fixées par le conseil d'administration sont inopposables aux tiers.
L'étendue et la durée des pouvoirs des directeurs généraux
délégués vis-à-vis de la société sont déterminées par le conseil
d'administration sur proposition du directeur général. Mais à l'égard des
tiers, ils disposent des mêmes pouvoirs que le directeur général.
b – Le président du conseil d'administration
1. Statut
L’article 63 exige que le président soit élu par le conseil
d’administration exclusivement en son sein ; il doit donc obligatoirement,
à peine de nullité de sa nomination, être un administrateur de la société
54
et être une personne physique ; la durée de sa présidence ne peut
excéder celle de son mandat d’administrateur, mais il est rééligible60.
Il peut également être révoqué "ad nutum" par le conseil
d'administration. Comme il est administrateur, il peut aussi être révoqué
en tant que tel par l'assemblée générale et il sera indirectement mis fin à
sa fonction de président.
La révocation ou la cessation de fonction du président, pour être
opposable aux tiers, doit faire l'objet d'une inscription au registre de
commerce.
2. Pouvoirs
Le président du conseil d'administration, s'il n'est pas en même
temps PDG, il n'est plus investi des pouvoirs les plus étendus pour agir
en toutes circonstances au nom de la société, il ne représente plus la
société dans ses rapports avec les tiers ; il se contente désormais de :
- représenter le conseil d'administration ;
- organiser et diriger ses travaux, et en rendre compte à l'assemblée
générale ;
- veiller au bon fonctionnement des organes de la société et de
s'assurer que les administrateurs sont en mesure de remplir leur
mission.
Ce n'est que dans le cas où les statuts gardent le silence sur le
choix laissé au conseil d'administration relatif à la formule de gestion,
c'est-à-dire le recours à la nomination d'un directeur général, que le
président se charge de la direction générale de la société, mais dans ce
cas, sous le nom de Président Directeur Général (PDG). Et lorsque le
président assure la direction générale de la société, ce sont alors les
60
- A la différence de la loi française qui fixe à 2 le nombre de mandats que le président peut
exercer simultanément dans des SA, la loi 17/95 n’interdit guère le cumul de mandats, elle
ne prévoit non plus aucune limite d’âge, alors qu’en France cette limite est de 65 ans à
défaut de disposition statutaire.
55
mêmes dispositions concernant les pouvoirs du directeur général qui
s'appliquent.
56
Et, lorsqu'une personne morale membre du conseil de surveillance
est représentée par une personne physique, il est interdit à cette
dernière de faire partie du directoire.
C’est l’acte de nomination établi par le conseil de surveillance qui
fixe le montant et le mode de rémunération de chacun des membres du
directoire.
Lorsqu’un salarié devient membre du directoire, il ne perd pas le
bénéfice de son contrat de travail, par conséquent, rien n’empêche à ce
qu’il perçoive un salaire en plus de sa rémunération en tant que membre
du directoire.
b – Cessation des fonctions
57
mais le dépassement des limites statutaires nécessite l'agrément de
l'assemblée générale.
Si le conseil de surveillance refuse de donner son autorisation, le
directoire peut saisir l'assemblée générale pour trancher. Seulement, il y
a lieu de préciser que la loi marocaine, à la différence du droit français,
confère le pouvoir de convoquer l’assemblée générale non pas au
directoire mais au conseil de surveillance ! Et la loi 20/05 n'a pas modifié
pour autant cette situation (V. art. 116). Néanmoins, le dépassement de
ces autorisations engage la société.
La société est représentée par un président du directoire nommé et
révoqué en tant que tel par le conseil de surveillance.
Les délibérations du directoire sont réglées par les statuts
(fréquence des réunions, quorum, majorité, etc.).
Par ailleurs, comme le directoire exerce ses fonctions sous le
contrôle du conseil de surveillance (art. 78 dernier alinéa), il doit établir à
l’intention de ce dernier un rapport trimestriel sur la gestion sociale et lui
présenter annuellement, ainsi qu'à l'assemblée générale annuelle, un
certain nombre de documents visés par l’art 141 notamment l’inventaire
et l’état de synthèse (art. 104 al. 8 et 9) et présente un rapport aux
actionnaires lors de l’assemblée générale ordinaire annuelle.
B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE
a – Conditions
59
§ 1 – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
Elle se tient, comme pour toutes les sociétés, dans les 6 mois qui
suivent la clôture de l’exercice. Les conditions de quorum sont de un
quart des actions sur première convocation ; lorsque l’assemblée ne
peut valablement délibérer, il doit être procédé à une deuxième
convocation, auquel cas, aucun quorum n’est requis.
b – Déroulement
Les décisions sont prises à la majorité des voix (la moitié plus une).
Tout associé peut participer aux assemblées, mais quelque fois les
statuts exigent un minimum d’actions qui ne peut être supérieur à 10.
Les participants signent une feuille de présence qui est visée par le
bureau composé d’un président, d’un secrétaire et de deux scrutateurs61.
Après lecture des rapports des dirigeants et du commissaire aux
comptes, les résolutions sont mises aux voix (approuvées ou rejetées). À
61
Art. 134.
60
la fin de la séance, on dresse un procès-verbal de réunion que chaque
associé peut consulter62.
c – Attributions
61
Toutefois, certaines décisions ne peuvent être décidées qu’à
l’unanimité des actionnaires ; il en est ainsi de l’augmentation du capital
par majoration de la valeur nominale des actions, à moins qu’elle ne soit
réalisée par incorporation de réserves, bénéfices… (art. 184), il en est de
même de la transformation de la SA en société en nom collectif.
Remarques :
- À côté de ces deux types d’assemblées, on trouve des
assemblées spéciales qui réunissent les actionnaires qui disposent de
titres spécifiques (actions prioritaires sans droit de vote, actions de
priorité).
- Comme pour les SARL, la responsabilité des associés est limitée
aux apports et ne devient effective qu’à la dissolution de la société.
62
nominative depuis deux ans au moins au nom du même actionnaire. Ce
droit de vote double est attribué soit par les statuts, soit par une
assemblée générale extraordinaire (art. 257);
- les actions à dividende prioritaire sans droit de vote : dont les
titulaires ont une priorité par rapport aux titulaires d’actions ordinaires
pour la distribution d’un premier dividende64 et, en contrepartie, ils sont
privés du droit de participer aux assemblées générales et d’y voter ;
- les actions d’apports : c'est-à-dire des apports en nature ; etc.
B - LES OBLIGATIONS
Ce sont des titres négociables qui représentent une créance à long
terme sur la société et donnent droit à la perception d’intérêts (alors que
les actionnaires ne sont pas assurés de toucher un dividende annuel).
La valeur nominale des obligations ne peut être inférieure à 50 dh, et à
10 dh pour les sociétés dont les titres sont cotés en bourse (art.292
al.2)65.
Leurs titulaires ne disposent pas du droit de vote.
Les sommes obtenues par la société au moyen de cette technique
particulière de crédit, lui permettent d’investir.
L’obligation joue donc un rôle important dans la vie financière des
sociétés ; c’est pourquoi, afin d’attirer des capitaux, les sociétés ont été
conduites à créer des types d’obligations donnant droit à des avantages
spécifiques.
Ainsi, certaines obligations ne donnent droit qu’à un intérêt fixe,
d’autres offrent, en plus, une participation aux bénéfices (obligations
participantes), de même qu’il existe des obligations convertibles en
64
- Il s’agit d’un dividende qui est prélevé sur le bénéfice distribuable de l’exercice avant
toute autre affectation. Ce dividende se situe donc au 4 ème rang après les prélèvements de
frais de constitution, l'augmentation du capital, la réserve légale et les pertes des exercices
antérieurs.
65
Le même argument des pouvoirs publics vu supra à propos de la valeur nominale actuelle
des actions vaut pour les obligations, surtout concernant les obligations convertibles en
actions, nous dit la note de présentation du projet de loi.
63
actions et des obligations avec bons de souscription d’actions, qui
permettent à leur titulaire de devenir actionnaires de la société
émettrice66.
- Les obligations convertibles en actions (OCA) : ce sont des
obligations qui permettent à leurs titulaires de demander, à tout moment
ou à certaines périodes déterminées fixées par le contrat d'émission, à
les convertir en actions. C'est la raison pour laquelle leur taux d'intérêt
est plus faible que celui des obligations ordinaires.
- Les obligations à bons de souscription d'actions (OBSA) : ce sont
des obligations auxquelles, lors de leur émission, sont attachés des bons
qui donnent droit à la souscription à un certain nombre d'actions, dans
des conditions et des délais fixés préalablement. Le bon de souscription
a une autonomie par rapport à l'obligation ; il peut non seulement
permettre la souscription d'actions, mais il peut être cédé à un tiers. Leur
taux est également inférieur à celui des obligations ordinaires.
À la différence des obligations convertibles, les titulaires des OBSA
ne sont pas obligés, à l'arrivée des délais de libération des actions,
d'opter entre la conservation de leur situation d'obligataire et l'acquisition
de la qualité d'actionnaire. Autrement dit, les OBSA ne prennent pas fin
avec la libération des actions objet des bons de souscription ; dans les
délais fixés, le titulaire des OBSA reste obligataire même après avoir
acquis la qualité d'actionnaire en cumulant ainsi les deux qualités jusqu'à
la fin du délai de remboursement des obligations.
Dans les deux cas (OCA ou OBSA), il y a augmentation du capital,
la valeur des actions étant celle de la date des libérations, elle est
généralement prévue dans le contrat d'émission.
66
- Ces nouvelles obligations, bien que non réglementées par la loi, elles sont susceptibles
de connaître un grand essor en pratique.
64
C - LES CERTIFICATS D’INVESTISSEMENT
De nos jours, on trouve sur le marché de nombreux titres utilisés
par les sociétés afin de se procurer des capitaux ; parmi ces titres on
peut citer les certificats d’investissement.
Ce sont des actions démembrées qui ont pour fonction de procurer
des dividendes à de nouveaux actionnaires qui ne possèdent pas de
droit de vote, ce dernier étant représenté par des certificats de vote, ils
sont répartis entre les anciens actionnaires pour éviter des changements
de majorité.
65
* L’apport partiel d’actifs : c’est une technique, enfin, qui consiste
pour une société à apporter une partie de son patrimoine à une autre
société tout en conservant sa structure juridique d’origine.
Remarque sur la dissolution des S.A.:
Outre les causes communes à toutes les sociétés, les SA doivent
être dissoutes :
- si le nombre des actionnaires devient inférieur à 5 pendant plus
d’un an,
- lorsque le capital devient inférieur au minimum légal,
- ou enfin si les capitaux propres deviennent inférieurs au quart du
capital social et qu’ils ne sont pas constitués dans les deux ans à
hauteur au moins du quart du capital social (article 357).
BIBLIOGRAPHIE DE BASE
I – DROIT MAROCAIN
66
مطبعة، الرباط، المتعلق بالمجموعة ذات النفع االقتصادي13.97 والقانون رقم
سنة5 و الجزء2004 سنة4 و3 الجزء، 2003 سنة2 و1 الجزء،المعارف الجديدة
.2005
-----------------------------------------
II – DROIT FRANÇAIS
- ANDRIEUX (Ph) et RAVEL (J), Code annoté des sociétés commerciales, 3 ème éd.,
Paris, Ed. Groupe revue fiduciaire, avril 1995.
- BESARD (P), La société anonyme, Paris, Montchrestien, 1986.
- CHARTIER (Y), Droit des affaires, T 2, Sociétés commerciales, Paris, Thémis, PUF,
ème
3 éd., 1992.
- COZIAN (M) et VIANDIER (A), Droit des sociétés, Paris, Litec, 4 ème éd., 1991.
- GUIRAMAND (F), HERAUD (A), Manuel et applications : Droit des sociétés,
Épreuve n°1, 5ème éd., Paris, Dunod, 1988, Coll. Expert sup. DECF.
- GUYON (Y), Droit des affaires, T 1, Droit commercial général et sociétés, 6 ème éd.,
Economica, 1990.
- GUYON (Y), La société anonyme, Paris, Dalloz, 1994, Coll. Connaissance du droit.
- HAMEL (J), LAGARDE (G) et JAUFFRET (A), Droit commercial, T. I, sociétés,
groupements d'intérêt économique, entreprises publiques, 2 ème édition, 2ème volume, par
Gaston LAGARDE, Paris, Dalloz, 1980.
- HEMARD (J), TERRE (F) et MABILAT (P), Sociétés commerciales, Paris, Dalloz, T
1 : 1972, T 2 : 1974, T 3 : 1978.
- HOUIN (R) et BOULOC (B), Les grands arrêts de la jurisprudence commerciale, T
1, 2ème éd., Paris, Sirey, 1976.
- JEANTIN (M), Droit des sociétés, 2ème édition, Paris, MONTCHRESTIEN, 1992.
- de JUGLART (M) et IPPOLITO (B), Cours de droit commercial, Les sociétés
commerciales, 2ème volume, 8ème édition, Paris, MONTCHRESTIEN, 1988.
- Mémento Pratique Lefebvre, Sociétés commerciales 1996, Paris, Francis Lefebvre,
1995.
- MERLE (Ph.), Droit commercial, Sociétés commerciales, 3 ème édition, Paris, Précis
Dalloz, 1992.
- MERLE (Ph) et CHEVALLIER-MERLE (E), L'application jurisprudentielle de la loi du
24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales, Paris, Dalloz, 1976.
- MESTRE (J) et FAYE (S) ou Lamy sociétés, Lamy sociétés commerciales, 1992.
67
- RIPERT (G) et ROBLOT (R), Traité élémentaire de droit commercial, T.I, 14 ème éd.,
Paris, L.G.D.J., 1991.
- SAINTOURENS (B), Droit des sociétés, Cours, 2ème éd. Paris, Vuibert, 1998, Coll.
Expertise comptable.
- SINE (L), Droit des sociétés, 2ème éd. Paris, Dunod, 1999.
68
TABLE DES MATIERES
INTODUCTION........................................................................2
I - IMPORTANCE DU DROIT DES SOCIÉTÉS.............2
II – LÉGISLATION.........................................................2
Chapitre 1 - LE CONTRAT DE SOCIÉTÉ.......................................4
Section 1 – LES CONDITIONS DE FORMATION DES
SOCIÉTÉS............................................................................................4
§ 1 – LES CONDITIONS DE FOND.........................................4
A – LES ASSOCIES 5
a - La capacité 5
b – Le nombre d'associés 6
B – LES APPORTS 6
a. Les apports en numéraire 6
b. Les apports en nature 6
c. Les apports en industrie 7
C – LE PARTAGE DES BENEFICES 7
D – "L’AFFECTIO SOCIETATIS" 8
§ 2 – LES CONDITIONS DE FORME......................................8
A – LES STATUTS 8
B - SOUSCRIPTION DU CAPITAL ET LIBERATION DES APPORTS
9
a - La libération des apports en numéraire 9
b - La libération des apports en nature10
C - LE DEPÔT DES FONDS EN BANQUE 11
D - LA DECLARATION DE SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT
12
E – LES FORMALITES DE DEPÔT AU TRIBUNAL 13
F – LA PUBLICITE DE LA CONSTITUTION 13
Section 2 – ATTRIBUTS DES SOCIÉTÉS.................................14
69
§ 1 – LA DENOMINATION SOCIALE.....................................14
§2 – LE SIEGE SOCIAL ET LA NATIONALITE.....................14
A – AU NIVEAU NATIONAL 14
B – SUR LE PLAN INTERNATIONAL : SOCIÉTÉS INTERNATIONALES
ET SOCIÉTÉS multinationales 15
§3 – LA CAPACITE DE LA SOCIETE....................................16
§4 – LE PATRIMOINE............................................................17
section 3 – LA FIN DES SOCIÉTÉS..........................................17
Section 4 – CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS DE DROIT
PRIVE.................................................................................................19
§ 1 – SOCIÉTÉS CIVILES ET SOCIÉTÉS COMMERCIALES
.........................................................................................................19
§ 2 – SOCIÉTÉS DE PERSONNES ET SOCIÉTÉS DE
CAPITAUX.......................................................................................19
A – LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES (SNC ET SCS) 19
B – LES SOCIÉTÉS DE CAPITAUX OU PAR ACTIONS 20
§ 3 – LA SARL........................................................................20
§ 4 – LES SOCIÉTÉS SANS PERSONNALITE.....................21
A – LA SOCIETE EN PARTICIPATION 21
B –SOCIETE CREEE DE FAIT / SOCIETE DE FAIT 23
Chapitre 2 – LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES...........................24
Section 1 – LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF.......................24
§ 1 – LES CARACTERES GENERAUX.................................24
A – LE CAPITAL ET LA RESPONSABILITÉ 24
B – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS 24
§ 2 – LA GESTION DES SOCIÉTÉS EN NOM COLLECTIF. 25
A – LES CONDITIONS DE LA GÉRANCE 25
B – LA CESSATION DES FONCTIONS 25
a. La révocation des gérants associés 26
b. La révocation du gérant non associé 26
70
C – LES POUVOIRS DU GÉRANT 26
a - Les pouvoirs du gérant face à ses associés 26
b - Les pouvoirs du gérant face aux tiers 27
§ 3 - LES REGLES CONERNANT LES ASSOCIÉS..............27
A – LE DROIT D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION 27
a – L’information au siège social 27
b – L’information préalable aux assemblées 28
B – LE POUVOIR DES ASSEMBLÉES 28
C – LA CESSION DES PARTS 29
D - LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS 29
§ 4 – LA FIN DE LA SNC......................................................30
Section 2 - LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE SIMPLE..............30
§ 1 - LES CARACTERES GENERAUX..................................31
A- LES ASSOCIÉS 31
B - LES APPORTS ET LE CAPITAL 31
§ 2 - LA GESTION DE LA SCS..............................................32
§ 3 - LES REGLES CONCERNANT LES ASSOCIÉS...........32
A - LE POUVOIR DES ASSOCIÉS 32
B - LA CESSION DES PARTS 33
§ 4 - LA FIN DE LA SCS........................................................34
Chapitre 3 – LA S A R L..............................................................35
Section 1 – CARACTERES GENERAUX..................................36
§ 1 – CAPITAL ET RESPONSABILITE..................................36
A – LE CAPITAL ET LES APPORTS 36
B – LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS 39
§ 2 – CAPACITE ET OBJET SOCIAL...................................39
A – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS 39
B – L'OBJET SOCIAL 39
Section 2 – LA GESTION DE LA SARL.....................................40
§ 1 – LE GERANT..................................................................40
71
A – LES CONDITIONS DE LA GÉRANCE 40
B – LA CESSATION DES FONCTIONS DE GÉRANT 40
§ 2 – POUVOIRS ET RESPONSABILITÉ DES GERANTS. . .41
A – LES POUVOIRS 41
B – LA RESPONSABILITÉ DU GÉRANT 41
a – La responsabilité civile 41
b – La responsabilité pénale 42
Section 3 – LA SITUATION DES ASSOCIÉS............................42
§ 1 – INFORMATION ET COMMUNICATION........................42
§ 2 – LES POUVOIRS DES ASSOCIÉS................................43
A – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE ANNUELLE 43
B – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE 44
§ 3 – LA RESPONSABILITE DES ASSOCIÉS......................45
§ 4 – LA CESSION DES PARTS...........................................45
Section 4 – LA DISSOLUTION DE LA SARL.............................47
Chapitre 4 – LA SOCIETE ANONYME..........................................48
Section 1 – LES CARCTERES GENERAUX.............................49
Section 2 – LA GESTION DE LA SA.........................................50
§ 1 - LA SA AVEC CONSEIL D’ADMINISTRATION..............51
A- LE CONSEIL D’ADMINISTRATION 51
a – Composition 51
b – La cessation des fonctions 52
c – La rémunération 53
d – Les pouvoirs du conseil d’administration 53
B – LA DIRECTION GENERALE DE LA SOCIETE : LE PDG OU LE DG
54
a – Le directeur général et ses directeurs généraux
délégués 55
1. Statut.......................................................................55
2 - Pouvoirs.................................................................55
72
b – Le président du conseil d'administration 56
1. Statut.......................................................................56
2. Pouvoirs.................................................................56
§ 2 – LA S.A AVEC DIRECTOIRE ET CONSEIL DE
SURVEILLANCE.............................................................................57
A – LE DIRECTOIRE 57
a – Conditions 57
b – Cessation des fonctions 58
c – Pouvoirs du directoire 58
B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE 60
a – Conditions 60
b – Pouvoirs 60
Section 3 - LA SITUATION DES ASSOCIÉS.............................61
§ 1 – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES................................61
A - L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE 61
a – Convocation 61
b – Déroulement 62
c – Attributions 62
B – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES EXTRAORDINAIRES 62
a – Principales attributions 62
b - Quorum et majorité 63
§ 2 - LES TITRES EMIS PAR LES SA...................................64
A - LES ACTIONS 64
B - LES OBLIGATIONS 65
C - LES CERTIFICATS D’INVESTISSEMENT 66
Section 4 - LES MOYENS DE CONCENTRATION...................67
Chapitre 5 - LA SOCIETE EN COMMANDITE PAR ACTIONS.....68
Section 1 – CARACTERES GENERAUX..................................70
§ 1 – LES ASSOCIES............................................................70
A – LE STATUT DES COMMANDITÉS 71
73
B – LE STATUT DES COMMANDITAIRES 71
§ 2 – LE CAPITAL..................................................................71
Section 2 – FONCTIONNEMENT..............................................72
§ 1 – LA GERANCE...............................................................72
A – NOMINATION DES GÉRANTS 72
B – REVOCATION DES GERANTS 73
C – ATTRIBUTIONS DES GERANTS 73
§ 2 – LES ASSEMBLEES D’ACTIONNAIRES.......................74
§ 3 – LE CONTROLE DE LA SCA.........................................75
A – LES COMMISSAIRES AUX COMPTES 76
B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE 76
a – Statut77
b - Attributions 77
c - Responsabilité 78
BIBLIOGRAPHIE DE BASE..........................................................80
TABLE DES MATIERES........................................................82
74