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Ch3-Monnaie, Banque, Finance Et Budget

prof hammes de economie de maroc

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Ch3 - Monnaie, Banque, Finance et Budget

Ce chapitre a pour objectif de traiter les question monétaires et


financières au Maroc depuis la mise en place des réformes qui
entrent dans le cadre du programme d’ajustement structurel. Il est
structuré comme suit :
- Monnaie et inflation
- Banques, épargne et financement
- Marché financier
- Finances publiques et dette
I- Monnaie et inflation
La monnaie est un élément central dans l’économie d’un pays.
Elle a trois fonctions : moyen de paiement, unité de compte et
réserve de valeur.
Au Maroc, la monnaie en circulation est le dirham marocain
(MAD). Le système monétaire marocain est géré par Bank Al-
Maghrib, qui contrôle l’émission des billets et des pièces ainsi
que la politique monétaire du pays.
Depuis 1993, la gestion de la monnaie au Maroc a été marquée
par des réformes importantes, tant au niveau de la régulation
monétaire que de la lutte contre l’inflation.
Cette période a vu des changements dans la gestion de la masse
monétaire, l’ouverture progressive des marchés financiers et des
ajustements dans les mécanismes de contrôle des prix.

Source : Base de données de la Banque Mondiale


I.1 La politique monétaire
Depuis le début des années 90, la politique monétaire au Maroc a
été orientée vers la stabilisation des prix et la promotion de la
croissance économique.
Bank Al-Maghrib joue un rôle clé en ajustant les taux d’intérêt,
en régulant l’offre de monnaie et en influençant les conditions de
crédit. Cette politique monétaire a évolué pour s’adapter aux
dynamiques économiques internes et internationales.
La libéralisation du marché financier, amorcée au début des
années 90, a permis une plus grande ouverture de l'économie
marocaine.
De plus, en 2006, le cadre de la politique monétaire a évolué vers
un régime plus souple avec une gestion des taux d’intérêt basée
sur des objectifs d’inflation, tout en surveillant étroitement les
fluctuations de la valeur du dirham.
I.2 L'inflation
L'inflation est l'augmentation générale et soutenue des prix des
biens et services dans une économie sur une période donnée. Elle
se traduit par une perte du pouvoir d'achat de la monnaie, c'est-à-
dire que, pour une même quantité de monnaie, il est possible
d'acheter moins de biens ou de services qu'auparavant.
Il existe plusieurs causes de l'inflation, notamment l’inflation par
la demande, l’inflation par les coûts et l'inflation importée.
Depuis 1993, l'inflation au Maroc a été relativement modérée par
rapport à d’autres pays en développement. Au cours des années
90, l'inflation était en moyenne autour de 5%.
Bank Al-Maghrib a progressivement réussi à stabiliser les prix à
travers des politiques monétaires plus restrictives et une gestion
prudente de la monnaie.
Entre 2000 et 2020, l'inflation moyenne annuelle s'est maintenue
inférieure à 2%, un niveau faible qui reflète la stabilité
macroéconomique du pays. Cette période de faible inflation
s’explique par une combinaison de facteurs internes, comme la
maîtrise de la masse monétaire et la modération des salaires, ainsi
que des facteurs externes, tels que des prix stables des matières
premières à l’échelle internationale.
Depuis 2022, l’inflation a dépassé 6%, un niveau
inhabituellement élevé pour le Maroc, en grande partie en raison
des augmentations des prix de l’énergie et des produits
alimentaires, de l’augmentation de la demande globale et de la
sécheresse récurrente qui limite l’offre.

Source : Base de données de la Banque Mondiale


I.3. La réforme du régime de change
Avant 1983, le dirham marocain était ancré à un panier de devises
dominé par le dollar américain, dans un régime de taux de
change fixe. Cependant, sous la pression des déséquilibres
macroéconomiques, une dévaluation importante du dirham a été
décidée en 1983, marquant le début d’une nouvelle ère dans la
gestion du régime de change.
Après la dévaluation de 1983, le Maroc a adopté un régime de
change basé sur un panier de devises, où le dirham est ancré à
une combinaison de devises internationales. Cette approche a
permis une certaine flexibilité tout en garantissant une stabilité
relative du dirham.
Le panier a été ajusté progressivement pour refléter les
changements dans les relations commerciales du Maroc, en
particulier son orientation croissante vers l’Europe.
Ainsi, au fil du temps, le poids de l’euro dans ce panier a
augmenté, représentant jusqu'à 60 % de la pondération du panier.
En janvier 2018, le Maroc a adopté un régime de change plus
flexible. Ce changement visait à renforcer la compétitivité de
l’économie marocaine, à attirer les investissements étrangers, et
à mieux absorber les chocs économiques externes.
Le nouveau régime de change permet au dirham de flotter dans
une bande de fluctuation plus large par rapport au panier de
devises. Initialement, cette bande était de ±2,5 % autour d’un
cours central. A partir de 2020, cette bande est passée à ±5 %.
Cela permet à la monnaie de fluctuer davantage en fonction des
forces du marché tout en laissant une certaine marge de contrôle
à la Bank Al-Maghrib.
Source : Base de données de la Banque Mondiale
II- Banques, épargne, financement
Depuis 1990, le secteur financier marocain a connu une
transformation profonde avec une stabilité remarquable. Le rôle
des banques, le développement de l’épargne, le financement de
l’économie et la stabilité financière ont évolué dans un contexte
de réformes économiques, d’ouverture des marchés financiers et
de modernisation du système bancaire.
II.1- Le secteur bancaire
Le secteur bancaire marocain est un pilier essentiel de l'économie
du pays, représentant une part importante de l’activité financière.
Au début des années 1990, le secteur était dominé par quelques
grandes banques publiques ; mais à partir de la fin des années 90
et au début des années 2000, le paysage bancaire a connu une
libéralisation progressive, permettant l'entrée d'acteurs privés et
étrangers.
Les réformes du secteur bancaire ont commencé dès le début des
années 1990, sous l’égide des programmes d’ajustement
structurel. Ces réformes ont inclus la libéralisation des taux
d’intérêt, l’indépendance de Bank Al-Maghrib, le renforcement
de la régulation bancaire et des mesures prudentielles (Bâle II &
Bâle III), la digitalisation et la modernisation.
Malgré les crises financières mondiales, comme celle de 2008, le
secteur bancaire marocain est resté relativement stable. Cela est
en partie dû à la régulation stricte de Bank Al-Maghrib, qui a
imposé des exigences prudentielles fortes aux banques.
Depuis les années 2000, la consolidation du secteur bancaire a été
accélérée par des fusions, des acquisitions et des réformes
structurelles visant à renforcer la solidité financière des
institutions.
Les principales banques commerciales marocaines telles que
Attijariwafa Bank, Bank of Africa et Banque Populaire ont
également étendu leurs activités à l’échelle internationale,
notamment en Afrique subsaharienne, renforçant ainsi leur
compétitivité et leur diversification géographique.
A fin 2023, le nombre d’établissements de crédit et organismes
assimilés agréés au Maroc s’établit à 88 établissements, dont :
• 19 banques
• 5 banques participatives
• 29 sociétés de financement
• 6 banques offshore
• 11 associations de micro-crédit
• 16 établissements de paiement
• La Caisse de Dépôt et de gestion
• La Caisse Centrale de Garantie
II.2- L’épargne
L’épargne joue un rôle crucial dans la mobilisation des ressources
financières nécessaires au financement de l'économie. Les
banques, les assurances, les caisses de retraite et le marché
financier participent à la mobilisation de l’épargne. L’épargne est
influencée par plusieurs facteurs notamment le niveau de revenu,
l’inflation, le taux d’intérêt, les incitations fiscales …
Le graphe suivant illustre l’évolution de l’épargne intérieur brute
au Maroc depuis 1990.

Source : Base de données de la Banque Mondiale


II.3- Financement de l’économie marocaine
Les établissements de crédit marocains sont les principaux
acteurs du financement de l’économie. Elles octroient des crédits
aux ménages, aux entreprises et aux collectivités publiques.

Source : Base de données de la Banque Mondiale


III- Marché financier, épargne et financement
Le marché financier marocain est un pilier essentiel de
l'économie nationale, offrant des opportunités d'investissement et
de financement pour les entreprises, les investisseurs, l’Etat et les
collectivités locales.
C’est le lieu de négociation et d’échange des titres financiers
(actions, obligations, TCN, produits dérivés, devises, …).
C’est un lieu de rencontre directe entre les agents qui ont un
excèdent de financement et ceux qui ont un déficit de
financement.
La réforme du marché financier marocain a permis de créer un
espace de mobilisation de l’épargne, de financer l’Etat et les
entreprises, d’améliorer le niveau de transparence des émetteurs
des titres financiers et d’améliorer la liquidité des titres au Maroc.

Source : Base de données de la Banque Mondiale


Source : Base de données de la Banque Mondiale et Bourse de Casablanca
Source : Base de données de la Banque Mondiale et Bourse de Casablanca
IV- Finances publiques et dette
Depuis les années 1990, le Maroc a entrepris plusieurs réformes
économiques pour stabiliser et améliorer ses finances publiques.
Après une période marquée par un endettement élevé et des
déficits budgétaires, le pays a entamé une série de réformes visant
à assainir ses finances.
La dette publique, constituée principalement de dettes extérieures
dans les années 80, a évolué pour se diversifier davantage avec
une augmentation des emprunts intérieurs. Les enjeux de la dette
et des finances publiques au Maroc touchent non seulement à la
gestion budgétaire, mais aussi aux capacités de l’État à financer
le développement économique et social.
Le gouvernement a adopté des réformes fiscales pour élargir la
base d’imposition et moderniser les processus de collecte. La
TVA a été simplifiée et étendue, et des réformes de la taxe sur les
entreprises et le revenu ont été mises en place pour améliorer la
compétitivité économique.
Parallèlement, l’administration publique a entrepris une
modernisation pour mieux gérer les ressources de l’État.
Ces réformes ont permis une meilleure maîtrise des finances
publiques et une réduction progressive du déficit budgétaire dans
les années 90, tout en posant les bases pour une gestion plus
soutenue de la dette.
Source : Base de données de la Banque Mondiale
IV-1. La gestion des ressources et des dépenses publiques
La structure des ressources publiques marocaines repose
principalement sur les recettes fiscales.
Depuis 1990, des efforts ont été faits pour améliorer l'efficacité
du système fiscal et augmenter la collecte.
Par ailleurs, les dépenses publiques ont connu une augmentation
significative, surtout dans les secteurs de l'éducation, de la santé,
et des infrastructures. L’État a également investi dans de grands
projets de développement. Ces investissements visent à stimuler
la croissance économique, mais ils pèsent également sur le
budget et conduisent à un besoin accru de financement, donc à
une augmentation de la dette.
Source : Base de données de la Banque Mondiale
IV-2. Impact des politiques budgétaires sur la dette
Les politiques budgétaires au Maroc ont souvent visé un équilibre
entre les impératifs de développement et la maîtrise de la dette.
La mise en œuvre de réformes structurelles a permis de réduire
temporairement les déficits, mais les besoins croissants en
investissement pour soutenir le développement ont conduit à des
déficits récurrents.
Le Maroc a dû mobiliser des ressources supplémentaires, à la fois
internes et externes, pour financer ces déficits, ce qui a entraîné
une augmentation de la dette publique. Les autorités ont
également adopté des politiques d'ajustement budgétaire pour
contenir les déficits, notamment en limitant certaines dépenses et
en renforçant les contrôles sur les finances publiques.
Source : Base de données de la Banque Mondiale
Encours de la dette extérieure (% du RNB)
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022

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