Introduction
La santé joue un rôle primordial dans le développement économique et social , le
gouvernement l’a reconnue et l’a retenue comme secteur prioritaire et a engagé le
renforcement du système national de santé afin de le rendre plus performant.
Le système de santé en Algérie est de fait un héritage du système colonial français,
depuis l’indépendance les principes d’équité et de solidarité fondent le système
national de santé qui est l’ensemble des activités et des moyens destinés à assurer la
protection et de la sante de la population. Il a connu des évolutions remarquables
depuis 1962 jusqu’à nos jours, plusieurs modifications organisationnelles porté par les
responsables de la santé en Algérie pour l’amélioration des prestations de santé. Pour
arriver à comprendre la nécessite de l’homme aux soins. Il est important d’y avoir des
établissements relier à la santé, qui vont prendre soin de l’homme.
L'organisation sanitaire en Algérie est un système complexe qui a évolué au fil des
décennies, influencé par des facteurs historiques, économiques et sociaux. Le système
de santé algérien repose sur des principes d'universalité et de gratuité, garantissant
l'accès aux soins pour tous les citoyens.
2-ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE
I. A L'ÉCHELON CENTRAL
1. Le Ministère de la Santé et de la Population :
Le MSP est doté de la Direction de la Prévention organisée en 4 sous directions :
Prévention Générale, Protection Sanitaire en milieu Spécifique, Santé Maternelle et
Infantile, et relation Santé et Environnement.
2. Les Structures d'Appui :
2.1. L'Institut National de Santé Publique:
L'INSP a pour objet de réaliser des travaux d'études et de recherche en santé publique
permettant de fournir les instruments scientifiques et techniques nécessaires au
développement des programmes d'action sanitaires et de promotion de la santé
publique en matière :
D'information sanitaire.
De communication sociale.
De lutte contre les maladies.
De protection, de formation et de recherche.
2.2. L'Institut PASTEUR d'Algérie (IPA) :
A pour mission :
Surveillance épidémiologique des pathologies dont il assure le diagnostic.
Promotion de l'hygiène en général et à la qualité de l'environnement.
Formation, au perfectionnement et au recyclage des personnels de laboratoire.
D'importer et distribuer les sérums et vaccins dont il assure le contrôle.
2.3. La Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) :
La PCH a pour missions de définir avec les structures sanitaires publiques, leurs
besoins et de les prendre en charge, après avoir assuré le contrôle de qualité.
2.4. L'Agence Nationale du Sang :
L'Agence a notamment pour missions :
L'élaboration de la politique du sang
L'organisation de la transfusion sanguine
L'élaboration de règles de bonnes pratiques de l'exercice de l'activité
transfusionnelle.
2.5. L'Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP):
A pour objet :
Dispenser des programmes de formation et de perfectionnement au personnel
gestionnaire des établissements et structures de santé (cadres et décideurs).
Assurer le perfectionnement et le recyclage des praticiens de santé publique
chargés des missions de contrôle et d'inspection .
Participer à la vulgarisation des démarches, méthodes et techniques modernes
de gestion.
2.6. Agence National De Produits Pharmaceutiques ANPP :
Il a pour objet :
Contrôle de la qualité, de l'expertise des produits pharmaceutiques.
Étude scientifique et technique des produits pharmaceutiques soumis à
l'enregistrement.
Mise à jour des banques de données techniques relatives aux normes et aux
méthodes de prélèvements, d'échantillonnage et de contrôle de la qualité des
produits pharmaceutiques.
Surveillance de l'innocuité, de l'efficacité des produits pharmaceutiques
commercialisés.
2.7. L'Agence Nationale de Documentation de la Santé:
Elle a pour objet :
Mettre à la disposition des personnels et des structures de santé, tout document,
ouvrage, publication, information et moyen didactique concourant à leur
formation et à leur information dans le domaine de la santé.
Concevoir, élaborer, produire, acquérir des documents et moyens didactiques,
scientifiques et techniques et d'animer, de développer et coordonner les
structures de documentation du secteur de la santé.
3. Les organes consultatifs :
3.1. Les Comités Médicaux Nationaux :
Ils sont actuellement au nombre de 11. Il s'agit de comités intersectoriels pour la
plupart :
Comité Médical National de Lutte contre les zoonoses
Comité Médical National de Lutte contre les Maladies à Transmission Hydrique
Comité Médical National Technique de Santé Scolaire
Comité Médical National de Médecine du Travail.
Comité Médical National de Lutte contre la drogue et la toxicomanie.
Comité Médical National de Lutte contre les MST/SIDA.
Comité Médical National de Lutte contre le RAA.
Le Comité National de Nutrition.
Le Comité National de Contrôle Sanitaire aux Frontières.
Le Comité intersectoriel « Amiante ».
Le Comité Médical National de Lutte contre l'Envenimation Scorpionique.
3.2. Comité ou Groupe Ad hoc :
un certain nombre de comité ou groupe technique ad hoc ont été constitué et activent
de façon épisodique comme organe consultant pour certains Programmes Nationaux de
Santé tels que:
(P.E.V) le Programme Elargi de Vaccination
Programme de LMD et IRA
Programme National de Lutte antituberculeuse
Programme de Lutte contre la Mortalité Maternelle et Périnatale,
Programme de Lutte contre la Méningite Cérébro-spinale,
Programme de Lutte Anti-trachomateuse.
II. A L'ÉCHELON INTERMÉDIAIRE.
1. Le Conseil Régional de la Santé :
Le Conseil Régional de la Santé a pour mission :
Développer la coordination et la concertation intersectorielles.
Assurer la protection, la promotion et la réhabilitation de la santé
des populations relevant de sa compétence sanitaire.
Actuellement, le pays est découpé en cinq (5) régions sanitaires
chacune d'entre elle regroupent un certain nombre de wilayas, il
s'agit des régions: Centre - Est - Ouest - Sud Est et Sud-Ouest
avec pour Chef-Lieu, respectivement, Alger - Constantine - Oran
- Ouargla et Béchar.
Le Conseil Régional de la Santé est chargé :
Collecte, traitement et la diffusion de l'information sanitaire.
Orienter l'action sanitaire en fonction de la situation
épidémiologique, des ressources disponibles et des priorités
arrêtées.
Proposer des programmes régionaux de santé et procéder à leur
suivi et leur évaluation périodique.
Encourager les initiatives locales avec l'ensemble des partenaires
y compris les mouvements associatifs.
2. L'Observatoire Régional de la Santé (ORS)
Les ORS sont des annexes de l'INSP. Ils sont au nombre de cinq (un par région
sanitaire, avec pour siège la wilaya chef-lieu de la région sanitaire). Leurs missions
découlent de celles de l'INSP, mais adaptées à la situation de la région. Ils constituent
la structure pivot de la région sanitaire en matière d'information sanitaire, de protection
et de promotion de la santé, de lutte contre la maladie, de formation et de recherche en
santé publique.
3. La Direction de la Santé et de la Population :
elle a pour objet la collecte et l'analyse de l'information sanitaire, la mise en œuvre des
programmes sectoriels, d'action sanitaire et leur évaluation: santé de la famille - santé
en milieu scolaire, universitaire, et de travail, éducation sanitaire, l'hygiène, la salubrité
de l'habitat et la protection de l'environnement.
III. A L'ÉCHELON LOCAL .
Depuis l’apparition de décret exécutif n°07-140 du 19mai 2007, on ne parle plus de
secteurs sanitaires mais des établissements publics hospitalises (E.P.H) et des
établissements publics de santé de proximité (E.P.S.P).
1.l’Etablissement Public Hospitalier :
L’E.P.H est un établissement public à caractère administratif. Il est constitué d’une
structure de diagnostic, de soins, d’hospitalisation et de réadaptation médicale
couvrant la population d’une ou de l’ensemble des communes.
Ces taches se résument en la prise en charge des besoins sanitaires de la population à
savoir :
Assurer l’organisation et la programmation de la distribution des soins curatifs,
de diagnostic, de réadaptation médicale et d’hospitalisation.
Appliquer les programmes nationaux de santé.
Assurer l’hygiène, la salubrité, et la lutte contre les fléaux sociaux.
Assurer Le perfectionnement et le recyclage des personnels des services santé
Il est constitué d’une structure de diagnostic, de soins, d’hospitalisations et de
réadaptation médicale couvrant la population d’une ou d’un ensemble de communes.
L'EPH peut servir de terrain de formation médicale et paramédicale et en gestion
hospitalière sur la base de conventions signées avec des établissements de formation.
2.L’Etablissement Public de Santé de Proximité :
L’EPSP a pour mission :
de prendre en charge d'une manière complète, intégrée, et hiérarchisée les
problèmes de santé de la population par l'exécution en ce qui concerne des
programmes nationaux et régionaux de la santé. L'identification des besoins de
la population.
L'évaluation des actions de santé.
L'élaboration et l'exécution d'un programme d'action spécifiques en privilégiant
les tâches de prévention et les soins de santé de base.
3. Le Service d'Épidémiologie et de Médecine Préventive (SEMEP) :
Il a été créé un SEMEP au sein de chaque EPH ET EPSP. Il a pour tâches notamment:
la collecte, le traitement et la diffusion de l'ensemble des informations sanitaires
hospitalières et extrahospitalières , la surveillance et la lutte contre les maladies
transmissibles et les maladies non transmissibles les plus prévalentes, ainsi que le
contrôle des normes d'hygiène du milieu. Toutes ces activités devant se faire en
collaboration avec les Bureau d'Hygiène Communale.
4. Le Bureau d'Hygiène Communale (BHC) :
Il est placé sous l'autorité du président de l'Assemblée Populaire Communale (APC), et
est chargé de préparer les instruments, actes et dossiers techniques requis par l'action
des organes de la commune et du contrôle permanent de l'hygiène et de la salubrité
publique au niveau de la commune.
Il souffre de l'inadéquation entre ses missions et les moyens mis à sa disposition, du
manque de coordination et de collaboration avec les autres secteurs.
5. L'Unité de Dépistage et de Suivi (UDS) :
Crées par instruction interministérielle n°2 du 27 avril 1995 dans le cadre de la mise en
œuvre du Plan portant réorganisation de la santé scolaire (circulaire interministérielle
n°1 du 6 avril 1994). Chaque UDS doit couvrir une circonscription pédagogique
précise.
6. Centre de santé :
Le centre de santé fournit à la population les services de premiers soins et de
traitement de quelques maladies, ce sont les communes dépourvues d’hôpital et de
polyclinique qui profitent de ce type d’infrastructure.
7. Protection maternelle et infantile :
La PMI est l’ensemble des réseaux techniques, administratifs, économiques et
sociales visant à préserver la santé de la mère et de l’enfant, en assurant à celui ci un
développement harmonieux aussi proche qu’un développement normale.
8. Polycliniques :
L’implantation des polycliniques a permis d’amoindrir la forte pression exercée sur
l’hôpital et à fournir une amélioration dans l’organisation de ces services.
9. Les unités légères :
Comprennent les centres de santé, salles de consultations et de soins, maternités
rurales autonomes.
10. Les CHU :
Assurent les activités de formation, de soins et de recherche.
11. Les EHS :
Les hôpitaux spécialisés assurent essentiellement les soins spécifiques.
12. Les structures et établissements privés :
Les activités de santé exercées à titre privé par les professionnels sont assurées dans :
les établissements privés de santé
les cabinets de groupe
les structures d’exercice individuel
les officines pharmaceutiques Les conditions d’exercice des établissements
privés sont définies par des textes réglementaires.
3-Le Financement
Le financement du système de santé algérien est assuré principalement par l’Etat, les
organismes de sécurité sociale (CNAS et CASNOS) et les usagers ou ménages.
Il existe 4 principaux sources de financements du système de santé en Algérie :
- Financement Public :
Le rôle de l’état est primordial, ces dépenses sont considérées d’utilité publique
comme les dépenses d’éducation et de défense nationale. D’une manière générale, le
financement public de la santé est assez développé dans la majorité des pays du
monde y compris ceux à économie de marché bien implantée.
- Financement Privé :
Il est de deux sortes :
direct : paiement par l’usager
indirect : paiement par l’employeur
L’intérêt d’un financement privé permet :
d’alléger la charge de l’état
de fournir d’autres ressources à la santé
de rationaliser la consommation médicale pour éviter le gaspillage
(risque moral)
Ses effets négatifs sont :
l’exclusion des pauvres
l’iniquité dans l’accès aux soins
- Financement par l’assurance – maladie :
Il s’agit du paiement à un tiers (des caisses d’assurance) de cotisations et après
consommation de soins, il y a remboursement total ou partiel. Les sources sont
nombreuses : cotisations patronales, cotisations salariées, cotisations professions
libérales et parfois subventions de l’état.
- Financement par des ressources externes :
Il s’agit des dons et aides gouvernementales et d’organisations non gouvernementales.
4-La Règlementation En Algérie
Organisation D’un système De Santé En Algérie
Extrait de la Loi n° 18-11 du 18 Chaoual 1439 correspondant au 2
juillet 2018 relative à la santé. Voici les articles suivant :
Art. 266.
— Le système national de santé prend en charge des bassins de population à travers le
déploiement du secteur public de santé sur l’ensemble du territoire national en tenant
compte de la hiérarchisation des soins et de la complémentarité des activités des
établissements organisés en réseau ou toute autre forme de coopération. Il se structure
autour d’établissements et structures de santé, publics et privés et toute autre
institution concourant à la santé des personnes.
Art. 267.
— Les services extérieurs relevant du ministère chargé de la santé ont pour missions,
notamment la répartition des ressources, la coordination et le suivi de la mise en œuvre
des programmes nationaux, régionaux et locaux de santé. Ils développent, également,
toutes mesures de nature à encadrer les activités en matière de santé. L’organisation,
les missions et le fonctionnement des services extérieurs sont fixés par voie
réglementaire.
Financement D’un Système De santé En Algérie
Extrait de la loi n°18-11 du 2 juillet 2018 relative à la santé, Voici les articles suivant :
Art. 329.
— L’Etat assure le financement du secteur public de santé, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, au titre de la prévention, de la formation,
de la recherche médicale et de la prise en charge sanitaire des démunis et des
personnes en difficulté.
Art. 330.
— Les organismes de sécurité sociale assurent une contribution au titre de la
couverture financière des frais de soins dispensés par les établissements publics de
santé aux assurés sociaux et à leurs ayants droit sur une base contractuelle avec le
ministère chargé de la santé
Art. 332.
— Les entreprises économiques concourent au financement de la santé dans le cadre
des actions programmées au titre de la médecine du travail et de la promotion de la
santé, selon des modalités fixées par voie réglementaire.
Art. 334.
— Les bénéficiaires de soins peuvent être appelés à contribuer au financement des
dépenses de santé dans le respect des dispositions de la présente loi. La non
contribution au financement des dépenses de santé ne peut constituer un obstacle à la
délivrance des soins, notamment les soins d’urgence. Les modalités d’application du
présent article sont fixées par voie réglementaire.
Les sources
Le système de santé Algérien (2).pdf
SGG Algérie
ORGANISATION SANITAIRE EN ALGERIE imp (2).pdf
financement-du-système-de-santé-algérien.pdf
28_04_Pr_Boukharouba_H_Financement_du_système_de_la_santé1.pdf
deonto_serhane-systeme_sante_algerie.pdf