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Droit Des Sociétés Approfondis

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DSA

Leçon n°1 : les techniques contractuelles sociétaires

1) Les pactes d'actionnaires ou associés

= conventions extrastatutaires ; conventions conclues entre associés ou actionnaire, en complément


des statuts. A pour objet d'organiser à travers un contrat les relations entre les associés ou les
actionnaires

JP > Les statuts n'ont pas le monopole en matière d'organisation des relations entre assos/action
mais hiérarchiquement sont supérieur.

On lui applique les conditions générales de validité des contrats = droit commun des contrats

S'ajoute à cela trois conditions soulevées par la JP

= Le pacte ne doit pas être contraire à l'OP sociétaire (principe d'intangibilité, principe de libre
révocabilité, droit de vote des associés ...)

= Les dispositions du pacte ne doivent pas être contraires aux statuts

= Le pacte doit respecter l'intérêt social (l'intérêt de la société)

Une durée du pacte doit être fixée afin d'éviter des engagements perpétuels = en pratique les durées
sont fixées entre 5 et 10 ans

Le pacte a un effet relatif = dans la mesure où c'est une convention, par définition elle ne lie que les
signataires.

(ex : pacte définit dans quel sens les associés doivent voter en AG, un signataire ne respecte pas.
Peut-on opposer le pacte pour obtenir la nullité de la décision en AG ? Non car la société est un
tiers à la convention. Par contre signataires peuvent se retourner contre le signataire qui n'a pas
respecté le pacte)

Réforme de 2016 : La réparation par équivalence (DI) passe désormais au second rang. On privilégie
l'exécution forcée du pacte. L'allocation de DI est l'exception.

Règle particulière si clause de préférence contenue dans le pacte.

Possibilité de prévoir des clauses pénales = indemnisation fixées à l'avance en cas d'inexécution.
Elles s'imposent au juge, mais le juge peut réviser le montant de l'indemnisation prévue.

2) Les conventions de portage

Convention par laquelle une personne, le porteur, accepte à la demande et pour le compte d'une
personne, le donneur d'ordre, de se rendre acquéreur des titres d'une société.

Ce type de convention fait l'objet d'une clause de confidentialité afin d'en préserver le secret.

EX : A (donneur d'ordre) demande à B (porteur) d'acquérir pour son compte les titres de la société X
(A finance l'acquisition) et donc de devenir actionnaire de la X. Officiellement B est actionnaire de X,
mais officieusement, A est le vrai actionnaire. Mais personne ne le saura y compris la société X
Deux problématiques se posent quant à ces conventions :

- L'affectio Societatis du porteur vis à vis de la société

- L'interdiction des clauses léonines (sur laquelle la JP s'est prononcée affirmant que les conventions
de portage ne rentrent pas dans le champ d'application de l'art 1844-1 du Code civil en matière de
clause léonine)

3) Le contrat de location gérance et de gestion de l'entreprise

Location gérance :

Contrat par lequel une société confie à une autre le soin de gérer son fonds de commerce à ses
risques et périls. La société gérée se contente de percevoir des loyers pendant la durée du contrat.
Toutes les décisions de gestion de l'entreprise relèvent de la société gérante.

La société gérée s'interdit de s'immiscer dans la gestion du fonds. La société gérante est donc libre
d'opérer à sa guise, d'où l'appellation de "gérance libre".

Gestion d'entreprise

Contrat par lequel une société propriétaire d'un ensemble économique en confie la gestion à une
société gestionnaire, tout en continuant à assumer les risques attachés à l'exploitation.

La société propriétaire assume les risques du fonds de commerce et conserve la qualité d'employeur
des salariés, mais toutes les décisions sont prises par la société gestionnaire, recevant une
rémunération en fonction du CA et de résultat. L'aléa n'est pas supporté par la société gestionnaire.

Leçon 2 : Les cessions de titre et les cessions de contrôle (Partie 1)

Etude des règles générales concernant les cessions de titres qui s'appliquent elles aussi aux
cessions de contrôles. Puis les règles particulières qui s'ajoutent à celles générales relatifs aux
cessions de contrôle. Puis les limites aux prises de contrôles.

I. Les règles générales

S'appliquent à toutes les cessions de valeurs mobilières, qui sont essentiellement les actions, les
parts sociales et les obligations.

1. Les règles communes aux valeurs mobilières

Ici on va s'intéresser surtout aux actions et aux parts sociales = biens meubles incorporels, ce sont
des biens fongibles.

Ce sont aussi des droits mobiliers = ils ne procurent qu'un droit personnel contre la société, qui
s'apparente à un droit de créance. L'actionnaire ou l'associé ne dispose que d'un droit de créance sur
le patrimoine de la société ; ils ne sont pas propriétaire de la société.

A. La dématérialisation des valeurs mobilières

La loi de finances du 30 décembre 1981 pour 1982 a posé le principe de dématérialisation, mis en
place dès le 3 novembre 1984 = régime du droit positif. Depuis, toute valeur mobilière (actions et
obligations principalement) émise sur le territoire français et soumise à la législation française, ne
peut plus être représenté matériellement par des formules imprimées. On cherche ici à lutter
contre l'anonymat des titres au porteur.
La différence entre titre nominatif et titre au porteur est liée à "qui" tient le registre

Titres nominatifs = La société émettrice des titres qui tient le registre, comme c'était déjà le cas
avant.

Titres au porteur = C'est une société extérieure (affiliée à Euroclear) et spécialisée dans ce domaine
qui tient le registre. Le registre est donc tenu à l'extérieur de la société émettrice des titres.

Dans les deux cas, la transmission se fait par virement de compte à compte.

En pratique, les sociétés émettent surtout des titres nominatifs. Quasiment plus de titres au porteur.
De plus la possibilité de créer des titres au porteur reste cantonnée à 2 formes d'actions :

- Actions de SICAV

- Actions de sociétés françaises côtées

B. Les opérations sur les valeurs mobiliers

Ici on s'intéresse surtout aux actions

Le titulaire de titres nominatifs peut assurer lui-même la gestion de ses titres et exercer directement
ses droits. Il est propriétaire de ses titres. On parle alors de titres nominatifs purs.

L'actionnaire peut lui charger un intermédiaire habilité de gérer son compte. On parle alors de titres
nominatifs administrés. Les ordres concernant ces titres sont alors obligatoirement adressé à
l'intermédiaire financier (une banque par exemple) qui sera chargé d'encaisser les dividendes.

La transmission de l'action se fait par virement de compte à compte. C'est un ordre de mouvement
signé par le cédant. Ce mouvement de compte concrètement et juridiquement, est représentatif de
l'opération de cession.

Quelle est la date de la cession ? La date du transfert de propriété est la date d'inscription au
compte du cessionnaire. Il faut que le cessionnaire paie pour qu'on puisse inscrire, l'inscription ne
peut pas intervenir avant le règlement du prix de la transaction par le cessionnaire.

- La date d'inscription est la date à partir de laquelle le cessionnaire, devenant actionnaire, peut
alors participer aux AG, et exercer tous les droits liés à la qualité d'actionnaire.

Les dividendes d'actions (comme les intérêts des obligations) sont payés directement par la société
émettrice au titulaire des comptes dès lors qu'il s'agit de titre nominatifs purs (celui qui boursicote
sur internet reçoit directement ses dividendes).

Pour les titres nominatifs administrés, ou les titres au porteur, la société émettrice verse les
dividendes à l'intermédiaire qui tient le registre. Puis cet intermédiaire les reverse au titulaire du
compte (banque reçoit les dividendes pour lui, et les reverse)

Les actions peuvent être nanties et donc servir de garantie. On peut accorder une sûreté réelle sur
les titres qu'on détient, sous la forme d'un nantissement.

Depuis la loi du 2 juillet 1996 > Possible de constituer un gage de compte d'instruments financiers.
On gage le portefeuilles de titre, pas des titres individuellement. Pendant durée du gage, le débiteur
est propriétaire du compte donc il reste bien sur actionnaire. Mais le créancier et le débiteur doivent
définir les conditions dans lesquelles ce dernier peut disposer des éléments du compte. Le créancier
a un droit de rétention sur les titres figurant sur le compte gagé. Il peut donc d'opposer à un
virement des titres du compte nanti vers un autre compte tant qu'il a pas été remboursé.

Ce droit de rétention confère au créancier nanti une sûreté particulière, puisque il peut l'opposer à
tous les autres créanciers, même les privilégiés. A défaut de paiement de l'échéance, le créancier
peut réaliser le gage.

2. Les actions de préférence

Ordonnance du 24 juin 2004 > Met en place la catégorie des actions de préférence.

Ce n'est pas une action classique (1 action 1 voix, droit aux dividendes correspondant à l'action ...).
Code de commerce dispose que peuvent-être créées des actions de préférence, avec ou sans droit de
vote, assortis de droit particuliers de toute nature, à titre temporaire ou permanent. Cela signifie que
la création d’actions de préférence suppose l’existence dans les statuts d’une clause précisant quels
droits spécifiques peuvent être attachés à ces actions.

A. Le droit de vote

Le droit de vote des actions de préférence peut être organisé de manière très souple. La nature des
droits conférés aux actions privées du droit de vote n'est pas imposée.

B. Les droits particuliers de toute nature

Grande placée laissée à la liberté. Il n'est toutefois pas possible de prévoir des dividendes fixes.
"Toute nature" suppose aussi l'octroi de droits non pécuniaires (droit à l'information renforcée, droit
de veto ...)

Il peut être prévu que les titulaires d’actions de préférence exercent leurs droits particuliers attachés
à leurs titres (article L 228-13 al. 1 du Code de Commerce) :

- dans la société qui possède directement ou indirectement plus de la moitié du capital de la

société émettrice : les associés d’une filiale dans la mère.

- ou dans la société dont la société émettrice possède directement ou indirectement plus de la

moitié du capital : l’associé de la mère dans la fille.

Cela signifie qu’on peut étendre ces droits particuliers vers les filles et vers les mères. Il faut
évidemment l’accord de la fille ou de la mère. Si on étend un droit de la mère vers la fille, il faut que
l’AG de la fille vote favorablement. C’est également le cas si on étend un droit de la fille vers la
mère, dans ce cas il faut un vote favorable de l’AG de la mère.

- Les détenteurs d’actions de préférence constitués en AG ont la faculté de donner mission à un


commissaire aux comptes (CAC) d’établir un rapport spécial sur le respect par la société des droits
particuliers attachés aux actions de préférence.

- Les actions de préférence peuvent être émises lors de la constitution de la société ou en cours de
vie sociale.

3. Les cessions d'actions et de parts sociales

Ces cessions, notamment les cessions de contrôle, sont souvent précédés d'une période de
négociation. Mais les parties n'ont aucune obligation quant au résultat. Tant que le contrat n'est pas
formé, chaque partie peut mettre fin aux négociations. Attention toutefois de ne pas causer une
rupture brutale des négociations qui peut causer un préjudice.

Réforme de 2016 = obligation légale de confidentialité à l'occasion des négociations.

S'ajoute à cette obligation légale une possibilité par une convention de mettre en place un accord
de confidentialité. Cet accord est préférable car les parties peuvent définir ce qu'on entend par
confidentiel. Alors qu'au niveau légal, c'est laisser au juge le pouvoir d'interpréter sur ce qui est, et ce
qui n'est pas confidentiel.

A. Les conditions de validité de la cession

Le consentement ; la capacité ; le prix

Le consentement

Quels types de vices peut-on avancer dans l'hypothèse d'une cession de titres ?

L'erreur = si l'erreur est déterminante elle peut entraîner la nullité de la cession. C'est le cas de
l'erreur sur les qualités substantielles des titres cédés. L'erreur en droit des sociétés porte sur la
société et non sur les titres de la société.

Ne sera pas reconnue comme une erreur admissible celle sur la valeur des parts en actions (ce n'est
pas la conséquence d'une erreur sur la viabilité de la société)

Ne sera pas reconnue comme une erreur admissible = même si l'erreur sur la substance est
caractérisée, mais que l'opération comportait un caractère aléatoire : un aléa était connu au départ.
(une société nécessite un brevet pour son brevet, on y achète des titres, mais on sait qu'il y a un litige
sur ce brevet = on a pris un risque qui s'est réalisé) L'erreur doit porter sur quelque chose qu'on ne
connaissait pas sur la société. L'erreur est également écartée lorsque elle est inexcusable = lorsque
la personne invoque l'erreur mais a commis une négligence ou une imprudence.

Dol

Manoeuvre frauduleuses utilisées par une partie en vue d'amener l'autre à s'engager (par
commission), ou bien le fait de garder volontairement le silence sur un fait que l'autre partie aurait
eu intérêt à connaître (par omission).

Conséquence = nullité de la cession.

Le dol doit provoquer une erreur déterminante du consentement de la victime. Ainsi le dol ne sera
pas caractérisé lorsque le cessionnaire connaissait ou était en mesure de connaître la situation de la
société dont il a acquis les titres.

Mais de manière général, on peut soulever qu'il existe une véritable obligation d'informer à la
charge du cédant = manifestation du devoir de loyauté = exigence de transparence. La JP considère
que pour les dirigeants de société, le devoir de loyauté est renforcé à l'égard des associés de la
société qu'ils dirigeant.

Le dol n'affecte la validité de la cession que s'il émane du cocontractant (du cédant) ce dernier peut
toutefois se voir reprocher le dol commis par son mandataire (négocie à la place du cédant et
commet un dol). On peut demander la nullité de la vente pour un dol commis par le mandataire.
La victime d'un dol peut demander annulation de la cession, le cas échéant, elle peut demander des
DI si l'annulation lui a un causé un préjudice.

La violence

Cas rares, notamment physique. Mais on pourrait rencontrer la violence dite économique, repuis
depuis la réforme de 2016. C’est une situation selon laquelle une personne abuse de sa position pour
forcer à contracter (à acquérir des titres). C’est la seule hypothèse de violence que l’on pourrait
rencontrer dans le cadre particulier des cessions d’actions et de parts sociales.

La capacité

L’acquisition comme la cession de parts sociales ou d’actions sont soumises aux règles de capacité du
droit commun : incapables majeurs, mineurs etc.

Premier cas : celui de la communauté de biens

Deuxième cas : celui de l’indivision

Le prix

Les parties peuvent exprimer le prix sous forme d'une somme d'argent, ou d'une autre contrepartie.
Est aussi valable la cession de la quasi-totalité des actions d'une SA par exemple, moyennant la prise
en charge du passif de la société.

En tout état de cause, le prix doit être déterminé ou déterminable. Si le prix est indéterminé, cela
entraîne la nullité de la cession. Cela peut être le cas lorsque les parties ont, pour fixer le prix, retenu
plusieurs éléments dont la mise en œuvre s’avère par la suite impossible. Cela peut aussi être le cas
lorsqu’il n’est pas possible de fixer le prix en vertu des clauses mêmes du contrat : le contrat lui-
même dépend par exemple d’un accord ultérieur, et cet accord n’arrive pas.

On peut aussi faire appel à des experts pour fixer un prix

Expert de l’article 1843-4 du Code civil est cantonné à l’hypothèse de cession de titres.

Expert de l’article 1592 du Code civil peut être désigné dans l’hypothèse des ventes / cessions de
manière générale.

Leçon n° 3 : Les cessions de titre et les cessions de contrôle (Partie 2)

B. Les effets de la cession

Effet sur les conditions de forme

Sociétés dont les titres ne sont pas librement négociables = Part sociales des SARL, SNC et Sociétés
civiles. Ces cessions de PS doivent être constatées par un acte sous seing privé ou notarié. Cette
condition concerne surtout l'opposabilité vis-à-vis des tiers et de la société. Mais il faut bien retenir
que cette nécessité d'un écrit n'es pas une condition à la validité de la cession. Les formalités à l'écrit
sont nécessaires pour l'opposabilité.
- Opposabilité à la société = deux moyens alternatifs ; le dépôt d'un original de l'acte de cession au
siège social de la société contre remise par le gérant d'une attestation de dépôt, ou signifier par acte
d'huissier.

- Opposabilité aux tiers : Il faut accomplir l'une des formalités ci-dessus + dépôt au greffe du tribunal
de commerce en annexe du RCS de deux exemplaires originaux de l'acte de cession.

Pour les SA (SA, SCA ou SAS)

Comme les cessions se réalisent par virement de compte en compte , la situation est moins
complexe. Aucune formalité pour la cession. On peut le faire si on le souhaite afin de prouver
l'accord. L'écrit peut aussi préciser comment vont être répartis les dividendes.

Effets sur le fond

Conformément au droit commun, les risques sont à la charge du cédant jusqu'au transfert de
propriété, à compter du transfert de propriété les risques sont à la charge de l'acheteur
(cessionnaire). La date de transfert concernant les actions est la date de passage de l'écriture dans
le registre. (date à laquelle cessionnaire devient propriétaire et devient associé).

Comme pour toute vente, le cédant doit garantir la jouissance paisible des parts ou actions cédées =
la garantie d'évictions.

Si le cédant est une société, la garantie d'éviction du fait personnel pèse non seulement sur la société
mais aussi sur son dirigeant ou les personnes qui pourraient s'interposer.

Il y a aussi la garantie d'éviction du fait des tiers = mais elle n'est pas d'OP donc peut-être écartée
conventionnellement.

Dans le domaine des cessions de titre, la JP déduit de cette garantie d'éviction du fait personnel une
obligation de non-concurrence à la charge du cédant = le cédant ne doit pas créer une nouvelle
société de la même activité que celle du cessionnaire au risque de récupérer sa clientèle et donc de
récupérer le prix payé par le cessionnaire = on reprend l'activité, pas l'objet de la vente.

Le vendeur a également une autre garantie = la garantie des vices cachés. Le cédant, sauf
convention contraire des parties, d'actions ou de parts sociales garantit seulement l'existence des
droits sociaux qu'il cède et non leur valeur.

Mais depuis quelques années la JP a admis que la garantie des vices cachés ne porte pas uniquement
sur l'existence des droits sociaux, mais aussi sur la possibilité de réaliser l'activité de la société pour
laquelle on a acquis les titres.

II. Les règles particulières aux cessions de contrôle

1. Présentation des cessions de contrôle

On entend par prise de contrôle, l'acquisition, soit directement ou indirectement d'un nombre
d'actions ou de parts sociales d'une société, suffisamment pour pouvoir gouverner souverainement
ou quasi souverainement, la société, orienter sa destinée, gérer son patrimoine.

Il s'agit de l'hypothèse selon laquelle le cédant cède massivement des parts sociales ou des actions et
que cette cession massive permet au cessionnaire de contrôler la société dont les titres sont cédés.
La prise de contrôle est une technique de concentration des entreprises = comporte certains
avantages. Elle est utilisée dès lors qu'on veut constituer des groupes de sociétés.

Objectif = contrôler une autre société afin de créer un groupe de société, permettant de développer
ses activités.

La cession à certains avantages, en particuliers par rapport aux fusions (leçon 5) :

- La fusion : la société absorbante absorbe une autre société (l'absorbée) ce qui entraîne la
disparition de la société absorbée, elle n'existe plus comme entité juridique. Il y'a donc transmission
universelle du patrimoine (TUP) de l'absorbée vers l'absorbante.

Quels sont les avantages de la prise de contrôle par rapport à la fusion ?

- La prise de contrôle laisse subsister l'individualité juridique de chacune des sociétés, ce qui peut
assurer une plus grande souplesse dans l'orientation économique des activités.

- La prise de contrôle peut-être réalisée très simplement. En pratique, cela consiste simplement à
acquérir des titres. S'il s'agit d'actions, c'est juste un passage d'écritures dans les registres de la
société. C'est une méthode moins lourde que les fusions.

- Dans des opérations intéressant des sociétés de nationalités différentes il est plus simple de
prendre le contrôle d'une société étrangère que de l'absorber. On peut se retrouver dans l'hypothèse
d'une fusion internationale, face à des règlementations qui peuvent être différentes, voir même face
à des impossibilités. En outre la fusion peut donner lieu à des difficultés politiques.

La prise de contrôle a aussi certains inconvénients :

- Problèmes pour la société cible : la société est contrôlée et perd totalement son indépendance.
Cela peut conduire à des réorientations d'activité car on rentre dans une logique de groupe.

- Problèmes pour le personnel : la prise de contrôle peut conduire à des restructurations >
licenciements > délocaliser certaines activités.

- Problèmes pour les actionnaires minoritaires : le majoritaire peut ne plus tenir compte de leur
opinion puisque leur poids est négligeable au sein de l'AG de la société contrôlée.

- Problème pour la société contrôlée : Il arrive que des prises de contrôle aient pour but de dépecer
une société. La société prenant le contrôle peut suivre un objectif spéculatif (céder le maximum
d'actifs, réduire le personnel au max, pour dégager le maximum de rentabilité à très court terme)

Le régime applicable est le même que celui des cessions de titre, cependant il existe aussi des règles
particulières.

2. Engagement des parties

A. Les engagements du cédant

Au nombre de trois :

- La promesse de porte fort

Il est possible qu'au cours des négociations, l'associé majoritaire s'engage auprès du futur acquéreur
à ce que les autres associés vendent leurs titres également. Mais cette promesse ne lie que le
promettant. Ses coassociés peuvent refuser = ce qui entraîne une obligation de résultat chez le
promettant = le bénéficiaire de la promesse peut dès lors se retourner contre le promettant pour
demander réparation.

Dans les pactes d'actionnaires, ce type de situation est prévu bien souvent, par la clause de sortie
conjointe = le majoritaire part, les minoritaires s'engagent à suivre. Avantage = négociation d'un bon
prix pour tous (minoritaire serait désavantagé face au nouveau majoritaire) inconvénient = la
décision appartient au majoritaire actuelle puisque c'est lui qui déclenche les départs.

La clause de sortie conjointe est un bon moyen de contourner la promesse de port fort.

- La clause de non-concurrence

Application des règles commerciales = la clause doit être justifiée (proportionnalité) et limitée dans
le temps et dans l'espace (Cédant s'engage à ne pas ouvrir un établissement avec une activité
similaire dans le 7e arrondissement de Lyon pendant une durée de 3 ans.) C'est ici une obligation
conventionnelle ; l'obligation légale c'est celle dégagée par la JP par la garantie d'éviction (non
limitée dans le temps et dans l'espace)

Il est tout à fait possible de prévoir une possibilité de désengagement dans la clause, moyennant le
paiement d'une somme au bout d'un an, on peut se désengager de l'obligation de non concurrence.
Mais attention, l'obligation légale de non-concurrence subsiste, le cessionnaire peut faire jouer cette
obligation légale pour faire fermer l'établissement.

A partir du moment où il y a vente, le cédant a une garantie d'éviction du fait personnel, de laquelle
la JP déduit une obligation de non concurrence.

La clause de garantie de passif

Cession de contrôle = cession massive de titres

Le danger pour l'acquéreur est qu'il y ait eu un oubli quant au montant de ce passif, qu'il soit
volontaire ou involontaire. L'acquéreur se retrouverait à payer un passif qui n'était pas indiqué et qui
pourrait, dans le pire des cas être quasiment équivalent au prix qu'il a payé pour acquérir des titres.

L'idée de la clause de garantie de passif que l'on va insérer dans l'acte d'acquisition des titres, est
de garantir le cessionnaire contre un passif qui apparaîtrait postérieurement à la vente mais dont
l'origine serait antérieure à la vente. C'est une garantie conventionnelle. Parfois on parle aussi de
clause de garantie d'actif et de passif, concernant le cas d'une diminution de la valeur de l'actif.

Cette technique peut aussi être utilisée de manière malhonnête par le cessionnaire : acquisition
massive de titres pour une prise de contrôle complète de la société cible = audit comptable de la
société ; cet audit peut-être pensé de deux manières

- Manière honnête = vérifier que la comptabilité ne présente pas de problèmes

- Manière malhonnête = demander à l'expert-comptable de repérer les problèmes, c'est à dire de


repérer dans la comptabilité les éléments qui pourraient conduire à la mise en œuvre de la clause de
garantie de passif. Le cessionnaire garde ces informations pour lui, afin d'ensuite activer la clause de
garantie de passif.

Cessionnaire a négocié le prix à 100K - veut mettre en œuvre une garantie de passif dont le montant
atteindrait 100K ; le cessionnaire va prendre le contrôle de la société pour un prix de 100K puis
récupérer son prix d'achat en faisant jouer la garantie de passif = Cette clause est donc aussi très
dangereuse pour le cédant.

Il convient de noter dans la clause de garantie ces 7 points :

- En l’absence de précisions, la garantie de passif ne couvre que les dettes en numéraire

- Rien n’interdit au cédant de limiter sa garantie au montant du prix des droits cédés.

- On peut prévoir que le montant de l’indemnité versée au cessionnaire sera calculé non pas en
fonction des rectifications apportées aux éléments d’actif ou de passif, mais en fonction des
conséquences que ces rectifications peuvent avoir sur le résultat de la société.

- La clause peut aussi être limitée dans le temps

- On peut prévoir une franchise

- Il faut désigner dans la clause de garantie de passif le bénéficiaire

- Il faut prévoir la procédure de mise en œuvre de la garantie

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