Guide Bonnes Pratiques Facturation Marche Travaux
Guide Bonnes Pratiques Facturation Marche Travaux
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GRAPHISME
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Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 3
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 4
1. La demande de paiement mensuelle (projet de décompte)......................................... 6
1.1. Emission d’une demande de paiement par le titulaire ................................................ 6
1.2. Validation d’une demande de paiement....................................................................... 10
1.3. La facturation électronique .............................................................................................. 13
1.4. Le paiement ........................................................................................................................... 15
2. Les particularités liées au paiement du solde du marché ........................................... 17
ANNEXES ................................................................................................................................ 21
Annexe 1 : Points à vérifier par l’acheteur pour bien gérer la facturation et le
paiement ........................................................................................................................................ 21
Annexe 2 : Exemple de clause relative à la facturation ...................................................22
Annexe 3 : Bonnes pratiques pour tenir compte des spécificités des marchés de
maîtrise d’œuvre ..........................................................................................................................23
LEXIQUE .................................................................................................................................. 26
REMERCIEMENTS................................................................................................................... 27
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 4
INTRODUCTION
Ce guide est le fruit de travaux co-pilotés par le Médiateur des entreprises et l’Observatoire
économique de la commande publique (OECP), organisme rattaché à la direction des affaires
juridiques (DAJ) du ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et
numérique, avec la contribution des représentants des différents acteurs intervenant dans
l’exécution des marchés publics de travaux (opérateurs économiques, maîtres d’œuvre et
maîtres d’ouvrage).
Elaboré à droit constant, ce guide valorise ainsi les bonnes pratiques partagées par les
professionnels de la commande publique pour fluidifier la communication entre les parties
prenantes d’un marché et limiter les situations de rejet des demandes de paiement ou de
retard dans leur traitement. Ces bonnes pratiques s’attachent notamment à la bonne
coordination des intervenants opérationnels et financiers, à la définition en amont et à
l’adéquation des procédures de vérification, ou encore au respect des clauses financières des
CCAG Travaux et Maîtrise d’œuvre.
Pouvoirs adjudicateurs définis à l’article L. 1211-1 du CCP qui sont des entreprises
publiques au sens du II de l’article 1er de l’ordonnance n° 2004-503 du 7 juin 2004,
à l’exception de ceux qui sont des établissements publics locaux (ex : Entreprise
Sociale pour l’Habitat (ESH), société d’économie mixte (SEM) locale, 60 jours
établissement public industriel et commercial (EPIC) de l’Etat, les organismes
publics nationaux, etc.)
Ressources utiles
Pour les marchés faisant référence au CCAG Travaux 1, le projet de décompte mensuel,
établi par le titulaire, reprend les mentions prévues à l’article 12.1.2.
Le maître d'ouvrage peut demander au titulaire d'établir le projet de décompte suivant
un modèle qu’il lui communique (article 12.1.6 du CCAG Travaux).
Pour les autres marchés, ces précisions doivent être apportées dans les cahiers des
clauses administratives particulières (CCAP), les cahiers des prescriptions spéciales
(CPS) ou les cahiers des charges (ex. CCCG SNCF, CCAG RATP…).
A qui les envoyer ? Dans quel délai le maître d’œuvre doit-il y donner suite ?
Le titulaire transmet sa demande de paiement, selon le marché, aux services techniques du
maître d’ouvrage ou au maître d'œuvre ou à un assistant à maîtrise d’ouvrage le cas échéant.
1
Le présent guide fait référence par défaut aux CCAG MOE et Travaux entrés en vigueur le 1er avril 2021. Ces CCAG
s’appliquent s’ils sont cités comme documents contractuels dans le CCAP.
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 7
Lorsque le CCAG Travaux est applicable, le maître d’œuvre dispose d’un délai de 7 jours à
compter de la réception de la demande de paiement mensuelle du titulaire pour l’accepter ou
la rectifier (en cas de désaccord sur son montant), lui notifier l’état d’acompte mensuel et
proposer au maître d’ouvrage le paiement des sommes qu’il admet.
Si cette notification n’intervient pas dans le délai, le titulaire en informe le maître d’ouvrage
qui procède au paiement des sommes qu'il admet (article 12.2.2 du CCAG Travaux).
Lorsque le CCAG Travaux n’est pas applicable, le délai de vérification des demandes de
paiement imparti au maître d'œuvre doit être précisé dans les documents contractuels.
En tout état de cause, ce délai doit être inférieur au délai maximum de paiement qui s’impose
au maître d’ouvrage et ne peut conduire à augmenter ce dernier (article R. 2192-18 du CCP).
Par ailleurs, les marchés de maîtrise d’œuvre passés par l'Etat, ses établissements publics ayant
un caractère autre qu'industriel et commercial, les collectivités territoriales ou leurs
établissements publics, précisent le délai dans lequel le maître d’œuvre ou tout autre
prestataire procède aux vérifications. En cas de désaccord sur le montant d’un acompte ou du
solde, le paiement doit être effectué sur la base provisoire des sommes admises (article R. 2192-
34 CCP).
Le CCAP peut-il imposer des dates fixes d’envoi des demandes de paiement
mensuelles ?
L’article 4, paragraphe 3, b, de la directive européenne 2011/7, transposé à l’article R. 2192-14
alinéa 3 du CCP, pose le principe selon lequel les parties ne peuvent s’accorder
contractuellement sur la date de réception de la demande de paiement.
Pour faciliter le paiement mensuel, le CCAG Travaux prévoit que la demande doit être adressée
au maître d’œuvre, sous la forme d’un projet de décompte avant la fin de chaque mois (article
12.1.1). Néanmoins, le défaut de transmission de la demande de paiement par le titulaire dans
ce délai n’autorise pas le maître d’ouvrage à rejeter ou à reporter le traitement d’une demande
de paiement sur le mois suivant dès lors qu’il reste tenu, en tout état de cause, par le délai de
paiement.
2
Le cahier des clauses administratives particulières du marché pourra ainsi stipuler qu’en cas de présentation
des demandes de paiement le 20 du mois en cours (par exemple – à adapter au cas par cas), celles-ci seront
traitées de manière optimale dans un délai inférieur au délai maximum de paiement réglementaire.
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 8
Les maîtres d’ouvrage sont incités à informer les titulaires des échéances propres
au cadre budgétaire et comptable qu’ils doivent respecter (clôture des comptes
en décembre, ou modification majeure des instructions comptables).
Pour garantir le traitement fluide et le règlement des demandes de paiement en
période de clôture comptable du maître d’ouvrage, les titulaires peuvent être
incités à présenter leurs demandes de paiement à une date qui leur est
communiquée le plus en amont possible.
Afin d’éviter de faire peser la charge d’éventuels décalages de traitement des
situations mensuelles en fin d’année civile sur la trésorerie des titulaires, les
maîtres d’ouvrage peuvent s’appuyer sur l’article 12.1.3 du CCAG Travaux qui
prévoit que le projet de décompte mensuel peut comporter le relevé des travaux
exécutés, tels qu’ils résultent des constatations contradictoires ou, à défaut, de
simples appréciations.
Son montant maximum de 5 % peut être minoré pour tenir compte de la durée des travaux ou
de la taille de la structure des titulaires. Elle est limitée à 3% pour les marchés de l’Etat passés
avec les PME.
Lorsqu’elle est prévue et non remplacée par une garantie financière (caution bancaire ou
garantie à première demande), la somme correspondant à la retenue de garantie est mandatée
par le maître d’ouvrage et portée dans les écritures du comptable public.
Cependant, le titulaire a la possibilité, pendant toute la durée du marché, de substituer à la
retenue de garantie une garantie à première demande ou, si le maître d’ouvrage ne s'y oppose
pas, une caution personnelle et solidaire (article R. 2191-36 du CCP) ; en conséquence, le
comptable public ne peut appliquer 5 % de retenue si le titulaire a fourni une de ces sûretés.
Il est précisé que la garantie de substitution doit être envoyée à l’acheteur qui la transmet
immédiatement au comptable public.
A consulter : Fiche de la DAJ de Bercy sur les garanties financières
En effet, le comptable public doit disposer de cette pièce justificative pour procéder à la
libération de la retenue de garantie (voir notamment décret n° 2022-505 du 23 mars 2022
codifié à l’annexe I du CGCT : cf. article D. 1617-19 du CGCT).
Enfin, le CCAP ne peut pas prévoir de retenue ou de plafond de facturation qui ferait doublon
avec la retenue de garantie (d’un montant maximum de 3 ou 5 % du montant du marché).
Il les restituera sur ordre de l’ordonnateur (MOA), à l’issue du délai de garantie de parfait
achèvement. A défaut de cette facturation, le maître d’ouvrage ne détiendrait plus aucune
garantie à faire jouer à l’encontre du titulaire, en cas de malfaçons.
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 9
Cette garantie a pour seul objet de couvrir les réserves formulées à la réception des prestations
du marché et, le cas échéant, celles formulées pendant le délai de garantie lorsque les
malfaçons n'étaient pas apparentes ou que leurs conséquences n'étaient pas identifiables au
moment de la réception (article R. 2191-32 du CCP).
Constituent des sommes susceptibles d'être prélevées sur la retenue de garantie, les frais de
réparation de malfaçons persistantes après la réception des travaux ou encore les frais de
réparations exécutées après mise en demeure et aux frais du titulaire qui conteste les réserves
émises lors de la réception. Dès lors, le sort à réserver à la retenue de garantie procède de la
décision du maître d’ouvrage et non du comptable public. En effet, la retenue de garantie est
au bénéfice du maître d’ouvrage afin d’assurer sa protection financière et lui seul peut décider
de la mettre en œuvre.
Le CCAP peut-il prévoir des procédures particulières pour le paiement des travaux ?
La mise en place de procédures particulières ne doit pas avoir pour effet de retarder le point
de départ du délai de paiement et de déroger aux délais de paiement réglementaires.
Il est parfois difficile pour les titulaires d’obtenir une attestation de service fait,
notamment pour des bons de commande de faible importance.
En effet, le maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre ne sont pas toujours
disponibles pour procéder à ces constats alors que les prestations ont été
réalisées.
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 10
Dans ce contexte, les maîtres d’ouvrage peuvent s’appuyer sur l’article R. 2192-17
du CCP qui prévoit qu’à défaut de décision expresse dans le délai de vérification
des prestations de 30 jours ou une durée plus longue définie contractuellement
(qui doit être raisonnable), les prestations sont réputées conformes, ce qui
permet de déterminer le point de départ du délai de paiement.
Ce délai reste un maximum. Le CCAP peut prévoir un délai plus court par exemple
de 15 jours, pour les bons de commande de faible importance.
Le délai de vérification de la demande de paiement du titulaire par le maître d'œuvre est inclus
dans le délai de paiement maximum qui s’impose au maître d’ouvrage conformément à
l’article. R. 2192-18 du code de la commande publique.
Le maître d'œuvre accepte ou rectifie le projet de décompte mensuel établi par le titulaire. Le
projet accepté ou rectifié devient alors le décompte mensuel (article 12.1.9 du CCAG-Travaux).
Lorsque les maîtres d’ouvrage ne sont pas concernés par l’obligation de réception sur Chorus
Pro, le maître d'œuvre ou le prestataire habilité à recevoir les demandes de paiement est tenu
d’indiquer, dans l'état qu'il transmet au maître d’ouvrage en vue du paiement, la date de
réception ou de remise de la demande de paiement du créancier (article. R. 2192-20 du CCP).
Par le service technique du maître d’ouvrage
Le service technique du maître d’ouvrage doit attester du service fait : il convient de s’assurer,
avant de payer la dépense, de la réalisation effective des travaux et de confirmer ou de
modifier le montant de l’acompte proposé par le maître d'œuvre.
Peut-on prévoir une période de vérification du service fait, distincte des délais de
paiement ?
La période de vérification de la conformité des travaux peut s’inscrire ou non dans le délai
maximum de paiement (article R. 2192-17 du CCP).
En effet, l’article R. 2192-17 al. 2 du CCP prévoit que : « Lorsque le marché prévoit une procédure
de vérification de la conformité des prestations, il peut prévoir que le délai de paiement court à
compter de la date à laquelle cette conformité est constatée, si cette date est postérieure à la
date de réception de la demande de paiement. La durée de la procédure de vérification ne peut
excéder trente jours. Toutefois, une durée plus longue peut être prévue par le marché, à condition
que cela ne constitue pas un abus manifeste à l'égard du créancier, notamment au regard de
l'usage ou des bonnes pratiques. A défaut de décision expresse dans ce délai, les prestations sont
réputées conformes. ».
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 11
Pour recevoir cette notification, les utilisateurs de Chorus Pro désignés par le maître d’ouvrage
et par le titulaire doivent avoir les habilitations « factures de travaux » et doivent avoir accepté
de recevoir les notifications envoyées par ce portail de facturation.
Le code de la commande publique prévoit que « le maître d'œuvre est tenu de faire figurer dans
l'état qu'il transmet au maître d’ouvrage en vue du paiement la date de réception ou de remise
de la demande de paiement du créancier » (article R. 2192-20 du CCP). « Le marché comporte
des stipulations sur les pénalités encourues du fait de l'inobservation du délai mentionné à
l'article R. 2192-19 ou de l'obligation prévue à l'article R. 2192-20 ainsi que sur leurs modalités de
calcul. Il prévoit également la faculté pour le pouvoir adjudicateur d'effectuer ou de faire
effectuer, après mise en demeure, les prestations aux frais du défaillant » (article R. 2192-21 du
CCP).
Bonnes pratiques
Insérer dans le marché de maîtrise d’œuvre une clause relative aux délais de
vérification de la demande de paiement par le maître d'œuvre, ceux-ci
s’inscrivant dans le délai de paiement maximum du maître d’ouvrage.
Quels sont les motifs de rejet de la demande de paiement par le maître d’œuvre ?
Le CCAG Travaux prévoit que le maître d'œuvre accepte ou rectifie la demande de paiement
du titulaire (article 12.1.9 du CCAG Travaux).
Le maître d’œuvre ne peut, par conséquent, pas refuser la demande de paiement au motif qu’il
n’est pas d’accord avec son montant.
Que faire en cas de contestation de l’état d’acompte mensuel établi par le maître
d’oeuvre ?
L’article R. 2192-34 du CCP prévoit qu’« en cas de désaccord sur le montant d'un acompte ou
du solde, le paiement est effectué dans les délais fixés aux articles R. 2192-10 et R. 2192-11 sur la
base provisoire des sommes admises par le pouvoir adjudicateur ».
L’article 12.2.2 du CCAG Travaux prévoit qu’« En cas de contestation sur le montant de
l'acompte, le maître d'ouvrage règle les sommes qu'il admet. Après résolution du désaccord, il
procède, le cas échéant, au paiement d'un complément, majoré, s'il y a lieu, des intérêts
moratoires ».
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 13
Le portail gratuit de service de facturation Chorus Pro, mis à disposition par l’Etat, doit
obligatoirement être utilisé pour la transmission des pièces de facturation relatives à
l’exécution des marchés publics de travaux conformément au CCAG Travaux (article 12.6.
Facturation électronique).
Ces modalités de facturation garantissent la réception immédiate et intégrale des factures et
assure la fiabilité de l'identification de l'émetteur, l'intégrité des données, la sécurité, la
confidentialité et la traçabilité des échanges.
Cette plateforme dispose d’un onglet spécifique pour les marchés de travaux dénommé
« Travaux ».
Tous les acteurs suivants doivent l’utiliser :
• titulaire, cotraitant, sous-traitant à paiement direct ;
• maître d’œuvre (MOE) ;
• ordonnateur destinataire : le maître d’ouvrage (MOA) et/ou son service financier.
L’Etat, sauf impératif de défense ou de sécurité nationale, ses établissements publics autres
que la RATP et la Caisse des dépôts et des consignations, les collectivités territoriales ou leurs
établissements publics hors outre-mer sont soumis à l’obligation de réception des demandes
de paiement sur Chorus Pro (article L.2192-5 du CCP) Les titulaires et les sous-traitants à
paiement direct doivent déposer leurs demandes de paiement sur Chorus Pro.
Les articles 12.6 du CCAG Travaux et 11.10.2 du CCAG Maîtrise d’œuvre imposent au maître
d’œuvre, pour l’exercice de sa mission de vérification des demandes de paiement, de s’intégrer
et de se conformer au portail de facturation utilisé par le maître d’ouvrage. Le maître d’œuvre
ne peut donc pas exiger une validation préalable hors du circuit Chorus Pro (ex : mail, situation
remise en réunion de chantier).
A consulter : Fiche de la DAJ de Bercy sur la facturation électronique des marchés publics de
travaux : les maîtres d’œuvres doivent intervenir dans le circuit Chorus Pro pour valider les
factures des entreprises de BTP Formation gratuite et accompagnement personnalisé sur
Chorus Pro.
Quel est l’impact des outils d’échanges dématérialisés en amont de Chorus Pro prévus
dans les clauses particulières des marchés publics ?
Les maîtres d’ouvrage prévoient parfois dans les CCAP l’usage obligatoire d’outils externes qui
permettent des échanges dématérialisés en amont du dépôt sur Chorus Pro, notamment avec
les services techniques.
Le coût de ces logiciels est alors quelquefois mis à la charge des titulaires qui doivent aussi se
former à leur utilisation.
Cette pratique est susceptible de générer des surcoûts de facturation, des délais
supplémentaires de paiement mais aussi de limiter la concurrence vis-à-vis des opérateurs
économiques qui n’auraient pas les ressources pour s’équiper de ces outils.
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 15
Point de vigilance :
Si toutefois un outil de gestion du marché est prévu contractuellement, les maîtres d’ouvrage
devraient alors :
• prendre en charge son coût ;
• accompagner le titulaire dans son utilisation au vu de sa complexité ;
• veiller à ce qu’il ne génère pas de délais supplémentaires de « pré validation » hors du
circuit prévu par le CCP/CCAG et traduit dans les fonctionnalités de la plateforme
Chorus Pro.
Aucun logiciel spécifique ne peut être imposé. Par ailleurs, l’utilisation d’un logiciel n’est pas en
principe obligatoire, du moment que la facture respecte les conditions de forme et de fond
prévues par l’article D. 2192-2 du CCP.
1.4. Le paiement
Ces contrôles effectués par le maître d’ouvrage et le comptable public peuvent être accélérés
lorsqu’un service facturier est mis en place, ce qui évite les redondances de certains contrôles
(exemple : paiement au bon créancier avec coordonnées exactes notamment SIRET + RIB
correct) (cf. réponse ministérielle du 31 /08/2023).
Les « factures de travaux » sont traitées comme des « factures simples » c’est-à-
dire qu’il est possible de :
• demander la correction de l’adressage (« recyclage ») de la facture de
travaux si le numéro SIRET, code service ou numéro d’engagement n’est
pas correct ;
• suspendre la facture de travaux (et donc le délai de paiement) s’il manque
une pièce justificative, dans l’attente de sa réception ;
• renseigner les statuts intermédiaires : « Mise à disposition du comptable »,
« Mandatée », et a minima le statut « mise en paiement » de la facture de
travaux.
Quelles sont les hypothèses de rejet d’une facture par le comptable public ?
Le comptable public est chargé de contrôler l’exacte liquidation et rejette les factures en cas
d’erreur.
Les erreurs peuvent résulter de la mauvaise application des clauses de variation des prix ou
d’un mauvais mandatement (exemple : déduction de la retenue de garantie faite par
l’ordonnateur (MOA) sur le montant total à mandater alors qu’il revient au comptable public
de le faire).
Des rejets de facture pour cause d’écarts mineurs de montants (centimes), y compris d’arrondis
après la virgule peuvent résulter des différents outils de gestion utilisés par les acteurs (titulaire,
maître d'œuvre, maître d’ouvrage, comptable public) qui ne disposent pas du même
paramétrage de calcul des arrondis.
Bonnes pratiques
A qui l’adresser ?
Ce projet de décompte final doit être notifié simultanément au maître d’œuvre et au maître
d’ouvrage.
Quelle est la portée d’éventuelles réserves émises par le maître d’ouvrage lors de la
réception des travaux ?
La réception permet aux titulaires d’adresser leur projet de décompte final au maître d’œuvre
et au maître d’ouvrage.
Le CCAP ne peut pas prévoir que la réception avec réserves fasse obstacle à la présentation
par le titulaire de son projet de décompte final ; la retenue de garantie ayant précisément pour
objet de couvrir d’éventuelles réserves.
Quid en cas de réception sous réserve ou de réception mixte (avec réserves et sous
réserve) ?
Le CCAG Travaux prévoit la possibilité de réceptionner les travaux sous réserve de l’exécution
de certaines prestations prévues au marché non encore exécutées (article 41.5). Dans ce cas,
le projet de décompte final doit être adressé dans les 30 jours à compter de la date du procès-
verbal constatant l’exécution de ces prestations (article 12.3.2).
Lorsque la réception est prononcée avec réserves pour une partie des travaux, et sous réserve
pour une autre, le point de départ de l’envoi du projet de décompte final est, pour l’ensemble
des travaux, le procès-verbal de levée des réserves (Conseil d’État, 1er juin 2023, n° 469268).
Quelles sont les conditions dans lesquelles le titulaire peut se prévaloir d’un
« décompte général et définitif (DGD) tacite »?
- du projet d'état du solde hors révision de prix définitive, établi à partir du projet de décompte
final et du dernier projet de décompte mensuel, faisant ressortir les éléments définis à l'article
12.2.1 pour les acomptes mensuels ;
- du projet de récapitulation des acomptes mensuels et du solde hors révision de prix définitive.
Dans un délai de dix jours à compter de la réception de ces documents, le maître d'ouvrage notifie
le décompte général au titulaire. Le décompte général et définitif est alors établi dans les
conditions fixées à l'article 12.4.3.
Si, dans ce délai de dix jours, le maître d'ouvrage n'a pas notifié au titulaire le décompte général,
le projet de décompte général transmis par le titulaire devient le décompte général et définitif.
Le délai de paiement du solde, hors révisions de prix définitives, court à compter du lendemain
de l'expiration de ce délai.
Ce décompte lie définitivement les parties, sauf en ce qui concerne les montants des révisions de
prix et des intérêts moratoires afférents au solde. Le cas échéant, les révisions de prix sont
calculées dans les conditions prévues à l'article 12.4.2.
Le maître d'ouvrage notifie au titulaire le montant des révisions de prix au plus tard dix jours après
la publication de l'index de référence permettant la révision du solde. La date de cette
notification constitue le point de départ du délai de paiement de ce montant »
Le titulaire doit suivre la procédure prévue par le CCAG Travaux en utilisant le portail Chorus
Pro (cf. 2.4.4 des spécifications externes).
A consulter : Fiche de la DAJ de Bercy n° 24 du guide d’utilisation des CCAG sur le règlement
des comptes dans les CCAG Travaux et Maîtrise d’œuvre
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 20
Outil de simulation : Simulateur de calcul des intérêts moratoires des marchés publics - Dates
- service-public.fr
Si le titulaire n’a donc pas à réclamer les intérêts moratoires, en revanche, le maître d’ouvrage
doit les mandater auprès du comptable public pour qu’un paiement puisse être effectué.
Le taux des intérêts moratoires est égal au taux d’intérêt appliqué par la Banque centrale
européenne en vigueur au premier jour du semestre de l’année civile au cours duquel les
intérêts moratoires ont commencé à courir, majoré de huit points de pourcentage (article
R. 2192-31 CCP).
Le CCAP ne peut pas prévoir un taux d’intérêt moratoire inférieur à celui prévu par le code de
la commande publique.
Les acheteurs et les titulaires ont donc intérêt à y recourir, pour mener par
exemple les échanges initiés par un mémoire en réclamation, ou encore dans
l’objectif d’une éventuelle transaction financière. Il est ainsi possible d’engager
une démarche de conciliation, dont celle proposée par les comités consultatifs
de règlement amiable des différends relatifs aux marchés publics (CCRA),ou une
démarche de médiation, telle que promue par le Médiateur des entreprises.
Dans l’hypothèse d’une conciliation, le tiers conciliateur est sollicité pour émettre
un avis sur le différend, comportant une proposition de solution que les parties
sont libres d’accepter. Dans le cas d’une médiation, le tiers médiateur aide les
parties à trouver, ensemble, une solution mutuellement acceptable à leur
différend. Pour assurer la résolution rapide de différends portant sur des
demandes de paiement, il est fondamental d’engager et de répondre rapidement
aux démarches de règlement amiable, y compris le traitement des réclamations,
car plus le conflit est ancien plus les chances de résolution s’amenuisent.
ANNEXES
• Identifier l’agent en charge de suivre le dépôt des factures sur Chorus Pro ;
• Vérifier les paramétrages de Chorus Pro avant le lancement du marché et
notamment l’activation des notifications ;
• Formaliser avant le démarrage des travaux une « fiche d’identité du marché »
partagée, présentant les acteurs associés au marché (Cf pour exemple fiche marché
Chorus Pro).
• Organiser une réunion de démarrage du chantier afin de rappeler qui sont les
interlocuteurs, leur rôle et le circuit de validation des factures. Il est opportun ici de
rappeler aux différents titulaires et sous-traitants la spécificité des modalités de
facturation et de paiement en fin d’année en comptabilité publique ;
• Tenir des points de situation réguliers afin de valider avec le maître d’œuvre ou
l’interlocuteur désigné par le titulaire, les demandes de paiement déposées sur
Chorus Pro en fonction de l’avancement des travaux dans le délai prévu ;
• Suspendre une facture incomplète sans la rejeter, dans l’attente des justificatifs
demandés ;
• Mandater immédiatement le paiement des sommes admises sur une facture ;
• Mandater immédiatement les intérêts moratoires dus en cas de retard de paiement,
sans attendre une relance du titulaire.
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 22
Tout règlement par XXXX est subordonné à la présentation d’un décompte mensuel, dont le
cumul correspond au prix indiqué dans l’acte d'engagement, éventuellement modifié par
avenant(s).
Le titulaire devra respecter les modalités suivantes de présentation des décomptes mensuels :
Avances facultatives
Certains maîtres d’ouvrage, en particulier les personnes morales de droit privé et les
établissements publics industriels et commerciaux, sont dispensés du versement d’avances
obligatoires.
Or il s’agit d’un outil important de soutien à la trésorerie des entreprises d’ingénierie qui font
face à une mobilisation importante de salariés présentant des profils d’experts dès les premiers
jours d’exécution du marché, dans des délais d’étude contraints.
Ces avances sont d’autant plus importantes lorsque les acomptes ne sont pas versés
mensuellement et/ou que les délais de validation des livrables ne sont pas encadrés par le
maître d’ouvrage.
Bonne pratique : il est recommandé aux maîtres d’ouvrage non soumis à l’obligation de
versement des avances de faire volontairement application de la possibilité de verser
une avance conformément à l’article R.2191-4 du CCP.
Lorsque le marché ne comporte pas de délai de validation raisonnable ou que ce délai n’est
pas encadré, il peut susciter des pratiques susceptibles d’être sanctionnées au titre de l’article
R. 2192-17 alinéa 2 du CCP :« La durée de la procédure de vérification ne peut excéder trente
jours. Toutefois, une durée plus longue peut être prévue par le marché, à condition que cela ne
constitue pas un abus manifeste à l'égard du créancier, notamment au regard de l'usage ou des
bonnes pratiques. A défaut de décision expresse dans ce délai, les prestations sont réputées
conformes »
Retenue de garantie
Certains maîtres d’ouvrage utilisent la faculté que leur offre l’article L. 2191-7 du CCP et
appliquent une retenue de garantie dans les marchés de maîtrise d’œuvre, dans les mêmes
conditions qu’ils le font dans les marchés de travaux. Or, il existe des différences notables entre
ces marchés qui rendent difficile, voire impossible, l’application de la retenue de garantie :
Bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux 25
• le titulaire d’un marché de travaux est tenu d’une garantie de parfait achèvement (GPA)
alors que le maître d’œuvre n’a pas cette obligation (cf. Conseil d’État, 8 juin 2005, N°
261478) ;
• la date de restitution de la retenue de garantie est bien souvent indéterminée en
maîtrise d’œuvre faute de disposer d’un délai stipulé au marché ;
• l’échéancier de paiement du marché de maîtrise d’œuvre prévoit déjà une retenue
financière qui est libérée à l’approbation de chacun des éléments de mission.
L’article R.2191-32 du CCP rappelle que « La retenue de garantie a pour seul objet de couvrir les
réserves formulées à la réception des prestations du marché et, le cas échéant, celles formulées
pendant le délai de garantie lorsque les malfaçons n'étaient pas apparentes ou que leurs
conséquences n'étaient pas identifiables au moment de la réception ».
Cependant, l’application de la retenue de garantie n’est pas des plus adaptée aux marchés de
maîtrise d’œuvre qui ne connaissent pas la notion de réserve à la réception de ses prestations
et ni de période de garantie particulière (comme une garantie de parfait achèvement (GPA)),
sauf instauration exceptionnelle d’un délai de garantie contractuelle qui n’est prévu, ni par les
textes, ni par les CCAG.
En outre, cette pratique est problématique car elle fait double emploi avec le plafonnement
du paiement des missions de maîtrise d’œuvre dont le solde n’est libéré qu’après exécution
complète de chaque mission.
LEXIQUE
REMERCIEMENTS