Cours Hpe - 2
Cours Hpe - 2
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SOMMAIRE
CHAPITRE 1 : LES CLASSIQUES....................................................................................... 3
BIBLIOGRAPHIES………………………………………………………………………...32
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COURS DE Dr. ASSANDE KADJO
HISTOIRE DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE 2
Les Classiques sont des économistes anglais et français du 18e et 19e siècle. On date le début
de ce courant à 1776 avec la parution de la « Richesse des nations » d’Adam Smith. Dans un
contexte de révolution industrielle, les auteurs classiques analysent les phénomènes
économiques et recherchent les lois universelles de l’économie. Leurs préoccupations sont
notamment la nature de la richesse, sa création et sa répartition, la monnaie, la valeur, les prix
et la croissance. Ils sont également partisans du libéralisme : l’intervention de l’État dans
l’économie doit être minimale pour garantir un bon fonctionnement du marché.
Les économistes classiques voient tous les phénomènes économiques comme interdépendants
et veulent proposer une théorie générale intégrant tous les phénomènes économiques. À la suite
des Physiocrates, ils croient à l'existence de lois valables à toutes les époques et dans toutes les
régions du monde et cherchent à les identifier.
Avant même les classiques, à partir de la seconde moitié du XVIIème siècle, une pensée libérale
commence déjà à se former avec des auteurs comme François Quesnay, Pierre de
Boisguillebert, Richard Cantillon et David Hume. Ces physiocrates proposent une vision
libérale de l’économie en rupture avec les théories mercantilistes qui d’après eux
profitent d’abord aux gouvernants et aux marchands et non pas à la population
dans son ensemble. Ces réflexions vont inspirer la seconde école de pensée après l’école
mercantiliste : l’école physiocrate. Le terme « physiocrate » vient du grec « physi » : la nature.
Cette école s’intéresse à l’ordre naturel qui permet la régulation du système économique et
social
La conception physiocrate de l’économie est née en France vers 1750 et a connu son apogée au
cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le but de ce courant est de mettre en place les
outils qui permettront au Roi de France de mieux mesurer la création de richesse et ainsi pouvoir
faire de meilleures lois permettant d’éviter les disettes via une meilleure production et une
meilleure répartition de la richesse.
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L’influence de cette « école physiocratique » sur l’opinion éclairée fut importante en France
dans les années 1760, avant de décliner rapidement. Mais sa contribution à la formation de la
pensée économique fut beaucoup plus durable. Si la physiocratie fournit en effet une
représentation de l’économie marquée par les caractéristiques de la société française de
l’époque, à dominante agricole, elle innove sur de nombreux aspects théoriques : la
représentation de l’économie comme un système structuré à la fois en classes sociales et en
secteurs d’activité ; la distinction entre le capital et le surplus; la distinction entre travail
productif et travail improductif ; la conception de la circulation de flux de dépenses assurant la
reproduction de la société tout entière et dont le blocage dégénère en crises économiques. Et
enfin, l’identification de l’ordre naturel à un système de lois économiques gouvernant les
relations entre les individus, identification qui conduit à la revendication explicite d’une
autonomie et d’une prédominance de la pensée économique sur le politique.
Principaux physiocrates :
François Quesnay
Victor Riqueti de Mirabeau
Pierre Samuel du Pont de Nemours
Guillaume-François Le Trosne
Pierre-Paul Lemercier de La Rivière de Saint-Médard
Nicolas Baudeau
Pierre-Joseph-André Roubaud
Pierre de Boisguillebert
Richard Cantillon
David Hume
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La physiocratie est une école de pensée économique, politique et juridique, née en France à la
fin des années 1750. Les physiocrates sont généralement considérés comme les fondateurs de
la science économique et les précurseurs du libéralisme économique. Ils estiment que la seule
activité réellement productive est l'agriculture car seule la terre produit des richesses
renouvelables.
Dans cette définition on comprend pourquoi l’industrie et le commerce ne crée pas de richesses
car il ne crée pas de matières. L’industrie se contente de transformer les matières. On comprend
pourquoi le commerce et l’industrie sont considérés comme des classes stériles qui
transforment, transportent mais qui n’ajoutent rien. Le revenu brut de ces activités, est égal aux
dépenses faites pour produire, par conséquent le produit net est nul. La seule classe qui crée la
richesse c’est l’agriculture. Par conséquent l’agriculteur crée un surplus, un produit net positif,
c’est la seule classe productive.
Pour les physiocrates le surplus est possible car leur travail est complété par celui de la nature:
« Dieu seul est producteur » Dupont de Nemours
Quesnay formalise un tableau dit tableau économique. Ce tableau décrit la manière dont se
forment et se répartissent les richesses dans l’économie, l’idée centrale est l’idée de circulation,
et le tableau représente la circulation des richesses dans l’économie comme la circulation du
sang dans un corps. Il a une conception organiciste de l’économie, qui est une conséquence de
sa profession de médecin.
- Propriétaires (clergé, Roi, ceux qui perçoivent les impôts, les propriétaires fonciers)
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Ce qui est important de noter c’est que la classe stérile et les propriétaires bien qu’il ne crée pas
de surplus ne sont pas totalement inutiles, en effet il contribue à faire circuler les richesses dans
l’économie, entre les classes.
L’objectif de ces économistes est de faire en sorte que soit respecter ces lois naturelles
qui gouvernent au mieux les sociétés. Cet argument signifie une défense de l’anarchie.
Cependant les physiocrates sont en faveur de la monarchie héréditaire et en faveur même du
despotisme légale, mais dans le respect, c’est-à-dire que ce régime n’est pas une tyrannie ni une
dictature, précisément parce qu’il repose sur le droit naturel, sur l’ordre naturel et que donc il
est juste.
Les physiocrates mettent en avant un équilibre, un ordre naturel des choses, sans aucune
intervention de l’État. La propriété privée est elle- même dans l’ordre naturel des choses. On
attribue à Vincent de Gournay la formule : « laissez faire les Hommes, laissez passer les
marchandises ». La principale limite des dires de Quesnay est qu’il réduit la source de richesses
à la terre : pour lui, seule l’agriculture est une activité économique productive. Sa thèse est
fausse bien que l’on puisse la comprendre à une époque où la société est essentiellement rurale.
Le mouvement physiocrate fut très bref, puisque moins de 20 ans après la parution du Tableau
économique, Adam Smith publiait son principal ouvrage Recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations (1776).
Les apports des physiocrates portent sur deux points : Ils sont précurseurs du libéralisme et
sont les premiers à proposer une représentation simplifiée du fonctionnement de l’économie.
Les physiocrates sont les initiateurs et les défenseurs du libéralisme en économie, résumé en
ces termes : « laissez faire les hommes, et laissez passer les marchandises » ou tout simplement
« laissez faire, laissez passer ». L’économie doit uniquement fonctionner selon les lois du
marché, sans que l’État n’intervienne par ses politiques.
Avec le tableau économique (zigzag), les physiocrates (François QUESNAY) sont les premiers
à avoir effectué une représentation simplifiée du fonctionnement de l’économie. De la création
de la richesse à sa répartition.
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Cependant, les limites du courant physiocrate sont d’avoir considéré que la richesse provenait
uniquement d’un seul secteur d’activité (secteur agricole), d’une part, et d’avoir ignoré
l’importance d’une redistribution des richesses par l’État, d’autre part.
On peut reprocher au courant physiocrate d’avoir restreint les sources de la richesse à un seul
facteur (la Terre), à un seul secteur d’activité (secteur primaire) et à une seule activité
(l’agriculture).
Pour comprendre les théories de l’école classique, nous allons tout d’abord procéder à sa
présentation (période de vie et auteurs classiques), ensuite entrer dans leurs analyses (un auteur
après l’autre) pour finir par leurs points communs.
L’École classique désigne des économistes du 18e et 19e siècle : Les membres les plus
importants sont, en Grande-Bretagne, Adam SMITH (1723-1790) ;
David RICARDO (1772-1823) ; Thomas Robert MALTHUS (1766-1834), John Stuart MILL
(1806-1873), et en France, Jean Baptiste SAY (1767-1832) et Frédéric BASTIAT (1801-1850).
La définition de l’École classique est discutée : elle est en général vue comme se situant dans
une période de l’histoire économique située entre 1776 (parution de « La Richesse des nations »
de Smith) et 1848 (parution des « Principes d’économie politique » de Mill), mais certains
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économistes définissent le courant classique par son adhésion à des principes théoriques tels
que la valeur-travail ou la loi de Jean Baptiste Say. Ses contours ne sont pas très précis : selon
les définitions, on inclut certains auteurs ou on en exclut d’autres.
Il s’agit plus d’une période d’intense réflexion économique à la recherche de « lois universelles
« que d’une véritable école de pensée. Les thèses des auteurs classiques sont bien souvent en
contradiction les unes avec les autres, mais outre le fait d’être libéraux, ces auteurs ont des
préoccupations communes comme la théorie de la valeur, la formation des prix ou la croissance.
Les auteurs classiques font une analyse du système capitaliste ; un modèle de développement
économique axé sur la propriété privée et la maximisation du profit. L’approche de l’école
classique peut se faire en dissociant les auteurs anglais des auteurs français.
Les auteurs classiques font une analyse du système capitaliste ; un modèle de développement
économique axé sur la propriété privée et la maximisation du profit. L’approche de l’école
classique peut se faire en dissociant les auteurs anglais des auteurs français ou, de façon plus
pertinente, en distinguant les classiques optimistes, des classiques pessimistes.
L’analyse des classiques porte sur les phénomènes traditionnels tels que la croissance, le
développement, la répartition des richesses entre classes sociales et d’autres thèmes tels que le
rôle de la monnaie, le rôle de l’État dans une économie.
Le père de l’économie moderne et tête de file du courant des classiques. Hormis son ouvrage
philosophique de 1759 (« théorie des sentiments moraux »), Il publie en 1776 un célèbre
ouvrage intitulé « recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » ou « richesse
des nations ». Il entre dans le débat sur la valeur, l’origine de la croissance économique et du
développement.
Théorie de la valeur
Adam SMITH s’intéresse principalement à la valeur des biens marchands (biens échangés sur
un marché). Il montre que la valeur des biens sur un marché (reflétée par leur prix en unité
monétaire) peut dépendre de sa valeur d’usage (son utilité totale, c’est-à-dire des différents
usages que l’on peut en faire)
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Selon Adam SMITH, alors que le travail permet de produire des biens ayant de plus grande
valeur, la division du travail permet d’approfondir la spécialisation dans les tâches techniques
du processus de production ; cette spécialisation, qui favorise la performance des travailleurs et
leur compétitivité, a pour effet d’augmenter, de façon plus que proportionnelle, la production
des entreprises et la richesse nationale (croissance économique).
Contrairement aux idées mercantilistes, Adam SMITH affirme que le commerce extérieur est
un jeu ou tous les participants (pays) sont des gagnants (jeu à somme positive). Il construit sa
vision du commerce international autour du principe de la division du travail où il montre que
pour avoir des gains au commerce international, chaque pays doit se spécialiser dans la
production du bien pour lequel il a un avantage absolu (qu’il produit en moins d’heure de travail
que dans les autres pays).
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Dans sa synthèse de l’école classique, John Stuart MILL étudie les écrits d’Adam SMITH et
David RICARDO. Contrairement à David RICARDO qui craint l’état stationnaire, John Stuart
MILL a une vision optimiste de l’état stationnaire (évolution de l’économie à taux constant).
Pour lui, l’état stationnaire permettra aux Hommes de ne plus se préoccuper du matériel, et de
se tourner vers des questions métaphysiques (vision optimiste quant à l’évolution du système
capitaliste vers des questions métaphysiques, utiles au bien-être de l’homme).
La théorie de la demande réciproque de John Stuart MILL complète à la fois les analyses
d’Adam SMITH et de David RICARDO sur le commerce international. En effet, alors que les
deux premiers se focalisent sur les déterminants des gains au commerce extérieur du côté de
l’offre (spécialisation et production des biens pour lesquels on possède un avantage absolu ou
relatif), John Stuart MILL s’intéresse au côté de la demande. Il conclut que les petits pays (ceux
ayant un faible pouvoir d’achat) vont gagner plus que les grands pays (ceux ayant un grand
pouvoir d’achat) au commerce extérieur s’ils se spécialisent dans les biens qui sont fortement
demandé par l’extérieur (qui ont une forte élasticité-revenu). Ainsi, il y aura une convergence
entre ces deux types de pays, où les petits pays vont rattraper les grands pays.
Les analyses de David Ricardo tournent autour de la théorie de la valeur, celle de la répartition
des richesses dans le système capitaliste qui conduit inévitablement à un État stationnaire. Pour
réduire le risque d’atteindre l’État stationnaire, il propose l’ouverture au commerce
international.
Théorie de la valeur
Comme Adam SMITH, David RICARDO s’intéresse aussi à la valeur des biens marchands. Il
accepte que la valeur des biens sur un marché puisse dépendre de sa valeur d’usage, mais au
lieu du travail commandé, il parle du travail incorporé (le nombre d’heure de travail ou quantité
de main d’œuvre nécessaire à la production du bien, auquel on ajoute le nombre d’heure
nécessaire pour fabriquer les outils utilisés). Dans cette conception, en plus du facteur travail,
David RICARDO amorce une idée du facteur capital.
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Dans sa théorie de la répartition des richesses, David Ricardo distingue la classe les
propriétaires fonciers (qui détiennent les Terres, reçoivent des rentes et les dépenses pour
l’achat des biens de luxes), les ouvriers (qui offrent leur force de travail, perçoivent un salaire
et le dépense à la consommation de biens alimentaires) et les entrepreneurs capitalistes (qui
offrent les capitaux techniques et financiers, perçoivent le profit et l’utilise pour de nouveaux
investissements). Dans son approche, l’entrepreneur est l’agent qui réparti les bénéfices de la
production. Il donne tout d’abord la rente, ensuite il paie les ouvriers et reçoit en dernier le
profit (qui est un considéré comme le résidu du bénéfice).
À long terme, les Terres fertiles deviennent rare (ce qui a pour effet d’accroître la rente que
reçoive les propriétaires fonciers), la population s’agrandie (ce qui augmente la masse de salaire
allant en direction des ouvriers) et pour une même quantité de bien pouvant être produite, le
profit des entrepreneurs capitalistes se réduit d’années en années. La baisse du profit des
entrepreneurs limite leurs capacités d’investir et conduit l’Économie vers un état stationnaire
ou l’économie croît à un taux fixe.
En compléments aux analyses d’Adam SMITH, David RICARDO s’intéresse aux pays qui ont
un désavantage absolu dans tous les biens. À cet égard, il précise qu’il est toujours possible
pour ces derniers d’obtenir des gains au commerce international en se spécialisant dans la
production du bien pour lequel ils ont un avantage relatif (qu’il produit relativement en moins
d’heure de travail que dans les autres pays).
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Dans son analyse, Thomas Robert MALTHUS considère l’économie comme un vaste banquet
(« le banquet de la nature ») où toutes les places sont déjà réservées. Ainsi, l’arrivée d’un invité
supplémentaire (une naissance imprévue) contraint les ayant-droits à réduire leurs parts pour le
nourrir, et si un tel comportement se poursuit (les naissances imprévues et l’aide aux pauvres),
cela conduira inévitablement à un accroissement de la pauvreté.
Pour éviter cet état de fait, Thomas Robert MALTHUS met en évidence des mécanismes de
régulation naturelle (les guerres, les séismes, les tsunamis et toutes autres catastrophes
naturelles qui réduisent la population par la mort des Hommes qu’elles causent) et préconise
une intervention minimale de l’État pour mettre sur pied des mesures visant à réduire
l’évolution de la population en limitant l’aide aux pauvres, en repoussant l’âge du mariage
(En tant que pasteur, et au regard des mœurs de son époque, il suppose que les enfants ne se
conçoivent que dans le mariage) et en favorisant les longues études etc.
Les Français de l’école classique sont Jean-Baptiste Say (1767-1832) et Frédéric Bastiat (1801-
1850).
Conséquences de la loi
Après avoir démontré qu’il est difficile, voire impossible que survienne un déséquilibre sur le
marché des biens et services, Jean Baptiste SAY conclu sur l’inutilité d’une intervention
économique de l’État sur le marché.
De ce fait, le rôle de l’État doit se limiter à ses tâches régaliennes (L’État gendarme qui
s’occupe de la sécurité nationale, de la protection du territoire national etc.).
L’explication des crises
La loi des débouchés garantit qu’il n’y aura pas de crise économique, parce qu’il n’y a pas
d’excès d’offre (puisqu’elle crée sa propre demande) ; la demande est toujours suffisante : la
demande potentielle correspond toujours à la demande effective.
Frédéric Bastiat est l’un des premiers à avoir systématiquement souligné les problèmes causés
par l’intervention de l’État. Il s’appuie sur une idée, qui à l’époque n’était pas vraiment
admise, selon laquelle l’intérêt général n’existe pas et que cela ne peut pas être ce qui guide
l’intervention de l’État.
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En réalité, ce sont des groupes de pression qui influencent les décisions de l’État et qui crée une
illusion, très dangereuse, qui donne l’impression que l’intérêt privé qu’ils poursuivent
correspond à l’intérêt général.
Puisque l’intérêt général n’existe pas, il est évident que toute prétention à défendre cet intérêt
général n’est qu’une façon de promouvoir des intérêts privés.
Cela a pour conséquence que l’État agit de manière totalement désordonnée, injuste, inefficace
et ces interventions ne peuvent aller qu’en augmentant parce que les groupes de pression
cherchent à obtenir toujours plus d’avantages.
Frédéric Bastiat va développer ce raisonnement dans des essais qui sont à la limite du
journalisme, en essayant de montrer les conséquences les plus extrêmes de ce mode de
fonctionnement. Son argument est de ridiculiser le fonctionnement de l’État et la logique des
groupes de pression. Il affirme que l’intervention de l’État est nécessairement contraire à
l’intérêt de la collectivité parce qu’il cherche à satisfaire les intérêts des groupes privés. Ces
interventions de l’État ont un coût et ce coût peut être supérieur au bénéfice que l’on va en
retirer. Cela ne sert à rien de changer de gouvernement ou de réformer l’État, par définition,
l’État est vulnérable aux groupes de pression ; la seule solution reste encore de supprimer l’État,
cela veut dire privatiser la production des biens et services.
La concurrence
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En outre, Frédéric Bastiat rajoute un autre argument : le monopole est toujours établi sur des
critères politiques, alors que la concurrence obéit à des critères économiques. Par conséquent,
les entreprises en situation de monopole doivent leurs avantages à des pressions politiques.
Même si les auteurs classiques font des analyses hétérogènes (diversifiées), certains points
communs peuvent être distingués.
Les classiques considèrent que la valeur d’un bien est intrinsèque et dépend fondamentalement
des coûts de production, notamment du facteur travail (nombre de travailleurs ou nombre
d’heure de travail) et du facteur capital (capital physique et financier).
2- Analyste de l’offre
Les classiques considèrent que l’économie est fréquemment en situation d’équilibre de plein
emploi et ne peut connaître de crise. S’il survient un déséquilibre (dû à un choc extérieur), la
flexibilité des prix ramène immédiatement l’économie en situation d’équilibre.
4- Utilisation de la monnaie
1
Le plein emploi (ou plein-emploi) est une situation dans laquelle le chômage d'un territoire est réduit au chômage
frictionnel incompressible, soit à un taux inférieur à 5 % au sens de l’OIT. Il n'existe alors pas de difficulté
particulière à trouver un emploi.
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On conclut donc que la seule variable qui soit dépendante de la masse monétaire, c’est bel est
bien le prix P. Ce qui est cohérent vis-à-vis de l’idéologie des classiques, en effet pour eux, le
seul motif de détention de la monnaie, c’est la transaction, c’est-à-dire que vous n’avez pas
d’autres raisons d’avoir de l’argent que pour ce qu’il permet d’acquérir. Elle n’a donc pas
d’influence sur les agrégats économiques, puisqu’elle n’est qu’un véhicule.
Étant donné que l’Économie est toujours en situation d’équilibre de plein emploi, il est inutile
que l’État intervienne économiquement. Le rôle de l’État est donc minimal et il doit se contenter
d’assurer ses tâches régaliennes.
CONCLUSION
Dans de nombreuses théories classiques, les marchés s'ajustent par eux-mêmes, on dit qu'ils
s'autorégulent. Cependant, vu que l'économie et le marché sont victimes de crises régulières,
on peut se poser des questions sur la capacité du marché à réagir en cas de crises continues. De
plus, l'apparition de crises fréquentes remet en question la stabilité naturelle du marché et met
en lumière son potentiel de déséquilibre.
Deux questions se posent alors : le marché peut-il est être le seul outil de régulation,
d'adaptation, de stabilité et de prospérité ? L’État doit-il intervenir afin de maintenir le marché ?
À ces deux questions, les économistes "classiques" répondront d'une position globalement
libérale. Selon eux, les actions et interactions économiques s'équilibrent spontanément ou
comme Smith l'illustre via la "main invisible". L'interventionnisme de l'État, ne peut alors que
dérégler le fonctionnement normal de l'économie et coûter aux contribuables. Selon cette école
de pensée, l'économie, en s'équilibrant, se divise ou se spécialise donnant à chaque acteur une
tâche particulière permettant une augmentation globale de la production. Pour que cette division
du travail existe, Adam Smith mettra en évidence la nécessité de l'épargne. L'épargne est un
préalable nécessaire pour investir et afin de faire progresser la société.
Enfin, la pensée classique est centrée sur la création de richesses et sur l'importance de l'offre
et de la demande au sein de cette création. Cependant le 18e et 19e siècle est encore largement
dominé par les pénuries, quasi tous les produits répondent donc à un besoin, ce postulat n'est
plus envisageable aujourd'hui où de nombreuses surproductions existent.
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INTRODUCTION
L’École néoclassique, née dans les années 1870, regroupe des économistes rattachés au courant
marginaliste. Ses théories sont en grande partie encore dominantes aujourd’hui et elles se basent
sur les notions d’utilité marginale et d’équilibre du marché et sur une conception de l’individu
en tant qu’Homo œconomicus2.
L'école néoclassique est un terme générique utilisé pour désigner plusieurs courants
économiques qui étudient la formation des prix, de la production et de la distribution des
revenus à travers le mécanisme d'offre et de demande sur un marché.
Les Néoclassiques sont à la fois en continuité et en rupture avec les auteurs classiques. Ils ont
en commun la croyance dans la supériorité du libéralisme économique : le marché, soumis à la
libre-concurrence (sans intervention de l’État), permet une situation optimale pour tous. En
revanche, les Néoclassiques rejettent les théories de la valeur-travail et de la répartition qui
étaient à la base de l’analyse classique (du moins pour Smith et Ricardo).
2
L’homo œconomicus est une conception abstraite de l’être humain, utilisée en économie pour faciliter
l’élaboration de modèles. En microéconomie, on suppose que le comportement de l’individu est rationnel :
- Il est maximisateur : il cherche à maximiser sa satisfaction (ou utilité) et à minimiser ses coûts, compte
tenu de ses ressources limitées.
- Il est cohérent : il a des préférences qu’il peut ordonner. S’il préfère A à B et B à C, alors il préfère A à
C. C’est ce qu’on appelle la transitivité.
- Il est souverain : ses préférences ne dépendent que de lui, elles ne dépendent pas de la société ou de
l’histoire.
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1- Fondements
Selon la théorie néoclassique, les entreprises embauchent tant que la productivité marginale
du travail (c’est-à-dire la production du dernier salarié embauché) est supérieure au salaire.
Selon la théorie du consommateur, l’individu adopte une attitude rationnelle visant à maximiser
son utilité. À chaque dépense il compare l’utilité marginale des biens afin de hiérarchiser ses
préférences et s’oriente vers le plus utile. Sur un marché de concurrence pure et parfaite,
chaque facteur de production reçoit l’égal de ce qu’il apporte, d'où une juste rémunération des
facteurs de production. Selon la théorie HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) de la dotation
factorielle les nations auront tendance à se spécialiser dans la production de bien dont elle
dispose de plus de facteurs de production.
Pour les néoclassiques, partant du problème fondamental de la rareté, l’économie en tant que
science se doit de donner des outils théoriques et empiriques pour maximiser le bien-être des
individus par une allocation optimale des ressources. Les grandes intuitions de ce courant
peuvent être comprises en modélisant une économie d’échange (sans production ni monnaie).
Dans celle-ci, des agents rationnels, dont les dotations initiales en ressources sont exogènes,
interagissent à travers un ensemble de marchés interreliés.
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Ceux-ci commercent les uns avec les autres dans la mesure où ils retirent de l’échange un
accroissement de leur utilité. Les ressources étant vues comme limitées, la productivité et son
accroissement sont considérés comme les clés du bon fonctionnement de l’économie et
les déterminants de la richesse des nations.
Dans la conception néoclassique de l'économie, les individus peuvent choisir entre différentes
alternatives et leur but à chaque décision est de maximiser leur propre utilité. Ainsi, ils agissent
selon le principe de rationalité (aussi appelé principe d’efficience) selon lequel un résultat
(output) est maximisé pour un coût (input) donné, ou inversement un coût est minimisé pour un
résultat donné. Afin d'atteindre un résultat optimal, les sujets économiques fondent leurs
décisions sur une comparaison des coûts et des bénéfices. Dans cette optique, les pertes et
gains dits marginaux (dernière unité gagnée ou perdue) sont des facteurs décisifs. Ainsi,
un agent rationnel ne décidera de réaliser une certaine action que si l'utilité marginale de cette
action est supérieure à ses coûts marginaux.
L’expression ’homo economicus’ est souvent utilisée pour référer à cette conception idéale-
typique de l’individu rationnel qui maximiserait son utilité personnelle à chaque instant.
Pour les néoclassiques, les phénomènes économiques doivent toujours être expliqués par des
décisions individuelles. Les modèles de macroéconomie décrivent ainsi la rencontre entre
l’offre et la demande globale par l’interaction entre des agents dits représentatifs, c’est-à-dire
porteurs d’un certain type de comportement répandu dans toute l‘économie. Dans de tels
modèles, le consommateur représentatif va ainsi choisir le niveau optimal de consommation et
d’épargne (demande) et l’entreprise représentative va déterminer les quantités de bien qu’elle
souhaite produire (offre). Ces décisions individuelles permettent de représenter ce qui se
passerait dans l’économie si tous les agents se comportaient de la sorte. Au moyen du
mécanisme d’ajustement des prix (qui n'est pas modélisé en tant que tel), l'offre et la demande
convergent alors vers un équilibre pour lequel la première sera égale à la seconde : on parle
de marché apuré. Cette propriété du signal prix est ce qui fait du marché l’instrument
d'allocation optimal pour les néoclassiques. Tant que l’équilibre est unique et qu'il n'y a pas de
défaillance du marché - par exemple, des externalités ou la présence de structures
monopolistiques ou oligopolistiques - ce mécanisme conduit en effet automatiquement à
l'optimum économique. On dit alors que la situation est optimale au sens de Pareto, car aucun
agent ne peut améliorer sa propre situation sans détériorer celle des autres.
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3- Révolution marginaliste
La conception objective de la valeur portée par certains auteurs classiques explique que la
valeur d’un bien peut être définie par la quantité de travail nécessaire pour sa production. Les
Néoclassiques rejettent cette idée au profit d’une théorie subjective de la valeur : la valeur par
l’utilité. Carl Menger affirme que « l’utilité est la capacité que possède une chose de servir à
la satisfaction des besoins humains » et que « la valeur n’est pas inhérente aux biens, elle n’en
est pas une propriété ; elle n’est pas une chose indépendante qui existe en soi. C’est un jugement
que les sujets économiques portent sur l’importance des biens dont ils peuvent disposer pour
maintenir leur vie et leur bien-être «Ainsi le prix d’un produit n’est pas déterminé par la
production, mais par le marché : c’est simplement le prix que quelqu’un est disposé à payer
pour ce produit. Il s’agit du prix « d’équilibre » du marché.
4- L’utilité marginale
Les auteurs néoclassiques sont aussi appelés « marginalistes », car ils défendent l’idée que la
valeur est proportionnelle à l’utilité marginale. Celle-ci est la satisfaction que procure la
consommation d’une unité de bien supplémentaire. L’utilité marginale est décroissante : par
exemple, si l’on a soif, un verre d’eau procure une grande satisfaction, un second verre une
satisfaction un peu moins grande, etc. L’utilité marginale du verre d’eau décroît donc avec la
quantité consommée.
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À partir de cette théorie de l’utilité et du postulat de rationalité des individus, les économistes
néoclassiques analysent le comportement du consommateur (la demande) et du producteur
(l’offre). Le consommateur est rationnel : il cherche à maximiser sa satisfaction tout en
minimisant ses dépenses. Il doit faire des choix pour répartir son argent dans les différents
produits dont il a besoin. Sa situation optimale (l’équilibre) est atteinte lorsque les utilités
marginales sont égales pour chaque bien, en tenant compte des prix relatif, c’est-à-dire quand
l’achat d’une unité supplémentaire d’un « bien A » lui apporte la même satisfaction que l’achat
d’un « bien B » supplémentaire. Ainsi, on détermine la demande d’un individu à partir de ses
choix rationnels. Pour connaître la demande globale sur un marché, il suffit d’additionner toutes
les demandes individuelles. La fonction de demande globale est décroissante : plus un bien est
cher, moins il y a de demande.
Le producteur est aussi un agent rationnel, son objectif est de maximiser son profit (ou
minimiser ses coûts). Dans ce but, il produit des biens en combinant différents « facteurs » (le
travail, les machines, la terre). Comme pour le consommateur, le producteur a une situation
d’équilibre : lorsque le coût de production d’une unité supplémentaire de marchandise égale le
revenu qu’il en tire. En additionnant les offres de chaque producteur, on obtient une fonction
d’offre globale. Celle-ci est croissante par rapport aux prix : plus le prix d’un bien est élevé,
plus les producteurs voudront augmenter les quantités produites de ce bien.
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6- Les salaires
Il compare l’utilité (le gain) tirée de son travail à sa « désutilité » (la pénibilité, la fatigue) et
peut décider de travailler ou non. La demande de travail vient de l’entrepreneur.
Les économistes néoclassiques s’intéressent peu aux crises et au chômage. Ils pensent que si
l’État n’intervient pas et qu’on laisse libre cours au marché, le chômage ne peut être que
passager et le plein-emploi est assuré. Le chômage ne persiste qu’à cause de l’intervention de
l’État et des syndicats qui empêchent de baisser les salaires, nuisant à la concurrence sur le
marché du travail. S’appuyant sur la loi des débouchés de Say, les Néoclassiques pensent que
les crises de surproduction sont impossibles : à une offre globale correspond forcément une
demande globale. Ceci sera remis en question lors de la grande crise des années 1930.
La diversité des courants de pensée en économie s'explique par la diversité des méthodes, des
sujets d'études, des questions posées, mais aussi par de forts enjeux idéologiques. Les classiques
analysent les principales fonctions économiques (la production, la consommation, les échanges)
et se montrent confiant dans les mécanismes du marché, pour assurer les grands équilibres et la
croissance économique. Ils sont tous partisans du libre-échange. Les néoclassiques
approfondissent et rénovent la pensée classique d'où son nom. Les questions qui les intéressent,
entre autres :* Comment se forment les prix des biens et des facteurs de production ?* Comment
la richesse produite est-elle répartie entre les facteurs de production ? (salariés, propriétaires,
État).
D’abord, les néoclassiques Comme les classiques s’accordent sur les bienfaits du commerce
extérieur et de l’échange marchand entre les nations. Ils s’opposent donc aux mercantilistes qui
pensent que les termes de l’échange sont nécessairement source de désavantages pour l’une au
moins des parties en présence. David Ricardo a démontré que tous les pays, même les moins
compétitifs, trouvent un intérêt à entrer dans le jeu du commerce international.
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Ensuite, les deux courants considèrent que l’offre créé sa propre demande. Il s’agit de « la loi
des débouchés » de JB Say. Cette loi constitue l’une des composantes principales de chacune
des approches, connue sous le nom de théorie de l’offre.
La manière la plus effective d’obtention d’une croissance économique élevée sur le moyen et
le long terme est d’aider les entreprises à produire davantage de biens et services, de les inciter
à entrer sur de nouveaux marchés, et de lever le plus possible les freins fiscaux et règlementaires
qui entravent leur développement. De plus, la propriété privée ainsi que l’intervention limitée
de l’État apparaissent, pour les deux mouvements, comme des conditions nécessaires au bon
fonctionnement du marché. L’état ne doit surtout pas intervenir dans la vie économique. Son
rôle d’état gendarme assure les fonctions régaliennes de l’état à savoir la police, la justice, la
défense nationale (fonction de souveraineté).
Les deux modèles s’inspirent du système physiocratique ; le « laisser faire, laisser passer » de
Quesrnay est prôné par les néoclassiques et classiques plus ou moins fortement.
Les néoclassiques en font l’apologie, lorsque les classiques, et en particulier Smith, y adhèrent
plus modérément. En ce sens, la métaphore de la main invisible de Smith se retrouve dans les
théories néoclassiques. Cette métaphore repose sur l’idée selon laquelle la recherche de l’intérêt
personnel concoure à l’intérêt général. C’est la supériorité de l’individualisme sur l’holisme.
On en revient au principe de concurrence et de libre.
Nous verrons que si les néoclassiques peuvent s’inscrire dans la continuité de l’économie
politique classique, il n’en demeure pas moins que ces deux visions se différencient sur certains
points.
L'analyse néo-classique marque une rupture avec les Classiques car elle ne cherche pas à
élucider les problèmes d'accumulation du capital sur le long terme ou de croissance
économique. L'objet essentiel des études devient l'affectation optimale des ressources.
Comment un consommateur donné qui dispose d'un budget fixé peut-il faire pour être dans la
situation la meilleure possible ? Comment un producteur, une entreprise doivent-ils réagir pour
tirer le profit le plus élevé possible ? La théorie classique du développement économique est
remplacée par un raisonnement en termes d'équilibre général. Le concept économique
fondamental est celui de rareté alors que les Classiques raisonnaient sur une hypothèse de
reproductibilité. Les décisions rationnelles de l'individu sont au centre de l'analyse.
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- Le capital est considéré comme un outil de production et non plus comme une avance
d'argent opérée par les capitalistes.
- Le capital et le travail jouent des rôles symétriques dans l'analyse néo-classique alors
que chez les Classiques le travail a une place fondamentale dans la définition et la constitution
de la valeur.
- La société n'est pas constituée de classes qui s'affrontent. L'agent économique est un
"homo-oeconomicus" (être fictif) rationnel qui recherche à maximiser sa satisfaction (panier de
consommation, profit). Le raisonnement est micro-économique : chaque agent compare le coût
et le gain d'une unité supplémentaire pour chaque décision économique. On parle de "révolution
marginaliste" car on raisonne sur la dernière unité disponible. Quelle est l'utilité de la dernière
unité consommée ? Quel est le coût de la dernière unité produite ? Les économistes néo-
classiques s'opposent à la valeur-travail et mettent en avant le rôle de l'utilité marginale. C'est
la satisfaction que procure la dernière unité consommée (ou une unité supplémentaire) d'un bien
qui donne aux biens leur valeur. Cette satisfaction est normalement décroissante.
L'économie est expliquée à travers les facteurs de production (terre, travail, capital). Dans
l'optique néoclassique, ce sont les facteurs de production qui sont rémunérés et non les individus
comme pour les Classiques. L'équilibre général est obtenu par juxtaposition des préférences
individuelles des agents, qui donne une courbe d'offre croissante et une courbe de demande
décroissante. À l'intersection des deux courbes se trouve l'équilibre. Celui-ci est un optimum de
Pareto au sens où aucune amélioration de la situation d'un agent ne peut être obtenue sans que
celle d'au moins un autre agent ne soit détériorée. On retrouve l'équilibre en toute situation grâce
au réajustement par les prix ce qui rend les crises durables impossibles.
CONCLUSION
Dans la droite ligne des classiques, les néoclassiques ont enrichi les théories économiques par
leur apports mathématiques et leur analyse centrée sur l’individu néanmoins de nombreuses
limites leur ont été reproché comme le caractère surréalistes donné aux agents économiques
s’éloignant un peu trop de la réalité.
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Marx n’est pas vraiment le premier socialiste scientifique. Parmi les autres, nous avons
Rodbertus, Lassalle. Ferdinand Lassalle est connu pour avoir inventé la « loi d’airain des
salaires » (le salaire se fixe au minimum de subsistance). Karl Rodbertus a quant à lui proposé
une théorie de l’exploitation capitaliste dans laquelle il dit que ce ne sont pas les besoins des
individus qui commande la production mais les capacités financières des demandeurs ; seuls
les besoins solvables (qui peuvent être payés) sont satisfaits. Les riches peuvent satisfaire tous
les besoins, y compris les besoins superflus, tandis que pour les pauvres, mêmes les besoins
vitaux ne sont pas satisfaits : leur capacité financière insuffisante est dû au fait que la totalité
de leur revenu ne leur est pas reversé, de façon approprié par les propriétaires (entrepreneurs).
Marx considérait que les classiques avaient justement insisté que la valeur du travail. Il
adopte une théorie de la valeur travail mais pour comprendre comment la valeur se fonde sur le
travail, il faut comprendre quelle est la véritable nature de la valeur, et c’est là que Marx se
distingue des économistes classiques. Marx a une réflexion philosophique sur le concept de la
valeur, et pour comprendre ce concept, il faut faire référence à la substance des marchandises.
Il faut distinguer deux dimensions de la valeur :
Il reste une propriété du genre humain : le travail est l’essence de l’Homme, au sens où il n’y a
que l’Homme qui travaille ; le travail reste du travail, chaque forme de travail n’est qu’une
actualisation de la même essence.
Tous les travaux se distinguent les uns des autres, donc les valeurs d’usages sont aussi
différentes. Marx pose la question suivante : Comment peut-on expliquer que des biens qui ont
des valeurs d’usages différentes peuvent avoir une même valeur d’échange ? Il y a une
contraction parce que si des biens ont des valeurs d’usages différentes, cela signifie qu’ils ont
des qualités différentes, et donc leur rapport d’échange devraient être différent.
Toutes les marchandises, tous les biens, ont un point commun, une substance commune : le
travail. Le travail constitue la substance de la marchandise et donc aussi celle de la valeur.
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Au-delà des propriétés objectives/apparentes des marchandises, qui leur permettent de satisfaire
des besoins, il y a un élément profond, ultime : le travail, que l’on retrouve dans toutes les
marchandises.
Il apparait que le travail lui-même est hétérogène au sens où tous les travaux diffèrent
les uns des autres (maçon cuisinier). À cause de cette hétérogénéité, on se retrouve avec un
nouveau problème : on a donné aux marchandises une substance hétérogène. Comment
réconcilier l’hétérogénéité du travail avec la notion d’essence/substance ? Précisément en
imaginant que le travail a deux dimensions, celles évoquées plus haut : le travail exprime la
nature de l’Homme dans sa dimension abstraite et dans sa dimension concrète il montre l’être
humain en train de produire son existence, il représente la matérialisation de l’être humain.
Comme chez Proudhon, le travail comme essence n’est pas un travail isolé, c’est une
activité sociale. Marx adopte une théorie de la valeur travail dans laquelle la valeur de la
marchandise est donnée par le temps de travail nécessaire à sa production, avec deux
dimensions : On inclue dans ce temps de travail, le travail direct, ce que Marx appelle « le
travail vivant », et le travail indirect, le travail nécessaire pour produire les outils de production.
La valeur d’une marchandise est déterminée par le temps de travail socialement nécessaire4 à
la production.
Comme l’on a une théorie de la valeur travail, le système capitaliste a une forte incitation à
innover parce que les entreprises vont chercher à réduire la quantité de travail pour produire :
une entreprise qui utilise une technique de production obsolète va avoir besoin de plus de travail
que ses concurrents et va vendre ses produits plus chers que ses concurrents.
2- L’exploitation capitaliste
A- La valeur du travail
Si on adopte une théorie de la valeur travail, pour déterminer la valeur du travail, il faut
considérer que le travail est une marchandise, mais Marx refuse que le travail soit une
marchandise, par conséquent le travail n’a pas de valeur, parce qu’il est la substance de la valeur
et on ne peut pas déterminer la substance de la substance. Comment déterminer la valeur du
travail ? Marx dit que ce n’est pas le travail qui est vendu au capitaliste, c’est la force de travail,
ou, plus précisément, l’usage de la force de travail pendant une période donnée.
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Pour déterminer sa valeur, on peut raisonner en terme de valeur travail, c’est donc la quantité
de travail nécessaire qui a été nécessaire pour produire cette force de travail, c’est-à-dire la
valeur du panier, la valeur des biens qui permettent aux travailleurs de reconstituer la force de
travail.
En terme d’économie, Marx n’est pas très loin de la pensée de Ricardo, et de l’idée selon
laquelle le travailleur est rémunéré par la subsistance du travail donnée.
- Le salaire n’est pas naturel comme chez les classiques, mais il est produit par une structure de
production.
Ayant substitué la notion de " valeur de la force de travail " à celle de " valeur du travail ", Marx
semble rejoindre la théorie classique du salaire de subsistance. Pourtant ce ralliement n'est que
partiel car le salaire ainsi déterminé n'a pour Marx rien de " naturel ".Tout d'abord le salariat
lui-même n'est pas un produit de la nature, mais de l'histoire : il est le rapport de production
spécifique à un mode de production historiquement déterminé, le capitalisme.
En outre, le mécanisme qui fait graviter le salaire de marché autour du salaire de subsistance
n'est pas analysé de la même façon par Marx et par les classiques. Pour ces derniers, ce
mécanisme repose sur un phénomène démographique considéré comme naturel, que Malthus a
systématisé à travers son célèbre " principe de population ". Marx, qui entretient une aversion
violente pour Malthus, se sépare ici de ses prédécesseurs. Pour lui, lorsque le salaire de marché
s'élève au-dessus du niveau de subsistance, la force qui tend à le ramener vers ce niveau est le
produit, non de la nature, mais d'une tendance qu'il considère comme inhérente à la production
capitaliste : la tendance à sécréter du chômage. Les chômeurs constituent selon cette analyse
une véritable " armée de réserve " dans laquelle peuvent puiser les capitalistes lorsque les
salariés qu'ils emploient manifestent des prétentions salariales excessives. Le phénomène du
chômage est donc pour Marx, non un " accident " dans le fonctionnement de l'économie
capitaliste, mais bien un élément indispensable à ce fonctionnement.
À la différence des classiques qui distinguent trois types de revenus primaires (salaires, profits
et rentes), Marx ne distingue que deux grandes catégories qui sont les revenus des travailleurs
salariés et les revenus des propriétaires des moyens de production, englobés sous le terme
générique de " plus-value ".
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Le travailleur est exploité selon Marx, mais il l’est parce que le revenu qui est perçu par celui-
ci est différent de celui qu’il aurait dû percevoir.
Le revenu, qui est la contrepartie de la valeur créée par le travail, ne va pas uniquement
au travailleur mais va au travailleur et au capitaliste. Le capitaliste bénéficie donc aussi de la
valeur créée par le travail alors qu’il ne crée aucune valeur. Cette différence représente
l’exploitation du travailleur par le capitaliste. On peut mesurer cette exploitation puisqu’elle est
égale à la différence entre la valeur créée par le travail et le salaire versé au travailleur. Cette
différence, Marx l’appellera : la plus-value.
La théorie marxiste de l'exploitation capitaliste se résume donc dans l'écart entre la valeur créée
par le travail des salariés et la valeur de leur force de travail (valeur du panier de marchandises
nécessaire à la reproduction de leur force de travail), qui leur est payée par les capitalistes à titre
de salaire. Cet écart, appelé par Marx plus-value, représente donc du travail non payé.
Parmi les œuvres des grands économistes de l'histoire, celle de Karl Marx a soulevé le plus de
passions. Décrié et détesté par les uns, adulé et encensé par les autres, Marx a donné son nom
à une vision du monde, à des courants de pensée et à des mouvements politiques.
Pour lui, c'est cette contradiction qui permet de rendre compte du passage de l'esclavagisme au
féodalisme et de ce dernier au capitalisme.
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Pour Keynes, l’idée néoclassique d’un équilibre automatique des marchés ne fonctionne pas. Il
s’oppose ainsi à ses anciens professeurs néoclassiques Marshall et Pigou. Ceux-ci soutiennent
qu’une crise majeure et durable du système économique est impensable. Les crises temporaires
devant se résorber seules grâce aux mécanismes autorégulateurs du marché.
En contrepied de la loi classique de l’offre et de la demande (dite loi de Say), Keynes définit
la demande effective comme la production que les entrepreneurs pensent pouvoir vendr.
L’anticipation des acteurs économiques est à prendre en compte dans les politiques
économiques.
Pour l'école classique, s'il y a une période de crise, les salaires, ainsi que les prix, s'adaptent aux
fluctuations de l'offre et de la demande, le marché absorbe ces chocs et donc le chômage n'est
pas si important que cela, c'est une variable d'ajustement. Keynes remet donc en cause la loi
des débouchés. Selon lui, ce sont les débouchés qui créent l’offre et non l’inverse. Les
entreprises produisent ce qu’elles espèrent pouvoir vendre et elles investissent et emploient en
conséquence. Aussi, Keynes refuse l'analyse néoclassique du marché du travail. Dans
l'analyse néoclassique tout chômage véritable, c'est-à-dire involontaire, ne peut provenir
que de mécanismes qui entravent la baisse du salaire jusqu'au niveau d'équilibre. Pour
Keynes, cette assertion n'est pas fondée car elle repose sur un raisonnement en équilibre
partiel. Certes, si une entreprise baisse les salaires qu'elle verse, elle pourra réduire les prix
de vente de ses produits, accroître ainsi sa part de marché et embaucher des salariés
supplémentaires. Mais si un tel comportement est généralisé, il devient impossible de
raisonner de la même façon : la baisse des salaires réduit les débouchés des entreprises et
va donc vraisemblablement aggraver la situation au lieu de l'améliorer.
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Pour Keynes, les économistes néoclassiques ont tort de déplorer l'insuffisante flexibilité
du marché du travail, car une plus grande flexibilité aggraverait la situation.
Keynes remet en cause l'analyse néo-classique en affirmant que le chômage est avant tout
« involontaire », c'est-à-dire qu'il peut subsister même en l'absence de toute rigidité des salaires.
En effet, pour lui, ce n'est pas l'état de la population active qui détermine le niveau de
l'emploi mais c'est la demande effective. Ainsi, le seul élément déterminant pour l'employeur
dans ses choix de recrutement ce sont les anticipations de sa production future. Il va donc
embaucher si, et seulement si, il anticipe une reprise de ses ventes dans le futur. Keynes
considère donc, à l'inverse des néo-classiques, qu'une baisse des salaires serait nuisible à
l'emploi puisqu'elle pourrait entraîner une baisse de la consommation donc de la demande
effective (consommation et investissement).
On peut résumer les idées de Keynes par rapport au marché du travail autour de 6 axes :
D'une manière générale, Keynes soutient qu’il est préférable de soutenir l'emploi plutôt que de
lutter contre l'inflation (courbe de Phillips) et que le chômage n’est pas volontaire donc
« involontaire »
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3- L’intervention de l’État
L’analyse keynésienne est d’emblée macro-économique, ce qui est en contradiction avec les
néo-classiques pour qui les mécanismes collectifs ne sont que la juxtaposition des choix
individuels. Keynes montre qu’au contraire, un raisonnement individuellement rationnel peut
être collectivement néfaste. Il s’oppose donc aussi à la main invisible des classiques.
Keynes préconise donc l’intervention de l’État pour relancer la demande. Au contraire des
classiques et des néo classiques, il croit possibles les déséquilibres économiques persistants, en
particulier le chômage. D’après lui, l’État doit donc intervenir pour rééquilibrer les marchés et
le chômage est involontaire.
4- Le rôle de la monnaie
Les classiques et néoclassiques considèrent que la monnaie est neutre et sert de transaction
seulement. Les Keynésiens quant à eux affirment que la monnaie active qu'elle peut être utilisée
pour améliorer les performances économiques.
La grande différence réside ici dans le motif de détention de monnaie, il n’est pas seulement de
transaction chez Keynes, la monnaie peut être détenue seulement pour elle-même. Le motif de
transaction reste une hypothèse, mais Keynes en ajoutera deux autres. La première c’est le motif
de précaution, vous n’accumulez pas pour acheter quelque chose, mais pour vous préparer à un
évènement imprévu. Le motif de précaution incite le public à détenir de l'argent pour faire face
à des imprévus nécessitant des dépenses soudaines et à des opportunités imprévues d'achat
avantageux. Ce motif (demande) est un produit d'incertitudes de toutes sortes.
Et le denier motif, est celui de spéculation, il est une fonction décroissante du taux d’intérêt.
Le taux d’intérêt devient donc chez Keynes le prix de la renonciation à la liquidité. C’est ce que
les agents exigent pour se séparer de leur monnaie et acheter des titres. Inversement, le taux
d’intérêt est aussi le prix de la préférence pour la liquidité : c’est ce que les agents
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BIBLIOGRAPHIES
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