0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote) 220 vues53 pagesDroit de La Famille (Cam Scan PR Louadi)
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COURS
DE DROIT DE LA FAMILLE
Enseignante: Pr. Samia LOUADI
Semestre d’appartenance du module : 32 semestre de la licence en droit
Année universitaire : 2020/2021
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PLAN DU COURS
INTRODUCTION
T- Historique du droit de la famille au Maroc
I- Champ d’application du droit de la famille
III- _Consécration de la protection constitutionnelle de la famille
IV- Le rdle du ministére public dans les affaires de la famille
PARTIE I: LE MARIAGE
Titre I: Les fiangailles
Chapitre I : Détermination des fiangailles
Section I : Définition
Section I : Conditions des fiangailles
Chapitre II : Effets des fiangailles
Section I : Rupture des fiangailles
Section II : Grossesse pendant les fiangailles
Titre It: Le mariage
Chapitre I : Les principales caractéristiques du mariage =
Section I : la notion du mariage
Section II : les principes directeurs du mariage
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Chapitre II: Ia formation du contrat de mariage
Section I: La capacité
Sous-section I : L"age des futurs époux :
Sous-section II : La santé des futurs époux :
~ Le mariage de Ihandicapé
Section II : La dot
Section III : Tuteur matrimonial
Section IV : le consentement dans le contrat de mariage
Sous-section I : La volonté des époux :
Sous-section II : L’existence du consentement :
Sous-section III : L"intégrité du consentement
Sous-section IV : Conventions consensuelles : Art. 40 et 49
Section V : La constation du consentement par les adoul
Section VI : Absence d’empéchement Iégal
Sous-section I: Les empéchements permanents ou perpétuels
‘Ac Parenté de sang
B- Parenté par alliance
C- Parenté par allaitement
Sous-section II : Empéchements provisoires
A- Le mariage simultané avec deux femmes parentes
B- La polygamie
C- Le mariage avec une femme mariée ou observant la retraite de viduité (idda) ou
la retraite de continence (istibra)
D- La disparité de culte
E- Le triple divorce
‘TITRE Il: FORME DU MARIAGE ET SES EFFETS :
Chapitre I : procédure du mariage
Section I : Procuration dans le mariage
Section Il:
‘onditions administratives du mariage
Sous-section I : La polygamie
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Sous-section II : Gestion du patrimoine commun entre les époux
A- Le pattimoine commun en droit marocain
B- Femme au foyer et patrimoine commun
- Preuve de participation au patrimoine commun
Chapitre II : Procédures administratives et formalités requises
Section I : le dossier
Section II: informations nécessaires
Section III: inscription du contrat de mariage
Section IV : preuve du mariage
Section V : le mariage des marocains résidents a Iétranger
Section VI : Mariage mixte
Section VII : Mariage des éirangers au Maroc
Section VIII: Religion différente dans le mariage mixte
Chapitre 10
Section I : Les droits et devoirs réciproques entre conjoints d'un mariage valide
ffets du mariage
Sous-section T : la cohabitation Iégale
Sous-section IT: Maintien de bons rapports de la vie commune
Sous-section III: la gestion conjointe entre les époux des affaires du foyer
Sous-section IV : la concertation dans les décisions relatives a la gestion des affai
de la famille, des enfants et de planning familial
Sous-section V ; Le maintien par chaque conjoint de bons rapports avec les parents ci
autre et ses proches
Sous-section VI: Le droit de chacun des époux dthériter de l'autre.
Section II: Effets d’un contrat de mariage non valide
Sous-section I : Le mariage nul
Sous-section I : Le mariage non vieié
PARTIE II: LA DISSOLUTION DU MARIAGE
Titre I : Causes de dissolution du mariage
Chapitre I: Décés
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Chapitre II : Le divorce sous contrdle judiciaire (répudiation)
Chapitre III : Le divorce par consentement mutuel
Chapitre IV : Le divorce par compensation (KHOL)
Chapitre V : Le divorce judiciaire (Tatliq)
Section I : Le divorce judiciaire pour discorde
Section II : Le divorce judiciaire pour d'autres causes,
‘A+ Le manquement de I'époux a l'une des conditions stipulées dans l'acte de
mariage;
B- Le préjudice subi :
C- Le défaut d'entretien;
D- _Liabsence du conjoint;
E- Le vice rédhibitoire chez le conjoint;
F- _Leserment de continence ou le délaissement.
Chapitre VI : Différentes eatégories du divoree
Section I: Divorce révocable (Rijii)
Section II: Divorce irrévocable (Bain)
Titre IL: Effets de la dissolution du mariage
Chapitre I: La période de viduité (Idda)
Section I: Définition de la viduité
Section II: Catégories de la viduité
Chapitre If : La constatation de la dissolution du mariage
Chapitre III: Effets patrimoniaux du divorce
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PARTIE IIL: LA FILIATION
Titre I: Etablissement de la filiati
Chapitre I : Etablissement de la filiation par le mariage
Chapitre II : Etablissement par la reconnaissance
Titre I: Effets dela filiation
Chapitre I : Les effets patrimoniaux
Section I: La pension alimentaire due par les parents
Section II: La pension alimentaire due par les enfants
Chapitre Il : Les effets extrapatrimoniaux
Section I: La garde
Section II : l’allaitement
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ene Université Chouaib Doukkali
Le droit de la famille est ensemble des régles régissant les relations des
personnes unies par des liens de filiation ou d'alliance au regard de différentes
institutions familiales telles que le mariage, le divorce, la représentation légale, le
testament et les successions.
IL s‘applique A tous les Marocains, a l'exception des Marocains de confession
juive qui restent soumis au statut personnel hébraique. Les étrangers se voient
appliquer Ie code dans leurs relations avec une personne de nationalité marocaine,
mais ils ne peuvent pas sen prévaloir dans dautres circonstances, méme siils
revendiquent leur appartenance & I'Islam (Art. 2 du Code de la famille).
Le code de la famille marocain n’a pas donné de définition a la famille. Famille.
Toutefois, la constitution marocaine' consacre la protection constitutionnelle de la
famille en précisant au niveau de son article 32 que « La famille, fondée sur le lien
légal du mariage, est la cellule de base de la société.
L'Etat euvre & garantir, par la loi, la protection de la famille sur les plans juridique,
social et économique, de maniére & garantir son unité, sa stabilité et sa préservation.
assure une égale protection juridique et une égale considération sociale et morale &
tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale.
L’enseignement fondamental est un droit de enfant et une obligation de la famille et
de VEtat.
"Dal 11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la Constitution,
Bulletin officiel n® $964 bis du 28 chaabane 1432 (30/07/2011).
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En 1993, de nouvelles réformes ont été introduites afin d’améliorer la condition
juridique de la femme et des enfants mineurs concemant principalement les conditions
du mariage par la prévention au sein du couple des maladies contagieuses ainsi que la
restriction de la polygamie. Aussi, la représentation Iégale des enfants mineurs par la
femme marige a été instaurée et la défense de leurs intéréts matériels a coté de la
reconnaissance du droit de l'enfant de choisir le bénéficiaire de sa garde parmi les
titulaires potentiels & partir de 12 ans pour le gargon et 15 ans pour Ia fille. Les
réformes ont également concerné I’entretien des enfants, le divorce en instaurant une
étape gracieuse indispensable et conduite par le juge conciliateur pour dissiper la
mésentente entre les époux ainsi que la création du conseil de la famille,
Le 10 octobre 2003, le souverain annonga l'avénement de plusieurs réformes
dans le cadre du nouveau code de la famille qui a été promulgué le 3 février 2004. Ces
réformes ont touché lige du mariage a été fixé au plus t6t 18 ans pour les deux
sexes; le placement de la polygamie sous un strict contréle judiciaire pour des
situations exceptionnelles et en impliquant l'accord de la premitre épouse. Aussi, le
divorce est devenu un droit reconnu aux deux époux, sous le contréle judiciaire. La
nouvelle Iégislation s'attache également & protéger les enfants en toutes circonstances.
A ce ttre il importe de mettre la lumiére sur la structure du code de la famille,
Aprés avoir mis en exergue ce bref apergu historique sur le droit de la famille
‘au Maroc, il est important de noter que le code de Ia famille englobe tous les aspects
du Droit des personnes: le mariage, la filiation, la capacité, les testaments et les
successions. Il dispose d'ailleurs dans son 400éme et demier article, que pour tout ce
quin'a pas été expressément prévu par le présent code, il y a lieu de se référer au rite
Malékite et & sa jurisprudence fondée sur les valeurs de Islam en matiére de Justice,
dlégalité et des bons rapports de la vie commune,
Toutefois, il est important de noter qu’aux termes de l'article 3 du code de la
famille, le ministére public agit comme partie principale dans toutes les actions vi
application des dispositions du code de la famille, Ce réle vise principalement la
présentation de ses conclusions.
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PARTIE I: LE MARIAGE
L’on s’attachera dans ce cadre a étudier la promesse en vue du mariage a savoir les
fiangailles (Titre 1) puis le mariage (Titre II) puis finalement la forme du mariage et
ses effets (Titre IM).
Titre I : Les fiangailles
Dans I’étude des fiangailles, I’on s*intéressera & la détermination des fiangailles,
(Chapitre 1) puis les effets des fiangailles (Chapitre If).
Chapitre I : Détermination des fiangailles
Le code de la famille régit cette institution dans ses articles 5 a 9 ainsi que 156.
L’article § définit les fiangailles comme étant « une promesse mutuelle de mariage
entre un homme et une femme.
Les fiangailles se réalisent lorsque les deux parties expriment, par tout moyen
communément admis, leur promesse mutuelle de contracter mariage. Il en est ainsi de
la récitation de la Fatiha et des pratiques admises par I'usage et la coutume en fait
d’échange de présents ». Notons que l'ancien code de statut personnel définissait les
fiangailles comme une promesse de mariage contrairement au code de Ia famille qui
souligne qu’il s'agit dune promesse mutuelle de mariage entre un homme et une
femme.
L’on sait que la promesse de contrat en régle générale ne crée pas d’ obligations
aux termes de larticle 14 du D.O.C. Ceci étant dit, malgré le fait que les fiangailles
constituent une relation consensuelle, elles ne constituent nullement un contrat. Ainsi,
les fiangailles impliquent deux conséquences :
- L’exelusion du statut de mariés : tout rapport conjugal entre les fiancés est interdit
jusqu'a la conclusion de V'acte de mariage diment constatée.
~ La liberté de rompre les fiangailles par chacune des deux parties aux termes de
Particle 6 du code de la famille.
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Chapitre II : Effets des fiangailles
Les effets des fiangailles seront étudiés travers la rupture des fiangailles
(Section I) puis la grossesse pendant les fiangailles (Section II).
Section I : Rupture des fiangailles
Les fiangailles constituent une promesse mutuelle pour contracter un mariage.
Encore, il s’agit d'une promesse sur la base de laquelle l'on ne peut contraindre l'une
des parties & contracter acte de mariage. Par voie de conséquence, la rupture de ces
fiangailles ne donne nullement droit a un dédommagement aux termes de Particle 7,
alinéa 1 du code de ta famille, Toutefois, si une des deux parties commet un acte
portant préjudice & l'autre, la partie lésée peut réclamer un dédommagement selon les
dispositions du méme article, alinga 2 comme par exemple Varrét des études ou du
travail a la demande du fiancé.
Il est important de souligner que le droit de famille marocain a prévu
concernant la restitution des présents offerts pendant la période des fiangailles que
chacun des deux fiancés peut demander leurs restitutions & moins que la rupture des
fiangailles ne lui soit imputable aux termes de Particle 8 du code de la famille, Aussi,
le méme article ajoute que les présents peuvent sont restitués en I'état ou selon leur
valeur réelle,
Concemant, la dot versée (le Sadag), le fiancé dans le cas de rupture des
fiangailles ou ses héritiers dans le cas du décés de l'un des fiancés, peuvent demander
sa restitution qu’il s'agit des biens remis ou leurs équivalents ou leur valeur au jour de
leur remise selon les dispositions de l'article 9 du code de la famille.
Toufois, il est importe de souligner que quand la valeur du Sadag a servi a
acquisition du Jihaz (trousseau de mariage et ameublement) et que la fiancée refuse
de restituer en numéraire la valeur du Sadag, il incombe & la partie responsable de la
rupture de supporter la perte découlant de la dépréciation éventuelle du Jihaz depuis
son acquisition (Art 9, al.2 du code de la famille).
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Section II : Grossesse pendant les fiangailles
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fiangailles peut étre imputée au fiancé dans le cas ot des circonstances impérieuses ont
empéché de dresser Vacte de mariage dans des conditions prévues dans l'article 156 du
code de Ia famille et qui sont au nombre de trois. Premirement, si les fiangailles ont
ion dune grossesse pour rapports sexuels par erreur pendant les
8 connues des deux familles et approuvées par le tuteur matrimonial de la fiancée.
Deuxitment, s'il s'avére que la fiancée est tombée enceinte durant les fiangailles et
finalement si les deux fiancés ont reconnu que la grossesse est de leur fait. Le méme
article ajoute que ces trois conditions doivent étre établies par décision judiciaire non
susceptible de recours.
Toutefois, il est & noter que si le fiancé nie que la grossesse est de son fait, il
peut étre fait recours a tous moyens légaux de preuve pour établir la filiation paternelle
dont expertise judiciaire.
Titre Il : Le mariage
L’on s’attachera a étudier les principales caractéristiques du mariage (Chapitre
1) puis les conditions de formation du contrat de mariage (Chapitre II).
Chapitre I : Les principales earactéristiques du mariage :
Liarticle 4 du code de Ia famille définit le mariage comme étant « un pacte
‘fondé sur le consentement mutuel en vue d'établir une union légale et durable, entre
un homme et une femme. Ita pour but la vie dans la fidélté réciproque, la pureté et la
fondation d'une famille stable sous la direction des deux époux ».
Il s’en suit de cette définition donnée par le droit marocain que le mariage
constitue un pacte fondé sur le consentement mutuel de Phomme et la femme pour
P’établissement d'une union légale et durable.
Par cette union légale, le Iégislateur marocain veut souligner le caractére formel
ddu mariage qui doit répondre aux régles prévues par la loi. Ainsi, le égislateur vise par
cette disposition le mariage consensuelle pratiquée et qui se limite au récit de la fatiha
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et qui fait perdre 4 la femme tous ses droits en cas de répudiation ainsi que
Vétablissement de la filiation des enfants qui sont considérés illégitimes.
Par caractére durable, le Iégistateur marocain a voulu souligner lexclusion du
mariage dit « le plaisir » (xia! ¢ly3) permis dans certains pays musulmans chiites.
Aussi, il est A noter que le recours & la dissolution du mariage n'a liew
queexceptionnellement et en prenant en considération la régle du moindre mal pour la
protection de la famille et ne pas porter préjudice aux enfants*.
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IL: Ia formation du contrat de mariage
Le contrat de mariage se forme par la réunion des conditions suivantes : La
capacité (Section 1), la dot (Section 11) et le tuteur matrimonial (Section IID), le
‘consentement dans le contrat de mariage (Section IV), le constat du consentement par
deux adoul (Section V) puis les Vabsence des empéchements l€gaux (Section VI).
«Section I: La capacité
Sous-section I : L’age des futurs époux :
La capacité matrimoniale s‘acquiert pour le gargon et la fille & dix-huit ans
grégoriens révolus (Art. 19 du code de la famille). Contrairement a ’ancien code de
statut personnel prévoyant I’age minimum de mariage de la femme & 15 ans.
Dans ce contexte, il est important de mettre accent sur la possibilité
Pautoriser le mariage du gargon et de la fille avant l'ige de 1a capacité matrimoniale
préwue A dix-huit ans grégoriens révolus par décision motivée précisant l'intérét et les
motifs justifiant ce mariage. Toutefois, il est nécessaire d’entendre au préalable les
parents du mineur ou son représentant Iégal qui peut tre aux termes de l'article 230 du
code de la famille le tuteur légal : le pére, la mére ou le juge, le tuteur testamentaire
désigné par le pére ou par la mére ou encore le tuteur datif désigné par la justice.
‘Aussi il est nécessaire de procéder & une expertise médicale ou & une enquéte sociale®.
+ Ant 70 du code dela famie.
Ant. 20 du code de a famille
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eat en eu ride Koga Set et ‘Université Chouaib Doukkali
Sous-section II : La santé des futurs épou
article 19 du code de la famille précise que les facultés mentales du gargon et
de la fille sont requises & c6té de l'accomplissement de dix-huit ans grégoriens révolus
pour acquétir la capacité matrimoniale. Toutefois, Particle 23 du méme code prévoit
des dispositions par rapport au mariage de ’handicapé mental qui peut étre autorisé &
se marier par le juge de la famille chargé du mariage, qu'il soit de sexe masculin ou
féminin, sur production d'un rapport établi par un ou plusieurs médecins experts sur
état de "handicap.
Le méme article ajoute que « Le juge communique le rapport & Wautre partie et en fait
état dans un procés-verbal.
Liautre partie doit étre majeure et consentir expressément par engagement
cuthentique & la conclusion de Vacte de mariage avec la personne handicapée »
Section Il : La dot
Le Sadag (la dot) consiste en tout bien donné par tpoux A son épouse,
impliquant de sa part la ferme volonté de créer un foyer et de vivre dans les liens d'une
affection mutuelle. Le fondement légal du Sadag consiste en sa valeur morale et
symbolique et non en sa valeur matérielle (Art. 26 du code de la famille). L’article 13
du code de la famille souligne que la suppression du Sadag (Ia dot) est interdite,
La dot doit étre versée d’avance ou a terme en totalité ou une partie (Art. 30 du
code de la famille). Toutefois, larticle 27 du code de la famille précise dans son
deuxiéme alinéa que « si les conjoints, aprés consommation du mariage, ne se sont pas
mis daccord sur le montant du Sadag, le tribunal procéde & sa fixation en tenant
compte du milieu social de chacun des conjoints ».
Test a noter que la dot est une propriété de I’épouse, L’on ne peut exiger delle,
en contrepartie, un apport quelconque en ameublement ou autres (Art. 29 du code de la
famille). Dans ce contexte, il est important de noter que la dot peut étre une somme
argent, un bien meuble ou immeuble comme un terrain, I'or, 'argent ou encore une
quantité de blé ou autres. Dans ce sens, l'article 28 du code de la famille dispose que
« Tout ce qui peut faire légalement l'objet d'une obligation peut servir de Sadag. Il est
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Université Chouaib Doukkali
également préconisé de modérer le montant du Sadaq ».Il faut souligner que la
tradition malékite prévoit que le montant minimum est de trois Dirhams d’argent pur”.
Liarticle 32 du code de la famille précise que lintégralité du Sadag est acquise
4 Tpouse, en cas de consommation du mariage ou de décés de 'époux avant cette
consommation, Aussi, en cas de divorce sous contréle judiciaire avant la
consommation du mariage, "épouse a droit a la moitié du Sadaq fixé. Dans ce sens, un
arrét de la cour d’appel de Rabat en date du 27/09/2004 a déclaré que la dot (Sadaq)
est considérée comme une dette a la charge du divoreé et qu'il était tenu de verser un
dédommagement pour son gain de temps.
En tout état de cause, la dot constitue une eréance privilégiée aux termes de
Particle 1248 duD.0.C.
Il importe de préciser que l'épouse ne peut prétendre au Sadaq dans le cas
absence de consommation du mai
ge dans le cas oii lacte de mariage est résilié,
lorsque le mariage est dissous pour vice rédhibitoire constaté chez l'un des époux ou
encore lorsquiil y a divorce sous contrdle judiciaire dans le cas du mariage od la
fixation du Sadag est déléguée’,
Il est important de noter que tout ce que l'épouse apporte au foyer au titre du
trousseau de mariage et ameublement est sa propriété et ne peut constituer une
contrepartie de la dot. En cas de contestation sur la propriété des autres objets, il est
statué selon les régles générales de preuve prévues le D.O.C. dans son article 399!”
Clest-A-dire que la preuve incombe a celui qui s’en prévaut et que les moyens de preuve
reconnus par la loi aux termes de l'article 404 du méme Dahir sont :
1° Liaveu de la partie ;
2° La preuve littérale ou écrite ;
3° La preuve testimoniale ;
4° La présomption ;
5° Le serment et le refus de le préter.
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* Arrét n®°562 de la cour d’appel de Rabat en date du 27/09/2004,133 o 4¢ Dt 238d
* Art. 32, al. 2 du code de la famille,
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Toutefois, en I'absence de preuve, il sera fait droit aux dires de I'époux, appuyés par
serment, sil agit objets usage habituel auxx hommes, et aux dires de 'épouse,
serment, pour les objets habituels aux femmes".
Section 11
‘Tuteur matrimonial (Wali)
La tutelle matrimoniale (wilaya) est un droit qui appartient & la femme. La
femme majeure ayant atteint ge de 18 ans grégoriens révolus exerce ce droit selon
son choix et son intérét (Art, 24 du code de la famille). Toutefois, la femme majeure
peut contracter elle-méme son mariage ou déléguer a cet effet son pére ou l'un de ses
proches selon les dispositions de article 25 du méme code. Toutefois, la mineure est
soumise aux dispositions de l'article 20 du code de la famille cest-i-dire qu'elle doit
tre autorisée par le juge de la famille chargé du mariage pour contracter le
mariage.
Test a noter que la possibilité accordée & la femme de contracter elle-méme son
istes et en se basant sur les
mariage est venue suite aux revendications fémi
conventions internationales ratifi¢es par le Maroc dans ce cadre”,
A la lecture de ces articles, ’on constate que le législateur marocain a adopté
deux possibilités, la premiére constituant la régle c’est que la femme majeure peut
contracter elle-méme son mariage et la deuxiéme c’est la délégation du mariage & son
pére ou I'un de ses proches.
Section IV : le consentement dans le contrat de mariage
Sous-section I : La volonté des époux :
L’article 10 du code de 1a famille précise que la conclusion du contrat de
mariage se fait par consentement mutuel ( Ijab et Quaboul) des deux contractants,
exprimé en termes consacrés ou a Vaide de toute expression admise par la langue ou
Trusage, Dans ee sens, la cour supréme dans un arrét en date du 27/09/2006 a déclaré
que l’ofie ([jab) et ’acceptation (Quaboul) constitue deux conditions nécessaires pour
NV. Arile 34 du code de afi
La Convention sur Hlimination de toutes les formes de discrimination & égard des femmes (en anglais
Convention on the Elimination of All Forms of Disriminaion Again Women, CEDAW) a été adoptée
Te18 décembre 1979 par 'Assemblée générale des Nations unies. Elle est entrée en vigueur
[03 seplembre 198laprés avoir été rtifge par 0 pays. Cite convention a été pubige au Maroc par le Dahir
11-93-36! du 29 ramadan 1421 (26 décembre 2000) Bulletin Ofc ° 4866 du Jad 18 Janvier 2001.
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la conclusion du mariage et que la relation de mariage ne se prouve que par un acte et
Vexception.....".
Sous-section II : L’intégrité du consentement
Le contrat de mariage & Vinstar de tous les contrats civils doit réunir un certain
nombre de conditions touchant le consentement telles que prévues par Varticle 11 du
code de la famille qui dispose que « fe consentement des deux parties doit étre :
I) exprimé verbalement, si possible, sinon par écrit ou par tout signe comppréhensible;
2) concordant et exprimé séance tenante;
43) décisif et non subordonné a un délai ou dune condition suspensive ou résolutoire ».
Sous-section III : Conventions consensuelles :
Les conventions consensuelles constituent des conventions introduites au niveau
de Vacte de mariage qui sont contraignantes et chacun des deux parties peut les
introduire.
Notons que la clause de monogamie peut étre introduite au niveau de Pacte de
mariage aux termes de l'article 40 du code de la famille qui précise que la polygamie
est interdite lorsqu'il existe une condition de Iépouse en vertu de laquelle 'époux
sfengage 4 ne pas lui adjoindre une autre épouse.
Test également important de souligner que les époux peuvent se mettre d'accord
sur les conditions de fructification et de réparttion des biens qu’ils sont immeubles ou
meubles quils auront acquis pendant leur mariage selon l'article 49 du code de la
famille, Le méme article ajoute que cet accord fait objet d'un document distinct de
Tacte de mariage. Notons que cet accord peut étre conclu par acte authentique ou sous
seing privé selon le choix des parties et ne conceme pas les biens obtenus suite & un
testament ou héritage ou des cadeaux.
Dans ce contexte, les adoul avisent les deux parties, lors de la conclusion du
mariage, de la possibilité de conclure un accord dans le cadre de l'article 49 du code
de la famille,
® La cour suptéme dans un art n® 06/971 en date du 27/09/2006.
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et eon ride mnie ts de Université Chouaib Doukkcal:
Section V : constat du consentement par deux adoul :
La constation du consentement par les deux adoul et sa transcription par écrit
constitue une condition de formation de Pacte de mariage. Notons que leurs présence
remplace "absence de deux témoins.
Les adoul vérifient Videntité des parties et leur volonté saine et les libre de
ccontracter le mariage. I! faut préciser aux termes des articles 12, 63 et 66 du code de
famille que 1a présence des vices de consentement est synonyme de nullité, Ainsi,
Vépoux lésé peut demander la résiliation du contrat de mariage et Iui ouvre droit & la
réparation du préjudice matériel et moral pour le dommage subi.
Section VI : Absence d’empéchement égal
Les empéchements Iégaux sont de deux sortes : des empéchements permanents
ou perpétuels (Sous-section 1) ou provisoires (Sous-section 11).
Sous-section I : Les empéchements permanents ou perpétuels
Ac Parenté de sang
La parenté de sang constitue un empéchement perpétuel aux termes de article
36 du code de Ia famille. Ainsi, est prohibé, pour cause de parenté, le mariage de
Thomme avec ses ascendantes (mére et toutes les prands-méres du cété du pére et de la
mére) et descendantes (filles, toutes les petites filles), les descendantes de ses
ascendants an premier degré (sceurs et nigces) les descendantes au premier degré de
chaque ascendant & lnfini (tantes patemelles et maternelles).
B- Parenté par alliance
Le mariage erée un empéchement aux termes de l'article 37 du code de la famille
pour cause de parenté par alliance. Ainsi, le mariage de "homme avec les ascendantes
de son épouse dés la conclusion du mariage et avec les descendantes de I'épouse
condition que le mariage avec la mére ait été consommé est prohibé et ceci a tous les
degrés, avec les ex-tpouses des ascendants et descendants dés la conclusion du
mariage.
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C- Parenté par allaitement
Liallaitement provoque les mémes empéchements que la filiation et la parenté par
alliance. Toutefois, seul l'enfant allaité est considéré comme enfant de la nourrice et de
‘son mari et ne concerne pas ses fréres et sccurs. Il est & noter que Fallaitement ne
constitue un empéchement permanent au mariage que s'il a eu licu effectivement au
cours des deux premiéres années avant le sevrage (Art. 38 du code de 1a famille).
Sous-section II : Empéchements provisoires ou temporaires
Comme leur nom l’indique, les empéchements provisoires ou temporaires entre
homme et la femme disparaissent. Il s’agit des cas prévus par I’article 39 du code la
famille savoir le mariage simultané avec deux femmes parentes (A), la polygamie
(B), le mariage avec une femme mariée ou observant la retraite de viduité (idda) ou la
retraite de continence (istibra) (C), la disparité de culte (D) puis le triple divorce (E).
‘A- Le mariage simultané avec deux femmes parentes :
Le mariage simultané avec deux soeurs ou avec une femme et sa tante paternelle
‘ou maternelle, par filiation ou allaitement.
B- La polygamie
Le fait d'avoir a la fois un nombre d'épouses supérieur & celui autorisé également
savoir 4 épouses constitue un empéchement temporaire de mariage aux termes de
Varticle 39-2 du code de la famille.
C- Le mariage avec une femme mariée ou observant la retraite de viduité
(idda) ou Ia retraite de continence (istibra)
D- La disparité de culte
Le mariage d'une musulmane avec un non-musulman et le mariage d'un
musulman avec une non-musulmane, sauf si elle appartient aux gens du Livre selon
Particle 39-5 du code de la famille. Encore, l'article 65 du code de la famille, Ia
femme qui compte épouser un homme dorigine non musulmane doit apporter la
preuve de sa conversion I'Islam.
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E- Le triple divorce
Le mariage en cas de divorce des deux époux trois fois successives, tant que la
femme n'a pas terminé la période de viduité (dda) consécutive & un mariage conclu et
consommé légalement avec un autre époux.
Le mariage de la femme divoreée avec un tiers annule leffet des trois divorces
avec le premier époux ; le mariage de nouveau avec le premier époux peut faire l'objet
de trois nouveaux divorces,
TITRE II : FORME DU MARIAGE ET SES EFFETS :
Le mariage doit répondre des formalités et des procédures administratives
prévues par le code de la famille pour létablissement de acte du mariage. L’on
Sattachera a étudier dans ce sens la procédure du mariage (Chapitre 1) puis les
procédures administratives et formalités requises (Chapitre II) et finalement les effets
du mariage (Chapitre 111).
Chapitre I : Procédure du mariage
L’on étudiera successivement dans le cadre de la procédure du mariage, la
procuration dans le mariage (Section 1) et les conditions administrative du mariage
(Section 11).
Section I : Procuration dans le mariage
Le mariage peut étre conclu par procuration sur autorisation du juge de la
famille chargé du mariage selon les conditions suivantes prévues par l'article 17 du
code de la famille. Il s’agit de l’existence de circonstances particuligres empéchant le
mandant de conclure le mariage en personne, le mandat doit étre établi sous la forme
authentique ou sous-seing privé avec la signature Iégalisée du mandant. Il est & noter
gue le mandataire doit étre majeur, jouir de sa pleine capacité civile et réunir les
conditions de tutelle au cas oi il serait mandaté par le tuteur matrimonial (wali). Aussi,
Je mandant doit indiquer dans le mandat les mentions suivantes : le nom de Pautre
époux, son signalement et les renseignements relatifs a son identité, ainsi que tout
renseignement qu'il juge utile de mentionner. Le mandat doit mentionner le montant
du Sadag (la dot) et en préciser, le cas échéant, ce qui doit étre versé d’avance ou a
terme. Le mandant peut fixer les conditions qu'il désire introduire dans I’acte et les
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conditions de l'autre partie, acceptées par lui. Egalement, il est & noter que le mandat
doit étre visé par le juge de la famille.
Section II : Conditions administratives du mariage
Sous-section I : La polygamie
La polygamie aux termes de l'article 40 du code de la famille est interdite
lorsqu‘une injustice est a craindre envers les épouses. Elle est également interdite
lorsqu'i
xxiste une condition de I'épouse en vertu de laquelle I'époux s'engage & ne pas
lui adjoindre une autre épouse. Il est 4 noter que la polygamie n'est pas autorisée
lorsque sa justification objective et son caractére exceptionnel n’ont pas été établis
ainsi que lorsque le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour pourvoir
aux besoins des deux foyers et leur assurer équitablement, l'entretien, le logement et
les autres exigences de la vie (Art. 41 du code de la famille.
Ilest A préciser qu’une procédure de polygamie doit étre respectée par I’époux
‘aux termes de larticle 42 du code de la famille en présentant au tribunal une demande
autorisation qui doit indiquer les motifs objectifS et exceptionnels justifiant la
polygamie et doit étre assortie d'une déclaration sur la situation matérielle du
demandeur. Aussi, le tribunal convoque, aux fins de comparution, I'épouse a laquelle
Je mari envisage d'adjoindre une co-épouse (Art. 43 du code de la famille). A défaut de
sa comparution’’, le tribunal statue sur la demande de I’époux en son absence.
Toutefois, des sanctions pénales aux termes de l'article 361 du code pénal peuvent étre
appliquées par I’épouse lésée pour cause d'adresse erronée communiquée de mauvaise
foi par son époux ou pour falsification du nom et/ou du prénom de 'épouse dans la
procédure de polygamie.
Sous-section I: Gestion du patrimoine commun entre les époux
A- Le patrimoine commun en droit maro
Le droit de la famille marocain consacre les pri
ipes de la séparation des biens
aux termes de l'article 49 du code de Ia famille que l'on a pu étudier au niveau de
le accuse personnellement réception de la convocation mais ne comparait pas ou refuse de larecevoir ou
également lorsque le ministée public conclut& Timpossbilté de trouver un domicile ou un lieu de résidence od
la convocation peu lui te remise, (Art. 43 du code de la famille).
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conventions consensuelles'’. Ainsi, chacun des deux époux dispose d'un patrimoine
propre qu’il soit acquis avant ou aprés le mariage. Toutefois, le code de la famille
depuis la demiére réforme a introduit les deux dérogations a ce principe suivantes :
- La premitre entre dans le cadre des conventions consensuelles et consiste en la
rédaction d’un acte entre les époux a travers laquelle les époux peuvent se mettre
accord sur les conditions de fructification et de répartition des biens quills auront
acquis pendant leur mariage. Cet accord fait l'objet dun document distinet de I'acte de
mariage. Les adoul avisent les deux parties, lors de la conclusion du mariage, des
dispositions précédentes.
- La deuxidme visée également par l'article 49 du code de la famille qui dispose qu’
«A défaut de Vaccord susvisé, il est fait recours aux régles générales de preuve, tout
en prenant en considération le travail de chacun des conjoints, les efforts qu'il a
fournis et les charges quill a assumées pour fructifier les biens de la famille ».A la
lecture de cet article, les régles générales de la preuve nous renvoie & l'article 404 du
D.O.C. qui précise que les moyens de preuve reconnus par la loi sont :
1° Laven de la partie
2° La preuve littérale ou écrite ;
3° La preuve testimoniale ;
4° La présomption ;
5° Le serment et le refus de le préter.
L’on sait que la vie conjugale n’est pas fondée sur des documents, des contrats et
des preuves chose qui rend la tache difficile a la femme pour prouver son apport en cas,
de dissolution du contrat de mariage.
Dans ce cadre, il importe de souligner qu’un arrét de la cour de cassation (Cour
supréme) en date 6/05/2009 a déclaré que 1a régle au niveau de la doctrine muslmane
c'est la séparation des biens des époux et que celui qui prétend le contraire doit le
prouver. Les documents fournis par I’épouse prouvent la dissolution de l'union
conjugale en vertu d’un jugement étranger qui a statué dans la liquidation des biens
indivisibles entre eux et la maison objet de I'action est de Ia propriété de I’époux selon
Jes documents qu'il a fourni. L’épouse incapable de prouver sa participation dans la
*V. ini, p. 17.
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construction de la maison par tout moyen de preuve recevable rend I’arrét de refusant
‘sa demande fondé"®,
B- Femme au foyer et patrimoine commun
11 important de préciser que larticle $1 du code de la famille a prévu la prise en
charge, par "épouse conjointement avec I'époux de la responsabilité de la gestion des
affaires du foyer et de la protection des enfants. Dans ce cadre, la cour de cassation a
considéré que la gestion des affaires du foyer et I’éducation des enfants entre dans le
cadre des obligations de I’épouse et qu'elle devrait prouver sa participation dans le
développement du patrimoine de la famille'”.
Chapitre II : Procédures administratives et formalités requises
L’on s'attachera d’étudier dans ce cadre le dossier (Section 1, les informations
nécessaires (Section II), inscription du contrat de mariage (Section III), preuve de mariage
(Section IV), le mariage des marocains résidents 4 I’étranger (Section V), le mariage mixte
(Section VD, le mariage des étrangers au Maroc (Section VII)
dans le mariage mixte (Section VIII).
si que la religion différente
Section I : le dossier
Notons qu’avant Ia rédaction de I’acte de mariage, il est nécessaire d’établir un dossier
aux termes de l'article 65 du code de la famille conservé au secrétariat-greffe de la section de
la justice de la famille du lieu de rétablissement de lacte contenant les documents suivants :
1- un formulaire spécial de demande d'autorisation pour instrumenter I'acte de mariage;
2- un extrait d'acte de naissance ; lofficier d'état civil mentionne, en marge de l'acte au
registre d'état civil, la date de la délivrance de extrait et sa destination aux fins de conclure le
mariage;
3- une attestation administrative de chacun des fiancés,
4- un certificat médical de chacun des fiancés, dont le contenu et les modalités de délivrance,
5- lautorisation de mariage, dans les cas suivants :
~ le mariage avant l'aige de capacité légales
Ia polygamie, lorsque les conditions prévues par le Code de la famille sont remp!
“© Arrét de la cour supréme n° 212 en date du 06/05/2009, doss. lépal n° 447/2/1/2006.
Som aSh SAN Dy gal" Gall es yk SSR -2= 1 = 2012 se ye 98 le 02-07-2013 Ga”
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le mariage de Vhandicapé mental;
= le mariage des convertis & I'Islam et des étrangers.
6- un certificat d'aptitude au mariage, ou ce qui en tient lieu pour les étrangers.
11 importe de souligner que le dossier administratif comprenant ces documents est visé,
avant autorisation, par le juge de la famille chargé du mariage et conservé auprés du
secrétariat-greffe sous le numéro diordre qui lui a été attribué'®. Encore, le juge de la famille
‘autorise les adoul & dresser l'acte de mariage". Notons que les adoul consignent, dans I'acte
de mariage, la déclaration de chacun des deux fiancés s'il a déja été marié ou non. En cas de
‘mariage antérieur, Ia déclaration doit tre accompagnée de tout document établissant la
situation juridique a l'égard de l'acte conclure™.
Section II : informations nécessaires
Les mentions obligatoires au niveau de I'acte de mariage sont les suivantes 7":
~ la mention de l'autorisation du juge, son numéro de celle-ci et sa date ainsi que le
numéro diordre du dossier contenant les pices fournies pour le mariage et le tribunal
prés duquel il est déposé,
les noms et prénoms des deux époux, leur domicile ou leur lieu de résidence, le lieu
et la date de naissance, les numéros de leur carte d'identité nationale ou ce qui en tient
lieu et leur nationalité,
~lenom et le prénom du tuteur matrimonial (Iai) s'il existe.
= le consentement mutuel des deux contractants jouissant de 1a capacité, du
discernement et de la iberté de choix;
= en cas de procuration donnée pour conclure un mariage, le nom du mandataire, le
numéro de sa carte didentité nationale et 1a date et le lieu d'établissement de cette
procuration;
a mention de la situation juridique de celui ou celle ayant déja contracté un mariages
‘Art 65-2 du code de la famille.
" Art 65.3 du code de la fa
% Art. 65-4 du code dela famille.
21 At. 67 du code dela famille
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= le montant de la dot (Sadaq) lorsqu'il est fixé, en précisant la part versée a Navance et
celle a terme, et si sa perception a eu lieu devant les adou! ou par reconnaissance;
- les différentes conditions convenues entre les deux parties;
- les signatures des époux et du Wali, le cas échéant,
= les nom et prénom des adoul et la signature de chacun deux et la date & laquelle ils
en ont pris acte,
- Ihomologation du juge, avec apposition de son sceau sur l'acte de mariage.
Section III : inscription du contrat de mariage
Le libellé de 'acte de mariage rédigé par les Adoul est transcrit sur le registre
tenu a la section de la justice de la famille. Aussi, un extrait en est adressé a l'officier
d'état civil du lieu de naissance des époux, accompagné d'un certificat de remise et ce,
dans un délai de 15 jours courant 4 compter de la date dthomologation de l'acte de
mariage par le juge.
Toutefois, si lun des deux époux ow les deux a la fois ne sont pas nés au Maroc,
‘extrait est transmis au procureur du Roi prés le tribunal de premiére instance de
Rabat.
Egalement, lofficier d'état civil est tenu de porter toutes les mentions de
extrait, en marge de lacte de naissance de chacun des époux. Notons que cette
procédure d’inscription de I’acte de mariage est prévue par l'article 68 du code de la
famille.
Section IV : La preuve du mariage
Le document portant acte de mariage constitue le moyen de preuve dudit
mariage. Toutefois, il est possible que des raisons impérieuses empéchent
'établissement du document de I'acte de mariage en temps opportun. Ainsi, l'article 16
du code de la famille dispose que le tribunal admet, lors dune action en
reconnaissance de mariage, tous les moyens de preuve ainsi que le recours 4
expertise, I prend en considération, lorsqu'il connait d'une action en reconnaissance
de mariage, existence d'enfants ou de grossesse issus de la relation conjugale et que
action a été introduite du vivant des deux époux.
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ASSESS Chousib Doukkai
L’action en reconnaissance de mariage est recevable pendant une période transitoire
maximum de quinze ans a compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi.
Ainsi, la justice de la cour de cassation a qu’il n’est nécessaire de dégager les raisons
impérieuses ayant empéché I’établissement du document de mariage en temps
opportun comme le prévoit l'article 16 du code de la famille, Dans un arrét de la cour
supréme, il a été décidé qu’il fallait vérifier le respect de la procédure de polygamic
aux termes de I’article 40 et suivants du code de la famille au méme temps de I’action
en reconnaissance de mariage”.
Section V
L’on retrouve les dispositions du code 1a famille relatives Mariage en droit
je mariage des marocains résidents l'étranger
international privé dans l'article 14 du code de la famille. II prévoit que les marocains
résidant a ['étranger peuvent conclure leur mariage, selon les procédures
administratives locales du pays de résidence, pourvu que soient réunies les conditions
de Vofire et de lacceptation, de la capacité, de la présence du tuteur matrimonial
(wali) (Ie tuteur), le cas échéant, et qu’il n’y ait pas empéchements légaux et la non
suppression du sadag (la dote) et ce, en présence de deux témoins musulmans.
Tl est a noter que les marocains, ayant contracté mariage conformément & la
législation locale du pays de résidence, doivent déposer une copie de l'acte de mariage,
dans un délai de trois mois courant a compter de la date de sa conclusion, aux services
consulaires marocains du lieu d'établissement de Y'acte conformément & l'article 15 du
code de la famille,
Section VI : Mariage mixte
Le mariage mixte représente tout mariage conclu au Maroc ou a I’étranger entre
des époux ot I'un dentre eux est de nationalité marocaine et l'autre de nationalité
Gtrangére. A ce titre, article 3 du D.C.C.E.M. dispose que « L'état et la capacité des
Francais et des étrangers sont régis par leur loi nationale »®. L’article 4 ajoute que
«Au cas ois une personne aurait simultanément au regard de plusiews Etats
étrangers, la nationalité de chacun d'ewx, le juge saisi d'un litige détermine le statut
Att de la cour supréme n° 128, dss, $58/2/1/2008 en date du 25/03/2009 publié dans le Bulletin des arréts
de la cour supréme , Chambre de satut personnel et succession, V. 4, n°2, 2010, p 6.
® pplication sur la capacté en matire de conditions de fond requises pour la validité de 1a convention
arbitrage international
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: iversité Chouaib Doukkali
personnel applicable ». Aussi, Particle 8 du méme Dahir précise que « Le droit de
contracter mariage est réglé par la loi nationale de chacun des futurs époux ».
Section VII : Mariage des étrangers au Maroc
Le droit de contracter le mariage selon l'article 8 du D.C.C.E.M. dispose que
«Le droit de contracter mariage est réglé par la loi nationale de chacun des futurs
époux ». Aussi, la forme de mariage des étrangers selon Particle 11 du D.C.C.EM.
dispose que « Les étrangers ne peuvent se marier que suivant les formes admises par
leur loi nationale ou suivant celles qui seront déterminées ultérieurement pour l'état
civil dans le protectorat frangais ».
Quant & Ja validité de forme du contrat de mariage selon l'article 12 dispose que
«Le contrat de mariage est valable, quant d la forme, s'il a été conelu suivant la loi
nationale de chacun des futurs époux ou & défaut, suivant les prescriptions imposées
‘aux Francais en France par la loi frangaise ».
Section VIII : Religion différente dans le mariage mixte
Comme le prévoit le saint coran, I’époux a le droit de se marier avec une
chrétienne ou juive”*. Toutefois, I’épouse n’a le droit de contracter un mariage qu’avec
un musulman’®,
Chapitre IIT : Effets du mariage
L’on s'attachera & étudier dans ce cadre, les effets du mariage valide (Section 1)
ainsi que les catégories de mariage (Section I!)
Section I : Effets du mariage valide
Sous-section I : Les droits et devoirs réciproques entre conjoints :
A- —_ Lacohabitation légale
La cohabitation aux termes de l'article 51, al. 1* du code de la famille
précise qu’elle doit se onder sur le respect mutuel entre les époux qui implique les
devoirs conjugaux et ceci depuis la consommation du mariage.
Le Dahir du 12 septembre 1913 sur la condition civil des frangais et des étrangers au Maro.
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B- _ Maintien de bons rapports de la vie commune
C- _lagestion conjointe entre les époux des affaires du foyer
D- _Iaconcertation dans les décisions relatives a la gestion des affaires de
la famille, des enfants et de planning familial
E- Le maintien par chaque conjoint de bons rapports avec les parents
de l'autre et ses proches
F- __Ledroit de chacun des époux d'hériter de l'autre.
L’époux survivant regoit la moitié de I’héritage de son épouse si elle est décédée
sans aucune descendance & vocation successorale tant masculine que féminine (Art,
362 du code de la famille). Par ailleurs, cette part est ramenée au quart s'il vient en
concours avec une descendante de I’épouse ayant vocation successorale (343 du code
de la famille). L’époux survivant ne peut renoncer sa qualité d’héritier et ne peut sen
désister en faveur d’autrui.
Ilest a noter que I’épouse survivante regoit quart lorsque I”époux est décédé sans
descendance vocation successorale. Par ailleurs, elle hérite le huitiéme si elle vient
en concours avec les descendants du mari, qu’ils soient de sa descendance a elle du
Pune autre épouse. Toutefois, en cas de polygamie, la survivante doit partager avec
ses co-€pouses le quart ou le huititme selon existence ou Vine
descendance du défunt.
ence d'une
11 importe de préciser que lorsque l'un des conjoints persiste a manquer ces
obligations énoncées dans cette section, "autre partie peut réclamer Vexécution des
obligations qui lui incombent ou recourir a la procédure de discorde (Art. 52 du code
de la famille). Aussi, lorsque I'un des conjoints expulse abusivement l'autre du foyer
conjugal, le ministére public intervient pour ramener immédiatement le conjoint
expulsé au foyer conjugal, tout en prenant les mesures garantissant sa sécurité et sa
protection (Art. 53 du code de Ia famille).
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Section II: Effets du mariage invalide
L’on s‘attachera & étudier ce niveau le mariage nul (Sous-seetion 1) puis le
mariage vicié (Sous-section II).
Sous-section I : Le mariage nul
Le mariage est nul quand il n’a jamais eu d’existence juridique méme s'il y a
‘consommation. Le tribunal prononce la nullité du mariage dés qu'il en a connaissance
‘ou a la demande de toute personne concernée””. Dans ce cadre, le mariage est nul
quand il est vice dans le consentement mutuel (Ijab et Quabul), lorsqu'il existe entre
les époux I'un des empéchements au mariage et également lorsque les consentements
des deux parties ne sont pas concordants (Art, 57 du code de la famille).
Ce mariage, aprés consommation, donne droit au Sadag et entraine obligation
de V'stibré (la retraite de continence). Si le mariage a été conclu de bonne fi, il
produit également, le droit la filiation et entraine les empéchements au mariage dus &
alliance.
Sous-section I : Le mariage vicié
Contrairement au mariage nul, le mariage vicié a une existence juridique et n'est
frappé que de nullité et que l'une des conditions de sa validité n'est pas remplie. Le
mariage vicié peut, selon le cas, étre résilié avant sa consommation et validé
postérieurement a celle-ci ou résilié avant et aprés consommation. L’article 60 du code
de la famille précise que «Le mariage entaché de vice est résilié avant sa
consommation ; dans ce cas, la femme n‘a pas droit au Sadaq lorsque les conditions
légales y afférentes ne sont pas remplies. Lorsque la consommation du mariage a ew
lieu, le mariage est validé moyennant le Sadag (la dot) de parité que le tribunal fixe en
‘fonction du milieu social de chaque époux ».
Le mariage est également vicié 4 cause de l'acte de mariage et est résilié avant et
aprés sa consommation dans les cas suivants” :
= lorsque le mariage est conclu alors que 'un des époux est atteint dune maladie
réputée mortelle, moins de rétablissement du conjoint malade aprés le mariage;
# At. 58 du code de a famille.
Aart, 61 du code de la famille.
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- lorsque 'époux vise & rendre licite la reprise de 'ex-épouse en mariage par son mari
précédent aprés trois divorces successifss
= lorsque le mariage a été conclu sans tuteur matrimonial (Wali), si sa présence est
obligatoire.
- Est valable le divorce sous contréle judiciaire ou le divorce judiciaire survenu dans
les cas précédents avant le jugement pronongant la résiliation du mariage constituant
une cause de dissolution du mariage telle que prévue par l'article 77 du code de la
famille.
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Université Chouaib Doukkali
PARTIE Il: LA DISSOLUTION DU MARIAGE
Dans le cadre de I’étude de la dissolution du mariage, I’on étudiera les causes
de dissolution du mariage (Titre 1) ainsi que les effets de la dissolution du mariage
(Titre 1).
Titre 1: Causes de dissolution du mariage
La dissolution du mariage résulte du décés de I’un des époux (Chapitre 1), il ya
également le recours & la dissolution du mariage par divorce sous contréle judiciaire
(Chapitre 11), ou par divorce consentement mutuel (Chapitre I11), ou moyennant
compensation (Kol) (Chapitre IV) et finalement le recours au divorce judiciaire
(Chapitre V).
Chapitre I : Décés
La dissolution du mariage résulte du décés de fun des époux™, Elle entraine les
effets prévus par le code de 1a famille & compter soit de la date du décés de l'un des
conjoints ou d'un jugement déclaratif du décés””. Ce dernier est rendu lorsqu'une
personne a disparu dans des circonstances exceptionnelies rendant sa mort probable &
expiration d'un délai d'une année courant a compter du jour od on a perdu tout espoir
de savoir si elle est vivante ou décédée. Notons qu’il appartient au tribunal de fixer la
période au terme de laquelle il rendra le jugement déclaratif du décés et ce, aprés
enquéte et investigation, par tous les moyens possibles, des autorités compétentes pour
la recherche des personnes disparues’’. Par voie de conséquence, son héritage est
divisé entre ses héritiers existant a la date du jugement déclaratif de décés. Ainsi, ceux
qui décédent avant cette date n'ont pas droit a la succession. Par ailleurs, en cas
détablissement de la date réelle du décds, différente de celle prononeée par le
jugement déclaratif, le ministére public ou toute personne concerée est tenu(e) de
demander au tribunal de rendre un jugement rétablissant ce fait et déclarant nuls les
art. 71 du code de a fami
» ‘ant. 72.du code de la famille.
> art 327 du code dela famille.
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effets résultant de la date erronée du décts. Toutefois, Le remariage de l'épouse du
disparu reste valable (Art. 76 du code de la famille),
Notons que pour la viduité ([dda) de I’épouse du disparu, elle est la méme que
celle du décts™. Toutefois, s’il s’avére que le disparu est toujours en vie, une décision
iablissant ce fait est rendue parle tribunal annulant le jugement déclaratif du décés du
disparu avec tous ses effets a exception du remariage de épouse du disparu qui
demeure valable sil a été consommé”.,
Chapitre II : Le divorce sous contréle judiciaire (répuc
ion)
Le divorce sous controle judiciaire est 1a dissolution du pacte de mariage
requise par l'époux ou par l'épouse, selon des conditions propres a chacun deux, sous
Je contréle de la justice et conformément aux dispositions du code de la famille aux
termes de l'article 78 du méme code, L’on étudiera dans ce cadre successivement 1a
demande de répudiation (Section 1), la procédure de conciliation (Section 1),
autorisation (Section III) puis le droit d’option de la femme (Section IV).
Section I : la demande de répudiation
L’époux qui veut divoreer doit demander au tribunal autorisation d'en faire
dresser acte par deux adoul habilités a cet effet dans le ressort du tribunal dans lequel
est situé le domicile conjugal, le domicile de l'épouse ou son lieu de résidence ou le
lieu oi 'acte de mariage a été conclu, selon ordre précité selon V'article 79 du code de
Ja famille.
L’on peut résumer les éléments par rapport & ’autorisation de dresser I'acte de
divorce sous contréle judiciaire comme suit :
1. Liautorisation de dresser lacte par deux adou! ne se fait qu’aprés
autorisation du tribunal dans lequel est situé le domicile conjugal, le domicile de
épouse ou son lieu de résidence ou le lieu ob acte de mariage a été conclu.
Bue a eA Mae?
» An. 75 du code de la famille.
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2, Test préciser que dans le cas od I’épouse n’a pas de résidence au
Maroc, la compétence revient au tribunal de sa résidence au Maroc™.
3. L’autorisation de divorce se fait devant deux Adou! dans le ressort
territorial du tribunal qui a autorisé le divorce selon l'article 87 du code de la famille
qui précise que « Des que le montant exigé est consigné par l’époux, le tribunal
Vauorise & faire instrumenter Vacte de divorce par deux adoul dans le ressort
territorial du méme tribunal ».
4. L’article 80 du code de la famille prévoit que la demande dautorisation
de faire constater l'acte de divorce doit contenir lidentité, la profession et l'adresse des
conjoints et le nombre d'enfants, sil y a lieu, leur age, leur état de santé et leur
situation scolaire, Le document établissant le mariage est joint a la demande, ainsi que
les preuves établissant la situation matérielle de lépoux et ses charges financires.
5. Aprés la soumission de la demande, les deux époux sont convoqués pour
une tentative de conciliation selon larticle 81 du code de Ia famille.
Le méme article précise au niveau de son deuxiéme alinga que si l'époux regoit
personnellement la convocation et ne comparait pas, il est considéré avoir renoncé a sa
demande.
Aussi, si 'épouse regoit personnellement la convocation et ne comparait pas et ne
communique pas d'observations par écrit, le tribunal la met en demeure, par
Vintermédiaire du ministére public, qu’a défaut de comparaitre, il sera statué sur le
dossier.
Toutefois, le méme article $1 du code de la famille dans son quatriéme alinéa
précise que s'il appert que I'adresse de 'épouse est inconnue, le tribunal recourt a l'aide
istére public pour rechercher ladite adresse. Lorsqu'il est établi que l'époux a
du mi
utilisé des manceuvres frauduleuses, la sanction prévue a l'article 361 du code pénal lui
est applicable a la demande de l'épouse.
Section II : procédure de conciliation
La procédure de conciliation est prévue par l'article 82 du code de la famille
obéissant un formalisme strict que I’on peut résumer comme suit :
» Lrarticle 520 du code de procédure civile marocain dispose que « La résidence est le liew ot la personne se
trouve effectivement& un moment dterminé >.
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Les deux parties comparaissent dans la chambre de conseil oi le débat est lancé
par rapport aux causes et raisons derriéres la demande d’autorisation du divorce avec
audition des témoins et de toute autre personne que le tribunal jugerait utile
dentendre,
Il est important de noter que le tribunal peut prendre toutes les mesures utiles, y
compris le mandatement de deux arbitres ou du conseil de famille ou de toute personne
quill estime qualifiée en vue de concilier les conjoints.
L’article 82 ajoute une disposition trés importante visant la sauvegarde de la
famille en cas d'existence d'enfants par laquelle le tribunal entreprend deux tentatives
de conciliation, espacées d'une période minimale de trente jours. Si la conciliation
entre les époux aboutit, un procés-verbal est établi a cet effet et la conciliation est
constatée par le tribunal. Si la conciliation des conjoints s'avére impossible, le tribunal
fixe un montant que l'époux consigne au secrétariat-greffe du tribunal, dans un délai ne
dépassant pas trente jours, afin de s'acquitter des droits dus a l'épouse et aux enfants &
égard desquels il a obligation dentretien (Art. 83 du code de la famille). Toutefois,
si l'époux ne consigne pas ce montant dans le délai impart, il est censé renoncer & son
intention de divorcer, Cette situation est constatée par le tribunal (Art. 86 du code de la
famille).
Section III : Pautorisation
Une fois que I'époux est s'est acquitté des droits dus a l'épouse et aux enfants &
'égard desquels il a obligation d'entretien par leurs consignations au secrétariat-greffe
du tribunal, dans un délai ne dépassant pas trente jours**. Le tribunal lautorise & faire
instrumenter Vacte de divorce par deux adoul dans le ressort territorial du méme
tribunal selon les articles 87 du code de la famille. L’article 88 ajoute que « le tribunal
rend une décision motivée comprenant ce qui suit :
1) les nom et prénom des conjoints, leur date et lieu de naissance, la date et le lieu de
leur mariage, leur domicile ou leur lieu de résidence;
% Article 83 du code de a fail,
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2) un résumé des allégations et demandes des parties, les prewves et exceptions
quielles ont présentées, les procédures accomplies dans le dossier et les conclusions
du ministére public;
3) la date & laquelle le divorce a été instrumenté par les adoul ;
4) si’pouse est enceinte ou non;
5) les nom et prénom des enfants, leur age, la personne chargée de la garde et
Vorganisation du droit de visite;
6) la fixation des droits prévus aux Articles 84 et 85 ci-dessus et la rémunération de la
garde apres la période de viduité.
La decision du tribunal est susceptible de recours, conformément aux procédures de
droit commun ».
Il faut noter que |'officier d'état civil doit transcrire les mentions de l'extrait
susvisé en marge de I'acte de naissance de chacun des conjoints.
Si l'un des conjoints ou les deux a la fois ne sont pas nés au Maroc, l'extrait est adressé
au procureur du Roi prés le tribunal de premiére instance de Rabat’.
Section IV : Le droit d’option de la femme : Tamlik
Le droit d’option de la femme : Tamlik prévu par Varticle 89 du code de la
famille constitue un droit consenti par I"époux & son épouse qu'elle peut ’exercer en
saisissant le tribunal d'une demande conformément aux dispositions des articles 79 et
80 du code de la famille. Le tribunal s'assure que les conditions du droit doption sur
Iesquelles les conjoints se sont mis d'accord sont réunies. Il entreprend la tentative de
conciliation. Si la conciliation n'aboutit pas, le tribunal autorise 'épouse A faire
instrumenter Macte de divorce par deux adoul et statue sur ses droits et ceux des
enfants s'il y ena.
» article 141 du code de la famille.
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Section V : la protection des droits de ’épouse et des enfants :
Le code de la famille a prévu plusieurs mesures visant a la protection des droits
de I’épouse et des enfants.
L’on peut citer dans ce cadre, les dispositions de l'article 84 du code de la
famille prévoyant les droits dus & 'épouse qui sont les suivants :
Le reliquat de la dot (Sadag),
- La pension due pour la période de viduité (dda)-
= Le don de consolation (Mout'a) qui sera évalué en fonction de la durée du mariage,
de la situation finaneiére de l'époux, des motifs du divorce et du degré d'abus avéré
dans le recours au divorce par l'époux.
~ Durant la période de viduité (Jdda), !'6pouse réside dans le domi
cas de nécessité, dans un logement qui lui convient et en fonction de fa situation
conjugal ou, en
financiére de l'époux. A défaut, le tribunal fixe le montant des frais de logement, qui
sera également consigné au secrétariat-greffe du tribunal, au méme titre que les autres
droits dus a l'épouse.
Concernant les mesures visant la protection des droits des enfants, les droits &
pension alimentaire dus aux enfants sont évalués par le juge selon les dispositions des
articles 168 et 190 du code de la famille.
‘Ainsi, les frais de logement de l'enfant soumis & la garde sont distincts de Ia pension
alimentaire, de la rémunération due au ttre de la garde et des autres frais. Le pére doit
assurer A ses enfants un logement ou s'aequitter du montant du loyer dudit logement tel
‘queestime par le tribunal.
1 importe de préciser que pour lestimation de la pension alimentaire, le tribunal
doit se fonder sur les déclarations des deux parties et sur les preuves qu’elles
produisent. Il peut également faire appel & une expertise pour connaitre la situation
matérielle de I’époux”.
> Article 190 du cde dela famille,
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Chapitre IIT: Le divorce par consentement mutuel
Les deux époux peuvent se mettre d'accord sur le principe de mettre fin a leur
union conjugale aprés s'étre confrontés & des difficultés dans 1a continuité de cette
union pour diverses raisons comme des différences au niveau des tempéraments et
ccaractéres ainsi que des problémes au niveau de leur relation conjugale entachant leurs
vies conjugales. Ainsi cette séparation peut se faire soit sans conditions, soit avec
conditions, sous réserve que celles-ci ne soient pas incompatibles avec les dispositions
du code de la famille et ne portent pas préjudice aux intéréts des enfants. Dans ce
cadre, il est & noter que la femme peut renoncer & ses droits & conditions mais ceci ne
doit nullement porter préjudice aux intéréts des enfants aux termes de l'article 114 du
code de la famille comme le fait de renoncer la pension des enfants.
Le méme article ajoute qu’en cas d'accord, la demande de divorce est
présentée au tribunal par les deux conjoints ou I'un deux, assortie d'un
document établissant ledit accord aux fins dobtenir l'autorisation de
Tinstrumenter. Le tribunal tente aprés de concilier les deux époux autant que
possible et si la conciliation s'avére impossible, il autorise que soit pris acte du
divorce et qu'il soit instrumenté.
A ce niveau, il est important de préciser la formulation utilisée par la justice
pour l’autorisation du divorce par consentement mutuel ou par compensation qui vient
généralement comme suit : « Vu Vabsence de I'entente....elles souhaitent metre fin d
leur union conjugale par divorce par consentement mutuel ou par compensation et
sollicite l’obtention de I'autorisation de l'instrumenter »°*.
Chapitre IV : Le divorce par compensation (KHOL)
L’on étudiera successivement dans ce cadre, la procédure de divorce par
‘compensation (KHOL) (Section 1) puis la compensation (Section II).
Section I: La procédure de divorce par compensation (KHOL)
Le divorce par compensation est réalisé soit par voie de consentement mutuel
ou par voie judiciaire. Notons que article 115 du code de la famille consacrant cette
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catégorie de divorce par compensation (Khol) renvoie aux dispositions du divorce par
consentement mutuel prévues par Particle 114 du méme code et c'est le cas of le
deux époux sentendent sur Ia dissolution du mariage. Il est possible que les époux
soient daccond pour dissoudre le mariage mais non pas sur le montant de Ia
‘compensation qui constitue une contrepartie. Dans ce eas, Particle 120 du code de In
famille prévoit que Taffaire est portée devant le tribunal en vue dune tentative de
conciliation, Dans le cas d’impossibilité de cette tentative, le tribunal déclare valable le
divorce par compensation Khol, aprés en avoir évalué la contreparti, en tenant compte
‘du montant du Sadag, de la durée du mariage, des causes de la demande du divorce par
compensation Khol’ et de Ia situation matérielle de Népouse. Toutefois, si I'épouse
persiste dans sa demande de divorce par compensation Kho! et que I'époux s'y refuse,
elle peut recourir & la procédure de discorde,
Section II:
ispositions spéciales par le divorce par compensation
L’on peut exposer les dispositions spéciales par le divorce par compensation
comme suit :
1- Le consentement dune femme majeure & la compensation en vue
dobtenir son divorce par Kho! est valable. Si le consentement émane dune femme
mineure, le divorce est acquis et la mincure nest tenue a la compensation qu'avec
accord de son représentant Iégal aux termes de article 116 du code de la famille.
2- _L'épouse a droit & restitution de la compensation si elle établit que son
divorce par Khol est le résultat d'une contrainte ou si elle a subi un préjudice qui tui a
446 porté par son époux. Le divorce doit s'exécuter dans tous les cas (Art. 117 du code
de la famille).
3- Tout ce qui peut également faire objet dune obligation, peut
valablement servir de contrepartie en matiére de divorce par Kho/ sans que cela donne
lieu 4 un abus ou un excés de la part de I'époux (Art. 118 du code de Ia famille).
4. Liarticle 119 du code de la famille précise que « ...la compensation en
contrepartie de son divorce par Khol ne doit pas éire acquittée aux dépens des droits
des enfants ou de leur pension alimentaire... », notons que le méme article souligne
que «Si la mére divoreée par Khol qui a donné en compensation la pension
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alimentaire de ses enfants devient insolvable, la pension sera a la charge du pere, sans
préjudice du droit de celui-ci de réclamer la restitution de ce qu'il a versé au profit des
enfants ».
L’on peut ajouter & cela les éléments de procédure prévus par Particle 120 du
code de la famille”.
Chapitre V : Le divorce judiciaire (Tatliq)
Lion s’attachera d’étudier dans ce cadre le divorce judiciaire pour discorde
(Section 1) ainsi que le divorce judiciaire pour d’autres causes (Section 11).
Section I : Le divorce judiciaire pour discorde
Le code de la famille marocain prévoit dans des termes généraux la procédure
de discorde (Chikak) et. permet a I’épouse comme a I’époux de demander au tribunal
incombe au tribunal
de régler un différend qui risque d’aboutir a la discorde. Aussi
dentreprendre toutes tentatives en vue de leur conciliation aux termes de l'article 34
du code de la famille,
1 faut souligner que le fondement de la théorie de discorde (chikak) se trouve
dans le verset 35 de la sourate des femmes qui énonce que : « Si vous eraignez le
désaccord entre les deux épous, envoyer alors un arbitre de sa famille & lui et un
arbitre de sa famille & elle, si les deux veulent la réconciliation, Diew rétablira
Ventente entre eux, Dieu est certes, omniscient et parfaitement connaisseur »*.
corde comme étant « Le cas d'impossibilité
La jurisprudence marocaine a défini la
de continuité de la vie conjugale en raison de l'état du litige entre les époux, rendant
Tun loin de Vautre, & cause d’une animosité discordant tout rapport entre eux et
rompant l'exercice des droits et devoirs réciproques entre conjointsy"'.
>. na, p38.
Aadiyyeon 35
“TLL. de Marrakech, doss. numéro 3269/82004 en date du 13 Janvier 2005, init.
CA. de Laayoune du 21 mars 2006, doss. numéro 02/2006
“TPA. de Targus du 11 octobre 2006, dss. numéro 49/2006
“TPL de Semara du 23 janvier 2007, doss, numéro 1292006
“EPL A'Agadir du 18 mai 2005, do:
Jurispradencepubige par: Almontaga min amalalqadae ftibiq moudawanat al ousr,
‘numéro 10, association de diffusion de Vnfrmation juridique et judciire, 10 fier 2009 cit dans Rabi
Boussahmain, «Le dvore pour discordeen droit marocan sous le nouveau ode de a fale», thse soutenve
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Test a noter que le don de consolation ou fa moutéa dans un arrét de la cour de
cassation a refusé Poctroi du don de consolation accordé la femme répudic:
st causé par la rupture du fieu conjugal en déclars
dédommagement du chagrin Ii
en vertu de larticle 84 du code de 1a famille, le don de consolation est
que «..
attribué dans tes cas de ta répudiation et de divorce initié par le mari. Bt que le
tribunal a violé les dispositions dudit article en attribuant & l'épouse demanderesse en
divorce le don de consolation »”. De ce fait, \'épouse demandant le divorce pour
discorde ne peut se faire aceorder ce don devant par le tribunal du moment qu'elle est
demanderesse en divorce et non I’époux.
Dans un autre arrét de la cour de cassation rendu en date du 12 janvier 2016, a
déclaré que « le iribunal ne peut pas se baser dans la détermination de du don de
consolation sur les biens immeubles de I'époux. Ainsi le fait de posséder des biens ne
constituent mullement un rendement de l'époux sauf s'il tire des bénéfices de ces
biens »®.
Section IL : Le divorce judiciaire pour d’autres causes
Sous-section 1: Le manquement de lépoux & l'une des conditions stipulées
dans I'acte de mariage;
I est & noter que tout manquement de l'époux a une des conditions stipulées
dans V'acte de mariage constitue un préjudice est constitue une justifaction d’une
demande de divorce judiciaire™. Toutefois, il appartient au juge de déterminer I’étendu
du préjudice subi qui peut étre soit moral ou matériel.
Sous-section II : Le préjudice subi :
Le préjudice subi constitue également une cause de demande divorce judiciaire
et consiste en tout acte de nature & mettre I’épouse « dans 'incapacité de maintenir les
liens conjugaux » (C. fam., art. 99-1). Il peut étre soit matériel ou moral et il appartient
& PUNIVERSITE DE NICE SOPHIA-ANTIPOLIS, Faculté de Droit, de sciences Politiques, Economiques et de
Gestion, 2014, pp. 39 ets
©. C §, dos 623/2/1/2009 en date du 21/09/2010, jurisprudence de Ia cour supréme, n° 72, cité dans Ibid, p-
Isl.
© arrétn® 31, doss.légal n° 420/2/1/2015 de la cour de casstion rendu en date du 12 janvier 2016.
Art. 99-1 du code de ta famille.
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au juge de déterminer son étendu. Lon peut citer par exemple fe cas d'un époux
frappe sa femme ou bien un époux infidéle, Notons que tous les moyens de preuve
sont admis dans ce cadre,
Toutefois, si lépouse est dans I'impossibilité de prouver le préjudice mais
persiste & demander le divorce judiciaire, elle peut recourir a la procédure prévue en
matigre de discorde aux termes de l'article 100, al. 2 du code de la famille.
Sous-section III : Le défaut d'entretien
Lientretien de la femme constitue une obligation justifiant Ia demande de
divorce. Dans ce cadre Marticle 102 du code de la famille dispose que « si I'époux
dispose de biens permettant den prélever la pension alimentaire, le tribunal décide du
moyen d'exécution de ce prélévement et ne donne pas suite & la demande de divorce
judiciaire ». Le méme article ajoute qu’ en cas dindigence ou pauvreté ddiment établie
du mari lépoux, le juge lui octroie en fonction des circonstances un délai qui ne
‘dépasse pas trente jours pour assurer l'entretien de son épouse. A défaut et sauf cas de
circonstance impérieuse ou exceptionnele, le divorce judiciaire est prononeé. Aussi,
le tribunal prononce le divorce, immédiatement, si 'époux refuse d'assumer l'entretien
de son épouse sans prouver son ineapacité 4 cet égard.
Sous-section IV : L'absence du conjoint
lest a noter que le code de Ia famille dans son article 104 consacre le méme
principe que la tradition malékite concernant le divorce judicaire pour cause dabsence
du conjoint. Ainsi, si 'époux s'absente du foyer conjugal durant une période excédant
une année, l'épouse a la faculté de demander le divorce judiciaire.
Le tribunal s'assure, par tous moyens, de cette absence, de sa durée et du lieu oii se
trouve absent
Sil’pouse demande le divorce judiciaire pour absence du conjoint dont l'adresse
est connue, le tribunal lui notifie a requéte de Tinstance afin dy répondre, en lavisant
que sil persiste dans son absence ou ne fait pas venir son épouse auprés de lui, le
tribunal prononcera le divorce. Dans le cas od I'adresse de I’époux absent est
inconnue, l'article 105 du code de la famille précise que « le tribunal engage, avec le
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concours du ministore public, les procédures qu'il juge tiles pour tui faire notifier I
requéte de l’épouse, y compris la désignation d'un curateur. A défaut de compart
de I'époux, le tribunal prononce le divorce ».
Sous-section V ; Le vice rédhibitoire chez le conjoint
La vie conjugate peut étre compromise par la présence d'un vice rédhibitoire qui
peut éire antérieur ou postéricur a la conclusion du contrat de mariage.
Sont _considérés
comme viees rédhibitoires pouvant compromettre la vie conjugale et permettant de
demander d'y mettre fin :
1) les vices empéchant les rapports conjugaux;
2) les maladies mettant en danger la vie de Tautre époux ou sa santé et dont on ne
peut espérer la guérison dans le délai d'une année",
La recevabilité de la demande de mettre fin aux liens conjugaux, formulée par
Tun des époux pour vice rédhibitoire, est subordonnée aux conditions suivantes selon
article 108 du code de la famille
Premiérement, si le conjoint qui demande le divorce navait pas pris connaissar
du vice dont est atteint l'autre conjoint, lors de la conclusion de l'acte de mariage.
Deuxiément, si le demandeur n'a pas manifesté clairement son acceptation du
vice rédhibitoire aprés avoir pris connaissance de son caractére incurable.
1 faut ajouter que dans le cas de la non consommation du mariage et il y a eu:
divorce judiciaire pour vice rédhibitoire, !époux nest pas tenu de verser le Sadag.
Dans le cas contraire, Pépoux a le droit de demander la restitution du montant du
Sadaq & 1a personne qui la induit en erreur ou qui lui a caché sciemment le vice
rédhibitoire™.
Sous-seetion VI : le serment de continence (Hlaa) ou le délaissement (Hajr).
Lorsque I'époux fait serment de continence clest-A-dire de ne pas avoir de
relations conjugales avec son épouse ou quil la délaisse (Hair), celle-ci peut en saisir
© An. 107 ducode dela faite.
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Université Chouaib Doukkali
le tribunal qui impartit a Iépoux un détai de quatre mois. Passé ce délai et si lépoux ne
revient pas a résipiscence, le divorce est prononeé par le tribunal aux termes de
Particle 112 du code de ta famille.
.a position du Iégislateur marocain rejoint ta
doctrine musulmane (tradition malékite et hanafite) consacrant également ces quatre
mois".
Chapitre VI : Différentes catégories du divorce
L’on s’attachera a étudier dans ce cadre le divorce révocable (Rijii) (Section I)
puis le divorce irrévocable (Bain).
Section I : Divorce révocable (Ri
Le divorce est révocable parce l'époux peut reprendre les liens conjugaux avec
sson épouse pendant la période de viduité. Notons que tout divorce du fait de 'époux
est révocable, & lexception du divorce prononeé A la suite de deux précédents divorces
suceessifs, du divorce intervenu avant 1a consommation du mariage, du divorce par
consentement mutuel, du divorce par Khol et de celui qui résulte dun droit doption
consenti par l'époux a son épouse".
L’époux qui désire le rétablissement des liens conjugaux avec son épouse, apres
un divorce révocable, doit faire établir Tacte de reprise par deux adoul lesquels en
informent immédiatement le juge”.
Section II : Divorce irrévocable (Bain)
Dans le divorce irrévocable (Bain), I"époux ne peut nullement reprendre sa
femme. II s’agit d’une séparation irrémédiable. Ce divorce a lieu dans les cas suivants :
+ lorsque le divorce intervient avant la consommation du mariage.
- lorsque, dans divorce révocable, le mari repris la vie commune pendant I’Idda.
= dans le cas du triple divorce.
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* Article 123 du code dela famille
Article 124, al.2du code de la famille.
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= dans le cas od le divorce est prononcé par voie judiciaire & exception du divorce
pour indigence du mari ou suite au serment de continence.
~ dans le cas du divorce par compensation ou du divorce par consentement mutuel.
= lorsque le divorce résulterait du droit d’option consenti par I’époux & son épouse.
Titre II : Effets de la dissolution du mariage
Dans Ie cadre de l'étude des effets du mariage, I’on s’attachera 4 étudier la
période de viduité (Idda) (Chapitre 1), la constation de la dissolution du mariage
(Chapitre 11) puis les effets patrimoniaux de la dissolution du mariage (Chapitre I11).
Chapitre I: La période de viduité (Idda)
L’on étudiera successivement la définition de la viduité (Section I), les catégories
de viduité (Section I).
Section I : Définition de la vi
La viduité constitue le délai que doit respecter une femme veuve ou divoreée
avant de pouvoir se remarier, afin déviter toute confusion ou incertitude sur Ia
patemité d'un enfant & naitre. Notons que la période de viduité commence & compter
de la date du divorce sous contréle judiciaire, du divoree judiciaire, dela résiliation du
mariage ou du décés de I'époux™, Aussi, la femme divorcée avant la consommation du
mariage et qui n'a pas eu de rapports légaux avec son conjoint n'est pas astreinte & la
période de viduité (Idda), sauf en cas de décts de 'époux". Il importe de préciser que
la femme divoreée et la veuve observent la période de viduité dans le domicile
conjugal ou dans un autre lieu réservé a cet effet.
Section I : Catégories de la viduité
Sous-section I : La période de viduité de Ia veuve non enceinte
La période de viduité de la veuve qui n'est pas enceinte est de quatre mois et dix
Jours francs aux termes de l'article 132 du code de la famille.
3 art. 129 du code de la famille
5 art. 130 du code de la famille
9 Ag, 131 du code de la famile,
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Sous-section II : La période de viduité de la femine enceinte
La période de viduité de la femme enceinte prend fin & la délivrance ou 4 la suite
une interruption de la grossesse.
Si la ferme en période de viduité prétend étre enceinte et quil y ait contestation,
le tribunal saisi fait procéder & une expertise par des spécialistes pour étal
quilya
grossesse et déterminer éventuellement, la période de son commencement pour décider
de Ia poursuite ou de la fin de la période de viduité selon article 134 du code de la
famille. Dans tous les cas, la durée maximum de la grossesse est d'une année &
compter de la date du divorce ou du décés®,
Sous-section III : La période de viduité de la femme divorcée non enceinte
Liarticle 136 du code de la famille dispose que « La période de viduité que doit
observer la femme non enceinte est de :
1) trois périodes intermenstruelles complétes pour celle sujette au flux menstruel ;
2) trois mois pour celle qui n'a jamais été sujette au fluc menstruel ou celle qui a
atteint la ménopause, Si elle a ses menstrues avant la fin de la période de viduité,
celle-ci est prolongée de trois périodes intermenstruelles;
43) trois mois aprés une attente de neuf mois pour celle dont les menstrues sont tardives
ou qui ne peut distinguer le fluc menstruel d'un autre écoulement sanguin ».
Chapitre II: la constatation de Ia dissolution du mariage
Notons que le document constatant le divorce sous controle judiciaire est dressé
par deux adoul, Iégalement habilités cet effet, aprés autorisation du tribunal et sur
production du document établissant le mariage“. Ce document doit contenir aux
termes de I’article 139 du code de la famille les mentions suivantes:
- la date et le numéro affecté l'autorisation du divorce 5
- Hidentité des ex-époux, leur lieu de résidence, leur carte d'identité nationale ou
ce quien tient lieus
® Aniicle 135 du code de la famille.
» Article 138 du code de la famille.
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= la date de Pacte de mariage, son numéro et folio dans le registre visé & "Article
68 ci-dessus}
= la nature du divorce en précisant sil s'git du premier, du deuxiéme ou dur
troisiéme,
11 importe de préviser que le document établissant le divorce sous controle doit
Jui étre emis & Pépouse dans un délai de quinze jours suivant la date a laquelle il a été
dressé, L'ex-époux a le droit d'obtenir une expedition dudit document™, Aussi, l'article
141 du code de la famille dispose que le tribunal transmet un extrait du document du
divorce sous controle judiciaire, de reprise en mariage, de la décision de divorce
judiciaire, de la résil
certifieat de remise, a Vofficer d'état civil du liew de naissance de chacun des
conjoints, dans le méme délai a compter de la date a laquelle il a été dressé ou du
ion de Tacte de mariage ou de sa nullité, auquel est joint un
prononeé du jugement de divorce, de résilition ou de nullité de Tacte de mariage.
Encore, 'offcier d'état civil doit inscrire les mentions de Fextrat en marge de l'acte de
naissance de chacun des conjoinis.
Dans le cas oi fun des conjoints ou les deux & la fois sont nés a I’étranger,
Textrait est adressé au procureur du Roi pris le tribunal de premidre instance de Rabat.
Les indications que doit contenir cet extrait sont fixées par arété du ministre de
la justice,
Chapitre III: Effets patrimoniaux du divorce
Les droits dus a lépouse constituant les effets du divorce comportent : le reliquat
du Sadaq (Section 1) la pension due pour la période de viduité (Idea) (Section 11), le
don de consolation (Section Il) ainsi que_ les biens meubles garnissant le domicile
conjugal (Section IV).
Section I: la dot :
La consommation du mariage rend exigible la totalité de la dot ou le reliquat du
Sadag (Art. 84 du code de la famille)
2 ariel 140 du code de fail
% Arté du iit de lj of 273.44 du 12 ja 1424 (3 fier 2004) nant es informations que dot
conten extrait du document de dvre sus cone jure ov Tent del dvsion de divorce judi
de résliation ou nulité de Fate de mariage; Bulletin Officiel n° $358 du 2 ramadan 1426 (6 octobre 2005),
104,
46
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