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Droit de Lentreprise

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DROIT DE LENTREPRISE

Professeure : Mr Taha ALHBOUZ

Semestre d’appartenance du module : 3ème semestre


du tronc commun en gestion

Année universitaire : 2024/2025


P L A N D U COURS
Chapitre 1 – Le contrat de société.
Chapitre 2 – Les sociétés de personnes.
Chapitre 3 – La SARL.
Chapitre 4 – La SA.

INTODUCTION

I - IMPORTANCE DU DROIT DES SOCIÉTÉS


Il n'est pas de doute que les commerçants, personnes physiques,
jouent un rôle considérable dans notre vie économique, mais le pouvoir
économique des entreprises individuelles reste très limité en comparaison
avec celui des sociétés qui puisent leur force de la réunion des associés
et de leurs capitaux, avec des projets économiques plus ambitieux et des
bénéfices souvent plus avantageux.
Les sociétés commerciales sont non seulement plus puissantes
dans le commerce et l'industrie, mais des secteurs d'activités des plus
importants ne peuvent être exploités que par des sociétés anonymes, tels
que la banque et les assurances du secteur commercial.
De plus, les sociétés, et surtout les SA, peuvent réunir d'énormes
capitaux, notamment, en attirant l'épargne des ménages par l'émission
des valeurs mobilières sous forme d'actions et d'obligations.
II – LÉGISLATION
A l’instar du code de commerce 1, notre législation des sociétés a
connu une importante refonte afin d’adapter nos textes aux exigences
conjoncturelles que connaît le monde du commerce que ce soit au niveau
national ou international.

1
- Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 portant promulgation de la loi n° 15/95 formant code de
commerce, B.O. n° 4418, 3/10/1996, p. 568.Les bulletins officiels peuvent être consultés sur
le site du Secrétariat Général du Gouvernement : www.sgg.gov.ma
En effet, nos textes qui réglementaient les sociétés dataient tous du
protectorat, à savoir :
- Le D.O.C.2 : articles 982 à 1063 prévoient des dispositions
générales applicables aux sociétés civiles et commerciales.
- Le code de commerce de 19133, dans ses articles 29 à 54,
réglementait particulièrement les sociétés commerciales de personnes
(les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simples) et
les sociétés en participation. Il n’avait accordé à la société anonyme, qui
est une société de capitaux, que deux articles (50 et 51) et n’avait jamais
traité de la société à responsabilité limitée (SARL).
- C’est le dahir du 11 août 1922 4 qui, en abrogeant l’article 51 du
code de commerce, avait rendu applicable au Maroc les dispositions de la
loi française du 24 juillet 1867 relative à la SA et à la société en
commandite par actions.
- Enfin, c’est le dahir du 1er septembre 19265 qui avait rendu
applicable au Maroc la loi française du 7 mars 1925 relative à la SARL.
Il convient de signaler que les dispositions du D.O.C. sont toujours
applicables. Ses articles 982 à 1063 prévoient des dispositions générales
communes aux sociétés civiles et commerciales.
A côté de ces dispositions de droit commun des sociétés, notre
législation des sociétés commerciales est désormais contenue dans deux
lois :
- la loi n° 17/95 relative aux SA, promulguée par dahir du 30 août
19966;

2
- Dahir formant code des obligations et contrats du 12 août 1913, B.O. n° 46, 12/9/1913, p.
78.
3
- Dahir formant code de commerce du 12 août 1913, B.O. 12/9/1913, p. 172.
4
- B.O. 29/8/1919, p. 1325.
5
- B.O. 5/10/1926, p. 1898.
6
- BO n° 4422 du 17/10/1996, p.661. Cette loi a été modifiée par la loi 20-05 promulguée par
dahir n° 1-08-18 du 23 mai 2008, B.O. n°5640 du19/06/2008 ; et son article 19 a été modifié
- et la loi n° 5/96 relative aux autres sociétés, promulguée par dahir
du 13 février 19977.
Nous traiterons donc le droit des sociétés commerciales en quatre
chapitres : le contrat de société, les sociétés de personnes, la SARL et la
SA.

CHAPITRE 1 - LE CONTRAT DE SOCIÉTÉ


Dans ce chapitre, on traitera dans une première section des
conditions de formation du contrat de société et, dans une seconde
section, des attributs, de la dissolution et du classement des sociétés.

SECTION 1 – LES CONDITIONS DE FORMATION DES


SOCIÉTÉS
Une société peut être créée soit par un contrat entre plusieurs
personnes, soit par un acte unilatéral de volonté par une seule personne
dans le cadre d’une SARL à «associé unique».
Le contrat de société obéit à des conditions de fond et de forme.

§ 1 – LES CONDITIONS DE FOND

En vertu de l’article 982 «la société est un contrat par lequel deux
ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou
tous les deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter».
Il se dégage de cet article que le contrat de société est soumis à
trois conditions de fond qui concernent les associés, les apports, le
partage des bénéfices ; à ces conditions il convient d'ajouter une
quatrième condition d'origine jurisprudentielle : «l’affectio societatis».

par la loi 23-01 promulguée par dahir n°1-04-17 du 21/4/2004 modifiant la loi relative au CDVM
du 21/9/1993, B.O. du 6/5/2004.
7
- BO n° 4478 du 1/5/1997, p. 482.Cette loi a été modifiée par la loi 21-05 du 14/2/2006 BO
n° 5400 du 2/3/2006 et par la loi 24-10 du 2 juin 2011 BO n° 5956 bis du 30/6/2011.
A – LES ASSOCIES
S'agissant d'un contrat, les associés doivent d'abord remplir les
conditions relatives à la capacité avant de s'intéresser au nombre
d'associés exigé par la loi.
a - La capacité

Il s’agit bien entendu de la capacité de s’obliger, à savoir l’aptitude


à contracter société.
Pour la souscription ou l'acquisition des parts ou actions de sociétés,
les mineurs incapables8 doivent être représentés par leur tuteur légal
(père ou mère) ou, après autorisation du juge, par leur tuteur
testamentaire ou datif, puisque l'acte de société est considéré par le
D.O.C. comme un acte de disposition (art. 11 al. 2).
A l'âge de 16 ans, le mineur émancipé peut être actionnaire d'une
SA ou d'une commandite par actions, commanditaire dans une
commandite simple, ou associé d'une SARL.
Cependant, dans les sociétés de personnes qui nécessitent la
qualité de commerçant, l’entrée d’un mineur, même émancipé, est
subordonnée aux conditions spéciales du droit commercial. Le mineur ne
peut donc être associé dans une société en nom collectif, ou commandité
dans une société en commandite simple ou par actions que s'il est autorisé
à faire le commerce.
Enfin, la femme mariée, n'est plus soumise à l'autorisation maritale
pour exercer le commerce depuis que l'article 17 du nouveau code de
commerce a supprimé cette autorisation qui était maladroitement
appliquée aux marocaines. Par conséquent, elle peut parfaitement
s'associer même dans les sociétés de personnes en tant qu'associée en
nom.

8
Qui n'ont pas atteint l'âge de la majorité légale qui est actuellement de 18 années
grégoriennes révolues.
b – Le nombre d'associés

Selon le principe posé par l'article 982 D.O.C. une société peut être
constituée au moins par deux associés.
Quant aux sociétés commerciales, le nombre minimal d’associés
varie selon le type de société : 5 pour la SA, 3 commanditaires au moins
et un ou plusieurs commandités pour la société en commandite par
actions, deux pour la SARL et un seul pour la SARL à associé unique et
ce, contrairement au principe de la pluralité d’associés posé par l’article
982 D.O.C.
B – LES APPORTS
On distingue trois types d’apports.
a. Les apports en numéraire

Ce sont les espèces (argent) apportées par les associés pour


constituer la société. Chaque associé remet aux fondateurs sa quote-part
financière lors de la constitution de la société.
b. Les apports en nature

Ils sont constitués par différents types de biens, autres que le


numéraire, susceptibles d’être capitalisés. Ces apports peuvent être faits
en pleine propriété (la société en devient propriétaire), en jouissance
(l’apporteur en reste propriétaire mais la société en a l’usage), ou encore
en usufruit.
Ces apports peuvent prendre la forme de meubles corporels
(ordinateurs, bureaux,machines, véhicules, etc.),ou incorporels (brevets,
fonds de commerce, logiciels, etc.) ou d’immeubles (bâtiments, terrains,
etc.).
Ces apports doivent faire l’objet d’une évaluation car, une minoration
de leur valeur léserait l’associé apporteur, leur majoration pourrait porter
préjudice aux autres associés, puisque l’égalité sociale ne serait pas alors
respectée, ou encore aux créanciers sociaux qui seraient trompés sur la
valeur du capital garant des dettes sociales.
Pour éviter ce genre de déconvenue, les associés doivent, dans les
sociétés autres que les sociétés de personnes, faire appel à des
commissaires aux apports chargés de donner, sous leur responsabilité,
une valeur à ces apports.
c. Les apports en industrie

Ils sont constitués par le savoir-faire de certains associés et ne sont


possibles que dans les sociétés de personnes et, dans certaines
conditions, dans les SARL. N’étant pas saisissables, ils n’entrent pas dans
la constitution du capital social (ce sont des apports non capitalisés).
En revanche, ils donnent droit à une part des bénéfices et rendent
leur titulaire responsable des dettes de la société à concurrence de
l’évaluation de la valeur de son apport.
C – LE PARTAGE DES BENEFICES
La société est constituée dans le but de faire des bénéfices ou de
profiter d’une économie9. Ainsi, chaque associé recevra une part des
bénéfices au prorata de ses apports. Ces règles s’appliquent également à
la contribution des associés aux pertes.
Les statuts ne peuvent cependant prévoir des clauses qui ont pour
effet d'attribuer à un associé une part dans les bénéfices ou dans les
pertes supérieure à la part proportionnelle à sa mise. Il suffit donc que
cette part soit supérieure à la proportion de la mise d'un associé, pour
donner lieu à la nullité de la société.

9
- C'est-à-dire la réalisation d’une économie au profit des associés, par exemple la réalisation
d’opérations à moindre coût comme l’achat de produits à moindre prix ; cette économie est
assimilée au profit.
D – "L’AFFECTIO SOCIETATIS"
C’est un élément psychologique élaboré par la jurisprudence. Il
consiste dans la volonté des associés de collaborer de façon :
- active (information, vote, etc.),
- volontaire
- et égalitaire, puisqu’il n’existe pas de lien de subordination entre les
associés.
Cet élément permet par exemple aux juges de distinguer le contrat
de société des autres contrats ; ainsi, dans un contrat de travail dans
lequel il est stipulé que l’employé sera rémunéré par participation aux
bénéfices, l’employé ne peut être considéré comme un associé qui fait un
apport en industrie car l’employé reste subordonné à son employeur, alors
que l’affectio societatis ne connaît pas de subordination. En outre, cet
élément reste très utile pour déterminer l’existence des sociétés de fait 10.

§ 2 – LES CONDITIONS DE FORME

Pour exister, une société doit remplir des conditions de forme


particulières ; elles sont identiques, à peu de chose près, pour toutes les
sociétés.
A – LES STATUTS
C’est l’acte fondateur de la société ; il consiste dans la rédaction et
la signature des statuts.
En principe, en vertu de l’article 987 D.O.C., le contrat de société est
simplement consensuel, c'est-à-dire que seul le consentement des parties
est nécessaire pour constituer une société ; cependant, s'agissant des
sociétés commerciales, il est obligatoire que les statuts soient établis par
écrit.

10
- V. infra.
Les statuts peuvent prendre la forme d’acte sous seing privé ou
d’acte authentique. Ils contiennent des indications sur :
- l’identité de la société (forme, objet social, siège social, durée,
capital social, etc.),
- celle des associés apporteurs (nom, domicile, types d’apport,
montant, etc.),
- ainsi que les règles de fonctionnement qui la régissent (gérance11,
tenue des assemblées, partage des bénéfices, etc.).
B - SOUSCRIPTION DU CAPITAL ET LIBERATION DES APPORTS
Une société ne peut être constituée que si tous les titres émis sont
souscrits par les associés.
Dans les S.A. et SARL la souscription au capital (lorsqu’il est prévu
par les associés, d’après la loi 24-10 de 2011)12 est exigée parce qu'il est
possible de fractionner la libération comme nous allons le voir. Par contre,
dans les autres sociétés, les apports en numéraire doivent être libérés
intégralement dès la constitution.
Pour les S.A. la réalisation du capital se fait par des bulletins de
souscription qui doivent être établis en double exemplaire, dont l’un est
remis au souscripteur contenant un certain nombre de renseignements
sur la société.
a - La libération des apports en numéraire

La libération est l’exécution de la souscription par la réalisation de


l’apport promis, soit en numéraire, soit en nature 13.

11
-Les premiers dirigeants de la S.A. sont désignés soit par les statuts, soit dans un acte séparé
annexé aux statuts, mais leur prise de fonction ne sera effective qu'à compter de
l'immatriculation au registre de commerce. Les administrateurs peuvent, dès leur nomination,
désigner le président du conseil d'administration, le ou les DG et le ou les DG délégués ; les
membres du conseil de surveillance peuvent déjà, aussi, désigner les membres du directoire
(art.20).
12
Il s’agit de la loi n°24-10 modifiant la loi 5/96 relative à la SARL et les autres sociétés
commerciales, loi du 2 juin 2011 BO n° 5956 bis du 30/6/2011.
13
- MERLE (Ph.), Droit Commercial - Sociétés Commerciales, Paris, Dalloz, 1992, p. 221.
En principe, la libération des apports se fait en totalité dès la
constitution des sociétés. Cependant, les actions en numéraire des S.A.
et les parts en numéraire des SARL (si capital il y a) doivent être libérées
lors de la souscription au moins du quartde leur valeur nominale, mais il
peut être prévu que la libération doit être intégrale dès la souscription.
Sinon, s'agissant de la S.A., la libération des 3/4 restants doit
intervenir en une ou même en plusieurs fois suivant la décision du conseil
d’administration ou du directoire dans un délai qui ne peut dépasser 3 ans
à compter de l’immatriculation de la S.A. au RC.
Et pour la SARL, la libération du surplus peut intervenir en une ou
plusieurs fois sur décision du gérant dans un délai qui ne peut excéder 5
ans à compter de la date d’immatriculation.
A défaut de procéder aux appels de fonds dans le délai de cinq ans
pour réaliser la libérationintégrale du capital, tout intéressé peut demander
au président du tribunal de commerce statuant enréféré :
- soit d'enjoindre sous astreinte au gérant de procéder à ces appels
de fonds,
- soit de désigner unmandataire chargé de procéder à cette
formalité.
b - La libération des apports en nature

Les apports en nature doivent être intégralement libérés lors de la


constitution de toute sorte de société commerciale.
Ces apports doivent être transférés à la société en formation, mais
après avoir été vérifiés.
S'agissant des S.A., les fondateurs désignent un ou plusieurs
commissaires aux apports.
Le commissaire aux apports établit, sous sa responsabilité 14, un
rapport15 qui décrit chacun des apports, indique le mode d’évaluation
utilisé et les raisons pour lesquelles il a été adopté et affirme que la valeur
des apports correspond à la valeur nominale des actions à émettre (art.
25).
Ce rapport est déposé au siège social et au greffe du tribunal et mis
à la disposition des futurs actionnaires 5 jours au moins avant la signature
des statuts ; cette signature par les actionnaires vaudra donc approbation
de l’évaluation des apports.
S'agissant de la SARL les commissaires aux apports sont
obligatoires quand la valeur d’un des apports dépasse 100 000 dh et si le
total des apports en nature est supérieur à la valeur de la moitié du capital
social (article 53).
Concernant les sociétés de personnes, l'évaluation des apports ne
pose pas de problème vu la responsabilité illimitée des associés.
C - LE DEPÔT DES FONDS EN BANQUE
Cette formalité n'est prévue que pour les sociétés qui exigent un
capital minimum, notamment la S.A. (art. 22) ; la SARL n’est actuellement
soumise à cette formalité que lorsque le capital prévu par les associés
dépasse 100 000 dhs selon la loi 24-10) (art. 51). Cette formalité a pour
objectif d’éviter la création de sociétés à capitaux fictifs.
En effet, les fonds provenant des souscriptions en numéraire doivent
être obligatoirement déposés par les fondateurs au nom de la société en
formation, dans les 8 jours de leur réception, dans un compte bancaire

14
- En plus de la responsabilité civile du fait des fautes professionnelles, les commissaires aux
apports encourent l’emprisonnement de 1 à 6 mois et une amende de 8 000 à 40 000 dh en
cas d’attribution frauduleuse à un apport en nature d’une évaluation supérieure à sa valeur
réelle.
15
- La description et l’évaluation des apports en nature qui doit être contenue dans les statuts
sont justement établies sur la base de ce rapport.
bloqué avec la liste des souscripteurs indiquant les sommes versées par
chacun d’eux.
D’après la loi 24-10, ce dépôt des fonds peut être fait par voie
électronique et donne lieu à l’émission par la banque dépositaire d’un
certificat sous format écrit ou sous format électronique.
Jusqu’au retrait, tout souscripteur, justifiant de sa souscription, peut
se faire communiquer par la banque dépositaire la liste des souscripteurs
et se faire délivrer une copie.
Lorsque la société n’aura pas été définitivement immatriculée dans
le délai de sixmois, initialement les apporteurs devaient demander au
Président du tribunal de commerce, statuant sur requête, l’autorisation de
retirer le montant de leursapports, la loi 24-10leur permet désormais
d’effectuer le retrait des apports,sur présentation d’une attestation du
greffe de non immatriculation de la société au registre du commerce,
soitindividuellement, soit par l’intermédiaire d’un mandataire qui
demanderait directement à labanque le retrait des fonds. L’autorisation
judiciaire est donc supprimée.

D - LA DECLARATION DE SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT


Cette formalité ne concerne que les S.A. Lorsque le capital est
intégralement souscrit et les versements exigés sont effectués de manière
régulière, les fondateurs doivent établir une déclaration constatant ces
opérations soit par acte notarié, soit par acte sous seing privé ; dans ce
dernier cas, l’acte doit être déposé au greffe du tribunal du lieu du siège
social16.
Pour ce faire, les fondateurs doivent présenter, avec leur
déclaration, les bulletins de souscription et un certificat de la banque

16
- On constatera que, contrairement à l’article 1 alinéa 9 de la loi de 1922, la DSV n’est plus
obligatoirement notariée.
dépositaire afin de permettre au notaire ou au secrétaire-greffier, en cas
d’acte sous seing privé, de vérifier la conformité de la déclaration des
fondateurs.
Ils doivent en outre y joindre la liste des souscripteurs, l’état des
sommes versées par chacun d’eux et un exemplaire ou une expédition
des statuts.
E – LES FORMALITES DE DEPÔT AU TRIBUNAL
Les fondateurs de la société doivent déposer au tribunal du lieu du
siège social un certain nombre de pièces notamment :
- deux copies ou deux exemplaires des statuts certifiés conformes
par le représentant de la société ;
- les actes de nomination des premiers dirigeants,
- le cas échéant, le rapport du commissaire aux apports etc.
F – LA PUBLICITE DELA CONSTITUTION
Afin d’assurer une plus grande transparence de la vie des sociétés
et de protéger leurs partenaires commerciaux, des conditions de publicité
ont été rendues obligatoires.
Après le dépôt des statuts et autres pièces au tribunal, les
fondateurs doivent faire une demande d’immatriculation au registre du
commerce qui permettra à la société d’acquérir la personnalité morale.
Ensuite, dansles 30 jours de l'immatriculation de la société au
registre du commerce,les fondateurs doivent faire publier un extrait des
statuts dans un journal d’annonces légales et au bulletin officiel. Cet extrait
doit mentionner les renseignements essentiels sur la constitution de la
nouvelle société (forme, dénomination, siège social, durée, montant du
capital, etc.); il doit également contenir le numéro de l'immatriculation de
la société au registre de commerce17.

17
Loi 21/05 promulguée par dahir du 14 février 2006 modifiant la loi 5/96,B.O. n° 5400, du 2
mars 2006 et loi 20/05 concernant la S.A.
SECTION 2 – ATTRIBUTS DES SOCIÉTÉS
Il s’agit d’étudier successivement les caractéristiques de la société.

§ 1 – LA DENOMINATION SOCIALE

Comme toutes les personnes juridiques, les sociétés s’identifient par


un nom ; c’est la dénomination sociale, qui peut être choisie sans limitation
de possibilités.
Cette dénomination est protégée contre les usurpations et l’on peut
en changer par simple modification des statuts au cours d’une assemblée
générale extraordinaire.
Certaines sociétés ont une raison sociale telles que les sociétés
civiles. Il s’agit d’une identification qui comprend tout ou partie des noms
des associés suivis de «et compagnie», exemple : société
BENCHEKROUN, BENJELLOUN et compagnie.
Actuellement les sociétés de personnes ne sont plus obligées
d'adopter une raison sociale ; quant aux autres sociétés commerciales,
elles doivent, obligatoirement, avoir une dénomination sociale qui peut
parfois comprendre les noms de certains associés (à l'exception de la SA)
; elle doit être toujours suivie ou précédée de la forme de la société.

§2 – LE SIEGE SOCIAL ET LA NATIONALITE

L'intérêt de la question est double : au niveau national et au niveau


international.
A – AU NIVEAU NATIONAL

Le siège social, qui doit être mentionné dans les statuts, représente
le domicile de la société :
- il permet de la localiser pour accomplir certaines opérations
(correspondances, impôts, etc.),
- les actions en justice contre la société doivent être intentées devant
le tribunal de son siège social,
- il permet aussi de déterminer le lieu des formalités de dépôt et de
publicité.
- il détermine en outre la nationalité de la société qui est celle du
pays où se situe son siège social. L’importance de la nationalité est
considérable puisqu’elle définit les lois applicables à la société (formation,
fonctionnement, etc.).
Le critère retenu par le droit marocain est donc celui du siège social
; l'art. 5 de la loi 17/95 se contente de stipuler, sans évoquer la question
de la nationalité que : «Les SA dont le siège social est situé au Maroc sont
soumises à la législation marocaine».
Néanmoins, le siège social doit être réel et non fictif car certaines
sociétés, pour échapper à la rigueur fiscale de la région où est situé leur
siège social, stipulent dans les statuts un autre siège social. C'est pourquoi
l'alinéa 2 du même article laisse aux tiers, et notamment le fisc, le choix
entre le siège statutaire (qui est fictif) et le siège réel. "Les tiers, dispose
cet alinéa, peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais celui-ci ne leur
est pas opposable par la société si son siège réel est situé en un autre
lieu".
Pour le transfert du siège social, il suffit de modifier les statuts au
cours d’une assemblée générale extraordinaire et de procéder aux
mesures de publicité sous peine d'inopposabilité aux tiers.
B – SUR LE PLAN INTERNATIONAL : SOCIETES INTERNATIONALES ET SOCIETES

multinationales

Il existe cependant des sociétés qui ne sont régies par aucune loi
nationale, il s'agit des sociétés internationales qui sont comparées par
certains auteurs aux personnes physiques apatrides, avec cette différence
qu'elles sont créées par des conventions internationales (entre Etats) et
régies par leurs seuls statuts sans être rattachées à une loi nationale 18.
On peut citer comme exemples le S.A.S. (Scandinavian Air Lines System),
la S.F.I. (Société financière Internationale)19 etc.
A la différence des sociétés internationales, les sociétés
multinationales ont plusieurs nationalités. Ce sont des sociétés qui
forment un groupe (comprenant une société mère et des filiales 20)
implanté sur le territoire de plusieurs Etats et chaque unité du groupe
bénéficie d'une autonomie juridique. Il s'agit en fait d'une seule personne
morale à laquelle les différents États attribuent la nationalité chacun en
vertu de son critère (siège social, centre d'exploitation, lieu d'incorporation
ou critère du contrôle).
En réalité, malgré ces différentes nationalités, presque toutes les
multinationales sont des sociétés qui n'ont qu'une seule nationalité, celle
de la société dominante dont les dirigeants possèdent le pouvoir réel de
décision ; c'est le groupe (composé de toutes les unités) qui est qualifié
de "multinationale"21. On citera comme exemples General motors, I.B.M.,
Nestlé, Air Afrique22, etc.

§3 – LA CAPACITE DELA SOCIETE

La capacité des sociétés n’est pas aussi large que celle des
personnes physiques. En effet, une société n’a de raison d’exister qu’en
fonction d’une activité économique (objet social). Sa capacité se limitera
donc aux actes relatifs à l’objet social défini dans les statuts ; c’est la règle
dite de la spécialité ou de la spécialisation.

18
- HAMEL (J), LAGARDE (G) et JAUFFRET (A), Droit commercial – Sociétés- Groupements
d'intérêt économique – Entreprises publiques, Paris, Dalloz, T. I, 2ème éd., 1980, n° 420-2.
19
- Créée par la convention du 11 avril 1955.
20
Alors qu'une filiale n'a pas de personnalité morale distincte de la société, une succursale est
une annexe de l'entreprise gérée par la société mais qui a une personnalité morale propre.
21
- HAMEL (J) et autres, op. cit., n° 420-2.
22
- C'est une société de transports aériens créée par la convention de Yaoundé du 14 mars
1961 qui lui attribue cumulativement la nationalité de chacun des États signataires (les Etats
de l'Union Africaine et malgache).
Pour exercer ses droits, une société doit faire appel à des
représentants qui sont obligatoirement des personnes physiques. Ces
derniers accomplissent les actes au nom de la société. Ce sont les
dirigeants de la société qui remplissent cette fonction. Il s'agit de la
capacité d'exercice de la société qui est exercée par ses dirigeants.

§4 – LE PATRIMOINE

Le patrimoine de la société se compose de l’actif, constitué par les


apports en numéraire et en nature des associés et par les biens acquis
par elle à l’occasion de son activité (meubles et immeubles), ainsi que du
passif, qui comprend l’ensemble des dettes de la société (les emprunts,
les créances des fournisseurs, les impôts, etc.)23
La société a un patrimoine qui lui est propre. On parle d'autonomie
du patrimoine,car il ne se confond pas avec celui des associés. Ainsi,
l’actif de la société n’appartient pas aux associés qui sont seulement
titulaires de droits pécuniaires et non pécuniaires envers la société par la
possession de parts ou d’actions.
Les créanciers personnels des associés ne pourront en aucun cas
saisir le patrimoine social pour éteindre leurs créances. D’autre part, le
passif de la société ne peut être imputé sur le patrimoine des associés à
l’exception des sociétés de personnes dans lesquelles la responsabilité
des associés est indéfinie.

SECTION 3 – LA FIN DES SOCIÉTÉS


Le contrat de société peut prendre fin pour différentes causes.
1. La durée

23
- Il ne faut pas confondre patrimoine social et capital social. Alors que le premier comprend
et l’actif et le passif de la société, le capital social représente le montant des apports effectués
par les associés au profit de la société, il peut être augmenté par de nouveaux apports ou par
incorporation de réserves, il peut même parfois être réduit.
L’existence juridique de la société en tant que personne morale
débute le jour de son immatriculation au registre du commerce. Sa durée
ne peut excéder 99 ans sous réserve de prorogation.
2. La volonté des associés
S’ils le désirent, les associés peuvent décider de mettre fin à leur
société avant l’arrivée du terme. Cette décision sera prise lors d’une
assemblée générale extraordinaire.
3. La disparition ou l’extinction de l’objet.
L’objet peut disparaître pour de nombreuses raisons (réalisation,
expropriation, interdiction d’exploitation, etc.) dans ce cas, la société
n’ayant plus de raison d’exister, devra être dissoute.
4. L’annulation de la société
Lorsque les conditions de la formation du contrat ne sont pas
respectées (vice du consentement, par exemple), la justice peut
prononcer l’annulation du contrat de société ; cette dernière cessera donc
d’exister.
5. La dissolution judiciaire
Pourvu qu’il y ait de justes motifs, tout associé a le droit de demander
au tribunal la dissolution de la société. C'est le cas par exemple de
mésintelligences graves survenues entre associés, le manquement d’un
ou de plusieurs associés à leurs obligations, etc.
6. L’application d’une procédure collective
En cas de difficultés, la société peut être soit liquidée (lorsque
aucune solution de redressement n’est possible), soit mise en
redressement judiciaire. Dans ce cas, si la fin de la période d’observation
aucun plan de redressement n’est jugé satisfaisant, le tribunal pourra
prononcer la dissolution de la société.
SECTION 4 – CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS DE DROIT
PRIVE
La classification des sociétés de droit privé nécessite de
nombreuses distinctions. Outre la distinction entre les sociétés civiles et
les sociétés commerciales, au sein de ces dernières s'opposent les
sociétés de personnes aux sociétés de capitaux ; et les SARL y occupent
une place particulière.On peut également relever l'existence des sociétés
sans personnalité juridique.

§ 1 – SOCIÉTÉS CIVILES ET SOCIÉTÉS COMMERCIALES

Les sociétés sont civiles ou commerciales selon la nature de leur


activité.
Sont civiles, les sociétés dont l’activité est de nature civile
(agriculture, pêche etc.) et commerciales, celles qui exercent l’une des
activités commerciales prévues par l’article 6 du code de commerce.
Toutefois, le législateur a décidé que toutes les sociétés qui
prendraient une des formes juridiques suivantes seraient considérées des
sociétés commerciales quel que soit leur objet: SA, SARL, Société en
Nom Collectif (SNC), Société en Commandite Simple (SCS) ou par
actions (SCA). On dit qu’elles sont commerciales par la forme.

§ 2 – SOCIÉTÉS DE PERSONNES ET SOCIÉTÉS DE CAPITAUX


A – LES SOCIETES DE PERSONNES (SNC ET SCS)
Ce sont des sociétés qui se caractérisent par :
- la prédominance du facteur personnel (l’intuitu personae) dans leur
constitution et leur fonctionnement ;
- l’engagement des associés au-delà de leurs apports, leur
responsabilité sera illimitée, c'est-à-dire solidaire et indéfinie ;
- en contrepartie de leur apport, les associés reçoivent des parts
d’intérêts ou parts sociales, qui sont des valeurs non négociables, c'est-à-
dire qu’elles ne sont cessibles que par la voie civile.
B – LES SOCIETES DE CAPITAUX OU PAR ACTIONS (SA ET SCA)
Dans ce type de sociétés :
- la considération de la personne est indifférente, la somme des
apports individuels compte plus que la personne des apporteurs ;
- chaque associé n’est tenu que jusqu’à concurrence de son apport ;
- les associés reçoivent des actions qui sont négociables.

§ 3 – LA SARL

C’est une société à mi-chemin entre les deux groupes précédents :


- comme dans les sociétés de capitaux, les associés ne sont
engagés que jusqu’à concurrence de leurs apports ;
- comme dans les sociétés de personnes, les associés se
connaissent (intuitu personae) ;
- et les parts sociales ne sont pas négociables.
TABLEAU COMPARATIF DES CARACTERISTIQUES DES
SOCIETES COMMERCIALES
LES SOCIETES DE LES SOCIETES DE
PERSONNES LA SARL CAPITAUX
S.N.C. + SCS S.A + SCA
Intuitu personae Intuitu personae Les apports (capital)
Responsabilité Responsabilité limitée Responsabilité limitée
illimitée
Parts sociales Parts sociables Actions
(non négociables) (non négociables) (négociables)

§ 4 – LES SOCIÉTÉS SANS PERSONNALITE

Dépourvues de la personnalité juridique, ces sociétés ont la qualité


civile lorsqu’elles ont pour objet une activité civile, mais lorsqu’il est
commercial, elles sont régies par les dispositions relatives à la SNC. Il
s’agit de la société en participation et de la société créée de fait qu'il ne
faut pas confondre avec la société de fait.
A – LA SOCIETE EN PARTICIPATION
Réglementée par la loi 5/96 (articles 88 à 91), la société en
participation est la plus simple des sociétés dans la mesure où la loi
n’exige pour sa constitution aucune condition de forme, ni de publicité ; de
plus, elle n’a pas de personnalité morale puisqu’elle n’est pas soumise à
l’immatriculation (art 88), elle est donc dépourvue de dénomination ou
raison sociale, de siège social et de patrimoine social.
La société en participation n'est pas destinée à être connue des
tiers, elle n'a d'existence que dans les rapports entre associés.
Elle peut être créée de fait24.

24
C'est-à-dire sans avoir l'intention de créer une société en participation.
L'intérêt de cette société est grand pour les personnes qui ne
désirent pas dévoiler leur société.
La société en participation peut être utilisée de manières très
diverses, allant de l'achat d'un objet déterminé jusqu'à l'association entre
des sociétés industrielles très puissantes (par exemple pour la réalisation
d'un projet commun).
Selon l'article 89 de la loi 5/96, l'objet, les droits et les obligations
des associés et les conditions de gérance de la société sont convenus
librement par les associés, à condition de respecter les dispositions de
contrat de société prévues par le D.O.C.
Les apports des associés ne deviennent pas la propriété de la
société, ils sont simplement remis au gérant, de même les bénéfices
tombent dans le patrimoine du gérant qui devient le débiteur des associés.
Le gérant traite les affaires de la société en son nom personnel ;
toutefois, la société peut être connue des tiers (ostensible) et dans le cas
contraire, elle est occulte25.
Étant donné le caractère occulte de la société, les associés ne
peuvent pas tous assurer la gérance de la société, ils ne peuvent
accomplir que des actes de gestion interne. Le gérant, étant censé agir en
son nom personnel, il est seul engagé à l'égard des tiers. Mais si les
associés agissent en leur qualité d'associés avec les tiers, ils révèlent ainsi
leur société (par exemple ouvrir un compte au nom de la société ou faire
révéler un nom social sur les documents de la société, etc.), la société
devient alors ostensible.

25
- C’est pourquoi le législateur n’en exige aucune formalité de publicité. Ce caractère occulte
ne joue qu’à l’égard des tiers et non pas vis-à-vis de l’administration fiscale ; la société doit se
faire déclarer.
Dans ce cas, si l'objet social est commercial, la société en
participation se transforme en société en nom collectif avec la
responsabilité indéfinie et solidaire des associés ; sinon, elle est civile.
Les associés sont donc liés par un contrat de société qu’ils doivent
respecter de la même façon que dans les autres sociétés.
B –SOCIETE CREEE DE FAIT / SOCIETE DE FAIT
- La société de fait est une société dont les associés ont voulu agir
en tant qu’associés, mais dont la société a continué de fonctionner tout en
étant entachée d’un vice de constitution, par exemple défaut d’un élément
constitutif essentiel qui entraîne l’annulation du contrat de société.
Avant sa nullité cette société a pu prendre une des formes des
sociétés (par exemple une SA, une SARL, etc.), elle a pu être
immatriculée au registre de commerce et partant avoir déjà acquis la
personnalité juridique.
Cette nullité n'a cependant d'effet que sur l'avenir, les actes
antérieurement effectués sont valables, cette nullité étant inopposable aux
tiers.
- La société créée de fait est une société dont les associés se sont
comportés, en fait, comme des associés sans qu’ils en soient conscients,
c'est-à-dire sans avoir voulu créer une société. C’est une société dont tous
les éléments fondamentaux du contrat de société sont réunis mais,
contrairement à la société de fait, elle n'a jamais acquis la personnalité
morale.
Après sa découverte, cette société sera considérée comme société
de droit commun, mais si elle exerce une activité commerciale, elle sera
considérée comme une société en nom collectif entraînant la
responsabilité indéfinie et solidaire des associés.
CHAPITRE 2 – LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES
Il s'agit de la société en nom collectif et de la société en commandite
simple.

SECTION 1 –LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF


La SNC est régie par les articles 3 à 18 de la loi 5/96.

§ 1 –LES CARACTERES GENERAUX


A –LE CAPITAL ET LA RESPONSABILITÉ
Elle ne nécessite pas de capital minimal. Les apports peuvent être
faits en numéraire, en nature ou en industrie ; ils donnent droit à
l’attribution de parts sociales d’égale valeur choisie par les associés.
Toutefois, la responsabilité des associés constitue une contrepartie
à la faiblesse de ce capital ; en effet, ces derniers sont responsables
indéfiniment et solidairement des dettes de la société.
B – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS
L’article 3 de la loi 5/96 considère que tous les associés de la SNC
ont la qualité de commerçant. Partant, la capacité commerciale est requise
des associés. De fait, certaines catégories de personnes ne peuvent être
associées dans la SNC ; ce sont :
- les mineurs, même émancipés, s’ils ne sont pas autorisés à faire
le commerce ;
- les majeurs interdits ;
- les personnes dont la profession n’est pas compatible avec la
qualité de commerçant (avocat, fonctionnaire, etc.) ;
- les personnes dont l’activité commerciale se trouve interdite à
raison d’une incapacité ou d’une déchéance.
§ 2 – LA GESTION DES SOCIÉTÉS EN NOM COLLECTIF

Il s'agit de déterminer les conditions de la gérance, de la cessation


des fonctions du gérant et ses pouvoirs 26.
A – LES CONDITIONS DE LA GERANCE
Le fonctionnement de la société est assuré par un ou plusieurs
gérants nommés dans les statuts (gérant statutaire) ou par acte ultérieur.
Sans stipulation des statuts, tous les associés sont gérants 27.
Si le gérant est associé, sa nomination requiert l’unanimité ; dans le
cas contraire, les statuts fixent librement les conditions de sa nomination.
Le gérant peut être une personne physique ou morale, dans ce
dernier cas, la personne morale doit désigner son représentant qui sera
responsable de la même manière que les personnes physiques.
Le gérant doit avoir la capacité de faire le commerce, qu'il soit
associé ou non ; mais n’est pas obligatoirement commerçant dans le cas
où il ne ferait pas partie de la société (il n'est dans ce cas que mandataire).
Il lui est possible de cumuler plusieurs mandats de gérant dans
plusieurs sociétés ; mais il lui est interdit d'exercer une activité similaire à
celle de la société, sauf s'il est autorisé par les associés.
Sa rémunération est fixée par les statuts ou par décision ultérieure
des associés.
B – LA CESSATION DES FONCTIONS
Les fonctions du gérant prennent fin par démission, incapacité,
déchéance ou révocation par les associés.

26
S'agissant de la responsabilité civile des gérants, voir infra chapitre 3 relatif à la SARL, quant
à la responsabilité pénale, elle résulte de nombreuses dispositions de la loi 5/96.
27
Il faut par exemple mentionner dans les statuts que "la société sera dirigée par un ou deux
ou trois…gérants nommés par assemblée générale…" ; à défaut d'une disposition de ce genre,
tous les associés seront considérés des gérants.
a. La révocation des gérants associés

- Si le gérant associé est statutaire, sa révocation, qui doit être


décidée à l’unanimité des autres associés, entraîne automatiquement la
dissolution de la société, à moins que sa continuation ne soit prévue par
les statuts ou que les autres associés ne la décident à l’unanimité
- La révocation du gérant associé non statutaire nécessite
également l’unanimité des associés à défaut de dispositions contraires
des statuts, mais n’entraîne pas la fin de la société.
b. La révocation du gérant non associé

Si le gérant n’est pas associé (personne extérieure à la société), la


majorité suffit pour le révoquer à défaut de conditions prévues par les
statuts.
Aucun texte ne prévoit expressément la démission du gérant d’une
SNC ; néanmoins, une telle possibilité existe, que la gérance soit ou non
statutaire.
Dans tous les cas, une révocation abusive (sans justes motifs), peut
donner lieu à des dommages-intérêts au profit du gérant28. Il en est de
même en cas de démission abusive de la part du gérant.

C – LES POUVOIRS DU GERANT


Il est habituel de distinguer les pouvoirs du gérant dans ses rapports
avec les associés et dans ses rapports avec les tiers.
a - Les pouvoirs du gérant face à ses associés

Dans les rapports avec les associés, le gérant peut accomplir tous
les actes de gestion dans l’intérêt de la société ; toutefois, les statuts

28 Dans tous les cas, la révocation abusive (révocation entourée de circonstances vexatoires,
injurieuses, portant atteinte à l’honneur, la réputation et la probité du dirigeant révoqué) ouvre
droit à une indemnisation tandis que la révocation irrégulière (prise selon des formes non
appropriées) peut être annulée.
prévoient souvent une limitation de ses pouvoirs en soumettant certains
actes à l’autorisation préalable des associés (vente d’immeubles,
dépenses excessives, constitutions de sûretés, etc.).
b - Les pouvoirs du gérant face aux tiers

Dans ses rapports avec les tiers, le gérant engage la société par les
actes qui entrent dans le cadre de l’objet social, par conséquent, et
contrairement à la SARL, la société n'est pas tenue par les actes du gérant
qui dépassent l'objet social. Les clauses statutaires limitant les pouvoirs
des gérants sont inopposables aux tiers.
En cas de pluralité de gérants, chacun d’entre eux peut faire tous les
actes conformément à l’objet social.

§ 3 - LES REGLES CONERNANT LES ASSOCIÉS

Les associés ont un droit de communication et d’information ; ils


prennent leurs décisions en assemblée générale et peuvent difficilement
sortir de la société dans la mesure où «l’intuitu personae» demeure le
fondement de l’existence de la SNC.
A – LE DROIT D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION
a – L’information au siège social

Deux fois par an, les associés ont le droit de prendre connaissance
(et éventuellement copie) au siège social des livres comptables, ainsi que
de tous les documents sociaux utilisés par la société au cours de son
activité. A cette fin ils peuvent être assistés d’un conseiller.
Ils peuvent aussi poser des questions par écrit sur la gestion sociale,
auxquelles il doit être répondu également par écrit.
C’est un droit impératif qui peut donner lieu, s’il n’est pas respecté
par les gérants, à des sanctions pénales (article 110).
b – L’information préalable aux assemblées

Avant chaque assemblée, les gérants sont tenus de faire parvenir


une information complète aux associés afin qu’ils puissent prendre leurs
décisions en toute connaissance de cause.
Cette obligation est importante pour l’assemblée générale ordinaire
annuelle d’approbation des comptes, à l’occasion de laquelle de
nombreuses décisions seront prises.
15 jours au moins avant la réunion, les associés reçoivent les
documents comptables (bilan, compte de résultat, etc.) les rapports de
gestion du gérant et, le cas échéant, celui du commissaire aux comptes,
ainsi que les résolutions proposées.
Pendant le délai de 15 jours qui précède l’assemblée, l’inventaire
doit être mis à la disposition des associés au siège social pour y être
consulté.
En cas de non-respect de ces obligations, le gérant encourt des
poursuites pénales (article 111) et les décisions prises pourront être
annulées par le tribunal.
B – LE POUVOIR DES ASSEMBLÉES
Les assemblées peuvent se tenir seulement par correspondance à
l’exception de l’assemblée générale ordinaire annuelle d’approbation des
comptes ou lorsqu’une réunion est demandée expressément par un
associé (article 9).
Certaines décisions sont obligatoirement prises à l’unanimité
(révocation du gérant associé statutaire, continuation de la société,
cession des parts, etc.), les autres décisions peuvent être prises à une
majorité fixée par les statuts.
Après chaque assemblée, un procès – verbal est rédigé et signé par
tous les associés présents. En cas de consultation écrite, il en est fait
mention au PV signé par le gérant et accompagné de la réponse de
chaque associé.
C – LA CESSION DES PARTS
Cette question est réglementée par l'article 15 de la loi 5/96.
L’associé qui veut vendre ses parts sociales doit obtenir
l’autorisation de tous les autres associés. En effet, dans les sociétés de
personnes où les associés sont peu nombreux, ces derniers doivent se
protéger contre l’intrusion de personnes indésirables dans la mesure où
«l’intuitu personae» est très fort.
Lorsque l’agrément est refusé, l’associé doit rester dans la société
ou provoquer sa dissolution par une décision de justice pour "justes
motifs".
Pour la cession des parts de la SNC, il faut déposer une copie de
l’acte de cession au siège social contre la remise à l’associé cédant d’un
certificat de dépôt par le gérant.
Pour être opposable aux tiers, la cession doit être inscrite au registre
de commerce.
D - LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS
En cas de non-paiement des dettes par la société et 8 jours 29 après
la mise en demeure de celle – ci par acte extrajudiciaire30, les créanciers
peuvent poursuivre les associés en paiement de l’intégralité du passif
(article 3).
La responsabilité étant solidaire et indéfinie, les associés peuvent
être tenus de payer l’ensemble des dettes sur leurs biens personnels et
un associé risque, s’il est solvable, de payer les dettes des autres associés
insolvables (c'est-à-dire toute la dette sociale). Il aura toutefois par la suite

29
- Ce délai peut être prolongé par ordonnance du président du tribunal, statuant en référé,
une seule fois et pour la même durée (article 3 alinéa 2).
30
- Il s’agit d’un acte dressé par un auxiliaire de justice (avocat, huissier de justice, etc.) en
dehors de toute procédure, c'est - à - dire avant toute action en justice.
la possibilité de se retourner contre eux pour récupérer les sommes
payées indûment (action récursoire)31.

§ 4 – LA FIN DELA SNC

À côté des causes de dissolution communes à toutes les sociétés, il


existe certaines causes particulières aux SNC.
Ainsi, en cas de problèmes graves affectant la personne des
associés (décès, incapacité, faillite personnelle, etc.) ou lors de la
révocation d’un gérant associé statutaire, la société doit être dissoute, à
moins que les associés ou les statuts n’en décident autrement.
En cas de décès, les associés peuvent accepter de continuer avec
tout ou partie des héritiers. Si ces derniers sont mineurs, la société doit se
transformer en société en commandite simple dans laquelle ils
deviendront des commanditaires.
En tout état de cause, la décision de continuer appartient en dernier
recours aux associés.

SECTION 2 - LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE SIMPLE


La société en commandite simple est le type de société le plus rare
en pratique dans la mesure où il existe d'autres sociétés, comme la SARL,
qui offrent, comme la société en commandite simple, la possibilité de
limiter la responsabilité des associés aux apports, mais en plus présentent
d'autres avantages, notamment la faculté de mieux contrôler et de
participer à la gestion de la société.
La société en commandite simple reste cependant une issue pour
résoudre un problème pratique qu'on rencontre souvent à l'occasion du
décès d'un associé d'une SNC qui laisse des héritiers mineurs qui ne

31
- C’est donc une action que le défendeur intente à l’encontre de son débiteur pour obtenir le
remboursement des sommes dont il est redevable.
peuvent être des associés en nom, étant donné que ceux-ci sont qualifiés
commerçants (v. article 17 in fine).
La société en commandite simple est réglementée par les articles
19 à 30 de la loi 5/96 et par certaines dispositions qui régissent la SNC.

§ 1 - LES CARACTERES GENERAUX


A- LES ASSOCIÉS
La société en commandite simple (ou société par intérêt) est une
société de personnes qui se caractérise par la coexistence de deux
catégories d'associés : des commandités qui ont le statut d'associés en
nom collectif et des commanditaires qui ne répondent des dettes sociales
qu'à concurrence du montant de leur apport et qui n'ont pas, à ce titre, la
qualité de commerçant (article 20 loi5/96).
Pour être valablement constituée, elle doit comprendre au moins
deux associés : un commandité et un commanditaire. Pour être
commanditaire, il suffit donc d'avoir la capacité civile.
La société en commandite simple se caractérise, en outre, par la
prédominance de l'intuitu personae chez les commanditaires, ce qui
entraîne, en principe, l'incessibilité des parts sociales ; ce qui la distingue
de la société en commandite par actions où les capitaux comptent plus
que les associés et dont les actions sont, par conséquent, librement
cessibles.
B - LES APPORTS ET LE CAPITAL
Les commandités ont la possibilité de réaliser toute sorte d'apport, y
compris en industrie ; par contre, il est interdit aux commanditaires de faire
des apports en industrie.
La société en commandite simple ne nécessite pas non plus de
capital minimum puisque les commandités sont responsables
solidairement et indéfiniment ; ce qui constitue une garantie suffisante
pour les créanciers sociaux.
§ 2 - LA GESTION DELA SCS

En ce qui concerne la gestion, ce sont les mêmes règles de la


société en nom collectif qui s'appliquent à la société en commandite
simple32. Dans la mesure où les commandités sont les seuls à être
responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales, seuls
leurs noms peuvent figurer dans la dénomination sociale et ils sont les
seuls à pouvoir s'occuper de la gestion de la société.
Quant aux commanditaires, ils ne peuvent jamais être chargés de la
gestion puisque aux termes de l'article 25 "l'associé commanditaire ne
peut faire aucun acte de gestion engageant la société vis-à-vis des tiers,
même en vertu d'une procuration" sous peine de répondre solidairement
et indéfiniment avec les commandités des dettes sociales qui résultent des
actes prohibés ou même de l'ensemble des dettes si ces actes sont
nombreux ou importants. Leur pouvoir se limite donc aux décisions
collectives.

§ 3 - LES REGLES CONCERNANT LES ASSOCIÉS


A - LE POUVOIR DES ASSOCIÉS
La réunion d'une assemblée de tous les associés est obligatoire dès
lors qu'elle est requise soit :
- par un commandité,
- soit par le quart en nombre et en capital des commanditaires.
Les décisions ordinaires, c'est-à-dire résultant d'une assemblée
générale ordinaire, sont prises à la majorité fixée par les statuts.
Par contre, les décisions extraordinaires, c'est-à-dire qui sont prises
en assemblée générale extraordinaire, donnant lieu à modification des
statuts, ne peuvent être adoptées qu'avec :
- le consentement de tous les commandités,

32
Y compris la question relative au dépassement de l'objet social et des limites statutaires.
- et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires.
Les clauses édictant des conditions plus strictes de majorité sont
réputées non écrites.
B - LA CESSION DES PARTS
La règle posée par l'article 27 veut que les parts sociales ne soient
cédées qu'avec le consentement de tous les associés (l'intuitu personae
oblige).
Toutefois, les statuts peuvent prévoir :
En ce qui concerne la cession des parts des commanditaires :
* la libre cession entre les associés (commanditaires ou
commandités) ;
* et pour la cession à des tiers étrangers à la société, le
consentement de tous les commandités et la majorité en nombre et en
capital des commanditaires.
En ce qui concerne la cession des parts d'un commandité, il ressort
du dernier alinéa de l'art. 27 deux limites :
* d'une part, les statuts ne peuvent prévoir la cession que d'une
partie33 des parts sociales des commandités ;
* d'autre part, cette cession ne peut être prévue qu'au profit d'un
commanditaire ou d'un tiers étranger à la société, auquel cas le
consentement de tous les commandités et la majorité en nombre et en
capital des commanditaires est nécessaire.
On doit donc déduire de cet alinéa que la cession de la totalité des
parts d'un commandité à un commanditaire ou à un tiers nécessite le
consentement de tous les associés ; il en est de même pour leur cession
à un autre commandité (que ce soit d'une partie ou de la totalité des parts),

33
Sinon, il y aura un commandité en moins dans la société.
puisque le dernier alinéa de l'article 27 ne permet pas de prévoir de
dérogation dans cette hypothèse.

§ 4 - LA FIN DELA SCS

La société en commandite simple prend fin lorsque survient l'une


des causes communes à toutes les sociétés.
En outre, il existe des causes particulières à la commandite dues,
surtout, aux problèmes affectant la personne des commandités ; car, les
événements propres aux commanditaires, notamment le décès,
n'empêchent pas la société de continuer, dans ce dernier cas les statuts
peuvent prévoir que les héritiers du défunt doivent être acceptés par les
associés.
Quant aux commandités deux hypothèses doivent être considérées,
le décès ou des événements d'autre sorte :
* Le décès de l'un d'eux met fin, en principe, à la société à moins
que les statuts ne prévoient la continuation avec ses héritiers. Dans le cas
où ces derniers sont mineurs non émancipés, on peut se trouver devant
deux hypothèses :
- s'il existe d'autres commandités, ils deviennent commanditaires ;
- si le défunt était le seul commandité :
 il doit être procédé à son remplacement par un nouvel associé
commandité,
 ou à la transformation de la société (en SARL ou en SA), dans le
délai d'un an à compter du décès,
 à défaut, la société est dissoute de plein droit à l'expiration de ce
délai.
* En cas de redressement ou de liquidation judiciaire d'un des
commandités, d'incompatibilité, de déchéance ou d'incapacité frappant
l'un d'eux, la société est dissoute, à moins que, s'il existe un ou plusieurs
autres commandités, la continuation de la société ne soit prévue par les
statuts ou que les associés ne la décident à l'unanimité des commandités
et la majorité en nombre et en capital des commanditaires (art 30). Dans
ce cas, l'associé sortant est indemnisé de la valeur de ses droits sociaux,
laquelle valeur est déterminée par un expert désigné par ordonnance du
président du tribunal statuant en référé (art 18 al.2).

CHAPITRE 3 – LA S A R L
La SARL était réglementée par le dahir du 1 er septembre 1926 qui
avait rendu applicable au Maroc la loi française du 7 mars 1925.
Actuellement, elle est régie par les articles 44 à 87 de la loi 5/96 qui
a abrogé les dispositions du dahir de 1926.
La SARL est considérée comme une société hybride dans la mesure
où elle possède certaines caractéristiques des sociétés de personnes et
d’autres des sociétés de capitaux.
Depuis la loi 5/96, il est devenu possible de créer une SARL à
«associé unique».

SECTION 1 – CARACTERES GENERAUX


§ 1 – CAPITAL ET RESPONSABILITE
A – LE CAPITAL ET LES APPORTS
Fixé par la loi 5/96 à 100 000 dhs, le capital minimum de la SARL a
été réduit à 10 000 dhs en 200634 "afin de lutter contre l’informel". Malgré
la modicité de ce capital, la loi 24-10 a estimé qu’il « constitue une barrière
à l’entrée pour les entrepreneurs qui souhaitent formaliser leur activité
sous la forme sociétale », raison pour laquelle elle a carrément supprimé
le capital social. "Le capital de la société à responsabilité limitée est
librement fixé par les associés dans les statuts", prévoit le nouvel art. 46.

34
Depuis la loi 21/05 promulguée par dahir du 14 février 2006, B.O. n° 5400 du 2 mars 2006.
Il est vrai qu'en pratique le capital social ne constitue en rien la
garantie des créanciers sociaux puisque « les apports effectués pour
constituer le capital peuvent être librement utilisés et être entièrement
dépensés ou investis juste après la constitution ». Cependant, comment
concevoir dans notre système juridique une société sans aucun apport
capitalisable avec une responsabilité limitée des associés ?
Comme dans les sociétés de personnes, lorsqu'un capitalest
prévu,les apports sont représentés par des parts sociales égales, dont le
montant nominal était fixé initialement à 100 dh, ensuite à 10 dh.La loi 24-
10 prévoit seulement que le capital social est divisé en parts sociales à
valeur nominale égale, ce qui veut dire qu’il appartiendra désormais aux
associés de déterminer la valeur nominale.
Tout en supprimant le capital social, la loi 24-10 continue quand
même à interdire les apports en industrie dans la SARL (Art. 51 al. 3).
Cependant, dans notre système juridique si l'on interdit les apports en
industrie dans une société, c'està cause de la responsabilité limitée des
associés; en plus du fait qu'ils ne sont ni capitalisables ni saisissables.
Or, actuellement si la société est constituée sans aucun capital, les
associés n’y feront aucun apport ni en nature ni en numéraire, alors qu’il
leur est interdit de faire des apports en industrie, on se demandera quel
quatrième type d’apport y feront-ils, et donc quelle responsabilité y
assumeront-ils ?
Toutefois, une exception à cette interdiction a été introduite en droit
français par la loi du 10 juillet 1982 afin de permettre la constitution de
SARL entre époux35, elle concerne les conjoints de commerçants et
d'artisans qui travaillent dans l'entreprise familiale.

35
- Rappelons que depuis la loi du 23/12/1985, il est permis de constituer société entre époux
en France.
Bien que les entreprises conjugales ne sont pas de tradition au
Maroc, contrairement à la France où elles sont très courantes, la loi 5/96
a quand même, à toute fin utile, adopté cette exception qui est d'ailleurs
assorties d'un certain nombre de conditions :
1° l'apport en industrie ne peut être effectué que si la SARL a pour
objet l'exploitation d'un fonds de commerce ou d'une entreprise
artisanale36:
* soit que ce fonds ou cette entreprise artisanale aient été apportés
à la société en nature ;
* soit qu'ils aient été créés par la société à partir d'éléments corporels
ou incorporels qui sont apportés en nature à la SARL 37 ;
2° seul l'apporteur38 du fonds ou de l'entreprise artisanale ou de
certains éléments seulement, dans le cas où le fonds est créé par la
société, peut apporter son industrie ;
3° à la condition que l'activité principale de cet apporteur (ou de son
conjoint) soit liée à la réalisation de l'objet social (c'est-à-dire du fonds de
commerce ou de l'entreprise artisanale)39.
Désormais, la loi 24-10 continue à interdire les apports en industrie
dans la SARL au moment où elle a purement et simplement supprimé le
capital social. Dans cette hypothèse, si la société est constituée sans
aucun capital, donc les associés n’y feront aucun apport ni en nature ni en

36
- Ce qui exclue les sociétés exerçant une activité agricole ou libérale, V. MERLE (Ph), Droit
commercial, Sociétés commerciales, 3 ème édition, Paris, Précis Dalloz, 1992, n° 181 et de
JUGLART (M) et IPPOLITO (B), Cours de droit commercial, Les sociétés commerciales, 2ème
volume, 8ème édition, Paris, MONTCHRESTIEN, 1988, p. 682.
37
- Ce qui exclue les apports en nature lorsque la société achète un fonds de commerce ou
lorsqu'elle le crée en constituant tous ses éléments elle-même, c'est-à-dire sans recevoir en
apport aucun élément ni corporel, ni incorporel par un apporteur.
38
- Ou son conjoint, bien entendu, puisque c'est là le but de l'introduction en France de cette
exception à la règle.
39
- C'est à juste titre que G. RIPERT et R. ROBLOT, Traité élémentaire de droit commercial,
T.I, 14ème éd., Paris, L.G.D.J., 1991 n° 924, considèrent que les parts, représentatives d'un
apport lié à l'activité professionnelle de l'apporteur, sont incessibles et intransmissibles, et
doivent être annulées lorsque leur titulaire quitte la société.
numéraire, alors qu’il leur est interdit de faire des apports en industrie, on
se demandera quel quatrième type d’apport y feront-ils, et donc quelle
responsabilité y assumeront-ils ?
B – LA RESPONSABILITE DES ASSOCIES
L’avantage de ce type de société consiste dans la responsabilité des
associés qui est limitée au montant de leurs apports. En cas de difficultés,
leur patrimoine personnel ne sera pas mis en cause comme dans les SNC.
Cependant, en pratique, cette limitation de responsabilité est
souvent mise en échec par le mécanisme du cautionnement bancaire
demandé aux associés, qui subordonne les prêts octroyés aux entreprises
à la mise en œuvre d’une telle garantie.

§ 2 – CAPACITE ET OBJET SOCIAL


A – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS
Le nombre d’associés est limité à 50 ; au-delà de ce seuil, la SARL
doit se transformer en SA. À défaut de régularisation dans les deux ans,
la SARL sera dissoute de plein droit.
Pour devenir associé, la capacité civile suffit, contrairement à la SNC
dans laquelle la qualité de commerçant est indispensable.
B – L'OBJET SOCIAL
Certaines activités sont interdites à la SARL, l'article 44 al. 2 de la
loi dispose à ce sujet que les sociétés de banque, du crédit, de
l’investissement40, de l’assurance, de la capitalisation41 et de l’épargne ne
peuvent adopter la forme de la SARL. Cette dérogation au principe libéral

40
- Les sociétés d'investissement sont notamment les SICAV (les sociétés d'investissement à
capital variable, spécialisées dans le placement des valeurs mobilières) et les sociétés
d'investissement qui cherchent à promouvoir l'investissement réel (c'est-à-dire dans des
domaines autres que financiers). Si ces sociétés ne peuvent adopter la forme de la SARL,
c'est parce qu'il est interdit aux SARL d'émettre des valeurs mobilières et donc de recourir à
la collecte des fonds du public (v. art. 54 de la loi).
41
La capitalisation boursière est l'évaluation des titres selon leur cotation à la bourse des
valeurs.
s'explique par une certaine crainte du législateur quant au crédit et à la
solvabilité d'une telle société.

SECTION 2 – LA GESTION DELA SARL


§ 1 – LE GERANT
A – LES CONDITIONS DE LA GÉRANCE
La SARL est dirigée par un ou plusieurs gérants, qui est
obligatoirement une personne physique42, associé ou non43. La capacité
civile suffit mais, en tout état de cause, il ne doit pas tomber sous le coup
d’interdictions ou de déchéances. D’autre part, certaines professions sont
incompatibles avec la fonction de gérant (les fonctionnaires par exemple).
Le cumul de mandats de gérant dans deux ou plusieurs SARL est
possible. Mais il est interdit au gérant d'exercer une activité similaire à
celle de la société, à moins qu'il ne soit autorisé par les associés.
La durée des fonctions de gérant relève des statuts ou de l’acte de
nomination, à défaut, elle est légalement fixée à 3 ans.
Sa rémunération est fixée par les statuts ou par décision ultérieure
des associés.
B – LA CESSATION DES FONCTIONS DE GÉRANT
Le gérant de la SARL a la possibilité de démissionner et les associés
peuvent le révoquer par décision représentant au moins trois quarts des
parts sociales (art. 69).
Une révocation abusive, de même qu’une démission abusive, peut
donner lieu à des dommages-intérêts au profit du gérant ou de la société.
En outre, le gérant est révocable par les tribunaux pour cause légitime, à
la demande de tout associé (art. 69 al. 2).

42
- On verra plus loin qu'il en est de même en ce qui concerne les SA pour le président du
conseil d'administration, le directeur général, les directeurs généraux délégués, le président et
le vice-président du conseil de surveillance ainsi que pour les membres du directoire.
43
- Cette possibilité de nommer un gérant étranger est très utile lorsque tous les associés sont
des personnes morales.
Enfin, l’arrivée du terme ou la survenance d’un événement
personnel (incapacité, déchéance, etc.) entraînent la fin des fonctions du
gérant.

§ 2 – POUVOIRS ET RESPONSABILITÉ DES GERANTS


A – LES POUVOIRS
Ils sont identiques à ceux des gérants de la SNC (v. art. 63).
Il existe toutefois une différence quant à l’engagement de la société
vis-à-vis des tiers. En effet, si pour la SNC la société est engagée dans la
limite de l’objet social, la SARL se trouve tenue de tous les actes de
gestion du gérant même s’ils dépassent l’objet social, à moins de prouver
que les tiers connaissaient ce dépassement, ce qui demeure difficile en
pratique car la publication des statuts ne suffit pas à constituer cette
preuve.
Les limites statutaires des pouvoirs du gérant sont inopposables aux
tiers.
B – LA RESPONSABILITÉ DU GÉRANT
Sa responsabilité peut être civile ou pénale.
a – La responsabilité civile

Elle se fonde sur la théorie des obligations qui suppose trois


conditions : une faute, un dommage et un lien de causalité entre la faute
et le dommage.
Il existe trois types de fautes concernant la gérance :
- des fautes de gestion (mauvais contrats, emprunts trop forts, etc.) ;
- la méconnaissance ou la violation des lois et règlements en vigueur (non-
respect du droit du travail, par exemple) ;
- ou encore le non-respect des statuts (lorsque le gérant outrepasse ses
pouvoirs que les statuts limitent).
L’action en responsabilité peut être intentée contre le gérant par les
associés ou les tiers dans le cadre d’une action individuelle (en cas de
préjudice personnel).
Si le dommage est causé à la société, il est possible d’intenter
l’action sociale. Elle sera exercée soit par la société (un des gérants ou le
nouveau gérant), soit par les associés (article 67).
À la différence de l’action individuelle, les sommes recueillies à
l’occasion de l’action sociale seront versées sur les comptes de la société
et non pas directement aux victimes du préjudice (un associé lésé par
exemple).
Les actions en responsabilité prévues à l’article 67 se prescrivent
par 5 ans à compter du fait dommageable.
b – La responsabilité pénale

En outre des dispositions du code pénal, la loi 5/96 a édicté de


nombreuses règles relatives aux infractions des gérants.
En plus des infractions communes aux différentes sociétés (articles
104 à 112 : répartition de dividendes fictifs, assemblées non conformes,
etc.), cette loi a consacré un chapitre spécial aux infractions et sanctions
propres aux SARL (émission de valeurs mobilières ; fausse déclaration
dans les statuts sur la répartition des parts sociales, la libération des parts
ou le dépôt des fonds, etc.).

SECTION 3 – LA SITUATION DES ASSOCIÉS


La situation des associés a trait à leur droit à l'information et la
communication, à leurs pouvoirs, à leur responsabilité et à la cession de
leurs parts dans la société.

§ 1 – INFORMATION ET COMMUNICATION

À ce sujet, les associés de la SARL ont trois prérogatives.


1 – Le contrôle permanent : Les associés des SARL ont un droit de
contrôle permanent sur la société. Ainsi, en vertu de l’article 70 al. 4, ils
peuvent prendre connaissance, à toute époque, au siège social de
l’ensemble des documents sociaux relatifs aux trois derniers exercices.
2 – L’information avant les assemblées : Quinze jours avant la tenue
de chaque assemblée, le gérant doit obligatoirement faire parvenir aux
associés certains documents comptables et sociaux ainsi que les
résolutions proposées, afin qu’ils puissent voter en toute connaissance de
cause (article 70).
À partir de cette communication, chaque associé peut poser des
questions par écrit au gérant auxquelles il sera répondu au cours de
l’assemblée (article 70 al. 3).
3 – Le droit d’alerte : Deux fois par an, tout associé peut poser des
questions par écrit au gérant sur tout fait de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation. La réponse, le cas échéant, sera
communiquée au commissaire aux comptes (article 81).

§ 2 – LES POUVOIRS DES ASSOCIÉS

A l’occasion des assemblées générales, les associés vont pouvoir


pleinement exercer leur pouvoir. En effet, leur vote permettra d’orienter
l’activité de la société comme ils le souhaitent. Il existe deux types
d’assemblées (ordinaire et extraordinaire).
A – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE ANNUELLE
Elle doit se tenir dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice,
cette assemblée ne peut se faire par correspondance (article 71 al. 1). Les
associés peuvent être représentés par d’autres associés, leur conjoint ou
une autre personne si les statuts le prévoient (ce qui est rare).
L’assemblée est convoquée soit par le gérant, soit par un
commissaire aux comptes en cas de problème, soit par un mandataire
désigné à la demande d’un associé par ordonnance du président du
tribunal statuant en référé (article 71).
Cette assemblée est obligatoire, de même qu’une réunion
demandée par un ou plusieurs associés détenant la moitié des parts
sociales ou détenant, s’ils représentent au moins le quart des associés, le
quart des parts sociales (article 71 al. 4).
Elle a pour fonction principale l’approbation des comptes annuels,
mais de nombreuses autres décisions peuvent être prises par les associés
à cette occasion (nomination et révocation du gérant, autorisations
diverses, etc.).
Le nombre de voix dont bénéficie chaque associé est équivalent au
nombre de parts détenues44 (article 72) et les décisions sont prises par un
ou plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts sociales. Si
cette majorité n’est pas obtenue, les associés sont convoqués une
seconde fois, et les décisions sont prises à la majorité des votes émis,
quel que soit le nombre des votants (article 74).
Rappelons que la révocation du gérant nécessite toujours la majorité
représentant au moins trois quarts des parts sociales.
Les délibérations donnent lieu à un procès-verbal qui contient toutes
les indications sur la tenue et le déroulement de l’assemblée (lieu et date
de la réunion, associés présents, excusés ou représentés, résolutions
acceptées ou rejetées, etc.) (article 73).
B – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
Ce deuxième type d’assemblée permet de modifier les statuts.
L’assemblée générale extraordinaire concerne toutes les décisions
importantes qui doivent être prises à une forte majorité. Toute modification

44
C'est-à-dire que chaque associé dispose d'un nombre de voix égal à celui des parts sociales
qu'il détient.
des statuts sera décidée par les associés représentant au moins les trois
quarts du capital social (article 75).
Cette majorité est nécessaire car les décisions prises peuvent
entraîner des conséquences graves pour la société, et par conséquent
pour les intérêts des associés (changement de dénomination, de siège
social, fusion, dissolution, etc.).
Toutefois, pour décider de l’augmentation du capital par
incorporation de bénéfices ou de réserves, la majorité requise est
seulement de la moitié des parts sociales.
Par ailleurs, les associés ne peuvent changer la nationalité de la
société. De même, la majorité ne peut, en aucun cas, obliger un associé
à augmenter son engagement social.

§ 3 – LA RESPONSABILITE DES ASSOCIÉS

Contrairement à la SNC, la responsabilité des associés est limitée à


leurs apports. Dans ces conditions, le montant de leurs pertes ne peut
dépasser ce qu’ils ont engagé dans la société.
Dans la pratique, les dettes étant reportées chaque année sur
l’exercice suivant, cette responsabilité ne sera réellement mise en jeu qu’à
la dissolution de la société ou après le paiement des dettes (l’apurement
du passif social) ; chaque associé retrouvera alors tout ou partie de son
apport (ou même quelque fois rien), mesurant ainsi l’étendue de sa
responsabilité.

§ 4 – LA CESSION DES PARTS

Lorsqu’un associé décide de se retirer d’une SARL, il doit vendre


ses parts. Nous avons vu que cette cession est difficile dans les SNC
puisqu’elle nécessite l’unanimité. Dans les SARL, la cession est plus
facile, mais elle demeure encore soumise à des conditions beaucoup plus
lourdes que dans les SA.
Tout d’abord, on doit signaler que la cession de parts à des
coassociés est libre ; de même que la cession au conjoint, ascendants ou
descendants d’un associé ou la transmission par voie de succession, à
moins que les statuts n’en disposent autrement.
Par contre, la cession à un tiers étranger nécessite l’agrément des
autres associés (article 58).
L’associé qui désire céder ses parts doit notifier son projet à la
société et à chacun de ses coassociés par acte extrajudiciaire ou par lettre
recommandée avec accusé de réception.
Le gérant doit consulter les associés lors d’une réunion ou, si les
statuts le permettent, par consultation écrite. L’agrément peut alors être
donné ou refusé ; l’autorisation nécessite la majorité en nombre des
associés représentant au moins les 3/4 des parts sociales45. Le défaut de
réponse dans les 30 jours de la notification vaut autorisation tacite.
En cas de refus d’agrément, si l’associé fait partie de la société
depuis moins de deux ans, il ne peut céder ses parts et doit rester dans la
société.
Dans le cas contraire, les parts doivent être rachetées par les
associés ou par un tiers agrée par les associés, dans les 30 jours du refus,
à un prix déterminé à dire d’expert.
La société peut également, avec le consentement de l’associé
cédant46, décider, dans le même délai, de réduire son capital du montant
de la valeur nominale des parts de cet associé et de racheter elle-même
ces parts au prix également déterminé à dire d’expert.
Si, à l’expiration du délai imparti, aucune de ces solutions n’est
intervenue, l’associé peut réaliser la cession initialement prévue.

45
Ce qui veut dire une double majorité.
46
Et ce pour des raisons fiscales.
SECTION 4 –LA DISSOLUTION DELA SARL
On retrouve les causes communes à toutes les sociétés. La SARL
n’est pas dissoute lorsqu’un jugement de liquidation judiciaire,
l’interdiction de gérer ou une mesure d’incapacité est prononcée à l’égard
de l’un de ses associés. Elle n’est pas non plus dissoute par le décès d’un
associé, sauf stipulation contraire des statuts.
Il existe des raisons spécifiques à la dissolution des SARL ; ainsi,
lorsque le nombre d’associés dépasse 50, elle doit se transformer en SA,à
défaut de régularisation dans les deux ans, elle sera dissoute de plein
droit.
À la fin d’un exercice, si les pertes constatées dans les documents
comptables font apparaître que les capitaux propres47 sont inférieurs au
quart du capital social, le gérant doit, dans les trois mois, convoquer une
assemblée générale extraordinaire qui décidera soit de régulariser la
situation financière (au plus tard à la clôture de l’exercice suivant), soit sa
dissolution.
Remarque sur le cas particulier de la SARL à associé unique :
Il convient enfin de préciser que ces mêmes règles sont applicables
à la SARL à associé unique (constitution, gérance, dissolution), ses
particularités tiendront compte du fait de l’existence d’un seul associé ;
ainsi, les décisions sont-elles prises unilatéralement par l’associé unique,
ce qui n’exclut pas la tenue d’un registre des assemblées.

47
Capitaux propres : ensemble des ressources financières définitivement à la disposition de
l'entreprise. On parle aussi de fonds propres : ressources internes d'une entreprise (opposé à
endettement, emprunt).
CHAPITRE 4 – LA SOCIETE ANONYME
La SA représente l’archétype des sociétés de capitaux. Apparue au
XIXèmesiècle à une époque d’expansion économique due à la révolution
industrielle, où la recherche et la mise en commun de capitaux importants
étaient indispensables afin de créer des entreprises de grande taille
rendues obligatoires par les avancées technologiques générées par le
progrès scientifique.
Le code de commerce de 1913 ne consacrait à la SA que les deux
articles 50 et 51 ; ce dernier article avait été abrogé par le dahir du 11 août
1922 relatif aux sociétés de capitaux qui avait rendu applicable au Maroc
la loi française du 24 juillet 1867.
Actuellement désormais, nous disposons d’une loi spéciale
consacrée à la seule SA, il s’agit de la loi n°17-95 promulguée par dahir
n° 1-96-124 du 30 août 199648.

SECTION 1 – LES CARCTERES GENERAUX


Comme pour toute société, la S.A. obéit pour sa constitution à des
conditions de forme (V. pour ces dernières, chapitre 1) et des conditions
de fond.
1 – La qualité d’associés : Le nombre des associés d’une SA doit
être au minimum de 5 ; il n’existe pas de maximum comme pour la SARL 49.
La capacité civile suffit : de fait, toute personne physique ou morale,
marocaine ou étrangère peut acquérir des actions d’une SA.
2 – Le capital social : Le montant des apports doit être au moins égal
à 300 000 dh lorsque la société ne fait pas appel public à l’épargne et à 3
millions de dh lorsqu’elle fait appel public à l’épargne, c'est-à-dire quand

48
- B.O. n° 4422 du 17/10/1996, p. 661.
49
L’article 9 de la loi 17/95 stipulait qu’une SA qui compte plus de 100 actionnaires est réputée
faire publiquement appel à l’épargne. Cette disposition a été abrogée par l'article 5 de la loi
n°23/01promulguée par dahir du 21 avril 2004. B.O. n° 5210 – 6 mai 2004.
les fondateurs utilisent des moyens publicitaires pour inciter des
personnes à devenir leurs associés.
Le capital social est divisé en actions dont le montant nominal ne
peut être inférieur à 50dh, et à 10 dh pour les sociétés dont les titres sont
cotés en bourse (art. 246 al. 3 modifié par la loi 20/05).Alors que la valeur
nominale était de 100 dh, les pouvoirs publics ont expliqué cette baisse
par le fait de rendre les S.A. accessibles à un large éventail d'épargnants
et donc de redynamiser le marché boursier marocain. Or, dans la réalité,
le droit de souscription aux sociétés nouvellement introduites à la cote de
Casablanca n'a jamais atteint ce niveau de prix (10 dh) !
3 – Les apports : Les associés qu’on nomme des actionnaires
peuvent faire des apports en numéraire et en nature 50, les apports en
industrie étant interdits.
La contrepartie des apports est représentée par des titres
négociables qu’on appelle des actions ; ces dernières peuvent être cotées
en bourse. Par conséquent, toute personne peut acheter ou céder
librement les actions qu’elle détient sur ce marché par l’intermédiaire des
sociétés de bourse51.
4 – L’objet social : La forme de la SA est imposée pour certaines
activités économiques : l’activité bancaire, les entreprises
d’investissement, les entreprises de crédit immobilier.

SECTION 2 – LA GESTION DELA SA


La nouvelle loi offre désormais un choix entre deux types de gestion
de la SA : un mode traditionnel à l’instar de celui prévu par le dahir de
1922, avec un conseil d’administration et son président, et un type
nouveau, avec un directoire et un conseil de surveillance, repris sur la

50
V. introduction
51
La loi 20/05 a interdit de soumettre la négociabilité des actions cotées en bourse à l'agrément
des actionnaires (art.255).
législation française elle-même inspirée du droit allemand (Vor stand et
Aufsitchtsrat)52.
En introduisant ce nouveau type de gestion, le législateur français
avait pour but de faire introduire dans le directoire (qui est - contrairement
au conseil d’administration ouvert aux non – actionnaires) les salariés de
l’entreprise et plus particulièrement les hauts cadres. Il est cependant
étonnant qu’en France plus de 99% des SA utilisent le mode traditionnel
d’administration et moins de 1% ont recours au nouveau système avec
directoire et conseil de surveillance.
Les SA ont le libre choix entre ces deux modes de gestion, soit pour
celles qui se créent, soit pour celles qui existent déjà ; la société peut
même adopter l’un d’eux lors de sa constitution, et décider de le changer
par l’autre au cours de la vie sociale, par AG extraordinaire, en modifiant
les statuts.
Nous envisagerons donc dans cette section d’abord, le type
traditionnel d’administration, ensuite, le type moderne.

§ 1 -LA SA AVEC CONSEIL D’ADMINISTRATION

L'un des apports principaux de la loi 5/20 a été celui de redéfinir les
pouvoirs du conseil d'administration et de son président, tout en dissociant
les fonctions du président et du nouveau directeur général.
A- LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
a – Composition

Le nombre des membres qui composent le conseil d’administration


est fixé entre 3 et 12 administrateurs ; toutefois, dans les sociétés dont les
actions sont inscrites à la cote de la bourse des valeurs, ce maximum est
porté à 15 administrateurs53.

52
- Lois allemandes du 30/1/1937 et 6/9/1965.
53
- Pour le nombre des administrateurs en cas de fusion, voir article 39 alinéas 2 et 3.
Les membres du conseil font partie de la société, ce sont donc des
actionnaires.
Ils doivent posséder la capacité civile sans avoir la qualité de
commerçant ; néanmoins, comme pour les gérants, d’autres conditions
sont à respecter.
Ce sont des personnes physiques ou morales qui, dans ce cas,
doivent se faire représenter par un représentant permanent; il n’est pas
obligé que les administrateurs soient de nationalité marocaine ; ils peuvent
cumuler, sans limite, plusieurs mandats d’administrateur.
Un salarié de la société peut être nommé administrateur, à condition
que son contrat de travail, stipule l’article 43, corresponde à un emploi
effectif54 sous peine de nullité de sa nomination, d’autant plus qu’il ne doit
pas perdre les bénéfices de son contrat de travail, autrement dit, il doit
continuer à percevoir son salaire, d’acquérir l’ancienneté.
Mais le nombre des administrateurs salariés de la société, en vertu
d’un contrat de travail, ne peut toutefois pas dépasser le 1/3 des membres
du conseil d’administration ; on remarquera cependant que la loi ne prévoit
pas de sanction en cas de dépassement ! Il y a lieu de penser que les
nominations excédentaires peuvent être frappées de nullité.
b – La cessation des fonctions

Les fonctions d’administrateur prennent fin de plusieurs façons :


- la fin du mandat : la durée du mandat est déterminée par les statuts
sans pouvoir excéder 6 ans s'il est nommé par assemblée générale, ou 3
ans s'il est nommé par les statuts,
- un événement personnel : déchéance, incapacité, etc.

54
- C’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait un lien de subordination entre le salarié et la société et,
suivant la jurisprudence française, le contrat de travail doit être « sérieux et sincère ». Mais,
comme le législateur n’a pas exigé un délai minimum d’ancienneté du contrat de travail, rien
n’interdit à l’intéressé de décrocher de la société un contrat de travail juste avant sa nomination
au poste d’administrateur.
- la démission ou révocation : celle-ci est prononcée "ad nutum" par
l'assemblée générale ordinaire, c'est-à-dire sans justification ni
indemnités, sauf en cas d’abus ; ce qui s'explique par les règles du
mandat, l'administrateur étant un mandataire.
c – La rémunération

Elle consiste en une somme allouée annuellement aux


administrateurs et répartie en fonction de leur travail. L’assemblée
générale ordinaire annuelle d’approbation des comptes en fixe le
montant ; ce sont les fameux jetons de présence.
On peut aussi trouver des rémunérations exceptionnelles à
l’occasion de certaines missions confiées aux administrateurs.
d – Les pouvoirs du conseil d’administration

Alors que le conseil d'administration était, exactement comme le


président du conseil d'administration, investi des pouvoirs les plus étendus
pour prendre toute décision au nom de la société, il doit désormais,
d'après l'article 69 al 1 nouveau, se contenter de :
- déterminer les orientations de l'activité de la société et veiller à leur
application ;
- régler, par ses délibérations, les affaires de la société ;
- et procéder aux contrôles et vérifications qu'il juge opportuns.
Et, sans empiéter sur les pouvoirs des assemblées générales et
dans les limites de l'objet social, il peut se saisir de toute question
intéressant la bonne marche de la société.
Cependant, dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée
par les actes du conseil qui ne relèvent pas de l’objet social et les limites
statutaires, concernant le conseil d'administration, sont inopposables aux
tiers.
Les délibérations du conseil, qui se réunit en pratique tous les mois,
sont déterminées par les statuts. Pour qu’une réunion se tienne
valablement, il faut un quorum égal à la moitié des membres.Les décisions
se prennent à la majorité des voix, celle du président étant prépondérante
en cas de partage.
Pour parer à ces conditions strictes relatives au calcul du quorum et
de la majorité, il est actuellement possible pour les administrateurs de
participer à distance aux réunions du conseil d'administration par les
moyens de visioconférence55 et même de prendre part au vote de
certaines décisions (art. 50)56.
B – LA DIRECTION GENERALE DE LA SOCIETE : LE PDG OU LE DG
Dans sa nouvelle rédaction l'article 67 laisse le choix au conseil
d'administration, et dans les conditions fixées dans les statuts57, de confier
la direction générale de la société soit au président du conseil
d'administration (sous le titre de président directeur général), soit à une
personne physique : le directeur général58.
Ainsi, la nouvelle réforme consacre le principe de la dissociation des
fonctions de président et de directeur général, sans l'imposer aux
sociétés, puisque la loi leur laisse le choix de la formule de gestion et de
prévoir ses conditions dans les statuts.
Ce principe consacre donc la séparation des fonctions du président,
qui est devenu une sorte d'organe de contrôle, et du directeur général,
nouvel organe exécutif chargé de la gestion quotidienne des affaires de la
société, avec éventuellement des directeurs généraux délégués.

55
Surtout pour les sociétés qui ont plusieurs filiales.
56
En effet, certaines décisions importantes ne peuvent être prises par voie de visioconférence,
telles que l'élection du président du conseil d'administration ou du conseil de surveillance, la
nomination du directeur général et des directeurs généraux délégués ou du directoire ainsi
que leur révocation, l'établissement du rapport annuel de gestion.
57
- En cas de silence des statuts, stipule l'article 67dans sa nouvelle rédaction, la direction
générale est assurée par le président du conseil d'administration.
58
- Une fois le choix fait, le conseil d'administration doit en informer la prochaine assemblée
générale et procéder aux formalités de dépôt, de publicité et d'inscription au registre de
commerce.
a – Le directeur général et ses directeurs généraux délégués

1. Statut
Le directeur général est une personne physique nommée par le
conseil d'administration parmi les actionnaires ou à l’extérieur de la
société. Il peut donc être un salarié de la société. La durée de sa fonction
et sa rémunération sont fixées par le conseil 59.
Le directeur général peut se faire assister d'un ou plusieurs
directeurs généraux délégués(personnes physiques) mandatés par le
conseil d'administration.
La révocation du directeur général ou du directeur général délégué
peut intervenir à tout moment, mais elle peut donner lieur à des
dommages intérêtssi elle est décidée sans juste motif. Cependant, cette
révocation ne donne pas lieu à la résiliation de leur contrat de travail s'ils
sont en même temps salariés de la société.
2 - Pouvoirs
Le directeur général assume sous sa responsabilité la direction
générale de la société. Il la représente dans ses rapports avec les tiers.
Il peut demander au président de convoquer le conseil
d'administration sur un ordre du jour déterminé, et ce dernier est lié par
cette demande.
Sous réserve des pouvoirs attribués au conseil d'administration et
aux assemblées générales, et dans les limites fixées par les statuts, le cas
échéant, le directeur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour
agir au nom de la société. Il engage la société même pour les actes qui
dépassent l’objet social. Les limites statutaires ou celles fixées par le
conseil d'administration sont inopposables aux tiers.

59
- Si le directeur général est un administrateur, la durée de ses fonctions ne peut pas excéder
celle de son mandant.
L'étendue et la durée des pouvoirs des directeurs généraux
délégués vis-à-vis de la société sont déterminées par le conseil
d'administration sur proposition du directeur général. Mais à l'égard des
tiers, ils disposent des mêmes pouvoirs que le directeur général.
b – Le président du conseil d'administration

1. Statut
L’article 63 exige que le président soit élu par le conseil
d’administration exclusivement en son sein ; il doit donc obligatoirement,
à peine de nullité de sa nomination, être un administrateur de la société et
être une personne physique ; la durée de sa présidence ne peut excéder
celle de son mandat d’administrateur, mais il est rééligible 60.
Il peut également être révoqué "ad nutum" par le conseil
d'administration. Comme il est administrateur, il peut aussi être révoqué
en tant que tel par l'assemblée générale et il sera indirectement mis fin à
sa fonction de président.
La révocation ou la cessation de fonction du président, pour être
opposable aux tiers, doit faire l'objet d'une inscription au registre de
commerce.
2. Pouvoirs
Le président du conseil d'administration, s'il n'est pas en même
temps PDG, il n'est plus investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toutes circonstances au nom de la société, il ne représente plus la société
dans ses rapports avec les tiers ;il se contente désormais de :
- représenter le conseil d'administration ;
- organiser et diriger ses travaux, et en rendre compte à l'assemblée
générale ;

60
- A la différence de la loi française qui fixe à 2 le nombre de mandats que le président peut
exercer simultanément dans des SA, la loi 17/95 n’interdit guère le cumul de mandats, elle ne
prévoit non plus aucune limite d’âge, alors qu’en France cette limite est de 65 ans à défaut de
disposition statutaire.
- veiller au bon fonctionnement des organes de la société et de
s'assurer que les administrateurs sont en mesure de remplir leur
mission.
Ce n'est que dans le cas où les statuts gardent le silence sur le choix
laissé au conseil d'administration relatif à la formule de gestion, c'est-à-
dire le recours à la nomination d'un directeur général, que le président se
charge de la direction générale de la société, mais dans ce cas, sous le
nom de Président Directeur Général (PDG). Et lorsque le président assure
la direction générale de la société, ce sont alors les mêmes dispositions
concernant les pouvoirs du directeur général qui s'appliquent.

§ 2 – LA S.A AVEC DIRECTOIRE ET CONSEIL DE SURVEILLANCE


A – LE DIRECTOIRE
a – Conditions

Le directoire ne peut comprendre plus de 5 membres appelés


directeurs, 7 si les actions de la société sont cotées à la bourse, mais
lorsque le capital ne dépasse pas 1 500 000 dh, les fonctions du directoire
peuvent être exercées par un directeur unique.
Ils sont nommés par le conseil de surveillance pour une durée de 4
ans à défaut de dispositions statutaires (art. 81). Toutefois, quand les
statuts déterminent la durée du mandat des directeurs, cette durée ne peut
être inférieure à 2 ans ni dépasser 6 ans. Ils sont rééligibles.
Ce sont obligatoirement des personnes physiques(sous peine de
nullité de leur nomination) qui, à la différence des administrateurs, peuvent
être choisies en dehors des actionnaires. Ils peuvent donc être choisis
parmi les salariés de la société, c'est d'ailleurs l'essence même de ce
mode d'administration.
Afin d’assurer l’indépendance du directoire par rapport au conseil de
surveillance, une règle est posée par la loi sur les SA : le non-cumul de
fonctions dans les deux organes. L’article 86 interdit formellement, en
effet, aux membres de ce dernier de siéger au directoire et s’il arrive qu’un
membre du conseil de surveillance soit désigné au directoire, sa
nomination ne serait pas nulle, mais il serait simplement et
automatiquement mis fin à son mandat au sein du conseil de surveillance
dès son entrée en fonction.
Et, lorsqu'une personne morale membre du conseil de surveillance
est représentée par une personne physique, il est interdit à cette dernière
de faire partie du directoire.
C’est l’acte de nomination établi par le conseil de surveillance qui
fixe le montant et le mode de rémunération de chacun des membres du
directoire.
Lorsqu’un salarié devient membre du directoire, il ne perd pas le
bénéfice de son contrat de travail, par conséquent, rien n’empêche à ce
qu’il perçoive un salaire en plus de sa rémunération en tant que membre
du directoire.
b – Cessation des fonctions

Par dérogation à la règle du parallélisme des pouvoirs, les membres


du directoire, qui sont nommés par le conseil de surveillance sont
révoqués par l’assemblée ordinaire des actionnaires ; ils ne peuvent
cependant être révoqués par leconseil de surveillance que si les statuts le
prévoient.
Contrairement encore aux administrateurs, qui peuvent être
révoqués ad nutum, la révocation des membres du directoire donne lieu à
des dommages intérêts si elle n’intervient pas pour justes motifs.
c – Pouvoirs du directoire

Ils sont identiques à ceux du directeur général (étendue,


dépassement de l’objet social, engagement de la société, limitations
statutaires). Tout le collège (le directoire) est cependant responsable des
décisions prises par chacun de ses membres.
Il existe toutefois une limite supplémentaire à leur pouvoir. En effet,
une autorisation du conseil de surveillance est nécessaire pour les actes
de disposition importants. Ce sont les cautions, aval, constitution de
sûretés, cession d’immeubles par nature, cession de participations ; mais
le dépassement des limites statutaires nécessite l'agrément de
l'assemblée générale.
Si le conseil de surveillance refuse de donner son autorisation, le
directoire peut saisir l'assemblée générale pour trancher. Seulement, il y
a lieu de préciser que la loi marocaine, à la différence du droit français,
confère le pouvoir de convoquer l’assemblée générale non pas au
directoire mais au conseil de surveillance ! Et la loi 20/05 n'a pas modifié
pour autant cette situation (V. art. 116). Néanmoins, le dépassement de
ces autorisations engage la société.
La société est représentée par un président du directoire nommé et
révoqué en tant que tel par le conseil de surveillance.
Les délibérations du directoire sont réglées par les statuts
(fréquence des réunions, quorum, majorité, etc.).
Par ailleurs, comme le directoire exerce ses fonctions sous le
contrôle du conseil de surveillance (art. 78 dernier alinéa), il doit établir à
l’intention de ce dernier un rapport trimestriel sur la gestion sociale et lui
présenter annuellement, ainsi qu'à l'assemblée générale annuelle, un
certain nombre de documents visés par l’art 141 notamment l’inventaire et
l’état de synthèse (art. 104 al. 8 et 9)et présente un rapport aux
actionnaires lors de l’assemblée générale ordinaire annuelle.
B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE
a – Conditions

Les mêmes règles gouvernent le conseil d'administration et le


conseil de surveillance en ce qui concerne la capacité, la rémunération, le
nombre minimal et maximal de conseillers (entre 3 et 12), les conditions
de nomination, la durée de leur mandat, la tenue des réunions…
Comme les administrateurs, les membres du conseil de surveillance
peuventêtre révoqués à tout moment par l’assemblée générale ordinaire.
Ils ont aussi le droit de démissionner dans les mêmes conditions.
Les membres du conseil de surveillance peuvent être des personnes
morales, à condition d'être représentées par une personne physique.
À noter que le président et le vice-président du conseil de
surveillance doivent être obligatoirement des personnes physiques. Par
contre, les pouvoirs et le rôle du conseil de surveillance sont différents de
ceux du conseil d'administration.
b – Pouvoirs

La fonction principale du conseil de surveillance réside dans le


contrôle permanent de la gestion de la société par le directoire (art. 104).
Il peut, à toute époque de l’année, demander communication et copie de
tous les documents qu’il juge utiles afin de les consulter ou de les vérifier.
Il reçoit un rapport trimestriel et des documents annuels (notamment
l'état de synthèse) du directoire et possède des pouvoirs spécifiques
(autorisations spéciales, nominations des membres du directoire,
répartition des jetons de présence, etc.).

SECTION 3 - LA SITUATION DES ASSOCIÉS


Les actionnaires des SA ont un droit de communication permanent
sur les trois dernières années (article 146) ; ils reçoivent une
documentation 15 jours au moins avant chaque assemblée générale et
disposent du droit, lorsqu’ils représentent 10 % du capital social, de
demander au président du tribunal la désignation d’experts chargés de
présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion.
Leur pouvoir s’exerce essentiellement lors des assemblées
générales.

§ 1 – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES

Afin de lutter contre l'absentéisme lors des assemblées générales et


de surmonter les problèmes de l'éloignement géographique, la nouvelle
loi a prévu la possibilité pour les statuts de considérer présents, pour le
calcul du quorum et de la majorité, les actionnaires qui participent aux
assemblées générales par visioconférence. Mais il n'empêche qu'il est
possible pour tout actionnaire de se faire représenter par un autre
actionnaire, par son conjoint ou par un ascendant ou un descendant.
D'un autre côté, il est désormais possible de prévoir dans les statuts
que les actionnaires puissent voter par correspondance au moyen d'un
formulaire (art.131bis)
A - L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
a – Convocation

Elle se tient, comme pour toutes les sociétés, dans les 6 mois qui
suivent la clôture de l’exercice. Les conditions de quorum sont de un quart
des actions sur première convocation ; lorsque l’assemblée ne peut
valablement délibérer, il doit être procédé à une deuxième convocation,
auquel cas, aucun quorum n’est requis.
b – Déroulement

Les décisions sont prises à la majorité des voix (la moitié plus une).
Tout associé peut participer aux assemblées, mais quelque fois les statuts
exigent un minimum d’actions qui ne peut être supérieur à 10.
Les participants signent une feuille de présence qui est visée par le
bureau composé d’un président, d’un secrétaire et de deux scrutateurs 61.

61
Art. 134.
Après lecture des rapports des dirigeants et du commissaire aux
comptes, les résolutions sont mises aux voix (approuvées ou rejetées). À
la fin de la séance, on dresse un procès-verbal de réunion que chaque
associé peut consulter62.
c – Attributions

Les attributions de l’assemblée générale ordinaire sont importantes.


Elles concernent notamment l’approbation des comptes, le partage des
bénéfices, la nomination et la révocation du conseil d'administration et du
conseil de surveillance, éventuellement la révocation du directoire, les
autorisations de conventions réglementées, etc.
B – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES EXTRAORDINAIRES
a – Principales attributions

Elles ont pour objet la modification des statuts, ce qui concerne aussi
bien l’identité de la société (dénomination, siège social), que les règles de
son fonctionnement (pouvoirs des dirigeants, tenues des conseils, des
assemblées, etc.), ou encore ses possibilités de transformation
(augmentation ou réduction du capital, fusion, scission, etc.), voire même
sa dissolution.
b - Quorum et majorité

Il est de la moitié des actions ayant droit de vote sur première


convocation et du quart sur deuxième convocation ; sinon, comme la loi
ne permet pas de réduire ce quorum, cette deuxième assemblée est
reportée à une date qui ne peut dépasser les deux mois de celle à laquelle
elle avait été convoquée.
Rappelons que les statuts peuvent augmenter ces quorums, comme
pour toute autre assemblée, mais ils ne peuvent en aucun cas les réduire.
Il en est de même pour les règles de majorité.

62
Art. 136
La majorité des deux tiers des voix dont disposent les actionnaires
présents ou représentés est nécessaire pour prendre une décision.
Toutefois, certaines décisions ne peuvent être décidées qu’à
l’unanimité des actionnaires ; il en est ainsi de l’augmentation du capital
par majoration de la valeur nominale des actions, à moins qu’elle ne soit
réalisée par incorporation de réserves, bénéfices… (art. 184), il en est de
même de la transformation de la SA en société en nom collectif.
Remarques :
- À côté de ces deux types d’assemblées, on trouve des assemblées
spéciales qui réunissent les actionnaires qui disposent de titres
spécifiques (actions prioritaires sans droit de vote, actions de priorité).
- Comme pour les SARL, la responsabilité des associés est limitée
aux apports et ne devient effective qu’à la dissolution de la société.

§ 2 - LES TITRES EMIS PAR LES SA

Ce sont les valeurs mobilières ; elles sont en principe négociables,


c'est-à-dire qu’elles peuvent être cédées librement et sans formalités
particulières, sauf exceptions prévues par les statuts 63.
On distingue essentiellement les actions et les obligations, sans
oublier les nouveaux certificats d'investissement.
A - LES ACTIONS
Ce sont des titres qui permettent à l’actionnaire d’être titulaire de
droits pécuniaires (dividendes, boni de liquidation) et non pécuniaires
(droit de vote, de communication, d’information, etc.).
On distingue plusieurs catégories d’actions telles que :
- les actions à vote double : qui confèrent à leurs titulaires le double
des voix accordées aux actions ordinaires, ces actions ont pour but de
récompenser les actionnaires fidèles, c'est-à-dire dont les actions sont

63
Rappelons que les statuts ne peuvent soumettre les actions cotées en bourse à l'agrément
de la société.
entièrement libérées et pour lesquelles il est justifié d'une inscription
nominative depuis deux ans au moins au nom du même actionnaire. Ce
droit de vote double est attribué soit par les statuts, soit par une assemblée
générale extraordinaire (art. 257);
- les actions à dividende prioritaire sans droit de vote : dont les
titulaires ont une priorité par rapport aux titulaires d’actions ordinaires pour
la distribution d’un premier dividende64 et, en contrepartie, ils sont privés
du droit de participer aux assemblées générales et d’y voter ;
- les actions d’apports : c'est-à-dire des apports en nature ; etc.
B - LES OBLIGATIONS
Ce sont des titres négociables qui représentent une créance à long
terme sur la société et donnent droit à la perception d’intérêts (alors que
les actionnaires ne sont pas assurés de toucher un dividende annuel). La
valeur nominale des obligations ne peut être inférieure à 50dh, et à 10 dh
pour les sociétés dont les titres sont cotés en bourse (art.292 al.2) 65.
Leurs titulaires ne disposent pas du droit de vote.
Les sommes obtenues par la société au moyen de cette technique
particulière de crédit, lui permettent d’investir.
L’obligation joue donc un rôle important dans la vie financière des
sociétés ; c’est pourquoi, afin d’attirer des capitaux, les sociétés ont été
conduites à créer des types d’obligations donnant droit à des avantages
spécifiques.
Ainsi, certaines obligations ne donnent droit qu’à un intérêt fixe,
d’autres offrent, en plus, une participation aux bénéfices (obligations
participantes), de même qu’il existe des obligations convertibles en

64
- Il s’agit d’un dividende qui est prélevé sur le bénéfice distribuable de l’exercice avant toute
autre affectation. Ce dividende se situe donc au 4 ème rang après les prélèvements de frais de
constitution, l'augmentation du capital, la réserve légale et les pertes des exercices antérieurs.
65
Le même argument des pouvoirs publics vu supra à propos de la valeur nominale actuelle
des actions vaut pour les obligations, surtout concernant les obligations convertibles en
actions, nous dit la note de présentation du projet de loi.
actions et des obligations avec bons de souscription d’actions, qui
permettent à leur titulaire de devenir actionnaires de la société émettrice 66.
- Les obligations convertibles en actions (OCA) :ce sont des
obligations qui permettent à leurs titulaires de demander, à tout moment
ou à certaines périodes déterminées fixées par le contrat d'émission, à les
convertir en actions. C'est la raison pour laquelle leur taux d'intérêt est
plus faible que celui des obligations ordinaires.
-Les obligations à bons de souscription d'actions (OBSA) :ce sont
des obligations auxquelles, lors de leur émission, sont attachés des bons
qui donnent droit à la souscription à un certain nombre d'actions, dans des
conditions et des délais fixés préalablement. Le bon de souscription a une
autonomie par rapport à l'obligation ; il peut non seulement permettre la
souscription d'actions, mais il peut être cédé à un tiers. Leur taux est
également inférieur à celui des obligations ordinaires.
À la différence des obligations convertibles, les titulaires des OBSA
ne sont pas obligés, à l'arrivée des délais de libération des actions, d'opter
entre la conservation de leur situation d'obligataire et l'acquisition de la
qualité d'actionnaire. Autrement dit, les OBSA ne prennent pas fin avec la
libération des actions objet des bons de souscription ; dans les délais
fixés, le titulaire des OBSA reste obligataire même après avoir acquis la
qualité d'actionnaire en cumulant ainsi les deux qualités jusqu'à la fin du
délai de remboursement des obligations.
Dans les deux cas (OCA ou OBSA), il y a augmentation du capital,
la valeur des actions étant celle de la date des libérations, elle est
généralement prévue dans le contrat d'émission.

66
- Ces nouvelles obligations, bien que non réglementées par la loi, elles sont susceptibles de
connaître un grand essor en pratique.
C - LES CERTIFICATS D’INVESTISSEMENT
De nos jours, on trouve sur le marché de nombreux titres utilisés par
les sociétés afin de se procurer des capitaux ; parmi ces titres on peut citer
les certificats d’investissement.
Ce sont des actions démembrées qui ont pour fonction de procurer
des dividendes à de nouveaux actionnaires qui ne possèdent pas de droit
de vote, ce dernier étant représenté par des certificats de vote, ils sont
répartis entre les anciens actionnaires pour éviter des changements de
majorité.

SECTION 4 - LES MOYENS DE CONCENTRATION


Ces opérations intéressent tous les types de société ; néanmoins,
étant pratiquées essentiellement dans les SA, nous les traiterons dans ce
chapitre.
Elles concernent l’ensemble des techniques de concentration
utilisées par les sociétés dans le but d’améliorer leur capacité de
production.
Il existe essentiellement trois :
* La fusion : constitue un des moyens le plus utilisé ; on
distingue deux procédés :
- la fusion pure et simplequi consiste pour deux sociétés à
associer leurs actifs pour se fondre juridiquement dans une nouvelle
société,
-et la fusion - absorptionqui permet à une société de
s’approprier le capital d’une autre société qui disparaît juridiquement
(il s’agit du cas le plus fréquent).
* La fusion - scission : c’est lorsqu’une société se scinde en deux ou
plusieurs autres sociétés nouvelles.
* L’apport partiel d’actifs : c’est une technique, enfin, qui consiste
pour une société à apporter une partie de son patrimoine à une autre
société tout en conservant sa structure juridique d’origine.
Remarque sur la dissolution des S.A.:
Outre les causes communes à toutes les sociétés, les SA doivent
être dissoutes :
- si le nombre des actionnaires devient inférieur à5 pendant plus d’un
an,
- lorsque le capital devient inférieur au minimum légal,
- ou enfin si les capitaux propres deviennent inférieurs au quart du
capital social et qu’ils ne sont pas constitués dans les deux ans à hauteur
au moins du quart du capital social (article 357).
BIBLIOGRAPHIEDE BASE

I – DROIT MAROCAIN

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CASABLANCA (Colloque), La nouvelle réforme des SA : implications et enjeux, Revue
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‫ و‬2004 ‫ سنة‬4‫ و‬3 ‫ الجزء‬، 2003 ‫ سنة‬2‫ و‬1 ‫ الجزء‬،‫ مطبعة المعارف الجديدة‬، ‫ الرباط‬،‫االقتصادي‬
.2005 ‫ سنة‬5 ‫الجزء‬
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II – DROIT FRANÇAIS
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- SAINTOURENS (B), Droit des sociétés, Cours, 2 ème éd. Paris, Vuibert, 1998, Coll.
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- SINE (L), Droit des sociétés, 2ème éd. Paris, Dunod, 1999.

- VALLANSAN (J) et DESMORIEUX (E), Société en participation et société créée de


fait, aspects juridiques et fiscaux, Paris, éd. GLN JOLY, 1996.
TABLE DES MATIERES

INTODUCTION ......................................................................... 2
I - IMPORTANCE DU DROIT DES SOCIÉTÉS ............ 2
II – LÉGISLATION .......................................................... 2
Chapitre 1 - LE CONTRAT DE SOCIÉTÉ ........................................ 4
Section 1 – LES CONDITIONS DE FORMATION DES SOCIÉTÉS
............................................................................................................... 4
§ 1 – LES CONDITIONS DE FOND ......................................... 4
A – LES ASSOCIES ............................................................................. 5
a - La capacité ...................................................................... 5
b – Le nombre d'associés..................................................... 6
B – LES APPORTS .............................................................................. 6
a. Les apports en numéraire ................................................ 6
b. Les apports en nature ...................................................... 6
c. Les apports en industrie ................................................... 7
C – LE PARTAGE DES BENEFICES ................................................... 7
D – "L’AFFECTIO SOCIETATIS" ......................................................... 8
§ 2 – LES CONDITIONS DE FORME ...................................... 8
A – LES STATUTS ............................................................................... 8
B - SOUSCRIPTION DU CAPITAL ET LIBERATION DES APPORTS . 9
a - La libération des apports en numéraire .......................... 9
b - La libération des apports en nature .............................. 10
C - LE DEPÔT DES FONDS EN BANQUE ......................................... 11
D - LA DECLARATION DE SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT ... 12
E – LES FORMALITES DE DEPÔT AU TRIBUNAL ........................... 13
F – LA PUBLICITE DE LA CONSTITUTION....................................... 13
Section 2 – ATTRIBUTS DES SOCIÉTÉS ................................. 14
§ 1 – LA DENOMINATION SOCIALE ..................................... 14
§2 – LE SIEGE SOCIAL ET LA NATIONALITE ..................... 14
A – AU NIVEAU NATIONAL ....................................................................... 14
B – SUR LE PLAN INTERNATIONAL : SOCIETES INTERNATIONALES ET

SOCIETES multinationales ........................................................... 15


§3 – LA CAPACITE DE LA SOCIETE .................................... 16
§4 – LE PATRIMOINE ............................................................ 17
section 3 – LA FIN DES SOCIÉTÉS .......................................... 17
Section 4 – CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS DE DROIT
PRIVE................................................................................................... 19
§ 1 – SOCIÉTÉS CIVILES ET SOCIÉTÉS COMMERCIALES
.......................................................................................................... 19
§ 2 – SOCIÉTÉS DE PERSONNES ET SOCIÉTÉS DE
CAPITAUX........................................................................................ 19
A – LES SOCIETES DE PERSONNES (SNC ET SCS) ................... 19
B – LES SOCIETES DE CAPITAUX OU PAR ACTIONS ................. 20
§ 3 – LA SARL ........................................................................ 20
§ 4 – LES SOCIÉTÉS SANS PERSONNALITE ..................... 21
A – LA SOCIETE EN PARTICIPATION .............................................. 21
B –SOCIETE CREEE DE FAIT / SOCIETE DE FAIT ........................ 23
Chapitre 2 – LES SOCIÉTÉS DE PERSONNES ........................... 24
Section 1 – LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF ....................... 24
§ 1 – LES CARACTERES GENERAUX ................................. 24
A – LE CAPITAL ET LA RESPONSABILITÉ ...................................... 24
B – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS .................................................. 24
§ 2 – LA GESTION DES SOCIÉTÉS EN NOM COLLECTIF . 25
A – LES CONDITIONS DE LA GERANCE ........................................ 25
B – LA CESSATION DES FONCTIONS ............................................ 25
a. La révocation des gérants associés ............................... 26
b. La révocation du gérant non associé ............................. 26
C – LES POUVOIRS DU GERANT ................................................... 26
a - Les pouvoirs du gérant face à ses associés ................. 26
b - Les pouvoirs du gérant face aux tiers ........................... 27
§ 3 - LES REGLES CONERNANT LES ASSOCIÉS .............. 27
A – LE DROIT D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION ............ 27
a – L’information au siège social ........................................ 27
b – L’information préalable aux assemblées ...................... 28
B – LE POUVOIR DES ASSEMBLÉES .............................................. 28
C – LA CESSION DES PARTS .......................................................... 29
D - LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS ..................................... 29
§ 4 – LA FIN DE LA SNC ....................................................... 30
Section 2 - LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE SIMPLE .............. 30
§ 1 - LES CARACTERES GENERAUX .................................. 31
A- LES ASSOCIÉS ............................................................................ 31
B - LES APPORTS ET LE CAPITAL .................................................. 31
§ 2 - LA GESTION DE LA SCS .............................................. 32
§ 3 - LES REGLES CONCERNANT LES ASSOCIÉS ........... 32
A - LE POUVOIR DES ASSOCIÉS .................................................... 32
B - LA CESSION DES PARTS ........................................................... 33
§ 4 - LA FIN DE LA SCS ......................................................... 34
Chapitre 3 – LA S A R L ............................................................... 35
Section 1 – CARACTERES GENERAUX ................................... 35
§ 1 – CAPITAL ET RESPONSABILITE .................................. 35
A – LE CAPITAL ET LES APPORTS ........................................................... 35
B – LA RESPONSABILITE DES ASSOCIES.................................................. 38
§ 2 – CAPACITE ET OBJET SOCIAL ................................... 38
A – LA CAPACITÉ DES ASSOCIÉS .................................................. 38
B – L'OBJET SOCIAL ........................................................................ 38
Section 2 – LA GESTION DE LA SARL ..................................... 39
§ 1 – LE GERANT ................................................................... 39
A – LES CONDITIONS DE LA GÉRANCE ......................................... 39
B – LA CESSATION DES FONCTIONS DE GÉRANT ....................... 39
§ 2 – POUVOIRS ET RESPONSABILITÉ DES GERANTS ... 40
A – LES POUVOIRS .......................................................................... 40
B – LA RESPONSABILITÉ DU GÉRANT ........................................... 40
a – La responsabilité civile ................................................. 40
b – La responsabilité pénale .............................................. 41
Section 3 – LA SITUATION DES ASSOCIÉS ............................ 41
§ 1 – INFORMATION ET COMMUNICATION ........................ 41
§ 2 – LES POUVOIRS DES ASSOCIÉS ................................ 42
A – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE ANNUELLE................ 42
B – L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE ....................... 43
§ 3 – LA RESPONSABILITE DES ASSOCIÉS ...................... 44
§ 4 – LA CESSION DES PARTS ........................................... 44
Section 4 – LA DISSOLUTION DE LA SARL ............................. 46
Chapitre 4 – LA SOCIETE ANONYME .......................................... 47
Section 1 – LES CARCTERES GENERAUX ............................. 47
Section 2 – LA GESTION DE LA SA .......................................... 48
§ 1 - LA SA AVEC CONSEIL D’ADMINISTRATION .............. 49
A- LE CONSEIL D’ADMINISTRATION .............................................. 49
a – Composition .................................................................. 49
b – La cessation des fonctions ........................................... 50
c – La rémunération............................................................ 51
d – Les pouvoirs du conseil d’administration ..................... 51
B – LA DIRECTION GENERALE DE LA SOCIETE : LE PDG OU LE DG . 52
a – Le directeur général et ses directeurs généraux délégués
................................................................................................... 53
1. Statut ........................................................................ 53
2 - Pouvoirs .................................................................. 53
b – Le président du conseil d'administration ...................... 54
1. Statut ........................................................................ 54
2. Pouvoirs.................................................................. 54
§ 2 – LA S.A AVEC DIRECTOIRE ET CONSEIL DE
SURVEILLANCE .............................................................................. 55
A – LE DIRECTOIRE ......................................................................... 55
a – Conditions ..................................................................... 55
b – Cessation des fonctions ............................................... 56
c – Pouvoirs du directoire ................................................... 56
B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCE .............................................. 57
a – Conditions ..................................................................... 57
b – Pouvoirs ........................................................................ 58
Section 3 - LA SITUATION DES ASSOCIÉS ............................. 58
§ 1 – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES ................................ 59
A - L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE .................................... 59
a – Convocation .................................................................. 59
b – Déroulement ................................................................. 59
c – Attributions .................................................................... 60
B – LES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES EXTRAORDINAIRES ........... 60
a – Principales attributions ................................................. 60
b - Quorum et majorité........................................................ 60
§ 2 - LES TITRES EMIS PAR LES SA ................................... 61
A - LES ACTIONS .............................................................................. 61
B - LES OBLIGATIONS...................................................................... 62
C - LES CERTIFICATS D’INVESTISSEMENT ................................... 64
Section 4 - LES MOYENS DE CONCENTRATION ................... 64
Chapitre 5 - LA SOCIETE EN COMMANDITE PAR ACTIONS
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Section 1 – CARACTERES GENERAUXError! Bookmark not
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§ 1 – LES ASSOCIES .............. Error! Bookmark not defined.
A – LE STATUT DES COMMANDITES ........ ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.
B – LE STATUT DES COMMANDITAIRES..... ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.
§ 2 – LE CAPITAL .................... Error! Bookmark not defined.
Section 2 – FONCTIONNEMENT Error! Bookmark not defined.
§ 1 – LA GERANCE ................. Error! Bookmark not defined.
A – NOMINATION DES GERANTS .............. ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.
B – REVOCATION DES GERANTS .... ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.
C – ATTRIBUTIONS DES GERANTS . ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.
§ 2 – LES ASSEMBLEES D’ACTIONNAIRES ................. Error!
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§ 3 – LE CONTROLE DE LA SCAError! Bookmark not
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A – LES COMMISSAIRES AUX COMPTESERROR! BOOKMARK NOT

DEFINED.

B – LE CONSEIL DE SURVEILLANCEERROR! BOOKMARK NOT

DEFINED.

a – Statut ............................. Error! Bookmark not defined.


b - Attributions ..................... Error! Bookmark not defined.
c - Responsabilité ................ Error! Bookmark not defined.
BIBLIOGRAPHIE DE BASE ........................................................... 66
TABLE DES MATIERES ......................................................... 68

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