L'apôtre Jacques est le frère de Jean et, lorsque les apôtres sont énumérés il occupe
dans les évangiles la deuxième place immédiatement après Pierre, ou la troisième
place après Pierre et André, alors que dans les Actes, il vient après Pierre et Jean.
Il appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés qui ont été
admis par Jésus à participer à des moments importants de sa vie.
Il a pu participer en particulier, avec Pierre et Jean, à l'agonie de Jésus dans le
jardin du Gethsémani, et à sa Transfiguration. Ce sont deux situations très
différentes l'une de l'autre: dans un cas, Jacques avec les deux Apôtres fait
l'expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il
voit transparaître la splendeur divine en Jésus; dans l'autre, il se trouve face à la
souffrance et à l'humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu
s'humilie, en obéissant jusqu'à la mort. La deuxième expérience a certainement
constitué pour lui l'occasion d'une maturation dans la foi : il a du se rendre à
l’évidence que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n'était
en réalité pas seulement entouré d'honneur et de gloire, mais également de
souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix,
dans la participation à nos souffrances.
Cette maturation de la foi s’est pleinement réalisée pour l’apôtre Jacques par l’action
de l’Esprit Saint lors de la Pentecôte, si bien que, lorsque est venu pour lui le
moment du témoignage suprême, il n’a pas reculé. Au début des années 40 du Ier
siècle, le roi Hérode Agrippa, comme nous l'apprend Luc, « se mit à maltraiter
certains membres de l'Eglise. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant
décapiter » (Ac 12, 1-2). Cette nouvelle est rapportée d’une façon très brève, privée
de tout détail, ce qui manifeste combien il était normal pour les chrétiens de
témoigner du Seigneur par le martyre, et d’autre part, que Jacques avait une position
très importante dans l'Eglise de Jérusalem, en raison de la place qu’il avait eu auprès
de Jésus.
Une tradition très ancienne, raconte une mission d’évangélisation en Espagne, et
une autre tradition, la présence de son corps dans la ville devenue Saint-Jacques-
de-Compostelle. Ce lieu a eu une grande importance dans l’histoire de la chrétienté
européenne, et il est encore actuellement le but de nombreux pèlerinages, non
seulement d'Europe, mais du monde entier. C'est pourquoi on représente St Jacques
tenant à la main le bâton de pèlerin et le rouleau de l'Evangile, caractéristiques de
l'apôtre itinérant qui se consacre à l'annonce de la « bonne nouvelle » ; ces
symboles caractérisent en fait le pèlerinage qu’est la vie chrétienne.
Nous pouvons apprendre beaucoup de choses de saint Jacques:
- la promptitude à accueillir l'appel du Seigneur, même lorsqu'il nous demande
de laisser la « barque » de nos certitudes humaines,
- l'enthousiasme à le suivre sur les routes qu'Il nous indique au-delà de toute
présomption illusoire qui est la nôtre,
- la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu'au
sacrifice suprême de la vie.
- Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple de
généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par
l'intermédiaire de sa mère, à s'asseoir avec son frère à côté du Maître dans
son Royaume, et qui a été précisément le premier à boire le calice de la
passion.
Et nous pouvons dire que le chemin intérieur, du mont de la Transfiguration au
mont de l'agonie, symbolise tout le pèlerinage de la vie chrétienne, entre les
persécutions du monde et les consolations que Dieu n emanque pas de nous
apporter pour nous encourager. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous
savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur le chemin de la vie
véritable.