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Ladoption en France. Une Pratique en Débat

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Culture générale

FAMILLES, COUPLES, INÉGALITÉS


Axe II
(2) L’adoption, une pratique en débat

Margot Lenouvel ([email protected]) – Année 2023-2024


Informations de contact et Moodle

• Qui suis-je ?
 Margot Lenouvel
 Doctorante en sociologie à Sorbonne Université et l’Ined
 Attachée Temporaire d’Enseignement et de recherche (ATER)

• Pour échanger :
 Mon e-mail : [email protected]

• Tous les documents présentés durant ce cours sont publiés sur le Moodle
AXE 2
Filiation et parentalité :
encadrer le devenir parents
II. L’adoption en France : une pratique en débat

A) Définition et histoire de l’adoption


B) Panorama de l’adoption en France aujourd’hui
C) Les évolutions récentes
II.
A) Définition et histoire de l’adoption

« L’adoption, du latin Adoptare


(choisir), est une institution
juridique par laquelle une personne
ou un couple (l’adoptant) crée un
lien de filiation descendant avec
une autre personne (l’adopté). »
(p.5)

Mignot, Jean-François. L’adoption. La Découverte, 2017


II.
A) Définition et histoire de l’adoption
D’après cette définition, l’adoption
implique au moins trois acteurs :

1. L’adoptant (majeur, seul ou un couple)


2. L’adopté (mineur ou majeur, de la
famille de l’adoptant ou non)
3. l’État (sans lequel ne peut exister une
institution formalisée comme l’adoption)

Mignot, Jean-François. L’adoption. La Découverte, 2017


II.
A) Définition et histoire de l’adoption
L’adoption implique la reconnaissance
d’un lien de filiation :

 Différent d’autres pratiques comme le


« confiage », la « kafala », etc.
 L’éducation est confiée à quelqu’un
d’autre, sans aller avec un lien de filiation
(pas le même nom, pas de transmission
de l’héritage)

Mignot, Jean-François. L’adoption. La Découverte, 2017


II.
A) Définition et histoire de l’adoption

Elle existe dans beaucoup de sociétés, présentes et passées,


avec des formes différentes :

 Grèce ou Rome antique : adoption de majeur à qui on « ajoute »


un lien de filiation. But principal : transmission d’un nom +
patrimoine
 Japon contemporain : mukoyōshi, « l’adoption du gendre ». But
principal : obtenir l’héritage comme le « fils » du père
II.
A) Définition et histoire de l’adoption
• L’adoption en France apparaît en 1804 avec le code Civil
• Historiquement, elle concerne des personnes majeures, dans
un objectif patrimonial (héritage et prolongement de la
lignée)

• Conditions :
 Adoptant : majeur de + 50 ans et sans enfant légitime 
célibataire, veuf·ve, ou marié·es
 Adopté : doit être majeur et consentant
II.
A) Définition et histoire de l’adoption
• 1923 : ouverture de l’adoption aux enfants mineurs
• Effet de la guerre (beaucoup d’enfants sans parents)
• Les conditions évoluent :
 Adoptant : majeur et sans enfant légitime
 Adopté : majeur/mineur sans famille ou dont la famille consent à
l’adoption

• L’objectif de l’adoption devient « humanitaire »


II.
A) Définition et histoire de l’adoption

• 1939 : création de la « légitimation adoptive » ce qui deviendra


plus tard « l’adoption plénière » en 1966

• Aujourd’hui, on différencie adoption plénière VS simple :


 Adoption simple : « ajoute » un lien de filiation (liens avec la
famille biologique maintenus)
 Adoption plénière : « écrase » les autres liens de filiation
(rupture totale des liens avec la famille biologique)
II.
A) Définition et histoire de l’adoption

Quelques dates supplémentaires :

• 2013 : les couples mariés de même sexe peuvent adopter,


aussi bien en adoption simple que plénière  nécessite
toujours le mariage

• 2022 : ouverture de l’adoption aux couples concubins ou


pacsés
II.
B) L’adoption en France aujourd’hui
Pour résumer, on peut catégoriser l’adoption selon deux axes :

1. La nature du lien de filiation établit par l’adoption (simple/plénière)


2. La nature du lien préexistant entre l’adoptant·e et l’adopté·e
A. Adoption intra-familiale (enfant de conjoint·e, neveux ou nièce, etc.)
B. Adoption nationale : sans lien familial, procédure lancée en France
(pupille de la nation)
C. Adoption internationale : sans lien familial, enfant nés à l’étranger,
procédure lancée à l’étranger
II.
B) L’adoption en France aujourd’hui
État des lieux de l’adoption en 2018 :
• environ 12500 adopté·es
• 3/4 des adoptions (9 500) sont des adoptions simples :
 Pour 90 %, adoptions de l’enfant du conjoint (adoption par le
beau-père de l’enfant de la conjointe)
• 1/4 des adoptions (3 000) sont des adoptions plénières :
Pour 60 %, adoptions de l’enfant du conjoint (adoption de
l’enfant de la conjointe par sa compagne)
II.
B) L’adoption en France aujourd’hui

Intrafamiliale Nationale Internationale

Simple Quasi-totalité Peu fréquent Peu fréquent


des adoptions
simples

Plénière 60 % 30 % 10 %
Source : « L’adoption de l’enfant du conjoint en 2018 » (p.1), Zakia Belmokhtar http://www.justice.gouv.fr/art_pix/stat_Infostat_175.pdf
II.
C) Les évolutions récentes des démarches d’adoption

3 observations :

1. Explosion des adoptions plénières intrafamiliales


2. Proportion relativement faible d’adoptions nationales
3. Baisse des adoptions internationales
II.
C) Les évolutions récentes des démarches d’adoption

1. Explosion des adoptions plénières intrafamiliales


• Ouverture de l’adoption aux couples mariés de même sexe
en 2013 entraîne beaucoup de demandes

2. Une proportion relativement faible d’adoptions nationales


• Obtenir un « agrément » : démarche contraignante (temps et
argent)
• Peu d’enfants d’adoptables (peu de naissances non-
souhaitées ; peu d’orphelins)
Les étapes de l’agrément

• Il faut presque un an pour avoir


l’agrément
• Implique des « investigations
sociales et psychologiques » 
évaluation du projet parental, des
éventuels futurs parents, etc.
• L’agrément dure 5 ans
• …si au bout de 5 ans, vous n’avez
pas adopté, il faut tout refaire
II.
C) Les évolutions récentes des démarches d’adoption
3. Baisse des adoptions internationales

• Peu d’enfants adoptables en France…


• Recours important vers l’étranger (orphelins de guerre ou
enfants abandonnés pour des raisons économiques)
• Cette forte demande vient avec un lot d’irrégularités
considérables : vente d’enfants à l’adoption ; pression sur
les familles pour mettre leurs enfants à l’adoption ; etc.
• Coordination internationale pour contrôler ces pratiques
(Convention la Haye 1993)
II.
C) Les évolutions récentes des démarches d’adoption

3. Baisse des adoptions internationales

• Certains pays n’autorisent pas l’adoption pour les personnes


célibataires ou en couple de même sexe :

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/adopter-a-l-etranger/le-
processus-de-l-adoption-internationale/le-choix-du-pays-d-origine/
Bilan : Que retenir ?
• Il existe plusieurs types d’adoptions, 1) selon le lien établit :
simple/plénière, 2) selon le lien entre adoptant et adopté :
intrafamiliale, nationale, internationale

• L’adoption en France a d’abord été créée pour perpétuer une


lignée et un héritage
 Sa finalité a évolué le long des XIXème et XXème siècles :
objectif « humanitaire » à partir de 1923 (intérêt de l’enfant)

• La question actuelle est celle du lien avec la famille d’origine

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