0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
44 vues6 pages

Desert Jean Marie Gustave Le Clezio - Fiche de Lecture

Transféré par

msylvio50
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
44 vues6 pages

Desert Jean Marie Gustave Le Clezio - Fiche de Lecture

Transféré par

msylvio50
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 6

Désert, Jean-Marie Gustave Le Clézio

 Fiche de lecture

Jean-Marie Gustave Le Clézio

1980

Désert

Genre

Roman

Contexte

Désert paraît en 1980 et connaît un bel accueil de la part de la critique


littéraire qui le considère comme l’un des plus beaux romans de son
époque.

Roman à la fois épique, romanesque, tragique, poétique et


métaphysique, la richesse de Désert marque un moment décisif dans
l’œuvre de Le Clézio.

Le roman retrace l’aventure collective des Touaregs qui apprennent peu


à peu à faire face aux agressions du monde extérieur, comme celles des
troupes de l’armée française lors de la colonisation du Sahara occidental

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 1 sur 6


au début du XXe siècle. L’ouvrage n’hésite pas à peindre les massacres et
les tueries sauvages qui se déroulent pendant toute la durée de l’invasion
de l’Occident.

Le désert devient alors l’autre côté du monde, que les nomades ont
rejoint.

Personnages

Nour : Nour, « la lumière » en arabe, est le protagoniste pieux et bon de la


première histoire du roman (1909 et 1912). C’est l’arrière-petit-neveu du
très respecté Al-Azraq (l’Homme Bleu), l’élu de dieu, faiseur de miracles
qui enseigne la sagesse. Il fait partie des tribus de nomades, dits les
« Hommes Bleus » , qui vivent dans le désert.

Lalla Hawa : C’est l’héroïne de la seconde histoire du roman. Cette jeune


orpheline vit dans un bidonville en compagnie d’Aamma, sa tante
paternelle, près d’une grande ville du sud marocain. Lalla signifie
« Madame » en arabe. Enthousiaste, pleine de vie, elle est reconnue pour
sa beauté.

Ma el Aïnine : II incarne la figure du marabout des tribus insoumises qui


refusent d’abdiquer devant les envahisseurs. Il est le symbole de la
fidélité à la tradition, aux ancêtres et à la religion musulmane.

Radiez : C’est un gitan qui subit la misère des grandes villes et auquel on
a appris à mendier, à voler et à fuir. Il est l’ami de Lalla.

Aamma : C’est la tante de Lalla qui a recueillie la jeune fille. Elle pense à
ce que Lalla peut lui rapporter (socialement, financièrement).

Naman : C’est un pêcheur, un homme bon que Lalla apprécie pour ses
histoires merveilleuses (le dauphin, l’oiseau blanc). Elle aime par dessus
tout ses yeux.

Es Ser : C’est un personnage proche de Lalla. Es Ser , « le secret », est le


nom qu’elle a donné à l’homme bleu qu’elle rencontre à la frontière du
désert.

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 2 sur 6


Le Hartani : Il « n’est pas comme les autres garçons. Personne ne sait d’où il
vient réellement » . Son surnom lui vient de sa peau noire. C’est un jeune
berger muet, exclu de la société, qui vit dans le désert. C’est aussi l’un
des meilleurs amis de Lalla. Plus tard, il découvre l’amour avec elle
pendant leur fuite, et devient le père de son enfant.

Le désert : Personne en soi et personnage principal du roman, il est ce


lieu qui bourdonne et qui brûle. Il occupe la pensée de tous les
personnages. Cet espace « lavé de la présence humaine » reçoit la visite
des nomades, surtout depuis l’invasion de l’Occident.

Thèmes

L’amour et de l’amitié : L’amour est lié à une certaine pureté des


sentiments. Il s’agit d’une communion spirituelle avant tout (le modèle
de Lalla et Hartani).

La bonté : Elle est l’une des valeurs du désert et des âmes simples. C’est,
par exemple, la bonté de Lalla pour les pauvres, pour les mendiants et les
clochards. La bonté semble liée à ceux qui connaissent la misère ou ceux
qui se retrouvent face aux beautés simples de l’Afrique. Elle s’oppose à
l’indifférence des villes.

La nature et l’enfance : La nature est décrite sous plusieurs formes :


mouvante comme la mer ou statique comme le désert. L’homme est
heureux dans la nature tandis qu’il est malheureux dans la ville. La
nature est aussi liée à l’enfance et à l’innocence : c’est l’espace sans
limite.

La ville : La ville est le lieu privilégié pour une vie misérable comme le
peint le bidonville de Marseille. C’est le lieu propice au développement de
la pauvreté, de la prostitution, de l’avilissement. L’homme y perd ses
valeurs, sa fierté et sa liberté. La ville symbolise le mensonge, loin des
rêves qu’elle peut créer sur les papiers glacés.

Le regard : Il exprime la liberté. C’est le reflet de la vie intérieure, le miroir


de l’âme. Le regard de Lalla s’oppose au regard mesquin de l’homme des
villes. L’homme contemplatif, valorisé, aime regarder, imaginer et rêver.
Le roman met en avant l’homme sensible.

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 3 sur 6


Résumé

Désert est l’histoire entrecroisée de deux destins : celui des « hommes


bleus » , qui doivent se confronter à l’expansion coloniale et qui sont
massacrés par l’armée française; et celui, plus contemporain au roman,
de la jeune Lalla qui connaît l’exil et l’enfer des villes européennes (avant
de retourner vers sa seule patrie : le désert).

La structure du roman appuie cette double destinée entre l’Afrique et


Marseille, le massacre des hommes bleus du désert par les Chrétiens et
la misère contemporaine des immigrés, et deux enfants-héros. On
trouve donc deux récits entrelacés.

La chronique de Nour, mis en page avec d’étroites colonnes, parle de


l’extermination des hommes bleus du Sarah en 1909. Des Touaregs, qui
marchent dans le désert à la recherche de l’eau, viennent voir le cheikh
Ma el Aïnine qui lutte contre l’expansion coloniale des Chrétiens et qui
rassemble des troupes à Smara, en plein désert. Les guerriers nomades
finissent décimés par les automitrailleuses du colonel Mangin alors qu’ils
remontent à Agadir en 1911.

Le récit de Lalla Hawa raconte sa vie de jeune orpheline élevée par sa


tante. Elle descend des hommes bleus du désert. Aamma et le vieux
pêcheur Naman lui parlent de ce temps révolu. Ils vivent aujourd’hui tous
ensemble dans des bidonvilles. Lalla garde néanmoins en elle le souvenir
ancien de sa tribu nomade, et elle sent l’appel du désert. Elle rencontre
Hartani, un jeune berger muet.

Dans un premier temps, les villes modernes occidentales apparaissent


comme attrayantes. Lalla en rêve. Mais le jour où un homme riche veut
l’emmener avec lui, et face à l’intérêt de sa tante pour cet arrangement,
Lalla fuit avec Hartani dans le désert.

Elle est retrouvée presque sans vie et enceinte d’Hartani. Elle part alors
seule retrouver sa tante à Marseille. Par contraste avec les beautés
simples qu’elle a jusqu’ici connues, le bidonville de Marseille lui révèle non
pas la magie des papiers glacés dont elle rêvait mais la misère des villes
européennes.

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 4 sur 6


L’appel du désert persiste et elle finit par retourner dans son pays où elle
accouche d’une petite fille au pied d’un puissant figuier.

Citation

« Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la


nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d’une dune, comme
s’ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu’ils avaient dans leurs membres la
dureté de l’espace.

Ils portaient avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur
où luit le soleil, les nuits froides, la lueur de la Voie lactée, la lune. Ils avaient
avec eux leur ombre géante au coucher du soleil, les vagues de sable vierge
que leurs orteils écartés, touchaient, l’horizon inaccessible. »

« Quand ils sont arrivés sur le lit du fleuve, les sous-officiers commandant les
mitrailleuses ont regardé le colonel Mangin qui avait levé le bras. Il a laissé
passer les premiers cavaliers, puis, tout à coup, il a baissé son bras, et les
canons d’acier ont commencé à tirer leur flot de balles, six cent à la minute,
avec un bruit sinistre qui hachait l’air et résonnait dans toute la vallée,
jusqu’aux montagnes. Est-ce que le temps existe, quand quelques minutes
suffisent pour tuer mille hommes, mille chevaux ? »

« C’est autour d’elle, à l’infini, le désert qui ondule et ondoie, les gerbes
d’étincelles, les lentes vagues des dunes qui avancent vers l’inconnu.
Il y a des cités, de grandes villes blanches aux tours fines comme les troncs
des palmiers, des palais rouges ornés de feuillage, de lianes, de fleurs
géantes.

Il y a de grands lacs d’eau bleue comme le ciel, une eau si belle et si pure qu’il
n’y en a nulle part ailleurs sur terre. »

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 5 sur 6


« Il ne parle pas. C’est-à-dire, qu’il ne parle pas le même langage que les
hommes…

Peut-être qu’il parle avec le bruit léger du vent qui vient du fond de l’espace,
ou bien avec le silence entre chaque souffle du vent. Peut-être qu’il parle
avec les mots de la lumière, avec les mots qui explosent en gerbes
d’étincelles sur les lames des pierres, les mots du sable, les mots des cailloux
qui s’effritent en poudre dure, et aussi les mots des scorpions et des serpents
qui laissent leurs traces légères dans la poussière. »

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 6 sur 6

Vous aimerez peut-être aussi