razafindranaivoFenonainaR ECO MAST 17
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Mention : ECONOMIE
Membres du jury
Mention : ECONOMIE
Membres du jury
i
SOMMAIRE
SOMMAIRE ................................................................................................................................................. ii
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES ............................................................................................ iii
ACRONYMES .............................................................................................................................................. v
GLOSSAIRE ................................................................................................................................................ ix
INTRODUCTION......................................................................................................................................... 1
METHODOLOGIE ....................................................................................................................................... 4
1. PARTIE I : GENERALITES SUR LA CONSERVATION ET LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET SOCIAL A MADAGASCAR ................................................................................... 11
2. PARTIE II : ANALYSE DE LA CONSERVATION ET DU DEVELOPPEMENT AU NIVEAU
LOCAL A MADAGASCAR ...................................................................................................................... 26
3. PARTIE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............................................................... 52
4. CONCLUSION ................................................................................................................................... 65
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 68
TEXTES ET REGLEMENTATIONS ........................................................................................................ 70
WEBOGRAPHIE ........................................................................................................................................ 70
ANNEXES .................................................................................................................................................. 72
TABLE DE MATIERE .............................................................................................................................xxiv
ii
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
FIGURES :
iii
FIGURE 10 : LES PROPORTIONS DES BESOINS SOCIAUX ET ECONOMIQUES
TRAITES PAR LES ACTEURS DE LA CONSERVATION ET SES
PARTENAIRES ……………………………………………………………… 43
FIGURE 11 : SATISFACTION DES BESOINS DE LA COMMUNAUTE ……………… 44
FIGURE 12 : LES FACTEURS DE NON REUSSITE DES APPUIS AU
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DANS LES ZONES DE
CONSERVATION DE MADAGASCAR …………………………………… 46
FIGURE 13 : AVIS DES PARTICIPANTS SUR LA PLACE DES COMMUNAUTES DE
BASE DANS LA GOUVERNANCE DES RESSOURCES NATURELLES 50
CARTE :
iv
ACRONYMES
v
DSM : Direction des Statistiques des Ménages
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
EAF : Ecosystem Approach to Fisheries
FFEM : Fonds Français pour l'Environnement Mondial
EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages malgaches
ESSA : École Supérieure des Sciences Agronomiques
FAMARI : Fatindran'ny Ala Maiky sy ny Riake, Plateforme Régionale des OSC-E dans la Région Atsimo
Andrefana
FAO : Food and Agriculture Organization
FAPBM : Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversités de Madagascar
FOFIFA : Foibem-pirenena ho an'ny fikarohana ampiharina ho fampandrosoana ny eny Ambanivohitra
(Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural)
GCF : Gestion Contractualisée des Forêts
GDRN : Gestion Décentralisée des Ressources Naturelles
GEF : Global Environment Facility
GELOSE : Gestion Locale Sécurisée
GERP : Groupe d'Etude et de Recherche sur les Primates de Madagascar
GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (Programme Germano-Malgache pour
l'Environnement - PGM-E/GIZ) ou GTZ jusqu'en janvier 2011
GNEFM : Groupement National des Exploitants Forestiers de Madagascar
ICDP : Integrated Conservation and Development Project
IDA : Association Internationale pour le Développement (AID, IDA en anglais).
IDH : Indice de Développement Humain
IEC : Information, Education et Communication
INSTAT : Institut National de la Statistique
IPPTE : Initiative Pour Les Pays Pauvres Très Endettés
IRD : Institut de recherche pour le développement
KfW : Kreditanstalt für Wiederaufbau, banque allemande de développement
LDI : Lanscape Development Interventions
Ma.Voa : MadagasikaraVoakajy
MAP : Madagascar Action Plan
MATE : Man and the Environment
MBG : Missouri botanical garden
MEEF : Ministère de l'Environement et des Eaux et Forêts
MEEFT : Ministère de l'Environnement, des Eaux et Forêts et du Tourisme
vi
MEF : Ministère de l'Environnement et des Forêts
MICET : Madagascar Institut pour la Conservation des Ecosystèmes Tropicaux
MNHN : Muséum national d'Histoire Naturelle
MNP : Madagascar National Park
OCB : Organisation Communautaire de Base
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OPRC : Oil Pollution Preparedness, Response and Co-operation
OSC : Organisation de la Société Civile
OTITSARA : Orimbaton'ny Tontolo Iainana TSARArindra (Association)
PACP : Projet d’Appui aux Communautés de Pêcheurs
PCDI : Programme de Conservation et de Développement Intégré
PE : Politiques Environnementales
PENSER : Population ENvironment SERvices
PGM-E : Programme Germano-Malgache pour l'Environnement
PICD : Projets Intégrés De Conservation Et De Développement
PN : Parc National
PNE : Politique Nationale de l’Environnement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
PPP : Purchasing power parity (parité de pouvoir d'achat :PPA)
PSE : Paiements pour Services Environnementaux
READ DSS : Réseau des Environnementalistes et des Acteurs de Développement des Régions DIANA,
SAVA et SOFIA
REDD : Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation
REPC : Réseau des Educateurs et Professionnels de la Conservation
RNI : Réserve Naturelle Intégrale
RS : Réserve Spéciale
SAF FJKM : Sampan'Asa momban'ny Fampandrosoana FJKM (ONG)
SAGE : Service d'Appui à la Gestion de l'Environnement
SAHA : Sahan'Asa Hampandrosoana ny eny Ambanivohitra (ONG pour la promotion du Développement
rural)
SAPM : Système d’Aires Protégées à Madagascar
SGP : Small Grants Programme
SNC : Stratégie Nationale pour la Conservation
vii
TPF : The Peregrine Fund
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UIPN : Union Internationale pour la Protection de la Nature
USAID : United States Agency for International Development, agence américaine de développement
VOI : Vondron’Olona Ifotony
WCS : Wildlife Conservation Society
WWF : World Wildlife Fund for Nature ou World Wildlife Fund (Fonds Mondial pour la Nature)
viii
GLOSSAIRE
Terme Définition
Agriculture intensive L'agriculture intensive est un système de production agricole fondé sur un
accroissement de la production agricole optimisé par rapport à la disponibilité
des facteurs de production (moyens humains, matériels et surfaces cultivées). Ce
rapport entre volume produit et facteur de production est appelé productivité. {1}
ix
Développement Le développement économique et social fait référence à l'ensemble des
économique et social mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires…) que
peut connaître une population ou une zone géographique (monde, continent,
pays, région, localité, …). {1}
Diversité biologique Biodiversité ou diversité biologique est la diversité de la vie sur terre. Elle
s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes
dans l'espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux
d'organisation et entre eux. {1}
Ecologie L'écologie, également connue sous les noms de bioécologie, bionomie ou science
de l'environnement ou environnementale, est la science qui étudie les êtres
vivants dans leur milieu et les interactions entre eux. {1}
Ecosystème Un écosystème est l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres
vivants (ou biocénose) et son environnement biologique, géologique, édaphique,
hydrologique, climatique, etc. (le biotope). {1}
Ecotourisme L'écotourisme, que l'on associe au tourisme vert, est une des formes du tourisme
durable, plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes, mais aussi
agrosystèmes et tourisme rural), voire d'écologie urbaine (jardins écologiques,
Espaces verts écologiques, réserves naturelles urbaines et autres aspects de
l'écologie urbaine...). {1}
Equité Elle traduit une volonté de non report vers les générations futures des
intergénérationnelle conséquences négatives (environnementales, sociales et économiques) du
développement ou « maldéveloppement » tel que promu par le modèle industriel
et économique du XXe siècle, basé sur un système de consommation effrénée
des ressources (ou de l'inaction) d'une personne ou d'un groupe (humanité entière
éventuellement). {1}
Gouvernance environn L’ensemble des processus et institutions, aussi bien formels qu’informels, qui
ementale englobe des normes et des valeurs, des comportements et des modalités
organisatrices, autour desquels les citoyens, les organisations et les mouvements
sociaux ainsi que les différents groupes d’intérêts articulent leurs intérêts,
défendent leurs différences et exercent leurs droits et obligations en matière
d’accès et d’utilisation des ressources naturelles. {1}
Homo economicus L'Homo œconomicus (homme économique en latin) est une représentation
théorique du comportement de l'être humain, qui est à la base du modèle néo-
classique en économie : il est rationnel. {1}
Hotspot de la Un point chaud de biodiversité (de l'anglais biodiversity hotspot), ou zone
biodiversité critique de biodiversité, est une zone biogéographique, terrestre ou marine,
possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par
l'activité humaine. {1}
x
Lobbying Le lobbying consiste à procéder à des interventions destinées à influencer
directement ou indirectement l'élaboration, l'application ou l'interprétation de
mesures législatives, normes, règlements et plus généralement, toute intervention
ou décision des pouvoirs publics. {1}
Et elle est de base pour indiquer que c'est au niveau local et villageois
Paiement pour C’est un dispositif basé sur une certaine intégration de la biodiversité dans
services l'économie. Une transaction entre des fournisseurs de services écosystémiques et
environnementaux des bénéficiaires de ces services » qui renvoient aux usages pouvant être faits de
la nature et des ressources naturelles. {1}
Patrimoine culturel Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des biens, matériels ou
immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique certaine, et qui
appartiennent soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.), soit
à une entité publique (commune, département, région, pays, etc.). Cet ensemble
de biens culturels (en) est généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré
au public, soit de façon exceptionnelle soit de façon régulière, gratuitement ou au
contraire moyennant un droit d'entrée et de visite payant. {1}
Patrimoine naturel Le patrimoine naturel est un bien commun relativement épargné par l'empreinte
de l'Homme, à gérer « en bon père de famille » et à léguer aux générations
futures. {1}
Promulgation La promulgation est l'acte par lequel le chef de l'État constate qu'une loi a été
régulièrement adoptée par le Parlement. À partir du moment où un décret de
promulgation a eu lieu, le texte est intégré dans l'ordonnancement juridique, et
entre en vigueur. La promulgation rend le texte exécutoire : il doit être exécuté.
{1}
xi
Ratification La ratification est l'acte qui, par une déclaration authentique et solennelle prenant
la forme requise, permet de confirmer ce qui a préalablement été accepté ou
promis. Exemple : Ratification d'un traité ou d'une convention internationale
préalablement signée par des émissaires. {6}
Recherche- action Étude qui transpose des connaissances théoriques dans le milieu naturel étudié et
en dégage des enseignements susceptibles de généralisation pour aboutir à la
production d'un savoir théorique et/ou s'attacher à résoudre des conflits internes à
ce milieu (discrimination, etc.). {7}
Ressource Une ressource renouvelable désigne une ressource naturelle dont le stock peut se
renouvelable reconstituer sur une période courte à l'échelle humaine. Il faut que le stock puisse
se renouveler au moins aussi vite qu'il est consommé. {1}
Service écologique Les services écologiques ou services écosystémiques sont des services que la
biodiversité soutient et fournit.
Seuil de pauvreté Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est
conventionnellement considéré comme pauvre. Ce seuil prend des valeurs
radicalement différentes selon l'option de calcul retenue pour le pays. Il
correspond à un % de la population appelé taux de pauvreté. {1}
Système de production Il s'agit d'un système de production qui vise à assurer une production pérenne
durable respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la
maintenance dans le temps de cette production. Il vise notamment à réduire les
impacts du secteur en matière environnementale. {1}
Transfert de gestion Un processus par lequel l’administration en charge des ressources naturelles en
des ressources objet transfert aux Communautés locales, regroupant les exploitants de ces
naturelles ressources, la gestion (exploitation et préservation) des ressources naturelles
d’une propriété domaniale
Utilisation rationnelle Qui est conforme à la raison, repose sur une bonne méthode : Organisation
rationnelle du travail. Qui paraît logique, raisonnable, conforme au bon sens ; qui
raisonne avec justesse : Un esprit rationnel. {7}
Sources :
{1} https://fr.wikipedia.org
{2} www.actu-environnement.com
{3} http://www.sfu.museum/forensics/fra/pg_media-media_pg/glossaire-glossary/
{4} http://www.oiseaux.net/glossaire/conservation.html
{5} http://www.la-definition.fr
{6} http://www.toupie.org
{7} http://www.larousse.fr/dictionnaires
xii
INTRODUCTION
Cette étude s’inscrit dans le cadre des recherches entreprises au sein du réseau des acteurs de la
conservation, et en particulier, auprès des Organisations de la Société Civile (OSC) et des Organisations
Communautaires de Base (OCB) à vocation environnementale dans différentes localités de Madagascar.
Le partenariat avec les acteurs de la gouvernance1 environnementale publics et privés à Madagascar a
permis d’avoir un aperçu de certains aspects de la gouvernance de l’environnement à différents niveaux.
Comme explicité à l’abordage de ce document, son environnement constitue un atout essentiel
pour Madagascar et sa voie vers un développement durable. L’inclusion des populations riveraines dans
la gestion des ressources naturelles figure parmi les stratégies de conservation de ces ressources naturelles.
En effet, l’élaboration des stratégies à adopter pour les actions de conservation du niveau local au niveau
national nécessite de références fiables basées sur des informations et des analyses à jour. Des travaux de
recherches continues en ces termes sont donc nécessaires et c’est pourquoi la présente étude en fait partie.
Ce mémoire tente de fournir des pistes de solution pour améliorer l’impact des actions de
conservation en se basant sur la recherche des alternatives possibles et les points clés à renforcer pour faire
des Organisations Communautaires de Base des vrais piliers de la gouvernance environnementale à
Madagascar.
Pour Madagascar, le capital naturel représente plus de 50% de la richesse du pays même sans
tenir compte des ressources minière (Banque Mondiale, Avril 2013). L’écosystème Malagasy est l’habitat
d’environ 12 000 espèces de plantes, 370 espèces de reptiles, 224 espèces d’amphibiens, 283 espèces
d’oiseaux, 154 espèces de poissons et 99 espèces et sous-espèces de lémuriens. Les services écologiques
que fournit cette biodiversité constituent un moyen de subsistance de la quasi-totalité des malgaches dont
80% vivent des ressources naturelles.2 En effet, Madagascar figure parmi les hotspots3 de la biodiversité
dans le monde.
En ratifiant plus d’une quinzaine de convention internationale environnementale depuis les
années 70, Madagascar est conscient de l’importance vitale de son écosystèmes et de l’environnement. Un
des plus grand défis du pays a été la déclaration de Durban. Lors du V ème Congres Mondial des Parcs
tenu à Durban, en Afrique du Sud en septembre 2003, l’Etat malgache a renforcé son engagement dans la
conservation de la nature en déclarant sa volonté de multiplier par trois la superficie des aires protégée
nationale. Soit passer de 1,7 millions d’hectare à 6 millions d’hectares. Les programmes d’action
régionaux qui découlent des approches ecorégionales adoptés ont allié conservation et développement
1
Le terme « Gouvernance » décrit le processus par lequel les différents éléments de société (institutions et société
civile) exercent du pouvoir et l’autorité, influencent et mettent en œuvre les politiques et décisions concernant la vie
publique et le développement économique et social (Conakry, 2006).
2
Min. de l’environnement et PNUD (2009). Quatrième rapport national de la conservation sur la diversité
biologique. Madagascar. P.1
3
Un hotspot correspond à une région où il y a au moins 1500 espèces endémiques de plantes vasculaire et qui a
perdu 75% de son habitat naturel. Il existe 34 hotspots de la biodiversité dans le monde (Conservation International,
2005)
1
avec des approches territoriales, sectorielles et participatives. Les acteurs principaux faisant marcher le
mécanisme de ce processus sont le MNP, les grandes ONG de conservation et les communautés de base,
ces derniers étant des contractants dans la gestion durable des ressources naturelles.
Malgré cette structure supposée fonctionnelle, la pression sur ces ressources naturelles continue
à causer des épuisements qui impliquent des impacts négatifs sur l’environnement à Madagascar et à la
survie de sa population. La dégradation de l’environnement à Madagascar est énorme pour le pays.
L’estimation en valeur monétaire faite par la Banque Mondiale donne l’idée de la perte dont une perte qui
coûte au pays entre 450 et 500 millions de dollar US par an, soit 9 à 10% du PIB. La surexploitation des
ressources halieutiques s’est traduite, entre autres, par une chute de plus de 30% de la valeur de
l’exportation de crevettes entre 2003 et 2008 : une perte de près de 20 millions de dollar US4. Un million
d’hectare de forêts ont disparu entre 1990 et 2000 avec un taux de défrichement annuel de 0,83% entre
1990 et 2005 avec une légère baisse dont 0,53% jusqu’en 2009 (date de la dernière donnée confirmée). En
1990, la couverture forestière comptait environ 11 millions d’hectares et elle ne compte en 2009 que 9
millions d’hectares devenue de plus en plus vulnérable (USAID, 2009)5. Quoiqu’inférieure au taux
observés au niveau mondial pour les forêts tropicales, ce niveau de déforestation demeure alarmant pour
Madagascar (Conservation International, 2007). Cette disparition de la couverture forestière implique en
effet des conséquences négatives sur l’existence des faunes et des flores faisant partie intégrante du capital
naturel du pays. Aussi, la dégradation de l’environnement dans l’île se manifeste durant la période
d’étiage par le rétrécissement et la diminution en profondeur des lacs et des marais ainsi que par la
sécheresse des fleuves. Tandis que durant les saisons de pluies, les fleuves sortent de leur lit durant les
périodes de pluies. Les actions anthropiques telles que la déforestation et les feux de brousse amplifiés par
la variation climatique sont à l’origine de ces phénomènes.6
Sous l’influence de divers accords internationaux à citer entre autres la Convention d’Alger, la
déclaration de Rio, la Charte Internationale des Droits de l’Homme et la Charte africaine des droits de
l’homme des peuples d’assurer la gouvernance des autochtones signées par Madagascar7, l’Etat malagasy
a choisi de promouvoir l’autonomie locale et de faire participer la population locale à la gestion directe et
durable de certaines ressources naturelles. Des promulgations de lois ont été faites et des contrats de
transfert de gestion ont été conclus entre l’Etat et des Organisations communautaires de base dotées de la
personnalité morale.
4
Carret Jean-Christophe et Clausen Alison (2013). Rapport sur l’environnement 2013 : Les principaux messages.
Madagascar : Banque Mondiale
5
Karen Freudenberg (2010). Paradise lost ? Lessons from 25 Years of USAID Environment Programs in
Madagascar. Madagascar. USAID
6
Ministère de l’environnement et des Forêts (2009). Quatrième rapport national de la conservation sur la diversité
biologique. MINENV. Madagascar : MINENV, UNDP, UNEP P.35
7
Henkels Diane M. (1999). « Une vue de près du droit de l’environnement Malgache ». African Studies Qaurterly,
3, Issue 2 : P.52-53
2
Ainsi, il a été espéré que l’exploitation outrancière des ressources naturelles peut être limitée ou
atténuée par les actions de défense des communautés de proximité. Toutefois, la difficulté économique et
sociale de ces communautés de base figure parmi les principales causes de l’échec du processus
participatif base de la gouvernance à mettre en place (Smith, 2008)8.
Etant donné que 92% de la population malgache vit en dessous du seuil de la pauvreté (Banque
Mondiale, 2013), et considérant le fait que la quasi-totalité de cette population vit des ressources
naturelles, le présent mémoire tente de trouver les conditions de développement économique et sociale des
communautés locales nécessaires pour qu’elles soient de véritables acteurs effectifs dans la gouvernance
locale des ressources naturelles.
Pour un meilleur impact de la finalité des transferts des gestions des ressources naturelles aux
communautés locales, la présente étude se propose de répondre aux questions :
- La difficulté économique et sociale de la communauté de base constitue-t-elle un facteur de
blocage dans la gouvernance des ressources naturelles ?
- A quel niveau l’appui au développement économique et social des communautés est-il
considéré dans les actions de conservation ?
- Les initiatives d’appuis au développement économique et social conjuguées aux approches de
la conservation sont-elles pertinentes et efficaces ?
- De quelle manière pourrait-on renforcer le niveau économique et social des communautés de
base afin qu’ils puissent contribuer davantage dans la gestion durable des ressources naturelles ?
Hypothèses
Suite à cette problématique, le présent travail se focalise sur trois hypothèses dont :
- Les communautés de base, sur lesquelles s’appuie la gouvernance locale, ont une faible
capacité à contribuer à la conservation à cause de leur difficulté économique et sociale ;
- L’action de conservation intègre des appuis au développement économique et social des
communautés de base mais les résultats demeurent faiblement significatifs ;
- Les communautés de bases n’ont pas besoin d’appui spécifique en termes de développement
économique et social mais plus d’adaptation des approches par rapport à leurs besoins et plus de
coordination entre les acteurs de la conservation et du développement économique et social dans
les actions à entreprendre.
8
Smith J. L. (2008). « A critical appreciation of the "bottom-up" approach to sustainable water management:
Embracing complexity rather than desirability ». Local Environment. 13 (4) : 353-366
3
Brièvement, la méthodologie suit une démarche hypothético-déductive. Le présent travail va
consister à vérifier les hypothèses établies à partir de l’exploitation des résultats de recherches antérieures
et des vécus des acteurs de la conservation. L’analyse des écrits de chercheurs et des données d’une
enquête menée auprès des acteurs de la conservation a permis d’obtenir un certain nombre d’information
et de volume de connaissances permettant de vérifier la véracité de ces hypothèses, d’identifier des
facteurs de non réussite et d’avoir des pistes d’amélioration dans le domaine étudié.
L’analyse du contexte de la conservation à Madagascar et de son développement économique et
social abordé dans ce travail permet de soulever que la politique environnementale à Madagascar est
marquée par le passage de la gouvernance centralisée vers la gouvernance participative locale depuis les
années 90. Ensuite, l’étude met en exergue le rapport entre la décentralisation de la gouvernance
environnementale et la situation critique en termes économiques et sociales des communautés à
Madagascar. Cette étape est pertinente pour le travail car une grande majorité de la population malgache
vit en dessous du seuil de la pauvreté et se dépend des ressources naturelles cibles de la conservation. Des
stratégies pour le développement économiques et social ont été intégrées dans les approches de
conservation, outres celles entreprises par le gouvernement Malagasy. Toutefois, les résultats de ces
initiatives sont insuffisants pour fournir le minimum nécessaire aux membres de la communauté de base
afin qu’ils constituent des acteurs effectifs dans la conservation. Enfin, le travail tente de proposer des
pistes d’orientation aux acteurs de la conservation dans le cadre de l’appui aux communautés de base dans
la gouvernance des ressources naturelles.
METHODOLOGIE
La méthodologie est fondée sur une approche de triangulation à partir des observations des faits
sur terrain, des documentations concernant les théories et les études, et enfin, des échanges et discussion
avec des experts. Le questionnaire est ensuite formulé afin de confirmer la réalité vécue. L’analyse
consiste vers la fin à la mise en relation des résultats d’enquête ou données primaires obtenues et de
diverses hypothèses incluant d’autres résultats documentés par des chercheurs ou institutions dits données
secondaires.
La méthodologie adoptée emprunte les principes de la recherche- action. Dans l’ensemble, le
procédé est de confronter les réalités sur terrain selon les acteurs de la conservation avec la théorie issue
des différentes disciplines qu’on peut citer entre autres l’économie écologique, l’économie de
l’environnement, le droit de l’environnement, les sciences agronomiques, les sciences économiques et les
sciences sociales. Cette méthodologie comprend quatre étapes (voir FIGURE 1, P.5).
4
La première phase du travail consistait à définir le cadre du travail c’est-à-dire l’objet de l’étude,
la problématique et les hypothèses. A ce stade, le procédé est dominé par des analyses de documents, de
concepts, de données secondaires et des échanges réflexives avec des experts et des techniciens. A partir
de la deuxième phase a commencé la rédaction du mémoire et le lancement de l’enquête. L’enquête a été
structurée en quatre étapes dont la conception du questionnaire, l’envoi du questionnaire, la collecte de
données et le traitement des données collectées. Les cibles de l’enquête étaient des acteurs œuvrant dans
la conservation de l’environnement. La troisième phase correspondait à la rédaction de la partie II du
mémoire correspondant au traitement et à l’analyse des résultats de l’enquête c’est-à-dire de la perception
des participants à l’enquête. La dernière phase fut la formulation des recommandations à partir de la
confrontation des résultats obtenus de l’étude avec les résultats des travaux d’autres chercheurs qui ont
traité des thèmes similaires à celui-ci. A noter que c’est une démarche empirique qui part des vécues des
acteurs avant de passer à la discussion considérant les résultats des autres chercheurs. Cette dernière phase
se termine ainsi par la formulation de la conclusion. Les principaux éléments des parties saillants de
l’ensemble du travail ont été reprises afin d’établir une vue globale de la situation et de tenter de mettre
une perspective du rapport entre conservation et développement économique et social des communautés
impliquées dans les actions de conservation.
Entretien Rédaction
exploratoire de la partie
Rédaction III
Formulation de de la partie I
la
problématique
et des Exploitation
hypothèses des résultats
Enquête : et Rédaction Formulation
conception et de la partie II de la
envoi de conclusion
Analyses de questionnaire,
documents - collecte de
bibliographie données
5
Après la soutenance, le contenu du mémoire serra affiné après l’intégration des suggestions
d’amélioration et des feedbacks de l’encadreur et des membres du jury. Après affinage, le document
pourra servir de document de référence et de partage au sein du réseau des acteurs de la conservation.
L’enquête
L’enquête a été réalisée à travers un réseau en ligne (via internet). C’est-à-dire que les
questionnaires ont été envoyés par e-mail et les personnes cibles de l’enquête reçoivent un lien dans lequel
chacun répond au questionnaire qui s’affiche dans son page web. La difficulté a été de choisir quelle
méthodologie est la plus adaptée à ce sujet de recherche qui est à la fois local, régional, national et
international. La phase initiale du processus de l’enquête a été la conception du plan à mettre en œuvre qui
se traduisait par les réponses aux questions : QUOI mettre dans le questionnaire, QUI enquêter,
COMBIEN sera l’effectif, COMMENT procéder, QUAND débuter et conclure.
Dans le processus, la segmentation de la cible a été écartée et le groupe cible est hétérogène.
Toutefois, la liste des personnes cibles de l’enquête a été étudiée afin de faire représenter dans la mesure
du possible tous les acteurs individuels issus des entités publiques et privées œuvrant dans la conservation,
y compris les OSC malgaches et les ONG internationales, et issus de différentes Régions administratives.
Cette liste est tirée des bases de données des entités à vocation environnementales disponibles avec le nom
et la fonction (pour confirmer son domaine d’intervention) ainsi que l’adresse email de l’acteur cible de
l’enquête (voir le tableau 3 en annexe 1).
L’outil choisi pour réaliser l’enquête a été un support de collecte et de traitement de données sur
internet dont le « surveymonkey » (Voir www.surveymonkey.com). C’est un outil de sondage et de
gestion de données sur le Web.
Suivant les phases décrites dans le FIGURE 1, le processus de l’enquête comprenait 3 étapes
dont :
- L’élaboration du questionnaire
- L’envoi du questionnaire
- La collecte et l’exploitation des résultats
Elaboration du questionnaire :
Les questions ont été formulées suivant les questions de départ et des hypothèses avec des
améliorations obtenues à travers des entretiens exploratoires auprès de certains acteurs de conservation.
Afin d’obtenir de larges réponses possibles, le questionnaire comprenait des questions qui peuvent avoir
des réponses qualitatives et quantitatives avec un mélange de question fermées et ouvertes. Presque toutes
les questions sont des questions à choix multiple pour rendre facile et rapide le remplissage du
questionnaire. En plus, le questionnaire est limité à 10 questions afin de minimiser le temps nécessaire
pour y répondre.
6
Le questionnaire (voir annexe 4) vise à apporter des informations sur (i) les types d’activités
mises en œuvre par les acteurs de la conservation et la répartition des investissements mesurée par le
volume de travail correspondant à chaque type d’activité (question 1 à 4) ; (ii) l’estimation des pressions
sur les ressources naturelles liée aux difficultés économiques et sociales (question 5) ; (iii) l’analyse des
actions de développement économiques et sociales considérées par les acteurs de la conservation (question
6, 7 et 8); et (iv) les propositions et les points de vues relatives à la gouvernance environnementale à la
base à Madagascar (question 9 et 10).
Envoi du questionnaire :
Une fois inséré dans un compte personnalisé sur le site web www.surveymonkey.com, le
questionnaire a été envoyé à 143 personnes qui sont des individus travaillant dans le domaine de la
conservation (voir ANNEXE 1, TABLEAU 3). Ces personnes cibles sont issus du bureau national et des
bureaux régionaux du ministère de l’environnement et des forêts, de 30 OSC malagasy, de 9 ONG
internationales, des responsables du volet conservation dans de 2 grandes firmes d’extraction minière et
des consultants individuels appartenant ou non à des groupes, tous dans le secteur de l’environnement.
Puisque le mode de remplissage des questionnaires s’est fait sur l’internet, une invitation par
courrier électronique, donc un e-mail, a été envoyée aux personnes cibles de l’enquête indiquant le cadre
de l’enquête, la confidentialité des réponses et le mode de remplissage du questionnaire (voir annexe 2).
Et afin de maximiser le taux de réponse, une lettre de relance a été envoyée à toutes les personnes cibles
de l’enquête le dernier jour de la collecte des résultats (voir annexe 3). A noter que l’invitation
électronique et lettre de relance ont été signées au nom d’une autre personne et non pas au nom de l’auteur
du mémoire car le fait d’y inscrire son nom risque d’influencer les réponses puisqu’il fait partie du réseau
des acteurs de la conservation. Tous les participants ont reçu la lettre indifféremment car les réponses ont
été anonymes. Ce dernier e-mail inclut un remerciement aux personnes qui ont déjà répondu et rappelle à
ceux qui n’ont pas encore répondu la date de l’échéance de l’enquête.
7
Lors de la consultation des résultats, le taux de réponse était à première vue assez faible malgré
les critères pour susciter la motivation et faciliter les modalités de remplissages cités plus haut. Le taux de
réponse est de 17,5% car 25 personnes sur 143 ont répondu au questionnaire.
Etant donné ce faible taux de réponse, une deuxième vague d’enquête a été faite auprès de 21
personnes œuvrant dans la conservation (voir ANNEXE 1, TABLEAU 3 -suite). Ces participants sont
issus de 16 OSC intervenant dans les différentes Régions de Madagascar. Ces dernières ont répondu soit
par e-mail soit par transfert de fichier électronique direct à partir d’un stockage USB.
En tout, les participants comptent 46 acteurs engagés dans les actions de conservation et, à
première vue, représentent des entités dont les interventions sont pertinentes dans la gouvernance
environnementale.
8
Répartition des zones d'intervention des Alaotra Mangoro
participants Amoron’Imania
Analamanga
Analanjirofo
Androy
Anosy
Atsimo Andrefana
Atsimo Atsinanana
Atsinanana
Betsiboka
Boeny
Bongolava
Diana
Haute Matsiatra
Ihorombe
Itasy
Melaky
Menabe
Sava
Sofia
Vakinankaratra
9
Par ailleurs, des biais dus à une part de subjectivité dans les réponses ou incompréhension à
quelques différences près de certaines questions n’étaient pas à négliger car le questionnaire touchait un
ensemble à la fois généralisant et complexe.
10
1. PARTIE I : GENERALITES SUR LA CONSERVATION ET LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET SOCIAL A MADAGASCAR
1.1. DES DEFINITIONS ET DES CONCEPTS AUTOUR DE LA
CONSERVATION ET DU DEVELOPPEMENT
Ce premier chapitre consiste à délimiter le cadre théorique de l’étude. Successivement, les chapitres
essayeront de donner dans un premier temps une définition de la conservation qui sera tenu comme
référence dans le cadre de l’objectif du mémoire, l’historique et le fondement de la conservation, la
pertinence de la participation des communautés locales et les stratégies innovantes de la conservation.
Ensuite, cette délimitation se poursuit par une définition du développement économique et social avec les
indicateurs utilisé pour le mesurer indiquant ainsi ceux utilisé dans la présente recherche.
1.1.1. La conservation
Littéralement, « la conservation » signifie dans la langue française le maintien ou l’action de
garder une chose à son état initial. Dans ce sens, la nature est écartée du contact avec l’homme qui est
source du danger envers elle. Par contre, l’évolution de l’utilisation du mot a fait que le concept de « la
conservation » tiré de l’anglais devienne son sens courant. En effet, le mot conservation est la traduction
anglaise du mot « conservation » qui implique la réintégration de l’homme dans la nature selon Portas
(1988) par opposition à « protection » qui connote une mise sous cloche9.
Une définition conventionnelle de la conservation n’existe pas officiellement. Toutefois, les
acteurs internationaux de la conservation ont formulé des définitions selon le contexte de son utilisation.
Depuis 1980, l’UICN10, la PNUE11 et le WWF12 ont lancé conjointement la « stratégie mondiale de la
conservation » et une définition apparaît dans leurs publications. La conservation est ainsi définie comme
« Mesure de gestion garantissant que les ORGANISMES ou les ECOSYSTEMES sont utilisés de manière
durable. Outre l’UTILISATION DURABLE des ressources, la conservation comporte des activités de
PROTECTION, de ENTRETIEN, de REHABILITATION, de RESTAURATION et d’AMELIORATION des
population des écosystèmes ».13
La commission mondiale des Aires Protégées (CMAP) définit le terme dans le contexte de la
définition des aires protégées comme le « maintien in-situ d’écosystèmes et d’habitats naturels et semi-
naturels et de populations viables d’espèces dans leurs environnements naturels et, dans le cas d’espèces
9
Jean-Pierre Raffin, De la protection de la nature à la gouvernance de la biodiversité, http://www.ecologie-et-
politique.info/IMG/pdf/30-De-la-protection-de-la-nature-a-la-gouvernance-de-la-biodiversite.pdf. [13/02/13]
10
UICN : Union Internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles
11
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
12
WWF ou World Wide Fund for Nature : la première organisation mondiale de protection de la nature créée en
1961 à Morges (Suisse)
13
Prescott-Allen Robert (1991). Sauver la Planète : Stratégie pour L’avenir de la Vie. Earth Scan. Gland, Suisse :
UICN/PNUE/WWF
11
domestiquées ou cultivées dans l’environnement où elles ont développé leurs propriétés distinctives ».14
La conservation in-situ se diffère de l’approche conservation ex-situ seulement comme leurs noms
l’indiquent du lieu où se concrétise l’action. En effet, ce dernier signifie en général une conservation
d’éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel.15
Mais dans la suite du présent document, la conservation est définie comme une approche qui
intègre l’être humain dans le concept et qui le considère en interaction avec les faunes et les flores dans
son écosystème. Faisant partie de cet environnement, l’être humain est en même temps responsable des
dégradations que pourraient subir cet environnement et victimes des conséquences qui peuvent en résulter.
La définition de la conservation doit ainsi chercher à placer l’être humain et ses activités au centre de
l’environnement. La définition conçue au sein du cercle de la stratégie mondiale de la conservation
correspond à cette approche en rassemblant les concepts capitalisés au fil du temps qui tient compte, d’une
part, de l’utilisation des ressources par l’être humain dans sa vie et pour sa survie, et d’autre part, de la
rationalisation de cette utilisation tout en prenant les mesures nécessaires pour la prévention et la
correction des dégradations éventuelles possibles.
Bref, la conservation est la « Gestion planifiée des ressources naturelles qui a pour but de les
utiliser rationnellement et de les protéger contre l'exploitation outrancière, la destruction ou la
négligence »16. C’est la composition de plusieurs actions qui concourent au maintien des structures, des
fonctions et de la diversité du système naturel sur les quelles dépendent la vie de l’être humain. Cette
approche inclut d’abord le maintien des processus écologiques considérant le climat, l’air et l’eau, le sol,
les eaux et les écosystèmes et qui permettent la vie sur terre d’être possible. Ensuite, la conservation de la
biodiversité intégrant la conservation des espèces des faunes, des flores et des gênes. Enfin, l’utilisation
durable des ressources renouvelables c’est-à-dire les ressources qui sont capables de se renouveler tels que
le sol, les organismes sauvages et domestiques, les forêts, le pâturage, les ressources des zones humides et
halieutiques en général.17
14
Dudley, 2008, pp. 10-11. Cité dans Lausche Barbara (2012), Lignes directrices pour la législation des aires
protégées. Centre du droit de l’environnement UICN. Gland, Suisse : UICN. xxviii + 406 p. , p.15
15
NATIONS UNIES (1992). Convention sur la diversité biologique. Publié sur https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf . p.1 et
p.3
16
http://www.oiseaux.net/glossaire/conservation.html,
17
Feyerabend, Borrini Grazia, et Dudley Nigel (2005). Elan Durban - Nouvelles perspectives pour les aires
protégées à Madagascar. Madagascar : UICN. P14
12
traduction de son sens dans la langue anglaise. A l’occasion du souffle du développement durable, le
terme conservation a été associé à la préservation de l’environnement et constituait un élément clé du
développement durable. Ensuite, l’utilisation courante lors de ces sommets mondiaux et par les ONG
internationaux à l’instar de WWF le confirme en tant que terme technique courant.
La réflexion concernant la relation entre les activités anthropique et l’écosystème existaient déjà
dans les philosophies grecques et romaines. La première organisation environnementale mondiale a été
fondée en octobre 1948 sous le nom UIPN qui est devenue « Union Internationale pour la conservation de
la nature et des ressources naturelles » (UICN en français et IUCN en anglais) en 1956. Elle appuie les
gouvernements, les ONG, les conventions internationales, les organisations des Nations Unies, les sociétés
et les communautés, dans le développement des lois, des politiques et des meilleures pratiques, et
recherche des solutions basées sur la nature et la gouvernance de l’environnement.18
En 1951, le rapport sur l’Etat de l’Environnement dans le Monde publié par l’UICN est reconnu
comme précurseur dans le domaine de la recherche de réconciliation entre l’économie et l’écologie19.
A partir des années 60, des parcs nationaux ont été institués un peu partout dans divers pays du
monde : Etats Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Argentine, Suède, Suisse, Espagne, Italie, Japon, etc ;
après la création du parc de Yellowstone qui a connu d’intenses discussions dans le monde à propos du
déguerpissement des derniers indiens occupant le parc.20
A partir de ce moment, le mot conservation a été utilisé avec quelques variations de sa
définition. Entre autres, l’utilisation de la conservation comme la protection et la préservation lors de
la Convention africaine de 1968 sur la conservation de la nature et des ressources naturelles. Connue
comme la convention d’Alger, elle a pour finalité de mettre en place des politiques et des programmes de
développement qui soient écologiquement rationnels, économiquement sains et socialement acceptables.21
À la fin des années 1980, les problèmes environnementaux (effet de serre, « trou » dans la couche
d’ozone, pluies acides…) deviennent une des préoccupations mondiales. Après l’idée de la nécessité d’une
« croissance zéro », une nouvelle perspective qui concilie croissance et environnement prend naissance.
Des voies de recherches dans le domaine de l’économie ont avancé des modèles de croissance en relation
avec l’utilisation des ressources naturelles. D’abord, le modèle basé sur le prolongement de la règle
d’Hotelling (1931) soutient la dite « soutenabilité faible ». Ce modèle est basé sur la résolution des
problèmes de l’épuisement des ressources naturelles par le choix technologique afin de garder ces
ressources constantes en termes de volume dans le temps. Par contre, influencé par les travaux de Solow
18
http://www.iucn.org/fr/propos/
19
Historique de développement durable présenté lors du Sommet mondial sur le développement durable 2002, p.1
20
Jean-Pierre Raffin, De la protection de la nature à la gouvernance de la biodiversité, http://www.ecologie-et-
politique.info/IMG/pdf/30-De-la-protection-de-la-nature-a-la-gouvernance-de-la-biodiversite.pdf. [13/02/13]
21
Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts (2004). Les conventions internationales relatives à
l’environnement ratifiées par Madagascar. Secrétariat Général du MINENV. Madagascar : MINENV, PNAE,
EAUX ET FORETS. p.17
13
(1993), le modèle de la « soutenabilité forte » souligne que la durabilité est liée à la conservation de
certains actifs naturels bien définis dans le long terme. Ces approches ont été estimées illustrant le
développement durable, mais à la base, la définition réside selon la publication du rapport final de la
commission mondiale sur l’environnement et le développement disant que ce développement doit être un
« développement qui permet la satisfaction des besoins présents, sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs ». Cette commission a été présidée par le Premier ministre
norvégien Gro Harlem Bruntland en 1987.22 Les définitions proposées fixent en effet une équité intra-
générationnelle et équité inter-générationelle.
En 1992, s’est tenue à Rio de Janeiro (Brésil) la conférence des Nations Unies sur
l’environnement et le développement vingt ans après la « Déclaration de Stockholm » de 1972. Cette
conférence de Rio connue encore sous le nom de Sommet « Planète Terre » aboutit à l’adoption de 27
principes fondamentaux permettant un développement durable sur la Terre et l’Agenda 21 dont un
programme d'actions visant à concrétiser le développement durable sur le plan social, économique et
environnemental. Le terme « conservation » (en langue anglaise) est cité plusieurs fois dans cette
déclaration et traduit dans la langue française comme « protection ». A noter qu’aucune définition n’a été
arrêtée à l’issue de ce sommet. Toutefois, les entités œuvrant dans la défense des causes
environnementales préfèrent utiliser le terme conservation en français comme dans la langue anglaise.
Finalement, ce terme est retenu jusqu’alors si on se réfère au contenu de la conférence mondiale
sur la biodiversité de Nagoya en 2010 et la conférence de Rio+20 en 2012. On peut citer entre autres aussi
le Plan de conservation de WWF (2010-2015) établi par le bureau de son bureau à Madagascar qui parle
de « cibles de conservation » comme les sujets, objets d’une gestion durable, à protéger contre les
pressions environnementales.
22
Gilles Rotillon (2005). Economie des ressources naturelles. La Découverte. Paris. p.89-113
14
Dans la convention d’Alger en 1968, le paragraphe 3 de l’article XVII sur les « Droits
traditionnels des communauté locale et connaissances traditionnelles » insiste sur la mise en place et
l’application des mesures permettant aux communautés locales de participer activement dans le processus
de planification et de gestion des ressources naturelles dont elles dépendent afin de les inciter davantage
dans la conservation locale et à l’utilisation durable de ces ressources.23 Tandis que la déclaration de Rio
en 1992 dans son principe 10 souligne que « la meilleure façon de traiter les questions d’environnement
est d’assurer la participation de tous les citoyens, au niveau qui convient ».24
Différentes approches ont été adoptées de ce fait par les projets et les programmes de
conservation de la nature pour impliquer davantage les communautés. Dans ces termes, « participation »
effective signifie, acquisition et exercice de pouvoir d’initiative et de décision des membres de la
communauté dès la conception de l’action jusqu’à la réalisation et les évaluations. Premièrement, il y a le
« développement rural intégré » qui insiste pour impliquer tous les secteurs existant quel que soit le
secteur d’intervention afin de limiter tout dysfonctionnement possible à travers une analyse plus large.
Deuxièmement, « l’aménagement et la gestion des terroirs villageois » est une approche qui vise à
valoriser toutes les ressources disponibles dans le village et l’exploitation judicieuse de ces ressources
(naturelles, humaines et financière) à travers la concertation et le partenariat. Troisièmement, la gestion
décentralisée des ressources naturelles (GDRN) ou « la gestion participative des ressources naturelles »
(GPRN) associée en générale à la méthodologie « approche participative » est une méthode utilisée en
vue de mettre en place une gestion durable des ressources naturelles. Selon un mode de partage de droits,
de rôles, de responsabilités et d’intérêt, cette approche se traduit par le transfert de gestion incluant
certaines compétences de l’’Etat à d’autres acteurs, en particulier à la communauté locale et aux
collectivités territoriales.25.
Quelques soit le modèle de l’approche adopté, l’action qui intègre la participation de la
population locale conduit à l’encrage dans le milieu et à l’appropriation des communautés de l’action mise
en œuvre. Cela devrait en principe aboutir à une meilleure gestion et à l’utilisation durable des ressources
naturelles auxquelles l’optique de conservation s’accroche.
Dépendant de ces ressources naturelles, les communautés pourront peut-être bénéficier des
avantages qu’ils peuvent en tirer pour améliorer leur bien-être. Il est fort probable qu’ils soient motivés
pour être membre actifs dans cette action de conservation. Pourtant, de nombreuses questions peuvent se
poser sur le lien entre la conservation et la vie économique et sociale des communautés. Avant de pouvoir
23
« Convention Africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles » publié sur
http://www.afrimap.org/english/images/treaty/OUA_Convention_nature_ressources_naturelles.pdf
24
« Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement » publié sur
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable/files/9/Declaration_de_Rio_1992_fr.pdf
25
Food and Agriculture Organization (2004). Gestion participative des ressources naturelles : démarche et outils de
mise en œuvre. Manuel du technicien. Rome : FAO. p.7-9
15
trouver les réponses à ces questions, il s’avère pertinent de définir les orientations de ces approches de la
conservation et les concepts du développement économique et social.
26
Guéneau Stéphane et Jacobée Franck (2005). « Conservation de la biodiversité forestière tropical en Afrique
centrale : dépassionner les débats ». Idées pour le débat - Ressources naturelles. N°14 : 1-7
27
Guéneau Stéphane et Jacobée Franck (2005). « Conservation de la biodiversité forestière tropical en Afrique
centrale : dépassionner les débats ». Idées pour le débat - Ressources naturelles. N°14 : 1-7
28
Ramamonjisoa Bruno S. (2001), Analyse de l’évolution des stratégies de conservation de la biodiversité à
Madagascar : Rapport final-stocktaking USAID. Madagascar : USAID
16
ressources naturelles. Le transfert de droits aux communautés : c’est-à-dire transférer aux communautés la
conservation des ressources naturelles à travers la valorisation de leurs droits traditionnels, leurs valeurs et
croyance ; Le Projet de conservation et de développement intégré (PCDI) : qui consiste en la conservation
des écosystèmes entiers et le maintien des processus écologiques de base tel que le cycle hydrologique par
exemple ; La motivation économique pour la conservation des aires protégées : qui est une stratégie basée
sur le partage des droits d’entrées dans les aires protégées aux populations riveraines afin qu’elles
puissent développer des microprojets de leur choix et contribuer davantage à la conservation des
ressources naturelles ; La gestion commerciale des ressources naturelles : Cette stratégie consiste à mettre
en place un système d’aménagement de la zone de conservation qui permet la gestion durable des
ressources naturelles à des fins commerciales. Cette activité constitue une motivation économique à
l’endroit des communautés et les encourage à contribuer activement à la conservation ; La sécurisation
foncière : Afin de stopper les pressions engendrées par la pratique du « tavy » ou culture sur brûlis et le
défrichement de la forêt, cette stratégie opte pour l’encouragement des cultivateurs autour des aires
protégées à valoriser leurs terres. Pour ce faire, la délivrance des titres fonciers sur les exploitations
agricoles incite les cultivateurs à utiliser un système de production durable pratiquant une intensification
agricole.
Quant à l’approche « paiement des services écosystémique » ou PSE, il s’agit des transactions
volontaires correspondant aux paiements des fournisseurs des services environnementaux ou aux
utilisations des terres pour sécuriser ces services si ces fournisseurs assurent la provision de ces services.
Les services environnementaux cités dans ce genre de marché actuellement sont le stockage du dioxyde
de carbone, les services des bassins versants, la conservation de la diversité biologique et la préservation
de la beauté des paysages. Les projets PSE ont pour finalité la préservation des services essentiels des
écosystèmes et la diversité biologique tout en contribuant à la réduction de la pauvreté.29
Par ailleurs, le « mécanisme du marché du crédit carbone » se manifeste par une vente de crédits
carbone générés par la déforestation. Un crédit-carbone est une unité correspondant à une tonne
d'équivalent CO2 sur les marchés du carbone. Un marché du carbone est un système d'échange de droits
d'émissions de gaz à effet de serre, crédits carbone et quotas carbone…C’est un outil de politique publique
permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (principalement le dioxyde de carbone) dans
l'atmosphère, responsables du réchauffement climatique.30
Enfin, existent les « accords de bioprospection ». La bioprospection consiste à inventorier et
évaluer des éléments constitutifs de la diversité biologique ou biodiversité d'un écosystème particulier à
29
Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique. (2009). Gestion durable des forêts, diversité biologique et
moyens d’existence : un guide des bonnes pratiques. Montréal : CDB, IUCN
30
https://fr.wikipedia.org
17
des fins scientifiques, économiques, ou encore viser à la conservation et l'utilisation durable de la
biodiversité suivant les principes de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB)31.
D’abord, le terme « développement » est une notion assez récente. Son utilisation qui a été
associée à la dimension économique date du début du 18ème siècle dans les œuvres de Gustave Schmoller
(1908) et de Joseph Schumpeter (1934). Ensuite, le terme se généralise peu à peu et apparait dans les
dictionnaires économiques d’Alain Cotta (1968), de Rosemonde Pujol (1968), de Gilbert Mathieu (1970).
Parmi les premiers à utiliser figure fut l’économiste français François Perroux (1961) en explicitant dans
son ouvrage le terme disant que « Le développement est la combinaison des changements mentaux et
sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit
réel global ». 32
Traduit en langue malgache comme « Fandrosoana », le développement signifie littéralement
comme « l’avancement » c’est-à-dire l’action de partir d’un lieu de départ pour arriver à un autre lieu, en
principe d’une situation non ou moins satisfaisante pour une autre situation meilleure.
Selon les économistes toutefois, le développement est défini dans le dictionnaire comme la
transformation économique et sociale d’un pays induite par son taux de croissance (Larousse, 2012). De
ce point de vue, le développement économique et social est déjà connoté dans le processus de
développement et c’est l’expansion même de l’économie et du social qui caractérise le développement.
Toutefois, afin d’apporter plus de précision à l’objet du développement sujet de discussion, les termes
« économique » et « social » sont des qualificatifs apportés pour obtenir une expression plus complète.
Tenant compte que la croissance économique pris séparément est un composant qui peut être un
élément nécessaire au développement ou résultant de celui-ci ou voir même un élément qui ne contribue
pas au développement. Considéré séparément, le développement économique se réfère à la création de
richesse et se caractérise par l’amélioration du niveau de vie ou du bien-être social au sens économique.33
Tandis que le développement social est défini comme « un ensemble de processus d’amélioration des
conditions de vie et des potentiels individuels et collectifs ».34 Cette dernière souligne la solidarité en
utilisant le terme « collectifs ». Dans le cadre de ce travail en effet, l’objet de l’étude n’analyse pas ces
31
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bioprospection
32
Legouté Jean Ronald (2001). « Définir le développement : Historique et dimensions d’un concept plurivoque ».
Cahier de recherche – Economie Politique Internationale. n°1 : 9
33
http://fr.wikipedia.org/wiki/Développement_économique_et_social [13/02/13 6:12:22 PM]
34
Bernard Paul, Bernier Michel, Boisjoly Johanne, Cousineau Jean-Michel (2002). Rapport de l’équipe CQRS sur
les indicateurs sociaux synthétiques : Comment mesurer le développement social ? Quebec. publié sur
http://www.frqsc.gouv.qc.ca
18
deux concepts séparément par rapport au contexte mais plutôt de se contenter de l’essentiel qui les
caractérise.
Finalement, il peut être déduit de ce qui précède que le développement économique et social est
le processus de changement positif d’une communauté prise dans son ensemble intégrant les niveaux de
vie et les capacités techniques, organisationnelles et structurelles d’un lieu (national, régional, local) ou
dans le monde. Ainsi, l’ensemble de ces expressions ne désignera qu’une seule vision dans toute la suite
de ce travail.
35
Ponty Nicolas (1998). « Mesurer la pauvreté dans un pays en développement ». Statéco, n°90-91 : 54
19
locatives des biens durables, les cadeaux en nature reçus et le loyer imputé, y compris les consommations
alimentaires et non alimentaires. Les résultats sont obtenus suivant la formule36 :
Ainsi :
est l’incidence (ratio) de la pauvreté et exprime la proportion de la population vivant en dessous du
seuil de la pauvreté ;
mesure l’écart moyen entre la consommation des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ;
est appelé « sévérité de la pauvreté » et exprime la somme des carrés des écarts entre le revenu et le
seuil de pauvreté.
Pourtant, ces indicateurs sont affectés par des problèmes de mesure selon les experts. Le seuil de
pauvreté, un outil utilisé jusqu’alors par la Banque Mondiale comme première approche, est l’objet de
nombreux critiques sur le fait qu’il réduit la mesure de la pauvreté et de la richesse à une simple valeur
monétaire. Alors que la pauvreté n’est pas réductible à un manque d’argent en prenant l’exemple que
l’Etat de l’Inde très pauvre a un Indicateur de Développement Humain (IDH) proche de celui de la France.
Ainsi, le PNUD avec Amartya Sen (Prix Nobel d’économie) ont créé cet IDH pour prendre en compte le
revenu, la santé, l’éducation et l’espérance de vie.37
36
Institut National de la Statistique (2011). Enquête périodique auprès des ménages 2010 - Rapport principal.
Madagascar : Min. d’Etat Chargé de l’Economie et de l’Industrie
37
Weber Jacques (2002). Quel enjeu ? Quelle contribution des scientifiques ? Sommet Mondial du Développement
Durable. Johannesburg : Ministère des Affaires étrangères
38
Boutaud Aurélien (2007). Les Indices synthétiques du PNUD : IDH, IPH, IPF. Ile de France. France : IAURIF,
MIPES.
20
- L’espérance de vie à la naissance qui mesure la longévité. Cet indicateur tient compte de la
capacité d’un individu à atteindre les objectifs de sa vie, de sa santé et de son alimentation ;
- Le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation qui mesurent le niveau
d’instruction. Les individus peuvent réaliser leur potentiel et profiter des opportunités qui se
présentent grâce à l’instruction ;
- Le Produit Intérieur Brut réel par habitant qui rend compte des variations nationales du
pouvoir d’achat et reflète les baisses de revenu.
Certes, les indicateurs de pauvreté font de nombreux critiques, pourtant, ils seront utilisés dans la
suite de ce travail car les données correspondantes sont disponibles pour toutes les régions de Madagascar
et permet la description et l’analyse par localité qui sont pertinentes pour la gouvernance locale.
D’ailleurs, l’enquête faite par l’INSTAT démontre une cohérence entre les deux approches dont
l’utilisation du seuil de pauvreté objective et du seuil de pauvreté subjective. Dans cette dernière, les
ménages évaluent leurs propres revenus annuels et se rangent dans leurs catégories respectives selon leurs
estimations.
39
Ramamonjisoa Bruno S. (2004). « Origines et impacts des politiques de gestion des ressources naturelles à
Madagascar ». Schweiz. Z. Forstwes. 11: 467–475. Publié sur http://szf-jfs.org
40
Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts (2004). Les conventions internationales relatives à
l’environnement ratifiées par Madagascar. Secrétariat Général du MINENV. Madagascar : MINENV, PNAE,
EAUX ET FORETS
41
Ministère de l’environnement (2002). Programme environnement III : Document stratégique. MINENV.
Madagascar : MINENV, PNAE P.8-12
22
Dès 1984, Madagascar avait adopté la « Stratégie Nationale pour la Conservation » (SNC)
définissant ses axes principaux pour la conservation (participation de la population, le changement
d’approche,...). Grâce à la SNC, la Politique Nationale de l’Environnement (PNE) prend naissance et
permet la mise en œuvre du Plan National d’Action Environnementale (PNAE) exécutable sur 15 ans, à
travers les Programmes Environnementaux
En 1990, il eut l’adoption de la Charte de l’Environnement42 qui définit les principes
fondamentaux de la politique environnementale à mettre en œuvre. D’où le Plan d’Actions
Environnementale ou PAE qui vise l’implication progressive de la population dans les actions
environnementale et sa prise de responsabilité. Le PAE a été exécuté en trois phases de mise en œuvre
sous le nom de Programme Environnemental ou PE qui eut trois phases dont PE I, PE II et PE III.
Initialement, le PAE est conçu pour être mise en œuvre sur une période de 15 ans donc allant de 1990 à
2005. Mais la réalisation a été décalée en fonction du contexte et le PE I (1991-1996) et le PE II (1997 -
2002) s’achèvent en juin 2002. Le PE III n’a pu démarrer qu’en 2004 et devait prendre fin en 2008.
Par ailleurs, Madagascar adopte en 2001 la Stratégie Nationale pour la diversité biologique
définissant les principales orientations en matière de la gestion durable de la biodiversité dont la
conservation de la biodiversité, la valorisation durable de la biodiversité et la réduction des pressions sur
les ressources de la biodiversité. En effet, c’est dans le cadre du PAE que Madagascar procède à la mise
en place de tous les outils institutionnels, règlementaires, fiscaux et économiques relatif au processus de
transfert de gestion des ressources naturelles renouvelables aux communautés de base à travers des
« contrats GELOSE ». Selon la commission des SAPM (Système d’Aires Protégées à Madagascar), les
transferts de gestion pourraient constituer des outils importants pour sécuriser le système de gouvernance
dans les aires protégées en particulier les aires protégées cogérées et les aires protégées communautaires.43
Ainsi, il s’avère pertinent de décrire la gouvernance des aires protégées à Madagascar avant de
pouvoir entrer dans les détails du transfert de gestion des ressources naturelles aux communautés locales.
42
Loi 90-033 du 21 décembre 1990. Relative à l'établissement de la Charte de l’environnement. Madagascar
43
Commission des SAPM (2009). Les orientations générales sur les catégories et les types de gouvernance des
aires protégées. Madagascar : Min. de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme
44
Prescott-Allen Robert (1991). Sauver la Planète : Stratégie pour L’avenir de la Vie. Earth Scan. Gland, Suisse :
UICN/PNUE/WWF. p.231
23
des moyens appropriés et régies par la loi. L’équilibre écologique et hydrique, la valorisation de la
diversité biologique et la protection de l’environnement dépendent de la sauvegarde du réseau d’aires
protégées. En générale, les aires protégées font partie du Domaine Forestier National. En 1997, on compte
39 Aires Protégées couvrant une superficie de 11.252km² dans tout Madagascar soit 1,9% du territoire
national45. Cette superficie a été estimée autour de 10.000km² en 1990 quand on a lancé le PE I.
En 1991, l'Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) 46 fut créée pour
assurer la coordination générale et le suivi-évaluation des activités mise en œuvre dans les AP.
Auparavant, ces activités faisaient partie des activités de la Direction des Eaux et Forêts. Ce dernier
demeure le responsable globale de la politique en matière de biodiversité et la gestion directe des forêts
classées. Parmi les 39 AP, la gestion et l’aménagement de 24 AP ont été confiées à l’ANGAP dans le
cadre des PCDI avec l’appui des bailleurs de fonds. Le PCDI avait pour stratégie la valorisation de
l’écotourisme et le développement de leurs zones tampon47 impliquant les populations riveraines dans le
processus de conservation. Afin de diminuer les pressions exercées par les populations riveraines sur les
AP, l’approche procédait à l’amélioration des conditions de vie des membres des communautés riveraine à
travers des diverses alternatives de développement dans plusieurs domaines tels que l’agriculture,
l’élevage, la santé, l’éducation-formation, le planning familial, etc, avec leur participation active.48
A l’occasion du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban en septembre 2003, le Gouvernement
malgache prit l’engagement de tripler la superficie des aires protégées à Madagascar dans le cadre de faire
contribuer les aires protégées au développement durable, aux services écologiques, aux moyens
d’existence et à l’éradication de la pauvreté. C’est-à-dire faire passe la superficie d’AP de 1,7 millions
d’hectares en 2003 à 6 millions d’hectares en 2012, soit au moins 12% du territoire national. Suite à cette
dite « Vision Durban », le SAPM a été mis en place et son institution s’inspire des catégories des aires
protégées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). Le cadre de travail
préconise que Le Ministère chargé de l’Environnement et des Eaux et Forêts demeure le seul maître
d’ouvrage durant toute la procédure de création des aires protégées ainsi que dans leur gestion. Toutefois,
la gestion des AP comportant une ou plusieurs catégories peut être confiée à des personnes publiques ou
privées et régie par les dispositions prévues par la loi COAP (La Loi 2001-005 du 11 Février 2003 portant
Code de Gestion des Aires protégées). 49
En 2009, l’ANGAP devient le Madagascar National Park (MNP) et continue sa mission à travers
l’éducation environnementale, la promotion de l’écotourisme et l’appui au développement des populations
45
Superficie totale de Madagascar estimée à 590 000km²
46
ANGAP : Association de statut privé et reconnue d'utilité publique créée pour l’aménagement et la gestion des Aires Protégées
actuellement connu sous le nom de Madagascar National Park
47
Zone tampon : " région jouxtant les AP et dans laquelle les activités sont partiellement limitées pour assurer une protection
supplémentaire à l'AP, tout en apportant des avantages non négligeables aux communautés rurales du voisinage "
48
http://www.refer.mg/cop/nature/fr/reem/reem0404.htm [08/01/13 2:46:41 PM]
49
Ministère de l’environnement, des Forêts et du Tourisme (2009). Cadrage Général du système des aires protégées
de Madagascar. Direction générale des eaux et forêts. Madagascar : Commission SAPM
24
riveraines du parc. Elle travaille avec des partenaires financiers (KfW, GEF, IDA, Gouvernenement
malgache, USAID, Union Européenne, WWF, CI, WCS, Tany Meva et la Cooopération Suisse) et des
partenaires techniques (WWF, CI, WCS, GTZ, SAGE). En 2009, la superficie des aires protégées crée a
atteint 4 751 895 ha, ce qui représente environ 8% de la superficie totale du pays. Dans ce sens, le
processus d’extension des aires protégées était en bonne voie, selon le quatrième rapport national de la
convention sur la diversité biologique.50 Récemment, l’Etat Malagasy a déclaré que la Vision Durban a
été réalisée.
Cette première partie a retracé les définitions et les concepts autour de la conservation et du
développement ainsi que le cadre général de la conservation et du développement à Madagascar. Elle a
permis de délimiter les sens de ces termes dans le cadre de cette étude ainsi que les champs de l’étude.
L’étude mènera dans la partie suivante vers l’analyse sur le rapport entre la conservation et le
développement social au niveau local à Madagascar.
50
Ministère de l’environnement et des Forêts (2009). Quatrième rapport national de la conservation sur la diversité
biologique. MINENV. Madagascar : MINENV, UNDP, UNEP
25
2. PARTIE II : ANALYSE DE LA CONSERVATION ET DU DEVELOPPEMENT AU
NIVEAU LOCAL A MADAGASCAR
Transfert de mandat de gestion des aires protégées de la Direction des Eaux et Forêts à MNP :
Considérant le fait que l’administration forestière chargée de la gestion des aires protégées
manque de capacité à assumer cette responsabilité à cause de diverses raisons à citer entre autres le
manque de motivation et de bonne gouvernance, cette stratégie consiste à transférer le mandat de gestion
du réseau des aires protégées à une institution non gouvernementale qui serait mieux placées pour
accomplir ce mandat. C’est la raison pour laquelle le mandat de gestion du réseau des aires protégées a été
transféré par la Direction des Eaux et Forêts à MNP, à part des actions thématiques telles que les PCDI qui
sont confiées à des institutions étrangères.
L'approche écorégionale,
L’approche écorégionale de la conservation est développée et mise en œuvre à Madagascar à la
suite d’un constat montrant qu’une grande partie de la biodiversité est localisée hors des forêts protégées à
partir de 1995. La particularité de cette stratégie est principalement son échelle spatiale d’intervention. La
conservation avec une approche écorégionale se traduit par la conservation des ressources naturelles au-
delà des zones périphériques des aires protégées pour avoir plus d’impact sur les cibles de la conservation
51
Ramamonjisoa Bruno S. (2001), Analyse de l’évolution des stratégies de conservation de la biodiversité à
Madagascar : Rapport final-stocktaking USAID. Madagascar : USAID
26
c’est-à-dire une conservation in situ à l’extérieure des aires protégées. Cette stratégie a été expérimentée à
Madagascar durant 5 ans (1998 – 2002) par le projet LDI exécuté par Chemonics avec le financement de
l’USAID. Dans le cadre de la promotion d’alternatives aux différentes pressions sur les ressources
naturelles, la stratégie opte pour l'intensification agricole, l'éducation environnementale, la gestion
communautaires des ressources naturelles et l'appui aux entreprises favorables à l'environnement. Ces
choix ont pour finalité de stabiliser les communautés et de favoriser la gestion communautaire des
ressources grâce à un mécanisme reliant l'intensification agricole, les produits qui en découle et le marché.
Contournement de l’Etat
La stratégie de contournement de l'Etat définit l’ensemble des actions qui consistent à la création
d'agence d'exécution au niveau national et la création des structures régionales de planification (CRP,
CRD). Cette stratégie a été lancée avec le début du PAE en 1990. La stratégie a été adoptée à cause du fait
que l'administration publique aurait de la difficulté à mettre en œuvre le PAE et atteindre les objectifs.
52
Voir page 15
53
Min. de l’environnement (2004). Charte de l’environnement et ses modificatifs. Madagascar. P.48
27
être confiée à la communauté de base54 occupant du terroir selon les conditions prévues par la loi afin de
permettre leur participation effective à la conservation durable des ressources naturelles renouvelables.
Les ressources naturelles concernées par cet article sont les forêts, la faune et la flore sauvage aquatiques
et terrestre, l’eau et les territoires de parcours. En effet, une communauté s’organise pour former un
groupement d’une taille variable selon la limite du terroir (hameau, village, groupe de village, …) avec un
statut formel afin de pouvoir demander et bénéficier le transfert de gestion sous l’agrément de l’autorité
administrative compétente. Cet acte fait l’objet d’un contrat de gestion et d’un cahier de charges, qui
définissent les conditions du transfert, négociés et conclus entre la communauté de base et la Collectivité
territoriale représentant l’Etat.55 A la différence de la CPF, la GELOSE requiert un médiateur et englobe
une opération de sécurisation foncière relative sur la ressource faisant l'objet de transfert de gestion.
Tandis que le décret N°2001-122 sur la Gestion Contractualisée des Forêts (GCF) promulgué le
14 Février 2001 fixe les conditions de mise en œuvre de la gestion contractualisée des forêts afin de
compléter la GPF et la GELOSE. En d’autres termes, c’est le mode de transfert de gestion des forêts aux
communautés de base en vue d’une gestion locale durable et sécurisée des ressources forestières.56
54
Communauté de base : un groupement constitué, organisé et fonctionnant conformément aux dispositions du décret n°2000-27
du 13 Janvier 2000 Relatif aux communautés de base chargées de la gestion locale des ressources naturelles renouvelables ;
55
Loi Nº 96-025 du 10 septembre 1996. Loi Gestion Locale Sécurisée ou GELOSE relative à la gestion locale des ressources
naturelles renouvelables. Madagascar
56
Décret N° 2001-122 du 14 Février 2001. Fixant les conditions de mise en œuvre de la gestion contractualisée des
forêts de l’Etat
57
Bertrand Alain et Montagne Pierre (2006). L’Etat et la gestion locale durable des forêts en Afrique francophone
et à Madagascar. L’Harmattan. France : Bertrand Alain, Montagne Pierre, Karsenty Alain
28
TABELAU 1 : SUPERFICIE DES TRANSFERTS PAR TYPE DE RESSOURCE
Ressources transférée S. totale (ha) % Nbre S. moy. (ha)
Forêt 214 443 78,32% 157 1 366
Forêt et pâturage 1 545 0,56% 1 1 545
Forêt, pêche 837 0,31% 3 279
Mangrove 3 046 1,11% 10 305
Pâturage 3 798 1,39% 1 3 798
Pêche cont. 4 653 1,70% 13 358
Pêche Marine 8 777 3,21% 4 2 194
Non renseigné 36 722 13,41% 30 1 224
Total 273 820 100,00% 219 1 250
Source : Alain Bertrand et al (2006)
En 2010, les données sur la situation des contrats de transfert de gestion effectués avec les
Organisation Communautaires de base comptent, rien que pour les forêts et les lacs, 728 contrats qui
constituent une superficie de 1 213 743 ha pour l’ensemble de toutes les Régions de Madagascar. Selon
les données, le nombre de contrats de gestion signés et les surfaces des zones de conservation objets de ces
contrats ont été approximativement multipliés par cinq entre 2004 et 2010. (voir Tableau 2)
SUPERFICIES DES
ZONES DE
REGIONS NOMBRES
CONSERVATION
(ha)
Alaotra Mangoro 89 114 539
Amoron’Imania 41 36 813
Analamanga 27 22 986
Analanjirofo 108 85 223
Androy 9 50 502
Anosy 21 11 647
Atsimo Andrefana 57 252 848
Atsimo Atsinanana 20 56 608
Atsinanana 10 3 263
Betsiboka 9 21 127
Boeny 72 51 987
Diana 10 4 629
Haute Mahatsiatra 28 52 715
Ihorombe 8 13 078
Itasy 51 38 291
Melaky 8 104 254
Menabe 40 108 641
Sava 15 4 505
Sofia 52 113 713
Vakinankaratra 10 8 738
Vatovavy FitoVinany 63 63 619
Total 728* 1 213 743*
*Ces données sont des valeurs approximatives
Source : Min. Env. et des Forêts, 2013
29
2.2. LE RAPPORT ENTRE LA DIFFICULTE ECONOMIQUE ET SOCIALE
DES COMMUNAUTES DE BASE ET LEUR CONTRIBUTION DANS LA
CONSERVATION
Malgré les efforts politiques centrés sur la population pour le développement économique et
social depuis les années 90, le taux de la population malgache vivant en-dessous du seuil de la pauvreté ne
cesse d’augmenter. Ce taux a atteint le maximum de plus de 92% des malgaches en 2013 et mettant
Madagascar parmi les derniers rangs mondiaux dans le classement en termes de niveau de développement.
En effet, les contrats de transfert de gestion se font avec des communautés vivant dans une situation
économique et sociale précaire et cette situation ne fait que s’aggraver jusqu’alors. Alors qu’un tel
processus participatif exige un minimum d’engagement venant de ces communautés, ces conditions
limitent le niveau d’engagement des communautés dans la conservation. Ce contexte argumente la
première hypothèse de ce travail dont : « Les communautés de base, sur lesquelles s’appuie la
gouvernance locale, ont une faible capacité à contribuer à la conservation à cause de leur difficulté
économique et sociale ».
Au début des années 90, Madagascar a adopté une loi relative à la politique de la Population
correspondant à la "Politique Nationale de Population pour le Développement Economique et Social".
Cette politique avait comme but "d'améliorer la qualité de la vie et de favoriser l'instauration d'un bien-
être pour toutes les catégories de population".58 Ainsi, des plans nationaux de développement intégrant un
objectif de lutte contre la pauvreté ont été développés à la suite de la convention de Rio sur
l’environnement et le développement en 1992. A citer entre autres 59
:
- 1994 : Plan national d’action pour le redressement social ;
- 1995-1996 : Plan national pour le développement social ;
- 1997 : Document Cadre de Politique Economique (DCPE) ;
- 2001 : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP I) ;
- 2005 : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP II) ;
- 2007 : Madagascar Action Plan (MAP).
58
http://www.refer.mg/cop/nature/fr/reem/index14.htm [04/03/13 5:36:15 PM] : Rapport sur l’Etat de
l’Environnement à Madagascar. PNUD, BANQUE MONDIALE (1994).
59
Ambinintsoa Lucie (2012). Rapport sur l’Etat de l’Environnement à Madagascar. MEF. Madagascar : MEF.
publilé sur http://www.refer.mg http://www.refer.mg/cop/nature/fr/reem/index.htm [04/03/13 5:02:43 PM] P.444 et P. 470
30
La situation économique et sociale de la population malgache
Les actions de mise en œuvre de cette politique ont donné comme résultat l’atteinte du point
d’achèvement de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE) en 2004 mais n’ont pas réussi à
faire reculer la pauvreté. Le taux de croissance moyen de Madagascar entre 1990 et 2000 était de 2,1%
d’après l’analyse du taux de croissance du PIB en valeur nominal de 1997 à 2010 (voir FIGURE 3). Les
inégalités entre les pauvres n’ont pas changé significativement et le taux de la population malgache vivant
en-dessous du seuil de la pauvreté est resté entre 65 et 70% au cours de la première décennie des années
2000 et atteignait 76% en 2010.60
Selon l’Enquête Périodique auprès des Ménages malgaches en 2010 (EPM 2010)61 :
- La population compte environ entre 19,6 millions à 20,8 millions d’individus, dont 20% en milieu
urbain et 80% en milieu rural. L’agriculture est l’emploi le plus pratiqué par la communauté malgache
car deux tiers des ménages sont dirigés par des agriculteurs. Le secteur est dominé par des petits
exploitants agricoles (superficie de moins de 1,5 ha) qui constituent 70% des ménages agricoles tandis
que les moyens exploitants (superficie économique allant de 1,5 ha à 4 ha) comptent 23%. Dans ce
secteur agricole, 55% de la production est destinée à l’autoconsommation.
- La plupart des logements dont sept sur dix sont construits avec des matériaux rudimentaires tels que
de l’écorce, de la terre battue ou de la planche. Pour la cuisson, plus de la moitié des ménages dont
60
Ministère de l’environnement et des Forêts (2012). Rapport final du processus de préparation de la participation
de Madagascar à Rio+20. Madagascar. MINENV. Madagascar : MINENV, PNUD, RIO+20, UN DESA
61
Institut National de la Statistique (2011). Enquête périodique auprès des ménages 2010 - Rapport principal.
Madagascar : Min. d’Etat Chargé de l’Economie et de l’Industrie
31
54% utilisent l’eau des rivières et les sources non protégées et le bois ramassé reste le principal
combustible.
- Selon l’estimation, 76,5% de la population est classé comme pauvre62. Derrière cette estimation
moyenne, l’incidence atteint 82,2% en milieu rural et allant jusqu’à 90% dans certaines Région comme
à Antsimo Atsinanana et à Vatovavy Fitovinany. L’étude montre que l’intensité de la pauvreté au
niveau national est revenue à celle de 2011. Une analyse plus approfondie démontre que 56,5% de la
population vivent dans la pauvreté extrême63 qu’on estime environ 11 millions de personnes. Le milieu
rural compte 62,1% de cette couche de population extrêmement pauvre.
- Afin de confirmer l’estimation du niveau de bien être de la population, une étude sur la propre
perception des ménages de leur propre situation indique que la majorité des ménages qualifie leur
propre situation en difficulté ou parmi les plus démunis surtout en milieu rural. Quelques Régions
connaissent des taux plus élevés de ceux qui se disent pauvres comme Matsiatra Ambony, Vatovavy
Fitovinany, Atsimo Andrefana, Androy, Anosy, et SAVA. Les experts observent une grande
corrélation entre l’approche objective et subjective de la pauvreté en se référant à ces données et
l’estimation des ménages indique ainsi un seuil de « pauvreté subjective » environ 319 000 Ariary
annuel de revenu par tête. Par ailleurs, près de 82% des ménages ont un revenu inférieur ou égal à leur
besoins fondamentaux surtout dans les Régions Androy, Atsimo Antsinanana et Matsiatra Ambony.
En juin 2013, le PNUD confirme dans un document publié par la Banque Mondiale que
« Madagascar apparaît comme l’un des pays les plus pauvres de la planète. Le revenu par habitant se
situe juste au-dessus de 400US$, plus de 92% de sa population vit sous le seuil de la pauvreté de 2 dollars
PPP64, et le niveau de développement humain dérisoire du pays place celui-ci au 143ème rang mondial de
l’Indice de Développement Humain ».65
2.2.2. Les difficultés économiques et sociales des communautés sont devenues une
limite face à leurs engagements
Les données sur la situation économique et sociale plus haut montrent que la pauvreté est
généralisée à Madagascar et le milieu rural où se situe la grande majeure partie de la population est le plus
touché. En effet, cette situation impacte sur le niveau d’engagement des communautés dans la
62
seuil de pauvreté : 468 800 Ar/personne/an
63
pauvreté extrême : une situation dans laquelle vit un individu qui possède un niveau de consommation agrégée en dessous du
seuil alimentaire. Cela veut dire que cet individu n'a même pas la possibilité d'accéder au panier alimentaire minimal fournissant
2133Kcal/jour, évalué à 328 162 Ar/an.
64
PPP ou PPA : La parité de pouvoir d'achat (PPA) (on parle de valeurs mesurées en parité de pouvoir d'achat) est une méthode
utilisée en économie pour établir une comparaison entre pays du pouvoir d'achat des devises nationales , ce qu’une simple
utilisation des taux de change ne permet pas de faire. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Parit%C3%A9_de_pouvoir_d%27achat
65
Banque Mondiale (2013). Madagascar : Pour un dialogue sur les enjeux de développement. Madagascar : Unité
communication AFRSC - Banque Mondiale, Bureau de Madagascar
32
conservation. A l’exception de la Région Bongolava, toutes les Régions de Madagascar enregistrent des
transferts de gestions aux communautés locales qui font partie de la population rurale en générale. En
2010, le ratio de pauvreté estimé à une moyenne de 82,31% illustre de ce fait une situation économique et
sociale difficile du côté des communautés. La Région Analamanga connait le plus faible ratio de pauvreté
en milieu rural de 61,7% mais avec un nombre de contrat signés de 27. Tandis que la Région Atsimo
Antsinanana affiche le taux le plus élevé de ce ratio dont 97,5% et enregistre 20 contrats signés (Voir
Annexe 6 : tableau 5). Quoique la situation soit plus ou moins identique pour toutes les régions
administratives avec un ensemble de profil plus ou moins homogène, certaines Régions à situation
précaire enregistrent un grand nombre de contrats GELOSE ou GCF. Par exemple, les Régions Alaotra-
Mangoro, Anlanjirofo, Boeny et Vatovavy Fitovinany connaissent plus de 60 contrats de transfert signés
alors que leurs ratios de pauvreté avoisinent 70% pour le minimum pour ces Régions et 92% pour le
maximum dans le cas de Vatovavy Fitovinany qui a 63 contrats signés. A noter que cette dernière
enregistre le taux le plus élevé de ceux qui se disent pauvres (pauvreté subjective)66 (voir FIGURE 4).
120
100
80
60
40 NOMBRES DE CONTRATS DE
20 TRANSFERT DE GESTION SIGNES
0
Vatovavy…
Boeny
Sofia
Androy
Melaky
Sava
Diana
Menabe
Atsimo Andrefana
Atsinanana
Itasy
Ihorombe
Alaotra Mangoro
Betsiboka
Analanjirofo
Analamanga
Haute Mahatsiatra
Amoron’Imania
Atsimo Atsinanana
Vakinankaratra
66
Voir également p.32
33
CARTE 1 : PAUVRETE ET ETAT DES FORETS A MADAGASCAR :
67
http://www.unep.org/vitalforest/Report/VFG-04-Forests-sustain-livelihoods
34
De ce qui précède, la figure de ratio de pauvreté souligne que le taux de pauvreté est élevé en milieu rural
et indifféremment dans toutes les Régions administratives de Madagascar. En addition, cette carte de
pauvreté et de l’état des forêts à Madagascar renseigne que la population vivant à proximité et à l’intérieur
des zones de couverture forestières est d’une faible densité avec un taux élevés de pauvreté, dans toutes
les Régions sans exception. A noter que les forêts constituent la grande majorité des ressources qui font
l’objet de transfert de gestion pour le moment. Implicitement, les données statistiques régionales peuvent
suffire à faire une analyse de la situation des ménages composant les organisations communautaires qui
font les demandes de transfert de gestion de ces ressources naturelles. Car selon le principe, seuls les
demandes de transfert de gestion venant des organisations communautaires composées par des individus
vivant à proximité et à l’intérieur des zones à conserver sont acceptés, ce processus est basé sur l’approche
de la participation locale.
Ce constat confirme l’hypothèse qu’à Madagascar, les transferts de gestion des ressources
naturelles, qui doivent se faire et qui se font à l’endroit de ces communautés, sont contractualisés avec des
organisations communautaires composés de ménages pauvres dont plus de la moitié est extrêmement
pauvre. Et cette situation est indifférente dans toutes les Régions. Alors que le Plan d’Action
Environnemental s’est fixé comme objectif la mise en place des contrats GELOSE sur l’ensemble du
territoire malgache sans exception.
Une décision de transfert de gestion tient-elle compte du niveau de développement économique
et social des membres des communautés ? Avant de répondre à cette question, il faut une analyse de la
corrélation entre les transferts de gestion effectués et le niveau de vie de la population. Les données
existantes permettent de faire la comparaison entre le nombre de contrat de transfert de gestion signés et la
variation du taux et de l’intensité de pauvreté de 1999 (date des premières signatures de contrats GELOSE
et GCF) jusqu’en 2010 (dernières données officielles mise à jour sur les recensements de contrats de
transferts de gestion effectués).
Le processus de transfert de gestion des ressources naturelles aux communautés est lancé au
moment où le taux et l’intensité de pauvre commencent à augmenter. En 2002, le nombre de contrat de
gestion signé connait une grande baisse quand le ratio de pauvreté avec l’intensité de pauvreté ont des pics
dans le pays. Ce période correspond à la crise politique, économique et social qui sévit Madagascar en
2002 et cette situation est fort probable l’effet du déséquilibre général. Après cette crise, le processus
reprend sa montée et le nombre de contrats signés augmente à nouveau avec ensuite une baisse en 2006
(voir FIGURE 5, p.38).
35
250
200
NOMBRE DE CONTRATS
150
SIGNES
100
Taux de pauvreté
50
0
Intensité de pauvreté
1993
1997
1999
2001
2002
2004
2006
2006-2010
Sources : INSTAT, Aout 2010 ; Alain Bertrand et al. 2006 ; Min. Env Forêt Aout 2013 (voir TABLEAU 6, ANNEXE 8)
***A noter que les dates officielles de transferts de gestion recensées dans les données
correspondantes au FIGURE 4 ne comptent que 402 contrats en 2004. A part ce chiffre, 177 contrats
n’ont pas été renseignés. En plus, il faut préciser que ce chiffre atteint environ 500 contrats en 2009 et
allait jusqu’à 800 actes signés en 2013.
Les données plus récentes enregistrent plus de 700 transferts de gestion en 2010 alors que la
quasi-totalité des communautés vit en dessous du seuil de la pauvreté. Actuellement que ce taux de
pauvreté est à un niveau alarmant tel que les communautés à la base se trouvent dans une situation de
vulnérabilité chronique généralisée (Banque Mondiale, 2013), la somme de contrats de transfert de gestion
signés avoisine le nombre 800.
D’après ces constats, les communautés devenus gestionnaires des ressources naturelles à
Madagascar sont composées dans sa quasi-totalité par des ménages pauvres avec une majorité
d’extrêmement pauvre. La décision du transfert ne dépend pas de la situation économique et sociale de ces
communautés et le nombre de contrats de transferts signés au fil des années la prouve.
Il est pertinent alors de voir de près la raison pour laquelle le processus entre dans ce sens.
D’abord, ceci s’explique en principe par le fait de la situation économique et social des communautés ou
des populations concernées sont considérées lors de l’étude préalable à l’établissement du plan
d’aménagement. Selon le manuel du processus des transferts de gestion des ressources naturelles utilisé68,
les techniciens consacrent un mois dans le processus pour réaliser une étude socio-économique afin de
mieux connaître les coutumes et les besoins des communautés futurs gestionnaires de la zone de
conservation, l’utilité et l’utilisation de cette ressource par les populations et le stock de ressource. Le
résultat de l’étude permet de fixer ainsi le taux de prélèvement rationnel sur les ressources cibles de la
68
www.awsassets.panda.org/downloads/processus_des_transferts_de_gestion_des_ressources_naturellesfinal.doc
36
conservation et d’éviter à la fois de compromettre aux communautés de satisfaire leurs besoins et de
compromettre la régénération naturelle des ressources.
Par contre, le processus participatif de conservation ne pourrait être concrétisé et aboutir à un
bon résultat tant que l’Organisation communautaire de base ne surmonte pas ses difficultés économiques
même si elle est supposée être à la hauteur pour la gouvernance environnementale locale. Selon la
démonstration de Smith (2008), le faible revenu qui est lié à la situation économique et sociale des
communautés figure parmi les causes de l’échec de la participation locale. Le processus participatif, en
particulier dans la gestion des ressources naturelles, demande en générale beaucoup de temps et
d’investissement personnel. Ainsi, le participant en tant qu’être rationnel allouera son temps pour subvenir
à ses besoins. En effet, malgré l’enthousiasme des communautés à participer à la gestion durable des
ressources au début du processus, le travail pour satisfaire les besoins physiologiques de chaque ménage
emportera toujours sur la vie associative et devient une limite quant à sa participation à la gestion locale
des ressources naturelles. 69
69
Smith J. L. (2008). « A critical appreciation of the "bottom-up" approach to sustainable water management:
Embracing complexity rather than desirability ». Local Environment. 13 (4) : 353-366
37
75-100%
Acteurs (en %) qui confirment que
50-75% les pressions sur les ressources
25-50% naturelles sont liées aux
difficultés économiques et
0-25%
sociales à ce niveau
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Ces résultats permettent de conclure que plus de 50% de la dégradation de l’environnement est
engendrée par la difficulté économique et sociale directement ou indirectement, et peut aller jusqu’à plus
de 75% selon la majeure partie de ces acteurs. A noter que la question qui a été posée est : « Les pressions
sur les ressources naturelles sont parfois liées aux difficultés économiques et sociales des communautés. A
Madagascar, quel est le taux de pression lié aux difficultés économiques et sociales ? ».
Selon l’enquête, la réponse est affirmative disant que la difficulté économique et sociale est la
cause d’au moins la moitié des facteurs de pressions sur les ressources naturelles. Mais puisqu’il y a une
certaine divergence entre les avis des participants, le résultat confirme aussi que plus de la moitié des
acteurs est convaincu que presque toute les pressions sont à l’origine de la difficulté économique et
sociale.
38
qui se fonde sur la participation locale. Les populations locales sont devenues des partenaires principaux
dans la gestion des ressources naturelles et l’atteinte des objectifs de conservation.
En effet, les projets de conservation sont incités à améliorer les conditions de vie des
communautés locales due au fait qu’elles vivent dans des zones enclavées, dans la pauvreté et avec une
grande dépendance aux ressources naturelles.
Des stratégies ont été développées et mise en œuvre pour la conservation à Madagascar. En
particulier, parmi ces stratégies figurent des stratégies relatives à l’appui au développement économique et
social des communautés, à citer entre autres :
- Les Projets de Conservation et de Développement Intégré (PCDI)
- Les motivations économiques pour la conservation des aires protégées
- La sécurisation foncière,
- La gestion commerciale des forêts naturelles.
Certes, des stratégies de développement économique et social des communautés de base sont
intégrées dans l’action de conservation à Madagascar. Toutefois, les résultats de l’application de ces
stratégies demeurent faiblement significatifs en termes de pertinence et d’efficience. D’un côté, les
investissements pour le développement économique et social que font les acteurs de la conservation ne
touchent qu’une fine partie des besoins des communautés. De l’autre côté, ces investissements réalisés
n’ont pas apporté de grand changement. L’apport qu’ils fournissent ne résout pas plus du quart des
problèmes économiques et sociaux des communautés. Bref, l’action de conservation intègre des appuis au
développement économique et social des communautés de base mais les résultats demeurent faiblement
significatifs.
Premièrement vers le début des années 90, Madagascar était l'un des principaux pays où
l'approche des PCDI, dans la réalisation des actions de conservation dans les aires protégées, a été
développée et testée par les acteurs de la conservation à l’instar du projet SAVEM/ANGAP en 1992.70
Cette approche a pour double objectifs, d’une part, de réduire la dépendance des communautés des
ressources naturelles qui se manifeste par l’exploitation de ces ressources pour la survie et l’amélioration
du bien-être. Et d’autre part, de tenter de satisfaire les besoins économiques et sociales de la population
riveraine afin renforcer leur capacités de participation dans la gestion des ressources naturelles. Plusieurs
types de stratégies naissent dans la mise en œuvre de ces projets sous diverses formulations (co-
management, comunity-based conservation, collaborative management, ecodeveloppement, écotourisme,
70
Ramamonjisoa Bruno S. (2001), Analyse de l’évolution des stratégies de conservation de la biodiversité à
Madagascar : Rapport final-stocktaking USAID. Madagascar : USAID
39
adaptive management, etc.). Pour ce faire, l’approche suppose l’élaboration d’un plan de d’action basée
sur une bonne connaissance du contexte local avec des données précises afin de pouvoir répondre aux
problèmes et aux besoins des communautés dans l’objectif d’un développement local et l’utilisation
durable des ressources naturelles.71
Deuxièmement, une des stratégies étant la motivation économique pour la conservation des
Aires protégées. Grâce à cette stratégie qui consiste à partager les Droits d'entrées dans les aires protégées
(DEAP) aux communautés des zones périphériques des AP, les fonds alloués à l’appui aux communautés
locales ont été multiplié par dix en environ 10 ans à Madagascar. Le montant des fonds alloués aux
communautés locales dans le cadre des DEAP a passé de plus de 8,8 millions d’Ariary en 1992 à plus de
100 millions d’Ariary en 1999. A noter qu’elle est basée sur l’hypothèse telle que le partage des DEAP
comme fonds à usage non restreint aux communautés riveraines pourrait constituer une motivation
économique pour eux à conserver la forêt.
Troisièmement, dans le cadre de la stratégie de sécurisation foncière, des titres fonciers sont
délivrés aux cultivateurs afin de réduire les pressions sur les aires protégées. Cette option suppose que
l’obtention des titres fonciers des terres inciterait les cultivateurs à rester sur leurs terres et opter pour
l’intensification agricole. Cela pourrait réduire la pratique du « tavy » (ou culture sur brûlis) et du
défrichement constituant de grands facteurs de pression sur les ressources forestières. A Madagascar,
l’opération de sécurisation foncière a eu comme résultat 1 million d’hectares de surfaces titrées entre 1991
et 1998 (Maldidier, 2001)72.
Quatrièmement, les expériences pilotes sur la gestion commerciale des forêts naturelles ont
démarré en 1992 à Madagascar. Ces expériences, initié par le Centre de Formation Professionnelle
Forestière (CFPF), ont été exécutées principalement par des entités tels que, Conservation Internationale et
WWF dans le cadre des projets Miray et CAF à travers des projets pilotes communautaire à but
commercial. La stratégie de la gestion commerciale des forêts naturelles consiste à développer et mettre en
œuvre des activités d’exploitation des forêts naturelles à des fins commerciales suivant une gestion et
utilisation durable. La stratégie se base sur l’hypothèse que la conservation de la biodiversité est meilleure
si un système d’aménagement durable et commercial de la forêt naturelle est mis en œuvre afin de créer
des motivations économiques chez les communautés.73
71
Busquet Mireia Boya (2006), « Des stratégies Intégrées durables : savoir écologique traditionnel et gestion
adaptative des espaces et des ressources ». Vertigo – La revue en sciences de l’environnement, Vol7n°2 : 1-7
72
Ramamonjisoa Bruno S. (2001), Analyse de l’évolution des stratégies de conservation de la biodiversité à
Madagascar : Rapport final-stocktaking USAID. Madagascar : USAID
73
Ramamonjisoa Bruno S. (2001), Analyse de l’évolution des stratégies de conservation de la biodiversité à
Madagascar : Rapport final-stocktaking USAID. Madagascar : USAID
40
Comparaison des volumes d’activités allouées aux travaux de conservation et de
développement économique et social :
La deuxième question de l’enquête étudie les initiatives d’actions de développement économique
et social des participants. Les réponses à la question N°2 informent sur la confirmation du domaine
d’intervention des participants. L’exploitation des réponses permet de conclure que 85 % des participants
focalisent leurs interventions sur la conservation de l’environnement. Pour le reste, l’action de
conservation demeure une action parallèle à d’autres actions telles que le développement économique et
social et les activités génératrices de revenu. Toutefois, 59% des participants mentionnent qu’ils travaillent
également sur le développement économique et social (revenu, emploi, éducation, santé, accès à l’eau,
équité/genre, qualité de vie) et 56% s’activent sur les activités génératrices de revenu (voir FIGURE 7).
Autre
D’autres domaines sont liés aux interventions de ces acteurs de la conservation à citer entre
autres : Le maintien des biens et services fournis par les écosystèmes naturels ; Le maintien du bien-être
humain ; Le renforcement de capacités ; L’environnement minier ; Lobbying, plaidoyer ; et l’information,
l’éducation et la communication (IEC) ; La recherche et développement ; La sécurité alimentaire ;
L’adaptation au changement climatique.
Ensuite, les questions N°3 et N°4 tentent de comparer le volume des investissements que les
acteurs allouent dans les deux domaines dont « la conservation » et « le développement économique et
social ».
Le résultat montre que 62% des participants consacrent entre 50 et 100% de leur travail à la
conservation. Pour plus de précision, 30% des acteurs allouent plus de 75% de leur travail aux actions de
conservation et 32% estiment que le volume de travail investi pour la conservation est entre 50 à 75% du
total de travail (voir FIGURE 8, p.42).
Tandis que presque la moitié des participants (soit 49%) estiment qu’ils n’allouent pas plus de
50% de leur travail au développement économique et social. Toutefois, quelques 15% des participants
41
estiment qu’ils travaillent sur le développement économique et social entre 75 et 100% de leur travail.
(Voir FIGURE 9).
75-100%
0 5 10 15 20 25 30 35
75-100%
0 10 20 30 40
Les proportions des volumes de travail alloués à ces deux domaines présentent un écart de
quelques pour cent en mettant le travail alloué à la conservation avec plus de volume estimatif consacré. Il
peut être déduit de ce fait que les acteurs de la conservation travaillent en même temps, avec quelques
variations de différences près en termes de proportion de volumes de travail entre les deux domaines, sur
« la conservation » et « le développement économique et social ».
En effet, la combinaison de ces deux derniers résultats permet de dire qu’en tant qu’acteurs de la
conservation, ils consacrent la majorité de leur temps dans les travaux spécifiques à la conservation. La
part de leur travail consacrée au développement économique et social (y compris les transactions dans le
cadre de la collaboration avec les partenaires techniques et financiers dans ce domaine) se limite en
général inférieure à la moitié de ce travail.
42
A première vue, les acteurs de la conservation montrent dans ce cas l’importance de la situation
économique et sociale des communautés dans les actions de conservations qu’ils entreprennent. Mais des
questions peuvent se poser quant à la pertinence et l’efficacité de ces investissements. Les réponses aux
questions qui suivent tentent de répondre à cette question.
75-100%
Acteurs (en %) qui confirment que
50-75% le taux de besoins des
25-50% communautés (gestionnaires des
ressources) traités se situe entre
0-25% cette proportion
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
43
A travers cette question, les participants estiment l’effet et l’impact des actions de développement
économique et social menées par les acteurs de la conservation et leurs partenaires à l’endroit des
communautés de base. Ils ont mesuré la proportion des besoins des communautés satisfaite grâce à ces
actions entreprises.
Le résultat montre que 58% des participants sont convaincus que la satisfaction des besoins
économiques et sociaux des communautés suite à l’intervention des acteurs de la conservation et leurs
partenaires ne dépasse pas 25% de leurs besoins. Une partie dont 38% estime que cette satisfaction peut
quand même varier entre 25 à 75% selon le cas (voir FIGURE 11).
75-100%
C’est-à-dire, la majorité des acteurs de conservation confirme que les travaux de développement
à l’endroit des communautés ne résolvent pas plus de 25% de leurs besoins. Ces actions sont donc
inefficaces. En addition, ce constat montre à première vue une corrélation de cette dernière avec les
réponses à la question précédente qui mesurait le volume d’investissement alloué au développement
économique et social.
Pour les acteurs de conservation enquêtés, presque tout le monde focalise leurs activités sur la
conservation avec seulement une moitié qui travaille sur le développement économique et social en partie
dans le cadre de leur travail. Cela signifie qu’un grand nombre d’acteur de la conservation ne se
préoccupe pas concrètement du bien être de ces communautés de base. Toutefois, une grande partie des
acteurs de conservation allouent quand même en moyenne presque la moitié de leurs investissements dans
le développement économique et social. Ce constat reflète que ces acteurs manifestent une conviction
relative à la pertinence du développement économique et social dans les actions de conservation. Mais ce
résultat informe aussi que des acteurs spécialistes du développement économique et social qui investissent
dans la conservation ont été intégrés dans cette enquête vu le taux de réponse.
44
2.4. LES BESOINS EN RENFORCEMENT ET LES DIFFICULTES DANS LES
APPUIS AU DEVELOPPEMENT DES COMMUNAUTES
Suite à ce qui précède, il se peut que les projets et les programmes conçus soient pertinents au
niveau du concept mais la faille réside au niveau de l’efficacité et l’efficience de la mise en œuvre. Ainsi,
il s’avère nécessaire d’identifier l’origine de cette faille, c’est pourquoi la suite du travail analyse les
facteurs de non réussite des appuis au développement économique et social avec l’identification des points
clés à renforcer au niveau des interventions des acteurs de la conservation en termes d’appui aux
communautés locales. Le résultat obtenu confirme l’hypothèse telle que les communautés de bases n’ont
pas besoin d’appui spécifique en termes de développement économique et social mais plus d’adaptation
des approches par rapport à leurs besoins et plus de coordination entre les acteurs de la conservation et du
développement économique et social dans les actions à entreprendre. A travers un sondage sur leurs avis,
nombreux acteurs font confiance aux communautés de base dans la gouvernance locale des ressources
naturelles sans condition. Toutefois, une grande majorité spécifie la nécessité de mesures
d’accompagnement comme condition sine qua non s’il faut persister sur le transfert de gestion.
74
Voir annexe 4
45
- Actions de conservation focalisées sur les ressources au détriment du bien être humain
(appuyé par 38%) ;
- Manque d’acteurs compétent (appuyé par 15%) ;
A part ces quelques facteurs, les participants ont cités d’autres facteurs à citer entre autres :
- Manque de valorisation des connaissances et des compétences locales à tous les niveaux
(local, régional et national) ;
- Manque de volonté de la part des acteurs ;
- Manque de vision des acteurs ;
- Lenteur dans l'appropriation des actions menées ;
- Existence de réticence entre acteurs de conservation et acteurs de développement économique
et social à travailler ensemble due à plusieurs raisons ;
- Croissance démographique ;
- Crises politiques cycliques ;
- Faible implication de l’Etat ;
Autre (à préciser)
46
Selon l’avis des participants, l’inefficacité des actions de développement social effectuées par les
acteurs de la conservation n’est pas à l’origine du manque d’acteur compétent. Ce ne sont pas les
techniciens compétents qui manquent à Madagascar.
Certains acteurs disent que l’échec est dû à la focalisation des acteurs de la conservation sur les
ressources naturelles au détriment du bien-être humain. Par contre, le résultat plus haut mentionne que les
volumes des investissements alloués respectivement dans les actions de conservation et l’appui au
développement économique et social ne présentent pas de grand écart. Mais étant donné que le tiers des
participants ont partagé cet avis, cela emmène à dire que de nombreux acteurs pratiquent encore cette
focalisation sur les ressources dans leur intervention.
D’une part, la réponse soutenue par la grande majorité des participants est le manque de
coordination entre acteurs de conservation et acteurs de développement économique et social. D’autre
part, la moitié est convaincue que ce sont les approches et les techniques de mise en œuvre qui sont
inadaptées. Mais d’autres idées ont complété ces mauvaises pratiques dans la méthodologie d’approche
tels que le manque de valorisation des connaissances et des compétences locales à tous les niveaux (local,
régional et national) et la réticence entre acteurs de conservation et acteurs de développement économique
et social à travailler ensemble. Ainsi, les actions de développement économiques et social sont considérées
comme des activités annexes ou des activités ponctuelles.
Nombreuse peuvent être les causes mais les principales citées par les participants sont le manque
de volonté et de vision chez les acteurs de la conservation. En addition, une grande raison soutenue par la
plupart des participants est aussi l’insuffisance de fonds spécifique pour mettre en œuvre des actions pour
le développement économique et social malgré la volonté et la vision des acteurs. Certain ont mentionné
aussi d’autres raisons telles que la lenteur dans l’appropriation des actions menées, la croissance
démographique, la faible implication de l’Etat et les crises politiques cycliques.
2.4.2. Les points clés à renforcer chez les communautés gérant des ressources
naturelles
Quant à la question N°9, celle-ci laisse aux participants de s’exprimer librement sur l’ensemble
des axes sur lesquels il faut intervenir pour l’amélioration de la gouvernance environnementale à
Madagascar en considérant toujours la communauté de base supposée incontournable. Ils ont répondu à la
question : Selon votre opinion, quels sont les points clés à renforcer pour la construction d’une structure
de base forte capable d’assurer la gouvernance environnementale à Madagascar ?
En effet, les réponses peuvent être regroupées sur 5 axes dont :
- le renforcement de capacités des communautés,
- l’adaptation des approches et des méthodologies dans la conservation,
47
- l’amélioration du cadre juridique de la gouvernance environnementale,
- l’adoption de certains principes ; et
- la constitution d’un fonds spécifique destiné à la conservation pour un
développement durable effectif.
Le renforcement de capacités des communautés concerne, d’une part, l’alphabétisation,
l’éducation et la sensibilisation afin qu’elles s’approprient le concept de conservation en leur faveur. Et
d’autre part, l’amélioration de leur condition de vie pour qu’elles puissent se surpasser pour sortir de la
culture d’assistance permanente, en particulier, l’amélioration du revenu en vue d’une autonomie
financière.
Tandis que les propositions d’adaptation des approches et des méthodologies sont axées sur les
responsabilités des communautés et des autorités étatiques ainsi que l’implication des jeunes. Les
approches utilisées doivent mettre en valeur l’importance des acteurs locaux et leur droit dans la
gouvernance environnementale à travers par exemple du schéma d’aménagement et des participations
effective dès la conception des actions jusqu’à la mise en œuvre et l’évaluation. Du côté administratif, la
décentralisation doit être effective et une collaboration effective devrait exister entre le ministère chargé
de l’économie et les acteurs de la conservation. Pour l’implication des jeunes, ces derniers devraient
acquérir dès le plus jeune âge une culture de conservation et de gouvernance et une amélioration des liens
entre l’enseignement et la pratique du développement durable devrait être ainsi faite.
Par rapport à l’amélioration des cadres juridiques, une adaptation de la législation au contexte
socio-culturel et l’application des textes et réglementation relatives à la gestion durable des ressources
naturelles résument les réponses de participants. En particulier, une idée propose l’amélioration du rôle et
de la compétence des acteurs locaux dans la conservation tels que le droit de faire une verbalisation à
l’issus d’un constat.
En addition, les principes évoqués par les participants sollicitent la concrétisation d’une équité
sociale pour un véritable développement et le partage des bénéfices. Ensuite, la liaison entre la
conservation et le développement doit être partagée et une recherche d’alternatives pérennes permettant
l’équilibrage de la conservation avec le développement économique devrait être soutenu. Enfin, il faut
qu’un fonds spécifique pour la conservation existe pour appuyer ces initiatives.
49
Acteurs (en%) en accord avec cette réponse
Les communautés de bases n’ont pas besoin d’appui spécifique mais l’intervention des acteurs
nécessite seulement plus d’adaptation des approches par rapport à leurs besoins et plus de coordination
entre acteurs de la conservation et du développement économique et social.
En se basant sur l’enquête, les besoins en renforcement de capacités des communautés tournent
autour de l’éducation et de l’amélioration de leur condition de vie. Ce qui n’est pas un besoin spécifique à
ces communautés de base de la conservation puisque le PNUD et la Banque Mondiale estiment que le taux
de pauvreté est de 92% en 2013 pour l’ensemble de la population malgache. En empruntant l’indicateur
utilisé par le PNUD, il faut noter que l’Indicateur de Développement Humain se réfère à l’espérance de
vie à la naissance, au niveau d’instruction et au pouvoir d’achat reflétant le revenu de la population. Donc,
ces besoins des communautés de base de la conservation demeurent pareils à ceux de la grande majorité
des malgaches.
Par ailleurs, la nécessité d’une adaptation des approches et des méthodologies dans la
conservation et de la coordination entre acteurs de conservation et acteurs de développement économique
et social est confirmée par les réponses.
50
En addition, les acteurs de la conservation proposent aussi qu’une amélioration du cadre
juridique de la gouvernance environnementale et l’adoption de certains principes, à citer entre autres
l’équité sociale et le partage des bénéfices tirés de la conservation, serait nécessaire. Et le plus marquant
de ces propositions étant la sollicitation pour la mise à disposition d’un fonds spécifique pour la
conservation.
51
3. PARTIE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
75
Bertrand Alain, Rabesahala Nadia Horning et Montagne Pierre (2009). « Gestion communautaire ou préservation
des ressources renouvelables : Histoire inachevée d'une évolution majeure de la politique environnementale à
52
Par ailleurs, Ferraro et Simpson (2002) ont avancé bien avant cela que la compensation des coûts
relatifs de la conservation est plus efficace avec des aides directes aux populations locales contrairement à
l’encouragement des activités économiques alternatives à l’exploitation non durable des ressources
naturelles. Cette analyse coût-efficacité démontre que les communautés de base sont plus performantes
dans le processus de participation à la conservation avec le mécanisme d’aide directe car celui-ci impacte
à la fois sur les objectifs de conservation et ceux du développement économique et social. A partir d’un
modèle économétrique, ces auteurs montrent que 80% des forêts tropicales de Madagascar aurait pu être
protégées au lieu d’avoir 12 à 22% si les acteurs de la conservation avaient opté pour les aides directes aux
communautés et non pas pour les mesures indirectes, avec le même budget alloué. A part cela, les
communautés auraient vu doubler leurs revenus. Ferraro et Simpson ont appuyé ces arguments en
expliquant que les communautés locales peuvent retirer plus de larges bénéfices matériels en détruisant les
ressources naturelles qu’en les préservant.76
A noter que les membres des organisations communautaires de base, vivant dans une situation
économique et social critique, en tant qu’êtres humains qualifiés par les économistes comme « homo
economicus »77 mettrons toujours en priorité la recherche de la satisfaction de leurs besoins de base
individuels au moins pour garder un minimum de bien être avant de se s’engager effectivement dans la
recherche des besoins communs.
Parfois, les acteurs de conservation sont enthousiasmés par le nombre des membres des
organisations communautaires de base surtout le nombre de femme. Certes, l’effectif peut révéler leur
détermination et leur prise de consciences. Toutefois, dans certains cas «l’illusion de la participation »
trompe les opérateurs de la conservation car l’effectif n’implique pas nécessairement une meilleure
participation (Blanc-Pamard et Fauroux, 2004). En addition, quatre institutions constituent les piliers de
cette gouvernance locale des ressources naturelles à savoir les communautés de base, les partenaires
techniques et financiers non publics tels que les ONG qui les soutiennent, les Communes et les services
techniques responsables de la gestion des ressources en objet (forestières, marines, …). Les Communes
ont leur part d’intégrer la conservation de ces ressources naturelles et le développement économique et
social dans le plan communal de développement. Donc, la gestion durable des ressources naturelles à
travers ce processus de transfert de gestion ne sera réussie que lorsque ces quatre piliers accomplissent
bien respectivement leurs missions.78
Madagascar », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement. Volume 9 Numéro 3. Publié sur
http://vertigo.revues.org
76
Guéneau Stéphane et Jacobée Franck (2005). « Conservation de la biodiversité forestière tropical en Afrique
centrale : dépassionner les débats ». Idées pour le débat - Ressources naturelles. N°14 : 1-7
77
Homo economicus (A. Smith) : Sujet conçu par l'analyse économique comme un être agissant de manière
parfaitement rationnelle (voir http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/homo_economicus/40255 )
78
Ganomanana Thierry, Dominique Hervé, Randriamahaleo Solo (2011). « Dynamique institutionnelle des
transferts de gestion dans le corridor Fandriana – Vondrozo ». Madagascar Conservation and Development. Volume
6, Issue 1 : 15-20
53
Tenant compte que les capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques sont des
capacités nécessaires aux organisations des communautés de base pour que celle-ci soit fonctionnelle, les
données et les bilans cités plus haut montrent que la contribution effective des communautés dans le
processus participatif de la conservation est conditionnée par leur niveau de développement économique et
social. Leurs performances sont gardées seulement lorsque l’encadrement rapproché en termes de ces
capacités est assuré par les partenaires techniques et financiers.
Les initiatives de transfert de gestion ont été initiées et développés par l’Etat malgache dans les
années 90 afin de mettre en place une gouvernance décentralisée des ressources naturelles. Suite, entre
autres, à l’échec de la gestion centralisée et interventionniste de l’Etat, la gestion participative des
ressources naturelles plus connus sous le nom de GDRN devait en principe aboutir à une meilleure
gestion et à l’utilisation durable des ressources naturelles. En effet, l’acte de transfert permet aux
communautés de participer effectivement à la conservation durable des ressources naturelles de leur
terroir.
Les communautés de base constituent de ce fait un pilier de la gouvernance environnementale.
L’Etat attend d’eux une meilleure gestion et une utilisation durable des ressources naturelles. Pourtant,
l’analyse précédente aboutit à la conclusion que, d’abord, ces communautés sont pour l’instant en général
dans une situation économique et sociale critique, et implicitement, dans l’incapacité de contribuer
effectivement au processus participatif de la conservation selon les bilans. Toutefois, de nombreux
processus de transferts de gestion peuvent paraître en bonnes voies dans la gestion durable des ressources
naturelles mais soit « l’illusion de participation » prend place, soit la participation demeure non durable et
disparaît avec le retrait des ONG.
Les appuis que les ONG et d’autres partenaires techniques et financiers offrent aux
communautés doivent répondre aux besoins de ces derniers, y compris le développement économique et
social, car ces acteurs sont convaincus que ce niveau minimum de bien être est une condition nécessaire.
C’est pourquoi le processus de transfert de gestion intègre une phase d’étude socio-économique afin de
connaitre les besoins des communautés pour ne pas bafouer le droit de bien être des humains et ne pas non
plus compromettre la régénération naturelle des ressources. Donc, ni l’Etat ni ces autres partenaires ne
peuvent prétendre avoir accompli sa mission dans ce processus de gouvernance des ressources naturelles
tant que cet échec de la mise en place du dispositif de gestion durable des ressources naturelles au niveau
local demeure.
54
3.1.2. Le poids de la dépendance des communautés de base aux ressources
naturelles
La synthèse des analyses conduit à dire que les difficultés économiques et sociales des
communautés constituent une source majeure de pressions sur les ressources naturelles à Madagascar et
rendent encore plus difficile la gouvernance locale des ressources naturelles. Les communautés sont à la
fois des acteurs de conservation, à travers les organisations communautaires de base à qui l’Etat a
transféré la gestion des ressources, et auteur des pressions à cause de leur pratique d’exploitation non
durable.
Toutefois, Roe et Elliot (2005) rappellent et confirment le rapport du WWF « Root Causes of
Biodiversity Loss » soutenant que la pauvreté n’est qu’un des nombreux facteurs qui engendrent la perte
de la biodiversité. D’autres problèmes sont susceptibles de s’aligner avec les surexploitations faites par
les populations pauvres, à citer entre autres la pression démographique, les modèles d’investissements
internationaux et les régimes commerciaux, des politiques et des institutions inadaptés. 79
Selon l’enquête, la difficulté économique et sociale des communautés constitue un grand facteur
de pression sur les ressources naturelles. Ainsi, au moins la moitié de la pression est liée à la pauvreté.
Avec ce point de vue, ce constat rejoint la démonstration des experts dont Roe et al. (2005) confirmant
que la pauvreté n’est qu’un des nombreux facteurs qui engendrent la perte de la biodiversité. Toutefois, à
travers les résultats de l’enquête, la majorité des participants confirme que presque toutes les pressions sur
les ressources naturelles ont une liaison avec la difficulté économique et sociale des communautés. Peut-
être que l’explication entre cette nuance réside sur la différence entre les indicateurs utilisés dans la
méthodologie de mesure et/ou le domaine de définition de l’étude. Quoiqu’il en soit, les deux constats
sont d’accord sur un point dont l’acceptation que la pauvreté des communautés constitue un grand facteur
de pression sur les ressources naturelles.
Par ailleurs, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a commencé à
travailler à Madagascar depuis 1984. Il figurait pendant 25ans, jusqu’au début de la crise politiques et
social en 2009 dans le pays, parmi les partenaires et acteurs principaux des programmes
environnementaux. Un des axes d’intervention de l’USAID était la réduction des pressions sur les
ressources par les communautés riveraines à citer entre autres la réduction de la pratique agricole
itinérante sur brûlis qui demeurait et demeure la plus grande cause de la déforestation à Madagascar.
Malgré une certaine baisse du taux de déboisement dans les zones où ce taux est élevé, l’USAID avoue
que les interventions ont été insuffisantes pour apporter un changement significatif à l’endroit de ces
mauvaises pratiques agricoles afin de sauver les forêts à Madagascar. Le principal blocage étant la
difficulté à convaincre les paysans d’abandonner ces pratiques non durables d’agriculture de subsistance.
79
Roe Dilys et Elliott Joanna (2005). Lien entre pauvreté et conservation – Cadre conceptuel. National Institute for
Environment and Development. France : Roe Dilys
55
Cette résistance s’explique par la difficulté que les agriculteurs rencontrent dues à l’insuffisance des
infrastructures (transport et irrigation) et aux politiques économiques nationales de promotion du
développement rural qui manque d’efficacité.80
Ces données indiquent que cette difficulté économique et sociale des communautés demeure un
grand facteur de pression sur les ressources naturelles. Dans le cadre des transferts de gestion, une des
mesures répressives est l’application de la norme sociale dont le Dina pour faire respecter les textes et
règlementation en vigueur. L’organisation communautaire de base avec l’appui de la Commune, des
services techniques, des forces de l’ordre et du tribunal, est le premier responsable de l’application du
Dina. Malgré l’application de cette mesure répressive, le bilan montre toujours ce résultat négatif dont la
perte des ressources naturelles due à des exploitations outrancières. Il peut arriver ainsi que le motif pour
expliquer l’échec de la réglementation de l’exploitation des ressources naturelles soit le non application
effectif de ce dispositif de répression dont le Dina. Pourtant, la recherche de satisfaction des besoins
physiologique, entre autres, pour le bien être des communautés à l’origine de ces actes illicites récidives
n’est pas négligeable.
Certes, le fait d’être dans une difficulté économique et social ne justifie pas les actes illicites.
Pourtant, la définition de la conservation même rappel cette nécessité de mettre le bien être de la
communauté en priorité. A noter que la conservation est basée sur le concept de la réintégration de
l’homme dans la nature et de la considération de l’interaction de l’homme avec les faunes et les flores
dans son écosystème. Les principes de la conservation exigent une gestion planifiée des ressources
naturelles afin de les utiliser rationnellement et de les protéger contre l’exploitation outrancière, la
destruction ou la négligence. Ces principes sont considérés dans le processus de transfert de gestion et des
plans d’aménagements utilisés. Donc, le maintien d’un niveau minimum de bien être des communautés
selon l’indicateur utilisé est incontournable dans toute action de conservation. Tant que cette condition
n’est pas remplie, tout encouragement et les mesures répressives sont voués à l’échec. En effet, tout
initiative de conservation devrait désormais intégrer de véritable activités de développement économique
et social, non pas en tant qu’activité annexe mais en tant que stratégie principale car les deux paramètres
s’imbriquent. Ici, l’approche holistique81 est prépondérante.
Bref, l’action de conservation ne sera véritable tant que les communautés de base expriment une
grande dépendance aux ressources naturelles affectant négativement la régénération naturelle de ces
ressources.
80
Freudenberg Karen (2010). Paradise lost? Lessons from 25 Years of USAID Environment Programs in
Madagascar. Madagascar : USAID
81
Une approche holistique combine l’expertise de plusieurs champs (anthropologie, pathologie, botanique,
entomologie, etc) afin de comprendre dans son ensemble un événement ou une scène.
(http://www.sfu.museum/forensics/fra/pg_media-media_pg/glossaire-glossary/ )
56
3.2. LA LIMITE DES APPUIS EN DEVELOPPEMENT APPORTES AUX
COMMUNAUTES DE BASE
Apparemment, l’ensemble de ces acteurs de la conservation sont convaincus de l’importance des
actions pour le développement économique et social dans leurs interventions. Par contre, leurs réponses
montrent que les proportions en termes d’investissement alloués au développement économique et social
restent inférieures à la part d’investissement alloué aux travaux de conservation malgré la situation
critique en bien être des communautés de base. A noter que cette proportion comprend en partie les
transactions dans le cadre de la collaboration avec les partenaires techniques et financiers.
Mais il pourrait être possible aussi qu’une part d’investissement aussi petite soit-elle peut
atteindre certains effets et de niveaux d’impacts. Ainsi, il est pertinent de voir le contenu de ces actions de
développement économique et social ainsi que les changements qu’ils apportent aux communautés en
particulier ceux à proximité des zones de conservation et ceux qui gèrent des ressources naturelles à
travers les contrats y afférents. L’analyse des résultats de certaines approches pourrait éclairer plus sur les
aboutissements de ces initiatives à citer les PCDI, les motivations économiques, la sécurisation foncière et
la gestion commerciale des forêts. Les stratégies de développement pratiquées n’ont pas apportés de
véritables développements économiques car ce sont les acteurs de conservation même qui le font malgré le
fait qu’ils n’ont pas les compétences requises. Les approches adoptées dans la pratique de ces stratégies
étaient dictées par des paramètres de financement et n’étaient pas adaptés au contexte des communautés.
En plus, les mesures de restriction ont appauvri davantage les communautés faute de mesure de
compensation.
A Madagascar, ni avec l'approche PCDI ni avec la motivation économique pour la conservation
des aires protégées, les opérateurs de ces approches, dont des ONG environnementales internationales
pour les PCDI et le MNP pour les DEAP, reconnaissent qu’ils n’ont pas les compétences requises pour
leur mise en œuvre et ont échoué dans la promotion d’un véritable développement économique et social
des communautés de base. Tandis que la sécurisation foncière qui vise l’amélioration de la durabilité des
systèmes de production pour réduire les pressions sur les AP n’ont pas été concluantes. Quant à la gestion
commerciale des forêts, cette stratégie vise à réduire le défrichement par l’augmentation du revenu du
paysan. Pourtant, l’acquisition d’une fréquence de mise en marché régulière a été difficile et son efficacité
repose sur plusieurs hypothèses de réussite (performance des services forestiers, ressources de grandes
envergures, …) pour générer un revenu régulier (RAMAMONJISOA, 2001)82.
Des analystes ont conclus qu’à Madagascar, la conservation ne s’est pas limité à la mise à l’écart
de la communauté mais a conduit à les appauvrir davantage.
82
Ramamonjisoa Bruno S. (2001), Analyse de l’évolution des stratégies de conservation de la biodiversité à
Madagascar : Rapport final-stocktaking USAID. Madagascar : USAID
57
D’un côté, KULL (2008) démontre que les intérêts du monde rural sont mis au second plan au
profit des enjeux d'une meilleure rentabilité économique de l'action environnementale à l’instar des PCDI
et des PSE. Ce processus s’explique par l’adaptation des interventions sur terrain aux normes
internationales et aux opportunités de financement. De l’autre côté, très peu d'attention est accordée à la
conservation des espaces ruraux cultivés à Madagascar. La pratique de la conservation de la biodiversité
se traduit par l’exclusion des activités humaines et transformation des espaces autrefois utilisés en zones
interdites d'accès. Des promesses de des compensations économiques sont données aux agriculteurs
dépossédés de leurs ressources (champs de culture, produits de cueillette, pâturage ...) mais celles-ci ne
sont pas tenues. Au contraire, la conservation qui devait apporter des retombées directes et des
améliorations du niveau de bien être des communautés ont pris leurs richesses et les rend encore plus
pauvres. En addition, les priorités des ONG internationales qui interviennent à Madagascar en tant que
« conservationniste, naturalistes et bio-centrées » demeurent la protection de la nature. Cette position
accorde peu d’importance au niveau de bien être des communautés locales quoique vitale soit-elle. Lors
de l’évaluation du PE à Madagascar, les analyses ont mis en évidence que les objectifs ont été axés sur le
développement humain mais les interventions ont été centrées sur la conservation pure. Comme résultat,
de fortes pressions sur les aires protégées continuent et l’écotourisme n’a pas données les résultats
escomptés. Les PCDI ont été abandonnées car la mise en œuvre a été estimée « trop complexes, coûteux,
limités dans le temps et tout simplement non durables ». Bref, l’évaluation du programme cite que les
impacts sont faibles, les activités ont été dispersées, le programme a été complexe et la synergie avec
d’autres projets et programmes a été insuffisante. Il a été souligné en particulier que « le transfert des
droits de gestion des ressources naturelles aux communautés locales a été rarement accompagné de
mesures pour soutenir les revenus des exploitations paysannes concernées ». Ainsi, de larges pertes en
bénéfices économiques des communautés dues aux restrictions d’accès aux ressources autrefois exploitées
n’ont pas été compensées.83
Les initiatives de développement économique et sociales intégrées dans les stratégies de
conservation à Madagascar illustrent que les acteurs de conservation ne discutent plus de la pertinence de
la relation entre environnement et développement, une des bases du concept du développement durable.
Selon les avis des acteurs de la conservation, leurs interventions ne traitent qu’une fine partie des besoins
en développement économique et social des communautés. En appui, les affirmations des analystes dans
les paragraphes précédentes apportent l’explication à ce constat en disant que les ONG internationales
conservationnistes intervenant à Madagascar mettent en priorité la conservation de la nature avant le
développement économique et social.
83
RAKOTOARIJAONA Jean Roger (2012). Géopolitique et environnement - Les leçons de l'expérience malgache.
IRD. Marseille : Ramiarantsoa Hervé Rakoto, Blanc-Pamard Chantal et Pinton Florence. P. 252-253-254-278 à 282
58
Devant ce constat, il y a une contradiction entre l’acceptation du principe du développement
durable et la pratique consistant à mettre en priorité l’une de ses composantes. A noter que les trois piliers
du développement durable sont l’écologie, l’économie et le social. Il est évident que chaque entité
s’activant dans un de ces domaines est spécialiste dans son domaine. Pareillement pour l’acteur de la
conservation, il est spécialiste dans la conservation et les actions y afférente et non pas dans le domaine du
développement économique et social. Pourtant, rien ne l’empêche de travailler en partenariat avec les
spécialistes des autres domaines pour rendre effective la synergie issue de la combinaison des trois piliers.
Concernant l’inefficacité des activités sur terrain telles que les initiatives de développement
économique et sociale à l’endroit des communautés, l’échec est due selon l’explication à l’adaptation des
travaux sur terrain aux opportunités de financement. C’est-à-dire que les approches sont dictées par des
opportunités de fonds pour un domaine quelconque. Ce qui est un défi perdu d’avance puisque les appuis
apportés à l’endroit des communautés ne correspondent pas à leurs besoins et à leurs aspirations c’est
pourquoi les intentions de changement de comportement pour des pratiques d’exploitation durables sont
inefficaces. En effet, les réalisations sur terrain n’apportent pas les résultats escomptés et/ou ceux-ci ne
mènent pas à des impacts significatifs et ne sont pas durables. L’application concrète d’une approche
participative exige une participation dès l’identification de besoins, passant par la conception et la
réalisation d’un plan de renforcement et s’achève par l’évaluation et l’ajustement de cette réalisation. Et
puisque ce n’est pas le cas, les acteurs de la conservation trahissent les communautés puisqu’ils
promettent et prétendent leur apporter des appuis mais en vain. Ils se trahissent eux-mêmes puisqu’ils
travaillent sans pouvoir atteindre leurs objectifs dont l’équilibre entre la conservation et le développement
économique avec une équité sociale acceptable sur lequel est basé le développement durable. Ils trahissent
ceux qui financent les activités puisque les bailleurs de fonds espèrent que les argents sont utilisés
efficacement et avec efficience. Et ces trahisons ne sont pas le fruit d’une mauvaise foi mais, malgré les
efforts investis, ce sont l’aboutissement des maladaptations en termes d’approches et de stratégies.
59
3.3. LES AXES D’ORIENTATION DES INITIATIVES D’APPUIS AUX
COMMUNAUTES DE BASE
Afin de pouvoir traduire les résultats de ce travail en action, des recommandations découlant des
réponses des participants ont été synthétisé en premier lieu. Ces propositions peuvent être partagées en
deux axes principaux dont (i) l’adaptation des approches et des méthodologies pour un meilleur
renforcement de capacités des communautés de base de la conservation et (ii) la mise en place d’un
système d’appui à la gouvernance environnementale.
60
sociale. En effet, les acteurs de la conservation proposent une orientation qui consiste à amplifier
davantage la conviction des communautés sur l’importance de la biodiversité et de la gestion durable des
ressources naturelles à travers l’information, l’éducation et la communication en ces termes. Ensuite,
appuyer les communautés à devenir des partenaires et des acteurs autonomes capables de jouer leur rôle et
de se passer de l’assistance permanente. Un axe principal pour y arriver étant l’amélioration de leur
conditions de vie et de leur revenu afin, d’une part, sédentariser les communautés acteurs des pressions sur
leurs terres à l’écart des ressources cibles de conservation, et d’autre part, de leur permettre d’avoir un
niveau de vie assurant leur minimum de besoin physiologique qui conditionne leur disponibilité et une
autonomie financière en particulier dans la contribution à la mise en œuvre des activités de conservation
(veille, protection, entretien, restauration, …).
Afin d’étoffer la compétence des communautés de base dans l’accomplissement de leur mission,
d’autres actions concrètes sont proposées par ces acteurs de la conservation dont une décentralisation
effective et l’élaboration d’un schéma d'aménagement mettant en valeur l'importance des acteurs locaux et
de leur droit dans la gouvernance environnementale. En addition, les jeunes dès leur plus jeune âge
peuvent être impliqués dans la gouvernance environnementale à travers l’adoption d’un réflexe
environnementale et de la gouvernance ainsi qu’une amélioration des liens entre l'enseignement et la
pratique de développement durable.
Pour renforcer davantage les compétences des communautés de base, l’amélioration des cadres
juridiques dans la gouvernance environnementale est proposée. D’une part, des avis proposent la révision
et la mise à jour des textes et des règlementations des organisations de la société civile environnementales
et de l’environnement afin d’avoir des normes appropriées au contexte de la gouvernance et surtout
d’améliorer les compétences des communautés en tant que base de la conservation. D’autre part, assurer
l’application effective des obligations sociales dont le VONODINA en cas du non-respect de la norme
sociale dont le DINA homologué ou l’application des sanctions en cas d’infraction aux normes juridiques
environnementales.
Finalement, parmi les propositions évoquées figure la constitution d’un fonds national
spécifiques pour la conservation conjuguée avec le développement économique et social pour assurer la
viabilité de la stratégie nationale à mettre en œuvre.
84
Guéneau Stéphane et Jacobée Franck (2005). « Conservation de la biodiversité forestière tropical en Afrique
centrale : dépassionner les débats ». Idées pour le débat - Ressources naturelles. N°14 : 1-7
62
pourrait que les activités émanant de ces trois approches seront les mêmes car ce sont des actions qui
s’imbriquent. L’interpellation pourrait être sous forme de lobbying ou de plaidoyer selon la manière dont
elle est accomplie.
En effet, le résultat de ces actions de devrait aboutir à une conception et à la mise en œuvre
d’une stratégie nationale pour une gouvernance locale effective des ressources naturelles à travers une
meilleure adaptation des stratégies para rapport aux besoins et plus de coordination entre les actions de
conservation et de développement. Le processus intégrera un ou plusieurs forums sur la conservation et le
développement avant de procéder à l’élaboration de la stratégie et à son application. Des travaux de suivi
et d’évaluation sont désormais nécessaires pour assurer l’atteinte de l’objectif défini.
Cette stratégie pourrait renforcer les stratégies de conservation et les efforts politiques centrés
sur la population pour le développement économique et social menée par le gouvernement et ses
ministères. Mais aussi influencer les stratégies adoptées sur terrain entre acteurs de la conservation et de
développement publics ou non gouvernementaux.
Deuxièmement, le présent travail propose que Madagascar dispose d’un système pour supporter
la mise en œuvre de la stratégie nationale de la conservation et du développement. Ce système comprend
principalement un cadre juridique adapté des OSC-E et un fonds national pour appuyer les actions de
conservation et de développement à Madagascar.
D’abord, l’amélioration du cadre juridique des OSC-E est une des recommandations proposée
par des acteurs de la conservation. Cette proposition s’explique par le fait que les différentes entités à tous
les niveaux dont les Organisations communautaires de base, les plateformes régionaux et nationaux ainsi
que les associations et les ONG environnementales ont des difficultés à financer leurs activités à part le
fait que leurs compétences sont limitées. En particulier, cette latitude à s’autofinancer accompagnée d’une
facilité à faire des levées de fonds offrirait plus de possibilité à l’OSC-E de moyens durables pour financer
leurs activités et assurer l’atteinte des objectifs de la conservation et du développement. Pour que ce
processus se concrétise, les OSC-E à travers une coalition de plaidoyer qu’elles formeront entreprendront
une campagne de plaidoyer auprès des décideurs à tous les niveaux, notamment du gouvernement et de
l’assemblée nationale, pour l’amélioration des textes et des règlementations régissant les OSC-E. La
coalition selon ses moyens pourra contribuer à la proposition de loi correspondant auprès du
gouvernement et de l’Assemblée nationale. L’action de plaidoyer ne prendra fin qu’une fois les textes et
les réglementations nouveaux promulgués et publiés pour être appliqués car cette action consiste à
influencer les décideurs à mettre à jour ce cadre légal. Et en parallèle, l’action de plaidoyer intègrera une
demande pour la constitution d’un fonds national pour la conservation et le développement. Le
gouvernement et l’Assemblée nationale suite à l’influence des OSC-E procéderont à l’évaluation et à la
budgétisation des besoins nécessaires en termes de financement des interventions en conservation et
développement. Une équipe de gestion et de levée de fonds pour gérer et collecter les financements sera
63
mise en place et une stratégie de financement pérenne pour la conservation et le développement sera
établie et mise en œuvre.
Ce deuxième objectif dans ces recommandations est tiré des grandes lignes proposées dans le
cadre de l’enquête et l’analyse du contexte de la conservation et du développement. Etant donné que la
concrétisation du développement durable nécessite l’équilibre entre les trois dimensions dont
l’environnement, l’économie et le social, ces propositions sont avancées pour aboutir à un équilibre entre
la conservation et le développement économique et social avec une équité sociale acceptable.
64
4. CONCLUSION
Au terme des ce travail de recherche, les résultats ont permis de répondre progressivement aux
questions de départ. Au départ, un nombre croissant des contrats de transfert de gestion signés a été
constaté à côté d’un contexte de difficulté économique et sociale des communautés à Madagascar. Il
s’avère pertinent de se poser la question sur le rapport entre la difficulté économique et sociale des
communautés et leur capacité à contribuer effectivement à la conservation des ressources naturelles. En
réponse, il a été vu que ces communautés vivent dans une situation économique et sociale précaire alors
que leur contribution effective dans le processus participatif de conservation demeure finalement
conditionnée par leur niveau de vie économique et social. Dans de nombreux cas, les performances sont
gardées uniquement parce qu’il y a l’assistance des partenaires et parfois même cette participation n’est
qu’une illusion car leur taux de participation est très faible malgré leur effectif. En addition, cette situation
précaire des communautés amplifient les pressions sur les ressources naturelles à cause de leur style de vie
basé sur des pratiques d’exploitation non durables.
En effet, le niveau de considération de cette situation par l’Etat et les différents acteurs de la
conservation a été analysé. De son côté, l’Etat a joué son rôle dans l’application de la politique nationale
pour le développement économique et social et des plans nationaux ont été développés et mis en œuvre au
fil des années. Mais ces actions n’ont pas réussi à faire reculer la pauvreté et, en addition, les transferts de
gestion en particulier ont été rarement accompagnés de mesure pour soutenir le niveau de bien être des
communautés. De leurs côtés, les conservationnistes ont intégrés des stratégies de développement dans la
conservation mais ils ont échoué étant donné qu’ils n’ont pas les compétences pour cela. Et en plus, des
cas confirment que certaines approches de la conservation ont conduit à appauvrir davantage les
communautés.
Pour y faire face, la première proposition qui en découle est donc relative à l’élaboration d’une
stratégie nationale pour améliorer les impacts de la conservation à travers la construction d’une
communauté de base forte grâce à son développement économique et social. Ensuite, la deuxième
proposition concerne la mise en place d’un système pour soutenir la mise en œuvre de cette stratégie
nationale. Pour influencer l’exécution de ces deux propositions, les Organisations de la Société Civile
Environnementale (OSC-E) réunies en coalition avec l’appui de plateformes régionales et nationales
devraient mener des campagnes de plaidoyer sur ces thèmes. Selon le contexte et l’avancement de la
situation, des actions de lobbying et d’interpellation pourraient être nécessaires.
Concernant l’élaboration de la stratégie nationale de conservation et de développement, les
étapes commencent par la réalisation d’un bilan des initiatives de transfert de gestion réalisée à
Madagascar. Ensuite, le processus continue par la capitalisation des expériences en termes d’appui au
développement économique et social. Ces activités devront se faire suivant une approche faisant
contribuer toutes les parties prenantes à tous les niveaux (local, régional, national) et émanant des secteurs
65
concernés (MNP, OSC, secteur public, ONG internationale, …). Un forum permettrait de réunir les
données et les avis nécessaires et permettrait enfin la conception de la stratégie nationale. Une fois
validée, la stratégie pourra être mise en œuvre et fera l’objet d’un suivi de son application et d’évaluation
périodique des objectifs atteints. Quant au système pour supporter la mise œuvre de cette stratégie, il
intègre une mise à jour du cadre juridique des OSC-E et la constitution d’un fonds national pour la
conservation et le développement. Une proposition de loi correspondante devrait être soumise pour vote à
l’assemblée nationale. Dans son action de plaidoyer, les OSC-E peuvent dans leur intérêt proposer des
éléments à intégrer dans cette proposition. Finalement, la nouvelle base juridique promulguée et publiée
devrait permettre à l’OSC-E de s’auto-développer et de se renforcer davantage en termes de capacités dans
ses actions de conservation. A part cela, la constitution d’un fonds national pour la conservation et le
développement doit passer par l’évaluation des besoins en financement nécessaire et la budgétisation. Une
équipe devrait être mise en place pour collecter les fonds et les gérer, mais aussi assurer l’établissement et
la mise en œuvre de financement pérenne des actions de conservation et de développement selon les
besoins.
Les méthodes utilisées ont mené progressivement à la réponse aux questions départ. Quoique le
taux de réponse a été estimé faible, les participants étaient représentatifs et les réponses étaient de bonnes
qualités et riches en information. En comparant les réponses avec les données des chercheurs antérieurs,
les résultats sont cohérents et se complètent.
Les hypothèses ont été vérifiées puisque, d’abord, il a été explicité par les résultats que les
communautés de base pilier de la gouvernance locale avaient de la difficulté à contribuer effectivement à
la conservation à cause de leur difficultés économique et social ; ensuite, des efforts ont été entrepris tant
du côté de l’Etat que du côté des autres acteurs de la conservation nationaux et étranger mais les résultats
n’ont pas apporté des changements significatifs ; enfin, c’est une réorganisation des interventions et des
stratégies qu’il faudrait pour concrétiser la conservation à travers le développement économique et social,
et c’est justement la raison de la nécessité d’une stratégie conçue et mise en œuvre de manière
participative. Toutefois, des mesures sont nécessaires pour que cette stratégie soit effective d’où
l’amélioration du cadre juridique des OSC environnementales et la constitution d’un fonds national pour
supporter le processus de sa mise en œuvre.
Par ailleurs, l’effectivité de la gouvernance locale des ressources naturelles ne dépend pas
uniquement de la capacité des communautés gestionnaires des ressources naturelles car elles ne font que
l’action de veille, de dénonciation et d’interpellation en cas d’exploitation illicite et de trafic des
ressources naturelles. Donc, l’application effective des textes et règlementation régissant les ressources
naturelles requiert la prise de responsabilité effective des responsables à tous les niveaux dont autorité
locale et régionale, services techniques des ministères, force de l’ordre et autorité juridique, etc. Ainsi, des
questions pourraient être posées quant à la gouvernance locale effective des ressources naturelles car
66
malgré que les communautés soient des activistes effectives, leur pouvoir se limite là où celui de l’autorité
publique commence dont le pouvoir exécutif et juridique. La portée des questions pourrait prendre plus
d’envergure étant donné que l’Etat Malagasy a déclaré récemment lors du 6ème Congrès Mondial sur les
Parcs à Sydney en Australie sa volonté de tripler les aires protégées marines et côtières (AMPC) jusqu’en
mai 2015.
67
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contractualisée des forêts de l’Etat
2. Décret n°2000-27 du 13 Janvier 2000. Relatif aux communautés de base chargées de la gestion
locale des ressources naturelles renouvelables
3. Loi Nº 96-025 du 10 septembre 1996. Loi Gestion Locale Sécurisée ou GELOSE relative à la gestion
locale des ressources naturelles renouvelables. Madagascar
4. Loi 90-033 du 21 décembre 1990. Relative à l'établissement de la Charte de l’environnement.
Madagascar
5. Loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 modifiée par les lois n° 97-012 du 06 juin 1997 et n° 2004- 015
du 19 août 2004. Charte de l’environnement et ses modificatifs. Madagascar
WEBOGRAPHIE
71
ANNEXES
72
ANNEXE 1 : LISTES DES PERSONNES CIBLES DE L’ENQUETE
A noter que :
I
28 Hugues Rajaonson Membre CREM
29 Jonah Andrianantoanina Mambre CREM
30 Rahaingondrahety Volana Représentant DCB SAP MEF
31 Zarasoa Représentant DCB SAP MEF
32 Rasoavahiny Laurette Représentant DCBSAP MEF
33 Tsioritolotra Roméo Leandre Coordonnateur de la Clinique Juridique DELC
DÉLÉGATION DE L'UNION
34 Delphin Randriamiharisoa Chargé De Programme
EUROPÉENNE
35 Ralison Paul Public Officer MEF
36 Mike Nadison Andriamahafaly Directeur MEF
37 Razafindrabe Rinah Ingénieur DREEFT
38 Belahy Theogène Chef Service Régional Des Forêts DREF DIANA
39 Francis Directeur Regional DREF DIANA
40 Randrianekena Malala Service Régional Env DREFT ALAOTRA
41 Andrianjafy Ihando Collaborateur Technique DREFT BOENY
42 Basile Raharimanolo Resp Env DREFT BONGOLAVA
43 Andrianorovelo Pierre Elliot Ingénieur Forestier DREFT MELAKY
44 Andriamialison Lantonirina Ingénieur Forestier DREFT MENABE
45 Felix Razafindrajao Biologiste Conservationist DURELL Wildlife Conservation Trust
Responsable De Conservation
46 Maminirina Dutel DURELL Wildlife Conservation Trust
Communautaire
47 William Francisco Rakotombololona Responsable De Projet Menabe DURELL Wildlife Conservation Trust
48 Ralainasolo Fidy Manombo Project Coordinator DURRELL Wildlife Conservation Trust
49 Velosoa Juliette Chercheur DURRELL Wildlife Conservation Trust
50 Rabearivololona Ony Malalaniaina Responsable De Projet DURRELL Wildlife Conservation Trust
51 Randriamahaleo Sahoby Ivy Environnementaliste MEF
52 Andriamampandry Etienne Président FAMARI
53 Mahatante t. Paubert Conseiller FAMARI
54 Rakotonirina Dina Commisaire au Compte FAMARI
55 Zambahiny Yvan Beza President FAMARI
56 Todinanahary Gildas Membre FAMARI
57 Randriamahaleo Monjy Agent de terrain FANAMBY
58 Rajaonarivelo Nirina Volet Conservation FANAMBY
59 Rasolonjanahary Andry Mandimby Représentant FANAMBY
60 Andriamalala Fenohasina Représentant FAPBM
61 Rambeloson Ravakiniaina représentant FAPBM
62 Andriamananoro Monique Représentant FOUNDATION TANY MEVA
63 Mamiharivelo Victor Représentant FOUNDATION TANY MEVA
64 Faliarimino Rakotomanana Coordinateur local de projet GEF SGP COMPACT MADAGASCAR
65 Rasata Fitz Forestier GIZ
66 Rakotoarimanana Andrée Laurencine RSIF JARIALA TOAMASINA
67 Raolinarivony Rina Représentant LEMURIA LAND
68 Ralaiarimalala Sylvain Représentant MA.VOA
II
69 Richardson Bernard Iambana Coordinateur recherche RNI betampona MADAGASCAR FAUNA GROUP
70 Randriatsahony Jean Eugène Directeur de reserve MADAGASCAR NATIONAL PARKS
71 Stéphan Ramanankavana Agent environnement MADAGASCAR NATIONAL PARKS
72 Elie Ravokatra Directeur MADAGASCO
73 Randrianarisoa Manjakarivo Resp. de Projet MADAGASIKARA VOAKAJY
74 n/a Directeur régional Alaotra mangoro MEEFT
75 Rakotobe Tovondriaka Gestionnaire MEF
76 Rakotorahalahy Jean Baptiste Collaborateur MEF MEF
77 Raobinandrasanamahaivonona Christian Chef service contrôle DREF MEF DREF HAUTE MATSIATRA
78 Mihamina Niriana Rajaonarisaona Direction régional des forêts MEF
79 Andrianarijaona Jean Joseph Chef cirref MEF
80 Laivao Michel Omer Climate Change MEF
81 Andriamananoro Fidy José Ingénieur des eaux et forêt MEF
82 Rabenitany Yvannie Chef de service suivi évaluation MEF
83 Rabiaza Hanitra Collaborateur technique MEF
84 Rakotondranony Laurent Guy Représentant MEF
85 Sanhoue Zio Maka Madeleine technical engineer water and forests MEF
86 Paulet Joseph Cef MEF
87 Ratovoson Fidy Project Coordinator MISSOURI BOTANICAL GARDEN
88 Andriamiharisoa Lala Roger Botaniste illlustrateur scientifique MISSOURI BOTANICAL GARDEN
89 Harrison Tefy Botanist MISSOURI BOTANICAL GARDEN
90 Reza Ludovic Gestionnaire aire protegée MISSOURI BOTANICAL GARDEN
91 Roger Edmond Représentant MNHN ANTREMA
92 Abou-Bakary Abd-El-Cader President READ DSS
93 Benaivo Boulevin CRES SOFIA READ DSS
94 Randrianasolo Elia Hevitra CLES Sambava READ DSS
95 Riziky Hiviel Tsiresena BCTI READ DSS
96 Tombozafy Membre READ DSS
97 Tsirinasy CLES Antalaha READ DSS
98 Rakotobe Domoina Représentant REPC
99 Andriamandimbiarisoa Laza Coordinateur en biodiversité RIO TINTO QMM
100 Andrianaivoravelona Bakoly Botaniste ROYAL BOTANIC GARDENS
101 Razafindralambo Tahiana Représentant SAGE
102 Eli Todimanana Responsable de Volet SARAGNA
103 Lemy Jean Florent RSE SARAGNA
104 Perlette Tsirenge DER Menabe SARAGNA
105 Espérance Tareha Ngado DER Melaky SARAGNA
Responsable technique du projet Sécurité
106 Michel Herbert Betafita SARAGNA
Alimentaire
107 Tongamisy Paul PCA SARAGNA
108 Rabesandratana Andriatahiry Forestier MEF
109 Etienne Razafindraboto Chef de volet renforcement de capacité TANDAVANALA
III
110 Iata Pasteur Eric Stevens CA, membre commission base de donnée TANDAVANALA
IV
ANNEXE 1 (suite)
V
ANNEXE 2 : LETTRE D’INVITATION A PARTICIPER A L’ENQUETE
Bonjour,
Votre avis concernant le rapport entre la conservation et le développement à Madagascar intéresse notre
étude ainsi que tous les acteurs œuvrant dans la conservation et le peuple Malagasy.
Votre adresse e-mail a été particulièrement sélectionnée de la liste d'individus travaillant au sein du réseau
des acteurs œuvrant dans la conservation à Madagascar.
Ainsi, vous êtes sollicités pour participer à une enquête qui servira de base à une étude dans le cadre
d’une analyse sur le rapport entre « Conservation et développement à Madagascar ». Votre participation
contribuera à l’élaboration d’une base de référence à l’orientation des politiques environnementales de
tous les acteurs publics ou privés à Madagascar.
Pour ce faire, veuillez remplir le questionnaire d’une grille affichée en cliquant le lien :
http://www.surveymonkey.com/s/TD3MPX2 et en cliquant sur « Done » en bas de la grille après avoir
répondu aux questions avant le Samedi 14 Septembre 2013.
L’enquête est anonyme et confidentielle. Votre contribution est vivement souhaitée et le remplissage du
questionnaire ne prendra que quelques minutes de votre temps précieux. Vous êtes maintenant sur la liste
des personnes prioritaire qui vont recevoir les résultats de cette étude. Merci.
Cordialement,
FENOMILA Hilarietta
Etudiante en Master II en ANALYSE ET POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE
D.E.G.S. – Université d’Antananarivo
[email protected]
VI
ANNEXE 3 : LETTRE DE RELANCE DE L’ENQUETE
Bonjour,
Récemment, vous avez été sollicités pour répondre au questionnaire se rapportant à un travail de
recherche sur le rapport entre « Conservation et développement à Madagascar ». Nous vous
présentons nos sincères remerciements pour votre participation à cette enquête.
Si vous ne l’aviez pas encore fait, nous sollicitons votre précieuse participation aujourd’hui en
remplissant la grille affichée en cliquant le lien : http://www.surveymonkey.com/s/TC5BX6F et en
cliquant sur Done en bas de la grille après avoir répondu aux questions.
S’il vous plaît, votre contribution est très importante pour cette étude sur l’environnement auquel nous
accordons beaucoup de valeur.
Cordialement,
FENOMILA Hilarietta
Master II - ANALYSE ET POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE
Département D.E.G.S. – Université d’Antananarivo
[email protected]
VII
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE
VIII
IX
X
ANNEXE 5 : TABLEAU 4 : REPARTITION DES PARTICIPANTS PAR ZONES
D’INTERVENTION
A noter que :
- Le nombre de fois où le nom de la Région a été cité a été compté et le chiffre correspondant a été
rajouté au chiffres du tableau ;
- Quand le participant confirmait qu’il intervient dans tout Madagascar dans sa fonction, le nombre
attribué à chaque Région a été augmenté de 1 ;
1 participant n’a pas répondu à la question ; et 1 autre participant n’a pas répondu correctement et donc
n’a pas été intégré dans la statistique.
XI
ANNEXE 6 : TABLEAU 5 : SITUATION DES CONTRATS DE TRANSFERT DE GESTION ET
RATIO DE PAUVRETE EN 2010
NOMBRES DE
SUPERFICIES Ratio de pauvreté
REGIONS CONTRATS
(ha) en milieu rural
SIGNES
1 Alaotra Mangoro 89 114 539 72.20
2 Amoron’Imania 41 36 813 88.20
3 Analamanga 27 22 986 61.70
4 Analanjirofo 108 85 223 89.10
5 Androy 9 50 502 94.30
6 Anosy 21 11 647 87.60
7 Atsimo Andrefana 57 252 848 87.40
8 Atsimo Atsinanana 20 56 608 97.50
9 Atsinanana 10 3 263 88.70
10 Betsiboka 9 21 127 84.70
11 Boeny 72 51 987 69.90
12 Diana 10 4 629 69.20
13 Haute Mahatsiatra 28 52 715 91.10
14 Ihorombe 8 13 078 82.60
15 Itasy 51 38 291 80.60
16 Melaky 8 104 254 85.80
17 Menabe 40 108 641 72.50
18 Sava 15 4 505 78.70
19 Sofia 52 113 713 73.80
20 Vakinankaratra 10 8 738 80.10
21 Vatovavy FitoVinany 63 63 619 92.80
Total 728* 1 213 743* 82.31
Sources : INSTAT, Aout 2010 ; Min. Env Forêt Aout 2013
*Ces données sont de valeur approximative, compte tenu du non fonctionnement de la
base de données
XII
ANNEXE 7 : LES CONVENTIONS RATIFIEES PAR MADAGASCAR
- 23 Juin 1970 : Madagascar a ratifiée la Convention d'Alger le par la loi 70-004 ou Convention
d’Alger du 15 septembre 1968 ;
- 5 Aout 1975 : Ratification de la convention par l'ordonnance N°75-014 de la convention sur le
commerce international des espèces de faune et flore sauvage menacées d'extinction ou
Convention CITES en 1975 adopté de la Convention de CITES à Washington le 03 mars 1973 ;
- 1995 : Ratification de l'agenda 21 relatif au plan global d'action sur l'environnement et le
développement du Conférence des Nations Unies pour l'environnement et le Développement (La
convention de Rio et le développement durable en Juin 1992 intégrant la Déclaration de principes
relatifs aux forêts et la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement Programme
d'Action 21) ;
- 11 janvier 1995 : La Convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone a été ratifiée
par Madagascar par le Décret N° 95-032 (convention établie en 1985) ;
- 03 Novembre 1995 : ratification par le Décret n°95-695 de la Convention sur la Diversité
Biologique (Juin 1992 à Rio de Janeiro - Brésil : Sommet Planète Terre à la Conférence des
Nations Unies sur l'Environnement et le Développement) ;
- 02 mai 1996 : Le Protocole de Montréal relatif aux Substances Appauvrissant la couche d'Ozone
a été ratifié par Madagascar par le Décret N' 96- 321 (convention établie en 1987) ;
- 1996-1997 : Madagascar a ratifié « La convention des nations unies sur la lutte contre la
désertification (CCD) » du 17 mai 1994 par la loi 96- 022 du 04/09/96 et le décret 97-772 du
10105/97 ;
- 24 mars 1998 : ratification de la convention de Nairobi ou convention pour la protection, la
gestion et mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région, de l’Afrique orientale
établi en 1996 lors de la Conférence sur la politique de gestion des Zones Côtières des Etats
Insulaires de l'EAF ;
- 1999 : ratification par la loi 98 022 du 20 Janvier 1999 et le décret n' 99 141 du 22 février 1999
de la Convention de bale sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et
de leur élimination sous les auspices du PNUE du 22 mars 1989 ;
- 18 décembre 1998 : Madagascar a ratifie la convention cadre des Nations Unies sur le
changement climatique de 1992 ;
- 11 sept 2001 : ratification de la Convention internationale de 1990 sur la préparation à la lutte et
la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (OPRC 90) par la loi 2001-013 et le
décret 2001-896 ;
XIII
- 11 sept 2001 : ratification de convention internationale de 1992 sur la responsabilité civile en cas
de dommages causés par la pollution d'hydrocarbures par les navires (CLC 92) par la loi 2001-
011 et le décret 2001 -897 ;
- Septembre 2004 : ratification de la convention « De Rotterdam sur la procédure de consentement
préalable en connaissance de cause » Applicables « A certains produits chimiques et pesticides
dangereux qui font l'objet d'un commerce international » signée en 1998 et entrée en vigueur
depuis le 25 Février 2004.
ANNEXE 8 :
XIV
ANNEXE 9 : TABLEAU 7 : CADRE LOGIQUE
Sources de
Objectifs Activités Sous-activités Responsables IOV
vérification
1. Les acteurs de 1.1. Mener une 1.1.1. Constituer une - VOI ou COBA Une coalition de PV de constitution de
la conservation campagne de coalition de plaidoyer, de - TAFO plaidoyer, de lobbying la coalition
(Organismes plaidoyer, de lobbying et d'interpellation MIHAAVO et d'interpellation pour
publics, lobbying et pour la conservation et le (Plateforme la conservation et le
Organisations de d'interpellation développement nationale des développement mis en
la société civile, pour l'amélioration VOI) place
ONGs de la stratégie de - Alliance Voahary
internationales) conservation et de 1.1.2. Etablir et mettre en Gasy (Plateforme - Un plan de - Document de
améliorent les développement œuvre un plan de plaidoyer, Nationale des plaidoyer élaboré plaidoyer, de
stratégies de de lobbying et Organisations de et validé lobbying et
conservation d'interpellation pour la la Société Civile - Stratégie d'interpellation de
alliant conservation et le environnementale d'interpellation la coalition
gouvernance des développement ) établie - Rapport de
ressources - PFNOSC - Nombre et durée réalisation de
naturelles et (Plateforme d'activités de plaidoyer, de
développement Nationale des plaidoyer, de lobbying et
économique et Organisations de lobbying et d'interpellation
social à travers la société civile) d'interpellation
l’ajustement des effectués
actions aux 1.2. Faire un état 1.2.1. Préparer et Réaliser le - Ministère de Un bilan des transferts Rapport de bilan des
besoins et une des lieux des bilan participatif des l'environnement de gestion établi transferts de gestion
meilleure stratégies de initiatives de transfert de et des Forêts
coordination des conservation au gestion à Madagascar - ONG Nationales
actions de niveau local à et Internationales
conservation et de Madagascar
xv
Sources de
Objectifs Activités Sous-activités Responsables IOV
vérification
xvi
Sources de
Objectifs Activités Sous-activités Responsables IOV
vérification
2. Madagascar 2.1. Mettre à jour 2.1.1. Mener une campagne - VOI ou COBA - Une coalition de - PV de
dispose d'un les textes et de Plaidoyer pour - TAFO plaidoyer mis en constitution de la
système pour règlementations l'amélioration du cadre légal MIHAAVO place coalition de
supporter la mise régissant les COBA des organisations de la (Plateforme - Un plan de plaidoyer
en œuvre de la et les OSC dans le société civile nationale des plaidoyer élaboré - Document de
stratégie nationale cadre de la environnementale en tant VOI) et validé plaidoyer
de conservation et conservation et le qu'entités spécifiques - Alliance Voahary - Nombre et durée - Rapport de
du développement développement œuvrant pour Gasy (Plateforme d'activités de réalisation des
l'environnement afin de Nationale des plaidoyer activités de
faciliter le financement de Organisations de effectués plaidoyer
leurs activités la Société Civile
(autofinancement, environnementale
partenariat, ...) et pour )
constituer un fonds national - PFNOSC
pour la conservation (Plateforme
Nationale des
Organisations de
la société civile)
2.1.2. Présenter une - Représentant des Une proposition de loi - Document sur la
proposition de loi relative à Organisations de soumis proposition de loi
un cadre juridique mis à jour la société civile - Accusé de
permettant à l'organisation de environnementale réception de la
la société civile - Gouvernement proposition de loi
environnementale de Ministère de
contribuer efficacement à la l'environnement
conservation et le - Président
développement - Assemblée
nationale
xvii
Sources de
Objectifs Activités Sous-activités Responsables IOV
vérification
xviii
ANNEXE 10 : TABLEAU 8 : CHRONOGRAMME DES ACTIVITES
xix
ANNEE N ANNEE N+1 ANNEE N+2
Objectifs Activités Sous-activités
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
développement locale à travers la 1.3.2. Etablir une stratégie pour
conservation et le améliorer les impacts de la
développement conservation et le
développement à Madagascar
1.3.3. Faire appliquer la
stratégie de conservation et de
développement nouvellement
établies
1.3.4. Suivre l'application de la
stratégie de conservation et de
développement nouvellement
établies
2. Madagascar 2.1. Mettre à jour 2.1.1. Mener une campagne de
dispose d'un les textes et Plaidoyer pour l'amélioration
système de règlementations du cadre légal des organisations
support de la régissant les de la société civile
mise en œuvre COBA et les environnementale en tant
du OSC dans le qu'entités spécifiques œuvrant
développement cadre de la pour l'environnement afin de
et de la conservation et le faciliter le financement de leurs
conservation développement activités (autofinancement,
partenariat, ...) et pour
constituer un fonds national
pour la conservation
xx
ANNEE N ANNEE N+1 ANNEE N+2
Objectifs Activités Sous-activités
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2.1.2. Présenter une proposition
de loi relative à un cadre
juridique mis à jour permettant
à l'organisation de la société
civile environnementale de
contribuer efficacement à la
conservation et le
développement
2.1.3. Validation, Promulgation
et publication de la loi relative
un cadre juridique mis à jour
permettant à l'organisation de la
société civile de contribuer
efficacement dans la
conservation et le
développement
2.2. Constituer un 2.2.1. Evaluer et budgétiser les
fonds national besoins en termes de
pour la financement des interventions
conservation et le en conservation et
développement à développement
Madagascar 2.2.2. Constituer une équipe de
gestion et de levée de fonds
pour gérer et collecter les
financements relatifs aux
interventions en conservation et
développement
xxi
ANNEE N ANNEE N+1 ANNEE N+2
Objectifs Activités Sous-activités
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2.2.3. Etablir et exécuter une
stratégie de financement
pérenne pour répondre au
besoin de financement des
interventions en conservation et
développement
xxii
ANNEXE 11 : LES REPONSES INDIVIDUELLES COLLECTEES
Afin de limiter le volume des annexes, les fiches d’enquête ne sont pas insérées dans cette partie. Toutefois, les personnes qui souhaitent les
consulter peuvent faire une demande à l’adresse [email protected]
xxiii
TABLE DE MATIERE
SOMMAIRE ................................................................................................................................................. ii
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES ............................................................................................ iii
ACRONYMES .............................................................................................................................................. v
GLOSSAIRE ................................................................................................................................................ ix
INTRODUCTION......................................................................................................................................... 1
METHODOLOGIE ....................................................................................................................................... 4
L’enquête................................................................................................................................................... 6
Les résultats de l’analyse des réponses au questionnaire .......................................................................... 8
Les points forts, les lacunes et les limites de l’enquête ............................................................................. 9
1. PARTIE I : GENERALITES SUR LA CONSERVATION ET LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET SOCIAL A MADAGASCAR ................................................................................... 11
1.1. DES DEFINITIONS ET DES CONCEPTS AUTOUR DE LA CONSERVATION ET DU
DEVELOPPEMENT............................................................................................................................... 11
1.1.1. La conservation ....................................................................................................................11
1.1.2. L’historique et le fondement de la conservation ..................................................................12
1.1.3. La participation des communautés locale devenu incontournable dans la conservation......14
1.1.4. L’orientation des approches de la conservation vers des stratégies novatrices et les
approches marchandes..........................................................................................................................16
1.1.5. Le développement économique et social..............................................................................18
1.1.6. Les Indicateurs utilisés pour mesurer le développement économique et social ...................19
1.2. LE CADRE DE LA CONSERVATION A MADAGASCAR PRONE LA GOUVERNANCE
PARTICIPATIVE ................................................................................................................................... 21
2.2.1. L’historique de la politique environnementale à Madagascar ..............................................21
2.2.2. La gouvernance des aires protégées à Madagascar ..............................................................23
2. PARTIE II : ANALYSE DE LA CONSERVATION ET DU DEVELOPPEMENT AU NIVEAU
LOCAL A MADAGASCAR ...................................................................................................................... 26
2.1. LE TRANSFERT DE GESTION A MADAGASCAR .............................................................. 26
2.1.1. Les initiatives d’amélioration de la gestion dans les stratégies de conservation à
Madagascar ..........................................................................................................................................26
2.1.2. La situation des transferts de gestion à Madagascar ............................................................28
2.2. LE RAPPORT ENTRE LA DIFFICULTE ECONOMIQUE ET SOCIALE DES
COMMUNAUTES DE BASE ET LEUR CONTRIBUTION DANS LA CONSERVATION .............. 30
2.2.1. Le contexte économique et social à Madagascar .................................................................30
xxiv
2.2.2. Les difficultés économiques et sociales des communautés sont devenues une limite face à
leurs engagements ................................................................................................................................32
2.2.3. La dégradation de l’environnement et les causes lies a la difficulté économique et sociale 37
2.3. LE RESULTAT DES INTIATIVES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT DANS LA
CONSERVATION .................................................................................................................................. 38
2.3.1. Les stratégies de conservations se penchent sur le développement économique et social ...38
2.3.2. Pertinences des initiatives d’actions de développement économique et social à Madagascar
………………………………………………………………………………………………………………………………………..43
2.3.3. Efficacité des initiatives d’actions de développement économique et social .......................43
2.4. LES BESOINS EN RENFORCEMENT ET LES DIFFICULTES DANS LES APPUIS AU
DEVELOPPEMENT DES COMMUNAUTES ...................................................................................... 45
2.4.1. Les facteurs de non réussite des appuis au développement économique et social des
communautés........................................................................................................................................45
2.4.2. Les points clés à renforcer chez les communautés gérant des ressources naturelles............47
2.4.3. La confiance des acteurs de la conservation aux communautés de base dans le cadre de la
gestion durable des ressources naturelles .............................................................................................48
3. PARTIE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............................................................... 52
3.1. LA LIMITE DES CAPACITES DES COMMUNAUTES DE BASE ....................................... 52
3.1.1. Limite de la contribution des communautés dans le processus participatif .........................52
3.1.2. Le poids de la dépendance des communautés de base aux ressources naturelles ................55
3.2. LA LIMITE DES APPUIS EN DEVELOPPEMENT APPORTES AUX COMMUNAUTES DE
BASE ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….57
3.3. LES AXES D’ORIENTATION DES INITIATIVES D’APPUIS AUX COMMUNAUTES DE
BASE ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….60
3.3.1. Les propositions d’adaptation des stratégies selon les acteurs de la conservation ...............60
3.3.2. Les recommandations de renforcement du développement des communautés pour une
conservation effective .........................................................................................................................61
4. CONCLUSION ................................................................................................................................... 65
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 68
TEXTES ET REGLEMENTATIONS ........................................................................................................ 70
WEBOGRAPHIE ........................................................................................................................................ 70
ANNEXES .................................................................................................................................................. 72
TABLE DE MATIERE .............................................................................................................................xxiv
xxv
Auteur : RAZAFINDRANAIVO Fenonaina Rostaing
Titre : Le développement économique et social des communautés locales participant à la
conservation à Madagascar
Nombre de page : 67 Nombre de tableaux : 8 Nombre de figures : 13
E-mail : [email protected]
Téléphone : + 261 49 850 10
RESUME
La gouvernance environnementale malgache est marquée par une approche de la conservation caractérisée
par le passage d’une gouvernance centralisée et étatique à une gouvernance participative locale, à travers
des contrats de transfert de gestion. Mais dans le contexte de Madagascar, la gestion de ces ressources est
transférée à des organisations communautaires de base composées de ménages pauvres et voir
extrêmement pauvre. Ce travail est parti d’un constat tel que la difficulté économique des communautés
de base est devenue une limite à l’efficacité de la gouvernance locale et la dépendance de ces
communautés aux ressources naturelles constitue un grand facteur de pression sur ces ressources. L’étude
se poursuit alors sur l’analyse de la pertinence, l’efficacité et l’efficience des initiatives en termes de
développement économique et social dans les actions de conservation et propose des pistes de solution
pour une gouvernance locale efficace des ressources naturelles.
Mots clés : conservation, développement économique et social, gouvernance locale, transfert de gestion.
ABSTRACT
Malagasy environmental governance is marked by a conservation approach characterized by the transition
from centralized governance to local participatory governance, through management transfer contracts.
But in the context of Madagascar, the management of these resources is transferred to community-based
organizations, which members are poor households and seeing extremely poor. Analyses conducted under
this work lead to the following finding: local communities’ economic difficulties has become a limit to
the effectiveness of local governance, furthermore, the heavy dependence of those local communities on
natural resources is a major factor exerting pressure on these resources. The study then proceeds on the
analysis of the relevance, effectiveness and efficiency of initiatives in terms of economic and social
development in conservation actions and suggests possible solutions for effective local governance of
natural resources.
Keywords: conservation, economic and social development, local governance, management transfer.